EN AVANT VERS LE PASSÉ
FRENCH COQ
le duo angevin nous refait danser comme en 2008
065 INTERVIEW
FRENCH COQ Pour les férus de musique électronique, ils sont un ovni au milieu de l’ère techno. Rencontre du troisième type. Propos recueillis par Laurent Millet, journaliste en terre inconnue, pour Tsugi Magazine
Tsugi : Pouvez vous vous présenter rapidement à nos lecteurs? G : Nous sommes deux djs angevins, Guillaume et Charles, sortis des cavernes pour beaucoup. On a refusé ce courant qui a consisté à balayer l’electro puriste pour donner lieu à ce retour de la techno berlinoise de la house de Detroit, ou encore à l’explosion de la bête EDM au cours des années 2012. Pour nous deux bonnes platines cd, une éléctro acide, une veste adidas, une paire nike sb c’est ce qui suffit à régaler nos yeux et nos oreilles. En effet ça sonne un peu démodé, en quoi est ce un choix assumé? C : Le concept de mode nous
est totalement étranger. On ne cherche pas à coller à un public, à quelque chose qui suivrait les dictats de la jeunesse. On assume totalement cette idée, la vie c’est une route tu conduis comme tu le sens. Chacun vit la main sur son levier de vitesse nous on as jamais passé la deuxième. Ce qui nous intéresse avant tout c’est de vivre les choses tranquillement. Ce qui s’oppose totalement à votre style musical? G : Comme beaucoup de gens aujourd’hui on est plein de contradictions. On est en exact opposition avec les sons qu’on passe, nos journées c’est lit-pétard-tisane. C : Tu regardes aujourd’hui les gens se pressent de partout, ils
ont plus de temps de rien. Et pourtant ils vont se masser à la Concrete le dimanche après midi pour écouter de la petite house qui va les bercer jusqu’au lundi matin ou ils vont reprendre leur semaine de boulot à être surexcité toute la semaine. Nous c’est l’inverse on est des mecs au ralenti la journée et surexcité la nuit. Et qu’est ce qui vous a amené à faire de la musique? C : On s’est connu au lycée, moi je fréquentais déjà les clubs à fond mais j’avais pas de formation musicale. J’étais passif par rapport à la musique. Et puis on est devenu potes avec Guillaume et ça a été le déclic. G : En fait c’est marrant comme rencontre parce que
« Chacun vit la main sur son levier de vitesse, nous on a jamais passé la deuxième » moi j’ai une formation classique en piano. J’ai fait 10 ans au conservatoire et je connaissais rien au monde des clubs et lui rien au monde de la «musique» au sens premier. Dès qu’on c’est rencontré il m’as embarqué dans les clubs , à l’époque c’était que du Justice ou les Bloody qui passaient, et je lui ai dit «faut qu’on fasse la même». Ces mecs derrière les platines mettaient le feu je voulais en être. Je pense que je l’ai un peu influencé parce que il avait l’air plutôt inquiet au début mais on s’est vite lancés. Justement c’était quoi vos débuts? Vous passez toujours les
mêmes sons aujourd’hui? C : Nos débuts ça été les soirées chez les copains à mixer devant 20 personnes, mais c’était le pied. Au moment où on as commencé à toucher les platines c’était fini, on savait que c’était notre came. G : Pour ce qui est des sons on a jamais changé de style, nos pochettes cds se sont justes agrandies pour passer d’un range cd de 100 à des mallettes avec jusqu’à 500 cds. Mais oui Boyz Noize, Mr Flash, Dj Medhi, Casper, Sebastian, Justice, Danger, Toxic Avenger pour nous c’est toujours la machine de guerre à mixer.
En parlant de machine de guerre, expliquez nous votre prochain projet? C : C’est une grosse soirée qu’on va organiser à Angers, un truc un peu pédagogique. Passer que des sons d’il y à 5 ans, leur retourner la tête, et leur montrer qu’on est pas si en retard que ça. G : Que c’est peut être qu’ils ont voulu allez trop vite en laissant un trésor derrière eux.