Discours de M. le Président Décoration de l’artiste JonOne Hôtel de Lassay, jeudi 19 février 2015
Cher John, Mesdames et Messieurs, La République décore aujourd’hui un homme. A travers cet homme, elle rend hommage à tout un art qui est né de la révolte des rues, de l’accès à la dignité des populations métissées de nos quartiers. A travers cet homme, à travers cet art, elle rend hommage à un peuple frère, le peuple américain, qui sut à un moment de son histoire être touché, ébloui, bouleversé, par cet art nouveau qui écrivait sur les murs une nouvelle leçon de l’histoire de l’art. Etats-Unis, 1963. A Dallas, au Texas, John Fitzgerald Kennedy disparaît. A New York, à Harlem, John Andrew Perello apparaît. Vos parents, dominicains immigrés, se sont rencontrés à New York, et travaillent dur. Ils vous aiment, et veulent le meilleur pour vous. Ils vous inscrivent donc dans un établissement scolaire où l’on apprend la discipline et l’élégance, Sainte Catherine de Genoa. Vous apprenez beaucoup de choses, mais la discipline vous pèse. Vous avez besoin de nourrir autrement votre imagination. Et s’il y a bien quelque chose que nous a appris la littérature américaine avec Edgar Poe, c’est qu’on met longtemps à se rendre compte que la chose la plus importante est souvent sous nos yeux. Votre inspiration, vous ne l’avez pas cherchée dans les étoiles, dans la peinture d’une montagne, dans les fleurs des