Au fildes saisons l e
j o u r n a l d e s a d h é r e n t s d u c o m p t o i r a g r i c o l e
#29
•
a u t o m n e
2009
So-Li-Dai-Res ! L’actualité de cette rentrée est d’une rare densité. La chrysomèle du maïs s’installe en Alsace et bouscule notre filière maïs. Les producteurs ont plus que jamais besoin de conseils pour leurs rotations. Ce sera notre dossier du trimestre. La récolte de blé 2009 est très satisfaisante, et les maïs se présentent au mieux. Le temps de revenir sur nos missions et nos nouveaux services comme Start’jeunes.
A l’heure où nous bouclons ce numéro, plus de la moitié des maïs sont collectés. En l’absence des pluies, de nouveaux records de collectes journalières vont tomber.
Sommaire DOSSIER
Pics de collecte : gérer au mieux Page 3 Page 2
La vie du Comptoir Les chiffres du Comptoir : un volume de blés record Grippe A : maintien de l’activité avant tout
Page 4 Page 5
Repère technique La rotation des cultures L’esprit coopératif Le sens des réalités / Start’jeunes
Page 6
L es brèves du Comptoir Témoignage Licorne Elsass Retour sur Euromaïs 2009
E d i to Adhérents-Coopérative, même combat
S
i le Comptoir agricole a la réputation d’être une entreprise bien gérée, c’est qu’elle a su de tout temps équilibrer son action : pas de prise de risque inutile pour ses adhérents et une confiance résolue dans l’avenir, dans l’innovation et dans la place que doit occuper l’entreprise dans la société. C’est cela, être pérenne. Oui, les exploitants rencontrent de réelles difficultés financières et les effets du tout « libéral » commencent à se faire douloureusement ressentir. Et ils l’ont fait savoir à Strasbourg début octobre avec beaucoup de dignité. Dans un contexte difficile, la Coopérative, prolongement des exploitations, demeure un allié de poids de ces dernières. Le bon résultat de l’exercice passé a ainsi permis de verser aux céréaliers de conséquents compléments de prix, une manne qui nulle doute a fait du bien aux trésoreries. Juste retour d’une fidélité sans faille des adhérents pour leur coopérative. Le doute quant à l’intérêt de « jouer collectif » n’est pas permis, au moment où la chrysomèle s’installe durablement dans notre paysage et quand la volatilité des marchés devient la règle. André SCHUHLER Directeur du Comptoir Agricole
LA VIE DU COMPTOIR
Un volume de blés record ! S’il est bien trop tôt pour tirer un bilan exhaustif de la collecte de maïs qui se déroule en ce moment, il est par contre possible de revenir sur celle des céréales à paille. Si l’on parle de récolte record, il convient de tempérer son enthousiasme en analysant la qualité. Du volume… L’année 2009 restera comme une année faste pour les rendements. Avec 115 000 tonnes de collecte due pour une part à l’évolution des surfaces emblavées en céréales à paille (+8%) et d’autre part à une hausse des rendements (+2 à 3%), les producteurs ont enregistré entre +5 et +10 quintaux/hectare . Même si certaines exploitations ont conservé des rendements identiques à 2008.
… à la qualité En termes de qualité technologique, les conditions météorologiques défavorables du mois de juillet ont fait chuter fortement le niveau des Poids Spécifiques (PS). Les premiers blés rentrés étaient en moyenne à 78,5 kg/hl mais les pluies ont considérablement dégradé la qualité. En fin de collecte, les blés sont rentrés à des PS inférieurs à 75 kg/hl. C’est ainsi que la moyenne générale se situe à 76 kg/hl pour une norme à… 76 kg/hl ! Cela suppose pour la coopérative d’être extrêmement vigilante au moment des chargements pour livraison aux transformateurs. On peut noter également un plus faible niveau des protéines par rapport aux années passées puisque la moyenne est seulement à 11,5% et ce pour une norme à 11%. Cela s’explique très aisément par les rendements plus élevés qui conduisent mécaniquement à une dilution des protéines. Enfin, comme chaque année maintenant, une surveillance toute particulière des contaminations en mycotoxines a été menée tout au long de la collecte au travers de prélèvements ponctuels sur l’ensemble des sites. C’est ainsi que, chaque jour, ce sont une vingtaine d’échantillons balayant l’ensemble des variétés qui ont été analysés quant à la présence ou non de my-
cotoxines (Vomitoxine, DON et Zéaralénone). Les analyses réalisées ensuite sur les cellules ont confirmé ce que nous pressentions : un très faible niveau de contamination en mycotoxines sur la récolte des blés 2009. Mais attention ! Une autre année, tout pourrait parfaitement basculer en quelques mois. En cette période de prix bas des céréales, il faut préserver la qualité sanitaire des blés de la coopérative. Préserver son revenu impose que le producteur reste vigilant et applique le plus possible les conseils de notre service agronomique.
Les trois commandements du céréalier • Les conseils du service agronomique Comptoir tu suivras • Les variétés les plus adaptées à ton assolement tu sèmeras • À te prémunir contre les mycotoxines toujours tu chercheras
Grippe A : maintien de l’activité avant tout !
Alors que les experts se relaient dans les médias pour louer ou critiquer les mesures gouvernementales de lutte contre la pandémie de grippe A, les entreprises se préparent à toute éventualité. Le Comptoir agricole n’échappe pas à la règle, mais nos objectifs sont clairs : tout faire pour que nos adhérents ne soient pas pénalisés ! Quelques précisions grâce à Laurence Lelin, secrétaire du CHSCT*. L’Etat a montré l’exemple en adoptant un PCA (Plan de Continuité de l’Activité). Il stipule que les activités vitales de la Nation doivent être protégées, tels la fourniture d’énergie ou les transports de passagers et de matières premières. Le Comptoir agricole a opté exactement pour la même démarche, à ceci près que c’est le service assuré à nos adhérents qui doit être préservé. Pas forcément facile quand on se trouve en pleine collecte ! Mais avant cela, l’entreprise a assumé pleinement ses responsabilités en informant, en formant et en prenant certaines dispositions de bon sens. Tout d’abord, l’accent a été mis sur les attitudes à observer pour limiter les risques de propagation du virus. Cela passe tout d’abord par une information sérieuse, exhaustive mais non alarmiste du personnel sur cette maladie. Ce fut le cas en septembre dernier. Les consignes ont d’ailleurs fait l’objet d’une nouvelle affiche en bonne place dans nos magasins et nos centres de collecte. Bien entendu, puisqu’il est question de se protéger – et de protéger les autres – contre les transmissions du virus, un stock d’équipements de protection individuelle (des masques, notamment) a été constitué. Notre credo : tout faire pour ne pas pénaliser nos adhérents. Car un employé en arrêt maladie, outre le fait évident que ce n’est pas souhaitable pour lui, pénalise de fait l’activité de son service. C’est là que nous en arrivons à notre deuxième niveau de préparation. Notre PCA, réalisé avec le concours de tous les chefs de service, a montré qu’une forte épidémie pouvait bouleverser notre entreprise pendant plusieurs semaines. Comment y faire face ? Soyons clairs : si cela se passe au plus fort de la collecte, ou de la campagne appro, les conséquences sont lourdes. La rationalisation de nos outils a abouti à une présence humaine minimale dans les centres de collecte. Même si nos chefs de silos et nos magasiniers sont polyvalents, si plusieurs venaient à manquer, cela aurait inévitablement un impact sur les horaires d’ouverture et le service rendu à nos adhé-
rents. Cependant soyons lucides : une situation d’une telle gravité impliquerait sans doutes que beaucoup de producteurs seraient également malades et il en irait de même pour toute notre chaîne logistique en amont. En conséquence, le Comptoir agricole a analysé un certain nombre des situations qui pourraient se présenter en cas de réelle pandémie.Dans ce contexte, nous pensons avoir fait preuve de professionnalisme et de responsabilité, la gestion du risque s’intégrant à part entière dans notre politique interne. Encore une bonne raison de nous faire confiance. *CHSCT : Comité d’Hygiène, de sécurité, et des conditions de travail
Au fil des saisons 2
DOSSIER
Suivant les années, du blé peut se retrouver pendant quelques jours en tas dans les cours des centres de collecte. Choquante pour certains, normale pour d’autres, cette situation toujours transitoire est la conséquence de quelques facteurs bien identifiés. Au Fil des Saisons laisse la parole au spécialiste maison, Denis Fend, pour en expliquer les tenants et les aboutissants.
Pics de collecte de blé : le Comptoir gère au mieux Au Fil Des Saisons : Un afflux de céréales comme vécu cet été est-il habituel ? Denis Fend : Ce n’est pas habituel mais de plus en plus fréquent ces dernières années. Le fait de vouloir rentrer les blés dès leur maturité afin de conserver leur qualité sanitaire et technologique est certainement un des principaux facteurs d’augmentation des collectes journalières de céréales à paille (50% de la récolte en 3 jours cette année…). Nous insistons beaucoup sur ce point. Et nos adhérents suivent. AFDS: Comment l’avez-vous géré ? Et pourquoi certains choix? D.F. : Pour bien préserver la qualité des blés, la mesure la plus efficace est bien entendu la gratuité des frais de séchage jusque 18% d’humidité. Bien connue de tous aujourd’hui, elle a permis de passer 50 000 tonnes au séchoir en 2009. Elle permet d’avancer « entre les gouttes » ce qui auparavant n’était pas possible. Souvenez-vous, il n’y a pas si longtemps, une petite pluie tous les deux jours et c’est toute la collecte qui pouvait être à l’arrêt parfois pendant une à deux semaines ! Avec pour résultats une germination sur pied et des poids spécifiques en chute libre. Aujourd’hui, même la planification des chantiers de battage s’en trouve facilitée grâce à une meilleure assurance de pouvoir faucher, même par temps légèrement humide. AFDS: Dans ce cas, tout est bien dans le meilleur des mondes ? D.F. : Pas tout à fait, car dans ces conditions, nous ne profitons plus des journées de répit qu’offraient la pluie et qui nous permettaient de vider les silos. Et alors là, nous avons le choix entre deux options. Soit ralentir la collecte, soit… prendre le plus possible de marchandises et faire des tas dans les cours. Je vous donne les données du problème et je vous laisse choisir la meilleure solution vous-même : rentrer tout ce que nous pouvons pour qu’il ne s’agisse plus que d’un problème de logistique, le plus souvent réglé en 3 ou 4 jours au maximum sur blé ; ou faire patienter et risquer une vague de pluie d’une semaine ou plus avec chaque grain sur son épi, exposé à la chaleur et à l’humidité et une chute garantie de la valeur technologique ?
AFDS: Pensez-vous que cela risque de se reproduire ? D.F. : Il va de soi que l’augmentation des surfaces de blé liée aux différents foyers de Chrysomèle découverts cette année entraînera des quantités supplémentaires à collecter dans le même laps de temps. Mais nous avons toujours su conserver un outil polyvalent maïs ET blé avec des silos comme Hochfelden – Erstein – Wiwersheim plus que jamais opérationnels et qui offrent une réponse de proximité lorsque le temps presse. AFDS: Finalement, les résultats qualitatifs vous donnent raison ? D.F. : Oui mais avec peu de mérite en ce qui concerne la qualité sanitaire, car les contaminations au DON étaient très faibles. Par contre, en observant les mesures de poids spécifique au fil des jours, et surtout leur valeur moyenne au-delà du 22 juillet, on peut dire que tous les adhérents qui ont livré avant cette date ont eu raison. AFDS: Un dernier conseil pour les producteurs ? D.F. : Pour l’année prochaine, je les inciterais à commencer la récolte des blés le plus tôt possible, particulièrement les variétés précoces comme ALTIGO ou APACHE. Prendre à temps ce qui est déjà mûr constitue un étalement naturel et une preuve de plus de notre professionnalisme.
Le Comptoir agricole remercie le personnel des centres de collecte, car ce sont finalement les chefs de silos, les magasiniers et les commerciaux qui subissent le plus les collectes si courtes. Mettre les céréales en plateforme double au minimum le travail et augmente la tension vis-à-vis des adhérents et des transporteurs.
Récolte par temps de pluie : deux cas pratiques Cas 1
Cas 2
Le producteur ne récolte pas son blé et il pleut
Le producteur récolte et fait confiance au Comptoir Agricole Afflux de marchandises
100% des grains sont touchés par la pluie
Premiers risques
>>> ASPHYXIE temporaire <<< DE CERTAINS CENTRES DE COLLECTE
STOCKAGE en plateforme À L’EXTÉRIEUR
Risque sanitaire : développement des mycotoxines Risque technologique : germination sur pied >>> DÉCLASSEMENT <<<
Deuxième risque
En cas de pluie, seuls les premiers centimètres sont mouillés >>> Aucun problème <<< pendant les tous premiers jours
Il ne pleut pas, résorption de cet afflux en quelques jours
Séchage du pré-stockage à 15% d’humidité et mise à l’abri dans d’excellentes conditions
Si la pluie persiste, pas de récolte possible >>> PERTE DE LA RÉCOLTE <<<
>>> préservation des potentiels sanitaire et technologique <<< >>> preservation du revenu <<< a u t o m n e
3
2009
REPÈRE TECHNIQUE Rotation obligatoire ou pas : faire le bon choix
Le mode de reproduction de la chrysomèle des racines du maïs exige la présence obligatoire de maïs lors de l’émergence des larves au printemps. Si ce n’est pas le cas, la larve meurt, faute de nourriture. D’où l’idée aujourd’hui partagée qu’introduire une culture autre après un maïs est un des moyens important de lutte contre la propagation du parasite. C’est d’ailleurs la mesure la plus souvent citée par les spécialistes. Mais remplacer le maïs par une autre culture demande une réflexion approfondie sur chacune des principales autres cultures possibles. Tour d’horizon des avantages et des inconvénients de ces dernières en gardant à l’esprit que d’autres cultures sont également envisageables (chanvre…)
Le blé tendre d’hiver :
Le colza :
une alternative par excellence en sol profond
la culture qui bénéficie le plus des avancées génétiques
AVANTAGES
AVANTAGES
• La meilleure marge brute après celle du maïs grain. • Une excellente culture en rotation avec le maïs, grâce notamment à une bonne structuration des sols. • Le désherbage est complémentaire ; un bon moyen de contrôler le liseron. • Une culture bien connue et donc une conduite maîtrisée. • Des débouchés assurés. • Une valorisation de la paille, par vente ou par enfouissement. • Une culture adaptée aux secteurs sensibles aux coulées d’eaux boueuses
• Un progrès génétique constant avec l’arrivée des variétés hybrides. • Sauf accident, un rendement de 38 – 40 qx/ha est possible pour un exploitant méthodique. • De par son cycle, les besoins en eau se manifestent assez tôt en saison. Le colza peut donc être envisagé en terres superficielles.
INCONVÉNIENTS
INCONVÉNIENTS
• Une complexité à l’implantation, due à un laps de temps court entre la collecte de maïs et la levée du blé. Le sol n’est souvent pas assez rappuyé, occasionnant des levées délicates. • Malgré l’utilisation de variétés précoces, le risque d’échaudage (suite à des températures supérieures à 30°C en juin) est toujours aussi lourd de conséquences. • Le marché est tourné vers les blés panifiables. La qualité doit donc être irréprochable (P.S., protéines, Hagberg..) sans même parler des mycotoxines de type DON, qui focalisent toujours autant notre attention.
• Ce n’est pas un bon précédent pour le maïs, dû à un effet dépresseur à la levée. Ne convient donc pas à une rotation « maïs une année sur deux ». • L’implantation doit être impeccable ! Le semis doit être réalisé par un semoir adapté. • Le colza est une culture qui demande beaucoup de soins, d’observations et d’interventions : limaces, altises, méligètes… guettent le producteur… et son revenu !
Le pois d’hiver : l’arrivée de nouvelles variétés constitue
un nouvel espoir de régularité et de potentiel pour la culture
Le tournesol :
une conduite simple et qui embellit la campagne…
AVANTAGES
AVANTAGES
• Un potentiel qui semblerait intéressant (50 qx/ha en plaine d’Erstein en 2004). • Le pois présente des atouts agronomiques indéniables : effet bénéfiques sur la culture suivante, une capacité naturelle à capter l’azote de l’air, moindre salissement de la parcelle, un semis sans labour pour le blé en culture suivante.
• Il possède un peu le « profil » maïs, c’est-à-dire qu’il nécessite peu d’interventions, donc adapté aux producteurs qui manquent de temps . • Un rendement assez constant, d’une campagne à l’autre • Il réussit assez bien en sol lourd. • Il a l’avantage d’occuper le producteur aux mêmes périodes qu’un maïs.
INCONVÉNIENTS
INCONVÉNIENTS
• Le semis se réalise fin septembre. Difficilement compatible avec les chantiers de récolte des maïs. • Des conditions de semis et d’implantation délicates après la culture du maïs. • Une marge brute inférieure aux maïs et blé. • La rentabilité est au rendez-vous si couplée à une aide à caractère environnemental
Le soja :
• Le progrès génétique stagne. • Il est bien moins rentable qu’un maïs grain. • En terres superficielles, il ne valorise pas bien l’irrigation. • La récolte, vers mi septembre, coïncide souvent avec celles de cultures spéciales majeures. Sans parler du risque climatique en cette période de l’année, ni de l’équipement de battage particulier.
L’orge d’hiver :
c’est la rotation à l’américaine
destination éleveurs et une petite niche en malterie AVANTAGES
AVANTAGES • Bonne valorisation par les éleveurs grâce à l’économie de concentrés. • Les mêmes qualités que le blé pour ce qui est de la structuration du sol avant maïs. • Une céréale mieux adaptée que le blé aux conditions séchantes et en sols superficiels.
• Excellent dans une rotation maïs-soja. • Bonne valorisation de l’irrigation. • L’économie sur l’azote est substantielle.
INCONVÉNIENTS • le contrôle du liseron est délicat. • La rentabilité est rarement au rendez-vous. Un rendement de 30 qx/ha est considéré comme bon ! • Le matériel de semis de précision n’est pas courant. • Son appétence pour tous les gibiers est très connue.
Le triticale : une espèce rustique et productive destinée à l’autoconsommation
• Issu d’un croisement entre le blé et le seigle, c’est une espèce qui est peu sensible aux maladies et tolérante aux excès climatiques. • Sa productivité est d’un bon niveau et son rendement paille très élevé intéresse les éleveurs. • Destiné à la vente, le prix du triticale sera souvent inférieur au blé.
INCONVÉNIENTS • Le semis, à conseiller plutôt vers fin septembre, est difficilement compatible avec une libération des sols par le maïs. Semer trop tard conduit à une traversée de l’hiver plus risquée. • Economiquement moins rentable qu’un blé.
Le sorgho : une alternative à la culture du maïs dans les sols superficiels… • Bien que sa morphologie ressemble légèrement au maïs, son potentiel de rendement est plus faible. Par contre son système racinaire plus développé que celui du maïs permet de mieux résister aux stress hydriques de l’été. La conduite de la culture est simple et nécessite peu de pesticides. Son potentiel peut atteindre dans les meilleurs cas 90 – 95 q/ha. • Le sorgho grain ne peut être développé sur l’ensemble du département. Sa précocité le limite dans les secteurs les plus chauds • Ses débouchés sont uniquement orientés en alimentation animale.
Au fil des saisons 4
Le lin d’hiver • La graine de lin est bien valorisée en huilerie en raison de sa teneur en Oméga 3. • Mais son potentiel est limité 20-25q/ha et le désherbage ne doit pas être négligé car la concurrence des adventices est parfois importante. La culture est sensible à la verse et la récolte est très souvent délicate pour les nouveaux producteurs.
l ’ esprit coop é rati f Le sens des réalités Le Comptoir agricole est à la fois une coopérative et une entreprise. Les agriculteurs y sont simultanément client, fournisseur et actionnaire. Une situation d’une incroyable modernité. Et qui explique bien des décisions de ces derniers mois. La coopérative organise solidairement l’approvisionnement des agriculteurs et la commercialisation de leur production afin d’optimiser leur revenu. Elle met en œuvre les ressources humaines nécessaires, des infrastructures performantes et des moyens financiers pour assurer sa fonction mais aussi sa pérennité. Le principe coopératif est également fondé sur la redistribution de tout ou partie du résultat, en fonction de la stratégie de développement de l’entreprise coopérative. A ce titre, elle procède pour les apports de céréales par versement de prix d’acompte puis de compléments de prix. En matière d’approvisionnement, et plus particulièrement en engrais, la coopérative a pour politique d’élaborer ses tarifs sur la base de prix moyens futurs estimés, afin de garantir une égalité de traitement entre les coopérateurs. Ces deux techniques, prix d’acompte et prix moyen,
qui matérialisent bien l’esprit coopératif vont aussi dans le sens de la prudence observée par une gestion saine d’entreprise, qui plus est dans un contexte marqué par une fluctuation des cours sans précédent. Le résultat 2008/09 de la coopérative étant arrêté, le Conseil d’administration a pu décider de verser pour 4.6 millions d’euros de compléments de prix sur les apports de céréales de la récolte 2008. Quant à l’acompte sur le blé 2009, il a été fixé début juillet afin de verser très rapidement des moyens de trésorerie qui faisaient défaut dans les exploitations. Au moment de cette décision, le taux d’engagement à la vente et les perspectives de marché poussaient à juste titre à une certaine prudence. Une fois ces hypothèses levées, le Conseil d’administration a pu en toute sécurité décider d’un complément de prix se chiffrant à 1.3 millions d’euros. Le principe coopératif qui vise l’équité de traitement des adhérents repose sur la confiance accordée par ces derniers à leur entreprise. Cette confiance permet de décider en toute sécurité, avec le sens des réalités, de rendre aux adhérents ce que le marché permet de rendre, sans mettre en péril l’Outil de collecte et stockage indispensable à l’avenir des exploitations.
Avec Start’Jeunes, le Comptoir se rapproche toujours plus des jeunes adhérents Après dix ans d’existence, la Charte « Atout Jeune » fait peau neuve. Les impératifs de la Loi de Modernisation de l’Economie (LME) et la volonté de proposer un accompagnement personnalisé ont conduit le Comptoir à repenser entièrement ses relations avec les plus jeunes. Avec la complicité volontariste des Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin. Certains points ne changent pas. Comme les conditions à remplir par chacune des parties pour en bénéficier. Les conditions à remplir par le « jeune » : - avoir moins de 35 ans lors de la signature du contrat - être dans les 5 premières années d’installation - être adhérent aux Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin - être sociétaire de la coopérative - s’engager à s’approvisionner exclusivement auprès de la coopérative et à y livrer la totalité de ses céréales. De même, la durée du contrat est toujours de 5 ans, l’exploitation ne pouvant bénéficier du contrat qu’une seule fois sur une période de dix années. La majoration de la ristourne de fidélité « approvisionnement » demeure supérieure de 0.5% par rapport aux autres adhérents. Ce qui va vraiment changer : une ristourne complémentaire et des services plus personnalisés La mesure de crédit gratuit de campagne d’achat des produits d’approvisionnement était devenue incompatible avec la LME. Elle est remplacée par une «participation aux frais d’intérêts » sur ce même crédit de campagne. Concrètement les « Start’ jeunes » bénéficieront d’une ristourne sur leurs achats de produits d’approvisionnement auprès de la coopérative (les achats auprès des coopératives locales sont exclus). Cette ristourne a été fixée à 3.5%. L’assiette de calcul sera équivalente à celle de la ristourne de fidélité. Au final, les « Start’jeunes » bénéficieront donc d’une ristourne « bonus » de 0.5 (pour fidélité) + 3.5, soit 4%.
Parmi les services nouveaux qui leurs seront proposés, citons l’accès gratuit au module d’enregistrement des pratiques culturales (disponible sur Ariane.coop) ainsi qu’à l’outil « Azolis » de gestion de la fertilisation. Ces services s’accompagneront d’une aide personnalisée sur simple demande. Important : ces services s’appliquent également aux actuels signataires « Atout Jeunes ». L’idée de soutenir techniquement et « à la carte » les jeunes a également retenu notre attention. Que ce soit pour des problématiques aussi diverses que le domaine de l’agronomie, du matériel agricole, de l’environnement… Un courrier sera envoyé à l’automne à tous les « jeunes » sous contrat dans lequel il leur sera demandé de nous remonter des sujets sur lesquels ils auraient besoin de formation/informations. En fonction de ces remontées nous organiserons avec le Service agronomique ou toute autre compétence, une ou des réunions durant l’hiver sur les sujets évoqués. Parmi les sujets fréquemment évoqués, se trouve la connaissance du marché des céréales. Nous proposerons aux jeunes sur la fin de l’année un « cycle » de formation sur le marché des céréales (fonctionnement des différents marchés (physique, marché à terme), gestion du « risque prix ») qui serait assuré par Antoine Wuchner, responsable de notre filiale Eurépi. Enfin, l’idée d’un parrainage a également été retenu par le petit groupe de réflexion. Il sera en fait double. La signature de la nouvelle charte donnera lieu à désignation d’un « parrain » administrateur et d’un « parrain » membre du personnel, afin d’accompagner le « Start’jeunes » au sein de notre structure. Le parrainage a pour objet de rendre la coopérative plus « accessible » et de r e n forcer le lien entre elle et les « jeunes ». Dès le départ, un jeune adhérent doit connaître le Comptoir agricole de l’intérieur, les sites, les services, les personnels.
Au fil des saisons 5
t é mo ig n ag e
Les brèves d u c o m p to i r
Made in « Elsass ! »
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération.
Euromaïs, 11 septembre 2009. Les adhérents du Comptoir de passage à Ostheim s’octroient quelques minutes de repos sur l’espace de leur coopérative et dégustent une bière « Licorne Elsass », offerte gracieusement par la brasserie de Saverne. Ils l’apprécient d’autant plus qu’ils sont les producteurs de l’orge qui a servi à la fabriquer ! Cela méritait bien une petite explication. Au Fil des Saisons a rencontré son directeur, Daniel Cardot, et sa responsable marketing, Sandrine Teixeira. Ils nous livrent quelques petits secrets… Au Fil des Saisons : Qu’est-ce qui vous a donné l’idée d’élaborer une bière 100% à base d’ingrédients alsaciens ? Daniel Cardot/ Sandrine Teixeira : La Licorne, le nouveau nom de la très ancienne Brasserie de Saverne, est ancrée sur son territoire. Or il n’existait plus de bière uniquement réalisée avec du malt d’orge alsacien et du houblon régional. Nous avons donc proposé de contractualiser certains volumes, notamment avec le groupe Comptoir qui nous fournit l’intégralité de l’orge. C’est ainsi qu’a été lancée il y a moins d’un an La Licorne « Elsass », la bière farouchement alsacienne ! Pour nous, c’est clairement l’envie de nous inscrire dans le patrimoine gastronomique régional qui nous anime. AFDS : Cette bière répond-t-elle à une attente, une envie des Alsaciens ? D.C./S.T. : Tout à fait ! Après les tests classiques de nos brasseurs, nous avons proposé à certains clients de la servir. Les consommateurs la plébiscitent ! Outre le fait qu’elle soit à leur goût, il est clair que sa consommation fait écho à la fierté de déguster un vrai produit régional, introuvable aujourd’hui ailleurs que chez nous. Pour le reste, c’est une bière blonde, qui titre 5.5% d’alcool. Pour le moment notre clientèle est alsacienne. S’il devait se trouver que ses qualités plaisent à d’autres régions, nous pourrions envisager d’en étendre la diffusion.. AFDS : Le retour à une forme d’authenticité est clairement à la mode. Mais les consommateurs sont peut-être
aussi demandeurs d’autre chose… D.C./S.T. : Il faut « coller » aux nouvelles formes de consommation. La recherche de proximité, l’envie de mieux cerner qui a produit quoi et le besoin de s’identifier à une région sont des réalités. Consommer « durable » grâce à une empreinte carbone réduite au maximum est aussi un objectif. Chacun comprendra qu’une orge produite localement, transportée sur une distance limitée, transformée sur place et brassée par des Alsaciens est une action citoyenne en ellemême. Nous y croyons. Le succès que nous rencontrons avec cette bière est la preuve éclatante que nous sommes compris par nos clients. AFDS : Aurez-vous prochainement l’occasion de la faire connaître bien au-delà des Vosges ? D.C./S.T. : Très prochainement même ! Le Mondial de la Bière se tient au Wacken du 16 au 18 octobre. Nous y serons sous la bannière « Licorne Elsass » !
La brasserie de la Licorne en quelques chiffres
Assemblées de section : à vos agendas ! Nos sociétaires sont tous invités à se rendre aux assemblées de section aux dates et lieux suivants (par ordre chronologique) : • Burbach, restaurant le Windhof, vendredi 27 novembre à 9h30 • Schwindratzheim, restaurant au Bœuf, vendredi 27 novembre à 14h30 • Geudertheim, restaurant La Couronne, lundi 30 novembre à 9h30 • Cleebourg, Cave Coopérative, lundi 30 novembre à 14h30 • Traenheim, Cave du Roi Dagobert, mardi 1er décembre à 9h30 • Offenheim, restaurant la Houblonnière, mardi 1er décembre à 14h30 • Sundhouse, restaurant au Tonneau d’Or, jeudi 3 décembre à 9h30 • Bolsenheim, restaurant Kühstall, jeudi 3 décembre à 14h30
Un accueil de choc et de charme Alors que Valérie Barth se forme aux métiers des céréales aux côtés de Nicole Walter, c’est Marilyn Mischler que nos correspondants auront désormais à notre standard téléphonique. Originaire de Geudertheim, Marilyn a 21 ans et est titulaire d’un BTS en comptabilité. C’est pourquoi sa mission est double : assurer le standard et compléter l’équipe d’Isabelle Blanck. Pleine réussite à elle !
Le Comptoir toujours plus proche des jeunes
Fondée en 1845, la Brasserie de La Licorne appartient aujourd’hui au groupe sarrois Karlsberg. Elle compte un effectif de 140 personnes et produit 900 000 hl/an (hors boissons non alcoolisées). Son chiffre d’affaires de 2008 s’élève à 130 millions d’euros.
Franck Sander et Eugène Schæffer signent la charte Start’jeunes.
Euromaïs 2009 : gros succès
Marquée par la signature de la charte Start’jeunes, la finale départementale de labour a aussi été l’occasion de récompenser les vainqueurs (Cédric Stœhr de Rittershoffen et Alain Rinckel d’Ingolsheim) avec un ordinateur portable.
Foire européenne : présents malgré tout…
Entre le 11 et le 13 septembre, près de 600 adhérents du Comptoir agricole se sont rendus à Ostheim. Notre coopérative était parée pour les accueillir sur notre espace « Groupe », aux couleurs du développement durable. Retour en images sur un événement qui restera un beau succès pour la filière maïsicole rhénane.
Euromaïs ne nous a pas permis de représenter les céréales cette année au Wacken mais nous étions tout de même aux côtés des apiculteurs avec lesquels nous avons proposé un jeu concours. Des boîtes de graines « biodiversité » Nova Flore étaient à gagner. Succès garanti !
...Comme à Bi’Obernai
France 3 s’invite à Marckolsheim Dans la foulée d’Euromaïs, France 3 s’est rendu à Marckolsheim pour y planter son plateau mobile et enregistrer une émission spéciale de « Quoi de Neuf la Terre ». Sans surprise, le maïs, qualifié à juste titre de « mal-aimé » par une journaliste, a essuyé de nombreuses critiques. Nous y avons répondu point par point. C’est notre administrateur Christian Schneider qui s’est prêté à ce difficile exercice. Les idées reçues ont la vie dure. C’est en débattant que l’on dissipe les malentendus.
Avec la complicité de la Chambre d’agriculture, la même thématique « grand public » était abordée. Là encore, de nombreuses boîtes de graines Nova-Flore ont été distribuées. Preuve s’il en est que la thématique est d’actualité et que le Comptoir agricole y a toute sa place.
Le personnel se réunit Septembre a été le théâtre d’une réunion de l’ensemble des personnels. Au programme, un point sur la collecte des blés et consignes pour celle des maïs. Des précisions également sur la pandémie attendue de H1N1 ainsi qu’une explication de ce qu’est une gestion de crise. Sans oublier bien entendu une explication approfondie du dossier chrysomèle, notamment à destination des personnels administratifs.
Directeur de la publication : André Schuhler - Coordination : Christophe Klotz - Rédaction : Marita Bach, Denis Fend, Christophe Klotz, Christian Lux Photographies : Patrick Bogner, Comptoir Agricole, tous droits réservés, Euromaïs - Création graphique : Antoine Neumann - Réalisation : Candide / 03 88 45 38 51 Impression : Sicop / Bischheim - Dépôt légal : octobre 2009 - Tous droits de reproduction interdits Contact journal : Comptoir Agricole / Au Fil des Saisons / 35, route de Strasbourg / 67270 Hochfelden / au-fil-des-saisons@comptoir-agricole.fr