Clemence M
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Mode . Culture . Lifestyle
06/18
S'ĂŠlever
#0 36 18 higher ailleurs
S
Edito / 'élever
C
'était un lundi. Un de ces lundis électriques, où la machine s'accélère et s'emballe, où nos nerfs pressentent l'orage, où l'idole tarde à affronter les nuages. Ce lundi-là, la musique a fait taire une pluie tenace. Comme si là-haut, on bénissait Daho. Comme si le ciel aussi était fan. Ce lundi-là, j'ai brûlé mes yeux sur les premières lumières de Fourvière. Mes cheveux ruisselants et ma peau glacée n'ont pas eu raison de ma ferveur. J'étais venue pour ça. Pour glisser entre éden et terre, au son de sa voix. Pour prendre ma dose d'Etienne, en plein air, encore une fois. Ce lundi-là, comme à chaque fois, je n'ai cessé de regarder le ciel. J'ai toujours aimé cette sensation. Planer au dessus de Lyon. Admirer les étoiles qui se confondent. Voir une foule s'élever sous la nuit qui tombe... S'élever. Au sens propre, comme au figuré. C'est le fil rouge que j'ai chosi pour ce troisième numéro. A coups de TGV, je suis montée à Paris. J'ai gravi des marches sacrées, celles de la Sainte-Chapelle et celles de la Madeleine, parce que Saint-Louis, parce que Johnny. J'ai bravé le grand capitalisme et la haute bourgeoisie (ouh la la). Je suis allée au-delà de l'au-delà, et me suis éprise d'un groupe né après 1970. Je suis sortie de chez moi, et me suis prise pour John Prestance en jouant les presque top models du samedi. Bref, une fois n'est pas coutume, j'ai visé plus haut, juste au dessus de la lune...
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Som
pas si som
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le m•board
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l'objet
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le groupe
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mmaire
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le look
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la photo
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la visite
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Le M•Board Sur la chaussée d'antan De Madeleine à Sèvres Fouler un gris omniprésent Traquer l'or froid d'un passé en fièvre
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plus d inspiration sur mon compte Pinterest
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Les B.O. H et M
L
es gens du marketing sont du genre machiavélique. Dans leurs bureaux à moquette, ils échaffaudent des stratégies très très subtiles pour te faire acheter toujours plus de produits. Leurs ruses sont habiles. A base de "créons une foultitude de catégories de produits, pour que Jean-Kévin n'ait d'autre choix que celui de ne pas choisir" (oui, ça turbine sévère, un gens du marketing). Perdue dans la multitude, la catégorie "boucles d'oreilles", que tu trouves certainement très pertinente, est pourtant hautement discriminante. Alors, pour lutter contre cette magouille à peine visible du grand capitalisme anti-gens qui n'ont pas les oreilles percées, j'ai décidé de dévaliser régulièrement les rayons des H&M (enseigne de prestige, tavu) pour m'acheter des paires de broches, n'en déplaise à Bernard Arnault et Vincent Bolloré. .7
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#revoltedesoreillespaspercees
L'Impératrice
I
l y a ces idoles dont on voudrait tout savoir, tout connaître. Ces princes de l'humanité, qu'on adore aduler pour s'échapper de la réalité, avant d'y revenir, presque esseulée. Et puis il y a L'Impératrice. Un groupe qui brouille les pistes. Le genre d'artistes qu'on écoute en boucle sans même se demander si des humains sont à l'origine de leur musique. Il faut dire que L'Impératrice y met du sien, avec ses six membres au lieu d'un. Sa voix déconcerte. Comme celle d'une enfant qui voudrait se vieillir. Ou comme celle d'une femme qui voudrait rajeunir. On s'interroge sur une possible bidouille, mais on finit par s'en contrefoutre, car pour une fois, la bidouille a du charme. L'Impératrice n'ayant que quelques années d'existence, on fait rapidement le tour du propriétaire, et l'on change chaque semaine de chanson préférée. Peut-être la preuve qu'on tient quelque chose, Hervé... Même si les sons se ressemblent, même si le clavier est omniprésent, on arrive très vite à la conclusion suivante : ces genslà sont brillants (avec des paillettes dedans). Oui, L'Impératrice est douée. Douée parce que moderne et cultivée. Parce qu'elle nous fait penser à Christophe, à Bach, et à Jean-Michel Jarre. Parce que ses influences (Cerrone, Bibi Flash, Sacha Distel...) suffisent à prouver la coolitude de ce qu'elle crée. Et puis un jour, parce qu'on commence à trouver ça vraiment très très bien - tellement très très bien qu'on décide d'y consacrer deux pages dans son webzine - on s'intéresse de plus près au phénomène. On ne creuse pas trop le sujet, de peur d'être déçu par on ne sait quoi. Mais on tombe sur un clip, une succession d'images qui accompagnent la musique (pour ceux qui auraient un peu de mal avec les concepts contemporains). En l'occurrence, on découvre le clip de "Paris", chanson qu'on avait un peu mise de côté en raison de sa trop grande popularité (nous, on aime la confidentialité des faces B). Alors on s'émerveille, c'est vrai, devant cette esthétique soignée, cette fille qui bouge dans la fumée, ce sens du détail, qui nous ferait presque oublier les longues minutes de néant diffusées chaque jour sur CStar...
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C est com Qu Mais Ja
Crédit photo : YouTube
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Le Groupe
‘‘ mme une Fille u ,on embrasse , qu on ne voit amais de face ’’
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L C'est l'histoire d'une broderie anglaise et d'un jaune umpérial. Un duo très prisé, plus difficile à trouver qu'il n'y paraît, et que nous baptiserons donc, selon notre logique sans faille, "le duo infernal". Pour l'immortaliser, il lui fallait un samedi ensoleillé, une confluence empreinte de modernité, mais aussi et surtout, un photographe qui s'entende particulièrement bien avec la notion de contraste. Le résultat est sur cette doublepage, pas dans Vogue, et je trouve ça presque dommage...
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Le Look blouse / H&M pantalon / Zara b.o. / Le Chapeau Magique montre / Swatch mules / Sarenza
CrĂŠdit photos : Florent Rodeschini
@Rodesch_
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Le Clic Presque toujours belle. Trop souvent hautaine. Complexe et sans complexe. Maniérée, à la manière des boiseries autour des cheminées. Démasquée par nos yeux déclassés. Blessante mais invincible. Indécente mais prévisible. La Bourgeoisie.
la bourgeoisie / Collection #4 Ecorcé Vif
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chĂŠ
tirage disponible sur ma boutique Etsy
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La Visite I
sainte chapelle
l y a cette île, entre la Seine et la Seine. L'île des sentences, étatiques ou ecclésiastiques. Celle où l'on vient recevoir ou confesser sa peine. Nichée au 8 boulevard du Palais, entre le symbolique Quai de l'Horloge et l'iconique Quai des Orfèvres, la Sainte-Chapelle donne un avant-goût du Ciel. L'escalier par lequel on y accède a des allures d'existence, de vie sinueuse, dangereuse, mais chargée d'espérance. La dernière marche, celle à laquelle on ne s'attend pas, laisse sans voix. Frappé par une lumière, si particulière, qui transperce ces vitraux sans fin, vient mourir sur de vulgaires touristes en mal de selfies, puis ressuscite sur un carrelage écaillé mais sublime. Comme la réponse à toutes les questions, la Sainte-Chapelle bouleverse, dès le premier jugement...
plus de pho sur Instagr
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otos a venir ram
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Clemence M www.clemence-m.fr
Š Clemence M / Juin 2018