Discours acteurs publics 2013 v2 a4

Victoires des Acteurs publics Mercredi 4 décembre 2013 à 18h30

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Madame la Ministre, (si M. Estrosi est présent) Monsieur le Ministre, Madame la Préfète, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Mesdames et Messieurs les députés, mes chers collègues, Mesdames et Messieurs les nominés, Mesdames, Messieurs, Merci cher Pierre-Marie Vidal, pour ces quelques mots. C’est un grand plaisir de vous accueillir de nouveau, ce soir, à l’Assemblée nationale, ce lieu bien digne de recueillir tant de témoignages de modernisation de notre action publique, pour la 6ème édition des Victoires des Acteurs publics.

Je remercie ici sincèrement et chaleureusement le mensuel Acteurs publics, que nous connaissons tous, nous les amoureux du service public et de tous ses serviteurs, pour organiser année après année ces Oscars du service public. Les bords de la Seine ne sont pas la Californie, certes, nos dorures sont plus anciennes, il y a moins de caméras en mondiovision pour dévoiler les larmes des lauréates et lauréats, moins de paillettes, mais j’espère que nos lauréats de ce soir auront autant de fierté à brandir leur trophée que leurs homologues du 7ème art.

Et, d’ailleurs, justement, le service public n’est-il pas un art ? Un art de l’écoute, de la compréhension des besoins, une conciliation permanente entre protection et créativité, entre solidarité et initiative, entre audace et sécurité ? Le service public protège, stimule, propulse et retient. Il fait tout cela à la fois.

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Il est cette force ultra moderne de synthèse de toutes les créations pour qu’elles se mettent au service du citoyen.

Il est cette création magnifique de la pensée politique qui a su voir en l’individu une source de souveraineté qui met en commun ses capacités pour que chacune et chacun puisse avoir accès aux biens publics et réaliser nos principes de liberté et d’égalité. « Les Victoires de tous ceux qui agissent au quotidien pour assurer un service public de qualité ». Cette phrase, que vous mettez en exergue des présentations de cet événement, résume bien votre projet et ce qui nous réunit ce soir.

A la lecture des projets des nominés (nous verrons dans quelques instants qui seront lauréats), nous découvrons une créativité insoupçonnée, qui gagne à être davantage connue de nos concitoyens. Et je constate avec plaisir et étonnement que la créativité n’est pas que professionnelle, elle est aussi lexicale !

Je lis ainsi que le tribunal d’Angoulême veut créer une commission de rayonnement pour promouvoir l’activité judiciaire.

Rayonnement, quel mot splendide, quelle trouvaille dans nos mondes trop prévisibles. Ou encore lorsque je lis le projet de la Direction des espaces verts de la ville de Paris et de l’Agence d’écologie de créer un cadastre solaire, cet outil informatique pour connaître le potentiel solaire des bâtiments. Qui a dit que les fonctionnaires et agents publics étaient des gens trop sérieux, trop gris ? Sérieux, ils le sont, bien entendu, et nos concitoyens le savent … Mais trop gris, certainement pas, et ce n’est pas la moindre des qualités de cette soirée de le mettre en lumière.

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Les projets que nous découvrons ce soir peignent une société, expriment les caractères d’un monde en train de changer, de penser l’avenir : les projets de dématérialisation et de développement durable tiennent évidemment une place essentielle.

Comment pourrait-il en être autrement, quand on connaît l’attachement particulier de vos, de nos administrés pour ces sujets qui transforment autant leur vie quotidienne et leur rythme de vie ?

Devancer les transformations, saisir l’occasion de ces révolutions technologiques, voici la grande fierté que nous éprouvons à la lecture de ces projets, qui montrent que, dans nos institutions, nos ministères, nos préfectures, nos hôpitaux, nos collectivités locales, on n’attend pas que la journée se passe, on n’attend pas tranquillement que les carrières se déroulent ! Non, chaque journée est une occasion de regarder l’évolution du monde et des choses, de tenter d’y avoir une prise, d’appliquer ensuite ces idées au service concret, quotidien, des Françaises et des Français. Et c’est ce qui frappe à la lecture de vos projets : tout est concret, tout est pratique, vous ne vous posez pas que la question de l’objectif, vous prenez en compte les contraintes, le confort et le bien-être des administrés.

On décrit trop souvent l’Etat et les administrations comme des monstres froids ; il suffit de jeter un œil à ce que réalisent tous les jours vos équipes pour exploser ce préjugé et admirer la force de création qui s’y révèle.

Certains ont la chance d’avoir du pétrole, d’autres du gaz naturel, d’autres encore des mines d’argent ou d’or. En France, nos champs de pétrole, nos mines d’argent, c’est notre haute vision de la République, c’est par elle et à partir d’elle que nous avons fait de si grandes choses. Notre histoire, si elle est si prestigieuse, l’est par l’audace et le courage de grandes femmes et de grands hommes qui

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avaient la conscience que partout dans les territoires, dans toutes les villes, tous les villages, l’action publique devait pénétrer pour que tout le monde ait les mêmes chances, les mêmes possibilités, les mêmes promesses. Certains pays apprennent leur histoire à partir de grands guerriers, ou de grands musiciens.

Nous aussi, nous en avons, certes.

Mais nous apprenons aussi, et surtout, à nos enfants qui était Richelieu, qui était Colbert, nous enseignons à nos étudiants les grandes créations de Bonaparte (et en premier lieu les préfets, chère Madame), la refondation publique de l’aprèsguerre sous l’impulsion de Charles de Gaulle et du Conseil national de la Résistance …

Tous ces moments historiques qui ont réalisé et construit l’Etat, à partir de grandes intuitions, de volonté indéfectible, jusqu’à l’instrument de modernisation que nous connaissons aujourd’hui et que nous célébrons ce soir.

L’histoire de notre pays s’identifie à la volonté patiente, créative et courageuse de construire des services publics toujours plus dignes, plus proches de notre idéal.

Cet idéal, nous n’en changerons jamais, c’est même la force des idéaux de ne jamais dépendre des modes.

L’idéal des grands acteurs publics ne change pas depuis Richelieu, c’est celui d’un grand pays riche de ses territoires, riche de sa diversité, mais où partout, règne l’esprit de solidarité, pilier des piliers de l’action publique. Cette exigence, cette ardeur de servir, vos nominés, vous-mêmes, toutes et tous ici ce soir, vous l’incarnez avec talent, et rien ni personne n’aura la force de nous les enlever.

Cette solidarité, elle est aujourd’hui trop souvent en danger. Je tiens ici à rendre hommage à celles et ceux qui maintiennent les services publics dans les zones négligées, dans les banlieues, les cités, les campagnes. Le retrait ou l’abandon n’est jamais une modernisation, et encore moins un courage.

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Et quel lieu plus symbolique que l’Assemblée nationale pour exalter le talent de ces femmes et ces hommes du quotidien de l’action publique ? Les lois qui s’y écrivent, qui s’y débattent, c’est vous qui saurez les appliquer, c’est vous le pont majestueux entre la loi et le citoyen.

Et cette tâche implique toutes les administrations, petites et grandes, des infirmiers ruraux aux préfètes des grandes villes, des policiers de proximité aux chefs de services de grands hôpitaux : nous sommes tous égaux devant l’humilité et la grandeur de notre mission publique.

C’est tout cela, c’est cette richesse, cette richesse humaine, notre richesse, que nous fêtons ce soir.

Merci.

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