# L A B O R AT O I R E C O M 4 / 2 0 16 - N°03
HUMANOÏDE
#bonjour
Si j’ai choisi aujourd’hui de vous parler de l’évolution de l’homme à travers le digital, c’est parce que mon expérience professionnelle m’a fortement influencé. En effet, je travaille chez Décathlon, une entreprise innovante dans le domaine du bien-être et du sport. En l’espace de 3 ans d’ancienneté, j’ai constaté que la tendance des besoins de mes clients n’était plus la même qu’avant. Les clients cherchent désormais à se mesurer, se comparer, se défier. Pour s’améliorer sans cesse et se surpasser dans le but de se sentir mieux et tout cela à travers le digital. C’est pourquoi, je trouve la question très intéressante mais plutôt intrigante pour l’avenir qui en découle. Travaillant directement avec les commerciaux de certaines marques, je me suis aussi rendue compte que la tendance avait changer, en effet, les marques ne semblent plus centrer leurs objectifs sur le chiffre d’affaire mais sur l’aspect digital avec des outils fédérateurs qui font d’un sport individuel une relation communautaire. De nature curieuse, j’ai toujours eu l’envie d’en apprendre un peu plus sur le monde qui m’entoure et son avenir. C’est pourquoi j’aimerais vous faire partager mes recherches sur l’évolution de l’homme à travers le digital.
LE BIEN-ÊTRE
01
L’ESPRIT
02
LA RÉVOLUTION DIGITALE
04
006 LE BIEN-ÊTRE Olivier de ladoucette
016 DU BESOIN À LA NÉCESSITÉ Simone Manon
044 INTERNET, LA BASE D’UNE NOUVELLE ÈRE Niel Xavier
008 LE BIEN-ÊTRE PHYSIQUE Le Monde
018 LA CONNEXION DU CORPS ET DE L’ESPRIT Christophe André
050 LE BIG DATA, UNE RÉVOLUTION ? Alain Fernandez
010 LE BIEN-ÊTRE ALIMENTAIRE Institut Thomasta RCCM
LE CORPS
03
026 LES BESOINS DU CORPS PHYSIQUE ET ERNERGIQUE Lise Bourbeau 032 LE CORPS, UNE MACHINE ? Galaxien 036 PORTRAIT : R. KURZWEIL HUMANITÉ 2.0 Adeline Mesmin 038 EXTRAITS : HUMANITÉ 2.0 Ray Kurzweil
06
074 TRAVAIL, CULTURE ET LOISIRS Estelle Assaf, Peter Glock & Sheli Cress 082 RÉALITÉ AUGMENTÉE Florian Ogier 084 LA VISION DES MARQUES Virginie Barnier & Clarisse Popower 086 STRATÉGIE NIKE BBA INSEEC 090 LE CONSOMMATEUR ACTEUR BFM Ch.L
062 LE BOULEVERSEMENT DES SMARTPHONES Global Mobile Consumer Survey 2015
070 SÉCURITÉS ET DANGERS DES MOBINAUTES Michael Stora
056 LES ENJEUX DU BIG DATA Antoinette Rouvroy Serge Abitboul & Christine Froidevaux
LA VIE DIGITALE
05
064 DONNÉES PERSONNELLES ET APPLICATIONS La CNIL
054 LE CLOUD Christian Expert Fnac
012 LE BIEN-ÊTRE PSYCHOLOGIQUE Jennifer G. Laguardia et Richard M. Ryan
LES SMARTPHONES
UNE COMMUNAUTÉ CONNECTÉE 094 INTERVIEW : TOUTES EN BASKET Elsa Biancardini & Magalie Colpin 100 DE LA TECHNOLOGIE À LA PERFORMANCE Emmanuel Levinas Sport Equipe & Isabelle Eustache 108 WEARABLE TECH Influencia, Raffaele Cicala 110 UNE COMMUNAUTÉ DE PARTAGE Pierre Mercklé
07
Le bien-être «Pour mener une vie meilleure, nous ne devons jamais cesser de choisir comment nous vivons.» @Albert Einstein 006 LE BIEN-ÊTRE Olivier de ladoucette
010 LE BIEN-ÊTRE ALIMENTAIRE Institut Thomasta RCCM
008 LE BIEN-ÊTRE PHYSIQUE Le Monde
012 LE BIEN-ÊTRE PSYCHOLOGIQUE Jennifer G. Laguardia et Richard M. Ryan
LE BIEN-ÊTRE : OLIVIER DE LADOUCETTE
La béatitude
«Le bonheur est souvent la seule chose qu’on puisse donner sans l’avoir et c’est en le donnant qu’on l’acquièrt.» @Voltaire
EN PSYCHOLOGIE, EN SOCIOLOGIE, EN ÉCONOMIE, LE BONHEUR S’EST IMPOSÉ COMME UNE VALEUR INCONTOURNABLE. «Nous constituons peut-être la première société de l’histoire à rendre malheureux les gens de ne pas être heureux.» Une des premières difficultés consiste à savoir de quoi il est question. Les sociologues se sont intéressés à la satisfaction de la vie, c’est-à-dire aux conditions qui conduisent les personnes à envisager leur vie de manière positive. Les psychologues, tournés vers le bienêtre subjectif, ont préféré consacrer leur recherche au vécu émotionnel du bienêtre subjectif, à savoir le bonheur, un état dans lequel les affects positifs l’emportent sur les affects négatifs. Le bien-être subjectif dépend de deux types de facteurs. Les facteurs objectifs (âge, situation économique et familiale, profession, etc.) et des facteurs psychologiques moins contextuels. Ces derniers dépendent de nombreux paramètres dont : la personnalité (à situation sociale identique, les optimistes se déclareront plus heureux que les autres); le degré de plaisir immédiatement ressenti, les effets de comparaison (l’appréciation que nous portons sur notre situation étant influencée par la comparaison que nous faisons avec des personnes socialement proches) ; les aspirations personnelles (objectifs fixés ainsi que moyens pour les atteindre) ; enfin les processus retenus pour s’adapter à un événement, qu’il soit heureux ou douloureux.
Pour évaluer le bonheur, il existe un grand nombre d’outils chacun en mesurant un des aspects : bien-être subjectif, satisfaction de vivre, moral, etc. De fait, le bonheur est un objet singulier qui ne se laisse pas facilement appréhender et les spécialistes en la matière ne recommandent aucune échelle comme étant la meilleure mesure. D’après Bergson, une vie consacrée à la création, une vie au service de la vie, donc logiquement une vie menée dans la joie qui accompagne toute création et toute réalisation personnelle. Mais aussi une vie que l’on puisse considérer avec fierté, avec le sentiment d’avoir vécu sans être passé “à côté” de sa vie, d’avoir été libre. La vie peut être belle parce qu’elle est admirable, et donc excitante, ou plus simplement parce qu’elle est agréable ; les deux ne coïncident pas mais ne s’excluent pas nécessairement. Et donc finalement une belle vie est aussi une vie réussie !
#freehugs
mais aussi d’un accomplissement, une réalisation noble, une œuvre… Passons sur une version plus triviale, sociale ou professionnelle de la “réussite” : honneurs et richesses ne procurent pas une véritable joie. Ayant écarté la notion de jouissance et la simple idée (trop simple ?) de “jouir de la vie”, au profit de la joie, nous voilà encore obligés de lui accorder sens et valeur. Avoir “fait quelque chose de sa vie”, avoir mené une action ou avoir créé une œuvre, ou simplement avoir fait quelque chose de durable : il y a mille et une manière d’avoir “réussi” sa vie, c’est-à-dire de lui avoir donné un sens. Olivier de ladoucette.
La notion de “réussite” peut sembler réductrice : elle conduit à penser que le bonheur serait inséparable, non seulement d’une vie moralement bonne (ce que nous avons établi plusieurs fois en assimilant devoir et bonheur, par exemple la vertu et la joie avec Spinoza),
LABORATOIRE
LE BIEN-ÊTRE - PHYSIQUE : LE MONDE
Physiquement bien «S’il y a bien une chose que j’ai apprise au cours de tous ces entraînements, c’est que nous sommes toujours meilleurs que ce que nous croyons.» @ArnoldSchwarzenegger
PROJET DE LOI DE SANTÉ : PEUT-ON SE PASSER DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE ? «Le défi n’est plus de vivre plus longtemps, mais de vivre mieux et en bonne santé.»
#beyourself Depuis longtemps notre système de santé repose sur la notion de soin. Les contraintes pesant sur les finances publiques et les évolutions que connaît notre société nous obligent à repenser ce système, en faisant désormais de la prévention son pivot. Le défi n’est plus de vivre plus longtemps, mais de vivre mieux et en bonne santé. Plusieurs mesures envisagées vont dans ce sens : oui, nous devons améliorer l’information nutritionnelle à destination des enfants ; oui, nous devons aussi prévenir les comportements à risque, tels que l’ivresse chez les jeunes ou encore la recrudescence du tabagisme. Mais nous ne pouvons faire l’économie d’une réelle ambition politique autour de la promotion de l’activité physique comme facteur de santé. Car les faits sont là : l’inactivité physique constitue aujourd’hui la première cause de mortalité évitable. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), deux tiers des adultes européens n’atteignent pas les niveaux recommandés d’activité physique. Plus inquiétants, seul un tiers des adolescents (11-15 ans) pratiquerait une activité physique suffisante pour répondre aux lignes directrices de l’OMS. Notre mode de vie, comme nos conditions de travail
, la technologie ou encore les transports, ont évolué, faisant de nous des êtres de plus en plus sédentaires. Des études scientifiques avancent même que la génération à venir aura une espérance de vie inférieure à celle de ses parents. Ce constat appelle une réponse politique forte de la part de tous les acteurs. Car les bienfaits de l’activité physique sur la santé sont aujourd’hui parfaitement documentés, en témoigne l’expertise collective conduite par l’Inserm en 2008 sur ce sujet En cette période de contrainte économique, la prévention par l’activité physique prend également tout son sens. De nombreuses initiatives, plus ou moins localisées, démontrent l’impact positif des activités physiques ou sportives sur la santé des patients, mais aussi sur les coûts de santé (la différence des dépenses de santé entre une personne «active» et une personne « sédentaire » se situe entre 65 et 250 euros par an, selon une étude du Conseil national des activités physiques et sportives).
Mais l’enjeu est aussi européen : la Commission mesure l’impact et la résonnance du rôle de l’activité physique et a confié au think tank Sport et Citoyenneté une vaste étude et un plan de mobilisation des décideurs politique et sportifs sur la question. Une politique nationale de santé publique ambitieuse ne saurait donc faire l’impasse sur la prise en compte de l’activité physique comme facteur de prévention. Il est à noter que plusieurs amendements parlementaires ont été déposés pour s’assurer que le texte initial du projet de loi prenne clairement en compte cette approche nouvelle. Il s’agit là d’une étape indispensable pour que notre société soit davantage active et qu’elle retrouve le plaisir de bouger. Le Monde.
Le plan national « Sport, Santé, Bien-être » ou encore les expérimentations « Sport sur ordonnance » mises en oeuvre au sein de plusieurs collectivités sont ainsi à souligner et à soutenir . LABORATOIRE
LE BIEN-ÊTRE - ALIMENTAIRE : INSTITUT THOMASTA RCCM
Notre ravitaillement «Que ton aliment soit ton seul médicament.» @Hyppocrate
L’ALIMENTATION EST UN ÉLÉMENT ESSENTIEL À TOUS LES ÊTRES VIVANTS SUR CETTE PLANÈTE TERRE. «un être humain est constitué en moyenne de 70 % d’eau ! En fonctionnant, le corps perd chaque jour plus de 2,5 litres de liquide.» L’homme a besoin, chaque jour, de manger et de boire : l’alimentation est indispensable à la vie. Une bonne alimentation doit fournir à l’organisme les éléments dont il a besoin pour bien fonctionner. Une bonne alimentation est l’une des clés essentielles de la santé. Grâce au processus de digestion, l’alimentation fournit les matériaux de base nécessaires à la fabrication des cellules et des organes qui composent notre corps. Le corps a besoin, tous les jours, de quatre types d’aliments : l’eau, les aliments de construction, les aliments énergétiques et les aliments fonctionnels. L’eau est indispensable au fonctionnement de l’organisme, car elle en est un constituant de base : un être humain est constitué en moyenne de 70 % d’eau! En fonctionnant, le corps perd chaque jour plus de 2,5 litres de liquide (notamment par les urines et la transpiration). Il faut donc remplacer l’eau perdue, car la déshydratation est très dangereuse pour la santé. L’eau dont le corps a besoin est apportée par la boisson (l’eau bien sûr, ainsi que les autres boissons, comme le thé par exemple), mais aussi par les aliments solides, qui pour la plupart contiennent aussi de l’eau.
La quantité d’eau que l’on doit absorber chaque jour dépend de l’âge et du mode de vie : un sportif, par exemple, doit boire plus et plus souvent que quelqu’un qui a une activité physique réduite. Les aliments de construction servent notamment à fabriquer les muscles et les os, et ils apportent les matériaux indispensables au renouvellement des cellules. Ils sont donc essentiels à la croissance. Ce sont essentiellement des protéines (ou protides). Les protéines sont apportées par des aliments comme la viande, le poisson, les œufs et certaines céréales. Les aliments énergétiques doivent fournir au corps l’énergie dont il a besoin ; il s’agit essentiellement des sucres (ou glucides) et des graisses (ou lipides). Les glucides sont apportés par les céréales, les pommes de terre, les pâtes, les aliments sucrés ; les lipides sont apportés par le beurre, l’huile, les aliments gras. Les aliments fonctionnels doivent apporter au corps ce dont il a besoin pour fonctionner correctement ; il s’agit essentiellement des vitamines, des sels minéraux et des fibres. Les vitamines, les sels minéraux et les fibres sont notamment présents dans les légumes et les fruits. Institut Thomasta RCCM
#vitamines
LABORATOIRE
LE BIEN-ÊTRE - PSYCHOLOGIQUE : JENNIFER G. LAGUARDIA & RICHARD M. RYAN
Psychiquement libre «Ne prenez pas la vie au serieux, de toute façon vous n’en sortirez pas vivant !» @BernardLeBovierdeFontenelle
LIBERTÉ PSYCHOLOGIQUE VIVRE EN ACCORD AVEC SON DAÏMON*. «Les efforts d’un individu ne visent pas et n’atteignent pas nécessairement la réalisation de soi, le bonheur provient de l’obtention d’un but qu’on s’est fixé, quelle que soit la nature de ce buts» *Le Daïmon est, chez Socrate, un génie personnel, une divinité intérieure qui inspire le jugement, un intermédiaire entre les dieux et les mortels. @Wikipédia Obtention du plaisir et du bonheur ou réalisation et actualisation de son potentiel, à savoir, c’est la satisfaction des besoins psychologiques fondamentaux d’autonomie, de compétence et d’affiliation interpersonnelle qui facilite la croissance, l’intégrité et le bien-étre. L’ approche qui est peut-être la plus importante sur le sujet définit le bienêtre en termes d’acquisition de plaisir et de bonheur. Ce point de vue sur la nature humaine a été soutenu depuis longtemps autant par des psychologues que par des philosophes mais il a été repris récemment. Selon le point de vue de l’hédonisme, le bien-être est décrit comme un plaisir, une satisfaction ou un bonheur subjectif et la recherche du bonheur est considérée comme le principe qui motive l’activité humaine. Diener et ses collègues, par exemple, soutiennent que le bienêtre subjectif consiste à vivre beau-
coup d’affects agréables, peu d’affects désagréables et à ressentir une grande satisfaction personnelle de sa propre vie. Diener et d’autres psychologues hédonistes supposent en outre qu’un grand bien-être subjectif apparaît quand quelqu’un atteint ses buts, quels qu’ils soient, et que c’est ce qui le satisfait et le rend heureux. Selon Cowen, le bien-être est possible pour tous et implique des éléments aussi divers que manger, dormir, avoir des relations interpersonnelles, un certain contrôle sur sa vie, une existence satisfaisante et une bonne santé physique. Dans cette façon de penser, les processus susceptibles de conduire au bien-être consistent à créer de bonnes relations d’attachement, à acquérir des habiletés appropriées à son âge dans le domaine de la cognition, des relations interpersonnelles et de l’adaptation de même qu’à vivre dans des milieux qui favorisent le bien-être et le sentiment d’une certaine maîtrise sur sa vie. Il s’inspire de la conception classique d’Aristote selon laquelle les gens vivent plus ou moins en accord avec leur« vrai soi», leur daimon*. C’est le daimon qui donne l’orientation et le sens des actions d’une personne.
Si elle vit en accord avec son daimon, elle connaît l’eudémonie que Waterman décrit comme étant la réalisation de soi ou le fonctionnement psychologique optimal. Dans cette perspective, la réalisation de soi est possible pour quelqu’un s’il saisit les occasions de se développer et les voit comme des défis de la vie qu’il se sent capable d’affronter. Ce chercheur distingue nettement l’eudémonie et le bonheur; ce dernier ne requiert pas en lui-même de poursuivre des activités ou des buts qui stimulent la croissance personnelle et qui impliquent la réalisation de soi. Dans la poursuite du bonheur, en effet, les efforts d’un individu ne visent pas et n’atteignent pas nécessairement la réalisation de soi.
#libertad
Le bonheur provient de l’obtention d’un but qu’on s’est fixé, quelle que soit la nature de ce but. En dernière analyse, les théories hédonistes visent le plaisir, les récompenses et le rendement comme si tels étaient les moteurs premiers de l’activité humaine; elles laissent de côté les questions concernant la signification de la vie, l’essence de la nature humaine et les buts plus profonds que le plaisir personnel. Jennifer G. LAGUARDIA Richard M. RYAN
LABORATOIRE
L’esprit «L’homme obtus manque d’esprit, le sot d’entendement.» @EmmanuelKant 016 DU BESOIN À LA NÉCESSITÉ Simone Manon 018 LA CONNEXION DU CORPS ET DE L’ESPRIT Christophe André
L’ESPRIT - DU BESOIN À LA NÉCESSITÉ : SIMONE MANON
Plaisir spirituel
«La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L’homme est une création du désir, non pas une création du besoin.» @Bachelard
LE BESOIN, C’EST LA TENDANCE SORTANT DE SA LATENCE DEMANDANT IMPÉRATIVEMENT À ÊTRE SATISFAITE. LE DÉSIR, C’EST LA TENDANCE ACCOMPAGNÉE DE LA CONSCIENCE DE L’OBJET PROPRE À LA SATISFAIRE.
#desirezmoi
«Désirer c’est tendre vers un objet que je me représente comme promesse de plaisir. » L’idée de besoin connote celle de nécessité. Avec le besoin on est dans l’ordre de la nécessité vitale. On peut mourir de ne pas boire ou manger. Tout organisme vit d’échange avec son milieu, il n’est pas auto-suffisant. Les besoins dessinent le champ de la dépendance. Ils doivent être impérativement satisfaits au risque de compromettre l’équilibre de la vie ou la survie. Il s’ensuit que tout homme vivant sous la tyrannie du besoin fait l’expérience de la servitude non celle de la liberté. Il est aliéné matériellement et ne peut pas affirmer son être sous une forme proprement humaine. C’est le désir qui ouvre un espace de liberté or le désir est un luxe que ne peut se permettre celui dont les besoins élémentaires ne sont pas comblés. L’ordre spécifiquement humain commence donc avec cette possibilité de se projeter vers des fins excédant le seul entretien de la vie. L’humanité est liée à la poésie du luxe non à la trivialité du nécessaire. Contrairement à un jugement superficiel le travail lui-même est, en grande partie, déterminé par le désir. S’il s’agissait simplement de satisfaire des besoins, nous n’aurions pas besoin de tant travailler.
Le désir fait intervenir la conscience, la représentation, l’imaginaire. Par la conscience, l’homme s’arrache aux limites que la nécessité biologique assigné à son existence. Il s’exprime dans sa dimension proprement spirituelle et il met le monde en chantier pour inscrire dans l’extériorité ce qu’il est intérieurement. Le désir a ainsi une contingence qui est le signe de la liberté humaine, ce qui le rejette du côté du superflu. Si l’animal a des besoins, l’homme a des désirs. En s’il-limitant, l’homme s’expose la vie à l’insatisfaction permanente et constitue un des grands ressorts du malheur et de la folie des hommes. Il s’ensuit aussi qu’il est impossible de dire rationnellement ce que l’homme désire. Si c’était le cas on pourrait nommer l’objet du désir et mettre en œuvre les moyens permettant aux hommes d’obtenir ce qu’ils désirent. Si on appelle bonheur «la totalité des satisfactions possibles», le bonheur pourrait devenir l’enjeu d’un programme politique. Mais comme l’a bien montré Kant le bonheur n’est pas «un idéal de la raison» c’est «un idéal de l’imagination».
L’homme n’est pas un être entièrement naturel. Il est en grande partie culturel. Marx a montré qu’en produisant ses conditions d’existence l’homme se produit lui-même. La production ne produit pas seulement un objet pour un sujet, elle produit aussi un sujet pour des objets. Manière de dire que nous nous sommes inventé de nombreux besoins. Ceux-ci ne sont pas des besoins naturels, ce sont des besoins artificiels. Par exemple, nous avons besoin d’une voiture pour travailler, besoin d’aller à l’école pour trouver une place dans la société. Ce qui a commencé par être désir peut se transformer en besoin. Il s’ensuit qu’il faut renverser la proposition de départ et comprendre que le besoin humain s’étaie sur le désir. Réciproquement nous rejetons du côté du superflu des désirs, au motif qu’ils sont spirituels et que leur privation n’empêche pas de survivre. Certes, mais pourrait-on vraiment vivre sans amour, sans musique, sans spectacles, sans livres ? Pour un homme civilisé il est permis d’en douter. Il s’ensuit qu’il n’est pas illégitime de parler de besoins spirituels et moraux. Simone MANON LABORATOIRE
L’ESPRIT - LA CONNEXION DU CORPS ET DE L’ESPRIT : CHRISTOPHE ANDRÉ
Jamais l’un sans l’autre «Je pense,donc je suis.» @Descartes
LE CORPS ET L’ESPRIT SONT AUSSI INDISSOCIABLES QUE LES PENSÉES ET LES ÉMOTIONS. «Le corps et l’esprit sont étroitement connectés » Nous sommes une nation plus intellectuelle que sentimentale, et cela a exercé une influence sur notre rapport au corps. Longtemps, nous l’avons traité comme un outil. Nous en attendions le silence, c’est-à-dire la santé ; la jouissance des organes et des sens, l’obéissance pour nous transporter et nous servir. Une certaine vision du christianisme a longtemps considéré le corps comme un obstacle à la vie de l’esprit et à l’élévation de l’âme, comme une source de tentations charnelles : il fallait le tenir à distance. Aujourd’hui, nous savons que le corps et l’esprit ne sont ni la même chose ni deux choses totalement séparées : ce sont deux entités différentes mais très étroitement connectées. Comprendre ces interconnexions peut énormément nous apporter. Diderot et Rousseau ont, les premiers, réhabilité le corps, en montrant combien l’humain est un être sensible et à quel point ses ressentis corporels et émotionnels contribuent à son équilibre et son identité. A partir du XXe siècle, médecine, psychologie et neurosciences ont exploré de manière scientifique la notion d’intelligence du corps. Nous comprenons désormais le corps non comme un empilement d’organes
sur lequel régnerait le cerveau, mais comme une entité complexe et subtile, siège d’une foule d’interactions. Il en va de même avec la nature : l’écologie nous a appris qu’on ne peut plus la voir comme une simple addition d’animaux et de végétaux, mais qu’il faut la considé rer comme un ensemble intelli gent dans lequel toutes les espèces sont reliées. Il existe pareillement une écolo gie corporelle, et tout ce qui concerne le corps concerne aussi le cerveau, donc l’esprit. Le corps représente une source considérable d’informations et d’outils pour permettre à l’esprit de bien faire son travail. L’ attention prêtée aux messages corporels est une aide précieuse. Le professeur de neurologie Antonio Damasio a montré que les personnes ne ressentant plus d’informations corporelles, en raison de lésions ou de maladies, ont des fonctions intellectuelles perturbées, même si le cortex cérébral est intact. Ensuite, parce que l’esprit a besoin du corps pour se réguler : lorsque nous sommes stressés, nous pouvons mieux nous apaiser par le souffle et la détente musculaire que par nos pensées. Mais cela
n’est pas spontané, nous devons l’apprendre par des exercices de relaxation, de méditation, qui vont peu à peu modifier nos câblages cérébraux (la fameuse neuroplasticité). Les «pouvoirs de l’esprit» sont en réalité des pouvoirs de l’»entraînement de l’esprit»! Et cet entraînement mobilise énormément le corps, notamment par le biais de la régulation des émotions. Les émotions sont à l’exacte interface du corps et de l’esprit, et s’expriment de manière simultanée dans ces deux dimensions : une émotion se traduit toujours par l’apparition de modifications physiques et de contenus mentaux. Dans certains cas, l’émotion commence dans le corps : je me sens physiquement mal à l’aise devant quelqu’un qui me ment ou me manipule, avant même de l’avoir compris intellectuellement. Dans d’autres cas, elle commence dans l’esprit : lorsque j’anticipe des soucis à venir, mon corps réagit comme s’ils étaient vraiment là (c’est l’anxiété). On estime aujourd’hui que pensées et émotions sont indissociables, comme les deux faces d’une carte à jouer.
#cogitos
L’ESPRIT - LA CONNEXION DU CORPS ET DE L’ESPRIT : CHRISTOPHE ANDRÉ
Etroitement liés «Notre esprit tient si étroitement à notre corps, que sans la raison, nous serions des machines.» @CarloGoldoni
CELA PASSE SURTOUT PAR LA RÉGULATION ÉMOTIONNELLE : LA CAPACITÉ DE DIMINUER LE STRESS ET D’AMPLIFIER LES ÉMOTIONS AGRÉABLES. «Mais la vie est bien faite : parmi les émotions positives les plus bénéfiques pour la santé figurent justement la gratitude et la bienveillance, et le contact régulier avec la nature améliore notre immunité.» Dans l’évolution des espèces, le cerveau émotionnel apparaît avant Le rationnel, et les émotions précèdent l’apparition des pensées. Nos émotions constituent une forme de pensée intuitive, qui comprend les situations
On sait, depuis la fin des années 1950, que les émotions négatives, comme stress ou colère, entraînent des effets délétères sur le corps. Depuis quinze ans, on mesure aussi les bienfaits des émotions positives. Elles rééquilibrent notre système nerveux parasympathique
Un cerveau «prime»-t-il l’autre? Notre esprit n’est pas tout-puissant ; notre cerveau émotionnel envoie beaucoup plus d’informations vers le cortex qu’il n’en reçoit. C’est la raison pour laquelle il est si difficile de calmer mentalement sa peur ou sa colère, car, pour l’instant, ce sera peut-être différent dans quelques millions d’années, c’est le cerveau émotionnel qui inonde d’informations et d’injonctions le cerveau intellectuel, notamment le cortex préfrontal, et non l’inverse. Même si celui-ci envoie aussi des informations en retour tel que le message #calmetoi, par exemple, en situation d’émotion forte. Si l’esprit peut agir sur le corps, sait-on s’il peut agir sur notre santé, et comment?
(celui de l’apaisement du corps, qui freine l’action du sympathique, celui du stress), améliorent notre immunité, semblent freiner le vieillissement cellulaire, etc.
#emotions
Il existe un tas d’autres choses importantes, tels que faire le bien autour de soi, protéger la planète... Mais la vie est bien faite : parmi les émotions positives les plus bénéfiques pour la santé figurent justement la gratitude et la bienveillance, et le contact régulier avec la nature améliore notre immunité. Ces données nous encouragent à prendre soin non seulement de nous, mais aussi de notre environnement, humain et naturel. Christophe André
Beaucoup d’études l’ont confirmé : Les émotions agréables améliorent notre santé, quand le stress la détériore. Toutes ces recommandations sur notre santé et la façon de se conduire pour la préserver ne risquent-elles pas de nous rendre totalement obsessionnels ? Certains ne lâchent plus leur bracelet connecté qui leur indique le nombre de pas effectués dans la journée; d’autres paniquent de n’avoir pas pu respecter à la lettre les consignes alimentaires du dernier nutritionniste à la mode... LABORATOIRE
Le corps
«Dans la symbiose homme-machine, c’est l’homme qui doit s’adapter parce que la machine ne peut pas.» @AllanJayPerlis 026 LES BESOINS DU CORPS PHYSIQUE ET ERNERGIQUE Lise Bourbeau
036 PORTRAIT : R. KURZWEIL HUMANITÉ 2.0 Adeline Mesmin
032 LE CORPS, UNE MACHINE ? Galaxien
038 EXTRAITS : HUMANITÉ 2.0 Ray Kurzweil
#allezviens
LE CORPS - LES BESOINS DU CORPS PHYSIQUE ET ÉNERGIQUE : LISE BOURBEAU
Le corps cyclique
«Se connaître sois-même, c’est connaître son corps, son esprit et son âme.» @BelurKrishnamacharyaSundararajaIyengar
LE CORPS PHYSIQUE A CINQ BESOINS VITAUX; QUAND CES BESOINS NE SONT PAS COMBLÉS, IL EN RÉSULTE LA MALADIE ET POSSIBLEMENT LA MORT DU CORPS PHYSIQUE. «Comme le corps humain ne peut transformer par lui-même l’énergie cosmique (soleil) et l’énergie tellurique (terre), il doit se faire aider par les fruits et les légumes.» 1ER BESOIN : LA RESPIRATION L’air que nous respirons est rempli de « prana » (mot sanskrit qui signifie «énergie vitale subtile»). On trouve le prana dans l’air qu’on respire, dans la terre qu’on foule, dans l’eau qu’on boit et dans la lumière du soleil. Les méridiens du corps sont les canaux physiques par lesquels le prana circule. Il est certain que plus l’air que vous respirez est pur et plus le prana est dense et revivifiant. Quand vous travaillez ou passez la journée à l’intérieur d’une maison et surtout si l’air est climatisé (air inerte), il est impératif pour votre corps physique de respirer l’air de l’extérieur. 2ÈME BESOIN : L’INGESTION Vous savez que vous ne pouvez vivre plus de quelques minutes sans air et pas plus de quelques jours sans eau. C’est la preuve de leur importance pour le corps physique. Nous avons tous besoin d’au moins 2 à 3 litres d’eau par jour. Alors, aussitôt que vous avez soif, le corps réclame de l’eau et non un café, ou une bière.
Comme le corps humain ne peut transformer par lui-même l’énergie cosmique (soleil) et l’énergie tellurique (terre), il doit se faire aider par les fruits et les légumes. Ceux-ci absorbent ces énergies et baissent leur vibration pour que l’humain puisse l’absorber. C’est donc par les fruits et légumes que l’humain s’énergise le plus. 3ÉME BESOIN : LA DIGESTION ET L’ASSIMILATION Ce qui rend la digestion difficile c’est de faire de mauvaises combinaisons alimentaires, comme par exemple du dessert en finissant le repas. Votre corps préfère avoir eu le temps de digérer les protéines et les gras avant votre ingestion de sucre. Assurez-vous que vous avez véritablement faim avant de manger. Ce n’est que dans ce cas que votre corps vous fait savoir facilement ce dont il a le plus besoin.
une baisse d’énergie à la suite d’un tel repas. Manger votre dessert au moins deux heures après le repas est donc une bonne habitude à prendre. 4ÈME BESOIN : L’ÉLIMINATION Pouvez-vous imaginer votre vie si votre corps décidait de ne plus éliminer ? C’est un réflexe naturel pour le corps de vouloir éliminer l’ancienne nourriture pour faire place à celle qui vient d’être ingérée. Deux facteurs rendent l’élimination difficile : le surplus de gras animal et lorsque vous vivez des situations où vous vous contrôlez. Lorsque vous vous retenez d’être, de dire ou de faire quelque chose par peur, moins vous lâchez prise et plus le corps a de la difficulté à lâcher prise des déchets qu’il a pour tâche d’éliminer. Tous les corps (physique, émotionnel et mental) sont reliés ensemble.
Ces combinaisons demandent beau coup de travail de la part du corps pour arriver à tout digérer, ce qui provoque LABORATOIRE
LE CORPS - LES BESOINS DU CORPS PHYSIQUE ET ÉNERGIQUE : LISE BOURBEAU
Besoin de dormir ? «La durée de sommeil nécessaire à chacun, est d’environ encore cinq minute...de plus.» @MaxKauffman
DÉCIDEZ DÈS AUJOURD’HUI D’AVOIR UN BEL ÉQUILIBRE DANS VOTRE VIE PHYSIQUE «Dormir selon vos besoins de sommeil et non selon ce que vous avez appris dans le passé. Vous savez que votre corps a sommeil»
#sieste CINQUIÈME BESOIN : L’EXPLORATION ET LE REPOS Ceci comporte bouger, travailler, s’amuser, se reposer et le sommeil. Avez-vous remarqué que ceux qui demeurent inactifs pendant plusieurs mois deviennent inertes, sans vie ? Le corps humain a besoin de bouger afin de créer. Faites-vous votre travail dans la joie ? Voyez-vous les bons côtés et l’utilité de ce que vous faites chaque jour? Prenez-vous le temps de vous amuser ? Depuis une semaine, qu’avez vous fait d’amusant ? Si rien, il est temps d’y voir. Prenez-vous le temps de vous reposer sans vous sentir coupable ? Le faites-vous dans la joie ? Personne d’autre au monde ne peut le faire pour vous. Décidez dès aujourd’hui d’avoir un bel équilibre dans votre vie physique, c’est-à-dire : Bien respirer consciemment Manger et boire selon votre faim et vos activités physiques Avoir du plaisir, vous amuser, pas nécessairement prendre un temps à part pour le faire, mais vous amuser tout en ayant d’autres activités. Rire davantage. Vous reposer, prendre des moments de détente seul, à chaque jour, selon vos besoins. Dormir selon vos besoins de sommeil et non selon ce que vous avez appris dans le passé.
Vous savez que votre corps a sommeil quand vos yeux deviennent lourds. En ce qui concerne votre corps d’énergie, il n’a pas de besoin car il est complet par lui-même. Ce corps sert comme liaison avec nos autres corps subtils, c’est-à-dire émotionnel et mental. Ce corps d’énergie est branché à la source intarissable qui est Dieu. Seulement l’humain, par le pouvoir de son mental, peut se couper de son énergie. Par contre, l’énergie demeure là en abondance. Prenons l’exemple de la lumière du soleil. Est-ce parce que nous nous enfermons dans une pièce à la noirceur qu’il n’y a plus de lumière ? Ou est-ce parce qu’il fait nuit qu’il n’y a plus de soleil ? Non, c’est plutôt parce que nous sommes coupés de la lumière de quelque façon. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise énergie. Il n’y a que de l’énergie. L’humain a toujours le choix de bien utiliser son énergie ou non. S’il l’utilise pour digérer un tas de choses dont son corps physique n’a pas besoin ou pour avoir des émotions ou pour vivre des angoisses mentales, il abuse ainsi de sa réserve d’énergie. Comme ce corps d’énergie est là pour alimenter les trois corps du plan matériel de l’être humain et qu’il abuse de façon physique, émotive et mentale, il lui manque nécessairement d’énergie pour ses autres corps.
Voilà pourquoi il est important de bien nourrir ces trois corps pour ne jamais manquer d’énergie. C’est le fait de mal nourrir vos corps qui vous coupe de l’énergie universelle. Au moment où votre réserve devient basse, votre corps physique a sommeil. Durant votre sommeil, vos corps subtils se détachent partiellement pour donner une chance à votre corps d’énergie de réénergiser le corps physique. Cependant, si vos corps émotionnel et mental sont trop alourdis par les émotions et l’angoisse mentale, ils pourront à peine se distancer de votre corps physique et vous serez peu reposé à votre réveil. Quand vos trois corps sont en harmonie, vous vous ouvrez ainsi à reconnaître votre divinité. Plus vous êtes en contact avec votre Dieu intérieur et plus l’ouverture à l’énergie universelle est grande. N’oubliez pas : lorsque vous vous sentez désénergisé, rappelez-vous que vous seul avez le pouvoir de reprendre contact avec l’énergie qui n’était pas disparue. Elle s’est retrouvée cachée derrière les nuages formés par une activité physique, émotionnelle ou mentale non bénéfique pour vous. Lise Bourbeau
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LE CORPS - LE CORPS, UNE MACHINE : GALAXIEN
Le corps mécanique
#machine
«Une machine devient humaine à partir du moment où vous ne pouvez plus faire la différence.» @NancyHorowitzKleinbaum
PEUT-ON DIRE MACHINE POUR LE CORPS HUMAIN ? «Selon la définition d’une machine, par les dictionnaires classiques : Objet, ensemble d’appareils ou dispositif fabriqué, généralement complexe, destiné à transformer l’énergie et à utiliser cette transformation pour produire un effet donné.» LA MACHINE HUMAINE : Le corps incroyable
Le corps humain, c’est une machine indépendante, qui sait comment se procurer toute seule l’énergie nécessaire à son fonctionnement, qui peut se contenter d’énergie sous de multiples formes, et en plus chaque modèle est unique. Aujourd’hui, les nouvelles technologies percent un à un les mystères du corps humain, plus particulièrement ces mécanismes miraculeux qui nous permettent de manger, de voir, de respirer etc. Ceux-ci peuvent être vus sous un nouveau jour à l’aide d’une imagerie médicale de pointe, d’époustouflantes animations en 3D et d’expériences en tous genres. Avec les exploits de notre corps, en une journée nous prenons en moyenne 23 000 respirations, de quoi pouvoir remplir 7714 ballons et également, le sang circulant dans nos
veines, parcourt près de 19 000 km en 24 heures. Le cerveau est un outil multi-tâches. Il contient un kilo de fluide, sang et autres. L’ordinateur, c’est de l’âge de pierre comparé à notre cerveau, il contient 100 milliards de neurones qui elles, traitent l’information en utilisant toutes le même circuit. Les nerfs mis bout à bout équivaudraient à 100 000 km, soit 2 fois 1/2 le tour de la Terre. À 80 ans, on aura eu l’équivalent de 14 squelettes complets et dans une vie, on prend 700 millions de bouffées d’air. La vision occupe 1/3 de la capacité de notre cerveau. Il y a 260 millions de cellules réceptrices dans la rétine et il faudrait au moins 63 caméra HD pour faire le travail d’un oeil.
On dort parce que le cerveau humain a besoin de temps pour absorber et traiter l’information recueilli, mais le cerveau lui, ne dort pas, il est dans sa période active durant notre sommeil. Le sommeil permet au corps de reprendre le dessus. À 40 ans, nos cellules cutanées ont 21 jours, nos globules rouges ont 4 mois, nos os ont 9 ans, nos muscles ont 15 ans. Les cellules du cerveau et nos yeux, eux, durent toute notre vie. Ce documentaire fait l’inventaire des miracles que le corps humain peut produire, «la machine humaine» comme on ne l’imagine pas. Galaxien
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LE CORPS - PORTRAIT : R. KURZWEIL HUMANITÉ 2.0 : ADELINE MESMIN
La singularité
«La singularité représentera le point culminant de l’osmose entre notre mode de pensée biologique et l’existence avec notre technologie.» @RayKurzweil
PORTRAIT : RAY KURZWEIL «L’évolution se développe de façon aléatoire : elle créé d’abord des capacités avant de les utiliser pour évoluer vers le stade suivant.» Raymond C. Kurzweil, est né le 12 février 1948, c’est un auteur, ingénieur, chercheur, et futurologue américain. Il est créateur de plusieurs entreprises pionnières dans le domaine de la reconnaissance optique de caractères, de la synthèse et de la reconnaissance vocales, et des synthétiseurs électroniques. Il est également l’auteur de nombreux ouvrages sur la santé, l’intelligence artificielle, la prospective et la futurologie. Professeur au MIT1, titulaire du prestigieux prix américain de la technologie, il est décrit comme une machine cérébrale ultime et comme un véritable génie. Il est depuis 2012 directeur de l’ingénierie chez Google. Ray Kurzweil à publié plusieurs ouvrages, plus intéressant les uns que les autres, mais nous allons ici nous intéressé particulièrement à l’un d’entre eux : Humanité 2.0 : La Bible Du Changement. Parut en 2005 aux États-Unis, puis en 2007, en France. Malheureusement, ce livre n’est plus édité, mais il reste encore quelques ouvrages revendus par des particuliers à prix exorbitant sans doute pour l’influence et le regard que Ray Kurzweil expose dans ce livre sur l’avenir. Humanité 2.0 : La Bible du changement. En ce début de 21ème siècle, l’humanité est à l’aube de la plus grande transformation de son histoire. Nous entrons dans une nouvelle ère où la définition même de l’être humain va évoluer fortement et s’enrichir. Notre espèce va se libérer des bases de sa génétique et réaliser des prouesses inimaginables en terme d’intelligence, de progrès matériel et de longévité. Dans cette union de l’homme et de la machine, le savoir et les compétences implantés dans nos cerveaux se combineront aux vastes capacités, à la rapidité et aux capacités de partage de nos créations technologiques. Cette fusion est la base de la Singularité, la nouvelle ère de l’humanité.
Ce livre de référence s’avère être la bible du changement, l’outil indispensable pour comprendre ce qui se prépare et que très peu de gens imaginent. Ray Kurzweil explique comment les capacités intellectuelles et physiologiques pourront être sublimées grâce aux technologies, dans un avenir proche dans lequel génétique, nanotechnologie et robotique connaîtront des révolutions qui les feront se rencontrer. Il y a un avant et un après ce livre : l’avenir de l’humanité ne sera plus pensé comme avant sa parution. Selon Kurzweil, la convergence et le développement exponentiel des nouvelles technologies conduisent à l’émergence d’un monde complètement transformé. L’homme et les réseaux technologiques s’interpénétreront et se renforceront réciproquement d’une façon qui reculera sans limites prévisibles les frontières de la vie intelligente. Il réutilise le mot « singularité », popularisé par Vernor Vinge parce que rien de ce qui était admis jusqu’alors ne demeurera valide et parce qu’en contrepartie tout ce qui était considéré comme impossible deviendra possible. Notre intelligence jusqu’alors confinée dans ses supports biologiques - le cerveau-, deviendra progressivement non-biologique et des milliards de fois plus puissante qu’elle n’est aujourd’hui. Dans ce monde nouveau, les distinctions entre l’humain et la machine, entre le réel et la réalité virtuelle, s’estomperont progressivement. Les personnes pourront adopter des corps différents et multiplier les versions de leurs esprits. Ce faisant, les humains pourront contrôler le vieillissement et la maladie, éliminer la pollution, résoudre les problèmes de la pauvreté et de la faim dans le monde. De plus, cette révolution immense, selon Ray Kurzweil, pourrait se produire dans les 10 à 50 prochaines années, c’est-à-dire très prochainement à l’échelle de l’histoire humaine.
#RayKurzweil #humanité 2.0 #google #transhumaniste
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Vous trouverez dans les pages suivantes, un extrait de ce livre si prisé par le monde actuel. Adeline Mesmin
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LE CORPS - EXTRAITS HUMANITÉ 2.0 : RAY KURZWEIL
Extraits Humanité 2.0 «Jouer, c’est juste une nouvelle vision actuelle du travail.» @RayKurzweil
HUMANITÉ 2.0 : LA BIBLE DU CHANGEMENT DE RAY KURZWEIL, M21 EDITIONS (30 AOÛT 2007) «Mais qu’est-ce donc que la singularité ? C’est une période future pendant laquelle le rythme du changement technologique sera tellement rapide, son impact si important, que la vie humaine en sera transformée de façon irréversible.» Bien qu’elle ne soit ni utopique, ni dystopique, cette époque transformera les concepts sur lesquels nous nous fondons pour donner un sens à nos vies, des modèles de marché au cycle de la vie humaine, incluant même la mort. Comprendre la Singularité modifiera notre perspective sur la signification de notre passé et les ramifications de notre futur. La comprendre de façon totale et complète changera notre point de vue sur la vie en général, et sur nos modes de vie en particulier. Je considère ceux qui ont compris la singularité et qui ont réfléchi sur ses implications dans leur vie comme des «singularitairiens». page 31 Nous allons obtenir la maîtrise de notre destin. nous allons prendre notre mortalité en main. Nous pourrons vivre aussi longtemps que nous le désirerons. (ce qui ne signifie pas que nous pourrons vivre éternellement). Nous pourrons comprendre la pensée humaine et étendre ses capacités. D’ici à la fin de ce siècle , la portion non biologique de notre intelligence sera des milliards et des milliards de fois plus puissante que l’intelligence humaine non assistée.
...La Singularité représentera le point culminant de l’osmose entre notre mode pensée biologique et l’existence avec notre technologie. Le résultat sera un monde toujours humain mais qui transcendera nos racines biologiques. Il n’y aura plus de distinction, après la Singularité, entre les humains et la machine ou entre la réalité physique et virtuelle. ...Bien que la Singularité ait de nombreux aspects, son application la plus déterminante est la suivante : notre technologie va rejoindre et ensuite largement excéder le raffinement et la qualité de ce que nous considérons comme les meilleurs traits humains. page 32 Dans les années 1950, John von Neumann, le célèbre théoricien de l’information, a été cité dans ces termes : «L’accélération constante du progrès technologique... semble approcher une singularité existentielle dans l’histoire de la race humaine au-delà de laquelle les affaires humaines ne pourront plus continuer telles que nous les connaissons.»
LES SIX ÉPOQUES : 1re époque : la physique et la chimie les structures atomiques contiennent de l'information. --- Évolution de l'ADN 2me époque : Biologie L'ADN contient de l'information --- Evolution du cerveau 3me époque : Les cerveaux Des modèles neuraux contiennent ` de l'information. --- Evolution de la technologie
4me époque : La technologie L'information se retrouve présente dans des modèles de programmes informatiques --- La technologie maitrise les méthodes et la biologie y compris l'intelligence humaine 5me époque : fusion de la technologie et de l'intelligence humaine Les méthodes de la biologie (y compris l'intelligence humaine sont intégrées dans la base
technologique humaine qui s'étend de façon exponentielle --- L'intelligence humaine étendue (principalement non biologique) se répand à travers tout l'univers. 6me époque : L'univers se réveille. Les modèles de matière et d'énergie présents dans l'univers sont saturés de processus intelligents et de connaissances.
#transhumanisme Ray : Eh bien, oui, nous avons besoin d’une nouvelle religion. L’un des rôles les plus importants de la religion était de rationaliser la mort, puisque jusqu’à maintenant il n’y avait rien de concret que nous puisions faire pour y échapper. Bill : Quels seraient les principes de cette nouvelle religion? Ray : Il faudrait préserver deux principes : un de la religion traditionnelle et l’autre des arts et des sciences séculaires ; de la religion traditionnelle, le respect pour la conscience humaine. page 416 L’évolution avance vers une plus grande complexité, une plus grande élégance, une plus grande connaissance, une plus grande beauté, une plus grande créativité et de plus grands niveaux d’attributs subtils tels que l’amour. Dans chaque tradition monothéiste, Dieu est également décrit comme possédant toutes ces qualités, mais sans limitations : une connaissance infinie, une intelligence infinie, une beauté infinie, une créativité infinie, un amour infini, etc. Bien sûr, même la croissance accélérée de l’évolution n’atteint jamais un niveau infini, mais lorsqu’elle explose de façon exponentielle elle avance rapidement dans cette direction.
Donc l’évolution avance inexorablement vers cette conception de Dieu, bien qu’elle n’atteigne jamais cet idéal. Nous pouvons donc considérer la libération de notre réflexion des limitations sévères de sa forme biologique comme une entreprise spirituelle essentielle. page 416 Ray : L’univers n’est pas conscient- pas encore. Mais il le sera. Pour être exact nous devrions dire qu’une partie infime de l’univers est consciente aujourd’hui. Mais cela va changer, bientôt. Je pense que l’univers deviendra sublimement intelligent et se réveillera à la sixième époque. La seule croyance que je défends ici est que l’univers existe. Si nous faisons preuve de foi, la croyance qu’il se réveillera n’est pas tellement une croyance mais plutôt une vision informée, basée sur les même sciences qui affirment que l’univers existe. page 361 Au début de la deuxième décennie du siècle, les environnements de réalité virtuelle, visuels et auditifs, seront à immersion totale, à très haute résolution et très convaincants. Ray Kurzweil
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LE CORPS - EXTRAITS HUMANITÉ 2.0 : RAY KURZWEIL
Extraits Humanité 2.0
«En 2035, je vois quelqu’un m’approcher, je souhaiterais alors l’impressionner et penser à quelque chose d’intelligent, je serais alors en mesure d’accéder à d’autres cerveaux pour parvenir à cela.» @RayKurzweil
HUMANITÉ 2.0 : LA BIBLE DU CHANGEMENT DE RAY KURZWEIL, M21 EDITIONS (30 AOÛT 2007) «Vous utilisez votre corps virtuel, qui est simulé. Les nanobots dans votre système nerveux et autour génèrent les signaux codés adaptés pour tous vos sens : la vue, l’ouïe, le toucher bien sûr, et même l’odorat.» page 340 L’application la plus importante des nanobots dans les années 2030 sera de pouvoir littéralement élargir notre esprit grâce à la fusion d’intelligences biologique et non biologique. La première étape sera d’augmenter les capacités des centaines de trillions de connexions interneuronales très lentes avec les connexions virtuelles à haute vitesse par la communication nanorobots. Cela nous donnera l’occasion de considérablement booster nos capacités de reconnaissance des motifs, notre mémoire et notre capacité générale de réflexion, et nous donnera une interface directe avec les formes puissantes d’intelligence non biologique. Cette technologie permettra également une communication sans fils d’un cerveau à l’autre. ...À ce moment-là, nous aurons dépassé le paradigme des nanobots dans le cerveau biologique. L’intelligence non biologique sera des milliards de foias plus puissante, donc elle prédominera. Nous aurons un corps humain version 3.0 que nous pourrons modifier et réinitialiser en de nouvelles formes à volonté. Nous pourrons rapidement changer notre corps dans des environnements virtuels visuels et auditifs, d’immersion totale, au cours de la deuxième
décennie de ce siècle ; dans des environnements de réalité virtuelle qui englobent tous les sens pendant les années 2020; et dans la réalité réelle dans les années 2040. page 338 Dans la réalité virtuelle, nous ne serons pas limités à une seule personnalité, puisque nous pourrons changer notre apparence physique et effectivement devenir quelqu’un d’autre. J’ai eu l’occasion de vivre l’expérience d’être projeté dans le personnage d’un autre lors d’une démonstration de réalité virtuelle à la conférence TED (technologie, intertainment, design) de Monterey en 2001. Par le biais de capteurs magnétiques dans mes vêtements, un ordinateur a pu suivre tous mes mouvements. Avec une animation à vitesse ultra-rapide, l’ordinateur a créé une image de jeune femme -Ramona - de taille réelle, d’un réalisme proche de la photographie, qui suivait mes mouvements en temps réel. En utilisant la technologie de traitement des signaux, on transforma également ma voix en une voix de femme et on contrôla le mouvement des lèvres de Ramona. Ainsi le public de TED avait l’impression que c’était Ramona en personne qui faisait la présentation.
CONVERSATION : @Ray : Oui, vous pouvez être qui vous voulez dans la réalité virtuelle.
pourraient changer de sexe. Ils pourraient devenir l’autre.
même temps dans les romans de Allen Kurzweil. ?
@Sigmund : Excellent, c’est une occasion de vivre des désires réprimés...
@Molly : Le temps d’un interlude thérapeutique, je présume ?
@Ray : Et pas seulement d’être avec la personne que vous désirez mais de devenir cette personne.
@Sigmund : Bien sûr, je ne le proposerais que sous une surveillance attentive du thérapeute.
@George : Ah, je vous aimais le plus dans le rôle de l’inventeur français duXVIIIe siècle, celui qui faisait des montres de poche érotiques !
@Sigmund : Exactement. Nous créons les objets de notre libido dans notre subconscient de toute façon. Imaginez, les deux membres d’un couple
@Molly : Évidemment. Hé Georges, vous vous souvenez quand nous sommes devenus tous les personnages du sexe opposé en
@Ray : La simulation dans la réalité virtuelle suivra généralement les lois de la physique, mais cela dépendra de l’environnement que vous aurez choisi.
#transhumanisme page 339 Cette expérience a été profonde et émouvante pour moi. Quand j’ai regardé dans le «cybermiroir» (un écran qui me montrait ce que le public voyait), je me suis vu en tant que Ramona au lieu de voir la personne que je connais si bien. J’ai ressenti la force de l’émotion - et pas seulement l’idée intellectuelle - de me transformer en quelqu’un d’autre. page 94 La complexité est un continuum. Dans cet ouvrage je définis «l’ordre» comme «une information qui a un but». Un processus complètement prévisible n’a aucun ordre. Un haut niveau d’information seul n’implique pas nécessairement un haut niveau d’ordre. Un annuaire possède beaucoup d’informations, mais le niveau d’ordre de ces informations est relativement bas. Une séquence aléatoire se compose essentiellement d’information pure (puisqu’elle est imprévisible) mais sans aucun ordre. Le résultat d’un automate de classe 4 possède un certain niveau d’ordre qui survit comme d’autres motifs persistants. Mais le motif représenté par un humain a un niveau d’ordre et de complexité beaucoup plus élevé. page 104 Les résultats de ces algorithmes évolutifs peuvent des solutions élégantes, belles, et intelligentes à des problèmes complexes. Ils ont été utilisés, par exemple pour créer des œuvres d’art et des motifs pour des formes de vie artificielles, ainsi que pour exécuter un large éventail de tâche pratiques tels que la conception de moteurs d’avions.
Les algorithmes génétiques sont une approche vers une intelligence artificielle «étroite» - la création de systèmes pouvant effectuer des fonctions particulières qui auparavant nécessitaient l’application d’une intelligence humaine. Mais il manque toujours quelque chose. Bien que les algorithmes génétiques soient un outil utile pour la résolution de problèmes spécifiques, il n’ont jamais rien achevé qui ressemble à une «IA forte « - une attitude ressemblant aux larges, profondes, et subtiles caractéristiques de l’intelligence humaine, particulièrement ses pouvoirs de reconnaissance de modèles et de commande du langage. Pour construire une intelligence artificielle forte nous aurons l’opportunité de court-circuiter ce processus, en comprenant le fonctionnement du cerveau humain, un projet déjà bien engagé, et qui bénéficiera au processus évolutif déjà commencé. page 106 Par exemple, l’ordinateur mécanique de Charles Babbage de la fin du XIXe siècle (qui n’a jamais fonctionné) ne fournissait qu’une poignée de codes d’opérations. Il pouvait cependant réaliser, selon les mesures de mémoire et de vitesse dont il était capable, le même genre de transformations que font les ordinateurs actuels. La complexité de l’invention de Babbage n’a été enrayée que par les détails de sa conception, celle-ci se trouvant trop difficile pour que Babbage la fasse fonctionner en utilisant la technologie disponible. Ray Kurzweil
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La révolution digitale «La révolution digitale est beaucoup plus significative que l’invention de l’écriture ou même de l’imprimerie.» @DouglasEngelbart 044 INTERNET, LA BASE D’UNE NOUVELLE ÈRE Niel Xavier 050 LE BIG DATA, UNE RÉVOLUTION ? Alain Fernandez
054 LE CLOUD Christian Expert Fnac 056 LES ENJEUX DU BIG DATA Antoinette Rouvroy Serge Abitboul & Christine Froidevaux
LA RÉVOLUTION DIGITALE - INTERNET, LA BASE D’UNE NOUVELLE ÈRE : NIEL XAVIER
Internet & l’Homme «Oser ; le progrès est à ce prix.» @VictorHugo
LE FABULEUX DESTIN DE L’INTERNET A COMMENCÉ EN FRANCE COMME PARTOUT DANS LE MONDE, AU MILIEU DES ANNÉES 1990.
#bemyfriend
«En moins de dix ans, l’internet a bouleversé la vie quotidienne et la gestion des entreprises, a transformé les relations économiques et sociales, a modifié les rapports entre les pays et les hommes, il est devenu le média qui a connu la plus forte croissance de l’histoire de tous les moyens de communication.» Après l’imprimerie, la radio et la télévision, une nouvelle révolution de l’information et de la communication est apparue avec Internet qui n’est pas un média comme les autres. En effet, il ne s’inscrit pas dans une simple logique de diffusion puisqu’il permet de recevoir mais aussi d’émettre. Cette particularité que l’on appelle l’interactivité est unique dans le monde des médias. Elle a profondément modifié les modes de communication entre les individus et a permis de créer de nouveaux liens sociaux, de susciter de nouveaux comportements, de mettre en place des communautés particulières. Au sein des entreprises, l’interactivité a aussi transformé la manière de communiquer avec le marché. À la communication unidirectionnelle s’est substituée avec Internet une communication bidirectionnelle : les internautes reçoivent certes des informations mais en fournissent aussi.D’une manière plus générale, on peut dire que l’internet a profondément modifié l’accès à l’information et au savoir à travers les moteurs de recherche consultables n’importe où dans le monde et sur n’importe quel sujet.
Cette révolution technologique, qui ne cesse de se renouveler, a conduit à générer de nouveaux acteurs, à modifier les comportements, à créer de nouveaux langages et des rapports sociaux différents... et ce n’est pas fini : tous les jours, des innovations accentuent encore ces phénomènes. Ainsi dans nos sociétés, on est passé du simple besoin d’informations qui consiste à mettre en relation des hommes et des événements, à un besoin de communication, c’est-à-dire à un échange d’informations entre les individus pour finalement aller vers un besoin de télécommunication en s’affranchissant des contraintes spatiales. Tous les acteurs sociaux agissent à présent dans un contexte transformé et ils ont besoin pour remplir leur fonction sociale, familiale, productive ou culturelle de plus en plus d’informations et de communication qui passent par Internet. Aujourd’hui, plus de 60 % des Français disposent d’un ordinateur à domicile et plus de la moitié (55 % précisément) ont accès à l’internet.
laire, plus de 2 millions de foyers se sont équipés d’une ligne Internet. Du jamais vu ! Les internautes européens passent en moyenne douze heures par semaine sur le Web. Ce sont les Italiens qui surfent le plus, avec 13,6 heures, suivis des Suédois (13,0) et des Français (12,7), et ce sont les Hollandais avec 9,8 heures qui ferment la marche. L’étude dénombre dans ces dix pays 48,5 millions (29 %) de « gros utilisateurs » qui passent en moyenne 16 heures par semaine sur Internet, soit plus de deux heures par jour ! Le constat le plus étonnant de cette étude porte sur la substitution de l’usage d’internet à celui des autres médias, en particulier chez les jeunes. Pour la première fois, les Européens âgés de 16 à 24 ans déclarent passer plus de temps sur Internet que devant la télévision. Ils sont 82 % à utiliser Internet entre cinq et sept jours par semaine contre 77 % à regarder la télévision avec la même fréquence, soit une diminution de 5 % en un an.
En 2008 le nombre de connectés au Web a connu une croissance spectacuLABORATOIRE
LA RÉVOLUTION DIGITALE - INTERNET, LA BASE D’UNE NOUVELLE ÈRE : NIEL XAVIER
L’addiction digitale
#digital
«L’intérêt principale d’une innovation est de changer le comportement de l’utilisateur sans lui demander de changer de comportement.» @AdrianHoFonding
INTERNET, LA BASE D’UNE NOUVELLE ÈRE POUR L’ÊTRE HUMAIN ET SES COMMUNAUTÉS. «Internet est devenu un outil quotidien indispensable pour 83% des internautes européens qui déclarent ne pas pouvoir vivre «sans au moins une activité en ligne», par ailleurs 32% estiment qu’ils ne peuvent pas se passer de messagerie électronique et de ce fait 96% déclarent pratiquer moins souvent une autre activité à cause d’internet.» Après la recherche d’informations sur Internet (87% des internautes) et la messagerie électronique (81%), les réseaux sociaux (Social Networks) pour faire des connaissances, comme Instagram, Facebook ou Twitter, se trouvent désormais au troisième rang des activités en ligne les plus populaires. 42% des internautes communiquent à présent de cette façon, au moins une fois par mois. Les Européens ne peuvent plus se passer d’internet pour l’information et le divertissement. Presque deux tiers des internautes européens délaissent les autres médias en faveur d’internet, 40% disent regarder moins la télévision, 22% écouter moins la radio et 28% lire moins les journaux. Ces médias traditionnels sont remplacés pour 65% par la consultation de sites d’information en ligne au moins une fois par mois. Il faut ajouter que fin 2009, la spécialiste américaine du Web Mary Meeker a publié The Mobile Internet Report qui montre que, comme l’Internet mobile croît plus vite que l’Internet sur pc, dans moins de cinq ans, le nombre de connectés à un terminal portable sera plus important que celui de l’internet classique, et tout particulière s jeux, la réalité virtuelle va progressivement envahir notre vie. Pour 56% des
personnes interrogées, la plupart des salariés seront plus efficaces « en ligne » que dans les activités de la vie réelle. Cette analyse se fonde sur la dématérialisation croissante des tâches quotidiennes : formulaires administratifs, réunions virtuelles, gestion des projets, etc. Il y aura même des individus qui, par une sorte de phénomène de dépendance ou d’addiction, deviendront des intoxiqués du virtuel et qu’il faudra sans doute soigner. Plus de limites physiques ou géographiques. Un nouveau monde totalement décloisonné, « un monde plat » pourrait voir le jour, où chaque individu aura sa chance et ne sera pas exclu de la compétition mondiale grâce à Internet.
la population baptisée aux États-Unis «luddites et refuseniks», adeptes du ludisme, et hostiles à la technologie, rejettera en bloc la société de l’information. Ces cyberdissidents rechercheront la paix et la joie de vivre dans un autre contexte que celui du Web, certains mèneront des actions violentes (terroristes) contre des centres névralgiques (hébergeurs, centres de paiement, banques de données...), des menaces à prendre au sérieux. Il est clair que l’internet est aujourd’hui, et le sera encore plus demain, au cœur de nos sociétés. Il va sans aucun doute profondément influencer nos prises de décision, nos systèmes de relations et l’ensemble de nos modes de raisonnement. Niel Xavier
Que restera-t-il de la vie privée ? Avec l’usage croissant des étiquettes électroniques (rfid), de la géolocalisation gps, de la numérisation des échanges, de l’identification biométrique et de la surveillance électronique, la préservation de la vie privée va être de plus en plus un sujet de débat, estiment 42% des personnes interrogées. Pour près de 60% des membres du panel d’experts – le plus fort consensus de l’étude – une petite partie de LABORATOIRE
LA RÉVOLUTION DIGITALE - LE BIG DATA, UNE RÉVOLUTION : ALAIN FERNANDEZ
Stockage digital
«Le Big Data est le stockage et l’analyse de grandes masses de données pour capter et stocker un maximum de données.» @AdrianHoFonding
#victory
L’UNION INTERNATIONALE DES COMMUNICATIONS ESTIME LA CAPACITÉ TOTALE D’ARCHIVAGE DANS LE MONDE À 25127 PETA-OCTET DE FICHIERS, 4085 PETA-OCTET DE BASE DE DONNÉES ET 4025 PETA-OCTET D’EMAIL.
«Le Big Data bouscule de fond en comble,nos manières de faire du business.» Le concept, tel qu’il est défini actuellement, englobe un ensemble de technologies et de pratiques destinées à stocker de très grandes masses de données et à les analyser très rapidement. Pour décrire le principe du big data, il est coutumier de résumer ses caractéristiques majeures en utilisant 3 lettres «V» : #Volume, #Velocity, #Variety. Nous étudierons aussi au cours de ce dossier le métier clé de «data scientist» ainsi que les principes de fonctionnement des principales briques technologiques. Les 3 «V» que signifient-ils ? «V» pour #Volume La quantité de données générée est en pleine expansion et suit une loi quasi exponentielle. Le commerce électronique et les réseaux sociaux sont les grands contributeurs de cette profusion de données. «V» pour #Velocity (rapidité) La rapidité de renouvellement des données dans un monde connecté n’est plus à démontrer. Toutes les nouveautés et mises à jour sont stockées en respect de la devise du big data : «On garde tout!». «V» pour #Variety (variété) Les bases de données spécialisées sont en mesure de gérer la multiplicité des formats des données : numérique, texte, image... Il n’est pas inutile d’y ajouter un quatrième «V» pour «valeur» comme le recommandent les pragmatiques qui sont aussi les mieux avertis (ou déjà échaudés...) de la pratique des technologies de l’information.
Autrement dit, il faut bien que tout cela serve à quelque chose «d’utile» : Analyser les données. Bien évidemment, stocker une telle quantité de données n’a d’autre finalité que de tirer des enseignements pertinents afin d’accroître notre connaissance sur notre environnement professionnel en l’occurrence. Les finalités des analyses big data sont multiples. Que ce soit pour des analyses prospectives afin de mieux comprendre les attentes des clients, la modélisation pour mieux fixer le prix d’une nouvelle gamme de produits selon le segment visé ou encore une simulation du type «que se passerait-il si ?», le champ d’investigation est vaste. Data scientist et manager Encore faut-il bien maîtriser les techniques d’analyse et savoir choisir la plus opportune afin de tirer les enseignements les plus pertinents.
Le data scientist travaille en effet en étroite collaboration avec les managers «métiers» ou de terrain. Ce sont eux qui font appel à cet expert pour explorer leur champ d’exploration dans leur recherche d’amélioration de la performance. Aussi, le data scientist ne travaille pas tous azimuts. Il vise une finalité, un résultat qui correspond à un besoin de l’entreprise ou d’un manager métier. Il sélectionne les sources de données puis les données elles-mêmes et lance ses travaux d’analyses à cette fin. Alain Fernandez
Recherche de corrélation, analyse prospective, modélisation, simulation, data vizualisation, voilà quelques techniques que doit maîtriser le spécialiste de l’analyse des données big data, le «data scientist» que l’on pourrait traduire par le scientifique des données. Le métier de data scientist est appelé a se développer. C’est un métier complexe qui nécessite un bon bagage scientifique, une connaissance évidente des méthodes d’analyses de données, une bonne maîtrise de la technique informatique mise en œuvre et un goût prononcé des besoins business, qu’il s’agisse de marketing, de management RH ou de production.
LABORATOIRE
LA RÉVOLUTION DIGITALE - LE CLOUD : CHRISTIAN EXPERT FNAC
Nuage personnel «Il est rare qu’un nuage prenne la forme d’un nuage.» @PhillipeLabarthe
INTERNET : LE CLOUD, UN NUAGE SUR LEQUEL PLANNE DES MILLIARDS DE DONNÉES PERSONNELLES... Le terme Cloud (nuage en anglais), est l’ensemble des solutions de stockage distant. En clair, vos données sont stockés sur des serveurs et accessibles par internet. Les différents intervenants disposent à cet effet de gigantesques champs de serveurs de stockages appelés Datacenter. Avantages du Cloud
Inconvénients du Cloud
Plus besoin d’avoir un gros espace de stockage sur soi, ce qui est bien pratique pour nos appareils nomades connectés à la capacité de stockage limitée comme les smartphones et les tablettes. Vous pouvez réserver votre espace de stockage exclusivement aux utilisations hors connexion. L’autre avantage est que vous pouvez y avoir accès partout, que vous soyez sur votre lieu de travail, en vacances, en déplacement, pourvu que vous ayez un accès internet bien évidemment. Un exemple parlant est le Skydrive de Windows.
Son principe même implique que vos données sont accessibles uniquement en ligne, donc vous êtes extrêmement limité en hors connexion. Avec le Cloud, l’utilisateur est extrêmement dépendant du réseau. Si vous souhaitez accéder à des données disponibles exclusivement sur le Cloud, et que vous êtes bloqué en cas de panne de réseau, ou si vous vous trouvez dans un endroit mal ou pas desservi, vous ne pourrez pas le faire.
Diverses affaires récentes ont démontré qu’il était possible à des hackers talentueux de pirater les serveurs de stockages de grandes sociétés Internet et d’ainsi accéder à des informations confidentielles. Certes, le danger de piratage existe aussi au niveau utilisateur particulier, mais on imagine sans mal les dégâts que pourrait produire l’accès à une concentration de données stockées à un endroit précis.
Se pose aussi la question de l’utilisation des données. Stocker ses données sur le Cloud implique que vous ayez toute confiance dans le gestionnaire du service. Mais qui garantit qu’elles ne seront pas utilisées ou revendues à des fins commerciales ? De nombreux exemples passés montrent qu’on ne peut pas avoir une confiance aveugle dans les belles déclarations de principe des intervenants du net. Surtout que le potentiel marketing des données stockées est énorme, car elles renseignent sur vos goûts, vos habitudes, vos centres d’intérêt, etc... La sécurité de vos données est également un point d’achoppement concernant le Cloud.
Mais le danger ne vient pas que des pirates, les Etats Unis, qui hébergent la plupart des gros Datacenter de la planète, peuvent parfaitement, dans le cadre du Patriot Act -un ensemble de mesures antiterroristes- accéder aux données stockées par un fournisseur de nationalité américaine, et ceci même sur le sol Européen ! Une révision des textes sur la protection des données personnelles est d’ailleurs à l’étude au niveau du parlement européen. Pas de doute, le Cloud sera l’avenir de nos disques dures, si cher et si contraigant actuellement...
Vous stockez un fichier sur votre ordinateur de bureau à la maison, et vous pouvez continuer à travailler dessus à partir d’un smartphone ou tablette. Le Cloud offre donc une mobilité entre appareils et mobilité entre plateformes. Et enfin, la sauvegarde de vos données est implicite puisqu’elles ne sont plus stockées en local. Votre appareil tombe en panne, votre disque dur vous lâche ou bien vous avez décidez de faire une mise à jour, vous pourrez récupérer vos données sur le Cloud que vous aurez choisi.
#danstoncloud
Christian, expert Fnac
LABORATOIRE
LA RÉVOLUTION DIGITALE - LES ENJEUX DU BIG DATA : ANTOINETTE ROUVROY
Protégez vous
#entremetteuse
«Quand une femme qui me plaît me demande au téléphone, je me donne un coup de peigne avant d’y aller.» @SachaGuitry
C’EST LA QUANTITÉ PLUS QUE LA QUALITÉ DES DONNÉES TRAITÉES QUI REND LE TRAITEMENT ÉVENTUELLEMENT PROBLÉMATIQUE. «C’est une occasion exceptionnelle de nous interroger sur ces nouvelles dimensions de nos vies et du monde numérique.» Le problème de la protection des données personnelles se pose aujourd’hui de façon aiguë. Il est vrai que le phénomène des « données massives » (Big data) met les régimes juridiques de protection des données personnelles « en crise ». Ce qui pose problème, avec la prolifération exponentielle, extrêmement rapide, de données numériques diverses, c’est tout d’abord que les régimes de protection des données semblent peu aptes à faire face aux défis inédits posés par les phénomènes de profilage et de personnalisation propres à la société numérisée. Aujourd’hui, toute donnée numérique est potentiellement susceptible de contribuer à nous identifier ou à caractériser très précisément nos comportements singuliers si elle est croisée avec d’autres données même peu « personnelles ». Ce qui paraît nous menacer, dès-lors, ce n’est plus prioritairement le traitement inapproprié de données personnelles, mais surtout la prolifération et la disponibilité même de données numériques, fussent-elles impersonnelles, en quantités massives. Les informaticiens le savent : l’anonymat, par exemple est
une notion obsolète à l’heure du Big data. Les possibilités illimitées de croisements de données anonymes et de métadonnées (données à propos des données) permettent très facilement de ré-identifier les personnes quand bien même toutes les données auraient été anonymisées. C’est la quantité plus que la qualité des données traitées qui rend le traitement éventuellement problématique. Ces quantités massives de données et les Big data entrent en opposition frontale avec les grands principes de la protection des données : la minimisation (on ne collecte que les données nécessaires au but poursuivi), la finalité (on ne collecte les données qu’en vue d’un but identifié, déclaré, légitime), la limitation dans le temps (les données doivent être effacées une fois le but atteint, et ne peuvent être utilisées, sauf exceptions, à d’autres fins que les fins initialement déclarées). Les Big data, c’est au contraire une collecte maximale, automatique, par défaut, et la conservation illimitée de tout ce qui existe sous une forme numérique, sans qu’il y ait, nécessairement, de finalité établie a priori. L’utilité des données ne se manifeste qu’en cours de route, à la faveur des pratiques statistiques de datamining, de machine-learning, etc.
Pourtant, on ne peut pas étendre le champ des données protégées. Cela reviendrait à soumettre aux régimes juridiques de protection des données quasiment toutes les données numériques, cela signerait la mise à mort de l’économie numérique européenne. Les technologies contemporaines de l’information et de la communication ne nous rendent pas vraiment plus «visibles». Les «demoiselles du téléphone» de jadis, entremetteuses incontournables et pas toujours discrètes des rendez-vous galants dans des microcosmes sociaux avides de rumeurs, représentaient une menace au moins aussi importante pour la protection des données personnelles et de la vie privée des personnes que les algorithmes aveugles et sourds des moteurs de recherche d’aujourd’hui. Peut-être n’avons-nous jamais été moins «visibles», moins «signifiants» dans l’espace public en tant que sujets, en tant que personnes, qu’aujourd’hui. La prolifération des selfies et autres performances identitaires numériques est symptomatique à cet égard. L’incertitude d’exister induit une pulsion d’édition de soi sans précédent : se faire voir pour croire en sa propre existence. Antoinette Rouvroy
LABORATOIRE
LA RÉVOLUTION DIGITALE - LES ENJEUX DU BIG DATA : SERGE ABITBOUL & CHRISTINE FROIDEVAUX
Délibérement court-circuité
#tracking
«La seule liberté que nous ayons, c’est celle de faire volontairement ce que nous voulons involontairement.» @RobertMusil
L’ENJEU, CE N’EST PAS LA DONNÉE PERSONNELLE, MAIS LA DISPARITION DE LA «PERSONNE» DANS LES DEUX SENS DU TERME. Il nous devient impossible de n’être «personne», d’être «absents» car, nous ne pouvons pas ne pas laisser de traces et il nous est impossible de compter en tant que «personne». L’hyper personnalisation des environnements numériques, des offres commerciales, voire des interactions administratives, porte moins la menace d’une disparition de la vie privée que celle d’une hypertrophie de la sphère privée au détriment de l’espace public. D’une part, il devient de plus en plus rare, pour l’individu, d’être exposé à des choses qui n’ont pas été prévues pour lui, de faire, donc, l’expérience d’un espace public, commun ; d’autre part, les critères de profilage des individus échappent à la critique et à la délibération collective… Par ailleurs, les individus sont profilés non plus en fonction de catégories socialement éprouvées (origine ethnique, genre, expérience professionnelle, etc.) dans lesquelles ils pouvaient se reconnaître, à travers lesquels ils pouvaient faire valoir des intérêts collectifs, mais en fonction de «profils» produits automatiquement en fonction de leurs trajectoires et interactions numériques qui ne correspondent plus à aucune catégorie socialement éprouvée. Ce qui me semble donc surtout menacé, aujourd’hui, ce n’est pas la sphère privée, mais l’espace public, en commun .
Ce qui intéresse les plateformes de commerce en ligne, par exemple, c’est de court-circuiter les processus à travers lesquels nous construisons et révisons nos choix de consommation, pour se brancher directement sur nos pulsions pré-conscientes, et produire ainsi du passage à l’acte d’achat si possible en minimisant la réflexion préalable de notre part. L’abandon des catégories générales au profit du profilage individuel conduit à l’hyper-individualisation, à une disparition du sujet, dans la mesure où, quelles que soient ses capacités d’entendement, de volonté, de réflexivité, d’énonciation, celles-ci ne sont plus ni présupposées, ni requises. L’automatisation fait passer directement des pulsions de l’individu à l’action ; ses désirs le précèdent. L’individu fait ses choix et décide en fonction de ce qu’il sait. Quand un algorithme fait une recommandation, n’est-ce pas une chance, pour l’individu d’être mieux informé, et donc de faire des choix plus éclairés, moins arbitraires ?
Si nous ne maîtrisons pas ce qui détermine effectivement nos choix, il doit nous être néanmoins possible, après coup, de nous y reconnaître, de nous y retrouver, d’adhérer au fait d’avoir été motivés dans nos choix, dans nos décisions, par tel ou tel élément que nous puissions, aprèscoup, identifier, auquel nous puissions, après coup toujours, souscrire. La détection des profils psychologiques de consommateurs et la personnalisation des offres en fonction de ces profils permet d’augmenter les ventes, mais pas nécessairement d’émanciper les individus, qui pourraient très bien, alors qu’ils sont de fait extrêmement sensibles à l’argument de la popularité, préférer parfois cultiver l’objet rare ou, alors qu’ils sont victimes de leurs pulsions tabagiques ou alcooliques, préférer n’être pas incités à consommer ces substances addictives. Le profilage algorithmique, dans le domaine du marketing, permet l’exploitation des pulsions conformistes ou addictives dont les individus peuvent préférer n’être pas affectés. C’est bien d’un court-circuitage des processus réflexifs qu’il s’agit en ce cas. Serge Abiteboul et Christine Froidevaux
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Les Smartphones «Les innovations n’ont pas besoin de changer le monde pour être significatives ou importantes.» @SteveJobs 062 LE BOULEVERSEMENT DES SMARTPHONES Global Mobile Consumer Survey 2015 064 DONNÉES PERSONNELLES ET APPLICATIONS La CNIL
070 SÉCURITÉS ET DANGERS DES MOBINAUTES Michael Stora
LES SMARTPHONES - LE BOULVERSEMENT DES SMOARTPHONES : GLOBAL MOBILE CONSUMER SURVEY 2015
Smartphones de Ouf «Les Français se divisent en deux catégories, ceux qui attendent le téléphone et ceux qui attendent la tonalité.» @MichelAudiard
«Le smartphone constitue l’objet le plus symbolique de la «révolution numérique».» La saisie des données se fait le plus souvent par le biais d’un écran tactile ou, plus rarement d’un clavier ou d’un stylet. Selon le principe d’un ordinateur, il peut exécuter divers logiciels/applications grâce à un système d’exploitation spécialement conçu pour mobiles, et donc en particulier fournir des fonctionnalités en plus de celles des téléphones mobiles classiques. Les appareils les plus sophistiqués bénéficièrent rapidement de la reconnaissance vocale et de la synthèse vocale. Tout commença le 9 janvier 2007, où Steve Jobs bluffa les technophiles du monde entier en présentant le premier iPhone, un appareil dont le nom circulait depuis plus de deux ans mais dont les fonctions et le design étaient au-delà de ce qui était imaginé, et à des années-lumières de ce que produisait alors les acteurs établis de la téléphonie mobile. Et pourtant : il s’agissait d’un prototype à peine en état de marche, plein de bugs, à la mémoire très limitée, et Steve Jobs en avait toute une série à disposition pour effectuer sa démonstration en direct qui se déroula par miracle sans le moindre couac. C’est ce que révèle une enquête passionnante, riche en anecdotes, du « New York Times », intitulée « Et Steve dit : Que l’iPhone soit. » Une référence biblique pas innocente, tant cette demande impérieuse du gourou autoritaire de la firme à la pomme tenait du pari fou et risqué. Qui aurait cru qu’il se serait écoulé à près
de 5,5 millions l’année de sa sortie...Le smartphone constitue l’objet le plus symbolique de la « révolution numérique ». Aujourd’hui, les ventes mondiales annuelles de smartphones dépassent le milliard, et rare sont les personnes qui n’en possède pas. Les smartphones s’adressent au monde entier pour le plus grand bonheur de ses consommateurs. Mais, s’adresser à tout le monde ne veut pas dire convenir à tout le monde. En effet, malgré la continuelle avancée technologique, les smartphones que l’on appelle “grand public” possèdent tous (à quelques exceptions près) les mêmes fonctionnalités. On peut désormais avec n’importe quel smartphone téléphoner, envoyer des SMS, se rendre sur le net, prendre des photos… mais tout ça de manière différente. Mais est-ce que tout le monde trouve smartphone à sa main ? Les seniors se reconnaissent-t-ils dans les mobiles actuels ? Chacun peut-il trouver chaussure à son pied dans cette montagne de produits sans cesse renouvelée ? Existerait donc des smartphones pour seniors, pour satisfaire tout le monde ? Les smartphones pour seniors fleurissent petit à petit, on commence même à retrouver des gammes avec une première version puis une seconde etc. Actuelle-
UN SMARTPHONE, EST UN TÉLÉPHONE MOBILE ÉVOLUÉ DISPOSANT DES FONCTIONS D’UN ASSISTANT NUMÉRIQUE PERSONNEL, D’UN APPAREIL PHOTO NUMÉRIQUE ET D’UN ORDINATEUR PORTABLE.
#iphone2g
ment, 10% seulement des plus de 65 ans sont équipés de smartphones, mais c’est sur ce segment que la progression du taux d’équipement est la plus forte (+3% à 4% par trimestre). On peut donc penser que dans un futur très proche, 1 seniors sur 2 possédera un smartphone. Le smartphone est devenu notre objet “doudou”, que l’on ne quitte pratiquement jamais de la journée. Les Français consultent près de 900 millions de fois leur terminal mobile par jour. En 2015, plus de 20 millions de smartphones ont été écoulés en France, contre 18,2 millions en 2014 et 15,8 millions en 2013. 7 Français sur 10 possèdent aujourd’hui un smartphone et près de 60% d’entre eux consultent leur smartphone dans l’heure qui suit leur réveil. «Le smartphone a investi notre quotidien comme aucun autre appareil, quel que soit le moment ou le lieu ; il n’est plus un simple outil de mobilité. Le smartphone s’impose comme le deuxième écran pour les 18-24 ans avec 46% qui l’utilisent très souvent en regardant la télévision. Par ailleurs, l’intégration toujours plus marquée du smartphone dans nos parcours commerciaux, administratifs ou sociétaux en font un outil indispensable ». Global Mobile Consumer Survey 2015
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LES SMARTPHONES - DONNÉES PERSONELLES ET APPLICATIONS : LA CNIL
Smartphones voyeurs
Depuis 3 ans, la CNIL (La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) et Inria (Un établissement public de recherche dédié aux sciences du numérique) travaillent ensemble pour comprendre l’écosystème des smartphones. Les résultats du projet Mobilitics montrent que les accès aux données personnelles sont à la fois massifs et peu visibles pour les utilisateurs. Les éditeurs d’applications et leurs four-
nisseurs de services ou partenaires commerciaux doivent donc intensifier leur effort d’information des utilisateurs, sans s’abriter derrière des contraintes techniques. En la matière, les éditeurs de système d’exploitation pour smartphones et tablettes (Apple, Google, Microsoft, Mozilla) sont les premiers responsables. A ce titre, ils doivent permettre aux utilisateurs de mieux maîtriser leurs données. En 2011, la CNIL avait souligné le recours
massif des utilisateurs de smartphones aux applications téléchargeables, dans un sondage Smartphones et données personnelles.
besoins qui leurs sont propres (dont la constitution de profils publicitaires). Sur iOS comme sur Android, entre 50 et 60% des applications testées ont accédé à des identifiants du téléphone. Les fabricants de systèmes d’exploitation, conscients du risque de surexploitation des identifiants, essayent parfois de limiter les usages de chaque identifiant par des moyens techniques ou juridiques. Cependant, les applications récupèrent souvent plusieurs identifiants différents dans le même appareil (sur Android, un quart des applications ont accédé à 2 identifiants ou plus).
manière générale, beaucoup d’applications accèdent très souvent à la localisation (ainsi, plus de 3 000 fois en 3 mois pour un jeu).En volume, la géolocalisation est aussi la donnée la plus collectée : elle représente à elle seule plus de 30% des évènements détectés, sans être toujours liée à des fonctionnalités offertes par l’application ou à une action de l’utilisateur.
#selfie
«Pas de bras, pas de selfie.» @YvesLande
«Le terme «selfie» a été élu mot de l’année 2013 par le Oxford English Dictionary. Il y est définit comme « une photographie qu’une personne a pris d’elle-même avec un smartphone ou une webcam, puis qui l’a publiée sur les réseaux sociaux.»
Certaines applications sont payantes, beaucoup sont gratuites (et rémunérées soit par de la publicité, soit par des achats liés). Pour comprendre cet écosystème, la CNIL a souhaité se doter d’un outil d’analyse. Développé avec Inria, Mobilitics a été installé sur des smartphones que des agents de la CNIL ont utilisé à la place de leur téléphone personnel pendant 3 mois. Dès la première vague de tests sous iOS, trois enseignements, rendus publics en avril 2013, avaient été tirés : le statut particulier de la géolocalisation, reine des données du smartphone ; la tendance des développeurs et éditeurs d’applications à recourir à des stratégies d’identification aux objectifs très divers (mesures d’audience, statistiques d’utilisation, analytics, monétisation et publicité...) ; la difficulté à corréler les accès aux données avec des actions de l’utilisateur ou des besoins légitimes des applications. Ces résultats prouvent que les informations et les outils de maitrise mis à la disposition des utilisateurs sur smartphone restent limités et insuffisants au regard du volume de données collectées sur ces appareils. Plusieurs caractéristiques de l’écosystème peuvent être relevées :
2 Un GPS dans votre poche La localisation est la donnée reine dans l’environnement des smartphones. Elle joue un rôle clé pour les services les plus utiles (car contextualisés) mais peut aussi constituer une intrusion importante dans les habitudes et comportements de la personne. Entre un quart et un tiers des applications accèdent à la localisation. Mais ce qui retient l’attention, c’est la fréquence d’accès. Ainsi, une application de service de réseau social a pu accéder 150 000 fois en 3 mois à la localisation d’un de nos testeurs. Cela représente un accès en maoyenne par minute.
1 La course aux identifiants Un smartphone contient bon nombre d’identifiants techniques, matériels ou logiciels. Les applications accèdent souvent à ces identifiants, pour des
Depuis, la tendance n’a fait que s’accentuer : aujourd’hui, les mobinautes et tablonautes ont en moyenne une trentaine d’applications sur leur appareil, alors que les magasins d’application proposent plus d’un million d’applications au téléchargement.
Certaines applications qui ont obtenu l’autorisation (générique) d’accéder à la localisation ne se privent donc pas de l’utiliser, même lorsque l’application n’est pas visible à l’écran. D’une
3 Le système d’exploitation, maître à bord de votre smartphone L’éditeur définit aussi quelles informations et quels outils de maîtrise sont à disposition de l’utilisateur. En fonction de leur stratégie, Apple, Google ou Microsoft (pour Windows Mobile) sont dans une situation privilégiée pour collecter et traiter des données. Certains services étant installés par défaut (et parfois impossibles à désinstaller), l’utilisateur n’a souvent pas d’autre choix que de laisser ces services accéder à des données. Certains de ces services sont particulièrement gourmands en matière de données. Si les nouvelles versions des systèmes d’exploitation sont souvent l’occasion de changements positifs dans les outils disponibles, ces efforts doivent se poursuivre. Les développeurs, d’application et leurs partenaires doivent minimiser les collectes de données qui ne sont pas liées au service rendu par l’application et adopter une approche plus respectueuse du droit des utilisateurs. La CNIL
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#dommage
LES SMARTPHONES - DONNÉES PERSONELLES ET APPLICATIONS : LA CNIL
Smartphones intrusifs «Ce qu’on est arrivé à faire avec le telephone sans fil, est-ce qu’on va le réussir un jour avec les haricots ?» @PhilippeGeluck «Les usages du téléphone montrent comment ce dernier modifie en profondeur les comportements en société» Parler très fort en public, son portable vissé sur l’oreille, jeter un coup d’œil à son profil Facebook en réunion ou en famille... Le degré d’acceptation de ces comportements augmente à mesure que l’âge diminue. Atlantico : Aux Etats Unis, 92% des personnes ont un portable, et 90% d’entre elles déclarent avoir leur téléphone sous la main. De plus, près de la moitié d’entre eux gardent leur portable allumé constamment. Ces statistiques sont elles applicables à ce qu’il se passe en France ? Quelles en sont les conséquences ? Michaël Stora : En France, quelques études ont été réalisées avec l’AFOM, l’Association française des opérateurs mobiles, le «syndicat» des téléphonistes. Le taux de couverture en France est quand même très important. A une époque, le temps de fréquentation d’Internet en France était le plus important dans le monde. Il y a un peu plus d’un an, une étude a révélé que sur le simple plan de la «consommation» d’Internet, les Français étaient les plus voraces. L’Hexagone est assez «digitophile», d’une certaine façon. S’il y a encore en France des régions qui ne sont pas couvertes, comme les Cévennes, le portable est devenu chez nous le nouvel ordinateur, «portable» en lui-même. Dans un article que j’ai publié dans «Le Monde», j’expliquais déjà que
le portable faisait office de «doudou sans fil». Le doudou ayant une fonction très importante, pallier l’absence maternelle. Derrière le phénomène, on peut se demander si un nombre croissant d’individus ont toujours la capacité à rester seuls, seuls avec leurs pensées. Il s’agit alors d’avoir toujours une occupation pour éviter de penser. Après, beaucoup de gens prennent des photos ou tournent des films avec leur téléphone, des activités à distinguer du fait de jouer à des jeux comme Candycrush ou d’envoyer des SMS. Tout dépend de ce qu’on fait avec son portable et avec qui. On peut différencier deux grandes familles d’usages : l’utilisation utile ou inutile, et si on va plus loin dans la précision, dans des contextes public et privé. On peut avoir des utilisations utiles du smartphone dans des contextes privés, ou inutiles dans un contexte public, comme par exemple le monde du travail, quand on voit des adultes jouer à CandyCrush dans une réunion. On a toujours eu des stratégies d’évitement. Dans une réunion passablement ennuyeuse, les gens ont toujours eu des manières de s’évader : dessiner, être perdu dans ses pensées, compter ses poils...Dans certaines entreprises, aux réunions, les gens jouaient à la pêche, grâce à une application qui leur permet-
tait de lancer leur ligne avec leur téléphone sous la table. Avec le téléphone, on a toujours sous la main un perturbateur, toujours à portée de main, de notre capacité à nous concentrer et à être seuls. Mais ce téléphone vient révéler quelque chose et n’en est pas la cause. On ne peut faire l’économie d’une réflexion sur ce que cela représente d’allumer son portable à un dîner en couple, dans un lieu de culte ou une réunion de travail. Cela vient révéler qu’il y a un élément négatif, cela n’est pas la cause du malaise.
Je vais vérifier sans cesse que mon message a été retweeté, que ma photo a été likée, que j’ai recueilli des commentaires sur les réseaux sociaux. On est dans une forme de réparation narcissique de l’individu. La personne va chercher un objectif à atteindre pour combler son sentiment de solitude, et gonfler son besoin d’être avec les autres pour ne pas être avec ceux qui sont là, présents autour d’elles. Quand les adolescents mangent en famille, par exemple, cela pas étonnant qu’ils jouent avec leur portable. Quand on s’intéresse un tant soit peu aux adolescents, on sait qu’ils sont
souvent écoeurés par leurs parents en train de manger. On n’est donc pas étonnés qu’ils fassent du portable un élément-refuge. Mais quand on est à l’anniversaire de son enfant, qu’on arrête pas de faire des photos au lieu d’être présent avec ses proches, c’est aussi le signe d’un problème. En réalité, la majeure partie des personnes interrogées considèrent comme étant acceptables d’utiliser son portable dans des lieux publics. Cependant, la sphère privée, comme les repas de famille, un dîner au restaurant, sont encore préservés.
S’agit-il d’une simple résistance temporaire ou peut-on déjà considérer que ce verrou va également sauter ? L’étude montre que c’est plus gênant pour les plus de 49 ans que pour les 18-30 ans. La fameuse génération Y qui n’a pas ce genre de problème car elle est pour ainsi dire née avec un portable dans la main. La question de la gêne est au fond très française. Les Américains ont un rapport à l’autre très différent, ils sont en quelque sorte plus exhbitionnistes. La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés.
#smartchoice
Désormais, le smartphone est le principal outil de relations sociales. Quelles sont les conséquences d’un tel bouleversement ? On peut aussi se dire qu’une sorte de nouvelle socialisation virtuelle est née, avec énormément d’exemples que ce soit par Facebook ou les jeux en ligne. Mais cette socialisation est dans l’idéal au service du réel. Elle va aussi aider à favoriser une rencontre IRL, «in real life», dans la vie réelle. Selon moi, les outils de socialisations réels ne sont pas suffisantes pour engager une vraie socialisation avec nos cinq sens. En revanche, si l’on envisage que les gens utilisent leur smartphone de façon excessive, on a affaire à une sorte de «Prozac interactif».
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LES SMARTPHONES - SÉCURITÉS ET DANGERS DES MOBINAUTES : MICHAEL STORA
Smartphones médiateurs «La télépathie, c’est le téléphone de demain.» @RaymondDevos
#acote
UNE NOUVELLE FAÇON D’APRÉHENDER LE MONDE QUI NOUS ENTOURE, ENTRE RÊVE ET RÉALITÉ LE SMARTPHONE FAIT POLÉMIQUE. Dans certains pays asiatiques, on a carrément créé des files de marcheurs avec téléphones. Comme ils écrivent pendant qu’ils marchent, il s’agit d’éviter que les piétons se cognent. #filedemarcheursenfrance Les Asiatiques ont une grande culture de la pudeur, de la répression des émotions. Or, il faut voir le succès fou de ces lignes de marcheurs. Les gens peuvent véritablement se lâcher en pleine rue. Le même phénomène se produit en France avec les réseaux sociaux. On adore prendre des selfies, se montrer. Le téléphone n’en est que le médiateur. C’est cathartique. Cela peut avoir des effets soignants - des effets de décharge, de soupape comme des effets addictifs. Cela va au-delà de l’objet téléphone car c’est véritablement l’accès au monde que l’on a entre les mains. Aussi bien dans l’instantanéité que dans le côté tactile, l’impression de maîtrise est très forte. Si cette maîtrise est absente dans notre vie privée, l’usage du téléphone est d’autant plus fort et actif, peut-être pour contrôler tout ce qui nous échappe. L’étude du Pew Forum relève aussi des disparités dans les comportements : les femmes sont plus nombreuses que les hommes (41% contre 32%)
à être agacées par l’usage du téléphone en société, les jeunes de 18 à 29 sont plus tolérants vis à vis de son usage. Aux Etats-Unis, beaucoup considèrent que l’usage du téléphone perturbe la vie sociale, même si eux-mêmes ne résistent pas à la tentation d’utiliser le leur quand ils sont en groupe. Comment expliquer cette contradiction ? Parfois, le portable devient un support à communication. On le voit dans les comportements de groupe, et pas uniquement chez les jeunes. Ils veulent montrer leurs photos par exemple. C’est une façon assez nouvelle d’envisager le portable. Certains critiqueront en estimant que les gens agissent de cette façon parce qu’ils n’ont plus rien à se dire mais il faut éviter d’être trop exigeant sur les relations sociales. A un certain moment, existe ce paradoxe montrée par l’étude de Pew Forum qui fait que les individus sentent que ce téléphone est un élément négatif, ce qui fait donc un objet de convoitise un peu pervers. Plus on diabolise un objet, dans les
médias, dans les études comme celle du Pew Forum, plus on en fait un objet de convoitise, qui permet de s’amuser en réunion au travail alors que l’on s’ennuie royalement, ou de jouer à un jeu dans le RER, ce qui vous évite d’avoir à regarder les autres voyageurs au visage déprimé. Comment expliquer la différence d’approche selon les sexes sur cette question ? Ce n’est qu’une supposition mais je pense que les femmes ont un rapport plus raisonné au monde qui les entoure. Il y a peutêtre quelque chose de plus terre-àterre dans leur capacité à prendre en charge les autres, leur métier, le réel. Cela vient peut-être aussi de la façon de les élever. On a tendance à élever les petites filles dans un rapport moins ludique au monde, à les confronter rapidement à la réalité. On laisse plus longtemps aux garçons la possibilité de prendre des risques, de rêver, de jouer. Le portable leur permet alors de continuer à jouer une fois adulte. Michael Stora
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La vie digitale «Je n’ai pas eu l’idée, je n’ai pensé qu’à une image.» @ReneMagritte 074 TRAVAIL, CULTURE ET LOISIRS Estelle Assaf, Peter Glock & SHeli Cress
086 LA STRATÉGIE NIKE BBA INSEEC
082 RÉALITÉE AUGMENTÉE Florian Ogier
090 LE CONSOMMATEUR ACTEUR BFM Ch.L
084 LA VISION DES MARQUES Virginie Barnier & Clarisse Popower
LA VIE DIGITALE - TRAVAIL, CULTURE ET LOISIRS : ESTELLE ASSAF, PETER GLOCK ET SHELI CRESS
Tous digitalisés
«Encouragez l’innovation. Le changement est notre force vitale, la stagnation notre glas.» @DavidMackenzieOgilvy
EN RÉALITÉ, SI NOUS FUSIONNONS TOUT CE QUE CHACUN Y MET ET TOUT CE QUI EXISTE DANS LE DOMAINE, NOUS NOUS APERCEVONS QUE LE DIGITAL EST L’ENSEMBLE DU BUSINESS DES TECHNOLOGIES À DESTINATION DES INDIVIDUS. «Le Digital est l’ensemble du business des technologies à destination des individus.»
#oups Qu’est-ce que le Digital ? En 1998, nous parlions des NTIC - Nouvelles Technologies de la Communication et de l’Information. En 2013, quinze ans plus tard, certaines de ces technologies continuent à être vues comme «nouvelles» alors que le «Digital» est en fait apparu bien avant. Aujourd’hui nous n’utilisons plus le mot NTIC. La tendance est au mot «Digital». C’est devenu un panier dans lequel chacun choisit ce qu’il y met. Les entreprises, les chasseurs de tête recherchent des profils à forte expérience «digitale». En fonction des métiers ou de la connaissance du sujet, ils sous-entendent réseaux sociaux, ou création de contenu multimédia, ou CRM, ou bien concept « branding » à destination du Web, ou encore carrière IT, ou très orientées technologie, ou encore autre chose. Une divergence sémantique dès le départ qui biaise la suite des échanges. En réalité, si nous fusionnons tout ce que chacun y met et tout ce qui existe dans le domaine, nous nous apercevons que le Digital est l’ensemble du business des technologies à destination des individus. Et que, ce que chacun en fait, est par-
fois limité, au regard de ce que le Digital a réellement à offrir et au regard de ses enjeux business et sociétaux. L’homme digital au travail : Les entreprises se remettent en cause et modifient leur façon de travailler.Grâce aux terminaux mobiles et à la virtualisation du poste de travail, les salariés peuvent travailler depuis n’importe où et n’hésitent pas à le faire même si leur activité ne l’exige pas. Pour tirer parti des opportunités offertes par la mobilité, ces pratiques nouvelles appellent une réponse structurée de la part des entreprises. Par conséquence, la grande majorité des collaborateurs deviennent des travailleurs mobiles potentiels. La plupart du temps les initiatives proviennent des directions métier, qui encouragent le travail flexible pour satisfaire les salariés et accroître leur efficacité, on parle donc de télétravail, un travail collaboratif. Celui-ci répond à une exigence des entreprises et en particulier des multinationales, amplifiée à l’ère du digital. La transformation des espaces et des équi-
pements permet d’estomper les frontières entre les niveaux hiérarchiques et les zones géographiques. Les possibilités offertes par le digital ont amené les entreprises à s’ouvrir en termes de lieux, d’innovation, de collaboration et même de « coopétition ». En entrant dans l’ère du digital, les entreprises doivent garder présents à l’esprit certains facteurs clés de succès pour concevoir, mettre en place et gérer la transformation de leurs modes de travail. La transformation est un processus long et complexe qui nécessite une implication des plus hauts niveaux hiérarchiques de l’organisation ainsi que celle des utilisateurs finaux, pour parvenir à l’adhésion, clé du succès. Tous les chemins sont possibles et le processus doit être continu. Les entreprises qui innovent dans leurs modes de travail digitaux y puiseront bientôt des solutions qui leur permettront d’atteindre leurs objectifs, plus vite et plus efficacement que celles qui ne le font pas.
LABORATOIRE
LA VIE DIGITALE - TRAVAIL, CULTURE ET LOISIRS : ESTELLE ASSAF, PETER GLOCK ET SHELI CRESS
Panorama digital
«Jour après jour, il semble donc qu’à travers son accessibilité, sa quasi-exhaustivité, sa gratuité, sa diversité, le numérique offre les garanties d’un paysage culturel idéal.» @DavidLacombled
LA FRANCE EST L’UN DES TOUS PREMIERS PAYS AU MONDE EN TERMES D’APPLICATIONS MOBILES DÉDIÉE À LA CULTURE ET AU PATRIMOINE. «La transformation digitale bouleverse la vie de chacun d’entre nous.» L’homme digital a aussi ses loisirs numériques : Vidéo : Concept de Super Bowl en réalité mixte avec les HoloLens de @Microsoft Réalité Augmentée : la futur arrivée des casques à réalité virtuelle signe la fin des Cave, selon le patron d’@Emissive Vidéo : @La Drone Racing League veut faire de la course de drones le sport du futur Intelligence artificielle : @IBM veut mettre Watson partout… même dans les jouets de vos enfants @Le marathon de Paris veut connecter toutes les applis de running. 1 concert de @U2 = 3 téra-octets de données Et si @Lytro avait la clé pour faire converger cinéma et réalité virtuelle
L’homme digital et la culture : D’après une récente enquête du Credoc pour la Direction Générale des Patrimoines du Ministère de la Culture et la Communication, plus d’un tiers des personnes interrogées utilisent Internet en lien avec la visite d’un musée, d’une exposition ou d’un monument, dont 16% ont effectué une visite virtuelle de ce lieu. Ce chiffre illustre l’impact du numérique sur le patrimoine, un impact protéiforme qui s’applique à la fois à la conservation des œuvres, à leur accessibilité ou encore aux modalités de la médiation culturelle. Économiquement parlant, ces évolutions représentent un enjeu sur un marché du patrimoine et de la culture de plus en plus mondialisé et au poids conséquent. En France 500.000 emplois et d’un marché de 21 milliards d’euros sont liés directement au patrimoine selon le Ministère de la Culture et de la Communication. En Europe, 9 millions d’emplois dans le secteur du tourisme seraient directement ou indirectement liés au patrimoine tandis que le marché européen de la conservation-restauration est estimé à environ 5 milliards d’euros par an et que celui lié au patrimoine
culturel numérique est valorise 3,3% du PIB de l’Union Européenne. L’apport du numérique se concrétise aussi sur les enjeux de la conservation des œuvres, notamment à travers leur numérisation, ce qui soulève des problématiques de volatilité des supports et des standards. L’accessibilité des œuvres à distance, notamment via des musées virtuels (Google Art Project -35 000 œuvresou The Public Catalogue Foundation – 200 000 toiles prévues) ou des banques de données numérisées. Les modalités d’indexation des œuvres, notamment à travers les métadonnées, sont indissociables de ces démarches. Les nouveaux moyens de méditation culturelle au sein des musées et monuments, qui réinventent l’expérience des visiteurs à travers la réalité augmentée, la 3D et les interfaces homme-machine utilisées aussi par le cinéma, représentent des opportunités importantes pour les entreprises du numérique. Ces dernières doivent être en mesure d’allier des compétences culturelles (artistiques, historiques) et technologiques. Estelle Assaf, Peter Glock et Sheli Cress.
LABORATOIRE
LA VIE DIGITALE - RÉALITÉ AUGMENTÉE : FLORIAN OGIER
Réalité digitalisée
«Bientôt, semées sous votre peau, les puces feront partie de votre corps. Vous serez votre propre robot. Un autre monde est déjà au travail. Tout ce que la science est capable de faire, elle le fera. Un rêve de puissance nous emporte.» @JeanDormesson
#oculusrift
LA RÉALITÉ AUGMENTÉE PEUT SE DÉFINIR COMME UNE INTERFACE ENTRE DES DONNÉES “VIRTUELLES” ET LE MONDE RÉEL. «la réalité augmentée pourrait pourrait peser 600 milliards de dollars en 2016.» La nouvelle génération de réalité virtuelle
Champ de vision ultra large
L’Oculus Rift est un nouveau casque de réalité virtuelle spécialement conçu pour les jeux vidéos qui va changer pour toujours la façon dont vous voyez l’avenir du jeu (et pas seulement). Il permet aux joueurs de s’immiscer complètement à l’intérieur de leurs jeux préférés et d’explorer des mondes virtuels jusqu’à lors séparés de notre imaginaire par des écrans.
L’Oculus Rift offre un champ de vue d’environ 100°, qui étend le monde virtuel au delà de votre vision périphérique. Votre vision du jeu n’est plus seulement enfermée dans une boîte ou sur un écran et la seule limite désormais est ce que vos yeux ainsi que vos autres sens peuvent percevoir. La combinaison d’un large champ de vision avec le tracking stéréoscopique 3D des mouvements de la tête crée une expérience de réalité virtuelle ultra-immersive.
Une vue 3D stéréoscopique L’Oculus Rift crée une vue 3D stéréoscopique avec une excellente profondeur, échelle et la parallaxe. Contrairement à la 3D sur télé, ceci est obtenu par la présentation d’images uniques et parallèles pour chaque oeil. C’est de la même manière que vos yeux perçoivent les images dans le monde réel, ce qui créé une expérience beaucoup plus naturelle et confortable que tout ce que vous avez pu expérimenter une illustration immersive de l’oculus rift jusqu’à maintenant que ce soit en visionnant des films «3D» ou en jouant à la Nintendo 3DS. Facile à porter et abordable Il offre une expérience de réalité augmentée haut de gamme à un prix abordable. Le Rift est également conçu pour être aussi confortable et léger.
l’Oculus Rift VR, un casque différent ? Le Rift emmène les jeux en 3D juqu’à l’étape suivante. Il y a un certain nombre de Casques de réalité virtuelle qui existent déjà, mais aucun qui offre une expérience de jeu vraiment immersive comme l’Oculus. La plupart des produits n’ont, soit pas les caractéristiques techniques requises pour une immersion crédible, soit se nichent à des prix hors de raison (plus de 10 000€) réservés à l’armée ou à la communauté scientifique. c’est vrai que pour l’instant on pourrait dire que le casque Oculus Rift en réalité augmentée est à destination des gamers… Mais c’est toutes les possibilités qui vont ensuite être construites autour qui vont changer à jamais notre quotidien ! Florian Ogier LABORATOIRE
LA VIE DIGITALE - LA VISION DES MARQUES : VIRGINIE BARNIER & CLARISSE POPOWER
Influence digitale
#influence
«Alors oui, tout est influence, tout nous influence. Mais l’influence n’est pas tout, l’influence n’est pas nous.» @ZyslaBelliat
L’INFLUENCE DÉSIGNE L’ACTION EXERCÉE PAR UNE CHOSE OU PAR UNE PERSONNE SUR QUELQU’UN OU QUELQUE CHOSE. «Depuis les années 80, les managers utilisent de manière intuitive le concept de personnalité de la marque pour définir les atouts de leurs marques face à la concurrence.» Dans les agences de communication, les tenants de la star stratégie recommandent de considérer la marque comme une star, c’est-à-dire de lui attribuer une véritable personnalité, composée d’un physique, d’un style et d’un caractère. Au-delà des avantages mis en avant et des bénéfices consommateur qui en découlent, la marque parviendra à une position de force dans la mesure où cette personnalité la protégera de la banalisation croissante des produits. Ainsi, la constitution d’une véritable personnalité peut être le fondement d’un positionnement original et pertinent. A cet égard, la catégorie de produit influence la perception de congruence entre l’image de soi et la personnalité de la marque. Un consommateur régulier percevra-t-il la personnalité de sa marque de la même façon qu’un consommateur occasionnel ? Il semble que son niveau de connaissance du produit et l’intensité de sa relation avec la marque n’aient pas été investigué par les chercheurs, alors que l’on peut penser que ces éléments
influencent fortement la personnalité perçue de la marque. En ce qui concerne le statut des consommateurs, académiciens et praticiens considèrent traditionnellement deux catégories principales : Il y a le consommateur régulier et le consommateur potentiel ou occasionnel. La distinction entre ces types de consommateurs est généralement fondée sur le niveau de consommation et les raisons de la fidélité ou de l’implication. Les typologies de statut selon le niveau de consommation.... Classiquement, le consommateur potentiel est appréhendé comme une personne pour qui le produit ou service correspond à un besoin et qui aurait les moyens (financiers ou autres) de l’acquérir mais qui n’a pas encore été touchée par l’information publicitaire ou promotionnelle de l’entreprise produisant le bien ou le service. Les consommateurs potentiels et les consommateurs occasionnels sont extrêmement importants pour l’entreprise parce qu’ils représentent une possibilité d’augmenter les ventes et d’étendre le marché de l’entreprise. Les médias traditionnels et le digital sont devenus indissociables, les marques se doivent de penser leurs stratégies
en ce sens. Le digital doit faire partie intégrante du point de vente (tablette connecté etc..), et le point de vente doit être lié au digital (e-commerce, m-commerce etc…) pour que les marques soit en symbiose avec les consommateurs. et qu’elle les fidélise. Pour répondre à cette nouvelle tendance, les innovations technologiques se développent en magasins. Bornes interactives pour accéder à des informations et acheter, applications smartphone, possibilité de «flasher» soi-même ses articles pour les payer directement en caisse sans perdre de temps, vendeur équipé d’un appareil qui regroupe l’historique des achats sur le web et en boutique… Ces points de ventes réinvente l’expérience d’achat, elle est vue et vécue comme ludique et incite les consommateurs à revenir en magasin. 74 % français les apprécient pour le temps gagné, 72 % pour la simplification de leurs achats. L’impact de ces innovation est plus important que le simple service rendu : ils sont 69 % à dire que les magasins sont plus attractifs. Virginie Barnier et Clarisse Popower LABORATOIRE
Les dates à retenir : LA VIE DIGITALE - LA VISION DES MARQUES : BBA INSEEC
Marque digitalisée
1971 Création du Logo «virgule» 1972 Création de l’entreprise 1981 N°1 de la chaussure de sport aux us Entrée en bourse 1988 Création du slogan « Just do it »
«Il est hélas devenu évident aujourd’hui que notre technologie a dépassé notre humanité.» @AlbertEinstein
1997 Fournisseur officiel d’événements sportifs 2003 Rachat de Converse 2006 Un tournant dans l’ère du digital : créatjon de la plateforme Nike 2009 Équipement officiel de l’équipe de France de Football
2010 Nike Digital Sport une nouvelle division de la marque 2011 Attaque de Greenpeace 2012 Nouveau concept de publicité Nike Barber Shop
#betterforit
NIKE S’APPROPRIE LE MONDE DU DIGITAL QUI NOUS ENTOURE. «Le nom Nike provient de la déesse grecque de la victoire «Niké» qui était capable de se déplacer à grande vitesse.» Fondée en 1972 par Philip Knight et Bill Bowerman, Nike est leader mondial sur le marché de l’équipement sportif. Grâce à son logo mondialement connu et facilement reconnaissable, Nike a pu assurer sa notoriété. En 2013, l’entreprise réalise un chiffre d’affaires global de 25,3 milliards de dollars. Nike emploie plus de 41 000 personnes à travers le monde. Son activité de chaussures de sport représente 57% de son chiffre d’affaires total. @Wikipédia Cibles Le client type de Nike est un homme ou une femme dont l’âge est compris entre 10 et 35 ans. Il peut être sportif ou simplement un «sneakershead» (collectionneur). La marque applique une stratégie de marketing par segment : une paire de chaussures par sport (tennis, foot, running, etc.). Mais il n’y a pas qu’aux sportifs que la marque s’adresse. Avant, il n’y avait que les sportifs qui portaient des chaussures de sport. Désormais, les jeunes adultes et adolescents portent des Nike car elles leur confèrent du confort ainsi qu’un look branché et décontracté. Concept Marketing de Nike Nike est une marque que l’on peut qualifier de multisports. Elle propose un
éventail de produits allant de la chaussure de sport pour le basket, le golf ou encore le football aux vêtements de sport pour enfants. Elle se targue même de vendre des appareils électroniques. Un grand nombre de modèles sont désormais mondialement célèbres : la Nike Air Jordan, Nike Air Force, etc. Nike applique une stratégie de branding pour promouvoir ses différents produits. L’idée est d’associer la marque à la virgule à un nom de sportif : Michael Jordan, Tiger Woods, etc. Nike cherche à associer un sportif ou un groupe d’athlètes à des valeurs comme le dépassement de soi, la persévérance dans l’effort, la lutte, etc. Toutes les valeurs de Nike sont universelles et peuvent s’appliquer non seulement dans le cadre du sport mais également dans la vie de tous les jours. C’est une vraie philosophie de vie que propose Nike. «Ne consommez pas seulement mes produits pour ce qu’ils sont, mais venez à moi parce que vous partagez mon point de vue sur le sport et la société.», c’est le message transmis par la marque à ses consommateurs. Nike et la communication
A travers ses différentes campagnes publicitaires, @Nike souhaite faire passer un message différent à chaque fois : le fameux «just do it». En termes de communication digitale, la marque a une présence très forte pour toucher notamment les jeunes. Chaque communauté de sportifs possède un espace dédié. La page Facebook Nike fédère plus de 17 millions de fan à travers le monde. La marque réalise des partenariats avec de grandes équipes de football ou sponsorise des athlètes. De nombreux évènements sont créés. En 2008, Nike organise le «Défi Nike», une course à pied opposant les hommes aux femmes. L’événement a rapidement marché grâce notamment aux personnalités du monde du sport. Cet événement a été relayé sur les réseaux sociaux comme Facebook. Afin de rayonner encore plus au niveau mondial, Nike associe son nom à des événements mondiaux comme les Jeux Olympiques. Son investissement est majoritairement orienté vers le sponsoring et les spots publicitaires.
Nike déploie une réelle communication à 360 degrés. Elle est présente sur quasiment tous les supports online et offline tel que le street marketing. LABORATOIRE
LA VIE DIGITALE - LA VISION DES MARQUES : BBA INSEEC
Marque déterminée «Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre.» @PierreDeCoubertin
L’ESPRIT DE NIKE C’EST PLUS QU’UNE MARQUE, C’EST UNE ATTITUDE, DE LIBERTÉ, DE SPONTANÉITÉ, DE DÉPASSEMENT DE SOI ET ENCORE DE NON CONFORMISME. «Le nom Nike provient de la déesse grecque de la victoire «Niké» qui était capable de se déplacer à grande vitesse.»
#justdoit Pourquoi Nike ?
Les tendances sportives :
Cette marque culte est le fruit d’une histoire mythique, c’est une marque ombrelle qui crée des produits hétérogènes qui peuvent être déclinés en plusieurs types de public. Beaucoup de ses produits sont en lien avec la technique, par exemple le Fuelband et le Nike+ Fuelband SE, et avec l’ «entertainment», donc avec le jeu et le «fun». Nike est le numéro un des marques de sport, devant Adidas. Or le sport est générateur de valeurs mythiques et producteur privilégié de storytelling, c’est aussi une activité sociale.
65 % des Français pratiquent un sport une fois par semaine et de plus en plus du running.
Donc cette marque semble être un terrain de choix pour le développement de la stratégie brand content. Cependant, à en croire certains, Nike n’en est peutêtre pas le champion comme on pourrait le dire facilement pour Red Bull par exemple. Dans cette réflexion sur le brand content il nous a donc semblé intéressant observer la stratégie marketing de Nike, marque depuis longtemps portée sur le social media. Cette marque sort du cadre, et ne respecte pas les règles imposé par la société de consommation actuelle. Comment Nike est donc parvenu à sortir des méthodes traditionnelles du marketing pour ressembler et fidéliser ses consommateurs. Premièrement, Nike est une marque qui évolue en fonction du marché, des nouvelles tendances et des nouveaux besoins. Les tendances vis-à-vis de la technologie : 1 Milliard d’utilisateurs sur Facebook 85% des Français détiennent un mobile
Les questions auxquelles ils répondent : Comment faire aimer le sport ? Comment recruter de nouveaux adeptes? Comment les fidéliser ? Nike utilise le @Brandutility : une marque utile qui rend des services à ses utilisateurs, comme avec l’application Nike +. Elle à un axe de positionnement : «digital utility», et apporte une réponse aux besoins de services, d’information et de fonctionnalités des usagers avant de parler de la marque en soi. Le but est d’enrichir l’expérience Utilisateur avec Nike + et de proposer aux sportifs {confirmés ou amateurs) un outil leur permettant de mesurer ses performances, gérer ses entrainements en se fixant des objectifs , recevoir des encouragements et partager ses performances au sein d’une communauté.
On y découvre le temps, ses parcours, notre vitesse et distance, ainsi que son environnement pour ensuite partager son ressenti. Il y a donc la possibilité de recevoir les encouragements de ses amis, en plus de ceux de Nike qui nous encourage à améliorer nos performances. La clef de ce succès serait-elle donc liée à la personnalisation et au sur-mesure afin que chacun s’y retrouve ? En effet, pour la première fois de son histoire, Nike ne s’attache plus au pouvoir des grandes stars sportives pour vendre ses produits mais concentre ses forces sur l’aspect #digital avec des outils fédérateurs qui font d’un sport individuel une relation communautaire. Des résultats à la hauteur des investissements de la marque. BBA INSEEC
De là, Nike à su développer un écosystème complet, en lien avec l’application mobile, comme des chaussures Nike +, des accessoires dédiés (montre, fuelband, capteur... ), des accessoires de musique Nike + et pack voix coach disponible entre autre sur ITunes. Une plateforme web dédiée à été créée, mais là ou Nike est très fort c’est que : Nike est la première marque à faire de son application, une application personnalisable, de là, elle rend acteur son utilisateur et c’est sans doute ce qui à fait son succès.
LABORATOIRE
LA VIE DIGITALE - LE CONSOMATEUR ACTEUR : BFM, CH.L
Nous consom’acteur
«Le défi de ce siècle n’est pas, contrairement aux idées reçues, celui de l’adaptation aux technologies ou aux nouveaux modes d’organisation financière ; le vrai projet, c’est de savoir rester au service des hommes dans la société.» @EdouardLeclerc
IKEA, PEUGEOT, COCA... LES MARQUES SONT DE PLUS EN PLUS NOMBREUSES À FAIRE APPEL À CLICK AND WALK, UNE START-UP QUI LEUR PERMET DE COLLECTER DES INFORMATIONS SUR LEUR POINT DE VENTE EN TEMPS RÉEL.
#black friday
«Le consomm’acteur est le résultat d’une transformation sociale due à la démocratisation d’Internet.» Gagner de l’argent en faisant ses courses à la seule condition de prendre en photo une promotion en rayon. Voici le genre de mission que Click and Walk propose à sa communauté de consommateurs. Une fois récoltées, les données sont transmises aux entreprises qui peuvent adapter leur stratégie dans un délai très court. Une approche innovante à laquelle croient les investisseurs.
On compte parmi eux, la grande distribution bien sur mais aussi les cosmétiques (L’Oréal) et les grandes groupes du Cac40 comme Orange, Peugeot, Axa. Pour elles, avoir un accès à des données marketing fiables dans des délais si courts est un véritable atout qui leur permet d’être très réactifs et de s’adapter facilement «pour accélérer le business».
La force de la communauté
«En 3 ans d’existence, les marques se sont beaucoup focalisées sur le produit et se sont éloignées du consommateur final, aujourd’hui elles y reviennent». E.Leclerc lance, en 2006, le premier site de comparaison des prix entre les principales enseignes de la distribution : www.quiestlemoinscher.com.
L’application vous envoie des missions géolocalisées que vous choisissez ou non d’accepter. On peut vous demander de vérifier la présence ou la visibilité d’un produit en magasin ou d’expliquer comment vous utilisez une marque en répondant à un petit questionnaire. En contrepartie, le consommateur est récompensé entre 3 et 5 euros par mission. En seulement trois ans d’existence, le concept séduit une communauté de plus en plus nombreuse . Un algorithme hyper puissant analyse les résultats des enquêtes et les fait remonter instantanément aux clients.
En 2011 : le comparateur mobile. E.Leclerc donne la possibilité aux consommateurs de comparer lui-même les prix d’une enseigne avec ceux du Centre E.Leclerc le plus proche lorsqu’il fait ses courses. Le comparateur mobile consiste en une application intitulée « quiestlemoinscher », téléchargeable sur un smartphone. En développant ces nouveaux outils numériques de comparateur, E.Leclerc répond à une demande toujours plus forte des consommateurs de bénéficier d’une information objective, rapidement accessible grâce aux nouvelles technologies. BFM, Ch.L
L’enseigne fait comparer par une société indépendante les prix d’environ 1500 produits alimentaires de marques nationales et de marques distributeurs vendus dans les principales enseignes. Les résultats de relevés de prix entre ces enseignes et E.Leclerc sont publiés sur ce site et permettent aux consommateurs de vérifier qui est le moins cher.
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Communauté connectée «Toute communauté - un jour, quelque part, d’une manière ou d’une autre - rend «commun».» @FriedrichNietzsche 094 INTERVIEW : TOUTES EN BASKET Elsa Biancardini & Magalie Colpin
108 WEARABLE TECHNOLOGIE Influencia, Raffaele Cicala
100 DE LA TECHNOLOGIE À LA PERFORMANCE Emmanuel Livinas, Sport Equipe Isabelle Eustache
110 UNE COMMUNAUTÉ DE PARTAGE Pierre Mercklé
UNE COMMUNAUTÉ CONNECTÉEE - INTERVIEW : TOUTES EN BASKET : ELSA BIANCARDINI & MAGALIE COLPIN
Communauté motivée
#toutesenbasket
«Toutes en basket, les bloggeuses les plus rapides de l’Ouest parisien. Des bloggeuses sport qui savent vraiment de quoi elles parlent. Enfin ! » @JeremieRoturier
SUR L’ENSEMBLE DE NOS RÉSEAUX, ON VOUS CONSEILLE SOUVENT DES EXERCICES, DES ÉTIREMENTS ET DES BONS PLANS… POUR COMMENCER CETTE SEMAINE, NOUS AVONS DÉCIDÉ DE VOUS EN FAIRE DÉCOUVRIR UN PEU PLUS SUR NOUS ET NOTRE RAPPORT AVEC L’ATHLÉTISME. «Si nous nous motivons en duo, pourquoi pas en motiver d’autres autour de notre passion ?» C’est quoi toutes en basket ? «Des filles qui préfèrent passer leurs vies en basket qu’en talons, qui préfèrent la piste en tartan à la piste de danse. Ça donne Toutes en basket: un instagram puis un blog. Pour se motiver, échanger, se tirer vers le haut quel que soit le niveau ! Et visiblement, nous sommes beaucoup à aimer la vie en baskets.» Laurina peux tu rapidement nous présenter Elsa, Elsa peux-tu rapidement nous presenter Laurina ? «Elsa, c’est la fusée du 100m ! Plus sérieusement, sur la piste c’est une sprinteuse courte (100-200m) au passé de sauteuse en longueur et… lanceuse de marteau ! Il y a même un titre de championne du Val d’Oise dans ses résultats. Sa technique, une Christophe Lemaître : nulle au départ mais forte au finish.» «Laurina a un problème, elle n’est pas humaine. Elle n’a jamais mal, jamais de lactiques aux fesses, jamais envie de vomir et elle est tout le temps devant sur les grosses séances. Mais elle a aussi une vie cachée : elle a le cardio d’un marathonien.»
Comment vous est venue l’idée de créer le site Toutes en Basket ? «Nous avons lancé Toutes en Basket après la blessure d’Elsa survenue en juillet 2014. Sa période de rééducation a été douloureuse et difficile que ce soit sur le plan mental que physique. Créer #ToutesenBasket a été le moyen de rester motivées ensemble.» Quel a été le processus de création ? «Nous avons commencé par créer un compte lnstagram @toutesenbasket. Au fur et à mesure, nous avons eu des demandes spéciales comme nos routines d’exercices, nos étirements ... C’est à ce moment-là que nous avons décidé de lancer le site, soit cinq semaines après l’ouverture du compte lnstagram. Le site, en plus de la page lnstagram, nous permet de partager nos conseils à notre communauté. Et en tant qu’athlètes nous essayons de faire découvrir ceux et celles qui écrivent l’histoire de notre sport à travers des interviews.»
LABORATOIRE
UNE COMMUNAUTÉ CONNECTÉEE - INTERVIEW : TOUTES EN BASKET : ELSA BIANCARDINI & MAGALIE COLPIN
Communauté sociable «Découvrir une nouvelle série d’étirements, un exercice de gainage ou les pointes derniers cris, surfer sur le site www.toutesenbasket.com n’est jamais du temps de perdu.» @RomainDonneux
ON APPRENDS BEAUCOUP DE VOTRE PART ! ON RENCONTRE DES PERSONNES ADORABLES QU’ON N’AURAIT JAMAIS PU RENCONTRER SANS CETTE AVENTURE. «Toutes en Basket c’est aussi une volonté de notre part de mettre en avant le sport féminin grâce à des athlètes qui nous motivent et nous inspirent.»
#toutesenbasket Après un an d’existence, vous avez plus de 13 000 personnes qui vous suivent. Pensiez-vous atteindre une telle audience?
«Nous sommes très surprises ! Nous étions loin d’imaginer ça lorsque nous avons créé Toutes en Basket en octobre 2014. D’ailleurs, maintenant, on nous reconnaît même sur les stades (rires}. Grâce à ce projet, nous avons rencontré des personnes formidables que ce soit des athlètes ou des coachs. C’est une expérience incroyable !» Selon vous, quelles sont les clés de la réussite de votre site ? «Peut-être parce que les gens se reconnaissent en nous ? Nous ne sommes pas des athlètes de haut niveau. La plupart de nos abonnés sont étudiants comme nous. C’est une grande organisation de savoir gérer les entraînements, les études, la vie sociale. Ils vivent la même chose que nous. Et malgré notre manque de temps, on réussit à s’entraîner dur pour essayer de battre nos records. Beaucoup de nos abonnés sont dans la même situation.» Quels sont les avantages qui découlent de la réussite de votre site? «Pour être honnêtes, nous ne gagnions de l’argent qu’avec les publicités situées sur notre site. En un an, cette somme est d’un peu moins de 80 euros. Cela nous a simplement permis de financer l’achat du nom de domaine et l’hébergeur du site internet. En ce qui concerne les marques, nous continuons à acheter nos affaires. Certaines nous envoient quelques produits que l’on teste. Ensuite, on décide ou non d’en parler. Nous restons fidèles à certaines marques qu’on connaissait et qu’on utilisait avant même l’ouverture du site. Mais n’allez pas croire que l’on croule sous les cartons de produits offerts. C’est complètement faux !»
Comment voyez-vous l’avenir de Toutes en Basket?
«Elsa va exclusivement travailler pour le site à partir de janvier. Cela sera son sujet de diplôme pour son master (Master en communication visuelle}. Nous avons beaucoup d’idées et on espère que certaines vont pouvoir naître.» Les réseaux sociaux vous sont-ils vraiment utilent ? «Les réseaux sociaux sont la base de toutes en basket, c’est grâce à Instagram que notre projet a pris de l’ampleur... Nike Women (8millions d’abonnés) à reposté une de nos photos quelques semaines après l’ouverture de notre compte et c’est à ce moment là que nous avons commencé à avoir une notoriété et une communauté fidèle ! Nous sommes aussi sur Facebook et Twitter qui nous servent principalement de relais pour la publication des articles de notre blog.» Quel lien as-tu avec tes followers ? «Nous cherchons à rester le plus accessibles possible avec nos followers, nous répondons au maximum à chacun de leurs messages (commentaires, e-mails) ! Beaucoup se confient à nous et nous remercient de les motiver à faire du sport. Ce lien fort avec nos abonnés est important, nous sommes (vraiment) attachées à l’idée de partage ! » Que pensez-vous des objets connectés, en utilisez-vous ? «Nous utilisons régulièrement des objets connectés pendant nos entraînements! Mais le plus important pour nous reste nos montres ! Nos modèles nous permettent de connaître des détails dont nous avons besoin pour progresser et atteindre nos objectifs (cardio, vitesse, distance...)». Elsa Biancardini et Magalie Colpin LABORATOIRE
UNE COMMUNAUTÉ CONNECTÉE - DE LA TECHNOLOGIE À LA PERFORMANCE : EMMANUEL LEVINAS
Communauté partagée
#wedidit
«La compétition sportive est une parabole qui illustre parfaitement la grande course de la vie.» @ClaudeLelouch
L’EXIGENCE SANS CESSE ACCRUE DE COMPÉTITIVITÉ ÉCONOMIQUE ET LE CULTE DES RECORDS POUSSÉ À L’EXTRÊME INCITENT À PENSER QUE L’ON ASSISTE À L’ÉMERGENCE D’UNE NOUVELLE RELIGION, CELLE DE LA PERFORMANCE ET DU DÉPASSEMENT DE SOI. «De l’idée de l’accomplissement d’un absolu de perfection, on est passé à celle de la conquête sans fin d’un record toujours plus extrême.» L’exigence d’une performance toujours plus poussée semble ainsi devenue la norme absolue, aussi bien pour les entreprises que pour les salarié : elle est à la fois un impératif économique, pour des entreprises qui doivent se montrer toujours plus rentables, toujours plus compétitives dans le contexte d’une concurrence mondiale de plus en plus effrénée, et une norme de comportement qui exige des hommes une certaine forme de rapport à soi, impliquant de dépasser sans cesse ses limites. De l’accomplissement de soi au dépassement de soi L’étymologie du concept de performance et son histoire révèlent d’ailleurs une évolution intéressante qui épouse de près celle du système de valeurs qui sous-tend notre société. Issu de l’ancien français, le mot parformance, qui signifie accomplissement, et adopté par l’anglais en 1839 sous sa forme actuelle «performance», le terme se signale par son préfixe per, que l’on retrouve dans « per-fection », de même que le par de l’ancien mot français parformer est celui qui subsiste dans le par de «parfait». Quant au radical «formance», il renvoie au processus de formation de la perfection.
Performance renvoie donc, au départ, au processus de la perfection, de s’accomplir. Utilisé d’abord dans le milieu des courses pour parler des résultats obtenus par les chevaux, le terme est ensuite passé à l’activité humaine en désignant, à partir de 1876, les résultats sportifs en général, pour s’étendre enfin à la machine. A partir de là, et par extension, il désignera, en français, la notion de record, de résultat exceptionnel, tandis qu’en anglais il sera associé à la notion de classement : la performance implique alors des tests destinés à classer les salariés, évaluer et quantifier leurs capacités à rentrer dans le profil professionnel requis pour une tâche. Appliquée à l’homme, la performance renvoie donc ainsi à deux idées : celle de possibilités maximales, d’une part, qui implique elle-même la notion de dépassement des limites, et celle de classement, d’autre part : un classement qui permet d’assigner aux hommes des places justifiées non par leur lignage ou leur histoire, comme dans le passé où se perpétuaient ainsi des inégalités de naissance, mais par leurs mérites, démontrés par les résultats obtenus dans un système censé être accessible à tous.
De l’idée initiale d’une perfection en train de s’accomplir, la notion de performance est ainsi passée à celle d’un dépassement exceptionnel des résultats, aussi bien par rapport à soi-même que par rapport aux autres. De l’idée de l’accomplissement d’un absolu de perfection, on est passé à celle de la conquête sans fin d’un record toujours plus extrême. Les objets connectés sont aujourd’hui une réalité et vont encore beaucoup se developper, au point de révolutionner notre quotidien et notre manière d’aborder notre propre santé. Mieux s’écouter, mieux suivre ses propres objectifs permet une meilleure hygiène de vie indissolublement liée à la performance et au dépassement de soi. Emmanuel Levinas
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UNE COMMUNAUTÉ CONNECTÉE - DE LA TECHNOLOGIE À LA PERFORMANCE : SPORT EQUIPE
Communauté consciente
«Le cerveau reste en bonne santé grâce à une mécanique extrêmement simple et complexe à la fois. Une équation qui implique l’exercice physique, une activité intellectuelle accrue et la sociabilité.» @LouisBherer
IL N’EST PAS TOUJOURS FACILE D’ATTEINDRE SES OBJECTIFS. QUAND À L’IDÉE DU DÉPASSEMENT DE SOI, IL Y AURA TOUJOURS LA CONSCIENCE QUI SAURA NOUS DONNER L’ESPOIR ET L’ENVIE DE L’ACCOMPLISSEMENT, D’UNE IDÉE POURTANT SIMPLE, UN BUT COMMUN : CELUI D’UN ESPRIT SAIN DANS UN CORPS SAIN. «Dans cette communauté connectée, il y aura toujours et ce de plus en plus, une application qui nous aidera à mener nos objectifs à bien, dans l’unique et seul but, être fier du résultat, de la performance de soi. Connaissez-vous Myfitnesspal ?»
#beproud Littéralement, my fitness Pal signifie mon «copain de remise en forme». Un ami ne s’achète pas, MyFitnessPal non plus, gratuite et disponible sur Android et iOS, l’application sportive réunie deux aspects de la remise en forme sur une seule et même interface forme physique et santé alimentaire. L’application est aussi un ami qui sait nous rappeler à l’ordre, grâce à l’onglet de «Rappel» là pour nous rappeler de boire ou manger selon notre objectif. Il suffit de se mettre une alarme, bien utile pour les faibles consommateurs… Une application qui compte tout, absolument tout ! Du nombre de pas que l’on va faire dans la journée (parfait pour surveiller son activité) à la quantité d’eau ingurgitée en passant bien sûr par les calories et l’exercice, My Fitness Pal est votre allié et vous permet de surveiller votre consommation sans rendre votre vie contraignante. Myfitnesspal permet de compter les calories consommées sur la semaine, le mois ou tous les 2 mois selon vos préférences utilisateurs. La progression s’effectue au fur et à mesure, pour atteindre progressivement l’objectif de poids. Une des erreurs classiques est de vouloir perdre trop vite au risque de reprendre tout aussi rapidement.
Ici, on définit son objectif ! La base de données des aliments est juste incroyable ! Plus de 5 millions de références dans le monde, cela rend l’ajout d’un aliment très facile, il suffit de le scanner avec son portable. Même si vous êtes en vacances dans un autre pays, il y a peu de chance que vous posiez une colle à votre copain de poche ! C’est vraiment incroyable toutes les références enregistrées… Ainsi vous savez exactement le nombre de calories consommées au cours de chaque repas, mais pas que..Le journal de l’alimentation se charge de faire la balance de votre consommation pour vous, selon vos objectifs, vous savez ainsi, à l’aide d’un beau camembert, en quoi vous avez dépassé, et ce dont vous n’avez pas assez abusé. C’est surtout un niveau de l’exercice que l’application excelle. L’application peut être couplée avec d’autres applications dans le domaine, tout comme Runnastic ou Strava, mais ce n’est pas moins de 35 applications qu’il est possible de relier à son compte ! Ainsi si vous faites votre footing avec une autre application mesurant votre activité physique, MyfitnessPal le saura et déduira directement votre perte calorique sur l’interface !
Si vous faites un travail musculaire, l’application comporte 350 exercices pour que puissiez ajouter avec exactitude ce que vous faites. Les efforts sont directement intégrés dans myfitnesspal : très pratique quand on prépare une course comme le semi-marathon par exemple qui demande également une bonne hygiène alimentaire pour être prêt le jour J. Enfin, comme-ci Myfitnesspal ne vous suffisait pas comme ami, il y a un onglet « Amis » qui permet de se motiver ensemble, une vraie communauté connectée, avec un fil d’actualités de vous et de vos amis présents ainsi que les principales activités de ceux-ci. Myfitnesspal est connectée avec des millions de runners dans le monde. Ce véritable compteur de calories accompagne l’usager dans son programme fitness. Véritable coach de poche, Myfitnesspal prépare un programme sportif tout en adaptant l’alimentation au métabolisme pour retrouver un corps sain et une vie qui l’est tout autant. L’utilisateur peut suivre sa progression et voir son objectif se rapprocher grâce aux informations délivrées par l’application. Sport Equipe.
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UNE COMMUNAUTÉ CONNECTÉE - DE LA TECHNOLOGIE À LA PERFORMANCE : ISABELLE EUSTACHE
Communauté dernier cri
#jesuishightech
«Je donnerais bien mille livres pour pouvoir courir aussi vite que vous.» @WilliamShakespeare
LES OBJETS CONNECTÉS PERMETTENT DE MIEUX SE CONNAÎTRE, DE SURVEILLER ET D’AMÉLIORER SA SANTÉ ET SON BIEN-ÊTRE. «Tout objet connectés est composé de capteurs qui envoient des informations vers une application mobile ou un service web. Le but est de mieux se connaître, suivre ses objectifs et améliorer sa santé.» Certains objets connectés ont un usage purement personnel (évaluer sa forme, progresser dans un sport, maigrir...), d’autres s’intègrent dans une stratégie de prise en charge globale du patient (bien prendre son traitement, contrôler sa tension, sa fréquence cardiaque, mesurer sa glycémie...). Grâce à eux, nous pouvons enregistrer automatiquement nos propres données (compter le nombre de pas effectués dans une journée, mesurer sa tension...) et les suivre facilement sans que l’on ait besoin ni de les saisir ni de les analyser. En effet, les ratios, calculs et courbes d’évolution sont directement réalisés via l’outil, plus besoin de calculettes ! Grâce au suivi réalisé avec l’objet connecté (activités, cardiofréquencemètre...), la personne est alertée dès que ses données sont au rouge (zone-cible de votre cardio, inactivité...). Peut-on parler de coach ? Associés à des services de coaching, les objets connectés permettent de mieux prendre en main sa santé et son activité en se fixant des objectifs, et en les suivant petit à petit. Quels sont les différents objets santé connectés pour mieux suivre son acti-
vité ? La grande tendance en matière d’objets connectés est la multiplication des bracelets. Aujourd’hui dotés d’une grande autonomie, ils se portent en permanence. Certains renseignent sur le niveau d’activité physique (nombre de pas et de kilomètres parcourus, vitesse et types de déplacements, calories brûlées, etc.) et indiquent si l’on atteint ou non ses objectifs et comment y parvenir. D’autres bracelets mesurent votre niveau d’exposition au soleil, préviennent du risque de coup de soleil, conseillent sur l’indice de crème solaire à appliquer, le tout pour mieux se protéger des effets néfastes des UV sur la peau. La balance connectée : un objet plébiscité 6% des français possèdent aujourd’hui une balance intelligente qui permet de suivre son poids et son IMC (indice de masse corporelle). Grâce à ce type de balance, vous pouvez suivre votre courbe de poids, vous fixer des objectifs à atteindre compte-tenu de votre poids idéal et mesurer les progrès accomplis.
La brosse à dents connectée Cette invention française transmet de nombreux paramètres sur la façon dont vous vous brossez les dents. Les capteurs qui équipent cette brosse à dents renseignent notamment sur la durée de chaque brossage et sur les zones les moins bien nettoyées. Les vêtements connectés Intégrant des capteurs résistant à la machine à laver, certains vêtements mesurent en permanence le rythme cardiaque. Incorporés dans les body des nourrissons, d’autres capteurs indiquent la température du bébé, le rythme de sa respiration, s’il s’est retourné dans son lit ou s’il pleure. Toutes ces informations sont transmises aux smartphones des parents. Les capteurs de sommeil Ils se glissent sous le matelas et enregistrent une foule de choses : vos mouvements, vos cycles de sommeil, etc. D’autres capteurs, insérés dans un objet à poser sur la table de nuit enregistrent la température, la luminosité, le bruit. Vous obtiendrez en retour des consignes pour améliorer votre sommeil et pour programmer votre réveil dans les meilleures conditions avec la luminothérapie. LABORATOIRE
UNE COMMUNAUTÉ CONNECTÉE - DE LA TECHNOLOGIE À LA PERFORMANCE : ISABELLE EUSTACHE
Communauté coachée «Aujourd’hui, tous ces objets ne font (presque) plus partie du folklore de la science-fiction : ils sont bel et bien réels !» @MarieHaupais
AVEC L’ESSOR DES OBJETS CONNECTÉS, ON VOIT LE NOMBRE DE CES «COACHS PERSONNELS» SE MULTIPLIER POUR PERMETTRE À QUICONQUE D’ANALYSER SES ACTIVITÉS. «Combinant savoir-faire horloger, autonomie et haute-technologie au service de la connaissance de soi, ces montres comptent garder une longueur d’avance sur les smartwatchs à écran.»
#coaching La fourchette minceur Cette fourchette a été développée pour aider à diminuer la vitesse à laquelle on mange et ainsi limiter les apports caloriques (réglée sur une bouchée toutes les 10 secondes). Cette fourchette a été créée à l’origine dans le cadre d’un programme médical à destination des personnes souffrant d’obésité. Le pilulier Intelligent Il s’agit tout simplement d’une boîte à médicaments qui s’allume et envoie un signal d’alerte (sonore, SMS...) si vous oubliez de prendre votre traitement. Sur le même thème, une entreprise américaine travaille sur une gélule qui avalée se positionne dans l’estomac, sans être digérée et détecte si le traitement a bien été pris. Ainsi, tous les patients qui oublient leur traitement en sont avertis ! Un tensiomètre connecté pour les hypertendus Un quart de la population mondiale souffre d’hypertension. Alors quand un petit objet permet de suivre en permanence sa tension, d’imprimer des rapports à transmettre à son médecin traitant, ...quelle facilité ! Les lentilles de contact pour diabétiques Google travaille actuellement sur un projet de lentilles de contact permettant de mesurer le taux de glucose dans les larmes, ce qui aiderait les diabétiques à mieux surveiller leur glycémie. Ils feraient donc moins de malaises.
Une montre connectée pour identifier la crise cardiaque avant qu’elle ne se manifeste ! Apple serait en train d’étudier une montre qui «écoute» le son émis par le sang pour repérer les premiers signes d’un infarctus du myocarde. Le patient serait ainsi pris en charge rapidement ce qui augmenterait largement ses chances de survie. Un patch connecté pour les patients Alzheimer SACHA C’est un projet français : la création d’un patch dont les capteurs permettent de géolocaliser les patients souffrant de dépendance (Alzheimer, autres). Le patch émet un signal d’alerte en cas de chute ou de fugue accidentelle et permet donc de secourir la personne le plus rapidement possible. Objets connectés : les français sontils prêts ? 11% des français sont déjà équipés d’un objet connectés, selon un sondage Ifop réalisé en novembre 2013. Il s’agit le plus souvent de la balance (6 % des Français) et d’une montre ou d’un bracelet (2 %). À noter également que 12 % des Français envisagent d’acquérir un tel objet dans les 3 ans à venir. Un marché en plein essor. Isabelle Eustache
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UNE COMMUNAUTÉ CONNECTÉE - WEARABLE TECH : INFLUENCIA RAFFAELE CICALA
Communauté influencée «L’exactitude est la politesse des montres.» @JeanDutour
SON TAUX DE PÉNÉTRATION EST ENCORE FAIBLE PAR RAPPORT AUX PRÉCÉDENTS SMARTPHONES ET TABLETTES, LA WEARABLE TECH N’EN CONTINUE PAS MOINS DE CONTINUER SA CROISSANCE. «Les utilisateurs de wearable tech augmentent. Puisque d’après les chiffres, non seulement ils existent mais ils sont nombreux.» Le paradoxe grandit étude après étude. Toutes confirment une croissance des ventes, pourtant la valeur ajoutée de ces collecteurs de données dans le quotidien de l’utilisateur reste franchement questionnable. Révolutionnaires pour les amoureux, simples gadgets de «geeks» pour les détracteurs, les objets portables connectés sont encore un mystère pour le consommateur lambda. Aux États-Unis, terre de l’Apple watch et du Fitbit, leur adoption par le citoyen connecté atteint quand même des sommets historiques, d’après une nouvelle étude eMarketer. Publié fin octobre, le rapport annonce une explosion de la wearable tech chez l’Oncle Sam pour les trois prochaines années. D’ici 2018 le nombre des utilisateurs devrait atteindre 80 millions. De plus, ils sont 40 millions cette année, soit 57,7% de plus qu’en 2014, à porter des smartwatches, des fitness trackers et autres objets connectés. Les adultes masculins âgés de 25 à 44 ans sont les plus accrocs. Normal ce sont les plus impliqués dans le mouvement des détecteurs, capteurs et dans la connaissance de la data.
En 2015, 25,1% des internautes de la tranche 25-34 ans et 23,1% des 35-44 se sont laissés séduire par l’accessoire portable connecté. D’ici 2018, ils seront respectivement 49,9% et 47% dans ces deux segments. Avec la multiplication des régulateurs de santé commercialisés, l’adoption de la tendance touchera même les + de 65 ans, première source de croissance pour l’industrie. En outre, le marché se masculinise temporairement après la domination féminine de 2014 engendrée par le succès de Fitbit. Cette année, 19,3% des utilisateurs de wearable tech étaient des hommes, 18,2% des femmes. En revanche, dès 2016, le beau sexe reprendra ses droits (34,1% contre 33,9). Une explication ? La baisse des prix. C’est bien connu les femmes sont plus démocrates. Malgré ces prévisions flatteuses, le manque de valeur pratique ralentit le taux de pénétration des objets connectés portables, qui sont de loin des chiffres de la tablette et du smartphone après leur arrivée sur le marché. Les deux supports mobiles préférés des consommateurs disposent d’un atout que n’ont pas encore vraiment la wearable tech : les applications.
Avec seulement 16% d’utilisateurs parmi les Américains, la technologie n’atteint pas l’effet de masse qui attirerait les annonceurs. Pourtant, dès qu’elle y sera parvenue, les marques engageront avec le consommateur via des formats de pubs natives , comme l’explique Cathy Boyle, analyste senior chez eMarketer : « Le consensus parmi les experts que nous avons consulté est que la pub n’apparaîtra pas en volume sur les objets et vêtements connectés avant que l’un ou l’autre des appareils n’atteigne une part de marché significative. Cela a du sens si on considère l’importance des échelles dans la pub digitale ». Influencia annonçait, en octobre 2014, lors du Wearable Tech Paris que les objets connectés portables et l’Internet of Things y avaient confirmé leurs séduisantes perspectives d’engagement et de revenus auprès des marques et des consommateurs. Influencia, Raffaele Cicala.
UNE COMMUNAUTÉ CONNECTÉE : PIERRE MERCKLÉ
Communauté virtuelle
#sharewithme
«Internet est comme l’esprit humain : un détail suffit pour réveiller une chaîne de synapses qui ramènent à la mémoire quelque chose qu’on croyait oublié. Le réseau n’oublie pas.» @DonatoCarrisi
JAMAIS DANS L’HISTOIRE HUMAINE NOUS N’AVONS ÉTÉ SOUMIS À L’INTRODUCTION AUSSI RAPIDE DE NOUVELLES TECHNOLOGIES, SOURCE DE BOULEVERSEMENTS PROFONDS D’ORDRE SOCIAL, COMPORTEMENTAL ET PSYCHOLOGIQUE. «Dès aujourd’hui, images et informations se multiplient de manière exponentielle, données souvent précieuses pour les statisticiens et analystes, mais susceptibles de croisements et d’interprétations hasardeuses.» L’individu, qui tend à s’isoler dans sa musique ou ses réseaux d’ «amis», est de plus en plus schizophrène, pris en étau entre cette boulimie de contacts et de flux instantanés, et une quête de sens, de plus en plus ardue. demain, des robots s’occuperont de personnes âgées ou dépendantes, en leur témoignant de l’empathie, symboles d’une frontière qui s’estompe entre l’homme et la machine. ll y a désormais autant d’ultra-connectés que de non-connectés (16%), selon une récente étude l’Observatoire Access Panel LaSer sur les Cyberacheteurs. Et entre ces deux extrêmes, une grande majorité de consommateurs qui trouvent dans le e-commerce des réponses à nombres de leurs nouvelles attentes : comparaison, rapidité, mobilité, simplicité. Le business s’est-il pour autant irrémédiablement déplacé du magasin au site en ligne ? Les chiffres l’attesten, le web n’a pas condamné les magasins, où les clients apprécient de voir et de toucher le produit, de bénéficier du conseil, de vivre l’expérience d’achat.
Une société de consommation connectée, c’est davantage de consommateurs connectés qu’il faut convaincre. Une compagnie mondiale qui affirme «Connecting people» résume bien tout l’enjeu. Alors, comment les technologies, considérées comme un outil parmi d’autres, peuvent être mises au service d’un projet d’entreprise fondée sur une vision à long terme de l’évolution d’une société. Les «médias-sociaux» recouvre les différentes activités qui intègrent la technologie, l’interaction sociale, mais aussi la création de contenu. Andreas Kaplan et Michael Haenlein définissent les médias sociaux comme «un groupe d’applications en ligne qui se fondent sur la philosophie et la technologie du net et permettent la création et l’échange du contenu généré par les utilisateurs». Les médias sociaux utilisent l’intelligence collective dans un esprit de collaboration en ligne. Par ces moyens de communication sociale, des individus ou des groupes d’individus qui collaborent créent ensemble du contenu
web, organisent ce contenu, l’indexent, le modifient ou le commentent, le combinent avec des créations personnelles. Les médias sociaux utilisent de nombreuses techniques, telles que les flux RSS et autres flux web, les blogs, les wikis, le partage de photos, le vidéo-partage, l’organisation de sorties amicales, les podcasts, les réseaux sociaux, le bookmarking collaboratif, les mashups, les mondes virtuels, les microblogues, et plus encore. Les réseaux sociaux commencent progressivement à investir les organisations sous la forme de réseaux sociaux d’entreprise. Il s’agit de réseaux virtuels, sécurisés, internes aux entreprises qui permettent de regrouper des collaborateurs au sein de communautés créées en fonction de projets, d’expertises, de centres d’intérêt, etc. C’est de là une vrai communautée de partage entre individus, jamais connue auparavant. Pierre Mercklé
LABORATOIRE
Bibliographie pour s’instruire «Il va falloir qu’un jour enfin je me décide à lire les livres que, depuis trente ans, je conseille à mes amis de lire.» @SachaGuitry
LE SENTIMENT DE SOI, GEORGES VIGARELLO : Écouter le langage de son corps, notre corps révèle nos secrets : Descartes et ses contemporains n’auraient sans doute rien compris au langage des magazines de santé et de bien-être. Plus opaque encore leur serait notre idée actuelle de l’esprit qui ne règne pas sur le corps mais se constitue à travers lui. Ce livre raconte l’éclosion de ce «sentiment d’exister» qui, au-delà du cogito cartésien, fait place à la vie sensorielle, émotive et nerveuse. L’HOMME À VENIR, PIERRE CALMARD : L’homme à venir sera le fruit de la révolution numérique. Quelles sont les clés de l’avenir de l’humanité ? Quelle sera sa capacité à construire sa liberté et son bonheur, dans un monde réinventé par des plateformes technologiques ultrapuissantes ? Cet essai libre mêle philosophie et prospective. C’est une invitation à réfléchir et à agir pour préparer l’avènement d’un bonheur inédit. Face au défi de l’avenir, chacun doit se préparer à prendre en main son destin et entamer sa propre «réévolution». OSONS RESTER HUMAIN, GENNEVIEVE AZAM : Dérèglement climatique, réduction accélérée de la biodiversité, rapports scientifiques annonçant les prémices d’une catastrophe globale, la nature parle. Son rythme et son temps, qui semblaient maîtrisés et capturés dans une dimension techno-économique par des humains tout-puissants, font brutalement irruption. Les limites sont franchies et les horloges sont toutes déréglées. Il est grand temps de prendre enfin en compte la fragilité de la nature... LE JOUR OÙ MON ROBOT M’AIMERA, SERGE TISSERON : Ils sont déjà parmi nous mais nous ne les voyons pas. Ce sont tous nos objets connectés qui détectent nos réactions, s’adaptent à nous, et parfois même orientent nos choix à notre insu. Bientôt, certains d’entre eux auront une apparence humaine, déchiffreront nos émotions, nous parleront, et pourront même nous manifester de l’affection, voire de l’amour. Ce sera «pour de faux» ? Et alors ? Il suffira de l’oublier pour être heureux.
#Lecturedusoir
#digitalevasion
OURS
«La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles.» @GustaveFlaubert DIRECTION Artistique, graphisme publication & rédaction : Magalie Colpin 178 Boulevard de Pontoise 95370 Montigny-les-cormeilles colpin.magalie@gmail.com 0762061022
ONT PARTICIPÉ À CE MAGAZINE :
RÉDACTEURS Olivier Deladoucette Le Monde Institut Thomasta RCCM Jennifer G. Laguardia, R.M Ryan Simone Manon Christophe André Lise Bourbeau Galaxien Adeline Mesmin Ray Kurzweil Niel Xavier Alain Fernandez Christian expert Fnac Antoinette Rouvroy Serge Abitboul Christine Froidevaux Global Mobile Consumer Survey 2015 La CNIL Michael Stora Estelle Assaf Peter Glock Sheli Cress Florian Ogier Virginie Barnier Clarisse Popower BBA INSEEC BFM CH.L Elsa Biancardini Emmanuel Levinas Sport Equipe Isabelle Eustache Raffaele Cicala Pierre Mercklé Magalie Colpin
PHOTOGRAPHES Justin Paget H. Armstrong Roberts Ted spielgel Roger Ressmayer Tom Salyer Bettman Marlene Ford Lynn Goldsmith Isabelle Rozenbaum Jan Bengtsson Hulton-Deutsch Ozgur Donmaz Harry & Jihye/Tongro Arman Zhenikeyev Debrocke Crisco
CONTRIBUTEURS Jimmy Pinna, Ophélie Vigani Jean-Marie Munier, Yann Minh Juliette Weisbuch
COUVERTURE Photo : GraphicaArtis www.corbisimages.com
IMPRIMEUR Blurb San Francisco, États-Unis Londres, Royaume-Uni http://www.blurb.com 09 87 67 93 55
# L A B O R AT O I R E
# L A B O R AT O I R E
COM 4 / 2016 - N ° 0 1
COM 4 / 2016 - N ° 0 4
tasty LE JOURNAL DE LA GASTRONOMIE
Gastronomie Look
ESAT COM4 - LABORATOIRE n°04 - 2016 - Gallou Josie
ESAT COM4 - LABORATOIRE n°01 - 2016 - biancardini elsa
D’hier à aujourd’hui
Dans nos assiettes
Yours
Chez vous
Février 2016
COMPRENDRE LE BINGE-WATCHING ORIGINES :
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CHIFFRES : -
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Evolutions des techniques et modes de consommation
MARKETING :
Top 100 des meilleures séries USA -
SANTE :
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Transmedia et street-marketing
Quels sont les risques de cette pratique ?
# L A B O R AT O I R E COM 4 / 2016 - N ° 1 8
- LABORATOIRE n°18 - 2016 - Thouvenin Ottilia
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Laboratoire n°18 Ottilia Thouvenin ESAT COM4
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