Approvisionnement Energétique de la Loire-Atlantique Assemblée plénière du jeudi 8 juin 2006
Enjeux énergétiques du XXIème siècle Contribution de Monsieur Pierre RADANNE aux travaux du Conseil de Développement de la Loire-Atlantique
1.1 - Le changement climatique L’effet de serre Le changement climatique est une affaire simple à comprendre et connue depuis longtemps. Le phénomène de l’effet de serre est celui que chacun d’entre nous connaît et expérimente, à travers le chauffage d’une serre ou d’une véranda. Dans le cas d’une véranda, le rayonnement solaire passe à travers le vitrage et chauffe les objets à l’intérieur de la pièce. Ce rayonnement ne passe pas le vitrage au retour parce qu’il n’a pas la même longueur d’onde que le rayonnement solaire. Donc, vous avez à l’intérieur d’une véranda ou d’une serre, une température qui s’élève régulièrement.
Au niveau de la planète, le phénomène est exactement le même, la Terre a son propre rayonnement, « on a les pieds sur une chaudière » et l’ensemble émet un rayonnement infrarouge et c’est l’atmosphère qui a la fonction du vitrage. CONSEIL de DEVELOPPEMENT de la LOIRE-ATLANTIQUE 1/24
S’il n’y avait aucun gaz ayant cette qualité d’effet de serre dans l’atmosphère, nous aurions une température moyenne annuelle de moins 18°C au lieu d’avoir 15°C comme actuellement. A partir du début du 19ème siècle, l’homme a commencé à exhumer du charbon, puis ensuite d’autres combustibles fossiles, notamment, le pétrole et le gaz. Dès cette époque, les questions sur la stabilité de la composition de l’atmosphère et des effets possibles de l’exhumation de combustibles fossiles se sont posées. La propriété de rayonnement des gaz a été identifiée en 1827 par Fourier1. Le premier calcul de changement climatique valide lié à la consommation massive de charbon a été fait par le prix Nobel suédois, Arrhenius2 en 1896. Cette question a un peu disparu pour une raison très simple : une vérification expérimentale était attendue. Nous n’avons pas eu de connaissance fine de l’évolution du climat sur terre. Dans les années 1960, le lancement de satellites sur orbite a permis aux hommes d’avoir une vision totale de la planète. La question du fonctionnement de l’atmosphère et de la planète a alors été plus sérieusement abordée, ce qui s’est traduit par un suivi plus appliqué de l’évolution du climat. Après le début de ces mesures, dans les années 1960, le débat est revenu et en 1985, cette question du changement climatique a été clairement identifiée. C’est la date de naissance du sujet dans sa définition actuelle. Le cycle du carbone Dans un cycle de carbone équilibré, les animaux et les hommes émettent du CO2 par leur respiration, la décomposition des matières organiques des sols en émet également. En revanche, les plantes absorbent le CO2 auparavant rejeté dans l’atmosphère. Elles transforment3 le carbone en leurs tissus et réémettent l’oxygène. L’activité des plantes équilibre celles des animaux, des hommes et de la décomposition organique. Le stock de gaz carbonique présent dans l’atmosphère devrait ainsi rester le même.
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Jean-Baptiste Fourier était un mathématicien français. Svante Arrhenius était un chimiste suédois. 3 Principe de photosynthèse 2
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Mais le bilan change. Le carbone que la nature a contenu pendant de longues périodes est déstocké : Des gisements de charbon, pétrole et gaz sont recherchés pendant plusieurs siècles. Puis ces hydrocarbures sont brûlés et le carbone qui en émane, est rejeté dans l’atmosphère. Depuis le début de la révolution industrielle, la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère a augmenté d’un tiers. Bien que l’effet du gaz carbonique soit resté méconnu jusqu’en 1985, la composition du CO2 contenu dans l’atmosphère a été assez régulièrement mesuré dès les années 1950.
Historique de l’évolution des concentrations de CO2 et des températures Avant 1985, le climat était analysé sur 20 ans. Vers la fin du XXIème siècle, en Antarctique, une équipe de scientifiques franco-russes a remonté un carottage4 de glace d’1 Km de long, et en a fait l’analyse. Ces glaces se sont formées à partir de la neige tombée progressivement au fil des époques et ont emprisonné des bulles d’air. Celles-ci ont pu être analysées de nouveau sur ce carottage de glace, qui s’est constitué depuis 150.000 ans.
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Un carottage est une extraction d’échantillons de terrain ou carottes dans une opération de sondage du sous-sol ou de fonds sous-marins. CONSEIL de DEVELOPPEMENT de la LOIRE-ATLANTIQUE 3/24
Dernièrement un nouveau carottage de 3,5 Km de glace( en Antarctique), a été réalisé et permet de comprendre le climat sur près d’un million d’années.
Il y a 130.000 ans, une période chaude a précédé l’ère glaciaire (elle s’est terminée 10.000 ans avant Jésus-Christ). Aujourd’hui la planète traverse à nouveau une période chaude. La vie sur la planète est donc le résultat d’une oscillation entre des périodes chaudes, des périodes glaciaires et des périodes interglaciaires, provoquée par des phénomènes astronomiques, notamment la rotation irrégulière de la terre autour du soleil. Une corrélation existe donc entre la teneur de gaz carbonique dans l’atmosphère et la température de la planète. Le gaz carbonique se dissout plus facilement dans l’eau, lorsqu’elle est froide. Mais quand la masse des océans se réchauffe, elle rejette du CO2 dans l’atmosphère, qui par conséquence amplifie l’écart de température. A partir de 1985, les scientifiques ont souhaité connaître l’effet du surcroît de gaz carbonique, qui résulte de l’activité de la société humaine liée à l’utilisation des combustibles fossiles.
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1.2 – Le problème du changement climatique, deux hypothèses : + 1,4°C ou + 5,8°C ? Deux simulations ont mis en évidence, au fil des années, une hypothèse basse et une hypothèse haute : L’hypothèse basse (réactivité rapide) : l’humanité réduit ses émissions de gaz à effet de serre. Le changement climatique est limité à une température de 1,4°C. L’hypothèse haute (réactivité lente) : l’humanité ne fait pas le nécessaire pour limiter ses émissions, ce qui induit une température de changement climatique de 5,8°C. La température de la planète oscillerait donc entre 1.4°C et 5.8°C. Ces chiffres sont assez difficilement interprétables et donc à prendre avec recul, puisqu’entre le matin et l’après-midi les écarts sont facilement supérieurs à ces températures. Pendant l’ère glaciaire, la température de la planète en moyenne annuelle était de 6°C inférieure à celle d’aujourd’hui. La sortie de l’âge glaciaire s’est déroulée sur 5000 ans, pour atteindre les températures actuelles (base 0). Selon l’hypothèse haute, un réchauffement de la planète de l’ordre de 5,8°C, équivalent à celui de la fin l’ère glaciaire (d’une durée de 5000 ans), ne prendrait aujourd’hui qu’un siècle ! Un prochain rapport à ce sujet sera publié à la fin de l’année 2007. Le diagnostic considère désormais une hypothèse haute de réchauffement réactualisée à 8°. Projection des variations de réchauffement de la planète à l’horizon 2050
En 2050, en considérant un réchauffement moyen de l’ordre de 3°C, la seule identification claire qui puisse être envisageable est celle d’un réchauffement plus important des terres sur des latitudes extrêmes que des océans. En considérant un réchauffement moyen de 5°C, les modèles de projection indiquent 15°C de réchauffement en Alaska.
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1.3 – Vers une stabilisation ou une diminution du CO2 ? Deux probabilités sont appréhendées dans l’analyse de l’évolution du changement climatique des trois prochains siècles : Impact d’une stabilisation ou d’une diminution d’émissions de CO2 : deux hypothèses 5
Première hypothèse A partir de 2000, l’humanité émet chaque année la même quantité de gaz carbonique : stabilisation des émissions de CO2. Néanmoins d’ici le milieu du siècle, la population humaine augmentera de moitié. Aujourd’hui les pays en développement (y compris les grands pays émergents) émettent encore peu de gaz carbonique par habitant, mais en émettront davantage au fil de leur développement. Les pays industrialisés compensent aujourd’hui par leurs réductions d’émissions de gaz à effet de serre l’augmentation à venir de celles des pays émergents et des populations supplémentaires à naître. Cette hypothèse de stabilité ne sera donc pas si facile à atteindre. Des émissions de CO2 stabilisées sur trois siècles aboutissent à l’augmentation de leur concentration dans l’atmosphère pour encore une grande période linéaire.
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Source : IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) – WMO - UNEP CONSEIL de DEVELOPPEMENT de la LOIRE-ATLANTIQUE 6/24
En effet une molécule de gaz carbonique vit 120 ans dans l’atmosphère. Pendant 120 ans, les émissions stabilisées à un même niveau agissent sur le climat en s’accumulant et en augmentant donc leur concentration dans l’atmosphère. Vers 2040, la quantité de CO2 dans l’atmosphère par rapport à ce qu’elle était avant l’ère industrielle devrait doubler. Les températures augmenteraient alors régulièrement, rapidement et pour longtemps. Ce scénario est celui d’une perte de contrôle du climat terrestre. Deuxième hypothèse A partir de 2050, l’humanité diminue de façon régulière ses émissions de gaz carbonique : réduction des émissions de CO2. Jusqu’en 2050 les émissions continuent d’augmenter, compte tenu du développement des pays émergents et de l’augmentation démographique. Mais à cette date la température du réchauffement ne doit pas dépasser un certain niveau. Suite à la négociation internationale sur le climat, cette température devrait se limiter à + 2°C. Cette stabilisation conditionne celle de la concentration du CO2 dans l’atmosphère, qui doit nécessairement avoir lieu dans ce siècle, pour pouvoir ralentir le changement climatique (autrement dit l’augmentation des températures) dès 2100. •
Pour certains, d’après des calculs plus affinés, en 2050, l’humanité ne devra émettre que la moitié des émissions de 2000 pour pouvoir atteindre ensuite un système climatique stable, à un niveau d’émission équivalent au cinquième de celui de 2000. Ce niveau d’émission correspond à la quantité de CO2, que l’océan serait capable d’absorber naturellement.
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Pour d’autres, le niveau de stabilité du climat devrait correspondre à zéro émission de CO2, car lorsque l’océan se réchauffe il a tendance à émettre du gaz carbonique.
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1.4 – Un changement de civilisation Pendant 250 ans, le processus industriel s’est développé grâce à la consommation de combustibles fossiles. Mais ce siècle devra subir une mutation : changer de civilisation. Climat cogéré par l’homme Pour la première fois depuis le début de la Révolution Industrielle, l’humanité est confrontée à une limite. Le climat est maintenant cogéré par l’homme. Il n’y a pas d’expérimentation possible sur l’habitabilité de la planète. C’est le principe de précaution qui s’impose. Il n’existe pas de définition universellement admise du principe de précaution, mais l’idée générale est la suivante: « Des mesures doivent être prises lorsqu’il existe des raisons suffisantes de croire qu’une activité ou un produit risque de causer des dommages graves et irréversibles à la santé ou à l’environnement. Ces mesures peuvent consister, lorsqu’il s’agit d'une activité, à réduire ou à mettre un terme à cette activité. » Rationnement des émissions de gaz à effet de serre : Protocole de Kyoto La négociation de quotas d’émissions par pays à Kyoto a été engagée pour rationner l’émission de gaz à effet de serre. Le protocole de Kyoto (en décembre 1997) est le constat qui confirme que le climat n’est plus seulement géré par la nature, mais aussi par l’humanité. En 2009, dans le cadre de l’ONU, sera notamment voté le niveau de température moyen acceptable sur terre. Le protocole de Kyoto entraine des ruptures historiques : Les pays ont des obligations globales de performances énergétiques, environnementales et donc économiques, ce qui change complètement le fonctionnement des relations internationales et de l’ONU. C’est donc un retour du politique, la responsabilité des Etats est notre comportement individuel sont engagés au-delà du marché.
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1.5 – Le problème énergétique mondial Economie mondialisée : augmentation de la consommation mondiale de pétrole Depuis le milieu des années 1960, la consommation de pétrole a fortement augmenté. La consommation européenne est aujourd’hui assez stable, elle n’est plus en croissance forte, à la différence de la consommation d’Amérique du Nord.
L’augmentation de la consommation des pays de l’Asie et des grands pays émergents de ces dernières années caractérise désormais la période actuelle. Jusqu’alors le processus d’industrialisation concernait un milliard d’habitants, en Europe, en Amérique du Nord et en ex-URSS… A présent près de quatre milliards de personnes, dans les grands pays émergents, comme la Chine, l’Inde et d’autres pays tels que le Brésil et l’Afrique du Sud sont touchés. Le pétrole reste la première énergie du développement et sa consommation augmente très fortement.
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Contexte et facteurs d’évolution du prix du pétrole brut Lors des deux chocs pétroliers des années 1970, causés par les guerres du Kippour et Iran-Irak, il n’existait aucun problème d’approvisionnement, mais simplement un problème de dépendance notamment de l’Europe vis-à-vis du Moyen Orient, produisant les 2/3 du pétrole et en situation politique difficile. Cette situation a nécessité une diversification de l’approvisionnement énergétique notamment européen. Le pétrole a été partiellement remplacé par d’autres énergies, notamment dans la production électrique, puis de nombreux efforts d’économie d’énergie ont été entrepris. De nouveaux gisements de pétrole, notamment dans la Mer du Nord, ont été trouvés et la situation politique au Moyen-Orient s’est également calmée. La dépendance vis-à-vis de cette zone du monde s’est donc finalement estompée.
Dès la fin des années 1980, le prix du pétrole est quasiment revenu au prix antérieur aux chocs pétroliers. A la fin des années 1990, la donne change.
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1.6 – Prix du baril de pétrole : une combinaison de 5 facteurs La combinaison des cinq facteurs suivants traduit le changement d’approche : Au niveau mondial l’offre est rattrapée par la demande et la demande en croissance continue est tirée par celle de la Chine et l’Inde (leurs taux de croissance économique se situent entre 5 et 10 %). Si la demande est plus importante que l’offre, les prix augmentent jusqu’à ce que certains renoncent à consommer parce qu’ils ne peuvent plus payer. Cette loi économique de l’offre et de la demande traduit bien la situation actuelle de croissance des prix. Dans les années 1990, une faute industrielle a été commise pendant la période de bas prix du pétrole : peu d’efforts de prospection et de remise en exploitation de nouveaux gisements ont été engagés. Les capacités de production mondiales nécessaires pour répondre à la demande, notamment en termes de raffinage, sont aujourd’hui en net déficit. A titre d’exemple, depuis le début des années 1970, les américains n’ont pas construit de raffinerie. Mais si l’investissement industriel reprend massivement dans le secteur pétrolier et les autres secteurs énergétiques associés, 5 à 10 ans (soit les délais de fabrication des usines de raffinage) seront nécessaires pour que l’augmentation des prix soit freinée et qu’une situation de calme revienne. Des évènements politiques et des jeux d’acteurs, au même titre que ceux liés aux chocs pétroliers des années 1970, compliquent la donne. A titre d’exemples : •
Afin de reprendre contrôle sur un certain nombre de pays, le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a utilisé « l’arme » du gaz et des prix du gaz.
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Une guerre civile se déroule au Nigéria, en effet quelques pays veulent rependre le contrôle d’un secteur économique jugé stratégique.
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D’autres événements politiques conséquents se sont déroulés au Venezuela ou en Bolivie, sans oublier l’Iran qui se trouve aujourd’hui au cœur d’une négociation difficile sur le sujet de nucléaire, qui pourtant n’a rien à voir avec le pétrole, mais qui cherche à influencer la situation pétrolière.
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Des processus de nature spéculative entrent en jeu : les actionnaires des grandes entreprises préfèrent avoir des prix du pétrole élevés que bas. CONSEIL de DEVELOPPEMENT de la LOIRE-ATLANTIQUE 11/24
Le débat actuel, bien qu’il ne soit pas nouveau, pose la question du prix du pétrole à long terme, tout en sachant que les ressources pétrolières sont rares sur Terre. Néanmoins aujourd’hui, pour prendre conscience du problème du changement climatique et de la nécessaire indépendance de chacun vis-àvis des combustibles fossiles, il est préférable que le prix du pétrole soit élevé. Même si les prix du pétrole connaissent à l’avenir d’énormes variations, le prix du pétrole actuel peut désormais être considéré comme le prix moyen de ce siècle. La valeur plancher se situera probablement autour de 35 à 40 dollars le baril. 1.7 – Le peak oil et ses conséquences Avant puis après la deuxième guerre mondiale, des gisements pétroliers ont été massivement découverts, notamment en 1962. Depuis cette date, les découvertes se sont progressivement raréfiées.
Pendant les crises pétrolières des années 1970, les efforts fournis pour trouver de nouveaux gisements de pétrole ont permis d’augmenter les découvertes dans des quantités relativement peu importantes. A l’heure actuelle, un peu moins de la moitié des ressources de pétrole de la planète a été probablement consommé et ce sont les ressources pétrolières les plus faciles à produire qui ont été extraites.
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Les futures ressources pétrolières sont celles qui sont difficiles à produire, concentrées géographiquement entre les mains d’un petit nombre de pays, et donc convoitées. Au milieu de ce siècle, seulement cinq pays auront des réserves pétrolières : l’Arabie Saoudite, l’Irak, la Russie, le Venezuela et le Canada. Les experts, notamment l’Institut Français du Pétrole, traduisant les positions françaises officielles, font différentes hypothèses d’évolution de la production pétrolière mondiale. Le débat actuel aborde également la notion de Peak Oil : à quel moment les nouveaux gisements pétroliers mis en exploitation ne compenseront-ils plus le tarissement des anciens gisements ? Certains pensent que le Peak Oil est atteint, ce qui n’est finalement pas encore le cas, d’autres qu’il sera atteint au milieu de ce siècle. Toutefois l’écart n’est qu’infime. Raisonnablement et dès aujourd’hui, le pétrole devrait être consommé de façon plus modérée, afin de le réserver pour les périodes à venir, lorsqu’il deviendra un produit précieux, et donc difficilement remplaçable, notamment pour des transports sur de longues distances, la pétrochimie, etc. Il s’agit désormais de remplacer le pétrole par d’autres énergies, d’utiliser le reste des ressources pétrolières le plus longtemps possible pour faciliter la transition vers de nouvelles formes d’énergies, et de faire des économies d’énergie. 1.8 – Défis et enjeux de la lutte contre le changement climatique en France En France des masses absolument considérables, soit près de 400 millions de tonnes de CO2 par an, sont rejetées dans l’atmosphère. A ce rythme et avec une croissance économique de 1,6 % par an, ce sont plus de 500 millions de tonnes de CO2 qui seront rejetés en 2050. La projection en 2050 montre que le secteur des transports contribuerait de façon croissante aux émissions de gaz carbonique en France. L’objectif obligatoire à l’horizon 2050 est donc de diviser par 4 (facteur 4) les émissions de gaz carbonique en France. A présent, il est donc incontournable pour les pays industrialisés, qui initient les modes de consommation et l’essentiel des technologies, de réaliser cet objectif Aucun scénario dans lequel les pays émergents ou en développement auraient un mode de croissance qui ne déstabiliserait pas le climat, n’existe. CONSEIL de DEVELOPPEMENT de la LOIRE-ATLANTIQUE 13/24
L’objectif du facteur 4 à l’horizon 2050 correspond au niveau de performance de la société française qui s’il est généralisé à l’ensemble de la société mondiale, permettrait de limiter le changement climatique. En France : une consommation d’énergie par habitant stabilisée sur les 30 dernières années Depuis 1973 (date du premier choc pétrolier), à aujourd’hui, la croissance économique par habitant en France a été de 72%6 par habitant cumulé. Ce qui signifie que pour cette même période, en France, la consommation énergétique a augmenté de 5% en moyenne. D’après les statistiques publiées par le Ministère de l’Industrie, plus d’attention aurait été portée sur les économies d’énergie, notamment dans le secteur des logements et des voitures. Dans les années 1990, la croissance économique était de 2% par an, à consommation énergétique stabilisée. Toutefois, l’efficacité de l’utilisation qui est faite de l’énergie devra encore être considérablement améliorée, pour que le développement puisse perdurer sans détruire l’ensemble des ressources ou émettre trop de gaz carbonique, déstabilisateur du climat.
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72% du revenu mais aussi des services de la société utilisés par chacun. CONSEIL de DEVELOPPEMENT de la LOIRE-ATLANTIQUE 14/24
1.9 – Restreindre la consommation ou limiter les pertes du système énergétique L’énergie primaire disponible en France s’élève à 269 millions de tep. Lorsque ces énergies sont transformées, notamment lors du raffinage et de la production électrique, une importante partie de cette énergie est perdue. Rendement global actuel du système énergétique français
Après transformation, cette énergie est directement utilisée dans les secteurs consommateurs, mais les appareils consommateurs d’énergie n’ayant pas tous des rendements égaux, une partie de cette énergie est à nouveau perdue. A titre d’exemples, aujourd’hui, une lampe à incandescence a un rendement inférieur à 10%, une voiture en circulation urbaine a un rendement de l’ordre de 20% etc. En France, la base d’un rendement moyen du système énergétique est seulement estimée à 34%. Ce chiffre montre bien que de nombreuses actions sont à engager pour pouvoir limiter toutes les pertes énergétiques, liées soit à la production électrique, soit au rendement des appareils des consommateur etc., et que les marges de progression sont considérables, notamment grâce aux nouvelles technologies. Paradoxalement dans les années 1990, l’énergie, notamment le pétrole, était tellement peu chère, que peu se sont intéressés au développement de nouvelles formes d’énergie, notamment renouvelables.
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1.10 – Energie, un changement de trajectoire et de gestion énergétique Délais de réponse temporelle : jusqu’à 50 ans pour agir… Combien de temps faut-il à la société française pour changer de mode de gestion énergétique sans accroitre les problèmes liés au changement climatique ? En moins de 5 ans, seuls les comportements, la culture, la parole, l’attention accordée sont envisageables. Un tel délai ne permet toujours pas de modifier, remplacer ou améliorer l’ensemble des appareils techniques de la France. A 5 ans, les marges de manœuvre s’accroissent : certains équipements ménagers commencent à être remplacés, des travaux d’économie d’énergie dans les maisons et dans l’industrie sont réalisés. C’est dans ce délai que l’accumulation de petits investissements se fait ressentir. A plus de 10 ans, il est envisageable de construire de gros équipements et de faire des changements notamment technologiques. Le délai pour mettre en place une centrale électrique, un gisement de production pétrolière est de 10 ans. Au-delà de 20 à 25 ans, les marges de modification de notre société sont tout à fait considérables. Des filières totalement nouvelles peuvent être mises en place. En France la mise en service actuelle du réseau TGV aura nécessité une génération. Le délai est sensiblement le même pour obtenir le parc électrique nucléaire actuel. La société doit donc profondément changer de trajectoire sous 50 ans. L’engagement doit être immédiat, sachant que les transformations des différents secteurs ne se font pas toutes à la même vitesse.
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1.11 - Patrimoine bâti et infrastructures de transport : vers une consommation énergétique plus faible Deux secteurs sont particulièrement lents : le patrimoine bâti, qui est remplacé en un siècle, et donc qui met en évidence le besoin d’une remise à niveau de l’ensemble du secteur de la construction, les infrastructures de transports, qui sont encore plus lentes à mettre en place. La vitesse de transformation dans le secteur des transports va donc être critique, dans la mesure où les deux tiers du pétrole consommé en France sont aujourd’hui dédiés à ce secteur. Nos futures maisons à énergie positive… Une maison neuve est chauffée en fonction de sa date de construction. Avant le premier choc pétrolier, il n’y avait aucune préconisation pour une construction neuve quant à la qualité de l’isolation et du chauffage. A cette date, la consommation moyenne pour une maison neuve était de 200 KWh/m².
Après le choc pétrolier, différentes réglementations thermiques ont été mises en place. La dernière réglementation de 2005 aboutit à une réduction de consommation de 65% par m² par rapport à la situation initiale et avec une augmentation de coût de la construction de seulement 5%. Actuellement, une réglementation thermique de long terme (horizon 2020) se prépare et aboutirait à une limite de consommation de 30 KWh, donc à une réduction équivalente à 85%.
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Désormais la maison à énergie positive est étudiée comme celle qui devra se développer pour tous les futurs foyers, autrement dit une maison dans laquelle les besoins de chauffage, d’eau chaude sanitaire, d’éclairage, d’électroménager et d’électronique de loisirs sont totalement assurés par les productions d’énergie tirées de l’environnement extérieur. Aujourd’hui, la « meilleure maison au monde » ne consomme que 8 KWh. Un tel niveau de performances était loin d’être envisageable dans les années 1970. 1.12 – Un secteur des transports très en retard Aujourd’hui, il est possible d’acheter des voitures dont la vitesse de pointe est le double de la vitesse autorisée. Vous pouvez dire « oui mais je suis sage sur la route ». En effet, ce sont des voitures dont la vitesse de pointe approche les 220 à 240 Km à l’heure. En ville, elles consomment près de 12 à 14 litres aux 100 kilomètres, alors que le besoin de consommation n’est en réalité estimé qu’à 6 litres aux 100 kilomètres. Vitesse maximale et consommation urbaine
Sur la moyenne de vie d’une voiture, cette surpuissance coûte 2 litres de consommation aux 100 kilomètres en moyenne. Le besoin d’évolution du secteur des transports est donc tout à fait considérable. Au cours de sa vie, une voiture consomme 12 fois son poids en pétrole, autrement dit une consommation moyenne de 14 tonnes de pétrole pour une voiture qui parcourt 200.000 Km. CONSEIL de DEVELOPPEMENT de la LOIRE-ATLANTIQUE 18/24
Ces 14 tonnes de pétrole consommées équivalent à un rejet de 44 tonnes de gaz par voiture dans l’atmosphère. A titre d’analogie, un tel rejet dans l’atmosphère représente six Arcs de Triomphe en volume. A l’avenir, ce type de voitures ne pourra plus être mis en service. 1.13 – L’énergie : « une économie qui aurait une vertu civilisatrice » ? La grande loi de ce siècle : rémunérer la qualité de l’utilisation des ressources Depuis les négociations à Kyoto, le retour à un monde fini, autrement dit un monde dans lequel la quantité de gaz carbonique dans l’atmosphère est limitée, est désormais la règle. A Kyoto, de nouveaux outils économiques ont également été inventés et sont compatibles avec cette nouvelle donne. Le fonctionnement est le suivant : la communauté humaine donne à chaque Etat des obligations de réduction qui sont ensuite redistribuées. Les premiers concernés sont les gros secteurs industriels. C’est désormais l’attitude dirigiste qui prévaut : une directive européenne a donc été mise en place et oblige les secteurs industriels à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre par pallier de 3 ans. Les mécanismes sont tels qu’ils permettent à un industriel en avance par rapport à l’obligation qu’on lui donne, grâce à une réalisation d’investissements ou des progrès, de vendre cette avance à un industriel en retard qui ne pourra pas respecter l’obligation. En effet, émettre du CO2 pollue l’atmosphère, le CO2 doit donc devenir rare et payant. Dès lors, ce mécanisme économique oblige l’acteur à s’intéresser à la performance de ses systèmes. C’est ce dont rêvait Montesquieu : être dans une économie dans laquelle la vertu est rémunérée. La loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique, adoptée par le Parlement français en juillet 2005, transcrit ce changement : l’Etat oblige les vendeurs d’énergie à réduire leurs ventes de KWh et les sanctionne s’ils ne respectent pas cette limite, Mais rémunère les économies d’énergie que les vendeurs d’énergies auront fait faire à leurs consommateurs (grâce à des incitations financières, l’augmentation éventuelle des prix du KWh pour un retour à l’équilibre économique…etc) et donc les réductions d’émissions de gaz à effet de serre. Demain, ces mécanismes se généraliseront à d’autres secteurs d’activités et seront l’une des bases de ce siècle.
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La grande loi de ce siècle sera donc d’optimiser l’utilisation des ressources et de rémunérer la qualité de l’utilisation des ressources, afin que toute l’humanité puisse y avoir accès et que cela soit compatible avec les équilibres environnementaux. 1.14 – Le secteur de l’énergie : mode de management public ou privé ? Hier Au cours des dernières décennies, le management du secteur de l’énergie a énormément évolué, et continuera de se transformer tout au long des années à venir. Auparavant et surtout lorsque les pays rencontraient des difficultés historiques, le secteur de l’énergie était essentiellement géré par l’Etat et correspondait donc à un ensemble de monopoles publics : En 1945, ce secteur a été nationalisé. Lors du choc pétrolier des années 1970, les Etats sont ré intervenus fortement dans le secteur énergétique, notamment en France pour faire le programme nucléaire ou des économies d’énergie. Mais historiquement, lorsque la période est propice à une abondance énergétique, à des prix bas ou à une amélioration des technologies, beaucoup s’interrogent sur la nécessité et la viabilité d’un mode de gestion public du secteur énergétique. En effet, un mode de gestion privée pourrait être envisageable. Dès lors, cela entraîne un mouvement de dérégulation. A titre d’exemple, dans les années 1960 lorsque le pétrole était abondant sur le marché, le secteur pétrolier au niveau mondial était massivement privé. En 1985, lorsque le prix du pétrole a baissé, le raisonnement a été identique. Aujourd’hui et demain Le problème des ressources et de l’approvisionnement énergétique mondial est désormais avéré. En effet, la commission européenne considère qu’en 2030, l’Europe sera dépendante à 70% d’importations d’autres continents. Le contexte énergétique actuel est donc en pleine mutation. Cela suppose une intervention de la puissance publique, pas nécessairement sous la forme d’une nationalisation mais certainement de régulations fortes. CONSEIL de DEVELOPPEMENT de la LOIRE-ATLANTIQUE 20/24
Des efforts de planification seront à nouveau essentiels, puisque les prix élevés de l’énergie provoquent en France de profondes difficultés sociales, notamment pour les populations rurales qui sont aujourd’hui plus frappées par le prix du pétrole que les populations urbaines. De nouveaux modes de management associant l’initiative du secteur privé et les règles d’intérêt général et visions de long terme devront s’appliquer dans les années à venir. 1.15 – Le défi des 50 prochaines années Trois conditions sine qua non permettront de faire face au virage incontournable que prendra la société ces prochaines années: La parole : accompagner les concitoyens, expliquer les perspectives de ce siècle, notamment les futurs changements qui influenceront les vies, mœurs et habitudes de chacun, Les comportements exemplaires des collectivités publiques et des entreprises au cours de cette mutation et Le consensus : d’une part le changement de nos rapports à l’énergie ne sera pas résolu par une seule filière et d’autre part c’est l’ensemble de la société (via le comportement domestique, le secteur des transports, la production électrique…etc) qui est touché Si elle est réussie, la transition de cette évolution énergétique s’étalera probablement sur deux générations. C’est donc l’une des grandes aventures des 50 prochaines années : Les pays industrialisés désignent la voie que pourront ensuite suivre les pays en développement. La recherche d’un mode de développement performant dans sa consommation d’énergie est désormais indispensable. Ce mode de développement représente également un grand pari économique : Au regard des prix actuels, la facture énergétique payée par la France en 2005, pour acheter du pétrole et du gaz, avoisine les 50 milliards d’euros. Cela représente l’équivalent d’un million d’emplois en France. Si les économies d’énergie et le développement des ressources locales sont réalisées, cette « hémorragie financière » pourrait être transformée en emplois et en développement pour la France, et participer à l’indépendance du pays vis-à-vis des derniers pays détenteurs d’énergie. Toutes ces difficultés à surmonter représente le grand challenge énergétique de demain. CONSEIL de DEVELOPPEMENT de la LOIRE-ATLANTIQUE 21/24
Débat « extraits» 2.1 – L’étendue des quotas d’émission de CO2 Les mécanismes de Kyoto et le contenu de la direction européenne sur les quotas s’étendront progressivement à la totalité de la société : Les décrets d’applications concernant les quotas d’économie d’énergie, issus de la loi sur l’énergie du 13 juillet 2005, sont d’ores et déjà parus et seront effectifs dès le 1er juillet 2006 : l’ensemble des entreprises, des collectivités locales et du secteur tertiaire sera assujetti. Le mode d’application des quotas aux particuliers fait également l’objet de nombreuses réflexions. Mais ces systèmes, extrêmement difficiles à suivre et à gérer, nécessiteront probablement un délai de 10 ans, pour pouvoir fonctionner, notamment pour qu’une administration, une comptabilité et un registre électronique (comme pour les transactions bancaires) puissent être mis en place. La performance, mise en place aujourd’hui, est une valeur économique positive, qui permettra de respecter les limites exigées. 2.2 – Le citoyen attendrait-il simplement du politique au niveau local qu’il le sensibilise ? 3 Patrick MARESCHAL Les responsables économiques ou politiques tentent constamment de faire évoluer les techniques de construction, la gestion des locaux, des véhicules…etc. En effet, si chacun réussit à se responsabiliser, étant donné les 6.5 milliards d’habitants sur la planète, les chances sont nombreuses que le changement climatique puisse être freiné. Pourtant aujourd’hui, nombreux estiment qu’il n’y aurait aucune garantie à penser qu’un comportement exemplaire et responsable puisse se répandre sur l’ensemble de la planète.
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3 Pierre RADANNE Aujourd’hui, la principale alternative est de continuer à construire et à diffuser une parole d’envie et une image du futur. Mais comment ? Plus les politiques communiquent sur les questions climatiques et les grands impératifs de ce siècle, plus les citoyens restructurent progressivement leur vision de l’avenir. A titre d’exemple, au début de l’année 2006, Madame Ségolène ROYAL a engagé une enquête auprès des citoyens de la région Poitou-Charentes. Il s’agissait d’interroger les citoyens au sujet des comportements à adopter face au changement climatique. Cette enquête sera bientôt élargie aux citoyens de la ville de Paris. Plus de 500.000 personnes formées ont travaillé pendant 6 mois sur cette action de sensibilisation et ont interrogé les citoyens sur leur point de vue et sur ce que serait un éventuel scénario de réussite. Nombreuses ont été les réponses comme quoi la dégradation du climat terrestre, interdit intransgressible, peut être limitée, moyennant une formation continue de toute la population régionale. En effet l’affaire climatique ne peut pas être gérée dans le conflit, et demande un niveau de culture, de consensus et de « civilisation » plus élevé. Une formation aux enjeux climatiques et l’apport d’instruments de mesure et de comptage permettrait aux citoyens de faire de meilleurs choix entre les différents projets qui se présentent à eux : • • •
Quels types de voitures utiliser ? Quel mode de chauffage est le plus adapté ? Comment décider d’un procédé industriel dans une entreprise, ou d’une construction neuve dans une collectivité locale ?...etc
L’organisation d’une « démocratie de la simultanéité » est de la responsabilité des politiques. Chaque citoyen, entreprise, et collectivité locale devrait pouvoir avancer de leur côté, de façon simultanée, en respectant le principe d’équité. Les politiques doivent savoir donner une visibilité à chacun, une programmation des efforts à faire (à 5 ans, à 10 ans, à une génération, etc.) non pas en termes absolus, mais en termes relatifs aux vies quotidiennes de chacun.
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Bien qu’il y ait peu de travaux de prospective sur le siècle à venir, depuis quelques années, la société française change progressivement sa compréhension et son approche des questions climatiques : elle prend conscience des marges de progrès existantes dans certains secteurs et des efforts complémentaires qu’il est essentiel de fournir. La société d’aujourd’hui et de demain sera de plus en plus relationnelle (grâce aux nouvelles technologies de communication) et économe en énergie. C’est donc cette image du futur qui devrait être projetée aux concitoyens.
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