Quimper Samedi 12 décembre 2015
UBO. La texture des aliments étudiée de près consommateurs lambda », insiste l’enseignante-chercheuse. Quelque 220 consommateurs seront rencontrés au cours d’entretiens, 1.020 personnes répondront à des questionnaires et 100 personnes participeront aux études oculométriques. Les travaux vont durer trois ans, en lien étroit avec Adria Développement, centre d’expertise dans l’agroalimentaire, et un consortium de sept industriels, dont Maréval, Tipiak et Lesieur. Le conseil régional de Bretagne, le conseil départemental du Finistère et Quimper-Communauté ont aussi contribué au financement de ce projet labellisé par le pôle de compétitivité agroalimentaire Valorial. Des points d’étapes sont prévus, tous les six mois, sur l’avancée des recherches.
Bruno Salaün
Croustillant, onctueux, moelleux, sec… Des chercheurs de l’UBO vont plancher sur la texture des aliments pendant trois ans. Le projet « TexSens » s’intéresse à la façon dont le consommateur lambda appréhende la texture. Avec l’idée d’aider l’industrie à innover. Annick Tamaro et Patrick Gabriel, les deux copilotes du projet « TexSens », en compagnie d’Anne-Hélène Simonin-Prigent (enseignante-chercheuse à l’UBO), Pierre-Jacques Autret (ingénieur d’études) et Bernard Gourvennec (enseignant-chercheur à Télécom Bretagne).
« Les entreprises de l’industrie agroalimentaire ont déjà étudié la texture par le biais de mesures chimiques, physiques, etc. Mais l’interprétation de ces mesures a été peu étudiée. Ce qui nous intéresse, nous, c’est la façon dont le consommateur perçoit la texture des aliments en termes de qualité, de goût, de plaisir, etc. », décrit Patrick Gabriel, professeur des universités à l’UBO, qui pilote le projet de recherche « TexSens » avec l’enseignante-chercheuse Annick Tamaro. « Nous allons nous concentrer sur la personne qui goûte, qui touche, qui
« Biscuit bon, mais bruyant »
voit aussi l’aliment. Nous allons analyser, par exemple, ses impressions, ses réactions par la technique de l’oculométrie développée par Télécom Bretagne. Cette technique, qui enregistre les mouvements oculaires, permet d’identifier où se pose son regard quand le consommateur découvre l’aliment. Une interview systématique suivra pour compléter l’approche », signifie Annick Tamaro. La maître de conférence travaille notamment au laboratoire d’économie et de gestion (ICI), le porteur de projet « TexSens », et à l’Esiab (École d’ingénieurs en agroalimentaire),
« Nous allons nous concentrer sur la personne qui goûte, qui touche, qui voit aussi l’aliment » Annick Tamaro, chercheuse
JOURNÉE DÉGUSTATION
DES GRANDES CUVÉES
DE CHAMPAGNE
CHARPENTIER
Consommateurs lambda « Des personnes âgées de 30 à 70 ans, qui ne sont pas ces consommateurs avisés auxquels fait régulièrement appel l’industrie agroalimentaire pour tester ses produits. Non, nous nous irons chercher des
Conférence. « Les exposés de Créac’h-Euzen » SAM.
Une conférence-causerie est organisée demain, à 16 h, à la MPT de Penhars. L’auteur plomelinois, Pierrick Chuto, viendra parler de son livre « Les exposés de Créac’h-Euzen » ou les enfants trouvés de l’hospice de Quimper.
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DÉC. 2015
L’histoire des enfants trouvés
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RENCONTRE AVEC LE VIGNERON €
deux entités de l’UBO. Les six chercheurs et l’ingénieur d’études impliqués vont mener une série d’enquêtes qualitatives et quantitatives auprès de panels de consommateurs finistériens et bretons, mais aussi de trois grandes villes de France, dont Paris.
« L’objectif, c’est d’apporter aux sept entreprises concernées des informations qui pourraient les aider à innover, à nourrir leurs axes de recherche et développement, mais aussi à enrichir leur approche marketing, leur politique de communication autour de leurs produits », signifie Patrick Gabriel, chercheur spécialisé dans le comportement des consommateurs à l’IAE, école universitaire de management à l’UBO. Car les observations réalisées, les conclusions tirées, les pistes soumises aux industriels ne concerneront pas seulement « l’appréhension de la texture mais aussi l’amélioration des produits selon l’usage que l’on en fait », pointe Annick Tamaro. « Imaginons le cas d’un biscuit apéritif croustillant servi à un groupe d’amis en pleine conversation. Il est peut-être bon mais aussi bruyant à la dégustation ! », illustre-t-elle.
Connaît-on l’histoire de ces enfants trouvés au XIXe siècle, venus de toute la Cornouaille, déclarés de père et de mère inconnus et « exposés » (déposés) au tour (boîte pivotante installée dans le mur de l’hospice) de Quimper ? Pierrick Chuto, historien amateur, généalogiste, auteur de « La terre aux sabots » et « Le maître de Guengat », tentera de répondre à quelques questions sur ces enfants affublés de noms pour le moins originaux, sur leur placement et leur parcours de vie.
60 communes concernées
CHAMPAGNE RÉCOLTANT D’EXCEPTION
CONCARNEAU L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION
« En faisant des recherches à Guengat, je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup d’enfants mis en nourrice. Je me suis posé la question du pourquoi ». Un an et demi de travail, de recherches fastidieuses mais passionnantes, de rencontres (plus de 300 personnes rencontrées) aura été nécessaire à Pierrick Chuto pour écrire le premier livre traitant de ce sujet dans le département du Finistère. « Ces enfants venaient des com-
En fin de conférence, Pierrick Chuto (ci-dessus entouré par Joëlle Le Bris et Laurence Le Moigne de la MPT de Penhars) mettra l’accent sur les enfants placés dans la commune de Penhars.
munes de Briec, Quimper, Plogastel-Saint-Germain, des communes les plus pauvres de Cornouaille… Ils étaient exposés à l’hospice de Quimper, situé sur les hauteurs de Créac’h-Euzen (emplacement de l’hôpital Gourmelen), puis placés chez des parents nourriciers dans les communes environnantes. Leurs vrais parents
étaient souvent des journaliers, dans la misère ». Ses recherches ont mis en exergue 60 communes concernées, 3.816 enfants exposés, 545 mariages… t Pratique
Demain, à 16 h, au Terrain-Blanc (39, boulevard de Bretagne). Entrée gratuite.