METROPOLIS
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Achevé d’imprimer à Clermont-Ferrand - 2015.
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AUTO - ÉDITION
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À chaque mesure son respect fatiguant. À chaque mesure le franc insolent En combien de parcs devront pousser les promenades Du haut de ce pont, chaque jour le ciel long. D’où viennent ces toits et ces loggias Ô pittoresque insoumis renvoie tes frontières au suaire et garde ton éloge moderne d’aborder nos terres Ciel de coton, le fatiguant respect.
À la prochaine station je descends, je ne rentrerai pas dans cet appartement aseptisé, bien nettoyé, puant toujours l’épice bouillie. Ne plus voir ces mêmes voisins lascifs et leurs questions de bonne morale. Deux pensées se fracassent entre les quatre cloisons de ma chambre.
Sur la rive Ching s’étendaient seize aulnes, quelques vingt maisons, Pilotis au fond de l’eau, Caillebotis sur la berge. L’usine de matériel agricole courut alors vers le fleuve. Un hectare de terrain aplani et plus loin, une nouvelle digue. A présent, trente années contemplent le nouvel habitat.
J’ai toujours rêvé d’habiter un gratte-ciel mais les hautes barres ne sont pas si mal Tous les jours le chapeau français, tous les jours le haut muret.
L’usine a fermé hier, Ding Shikou a pleuré, au fond du wagon il est resté tout le jour long. C’est un jour long pour Maître Ding, le jour long. Avec Xiaohu nous l’avons amené chez lui, le hall de l’immeuble, le seuil des affaires du couple. L’effluve citronné me piquait l’oeil. Encore un qui abuse des soins personnels. Xiagang
Dure syncope, celle-ci claque entre monts perchÊs Étincellants projets, promus et bien vendus Claque et sonne le long des rails, que retentisse toujours le nouvel habitat
Longue inconstance entre les deux stations. Elle se meut entre la basse banlieue et celle des tours Long constat des urbanistes bien vite passés promoteurs. À quand la fin de l’inconstance, celle qui roule entre l’îlot et la maille. Soufflée entre la poussière et l’épais fog, insufflée de la banche légère et du sable 丁巳
Deux arrêts séparent le travail de l’habitat. Un parc se trouve plus loin sur la ligne, Yin Yao vit là-bas, les commerces sont aux pieds des appartements. De tout temps, mère voulut vivre ici. Une station avant le travail, c’est le square, je ne sais à quoi il ressemble aujourd’hui.
Chaque crissement de plastique rencontre la lente journée, rythme de fauteuil en simili. Douces vibrations de la vitre contre mon front. L’attente est dissipée à chaque pensée compliquée, le train n’est plus vraiment bruyant.
Rendre les choses à l’ordre Je n’ai jamais voulu habiter ici Un exilé, voilà ce que je suis. Dix-huit années de vie domestique offertes à mon épouse. Aujourd’hui les sillons du métro portent mes lourds habits Le tube saccadé se referme et m’emporte en ses entrailles À notre vie modeste, je m’étais attaché Un trois pièces avec un beau balcon, bi-orienté, bien vieilli et desservi. En ce soir, Tête au nord appuyée au mur des voisins. Apparemment ils apprécient la différence depuis l’achat des nouveaux radiateurs.
Le vent et l’eau, Appuyés tous deux sur l’ancienne muraille, laissent la ville immobile. La ville nouvelle a oublié cet honorable héritage. Les diagonales ne pointent plus vers le temple. Pudong est pris dans le temps court, affamé par le développement, réconforté par l’égide fonctionnaliste Le vent néolibéral teinte de progrès ce paysage, Le béton a bruni.
Ces photographies ont été réalisées à l’aide d’un téléphone portable, sur les lignes aériennes du métro de la ville de Shanghai et de sa périphérie, d’octobre à décembre 2014, dans le cadre d’une résidence/post-diplôme, organisée conjointement par l’École Nationale Supérieure de la Photographie - Arles, et le Shanghai Institute of Visual Art - Chine.
PHOTOGRAPHIES : CLÉMENT GÉRARDIN TEXTES : JEAN-FRANÇOIS BALDET COPYRIGHT - 2015
PHOTOGRAPHIES : CLÉMENT GÉRARDIN TEXTES : JEAN-FRANÇOIS BALDET COPYRIGHT - 2015