L'ACOR est une association inter-régionale implantée dans cinq régions de l'Ouest de la France – Bretagne, Centre Val de Loire, Normandie, Pays de la Loire et Nouvelle Aquitaine. Elle regroupe des structures tournées vers la défense de l'art et essai et de la recherche dans le cinéma.
C O M M U N I Q U É A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ' o u e s t p o u r l a r e c h e r c he
N°02 Mardi 26 mars 2019 p. 1 et 2 > Soutiens ACOR p. 3 > Soutiens GNCR p. 4 > Soutiens AFCAE Actions promotion et Soutien AFCAE Jeune public p. 5 > Infos distributeurs
Directeur de publication : Yannick Reix et Antoine Glémain, co-présidents de l'ACOR | rédaction : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat • contact@lacor.info • www.lacor.info | Avec le soutien du CNC et du Conseil régional de Bretagne
••• SOUTIENS DE L'ACOR ••• L'ORPHELINAT de Matthieu Haag France • 2017 • 1H10 • documentaire | Atmosphères production • 27 mars 2019 Grand Prix du meilleur documentaire au Great Lakes Film Festival à Clevelan | Grand Prix du meilleur documentaire au Zoroaster Film Festival - Azerbaïdjan | Grand Prix du meilleur documentaire au MIFF - Martinique
Site de l'ACOR ici Contact : antoine.glemain@atmospheresproduction.org Petit fils d'une immigrée slovaque venue en France à pied, je ne me sens nulle part chez moi. Lors d'une errance au Vietnam, je fais la rencontre d'un père adoptif en série, Monsieur Vu Tiên, qui me confie son histoire alors même que je ne parle pas sa langue. Débute alors un parcours initiatique sur ma place d'homme, et de père, fait de rencontres et de révélations.
Yannick Lemarié, critique à Positif, président d'Atmosphères 53, a rédigé et réalisé pour l'ACOR : • un texte critique sur le film • un entretien écrit avec le réalisateur Matthieu Haag • un entretien filmé avec le réalisateur (visible sur Youtube ici) Matthieu Haag et Yannick Lemarié peuvent accompagner le film en salle . À première vue, l'Orphelinat de Matthieu Haag se présente en deux parties distinctes et d’inégales longueurs. La première se passe en Europe et s’apparente aux archives d’un journal intime tandis que la seconde se déroule essentiellement au Vietnam et ressemble à un documentaire sur un orphelinat. Il est d’autant plus difficile de relier les deux morceaux qu’ils sont séparés par le carton noir du titre et qu’ils sont, en outre, radicalement différents. Ainsi les images d’archives ont-elles l’aspect granuleux du super 8 et les plans, l’allure presque convenue du film d’amateur dont le but est moins de chercher à faire beau qu’à saisir le quotidien d’une vie qui s’écoule. Les couleurs délavées ainsi que le défilement capricieux de la pellicule accentuent l’impression de voir des images arrachées à l’oubli et à l’absolu de la mort. [...] La deuxième partie rompt avec la précédente. Le paysage qui se déploie, en ouverture, devant nos yeux n’est plus constitué d’un jardin ou d’une maison européenne, mais d’une rizière où s’activent quelques paysans. Cette fois-ci, l’image est parfaitement cadrée et établit une distance. Sans doute le plan large est-il une façon de donner aux spectateurs suffisamment d’informations pour qu’ils situent l’endroit sur une carte, mais c’est aussi un moyen, pour ce qui concerne Matthieu Haag, d’assumer son statut extérieur, étranger à une culture qu’il ne maîtrise pas encore parfaitement. Si la voix off se fait moins présente quand Monsieur Vu Tiên explique les raisons pour lesquelles il a consacré sa vie à un orphelinat, elle revient, plus affirmée, quand le cinéaste s’attache à Kiên, l’enfant qu’il songe à adopter avec sa compagne. Le passage de l’un à l’autre est, par ailleurs, souligné par une brève séquence à Nantes, qui correspond au retour du cinéaste chez lui. [...] nous comprenons combien la séparation initiale que nous avons cru devoir faire est artificielle et ne répond en rien aux intentions profondes de l'Orphelinat. En effet, les différents « volets » forment les panneaux complémentaires d’un tableau unique. À chaque fois, il s’agit d’entrer dans une intimité : celle de la grand-mère, comme le suggère, dès les premières minutes, le bruit d’une porte qui s’ouvre ; celle de Monsieur Vû Tiên, comme le montre la succession des plans (d’abord la périphérie d’Hanoï jusqu’à son centre-ville, puis l’extérieur de l’orphelinat jusqu’à son intérieur) ; celle du cinéaste et de Kiên, comme le prouvent la courte séquence tournée dans l’appartement nantais ou celle où tous deux s’affrontent au bras de fer. Naturellement les vies sont différentes mais les expériences jumelles : elle a « refusé la vie qui lui était destinée dans son village » ; il a fui une mère qui ne s’occupait pas de lui ; il a quitté la France pour aller au Viet-nam et chercher les réponses aux questions qu’il se posait. Journal intime ? Documentaire ? Récit ? Les frontières s’estompent, les correspondances (cf. le piano) s’affirment. Les images super 8 documentent aussi bien la vie d’un individu que celles de la caméra numérique ; quant aux plans élaborés du documentaire, ils n’interdisent en rien de sonder les âmes aussi profondément que ceux marqués du sceau de l’amateurisme. Au-delà des différences, c’est le même geste cinématographique qui se joue. C’est la même expérience qui se raconte, le même questionnement en partage. Yannick Lemarié, extraits de Trouver sa place - texte intégral sur notre site ici
SEULS LES PIRATES de Gaël Lépingle France • 2018 • 1H30 • fiction | Entrevues Belfort 2017, section Films en cours | FIDMarseille 2018 : Grand Prix de la compétition française
Produit par Cents Soleils et Perspective films • non daté
Site producteurs ici et ici > Commande d'un texte à Adrien Dénouette, avec possibilité de le faire intervenir > mini-site de l'ACOR sur le film bientôt en ligne. Suite à un grand projet de rénovation urbaine, Géro va être expulsé de chez lui et de son théâtre de poche, où il ne joue plus guère depuis que la maladie lui a fait perdre la voix. Un neveu qu’il connaît à peine vient soudain s’installer chez lui. Il veut écrire.
A travers un cas particulier, celui du quartier du Hameau à Orléans, Seuls les pirates raconte l’histoire très commune et plus que jamais actuelle de la gentrification des centres villes français. En s’ouvrant sur la présentation du futur écoquartier à des riverains, le film laisse un temps planer la possibilité d’un portrait éclaté sur la métamorphose urbaine et ses conciliabules délicats, avant de nous rediriger en douce vers le destin individuel de Géro, homme de scène dont le petit théâtre en préfabriqué et la maison se trouvent directement menacés par le projet de modernisation. Le film fait ainsi courir deux récits en parallèle : un premier, documentaire, sur une municipalité désireuse de mener à bien sa conversion écoresponsable, et un second, moins fictif que « joué », narrant le combat donquichottesque d’une clique de pieds nickelés bien décidés à résister malgré les avis d’expulsions et l’interruption des subventions culturelles. Le tout forme un scénario tristement ordinaire – celui des plans urbains et leurs bonnes intentions, lesquelles ne tiennent compte ni des plus précaires ni de certains besoins élémentaires (comme les places de parking) – dont Gaël Lépingle ne cherche pas à dissimuler la banalité, comme en attestent les décors (les bureaux sans charme d’une mairie, le théâtre en « Algeco » de Géro, sa maison de plainpied un peu atone) et une mise en scène sans afféteries, pour ne pas dire brute, dont la force discrète est de laisser à nue la négociation perpétuelle du film entre ses élans romanesques et « le réel » avec lequel il faut bien composer. […] La beauté du film tient à cette façon – moins prudente que résolument politique – de ne jamais donner tort à personne, et de retenir son lyrisme sans pour autant s’interdire de faire un éloge de l’amateurisme plein de sincérité et de douceur. Par sa simplicité formelle, Seuls les pirates se place ainsi dans un rapport de solidarité esthétique avec ces bricoleurs, refusant d’ensevelir sous des couches d’artefacts la réalité de ces poètes expirants dont l’art consiste à continuer de rêver et de jouer dans les conditions matérielles les plus spartiates qui soient – jusqu’au tout dernier souffle. Extraits de Jusqu'au Dernier souffle d'Adrien Dénouette
A noter : 2 moyens métrages de Gaël Lépingle sortent le 3 avril 2019 (contact : gael.lepingle@gmail.com)
UNE JOLIE VALLÉE 2015 • 52' | N° visa 143.442 | Production : La Musique de Léonie
Un village dans le Tarn, l'été. Ils travaillent dans des bureaux ou en usine, sont médecins, enseignants ou retraités. Ils se réunissent pour raconter ensemble une histoire, et pour la chanter. Une comédie musicale d’après Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas.
LA NUIT TOMBÉE 2014 • 30' | N° VISA : 141.137 | Production : La Musique de Léonie
Ce soir-là, Victor, treize ans, ne veut pas rentrer chez lui. Cependant qu'une jeune femme, Sandrine, repousse le moment où elle retrouvera son appartement solitaire. C’est la tombée de la nuit, à Orléans, peu avant Noël.
Pour parler de La nuit tombée, il faut commencer par évoquer Une jolie vallée, le film que Gaël Lépingle réalisa dans la foulée. Ces deux films, vus ensemble, se complètent harmonieusement, se répondent, non pas à l’unisson, mais comme un canon entonné autour d’une question agitant sporadiquement certains cinéastes d’ici : comment faire une comédie musicale en France, pourquoi chanter dans les films ? Ce qui rassemble les deux films – outre une équipe technique, des mélodies élégantes de Julien Joubert, les fins arrangements de son frère Clément Joubert et la qualité des paroles écrites par le réalisateur lui-même –, c’est leur manière de questionner l’artifice propre au genre. Si La nuit tombée est une fiction assumant l’héritage de Jacques Demy et s’emparant sans rougir des inévitables figures du hasard et de la mélancolie, Une jolie vallée (qui est un documentaire) aura surpris en injectant chant et fiction (via une histoire “connue”, celle des Trois mousquetaires) dans un contexte réaliste et contemporain qu’il ne cherche pas, par ailleurs, à transformer. Autrement dit, quand l’un tente de “ré-enchanter” le monde, l’autre préfère prendre acte de la façon dont le chant réaliserait une utopie collective et réunirait dans un projet commun des habitants n’ayant rien à voir les uns avec les autres. Cela posé, revenons plus précisément à La nuit tombée. La beauté de la comédie musicale vient souvent d’une bascule, de ce moment où soudain l’on chante ou danse ensemble, où l’environnement des personnages devient ballet, où l’entourage se transforme, s’exprime au diapason de leurs sentiments. Trouver une voix qui lui répondra, cet écho salvateur, c’est toute la difficulté pour Sandrine dans La nuit tombée. Elle est seule, trentenaire amoureuse d’un homme marié qui la délaisse. Qu’elle regarde au début du film des adolescentes jouant, mutines, à la comédie musicale – en se filmant au portable dans un amusant simulacre, une stimulante mise en abyme –, et c’est sa solitude, à elle, qui s’exacerbe. Qu’elle observe en cette veille de Noël la ville qui – le soir tombé, les bureaux vidés – s’anime, et c’est sa mélancolie qui infuse douloureusement. Sandrine, elle, chante, mais seule encore. Tout comme Victor, treize ans, qui va, apprend-on, devoir quitter la ville, ses amis et aussi ses parents. Évidemment, c’est dans une troisième partie que les fils du destin relieront leurs errances nocturnes, qu’ils chanteront ensemble enfin, les thèmes musicaux associés à chacun s’entremêlant en une consolation temporaire, de celles, gracieuses, que la magie du genre sait offrir. Parallèlement, le réalisateur et son monteur s’attardent beaucoup sur les fenêtres éclairées, les badauds, les passants. Des visages, des figures. Autant d’histoires. C’est la beauté de ce film chanté que de nous suggérer que nous faisons partie d’un tout, d’une ville (ici, Orléans) rythmée par des affects partagés ou secrètement dissimulés. Stéphane Kahn • Bref ici
SOUTIENS GNCR MONROVIA, INDIANA de Frederick Wiseman
USA • 2018 • 2H23 | Météore Films • 24 avril 2019
Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Plus d'infos ici Monrovia, petite ville agricole du Midwest américain compte 1400 habitants, dont 76% ont voté pour Trump aux dernières élections présidentielles. Des salles de classe aux réunions municipales, du funérarium aux foires agricoles locales, Frederick Wiseman nous livre une vision complexe et nuancée du quotidien de cette communauté rurale, portrait d’une Amérique souvent oubliée et rarement montré.
« […] Il s’agit, après tout, d’une région d’Amérique traditionnellement acquise au parti républicain, à une époque de polarisation politique très forte. Se rendre à Monrovia – une ville majoritairement blanche située dans l’État où est né le vice-président – après les élections de 2016 n’a rien d’anodin ou de fortuit : la portée politique évidente de Monrovia, Indiana en fait ainsi une œuvre d’une actualité brûlante […] » A.O. Scott • The New York Times
TREMBLEMENTS de Jayro Bustamante
Guatemala • 2018 • 1H40 • avec Juan Pablo Olyslager, Diane Bathen, Mauricio Armas
Memento Films • 1er mai 2019
Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Plus d'infos ici Guatemala, Pablo, 40 ans, est un "homme comme il faut", religieux pratiquant, marié, père de deux enfants merveilleux. Quand Il tombe amoureux de Francisco, sa famille et son église décident de l’aider à se "soigner". Dieu aime peut-être les pécheurs, mais il déteste le péché.
« [...] Il s'agit d'une description convaincante, touchante et parfois exaspérante de ce que cela signifie d'être un homme gay dans une société dominée par une version très traditionnelle du Christianisme.[…] » Vladan Petkovic • Cineuropa
LE CHANT DE LA FORÊT
de Joao Salaviza et Renée Nader Messora
Brésil • 2018 • 1H53 | Ad Vitam • 8 mai 2019
Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Plus d'infos ici Ce soir, dans la forêt qui encercle ce village au nord du Brésil, le calme règne. Ihjãc, un jeune indigène de la tribu Krahô marche dans l’obscurité, il entend le chant de son père disparu qui l’appelle. Il est temps pour lui d’organiser la fête funéraire qui doit libérer son esprit et mettre fin au deuil. Habité par le pourvoir de communiquer avec les morts , Ihjãc refuse son devenir chaman. Tentant d’échapper à son destin, il s’enfuit vers la ville et se confronte alors à une autre réalité : celle d’un indigène dans le Brésil d’aujourd’hui.
« […] C’est un peu comme si Jean Rouch avait rencontré le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul (...). L’ethnographie croiserait l’essai expérimental, le document sans voix off laisserait toute la place à l’imaginaire. Le film de la Brésilienne Renée Nader Messora et du Portugais João Salaviza, Les Morts et les autres (...), a la beauté d’un songe. Un rêve éveillé au cœur de la forêt brésilienne, filmé en pellicule pour ne jamais l’oublier […] » Clarisse Fabre • Le Monde
"RENCONTRE(S)" ET "REGARD(S)" SUR LES FILMS SOUTENUS PAR LE GNCR • WE THE ANIMALS : RENCONTRE(S)" avec Jeremiah Zagar sur Viméo ici | sur Youtube ici • SUNSET : RENCONTRE(S)" avec Laszlo Nemes sur Viméo ici | sur Youtube ici
RECOMMANDATION GNCR CONTRE TON CŒUR (COLO) de Teresa Villaverde Portugal • 2018 • 2h16 • avec João Pedro Vaz, Beatriz Batarda, Dinis Gomes ED Distribution • 19 juin 2019 | Berlin 2018 : compétition
Plus d'infos ici Au Portugal, le quotidien d’une famille est bouleversé : le père se retrouve au chômage et la mère doit alors cumuler deux emplois. Mais leur fille est bien décidée à ne pas se laisser abattre et à continuer à vivre sa vie d’adolescente. Une distance trouble s’installe entre eux : le début d’une lente implosion, chacun cherchant à s’adapter à sa façon à cette situation nouvelle.
« […] Au cliché de la famille soudée face à l’adversité, Villaverde répond par une implosion lente mais inéluctable. Comme balayé par le ciel qui leur tombe sur la tête (les quelques scènes d’extérieur sont d’ailleurs elles aussi splendides), chacun va se disperser, abandonnant inconsciemment son rôle au soin de sa famille. Le film gagne encore en ampleur dans son dénouement symbolique, amer et bouleversant. Tour de force formel et narratif, Colo est, sans mauvais jeu de mot, colossal. » Grégory Coutaud • Films de culte
SOUTIENS AFCAE ACTIONS PROMOTION DIEU EXISTE, SON NOM EST PETRUNYA
de Teona Strugar Mitevska
Macédoine • 2018 • 1H40 • avec Avec Zorica Nusheva, Labina Mitevska, Simeon Moni Damevski
Pyramide Distribution • 1er mai 2019
Edition d'un document AFCAE | Site distributeur ici A Stip, petite ville de Macédoine, tous les ans au mois de Janvier, le prêtre de la paroisse lance une croix de bois dans la rivière et des centaines d’hommes plongent pour l’attraper. Bonheur et prospérité sont assurés à celui qui y parvient. Ce jour-là, Petrunya se jette à l’eau sur un coup de tête et s’empare de la croix avant tout le monde. Ses concurrents sont furieux qu’une femme ait osé participer à ce rituel. La guerre est déclarée mais Petrunya tient bon : elle a gagné sa croix, elle ne la rendra pas.
« [...] Dieu existe son nom est Petrunya dégage (...) un message doucement féministe à travers son histoire au carrefour de conceptions diamétralement opposées sur la condition de la femme. La réalisatrice Teona Strugar Mitevska y agence avec adresse un huis-clos sous forme de parabole délicate sur les petites victoires qui mèneront aux grands changements, ou pas. Le détournement nullement prémédité, ni mesquin, d’une tradition religieuse anecdotique en est le point de départ. La propulsion d’un simple bout de bois béni au centre des préoccupations de tout un pays aurait aisément pu en être la finalité. Sauf que pareille surenchère sensationnelle serait plutôt de mise dans un hypothétique remake américain de cette histoire ingénieuse. Le flegme des Balkans détourne par contre cette dernière à son avantage, grâce à un état expectatif des plus subtilement jouissifs, maintenu sans faille jusqu’au bout. [...] » Tobias Dunschen • Critique film
PETRA de Jaime Rosales
Espagne • 2018 • 1h47 • avec Barbara Lennie, Alex Brendemühl, Joan Botey, Marisa Paredes
Condor Distribution • 8 mai 2019
Edition d'un document AFCAE | Site distributeur ici Petra, jeune artiste peintre, n’a jamais connu son père. Obstinée, la quête de ses origines la mène jusqu’à Jaume Navarro, un plasticien de renommée internationale. Ce dernier accepte de l’accueillir en résidence dans son atelier, perdu dans les environs de Gérone. Petra découvre alors un homme cruel et égocentrique, qui fait régner parmi les siens rancœur et manipulation. Espérant des réponses, la jeune femme consent à se rapprocher de cette famille où dominent les non-dits et la violence.
« […] Pris au piège de leurs mensonges, les personnages subissent les coïncidences fatales du jeu dont ils sont les marionnettes. Le film, heureusement, échappe à son apparente misanthropie en se refusant à tout pathos. Évitant les larmoiements ou les effets de surprise, il ne prend pas le spectateur au piège de sa toile, mais le convie à remettre en ordre les pièces de ce puzzle dépareillé. Surtout, si Petra évite l’écueil de n’être qu’une mécanique cruelle et donneuse de leçons, c’est par le regard bienveillant qu’il porte sur sa protagoniste, cœur pur incarné par l’énigmatique Bárbara Lennie. » Raphaëlle Pireyre • Critikat
YULI de Iciar Bollain
Espagne • 2018 • 1H50 • avec Carlos Acosta, Santiago Alfonso
ARP Sélection • 17 juillet 2019
Edition d'un document AFCAE | Site distributeur ici Le destin de Carlos Acosta, danseur étoile des rues de Cuba au Royal Baller de Londres.
« [...] Biopic lumineux et optimiste, porté par une passion déchirante, il retrace somptueusement le parcours hors du commun de cet enfant au talent grandiose, des rues cubaines aux plus grandes compagnies de ballet du monde. » Erica Farges • Ciné Chronicle
SOUTIENS AFCAE JEUNE PUBLIC MONSIEUR LINK de Chris Butler
Etats-Unis • 2019 • 1H32 • animation • dès 7 ans • avec les voix de Thierry Lhermitte et Eric Judor
Metropolitan filmexport • 17 avril 2019
Edition d'un document AFCAE | Site distributeur ici Monsieur Link est une créature surprenante, étonnamment intelligente et surtout incroyablement attachante. Dernier vestige de l’évolution humaine et unique représentant de son espèce, Monsieur Link se sent seul... Pour l’aider à retrouver ses parents éloignés, il approche l’explorateur Sir Lionel Frost, le plus grand spécialiste des mystères et des mythes. Accompagnés par l’aventurière Adelina Fortnight qui possède l’unique carte qui leur permettra d’atteindre leur destination secrète, ils se lancent dans une odyssée à travers le monde.
INFOS DISTRIBUTEURS ON L’APPELAIT RODA de Charlotte Silvera
France • 2018 • 1H37 • documentaire | Zelig films • 31 octobre 2018
Site du film ici Contact : Christian Fraigneux | 06 82 94 33 55 | christian.fraigneux@yahoo.fr Le documentaire rend hommage à la créativité de ce « poète industriel » comme il aimait à se nommer et à l’incroyable visionnaire et témoin de son temps grâce aux entretiens menés par Charlotte Silvera, brutalement interrompus par la disparition de Roda-Gil le 28 mai 2004. Mais d’autres ont pris le relais : compositeurs, interprètes et proches de Roda pour évoquer la place considérable qu’il a tenue dans la chanson française et le chemin lumineux qu’ils ont parcouru ensemble.
« […] Son nom fait partie du panthéon de la chanson française. Mais la cinéaste a tenté dans un joli documentaire de montrer Etienne Roda-Gil tel qu’il était : un homme brut, passionné, enflammé, « qui n’avait pas de fond de tiroirs». Ses interprètes les plus célèbres, de Julien Clerc à Vanessa Paradis, en parlent encore avec émotion. Il était le plus rockeur de nos paroliers. Et Charlotte Silvera le montre avec classe et dignité. » Benjamin Locoge
HEART OF A DOG de Laurie Anderson
Etats-Unis • 2015 • 1H25 • documentaire | Tamasa • 27 mars 2019
Site du film ici Centré sur le bien-aimé terrier de Laurie Anderson, sa chienne Lolabelle, qui est décédée en 2011, Heart of a Dog est un essai qui mêle souvenirs d’enfance, journal intime en vidéo, rêveries autour de la collecte de données, de la culture de sur-veillance, de la conception bouddhiste de la vie après la mort, et des hommages chaleureux aux artistes, musiciens et penseurs qui l’ont inspirée.
« […] Sautant sans transition d’une citation de Wittgenstein à une vidéo de Lolabelle jouant du piano, à un film familial en 8 mm ou à une réflexion sur la transformation des Etats-Unis en un Etat policier dans la foulée du 11 Septembre, Laurie Anderson livre un film de bric et de broc étrange et envoûtant. Un sublime essai poétique et métaphysique traversé par les fantômes du passé. » Hubert Heyrendt • Libre.be
MENOCCHIO d'Alberto Fasulo Italie • 2018 • 1H43 • avec Marcello Martini, Maurizio Fanin, Carlo Baldracchi Rouge distribution • 17 avril 2018 | Festival de Locarno 2018
Site du film ici Italie. Fin XVIeme. Menocchio, meunier têtu et autodidacte d’un petit village perdu des montagnes du Frioul est accusé d’hérésie pour avoir défendu ses idéaux de pauvreté et d’amour. Menocchio raconte le combat d’un homme contre le pouvoir en place.
« […] En cherchant à creuser, au-delà des détails historiques, Fasulo utilise son regard comme un lien entre le passé et le présent cinématographique. Il nous livre ainsi un film grandiose dans sa simplicité qui semble se nourrir des références au passé (le Caravage, les Maniéristes), mais aussi au présent (Carmelo Bene, Romeo Castellucci), une oeuvre fascinante et touchante. […] ». Giorgia Del Don • Cineuropa
LUCIE, APRÈS MOI LE DÉLUGE de Sophie Loridon France • 2018 • 58' • Documentaire
Cinédia films • 5 juin 2019
Site du film ici Contact : Alice Louste | 06 74 04 97 97 | alice@cinedia.fr Entrer chez Lucie, c’est comme un retour vers le passé. Depuis toujours, j’ai rêvé de partager en images la vie de cette cousine éloignée. Cette paysanne du haut plateau d’Ardèche a construit sa vie autour du travail et de la nature environnante. Durant un an, au fil des saisons, nous allons à sa rencontre avec une caméra. Grâce à la complicité qui me lie à Lucie, aux nombreuses visites qu’elle reçoit, à son sens de l’humour conjugué au bon sens, nous sommes transportés dans un univers fait de simplicité…Nous ramenant à l’essentiel.
« […] Dans Lucie, après moi le déluge, on découvre Lucie Vareilles au fil des saisons. Elle est née en 1916 sur le plateau du Vivarais en Ardèche. Une paysanne dans la campagne, à 1 000 mètres d'altitude, près du village de Saint-Jeure-d'Andaure. Durant 58 minutes le temps suspend sa course folle, et se pose dans une maison de pierre, chauffée au bois, auprès de cette vieille dame extraordinaire d’humanité. "C'est vrai que je suis exceptionnelle", dit-elle sous forme d'autodérision. Elle sait bien qu'elle est d'un monde qui n'est plus le nôtre. En regardant la caméra se poser calmement sur chaque plan, on pense à Depardon […] » Christine Siméone • France Inter