TOME2 - Le Parc de la Traverse du Drac, Nouveau Regard sur le Sud Grenoblois by CL Salles

Le Parc de la Traverse du Drac Nouveau regard sur le Sud Grenoblois Du Pont-de-Claix à Champ-sur-Drac, Mise en valeur d’un parcours industriel Le Pavillon Pour redécouvrir les Papeteries La Nef industrielle Espace culturel à vocation métropolitaine La Centrale Station gastronomique et musicale La Halle des Cartonneries Levier pour le développement économique de Champ-sur-Drac

TOME 2

Iris DELBART, Camille GRANDRY, Elisa LEFEBVRE, Claire-Louise SALLES PFE ENSAG Juin 2014

Patrick Thépot

Directeur d’étude et Responsable du Master Aedification-Grands territoires-Villes Luna d’Emilio Maître-assistante associée France Laure Labeeuw Assistante

Membres du jury : Bénédicte Chardon Luna d’Emilio Guy Desgrandchamps Cécile Leonardi Hania Prokop Patrick Thépot Françoise Very

Nous remercions : Patrick Thépot, Luna d’Emilio, Aysegül Cankat, France-Laure Labeew, Halima Mama Awal, ainsi que toute l’équipe pédagogique et étudiante du Master « Aedification - Grands territoires - Villes » pour leur encadrement et leurs conseils, La famille Joder, Rémy Guyard, Joseph Fazzio, l’équipe de la Maison des Jeunes et de la Culture du Pont-de-Claix,la famille Glomon, Georges Pin, Annick Boulenmakher, la famille Mary, Yannick Goetz, Laure Guépin, Laurent Gagnière, Émilie Zydownik, l’équipe de l’Organisation Municipales de Sports du Pont-deClaix, Laurent Agéron, Gilles Caillat pour avoir accepté de s’entretenir avec nous, Gabriele König-Aversch pour son accueil chaleureux et ses conseils précieux lors de notre voyage à l’Emscher Park, Nos proches, pour leur soutien au quotidien et la relecture de ce mémoire.

TOME 1

Préambule

Introduction

La vallée cachée du Drac, Territoire de productivité du Sud Grenoblois Une approche sensible et ancrée dans le territoire

a. La pratique du territoire La dimension théorique et nécessaire des visites

Les grandes orientations pour le projet

L’appel à l’imaginaire

Un b. territoire avec une capacité d’innovation vu par ses acteurs Une étape dans le travail Préparation des entretiens et grille de lecture Les spécificités du Sud Grenoblois

48 48 50 54

c. La mutation de ce territoire vers un nouveau profil économique, l’exemple de l’Emscher Park

Des problématiques pertinentes pour la métropole grenobloise

L’IBA Emscher Park : une exposition, comme méthodologie urbaine

Le voyage, immersion totale au cœur de l’Emscher Park

La vallée réveillée, La culture et le tourisme se mettent en acte Une approche stratégique

a. La culture et le tourisme, moteurs du renouveau territorial

Le tourisme, marqueur de la valeur des lieux et annonciateur du renouveau économique

Le paysage, les sites historiques et les industries, les trois piliers du développement touristique

b. L’intervention sur des points d’impulsion et leurs connexions

Le Sud Grenoblois territoire d’intervalles

Intervenir dans des lieux spécifiques, par points d’impulsion

Travailler la transversalité par l’intermédiaire des cheminements doux

104

c. L’inscription du projet dans le temps

Le plan guide, un outil qui intègre la flexibilité dans le temps La ville éphémère, bousculer les habitudes et activer les lieux Accepter l’incertitude comme motrice

ANNEXE

106 106 108 112

116

TOME 2

le Parc de la Traverse du Drac, Réactualiser un territoire pour en continuer l’histoire Une approche spatiale à l’échelle du nouveau parc métropolitain a. Le Parc de la Traverse du Drac, à la croisée de routes touristiques Changer l’image mentale de l’entre-deux de la vallée du Drac Une réponse pour permettre aux habitants de s’approprier leur territoire

Une manière d’affirmer la position singulière du Sud Grenoblois au sein de la métropole

18 18

b. Le Parcours Industriel du XXème siècle, itinéraire de découverte du parc

Une manière concrète de parcourir le site Quelles répercussions pour les communes ? Un outil de communication et de projection

38 38 46 50

Deux lieux, deux programmes, Impulser les dynamiques multiples Une réponse architecturale

a. Les Papeteries du Pont-de-Claix La découverte et le choix du site des Papeteries

60 60

Réinvestir le site des Papeteries

Le pavillon, pour redécouvrir les Papeteries

La Nef industrielle, espace culturel à vocation métropolitaine

108

b. Le relais des Cartonneries de l’Isère de Champ-sur-Drac La découverte et le choix du site des Cartonneries

126 126

Réinvestir le site des Cartonneries de l’Isère

136

La Centrale, station gastronomique et musicale

152

La Halle des Cartonneries, levier pour le développement économique

170

c. La Promenade électrique, une séquence paysagère caractéristique du Parc

190

Conclusion Bibliographie CRÉDITS ICONOGRAPHIQUES

204 210 214

Pour mettre en place notre projet de territoire, nous nous appuyons sur les stratégies énoncées précédemment : développer la culture et le tourisme pour renouveler le Sud Grenoblois, intervenir sur des points stratégiques en réseau par des projets à vocation métropolitaine, penser la flexibilité des projets dans le temps afin qu’ils puissent s’adapter aux évolutions socio-économiques du territoire. Pour mettre en avant le potentiel touristique du Sud Grenoblois, nous proposons la création du Parc de la Traverse du Drac et du Parcours du Patrimoine Industriel du XXème siècle. Ces deux nouveaux dispositifs permettent d’assigner de nouvelles significations aux paysages du Sud Grenoblois et participent à réactualiser ce territoire dans l’esprit des habitants de la future métropole.

Le parc de la traverse du drac

« Iris - Historiquement le nom du Pont-de-Claix vient du pont Lesdiguères qui permet le passage du Drac. Qu’estce que vous pensez justement du rapport au Drac ? Le regardez-vous souvent ? Régine -Tous les jours, je le franchis vraiment tous les jours, j’aime beaucoup parce que justement ça a un côté très sauvage, c’est beau. Et même de l’autre côté vers Claix quand on veut aller se promener à pieds... Meagan - Oui mais je trouve que c’est moins beau que dans l’autre sens Régine -Oui, c’est peut-être moins beau. Mais bon, le matin quant il y a du brouillard, c’est fascinant. Ça j’aime beaucoup.»1

1 Citation tirée d’un entretien réalisé le 04 février 2014 avec la famille Mary qui vit à Pontde-Claix depuis 1997. Les parents Benoît et Régine, travaillent dans l’agglomération. Leurs filles Meagan (21ans) et Tiphaine (17ans) font leurs études à Grenoble.

Le parc de la traverse du drac, Réactualiser un territoire pour en continuer l’histoire Une approche spatiale à l’échelle du nouveau parc métropolitain

a. Le Parc de la Traverse du Drac, à la croisée de routes

Changer l’image mentale de l’entre-deux de la vallée du Drac Plutôt que de voir le Sud Grenoblois comme un territoire stigmatisé, nous profitons des opportunités de composition qu’il nous offre autour des délaissés urbains, espaces d’entre-deux et de sa diversité d’activités :

« Ainsi plutôt de décrier une fois de plus les cités déstructurées, on pourrait observer l’intrication serrée d’habitations et d’espaces bâtis, reconnaître que l’espace non bâti est le liant du paysage urbain et que cela ouvre de nouvelles perspectives de composition. De même, plutôt que de dénoncer une absence d’urbanité, on pourrait y découvrir une diversité culturelle décentralisée, propices à de nouvelles activités culturelles. » 1

Page de droite: Des qualités paysagères insoupçonnées

1 SIERVERTS Thomas, Entre-ville, une lecture de la Zwischenstadt, Parenthèses, traduit de l’allemand par Jean-Marc Deluze et Joël Vincent, 2004. P72

Le centre ville de Grenoble « concentrique »

La ville « concentrique »

L’entre-deux du Sud Grenoblois

La ville « archipélique »

Tous les éléments sont en place et peuvent participer à la valorisation de ce territoire. En nous appuyant sur la diversité des paysages, des ambiances et de la géographie, nous proposons un nouveau visage pour le Sud Grenoblois que nous appelons le Parc de la Traverse du Drac.

Le Parc de la Traverse du Drac

La création de ce parc repose sur la réutilisation de la notion de parc telle qu’elle est vue par l’IBA Emscher Park. Le Parc de la Traverse du Drac est avant tout une surface délimitée de façon claire, une entité mentale nouvelle qui n’a pas d’existence historique et qui permet de fédérer une multitude de projets variés. Le Parc de 5000 ha que nous venons délimiter comprend le plateau de Champagnier, la vallée du Drac, et la plaine de Reymure. Le projet n’a pas la prétention de venir résoudre l’ensemble des problématiques posées sur ces lieux, mais de montrer une unité et une complémentarité entre ces trois entités. Ce parc vient s’inscrire en complémentarité avec le projet déjà existant de Réserve Naturelle Régionale du Drac Aval, dite des Iles du Drac, classée depuis juillet 2009. Cette réserve est un exemple de protection de la biodiversité sur un site fortement aménagé et qui permet de restaurer la continuité hydraulique et écologique du Drac et de la Romanche.

Unité et complémentarité entre les entités

0 0.5

1.5 Km

Une réponse pour permettre aux habitants de s’approprier leur territoire « Le sentiment d’appartenance à une région urbaine doit être encouragé, [...] Cette prise de conscience n’est pas un processus théorique : elle ne pourra se construire sans le sentiment de fierté que l’on peut éprouver à l’égard de la région d’où l’on vient ni sans la curiosité d’en poursuivre sans cesse la découverte. Il faut intéresser les gens à leur propre espace de vie, il faut les encourager à le découvrir par le développement d’un « tourisme local » 1

Le paysage de la plaine du Drac comme liant: Faire cohabiter des différents patrimoines

La création de ce parc est l’occasion de sensibiliser les habitants aux patrimoines variés qui les entourent et d’accepter la cohabitation de ces différents patrimoines. Le parc nous permet de développer un imaginaire autour des paysages spécifiques du Sud Grenoblois. C’est à cet imaginaire que nous venons raccrocher notre stratégie de développement du tourisme de proximité et de tourisme de halte. La création du Parc de la Traverse du Drac offre un élément de réponse territorial à des enjeux de proximité.

Pages suivantes: La plaine de Reymure / Le château du Bon Repossur le plateau de Champagnier

1 SIERVERTS Thomas, Entre-ville, une lecture de la Zwischenstadt, 2004. P24

Plateau de Champagnier

Plaine de Reymure

Des enjeux de proximitĂŠ: Reconnecter le Sud Grenoblois au reste de la mĂŠtropole

0 0.5

1.5 Km

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Pour cela, nous venons renforcer les différents sentiers SIPAVAG qui permettent d’accéder aux belvédères naturels du territoire. Chaque point haut offre une perception différente du territoire. Ils participent à la mise en place d’une image mentale globale. Rendre visible ce territoire est une façon de permettre aux habitants de se l’approprier et de leur donner envie de le préserver. Plain e Com de Reym mun ure e de Varc Plain es e Com de Reym m u r Plauinne e e de Com de RVeayrcm esu mun re e de Varc es

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Le changement de perception d’un territoire peu influer sur son développement et favoriser l’émergence d’initiatives locales pour préserver ou mettre en valeur le cadre de vie. Com m

Com m

Le Sud Grenoblois de par sa géographie est un site qui présente de nombreuses interrelations visuelles. Il est intéressant de les mettre en valeur et de les renforcer par la création de nouveaux cheminements.

Des interrelations visuelles possibles grâce aux belvédères naturels

Com mun e de Com Vizille mu n e de Vizille

Com mun e de Com Vizille mun e de Vizille

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Une manière d’affirmer la position singulière du Sud Grenoblois au sein de la métropole La Traverse du Drac est l’occasion de préserver les deux entités paysagères de la plaine de Reymure et du plateau de Champagnier en venant y associer le développement du tourisme de proximité et du tourisme de halte. En effet, le développement de ces activités économiques s’appuie sur les particularités et la préservation des paysages. Le Parc est alors le cadre idéal pour la venue de nouveaux investissements. Afin de préserver ces deux entités et de répondre aux objectifs en terme de logement, de culture et d’emploi identifiés par le SCoT, nous proposons d’intensifier l’urbanisation au niveau de l’intervalle de la vallée du Drac. Il nous apparaît pertinent de créer de nouveaux lieux de vie, d’activité, et lieux touristiques, car la plaine du Drac bénéficie déjà d’une très bonne desserte routière avec l’agglomération grenoblois, les stations de ski de l’Oisans et le sud de la France.1 C’est une manière d’affirmer la position singulière du Sud Grenoblois au sein de la métropole.

Intensification de l’urbanisation au niveau de la vallée du Drac

Ce parc est l’occasion d’intensifier l’ensemble des réseaux existants (infrastructures routières, ligne de chemin de fer Grenoble-Gap-Sisteron, sentiers d’agglomération). À l’heure actuelle, la Métro2 développe déjà de nouvelles propositions pour pallier au manque de transports en commun identifié dans le Sud Grenoblois : extension des lignes de tramway A et E, intensification des dessertes des lignes de bus, et réflexion urbaine autour du tram-train. L’amélioration future du réseau de transports en commun dans le secteur participera à l’essor du Parc. À terme, ce réseau facilitera les échanges et déplacements entre le Parc et le reste de l’agglomération grenobloise.

1 Cf carte Réseaux de transport actuel du Sud Grenoblois 2 La Métro (Grenoble Alpes Métropole) est la communauté de communes de l’agglomération grenobloise, elle regroupe 49 communes. La communauté de communes du Sud Grenoblois a rejoint cet organisme depuis le 1 er janvier 2014.

Zone de développement urbain prévues par le SCOT 0 250

750 M

Limites administratives Prévision

Le Parc de la Traverse du Drac est l’occasion de fédérer un ensemble des communes ayant des potentiels de développement parfois différents et de mettre en place une dynamique de mutualisation, de complémentarité et de solidarité. C’est également l’opportunité d’équilibrer les dynamiques du plateau et de la vallée en matière de développement urbain, afin de protéger ces deux entités géographiques du mitage des terres agricoles. Ce rôle était auparavant assuré par la Communauté de Communes du Sud Grenoblois crée en 2003 et regroupant 16 communes dont Champagnier, Jarrie, Champ-sur-Drac et Vizille. Cet organisme revendiquait la volonté de s’affirmer comme un territoire spécifique. En effet, la position géographique stratégique du territoire, lieu de passage incontournable pour entrer ou sortir de la métropole depuis ou vers le Sud faisait autrefois de ce territoire un lieu stratégique. Aujourd’hui, la dissolution de la Communauté de Communes du Sud Grenoblois et son intégration au sein de la Métro à partir du 1er janvier 2014 n’a pas laissé assez de temps pour que les actions de cet organisme laissent aux habitant un sentiment d’appartenance à leur territoire. Cette intégration ne doit pas être subie et ne doit pas entrainer la perte de cette dynamique. Cela doit être vu comme une opportunité et le moyen d’apporter les ressources nécessaires à la création du Parc de la Traverse du Drac.

L’éclatement du périurbain: mettre en place une dynamique de mutualisation, complémentarité et solidarité Limites administratives Espaces agricoles ou espaces vacants Morphologie urbaine, bâti

Boisements

30 Km

Plateau de Champagnier « la vie à la campagne» Une vie rurale Agriculture maraîchère Des centre bourgs isolés mais préservés Intégration paysagère des espaces résidentiels

Plaine du Drac Une aire dédiée à l’industrie chimique et hydroélectrique

Plaine de Reymure Une plaine agricole Des cheminements piétons, absence de grosses infrastructures routières Des canaux d’irrigation

Les entités et ressources du Parc de la Traverse du Drac: Cheminements à la croisée du paysage étude faite au premier semestre RÉSEAU DE SENTIERS SIPAVAG / nts à la croisée du paysage Syndicat pour la Protection et l'Aménagement des franges SENTIERS SIPAVAG / l'Agglomération Grenobloise Vertes de Forêt et boisements ur la Protection et l'Aménagement des franges gglomération Grenobloise Plaines et plateaux agricoles Forêt et boisements Plaines et plateaux agricoles

ements

turelles

Réserves naturelles Plaines et plateaux agricoles Réserves naturelles Centres équestresCentres équestres Centres équestres

Début de la réserve naturelle des Isles du Drac Longue de 15 km Un total de 804 ha Remise en eau du Drac

Massif du Taillefer Sommet du Connex 1360m PONT-DE-CLAIX

nges

PONT-DE-CLAIX

CHAMPAGNIER

BASSE-JARRIE VARCES

CHAMPSSUR-DRAC

0 250

750 M

Le Parcours Industriel du XXème siècle, itinéraire de découverte du parc touristiques

Une manière concrète de parcourir le site Le parcours de la culture industrielle a été mis en place pour proposer aux visiteurs et aux habitants, un point de vue décomplexé sur le Sud Grenoblois. En effet, le territoire est jalonné de friches industrielles et d’usines en activités qui s’y sont implantées depuis la fin du XIXème. Ces usines sont donc le reflet des spécificités du Sud Grenoblois et de l’utilisation historique de ses ressources pour la production de papier et d’électricité. Ainsi, lorsque Jacqueline Blanchard parle de la création des Papeteries du Pont-de-Claix, elle dit :

« Toutes les conditions étaient réunies pour faire du papier : le site (bois, terrain, proximité de la ville), la qualité de l’eau et les hommes de bonne volonté et surtout de grande intelligence ».1 Aujourd’hui la mutation économique du territoire entraîne un abandon progressif de certains sites. L’ambiance qui se dégage du Sud Grenoblois est néanmoins indissociable de ces lieux de production qu’il faut préserver et associer à de nouveaux programmes. Afin de faire redécouvrir l’ensemble des sites d’activité de production du territoire, nous créons un itinéraire ludique autour du thème de l’industrie. C’est aussi l’opportunité de replacer les sites industriels du Sud Grenoblois dans le contexte géographique plus large de la métropole, en le rattachant par exemple au musée de la Houille Blanche, à Lancey dans le Grésivaudan. Ce parcours de découverte qui met en lien des sites actifs avec des sites en friche, et des sites reconvertis, donne à voir le paysage en mouvement du Sud Grenoblois. Par ce document graphique, l’idée est de mettre en valeur la transformation progressive du territoire et sa capacité d’innovation. L’itinéraire de découverte sert également de publicité pour attirer les investisseurs.

Page de droite : Salle des fêtes de Champ-sur-Drac

1 BLANCHARD Jacqueline, s.t., Les papeteries du Pont-de-Claix, 2010, s.p.

Aujourd’hui la mutation économique du territoire entraîne un abandon progressif de certains sites. L’ambiance qui se dégage du Sud Grenoblois est néanmoins indissociable de ces lieux de production qu’il faut préserver et associer à de nouveaux programmes.

Afin de faire redécouvrir l’ensemble des sites d’activité de production du territoire, nous créons un itinéraire ludique autour du thème de l’industrie. C’est aussi l’opportunité de replacer les sites industriels du Sud Grenoblois dans le contexte géographique plus large de la métropole, en le rattachant par exemple au musée de la Houille Blanche, à Lancey dans le Grésivaudan.

Fabrique de boutons, Saint-Martin-d’Hères

La mine d’Herpie, Huez

Lyonnais Voironnais

Vallée de la Romanche Plateau Matheysin

Le Parcours Industriel du XXème siècle rattaché à l’activité industrielle de la région

L’usine de draperie, Viennes

Ce parcours de découverte qui met en lien des sites actifs avec des sites en friche, et des sites reconvertis, donne à voir le paysage en mouvement du Sud Grenoblois. Par ce document graphique, le dépliant touristique du Parcours Industriel du XXème siècle, l’idée est de mettre en valeur la transformation progressive du territoire et sa capacité d’innovation. L’itinéraire de découverte sert également de publicité pour attirer les investisseurs.

Centre de loisirs Ma

20 Allée de la Houille Blanche, 388

Légende Ligne découverte du sud grenoblois Arrêts transports en commun

Canal de Champ-

Cheminement piéton

Route de Saint-Georges-de-Commiers, 385

Point de vue Lieux de restauration 0

500

1 000

1 500 m

0 0

21 min

9 min

1.5

4.5 min

Extrait du dépliant reprennant les itinéraires conseillés

Le parcours peut s’effectuer grâce à différents moyens de transports complémentaires en privilégiant les modes de transport doux. Par exemple, on peut imaginer partir le matin à vélo depuis le Pont-de-Claix jusqu’au château de Vizille puis revenir sur la métropole grâce aux transports en communs.

Pour cela nous avons imaginé plusieurs itinéraires possibles et avons relié ce parcours aux lignes de transport existantes. Le réemploi des infrastructures existantes a guidé l’ensemble des projets. C’est dans ce sens qu’a était pensé l’itinéraire de découverte du patrimoine industriel : en s’appuyant sur l’axe majeur, la N85, pour les transports en véhicules individuels, mais aussi en renforçant les transports en commun comme la ligne express de bus Grenoble-Vizille et en proposant de nouveaux arrêts sur cette même ligne pour desservir les nouveaux sites d’intérêts touristique.

RĂŠseaux de transport actuel du Sud Grenoblois Routes principales 0

0.5

1.5 Km

Nouveaux cheminements doux type SIPAVAG sentiers SIPAVAG

Comme nous l’avons déjà énoncé, ce parcours repose également sur les projets de la Métro, tels que le prolongement de la ligne A de tramway jusqu’au centre nautique de Flottibulle au Pont-de-Claix où un nouveau nœud multimodal est envisagé. Par ailleurs, le parcours intègre aussi le projet de déplacement de la gare du Pont-de-Claix au niveau de Flottibulle. Nous intégrons aussi l’arrivée de la ligne de tramway E et son éventuel prolongement jusqu’au Pont-de-Claix.

En ce qui concerne les pistes cyclables et piétonnes, nous avons commencé par demander aux habitants des communes les itinéraires qu’ils privilégiaient, et les avons parcourus. De plus les entretiens menés auprès de la chargée d’urbanisme de Pont-de-Claix, et d’un cadre de la plate-forme chimique nous ont révélé le projet de création d’une piste cyclable reliant Grenoble à Nice. Sa création est l’opportunité de venir retravailler le tronçon reliant Pont-de-Claix à Vizille.

Les projets d’intensification des transports en commun de la Métro vont donc dans le sens du Parc de la Traverse du Drac, et du Parcours Industriel du XXème siècle. Ils permettent à ces deux dispositifs d’être plus accessibles depuis le cœur de la métropole. De plus, il s’agit d’une réelle opportunité pour capter le tourisme de proximité, le tourisme de halte et le tourisme d’affaire.

Page de droite: Vue sur le massif de la Chartreuse depuis la N85

Quelles répercussions pour les communes ?

« Pour réussir, il faut un intense travail d’équipe, la difficulté étant de conserver la tension innovatrice nécessaire et la puissance des idées » 1

Le parcours de découverte du patrimoine industriel met en lumière des sites existants, déjà utilisés ou abandonnés. Ces sites ont tout intérêt à être réinvestis. C’est dans ce sens que nous parlons de stratégie de « ville recyclée ». À l’intérieur de cette ville, nous reconnaissons la valeur de toutes architectures et les intégrons au scénario d’avenir.

« En général, la réhabilitation d’édifices s’accompagne d’importants avantages environnementaux, sociaux et économiques. Recycler est un acte fondamental dans la mise en place d’un développement durable (...) le recyclage et la réhabilitation deviennent des actions de plus en plus naturelles et nécessaires au niveau individuel et collectif »2

Photo de droite: Ancienne usine hydroélectrique de Champ-sur-Drac, aujourd’hui atelier de maintenance EDF

1 (Sous la direction de) MASBOUGNI Ariella, de GRAVELAINE Fréderique, Gènes, Penser la ville par les grands évènements, Eds de la Villette, 114p 2 PAREDES BENITEZ Cristina, Usines reconverties, l’Inédite Eds, 2006, 286p

photo recyclage de batiment

Ces sites, par leur histoire et leurs caractéristiques architecturales, demandent peu de transformations architecturales pour impacter fortement l’imaginaire du visiteur. De plus leurs activités de production les inscrit dans un réseau bien desservi : ils sont intégrés aux villes dont ils ont influencé le développement et sont accessibles depuis les grands axes qui marquent le territoire. Cela permet de réinvestir ces structures à l’aide de petites interventions nécessitant peu de moyen et capables de se mettre en place progressivement. Ces interventions peuvent se réaliser au coup par coup et permettent de rendre à ses lieux une dimension symbolique tout en leur offrant une nouvelle vie à travers leurs nouveaux usages. Les nouveaux usages que nous proposons d’assigner à ces lieux sont essentiellement des usages de loisirs et de culture. Ces usages permettent de capter une économie liée au temps libre et au tourisme. Ce changement d’usages s’appuie sur la constatation que de plus en plus, les projets de développement des villes concernent la mise en place de nouvelles infrastructures culturelles ou de loisirs :

« Entrepôts et usines peuvent faire peau neuve et revivre dans la mesure où les villes se transforment définitivement en centres de loisirs, culturels et de services » 1 La stratégie de « ville récréative », permet donc de capter l’économie de temps libre touristique pour réanimer des lieux, et ainsi préfigurer par des actions simples et économiques de nouvelles activités, attirées par la nouvelle image que dégage le lieu. Le parcours que nous proposons met en valeurs les différents éléments du territoires qui ont participé à son façonnement mais qui aujourd’hui s’effacent depuis et derrières les grands axes routiers qui le traversent. De plus, nous avons pensé ce parcours en complémentarité et en lien avec les différentes routes de la culture industrielle qui existent déjà au niveau Européen. Cette mise en réseau des différents parcours industriels européens permet d’avoir une plus grande portée et de cibler un public spécifique. Nous avons pu faire l’expérience d’une de ces routes au cours de notre voyage à l’Emscher Park.

Page de droite: Installation d’une piscine dans un container en dessus des ancienne cuves de Zollverein, Emscher Park.

1 PAREDES BENITEZ Cristina, Usines reconverties, l’Inédite Eds, 2006, 286p

Un outil de communication et de projection La création d’un dépliant1 de petit format nous a permis de mettre en relation plusieurs types de données de manière à démontrer la cohérence de notre parcours et la réponse qu’il proposait à différentes échelles. Ainsi le dépliant est un outil à l’usage des promeneurs. La couverture annonce un territoire parsemé d’infrastructures tels que les poteaux électriques, qui ne sont plus perçus comme des éléments perturbateurs du paysage mais bien comme de véritables repères. La 4ème de couverture est le Sud Grenoblois dans un contexte plus large, la métropole grenobloise et la France. A l’intérieur du dépliant que nous avons confectioné, nous suggérons différents parcours possibles. Chaque point est associé à une brève description du site. Le texte explicatif de chaque point d’arrêt invite à la découverte ou redécouverte des lieux. La confection de cette carte du Parcours Industriel du XXème siècle nous a permis de réfléchir concrètement à l’atmosphère qui nous voulions mettre en place sur ce territoire. Enfin une photo panorama donne à voir au lecteur l’unité paysagère de la plaine du Drac. C’est aussi à travers l’élaboration d’un parcours d’ensemble que les différents

Le Parcours Industriel du XXème siècle resitué dans la métropôle Grenobloise

1 Le dépliant du Parcours Industriel du XXème siècle accompagne ce mémoire

PARCOURS DÉCOUVERTE DU PATRIMOINE INDUSTRIEL

Usine Jarrie Route de Vizille / Route de l’Electro-Chimie, 38560 Jarrie

C’est à 15 kilomètres de Grenoble, au carrefour de l’Europe du Nord et du Sud, que l’industriel Charles Lefebvre décide en 1916 de fonder une usine dédiée à la production de chlore et de chlorure de chaux pour répondre aux besoins de la défense nationale. L’usine Arkema de Jarrie est aujourd’hui la plus grosse unité de fabrication d’eau oxygénée au monde. Ses produits sont utilisés dans la détergence, les industries du papier et du textile ou pour le traitement des eaux. Elle accueille chaque année le festival de son et lumière « Electro-chimie » qui anime l’usine à travers ses spectacles. Le musée de la chimie vous accueillera quant à lui toute l’année.

SUD GRENOBLOIS

Un territoire de production et d’énergie

Jusqu’au XXème siècle, le moulin était utilisé pour fabriquer la farine des biscuits brun. On y va aujourd’hui pour les expositions et le planétarium. Peintres, graphistes, plasticiens ou scientifiques investissent cet espace consacré à l’art, la science et aux tendances de demain. Le restaurant et le belvédère offrent une vue panoramique entre Belledone, la Chartreuse et le Vercors.

Impossible de passer à côté de la réhabilitation des papeteries Pontoises. Ce nouveau lieu vous offre des activités complémentaires à celles que vous propose le site de Villancourt. Le « café-papier » lieu de détente et de lecture, change de visage le soir pour vous offrir des prestations scèniques en tout genre. Profitez de la promenade aménagée qui vous guide jusqu’aux Jardins Electriques du Parc de la Traverse du Drac.

L’activité industrielle de Champ-sur-Drac a débuté avec la construction de la centrale électrique et des papeteries Navarre. Aujourd’hui, on y trouve des activités artisanales et une aire de repos. Vous pourrez profiter de produits régionaux, et des commerces de proximité ou bien simplement longer le canal aménagé qui vous mènera jusqu’au point de vue du barrage.

Le site de l’ancienne usine Polimeri et Rhodia est devenu le lieu privilégié de nombreux festivals de musique indépendants tels que les Rocktambules et accueille tous les jeudis soir en saison estivale le cinéma en plein air « plein les yeux ». Le belvédère imaginé par les architectes de l’agence Fab W est aujourd’hui perçu comme le symbole du renouvellement de ce territoire.

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Moulin de Villancourt 85 Cours Saint-André, 38800 Le Pont-de-Claix

Papeterie Pont de Claix

Usine chimique Pont-de-Claix

Avenue du Maquis de l’Oisans, 38800 Le Pont de Claix

Voie des collines, 38800 Le Pont de Claix

PapeterieS NAVARRE

Entrepôt Richier

Route de Saint-Georges de Commiers, 38560 Champ-sur-Drac

Cours Saint-André, 38800 Le Pont de Claix

Le Site PolimEri

Centre de loisirs Marcel Paul

Route de Saint-Georges de Commiers? 38560 Champ-sur-Drac

20 Allée de la Houille Blanche, 38800 Le Pont de Claix

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Légende

L’entreprise Bellonfrères & Conty, établie en Isères, a créé l’usine en 1834. Elle fut rachetée par le groupe Alliance. C’est en 2023, que l’association des jeunes habitants du Sud-G se sont mobilisés pour faire de ce lieu unique un projet de logements intermédiaires et écologiques, véritable quartier de vie de Vizille.

Ligne découverte du sud grenoblois Arrêts transports en commun

Usine Alliance

Canal de Champ-sur-Drac

Cheminement piéton

Rue Elsa Triolet / Rue Eugène Pottier, 38220 Vizille

Route de Saint-Georges-de-Commiers, 38560 Champ-sur-Drac

Point de vue Lieux de restauration 0

500

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21 min

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4.5 min

Vous pourrez profiter depuis le belvédère du bassin de rétention de l’usine chimique de Pont-de-Claix, d’une vue imprenable sur celle-ci. Des chaises longues et des tables de pic-nique sont disposées de part et d’autre de l’étendue d’eau. Une place de choix pour se détendre tout en suivant d’un œil la reconversion dans le temps de la nouvelle zone d’activité chimique.

Ces anciens entrepôts sont aujourd’hui porteurs du grand projet architectural de pôle multimodale du Sud Grenoblois, attablez vous auprès des jeunes cuisiniers qui vous feront déguster pour un prix mini des mets de grands.

C’est au cœur des Jardins Electriques, que vous pourrez profiter d’une ballade en barque ou d’un cours de planche à voile sur le bassin de loisirs de l’ancien centre EDF. Réinvestis depuis peu par la faune et la flore de la région, les bâtiment laissés en jachère, nous racontent le rôle qu’a joué le Drac dans l’implantation des unités productives du Sud Grenoblois. Le CMCAS propose de visiter les lieux chaque fin de semaine.

La promenade qui longe le canal qui approvisionnait les papeteries Navarre dès 1901, est une des balades privilégiées des coureurs et des cyclistes. Reliant Champsur-Drac à Saint-Georgesde-Commiers, elle comporte aussi des chemins qui vous amèneront dans la campagne et les vieux villages perchés de la région.

Intérieur du dépliant du Parcours Industriel du XXème siècle

Le barrage de Notre-Damede-Commiers est une centrale hydroélectrique, elle permet de dériver un débit d’environ 90 m3 vers les centrales de Saint-Georges puis de Champsur-Drac par l’intermédiaire d’une galerie souterraine et de canaux. La vue depuis son point le plus haut vous époustouflera : elle donne une perspective nouvelle sur l’ensemble du parc de la Traverse du Drac.

Les Papeteries de Vizille produisent environ 30 000 tonnes de papier chaque année. Elles ont obtenue en 2009, le label PEFC1 garantissant la gestion durable des forêts en utilisant des matières premières issues de ressources contrôlées, ainsi que la certification FSC2 obtenue en 2005. Ces usines sont ouvertes au public toute l’année sur rendez-vous.

En 1912 la première ébauche de ce qui deviendra la cité Navarre fut construite. C’est le vrai début du plan de logement des Cartonneries de l’Isère. Ce seront quelques 220 logements d’ouvriers et de cadres qui seront construits.

Le Clos Jouvin est un vaste parc « à l’anglaise » agrémenté de fontaines et de vastes espaces. Proche de l’ancienne demeure de la famille Jouvin qui abrite la mairie et le musée de la chimie, vous pourrez visiter une ferme pédagogique. Le parc accueil des espaces de loisirs et de culture tels qu’une aire de jeux pour enfants, une piscine et des terrains multi-sports. Idéal pour prendre de la fraîcheur lors des chaudes journées estivales.

Barrage Notre dame de Commiers Combe du Poirier, 38400 Notre-Dame-de-Commiers

Bouchayer-Viallet fut à la fin du 19ème siècle le théâtre d’une industrialisation majeure. C’est ici en effet que l’on construisait les conduites forcées pour l’hydroélectricité, dont l’activité importante donna naissance au quartier Berriat. A l’abandon pendant plus de quarante ans, la friche s’est transformée en écoquartier d’agglomération à l’architecture novatrice,

L’ensemble du paysage Sud Grenoblois est marqué par les canaux et les galeries d’amenés qui permettent de réguler le débit de l’eau des centrales. Ces canaux accompagnent de manière poétique les marcheurs dans les centres villes. Ils ont façonné le paysage et aujourd’hui encore, ils offrent une réelle qualité de vie aux habitants du Sud.

Papeterie Le Chaudron Avenue Aristide Briand, 38220 Vizille

bouchayer viallet Rue gustave eiffel, 38000 Grenoble

C’est dans les années 1920 que la cité dite « ouvrière » de la Viscose est sortie de terre, permettant aux ouvriers de ne faire qu’une centaine de mètres pour retrouver leur logement. C’est le début des logements sociaux échirollois.

Cité Viscose Musée de la Viscose : 27, rue du Tremblay, 38130 Échirolles Rue Waclaw swiatek, 38800 Le Pont de Claix

PARCOURS DÉCOUVERTE DU PATRIMOINE INDUSTRIEL SUD GRENOBLOIS

Canal Cent vingt Toises

Un territoire de production et d’énergie

De la rue Denis Papin au Quai Paul Rèche, 38800 Le-Pont-de-Claix

Cité ouvrière Navarre Avenue Jean Navarre, 38560 Champ-sur-Drac

Clos Jouvin Clos Jouvin, 38560 Jarrie

INFORMATIONS PRATIQUES

Delbart Iris, Grandry Camille, Lefebvre Elisa, Salles Claire Louise Master Aedification, Grands Territoires, Villes / Responsables : Patrick Thépot & Luna d’Emilio

Le réseau des pistes cyclables de la métropole Grenobloise est disponible sur le site de La Métro. Aujourd’hui, il est possible de relier Grenoble à Lyon et Nice. Le réseau Transisère vous permet de circuler dans l’ensemble du département de l’Isère. Tous les horaires sur www.transisere.fr Le réseau Tag permet de circuler entre Vizille et Grenoble www.tag.fr/ Gare de Pont-de-Claix Gare de Jarrie Gare de Grenoble Consultez le site internet de la SNCF

Vers Lyon Vers Chambery

A48

A42 BELLEDONNE

Grenoble

RN85 / Route Napoléon : Grasse Grenoble. RD1091 : Bourg d’Oisans - Grenoble D5 : de Grenoble via Brié-etAngonnes D 524 : de Chambéry - Grenoble via Uriage, Vaulnaveys-le-Bas et le Haut N 75 / D 529 : de Sisteron via St Georges de Commiers et Champsur-Drac

RD 1091

Vers Valence

Sud

Vizille

Grenoblois VERCORS

Vers Briançon A 51

OISANS

RN 85

Vers Gap Vers Sisteron

Office du tourisme Sud Grenoblois

Vue panoramique du Sud Grenoblois prise depuis le fort de Comboire, Claix

Dépliant du Parcours Industriel du XXème siècle

Ce document présente une double fonction : plonger le lecteur à l’intérieur du territoire et des projets et celle de faire l’état des lieux de activité industrielle du Sud Grenoblois tout en montrant au grand jour le renouvellement de ce territoire. Cette carte a été réalisée dans le style des maps d’information des offices de tourisme. Sa fonction touristique se reconnaît par son format, ses codes graphiques et sa lisibilité. Ce type de document donne un exemple de graphisme et de signalétique qu’on peut employer pour relier l’ensemble des points d’intérêt du Parc de la Traverse du Drac. Il permet une vulgarisation des savoirs scientifiques du territoire et met en perspective les grands projets industriels d’hier et d’aujourd’hui. La vulgarisation scientifique et le travail de communication et de signalétique rappellent le projet Art et Sciences 1 piloté par la Métro et le projet de planétarium de la commune du Pont-de-Claix avec. L’objectif de ces actions est de rendre les arts et les sciences accessibles à l’ensemble des habitants grâce à un lieu de découverte et de vulgarisation scientifique. Ce travail participe à la transformation du regard porté sur le Sud Grenoblois. Ainsi, la création du Parcours du Patrimoine Industriel du XXème siècle est l’occasion de mettre en réseau les différents points d’impulsion du Sud Grenoblois. Tout en redynamisant les communes qu’il traverse et en diffusant des informations sur l’activité industrielle du territoire, ce parcours donne à voir l’image d’un territoire réactualisé.

Ainsi ces deux nouveaux dispositifs métropolitains, le Parc de la Traverse du Drac et le Parcours Industriel du XXème siècle participent à leur manière, à la mise en place de la stratégie de territoire. Tous deux sont pensés en lien avec les projets menés par la métropole grenobloise et répondent à des enjeux de tourisme majeurs. En outre, ils renforcent le caractère attractif du Sud Grenoblois et construisent l’ambiance et la nouvelle image associées à ce même territoire. Par la suite, nous avons choisis de développer plus amplement par le projet d’architecture, deux sites : les Papeteries du Pont-de-Claix et les Cartonneries de l’Isère à Champ-sur-Drac.

1 Le programme Art et Sciences du Pont-de-Claix a pour ambition de stimuler le lien entre scientifique, artiste et public. Il propose une approche expérimentale de la culture et de la science, au croisement des savoirs et en concertation avec le public afin de générer l’envie de la pratique des arts et des sciences et de réveiller le rêveur qui sommeille en chacun de nous. Ce projet a aujourd’hui s’intègre aujourd’hui à une réflexion d’ordre métropolitaine.

OURS UVERTE TRIMOINE RIEL

OBLOIS

de production et d’énergie

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Moulin de Villancourt 85 Cours Saint-André, 38800 Le Pont-de-Claix

Papeterie Pont de Claix Avenue du Maquis de l’Oisans, 38800 Le Pont de Claix

Carte du dépliant du Parcours Industriel du XXème siècle

PapeterieS NAVARRE

Route de Saint-Georges de Commiers, 38560 Champ-sur-Drac

1 Moulin de Villancourt 2 Papeteries du Pont-de-Claix 3 Cartonneries de l’Isère 4 Friche Poliméri 5 Friche Alliance 6 plateforme chimique de Pont-de-Claix 8 Entrepôt Richier 9 Centre de loisirs Marcel Paul 10 Canal de Champ-sur-Drac 11 Barrage de Notre Dame de Commiers 12 Papeteries le Chaudron Le Site PolimEri 13 Cité ouvrière Navarre Route de Saint-Georges de Commiers? 38560 Champ-sur-Drac 14 Clos Jouvin 15 Bouchayer Viallet 16 Canal des cent vingt Toises 17 Cité Viscose

Légende

Ligne découverte du sud grenoblois Arrêts transports en commun

Usine Alliance

Cheminement piéton

Rue Elsa Triolet / Rue Eugène Pottier, 38220 Vizille

Point de vue Lieux de restauration 0

500

1 000

1 500 m

21 min

9 min

1.5

4.5 min

Deux lieux, deux programmes

« L’optimisation faite de l’usage de l’espace en récupérant des bâtiments industriels donne d’une part la possibilité de mieux profiter du temps — en offrant aux usagers du lieu la possibilité de choisir entre une gamme d’activités de natures différentes concentrées dans le même endroit — et d’autre part l’opportunité de créer, en combinant rationalité et créativité, de nouveaux centres dynamiques de rencontre »1

1 PAREDES BENITEZ Cristina, Usines reconverties, l’Inédite Eds, 2006

deux lieux, deux programmes, Impulser les dynamiques multiples Une réponse architecturale

Pour développer le projet à l’échelle de l’édifice, nous nous sommes concentrées autour de deux points d’impulsion spécifiques, la friche des Papeteries du Pontde-Claix et la zone d’activité de Pont-de-Champ à Champ-sur-Drac, anciennes Cartonneries de l’Isère. Ces deux sites regroupaient pour nous de nombreux enjeux métropolitains auxquels nous souhaitions répondre par le projet d’architecture. Par ailleurs, ils nous ont séduits pour leurs qualités paysagères et spatiales intrinsèques. Ils ont également su préserver les vestiges de leur passé industriel papetier. La Promenade électrique, quant à elle, est une séquence paysagère intéressante du Parc de la Traverse du Drac que nous avons souhaitée développer afin de relier les deux sites de projets.

Page de droite : Deux cheminements amenants aux deux points d’impulsion

a. Les papeteries du Pont-de-Claix

La découverte et le choix du site des Papeteries La découverte des Papeteries du Pont-de-Claix par notre de groupe de travail s’est faite en quittant l’axe majeur de circulation de l’Avenue du Maquis de l’Oisans. Nous nous sommes engagées sur une voie de traverse mal signalée, et sommes arrivées face à une nef industrielle dont la longueur semblait se perdre au loin. La lumière, la présence de la rivière, le bois formèrent avec la nef un tableau digne des romantiques du XIXème siècle. Ainsi cette friche suscita notre curiosité et notre imaginaire pour en faire l’un des sites de projet inscrits dans le Parcours du Patrimoine Industriel du XXème siècle. Cette nef industrielle fait partie du site des Papeteries du Pont-de-Claix, fondées en 1821 par Etienne Breton, premier maire de la commune. Avec 185 années d’activités, les Papeteries ont fortement contribué à l’histoire et au développement de la ville, créant autour du site une véritable petite cité industrielle, avec ses propres logements et son école. Depuis la fin des activités papetières en 2008, le site est en attente de nouveaux usages et d’une nouvelle identité.

Page précédente : Vue en contre-plongée du site avant démolition des bâtiments, source : google earth Ci-contre : La Nef des Papeteries du Pont-de-Claix, telle qu’on peut la percevoir depuis la rue Rochefort aujourd’hui

Photo aérienne du site des Papeteries encore en activité en 1971 Document disponible sur le site internet de la commune Toponymie du site et indications sur les activités papetières avant fermeture des usines. Document fourni par le service d’urbanisme du Pont-de-Claix.

Plan des Papeteries du Pont-de-Claix, plaque photographique murale, 1970 Document fourni par les archives du Pont-de-Claix. Carte postale expédiée en 1916 montrant les Papeteries du Pont-de-Claix Cliché du Musée Dauphinois, Grenoble

Il s’agit d’un site stratégique pour la commune. Les enjeux qu’il soulève sont ceux d’un rééquilibrage économique pour le secteur sud, en terme d’emplois et de foncier disponible (24 ha), mais également par la mise en valeur du site et de ses alentours comme site de biodiversité et de promenade. Il s’agit également d’une porte d’entrée du Pont-de-Claix. Cet emplacement est stratégique pour donner une première image de la commune lorsqu’on arrive depuis le sud. Le site a été acquis par droit de préemption par la Mairie du Pont-de-Claix en 2011. La réflexion sur la requalification de cette friche est en cours. Un premier diagnostic a donné lieu à la démolition des bâtiments qui n’étaient plus exploitables et à la dépollution partielle du site (comblement du ruisseau sur le site, traitement des sols, etc.) .

100

400M

Carte d’étude des principes de développement de la zone Sud pour le PLU du Pont-de-Claix Document d’urbanisme disponible sur le site internet de la mairie du Pont-de-Claix Centre-ville

ZA Sud

Avenue du Maquis de l’Oisans

Quartier des Papeteries Ceinture verte

Carte des bâtiments démolis sur le site des Papeteries Bâtiment démolis

Comparaison du site avant et après les démolitions. Le vide laissé par la démolition des bâtiments crée de nouvelles percées sur le paysage

Carte de l’état du site aujourd’hui

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Bâtiments conservés

Le pulpeur et la Villa Sombardier

Le site des Papeteries tel que nous l’avons découvert la première fois en novembre 2012.

Positionnement de la photo sur le plan masse 0

Le hangar du XXĂ¨me siĂ¨cle

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Le Périmètre de Protection des Risques Technologiques de la Plateforme Chimique toute proche aujourd’hui représente la plus grande contrainte pour le développement de ce site malgré les enjeux qu’il soulève. En effet, aujourd’hui le PPRT exclue la construction de tout établissement accueillant du public sur une grande partie de la commune. Néanmoins, ces restrictions sont en cours d’étude afin de permettre au Pont-de-Claix de poursuivre son développement. Concernant les Papeteries, la commune souhaite en effet investir les Papeteries par des activités artisanales et à terme par des logements. Cette dernière éventualité est également confortée par le changement du type de production au sein de la Plateforme Chimique1 (TDI vers HDI REF) et la fermeture de certains sites de production2 . Dans l’attente de modifications des restrictions, il est nécessaire de se projeter dans l’avenir plus ou moins proche, pour explorer les potentiels du site et continuer son histoire. La forme architecturale, support d’usages et d’expériences sensibles, est l’outil de cette exploration.

1 AFP, “Suppression de 155 emplois envisagée sur la plateforme chimique du Pontde-Claix,” ledauphine.com, 10/04/2014 16h1, URL: http://www.ledauphine.com/iseresud/2014/04/10/suppression-de-155-emplois-envisagee-sur-la-plateforme-chimique-depont-de-claix 2 Commune de Pont-de-Claix, « Vers une zone communautaire pour le sud de la ville », Magazine municipal d’information, Sur le Pont, novembre-décembre 2012 - N°26 p15

1000

4000M

Périmètre de Protection des Risques Technologiques de la plateforme chimique du Pont-de-Claix

Depuis le site des Papeteries, la plate-forme chimique toujours en activité est visible

Nous avons fait notre propre état des lieux d’après nos observations, ainsi que les commentaires de la chargée d’Urbanisme du Pont-de-Claix. Des documents de diagnostic plus précis ont par la suite pu compléter notre connaissance du site. Il en est ressorti que selon les bâtiments, la conservation et la réhabilitation demanderaient des investissements plus ou moins lourds. Néanmoins, nous avons remarqué la beauté des bâtiments présents qui ressortent d’autant plus que la démolition a fait place à un grand vide. Les percées visuelles qui en résultent mettent en relation les bâtiments sur le site. De nouvelles vues sur le paysage depuis le site sont également révélées : le plateau de Champagnier et la plateforme chimique toute proche, la silhouette du massif de la Chartreuse. L’autre perspective remarquable est celle qui se dégage le long de la rue de Rochefort. Dans l’axe de la vallée du Drac, le massif de la Belledonne et le Vercors sont révélés de part et d’autre.

Ci-contre : Le château, élément remarquable et attractif du site, son jardin peut être remis en état dès aujourd’hui mais le manque d’entretien fait qu’il sera nécessaire de faire de nombreux travaux pour la restaurer.

1 Qualité de quelque chose d’étrange, d’original, de bizarre : Ce vase a retenu mon attention par la curiosité de sa forme. Ce qui retient l’attention, l’intérêt : Visiter les curiosités de la ville.

Sur le site des Papeteries d’autres éléments qui ne sont pas de l’ordre de l’édifice ont retenus notre attention, tels des curiosités1. Ils participent également à structurer le site et contribuent à l’imaginaire général de la friche. Ainsi une pile hollandaise ou « pulpeur » de forme cylindrique qui trône telle une « folie » et une petite locomotive toute proche avec ses rails qui traversent le site du nord au sud attirent le regard et suscitent la curiosité. Les murs d’enceinte (3m environ minimum) nord et sud cachent de l’extérieur la richesse du site. Ils participent à la fascination que les Papeteries exercent sur les esprits en faisant de la friche un lieu caché. Ces mêmes murs sont aujourd’hui devenus le support d’une expression artistique, celle des graffitis, renforçant l’ambiance globale de friche comme lieu interdit. Toutes ces caractéristiques sont à mettre en lien avec l’attractivité immédiate du lieu qui peut être réactivée dans un temps très court, afin d’en montrer les potentialités aux Pontois et aux habitants de l’agglomération grenobloise.

Le pulpeur et la locomotive, des «curiosités» visibles depuis l’entrée du site, à conserver pour la mémoire du lieu et le caractère qu’ils donnent à l’ensemble du site

Positionnement de la photo sur le plan masse 0

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400M

Réinvestir le site des papeteries Pour réinvestir progressivement le site des papeteries, nous envisageons deux temporalités. La première temporalité correspond à des échéances plus courtes afin de retrouver un usage au site et travailler dès aujourd’hui à son intégration à la ville du Pont-de-Claix. Elle consiste à réinvestir progressivement tous les éléments présents sur le site. La seconde temporalité envisage le site dans un temps long selon un schéma directeur. Ce dernier permet de mettre en place les grandes orientations dans les lesquelles les nouvelles initiatives pourront s’inscrire. Notre équipe fait le pari de réinvestir la friche des Papeteries par des programmes de loisirs et de cultures1. Dans un premier temps, un Pavillon de découverte vient créer une interface entre le site des papeteries et la rue Rochefort, maillage doux qui mène au centre du Pont-de-Claix. Ce Pavillon permet notamment de découvrir la tête de proue du bâtiment de 270 mètres de long : la Forge. Il accompagne l'évolution du regard porté sur le site (1). Ensuite, une partie actuellement dégradée de la Nef industrielle qui longe le canal et une partie du hangar du XXème siècle peuvent être réinvesties, la première par des jardins d'usage spontané et la seconde par la tenue d’événements tels que des marchés aux puces ou des brocantes (2). Le hangar est un bâtiment en bon état qui peut rapidement accueillir de nouveaux usages. D'apparence banal, sa façade nord est un véritable palimpseste révélant l’histoire des papeteries par tranches superposées. Dans un temps plus, long ses hauts volumes sous plafond et son accessibilité nous semblent propices à l'installation d'ateliers en lien avec les Moulins de Villancourt (7) et de locaux pour l'association Pontoise des Chantiers Nomades (8).

Exemple de projet de reconquète d’une Nef industrielle par des jardins informels (2), Building a landscape from Rubble, Side effect Amir Lotan, Bat Yam Israel, 2010

1 Voir II, La vallée réveillée, la culture et le tourisme se mettent en acte

60M

ACCUEIL / CAFE / MAISON DE CHANTIER 300m²

Jardins d’usages spontanés et halle de marché 1000m²

Espace culturel à vocation métropolitaine 900m² 0

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Pour réinvestir la Nef industrielle, nous proposons de travailler à partir de ses différents espaces définis par les murs de refend. Très vite, la création d'une salle de spectacle peut participer à drainer un public plus métropolitain sur le site et peut être porteur de l'image véhiculée par le Pont-de-Claix au sein de la métropole (3). La création de cette salle de spectacle destinée à accueillir du public1 est également le prétexte à amorcer un travail sur les espaces publics du site. Les activités au sein de la Nef peuvent se densifier par la création d'un espace de coworking (4) et d'une brasserie (5). Enfin, dans un temps plus long, nous imaginons la création d'un espace d'hébergement qui pourra accueillir le public qui souhaite découvrir la région ainsi que les entrepreneurs intéressés par les aspects productifs et créatifs du Sud Grenoblois. La Villa Sombardier, située face à l'avenue du Maquis de l'Oisans, est une villa en bon état dans laquelle nous imaginons à terme l'installation des bureaux du service d'urbanisme et les archives2 du Pont-de-Claix(6). Enfin, « le château », bâtiment remarquable du site peut accueillir un programme de classe verte pour accueillir le public drainé par le projet de planétarium des Moulins de Villancourt (9). Dans un premier temps, les qualités intrinsèques du sites peuvent être mises en valeur avec des programmes de culture et de loisirs grâce à des dispositifs architecturaux qui réinvestissent des structures en bon état et révèlent l'esprit du lieu. Dans un second temps, nous imaginons que le site pourra se densifier et accueillir des logements et des commerces de proximité.

1 La création de la salle de spectacle est à envisager après la révision du Périmètre de Protection des Risques Technologiques qui est en train d’être revue en ce moment 2 Nous nous sommes rendues compte lors de nos différents entretiens que les locaux techniques, déjà séparés dans plusieurs bâtiments pourraient également faire partie de la reconquête symbolique de ce lieu que la ville souhaite tant mettre en valeur

Co-working, entreprises créatives et technologiques 600m²

Restaurant brasserie 200m²

Service urbanisme et archives du Pont-de-Claix 200m²

Ateliers art et science en lien avec les moulins de villancourt 600m²

150M

Locaux et ateliers de l’Associaton chantiers nomades 1000m²

Auberge de Jeunesse / classe verte 1200m²

Le Schéma directeur proposé pour le site reste flexible et propose surtout des principes d’organisation. Ceux-ci reposent sur une approche sensible et paysagère par la prise en compte de percées visuelles évoquées plus tôt. Il met en avant l'intégration du site à son environnement, par un travail sur les cheminements et sur la mémoire du lieu. Enfin, les anciens bâtiments et leurs nouveaux usages sont intégrés à la réflexion.

Carte des éléments structurants à prendre en compte pour l’installation de nouvelles activités

Quel rôle pour les Papeteries dans la participation à la valorisation des sites de production actuels et futurs?

Travailler les façades sud et nord

Valoriser les sites de bio-diversité

Encourager la trame douce, Urbaniser l’avenue du Maquis de l’Oisans

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Légende Périmètre du site des Papeteries Bâtiments remqarquables Rails de train Relations visuelles à conserver

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Carte des éléments structurants à prendre en compte pour l’installation de nouvelles activités

Le hangar du XXème siècle

Le château

Logements ouvriers créés pendant l’activité papetière

Panorama indicant les nouvelles relations visuelles mises en place grâce à la destruction d’anciens bâtiments

Positionnement de la photo sur le plan masse 0 Entrée du site depuis l’avenue du Maquis de l’Oisans Le pulpeur La plateforme chimique du Pont-de-Claix

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Bois de la Porte des ﾃ四es du Drac Valoriser les sites de bio-diversitﾃｩ

Espace boisﾃｩ de la porte des Isles du Drac

Plateforme chimique du Pont-de-Claix

Projet de Zone Artisanale Sud de la ville du Pont-de-Claix Centrale électrique du Pont-des Vannes

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600M

Quel rôle pour les Papeteries dans la participation à la valorisation des sites de production actuels et futurs?

La plateforme chimique, un site en confrontation directe avec les Papeteries

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Encourager la trame douce, Urbaniser l’avenue du Maquis de l’Oisans

La rue Rochefort, fréquentée par les piétons, vue sur la façade sud de la Nef industrielle

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600M

Travailler les façades sud et nord

Avenue du Maquis de l’Oisans, le site des Papeteries est aujourd’hui imperceptible

D’après ces principes, le schéma directeur prend la forme de séquences paysagères qui s’enchaînent selon l’axe structurant des rails qui relient l’avenue du Maquis de l’Oisans à la rue de Rochefort, c’est à dire les espaces de production artisanales prévues par la commune, à la trame verte plus au sud espaces de loisirs et de promenade. Créer cette transversale, c’est s’appuyer également sur le tracé historique des rails du train qui jouait déjà ce rôle central pour les Papeteries avant fermeture d’activités. Au delà du périmètre du site, la prolongation éventuelle de cette transversale jusqu’à la plateforme chimique au nord interroge le devenir de cette dernière, et son éventuelle intégration à la ville du Pont-de-Claix comme espace urbain. Ces séquences paysagères prennent garde à préserver les relations visuelles entre le château et la villa Sombardier et correspondent à des matériaux et des activités

Créer une traversée entre la plate-forme et la trame verte

Espaces au traitement paysager

0 Les rails du train, un axe visuel à conserver

200

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Se servir des Papeteries pour marquer la transversalité entre l’avenue du Maquis de l’Oisans et les réseaux doux du Pont-de-Claix

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300M

Chorème des différentes séquences et ambiances imaginées pour le site des Papeteries

La Nef industrielle que nous proposions d’investir dans un premier temps en raison de sa portée symbolique et ses qualités patrimoniale correspond à une séquence paysagère propre. Nous développons en préfiguration le Pavillon de découverte du site, étape importante pour réactiver le lieu et le préparer à l'accueil d'un nouveau public puis l'espace culturel à vocation métropolitaine et le réaménagement de la butte des papeteries. Ces deux espaces viennent rythmer la séquence paysagère qui correspond à la longue Nef industrielle et proposent une réponse pour continuer l'histoire de cette structure ancienne.

100

400 M

Plan masse aujourd’hui. Proposition d’une intervention pour la Nef industrielle.

Ci-contre : Plan masse à échéance 2050

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Le Pavillon pour redécouvrir les Papeteries La première intervention sur le site des papeteries vise à faire connaître les Papeteries en vue de déclencher de nouveaux usages pour la friche. En travaillant sur les ambiances et la mémoire du lieu, nous nous sommes intéressées au bâtiment de l’ancienne forge. Sa position stratégique en tête de proue de la nef industrielle lui confère une grande visibilité car il est le premier bâtiment aperçu en venant depuis le centre ville de Pont-de-Claix à partir du parc Borel en empruntant les cheminements doux (Rue Rochefort). Une première intervention est donc proposée au niveau du bâtiment de la forge.

Photo : La Forge, tête de proue de la nef industrielle.

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Plan de situation de la forge sur le site de la friche des Papeteries

La Forge est le premier b창timent visible depuis la rue de Rochefort en venant du centre ville du Pont-de-Claix

Ce bâtiment nous a marqué par ses ambiances et les différentes époques lisibles dans son architecture. Localisée à l’extrémité de la Nef industrielle dans le même axe, la forge s’en démarque néanmoins par sa forme plus petite et semi détachée. A l’intérieur, les découvertes se succèdent et sont le témoignage de l'évolution de l'activité industrielle. D’une part les fermes en bois, les meubles anciens entreposés dans cet espace, évoquent le temps passé, d’autre part les éléments plus contemporains tels le pont roulant et le système électrique nous rappellent l’usage tout récent de ce bâtiment. Le contraste entre la lumière diffuse du nord et la lumière chaude d'une ouverture à l'ouest qui éclaire le mur de tons chauds l’après-midi participent à l'ambiance particulière du lieu. Enfin, alors que la forge semblait être d’un seul tenant depuis l’extérieur, deux espaces complémentaires se révèlent à l’intérieur. Ce sont des extensions plus contemporaines. Une partie du mur de la Forge a été percée pour accéder à la première (1). La seconde se dévoile en extrémité (2). En empruntant la porte pour y accéder, on découvre un immense espace sombre avant de ressortir à l’extérieur. Ces trois espaces forment alors une véritable promenade architecturale : une déambulation qui enchaîne des espaces d’ambiances et de qualités différentes, permettant d’être surpris et émerveillé selon la progression du promeneur.

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Plan. La forge est composée de 3 espaces qui forment une promenade architecturale

1 ANALYSE DES AMBIANCES 1. Photo d’origine 2. Analyse de la lumière. Les effets peuvent être accentués par des dispositifs simples (vitrage, film) 3. Des objets entreposés: des éléments à réinvestir dans le nouveau bâtiment de l’accueil 4. Les réseaux électriques existans. Y intégrer les nouveaux réseaux électriques avec couleurs qui se démarquent. 5. Pont rouland. Element contemporain exploitable, pour une exposition par exemple.

Ainsi les qualités historiques du bâtiment comme témoin des activités papetières, mais également les qualités d’ambiance de son architecture sont apparus comme le moyen de faire découvrir les Papeteries par une expérience immersive et sensible. Dans un temps plus long, nous imaginons que la forge pourra être réhabilitée et que certains espaces secondaires pourront être démolis afin de remettre en valeur le volume initial. En attendant la création d'un véritable espace d'accueil, nous proposons la création d'un espace de pavillon permettant de découvrir progressivement l'ensemble des bâtiment et leurs potentiels pour accueillir de nouveaux usages. Aujourd'hui, ces bâtiments sont peu ou non visibles depuis la rue Rochefort à cause de la présence d'un imposant mur d'enceinte.

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Plan. La Forge peut être réinvestie par réhabilitation. Vues depuis le bâtiment sur la rue Rochefort et le site de la friche sont considérées.

Recommandations pour la réhabilitation de la Forge.

Conservé, le volume principal de la forge peut être réinvesti par de nouveaux usages tout en restant un bâtiment témoin de l’histoire des Papeteries.

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Démolies, les extensions de la forge peuvent être remplacées par une architecture d’aspect contemporain en s’infiltrant entre la Nef et le volume conservé de la Forge. Le contraste par juxtaposition accentuera l’aspect plus contemporaine et plus ancien entre le nouveau et la Forge.

Le Pavillon1 est une petite structure temporaire, légère et éphémère qui peut être déployé rapidement et à moindre coût. Le Pavillon se place alors en interface et se pose comme un filtre au travers duquel nous pouvons découvrir les papeteries. Profitant de l’entrebâillement de la porte d’entrée historique des Papeteries sur l’axe des rails du train toujours existants, il se positionne à cheval entre la rue et le site afin de faire appel aux promeneurs. La forme élancée du Pavillon empruntant le gabarit à un wagon de train est alors un clin d’œil à son emplacement. Cet emplacement permet d'avoir une vue d'ensemble du site, mais le travail sur les séquences permet de faire découvrir le site de manière progressive avec des cadrages bien spécifiques. Dans le Pavillon, comme dans la Forge, c’est l’idée de promenade architecturale qui génère le lieu.

Perspective depuis la rue Rochefort. Le pavillon à cheval entre la rue et le site fait appel sur la voie fréquentée par les promeneurs.

1 Définition Pavillon : une petite structure temporaire légère et éphémère. Du latin « papilio » tente, papillon. « nulle autre bâtiment peut avoir autant d’impact sur un espace aussi réduit ».

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Plan Masse du Pavillon 1/4000

A’

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Plan du pavillon et de la forge. En proposant une entrée piétonne depuis la rue Rochefort, le pavillon capte les promeneurs.

Coupe AA’ Façade est du Pavillon. Les ouvertures sont plus nombreuses, permettant une relation privilégiée avec la Forge.

Coupe BB’ Façade ouest. Le Pavillon se place en interface entre la voie de promenade et le site des Papeteries.

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Coupe CC. Le Pavillon par son emplacement dialogue avec la Forge.

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Le visiteur découvre dans un premier temps la façade de l'ancienne forge (nonvisible depuis la rue). Un second cadrage permet une vue plus large de la forge et donne à voir la beauté et la longueur impressionnante de la façade nord de la Nef industrielle. Ensuite, c'est le hangar du XXème siècle que le visiteur découvre sur sa gauche. Le dernier cadrage, une vue d’ensemble à 180 degré est alors le point d’orgue de ces séquences. Le hangar du XXème siècle, la forge et la nef industrielle sont toutes trois visibles. Les rails du train et la percée visuelle qui traversent le site sont aussi offerts à la vue. Une table d’orientation accompagne ce cadrage et témoigne de la mémoire et de l'évolution des lieux.

Cadrage des vues

2 Des espaces aux ambiances différentes

Des puits de lumière rythment l’avancée

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Plan du pavillon. Ces espaces sont conçus pour accompagner une succession de points de vues pour découvrir progressivement les papeteries.

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Par un premier cadragage, la façade de la forge se découvre.

Dans le second espace, la forge et la perspective sur la Nef industrielle .

Le hangar du XXème siècle se dévoile.

La percée visuelle sur les rails se révèle. En arrière plan, le plateau de champagnier et la plateforme chimique. 0

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Ces différentes vues se découvrent selon des espaces séquencés qui sont travaillés de façon sensible par les ambiances. Un travail sur leurs ambiances semble en effet être le meilleur moyen de toucher le promeneur de passage pour qu’il retienne un souvenir marquant de sa visite. Ces différentes ambiances composent la promenade architecturale. Elles sont en lien avec les différents espaces : de galerie, d'un café en lien avec une grande terrasse et d'un espace qui permet la vue sur le site à 180°. Le programme de café intégré au pavillon donne alors l’occasion de prolonger l’expérience de découverte des Papeteries par une activité sociale et de détente. Il permet d’accueillir les promeneurs qui fréquentent déjà aujourd’hui la rue Rochefort, mais également les habitants des quartiers jouxtant les Papeteries, ceux-ci n’ayant pas de services de proximité.

90 m2

60 m2

Un système de plateaux posés forment la trame du pavillon.

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La galerie de déambulation et de repos, clin d’oeil au wagon.

Les puits lumineux rythment la déambulation.

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72 m2

Un espace de service se greffe à la galerie.

Une terrasse d’agrément tournée vers la forge complète le pavillon.

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Coupe du pavillon. Les espaces s’enchaînent avec des volumes de taille différentes.

Table d’orientation

Terrasse d’agrément Café

Entrée

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La galerie, le café et l’espace de vue à 180° proposent donc des ambiances lumineuses et des proportions différentes. Le seuil entre chaque espace est marqué par la présence d'un puits de lumière, travaillé à la manière d'une boite dans laquelle pourraient être mises en lumière des curiosités. L'utilisation de plaques métalliques perforées permet de créer des motifs qui laissent plus ou moins passer la lumière et qui cadrent les différentes vues sur le site. Ce mêmes plaques permettent au pavillon de fonctionner comme une lanterne la nuit et de donner au sud du Pont-de-Claix un repère lumineux dans son paysage. Elles sont par ailleurs un clin d’œil aux plans d’archives dont l’écriture de la cartouche se fait par perforation. Ce pavillon est ainsi une manière de venir révéler la friche des Papeteries par une expérience sensible en écho avec celle de la Forge. Il permet de donner dès aujourd'hui les clés de lecture du site pendant que des travaux sont encore menés pour l'aménagement du site dans un temps plus long.

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Les Plans des Archives de Pont de Claix, consultés le 17.04.2014 Ici plans techniques datants du 19.7.15 (19 juillet 1915?) sur la Machine 4 des Papeteries - Les papeteries Neyret-Beylier-Ducrest & Cie, Grenoble

3 ambiances sont considérées : de jour à l’extérieur sans lumière directe, de nuit illumée depuis l’intérieur, de jour de l’extérieur.

Expérimentation de la granulométrie des percements. Un espacement de 8 cm d’écart au centre des percements circulaires est retenu. Il permet 3 largeurs de trous différents sans affaiblir la raideur du panneau.

Un essai découpé au fablab de la Casemate à Grenoble à l’échelle 1 est concluant. Des paneaux perforés sont l’occasion de travailler graphiquement la façade. Ici un échantillon de ce qui est possible.

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Un espace culturel à vocation métropolitaine La création d'un espace culturel au sein du site des Papeteries peut se faire rapidement grâce à la mise en place de structures flexibles et parfois temporaires. Dans un premier temps, il est important de restaurer le plancher du bâtiment adjacent et de mettre en valeur un point de vue haut que l'on peut avoir sur la Nef industrielle. Par la suite, les structures qui permettent d'animer rapidement le lieu comme une scène et des structures techniques pourront être complétées. Les ambiances industrielles du site sont propices au déroulement de concerts de musiques actuelles ou de spectacles qui mettent en scène les où les corps dans l'espace (cirque, danse...). La création d'une salle de spectacle est pensée en réseau avec d'autres salles de l'agglomération telles que l'Hexagone de Meylan, la Belle Electrique de Grenoble ou l'Amphithéâtre du Pont-de-Claix. Cette salle ne vient pas les concurrencer mais propose de diversifier l'offre en matière de salle de spectacle pour musique amplifiée. Sa taille, plus modeste que les grandes structures de l'agglomération, permet de faire connaître dans une ambiance intimiste des artistes ayant un réel projet musical ou artistique. Ce besoin nous a été révélé lors de notre entretien avec Laurent Agéron :

« A l’étranger, partout dans le monde, tu parles de Grenoble, tout le monde va dire «Musique électronique, c’est extraordinaire». Après tu as des étudiants étrangers qui viennent à Grenoble et la première chose qu’ils font c’est regarder où est ce qu’il y a des clubs de musique, et ils sont vites dessus parce qu’il n’y en a pas.»1

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Plan de situation Page de droite la double hauteur qui révèle le volume de la Nef industrielle

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1 Citation tirée d’un entretien réalisé le 12 février 2014 avec Laurent Agéron, chargé de mission pour le développement du projet de planétarium aux Grands Moulins de Villancourt et anciennement président de Rocktambule.

Les Papeteries du Pont-de-Claix sont suffisamment proches de l'agglomération et offrent un cadre assez exceptionnel pour attirer un public large lors de concerts. Sa programmation peut être un support pour le développement de structures locales telles que le Pôle Musical d'Innovation1. Ce programme peut être complémentaire du programme Art et Science développé au sein de la métropole et qui s'illustre au Pont-de-Claix dans le projet de Planétarium développé au niveau des moulins de Villancourt. La création d'un espace culturel à vocation métropolitaine permet de révéler l'esprit du lieu. En effet, lorsqu'on entre pour la première fois dans cette partie du bâtiment, on est saisi par les proportions de l'espace (14,5 mètres de large par 66m de profondeur) et par le contraste entre les murs massifs de plus de 7,5 mètres de haut et l'apparente légèreté de la toiture soutenue par des fermes Polonceau. Le bâtiment, datant du XIXème siècle mêle des techniques de construction anciennes à des techniques plus modernes (murs de pierre et fermes polonceau). Ainsi, si les murs sont épais, la légèreté de la toiture rappelle l'ambiance des cathédrales.

7.5m

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14.5m 66m Dimension de la Nef

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Les points de vue se répondent et amènent à voir le lieux et à imaginer les usages passés et futurs

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1 Pôle Musical d’Innovation (PMI) est une association qui pilote le festival Rocktambule organisé chaque année au sein de l’agglomération grenobloise

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L'intervention pour la création de la salle de spectacle propose de venir révéler les lieux en conservant le volume de base et en évitant de le cloisonner. Ainsi, « l'effet cathédrale » est préservé. De plus, la création d'une plateforme en hauteur permet de voir la salle sur toute sa longueur depuis un point haut et de retrouver la vision qui nous a tant plu lors de notre première visite.

Coupe schématique de l’effet cathédrale

Son extrusion en façade sud permet de créer une terrasse qui donne à voir le canal et le bois qui font face à la papeterie. C'est aussi, un clin d’œil qui permet de faire appel aux passants et de montrer le changement qui s’opère dans le bâtiment depuis la rue Rochefort. La scène, plate forme qui se prolonge vers l’extérieur en façade nord, associée à une structure suspendue dans laquelle sont installés des dispositifs techniques, permet une utilisation flexible de la salle. Soit le public peut prendre place de part et d'autre de la scène pendant que les artistes font leur entrée depuis l'extérieur, soit le rideau de fond de scène permet de créer un espace de répétition pour les artistes.

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Page de droite : Croquis d’intention : préserver l’effet cathédrale et offrir un point de vue haut sur la Nef Maquette, la plateforme haute vue depuis la rue Rochefort Coupe longitudinale avec gradin déplié

20M

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L'aménagement de la salle reste sobre et conserve l'aspect industriel du lieu afin de pouvoir être réinterprété par les artistes à chaque nouvelle représentation. C'est un parti pris que l'on retrouve également à Paris dans la salle de la Cartoucherie. Ainsi, la capacité des structures industrielles à s'adapter à un grand nombre d'usages ressort par cette intervention.

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Salle de spectacle la cartoucherie à Paris, une ancienne structure industrielle flexible Photomontage maquette : ambiance de l’espace culturel

Page de gauche : plan du 1er étage

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Le bâtiment fonctionne de manière longitudinale (275 mètres de long) en lien avec une butte aménagée. Ces deux éléments présentent une même logique et sont deux éléments « artificiels ». La butte forme un filtre de terre entre l'activité industrielle et la cité ouvrière. Pour l'aménagement de la salle de concert, c'est un atout car elle permet de protéger le voisinage des nuisances sonores de la salle. La confrontation entre le bâtiment de 275 mètres de long et cette butte renforce l'aspect longitudinal et donne l'impression d'une perspective sans fin. Leur proximité empêche également de se confronter à la façade de manière directe. Cette vue directe par endroit permettrait de mettre en lumière la modénature travaillée de la façade. Ainsi, la création d'un espace culturel peut venir se consolider dans la reconquête de cette butte. Afin de préserver l'espace de la Nef industrielle, les espaces de service peuvent être aménagés à l’extérieur.

Ancrer le projet dans la butte 0

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La butte aujourd’hui empêche de prendre correctement du recule par rapport à la façade

Des murs de soutainements indiquent que la butte abritait probablements des usages et avait un rôle technique de protection autrefois.

Plan RDC, l’accueil en dialogue avec la Nef

20M

Ces espaces sont l’opportunité de venir retravailler la forme de la butte de manière sculpturale et de rythmer la perspective longitudinale. Ainsi l'accueil, le vestiaire, la buvette et l'administration sont intégrés à un volume bâti qui ressort de la butte, dont l’ondulation naturelle est interrompue. Sa structure en treillis métalliques vient reprendre les codes de l'architecture industrielle. L'intégration dans la butte permet de réguler thermiquement l'ensemble grâce à une toiture végétale. En lien avec l'accueil, un gradin inscrit dans la pente de la butte, permet des usages spontanés et la tenue de spectacles en plein air en lien avec la scène extérieure.

20M Coupe transversale

La création d'un volume de service dans la butte, est l'opportunité de la traiter dans son ensemble afin de la rendre plus poreuse avec les alentours. Ainsi, l'aspect artificiel et sculptural de la butte est renforcé par une percée qui relie le bâtiment de 275 mètres des papeteries avec le jardin de la villa Sombardier. La butte est également retravaillée avec des murs de soutènements qui permettent de définir des chambres jardinées aux ambiances différentes. La création d'un espace culturel au sein des Papeteries permet de drainer un public plus métropolitain et de préfigurer les aménagements paysagers nécessaires pour la venue de nouvelles activités.

Esquisse gradin exterieur

Relation entre la Nef industrielle et l’accueil travaillé dans le butte

Doube-pages suivantes :

120 Vue aérienne du site montrant les deux interventions et les relations avec l’environnement des Papeteries

Evolution de la Butte des papeteries dans le temps 1 Butte dans l’état actuel

2 Creuser la butte pour créer une porosité entre les papeteries et le jardin de la villa Sombardier et créer des renfoncement pour accueillir dans un premier temps des jardins à thème

3 Création d’un espace d’accueil pour l’espace culturel

4 Création de différents espaces en lien avec les nouveaux programmes des papeteries, local vélo, ateliers pédagogiques, cuisine commune... etc.

Jardins à thèmes Espaces bâtis

b. Le relais des Cartonneries de l’Isère de Champ-sur-Drac

La découverte et le choix du site Nous avons découvert le site des Cartonneries de l’Isère lors de nos visites à Champ-sur-Drac. Notre équipe a tout d’abord arpenté la commune pour en comprendre son histoire et sa composition. Champ-sur-Drac présente en effet une organisation particulière. L’ancien village s’est développé au sud-est, sur les flancs de la montagne du Connexe1 en raison des crues régulières du Drac et de la Romanche qui inondaient les plaines jusqu’à la construction de digues au XXème siècle. Lors de l’industrialisation de la plaine au début du XXème siècle, un nouveau centre bourg s’est progressivement construit autour des usines (papeterie et ganterie). À proximité, une cité ouvrière s’est développée entre les arbres des chênaies, très caractéristiques du paysage de Champ-sur-Drac.

La zone d’activités de Pont-de-Champ à Champs-sur-Drac

Un bâtiment ancien au style architectural éclectique a retenu notre attention. Ce-dernier, localisé sur le site dénommé Pont-de-Champ, se remarque depuis la rue de Saint Georges de Commiers. Sa bonne conservation et son emplacement inattendu –au milieu d’une zone d’activités de recyclage de matériaux– nous a surprises et nous a poussées à entamer des recherches sur le passé industriel de la commune et sur le site de Pont-de-Champ. Page précédente: Champ-sur-Drac, une position stratégique dans le Sud Grenoblois Page de droite: Maison de maître retenant notre attention, Champ-sur-Drac

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1 Le Connexe est un relief qui appartient à la chaîne montagneuse de Belledonne, alt. 319 m pour la Combe, et 1 281 m au sommet du Connex

Au niveau de Pont-de-Champ, nous avons repéré plusieurs éléments intéressants qui structurent le paysage immédiat du site. Tout d’abord, une butte paysagère qui se présente sous la forme d’un jardin fleuri fait face au site. Située le long de la route de Saint George de Commier, cette butte marque une transition avec la cité ouvrière de Navarre. En outre, nous avons identifié un sentier existant le long du canal EDF. Ce-dernier, propriété d’EDF, est toutefois très emprunté par les Chenillards1 qui apprécient son caractère boisé. La forêt occupe en effet une part importante de la surface de la commune (183 ha sur 892 ha). Champ-sur-Drac se caractérise donc par son environnement naturel : espaces forestiers, lit du Drac, coteaux, relief du Connexe, etc. Il existe pourtant un contraste fort entre cette nature singulière et les vestiges de l’ère industrielle de la commune. C’est peut-être cette dualité entre nature et industrialisation qui a interpelé notre équipe et nous a poussé à explorer davantage la commune et les potentialités du site de Pont-de-Champ.

Une promenade le long du canal

Page de droite: La butte paysagère faisant face au site d’intervention

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1 Les Chenillards sont les habitants de Champ-sur-Drac

Historique Le début de l’ère industrielle de Champ-sur-Drac débute en 1902 avec la décision d’implanter une centrale électrique. Ce sont les industriels de la société « Fure et Morge » (ancêtre d’EDF) qui sont à l’origine de cette décision. Ils choisissent de s’établir sur le Drac jusqu’alors peu exploité et s’entourent d’un groupe d’ingénieurs et d’industriels de la région. La prise d’eau est faite à Saint Georges de Commiers au niveau du pont de la Rivoire. L’eau est ensuite acheminée sous pression jusqu’à la centrale. Le réseau de distribution de courant était au départ destiné aux équipements industriels de la région (chimie et métallurgie) très consommateurs en énergie électrique. Plus tard, après l’aménagement des lacs de Laffrey et l’installation de nouvelles centrales, la production de Champ-sur-Drac et des autres équipements de « Fure et Morge » ont assuré la distribution électrique domestique entre la Mure à Grenoble. Profitant des ressources déjà en place près de Champ-sur-Drac (Charbon à la Mûre, forêt, eau, électricité, ligne de chemin de fer Grenoble/Veynes), un collectif d’industriels se regroupe autour de la personnalité d’André Navarre pour fonder en 1903, la société des Cartonneries de l’Isère. L’usine de Champ s’oriente, à la différence des Papeteries du Pont-de-Claix, vers la production de cartons fins et surfins où elle n’a pratiquement pas de concurrents en France.

Crue de la Romanche dans la vallée du Drac

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Carte postale des Cartonneries de lâ&#x20AC;&#x2122;IsĂ¨re et de la commune de Champ-sur-Drac en 1908

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Le complexe de l’usine des Cartonneries s’agrandit rapidement et une cité ouvrière s’établit à partir de 1909. C’est la naissance du nouveau centre bourg de Champ-sur-Drac. Entre 1900 et 1930, la population du bourg a doublé de 500 à 1000 habitants. « À Champ tout est Navarre ! »1, le paternalisme Navarre a marqué la commune et ira bien au delà de l’usine (halte-garderie, salle des fêtes, chapelle, épicerie, fermes agricoles, monument aux morts, etc.) Après la guerre, les Cartonneries de l’Isère changent de nom et deviennent Papeteries de Navarre du nom du premier dirigeant. L’usine continuera son activité jusqu’en 1976 où la société sera divisée et rachetée. Le site ferme définitivement en 1982.

La friche industrielle des Cartonneries de Champ-sur-Drac est alors rachetée par l’entreprise Sonzogni de Saint George de Commiers qui entreprend le réaménagement complet du site. La municipalité, quant à elle, rachète la salle des fêtes et municipalise les Chênaies.

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Stockage de bois

La chaufferie

1 Gibert GACON, Champ-sur-Drac, de son origine à nos jours, 2006, p107

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Autres unités industrielles

Entrée des Cartonneries de l’Isère et livraison du bois.

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Un point d’impulsion stratégique

Historiquement, le site est d’abord un lieu de mémoire puisqu’il a accueilli pendant 80 ans l’industrie papetière de Champ-sur-Drac. De plus, sa localisation est stratégique. Situé sur la commune de Champ-sur-Drac, à une quinzaine de kilomètres de l’agglomération grenobloise, le site est bien desservi par le réseau routier et de mieux en mieux par celui des transports en commun. À l’entrée de la commune de Champ-sur-Drac, Pont-de-Champ est également le croisement entre la route Napoléon ou RN 85 et la D1085 ou route de Saint-Georges-de-Commiers. Ainsi, le site est tout proche de la route des Hautes-Alpes et des stations de sports d’hiver.

Enfin, Pont-de-Champ regroupe un certain nombres d’atouts paysagers : une vue dégagée sur les reliefs environnant, au confluent de deux rivières, le Drac et la Romanche, rencontre de deux vallées fluviales, proximité avec les berges du canal EDF et les Chênaies de centre bourg, … Vestige de l’ère industrielle de la commune, le site se situe donc à la croisée des routes et des sentiers paysagers. Il serait donc en mesure d’accueillir une aire de repos pour capter le tourisme de halte et de proximité. Ce nouvel équipement métropolitain pourrait aller de pair avec le prolongement et la création de nouveaux sentiers paysagers.

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DRAC

BASSE JARRIE

PONT DE CHAMP

CHAMP-SUR-DRAC

Carte historique de l’état-Major 1820 - 1866

Drac N8

BASSE JARRIE

Les Chênaies

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PONT DE CHAMP

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CHAMP-SUR-DRAC

Un paysage de confluences : entre rivières et routes historiques

Réinvestir le site des Cartonneries de l’Isère Potentiel paysager La configuration actuelle du « socle » du site de Pont-de-Champ présente un certain potentiel. Nous supposons qu’à l’époque industrielle le terrain était lisse et que les différentes unités de l’usine étaient au même niveau. Désormais, un changement de hauteur de 3m, divise la parcelle d’Est en Ouest et se présente sous la forme d’une terrasse qui sert à l’usine Sonzogni comme quai de déchargement. Ainsi, le bâti se situe au-dessus de celui des berges du canal. Ce terrassement constitue pour nous une opportunité pour l’aménagement d’un nouveau paysage. Depuis cette terrasse, il est en effet possible de dégager des vues intéressantes sur le canal et le massif du Vercors.

Par ailleurs nous avons trouvé intéressant de confronter deux photos aériennes du Pont-de-Champ afin d’imaginer un nouveau paysage pour le site. Cette analyse formelle nous a donné des pistes pour le projet. À l’époque Navarre, ce sont les lignes orthogonales des toitures à double pans ainsi que l’ancienne configuration du canal de fuite des centrales électriques qui ont retenu notre attention. Tandis qu’aujourd’hui, l’implantation du bâti étant plus aléatoire et moins dense, ce sont plutôt les amas de concassage de matériaux qui caractérisent le site et lui confèrent un aspect lunaire.

Canal

Terrasse

Coupe transversale du site du projet

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Page suivante: vue aérienne regardant vers le sud, site de Pont-de-Champ

Bureau direction

Route

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Butte

L’usine deL’usine Champ-sur-Drac autour deautour 1946 de 1946 de Champ-sur-Drac

L’usine de Champ-sur-Drac autour de 1946

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L’usine deL’usine Champ-sur-Drac de Champ-sur-Drac autour deautour 1946 de 1946

Vue aérienne du site aujourd’hui, 2013 Vue aérienne du site aujourd’hui, 2013

Vue aérienne du site aujourd’hui, 2013

02013 25 75 M Vue aérienne Vue aérienne du site aujourd’hui, du site aujourd’hui, 2013

Retrouver les lignes paysagères fortes des différentes époques

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Potentiel bâti

Outre le terrain, le site se présente à l’heure actuelle sous la forme d’un « patchwork » de construction d’époques différentes : constructions datant de l’époque Navarre et constructions neuves (la plupart des bâtiments de l’usine ayant été détruits par Sonzogni).

Aujourd’hui, plusieurs entreprises cohabitent sur le site de Pont-de-Champ : •

Sonzogni : une entreprise de concassage et de recyclage de matériaux de construction (turbines à béton)

•

EDF : qui occupe les anciennes centrales de la société « Fure et Morge » en bureaux et ateliers de maintenance

•

Un parking pour les cars de la société Perraud

Brico-dépôt : un magasin de vente de matériel de construction

Nous proposons de réinvestir par le projet, les deux anciennes halles des Cartonneries encore présentes et en bon état. Nous conservons également le mur délimitant la parcelle ainsi que les accès historiques du site. Les halles et les portails d’entrée ont en effet gardé leur caractère industriel, ils permettent selon nous, d’activer la mémoire du lieu. Nous souhaitons également conserver le bâtiment remarquable des anciens bureaux de la direction des Cartonneries de l’Isère et réinvestir un des deux ateliers d’EDF en fond de parcelle. 140

Bâtiments concervés depuis l’époque Navarre Le site autour des années 1946

Entreprise Sonzogni Magasin Brico-dépôt Ateliers d’EDF Parking de cars Perraud Le site aujourd’hui en 2014, état des lieux

Bâtiments détruits Bâtiments réinvestis Le site aujourd’hui en 2014, réinvestissement du site pour le projet

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La peur du vide Le site actuel comprend de grands vides spatiaux. Lors de la lecture du plan masse et des premières esquisses sur calque, notre première intuition a été d’essayer de combler le vide. Pourtant, le contexte peu dense de commune rurale et le programme auquel nous pensions déjà, n‘impliquaient pas forcément l’urbanisation de l’ensemble du secteur. Il a donc été nécessaire de changer de démarche et d’outil : nous sommes ainsi passées d’une recherche à partir du plan masse à l’expérimentation en maquette. Par la suite, cette maquette nous a révélé le potentiel paysager du site et la multitude de vues qu’il offrait : sur les reliefs du Vercors, sur le canal, sur le « haut » ou le « bas » du site, etc. Travailler sur les différentes sensations que procurent le « vide » nous a aussi permis d’imaginer des ambiances, et d’envisager un parc, un jardin et d’autres espaces publics : une rampe, des terrasses appropriables dans la pente, des promenades, ou encore, une place délimitée par le mur historique et le bâtis créant ainsi un espace plus intime. Ces espaces extérieurs peuvent accueillir des événements tels que le marché, des brocantes, des animations artistiques, culturelles ou sportives, afin de faire revivre le site industriel et d’en faire un véritable lieu de rassemblement pour la commune. Ces espaces non bâtis sont devenus pour nous des espaces générant de nouveaux usages, ils sont le « cœur même du projet ».

« Lorsque l’on évoque [la] grande « consommation du paysage » comme argument contre la Zwischenstadt – il serait d’ailleurs juste de parler de « transformation du paysage » –, il ne faut pas oublier de rappeler que les espaces non bâtis ont toujours constitué des compléments irremplaçables, et ce quelque soit le type de ville ; cette remarque vise particulièrement le type de la « cité jardin », mais elle s’applique tout autant au type de la « ville compacte », dans lequel ces espaces sont passés de l’usage vivrier au statut d’espaces de loisirs ou de compensation écologique. »1 Page de droite : expérimentation par la maquette

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1 Thomas Sieverts, Entre-Ville, une lecture de la Zwischenstadt, Parenthèses, traduit de l’allemand par Jean-Marc Deluze et Joël Vincent 2004. P24

Les programmes et l’échelonnement dans le temps Pour réinvestir le site des anciennes Cartonneries de Champ-sur-Drac, nous nous sommes orientées vers une action échelonnée dans le temps. En effet, en raison de l’étendue du site (6 ha), des moyens réduits de la commune et du PPRT, empêchant toute nouvelle urbanisation sur la partie Nord du secteur, le projet envisage la reconversion du site en trois grandes étapes. Par ailleurs, cet accompagnement dans le temps laisse la porte ouverte à de nouvelles opportunités d’aménagement pour le secteur et permet le réajustement éventuel des programmes en fonction de l’évolution de la commune (« urbanisme open source »).

144

Page de droite: Insertion du projet dans son environnement proche

PLATE-FORME chimique de jarrie

RN 8

5 OU

Rom

ROU

TE N

APO

LÉon

anc

Musée d’Autrefois

La salle des fêtes La butte

Maisons ouvrières de Navarre

CHAMP-SUR-DRAC

rou

te d

e Sa

int G

eorg

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Cana

e Commi

l du D

ers

rac

Les chênaies

0 25

100 M

145

Dans un premier temps (2015), un projet de station gastronomique et musicale s’installe au sud du secteur et à l’intérieur de la centrale hydraulique EDF, datant de l’après-guerre. Ce premier espace préfigure la reconversion de l’ensemble du site des Cartonneries. Il permet de faire découvrir un lieu industriel emblématique, puisque la décision d’implanter deux centrales électriques (une en 1903 et une seconde après guerre) marque le début de l’industrialisation de la plaine de la commune de Champ-surDrac. Par ailleurs, ce restaurant est également le symbole du changement. Par son architecture industrielle monumentale (L 23M, l 13M, h 12 M) et sa position non alignée au front bâti de la route de Saint-Georges-de-Commier, il domine l’ensemble du site et attire les regards. La position de la centrale en limite de zone de PPRT rend « possible » cette hypothèse de projet, dans la mesure où les travaux pourraient commencer rapidement.

À côté de la centrale, le jardin des terrils est créé par la stabilisation et la végétalisation des amas de concassage déjà en place. Ce jardin est destiné à plusieurs usagers, tout d’abord aux promeneurs (aux enfants, aux joggeurs) mais aussi aux habitants de la commune de Champ-sur-Drac. Près du restaurant de la Centrale, un bassin d’eau et un couloir creusé et planté d’arbres viennent agrémenter le jardin. Leurs tracés reprennent le parcellaire du site et les lignes de l’ancien canal de fuite des centrales EDF, canal aujourd’hui disparu. Le Jardin de Terrils et la Centrale sont accessibles depuis la route de Saint Georges de Commiers par des cheminements doux et une rampe qui rejoint le jardin et le circuit qui longe le canal. Phase 1

La Centrale

146

Le jardin des terrils

La Centrale

0 25

PremiĂ¨re phase: La Centrale, station gastronomique et musicale

Coupe du projet le long de la route de Saint-Georges-de-Commiers

100 M

40 M

Dans un second temps (2020), nous proposons l’établissement d’une aire de repos touristique au cœur du site des anciennes Cartonneries de l’Isère. L’aire de repos est constituée des éléments suivants : une halle comportant des commerces et la nouvelle galerie du musée d’Autrefois de la commune, un espace public en lien avec le centre bourg (la place des Cartonneries), une rampe piétonne et cycliste ouvrant sur le canal. Enfin un parking paysager marque l’entrée de ville et du site des Cartonneries. La Halle est un nouveau bâtiment qui vient se greffer aux anciennes halles des Cartonneries de l’Isère. L’extension contemporaine de cette Halle réinterprète les codes de construction et reprend les toitures de l’ancien bâtiment. Ainsi donc, la Halle « fait peau neuve » et communique l’idée du changement sur le site.

Ce nouveau lieu de halte est pensé pour capter les différents profils de touristes mais il constitue aussi un nouveau lieu de vie pour les Chenillards. La reconversion du site des Cartonneries doit donc s’accompagner d’une requalification des cheminements doux à l’intérieur du bourg. Ces cheminements relient actuellement les équipements municipaux : la mairie, la bibliothèque et la salle des fêtes, à la Chênaie. Nous proposons de rendre plus lisibles ce maillage doux, et de le prolonger afin qu’il franchisse la butte et la route de Saint-George-deCommiers. Les nouveaux usages imaginés pour ce site font du relais des Cartonneries, un lieu d’interaction entre les habitants et les touristes. C’est un lieu vivant tout au long de la journée, de la semaine et de l’année. Phase 2

La Centrale

148

Rampe piétonne

Parking paysager

La Halle La place des Cartonneries Rampe piĂŠtonne

0 25

DeuxiĂ¨me phase : La Halle et la place des Cartonneries

La Halle et la place des Cartonneries Coupe du projet le long de la route de Saint-Georges-de-Commiers

100 M

Parking paysager 0

40 M

Enfin dans un temps plus long (2040), nous proposons l’implantation d’un parc d’activités sur la partie nord du site des Cartonneries. Cet ensemble met à disposition des entreprises, des locaux d’activités pour de la production, du stockage ou des bureaux.

Phase 3

150

parc d’activités

0 25

Troisième phase: Parc d’activités pour les entreprises

100 M

parc d’activités Coupe du projet le long de la route de Saint Georges de Commiers

40 M

La Centrale, station gastronomique et musicale Lors de nos visites à Champ-sur-Drac, les bâtiments d’EDF nous ont tout de suite séduites. On devine facilement leur époque et leur première fonction industrielle grâce au langage architecturale qu’ils abordent (toitures, ouvertures, linteaux, allèges). Par ailleurs, il est amusant de constater que l’entreprise EDF soigne son image de marque : elle a donc récemment ravalé les façades est, côté rue, l’arrière du bâti conservant quant à lui, une touche authentique. Ces bâtiments accueillent aujourd’hui le département de maintenance d’EDF Dauphiné. Nous avons donc contacté un des techniciens afin d’organiser une visite. À l’heure actuelle, les différents bâtiments sont en bon état mais sont très peu utilisés par l’entreprise. L’édifice de pleins pieds qui longe la rue Saint Georges de Commiers accueille des bureaux, les deux autres servent de stockage, de garage, d’atelier. Seul un quart, un tiers de leur surface n’est utilisée aujourd’hui par EDF.

« L’acropole » de Champ-sur-Drac L’atelier de maintenance des travaux de génie civil d’EDF (réparation des pièces de barrage et atelier mécanique) a retenu notre attention. Comme nous l’avons déjà souligné, ses proportions majestueuses, son retrait par rapport au reste du bâti et le fait qu’il surplombe le terrain de Sonzogni et les amas de concassage, lui confèrent une position dominante. Il est « l’acropole » de la zone d’activité de Pont-de-Champ, visible depuis l’arrière de la parcelle, le parc, la promenade le long du canal et depuis la rampe des Cartonnerie. Cet édifice accueille un restaurant et un café-théâtre, programme attractif, qui invite à redécouvrir l’ensemble du site des Cartonneries.

152

De gauche à droite : l’entrée de l’atelier de maintenance, la façade sud non ravalée de l’atelier, bâtiment de la première centrale de Champ-sur-Drac datant de 1902.

Centrale « CHAMP 1 » après guerre

Centrale « CHAMP 0 », 1903

Bureaux de maintenance

154

10 M

Document technique délivré par EDF Dauphiné La parcelle est constituée de trois édifices, les deux anciennes centrales et un bâtiment de bureaux

LA CENTRALE

Salle haute de la centrale Champ 1 de Champ-sur-Drac aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui atelier de maintenance

155

La visite de l’atelier ou « Champ1 » avec un technicien d’EDF (« Champ 0 » est l’autre bâtiment de centrale, plus ancien) nous a permis de comprendre l’implantation des bâtiments ainsi que la logique industrielle et hydraulique du site (arrivées, sorties d’eau, conduites forcées, canal de fuite). La salle haute de « Champ1 » accueillait autrefois les groupes de production et la partie basse, « salle des machines » comprenait les tuyauteries, la salle des contrôles… et permettait la réparation sur la partie basse des groupes de production. Deux trappes percent la dalle intermédiaire entre ces deux espaces. Nous supposons qu’une était destinée à la descente de pièces, et l’autre, au passage des tuyauteries. Le bloc annexe a probablement été ajouté après l’arrêt de l’activité de la centrale. Il présente une structure tout béton et des façades lisses, différentes du premier bâtiment de la Centrale. Cependant le premier niveau de ce bloc peut servir de socle à une terrasse panoramique pour le restaurant.

156

De gauche à droite : la salle des machines au sous sol, une des trappes dans la dalle, me bureau de contrôle

SAINT GEORGES DE COMMIER

USINE

CHAMP-SUR-DRAC

TUNNEL

CONDUITE FORCÉE depuis la prise d’eau à Saint George de Commier, Pont de la Rivoire

PONT DE CHAMP IMBRICATION

NIVEAU À LA RESTITUTION

IVITÉ

HISTOIRE

Pont roulant

Groupe de production

Conduite forcée

Coupe schématique longitunale

Table 2

Coupe suivant l’axe d’une turbine

Accueil

Table 4-6

Démolition

HISTOIRE

Salle d’apparât

Bloc annexe Champ 1 Conservation de la partie basse Conservation Réhabilitation en cuisine Machines - Technique Réhabilitation en restaurant 0 2,5

Champ 0 Propriété d’EDF Cohabitation avec le restaurant

10 M

157

Le projet : la Centrale Le projet d’architecture conserve l’ambiance industrielle des lieux, et la dualité entre le haut, « salle d’apparat » et le bas, « sale des machines ». Le restaurant est donc organisé en plusieurs espaces.

•

Le volume principal et majestueux (L 21M, l 11M, h 11M) accueille la salle à manger du restaurant.

•

La cuisine s’installe dans la partie basse du bloc annexe, ce qui lui permet de profiter d’une ventilation naturelle (réemploi des ouvertures). Une rampe permet la circulation des livraisons et des déchets depuis le parking et l’accès du personnel.

•

Le café théâtre s’installe dans « la salle des machines » et possède son propre accès depuis la rampe.

•

Les sanitaires prennent place dans l’ancienne « coque technique » de la centrale et sont accessibles depuis la salle du restaurant.

Afin de révéler la monumentalité de la salle d’apparat, des petits volumes Massif du s’imbriquent dans les différentes ouvertures de la Centrale : l’entrée, les fenêtre Vercors en façade Nord et les trappes techniques. Ces micro structures soulignent les modénatures du bâtiment en façade et créent une nouvelle circulation à l’intérieur de la salle du restaurant. Les alcôves extérieures deviennent des objets de contemplation, des chambres de curiosité. Les boîtes intérieures accueillent les services (le bar, le vestiaire et l’escalier) et réemploient les trappes techniques.

u IMBRICATION

LA CENTRALE EN ACTIVITÉ IMBRICATION

158

Principe d’imbrication guidant l’installation des alcôves Page suivant façade nord avec en arrièreGroupe plan, le deConnexe production

HISTOIRE

Pont roulant

Groupe de production

Salle du restaurant

Niveau intermédiaire Blocs sanitaires Cuisine du restaurant

Salle des machines Café-théâtre Boîte de nuit

2,5

10 M

Ces microstructures abordent une forme épurée et sont perforées. Elles sont conçues sur le modèle de la Rucksack House ou Maison Sac à dos avec des matériaux économiques et une mise en œuvre simple et pratique.

Elles sont composées d’une ossature en tube d’acier de section carrée et habillées de panneaux de multiplis de bouleau, revêtus pour les parties extérieures d’une protection de résine en face externe. La grande alcôve en façade qui accueille la « table excellence », est suspendue et reliée par des tirants aux contreforts de bétons armés de la Centrale. Si nous avons opté pour ce système visible en façade, c’est dans le souhait de créer une architecture décomplexée et assumée. Cette « alcôve pont-levis » surplombe ici, non pas les douves d’un château, mais un nouveau bassin placé à l’endroit de l’ancien canal de fuite de la Centrale. Elle donne un nouveau cachet au lieu, elle rythme et rompt avec le systématisme de la façade.

Ci dessous : coupes transeversale et longitudinale de la Centrale 0 1

50 CM

DĂŠtail en coupe de la Rucksack House Artiste Stefan Eberstadt, Munich

Zoom sur le bar Le bar est situé au coeur de l’espace du restaurant. Il s’ouvre sur la salle au sud et interagit avec l’espace. Il comporte le vestiaire, l’accueil et la caisse. Il est organisé autour d’une des trappes techniques de la Centrale. Un élément de mobilieur cubique s’imbrique dans le creux de la trappe et peut servir de table partagée pour les mangeurs pressés ou bien d’extension pour le bar. Ce cube a aussi une vocation de « loupe » sur le café restaurant souterrain et sur le passé industriel du bâtiment.

2,5 M

BAR

VESTIAIRE ACUEIL

« LOUPE »

et table des mangeurs pressés

effet « LOUPE »

INTERRACTION

ESPACE SERVANT

165

Le jardin des terrils, un Tiers-paysage Après s’être arrêtés à la Centrale pour un plat gastronomique ou un café en terrasse, les usagers ont la possibilité de rejoindre le jardin des terrils grâce à la rampe qui longe la Centrale. Ce jardin se construit autour des anciens amas de concassage générés par l’entreprise Sonzogni. Nous pensons ce jardin dans le même esprit que le NordsternPark de Gelsenkirschen (à l’intérieur du périmètre de l’Emscher Park). Dans ce-dernier, les terrils on été végétalisés et intégrés au paysage du NordsternPark. Les amas des Cartonneries sont donc recouverts de végétaux. Ludiques et intégrés au jardin et au parc, ils se transforment en aires de jeux pour enfants. Les pierres et matériaux de ces amas de concassage sont également employés pour renforcer le terrassement du socle du site évoqué précédemment. Un mur de soutènement en gabions est ainsi fabriqué directement sur place avec les pierres recyclées par la société Sonzogni.

GABIONS Mur de terrassement Amas de concassage de l’entrepreprise Sonzogni

et / ou

STABILISATION / VÉGÉTALISATION Jardin des terrils

Promenade Canal EDF

Jardin des terrils

Le Parc de Nordstern à Gelsenkirschen, reconversion d’un site minier. Les terrils sont intégrés à l’espace paysager. Ils agrémentent la promenade.

Terrasse panoramique

Rampe et accès du restaurant 0 1

168

169

La Halle des Cartonneries, levier pour le développement économique Comme nous l’avons évoqué précédemment le projet de Halle s’articule autour d’une place destinée aux touristes de halte, aux promeneurs, et aux Chenillards. Tous peuvent consommer dans les commerces de la Halle ou accéder aux berges du canal et continuer leur promenade. Afin de conserver la mémoire des Cartonneries de l’Isère et de créer un nouveau noyau dynamique à proximité du canal EDF, les bâtiments les plus remarquables du site ont été recyclés. Le projet de Halle contemporaine vient justement les révéler.

Halles existantes

170

La Halle des Cartonneries

La Halle et la Place des Cartonneries depuis la route de Saint-Georges-de-Commiers

La Centrale Coupe du projet nord - sud, le long du canal du Drac 0

40 M

Une cure de rappel La forme singulière de la toiture du nouveau bâtiment évoque directement la mémoire du site en reproduisant de manière simple les toitures des Cartonneries de l’époque. Ce mouvement rappelle l’identité forte des lieux, cependant la matérialité contraste avec l’ancien et renforce les intentions du projet. La façade de la Halle, visible depuis la route de Saint Georges de Commiers, est constituée d’un mélange de béton brut et de vitrage. Ce décalage entre les deux matériaux, procure une sensation de plein et de vide et anime la façade de jour comme de nuit.

172

Faรงade est, donnant sur la route de Saint-Georges-de-Commiers

Faรงade est, donnant sur la route de Saint-Georges-de-Commiers de nuit 0

12 M

Promenons-nous entre les espaces La nouvelle halle comprend une supérette accessible par un passage ouvert entre la Halle et l’édifice existant. Des commerces de proximité ainsi que la nouvelle salle d’exposition du musée d’Autrefois de Champ-sur-Drac, sont traversés par un passage couvert au centre de la Halle. Le principe qui organise l’espace intérieur de la Halle repose sur six boîtes de bois, indépendantes de la structure de la halle, faite d’acier et de béton. Ces boîtes présentent des dimensions différentes et créent des espaces de circulations, de pauses, et de petites places au sein de la grande Halle. Des lieux de convivialité s’installent sur les deux niveaux des boîtes, grâce à des terrasses aménagées sur certaines des boites et accessibles par des escaliers droits. Ce jeu de circulation et de boîtes se poursuit à l’extérieur du bâtiment par un travail de quadrillage au sol sur l’ensemble de la place. Passage couvert

Passage ouvert

Principe de l’espace intérieur: jeu de circulations et de boites 0

24 M

Plan du rez de chaussée 0

12 M

Promenons-nous entre les espaces

65.5 m 8.5 m

22.5 m

10.5 m

Salle d’exposition 425 m²

176

Commerces de proximité 615 m²

Supérette 420 m²

Le jeu de boites anime la Halle commerciale et la salle dâ&#x20AC;&#x2122;exposition

Plan du premier ĂŠtage 0

12 M

Une architecture pensée jusqu’au bout de la goupille Le vitrage de la Halle a demandé une attention particulière, afin d’éviter la surchauffe du bâtiment et de donner un aspect lisse et brillant à la façade. Pour cela la solution a été de proposer une version raffinée du système Pilkington, en référence à l’immeuble de bureaux Stockley Park Building B8 de Ian Ritchie Architects construit à Londres1. Ce système comprend du double vitrage sur des panneaux d’environ 1,5x3m de haut, fixés aux montants avec quatre goupilles. L’utilisation de céramique vitrifiée horizontale, permet aux usagers de voir l’environnement extérieur grâce à des fentes de vision au niveau des yeux. Ce vitrage fournit en même temps 70% d’opacité. La couleur bouteille du vitrage rappelle le reflet du canal, celle-ci a été obtenue en utilisant du cristal d’une grosseur suffisante, tout en gardant la transparence nécessaire pour offrir une vue sur la promenade et la place. De même des arbres à feuilles caduques plantés le long de la façade ouest apportent une certaine fraîcheur en période estivale. En toiture, des panneaux photovoltaïques recouvrent les pans sud ainsi que la partie haute de la façade sud. Les pans nord sont quant à eux vitrés et ouvrants, ce qui augmente la luminosité et ventile les espaces intérieurs. Une légère déclivité de la toiture vers le jardin permet la récupération des eaux de pluie. L’eau est envoyée dans une citerne souterraine. Celle-ci sert à l’arrosage des espaces verts et sera utilisée pour les sanitaires. 1 BROTO Carles, Architecture pour l’industrie, Carles Broto, 2008, p114, 340p

Effet vitrage extérieur

Coupe dans le montant Détail vitrage

1/10ème

Coupe transversale de la Halle

12 M

Deux entités qui jouent sur la complémentarité La nouvelle Halle contemporaine s’inspire fortement du bâtiment d’entrepôts existant. Elle se place d’ailleurs dans sa continuité, cependant elle ne s’y accroche pas directement mais laisse une largeur de trame vide, entre les deux. Ce passage a, non seulement un côté pratique pour les livraisons et pour les cheminements mais il permet aussi de mettre en lumière le bâtiment caché et autrefois entouré par d’autres bâtiments d’usines. Par la conservation des proportions, la nouvelle Halle crée une interaction entre le bâti neuf et contemporain, et les anciens locaux d’usine. Dans cette idée, l’intérieur du nouveau bâtiment a aussi été pensé comme une réponse à ce décalage. Une fermeture dans la Halle est crée : deux trames structurelles s’ouvrent par la façade nord sur la partie ancienne, tandis que les cinq autres s’ouvrent sur les façades ouest et est. Par cette fermeture, la Halle peut contenir des programmes extrêmement différents, notamment avoir un programme sur la partie nord en complémentarité avec les bâtiments d’ateliers existants.

La nouvelle Halle

halles anciennes

Fermeture dans la Halle Deux entitĂŠs distinctes dans une mĂŞme Halle

Coupe longitudinale dans les halles 0

12 M

Reconstruction d’une place de ville La place des cartonneries est divisée en plusieurs entités distinctes, permettant différents usages. La Halle, la grande rampe et les esplanades reprennent les lignes directrices historiques, et créent un mouvement de parcours. Alors que la rampe amène la connexion directe entre le parc et la commune de Champ-surDrac. La place qui entoure la villa de maître, est séparée de la route par un muret, et joue sur une intériorité. De l’autre côté de la nouvelle Halle, la promenade qui longe le mur de soutènement, surplombe le parc et la vue sur le Vercors.

182

Plan de toitures

20 M

Des locaux de production et de stockage Accueillir les entreprises attirées par la pépinière des papeteries de Pont de Claix La dernière phase du projet de relais des cartonneries comprend l’installation de locaux de production, de stockage et de bureaux au nord-ouest du site. Le principe architectural reprend les codes des halles industrielles. Il propose une forme simple de 9x50m comprenant de grandes portes s’ouvrant par un glissement vertical et des entrées indépendantes. Facilement utilisables pour les différentes activités, les locaux d’un seul contenant sont déclinables en différentes matérialités pour une meilleure adaptabilité dans le temps et avec le site. La structure en bois et la couverture simple, permet une construction dans un délai très court. L’utilisation de plaques de polycarbonate en couverture, comme celles employées dans le bâtiment Factory Hall de Florian Nagler Architekten en Allemagne2, permet d’observer de l’extérieur les activités et de créer des ambiances lumineuses.

Parc d’activités

184

1 BROTO Carles, Architecture pour l’industrie, Carles Broto, 2008, 340p

La Halle et la Place des Cartonneries

AxonomĂŠtrie dâ&#x20AC;&#x2122;un local de production et de stockage 0

12 M

Coupe du site ouest - est, entre le canal et la commune 0

40 M

185

c. La Promenade électrique,

une séquence paysagère caractéristique du parc

Les projets au niveau du site des Papeteries du Pont-de-Claix et du site des Cartonneries de l’Isère à Champ-sur-Drac, sont pensés comme des points d’impulsion de la nouvelle dynamique territoriale. Cette dynamique vise à promouvoir une nouvelle image du Sud Grenoblois et à révéler son histoire et sa spécificité en tant que bassin houiller. La production de nouvelles énergies telle que l’hydroélectricité, de la confluence d’énergies qui autour de l’activité papetière, a été la base sur laquelle repose l’anthropisation du territoire. Les deux projets qui apportent des solutions de développement spécifiques à chaque commune, sont également pensés en complémentarité en terme d’usages et de temporalités. En effet, si le site du Pont-de-Claix peut être rapidement investi par de nouveaux usages, sans que l’ensemble du site soit réhabilité, le site de Champ-sur-Drac est lui pensé dans un temps plus long qui vise à remettre en valeur l’ensemble des berges du canal du Drac en fonction des opportunités foncières. Ces deux sites, sont également répertoriés dans le parcours du patrimoine industriel du XXème siècle.

Moulin de Villancourt

Les Papeteries

la promenade électrique

Les Cartonneries

Poliméri et le Saut du Moine

Friche Alliance

La Promenade électrique dans son environnement

190

Parc de la Traverse du Drac

Promenade ĂŠlectrique

191

Ainsi, le développement de ces deux sites industriels est l’occasion d’étudier la séquence paysagère qui les lie. Celle-ci est constituée de différents réseaux doux qui sont ponctués par la présence de pylônes électriques. En effet les poteaux électriques et les lignes de haute tension jalonnent le territoire et obéissent à une logique qui est celle de parcourir le chemin le plus court. Ainsi, au lieu de suivre les reliefs du territoire, ils les coupent et les enjambent de manière décomplexée.

CHAMP-SUR-DRAC

PO N

TDE -

L’électricité est donc un élément omniprésent dans le Sud Grenoblois et doit être assumée comme élément moteur pour son développement1. Les lignes électriques constituent le fil conducteur du territoire et les pylônes de différentes tailles et de différentes hauteurs sont autant de repères visuels qui viennent rythmer les parcours entre les Papeteries du Pont-de-Claix et les Cartonneries de l’Isère.

Logo de la Promenade électrique

Page de droite: Un paysage électrique, entre les Papeteries du Pont-de-Claix et les Cartonneries de l’Isère

192

1 Nous pouvons également rappeler que l’agglomération grenobloise est précurseur en matière de réseau de chaleur, réseau auquel nous imaginons bien raccorder les plateformes chimiques de Pont-de-Claix et de Basse Jarrie

Lorsqu’on se rend depuis le Pont-de-Claix à Champ-sur-Drac, le parcours nous amène à la friche Poliméri et le Saut du Moine, belvédère naturel qui lui est associé. La plateforme chimique Les Papeteries

La Promenade Electrique

Les Papeteries du Pont-de-Claix, entre la plateforme chimique et le Drac, une entrée de promenade

N85 Drac

Le plateau de Champagnier

2 Un site redécouvert, par les cheminements et les jardins de la Promenade Electrique

Les jardins de Poliméri

N85

Saut du Moine

3 Rejoindre les deux rives du Drac par une traversée du site artistique de Poliméri et du Saut du Moine

Cheminements le long des Pipelines Poliméri et son festival N85 Canal Champ-sur-Drac Les Cartonneries Le canal de Pont-de-Champ Les rives du Drac La plaine de Reymure

194

Représentation des différentes morphologies de la Promenade électrique

4 Redonner l’accès au canal et les rives du Drac par une rampe aux Chenillards

PLATEFORME CHIMIQUE DU PONT-DE-CLAIX

PAPETERIES DU PONT-DE-CLAIX

TRANSFORMATEUR DE CHAMPAGNIER

PLAINE DE REYMURE

PLATEFORME CHIMIQUE DE BASSE-JARRIE ANCIENNES CARTONNERIES DE L’ISÈRE

CHAMPSSUR-DRAC

La Promenade électrique, un parcours doux reliant les sites Sites de projets Promenade principale Création de nouveaux sentiers SIPAVAG 1 Marquage des différentes morphologies

200

800 M

Le point haut du Saut-du-Moine est essentiel dans la création de la nouvelle image mentale du Sud Grenoblois par sa double utilité : permettre de voir et d’être vu. Le Saut du Moine, qui possède sa propre légende1, est aujourd’hui marqué par la présence d’un imposant poteau électrique. Sa position géographique lui permet d’être perçu depuis la N85 que l’on vienne du nord ou du Sud. C’est un point qui pourrait être remis en valeur par une intervention artistique. En effet, l’électricité par le biais du pylône, doit être assumée et rattachée à la symbolique du territoire. C’est pour cela que nous avons imaginé un belvédère réinterprétant la structure du pylône électrique. Grâce à lui, nous imaginons le site du Saut du Moine comme un moyen d’impulser la nouvelle perception du territoire. Enfin, la création de ce belvédère-structure serait l’occasion d’imaginer un symbole fédèrateur des projets du Parc de la Traverse du Drac.

Saut du Moine

Les différents emplacements possibles des belvédères de curiosités

196

1 On raconte qu’un moine novice nommé Jehan Godemard tomba amoureux de Marie Trahan, jeune fille du plateau. Oubliant sa vocation, il chercha à la séduire en revêtant des vêtements qui ne trahissaient pas ses vœux. La pauvre Marie commença à nourrir un doux sentiment à son égard, jusqu’au jour où elle le croisa en robe de bure. Désespérée, elle se jeta dans le vide du haut du rocher, entraînant le moine dans sa chute. http://www.champagnier.fr/spip. php?article90

PLATEFORME CHIMIQUE DU PONT-DE-CLAIX

PAPETERIES DU PONT-DE-CLAIX

TRANSFORMATEUR DE CHAMPAGNIER

PLAINE DE REYMURE

PLATEFORME CHIMIQUE DE BASSE-JARRIE ANCIENNES CARTONNERIES DE L’ISÈRE

CHAMPSSUR-DRAC

La Promenade électrique, un parcours doux reliant les sites Sites de projets Promenade principale Transformateur électrique Cables électriques parcourant le territoire

200

800 M

Pour la création de ce belvédère symbolique, nous nous appuyons sur la base de notre expérience et le Tétraèdre à Batenbrock1 des ingénieurs et artistes du groupe Wolfgang Christ et Klaus Bollinger. Par ailleurs, la mise en place de ce belvédère pourrait être suivie par la création d’autres belvédères, tels des folies dispersées sur les autres points hauts que nous avons identifiés du Sud Grenoblois. Associés aux sentiers paysagers existants, ces belvédères de curiosités les rendraient plus attractifs. Ce nouveau réseau de belvédère participerait activement à la redécouverte du territoire. afin de réveler petit à petit dans le temps les multiples points de vue possibles sur le territoire.

Page de droite: Le belvédère à Batenbrock, Emscher Park

198

1 Référence au tétraèdre expérimenté lors de notre voyage d’étude à l’Emscher Park

L’intervention sur ces deux sites permet de mettre en lumière l’intérêt pour le Sud Grenoblois d’investir dans des projets ambitieux pour changer l’image qu’il véhicule. Dans le futur, les différentes villes du Sud peuvent se développer en misant sur leur complémentarité. Les villes du Pont-de-Claix et de Champ-sur-Drac sont un bel exemple pour illustrer un développement complémentaire. Sur ces deux sites, de nombreux éléments positifs sont déjà présents mais peu lisibles. La création d’un pavillon de découverte aux Papeteries du Pont-de-Claix permet de donner à voir un site aujourd’hui peu visible et ainsi le préparer à accueillir un espace culturel à vocation métropolitaine. Pour attirer les habitants sur ces différents lieux, nous misons sur la communication et sur la mise en scène de l’atmosphère que le site possède naturellement. Champ-sur-Drac est une petite ville proche de l’agglomération et située à la porte du massif de l’Oisans. Elle n’a pas le même statut que le Pont-de-Claix mais présente de nombreuses qualités recherchées aujourd’hui par les citadins. La création d’une Centrale Gastronomique permet d’attirer une clientèle urbaine et de capter les touristes de passage. La création en parallèle d’une halle commerçante qui reprend les codes des structures industrielles vise à offrir un espace de détente et de proximité aux habitants des alentours et participe à l’attractivité du nouveau centre-bourg. Ces projets offrent de nouvelles perspectives d’avenir. Afin de profiter aux habitants, la création d’espaces publics et de cheminements doux permet de les relier entre eux et de souligner de manière nouvelle l’environnement dans lequel ils s’insèrent. Cela s’illustre par la création de la Promenade électrique qui met en exergue l’ambiance éclectique —et électrique— du Sud Grenoblois. Ainsi le renouvellement d’un territoire peut passer par des actions qui relèvent de la couture : solidifier et faire exister des liens entre deux points afin de sublimer l’ensemble de l’ouvrage.

200

Page de droite: Découverte du belvédère du Saut du Moine et ses vues sur la Promenade

conclusion

Ce travail sur le Sud Grenoblois et plus particulièrement sur l’intervalle reliant le Pont-de-Claix à Champ-sur-Drac nous permet d’aborder et de comprendre un territoire dans ses différents degrés de complexité. Nous avons appréhendé cette complexité à travers les visites, l’analyse sensible et la réalisation d’une série d’entretiens avec différents acteurs du territoire. En ayant une bonne connaissance de ce territoire, nous remarquons la présence de tous les éléments nécessaires pour mettre en place une nouvelle perception de celui-ci au travers de la création du Parc de la Traverse du Drac. Ce Parc, sans prétendre répondre à l’ensemble des enjeux socio-économiques et environnementaux du Sud Grenoblois est l’occasion de fédérer les communes du Sud autour d’un projet à vocation métropolitaine. C’est également l’opportunité de mettre en lumière les spécificités paysagères du territoire et rendre plus lisible et accessibles le Drac et ses canaux. Lorsque nous proposons ce Parc, la question du devenir des industries pèse selon nous fortement sur le territoire. Notre perception vis à vis de l’avenir de l’activité industrielle est alors négative. Malgré notre connaissance fine du territoire, tout l’enjeu du projet est de réussir à faire abstraction de cette complexité liée à l’industrie afin qu’elle ne devienne pas un obstacle. Pour cela, notre voyage à l’Emscher Park a été une révélation. En effet, il nous a permis d’observer le résultat d’une transformation en profondeur d’un territoire similaire au nôtre. Le fait que l’IBA a eu lieu il y a plus de 15 ans permet de mesurer son impact sur le territoire de la Ruhr. Ce voyage nous a fait prendre conscience que l’on peut changer radicalement la perception d’une région par des interventions en points d’acupuncture. Le projet peut révéler des lieux parfois incongrus ou oubliés et fédérer des envies et des réalisations. La juxtaposition des usines en activité, des sites industriels réhabilités pour en faire des lieux de loisir et l’installation de nouvelles entreprises donnent à voir un paysage en mouvement, témoignage direct de la direction innovante qu’a su prendre ce territoire. Les changements reposent sur ces spécificités industrielles, autrefois jugées utiles mais aujourd’hui peu attirantes. C’est ce voyage qui nous a permis de mettre en place notre stratégie pour réveiller la vallée par la culture et le tourisme.

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PARCOURS DÉCOUVERTE DU PATRIMOINE INDUSTRIEL SUD GRENOBLOIS

Un territoire de production et d’énergie

1 2 3 4 5

Moulin de Villancourt 85 Cours Saint-André, 38800 Le Pont-de-Claix

Papeterie Pont de Claix Avenue du Maquis de l’Oisans, 38800 Le Pont de Claix

PapeterieS NAVARRE Route de Saint-Georges de Commiers, 38560 Champ-sur-Drac

Le Site PolimEri Route de Saint-Georges de Commiers? 38560 Champ-sur-Drac

Usine Alliance Rue Elsa Triolet / Rue Eugène Pottier, 38220 Vizille

La création du parcours industriel du XXème siècle, au sein du périmètre de la Traverse du Drac est un outil pour mettre en œuvre cette stratégie : il propose de changer progressivement l’usage dans le temps de cinq différents points d’impulsion, dont le devenir est stratégique pour l’évolution du territoire. La juxtaposition de sites encore en activité avec des friches et des sites dont nous proposons la reconversion est pleinement assumée et propose de conserver et diversifier l’activité productive du Sud Grenoblois. C’est en amorçant un travail à l’échelle de l’édifice dans les deux sites des Papeteries du Pont-de-Claix et des Cartonneries de l’Isère à Champ-sur-Drac, que nous prenons conscience des nombreuses similitudes qui unissent ces sites : « vocabulaire commun mais syntaxe différente ». Ces deux sites, se sont tous deux développés en lien avec la fabrication du papier et l’utilisation de la houille blanche, sans pour autant être en concurrence. Les deux complexes cohabitent ensemble pendant près d’un siècle à seulement 4 km d’intervalle. Il est indispensable de continuer à penser leur complémentarité dans le temps et en terme d’usage. C’est par un dialogue sur la conception et la mise en œuvre des projets dans le temps, que cette complémentarité est effective. Le parcours de la promenade électrique entre les Papeteries et les Cartonneries permet d’envisager cette évolution. Nous nommons cette séquence ainsi car elle est rythmée de nombreux pylônes électriques de dimensions variées et de différentes époques. Ces éléments offrent également des repères au sein de la plus grande échelle du paysage. Cette promenade renforce la démonstration de la cohérence de notre projet à toutes les échelles. Enfin, notre travail sur le Sud Grenoblois est lui-même marqué par l’évolution de notre propre regard sur ce territoire. De nombreux éléments comme les plateformes chimiques, les pylônes électriques, les lignes hautes tension, les quartiers résidentiels au milieu de la campagne, nous paraissaient peu attractifs. C’est en nous confrontant à ces éléments négatifs, en y rattachant notre projet, et en pensant leur évolution ou leur disparition, que nous prenons conscience que l’évolution du territoire ne peut avoir lieu qu’en les acceptant pleinement. Ainsi, à l’avenir dans notre vie professionnelle, nous souhaitons entretenir cette sensibilité et la capacité de renouveler un regard curieux sur un territoire. Cette démarche nous permet de conserver d’être créatif dans l’établissement de scénarios de territoire.

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PARCOURS DÉCOUVERTE DU PATRIMOINE INDUSTRIEL SUD GRENOBLOIS

Un territoire de production et d’énergie

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Moulin de Villancourt 85 Cours Saint-André, 38800 Le Pont-de-Claix

Papeterie Pont de Claix Avenue du Maquis de l’Oisans, 38800 Le Pont de Claix

PapeterieS NAVARRE Route de Saint-Georges de Commiers, 38560 Champ-sur-Drac

Le Site PolimEri Route de Saint-Georges de Commiers? 38560 Champ-sur-Drac

Usine Alliance Rue Elsa Triolet / Rue Eugène Pottier, 38220 Vizille

BIBLIOGRAPHIE ICONOGRAPHIE

Bibliographie

Ouvrages de références

- SIEVERTS Thomas, Entre-ville : Une lecture de la Zwischenstadt, Parenthèses, 2004, 188p

Documents relatifs au Sud Grenoblois

- Schéma de Cohérence Territoriale de la Région Urbaine Grenobloise 2030, approbation décembre 2012 - Conférence à l’ENSA Grenoble, Master Aegtv, Les trois Polarités métropolitaines, de la concurrence à la complémentarité : enjeux et actions, Yannick GOETZ, le 9 octobre 2013, Grenoble - Conférence à l’ENSA ENSA Grenoble, Master Aegtv, Le SCOT, de la stratégie au projet : logiques d’habiter, logiques de soutenabilité, Olivier ALEXANDRE, le 9 octobre 2013, Grenoble - Conférence à l’ENSA ENSA Grenoble, Master Aegtv, De la nécessité de penser ensemble le programme et le projet (contenu / contenant), TURQUIN Timothée & MONJAL François, le 9 octobre 2013, Grenoble - BLOCH Daniel, Réinventer la ville : regards croisés sur Grenoble, Grenoble, PUG Eds, 2013, 193p - VINCENT Sylvie, DUCLOS Jean-Claude, VALLINI André, Être ouvrier en Isère : XVII – XXIème siècle, Grenoble, Musée Dauphinois Eds, 2008, 168p - GOUY-GILBERT Cécile, PARENT Jean-François, De la houille blanche à la microélectronique : réflexions sur le patrimoine industriel de l’Isère, Grenoble, Musée Dauphinois Eds, 2005, 120p -PALLU Géraldine, La basse vallée du Drac aux portes sud de Grenoble, A la rencontre du Dragon maîtrisé, mémoire de TPFE, ENSNP Blois, juin 2012

Stratégies de développement urbain et territorial

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- VANIER Martin (sous la direction de), Territoires, territorialité, territorialisation, Controverses et perspectives, PU Rennes, 2009, 228p - DECLERCK Joachim (collectif ), Construire Bruxelles Architecture et espaces urbains, 44 projets en Europe, Parenthèses, 2012, 324p - BENSARD Eva, Sophie FLOUQUET, Notre patrimoine de proximité un héritage à reconquérir, Dexia Editions, 2004, 106p - MASBOUGNI Ariella (sous la direction de), Penser la ville par l’art contemporain, Parenthèses Eds, 2004, 111p - GRAVARI-BARBAS, Aménager la ville par la culture et le tourisme, Eds Le moniteur, 159p - PY Pierre, Le tourisme, un phénomène économique, Nouvelle édition, la documentation française, Paris, 2002 - Collectif, Le paysage, patrimoine touristique, Editions Espaces tourisme et loisirs, 2007, 58p - GUIHEUX Alain, La ville qui fait signe, Paris, Édition du Moniteur, 2004, 296p - MASBOUGNI Ariella (sous la direction de), Frédérique de Gravelaine (sous la direction de), Gènes : Penser la ville par les grands événements, Eds de la Villette, 114p - Collectif, Le paysage, patrimoine touristique, Editions Espaces tourisme et loisirs, 2007, 58p - GUIHEUX Alain, La ville qui fait signe, Paris, Édition du Moniteur, 2004, 296p - MASBOUGNI Ariella (sous la direction de), Frédérique de Gravelaine (sous la direction de), Gènes : Penser la ville par les grands événements, Eds de la Villette, 114p

Sur le thème de la reconversion industrielle

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Iconographie

Toutes les éléments graphiques non cités dans cette liste sont des images réalisées par l’équipe TOME 1 Introduction P24 Le Drac hydroélectrique, barrage de Monteynard-Avignonet Communauté de communes du Sud Grenoblois, octobre 2012. Partie I P54 Industriels en visite sur le chantier de la centrale de Champ-sur-Drac en 1902 GACON Glibert, Champ-sur-Drac, De son origine à nos jours, Dumas-Tiboulet Imprimeurs, décembre 2006, p95 P61 La plate-forme chimique du Pont-de-Claix depuis la Frange Verte Communauté de communes du Sud Grenoblois, octobre 2012. P65 Masterplans et gouvernance du parc paysager de l’Emscher Park http://beyondplanb.eu/projects/project_emscher_park.html P67 Emscher Park, Transformation by IBA and Masteplan http://beyondplanb.eu/projects/project_emscher_park.html P68-69 Plan de visite de la Cockerie de Zollverein à Essen http://www.zollverein.de/uploads/assets/4f8ed45e6954983faf00002d/previews/slideshow_ image.jpg Partie II P109 Affiche de la 17 ème édition du festival Rocktambule Réalisée par le PMI en association avec la ville du Pont-de-Claix tirée du site http://www. rocktambule.com/ Tome 2 Partie III P8 Photographie du centre de Grenoble, OZVARIS Ibrahim, septembre 2013 P40-41 Photographies anciennes des usines de la région Rhônes-Alpes VINCENT Sylvie, DUCLOS Jean-Claude, VALLINI André, Être ouvrier en Isère : XVII – XXIème siècle, Grenoble, Musée Dauphinois Eds, 2008, 168p 214

Partie IV Documents graphiques relatifs au Pont-de-Claix P62 Photo aérienne du site des Papeteries du Pont-de-Claix avec notes manuscrite Envoyé par e-mail par la chargée d’urbanisme de la ville du Pont-de-Claix, Laure Guépin Plan des Papeteries du Pont-de-Claix, plaque photographique murale, 1970 Document fourni par les archives du Pont-de-Claix. Les Papeteries de Pont‐de‐Claix, photo Michel Carte postale expédiée en date du 24 juin 1916, cliché Musée Dauphinois (CP 2005‐7‐1) P65 Carte d’étude des principes de développement de la zone Sud, PLU du Pont-de-Claix Document d’urbanisme disponible sur le site internet de la mairie du Pont-de-Claix P71 Carte du Périmètre de Protection des Risques Technologiques – tirée de la brochure Les bons réflexes spécifique au bassin grenoblois http://www.lesbonsreflexes.com/ ressources/bassins/grenoblois/grenoblois.pdf P76 Coupe d’un exemple de réhabilitation d’une structure industrielle Building a landscape from Rubble, Side effect Amir Lotan, Bat Yam Israel, 2010 FERNANDEZ PER Aurora, MOZAS Javier, « A+T Reclaim Remediate Reuse Recycle », Vitoria-Gasteiz, Espagne, a+t architecture publishers, « Independant magazine of architecture+tecnology », printemps-automne 2012, N°39-40, 309p. Trad. anglaise, Ken MORTIMER, 2012 P107 Photo des plans techniques du 19 juillet 1915 de la machine4 des Papeteries Archives du Pont de Claix, consultés le 17 avril 2014 P115 Photo d’ambiance à l’intérieur d’une usine de cartonnerie à Paris SEBAN MICHEL (dir.), Lieux de spectacle à Paris Abris et Edifices, Editions du Pavillon de l’Arsenal, juin - septembre 1998, 223p

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Partie IV Documents graphiques relatifs à Champ-sur-Drac P124 Photographies aériennes de la commune de Champ-sur-Drac Communauté de commune du Sud Grenoblois, octobre 2012 P130-133 Photographies anciennes des Cartonneries de Champ-sur-Drac, GACON Glibert, Champ-sur-Drac, De son origine à nos jours, Dumas-Tiboulet Imprimeurs, décembre 2006, p94-146 P134 Carte historique de l’État Major, 1820-1866 En ligne consulté en juin 2014, URL : wwwgeoportail.fr Recherche commune de Champ-sur-Drac / Carte historique / Carte d’État Major P137 L’usine de Champ-sur-Drac 1946 En ligne consulté en juin 2014, URL : www.andrénavarre-industrielpapetier.fr P138-139 Photographies aériennes de la commune de Champ-sur-Drac retouchée sur photoshop Communauté de commune du Sud Grenoblois, octobre 2012 P154 Plan masse des locaux d’EDF Dauphiné, route de Saint-Georges-de-Commiers Délivré par un des techniciens en format pdf, Mr Michel Terrier , avril 2014. P157 Documents graphiques relatifs à la Centrale de Péage de Vizille http://blade-runner.zxq.net/wordpress/?p=291 162-163 Détail technique de la Rucksack House et légende SCHITTICH Christian (dir.), Small Structures, Compact dwellings, Temporary Structures, Room Modules, Munich, DETAIL Institut für internationale Architektur-Dokumenation, 2010, p134

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