portfolio architecture clemence snyman

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PORTFOLIO ARCHITECTURE RECHERCHE URBANISME PAYSAGE

CLEMENCE SNYMAN Ecole supérieure nationale d’architecture de Paris-Belleville


CLÉMENCE SNYMAN ARCHITECTE DE

EXPÉRIENCES EN CONCEPTION 09.2017 01.2018

stage chez Atelier PNG

07.2015

stage chez Sitbon Architecte

Paris, Ile de France Paris, Ile de France

assistante pour International Basic Design

02.2013

Grenoble, Rhône Alpes

stage chez R2K Architecte

02.2011

Grenoble, Rhône Alpes

stage chez Atelier Plexus Architecte

02.2009

Grenoble, Rhône Alpes

EXPÉRIENCES EN RÉALISATION graphisme, scénographie, montage de l’exposition “Architecture des dérèglements”

11.2016

Paris, École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville

chantier bois sur le camp de réfugiés de la Linière

07.2016

Grande-Synthe, Nord

chantiers avec l’artisan carreleur Patrice Pierantoni

08.2015

Salernes, Var

worshop Bellastock “Play mobile”

04.2015

Tremblay-en-France, Île-de-France

FORMATION 2015-2018

diplome d’état d’architecte (DEA), félicitations du jury mémoire mention recherche, félicitations du jury École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville

2012-2015

grade de licence, diplôme d’étude en Architecture

École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville 2012

baccalauréat scientifique option Science et Vie de la Terre, mention Bien Lycée Les Eaux Claires, Grenoble, Rhône Alpes


clemence.snyman@wanadoo.fr 0674365582 15 rue d’hautpoul 75019 Paris permis B 04.05.1994 Grenoble

EXPÉRIENCES PARALLÈLES depuis 02.2017

responsable du pôle culturel de l’association RESOME ENSAPB Paris, Ile de France

04.2017

organisation et montage du cycle de conférences «Exils et Migrations, Accueillir en France»

Paris, École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville 02 - 04 2017

serveuse au Café Ruc, maison Costes Paris, Ile de France

2015 - 2016

mannequin pour Studio KLRP Paris, Ile de France

2013 - 2015

hotesse pour Florence Doré Paris, Ile de France

11.2012

vendeuse chez Zara Paris, Ile de France

2009 - 2012

mannequin pour Glady’s Models Grenoble, Rhône Alpes

2008 - 2011

initiatrice en tennis club

Tennis Club de Seyssinet, Grenoble, Rhône Alpes

LOGICIELS

LANGUES

INTÉRÊTS

AutoCAD Photoshop Rhinocéros Indesign Illustrator Sketshup

Français

peinture à l’huile et dessin

Afrikaans

photographie

langue maternelle langue maternelle

Anglais courant

www.clemence.snyman.jimdo.com www.landsandlands.jimdo.com

musique

flûte traversière niveau cycle 2 et guitare

sport

tennis en compétition (5/6), boxe anglaise


SOMMAIRE RÉSIDUS - FRACTURES ET DÉCENTRALISATION

6

Intercommunalités du Trièves (38) et de Paris-Saclay (91)

RESSOURCES - UNE ECONOMIE BOIS LOCALE

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Montigny-le-Bretonneux ( 78)

REGIONALISME

- TECHNIQUES CONSTRUCTIVES

ET MODES D’HABITER

34

Indonesie

ACCUEILLIR - ÉQUIPER LA ROUTE MIGRATOIRE

40

Calais (62)

FRAGMENT URBAIN - CONTRUIRE AVEC LE TEMPS LONG

50

A.Siza à Evora, Portugal

RÉHABILITER - PATRIMOINE ORDINAIRE DE L’HABITAT COLLECTIF

58

Montreuil ( 93)

CO-PROPRIETÉ - HABITER EN ZAC

68

Paris (75)

DOUBLE HAUTEUR - PENSER LOGEMENT EN COUPE

78

Paris (75)

MÉTHODE

88


PROCÉDURES ET GOUVERNANCES D’OU VIENNENT NOS PAYSAGES HABITÉS ? RESEAUX D ACTEURS ALTERNATIFS

LA MATIÈRE PEUT ON ENCORE PARLER DE TECHNIQUES CONSTRUTIVES LOCALE ? RESONNER À L’ECHELLE DU DÉTAIL

HABITER QUELLE PLACE POUR LA MÉMOIRE DU SITE DANS NOS MODES DE PRODUCTIONS CONTEMPORAINS ? L’UTOPIE SOCIALE PEUT ELLE ENCORE EXISTER DANS LE LOGEMENT COLLECTIF ? COMMENT CONSTRUIRE AVEC LE TEMPS LONG DE L’URBAIN ?


Architecture Portfolio

RÉSIDUS FRACTURES ET (DÉ)CENTRALISATIONS

1

Quel lien établir entre une loi et le dessin de l’espace à l’échelle locale ? Quels sont les mécanismes actuels de fabrication du territoire et sur quoi reposent-t-ils ? D’où viennent nos paysages habités ?

RÉSIDUS - FRACTURES ET (DÉ)CENTRALISATIONS

INTERCOMMUNALITÉ DU TRIÈVES (38) ET DE PARIS-SACLAY (91)

Ce travail se penche sur les répercussions de la Loi Notre, dernière réforme de la gouvernance territoriale, promulguée en 2015. Dans la continuité du processus de décentralisation enclenché dans les années 80, elle donne un rôle majeur aux intercommunalités, où territoires ruraux et urbains sont amenés à travailler ensemble. Quels changements sont ainsi engendrés dans la gouvernance territoriale ? La politique jacobine laisse elle place à un nouveau modèle ? Dans quelle mesure? Le principe de subsidiarité amené par la décentralisation est il un réponse aux multiples contingences locales ? Comment l’intercommunalité- figure de proue de la décentralisation- peut elle apporter des réponses aux fractures territoriales issues des politiques jacobines ? Studio de PFE encadré par Armand Nouvet et Cyril Ros. Binôme avec Vanille Guichard. Projet réalisé en février - juin 2018.

Sur chacun des territoires matyres, des objets incarnant les effets délétères des grandes politiques d’aménagement ont été repérés. Dans ce nouvel équilibre gouvernemental et pour chacun de ces territoires, comment l’intercommunalité peut elle se saisir de ces objets résiduels ? A elle les moyens de tisser un réseau d’acteurs capable et spécifique aux contingences locales ? Peut elle réellement incarner une alternative aux procédure sd’aménagement traditionnelles ?

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0.5

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A T t E

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L B H A T t E

B

B C L E

EXISTANT

L BA H t B

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L B H A T t E

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L L L B L B B H H B H A A H A T A T T t t T t E E t E E

L B H A LTL BtB LHLH BAE BA HTHT AtAt TETE tt EE L B H L A B T H t A E T t E B C LL L L BE B H B H A H A A T T t T t E t E E

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E LL EE Communes de la CCT

(Communauté de ComB mune du Trièves) C Ligne L B de Chemin de Fer E C Grenoble-Gap L Tunnel et Viaduc E Gare désafectée Principaux producteurs locaux B B B Bois B C B Industrie C B C C B L C Carrière L C L L C E L E L E Laiterie E L E E E Eaux Thermales M Minoterie M C Service de proximité B existants

L C B B L C H E L PROJET A E T t Base logistique de Fret E

t BJ L Ht

Zones boisées Zones B urbaines C agricoles Zones L Courbes topograBEB phiques (30m) CC BBL LeCLC Drac E

L B H A T t L E B H A T t E

Nouvelle gare Gare désafectée réinvestie Gare en activité, apport de services mutualisés B de proximité Services B

E

C B L Vente C produits B L de L C B B L L E C locaux B L B H E L C B L B H E A B Dépot C L de paniers Bio H E A L T H B A E T B L du Tourisme t A Office T C t H E E T Départ t de sentiers L E A t E E T E touristiques t B E Permanence d’aide à B L C l’emploi L C B L B Habitat L H E H E A A Activité T T t t E E Ligne de rabattement

7


Architecture Portfolio

p.7 Carte des acteurs de la production locale et des services de proximité existant ainsi de la reconversion des différents objets résiduels de l’activité ferroviaire sur le territoire du Trièves. La ligne Grenoble Gap comme dorsale du developpement territorial du Trièves p.8 Etat des lieux de l’activité des différentes stations de la ligne Grenoble-Gap

L’INTERCOMMUNALITÉ DU TRIÈVES (38) L’intercommunalité du Trièves périphérique à la métropole Grenoble-Alpes, est représentative des territoires ruraux et montagnards victimes de la périurbanisation. Alors que 40% de ses actifs partent chaque jour travailler en dehors de son périmètre, comment la gouvernance locale peut elle endiguer le phénomène de décrochage économique de ses territoires les plus reculés ? Comment imaginer un développement territorial local alors que les directives du ScoT sectionnent petit à petit les maigres réserves foncières constructible - mesures quand bien même légitimes contre l’émiettage des terres agricoles et l’étalement urbain - ?

p.9 Photographies de différentes gares désafectées Grenoble

Pont de Claix Jarrie Vif Vizilles

Saint Martin de la Cluze

Monestier de Clermont Roissard Saint Michel les Portes

Gares en service Gares désafectées Anciennes maisons de garde-barrières Ligne Grenoble-Gap

8

Clelles Le Percy Monestier du Percy Saint Maurice en Trièves

Lalley Col de Luz la Croix Haute

RÉSIDUS - FRACTURES ET (DÉ)CENTRALISATIONS


2018

RÉSIDUS - FRACTURES ET (DÉ)CENTRALISATIONS

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Architecture Portfolio

1

1. Producteur Trièvois

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2. Logisticien

p.10.11 Plan élévation de la proposition urbaine et architecturale pour la gare de Clelles

10

3. Professionnel libéral

3

4 5

4. Citoyen

6

5. Touriste

6. Cheminot

Cependant, il existe sur ce territoire une infrastructure qui pendant plus de 100 ans, fut le support d’une réelle économie locale : La ligne de chemin de Fer Grenoble-Gap. Constituant le bras nord-est de l’Etoile de Veynes 1, cette voie ferrée subit aujourd’hui les effets délétères de la décentralisation en faveur d’une compétitivité européenne.

RÉSIDUS - FRACTURES ET (DÉ)CENTRALISATIONS



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p. 8 Coupe transversale du batiment quai réabilité 1. Les quatres tronçons de cette constellation desservent - par 480 km de voies ferrés et en gravissant environ 1000 mètres de dénivelé - les villes de Grenoble, Gap, Briançon, Valence et Marseille. Ces lignes ont toutes été construites entre 1878 et 1894, de manière non électrifiée et à voie unique. 2. Auvergne-Rhône-Alpes, celles-ci représentent 1336 km. 3. Contrat d’Axe entre l’Etat, la Métropole, la Région, la SNCF, le Département, l’Intercommunalité et une SCOP ( structure de projet pour la mise en réseaux des acteurs de l’économie locale notamment agricole ).

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En effet, l’avènement du TGV dans les années 70 et la régionalisation de la SNCF (1997) ont mis fin à l’économie locale autour du fret, faisant ainsi de cette petite ligne capillaire, un exemple caractéristique de la politique de désinvestissement financier de l’état pour le réseau secondaire ferroviaire 2. Il existe ainsi sur ce territoire quelques artefacts de cette conjoncture économique passée : tunnels, ponts viaduc, maisons de gardes barrières, buffets de ravitaillements... Tous aujourdh’ui font partie intégrante de l’identité paysagère du Trièves. Ce projet propose donc de prendre appui sur ces objets délétères des politiques d’aménagements centralisés afin de construire une alternative non polarisées à l’aménagement du territoire Trièvois. Ainsi, par un Contrat d’Axe 3, la reconquête de ce transport public par l’intercommunalité conjuge sur une multiplicité des services et de flux répondant chacun à des nécessités plus ou moins locales : une économie de fret, de tourisme et de services de proximité. Sur l’actuel site de la gare de Clelles, on peut donc imaginer une mutualisation de ces services et de ces flux en implantant une base logistique de fret et une maison de pays. Le bâtiment quai artéfact est réutilisé, étiré et réinterprété pour accueillir et accompagner en son architecture une perméabilité des usages et une covisibilité entre les différents acteurs locaux.

RÉSIDUS - FRACTURES ET (DÉ)CENTRALISATIONS


2018

Batiment quai existant, artefact d’une économie ferroviaire révolue

RÉSIDUS - FRACTURES ET (DÉ)CENTRALISATIONS

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p.15 Carte de la fragmentation de l’aide à l’emploi sur le territoire de la CPS. Une mutualisation de l’aide à l’emploi, pour un décloisonnement du cluster d’exellence.

INTERCOMMUNALITÉ DE PARIS-SACLAY (91) L’intercommunalité de Paris Salay est tout à fait particulière en le fait qu’elle accueille en son sein une OIN ( Opération d’intéret National ). Ce cluter - supposé créer une Sillicon Valley à la Française et faire remonter la place de l’enseignement supérieur français dans le classement de Shangai - met en réseau l’Université Paris Saclay avec de grandes écoles et labos de recherches parsemés sur le plateau agricole de Saclay. Ce territoire périphérique à la métropole Parisienne fait donc l’expérience d’une décentralisation synonyme de compétitivités européenne et de rayonnement international, où les intérêts et les contingences locales passent souvent en second plan. Ainsi, à de nombreux égards, les fractures locales entres communes sont exacerbées par l’investissement massif et hétérogène étatique. Au sein de cette intercommunalité, dans la Vallée de Cheuvreuse, l’université Paris Sud Campus Vallée ( qui ne se trouve pas sur le Plateau et donc en dehors du périmètre de l’OIN ) est petit à petit désertée par les unités d’enseignement et de recherche, poussées à rejoindre les nouveaux bâtiments du cluster quelques 300 mètres plus haut. Depuis 2010, ce sont ainsi un tiers de ses bâtiments qui se retrouvent sans assignations, alors que ceux ci même avaient étaient construit dans une grande politique de décentralisation universitaire. Sur le coteaux opposé, se trouve la commune des Ulis, héritière de la planification sectorielle et fonctionnaliste des années 70. En effet, alors que l’on construisait dans cette vallée de Chevreuse les bâtiments de recherche nucléaire ( l’université Paris Sud Campus Vallée ), on a planifiée une ville nouvelle de logements sociaux collectifs, aujourd’hui classé quartier prioritaire de la ville.

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A T t E

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EXISTANT Zones boisées Zones BB urbaines CC agricoles Zones LL Courbes topograBEE phiques (30m) C

I

15% 15% (7%) (7%) T 15% 15% (7%) 15% 17% 15% (7%) (7%) 17% (7%) L

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L

I L ML L PE L I MI I C I PE T PE PE ML C C C MI ML ML ML T MI MI MI T T T

15% 15% (7%) 15% (7%) (7%)

Missions locales Insertion à l’emploi Pole emploi Maison intercommunale de l’emploi Tiers lieux Taux de logements sociaux et conformité à la loi SRU I L Bures-sur-Yvette I L L PE I I C PE PE ML C C MI ML ML T MI MI T T

17% 17% 17%

PE I

Communes de la CPS (Communauté d’agglo. deB Paris Saclay) C RER L B BT E C RER L Gares L I Structure d’accompaE PE L gnement à l’emploi C

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I

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PROJET L L I L I PE I C PE PE L L C ML L C L I I I ML MI ML I PE PE T PE MI PE MI C C T C C T ML ML ML ML MI MI MI T T MI T

Site d’intervention : Université Paris-SUd Campus Vallée Requalifications

T

Insertion à l’emploi Commerces Logements sociaux familiaux Logements étudiants I Boutique des sciences

52% 52%

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p.16 Etat des lieux de la délocalisation du campus de l’Université Paris Sud. Domaine de Launay (siteclassé) sur le coteau Domaine de Launay (siteclassé ) dans le périmêtre de l’université Batiments sans réafectations

Dans la vallée, entre le plateau de l’OIN et celui de la ville des Ulis se trouve donc le résidu de ces politiques d’aménagements successives : l’Université Paris Sud. Pourtant centrale et bien desservie, elle semble être l’occasion d’une reconquête par l’acteur intercommunal au profit d’un développement territorial plus équilibré. Un des enjeux prioritaires de l’intercommunalité de Paris Saclay réside dans l’accompagnement à l’emploi. En effet, les structures d’accompagnements à l’emploi sont démultipliées et gérées par plusieurs collectivités territoriales et associations, éparpillées sur le territoire.

Batiments réafectés Batiments à démolir Batiments du plateau de Saclay 0

200m

p.17 Photographie des batiments du campus de l’Université Paris-Sud

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logements familliaux et étudiants

1. Conseiller à l’emploi Atoupli

Guichet unique de l’aide à l’emplois 123456

2. Accueil du guichet unique

p.18.19 Plan élévation de l’intervention sur le site de l’univertité Paris-Sud

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logements familliaux et étudiants

épicerie boutique des solidaire science

3. Encadrant technique

4. Citoyen en insertion

centre d’examun

logements familliaux et étudiants

5. Etudiant

6. Citoyen

Ce projet propose donc d’investir un des bâtiments déserté de l’Université Paris Sud Campus Vallée pour cette filière d’aide à l’emploi afin de prendre parti des différentes ressources impulsées dans le cluster et de les redistribuer sur l’ensemble du territoire.

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Architecture Portfolio

p.20 Coupe transversale de l’ancien batiment de recherche réabilité en centre d’aide à l’emploi

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Le bâtiment du LAL, ancien accélérateur à particules, porte l’histoire de ce centre de recherche au sein même de son architecture. En effet, premier bâtiment industriel monumental construit dans la vallée, il servit de support à de nombreuses extensions de styles et de typologies très variées. Ainsi, l’objectif de ce projet de reconquête réside dans le désenclavement de ce volume capable devenu invisible. Métaphore d’un nécessaire travail de requalification de certains territoires de l’intercommunalité, ce nouveau centre d’aide à l’emploi proche du cluster serait l’occasion d’une diversification des publics ciblés par le pôle d’excellence. Ainsi, les 300m linéaires couverts du bâtiments seraient requalifiés en plateaux techniques tournants, permettant aux associations et aux collectivités une mutualisation des outils pour différentes formations. Le parti pris architectural réside plûtot dans la conservation des grandes perspectives linéaires que dans un redécoupage du volume qui aurait noyé la mémoire de sa monumentalité.

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Les volumes capables monumentaux, témoins d’une activité scientifique particulière.

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RESSOURCES UNE ÉCONOMIE BOIS LOCALE MONTIGNY-LE-BRETONNEUX ( 78)

RESSOURCES - UNE ÉCONOMIE BOIS LOCALE

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Comment accompagner le renouvellement des Villes Nouvelles ? Quel avenir pour l’habitat pavillonaire, héritage d’un urbanisme monofonctionel dont les modes d’habiter et de se déplacer sont dépassés ? Comment travailler avec cet existant qui ne répond plus aux exigences de confort actuelles ? Quelles alternatives dans le logement existant peut on proposer afin d’accompagner l’évolution des structures sociales ? Quel réseau d’acteur local peut on convoquer afin de renouveller les procédures de réhabilitation (nottament thermiques) aujourd’hui incapables de satisfaire une demande massive et à moindre coût ? Studio encadré par Emilien Robin. En groupe d’étudiants avec Margo Piot, Delphine Perrotel et Zoé Moynot. Projet conçu en septembre - février 2015 - 2016 dans le cadre du master 1.

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La base logistique ferroviaire de la ville de Trappes est l’un des morceaux de ville, constituant de Saint-Quentin (commune voisine de Montingny le Bretonneux). Cette grande emprise foncière de plus de 30 hectares a vu, depuis les années 1950, son activité décliner pour finir par ne constituer qu’un grand vide, que la ville s’apprête à absorber doucement. Significative de l’impasse dans laquelle se trouve l’urbanisation de ces territoires qui a poussé l’étalement jusqu’à ses dernières limites, elle se retrouve convoitée par les politiques publiques dans le but de résorber une partie de l’expansion urbaine de demain. Nous parlons « d’impasse » a bon escient puisque prise entre une nationale et une voie de chemin de fer, un corridor infrastructurel bruyant et peu engageant. Pourtant, cette entité urbaine reste une ressource qui ne demande qu’à être exploitée et revalorisée. C’est pourquoi, en réponse au déclin de son activité, nous proposons d’investir ses vestiges, cultiver son environnement, dès à présent.


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Architecture Portfolio

p.23 Photographie de l’entrée de la halle Freyssinet

Parmi eux, une halle de type Freyssinet de 5500m2, articulée autour de six nefs couvertes par des voiles courbes de béton mince. Ce lieu, autrefois gare de dépôt ferroviaire, fut le théâtre d’une intense activité industrielle mêlant alimentation des trains à vapeurs en eau, réparation de locomotives, stockage de matériel et entretien des voies de chemins de fer. Par ce passé dynamique, tout ce territoire aujourd’hui enclavé dans un corridor infrastructurel nous laisse en héritage un sol très concentré en hydrocarbures. Ballastes et traverses polluées couvrent environ 30% du site sur lequel s’ajoute une autre pollution, celle des métaux lourds liés aux bombardements qu’à subit le site durant l’année 1944. De fait, la dépollution de ce site est inévitable pour quiconque envisagerait de construire des logements ou équipements publics. C’est notamment le cas pour l’Etablissement Public de Paris-Saclay aménageur du site qui négocie actuellement son acquisition auprès de la SNCF, afin d’y construire une futur ZAC. Si la critique de la fabrication de cette ville nouvelle des 1960 semble de plus en plus communément admise par le milieu de la conception architectural et urbaine, nous pouvons nous interroger sur l’impact d’une futur opération de telle envergure. Car après tout, à part quelques exceptions, en quoi cette manière de faire la ville a t-elle de différent de celle des années 60, si ce n’est une densité et une mixité fonctionnelle plus grande ? Dessinée, planifiée à toutes les échelles, son foncier rentabilisé au maximum, elle sortira de terre en un temps records tel un nouveau morceau de ville, figée dans ses tracés, peu encline à s’adapter à l’évolution naturelle des us et coutumes des habitants qu’elle abritera. C’est pourquoi en réponse positive et afin de d’espérer jouer un rôle dans la concertation de cette opération il est nécessaire d’implanter un acteur désintéressé des retombées économiques dès les premières phases de l’opération.

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La zone pavillonnaire de la ville nouvelle est séparée de la friche ferroviaire ou se trouve une halle type Freyssinet par la zone d’activité. Toutes ces poches urbaines sont hermétiques les unes aux autres.

Carte mentale de Montigny-le-Bretonneux

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S’interroger sur la manière de faire la ville, hier, nous pousse à réfléchir sur celle qui sera pensée demain. Pensée dans quels termes? Pensée par qui ? Ainsi, et face à l’héritage important de l’habitat pavillonnaire de cette ville nouvelle, nous nous demandons de quels outils allons-nous pouvoir doter les habitants. Car si jusqu’à présent ces derniers ne semblaient pas toujours pris en compte dans les processus de fabrication de la ville, il apparaît, à la vue du pouvoir de la priorité foncière en France, qu’il sont devenus les premiers acteurs du renouvellement de leur territoire. Ainsi, la création puis la mise à disposition d’un outil technique et humain leur permettant d’agir sur leur habitat nous paraît être une première solution. Saint-Quentin étant entourée de forêts, voisines notamment du parc de la Vallée de la Haute Chevreuse, l’exploitation et l’entretien de cette ressource naturelle nous permet de doter la ville d’une filière constructive locale vertueuse, économique et créatrice d’emplois.

p.26 Photographie de la halle type Freyssinet existante p.27 Axonométrie de la halle type Freyssinet d’après relevé.

La naissance de cette filière bois est l’outil alternatif prenant place immédiatement dans la halle de type Freyssinet. Un outil en adéquation avec la halle de type Freyssinet : Dans sa configuration actuelle, l’intérêt principal de cet ouvrage porte essentiellement sur les grands volumes couverts, libérés par cette structure industrielle. L’éclairage naturel abondant apporté au moyen de verrières peut également être souligné. Des aménagements internes visant à réduire considérablement le volume des grandes nefs seraient dommageable et en contradiction avec l’esprit de cette « halle ». L’installation d’une scierie a l’avantage de ne demander que très peu d’intervention sur la structure existante. Assez autonome, elle demande néanmoins un espace extérieur important destiné au stockage des grumes et bois de transformations. Le centre de promotion de la filière bois, deuxième entité constituante de « l’outil alternatif » proposé, est composé d’ateliers de constructions, bureaux, et d’espaces accueillant du public. L’isolation thermique étant inexistante à

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l’intérieure de la halle, ce programme nous conduit à imaginer une « boite dans la boite », structure secondaire accolée à la structure primaire de béton armé afin de rendre ces aménagements réversibles.

p.28 Photographie de pavillons et leur haie de thuya dans la résidence Les Allées du Château p.29 Axonométrie écorchée d’un pavillon de la résidence “Les Allées du Château”

La scierie, exploitant des bois feuillus : chênes, châtaigniers et peuplier, produit du bois d’œuvre pour la construction de système à ossature bois et poteaux-poutres. Ainsi, poutres, madriers, solives, chevrons, planches, madriers sont autant de produits finis mis à la vente directe pour les habitants qui souhaiteraient stimuler leur habitat. Une valorisation des déchets issus des différentes phases du traitement du bois : copeaux et plaquettes, permet de produire également des panneaux isolants en fibre de bois. Stimuler l’habitat : Les logements construits pour la ville nouvelle ne répondent plus entièrement aux besoins actuels. En effet, la structure familiale a beaucoup évolué depuis les années 1960. Les logements achetés par des couples avec jeunes enfants dans les années 1960 ont vu grandir et partir les enfants, et sont souvent devenus trop grands et inaccessibles aux couples maintenant âgés. Aujourd’hui, les schémas familiaux sont très variés, et demandent une grande flexibilité des logements. Nombreuses sont les familles recomposées qui passent de deux en semaine à six le week-end par exemple. On ne peut plus d’ailleurs parler des occupants d’un logement comme d’une « famille », on devrait plutôt dire « foyer » car de nouvelles formes d’habiter – comme la colocation – se sont largement développées. Ces nouveaux groupements de personnes demandent une organisation complètement différente des logements. Or, dans les constructions a priori figées, comment accompagner les mutations des foyers pour tous, c’est-à-dire – dans la mesure du possible – sans changement de logement, et sans dépenses inconsidérées ? Le second problème qui se pose dans l’habitat d’aujourd’hui concerne le confort, et particulièrement le confort thermique. En effet, certaines constructions des années 1960 sont maintenant des gouffres financiers pour les propriétaires et locataires en raison des dépenses générées par le

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p.30 Organigramme de la stratégie d’implantation de la filière bois à Montigny le Bretonneux.

chauffage. Comment permettre à chaque foyer d’améliorer le confort thermique de son logement avec un petit budget? Dans le pavillonnaire L’habitat pavillonnaire, pourtant si décrié dans les milieux de la pratique architecturale, est le plus représentatif de la ville nouvelle, et peut-être également le plus apprécié et convoité. Produits même de notre économie capitaliste, ces formes architecturale sur catalogue ont été considérées avec mépris par les architectes qui ont abandonné ces typologies au moment même où celles ci voyaient le jour, les privant ainsi d’une réflexion spatiale et technique qualitative. Il est aujourd’hui du ressort de notre génération d’architectes de regarder sans a priori ces manières d’habiter. Il nous faut comprendre quels besoins et mœurs possède cette population afin de pouvoir répondre en enjeux qui se présentent en ce début de siècle. La densification et le refus d’un étalement urbain supplémentaire, notions actuellement contradictoires, sont des idées bien ancrées dans les programmes politiques de la ville de Montigny. Arriver à concilier ces deux enjeux revient à remettre en perspective le Plan d’urbanisme de la ville qui interdit toute réelle densification. Dans les faits, il faudrait revoir à la baisse les distances minimums imposées entre deux logements et autoriser les extensions sur toute la hauteur d’un bâtiment. Cependant, cette densification ne peux se faire sans PLU et nécessite un nouveau cadre législatif qui assurerait un minimum la cohésion formelle qui fait la force de cet urbanisme. La conservation des qualités qui lui sont propres tels que les jardins privés pour chaque foyer et des espaces semi- publics conséquents (venelles et placettes plantées) est primordiale dans cette remise en perspective de l’habitat pavillonnaire. Ainsi, les pistes projectuelles dans la résidence des Allées du Châteaux, sujet d’étude choisi, tenteront plutôt d’établir une multitude d’opérations chirurgicales internes à l’existant que d’opérer un remembrement général du plan-masse du quartier. Dans un second temps, une mixité programmatique peut être imaginée au sein de cette résidence, accompagnée

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p.31 Axonometrie du project dans la halle existante type Freyssinet 1 - La scierie : - stockage extérieure dans le parc à grume - aire de découpe ( ecorceuse, scie de tête, scie de reprise ) - séchoirs ou séchage naturel - revalorisation de déchet : production de panneaux isolant de laine de bois ou fibre de bois. 2 - Le centre de promotion de la filière bois p.32 Coupe longitudinale dans la petite nef accueillant le centre de promotion de la filière bois.

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d’une réelle volonté politique et législative.En effet, les garages dissociés des habitations et regroupés autours de vides ressemblant à des places publiques, pourraient être réhabilitées pour accueillir des ateliers, des bureaux bénéficiant d’outils de communication poussés, ou des espaces de mutualisation des outils. La seconde partie de la réflexion porte sur la rénovation thermique, trop coûteuse, est aujourd’hui pratiquement hors de portée pour les habitants de ces typologies car trop couteuses. Profitant de la réorganisation spéciales internes aux pavillons et le bénéfice financier que produit la densification, nous proposons des moyens spatiaux qui permettraient d’assurer la transition énergétique ( tels que le jardins d’hiver et le décloisonnement ). Mais ces intervention ne sont efficaces que si l’habitant est acteur de son confort et comprenne les gestes d’ une manière de vivre écologiquement durable. Aussi, les matériaux ainsi que leurs assemblage doivent être pensés de manière à ce que les prix soient abordables et la construction réalisable par les habitants eux mêmes. Afin d’avoir accès à cette réduction des coûts, l’effort de communication entre la scierie, son pôle de promotion et les syndicats des résidences est donc primordiale. Outre le but de réduire le prix de vente des matériaux, il est nécessaire de supprimer les intermédiaires ou de les remplacer par des bénévoles tels que les syndicats concernés par le devenir de leur propre résidence.

RESSOURCES - UNE ÉCONOMIE BOIS LOCALE


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RESSOURCES - UNE ÉCONOMIE BOIS LOCALE

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REGIONALISME TECHNIQUES CONSTRUCTIVES ET MODES D’HABITER INDONÉSIE

RÉGIONALISME - TECHNIQUES CONSTRUCTIVES ET MODES D’HABITER

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Peut on encore parler de technique constructive locale ? Qu’est ce que sous entends l’échelle du local aujourd’hui ? Au delà du matériau issu d’un périmètre géographique, au delà des procédures en circuit court – dont la démocratisation n’est encore qu’a l’état embryonnaire - , peut on aujourd’hui défendre un « savoir faire » géographiquement délimité ? Les mises en œuvre techniques traditionnelles ne sont elles pas le produit de la « culture », et donc d’un métissage des influences, sur le temps long ? Relevés réalisés sur site en juillet 2017. 1. Dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie , Bonte, Izard, 1991

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Alors qu’Aldo Rossi et que Quatremère de Quincy défendaient le type contre le modèle à l’échelle du bâtiment, ne peut on pas faire de même en ce qui concerne le détail constructif ? La diversité des techniques constructives autour du globe ne peut elle pas être classée, rangée et catégorisée ? Au même titre que le type résidentiel, la naissance de ces différentes techniques constructives semble être est sous-tendues par deux forces motrices : le déterminisme géographique – tout ce qui a attrait au milieu, au climat – ainsi que le bagage culturel, la construction sur le temps long des mœurs et des manières d’habiter. Ainsi, il semble intéressant d’alimenter les parallèles entre l’analyse du détail constructif et la science anthropologique, qui s’attache « à rendre compte, d’un même mouvement, de la diversité des œuvres de culture et de l’unité de l’esprit humain » 1 Tout en continuant la recherche de ce qui est universel et de ce qui est particulier dans l’habiter, et donc de dégager les opérations fondamentales répétées qui traversent les sociétés tout en montrant leur riche diversité, l’étude du rôle actif de l’usager dans l’évolution ou la pérennisation des


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p.37 Relevé de l’habitat traditionnel du peuple Toraja ( Sulawesie Central ) : le Tonkonan 1. Bonte, Izard, 1991

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cultures constructives pourrait donc être envisagée. De plus, alors que la sciences sociales anthropologique de l’espace est apparue en réaction au dogme moderne de la seconde moitié du 20e siècles, il paraît aujourd’hui plus que nécessaire de continuer à se saisir de l’espace réflectif et critique qu’elle offre. En effet, en quoi le contexte de développement de masse, de société capitaliste programmée et bureaucratique dans laquelle l’individu comme tel est très peu considéré, a t il évolué depuis les années 70 ? Il semble donc crucial de continuer à mettre en scène l’usager, l’habitant, le citoyen, le citadin, et de faire de sa confrontation à l’espace construit un objet de réflexion. C’est donc un retour vers le banal qui s’opère, vers le quotidien, vers le particulier et le vernaculaire. Un vernaculaire qui peut être étudié à travers le relevé de ses qualités constructives ; elles mêmes traductions d’une lente transformation des manières d’habiter.

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p.39 Relevé de l’habitat traditionnel du peuple Bugis ( Sulawesie Central, lac Tempe )

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ACCUEILLIR ÉQUIPER LA ROUTE MIGRATOIRE CALAIS (62)

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Dans quelles mesures les mouvements migratoires remettent en question l’urbanisme classique de nos villes ? Comment penser la ville acceuillante ? Un urbanisme flexible dont les formes urbaines s’adapteraient aux grès des vagues migratoires est il possible ? En quoi les problématiques liées à l’exil se conjugent et se cristalisent en des sites précis et identifiables ? Sous quelles formes d’engagement l’architecte peut il répondre à ces enjeux internationaux ? Est ce notre rôle de professionnel de la construction que de construire un habitat pour des population migrantes en continuité avec les cultures constructives de leurs pays d’origine ? Comment penser l’architecture provisoire, transportable, low cost ? Est ce une réponse satisfaisante ? Studio encadré par Cyrille Hannape. En groupe d’étudiants avec Pauline Goumain, Cécile Martinier et Héloise Nouaud. Projet conçu en février juin 2016 dans le cadre du master 1. Construit par l’ensemble du studio en juillet 2016

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Le 10 avril 2017, on apprenait la fin du camp de la Linière de Grande-Synthe suite à un incendie qui a ravagé le site occupé par plus de 1200 migrants. Premier camp humanitaire français, l’histoire de ce camp commence là où s’arrête celle du «Basroch», un bidonville insalubre où se sont entassés pendant des mois des milliers de migrants. Inauguré en mars 2016 à l’initiative de Damien Carème (maire de la ville) et de Médecins Sans Frontières, il avait pour but d’apporter aux réfugiés des conditions de vie plus dignes et une plus grande sécurité face aux menaces des passeurs. Constitué de 2013 maisonnettes en bois chauffées au poêle, le camp était géré par l’association Utopia56 sans aucune aide de l’état. Ce projet à hauteur de 3 millions d’euros a été financé à 80% par MSF. C’est l’aménagement du terrain lui-même qui a coûté le plus cher. Propice aux inondations et aux stagnations de boue, il a fait l’objet d’une étude poussée avec le département WASH de MSF afin de mitiger les risques avant d’y installer les abris.


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p.41 Photographie du bâtiment construit sur le camp de la Linière p.42.43 Relevé habité, jungle de calais 1 - Coupe d’une unité d’habitation 2 - Plan perspectif d’une unité d’habitation

La réponse apportée par l’ONG a été l’aménagement d’un système de bâches de drainage. Le camp était divisé en 6 quartiers équipés d’infrastructures sanitaires et de lieux de vie collective aménagés par des associations européennes. Il s’agissait de penser aux espaces d’éducation, cuisines, salles communes, lieux de distributions, etc. Les trois premières zones étaient réservées aux familles avec enfants et aux malades, les suivantes, aux hommes seuls. Cette culture d’accueil à Grande-Synthe est due à l’alchimie de cette ville qui s’est construite sur l’immigration ouvrière dans les années 1960.

3 - Croquis d’une unité d’habitation

1.

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p.45 Photographie des assices couvertes entre le batiment et la peau extérieure.

Dans le cadre du master « Architecture des Dérèglements », encadré par Cyrille Hanappe avec Ludovik Bost pour la partie technique, accompagnés respectivement par Albert Hassan et Martin Monchicourt, nous avons construit la Maison de l’Information que nous avions conçue en concertation avec les associations du camp de la Linière et la mairie de Grande-Synthe. Le projet, porté par Actes et Cités, résulte d’un important travail d’étude, de relevé et d’analyse dans les camps de la Linière (Grande Synthe) et dans la Jungle de Calais. Celui ci avait révélé la nécessité de construire un Centre Juridique Associatif pour le Camp de la Linière. L’ouverture de ce centre avait pour but de donner la possibilité à des familles, des hommes, des femmes d’être informés de leurs droits, de réfléchir et décider librement de leur avenir et de leur future vie. Plusieurs propositions de projets furent soumisent à la mairie qui choisit le travail des étudiantes Pauline Goumain, Clemence Snyman, Cécile Martinier et Héloise Nouaud. Celui-ci a comme prérogative la protection de l’intimité des usagers. En effet, dans ces contextes sociaux politiques tendus, il était plutôt mal venus de renseigner les plus démunis sur leurs droits. Le plan concentrique comporte donc une enveloppe en caillebotis de bois assurant la protection de l’identité du visiteur. S’ouvrant sur les diagonales de la plateforme, cette membrane empêche toute visibilité au travers du bâtiment bien que celui ci soit traversable.

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Panne 145x45 Attache métallique pour plaque ondulée galvanisée avec vis 70 mm Plaque ondulée galvanisée Équerre de bois

Attache pour gouttière Gouttière Lisse 145x45 Madrier 225x75 Clou 100 mm Montant structure bardage 63x38 Clou 50 mm Bardage 18x35 Montant 145x45 Bardage 18x35 OSB 12 mm et vis 50 mm Clou 100 mm OSB 12 mm Montant structure bardage 63x38 Lattes 19 mm Bastaing 145x45 Parpaings 20x20x50

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p.46 Plan coupé à 1m p.47 Coupe constructive détaillée AA à l’emplacement des assices extérieures couvertes

Le système classique de la porte d’entrée en façade visible par tous, est ici refusé au profit d’un accès aux bureaux depuis l’intérieur du projet. Des espaces d’attente extérieurs mais protégés se logent entre l’envelloppe en bois et les petits bâtiments. Porté par le site « les petites pierres » et financé par le crowdfunding et par la fondation Somfy, le projet a ensuite été construit par notre groupe d’étudiants, accompagnés de plusieurs bénévoles qui venaient aussi bien du camp que de l’extérieur.

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l’ouverture de l’enveloppe en caillebotis sur l’angle de la terrasse participe à la gestion de l’intimité.

Photographie du projet finis

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FRAGMENT URBAIN CONSTRUIRE AVEC LE TEMPS LONG SIZA À EVORA (PORTUGAL)

FRAGMENT URBAIN - CONSTRUIRE AVEC LE TEMPS LONG

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A quoi ressemble l’urbanisme d’aujourd’hui ? Après les différentes utopies et méthodes de planifications urbaines qu’a vu naître le XXe siècle, sommes-nous capables de répondre aux enjeux sociaux, économiques et environnementaux de notre ère ? Les vives critiques adressées à la production construite découlant du fonctionnalisme moderne ont-elles trouvé des réponses dans notre manière contemporaine de faire de la ville ? Quelles formes urbaines ont produit l’expansion économique planétaire des années 90 ? Force est de constater que nos modes de production urbains n’ont que très peu évolué depuis 50 ans, il semble plus que jamais nécessaire de prendre le temps d’en analyser et questionner les caractéristiques et les fondements, d’en relire les théories sous-jacentes, de se réconcilier avec l’espace de réflexion critique qui avait fait du siècle précédent un laboratoire effervescent de la question de la ville.

Travail réalisé dans le cadre du mémoire de Master et encadré par Philippe Simay. Recherche menée entre juin 2017 et janvier 2018.

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1. Urbanisme à la fraçaise, (en ZAC) où la typologie du «Plot» et la diversité d’enveloppes sont caractéristiques.

Dans une ville en « croûte » et principalement monochrome comme Paris, les conséquences de l’urbanisme d’aujourd’hui 1 engendre un divorce esthétique et typologique certain avec la ville historique. En effet, le manque de continuité, de lien avec celle ci est frappant. De plus, au delà de la question visuelle, ces quartiers semblent être conçus pour être plus ou moins autarciques et autonomes, pour la plupart volontairement désintéressés de la question du contexte, niant toute caractéristique latente aux sites (friches, périphérique) où ils interviennent.

2. Théories fondatrices du mouvement de «Retour à la Ville» engeandrant lui même les dogmes de notre production urbaine et architecturale. contemporaine

En essayant de faire émerger les manqués du projet urbain « à la française » ce travail de recherche fait résonner les théories de Rossi et de Venturi 2 avec une autre manière de produire de la ville : la méthode de Siza pour le quartier de la Malagueira, à Évora, au Portugal.


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3. Evora est la capitale de la région latifundiaire de l’Alentajo. 4. Héritage des 30 ans de dictature sous A. Salazar

Ce quartier qualifié de projet « au croisement de différentes influences urbanistiques » par Françoise Fromonot présente en effet une méthode de planification particulière et étroitement liées aux théories précédemment citées. Il serait la concrétisation d’un urbanisme d’un autre type, qui jumellerait l’attention au site, le nécessaire apport programmatique, la possibilité de mutation des formes architecturales et l’inscription du projet dans le temps long, tout en générant un réel effort pour une conception collective de l’espace urbain. Le projet de la malagueira, un ensemble résidentiel de 1200 logements a été commendé par la ville d’Evora 3 dans les années 70 alors que la crise du logement sévissait dans l’ensemble du pays. 4 Alvaro Siza, fort de ses expériences avec les équipes pluridisciplinaires du SAAL, fut retenu pour proposer une alternative au projet urbain moderne, alors déjà entamé sur le site. 5

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Eau Lignes topographique Bati construit avant 1970 Bati construit apres 1970 Fortifications de la ville d’Evora Projet de la Malagueira par A. Siza Batiments non construits Sentiers préexistants au projet

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p.55 Quelques exemples d’éléments de pacotille, signes de l’appropriation des habitants. 5. Au sud du projet d’Alvaro Siza, 4 immeubles en croix avait déjà été construit en 1970.

S’emmencipant du logement collectif en hauteur, Alvaro Siza choisi de réinterprèter les modes d’habiter locaux ( le patio, le rapport à la rue, la mitoyennetée, la figure de la cheminée) tout en suivant une stratégie d’implatation inclusive, respectueuse du déjà là, de la mémoire du site . En effet, l’architecte arrive à s’inscrire dans le temps long de l’urbain en concervant les tracés piétons agricoles, en les pérénisant, en leur donnant la force de sectionnner un parcellaire rationnel. Celui ci suit également une logique largement répendue dans nos vieux centres urbains : construire la rue dans le sens de la pente. Ainsi, tout en prolongeant et en pérénisant les bidonvilles environnant, le quartier de la malagueira renoue avec une identée urbaine et paysagère locale. Alvaro Siza se positionne également comme un chainon dans la transformation urbaine. En effet, ne consiérant pas son oeuvre comme finie ou figée, il laissera au sein du quartier de la malagueira de nombreux espaces vides, où l’expérimentation et la multiplicité des ursages sont attendus. De cette manière, l’architecte renoue avec une fabrication de la ville réellement collective et sur le temps long.

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p.57 Relevé des deux aqueduc : celui de la ville historique, construit à la renaissance par Franscico de Arruda , et l’aqueduc d’Alvaro Siza, présent dans le projet de la Malagueira. 6. Les altérations du type sont effectuées par les habitants aussi bien dans le gros oeuvre que dans le second oeuvre. Ainsi, les logements sont facilement agrandits ou rétrécits (T2 à T5) , les menuiseries rempacées, le mur écran redécoupé, le soubassement repeint...

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La réinterprétation de l’aqueduc romain comme moyen de viabiliation est une autre stratégie que l’architecte met en place pour s’inscrire dans l’imaginaire collectif et alimenter la continuité avec la ville historique. Cette architecturalisation des réseaux participe à la notion de mutations des formes architecturales, chère à l’architecte portugais. En effet, en plus de la proposition d’une typologie résidentielle pouvant s’adapter en fonction des besoins et désirs des habitants, l’aqueduc de Siza mute et endosse de nombreuses fonctionnalitées : il est une oportunité pour marquer le seuil d’une ruelle, de qualifier un espace commercant, il est une epaisseur capable de nombreux usages dont les habitant se saissent naturellement. Aussi, afin de souligner cette dimention de transformation collective, où chaque habitant peut altérer son espace propre, le projet de la malagueira sera livré nu, à l’image d’une «page blanche». Ainsi, les nombreuses altérations du «type» seront l’oeuvre des habitants succéssifs 6 , prouvant que la complexité dans l’espace urbain - leitmotiv des aménageurs contemporains - n’est pas le produit d’une multiplication des typologies mais plûtot la variation à plusieurs échelles d’un même type.

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RÉHABILITER PATRIMOINE ORDINAIRE DE L’HABITAT COLLECTIF MONTREUIL ( 93)

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Qu’est ce que le patrimoine architectural ? Un immeuble de logement collectif ordinaire et dépourvue de qualitées architectecturales remarquables peut il être considéré comme objet patrimonial ? Faut t il faire table rase des mémoires collectives et indivuelles qu’une telle typologie a pu abriter ? Jusqu’où faut il attendre de l’existant des réponses ou des clés pour un potentiel nouvel apport programmatique ?

Studio encadré par Jérôme Guéneau. Binôme avec Edouard Vermès. Projet conçu en février - juin 2014 dans le cadre de la licence 2 et retravaillé en septembre 2016

S’inscrivant dans une idéologie plûtot post-moderniste, l’intention dans ce projet était de donner la priorité au site d’intervention et à puiser dans son substrat (géographique, historique, symbolique) les principes de sa mutation dans le temps. Par le décryptage de leur nature et de leur passé, et la déduction de leur qualité intrinsèques, les lieux sont ainsi amenés à engendrer le programme de leur propre évolution. Cet urbanisme de révélation cultive donc comme des cellules souches les manifestations matérielles et sociales s’opérant dans le site. Ainsi, à l’image d’un travail de paysagiste, une attention est accordée aux sols et à la continuité des réseaux parfois invisibles. Celle ci découle d’un relevé attentif de l’état du site. Dans l’idée que l’on peut faire beaucoup en bâtissant peu, les transformations urbaines de ce site s’apparentent donc plutôt à de micro interventions paysagères accompagnées d’une rénovation architecturale des existants. Le logement collectif des années 70 à Montreuil. Ce projet d’étude est situé à Montreuil dans le quartier de la Boissière, classé difficile par la mairie. Il entend l’insertion d’un petit équipement de quartier autours du spectacle dans une petite opération de logement HLM des années 70. Cette parcelle comprend une pelouse privée dont une dizaine de pin silverstres ainsi que trois bâtiments type “barre” avec un toit à deux pans. A l’est de la parcelle, des

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Axonométrie de l’existant les bâtiments de logement collectif et la Villa des Saules Clouets

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Logements sur cinq étages avec un demi-niveau d’entrée. Caves semi-enterrées. Jeux pour enfants à l’angle des deux bâtiments. p.60 Coupe AA de l’existant p.61 Plan du R+1 existant

villas de petite taille bordent une rue étroite et rectiligne : La Villa des Saules Clouets. Il est facile au premier abord de déclarer ce terrain dénué d’usages. Mais le continuum vert révèle ici et là quelques traces du passage régulier des habitants environnants. Désapprouvant surement ce caractère inattendu semi public, les institutions de la ville clôturèrent pratiquement toute la périphérie du site ne laissant ainsi qu’une allée ennuyante et bétonné rejoindre la rue de la Dhuys aux places de parking. Pendant le lent effort de relevé habité, d’autres situations d’usages émergèrent. La situation d’ acteur-spectateur autour des jeux pour enfants qu’offre la disposition en angle des bâtiments est surement la plus porteuse en terme d’intention programmatique. On observa également les rencontres journalières entre les familles devant les garages à voitures, mais aussi le manque d’intimité que produit le traitement frontal de l’accès aux logements à chaque entrée d’immeuble... Proposition de Projet La forme théâtrale déjà présente sur le site à l’angle des deux bâtiments existants conduit majoritairement notre concept projectuel. En effet, cette situation d’acteur/spectateur est renforcée par l’ajout d’une structure de balcons sur les façades sud. Réalisée en ossature bois, légère et large d’ 1m20, cette surface supplémentaire semi-extérieure est non négligeable dans la réhabilitation de ces logements. Ceux ci sont par ailleurs retravaillés pour une suppression des couloirs et un décloisonnement optimum.

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Un nouvel accès vers la Villa des Saules Clouets décloisonne la façade nord du bâtiment. Construction de l’équipement de quartier dans de l’angle formé par les deux bâtiments existants. RDC : abaissement du niveau de sol au niveau 0, destruction des caves. Accueil et loges. R+1 : école de musique R+2 R+3 : salle de spectacle R+4 : logement de fonction Toiture : Potagers Addition de balcons à volets coulissants sur toutes les façades sud. Remplacement des jeux pour enfants par une scène extérieure.

p.63 Plan du R+1 du projet p.62 Coupe AA du projet

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Dans le souci du travail de conservation de la mémoire des bâtiments, les proportions générales de l’existant sont conservées le plus fidèlement possible. Pour autant, une enveloppe thermique extérieure en brique creuse réanime les façades noircies par le temps et les allèges de toutes les fenètres sont abaissées augmentant considérablement la surface de vitrage de chaque appartement. L’angle formé par les deux bâtiments existants est rénové dans toute sa hauteur pour accueillir les différentes composantes du programme. L’entrée publique de l’équipement est importante et fait face à la rue tandis que les entrées privées prennent place le long des ailes du bâtiment. Ainsi, les plans existants sont très peu modifiés et le complexe profite autant à la ville qu’aux habitants de la parcelle. Inspiré par une association de femmes maliennes transformant le toit d’un supermarché de Montreuil en potager partagé, il nous a semblé judicieux de reprendre ce principe associatif sur le toit des bâtiments. Le relevé des passages des habitants et des riverains au-travers du site furent traduits en allées étroites où un traitement végétal permet une dissociation douce des espaces publics et des espaces collectifs privés.

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p.66 Glossaire non exhaustif des différentes espèces de plantes présentes dans le projet

Graminés hauts

P

p.67 Extrait du plan paysager Le traitement du sol et de la végétation sont très importants dans cette zone de transition entre espace collectif et espace public. Une succession de “nappes“ de végétaux de plus en plus haut et de moins en moins franchissables assurent l’intimité des habitants tout en permettant un passage public.

PP

Penistum

G

Penistum Pourpre

S

miscanthus Sensi flamingo

miscanthus Gracillimus

Graminés bas

MC

Molinia Caerulae

MM

PV

PH

Molinia Mookhexe

Panicum Viriatum

F

FP

Panicum deschampsia deschampsia Fluxuosa Heavy metal Despitosa Fluxuosa Pourpre

Vivaces Eup

Gau

Eupatorium

Gaura lindheimeri

S

T

Sauge Pourpre

Thym

Heu

AR

Heuchere Pourpre

Artemisia

SB

Ballota Stachis Bizantina

R

Romarin

Echineacea Veronic -astrum

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BP

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Sanguisorba

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CO-PROPRIETÉ HABITER EN ZAC PARIS (75)

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Quel urbanisme aujourd’hui en France porte réellement la question de la ville et de ses usages à l’avant pan de sa réflexion ? La production par Zone d’Aménagement Concerté semble en tout cas avoir abandonné ce rôle savant qu’on attribuait aux penseurs de l’aménagement urbain. Ces projets, généralement évalués à l’aune de l’efficacité commerciale et esthétique des formes qu’ils mobilisent ne parviennent pas à régler les problèmes sur lesquels l’urbanisme moderne butait déjà. Trop grands, trop contraints par la spéculation, construits trop vite dans le temps, les usages et une vie de quartier saine ont du mal à s’installer dans ces opérations vernies. Quelle architecture alors penser lorsque l’on s’implante dans la continuité d’une des dernières ZAC de Paris ? Studio encadré par Eric Babin. Projet conçu en semptembre - février 2016 - 2017 dans le cadre du master 2 .

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La reconversion de l’entrepôt Mc Donald Le projet se situe dans l’alignement Est de l’entrepôt Mc Donald. Cette opération marketing pourtant prometteuse quand l’agence MOA dévoilait son plan directeur s’est révélée être un cuisant échec architectural. A l’origine, le cahier des charges du projet prévoyait un vaste programme mixte où l’entrepôt devait être conservé et où de nouvelles constructions devaient reprendre la trame de 8 mètres par 8 mètres sur sa toiture. Cette trame extrêmement intéressante architecturalement (car elle permettait la création de logements atypiques : des duplex, des triplex, des T1 très grands, etc) fut abandonnée par soucis de rentabilité et un plancher de transfert organisa une trame de logement classique comme on en retrouve dans toutes les grandes opérations françaises. De même, la grande mixité programmatique - fondatrice


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p.69 Perspective d’ une cour collective partagée entre 10 foyers p.71 1 - Coupe dans une cour collective type p.72 2 - Plan du RDC d’une cour collective type

de la doctrine de Koolhass- fut tordue par les promoteurs immobiliers craignant des co-propriétés trop compliquées et donc des îlots trop difficiles à vendre. Les nouveaux logements construits ne ressemblent finalement qu’a un morceau de ZAC indifférencié posé sur une vieille carcasse qu’était ce bel objet architectural. Une nouvelle densité pour un rapport au sol différent ? En considérant que la démarche projectuelle par urbanisme de composition soit vivement critiquable, ce projet qui s’inscrit dans le même mode de production que les grandes ZAC tente néanmoins de se défaire des gabarits typomorphiques politiquement corrects, de remettre à l’avant poste des schémas d’usages et de penser un nouveau rapport au sol pour le logement collectif. Comment repenser les gabarits qui préfigurent dans le paysage du logement collectif ? Le projet de cœur d’îlot à été pensé pour contenir les hauteurs bâties entre R+1 et R+4 ( hors alignement sur rue qui reprend les gabarits environnants ). Tout en remplissant le contrat programmatique de 150 logements sur cette parcelle d’ 1ha, cette ambition sous-tend une très forte densité sur les deux premiers niveaux. Une nappe habitée et extrudée en cours collective de 100m2 enveloppe donc la totalité de la parcelle. Celle ci projette en toiture un niveau haut de sol permettant l’accès aux volumes émergents de ce socle. Cette épaisseur bâtie mise en scène autour de chaque cour invite dans le processus de création à penser des logements adéquat, soulignant le caractère compact des deux premiers niveaux. Ce sont donc uniquement des duplex qui donnent sur ces petits espaces plantés. Le projet est pensé en KLH, matériau choisi pour ses qualités de mise en œuvre, écologiques, esthétiques sur le temps long et conceptuelles. Il permet en effet d’inviter les usages en façades par la création d’une épaisseur entre les redents porteurs ( assisses, bureaux, rangements etc...).

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1 - Coupe logitudinale AA 2 - Plan du R+1 La nappe habitée enrobe toute la parcelle et permet de gérer les différences de nivellements existants. Coté ouest, on accède aux logements en duplex depuis le point bas du socle. En revanche, en partie centrale et coté est, l’entrée se fait depuis le rez de chaussée 1. Enfin, un dernier niveau de sol sur la toiture de la nappe ( R+1) permet une promenade en hauteur slalomant entre les bâtiments émergents.

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La cour semi-publique tente de ramener le projet à une dimension plus humaine avec une première ligne bâtie en rez de chaussée. Accueillant une mixité programmatique (petites entreprises, professions libérales, services collectifs) cette épaisseur donne à lire le socle habité qui se déploie sur toute la parcelle et met à distance les logements de cette zone de passage.

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Perspective depuis la cour collective

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Qu’en est-il de la mixité programmatique au sein de cette parcelle ? Malgré le fait que ce projet n’échapperait pas aux lois du marché qui fuient la mixité programmatique comme la peste, il fut tout de même imaginé autour du vide centrale distributif une couronne de bâtiments en rez de chaussée pouvant accueillir des petites entreprises, des professions libérales, des associations de quartiers etc... Les services du logement collectif sont également répartis dans ces locaux. (rangements vélos, lavomatique, local poubelle, etc..).

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a

. revêtement . chape de béton 80 mm . membrane d’étanchéité . plancher en bois lamellé croisé 162 mm . système de suspension et . isolation 100 mm . plaque de platre 13 mm

c

. végétation graminée . substrat 260 mm . filtre . couche de drainage 70 mm . membrane d’ étanchéité anti-racines . isolation 70 mm . pare-vapeur . plancher en bois lamellé croisé 226 mm . système de suspension et isolation 100 m . plaque de plâtre 13 mm

b

. revêtement . chape de béton 80 mm . dalle de béton armée 300 mm . membrane d’ étanchéité . isolation 150 mm . sable . graviers

d

. plaque de métal galvanisée 4mm . vide et accroches métalliques 40 mm . membrane d’étanchéité . poutre en acier galvanisée

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c

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b

A

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DOUBLE HAUTEUR PENSER LE LOGEMENT EN COUPE PARIS (75)

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Comment (re)construire en milieu urbain dense ? Comment concilier espace public, semi public et privé tout en concervant des espaces collectifs qualitatifs ? Quelle place donner au sol et à la topographie dans ces formes urbaines verticales ? Comment composer avec la mitoyenneté au sein de l’ilot ? Comment réconcillier le rez de chaussé de nos centres villes avec une luminausité satisfaisante ?

Studio encadré par François Brugel. Projet conçu en février - juin 2015 dans le cadre de la licence 3 et retravaillé en février 2017.

Le site du programme Réinventer Paris rue Ordener est caractéristique du parcellaire en lanière Parisien. Se dilattant en cœur d’îlot, la difficulté est de choisir d’habiter ou non et si oui, comment, cet accès long de 60 mètres et large de 8 mètres. Comment éviter de créer un rez de chaussée totalement opaque est inhospitalier ? Comment s’implanter dans un cœur d’îlot urbain où il existe encore de petites halles industrielles ? La démarche projectuelle réside ici dans un micro traitement paysager des sols en minimisant les sous faces bâtis qui s’alternent avec de grands espaces plantés. Ces vides sont autant acteurs des qualités spatiales, urbaines et collectives que les parties bâties. En effet, les bâtiments sont pensés comme des volumes capables suspendus et adossés uniquement aux murs pignons existants, laissant le sol intacte et le vide du rez de chaussé continue et qualitatif.

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1.

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2.

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p.79 Perspective dans le jardin d’hiver du logement type B p.80 1 - Coupe longitudinale AA p.80 2 - Plan du rez de chaussé

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Axonométrie du logement type B

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1 - Coupe longitudinale dans le deuxième bâtiment de début de parcelle 2 - Plan du R+1 du deuxième batiment du début de parcelle.

AInsi, le nouveau volume construit opère une continuité avec les gabarits existants (couronne d’îlot en R+5 et cœur d’îlot dégressif jusqu’à R+1) et ne génère aucun nouveau murs pignons Néanmoins, de noubreuses courettes collectives persent les différents volumes, apportant ainsi la luminausité necéssaire au programme résientiel. La promenade proposée en rez de chaussée slalome donc entre les poteaux porteurs du bâtiment, les espaces de stockages privés ou publics, le végétal mais également entre les maisons de font de parcelle. Celles ci sont contenues dans des volumes vitrés permettant l’explosion des pièces entre elles. Par un jeu de parois intérieur/intérieur, les interstices entre les espaces de vie sont donc agrandis et, dans l’imaginaire de l’habitant, à l’extérieur. Ces espaces vitrés intérieurs qu’on appellera jardins d’hiver, qu’ils soient dans les appartements ou les habitations individuelles, forment le cœur du projet.

Jardins d’hiver

Outre la création de courettes, la volonté d’apporter le maximum de luminosité à chaque appartement est aussi pensé en coupe. Ces logements, à l’image du bâtiment en lui même, sont pensés d’une manière organique où les pièces se distinguent entre elles par des positions en demi niveaux. Cette solution de décalage vertical caractérise les espaces tout en permettant un apport lumineux supplémentaires aux pièces concernées.

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Celles ci sont des jardins d’hiver, chauffage naturel pour l’ensemble de l’appartement. Dotés de parois coulissantes vitrées intérieur/intérieur et intérieur/extérieur, ces espaces se muent successivement en loggias extérieures, chambres supplémentaires, salons agrandis... Enfin, la question de l’usage et de l’ergonomie travaillée dans le dessin du second œuvre qui s’insère dans les décalages verticaux entre les pièces. Celui ci peut prendre la forme d’assises lorsqu’il est dans un salon, d’un bureau lorsqu’il est dans une chambre, ou d’un bar si l’on se trouve dans une cuisine...

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vue depuis la cuisine vers le jardin d’hiver : salon et salle à manger

Perspective du logement C

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p.89 Extrait du carnet de projet du PFE, une mixitée programatique pour la gare de Clelles

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MÉTHODE

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Maquette réalisée dans le cadre d’une analyse du batiment de Anna Heringer (Bengladesh)

MÉTHODE

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p.93 Extrait d’un carnet de voyage

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MÉTHODE


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MÉTHODE

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