SURCONSOMMATION
LA NATURE COMME COMMODITÉ
LBARC 2240 | Utopies et actualités de l’habiter Claire Dekandelaer Moïra Hindriks Juliette Samain Sarah Soubra Université catholique de Louvain Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme (Site de Bruxelles)
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INTERVIEW D’UNE VACHE VACHEMENT LIBRE Le 9 juin 2015, Marguerite était sauvée in extremis de l’abattoir de Saint-Romain-de-Popey dans le Rhône grâce à une pétition récoltant 17000 signatures en quelques heures1. Après un long combat pour se sortir du couloir de la mort, elle vit des jours heureux dans une ferme pédagogique en Seine-et-Marne et se bat avec son association « Vachement Libre » pour améliorer les conditions de vie de son espèce. Dans ce numéro spécial, notre équipe vous livre un témoignage poignant de cette vache militante et de son combat contre la maltraitance bovine. Bonjour Marguerite, comment l’association « Vachement Libre » a-t-elle vu le jour ?1 L’association a été fondée après ma libération de l’abattoir de SaintRomain-de-Popey afin de dénoncer les pratiques atroces utilisées par les élevages industriels Européens. J’avais à peine 5 ans lorsque l’agriculteur de mon exploitation a décidé de me vendre à l’abattoir. Nous sommes bien loin de la vingtaine d’année d’espérance de vie des vaches ! Avec l’association nous luttons pour les droits des vaches et revendiquons notre égalité avec les êtres humains. Nous ne sommes pas une ressource, nous sommes des êtres vivants doués d’intelligence et de sensibilité. Pouvez-vous nous parler de votre association et de son combat ? Avec plaisir ! Il y a plusieurs fronts de combat dans notre révolution ; L’industrie de la viande bovine et l’industrie laitière. Dans le premier cas nos réclamations sont sans équivoque : nous exigeons l’arrêt de cette pratique 1 Le figaro (2005) 2 Le Bot Olivier (2007)
« Nous rêvons d’un
monde similaire à celui de nos cousines indiennes. »
horrible et barbare, qui est de vendre et consommer nos corps sans vie. Nous exigeons une cessation d’activité des lieux de torture que sont les abattoirs et les boucheries. Nous sommes actuellement en train de rédiger des articles de lois pour le code civil qui puniraient quiconque trafiquerait de la viande bovine. Nous nous inspirons de l’article 48 de la Constitution indienne intitulé « Organisation de l’agriculture et élevage animal », et de l’article 7.2 de la Constitution du 9 novembre 1990 au Népal qui punit jusqu’à 7 années d’emprisonnement et de lourdes amendes celui qui transporterait à un abattoir, tuerait ou mangerait une vache2. Nous rêvons d’un monde similaire à celui de nos cousines indiennes.
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Et quant est-il donc de vos revendications pour l’industrie laitière? Nos revendications dans le cas de l’industrie laitière ne nécessitent quant à elles pas la cessation d’activité, mais certains changements doivent impérativement être mis en place. Nous revendiquons le droit d’éducation sur nos enfants. Dans l’industrie laitière, le bébé est directement séparé de sa famille ! Les humains affirment que la séparation est bénéfique aux mères et aux petits en prétendant que les vaches produisent trop de lait et que les veaux auraient alors des indigestions. Ils affirment aussi que les vaches laitières ne sont pas maternelles et deviennent agressives en présence de leurs progénitures et que les veaux s’habituent mieux aux hommes lorsqu’ils sont nourris exclusivement de leurs mains3. Quels hypocrites ! Quels menteurs ! Il faut savoir que 21% des veaux de l’industrie laitière ne vivent pas plus de 5 mois car les mâles sont considérés comme « inutiles »4. La raison de cette séparation est seulement économique car le lait est vendu au lieu d’être bu par le veau. C’est un déchirement lorsque l’agriculteur sépare le veau de sa mère seulement 24h après sa naissance et aucune raison ne justifie cet acte inhumain. Nous écrivons également un article de loi interdisant toute séparation du petit et de sa mère avant que celui-ci ne soit complétement sevré. Nous nous basons également sur l’article 372 du
livre 1 du code civil humain qui oblige les parents aptes à exercer l’autorité parentale et à assurer l’éducation. Nous revendiquons également un bien-être minimum dans l’élevage.
« Ces méthodes sont
sans nul doute des formes de torture animalière.
»
Les normes du bien-être actuel ne sont donc pas suffisantes ? Pas dans toutes les exploitations malheureusement, certaines sœurs sont plus chanceuses que d’autres. Dans les élevages de type particulier et extensif, les animaux sont généralement bien traités par l’être humain. Les vaches ont beaucoup d’espace, ne sont pas médicamentées à l’excès et sont nourries avec des aliments locaux. Dans les élevages de type intensif et industriel, les conditions de vie des vaches sont malheureusement bien pires. L’article L 214-3 du code rural interdit toute maltraitance des animaux d’élevage, seulement la loi est floue car le terme « maltraitance » n’est jamais défini. Ainsi, nous sommes parfois soumises à l’écornage, l’épointage des dents ou encore la castration pour nos frères. Des pratiques qui sont hélas bien trop souvent exécutées5 et parfois sans anesthésie. Ces méthodes sont sans nul doute des formes de torture animalière.
3 Decoster Marie-Ghislaine(2019) 4 Andrea A. (2018) 5 Kling-Eveillard F., Dockes A-C., Ribaud D., Mirabitot L. (2009)
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Les normes pour vos logements sont-elles aussi inadéquates ? Les normes actuelles en Belgique décrètent qu’il faut un minimum d’espace de vie de 17,45m² par vache6 sachant que nous pesons jusqu’à 850kg. alors qu’un humain de 75kg habite dans un minimum légal de 9m² 7. L’injustice est évidente ! De plus, les espaces dans lesquels nous vivons sont inadaptés. Les sols de béton nous donnent assurément des boiteries, les logettes sont parfois si étroites qu’elles nous immobilisent et nous ne pouvons plus nous en relever. Les espaces de vie tels que l’espace de repos, l’espace d’hygiène et l’espace d’alimentation sont un seul et même espace. Nous vivons et mangeons dans les excréments, car la paille n’est parfois changée que tous les 15 jours alors que le nettoyage devrait être quotidien8. Les maladies se propagent très rapidement vu la promiscuité sociale dans l’étable. Et concernant votre régime alimentaire, êtes-vous sousalimentées ? C’est justement tout son contraire. Les races de vaches qui existent encore sont celles qui grandissent et grossissent le plus rapidement. Les éleveurs nous nourrissent énormément, parfois même jusqu’au vomissement9. Vous voyez, une vache peut manger jusqu’à
75kg d’herbe par jour et en été nous nous nourrissons essentiellement de cela, mais en hiver nous sommes nourries avec du grain, souvent du maïs10. Et cette alimentation de moindre qualité n’est pas seulement néfaste pour nous ! En effet, les agriculteurs nous nourrissent de soja et de maïs venant parfois d’aussi loin que le Brésil alors que nous sommes entourées de champs de céréales11. Cela me semble inconcevable que notre nourriture soit produite aussi loin de là où nous vivons. On peut donc affirmer que vous êtes contre l’élevage intensif et militez en vue d’un élevage plus respectueux de vos conditions de vie ? Absolument ! D’ailleurs c’est pour moi une aberration que les humains ne militent pas non plus contre ce type d’élevage. En plus de mal traiter les animaux, ils maltraitent l’écosystème, le paysage, la biodiversité, les agriculteurs. Même si les effets sont encore difficilement mesurables, certains comme la perte de biodiversité, l’appauvrissement des sols, la pollution de l’eau sont de plus en plus visibles. D’après le dernier rapport de la FAO, l’élevage intensif mondial est un des plus grands acteurs de l’émission de gaz à effet de serre12. Les feux de la forêt
6 Biowallonie asbl (2018) 7 Selon la Loi Carrez 8 House H., Rodenburg J., Anderson N. (1995) 9 Wheeler Beth (1993) 10 Princesse la Vache (2014) 11 WWF (2019) 12 Steinfield H., Gerber P, Wassenaar T, Castel V., Rosales Mauricio, De Haan C.(2006)
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amazonienne d’aout 2019 proviennent en grande partie de la déforestation par brulis afin d’accroitre les terres arables pour la consommation des bêtes d’élevage13. La WWF écrit dans son rapport de 2016 que la viande est 1 des 7 produits les plus destructeurs de la forêt primaire rasant chaque année 10.4 millions d’hectares, c’est à adire 3 fois la taille de la Belgique14. A l’échelle de la Belgique, l’industrie bovine rejette à elle-seule 13 850 kilo tonnes de CO² par an15. Nous parlons ici d’une abération écologique et ce sont toutes les espèces, humains compris, qui en payent le prix. Que diriez-vous aux lecteurs pour les inciter à devenir végétariens ? En moyenne, le belge mange 100kg de viande par an16, ce qui égale plus ou moins 200g de viande par jour. C’est peut-être pour ça que la plus grande cause de mortalité du pays reste les maladies cardio-vasculaire17, maladies directement liées à l’alimentation et aux mauvaises graisses présentes dans les viandes, comme dans les charcuteries, viandes grillées et Fast Food. Il est prouvé que dans les pays où la population consomme moins de viande, on dénombre moins de cancer de la prostate et de cancer du sein18. La consommation excessive de viande est néfaste pour la santé.
De plus, les méthodes d’élevage ont également un effet néfaste sur notre santé. En effet, les conditions de proximité des animaux et la méthode de reproduction des bêtes font qu’ils ont, dans un même élevage, un patrimoine génétique très similaire et la propagation de maladies telles que la grippe aviaire, porcine, ou de la vache folle est beaucoup plus rapide. Le rapport de la FAO indique qu’il est certain que certaines maladies humaines viennent directement de ces maladies animales propagées dans les élevages19. Alors pour conclure cette interview, j’invite tous les lecteurs à penser à leur régime alimentaire. Veulent-ils continuer à être acteurs de cette industrie de l’horreur ? A manger des aliments issus de la souffrance, du mauvais traitements qui contribuent à la pollution et au réchauffement climatique? Ces mêmes aliments qui les rendent eux-mêmes malades ? Merci Marguerite pour cet échange poignant, je suis sure que nos lecteurs seront touchés par votre cause. Merci à vous de m’avoir accordé cette interview.
13 Inconnu (2011) 14 WWF (2017) 15 Steinfield H., Gerber P, Wassenaar T, Castel V., Rosales Mauricio, De Haan C.(2006) 16 Duquesne, B., Matendo, S., Lebailly, P. (2017) 17 Hesse Edith (2008) 18 Pan An (2012) 19 El Idrissi A., Lubroth J., Steinfield H.(2013)
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Surfaces de vie de toutes les vaches belges rassemblĂŠes de un seul point
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Vaches d’élevage belges
Vache sacrée indienne
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Place de l’homme dans une exploitation bovine
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Place des vaches dans une exploitation bovine
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La vie d’une vache
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MOI, MARGUERITE, JE DÉCLARE ... Que dorénavant tous les humains devront vivre dans les conditions qu’ils nous ont imposées à nous, les vaches, pendant toutes ces années ! 1§ Les hommes vivront concentrés dans leurs capitales et devront abandonner toutes leurs autres villes et villages. Cela permettra de diminuer leur emprise sur la terre un maximum. Nous laisserons leurs anciennes villes se détériorer au fil du temps jusqu’à ce que la nature reprenne ses droits. Les hommes ne pourront garder que les villes les plus importantes et ne construiront plus jamais de nouvelles structures sur des terrains qui nous appartiennent à nous, vaches et autres quadripèdes (ou bipèdes à plumes). En Belgique tous les humains devront ainsi vivre dans le pentagone bruxellois. Cela représente 0,01‰ de la surface totale du pays. Le reste redevient la propriété de la faune et la flore. La présence de l’humain sur terre deviendrait pour ainsi dire insignifiante. 2§ Ces villes seront connectées entres elles par des trains. Toutes les autres formes de transports sont bannies car elles sont jugées trop dérangeantes et génèrent des nuisances sonores et olfactives qui effrayent certains de nos compères du monde animal. De plus, la majorité de ses formes de transport fonctionnent uniquement grâce à des carburants extrêmement polluants. Les trains sont réguliers, électriques et ne dévient jamais de leurs rails. Les vaches regarderont les trains passer. Les hommes marcheront dans leurs villes. 3§ Les vaches vivront librement dans des pâturages autour des villes. Ces pâturages auront une forme circulaire et seront connus sous le nom de « Grands Verts ». Le Grands Verts belge couvre une surface totale de 120,5 km². Ce nombre permet à toute vache belge de disposer de 102 m² d’espace de vie. Ces surfaces ont été calculées comme suit : Norme Ancienne homme 75 kg 9 m² 0,12 m²/kg vache 850 kg 17,8 m² 0,02 m²/kg Norme Nouvelle vache 850 kg 102 m² 0,12 m²/kg Le Grand Vert belge 102 m² x 1.181.000 vaches = 120,5 km² 4§ Des étables seront disposées tous les 5 km. Où qu’elles soient, les vaches auront toujours un abri à moins d’une heure de marche à leur disposition. Il revient aux humains de s’occuper de la maintenance desdits abris. Certains d’entre eux dédieront leur vie entière au bien être de notre espèce. Cela sera le travail le plus respecté par la communauté.
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5§ Au centre des Grands Verts se trouvent les villes humaines. Cette proximité avec l’homme est nécessaire car ils se doivent de prendre soin de nous. Nous avons été domestiquées, il appartient maintenant aux hommes de nous aider à survivre dans la nature et ce jusqu’à ce que nous soyons capables de nous débrouiller seules. Nous acceptons que les humains consomment notre lait en échange de leurs services car, contrairement à eux, nous estimons que tout labeur doit être récompensé. 6§ Les pâturages absorberont une grande partie des dioxydes de carbone émis par la ville. Toute pollution émise par la ville sera immédiatement captée par le Grand Vert. La position de la ville centrale au Grand Vert est donc bénéfique pour l’environnement. 7§ Les villes sont entourées d’une muraille avec pour seuls percements les accès des trains ainsi que quelques accès de sortie vers nos pâturages. Ce mur assure que les humains restent là où ils se doivent d’être. Tous les accès sont surveillés. Chaque ville est régie par un parlement dont tous les membres sont approuvés au préalable par un comité bovin. Si un homme désire sortir de l’enceinte de la ville, il devra obtenir une autorisation spéciale des autorités locales. Ce sont ces mêmes autorités qui désigneront les humains chargés de l’entretient des étables du Grand Vert. 8§ Les autorités de la ville ont le pouvoir absolu sur les habitants. Cela est nécessaire afin d’éviter que les humains ne viennent à nouveau occuper nos terres comme ils l’ont fait jadis. Les gouvernements des différentes villes communiqueront entre eux afin de s’assurer que tous respectent le nouvel ordre établi. Un système de responsabilisation des différents gouvernements sera mis en place. Si une ville n’arrive pas à respecter ces nouveaux édits ce sera non seulement elle, mais aussi les villes voisines qui devront faire face aux conséquences de ce manquement. 9§ La ville est divisée en blocs de 300 m x 300 m. Entre ces blocs se trouvent des avenues d’une largeur de 50 m. Au centre du blocs se trouve une cour ouverte afin de mettre un espace extérieur à la disposition des habitants du bloc. Un bloc contient 26 étages dont 20 sont dédiés au logement et 6 aux services tels que des écoles, des bureaux ou tout simplement des espaces où les humains peuvent s’adonner à l’exercice physique de leur choix pour se défouler. Les résidents de la ville sont libres de décider dans quel bloc ils éliront domicile. Un bloc abrite 368.640 humains. 10§ Chaque bloc est encore subdivisé en 8 sections. Dans une section on retrouve 12 rangées de 32 unités de logement. Ceci est répété sur les 20 étages prévus. Entre chaque rangée de logement se trouve un espace de circulation de 10 m. Cet
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espace jouit d’une double hauteur et peut aussi accueillir d’autres fonctions selon le besoin des habitants. Une section abrite 46.080 humains. 11§ Un logement fait 9 m² et peut accommoder 6 humains. Ce nombre a été calculé comme suit : Norme Ancienne homme 75 kg 9 m² 0,12 m²/kg vache 850 kg 17,8 m² 0,02 m²/kg Norme Nouvelle homme 75 kg 1,5 m² 0,02 m²/kg Unité de logement 9 m² ÷ 1,5 m² = 6 humains Les unités ont pour unique but de pourvoir un endroit pour dormir. Si l’humain désir s’adonner à une autre activité que le repos il devra sortir de sa chambre et se rendre dans espaces communs. Il n’y a pas d’espaces ou l’humain peut se retrouver seul. Il sera donc toujours observé et surveillé par ses pairs.
blocs
8 sections
12 x 32 logements
6 humains x 12 x 32 logements x 8 sections x 20 étages = 368.640 humains par bloc
12§ Les humains sont divisés selon leurs âges par tranches de 10 ans. Chaque bloc de logement est réservé à une tranche d’âges. Tous les 10 ans, les humains devront déménager dans un autre bloc de logements. Ainsi, les enfants seront séparés de leurs parents dès le plus jeune âge. Les parents seront plus productifs car ils pourront se focaliser sur notre bien être à nous, les vaches, sans être distraits par leur progéniture. Il en reviendra aux plus âgés de s’occuper des plus jeunes. 13§ Les humains auront donc un rôle actif au sein de la société jusqu’à la fin de leur vie. S’ils ne sont plus aptes à remplir ce rôle, ils seront euthanasiés afin d’abréger leur souffrance et d’éviter qu’il ne se sentent inutiles ou qu’ils ne deviennent un poids pour leurs congénères. Il serait cruel de les laisser vivre plus longtemps. Les humains souffrant de déficits mentaux ou physiques les empêchant de travailler ou de participer à la société de façon adéquate seront eux aussi euthanasiés. Leur mort sera indolore.
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14§ Comme le nombre de places au sein des villes est limité, le nombre d’humains se doit d’être limité aussi. Afin de garder la population constante, les nouvelles naissances ne sont autorisées que pour remplacer les humains décédés. Si un couple décide de se reproduire, il lui faudra demander une autorisation spéciale aux autorités de la ville. Si le nombre d’humains maximal est atteint au moment de la demande, le couple sera mis sur une liste d’attente et prévenu en cas d’un décès. Aucune exception ne sera tolérée. 15§ Tous les humains se nourriront d’une alimentation exclusivement végétarienne. Manger les cadavres d’autres habitants de la planète alors que ce n’est pas une nécessité pour la survie de l’espèce est inconcevable. Les humains se doivent de mettre fin à cette pratique barbare. La majorité de leur nourriture sera produite localement. Hors du Grand Vert le territoire sera régi par un système agro-silvopastoral qui permettra de produire la quantité alimentaire requise tout en faisant un effort de biodiversité. Les toits végétalisés des blocs d’habitations permettront la mise en place de permaculture sur toute la surface de la ville. 16§ Dès que les enfants seront en âge d’aller à l’école, ils apprendront comment s’occuper au mieux des différentes espèces d’animaux ainsi que des champs. Un test d’aptitude permettra de décider quels enfants seront destinés à une carrière agraire, scientifique ou politique. Les enfants montrant des aptitudes particulières pour les sciences seront instruits aux différentes manières de produire de l’énergie verte, aux techniques d’épuration des eaux ou encore à la mise en place de systèmes de filtration de l’air. Tous seront sensibilisés dès leur plus jeune âge à l’importance du respect de la nature et des différentes espèces animales et végétales qui l’habitent. 17§ Afin de prévenir la propagation de maladies au sein de la ville, les humains auront l’obligation de suivre un régime de vaccins et d’antibiotiques intenses. Comme le dit le célèbre adage : le travail, c’est la santé. L’inverse est tout aussi vrai. Après tout, un humain malade ne travaille pas. La santé, c’est le travail. 18§ Si une vache venait à mourir suite aux actions d’un des humains, ce dernier sera jugé coupable de crime contre la Nature et se verra banni à jamais de la ville dans laquelle il réside. Il devra alors chercher résidence dans une des villes voisines, en espérant qu’elle ne soit pas à capacité pleine et qu’elle veuille bien de lui. Cela signifie qu’il sera à jamais séparé des siens, de sa famille, ses amis. L’humain est un être sociable, il devra faire face à un déracinement total. En attendant qu’une ville lui ouvre ses portes il vivra dans la nature redevenue sauvage et hostile. Sa survie dépendra entièrement du bon vouloir des villes avoisinantes.
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Le Grand Vert belge
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La ville humaine de Bruxelles
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Place de la vache dans l’Ordre Nouveau
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Place de l’homme dans l’Ordre Nouveau
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UnitĂŠs de logements
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