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en 1991 par Ie Cegep Andre·Laurendeau, Ie Marathon d'ecriture est une activite annuelle de creation litteraire au durant 24 helJres plus de 300 etudiants, en provenance de 50 cegeps et colleges a travers Ie Quebec, partagent la merne passion des mots. A. ce jour, on compte pres d& 80 ecrivains, comediens. journalistes at createurs de fa plume qui onl inspire pres de 3000 collegians de parlour au Quebec, en France, au Mexique at en Belgique. Au Iii des ans, Ie Marathon est devenu un 6venement incontournable dans Ie milieu collegial. Naus sammes fiers de vous presenter les deux texles gagnanls ainsi que les 'linalistBs regionaux du coneours litteraire 2008.
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Cegep Andre-Laurendeau
Ce vendredi-Ia, une rumeur persista~. Une tempete de 24 heures allait s'abattre sur tout Ie Quebec. II atail meme question de retombees possibJes a Bruxelles. Dehors la neige tombait a plein ciel. Des flocons gros comme des balles de neige. Mais c'est a I'inrerieur que la veritable bataille avail lieu. L'imagination donnait I'assaut plus de 300 marathoniens qui n'avaienl pour se defendre que des crayons, bien aigulses II (aul dire, des idees jeunes et folies, des mots, des phrases, des pensees. des trouvailles. Et puis des feuilles de papier. Tout au long de ce voyage vers la nuil on leur en a fournit de tout9 sorte. Ou papier journal du papier musique, du papier rimes, des papiers bulles, du papier glace - mireir at pour terminer du papier photo. Certains d'entre eux enfilerent Ie pyjama, d'autres Ie petil lainage, les gougounes aux pieds ou la muslque aux oreilles, ifs se sont enfermes dans leur bulle histoire de raccnlar. Je dirais merna plus: de raconter des histcires. ravement tout au fong de ces 24 heures d'ecr~ure ils ont adopta la devise d'Albert Einstein qui dit que: I'imagination est plus importante que Ie savoir ! Et si I'on avait secoue la bulle de chacun a la fin de ce magnrtique marathon on aurait pu VOir , dans leur tete, des mots. des phrases, des id~es, des images traces sur des bouts de papiers blancs, voler dans taus les sens.
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Au cours de ce 24 haures, il y a eu ce moment au ncus ncus sammes assis at avons decouvert que: sur Ie bane ct' en face._.. II en a resulte de tres belles histoires. Certaines touchantes. d1autres etonnantes. mals elles possedaient toute une qualita rare, celie de I'invention qui touche la fois Ie cceur et I'esprit. '
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Et puis, je ne saurais passer sous silence l'energie folle, l'organisation exceptionnelle et la tenacite des organisat.eurs· qu(ont mene de m~.in de maitre~ cette belle aven1ure a laquelle j'ai eu Ie plaisir de participer. Merti a Gilbert Forest qui est venu me cherch~.r at m'a donne ?cces a cette ie;un~sse avlde de savoir. Et une fois encore une salve d'applaudissements tous sas mordus ; eludiants at organisateurs,.qLJi eonth1uent de croir~, toutC6mme\Honore de Balzac. qU'on peut accomplir de delicieux voyages embarque sur un mot. , •. ,.;;:Longue vie au Marathon d'ecr!ture intercol!eglal !
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Francine Ruel
V
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Les finalistes du 18 Marathon d'ecriture intercollegial Ii Au Cegep
Andre-Laurendeau
Responsable
Au Cegep
: Gilbert
A
I'lnstitut
Campus
: Josee
de technologie
Responsable
agroalimentaire
Responsable
: Mona
:
Pilote
de Drummondville : Catherine
et Clement
: Julie
Gaspesie ies iies Centre d'etudes coIlegiales de carleton Centre d'etudes coilegiaies iies de Ia Madeleine
MyriamVien Jessica Muirhead Gabriel Tremblay Guerin
Gegep sainte-Fey Cegep d'Alma Cegep de Chicoutimi Cegep Saint-Hyacinthe Cegep de Drummondville Gegep de VlCloriaville
Michael Poirier-Martin Dominique Roy
: Laforce
Melanie Poirier Virglnie Blanchette Doucet Laurence Gagne Gallant Alessandra Di Cristolano Leonore Weber
Bruxelles:
Responsables
Maisonnewe Gerald-Godin Montmorency Edouard-Montpelit Andre-Laurendeau Rosemont MaOO-VlClorin Vleux-MonWal
Jeanie Lemieux Eve Therrien 1 ~ prix Michel VlQneau
Cormier
de La Pocatiere
Au Cegep
A
Forest
de Rimouski:
Responsable
•• CEGEP': ~
Gabrielle Neveu Maxime Leduc Frederique-Annabel!e Pageau Victor Goncalves Morgado Jonathan Marineau Guillaume Labelle Veronique Fortin sarah Guertin
:
Roberge
Mainville
2' prix
Cegep OnImmondville Gegep de Rimouski Lycee Jeanne Dulrnsne Ecole Intemationale de Bruxelies
PREMIER PRIX Centre d'etudes ,-
7'
collegiales
DEUXIEME
PRIX
Eve Therrien
Vlrglnie Blanchette Doucet
de Carleton
Cegep de Drummondville
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C'est dimancha. C'est dimanche, et rat pain danS m~s poches. Je me dirige d'un pas absent vcrs Ie lac sltue derriere Ie chalet familiaL Sous le~ai':bre$ j'aperyois d~ux banes de bois grossierement travailles places face a face. separes par Ie lac. tvton"gtam;t-pere les'avait fabriques pour reposer ses vieilles jambes lorsqu'il nourrissait les canards. • LOfsque j'etals jeune, mon perc et mol v,?plons it ce lac tous les dimanches. Nous prenlons place. chacun sur un bane, armes de nos miettes'de"p~ftl'fr:Nous essayions d'attirer les canards loin de I'autre pour oblenir les qulnze sous mis en jeu. Je gagnais toufoutl'Hbrement en pensant que j'avais une meilleure tactique que man pEne.Je reflechlssais gravement a. l'endrOit·oa je devais lancer Ie prochain moreeau de pain. et eela me faisait gagner en attirant tous les canards de mon cote. Pendant ce temps. a man insu, de l'autre cote du lac. mon pere mangeait Ie pain destine aux canards el m'observait avec un sourire aux levres. C'est ainsi que nous passions nos dimanches apres-midi. moi m'enrichissant dignement de quinze sous et lui d'un imperceptible surplus de poids. Puis, fai vieW! et quine la malson familiale : la vie a change, mais pas les dimanches. J'ai continue a m'enrichir de qulnze sous par semalne margre la futilite de ce montant pour un adulte. C'tHait la tradition. Aujourd' . ui, c'est dimanche. Je suis assig sur man bane de bois. Ie merne de puis vingt-trois ans. J'ai les poches pleines Cle pain sec. Je lance rapidernent les miettes dans Ie lac, I'une la suite de I'autre, puis j'observe les canards se les arracher. Finies les taetiques. Aujourd'hui, Ie bane d'en face est vide. Rien ne change pour
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de Marguerita-Bourgeoys, ra des Finances. Ministre des Services gouvernementaux, Ministre responsable de l'Administration gouvernementale at Presidente du Conseil du trasor.
II est encore la, 1idele au poste. Apres toutes ces anne8S d'attente dans Ie souterrain, jamais il n'a manque un rendez-vous. Sa cravate bien lisse, sas cheveux ordonnes, d'un naturel inspirantla confiance, Ie respect. Ie reussile surtout, ille regarde de I'autre cole, d'en face, du banco H lui souri! at I'autre lui rspond en m~me temps. lis ns S8 parlent jamals mais s'admirenl certainement. Et quand un badaud innommable passe, les empechant de se voir, ils serren! les dents, regardent leur montre. effacen!" un pH de pantalon et lachent un soupjr rassure des qu'ils retrouvenl de I'autre Ie regard. Puis, quand chaque matin Ie train entre en gare, il recupere sa mallehe et I'autre fait pareH. Se saluant d'un distingue signa de t~te. ils S8 quittent. Et Ie lendemain, pareil. Et Ie surlendemain. pareil. S'asseyant station Schuman, lJn matin different iI a un sursaut horrifie. II a du se produire un terrible accident durant la nuit pour que I'autre Ie d~visage ains!, la figure entierement deformee. d'une laideur epouvantable. Frenetiquement, II cherche de la rnonnaie dans ses poches. se rue sur Ie telephone, ce qui Ie fera sans doute rater Ie train, mais I'urgence est evidente. '. II faut s'as5urer que, des demain matin, station Schuman, soit remplace Ie miroir en face dt7b~nc.
Ol'IletQ\lhec WAUONlf aRUXEU.fS J'OO"ttAjR;tE~