Rapport pfe c noury vigny strip vigny village

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École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes - Juillet 2014

Utopies Métropolitaines - Projet de Fin d’Études

VIGNY STRIP - VIGNY VILLAGE Construire la D14 pour faire patrimoine en Vexin Français

Clémence Noury sous la direction de Pascal Amphoux, Valérie Helman, Amélie Nicolas et Petra Marguc.

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École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes - Juillet 2014

Utopies métropolitaines - Projet de Fin d’Études

VIGNY STRIP - VIGNY VILLAGE Construire la D14 pour faire patrimoine en Vexin Français

Clémence Noury sous la direction de Pascal Amphoux, Valérie Helman, Amélie Nicolas et Petra Marguc.


4 1 - La D14, route de traverse principale du Parc Naturel RÊgional du Vexin français


Sommaire

Préambule La commande

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La méthode

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«Utopies» Métropolitaines? Le transect Le voyage au Vexin Le retour en résidence

Partie I - Investigations A - ROAD TRIP ET ROAD MOVIE

Une entrée paysagère dans le territoire du PNR

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Récit d’une traversée - 1er Mars 2014 La route comme point de vue Non-lieu VS Patrimoine

B - PROBLÉMATIQUE ET ENJEUX Les singularités du Vexin Français

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Grand Paris et PNR Les Zones d’Activités Economiques, des structures porteuses d’emploi local La captivité de la voiture individuelle La D14, une voie historique majeure Un paysage ouvert, une agriculture de grandes cultures

5


Partie II - Projets in progress A- D14 : LA ROUTE DES FILIÈRES PRODUCTIVES POUR FAIRE PATRIMOINE EN VEXIN Le projet territorial

1 - Strip et Ville linéaire : Des concepts théoriques porteurs du 39 projet territorial Le Strip: une référence américaine Le Centre-route :une transposition européenne Seine Métropole : la ville linéaire appliquée au territoire du Grand Paris 2 - Faire patrimoine en Vexin : Concentrer le développement des activités le long de la D14 pour protéger le territoire. Urbanisation linéaire : 6 strip pour le PNR

49

Les strip : un bassin d’emploi de proximité complémentaire des activités des villages vexinois. La filière déchet : un domaine porteur pour l’écologie du PNR Le bus rapide sur la D14 et l’extension du réseau de mobilités douces : un scénario compétitif face à la voiture individuelle Une frange d’expérimentation agricole La nouvelle spatialité du paysage : une épaisseur historique et des intérêts écologiques La régénération des terres : une expérience d’agro-réhabilitation au service de l’économie locale

6

55


B - VIGNY STRIP - VIGNY VILLAGE Le projet communal

65

Vigny : un village dortoir au coeur du Vexin Vigny Strip : Habiter l’infrastructure et déployer la ZA Franchissement et contre-allées : un système de circulation fonctionnel et praticable à pied. Une diversité programmatique pour une ZA urbaine

C - L’ESPLANADE DES ROUTIERS ET LA TOUR DES ACTIVITÉS Le projet architectural

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Un centre-route Un repère territorial Un bâtiment paysage

Annexes Médiagraphie

87

Documents graphiques complémentaires

90

Remerciements

95

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2 - Cavalière sur la ChaussÊe Brunehaut - Mars 2014

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Préambule

La commande « Dans le cadre de sa Charte, du Grand Paris et de l’approbation récente du Schéma Directeur de la Région Ile-deFrance (SDRIF), dans le cadre plus particulier de ses politiques en matière d’aménagement du territoire, de paysage, de préservation et valorisation des patrimoines, des réflexions pour un Plan Climat Energie Territorial (PECT), de sa candidature au label Pays d’Art et d’Histoire (PAH), le Parc Naturel Régional du Vexin français a souhaité engager un partenariat avec l’École d’architecture de Nantes. (...) L’idée est de questionner le territoire sous ses différentes facettes et échelles au regard de sa situation particulière dans la métropole capitale, tout en s’inscrivant dans sa démarche propre aux PNR - de développement durable fondé sur la valorisation de son identité et de ses patrimoines.»

Extrait de la convention passée entre le PNR du Vexin français et l’EnsaNantes.

Dans le cadre de l’unité d’enseignement de projet «Utopies métropolitaines» dispensée par Pascal Amphoux, Valérie Helman, Petra Marguc et Amélie Nicolas, 10 étudiants ont travaillé sur le territoire du Parc Naturel Régional du Vexin Français. Les 4 sites, choisis sur un transect Nord-Sud, on fait l’objet de 4 mois d’investigations et de projections (de Mars à Juillet 2014) allant de l’échelle territoriale jusqu’à l’échelle architecturale.

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3 - Cartographie Ă plusieures mains, Ensa Nantes, Mai 2014

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La méthode «Utopies» Métropolitaines?

Des utopies, oui, mais des utopies réalistes!

En différenciant les «utopistes» des «utopiens», Henri Lefebvre distingue ceux qui fantasment l’impossible (les utopistes), de ceux qui, au contraire, imaginent le «possible» (les utopiens). Pour lui, pas de pensée sans utopie, pas de projet sans utopie. En tant qu’expérimentation de la pensée transposée sur le réel et par rapport à lui, la démarche de projet, engagée aux différentes échelles du territoire, s’est appuyée sur ce postulat. Le sociologue précise que «Nous pourrions aussi nommer « utopie expérimentale » l’exploration du possible humain, avec l’aide de l’image et de l’imaginaire, accompagnée d’une incessante critique et d’une incessante référence à la problématique donnée dans le «réel». »1 L’enjeu de Faire Utopie s’est ainsi manifesté par la production d’hypothèses spatiales ancrées dans le territoire, animées par des scénarios exploratoires donnant les mesures d’un futur possible tout en invoquant des situations d’un rêve réalisable. Pour ce faire, les 4 mois de travail se sont partagés entre les investigations sur le terrain, le travail d’atelier et les conférences et débats plus théoriques.

4 sites - 4 groupes de travail - 10 étudiants - 4 mois d’Investigations et de projets

1 Lefebvre Henri, Utopie expérimentale : pour un nouvel urbanisme, In: Revue française de sociologie, 1961, 2-3, p192. 11


travaux sur quatre sites du PNR du Vexin français, répartis sur un transect nord sud. Chacun dessine une carte singulière du PNR – par l’écriture, l’image ou la parole.

potentialités de développement de la séquence étudiée – par la carte, la maquette et le programme. C’est à inventer des programmes plus précis et à développer des projets

Toutes vos suggestions sont bienvenues– à déposer dans le livre d’or.

4 - Le PNR, le transect et les 4 sites en projet

Une exposition montée par les étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes (UE81-101, Utopies métropolitaines, Master 1-2, ENSANantes, 2012) dans le cadre d’une convention établie avec le PNR du Vexin Français.

Le transect

• Etudiants : Florian Griveau, Julie Lamarins / Quentin Hodé, Carolin Morin / Clémence Noury, Xianglin Kong, Klara Kohoutova / Clémence Aumond, Lucie Foulonneau, Cristina Tibaldi.

• Equipe enseignante : Pascal Amphoux, Valérie Helman, Petra Marguc, Amélie Nicolas.

Les communes déterminées pour développer les projets (Marines, Us, Vigny et Meulan-Les Mureaux) se situent toutes dans une tranche de territoire d’environ 10 km d’épaisseur (le transect) qui traverse le PNR du Vexin Français en recoupant plusieurs grands axes historiques et contemporains de communication (voie romaine, routes nationales, voies ferrées). Cette traversée abstraite du territoire a été utilisée comme outil pédagogique et stratégique pour parvenir à développer des problématiques à la fois propres aux différents sites mais aussi communes à l’ensemble du territoire du PNR. 12


Le voyage au Vexin

La première étape du travail a consisté à venir vivre une semaine sur le site. Logés à Auvers-sur-Oise et disposant de voitures pour nous déplacer, nous avons pu parcourir le territoire, rencontrer les acteurs locaux et certains habitants. Une journée de colloque, organisé par la Maison du Parc, et intitulé «Le Vexin Français : Quelle place pour une «ruralité vivante» dans le Grand Paris?» nous a donné un aperçu des caractéristiques et des enjeux de développement d’un territoire que la plupart d’entre nous ne connaissions pas du tout. Cette immersion immédiate dans les lieux a permis de bien percevoir les spécificités géographiques, urbaines et sociales des différents sites et de s’imprégner des ambiances et des problématiques propres au PNR du Vexin Français. Le retour en résidence

Un mois plus tard, après avoir développé dans chacun des groupes des hypothèses de projets à l’échelle territoriale, un retour sur site de plusieurs jours a permis d’affirmer ou d’infirmer nos premières intuitions programmatiques et spatiales. Une exposition de nos travaux (photographies, planches, maquettes et écritures) a eu lieu à la Maison du Parc, conjointement à la tenue des «Utopiades 2014», colloque organisé cette fois par l’équipe pédagogique de l’option «Utopies métropolitaines». Intitulé «Utopie Patrimoine, Programmation urbaine et projets métropolitains en Vexin français», cette journée de séminaires et de débats, réunissant des conférenciers de diverses disciplines (philosophes, programmistes, architectes, paysagistes,...), les responsables du PNR, l’équipe pédagogique et nous étudiants , a permis de confronter les différents points de vue sur les deux concepts que sont l’Utopie et le Patrimoine, ainsi que leur association oxymorique «d’Utopie Patrimoine». Ces apports théoriques multiples, combinés au retour sur site, ont permis d’affiner nos utopies programmatiques et d’alimenter nos premières visions prospectives sur le territoire du Vexin et la commune de Vigny sur laquelle nous enquêtions particulièrement. 13


5 - Dispositif de captation du road movie, FĂŠvrier 2014

14


Partie I - Investigations

A - ROAD TRIP ET ROAD MOVIE

Une entrée paysagère dans le territoire du PNR La route comme point de vue

La vue depuis la route a été notre premier aperçu du Vexin. Venant de Paris par l’A15, notre arrivée sur le territoire s’est apparentée à un road trip de trois citadins, trois étrangers1, qui partent à la découverte d’une campagne inconnue, sans à priori, à part son nom de «Parc Naturel régional» (synonyme, pour moi en tout cas, de loisirs et de vacances) et les quelques informations que nous avions pu glaner lors du colloque de lancement. Pour ne pas perdre une seconde de cette première rencontre, nous avons installé une caméra à l’avant de la voiture, côté passager. Nous avons choisi de rester sur la D14 tout au long de la traversée du Vexin (ruée vers l’Ouest de Cergy à St Clair-surEpte) sans jamais sortir de cette voie rapide transversale au PNR. Ce road trip filmé nous a permis de garder en mémoire ce que peut voir un automobiliste depuis la D14. Étant donné que cette route est la plus empruntée du Vexin, on peut supposer que ce road movie puisse être un des portraits du territoire. Bien que le cadrage soit réduit (la caméra ne restitue qu’une vision frontale), cette vidéo donne de nombreuses informations sur les paysages (topographie de plateau, grandes cultures céréalières, buttes boisées...) et les ambiances (lumières changeantes, horizon lointain) propres au territoire.

1 Notre groupe de travail était composé de 3 étudiants-architectes à Nantes, mais venant d’horizons urbains différents : Xianglin, originaire de Pékin, Klara, originaire de Prague et moi-même, originaire de Rennes. 15


Récit d’une traversée - 1er Mars 2014

Cergy-Le Haut, on part. La D14 passe sous une nuée de lignes électriques et puis tout d’un coup plus rien, plus de maisons, plus d’immeubles : juste le paysage, vierge. Les vastes champs, tout proches, s’étendent déjà à perte de vue. Au loin, les silhouettes de quelques châteaux d’eau, antennes, rares clochers ou bâtiments agricoles percent l’horizontalité du paysage. Au Nord, des buttes boisées dessinent un horizon vallonné. (...) On ne distingue pas les villages, seules les indications routières révèlent leur présence, plus ou moins lointaine. «D28, 800m, Meulan-Les Mureaux, Sagy, Ableiges, Marines». Les banderoles des évènements à venir, implantées de biais par rapport à la route pour assurer une bonne lisibilité, informent les automobilistes des activités communales : «Brocante à Us le 6 avril», «Bourse de Vigny du jouet ancien, 9 mars». Quelques panneaux publicitaires font la promotion des entreprises implantées localement : « Villapolis, centre d’exposition de la maison individuelle, prochaine sortie», « Le marché de Caroline, vente de produits du terroir, volailles, fromages fermiers, confitures, biscuits, ...» (...) «Parc naturel régional du Vexin Français». C’est bon on y est. Toujours ces grands champs et désormais un château d’eau en ligne de mire. A gauche, de jeunes arbres défilent le long de la 4 voies. La route oscille, on arrive bientôt à Vigny. La vue est dégagée, on roule sur le rebord du plateau et les lignes blanches de la route dessinent une perspective fuyante. On aperçoit encore quelques bois au milieu des champs, puis des arbres alignés qui délimitent certainement une ancienne route. Les maigres arbres plantés le long de la route rythment toujours le passage des autos, tantôt à droite, tantôt à gauche, parfois de part et d’autre. (...) La butte de Cléry. Un clocher, un château d’eau, puis un long virage, la D14 contourne le village, on passe sous un pont. (...)

16

«Mac Donald’s, sortie 19 Magny-en-Vexin à 5 min», «Super


U, Magny-en-Vexin, direction Mantes». Sûr, on arrive bientôt à Magny, à droite « AVENTURLAND» et déjà quelques hangars. La route plonge dans la vallée et l’horizon s’ouvre sur un nouveau paysage, plus chahuté. (...) «Château de Villarceaux, Château d’Ambleville, Château de la Roche Guyon, Château de Vétheuil, prochaine sortie». Les panneaux marrons, comme partout sur les voies rapides françaises, indiquent les lieux culturels et touristiques : le patrimoine est bien par là mais on ne le voit pas. (...) Depuis le début du voyage on nous rappelle tous les trois kilomètres les grandes directions : «Rouen, Beauvais, Gisors», inscrit en gros sur fond vert. En revanche, on ne sait pas exactement où l’on se trouve. Sur quel territoire communal suis-je en ce moment? Je n’en ai aucune idée. En somme, je sais à chaque instant où je vais mais jamais exactement où je suis. (...) Plus loin, la route remonte le vallon et se rétrécit, on passe à 1 voie dans chaque sens. En haut, sur le replat, la route est bordée de grands platanes, témoins de l’ancienne route nationale qui passait ici, exactement au même endroit. La carte indique que c’est aussi là que la voie romaine rejoint la route actuelle : à partir de maintenant c’est tout droit, cap nord-ouest, direction la mer. Les panneaux routiers ont presque disparu, le paysage est de nouveau dégagé, le temps se lève, on a le sentiment d’aller vers l’inconnu, another farwest... (...) «La chapelle-en Vexin», en majuscules, panneau blanc cerné de rouge. Feu vert, on traverse le village à petite allure, on croise la rue de Paris. La route redescend et c’est reparti. Grand panorama, on est haut, d’ici on voit très loin. On gravit tout droit des collines boisées ou labourées puis la trajectoire dévie, un long virage descendant nous amène dans la vallée de l’Epte. (...)

«Département de l’Eure» : on est arrivés, c’est la Normandie. 17


Read up

Cergy le haut 18


6 - Stop motion de la traversĂŠe du Vexin par la D14

St Clair-sur-Epte

19


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7 - Maquettes et générique territoirial 26/03/14 11:03


Non-Lieu VS Patrimoine

Les autoroutes constituent des espaces à part, des infrastructures strictement fonctionnelles, qui nient les territoires qu’elles traversent. La voie rapide est une hétérotopie (du grec topos, « lieu », et hétéro, « autre ») : un « lieu autre » tel que le défini Michel Foucault. De même, le sociologue Marc Augé considère l’autoroute comme un Non-Lieu. En ce sens, la D14 est un non-lieu qui traverse le Vexin. “Les autoroutes en France ont été bien dessinées et elles révèlent des paysages parfois presque aériens, très différents de ceux que peut apercevoir le voyageur qui emprunte les routes nationales ou départementales . On est passé avec elles du film intimiste aux grands horizons des westerns. Mais ce sont les textes disséminés sur le parcours qui disent le paysage et en explicite les secrètes beautés (...) Le paysage prend ses distances, et ses détails architecturaux ou naturels sont l’occasion d’un texte, parfois agrémenté d’un dessin schématique lorsqu’il apparait que le voyageur de passage n’est en réalité pas vraiment en situation et se trouve dès lors condamné à tirer du plaisir de la seule connaissance de sa proximité. Le parcours autoroutier est donc doublement remarquable : il évite, par nécessité fonctionnelle, tous les hauts lieux dont ils nous rapproche ; mais il les commente.” 2 Il existe un contraste fort entre cette 4 voies et le territoire «patrimonialisé»3 qu’elle traverse. Le Vexin concentre en effet un un grand nombres de monuments historiques (Églises, châteaux), et de sites naturels protégés (zone natura 2000, zones humides, buttes boisées, coteaux) ainsi que tout un «patrimoine ordinaire» constitué par l’habitat vexinois ancien des cœurs de village. Peu visible depuis la voie rapide, ce patrimoine caché vient en contrepoint du non-lieu générique de la D14. Dès lors qu’on sort de cette route, on peut découvrir des paysages totalement différents : des ruisseaux et des châteaux dans les vallées, des villages sur les coteaux avec leurs maisons en pierres, des fermes anciennes et leur pigeonnier. 2 AUGE Marc, Non-lieux, Introduction à une anthropologie de la surmodernité Paris, Seuil , 1992, p 122-123 3 Le classement au titre de PNR représente pour moi une certaine forme de patrimonialisation du territoire 21


8 - Plateau central du Vexin, vue sur le collège et les châteaux d’eau du Bord’Haut depuis la chaussée Jules César

22 9 - Vue sur Vigny, son château d’eau et l’alignement de jeunes arbres le long de la D14


Châteaux d’eau Châteaux et ensembles patrimoniaux majeurs D14

10 - Tours-repère et patrimoine caché

A quelques dizaines de minutes de Paris, le contraste est saisissant, on se sent en pleine campagne. Il existe donc un double contraste : celui du passage brutal entre un paysage éminemment urbain (Cergy) et un paysage rural (les champs) et celui, au sein même du PNR, du passage d’un paysage de plateau agricole (visible depuis la D14) à celui des villages, églises et châteaux dissimulés dans les vallées. Seules les constructions «techniques» ou «génériques» (châteaux d’eau, lignes électriques, bâtiments agricoles, ZA) peuvent servir de repère à l’usager qui emprunte la D14.

11 - Extrait du Film-générique : les indications routières comme révélateurs du territoire proche 23


Parcs naturels régionaux (PNR) PNR actuels PNR en projet Grands axes routiers Autoroutes Autres 4 voies

12 - Les PNR d’Ile de France et leurs grandes routes de traverses

Bassins d’emplois actuels

Bassins d’emplois projetés

13 - Le Vexin, un territoire intermédiaire entre plusieurs macro bassins d’emploi 24


B - PROBLÉMATIQUE ET ENJEUX Les singularités du Vexin Français Le PNR dans le Grand Paris

Les PNR d’Île de France occupent une place importante pour le territoire du Grand Paris. A dominante dite «naturelle» ou plutôt «rurale», ces territoires peuvent être considérés comme des espaces de réserve, poumons verts d’une métropole capitale de 10 millions d’habitants. Traversés par de grands axes routiers permettant de desservir les territoires de province, les PNR ne sont pas non plus des parcs fermés dénués d’activités humaines. Au contraire, leurs positions proches des centres économiques de l’agglomération parisienne et leur accessibilité facile par la route (parfois également par le fer), leur confère une attractivité économique et résidentielle indéniable. Ils sont donc sujet à une pression foncière considérable. Le PNR du Vexin Français se situe entre deux bassins d’emplois importants : l’agglomération parisienne évidemment, dont Cergy est la polarité la plus proche voisine du Vexin, et l’agglomération de Rouen, à 80 km au Nord. Cette situation géographique intermédiaire dans laquelle se trouve le PNR du Vexin Français est porteuse d’un potentiel économique aujourd’hui peu exploité. L’enjeu ici est de rendre possible le développement économique du territoire tout en protégeant ses patrimoines paysagers (sols agricoles et sites naturels) et architecturaux (monuments, villages). Il s’agit donc d’arriver à maîtriser l’urbanisation tout en permettant l’installation d’entreprises sur le territoire du Vexin.

25


14- Magny-en-Vexin, vue sur la ZA de la Demi-lune

26 15- Vue sur la ZA de la Croix Jacquebot Ă Vigny, depuis la D14


Les Zones d’Activités Économiques, des structures porteuses d’emploi local

Le PNR du Vexin français : 100 communes 100 000 habitants 71 000 hectares 3000 entreprises 22 000 emplois 4

«Chaque jour, près de 29 000 actifs du Vexin vont travailler à l’extérieur, alors que seulement 11 000 actifs extérieurs viennent y occuper un emploi. Seuls 9 000 actifs du Vexin y travaillent !»5 Là est une des principales problématiques du PNR. En effet, si le Vexin est un territoire de résidence convoité, il n’en ai pas moins un territoire «dortoir». Certes, l’acte même d’habiter ou de séjourner (touristes) en Vexin produit une plus-value pour le territoire, ce que Laurent Davezies appelle l’économie résidentielle. Mais elle ne peut pas suffire à elle seule à l’équilibre économique d’un territoire et surtout à la création d’un bassin de vie 6 de proximité. C’est à dire un territoire proche qui combine bassin d’emploi, bassin de résidence, et bassin de «loisirs». En somme, un territoire mixte, dynamique et moins dépendant de l’agglomération parisienne. On l’a vu, le PNR du Vexin Français peut être qualifié de bassin résidence. C’est aussi déjà un bassin de loisirs «de nature», ayant une attractivité touristique certaine, et un potentiel bassin de services. En revanche, le taux d’emploi sur place est faible car capté par les pôles de Cergy-Pontoise et de la vallée de la Seine. Dans la zone d’emploi de Cergy (cf fig.15), 85% des actifs peuvent potentiellement vivre à proximité de leur lieu de travail7. C’est à dire que l’équilibre offre d’emploi/offre de logement est 4 Répartis principalement dans le secteur des services, du commerce, de la construction et de l’agriculture. 5 LEROY Pascale, L’économie résidentielle en Ile de France, L’exemple du Parc Naturel régional du Vexin Français, IAURIF, mai 2005, p 31. 6 Expression utilisée par Christian Devillers, architecte urbaniste, et reprise comme fil rouge pour le projet “Le Grand Paris des Habitants” par l’équipe des Urbaniste Associés (C.Devillers, A. Bourdin, R. Spizzichino, J. M. Roux), AIGP, 2013. 3 Chiffres Insee 2011 27


28


16 - Les communes Vexinoises ayant une ZAE sur leur territoire concentrent les activitĂŠs ĂŠconomiques locales 29


30 17 - Jonction D14 / A15 à hauteur de Cergy, à l’heure de pointe...


presque atteint. Au regard de la limite de la zone d’emploi de Cergy (définie par l’Insee), qui englobe l’agglomération de Cergy et une grande partie du PNR, on peut supposer qu’une grande partie des Vexinois, s’il ne vont pas jusqu’à Paris, vont chaque jour travailler dans l’agglomération de Cergy. Par ailleurs, en étudiant la localisation des ZAE8 sur le territoire du Vexin (cf fig.15), on constate que les communes sur lesquelles elles sont implantées sont aussi celles qui concentrent les taux d’emploi locaux les plus élevés. En considérant ce constat comme un potentiel levier pour la création d’emplois locaux, l’enjeu est donc par ce moyen d’arriver à faire du PNR un bassin d’emploi intermédiaire, qui permette à davantage de Vexinois de pouvoir travailler à proximité directe de chez eux. La captivité de la voiture individuelle

«Dans la journée, il faut seulement un quart d’heure pour aller à Cergy mais aux heures de pointe, c’est plus d’une heure!» Claire, 35 ans, habitante de Vigny On comprend dès lors qu’à la problématique de l’emploi s’ajoute celle de la mobilité... En effet, ici la plupart des déplacements s’effectuent en voiture, indispensable dans ce territoire majoritairement rural où les cadences des transports en commun sont réduites faute de passagers. Seul la ligne de transilien J (qui passe à Us) , permet de relier efficacement Paris au PNR. Malgré les bouchons, la solution de déplacement privilégiée reste encore la voiture individuelle. 8 «Par « parcs et zones d’activités économiques », on désignera les regroupements d’activités économiques qui, suivant leur spécificité réelle ou supposée, sont communément appelés zone industrielle, zone artisanale, zone commerciale, zone tertiaire, parc d’activités, parc technologique, etc.» BARILLEAU Alain, Parcs et zones d’activités économiques. Des défis à relever pour la métropole parisienne, 16 propositions de la CCI pour un nouveau modèle, CCI de Paris, 2010, p 7 31


Autoroutes Chaussée Jules César PNR du Vexin Français

18 - La chaussée Jules César, depuis 2000 ans un axe de transport vers la mer

32


La D14, une voie historique majeure

Depuis l’Antiquité, Paris (Lutecia) et Rouen (Rotomagus) sont reliées par des voies qui, dans leur traversée du Val-d’Oise, franchissent l’Oise à Pontoise et courent dans le Vexin français jusqu’à Saint-Clair-sur-Epte. L’une porte le nom d’un célèbre dictateur romain : la Chaussée Jules César. Bien que sa vocation principale soit la circulation rapide des armées romaines, elle n’en était pas moins un axe stratégique de transport de marchandises entre la capitale et la mer. Sur le plateau du Vexin français, elle desservait plusieurs villages et hameaux, entre autres Gouzangrez, Le Thillay, Arthieul, Étrez, Saint-Gervais et La Chapelle-en-Vexin. Cette voie était l’axe de développement de l’habitat antique. La largeur de la bande de circulation était en moyenne de 6 mètres, aujourd’hui elle n’en fait plus que 2. Au Moyen-Age, l’axe de circulation s’est déplacé sur le tracé de l’ancienne N14 et le développement des villages s’est concentré dans les vallées, proche de la force hydraulique. Parallèlement à l’axe antique, on construit donc un axe de transport majeur pour accéder à Rouen puis à la mer. Route impériale de seconde classe sous Napoléon 1er, l’actuelle D14, alors Route 15, garde une grande importance pour rejoindre la Manche. C’est une des premières routes nationales, en étoile autour de la capitale. Aujourd’hui, on pourrait croire que la construction parallèle de l’A13 dans la vallée de la Seine a fortement désengorgé la D14 mais on constate (cf annexe 1 Trafic moyen journalier annuel en Val d’Oise et en Yvelines, p 90) que la fréquentation des 2 voies rapides est quasiment équivalente à l’approche de Paris. L’enjeu est ici de conforter l’importance historique et la valeur d’axe économique de la D14 en renforçant son efficacité de desserte du territoire tout en diminuant les effets néfastes d’une circulation trop dense.

33


19 - La D14 dans le réseau routier national de l’antiquité à l’époque contemporaine

1er siècle ap. JC : La chaussée Jules César, une voie romaine majeure

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1811 : La route 15 , une route impériale de seconde classe reliant Paris au Havre


1999 : La D14 dans le réseau routier et autoroutier français

Aujourd’hui, la D14 (sur le territoire du PNR) c’est : 32 Km 20 min (en voiture) 50 min (en bus - ligne 95-04) 2*2 voies entre Cergy et Magny soit 21m de large. 35 862 véhicules par jour dont 9 à 12% de poids lourds. 1

950 arbres replantés en alignement (2007) 1 (Chiffres : Département du Val d’Oise, 2013). En comparaison, le trafic des poids lourds représente en moyenne 8% du trafic global en France (source DRIEA) 35


20 - Grandes cultures et skyline ĂŠquestre : une image de Western amĂŠricain

36


Un paysage ouvert, une agriculture de grandes cultures

Les terres agricoles constituent 70% du territoire du Vexin. 80% des cultures sont des grandes cultures céréalières destinées à l’export. 9 Le plateau agricole du Vexin est constitué d’une roche mère principalement calcaire recouvert d’une couche dite de «limon sain épais» particulièrement fertile. Alors que la terre semble être depuis toujours une ressource capitale du territoire, on constate aujourd’hui qu’elle n’est plus utilisée que pour la grande culture céréalière.

Pourcentage de destination des surfaces agricoles du PNR: Céréales - 58,1 % Oléo-protéagineux -15,1 % Bettraves - 10,1% Légumes frais- 0,2% Vergers - 0,3% Fleurs - 0 10

«En 2010, le parc du Vexin comptait 350 exploitations agricoles, dont 36 en polyculture (de grande surface, en moyenne123 hectares par exploitation) et une trentaine en maraîchage et arboriculture.(...) Les pratiques agricoles sont encore en majorité conventionnelles. En effet, les rotations courtes, la forte mécanisation et la forte productivité à l’hectare, l’utilisation importante des engrais et des entrants et produits phytosanitaires sont le trait dominant du Vexin.»11 On constate également que la plupart des exploitations sont en filière longue, c’est à dire que les cultures ne sont ni transformées ni consommées sur place mais sont immédiatement exportées. Les produits de l’agriculture Vexinoise, qui construit pourtant le paysage, ne profitent donc pas aux habitants du territoire. L’agriculture semble 9 Site internet du PNR du Vexin Français www.pnr-vexin-francais.fr 10 DE BIASI Laure & STEPHAN Jean-Marie, Atlas rural d’ile de France, IAURIF& DRIAF, Paris, 2004, p120. 11 CEVO 95, L’agriculture en Val d’Oise, 2011, p 74. 37


21 - Carte postale ancienne de Vigny. L’élevage est aujourd’hui délaissé au profit de la culture des céréales, plus rentable 38


davantage dépendre des quotas de la PAC que des besoins locaux, malgré une diversification en marche (fabrication de bière à partir de l’orge Vexinois, volailles du Vexin), «la filière élevage connaît de grande difficultés même si 36 élevages sont présents sur le territoire.» Les bois du Vexin, perchés sur les buttes ou sur les coteaux ont une valeur paysagère importante qui ponctue les grands espaces ouverts. Ils représentent également un potentiel de sylviculture locale, encore peu exploitée. L’absence de diversité des plantes cultivées, ajoutée à l’utilisation massive des pesticides depuis la seconde guerre mondiale entraîne un appauvrissement des terres du PNR. En considérant la terre comme un bien commun, il parait indispensable d’agir pour régénérer et protéger ce patrimoine naturel. L’enjeu est d’expérimenter une nouvelle forme d’agriculture capable de convaincre de son intérêt écologique et économique.

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22 - Photo de maquette - Vue de Vigny Strip en direction de Rouen

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Partie II - Projets in progress

A- D14 : LA ROUTE DES FILIÈRES PRODUCTIVES POUR FAIRE PATRIMOINE EN VEXIN Le projet territorial

1 - Strip et Ville linéaire : Des concepts théoriques porteurs du projet territorial Le Strip: une référence américaine

Définition/ traduction : strip n (stripe, band) route : bande nf «Le Las Vegas Strip (ou simplement le Strip, littéralement la « bande ») est une portion de 6,7 km de la partie Sud du « Las Vegas Boulevard », situé en partie à Las Vegas, dans l’État du Nevada aux États-Unis. Nombre des plus grands hôtels, casinos et centres de villégiature du monde sont situés sur le Strip.» Source : Wikipedia Le terme populaire de strip traduit en fait la concentration des activités commerciales le long du Las Vegas boulevard, formant une bande urbanisée autour d’une large voie routière, au beau milieu du désert du Nevada. Considéré comme un des archétypes du capitalisme et de l’urbanisme irrationnel et sans limite, voire du mauvais goût architectural, le Las Vegas Strip a pourtant intéressé les architectes Robert Venturi et Denise Scott Brown qui publient dans les années 1970 un ouvrage qui prône les biens fondés d’un tel développement urbain et architectural. De fait, ils désignent le strip comme «L’archétype de la rue commerçante, le phénomène qu’elle constitue, pris dans la forme la plus pure et la plus intense , c’est la 41


23- Le strip de Las Vegas, vue de voiture, 1968 Š VSBA

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route 91 qui traverse Las Vegas»1 A travers leur analyse de cette situation urbaine de fait (elle n’a pas été pensée par des urbanistes mais est née de nécessités économiques pures), ils font le parallèle entre le symbolisme grossier des hangars surmontés d’enseignes publicitaires et des «canards» (hangars ayant pris la forme de leur fonction, par exemple le burger house en forme de burger géant), et l’ornementation des bâtiments anciens, alors rejeté par l’architecture moderne et le style international. Ils attribuent ainsi au strip et à ses architectures une forte valeur symbolique, qu’ils considèrent comme une qualité disparue de l’architecture contemporaine. Le Centre-route, une transposition européenne

«Le concept de centre-route (Macelle Demorgon, 1975) (...) associe le centre, lieu de vie et support de la vie quotidienne, et la route, lieu de passage. Le centre-route peut-être vu comme l’aboutissement d’un long processus d’extension des villes et des agglomérations, l’héritier de la rue commerçante du faubourg, du village-rue ou du village-route. Une version française du strip américain.(...) Généralement érodés par une circulation lourde et incessante à laquelle pendant des années on a tout sacrfié (...) Il s’agit le plus vite possible de requalifier la surface , c’est à dire la répartition entre chaussée et trottoir, l’éclairage, les plantations et le mobilier urbains de milliers de kilomètres de voies, afin d’accueillir des transports collectifs, bus ou tramways en site propre, pour engager une revalorisation de l’image des quartiers traversés et une amélioration des activités riveraines.»2 En transposant l’idée du strip sur le territoire européen, Phillippe Pannerai met en avant que ces territoires urbanisés de fait, nécessitent d’être réhabilités pour retrouver une certaine urbanité. En utilisant le terme de centre-route, il souligne le fait que ces espaces sont bel et bien des lieux de vie, de centralité (et non pas des Non-lieu, cf p 19). C’est cette idée de centre-route, comme catalyseur d’activités, qui a alimenté le développement du projet et justifié sa nomination «Strip».

9 Venturi et Scott Brown, Learning from Las Vegas, 1977 2 PANERAI Philippe, Paris Métropole : formes et échelles du Grand-Paris, Paris, Ed. de La Villette , 2008, p 163-165 43


24 - Coupe de la ville linÊaire Madrilène, Soria y Mata, 1894

25 - Valley Section, Patrick Geddes, 1915

26 - Valley Section, Alison et Peter Smithson, 1974 44


Seine Métropole : la ville linéaire appliquée au territoire du Grand Paris

La ville linéaire est une forme de ville théorisée et en partie réalisée autour de Madrid par Soria y Mata au début du XXe siècle. Ce projet de ville, organisé autour d’une voie périphérique autour de Madrid, échappe aux représentations traditionnelles de la ville avec un centre et sa périphérie. L’idée est de relier les villages existants par des portions de villes linéaires. Les voies de liaison entre les villes existantes sont ainsi urbanisées de part et d’autre. Ce système urbain est très fonctionnel puisque directement relié au réseau de transport3 afin d’éviter l’accroissement de la périphérie Madrilène et pour permettre de garder de larges espaces libres. Cette conception d’aménagement engendre une alternance maîtrisée entre espaces urbains et espaces naturels sur une même portion de territoire. L’un des intérêts de ce système est d’équilibrer les interdépendances ville/campagne en juxtaposant les deux milieux (plus de périphérie entre les deux). Le territoire combine ainsi toutes les fonctions nécessaires à la ville et plus généralement à l’établissement humain. «La ville linéaire est imaginée comme un outil de colonisation et de repeuplement des territoires abandonnés ou sous utilisés»4 Dans la coupe le long de la vallée (fig 25), dessinée en 1915 par Geddes, chercheur biologiste écossais, figure les rapports de production des campagnes (et de leur «producteurs» : miner, woodman, hunter, shepherd, peasant, gardener, fisher) avec la ville qui «absorbe» toutes les ressources. Réinterprétée et idéalisée par les Smithson en 1974, cette coupe de la vallée, symbole du territoire fertile, se voit colonisée de façon discontinue par différents types de villes, de communautés, en relation directe avec la vallée et ses ressources. Ces propositions «d’urbanité territoriale» véhiculent l’idée de «ville-région» ou de «ville dans le paysage»5. 3 Sur la voie centrale de la ville linéaire, Soria y Mata prévoyait l’installation d’un tramway rapide fonctionnant pour le transport de personnes en journée et pour le transport de marchandises la nuit. 4 VIGANO Paola, Les territoires de l’urbanisme, le projet comme producteur de connaissance, Métispresses, Lausanne, 2014, p55. 5 Termes utilisés par Paola VIGANO. 45


27 - Plan d’une portion de ville linéaire entre deux «point cities», Soria y Mata

28 - Seine Métropole, équipe Antoine Grumbach & Associés, projet de Lgv et d’autoroute sur le tracé de la D14.

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Ce sont ces concepts qui ont orienté la proposition «SeineMétropole» de l’équipe d’Antoine Grumbach lors de la consultation du Grand Paris en 2008. Ainsi, il prend la Seine comme colonne vertébrale structurante d’une métropole linéaire allant de Paris au Havre. En choisissant cet élément naturel, évidant à l’échelle du territoire, comme fil rouge, il donne une cohérence géographique au développement urbain. Tout comme les Smithson, il laisse des espaces libres entre les différentes centralités urbaines. L’architecteurbaniste explique que : «Cette ville territoire combine deux modèles : - Celui de la cité linéaire qui se déploie le long du fleuve, structurée par des coupures vertes et par des infrastructures de transports, à renouveler; - Celui de l’agglomération polycentrique, rayonnant à partir de centralités multiples, à conforter. Ce double modèle permet à la fois de dépasser le schéma radioconcentrique dont souffre la région parisienne et de repenser les relations entre ville et campagne. Il prend appui sur les qualités de l’urbanisation discontinue à la française, qui a encore préservé des forêts et de vastes espaces ouverts.” 6 Pour limiter en épaisseur le développement de cette métropole linéaire, il s’appuie sur les infrastructures existantes. Au Sud, l’autoroute A13 assure la desserte routière de la métropole et au nord, il installe une ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV OUEST) le long de la D14. Cette route, dans l’hypothèse de Grumbach où la Seine est l’axe central de la métropole, constitue donc (avec l’A13) un axe de rive structurant reliant Paris au Havre, en passant par le PNR du Vexin français. Ces concepts et exemples de développement métropolitains m’ont servi de référence tout au long du développement du projet. En s’appuyant sur la géographie, les infrastructures déjà existantes sur le territoire du Vexin, et les enjeux énoncés en première partie de ce mémoire, la démarche a été de réinterpréter ces modèles pour développer un projet qui s’inscrive dans ce courant de pensée urbaine. 6 GRUMBACH Antoine & Associés, Seine Métropole : Paris Rouen Le Havre, Paris, Archibooks , 2009, 191 p.

47


48


29 - Redessin et comparaison des coupes diagrammatiques de référence et leur réinterprétation sur le territoire Vexinois

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30 - La route des filières productives : position des Strip par rapport aux villages adjacents 50


2 - Faire patrimoine en Vexin : Concentrer le développement des activités le long de la D14 pour protéger le territoire. Urbanisation linéaire : 6 strip pour le PNR Les strip : un bassin d’emploi de proximité complémentaire des activités des villages vexinois.

L’idée principale du projet donc de dessiner de nouvelles zones d’activités, créatrices d’emploi locaux, le long de la D14. L’objectif est de créer des lieux de travail attractifs et facilement accessibles, d’échelle intermédiaire, c’est à dire à mi-chemin entre les activités micro-locales des villages et les grandes zones tertiaires, commerciales ou industrielles habituellement situées à l’entrée des grandes agglomérations. L’objectif est que la route devienne un lieu où l’on habite7, une polarité urbaine, et non plus seulement une infrastructure. L’idée de recréer des «strip» qui s’inspireraient de Las Vegas peut paraître paradoxal : symbole du système marchant sans limites, du non-urbanisme, du mauvais goût architectural (voire du pastiche), du gaspillage des ressources naturelles, etc... Tout ce qui va à l’encontre du dogmatique «développement durable» que l’on s’efforce de mettre en œuvre un peu partout et dans tous les domaines. Mais il s’agit là d’affirmer que le Parc Naturel du Vexin Français n’est pas un écrin de nature à mettre «sous cloche», il doit être aussi un lieu de vie, d’activités, de travail, de commerce, de loisirs : soit, un lieu urbain. Néanmoins, la «nature» (ou plutôt ici la campagne : les bois et les champs) ne doit pas pâtir du développement de ces activités urbaines, et garder toute sa place en tant que ressource à la fois naturelle et paysagère mais aussi productrice de richesses (denrées agricoles, bois de construction, de chauffage, etc). Concentrer le développement d’activités le long de la D14, axe existant déjà très fréquenté, permet à la fois de limiter le mitage des nouvelles installations sur la campagne tout en permettant le développement de l’emploi et de l’économie locale sur le territoire même du Vexin. On peut facilement imaginer que ces opportunités d’installations d’entreprises, à une heure de Paris, engendrent la 7 Par “habiter”, on n’ entend pas ici l’unique fonction de résidence mais plutôt le fait d’investir les abords de la route par des filières productives et toutes les activités annexes nécessaires et urbainement profitables. (se restaurer, se détendre, se déplacer, se cultiver...)

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31 - Urbanistation linĂŠaire : les 6 strip, une condition pour protĂŠger le PNR

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création de nombreux emplois. De fait, l’encombrement de la D14 aux heures de pointes, dû en grande partie à la concentration des emplois à Cergy et Paris, pourrait diminuer, voire s’équilibrer dans l’autre sens (qui sait...). Cette hypothèse de retournement de situation ne serait pas seulement profitable pour l’atmosphère ambiant (moins de bouchons, moins de pollution...) mais surtout pour la qualité de vie des actifs Vexinois, souvent condamnés à effectuer de longs et pénibles trajets en voiture pour rejoindre leur lieu de travail. «Ce territoire offre de réelles opportunités d’implantation et de nombreux atouts : qualité du cadre de vie et de l’environnement, image et notoriété d’un Parc naturel régional. (...) La proximité des principaux pôles économiques du Val d’Oise et des Yvelines et plus largement de l’ensemble de l’Ile-de-France, sont autant d’atouts qui retiennent l’attention de nombreux chefs d’entreprises à la recherche d’un site de qualité.»8 La filière de valorisation des déchets : un domaine porteur pour l’écologie du PNR

La commune de Vigny, sur laquelle va se développer le projet urbain et architectural, accueille le SMIRTOM du Vexin (Syndicat mixte intercommunal de ramassage et de tri des ordures ménagères), installé aux abords de la D14. Cette société ne gère que le ramassage et le tri des ordures ménagères. Les produits recyclables sont ensuite exportés dans les centres de revalorisation Franciliens, tous situés à l’extérieur du PNR. De plus, l’agriculture et le bâtiment (deux secteurs bien développés sur le territoire du PNR) sont les plus gros producteurs de déchets en France. Là aussi, ils sont exportés à l’extérieur du Vexin pour être revalorisés. L’idée est de profiter du développement des strip pour relocaliser la filière de valorisation de ces déchets, dans le but d’y trouver une plus-value écologique (compost à partir des déchets agricoles, chauffage urbain à partir de l’incinération des déchets non recyclables) et économique (filière de métaux et plastiques recyclés à mettre en relation avec les usines automobiles de la Vallée de la Seine.) Il ne s’agit pas là de créer des zones d’activités hyperspécialisées mais plutôt de donner une «couleur», un thème dominant aux activités des strip 8

Où s’implanter en Val d’Oise, étude du Cevoo 95

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32 - Les nouvelles lignes de transports projetées par l’AIGP

33 - Voie réservée aux transports en commun aux heures de pointe, un exemple chinois

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Le bus rapide sur la D14 et l’extension du réseau de mobilités douces : un scénario compétitif face à la voiture individuelle

La mise en place d’un bus à haut niveau de service (BHNS) circulant sur une voie lui étant réservée aux heures de pointe permettra de diminuer la circulation et surtout un accès facile et rapide aux nouvelles zones d’activités situées à la proximité directe de ses arrêts. Ce bus dit «en site propre» ne quittera jamais pas la voie rapide ce qui lui permet, à la manière d’un tramway ou d’un métro, d’assurer des cadences régulières et rapprochées. «Il faut 40-50 min en bus pour aller à Cergy, mais en voiture c’est plus rapide» Youssef, 25 ans, récemment installé à Magny-en-Vexin, rencontré dans le bus 95-04 le 03/04/2014.

Alors qu’il faut presque une heure en prenant la ligne 95-04 à des jeunes résidents à Magny souhaitant aller au cinéma à Cergy Le Haut, on peut facilement faire l’hypothèse qu’il ne faudra plus que 20 minutes (à peu près le même temps qu’en voiture) pour rejoindre CergyLe Haut par la nouvelle ligne BHNS. L’enjeu de la mise en place de ce transport collectif efficace n’est donc pas seulement environnemental et fonctionnel mais aussi social : il permettra aux personnes n’ayant pas les moyens de se déplacer en voiture (jeunes et personnes âgées notamment) d’accéder rapidement aux services et loisirs urbains (dans le sens St Clair sur Epte - Cergy le Haut) mais également aux citadins et touristes d’accéder au cœur du Parc du Vexin, à la manière du Baladobus9 déjà en service depuis plusieurs années. En complément de ce transport collectif, un réseau de voitures et vélos électriques en location (courte ou longue durée), associés à des bornes de recharge installées sur le territoire du Vexin10 viendra compléter l’offre de mobilités alternatives. L’accessibilité piétonne aux strip sera assurée par la prolongation du réseaux de chemins déjà bien développé sur le plateau et dans les vallées vexinoises. 9 Le Baladobus est un service mis en place depuis 10 ans par le PNR et la société Timbus tous les dimanches de mai à septembre. Deux lignes (Cergy_Magny-en-Vexin et Pontoise_Villarceaux) permettent de favoriser l’accessibilité aux sites touristiques du Vexin français. 10 Cette stratégie d’installation des infrastructures nécessaires à la mobilité électrique s’est élaborée en collaboration avec tout le groupe de travail, et particulièrement le groupe de Meulan-les Mureaux, situé tout près de l’usine renault de Flin, qui dévelloppe ces technologies. 55


Londres

St Jacques de Compostelle

Paris

Usine automobile

Location vélos Bornes de recharge véhicules électriques Arrêts de bus Ligne BHNS sur la D14 Véloroutes existantes Réseau de chemins

34 - Mobilités en projet : un bus rapide sur la D14, un réseau de voitures électriques et une maille de mobilités douces renforcées

35- Centuriations romaines près de Valence (France), un exemple ancestral de gestion urbaine de l’agriculture 56


Une frange d’expérimentation agricole La nouvelle spatialité du paysage : une épaisseur historique et des intérêts écologiques

En parallèle du développement des strip, et face au constat d’une agriculture intensive ultra dépendante, le projet est d’expérimenter une nouvelle manière de cultiver la terre le long de la D14. Bien que la plupart des exploitations du Vexin soit conventionnelles, quelques unes expérimentent de nouvelles pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement. C’est le cas la Bergerie de Villarceaux. Dans les années 90, c’est une grande exploitation de 400Ha, presque exclusivement céréalière, dopée au engrais azotés et aux traitements phyto-sanitaires, avec des parcelles de très grande taille. La réponse des agronomes de la Bergerie a alors consisté à diversifier les cultures, à réintroduire l’élevage (animaux et prairies) et l’arbre (agro-foresterie, haies) ainsi qu’ à effectuer des rotation de l’affectation des champs (changement prairies/cultures tous les 4 ans.). L’objectif principal était « d’essayer de faire système au sein de l’exploitation en accordant une place centrale à l’aménagement. On pense que notre modèle industriel actuel, reposant en grande partie sur la chimie, était porteur d’un projet spatial de très grandes surfaces. Aujourd’hui on ne peut pas se contenter de plaquer des pratiques alternatives mais il va aussi falloir reconcevoir spatialement l’organisation de notre manière de produire»11 La frange d’expérimentation agro-écologique de la D14 s’inspire de ces idées pour proposer une nouvelle forme d’agriculture sur le territoire du Vexin. Ainsi, des haies basses sont plantées sur les limites parcellaires actuelles12 . Ces haies ont des intérêts écologiques considérables : Elles servent de brise vent (protègent les cultures, permettent un meilleur rendement agricole),

11 Baptiste Sanson, ingénieur agronome au Centre d’écodéveloppement de la Bergerie de Villarceaux, lors du forum INNOV’ECO, 29 mars 2012, cité de l’architecture et du patrimoine, Paris 12 En effet, l’objectif n’est pas de recréer un bocage très serré comme on peut voire en Normandie (Il n’a jamais existé sur le plateau du Vexin) mais de former un bocage d’échelle industrielle, qui souligne les tracés existants des chemins, des routes, des reliefs. 57


35- Schéma de l’écologie du projet agricole, interdépendance avec le programme de Vigny Strip

36 - Terres labourées et boisement à l’horizon : un potentiel d’agroécologie

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d’habitat aux insectes dits «auxiliaires» qui s’attaquent aux ennemis des cultures (plus besoin de pesticides) ; elles engendrent une diminution du ruissellement (moins d’érosion et plus d’infiltration de l’eau dans la terre, c’est à dire moins de besoin d’irrigation artificielle), et elle sont une réserve de bois (pour le chauffage voire à terme pour la construction). La plantation de ces haies va modifier la perception du paysage ouvert du plateau agricole actuel. Mais ce changement de «forme agricole», a une épaisseur historique ancrée dans le territoire. Traversé par la chaussée Jules César et éminemment fertile, on peut supposer que le plateau du Vexin était déjà cultivé à l’antiquité. L’idée est donc de s’inspirer des centuriations romaines, système agricole de découpage des terres propre à une colonie romaine, répartis en centuries. Le projet agro-écologique développe ainsi une certaine complémentarité entre ville et agriculture. Cette référence historique évoque en effet un système agricole «urbain» qui vient en contrepoint des politiques actuelles d’ «agriculture urbaine» qui consiste plutôt à rapatrier des parcelles cultivables en milieu urbain. Ici c’est le contraire, il s’agit d’amener une certaine urbanité dans la campagne, de ne pas la considérer comme un écrin sacré mais comme une ressource en perpétuel mouvement, que l’homme a façonné et dont le paysage s’est trouvé modifié. Le paysage rural est l’expression d’une construction culturelle. L’expérimentation de cette nouvelle forme d’agriculture se limite à une frange du plateau allant de la Chaussée Jules César à la rupture de pente au sud de la D14. Cet aménagement linéaire, qui traverse et découpe arbitrairement plusieurs exploitations est assumé. En effet, c’est bien ce système qui permet à cette utopie agricole d’être réalisable car il permet d’impliquer tous les agriculteurs vers une transition de leurs pratiques sans pour autant forcer des changements brutaux sur toute leur exploitation. De plus, «Une des forces de l’agriculture du parc réside dans le fait que les agriculteurs sont dynamiques et que des liens de partenariat se sont noués entre les différents acteurs (parc, professions agricoles, structures régionales). La présence d’agriculteurs moteurs pour développer des pratiques innovantes et des ateliers diversifiés a été constaté ces dernières années»13 10

CEVO 95, L’agriculture en Val d’Oise, 2011, p 74.

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37- Coupe et plan de principe d’aménagement spatial de la frange d’expérimentation agricole 60


38- La haie de taillis, une ressource pour le Bois RamĂŠal FragmentĂŠ (BRF) rapidement renouvelable

61


39 - La frange d’expérimentation agricole dans le PNR : un nouveau paysage productif le long de la D14

40 - Alignements de platanes centenaires à la jonction de la D14 avec la chaussée Jules César

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La régénération des terres : une expérience d’agro-réhabilitation au service de l’économie locale

«Comme le disait Lavoisier : “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.” Une agriculture ne peut être pérenne que si elle restitue aux sols ce qu’elle leur a pris.»14 L’utopie patrimoine agricole ne serait-elle pas celle de retrouver le lien direct avec le territoire - la terre, nourricière, productrice - comme patrimoine du Vexin. Un patrimoine aujourd’hui malmené qui ne bénéficie pas, contrairement au patrimoine architectural, de la protection «monument historique». Mais cette absence de protection est une chance car cela veut dire que l’on a le pouvoir d’agir, on peut tenter de transformer, de «guérir» ce patrimoine. De lui redonner vie. C’est le travail développé par les Bourguignon, couple de pédologues (spécialistes de la biologie des sols), qui prônent un certains nombres de techniques pour redonner vie au sol, le rendre naturellement fertile et vivant. Une de ces techniques est l’utilisation de bois raméal fragmenté (BRF, mélange de divers bois broyés) et de compost pour apporter les bactéries nécessaires à la fabrication biologique de l’azote et de la potasse15 dans les sols. L’idée est donc de programmer une Fabrique de compost et de BRF capable produire cet engrais naturel et de régénérer les terres de la frange agricole expérimentale de la D14. Pour ce faire, le projet porte une attention particulière aux arbres, considérés à la fois comme des éléments patrimoniaux participant à la qualité paysagère (cf ci-contre des alignements centenaires) mais aussi comme une ressource de bois ayant plusieurs utilisations possibles : BRF, chauffage, construction. Ainsi, on impulse le développement d’une filière de sylviculture en installant une pépinière dont les arbres pourront venir densifier les boisements existants, reboiser les coteaux et permettre la plantations des haies.

14 BOURGUIGNON Claude, BOURGUIGNON Lydia, Le sol, la terre et les champs pour retrouver une agriculture saine. Sang de la Terre, Paris, 2009, p135 15 Ce sont les deux composants principaux des intrants chimiques utilisés aujourd’hui. 63


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42 - Plan Masse toponymique

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Les Glaises

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Le château


B - VIGNY STRIP - VIGNY VILLAGE Le projet communal

Vigny : un village dortoir au coeur du Vexin

«Ici c’est un peu dortoir, même la zone d’activité elle n’emploie pas beaucoup de gens de la commune», Rémy, 82 ans, résident depuis toujours à Vigny Vigny est une commune centrale au Vexin comptant 1 081 habitants. Elle est composée de deux noyaux anciens : le village de Vigny et son château, situés dans la Vallée de l’Aubette, et le Bord’haut de Vigny, hameau linéaire implanté le long de l’ancienne RN14, sur le rebord du plateau. Plusieurs activités industrielles et artisanales ont profité de la bonne accessibilité de la commune par la D14 pour s’y implanter. Une usine d’aliments pour animaux (NUTRECO INC), qui s’était installée de part et d’autre de la voie rapide dans les années 60, employait environ 150 personnes jusqu’à la fin des années 90, résidant pour la plupart dans la commune. Aujourd’hui, les anciens locaux de l’usine sont désaffectés et le corps principal, qui s’élevait à 35 m de haut sur la rive Nord de la D14, a été démoli en février dernier. Le village de Vigny est également riche en patrimoine architectural. L’habitat groupé traditionnel en pierre calcaire du Vexin est très présent dans le cœur du village. Le château et son parc sont classés monuments historiques. Après avoir été pendant longtemps la propriété d’un maire à la longévité exceptionnelle (54 ans de mandat), et le théatre de nombreux tournages (Les tontons flingueurs, la 7e compagnie, ...), le château de Vigny est aujourd’hui à vendre depuis plusieurs mois. «Y’a tellement de châteaux dans la région, ils (le PNR) n’ont pas les sous pour tous les entretenir. Ici le chateau est en vente, mais en attendant il tombe en ruine!»

Jean, 60 ans, tailleur de pierres, au café de la Poste, Vigny, Mars 2014

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47- Schéma des implantations bâties : 2 typologies architecturales

Architecture dans la continuité de la route (Architecture/Infrastructure) Architecture fragmentée implantée perpendiculaire à la route Franchissements

48- Schéma des circulations : dédoublements et franchissements et de la D14

D14 : 4 voies Desserte voitures et camions Voie apaisée Voie piétons/vélos

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Vigny Strip : Habiter l’infrastructure et déployer la ZA

La construction du projet s’est concentrée sur Vigny Strip. Deux grands principes d’aménagement urbains ont été appliqués pour agrandir les zones d’activotés existantes : - La construction d’une architecture/infrastructure, tendue en fuseaux le long de la route et directement accessible depuis les arrêts de bus du BHNS mis en place sur la D14. - Le déploiement d’une architecture plus fragmentée, implantée perpendiculairement à la route et desservie par des contre-allées parallèles à la route. Franchissement et contre-allées : un système de circulation fonctionnel et praticable à pied.

Entre le village et le Bord d’Haut, la D14 est une barrière presque infranchissable. Seuls deux passages sous la route permettent de traverser mais sont impropores à la circulation piétonne. Pourtant, les relations entre les deux noyaux villageois sont nombreuses, notamment depuis l’installation du collège Roland Vasseur, livré en 2005, au Bord’Haut de Vigny. Il accueille 450 élèves venant de la commune et des villages alentours (Théméricourt, Avernes, Le Perchay, Ableiges et Gadancourt principalement). Le projet propose de conserver le premier passage souterrain (le plus large) à hauteur de la route d’Us mais de changer ensuite complètement la configartion de la route pour permettre de construire un franchissement qui enjambe la D14. Ainsi, par un large pont prolongé par des chemins on peut rejoindre aisément le Strip au village et le Bord’haut au Strip. Des contres-allées permettent de désservir les activtés (livraisons, camions...) tout en faisant office de déviation pour éviter coeur du village du Bord’haut. L’ abaissement de la position de la route en tranchée permet aussi de dégager la vue en abattant le mur anit-bruit. Situé sur le rebord du plateau, on peut alors jouir d’une magnifique ouverture sur le paysage.

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43 - Coupes schématiques : construire la D14 Mur anti-bruit

Avant

Vue paysage

20 m

44 - Vue vers le Sud depuis Vigny Strip

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Après


45 - Traverser la D14

Abaissement de la route

Franchissement 20 m

46 - Passage souterrain entre Vigny et le Bord’Haut

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Bâtiments existants majeurs: 1 - Château de Vigny 2 - Châteaux d’eau 3 - Centre de tri des déchets SMIRTOM 4 - Ancienne usine Nutreco 5 - Collège Roland Vasseur 6 - Ancienne usine Nutreco et siège actuel de la Communauté de Communes du Vexin Centre 7 - Zone d’activités de la Croix Jaquebot 51 - Maquette du projet communal - 1/2500 e 72

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Les trois projets dessinés à l’échelle architecturale : 1 - La plateforme de l’éco-construction 2 - La Fabrique de compost et la pépinière du Vexin 3 - L’esplanade des routiers et la tour des activités

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49 - Sortie du Bord’Haut de Vigny, ancienne route nationale 14

74 50 - Vigny Village, sortie d’école


Vigny strip : Une diversité programmatique pour une ZA urbaine

Le secteur que nous avons développé à une échelle plus précise se situe autour du franchissement construit sur la D14. Surmonté d’une large esplanade qui s’ouvre sur le paysage, il articule la route, désormais pratiquée par le BHNS, l’accès au Bord’haut et particulièrement au collège, et la descente au village de Vigny. Le centre de tri des déchets est agrandi et diversifié (récupération des matériaux de construction, revente directe au consommateur par l’intermédiare de la «Brocante de la construction») et associé à une Plateforme de l’Éco-construction16 installée en rive Nord, côté Bord’Haut, et regroupant un centre de recherche, des ateliers de fabrication, des espaces de stockage...) En contrebas, le long de la route, on implante une filière industrielle de production de compost destiné à régénérer les terres de la frange expérimentale d’agro-écologie de la D14, associé à une pépinière. La fabrique du compost et la pépinière du Vexin17 abrite également un laboratoire de recherche et un musée sur l’agriculture durable. On peut également y louer des vélos permettant de visiter le site et de comprendre le processus de fabrication du compost tout en se baladant dans la pépinière. On y trouve également un restaurant, en porte à faut sur l’esplanade. L’installation de ces deux filières innovantes sur le strip de Vigny vient conforter l’attractivité économique de la ZA existante, tout en créant une dynamique urbaine (place publique ouverte sur le centre d’éco-construction, par exemple) et paysagère (chemin pédagogique sur le toit de la Fabrique et dans la pépinière). Le troisième projet vient en articulation et en complémentarité des deux précédents projets. Il propose des services et des équipements profitables aux usagers de la ZA (travailleurs, collégiens, voyageurs en transit,...) : restaurants, supérette-drive, parking, centre de maintenance automobile, salle de sport, médiathèque, auditorium. Ainsi que des espaces dédiés spécifiquement aux entreprises : pépinière, salles de réunion, espaces de co-working et de télétravail. Cette diversité programmatique confère une dynamique urbaine au Strip, qui devient un lieu de vie. 16 17

Projet de Klara Kohutova Projet de Xianglin Kong

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Patrimoine communal à valoriser

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76 52- Coupe transversale du projet communal - De l’Aubette au Bord’Haut

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53 - Vigny Strip : une construction dans le temps

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Le strip dans le temps Etape 1 : Mise en place du TCSP - Arrêt Vigny Château :

- Construction d’un parking relais multimodal (400 places) avec des bornes de recharge pour véhicules électriques, une location de vélos et de véhicules électriques. - Installation de la pépinière au sud du strip destinée à produire les arbres constitutifs des haies du bocage industriel et de la densification des boisements calcicoles. - Tour d’observation Etape 2 : Réinvestissement des halles industrielles :

Sud Strip : - Extension et diversification des activités du centre de tri des ordures ménagères (Smirtom) dans les locaux de l’usine Nutreco : - Tri des déchets du secteur du BTP (bétons, plâtres, métaux, briques, pierres...) et de l’agriculture (déchets plastiques et organiques). - Vente directe au consommateur des matériaux de récupération avec l’ouverture d’une «Brocante de la construction» en bout de chaîne, à la suite du dépôt et du tri de matériaux anciens issus de la déconstruction/rénovation du bâti vexinois. Nord Strip : - Réinvestissement des halles Nutreco pour le stockage et le réemploi de matériaux et meubles de récupération dans le cadre d’expériences d’écoconstruction. Etape 3: Franchissement - Arrêt Vigny Château d’eau:

- Construction de la route en tranchée et de la place intermodale au dessus de la route, du parking relais (auto électriques/vélos/ camions) associé à une salle de conférence et des services aux entreprises (salles de réunion, espaces de co-working, télétravail), des restaurants, une épicerie-drive et une salle de sport. - Installation de la Fabrique de compost et d’un musée du compostage. - Construction du pôle éco-contruction : ateliers, bureaux, espaces de formation, espace de vente-brocante et conseil en écoconstruction et réhabilitation, associé à une crèche. Etape 4: Extention de la ZA dans le fuseau Ouest du Strip.

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54 - Maquette d’étude - 1/1000e - Mai 2014


C - L’ESPLANADE DES ROUTIERS ET LA TOUR DES ACTIVITÉS Le projet architectural

Un centre-route

L’idée principale développée dans ce projet est de créer un centre-route urbain, c’est à dire un espace d’activités et d’échanges, un lieu de vie sur la D14. Outre sa vocation fonctionnelle, l’esplanade qui enjambe la route est un lieu de rencontre métropolitain. C’est à dire que l’on peut y croiser des personnes d’horizons très différents (collégiens, habitants du coin, camionneurs et routiers, touristes, artisans, employés, chefs d’entreprise, agriculteurs, franciliens en transit ou en week-end, ...) venant d’ici et d’ailleurs. C’est l’ambiance conviviale des anciennes haltes routières avec leurs resto-route et leur station essence, proche des villages, qui est ici recherché, sans pour autant nier la dimension infrastructurelle lourde de la 4 voies, qui vient comme contrepoint contemporain.

55 - Référence : la tour-observatoire de Geddes - une manière d’appréhender le territoire 81


56 - Maquette du projet communal - 1/2500e Les tours du château et les tours du Strip

57 - Maquette conceptuelle d’analyse de Vigny - Mars 2014

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Un repère territorial

Le choix de la verticalité de l’architecture n’est pas anodin. Symbole de modernité et de prospérité, la tour, même si elle est souvent critiquée, est synonyme d’une certaine réussite économique que le Vexin est en droit de proclamer. Mais dans ce cas précis, la tour a un rôle plus évident de landmark dans le paysage. À la manière des châteaux d’eau qui ponctuent l’horizon Vexinois, la tour des activités est un point de repère territorial. Visible de partout sur le plateau car construite sur la ligne de crête, cette tour pourrait être assimilée à un phare guidant les randonneurs perdus dans la campagne du PNR. D’en haut de cette tour, la vue offerte est aussi un nouveau point de vue sur les paysages du Vexin et leurs patrimoines cachés dans les vallées. L’enjeu est donc pédagogique : faire découvrir le patrimoine Vexinois en considérant, comme Geddes et l’outlook Tower d’Édimbourg, la tour comme un “ temple de la vision “ qui doit, à travers l’expérience visuelle, former les yeux à un nouveau regard sur le monde.

Un bâtiment-paysage

Le bâtiment s’implante sur la rive sud de la D14, en se glissant le long de la route. La structure en béton, massive et dont les trames suivent la géométrie de la route, se retourne pour franchir la 4 voies et former l’esplanade. L’architecture dessinée là fait référence à un ouvrage routier purement technique. Surmontée par une toiture végétalisée qui se plie, cette (infra)structure routière habitée accompagne la courbe de la route. Les pans de toiture sont en continuité avec le sol et se décollent progressivement comme si les strates de calcaire du rebord du plateau s’étaient brusquement soulevées.

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1 - La plateforme de l’éco-construction 2 - La Fabrique de compost et la pépinière du Vexin 3 - L’esplanade des routiers et la tour des activités 58 - Vigny Strip : Axonométrie programmatique 84


59 - Référence d’ambiance - Relais des Routiers

Le projet du Seattle Olympic Park de Weiss et Manfredi, m’ a servi de référence dans la conception de l’esplanade. En effet, ce qui m’a intéressée ici sont les rapports étroits qu’entretient l’infrastructure, avec l’architecture qui vient s’y glisser (un pavillon d’exposition) et le dessin du parc paysager sur le toit. L’ensemble crée un paysage qui met en relation directe la ville avec le port et la mer.

60 - Référence : un bâtiment-paysage / un bâtiment-franchissement Seattle Olympic Park - Weiss/Manfredi- 2007

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Read up


61 - Stop motion - Vigny Strip vue depuis la D14

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88 62 - Paysage de la vallée de l’Aubette


Annexes

Médiagraphie Livres :

_ AUGE Marc, Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité Paris, Seuil , 1992, 150 p. _ BOURGUIGNON Claude, BOURGUIGNON Lydia, Le sol, la terre et les champs pour retrouver une agriculture saine, Sang de la Terre, Paris, 2009, 223p. _ GRUMBACH Antoine & Associés, Seine Métropole : Paris Rouen Le Havre, Paris, Archibooks , 2009, 191 p. - LYNCH Kevin, APPLEYARD Donald, MYER John R., The view from the road, USA, MIT Press, 1966, 63p. _PANERAI Philippe, Paris Métropole : formes et échelles du Grand-Paris, Paris, Ed. de La Villette , 2008, 246 p. _ROULLARD Dominique, Imaginaires d’infrastructure, Paris, L’Harmattan , 2009, 202 p. _ VENTURI Robert, SCOTT BROWN Denise, IZENOUR Steven, L’enseignement de Las Vegas : ou le symbolisme oublié de la forme architecturale, Bruxelles, Mardaga , 1977, 190 p. _ VIGANO Paola, Les territoires de l’urbanisme, le projet comme producteur de connaissance, Métispresses, Lausanne, 2014, 293 p. 89


_ WELTER Volker M., Biopolis, Patrick Geddes and the city of life, The MIT Press, Cambridge, 2002, 355p. Articles & publications :

_ BEYER Antoine, La numérotation des routes françaises. Le sens de la nomenclature dans une perspective géographique, In : Flux, 2004/1 n° 55, p. 17-29. _ BERGER, Matthieu. Habiter le flux. Route rapide et expérience du proche, In : Bendiks, S. &Degros, A. (eds, N4: Asphalte et bâtiments, Bruxelles, 2007, A16 éditions. _ BOULEAU Mireille, La circulation routière en Île-de-France en 2010, IAU, Mars 2013, 106p. _ CEVO 95, L’agriculture en Val d’Oise, 2011, p 74. _DE BIASI Laure & STEPHAN Jean-Marie, Atlas rural d’ile de France, IAURIF& DRIAF, Paris, 2004, 195p. _ LEFEBVRE Henri, Utopie expérimentale : pour un nouvel urbanisme, In: Revue française de sociologie, 1961, 2-3, pp. 191-198. _ LEROY Pascale, L’économie résidentielle en Ile de France, L’exemple du Parc Naturel régional du Vexin Français, IAURIF, mai 2005, 39p. Films :

_ MARCHAIS Dominique, Le Temps des grâces, 2010, documentaire, 2h30min. Mémoires universitaires :

_ JAQUET GARNIER Paul, Traversée d’une ligne continue en territoire inconnu, MES Ecole nationale supérieure d’architecture de Nantes, Directeur d’études Marie-Paule Halgand, Nantes, 2013, 146 p. 90


Colloques :

_ COLLOQUE DE LANCEMENT, «Le Vexin Français : Quelle place pour une «ruralité vivante» dans le Grand Paris?» 28 février 2014, Maison du Parc du Vexin français, Théméricourt. _ «UTOPIADES 2014», Utopie Patrimoine Programmation urbaine et projets métropolitains en Vexin français, 28 mars 2014, Maison du Parc du Vexin français, Théméricourt. CHARRE Alain, L’utopie de l’utopie ou Le patrimoine comme utopie inversée. PARENT Jean-François, Utopies Villes Campagnes. QUEYSANNE Bruno, S’envoyer en l’air. LE CORRE Bruno,Le périurbain, espace d’innovation pour les mobilités. BROILLIARD Alice, Occuper les lieux - inventer le Patrimoine. BONNAUD Xavier, « Biomimétisme », ou bien Comment s’inspirer de la nature pour imaginer le devenir d’un parc… naturel ? AUDEBAUD Bruno, La Station Permanente d’Observation du Territoire Une réhabilitation du tetradon sur un toit de l’Ile de Nantes. PINON Laurent, La Station Métropolitaine des Sens Une nouvelle manière de penser et de servir la quotidienneté. Sites internet :

_ http://www.iau-idf.fr _ http://www.ateliergrandparis.fr/ _ http://www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr _ http://www.bergerie-villarceaux.org/ _ http://www.inra.fr _ http://lesbusduvexin.fr _ http://www.vigny.fr/ _ http://www.valdoise.fr _ http://www.ceevo95.fr/ _ http://www.pnr-vexin-francais.fr/

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Documents graphiques complĂŠmentaires

1 - Trafic moyen journalier annuel en Val d’Oise et en Yvelines 92


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2 - RĂŠpertoire des ĂŠchangeurs et franchissements de la D14 sur le territoire du PNR. 13

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LIGNE D14

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3 - Cartographie commune du projet d’Utopies métropolitaines pour le PNR du Vexin Français - Cristina Tibaldi

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4 - Cartographie commune du Transect et des 4 projets - Cristina Tibaldi

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Remerciements Je tiens tout d’abord à remercier Klara Kohutova et Xianglin Kong, mes coéquipiers de travail, pour leur motivation sans faille et leur nombreuses idées. Nos débats ont été déterminants dans l’élaboration de ce travail. Je remercie également Pascal Amphoux, Valérie Helman, Amélie Nicolas et Petra Marguc pour leur accompagnement tout au long du semestre. Merci à Dominique pour la relecture assidue de ce rapport ainsi qu’à tout ceux qui m’ont soutenu et conseillé durant le semestre et tout au long des études .

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