Intervention de Claude Bartolone Président de l’Assemblée nationale devant les représentants des pays de l'Océanie sur les enjeux climatiques Nouvelle-Calédonie – 28 avril 2015 Monsieur le Premier ministre, Monsieur le vice-premier ministre, Mesdames Messieurs les Ministres, Messieurs les Directeurs généraux, Mesdames Messieurs, chers Amis,
A l’occasion de sa visite ici même le 17 novembre 2014 à l’invitation du directeur général de la Communauté du Pacifique, le président de la République a souligné au côté des chefs d’Etat et de gouvernement océanien, combien il est urgent de lutter contre le changement climatique de manière rapide, sérieuse, efficace et équitable dans le Pacifique. À moins de huit mois de la 21ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 21) qui se tiendra à Paris et au Bourget en décembre 2015, nous appelons la communauté internationale à conclure un accord ambitieux, équitable et universel, qui soit conforme aux recommandations scientifiques du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Il s’agit de l’enjeu vital de la préservation de notre planète pour tout simplement permettre aux générations futures d'y vivre. La France, nation du Pacifique, appelle à agir pour le climat. En vous rassemblant ici à l’invitation du gouvernement de Nouvelle-Calédonie pour les 3èmes rencontres d’Océania 21 nous ne pouvons que penser aux populations qui ont subi une série sans précédent d'événements climatiques extrêmes ces dernières années et dont le visage dévastateur, meurtrier de ceux-ci s’est manifesté encore tout récemment au Vanuatu voisin, à Kiribati au Tuvalu ou encore en Micronésie.
Nous prenons aussi conscience que les pays insulaires du Pacifique, qui ont le moins contribué au changement climatique, sont ceux qui souffrent le plus de ses effets. Les populations du Pacifique font preuve d'une extraordinaire résilience à cet égard mais il nous faut appeler à la solidarité et à la justice face au changement climatique. La solidarité de nos concitoyens, la mobilisation des Etats, bien qu’exemplaire, ne peut suffire face à une telle situation. Lors de la COP21, nous avons l’ambition de parvenir à un accord négocié et accepté par tous et pour tous mais qui tienne aussi compte de toutes les différences de situation. Nous avons besoin d'un accord pour réduire les émissions, créer des opportunités économiques et nous doter des moyens de gérer les risques associés qui sont déjà prévisibles dans un avenir proche. Il nous faut coopérer face au changement climatique, c’est pourquoi la France vient de mettre à disposition un expert de haut niveau du changement climatique auprès de la Communauté du Pacifique (CPS), mobilise ses centres de recherches en Nouvelle-Calédonie et Polynésie française et renforce ses actions de coopération avec le Programme régional océanien de l’environnement (PROE). La France s’est aussi engagée fortement et à hauteur d’un milliard d’euros auprès du Fonds Vert car nous savons qu’un accès équitable au développement durable pour tous nécessite de disposer de moyens accrus. C’est pourquoi, nous souhaitons que les Etats et territoires insulaires les plus vulnérables bénéficient au plus vite, d’ici la fin de cette année, des nouveaux moyens mobilisés. Nous avons atteint un point de non-retour en matière de changement climatique. Nous devons passer des intentions à l'action. Le Président de la République François Hollande et son homologue philippin le président Aquino ont ainsi appelé ici dans le Pacifique tous les acteurs, les États, les collectivités territoriales, les responsables coutumiers, les entreprises, le secteur privé, la société civile, les organisations non gouvernementales, les universités et les citoyens à jouer pleinement leur rôle dans la lutte contre le changement climatique.
C’est ce que vous faites ici à Océania21 lors de ces trois jours. Je souhaite donc un plein succès à vos travaux. Nous serons attentifs à leurs conclusions et je ne doute pas qu’ils seront portés opportunément dans tous les forums océaniens appelés dans les prochains mois à nourrir le succès de la COP21. Je vous remercie.