Au fildes saisons L E
#22
J O U R N A L D E S A D H É R E N T S D U C O M P T O I R A G R I C O L E
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H I V E R
2007-2008
L’heure des choix
Notre assemblée générale du 14 décembre a confirmé, cela devient une bonne habitude, la bonne santé financière de notre coopérative. Nos prises de participation dans la transformation des céréales sont également des indicateurs de confiance intéressants. Certaines filières, comme la viande, suggèrent un rapprochement avec le Comptoir Agricole (Lire « la vie du Comptoir »). Mais nous ne perdons pas de vue les difficultés d’approvisionnement du moment. Nous en faisons le dossier du trimestre. Et le « zoom » sera lui consacré à notre engagement dans le Pôle d’Excellence Rurale d’Alsace du Nord.
SOMMAIRE DOSSIER
Jusqu’où iront les prix des engrais ? Page 4 Page 2 et 5 La vie du Comptoir Les chiffres du Comptoir : rapport d’activité 2006-2007 Mise au point : un abattoir rentable pour des élevages viables Repère technique : la redevance « pollutions diffuses » Le coin d’Ariane Page 3 Page 6
Zoom
PEREN, ou l’Alsace des énergies renouvelables
Les brèves du Comptoir Unter Uns Témoignage
Catherine LEDIG, ou la passion des beaux projets
E D I TO Solide mais fragile
C
ette expression colle à merveille au Comptoir : une entreprise qui fait la fierté de ses adhérents, grâce à sa gestion saine, rigoureuse, et à ses choix politiques clairs. Mais aussi une entreprise lucide qui sait que l’avenir ne réserve pas que de bonnes surprises. La chrysomèle du maïs, les mycotoxines, les politiques environnementales et agricoles à venir sont autant de sujets qui peuvent bouleverser le fragile équilibre d’une coopérative comme la nôtre. Investir chez nos clients est une façon d’assurer nos débouchés. C’est ce que nous avons fait avec les sociétés Syral et Roquette. Mais ce n’est évidemment pas suffisant. Nous devons aller de l’avant, durablement, pour conforter la sérénité des céréaliers de notre région qui ont raison de nous faire confiance. Gleckliches Nejes un’ fruchtbàres Johr !
André SCHUHLER Directeur du Comptoir Agricole
LA VIE DU COMPTOIR L E S CCHIFFRES LES HIFFRES D DU U CCO OM MPTO P T O IIRR
Rapport d’activité de l’exercice 2006/2007 (du 1er juillet 2006 au 30 juin 2007)
L’activité « Collecte et vente de céréales et oléagineux » Après avoir frôlé le record de 500 000 tonnes au cours des deux derniers exercices, la coopérative affiche une collecte de 423 000 tonnes, en très net recul de 16% par rapport à l’année précédente. En plus d’un recul des surfaces de 4 000 hectares, la production de maïs devait subir des conditions climatiques très défavorables. Personne n’oubliera l’hétérogénéité des parcelles ni les symptômes atypiques observés çà et là. Au final, le rendement moyen départemental sera d’à peine 86 qtx/ha. Avec une surface emblavée en hausse, et un potentiel au stade floraison très important, tous les espoirs étaient permis pour les blés. Mais les températures très élevées dès le mois de juin devaient conduire à un rendement moyen de 73 qtx /ha, très variable d’un secteur à un autre. La qualité par contre était au rendez-vous. La progression des tonnages collectés en colza et tournesol oléiques est liée à la hausse des superficies combinée à une bonne productivité. L’activité approvisionnement Les résultats reflètent à la fois un taux de gel des terres fixé cette année encore à 10%, une baisse des sur-
faces de maïs et, à l’inverse, une hausse de celles de blé. L’exercice aura été marqué par des difficultés logistiques consécutives à des livraisons en engrais et en semences perturbées. A retenir la hausse très nette du prix des engrais azotés, dans un contexte de recul de la consommation en unités fertilisantes. La baisse du chiffre d’affaires du poste « semences » est essentiellement liée au recul des surfaces de maïs. L’activité « pommes de terre » Le chiffre d’affaires qui s’établit à 3,2 millions d’euros est en très forte progression suite à une forte augmentation du prix moyen de vente. La quote-part de la marchandise vendue en « primeurs » a été doublée en une campagne. Les investissements réalisés Ils s’élèvent à 4,58 millions d’euros. Plus de la moitié de cette somme correspond à des immobilisations financières : 2 millions d’euros ont été consacrés à une prise de participation dans le capital de la société Syral, et 700 000 euros ont été investis dans l’unité de bioéthanol de la société Roquette à Beinheim. 515 000 euros auront servi à la deuxième tranche du rachat du silo SOMES. Plus 185 000 euros pour la réhabilitation d’un
de ses halls. Nos autres installations strasbourgeoises se sont vues attribuer 200 000 euros pour des travaux de maintenance et d’améliorations. Le renforcement de la sécurité de nos stations de stockage « vrac » ont coûté plus de 250 000 euros. L’acquisition de divers matériels d’exploitation s’élève à près de 282 000 euros. Le solde des dépenses d’investissement se répartit entre acquisition de matériels de transport, aménagement de certains terrains et rénovation de notre siège de Hochfelden. Le haut de bilan de la coopérative Les fonds propres du Comptoir Agricole s’élèvent désormais à 74,2 millions d’euros. Notre solidité financière est confortée et notre indépendance affirmée.
MISE AU POINT
Un abattoir rentable pour des élevages viables
Celles et ceux qui sont venus aux assemblées de section savent maintenant qu’une « feuille de route » existe entre nos structures. Le but est bien de savoir si les conditions d’une fusion entre le Comptoir Agricole et Copvial sont réunies. Une étude approfondie doit apporter le nécessaire éclairage que chacun attend. Retour sur un des temps forts de l’assemblée générale du 14 décembre dernier, l’intervention du directeur général, André Schuhler. « Le Comptoir Agricole est solide, mais fragile (...) les faibles rendements du maïs en 2006, la réapparition de la chrysomèle et le Grenelle de l’environnement sont là pour nous le rappeler. Le Comptoir est solide mais isolé à une époque où la restructuration des outils industriels agroalimentaires au niveau européen et français s’intensifie. Dans un tel contexte, quels ont été, et quels sont nos choix stratégiques ? (...) Nous nous sommes rapprochés de l’aval de la filière « grains » au travers de prises de participation dans des industries de transformation de blé (transformation en bioéthanol avec les établissements Roquette) et de maïs (entrée au capital de l’amidonnier Syral) (...) Une autre démarche, mais dans une filière voisine cellelà, nous a conduits dans un secteur que nous ne con-
naissions qu’au travers de la fabrication d’aliments du bétail, à savoir la production de viande. Au nom de la solidarité agricole et compte tenu du sens des responsabilités du Comptoir, nous avons été amenés à nous pencher sur les difficultés de Copvial. Après analyse de la situation et au regard de l’urgence du dossier nous avons agi en deux temps. Il a d’abord fallu apporter l’oxygène indispensable à la poursuite de l’activité. Au travers de la création de Synergie Alsace, le Comptoir Agricole s’est engagé à côté d’autres acteurs alsaciens à savoir : Groupama, le groupe Coop Alsace et le Crédit agricole. Dans un deuxième temps, qui arrive maintenant, il nous appartient d’étudier et d’analyser les conditions nécessaires et indispensables au retour, non pas à l’équilibre de la coopérative, mais à un résultat permettant d’en assurer la pérennité et le développement. A cette étude devront être associés tous les acteurs de la filière : producteurs, syndicats et chambres. Le Comptoir Agricole ne s’impliquera dans la filière viande qu’à un certain nombre de conditions dont l’essentiel est résumé dans la phrase suivante : « Assuronsnous avant tout de la viabilité des élevages fournisseurs
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d’un abattoir rentable ». Cette exigence primordiale s’assortit d’une nécessaire transparence dans la filière, du producteur au marché. Enfin, l’indispensable engagement dans la durée des producteurs devra être combiné à la volonté clairement exprimée par les instances publiques et politiques du maintien et du développement de l’élevage en Alsace. Dans ces conditions, le Comptoir Agricole est prêt à s’engager dans le soutien responsable de la filière viande alsacienne, dans le respect des éleveurs, mais aussi des céréaliers adhérents actuels du Comptoir, ainsi que de ses personnels. Un abattoir régional compétitif garant de la traçabilité et permettant des services de proximité devrait à notre sens s’imposer, d’autant que la limitation des transports va dans le sens d’une économie durable. »
ZOOM
L’Alsace des énergies... renouvelables ! Le Comptoir Agricole, dont une des volontés affichées est la pérennisation de l’agriculture alsacienne, ne pouvait manquer le rendez-vous fixé par l’Association pour le Développement de l’Alsace du Nord : le projet PEREN qui obtient en septembre 2006 le label « Pôle d’Excellence Rurale ». Présentation de cette démarche audacieuse fédérant de nombreux acteurs locaux. L’Alsace du Nord, consciente de sa richesse énergétique, décide de développer et de structurer l’exploitation de ses bio-ressources. Cette initiative, en parfaite adéquation avec la politique environnementale actuelle, s’accompagne de la volonté de pérenniser les leaders industriels et agricoles de la région et d’encourager de nouvelles entreprises à relever ce défi. Partie prenante de cette action, des partenaires publics parmi lesquels la communauté de communes de Pechelbronn, la Région Alsace ou encore la Chambre d’Agriculture mettent en commun leurs compétences afin de faire aboutir cet ambitieux programme. Le privé n’est pas en reste avec le concours précieux de De Dietrich thermique et des établissements Roquette... enfin de grandes coopératives telles que le Comptoir Agricole et Cosylval y adjoignent également leur savoir-faire. Pourquoi il faut valoriser les ressources énergétiques de la région L’exploitation du bois est peu coûteuse et très répandue dans la région au regard du massif de Haguenau. Combinée à l’exploitation de la biomasse agricole – fraction biodégradable des produits provenant de l’agriculture – elle constitue un axe important de la démarche PEREN. L’exploitation géothermique, elle, est avantageuse dans une région qui regorge de sources chaudes. La valorisation de cette filière offre de nouveaux horizons touristiques à l’image de la prochaine ouverture au public d’un complexe géothermal à Pechelbronn. Nul n’est besoin d’être devin pour augurer des bénéfices pour la région d’un projet de cette envergure ! Et ce, tant au niveau économique qu’humain. En effet s’affranchir le plus possible des énergies fossiles conduit la région à acquérir une autonomie énergétique avec à la clé un impact économique direct. De plus, l’exécution d’un tel projet va générer de nouveaux champs d’activité ce qui aboutira à de nouveaux débouchés économiques et ultérieurement à la création d’emplois. L’expertise et le savoir-faire du Comptoir au service de PEREN Valoriser et structurer les ressources naturelles c’est bien, mais encore faut-il avoir pensé, au préalable, les outils nécessaires en aval. À commencer par une évaluation minutieuse des matériaux combustibles qui permettra de déterminer les plus rentables, ceux qui occasionnent le moins de rejets. C’est tout naturellement au Comptoir Agricole, acteur de premier plan engagé dans ce projet, que revient cette mission. L’implication du Comptoir se traduit également par la mu-
tualisation avec la coopérative forestière Cosylval de ses moyens de stockage. Il met à disposition ses silos et hangars présents sur l’ensemble du territoire, mais également sa logistique et sa renommée. Il envisage la création d’une plateforme de regroupement-distribution de biomasse brute agricole et forestière co-financée par le PEREN. Il faut voir dans ce projet l’opportunité pour le monde agricole de développer une activité non-alimentaire en parallèle, offrant un nouveau débouché aux agriculteurs pour les céréales indésirables sur le marché de l’alimentation. Une alternative non négligeable face à une réglementation de plus en plus drastique. Une plateforme de stockage en construction
INTERVIEW Actuellement chargé du dossier PEREN, Denis Fend est responsable logistique céréales au Comptoir Agricole depuis près de 8 ans (nous avions réalisé son portrait dans le numéro 13 de Au Fil des Saisons). Il nous démontre ici l’importance d’un tel projet pour les adhérents du Comptoir. En quoi l’adhésion du Comptoir est-elle primordiale dans un tel projet ? La compétence et les atouts du Comptoir résident dans sa connaissance des productions végétales, ses implantations dans le Nord du département et sa connaissance de la logistique vrac ; sa place dans une telle entreprise est donc essentielle. De plus, ce qui nous intéresse, nous et nos adhérents, ce sont les activités nouvelles qui se dégagent du projet PEREN en effet, elles valorisent l’outil et les compétences existant déjà. L’engagement du Comptoir dans le projet PEREN entraîne-t-il des modifications dans la façon de produire de ses adhérents ? Pas vraiment puisque le Comptoir va compléter son infrastructure existante par des outils de stockage et de manutention « mixtes » dans le Nord du département afin de répondre à des besoins de transport de manutention et de distribution de biomasse combustible. Nous nous positionnons comme prestataire logisti-
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que pour tous les bio-combustibles possibles (céréales – bois – biomasse). En parallèle et en collaboration avec la Chambre d’Agriculture, nous serons présents pour proposer des cultures nouvelles, destinées aux bio-énergies lorsque leur production sera rentable jusqu’à la distribution aux particuliers ou aux collectivités. Quelles en sont les retombées pour ses adhérents ? L’intérêt pour nos adhérents est de « connecter » les productions végétales annuelles au marché de l’énergie ; en clair, les années où les céréales se valoriseraient mal en consommation alimentaire (2001 – 2002 par exemple), elles pourraient trouver une meilleure place sur le marché de l’énergie (combustion à la place des pellets de bois...). C’est tout le travail en cours chez De Dietrich Thermique pour l’adaptation des chaudières domestiques à la combustion directe de céréales. Une telle utilisation pourrait également représenter un débouché pour des cérales impropres à la consommation humaine (contaminées par des mycotoxines par exemple).
DOSSIER Jusqu’où iront les prix des engrais ? En ce début d’année 2008, difficile d’échapper aux très nombreux reportages sur la baisse du pouvoir d’achat des ménages français. Tous les postes de dépenses sont concernés, mais l’alimentation, dans toute sa symbolique, fait réagir nos concitoyens avec force. Pourtant, le consommateur final ne se rend pas compte de ce que les producteurs vivent avec l’envolée des prix des approvisionnements, et notamment des engrais. Zoom sur des faits aux conséquences encore inconnues. Souvenez-vous. Fin 2004, le dossier du numéro 10 de Au Fil des Saisons était consacré à la flambée des prix sur les engrais. Nous vous expliquions que le pétrole flirtait avec la barre des 55 dollars US le baril, que les fournisseurs étaient de moins en moins nombreux, que l’Europe de l’Ouest perdait un à un ses industriels, et que la demande des pays émergents était soutenue. Comme nous étions loin d’imaginer ce qui allait suivre ! Trois ans plus tard, en ce début 2008, le pétrole a dépassé les 100 dollars le baril, et la demande de pays comme la Chine est exponentielle. Fidèles à nos habitudes, nous allons tenter de vous apporter une série d’éclairages grâce à quelques éléments clés.
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les fournisseurs ont tout intérêt à les ménager. Autant dire que l’Europe de l’Ouest ne fait plus partie de leurs clients stratégiques.
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Premier acte : l’azote n’a jamais été aussi demandé Quel paradoxe ! En 35 ans, la consommation mondiale a été multipliée par 3 alors que nous ne parlons plus chez nous que de Directive nitrates ! L’agriculture de l’Inde et de la Chine se rapproche inexorablement des standards occidentaux afin de subvenir aux besoins de leurs 2,5 milliards d’habitants. Avec une telle demande,
Parole d’expert : Dany Muller, chef des ventes C’était déjà délicat de fournir tous nos adhérents il y a trois ans. C’est devenu un véritable challenge de chaque jour ! Heureusement que nous avions anticipé, mais juste assez pour ...commander. Quant à notre prix final, nous aimerions bien le connaître nous-mêmes ! Je crains aussi que certains clients qui n’achètent habituellement pas au Comptoir soient tentés de venir cette année. Qu’ils sachent bien que nos adhérents sont prioritaires, comme d’habitude.
Deuxième acte : la production d’engrais se rapproche des sources d’énergie et s’éloigne de la «petite Europe » La catastrophe de l’usine AZF de Toulouse avait révélé au monde que la France possédait encore une production d’engrais. Mais pour combien de temps encore ? Rien que pour la campagne en cours, la France et la Belgique perdront près d’un million 500 000 tonnes de production (tous N, P, K confondus) sur 5 sites. Grande Paroisse a fermé ses sites de Grand Quevilly, Basse-Indre et Bordeaux, Interfertil se sépare de Pithiviers et Prayon de l’usine d’Engis. Les grands bassins de consommations sont maintenant ailleurs, là aussi en Asie.
Conclusion : les prix s’affolent Il y a trois ans, les fournisseurs dictaient déjà leur loi. Cela ne fait qu’empirer. Nous devons être tous conscients qu’obtenir les volumes désirés par les adhérents est une âpre bataille de tous les jours. Nous faisons notre possible afin que la qualité ne se dégrade pas, ce qui est également difficile à garantir à l’avance. Dans tous les cas, nous ne prendrons pas de risque inutile, en nous couvrant au maximum. Mais là aussi le durcissement de la réglementation nous limite dans nos possibilités de stockage d’avance. Les prix s’envolent : le 11 décembre dernier, l’ammonitrate 33,5 venait de prendre 42 euros la tonne, soit plus de 17 % en quatre semaines. Idem pour l’urée (Atlantique) avec + 32,5 euros la tonne (+10% /4 semaines) ou
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Troisième acte : phosphore et potassium suivent le même chemin « Pourquoi les producteurs d’azote gagneraient-ils mieux leur vie que nous ? ». C’est ce que doivent penser nos fournisseurs de K 20 et de P205 notamment en Amérique du Nord, Europe de l’Est ainsi que Proche et Moyen Orient. Pour autant, la demande mondiale en P et K ne suit pas le même chemin que pour l’azote. Mais il est vrai aussi que l’extraction et la transformation coûtent de plus en plus cher, notamment en énergie. ����������������������������������������������� ����������������������������������������������
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même la solution 30 (Rouen) avec +30 euros la tonne (+14% /4 semaines). Le phosphore suit le même chemin. + 30% en 4 semaines, et + 100% depuis un an ! Quant au potassium, le chlorure « granulés » a pris 65% en un an. Naturellement les binaires ou les ternaires ne sont pas en reste : + 65 euros la tonne en un mois, soit une flambée de 17%… Un grand merci à M. Gérard Maire et son équipe d’Union Est Agro pour leur aimable collaboration à cet article. Sources des graphiques : UEA, IFA, UNIFA
LA VIE DU COMPTOIR REPÈRE TECHNIQUE
Une redevance pour la qualité de l’eau Le 31 décembre 2006 était promulguée la loi sur l’eau et les milieux aquatiques. La France transposait ainsi en droit national la Directive cadre sur l’eau (DCE), dont un des objectifs majeurs affichés est la reconquête d’un bon état des eaux d’ici 2015. Montrés du doigt en tant que source possible de pollutions diffuses, les pesticides sont soumis à une pression croissante, concrétisée par la mise en place d’une nouvelle redevance. Petit jeu de questions-réponses pour y voir plus clair. Tous les produits « phytos » sont-ils concernés ? Non. Et surtout pas de la même manière. Pour inciter les producteurs à utiliser ceux qui apparaissent comme les moins « risqués », une graduation a été imaginée : 3 euros par kg de matière active pour les substances toxiques, très toxiques, cancérogènes, mutagènes ou tératogènes (donc classées T, T+, C, M, R). 1,2 euros par kg de substances dangereuses pour l’environnement. Et 0,5 euro par kg pour les substances minérales. La redevance finale payée est donc fonction de la composition du produit commercial utilisé, qualitativement et quantitativement. D’autre part, afin de permettre une entrée en vigueur progressive, le taux de cette redevance sera de 75%. A qui bénéficiera cette manne financière ? Aux Agences de l’eau, qui justement coordonnent les actions (et pas seulement pour l’agriculture) en faveur d’une reconquête de la qualité des eaux. Les producteurs les connaissent bien au travers d’opérations bien ciblées comme l’aide à l’implantation de CIPAN (malheureusement abandonnée) ou les subventions pour les aires de remplissage, de lavage et autres Phytobacs®.
Qui paiera cette redevance ? Les producteurs. L’objectif de la mesure est bien de peser directement sur les professionnels afin qu’ils changent leurs pratiques. Ou plus précisément pour qu’ils changent de produits, et pour qu’ils en consomment moins. Transparente sur facture, cette somme sera intégralement reversée directement par votre coopérative à l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse. A partir de quand cette mesure sera-t-elle effective ? Elle l’est depuis le 1er janvier 2008. A partir de maintenant, le prix de chaque produit commercial vendu est amplifié par cette redevance.
Ce qui va changer sur vos factures Dorénavant, les lignes de facturation concernant les produits phytosanitaires seront détaillées. L’exemple fictif ci-dessous pourrait concerner un produit commercial vendu en bidon de 20 litres et contenant 450 g de matière active (M.A.) par litre. Cette M.A. serait d’autre part classée « dangereuse pour l’environnement »
Comment est calculée la redevance ? Un bidon de 20 litres contient 20x450 = 9000 grammes de principe actif. A raison de 1,2 euros/kg, cela représente une somme de 10,8 euros par bidon. En 2008, le taux appliqué est de 75%. Le bidon est donc taxé à hauteur de 8,1 euros. A remarquer que cette redevance est soumise à la TVA.
EXTRANET : LE COIN D’ARIANE
Un extranet sur orbite Le groupe de travail et de réflexion sur le déploiement d’ariane.coop s’est réuni fin décembre afin de débattre de la place de notre extranet au sein des exploitations. Quelques constats s’imposent. Tout d’abord, ariane.coop est aujourd’hui accessible pour près de 500 exploitations adhérentes au Comptoir Agricole. C’est un très beau score compte tenu du fait que ce bouquet de services n’est accessible qu’aux seuls agriculteurs équipés d’internet. En outre, chaque activation de compte a été souhaitée par le producteur. Enfin, l’enregistrement en ligne des pratiques culturales est souhaité dans deux cas sur trois. Comme le Comptoir ambitionne de mettre en ligne de nouveaux services et ce, dès 2008, il a été décidé de demander une participation symbolique aux adhérents fidèles de 4 euros par mois pour l’offre de base ariane. coop. Cette tarification se mettra en place courant de l’année. Ce niveau d’offre inclus aussi bien les flashs techniques, l’information générale que celle des marchés. Les différentes situations de comptes, dont « appro » et « céréales » feront partie également de l’offre. Enfin, la base
de données techniques phytosanitaires (Fiches données sécurité, ZNT, usages, DAR, etc.) à jour constituera un élément clé de notre extranet. D’autre part, la traçabilité parcellaire en ligne est une ambition que nous partageons avec nos clients transformateurs. Nous savons désormais que notre outil « 100% internet » est opérationnel. Cet outil, multi-cultures, continuera à être gracieusement mis à la disposition de nos adhérents qui s’engagent à l’utiliser pour leurs besoins d’enregistrement. Courant 2008, le Comptoir Agricole se réserve le droit de donner une nouvelle dimension aux efforts de ses adhérents en faveur d’une traçabilité parcellaire en ligne sur ariane.coop. Aucune aide aux producteurs ne sera négligée Une aide à domicile pour mettre en route son enregistrement pourra être demandée par tous nos adhérents
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fidèles. En plus de la formation spécifique dispensée par nos partenaires du CFPPA. Mutualiser les moyens en faveur d’une mise en réseau de nos connaissances avec nos adhérents nous semble être un geste fort. Notre objectif à terme est que tous les producteurs accèdent aux services d’ariane.coop. Une question ? Contactez votre commercial ou votre magasin le plus proche.
T É MO IG N AG E
LES BRÈVES D U C O M P TO I R
De l’énergie... à revendre
Jean-Marie Sander tire sa révérence
Catherine Ledig est directrice de l’ADEC*, qui est un pôle de compétences et un incubateur d’entreprises technologiques. En collaboration avec l’ADEAN*, cette agence est à l’origine du PEREN (voir le dossier du trimestre). Nous sommes allés à sa rencontre pour mieux connaître ce qu’il est convenu d’appeler une belle réussite. Au Fil des Saisons : Catherine, comment est né le PEREN ? Catherine Ledig : Nous sommes en permanence à la recherche de projets fédérateurs, à même de mobiliser des compétences au sein de notre territoire. Dès 2005, travailler autour des énergies renouvelables est apparu une excellente idée aux yeux de partenaires comme la Chambre d’Agriculture, l’ADEC, l’ADEAN, De Dietrich Thermique, Dominique Henneresse son PDG ayant accepté de présider le consortium PEREN mais aussi Electricité de Strasbourg, qui est par ailleurs le partenaire qui pilote le Comité scientifique et technique. Il faut souligner que l’enthousiasme a été immédiatement au rendez-vous. Et c’est toujours le cas ! AFDS : le PEREN fourmille de projets. Mais qu’est-ce qui vous semble important de retenir ? C.L. : En ce début 2008, dès que l’on parle énergie renouvelable, on pense développement durable. Mais ce n’était pas encore le cas lors de nos premières rencontres en 2005. Je pense que nous avons collectivement eu l’intelligence de bâtir d’entrée de jeu des projets économiquement viables. Et c’est peut-être une des raisons de notre réussite. Bien entendu le soutien de l’Etat, notamment les sous-préfets de Haguenau et de Wissembourg, mais surtout du Conseil Général du BasRhin ont été déterminants. AFDS : Comment voyez vous le rôle du Comptoir Agricole ? C.L. : le Comptoir est un acteur majeur en zone rurale. Ses infrastructures logistiques (stockage, transport) sont telles
Le stand PEREN
qu’il est LE partenaire idéal pour faire le lien entre des fournisseurs de matières premières (bois, céréales, plaquettes...) et des consommateurs finaux. De plus, son expertise sur les marchés internationaux des céréales nous est précieuse. AFDS : Quels sont vos projets à très court terme ? C.L. : PEREN est aujourd’hui reconnu comme un exemple de plate-forme de bonnes pratiques dans le domaine des énergies renouvelables. Le projet PAMINERGIE avec nos voisins allemands dans l’espace PAMINA pourrait déboucher très prochainement. Plus ambitieux, nous sommes également partie prenante dans un projet européen réunissant 9 pays et 12 partenaires (RETS pour Renewable Energies Transfert System). Enfin, notre expertise est reconnue au sein de certains pôles de compétitivité, comme TENERRDIS, en Rhône Alpes qui travaille sur le développement du photovoltaïque ainsi que le Pôle Fibres Grand Est.
Le Comptoir encourage le fleurissement de nos fermes
La gagnante était cette année Betty Gangloff
En savoir plus : www.peren.org et www.tenerrdis.fr
La tradition est respectée avec le concours des fermes fleuries organisé par les Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin. Toujours plus belles, plus accueillantes, ces exploitations et leurs propriétaires passionnés méritaient bien nos encouragements. Le Comptoir reste aux côtés de ceux qui se battent pour donner une image positive de notre agriculture.
*ADEC : Association pour le Développement des Entreprises et des Compétences *ADEAN : Association pour le Développement de l’Alsace du Nord
La qualité n’est pas un vain mot au Comptoir
Unter Uns D’Wihnàchtstimmunge sinn in d’Vergàngeheit gerutscht ; ‘s neje Johr het’ne Adie gsajt un het uns e d’Tir ufgemàcht. Die lockt àlli in e gànz nejer Gàrte : 2008 wie àlli Winsch un Hoffnunge ufnimmt. Vergasse sinn die sonnige, àwer au die trürige Daj vom àlte Johr. Vergasse àlles wàs d’r Bodde züer Arnt gebrocht het. Bàld müess d’Kràft von d’r Nàtür àlles widder in Sàft bringe. Doch isch d’r Gàrtebodde noch hert un wiss. D’r Schnee bedeckt àlles mit sim dicke Màntel. Sogàr d’r Klàng von de Glocke isch nitt so lütt, dàss àlles racht gemietli schlofe kànn. Nur d’Kinder hàn Freid un Lawe. Sie lon sich ken Rüeh. Sie hàn ihri Computerspieler un àlles wàs’ne so viel Freid àm Chrischtowe gebrocht het leje lon un schnàppe frischi Luft. Ob mit Schlitte, Ski oder Schlittschüeh, schàffe sie sich roti Bàcke àn. E so ‘ne Stimmung gibt’s nur salte. D’r
Après 29 années de présence dont 18 au poste de vice président, Jean-Marie SANDER a annoncé lors de l’assemblée générale du 14 décembre qu’il désirait se retirer du Conseil d’administration de notre coopérative. « Soyez assurés qu’il ne s’agit nullement de défiance par rapport au Conseil du Comptoir, de sa direction ou de ses salariés. Bien au contraire. Le Comptoir Agricole m’a beaucoup apporté et je considère que c’est une des plus belles pages de ma vie professionnelle qui se tourne. » Ancien président du Conseil Economique et Social d’Alsace, M. Sander continue d’assumer des responsabilités importantes au plan national et régional ; il est – entre autres – président de la Fédération Nationale du Crédit Agricole et maire de la commune d’Ohlungen. Franck SANDER fait son entrée à notre conseil. La composition du bureau reste inchangée.
Schneemànn derf züelüeje wie die Schneebàlleschlàcht üsgeht. Es word profetiert so làng, dàss Schnee lejt. Morje isch viellicht schon àlles vergànge. Alles wàs sich unterem Bodde üsrüeht kànn iwwer einmol verwàche. Die Schneegleckele sinn d’erschte. Die welle schon làng mit ihrem Kepfel de g’frore Bodde durich stosse. Die bekomme ken Schnüppe, wann sie au im kàlte Schnee müen wàchse fer uns d’erschte Friehjohrshoffnunge ze schanke. Morje schint d’Sonn widder heecher im Himmel. Morje sinn d’Daj widder länger un Bür un Gartner kenne widder Fald un Landle pflaje. In dem Sinn mecht’i nitt vergasse : Z’erscht müess àwer d’r Hornung Gleckliches Nej’s, fruchtbàres erum. Der bringt vielmols kàlter Johr ! Niederwind. Es müess àwer e so sinn... “Im Hornung Schnee und Stan LOUD Eis, macht de Sommer heiss” sajt e www.olcalsace.org lothringer Sprichwort. So kànn m’r sich vor’m wàrme Offe uf besser Watter freue...
Bonne nouvelle pour tout le monde : notre coopérative a brillamment réussi à faire renouveler sa certification ISO 9001 :2000. Ceci est la preuve que notre entreprise reste animée par l’esprit de progrès et d’amélioration continue. Un grand merci à tout le personnel qui œuvre au jour le jour en ce sens.
PPNU : une opération collecte menée de main de maître
Les produits phytosanitaires non utilisables (PPNU) ne doivent plus être stockés à la ferme. C’est pourquoi les exploitants se sont massivement rendus dans les magasins du Comptoir en novembre dernier pour amener leurs vieux contenants, indiquant par là-même leur sens des responsabilités. Selon nos sources et notre partenaire ADIVALOR, ce devait être la dernière collecte entièrement gratuite.
Jean-Claude North part à la retraire Bien connu des exploitants du secteur de Vendenheim, Jean-Claude ne fera plus partie des effectifs à partir de février 2008, après 25 années de bons et loyaux services en tant que technico-commercial. Il prendra tout de même le temps de passer le relais à Patrick LUTZ qui était jusqu’à présent magasinier sur le même secteur. Merci à tous les deux pour leur fidélité et leur engagement.
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