L'aurore de la vie Recueil de poèmes de Jacques Prévert
sofya-creations, lajemy
Lécla ©
Léna HEMON, Léna SANCEO, Clara QUENEUDEC
Préface L'enfance est le commencement de la vie pour chacun d'entre nous, l'aurore de notre vie. Chaque jour le soleil se lève pour éclairer une nouvelle journée comme l'enfance qui est le début d'une vie. Ainsi chaque enfant que nous sommes, nous avons tous dans cette période fait nos premiers pas, nos premières bêtises, nos premiers amis, nos premières joies... L'enfance est un passage que nous avons tous vécus, c'est donc un thème qui nous est familier. Ainsi les poèmes abordés dans ce recueil, présentent ce thème sous différentes formes. Jacques Prévert évoque beaucoup l'enfance dans ses poèmes quelle soit heureuse ou malheureuse. Le première poème que nous avons choisit est "l'accent grave", ce poème est un dialogue entre un élève et un professeur, c'est une situation que nous avons tous rencontré et qui nous ramène à nos souvenirs, l'enfant est vu comme une victime. Autre poème, "chasse à l'enfant" où Jacques Prévert dénonce la meute des honnêtes gens qui font la chasse à l'enfant en comparant les enfants à des gibiers. L'enfant est encore là une victime de la société et donc poursuivi par la population pour de l'argent. Dans "page d'écriture" on rentre dans la peau de l'enfant qui s'évade lors d'une séance de mathématique. Jacques Prévert nous montre le côté rebelle de l'enfant, il rejet ce qu'on lui impose.Comme dans "Le Cancre" où on nous rappelle que dans chaque classe il y a un élève perturbant, mais pas méchant. Enfin dans "le portrait d'un oiseau" on à l'impression d'être un enfant en cours d'arts plastiques qui suit les consignes du professeur. L'oiseau que l'on dessine peut aussi être comparé à un enfant du fait de son innocence et sa pureté. Dans chaque poèmes le poète met en avant la désobéissance mais aussi l'innocence des enfants. Chaque poème de Jacques Prévert éveille en nous un souvenir d'enfance et ça nous fait énormément de bien de nous replonger dans ces années merveilleuses.
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Sommaire L'accent grave.....................................................................p 3
Chasse Ă l'enfant.................................................................p 4
Page d'ĂŠcriture...................................................................p 5
Le cancre...........................................................................p 7
Pour faire le portrait d'un oiseau.....................................p 8
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L'accent grave Le professeur Élève Hamlet! L'élève Hamlet (sursautant) ... Hein... Quoi... Pardon.... Qu'est-ce qui se passe... Qu'est-ce qu'il y a... Qu'est-ce que c'est?... Le professeur (mécontent) Vous ne pouvez pas répondre "présent" comme tout le monde? Pas possible, vous êtes encore dans les nuages. L'élève Hamlet Être ou ne pas être dans les nuages! Le professeur Suffit. Pas tant de manières. Et conjuguez-moi le verbe être, comme tout le monde, c'est tout ce que je vous demande. L'élève Hamlet To be... Le professeur En Français, s'il vous plaît, comme tout le monde. L'élève Hamlet Bien, monsieur. (Il conjugue:) Je suis ou je ne suis pas Tu es ou tu n'es pas Il est ou il n'est pas Nous sommes ou nous ne sommes pas... Le professeur (excessivement mécontent) Mais c'est vous qui n'y êtes pas, mon pauvre ami! L'élève Hamlet C'est exact, monsieur le professeur, Je suis "où" je ne suis pas Et, dans le fond, hein, à la réflexion, Être "où" ne pas être C'est peut-être aussi la question. Ce texte est extrait de Paroles Gallimard, 1949 de Jacques Prévert.
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La chasse à l'enfant Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! Au-dessus de l'ile on voit des oiseaux Tout autour de l'ile il y a de l'eau Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan! Qu'est-ce que c'est que ces hurlements Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! C'est la meute des honnetes gens Qui fait la chasse à l'enfant ! Il avait dit :?J'en ai assez De la maison de redressement? Et les gardiens à coups de clefs, Lui avaient brisé les dents Et puis ils l'avaient laissé Etendu sur le ciment Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! Maintenant il s'est sauvé Et comme une bete traquée Il galope dans la nuit Et tous galopent après lui Les gendarmes, les touristes, Les rentiers, les artistes, Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! C'est la meute des honnetes gens Qui fait la chasse à l'enfant Pour chasser l'enfant pas besoin de permis Tous les braves gens s'y sont mis Qu'est-ce qui nage dans la nuit Quels sont ces éclairs ces bruits C'est un enfant qui s'enfuit On tire sur lui à coups de fusil Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! Tous ces messieurs sur le rivage Sont bredouilles et verts de rage. Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! Rejoindras -tu le continent, Rejoindras -tu le continent. Au-dessus de l'ile on voit des oiseaux Tout autour de l'ile il y a de l'eau. Ce texte est extrait de Paroles Gallimard, 1949 de Jacques Prévert. 4
Page d'écriture Deux et deux quatre quatre et quatre huit huit et huit font seize... Répétez ! dit le maître Deux et deux quatre quatre et quatre huit huit et huit font seize. Mais voilà l’oiseau-lyre qui passe dans le ciel l’enfant le voit l’enfant l’entend l’enfant l’appelle : Sauve-moi joue avec moi oiseau ! Alors l’oiseau descend et joue avec l’enfant Deux et deux quatre... Répétez ! dit le maître et l’enfant joue l’oiseau joue avec lui... Quatre et quatre huit huit et huit font seize et seize et seize qu’est-ce qu’ils font ? Ils ne font rien seize et seize et surtout pas trente-deux de toute façon et ils s’en vont
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Et l’enfant a caché l’oiseau dans son pupitre et tous les enfants entendent sa chanson et tous les enfants entendent la musique et huit et huit à leur tour s’en vont et quatre et quatre et deux et deux à leur tour fichent le camp et un et un ne font ni une ni deux un à un s’en vont également. Et l’oiseau-lyre joue et l’enfant chante et le professeur crie : Quand vous aurez fini de faire le pitre ! Mais tous les autres enfants écoutent la musique et les murs de la classe s’écroulent tranquillement. Et les vitres redeviennent sable l’encre redevient eau les pupitres redeviennent arbres la craie redevient falaise le porte-plume redevient oiseau. Ce texte est extrait de Paroles Gallimard, 1949 de Jacques Prévert.
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Le cancre Il dit non avec la tête Mais il dit oui avec le cœur Il dit oui à ce qu’il aime Il dit non au professeur Il est debout On le questionne Et tous les problèmes sont posés Soudain le fou rire le prend Et il efface tout Les chiffres et les mots Les dates et les noms Les phrases et les pièges Et malgré les menaces du maître Sous les huées des enfants prodiges Avec des craies de toutes les couleurs Sur le tableau noir du malheur Il dessine le visage du bonheur Ce texte est extrait de Paroles Gallimard, 1949 de Jacques Prévert.
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Pour faire le portrait d'un oiseau Peindre d'abord une cage avec une porte ouverte peindre ensuite quelque chose de joli quelque chose de simple quelque chose de beau quelque chose d'utile pour l'oiseau placer ensuite la toile contre un arbre dans un jardin dans un bois ou dans une forêt se cacher derrière l'arbre sans rien dire sans bouger... Parfois l'oiseau arrive vite mais il peut aussi bien mettre de longues années avant de se décider Ne pas se décourager attendre attendre s'il le faut pendant des années la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau n'ayant aucun rapport avec la réussite du tableau Quand l'oiseau arrive s'il arrive observer le plus profond silence attendre que l'oiseau entre dans la cage et quand il est entré fermer doucement la porte avec le pinceau puis effacer un à un tous les barreaux en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau Faire ensuite le portrait de l'arbre en choisissant la plus belle de ses branches pour l'oiseau peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent la poussière du soleil et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter Si l'oiseau ne chante pas c'est mauvais signe signe que le tableau est mauvais mais s'il chante c'est bon signe signe que vous pouvez signer Alors vous arrachez tout doucement une des plumes de l'oiseau et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.
Ce texte est extrait de Paroles Gallimard, 1949 de Jacques Prévert.
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Chaque enfance est différente , dans ce recueil de poèmes, on découvre l'enfance sous toutes ses formes. Jacques Prévet nous montre dans certains poèmes des enfances heureuses, des enfants qui jouent ensemble... Mais dans d'autres on voit le côté cruel des enfants mais aussi le côté solitaire de certains. Ces poèmes sont révélateurs et peuvent nous faire remonter des souvenirs. Avec ce recueil replongez-vous dans votre enfance.