Cliopsy n° 24 – octobre 2020

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Entretien avec Pierre Delion par Claudine Blanchard-Laville et Patrick Geffard

L’entretien que nous publions ci-dessous retranscrit et poursuit le dialogue public que nous avons mené avec Pierre Delion le 28 juin 2019. Il s’inscrit dans le cadre des activités de l’association Cliopsy. Claudine Blanchard-Laville : L’association Cliopsy a le très grand plaisir de recevoir ce matin Pierre Delion que nombre de personnes présentes connaissent déjà et qui nous ont dit être très désireux de l’entendre. Cher Pierre, nous te remercions vivement de nous faire l’honneur d’avoir accepté cette invitation. Au fond, pour moi, ce n’est que la suite d’une invitation que je t’avais déjà lancée il y a très longtemps, en 2006, au moment du deuxième colloque Cliopsy à la Sorbonne. Tu n’avais pas été disponible à l’époque et sans que tu le saches peut-être, c’est ta nondisponibilité qui m’a alors donné à ce moment-là le courage ou l’audace d’inviter Salomon Resnik. Je t’avais rencontré dix années auparavant, dans les années 1996-1998, dans le séminaire du lundi soir chez Salomon Resnik précisément. D’ailleurs dans ton chapitre d’hommage à Salomon Resnik, contenu dans le livre dirigé par Martin Reca qui vient de lui être consacré, tu rappelles ce séminaire. Tu dis que tu te souviens surtout de la présence de Louis Edy. Moi aussi, je me souviens de Louis Edy, mais surtout de toi. J’étais présente, un peu en retrait, me semble-t-il, car je n’osais pas revendiquer une place à parts égales avec les autres participants qui étaient tous thérapeutes alors que j’animais simplement des « groupes Balint » pour enseignants. J’ai conservé les notes que j’ai prises après ces séances, notamment à propos de la séance où j’avais présenté la situation d’une professeure de mathématiques qui avait rapporté dans mon groupe un clash avec un couple d’élèves amoureux qui manifestaient ostensiblement et bruyamment leur liaison au milieu de la classe. Elle les avait séparés, la fille la transperçant du regard et le garçon l’insultant avec un « Va te faire foutre ». Je passe sur ce que Resnik avait proposé à ce moment-là et que j’ai retrouvé. Je dois dire que relire ces notes aujourd’hui reste instructif pour moi. J’avais envie de partager ces souvenirs avec toi avant que nous te posions les questions que nous avons envie de t’entendre développer ce matin, Salomon Resnik étant l’une de tes références privilégiées. Patrick va maintenant te dire pourquoi il a souhaité organiser cette rencontre avec moi. Patrick Geffard : Les références que je partage avec Pierre Delion sont les liens avec le courant de la pédagogie et de la psychothérapie institutionnelles. Je le dis en une seule fois parce que, ainsi que le disait — 107 —


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