Résidence mode d’emploi Ce que la résidence fait aux artistes (Propositions pour la résidence PRÉSENCE , espace Véranda, bâtiment ARSH, Art et Sciences humaines Université Pierre Mendès France, domaine universitaire de Saint-‐Martin d’Hères)
# Repeindre les murs du bâtiment ARSH en vert. # Repeindre les murs de l’espace Véranda en motif camouflage. # Repeindre le sol de l’espace Véranda en bleu turquoise. # Tapisser l’espace Véranda avec un motif à fleur et le décorer en salon cosy, avec quelques tableaux abstraits au mur. Se servir tranquillement un thé en papotant de choses et d’autres. # Réaliser une comédie musicale avec des étudiants de l’ARSH. # Transformer l’espace Véranda en salle de repos pour les étudiants et les enseignants, en l’aménageant pour faire la sieste. # Organiser une raclette géante gratuite dans l’espace Véranda. # Organiser un pique-‐nique dans la bibliothèque universitaire. # Obstruer les vitres de l’espace Véranda. # Obstruer les vitres de l’espace Véranda et pratiquer un petit trou sur une façade pour transformer le local en camera oscura. # Remplir l’espace Véranda de chaises. # Remplir l’espace Véranda de glace et attendre qu’elle fonde complètement. # Pourrir le travail des prochains résidents en envisageant tous les gestes artistiques possibles.
# Repérer, documenter et publier de nouvelles œuvres du 1 % sur le campus. # Proposer une visite guidée des œuvres publiques du campus en les réattribuant à d’autres artistes. # Recruter une médiatrice professionnelle pour faire les visites des nouveaux 1% imaginés par les artistes. # Scotcher une petite affichette sur la porte de l’espace Véranda indiquant : “L’artiste en résidence est parti faire du ski”, et partir faire du ski. # Informer via le panneau d’affichage bleu de la Véranda que l’artiste en résidence travaillera de chez lui. # Dans l’espace Véranda, face à la baie vitrée, installer un ordinateur connecté à Skype. Depuis l’extérieur, il sera possible d’observer via une webcam l’artiste travailler chez lui. Inversement l’artiste pourra suivre de chez lui les allées et venues des étudiants. # Recenser et photographier les escaliers de secours du campus. Exposer les photos à l’extérieur de l’espace Véranda. # Proposer une nouvelle espèce d’arbre pour l’arboretum et/ou une nouvelle planète pour le planétarium. # Réaliser un parcours du campus avec des bornes d’informations indiquant les aires de vie d’une faune imaginaire : la piste des dahus, la tanière de l’abominable homme des neiges, l’abreuvoir des snarks, le nid des sphinx, le terrain de jeu du marsupilami,... # Recenser les noms de rue et de bâtiments sur les panneaux indicateurs du campus et en faire un petit livre. # Proposer des rendez-‐vous pendant lesquels l’artiste répondra à toutes les questions qui lui seront posées. # Proposer des rendez-‐vous pendant lesquels l’artiste posera des questions aux personnes qui viendront le rencontrer. # Réaliser des cocottes en papier à partir de toute la documentation mise à disposition des étudiants. # Organiser un workshop au cours duquel il sera proposé aux étudiants de confectionner des cocottes en papier à partir de leurs devoirs écrits.
# Proposer une exposition de fin de résidence avec les travaux de quelqu’un d’autre. # Réaliser dans l’espace Véranda les mêmes œuvres que dans son atelier habituel pour y faire en fin de résidence une exposition identique à toutes les précédentes. # Proposer aux étudiants du campus de venir réaliser des travaux et les exposer comme un travail collectif et participatif. # Installer sur la porte d’entrée une boîte à lettre marquée : “Boîte à idées pour artiste en résidence en manque d’inspiration”. Exposer en fin de résidence le contenu de la boîte. # Inviter un autre artiste à venir faire une résidence à sa place. # Par voie des panneaux d’affichage de l’ARSH, recruter un étudiant qui jouera le rôle de l’artiste. Lui donner suffisamment d’indications pour qu’il improvise en notre nom la résidence, l’exposition et le vernissage. # Effectuer une marche autour du campus, pour éprouver physiquement son sens étymologique de “large espace, plaine, champ cultivé.” # Réaliser un guide des meilleurs itinéraires. # Un jour de grand soleil, dessiner l’ombre des arbres sur le mur rouge. # Dessiner un jeu de cartes “d’artiste” pour les joueurs de coinche. # Organiser un tournois de coinche, jeux visibles, avec des joueurs ignorants totalement les règles et un public prodiguant à volonté et à voix haute des conseils éclairés. # Utiliser les panneaux d’affichage “officiels” pour diffuser de fausses informations concernant les étudiants ou convier les étudiants à des rendez-‐vous avec les artistes au lieu d’aller en cours. # Mener une enquête pour découvrir l’auteur du poème gravé sur le tronc d’arbre sculpté qui se trouve en face du bâtiment ARSH 2. # Intervertir dans les bibliothèques la place des ouvrages d’art antique avec celle des ouvrages d’art contemporain. # Marquer au sol, de l’entrée du Hall à la porte de la Véranda, une ligne du temps : “Antiquité” allant de l’entrée à un mètre de la porte, “Modernité” un mètre avant
la porte, et le dernier centimètre, avec une flèche vers la Véranda, “Art contemporain”. # Inviter Auguste Legrand lors du buffet de vernissage. # Organiser chaque jour de résidence un buffet de vernissage. # Enregistrer l’ambiance sonore de tous les buffets de vernissage qui auront lieu à Grenoble pendant la durée de la résidence. En fin de résidence, organiser un buffet, en diffusant tous les enregistrements mixés en une bande son trop bruyante pour pouvoir s’entendre. # Poser une chaise face à la porte vitrée donnant sur le petit bureau derrière la Véranda, et rester assis et parfaitement immobile à observer les étudiants qui l’occupent. Laisser s’installer un sentiment de malaise, et considérer leur réaction comme une inversion du principe duchampien, “c’est le regardeur qui fait l’art.” # Capter les rumeurs provenant du Hall par dessus le mur, et les diffuser dans la Véranda avec un écart de quelques secondes, pour doubler avec retard l’agitation du monde au-‐delà du l’espace d’exposition. # Installer les tables et les chaises d’une salle de cours, et des mannequins pour figurer les étudiants et le professeur. Tous regardent vers le tableau noir, qui est en fait la baie vitrée. En passant devant le bâtiment, on voit une classe figée en train de nous observer attentivement. # Ajouter 12 passages piétons le long de la rue des mathématiques. # Peindre des bandes noires entre les bandes blanches des passages piétons du campus. # Construire une cabane rue des Résidences. # Remplir une bassine d’eau rue de la Piscine. # Déclencher l’alarme et observer les étudiants rejoindre les “points de ralliements”. # Recenser les points de ralliements et les positionner sur une carte. # Organiser une visite du campus avec audiophone. Le conférencier n’étant pas identifié, on peut suivre le parcours qu’il propose dans l’oreillette, ou bien tenter de le repérer. # Proposer chaque dimanche soir une visite radiophonique du campus.
# Installer dans l’espace Véranda un appareil pour diffuser de la musique (choix de l’appareil et de la musique indifférent) et augmenter le volume sonore quand le nombre de personnes présentes croit. Quand il n’y a plus personne, la musique se tait. # Même installation que la précédente proposition, mais inverser le processus : quand il n’y a personne, la musique joue au plus fort, et elle décroit au fur et à mesure que des visiteurs entrent. Elle se tait quand le seuil maximum de visiteurs est atteint (environ 100 personnes.) # Installer dans l’espace Véranda un moniteur vidéo muet diffusant en direct ce qu’il se passe de l’autre coté et que l’on entend par-‐dessus la cloison. # Installer à chaque arrêt de tram un appareil pour diffuser de la musique, et créer une ambiance sonore propre à chaque station. # À l’entrée du bâtiment Arsh, Art et Sciences humaines, s’installer derrière un petit bureau avec une caisse métallique et une pancarte indiquant “Prix d’entrée : 9 euros”. # Laisser l’espace Véranda vide mais installer au sol une ligne de mise à distance des œuvres : “Œuvre fragile, ne pas franchir”. # Laisser l’espace Véranda vide mais installer aux murs des cartels. Les œuvres devront être imaginées. # Mesurer l’espace Véranda (hauteur, largeur, longueur), avec le corps de l’artiste, des pieds aux mains tendues. (Pour la hauteur, il faudra trouver un moyen d’escalade...) # Mesurer les trois compartiments du mur rouge de l’espace Véranda et commander trois tableaux de la même dimension à un peintre paysagiste. # Construire un plafond pour l’espace Véranda. # Recouvrir le sol de l’espace Véranda d’un carrelage de miroir, pour inverser le haut et le bas. # Construire un mur coupant l’espace Véranda en deux : une première partie, vide et accessible par la porte d’entrée, et une seconde partie, vide, inaccessible et invisible (Pour l’invisibilité, il faudra encore obturer la porte du fond donnant sur la petite salle de travail.) # Photomaton : proposer aux étudiants de se faire prendre en photo dans l’espace
Véranda. Tirer les portraits en format A4 et en tapisser progressivement les murs. # Photographier des gens rencontrés au hasard de promenades dans Grenoble. Exposer leur portrait, avec leur nom et éventuellement leur profession ou leur statut social, comme un trombinoscope d’inconnus. # Proposer aux étudiants de venir accrocher une image de leur choix aux murs. La résidence d’artiste se termine lorsque que tout l’espace est recouvert. # Reproduire le plan du campus à une échelle qui permette de recouvrir tout le sol. À l’emplacement de l’espace Véranda, installer un panneau : “Vous êtes ici”. # Le plan du campus, stylisé en ne traçant que les routes, est vectorialisé, pour être reproduit comme un motif couvrant les murs de Véranda, le carton d’invitation au vernissage de la fin de résidence, et toutes sortes de produits dérivés que l’on produira pour l’occasion : t-‐shirt, timbres postes, agenda, etc. # Réaliser au mur un plan du campus, en ne dessinant que les bâtiments en noir sur fond blanc. # Restaurer le panneau de ralliement endommagé. Exposer les photos avant et après restauration, face à face, dans l’espace Véranda. # Ramasser tous les petits objets ou déchets que l’on trouve en se déplaçant sur le campus et les exposer dans l’espace Véranda. # Recenser tous les petits objets ou déchets trouvés sur le campus et en faire une liste précise accompagnée d’un plan pour les retrouver. # Récupérer toutes les traces des résidences précédentes (déchets, documents, témoignages...) qui serviront de matériaux à une production nouvelle, ni archive ni cimetière. # L'artiste ne montrera aucune œuvre dans l'espace Véranda. Les œuvres produites ne seront diffusées que sous forme numérique et librement téléchargeables en copyleft. # Proposer aux piétons une traversée de la place centrale du campus en ne marchant que sur les dalles blanches. Proposer ensuite de revenir sur les dalles noires. # Prolonger à la peinture le motif de la place centrale sur l’avenue centrale.
# Grâce à Google Earth, découper la forme du dallage de la place centrale du campus, et en faire le motif d’une peinture. # Grâce à Google Earth, découper la forme du dallage de la place centrale du campus, et en faire le motif d’un papier peint. # Grâce à Google Earth, retrouver l’arbre du parking d’en face, avant qu’il ne soit transformé en sculpture. # Arroser quotidiennement la souche sculptée sur le parking d’en face dans l’espoir de voir l’arbre renaître. # Graver sur la souche sculptée une réponse au poème qui s’y trouve inscrit. # Amélioration des œuvres publiques du campus : mettre des moustaches au chat de Calder. # Amélioration des œuvres publiques du campus : recouvrir d’une bâche la structure de Morellet, Sphère enterrée, pour voir enfin la sphère enterrée. # Amélioration des œuvres publiques du campus : séparer et remettre d’aplomb les deux cubes qui composent la Structure oblique de Jean-‐Claude Barrère. # Amélioration des œuvres publiques du campus : poser sur chaque bloc en pierre de la sculpture Paroles de Pierre Szekely une poupée de super héros : Batman, Catwoman, Spiderman, etc. # Réinstallation et amélioration des œuvres publiques du campus : après avoir remonté l’œuvre Le mur -‐ livre de Max Laigneau, ajouter à la sculpture la bibliothèque de l’artiste en résidence. # Utilisation des œuvres publiques du campus : déposer une toile de peintre sur les plaques de fonte au sol de François Deck, Faire le chemin en marchant, et la récupérer en fin de résidence, avec les motifs marqués par le piétinement des passants. Faire l’œuvre en marchant. Exposer cette toile dans l’espace Véranda. # Recouvrir le sol du bâtiment ARSH avec les galets du Drac. # Semer des fleurs dans le potager clandestin qu’on appelle les jardins de l’utopie. # Définir un nouvel espace de résidence (de mêmes dimensions que l’espace Véranda) à l’extérieur du bâtiment ARSH à l’aide d’un marquage au sol. # Diffuser dans “Un tramway nommé culture” l’annonce d’une conférence d’Alain
Farfall. Comme à son habitude, il ne se montrera pas le jour de la conférence mais on filmera la venue des spectateurs. # Installer un drap sur la baie vitrée de la Véranda et un projecteur à l’intérieur de l’espace afin de transformer celui-‐ci en théâtre d’ombres. # Inversion du dispositif précédent : installer un drap sur la baie vitrée, et, un matin de beau soleil, observer les allées et venues à l’extérieur se découper en ombres chinoises dans l’espace Véranda. # Faire une conférence dans l’amphithéâtre d’à côté pour raconter l’expérience vécue pendant la résidence. On viendra ensuite voir les lieux, comme une illustration de ce qui a été dit précédemment. # Faire une conférence dans l’amphithéâtre d’à coté. Annoncer que l’on présentera l’expérience vécue pendant la résidence mais raconter en fait ses dernières vacances. # Taguer les murs du campus en écrivant à la bombe le mot “présence” partout où l’on trouvera une ligne permettant de le barrer. # Faire des photos de la Véranda vide. Exposer des grands tirages de ces photos dans l’espace Véranda. # Installer des rambardes sur les murs en pierre décorant la place centrale : rétablir ainsi les contraintes de sécurité, et renforcer l’impression d’une architecture qui s’enfonce dans la terre. # Installer une signalétique dans le bâtiment ARSH instaurant la Véranda comme “Centre de tri et de recyclage des pensées inutiles” et installer dans l’espace une ligne de poubelles pour chaque catégorie : “Idées futiles”, “Pensées malsaines”, “Malentendus”, “Lapsus’, “Idées oubliées”, “Idées noires”, “Rêves irréalisables”, “Pensées lubriques”, etc. # Résidence de printemps : installer des jardinières le long des fenêtres et baies vitrées de la Véranda. Planter pensées et primevères, marguerites et myosotis, jacinthes et muguets, tulipes, narcisses, pervenches et lupins. Arroser régulièrement. # Résidence d’été : obturation complète des fenêtres de la Véranda. Marquer ainsi le temps mort que représente l’été dans un campus universitaire. Incidemment, proposer aux quelques rares habitants un coin ombragé et frais pour venir discuter ou faire une sieste. # Résidence d’automne : ramasser les feuilles mortes du campus, les classer par
forme et par couleur. Créer pour chaque taille un nuancier subtil, dégradé du vert au marron en passant par toutes les teintes d’orangé. # Résidence d’hiver : verser de l’eau sur le seuil du bâtiment Arsh et attendre qu’il gèle. Surveiller les chutes, et venir au secours des blessés. # Plutôt qu’une exposition de fin de résidence, organiser une vente aux enchères à la baisse. Une seule enchère, mais c’est le prix le plus bas qui l’emporte. # À l’entrée de l’Université Pierre Mendès France, écrire au sol et à la craie les premières lignes de Le Rouge et le noir de Stendhal. Puis faire de même à l’entrée de l’Université Stendhal, en face, et écrivant les premières lignes de Gouverner c’est choisir de Pierre Mendès France. # Remplacer le concierge pendant une journée. C’est le concierge, ce jour-‐là, qui occupera l’espace Véranda à sa guise. # Recopier pendant le temps de résidence un maximum d’ouvrages sur l’art contemporain. # Utiliser le temps de résidence pour lire tous les livres qu’on voulait lire depuis longtemps et que l’on trouvera dans la bibliothèque. # Emprunter plusieurs ouvrages à la bibliothèque et faire des lectures publiques pendant son temps de résidence. # Utiliser des titres de livres présents dans les bibliothèques pour écrire un texte à partir de ces seuls titres. # Récolter dans la bibliothèque tous les papiers volants que l’on trouvera abandonnés dans les livres : que ce soit des flyers ayant servis de marque page ou des post-‐it pour écrire des notes de lecture. Les cataloguer, en précisant bien le livre dans lequel ils ont été trouvés. Ils constituent une forme de résidu vivant de la bibliothèque. # Proposer une lecture-‐performance de ce mode d’emploi. # Utiliser les compétences professionnelles des employés de l’Université pour déléguer pendant la résidence une partie du travail d’artiste : faire faire son courrier à la secrétaire, réparer les prises à l’électricien, vérifier ses comptes au comptable, etc. # Organiser le concours du plus beau bonnet à pompon du Campus.
# To translate this document into English by an automatic translator. Not correct, and destroy the French version. # Faire une exposition citant les artistes du langage et en utilisant uniquement le mot “Présence” : le peindre en rouge un peu plus clair sur le mur rouge en hommage à Robert Barry, agrandir sa définition dans le dictionnaire à la manière de Joseph Kosuth, l’inscrire en lettres autocollantes à la verticale et coupées en deux en hommage à Peter Downsbrough, installer un défilant lumineux l’affichant en lettres rouges à la Jenny Holzer, écrire au mur le statement : “écrire le mot présence et le barrer d’un trait” à la manière de Lawrence Weiner, etc. # Faire une exposition de fresques murales en hommage aux artistes du monochrome : un morceau de mur peint de la même couleur que le reste du mur rouge pour Jean-‐Claude Rutault, un morceau de mur de la couleur bleu Klein, un mur peint en orange puis transpersé d’une fente pour Lucio Fontana, un mur peint en blanc avec un carré du même blanc dessus pour Kasimir Malevitch, un damier de neuf carrés noirs pour Ad Reinhardt, etc. # Se faire enfermer dans l’espace Véranda, pendant toute la durée de la résidence, avec une marmotte sauvage. # Décider de vivre dans l’espace Véranda 24h/24 pendant toute la durée de la résidence. Tout le monde pourra suivre les faits et gestes de l’artiste au travers de la baie vitrée. # Transformer l’espace Véranda en volière. Les oiseaux seront visibles de l’extérieur et audible à l’intérieur du bâtiment. # Transformer l’espace Véranda en aquarium géant, abritant de nombreuses espèces animales, aussi bien des prédateurs que des proies. Les passants, depuis la vitrine, pourront étudier l’évolution de l’écosystème ainsi mis en place. # Installer dans l’espace Véranda une “Machine à Réponses”, imprimante délivrant des phrases extraites d’une base de donnée de citations élaborée préalablement par l’artiste. Les étudiants, même sans question particulière, peuvent ainsi venir gratuitement se procurer des réponses probablement pertinentes et toujours artistiques. # Tapisser l’espace Véranda de tirages d’images trouvées sur google en tapant “Résidence” dans la recherche par images. # Tapisser l’espace Véranda de tirages d’images trouvées sur google en tapant “Présence” dans la recherche par images.
# Tapisser l’espace Véranda de tirages d’images trouvées sur google en tapant “Présence barrée” dans la recherche par images. # Tapisser l’espace Véranda de tirages d’images trouvées sur google en tapant “ARSH” dans la recherche par images. # Tapisser l’espace Véranda de tirages d’images trouvées sur google en tapant “Véranda” dans la recherche par images. # Tapisser l’espace Véranda de tirages d’images trouvées sur google en ayant effectué une recherche par image à partir du logo de PRESENCE barrée. # Performance : proposer un câlin aux visiteurs qui passeront voir l’artiste dans sa résidence. # Travailler utilement à l’amélioration de l’espace Véranda pendant toute la durée de la résidence : refaire l’électricité, reboucher les trous et repeindre les murs, laver les vitres, etc. # Travailler utilement à l’amélioration et l’agrandissement de l’espace Véranda pendant la durée de la résidence : ouvrir la baie vitrée et construire une Véranda vitrée sur le parking. Ainsi, l’espace gagnera des mètres carrés, et son nom sera justifié. # Planter des étiquettes horticoles de partout dans le campus sur le modèle de celui trouvé dans l’arboretum : « Lis d’un jour ». # Pendant une année complète, l’artiste en résidence photographiera chaque jour l’emplacement du “lis d’un jour” de l’arboretum. Sur les 365 photos, une devrait être la photo du lis. # Reproduire en modèle réduit l’espace Véranda. Exposer la maquette dans l’espace, à hauteur d’œil, et proposer aux visiteurs d’y installer un petit objet de leur choix, qui prendra ainsi des dimensions extraordinaires. # Photographier chaque imperfection des murs, chaque petit détail de l’architecture de la Véranda. Tirer les photographies à l’échelle 1, exposer les tirages exactement sur le morceau de l’espace qu’ils reproduisent. La représentation prendra la place du réel. # Réaliser une fresque en post’it sur la baie vitrée de l’espace Véranda. # Photographier les façades des bâtiments du campus vues du dessous avec
toujours la même proportion de ciel. Accrocher au mur les tirages côte à côte afin de créer une nouvelle ligne d’horizon. Cette ligne se situera à 1m55. # Graver dans le mur tout autour de la pièce une ligne à 160 cm du sol, mesure qui correspond à la hauteur d’accrochage des œuvres dans un musée. # Restaurer l’œuvre de Gérard Ifert et Sybille Paquet, Sans titre, se situant à l’entrée n°1 du campus en rajoutant et/ou en modifiant la lettre manquante. # Écouter et retranscrire sous forme de livre les conversations des étudiants. # Enregistrer des conversations étudiantes dans les cantines du Crous, dans le tram, au bureau des étudiants et les diffuser dans des “postes d’écoutes” équipés d’un casque audio. # Restaurer la planète saturne se trouvant dans l’arboretum en lui rendant ses anneaux. # Avec l’aide de quelques complices, déplacer les voitures du parking et les ranger dans un ordre nouveau et plaisant (selon leur taille, leur couleur, leur marque...). Observer la surprise des propriétaires à leur retour. # Repérer les irrégularités des murs et sols de l’espace Véranda, en faire le constat par grattage de graphite sur des feuilles de papier. Exposer les dessins ainsi obtenus. # Récolter dans le campus toutes sortes de matériaux abandonnés (souches de bois, cailloux, sable, objets divers, planches, etc.) pour construire dans l’espace Véranda une architecture utopique et recyclée. # À partir de la proposition précédente, démonter l’architecture utopique et recyclée, et ranger les matériaux par grandes catégories : bois, métal, plastique, gros, petit, etc. # L’artiste en résidence occupera son temps à décorer avec goût l’espace Véranda (mettre des rideaux, de la moquette, changer la couleur des murs, meubler correctement l’espace) afin de rendre la pièce plus chaleureuse pour l’artiste qui lui succédera, en lui proposant de faire de même pour le suivant, etc. # Tirer les cartes aux passants devant la tour IRMA au 51 rue des mathématiques. # Réaliser un index des bâtiments du campus, en développant tous les signes et acronymes avec de nouvelles significations : ARSH, artiste résident spécialement heureux, EVE, étudiant vraiment égaré, ESA, élèves sans avenir, CERMO, certains espèrent renverser mon opinion, DLST, désolé la suite tarde...
# Parcourir le campus jusqu’à trouver le numéro 1. # Utiliser son temps de résidence pour se remettre au sport et tester les équipements sportifs du campus : jour 1 piscine, jour 2 tennis.... # Organiser avec des étudiants complices une file d’attente à l’extérieur de ARSH pour entrer au compte-‐gouttes dans l’espace Véranda. Informer les visiteurs par des annonces vocales ou des panneaux : “Une heure d’attente pour entrer dans l’espace Véranda”. Observer l’évolution de la queue. # La Véranda est aménagée comme une salle de cinéma, fauteuils tournés vers la baie vitrée. Les visiteurs s’installent et regardent par la fenêtre. Muni d’un micro, l’artiste décrit et commente le paysage et les petits évènements qui s’y produisent, comme autant de scenarii prévus, sur le ton d’une voix off dans un film de fiction. # L’ARSH de Noé : installer une ménagerie d’animaux domestiques, et attendre le déluge. # En fin de résidence, dessiner au mur et de mémoire le plan du campus. Chercher les manques, les déformations, les transformations. # Relever dans le livre Un musée sans murs les descriptions des œuvres du 1% artistique du campus. Inviter des collègues ne connaissant pas Grenoble à venir les construire, uniquement d’après le texte. Exposer des triptyques : l’œuvre réalisée par ces amis pour la Véranda, le texte la décrivant, et la photo de l’œuvre de référence. # Réaliser une fresque géante sur le toit terrasse de l’ARSH. L’œuvre pourra être visible avec un ballon gonflable, et aussi sur google maps, quand celui-‐ci aura actualisé la photographie satellite du campus. # Faire une enquête dans les archives et auprès des responsables culturels grenoblois pour retrouver l’auteur du dallage de la place centrale du campus, répertorié comme “auteur inconnu” dans l’inventaire des œuvres du 1%. Organiser une cérémonie de réattribution de l’œuvre, sur la place centrale et si possible en présence de l’artiste retrouvé. # En cas d’échec de l’enquête précédente, inventer cet auteur, et organiser une cérémonie. # Marquer le temps passé dans la résidence : en gravant dans le mur quatre barres verticales barrées d’une horizontale pour cinq jours, en installant un sablier sur une table et en notant chaque fois qu’on le retourne, en apportant une
horloge bretonne et un coucou suisse dont on remontera le mécanisme chaque jour, en accrochant au mur un calendrier sur lequel on cochera les jours et une éphéméride dont on gardera chaque feuillet, en appelant l’horloge parlante, en écoutant toujours le même disque et en comptant le nombre de fois où il a fallu appuyer sur “replay”, en lisant Sein und Zeit de Martin Heidegger en allemand et en cornant chaque jour la page où on s’arrête, etc. # Récolter auprès des étudiants des vieux vêtements usagés, les ranger par couleurs, et en fin de résidence les suspendre sous forme de guirlandes dans chaque laverie du CROUS. # Pour chaque œuvre publique du campus, calculer précisément le pourcentage de vide et de plein qui constitue la pièce. Installer sur des plaques à proximité de leur cartel les résultats obtenus (par exemple : “Calder, La cornue, plein 41 %, vide 59 %”, “Jacqueline Dauriac, Traverser le plan J dans un halo rose, plein 8 %, vide 92 %” ou encore Edgar Pillet, sans titre, plein 91 %, vide 9 %”). Dans l’espace Véranda, décrire au mur cette pièce et préciser son pourcentage de plein et de vide. # Le public est invité à une projection cinématographique dans l’espace Véranda. Le film représente, sans pathos ni récit, en caméra subjective et en temps réel, le parcours de la gare de Grenoble au campus universitaire. On comprend que le film est diffusé en direct au moment ou l’image arrive devant la porte de l’espace Véranda, et qu’apparaît dans la salle l’artiste muni de sa caméra. # Mener l’enquête et retrouver la planète Uranus qui a disparu du Planétarium. Si on ne la retrouve pas, copier le style du soleil et produire une planète en aluminium bosselé. # La numérotation des bâtiments du campus correspond à la distance du point zéro des municipalités (l’église en général) auxquelles ces bâtiments se rapportent. Repérer pour chaque bâtiment à quels autres monuments ils peuvent faire référence. Produire une signalisation qui indiquera ces nouvelles références. # La numérotation des bâtiments du campus correspond à la distance du point zéro des municipalités (l’église en général) auxquelles ces bâtiments se rapportent. Choisir un nouveaux point zéro, le logement habituel de l’artiste par exemple, qui déterminera une nouvelle numérotation des bâtiments du campus. # Mener une enquête pour trouver l’histoire de la ruine qui se trouve en face de l’UFR de biologie. De quand date-‐t-‐elle ? Était-‐ce une habitation ? Une ferme ? Une usine ? Si on trouve, fabriquer une maquette de l’architecture d’origine, si l’on ne trouve pas en inventer une. # L’artiste en résidence décide de vivre une semaine dans l’espace Véranda, en
notant chaque jour ses faits et gestes dans un carnet, en utilisant l’infinitif (Se lever à 8 heures, faire un jogging, faire des croquis du bâtiment, etc.) En fin de résidence, il donne le carnet à l’artiste qui lui succède, avec comme consigne de respecter le programme ainsi établi. Le second refait donc tous les faits et gestes du premier, en notant de la même manière ses journées dans un cahier (Se lever à 8 heures, se recoucher pour dormir une heure de plus, faire un jogging jusqu’au bistrot pour y boire une bière, faire des croquis du bâtiment, les déchirer et faire des photographies, etc.) Bien entendu, il laisse son carnet comme programme pour le résident suivant... # “Occuper” les bâtiments vides qui se trouvent à l’arrêt de tram Bibliothèque universitaire à côté de la poste uniquement en accrochant un panneau sur la porte indiquant que les locaux sont actuellement squattés par l’artiste. # Recouvrir les vitres de l’espace Véranda avec du blanc de Meudon pour donner l’illusion d’un espace abandonné. Et abandonner l’espace. # Afficher à l’extérieur de l’espace Véranda, à droite de la porte d’entrée, un plan figurant le mobilier et les éléments situés à l’intérieur, à la manière des cartels d’exposition, et interdire l’entrée de l’espace. # Repeindre, à l'aide d'une peinture rose biodégradable, une partie des murs en pierres de la place centrale afin de créer de nouveaux motifs répondant au dallage du sol. # Parasiter le blog et la page Facebook de Présence barrée avec des images de cocottes en papier. Les cocottes seront réalisées à partir du matériel de communication mis à disposition du public. # Repérer, répertorier, photographier et archiver toutes les souches sculptées du campus. # Le jour d’arrivée, se promener dans le campus en notant toutes les idées qui passent par la tête. La résidence durera le temps qu’il faudra ensuite pour réaliser tous ces projets tels qu’ils ont été pensés le premier jour. # Organiser, grâce à de nombreux complices, une manifestation dont le cortège, fait de banderoles et de sono bruyante, déambulera dans le campus et s’enflera peut-‐être, avec comme unique revendication en forme de slogan : “tous ensemble”. # Organiser les propositions de ce “Mode d’emploi”. Les classer par catégories (“Travail in situ”, “Expositions dans l’espace Véranda”, “Interventions dans le campus”, etc.), puis les hiérarchiser à l’intérieur de ces grands groupes.
Éventuellement, les numéroter, en créant un système d’identification souple mais précis. Donner au tout un aspect un peu scientifique et rigoureux, qui sera du plus bel effet et devrait donner à l’ensemble une autorité intimidante.