Au Fil Des Saisons n°35 - Printemps 2011

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Au fildes saisons l e

#35

j o u r n a l d e s a d h é r e n t s d u c o m p t o i r a g r i c o l e

p r i n t e m p s

2011

Vacances dans l’Himalaya ? Non, cours du blé !

Chaud, froid…

Début d’année déboussolante pour les intervenants sur les marchés des céréales. Semaine après semaine, le mécanisme est le même : inquiétudes, liquidation des positions sur les marchés à terme, plongée des cours. Puis les fondamentaux reprennent le dessus et les prix reprennent de la vigueur. A ce jour, les céréales restent une denrée chère et le scénario d’une augmentation du prix de nombreux produits alimentaires semble inéluctable. Raison de plus pour nos adhérents de savoir parler positivement de leurs productions céréalières. Nous en faisons le dossier du trimestre. La mise en place du plan Ecophyto et le plan de relance de la filière houblon complètent ce numéro.

Sommaire Dossier

Journée communication Passion Céréales : avoir la positive attitude Page 4 Pages 2, 3 et 6 La vie du Comptoir Une campagne de commercialisation chaotique Mode de rémunération : que choisir ? Houblon au Comptoir : les choses se mettent en place Les Rencontres de saison Pages 5 et 7

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Zoom

Ecophyto 2018 Couverts fleuris : c’est le moment d’y songer Les équipements de protection individuelle

L es brèves du Comptoir Repère

Les fondamentaux du capitalisme coopératif

Le coin d’ariane

Les Terres à l’Envers, c’est déjà parti !

Retenez d’ores et déjà que le Comptoir est largement mobilisé pour être le porte-parole des grandes cultures. Notre ambition est de faire rêver les visiteurs, petits et grands. Du 16 au 18 septembre, tous à Oberhausbergen, avec les Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin !

E d i to Entre marché et enclume

U

ne nouvelle fois la volatilité des marchés se retrouve au cœur des débats au sein de nos filières de production. Une nouvelle fois, au moins pour les céréales, la répercussion des augmentations des prix vers les consommateurs est bien supérieure à ce qu’elle devrait être. Ayons quelques grandeurs simples en tête : lorsque le blé coûte 150 euros la tonne à la sortie de notre coopérative, une baguette de pain vendue 1 euro contient pour 0,04 euros de blé. Et si le blé coûte 225 euros la tonne, cette part sera toujours faible, autour de 0,06 euros… Sous couvert de flambée des prix agricoles, l’ensemble des intermédiaires en profitent donc pour répercuter des augmentations, d’ailleurs certainement justifiées. Mais dont les marchés agricoles ne sont pas la seule cause. Parce qu’en fin de compte, c’est bien la valeur de l’ensemble des matières premières qui augmente. Nous avons vécu une année 2009 qui fut difficile pour les producteurs céréaliers, avec une rémunération parfois inférieure aux coûts de production. La récente amélioration du contexte n’est qu’un juste retour à la normale. Il n’y a pas de raison d’être euphoriques, d’autant que les coûts de production sont irrémédiablement en train d’augmenter. Les carburants et les engrais ont repris les tendances que nous avons connues en 2008.

Eugène Schæffer

Président du Comptoir agricole


L A V I E D U C OM P TOIR les chiffres du comptoir

Une campagne de commercialisation chaotique Retour en arrière La sécheresse en Russie (juillet 2010), la dégradation de la qualité meunière sur les blés australiens (novembre 2010), la vague de sécheresse en Argentine poussent régulièrement les prix du blé vers des sommets. Le maïs suit la tendance, d’autant qu’en termes de bilan prévisionnel les choses s’annoncent tendues. Mais le blé n’est pas disponible (USA) là où il est consommé (Maghreb). L’absence de la Russie des marchés internationaux pousse donc l’UE à exporter, d’autant que la parité €/$ lui est favo-

rable. Les prix du pétrole et celui du fret sont les autres facteurs pris en considération dans le calcul du coût d’opportunité du blé. A ce stade-là de la campagne, on n’envisage pas de baisse de prix du maïs tant que celui du blé se maintient. En effet dans un contexte de marché tendu, le maïs ne peut pas se permettre de gagner en compétitivité. La météo favorable, l’augmentation des stocks de blé, la sortie des fonds de pension de leurs positions font éclater la bulle spéculative sur le marché du blé. Les cours décrochent et le maïs, comme prévu, suit la tendance.

Tensions géopolitiques et catastrophe au Japon : trou d’air sur les marchés Les soulèvements successifs dans les pays du Moyen-Orient font craindre une baisse de la consommation et rendent les investisseurs très nerveux. L’instabilité des pays producteurs de pétrole provoque ainsi une nouvelle purge de la valeur spéculative sur les marchés des céréales. Peu de temps après, survient le terrible tremblement de terre au Japon. L’importance du désastre et la menace nucléaire suspendent l’ensemble de la planète. La catastrophe qui touche le Japon – troisième puissance économique mondiale – plonge les marchés dans l’incertitude. Bien que les fondamentaux restent inchangés la panique gagne les intervenants. Les opérateurs financiers quittent massivement les marchés de matières premières en attendant d’y voir plus clair. Les écrans de cotation voient rouge, les prix dégringolent.

Retour au calme Les fondamentaux ont repris le dessus. Les cours se rétablissent doucement et se rapprochent de leurs niveaux antérieurs. Certes, il y aura sûrement plus de blé en stock que prévu, mais la situation maïs ne peut se permettre de se tendre davantage. On surveillera tout particulièrement les exportations à destination des pays tiers sur la fin de campagne qui s’annonce tendue. Pour la nouvelle récolte, il est important de se dire que rien n’est joué. Si la récolte est abondante, les prix baisseront. Si un accident climatique venait à se produire, nul doute que la fermeté des prix serait maintenue. Une attention particulière sera à porter à la position de la Russie après la collecte des blés 2011. Plus que jamais la sécurité du prix « acompte » risque d’être appréciée dans le choix de la commercialisation par tout producteur désireux de sécuriser son prix de vente.

Evolution du prix FOB Rhin - Maïs - Période Janvier/Juin 240.00

220.00

200.00

180.00

160.00

Récolte 2011 Récolte 2010

140.00

120.00

Mars

Février

Février

Janvier

Décembre

Décembre

Octobre

Novembre

Octobre

Août

Septembre

Août

Juillet

Juillet

Mai

Juin

Avril

Avril

Mars

Février

Février

Les événements du Proche-Orient rendent les investisseurs nerveux

Janvier

Décembre

100.00

Prix moyen «acompte» - Prix Net - Dépôt-Vente - Options… Que choisir ? Les différents modes de rémunération offerts par la Coopérative sont désormais connus. La règle de base, décidée par notre Conseil d’Administration, est l’application rigoureuse de la même marge « de fonctionnement » par tonne quel que soit le choix de l’agriculteur pour l’un ou l’autre des modes. Cette façon de fonctionner permet donc d’être équitable et d’offrir un accès à des prix « au cours du jour » voire à des options pour les adhérents ayant des besoins spécifiques dans ce sens.

Si l’accès aux prix nets peut sembler « spéculativement séduisant » en ces périodes de fortes fluctuations, la moyenne des prix fixés individuellement par les agriculteurs rejoint chaque année à quelques euros près le prix «acompte» (+ complément) pratiqué par la coopérative. Cette moyenne est tantôt au-dessus… tantôt en-dessous d’ailleurs… Mais bizarrement, la rumeur ne véhicule que les valeurs « gagnantes », qui souvent ne sont d’ailleurs plus gagnantes au fil des versements de compléments. Avant tout il est important que ces prix « au cours du jour » soient abordés de manière responsable. En effet les prix nets ou les options peuvent avoir une utilité dans le cadre de la saine gestion d’une exploitation agricole. (Arbitrage des achats d’aliment pour un

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éleveur par exemple). Mais en les utilisant pour spéculer on peut autant perdre que gagner, surtout si on ne s’informe pas quotidiennement de l’état et de l’évolution des marchés. Grâce à Eurépi, les adhérents du Comptoir agricole disposent de l’outil idéal en terme d’accès à l’information relative aux marchés et en matière de leviers à la vente (contrats cadres, Marché à terme, Options marché à terme et marché physique) pour une construction optimisée et sécurisée du prix moyen «acompte». Opter pour ce mode de rémunération construit doit être un vrai choix, en toute connaissance de la valeur ajoutée et du travail quotidien de l’outil de vente. C’est savoir profiter d’une force et d’une intelligence communes ce qui est l’objectif même de la coopération.


le houblon

Le houblon au Comptoir agricole : les choses se mettent en place Depuis que le Comptoir agricole a repris les rênes de la filière houblon, les choses sont allées bon train. L’ancienne équipe Cophoudal est désormais hébergée à Hochfelden, ce qui a permis une intégration rapide et réussie. Pour preuve le dynamisme actuel de chacun de ses membres. « En quelques semaines, une équipe est née, des décisions importantes ont été prises, la nouvelle variété a un nom et les commerciaux sont aux quatre coins du monde pour vendre du houblon ! » résume Denis Fend. Une équipe est née Les anciens salariés de la Cophoudal continuent à se préoccuper d’une seule culture : le houblon. Mais ce sont dix personnes (et parfois plus ...) qui sont mises à contribution de cette production à des degrés divers. En amont, sous la responsabilité de Christian Lux, Bernadette Laugel et Michèle Dauger travaillent en lien avec les producteurs, mais aussi avec le monde de la recherche. Le choix de nouvelles variétés leur incombe. Francis Heitz et Véronique Moemersheim, son assistante, continuent à se battre pour trouver de nouveaux débouchés, sous la houlette d’Antoine Wuchner. Bernard Adam rejoint l’équipe « comptabilité » pilotée par Michel Krebs. Enfin, Sylvie Filipe et Michel Eng, respectivement laborantine et magasinier poursuivent leur mission sur le site d’entreposage de Brumath.

Une équipe «Houblon» déjà opérationnelle et mobilisée.

Antoine Wuchner ventes et production

Francis Heitz

Sylvie Filipe

Michel Eng

ventes

laboratoire

magasinier

Véronique Mœmersheim

CO M M E R C I A L I S AT I O N LOGISTIQUE

assistante ventes

Christian Lux

Michel Krebs

service agronomique

directeur administratif

Bernadette Laugel

Michèle Dauger

Bernard Adam

service agro

service agro

comptable A D M I N I S T R AT I O N CO M P TA B I L I T É

AGRONOMIE

Aramis®, la nouvelle variété de houblon commercialisée par le Comptoir

® s i m a Ar

uch of delicacy o t h c n e r f a h t i w Strength

Une période d’incertitude et de décisions difficiles pour les planteurs Rappelée sur tous les tons depuis des mois, la situation du houblon alsacien est difficile. Les variétés aromatiques, malgré leur notoriété internationale, sont moins valorisées et demandées qu’avant. La commercialisation des variétés amérisantes est confrontée à un marché mondial plombé par deux années successives de récolte abondante. Les prix de vente actuels sont inférieurs aux coûts de production. Les planteurs doivent donc se résoudre à arracher pour maintenir l’activité à flot : une centaine d’hectares de la variété Strisselspalt et une cinquantaine pour la variété Tradition. « C’est indispensable », explique Denis Fend. « La production de 2010 est encore loin d’être écoulée. Nous devons tout faire pour ne pas engager les producteurs dans une impasse, ni charger la structure de manière inconsidérée. C’est un gros effort de la part de tous, à un moment où il faut justement ne rien lâcher ».

A ro m a p ro f ile Green 8 7 6 5 4 3 2 1 0

Estery

Une variété qui s’annonce prometteuse Les brasseurs sont d’accord sur un point : notre « Strisselspalt » est un des meilleurs du monde pour ses arômes, mais il manque d’amertume. Qu’à cela ne tienne. La nouvelle variété P 05-9, issue de la génétique « Strisselspalt », et qui vient de se voir baptisée « Aramis », concilie les deux. La force commerciale est d’ailleurs déjà en train de la vanter auprès des brasseurs du monde entier. Et l’ambition est grande : vingt hectares sont plantés ce printemps, et une trentaine supplémentaire suivra dès l’an prochain.

Cit rus

Floral

Herba l

Woody Str isselspalt

Spicy

Aramis® (P05-9)

Extrait de la plaquette destinée à l’international

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DO S S I E R Journée communication Passion céréales Avoir la positive attitude

Le

ric

Ag

1-

St é

ult ot y u s té r e e p e Le ré ot t gr a y s té n ré o p e d d p u t yp e l’a blic , e d gr i 2u g cul un e h L r a n te u is d p r v u to i r e Qu a po ub e ll pa d st u e l i c v r l e e s té p Dé ré o u p gr a fin ostu re n ir u ar t re l’ag d pu ypes a ne b li ric p o dopt u e s 3l te c tur r ur e - p ou L ru Dé D e a sim n fin la d ir l e a gr i l ec it is Le ha icultu f an t anc u de ng e m r e co R e t asm e e t l p re a en nt r e t n d d e l dif fé ib u re ti v l a p ’ i n co r e n c e? a r o n n u e, à 4l a l eL’é p r ox Qu Pa im ss e n e r im i té g ep Av r de l ie et a rle o ir la s an ? co im o s nfi t al ilit an gie ud ce e à 5-S l’én er L’e e r em g Pa x i e t t e, l a ss e p l i re e n vo l o L e s r d e l c at i n qu v a l a ju o n e s t té e t s ti eu L’a ion fic l’en rs gr i c u du m ati o ga ltu ge é ti n à l re me ’ e e c r x nt om de p li 6me p r o c at Le sol du i o n Pa p c u o ss e t ti o s n - eur d D é r du i t i f So e né co r t i r cé r é n g a de d e n e c ati f la j l es au r e v te r us t I nt e n d l e g p o si ific ra érê t ic ati t s c ati o n d p i f on ub o m ns t mu e ch li c d 7n e ns - L’ ique s ima L’ é co s ge Pa i nt e s ss e u te ll et J ou r de igib l a« l ’in er i po l a c i nte l i t é si ti ar t l ve e d li gib at t l 8eà e l’ itu an l ’in Tru de e » te l cd Bie c o te li g nd se ib l t a S e ns Co a o yo mm m o st u ns n c e un vu l ga e c n t b i co r p e s s e l as ire , n b se s pa i e n de r co l e r à d a n s Al l ll é un m er g on i e n vo i plu s… sin, disc s lo un o i n… jou ur s r na l is t e,

Les 8 principes étudiés avec Passion Céréales

Posons les bases

5 piliers pour mieux communiquer

QUELQUES TÉMOIGNAGES Pierre Barth, de Furdenheim, ancien administrateur stagiaire : « Quand on organise une ferme ouverte, on voit bien que les gens sont passionnés par notre travail. C’est aussi une formidable occasion de parler de notre métier à tout le voisinage. Par contre, on a toujours la crainte de ne pas savoir répondre à une question trop technique » Vincent Schmitt, de Niederroedern : « Avec mon père, je produis des céréales, de la betterave sucrière et du tabac. A titre personnel, je suis là car en parallèle à l’Ecole de Cadres, je contribue à l’animation de la filière betterave pour la Finale de Labour, en septembre. » Luc Winckel, de Hochfelden : « Moi, je suis un laitier qui produit des céréales ; ce qui me met hors de moi, c’est que les journaux véhiculent n’importe quoi ! Quand un paysan agit sur ses champs, sur ses haies, tout le monde est là, prêt à critiquer. Quand c’est une grande surface, personne ne dit plus rien ! Une idée personnelle : On devrait plus utiliser internet. Si chacun envoie « sa » vérité à quarante contacts, et que chacun en fait de même, je pense que ça améliorerait les choses » Jean Kauffmann, de Zutzendorf : « Je suis producteur de porcs. Et en tant que responsable JA pour cette production, ce n’est pas facile d’expliquer tous les jours son métier. On est jamais assez fort pour affronter les critiques »

« Il faudrait mieux communiquer ! ». Cette revendication est souvent entendue dans la bouche des producteurs. Et il y a de quoi : usage des produits phytosanitaires, cours élevés des céréales « qui affament le monde », odeur des élevages… autant de situations et de sujets sur lesquels nos adhérents ont souvent du mal à s’exprimer. Et pour cause ! Ceux qui les questionnent sont souvent à l’affût du moindre faux pas. Et la peur d’être « coincé » est bien réelle ! C’est pourquoi le Comptoir agricole et Passion céréales ont organisé une première journée de formation à la communication externe sur le métier, notamment, de céréalier. « Chez Passion Céréales, notre métier est de valoriser l’image des productions céréalières mais aussi celle des producteurs », affirme Antoine Part. Les stéréotypes ont la vie dure, et c’est vrai que certains médias entretiennent volontiers un « bruit de fond » à charge. Mais il faut se persuader d’une chose : si certains messages blessent les producteurs, les téléspectateurs d’un journal télévisé de 20 heures l’ont oublié dans les jours qui

Une règle d’Or Quand les questions deviennent trop techniques, ou bien quand je ne sais pas répondre, je dois le dire sans complexe. Et aider à trouver le bon interlocuteur.

Une réalité souvent méconnue : oui les filières courtes industrielles existent ! Les filières courtes ont des qualités reconnues. Elles font le lien entre le territoire et les consommateurs. Ces derniers peuvent ainsi « voir » le produit avant récolte. De même, les distances sont réduites, ce qui allège d’autant la facture énergétique et améliore le bilan CO². Mais on oppose bêtement filière courte et filière industrielle. En vertu de quoi un produit alimentaire issu d’une céréale alsacienne, transformée industriellement dans la région, serait-il moins vertueux qu’un légume local vendu sur nos marchés ? L’essentiel du pain artisanal est Made in Elsass. Et que dire des produits sucrants qui viennent de chez Roquette et de Syral ? Franchement, il y a de quoi être fier de faire la promotion de céréales « courtes ». Qui plus est dans un contexte coopératif.

suivent ! Ce ne sont pas les médias qui font l’opinion. Et c’est pour cela qu’il faut aller vers l’opinion nousmêmes. Fermes ouvertes, présence dans les salons, animations diverses sont autant d’occasions à ne pas manquer. Mais pas pour raconter des histoires, pour se présenter tels que nous sommes. D’abord parce que c’est la meilleure manière d’être crédible. Ensuite, parce que l’on sait toujours répondre à des questions ! Et il y a tant à dire ! Les producteurs sont tellement angoissés à l’idée de répondre à un « Ayatollah anti céréalier » qu’ils oublient que la grande majorité des personnes qui nous entourent ont une image positive de notre métier ! Et qu’ils sont plutôt neutres par rapport à nos pratiques. On ne peut pas convaincre un « anti », mais est-ce vraiment la priorité ? Il faut d’abord renouer le dialogue avec notre entourage, qui nous regarde et qui ne comprend pas toujours comment nous procédons. Souvent, il suffit de dire les choses simplement, et tout se passe bien. Et puis, surtout, ne pas se justifier. Quand on est sûr de son travail, de ses pratiques, c’est une erreur de se mettre en position défensive. Enfin, une question précise ne doit pas être prise pour une agression ! Les producteurs doivent être fiers de leur métier. Et ils doivent le dire. Toutes les occasions sont bonnes pour le faire. Mais simplement et sans fard. Une journée en deux étapes La matinée est consacrée aux fondamentaux de la communication orale : s’adapter à son public, savoir répondre simplement, comprendre celui qui est en face de soi, ne pas se sentir agressé. Et surtout retrouver la fierté de parler de son métier. L’après-midi est dédiée aux jeux de rôle. Après tirage au sort d’une situation précise, un binôme prépare son intervention, et se comporte face au reste du groupe comme s’il était leur public. Concentration de rigueur et décharge d’adrénaline garantie ! Exemple de jeu de rôle : « le Maire de votre village organise des rencontres thématiques entre les habitants. Et il vous demande de venir parler de votre métier. Que faites-vous ? ». Et vous, vous feriez quoi ?

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Pierre Ehrhardt, de Mundolsheim : « Dans les villages proches de la ville, et notablement dans la CUS, les problèmes de voisinage augmentent. Or, il suffit d’expliquer pour que les tensions s’amenuisent. Encore faut-il enclencher le débat. Et si nos interlocuteurs ne sont pas d’accord … » Christophe Kuhn, salarié au Comptoir agricole : « Ce qui touche nos adhérents nous touche aussi. Il y a des sujets précis où l’on doit être capable de répondre aussi bien qu’eux. » Mathieu Ertz, salarié au Comptoir agricole : « Mon père est éleveur, et je l‘aide fréquemment. A la ferme ou au magasin, je rencontre beaucoup de grand public. On se sent obligé de défendre les pratiques des adhérents. Après tout, ils ne font que protéger nos cultures nourricières ! » Jean-Marc Pfrimmer, Weitbruch : « Je cultive des céréales et des cultures spéciales, dont des asperges. Quand on y réfléchit bien, le premier public d’un paysan, c’est sa famille proche. Mais c’est compliqué, peut-être aussi parce que c’est encore plus difficile d’expliquer à quelqu’un dont on pense qu’il sait déjà. Maintenant, en temps que responsable du dossier « déchets » à la FDSEA, je constate que ce sont des sujets qui permettent de redorer l’image des agriculteurs. » Bruno Barthelmebs, Herbsheim : « On peut connaître son sujet, mais on n’a pas forcément les outils pour le partager. J’ai besoin d’en savoir plus ne serait-ce qu’au sein du conseil municipal. » Damien Adam, Bossendorf, ancien administrateur stagiaire : « Je trouve très valorisant d’être le porte parole de mes collègues. On reçoit souvent des journalistes. Ça a été le cas il y a peu avec France 3 pour un long reportage ».

Quand un mot est mal interprété… « On est obligé de traiter » Si un agriculteur prononce cette phrase, certains l’interprètent comme un ordre donné par un prescripteur ! Alors que ce sont les conditions sanitaires et climatiques qui l’imposent…


Z OOM

Ecophytos 2018 : c’est parti pour le réseau FERME 67 ! Elément essentiel du Grenelle 2 appliqué à l’agriculture, Ecophyto 2018 se décline en neuf points. Et si beaucoup d’espoirs sont mis dans les recherches fondamentales et appliquées (Ecophyto R&D), l’objectif affiché de réduction de 50% des pesticides, si possible, d’ici 2018, passe nécessairement par une remise à plat des pratiques agricoles. C’est pourquoi le Comptoir agricole s’est associé à la chambre d’agriculture afin de monter un réseau de fermes « pilotes » dans le Bas-Rhin. Ce dispositif intitulé Réseau FERME est composé dune centaine de groupes de fermes pilotes réparties sur le territoire national. Vingt-huit groupes coopératifs, associés ou non aux chambres d’agriculture, se sont mobilisés. C’est ainsi que dans le Bas-Rhin, douze exploitations adhérentes au Comptoir agricole sont désormais suivies à la fois par les techniciens des ADAR et du Comptoir agricole pour un objectif clairement affiché : se donner tous les moyens pour arriver à rationnaliser l’usage des produits phytosanitaires.

toir agricole ont échafaudé une stratégie payante pour les trois ans à venir. Un document conséquent de 96 pages a été remis à l’administration. Au menu, une description approfondie de notre façon de voir les choses, ainsi que des ressources mobilisées. Et bien entendu, une présentation des douze exploitations retenues, avec les marges possibles de progression. « C’est difficile de se projeter à trois ans, d’autant qu’il y a un volet lourd de formation en première année. Et ce n’est qu’avec des connaissances approfondies et une prise de risque acceptable que certains adhérents feront le choix de doses plus faibles, voire même de faire des impasses de traitement » explique Christophe Klotz, en charge du dossier au Comptoir agricole. « La majorité des spécialistes le disent : il ne faut pas que les producteurs aient à choisir entre environnement et économie. Autrement dit, il est inacceptable de perdre de la rentabilité en voulant réduire l’usage aux phytosanitaires. C’est pour cela que de grandes marges de progrès existent. Mais elles passent par des connaissances nouvelles et de l’innovation à tous les niveaux. C’est tout l’enjeu de ce que l’on appelle maintenant l’agriculture éco-

Un long chemin Mais pour arriver à monter ce réseau, il ne suffisait pas de montrer notre volonté d’accompagner un mouvement national. Il a fallu monter un dossier conséquent prouvant que nos objectifs et les moyens mis en œuvre étaient à la hauteur de l’enjeu. Dès octobre 2010, les responsables de la chambre du Bas-Rhin et du Comp-

Premier rang, de gauche à droite : Pierre Geist (animateur), Christian Schott, Pierre Schneider. Deuxième rang : Damien Schultz, Fabien Metz, Christian Richert, Pierre Jung. Troisième rang : Patrick Kormann, Thomas Bilger, Jean-Marc Urban, Philippe Diemer. Dernier rang : Michel Diemer, Nicolas Horle. Ce réseau de douze exploitations bas-rhinoises est encadré par Pierre Geist (ADAR de Bouxwiller) pour une durée de trois années.

logiquement intensive. Mais il faudra des années pour y parvenir ». Des exploitations très différentes. Les douze exploitants qui participent à cette expérience ne sont pas tous engagés depuis longtemps dans la réduction de doses. C’est ce qui fait toute la richesse du groupe. Mais ils ont tous un point commun : ils sont motivés pour avancer. Les plus en pointe continueront à appliquer leurs méthodes, tout en améliorant encore leurs connaissances. Mais ils consacreront aussi du temps à transmettre leur savoir à d’autres. A horizon 2012, l’espoir est grand que les connaissances acquises couplées à une conscience du risque technico économique aboutissent à des changements de pratiques. Chacun sait que les techniciens des ADAR et du Comptoir agricole sont à leur entière disposition pour parfaire leurs connaissances. Car personne ne prendra le risque à la place des producteurs: en cas d’échec lors d’une intervention, ils assumeront leurs décisions.

Couverts fleuris : c’est le moment d’y songer ! Depuis quelques années, les couverts fleuris font partie intégrante du paysage alsacien. Par souci d’esthétique pour les uns, pour être utile à la faune et à la flore pour d’autres, ces mélanges à semer dès les beaux jours sont aussi variés dans leur composition que dans leurs usages. Petit tour d’horizon de la gamme proposée par le Comptoir agricole. A annuel P pluriannuel

esthétique

Hirondelle

A

Rucher

A

Nectar

P

Pollen

A

Mélange BDV Comptoir Agricole

P

En vous rendant dans nos magasins, vous serez conseillés en fonction de votre besoin. Particuliers et collectivités trouveront de quoi satisfaire leurs besoins. Mais avant d’implanter un couvert, les adhérents du comptoir doivent se poser certaines questions : • Objectif : Est-ce que je recherche un résultat esthétique ? Un couvert « biodiversité » mais généraliste ? Un couvert spécial pour les pollinisateurs ? Mellifère et pollinifère ? • Surface : De quelle surface est-ce que je dispose ? • Durée : Est-ce que je recherche un couvert pluri annuel ou non ? En fonction de vos réponses, vous pourrez choisir entre les mélanges suivants.

intérêt biodiversité

conditionnement

compatible SET x1

compatible SET x2

+++

+

250 g et 1 kg

non

non

mélange court. Idéal pour de moyennes surfaces

++

+++

250 g et 1 kg

oui

non

mélange haut, abeilles et fleurissement s’y retrouvent

+

++

250 g et 1 kg

oui

non

spécial pollinisateurs

+

+++

250 g et 1 kg

oui

non

un bon candidat pour les abeilles

++

+++

1 kg

oui

oui

LE mélange biodiversité par excellence

commentaire

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Si vous implantez une jachère mellifère, vous devez savoir qu’un hectare peut compter pour deux hectares de « surface équivalent topographique » (SET= 2). Mais il vous faut pour cela joindre un engagement signé de votre part. Cette pièce est disponible auprès de la FSDSEA ou auprès de n’importe quel magasin du Comptoir agricole. En ce cas, un seul mélange vous est proposé dans votre coopérative, le Couvert Environnemental Biodiversité. Il sera déclaré en « gel spécifique » à la PAC.


L A V I E D U C OM P TOIR

Des rencontres attendues Cette année encore, le service technique du Comptoir agricole donne rendez-vous aux adhérents de la coopérative pour une matinée d’échanges sur l’agronomie. Ce sera le 16 juin prochain sur le ban de Blæsheim. Nous y serons accueillis par Jacky Baur, producteur et maire de la commune, ainsi que par Frédéric Goos. Passage en revue des ateliers prévus, répartis en quatre thématiques.

LE SOL

L’IMPLANTATION

Atelier CIPAN : destruction du couvert

Semis du maïs : pourquoi pas le Twin-Rows ? Il y a vingt ans, il était courant pour nous de tester différentes tailles d’inter-rangs. Semer à 50 cm était intéressant pour mieux répartir dans l’espace et pour valoriser une génétique corné précoce à programmation définie. Mais la PAC de 1992, les contraintes de récolte que cela induisait mais aussi l’apparition des variétés dentées (qui valorisent bien les densités faibles de 80 000 pieds/hectare), ont eu raison de ces techniques. Or les temps changent, et Monosem présente une nouvelle vision du semis de maïs : le semis en quinconce, qui semble plus que prometteur. Des gains de rendement sont observés. Et si c’était une solution pour l’Alsace ? Atelier animé par l’équipe Comptoir et Agrimat.

Au cours des deux années précédentes, nous avons fait connaissance avec cette culture, puis nous nous sommes intéressés à l’amélioration des mélanges. Cette année, focus sur la destruction du couvert ! Dans un souci de limiter ses charges, le producteur sait que le broyage nécessite du temps, mais est aussi assez onéreux ; le besoin de puissance, couplé au coût croissant de l’énergie, nous pousse à proposer de nouvelles pistes. Nous testerons différents systèmes (disques, broyeurs) dont le Rolofaca ®, qui coupe au lieu de hacher. Nous sommes persuadés que des CIPANs différents nécessitent des outils différents.

Savez-vous planter (et protéger..) les choux ? Zone choucroutière oblige, cet atelier très « couleur locale » fera le point de la nouvelle réglementation en terme de protection insecticide (mouche) en localisé. Les nouvelles planteuses permettent d’y répondre. Nous verrons cela.

Des choux sans mauvaises herbes

En désherbage du chou, depuis le retrait d’usage de la trifluraline et d’un certain nombre de substances actives utilisées dans la rotation, la flore a évolué. Les solutions de désherbage ne sont plus toujours satisfaisantes et doivent s’adapter au contexte réglementaire. Animé par Clément Weinsando, du Comptoir agricole.

PROTEction des utilisateurs

Animé par Christian Lux, du Comptoir agricole.

PROTECTION DES CULTURES Désherbage du maïs : des nouveautés prometteuses

Atelier animé par M Rouvreau de Jouffray-Drillaud.

Connaissance du sol : c’est quoi la fertilité ? Lors de la préparation des bouillies, des projections sont à déplorer, sur les gants comme sur le reste du corps. Or cela ne se voit pas. Grâce à l’ajout à la préparation d’un produit fluorescent, la société Bayer a mis au point une animation très pédagogique . Après manipulation, l’expérimentateur entre dans un caisson obscur éclairé par des lampes spéciales : les éclaboussures apparaissent d’un coup par fluorescence; les adhérents pourront se rendre compte de l’intérêt de se protéger. Cet atelier sera aussi l’occasion de présenter à nouveau la gamme d’équipements de protection individuelle proposée par le Comptoir agricole.

La fertilité d’un sol dépend de son état physique, sa composition chimique et son activité biologique. A l’aide d’analyses de profils, et de résultats d’analyses de sols complets, il est possible d’améliorer la fertilité de ses parcelles. Le Comptoir agricole vous propose finalement de revenir sur les fondamentaux de la connaissance pédologique.

La recherche d’une baisse de l’IFT (Indice de Fréquence de Traitement) et de l’usage des chloroacétamides pousse à chercher sans cesse de nouvelles solutions. Cette année, le Comptoir agricole et Bayer présentent une nouveauté dont le profil toxicologique et éco toxicologique est amélioré. Le but du Comptoir est d’apporter de nouvelles solutions, et surtout de les introduire le mieux possible dans les programmes. Atelier animé par le Comptoir et Bayer.

Atelier animé par Hubert Roebroeck, d’Agro-Système.

p r i n t e m p s

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2011

Atelier animé par Bayer, le Comptoir et la Caisse Accident Agricole du Bas-Rhin.

Les rencontres de saisons, côté pratique Rendez-vous le 16 juin à 9h00 sur place (fléchage prévu aux entrées de la commune). Compter toute la matinée. A votre arrivée, nous vous proposerons de faire partie d’un groupe qui assistera aux deux ateliers consacrés au chou à choucroute. Encore un immense merci aux deux producteurs qui nous mettent des parcelles à disposition : Jacky Baur et Frédéric Goos.


Z OOM Protégez-vous !

Les lunettes et sur lunettes C’est la protection contre les projections liquides.

Non, les produits de protection des cultures ne sont pas des produits comme les autres. Tous extrêmement différents, leur manipulation demande un vrai savoir-faire, clef de voûte des « bonnes pratiques agricoles ». Le matériel de pulvérisation entre dans une nouvelle ère avec les contrôles techniques obligatoires. Les EPI (équipements de protection individuelle) sont plus que jamais importants pour protéger les personnes qui traitent. Avec les beaux jours, la saison des traitements redémarre. Le désherbage des blés ouvre le bal, bientôt suivi par les désherbages du maïs, pour ne parler que de ces céréales. C’est donc le moment où les producteurs manipulent les produits de traitement. Outre le fait de savoir déchiffrer les étiquettes, les adhérents doivent se protéger contre les projections et contre les embruns de traitement. Le Comptoir agricole propose depuis de nombreuses années tout l’équipement qui s’impose. Petit tour d’horizon des principaux EPI disponibles dans tous les magasins.

Les masques Intégral ou ne couvrant que la partie basse du visage, ils sont obligatoirement équipés de cartouches A2P3. Attention à leur utilisation : après mise en service, dites-vous qu’ils sont compatibles avec une quarantaine d’heures de pulvérisation. Au-delà, changez-les. Et n’oubliez-pas deux autres règles d’or : une cartouche qui a reçu un choc peut être abîmée. Ne la prenez-plus. ne la stockez jamais dans votre local à produits phytosanitaires.

Les gants Tous nos gants sont à base de nitrile, pour une bonne protection contre les agressions chimiques. Vous les trouverez en format souple ou non. Il est conseillé de ne pas vous en servir pour plus d’une demi-journée d’utilisation. Et n’oubliez pas de vous laver les mains après chaque chantier.

Les sur combinaisons jetables Ce sont celles (blanches ou vertes) sur lesquelles figurent le pictogramme 1 qui signifie qu’elles sont adaptées à la manipulation de produits chimiques. A jeter impérativement après chaque pulvérisation. A toujours porter avec des vêtements de travail en dessous. Ces vêtements devront être aussi lavés à la fin de chaque journée de travail.

Denis Litt, Caisse Accidents Agricoles du Bas-Rhin : Les EPI sont nécessaires, mais pas suffisants « Nous savons qu’il y encore trop de producteurs qui sous-estiment l’exposition aux produits. A ceux-là, je leur rappelle que les produits sont homologués dans le cadre d’un usage clairement décrit, que l’on appelle Bonnes Pratiques Agricoles. Et cet usage englobe l’usage des EPI. Dont les gants bien entendu. Mais ce qui est assez paradoxal, c’est que se protéger peut se révéler parfois plus risqué. Je m’explique : les EPI comme les gants ou les combinaisons

jetables sont efficaces, mais pas très longtemps. Les garder d’un jour sur l’autre est la meilleure façon de rester en contact avec des traces de produit ! Les études sont très claires de ce point de vue. D’autre part, se sentir protégé donne le sentiment que l’on peut se permettre de plus s’exposer. C’est une grossière erreur. Notre conseil est donc simple : oui, protégez-vous avec des EPI. Mais surtout prenez conscience que le produit passe au travers

des vêtements et des gants un moment ou un autre. Donc changez-en même en milieu de journée, et ne réutilisez jamais les mêmes équipements. »

La formule magique : R = D x E Pour Risque = Danger x Exposition. Chaque produit manipulé est potentiellement dangereux, que ce soit un produit de traitement ou un produit domestique aussi courant que de l’eau de

Au fil des saisons 7

Javel ou un détergent spécial. Et vous ne pouvez rien contre cela ! Mais vous pouvez agir simplement sur le risque, en limitant votre exposition. Et cela de deux manières : en vous protégeant avec des équipements spéciaux adaptés au produit, mais surtout en prenant conscience de ce que vous manipulez !


REPÈRE S Les fondamentaux du capitalisme coopératif (1/7) Premier volet : la responsabilité personnelle

Etre une entreprise socialement responsable ne se décrète pas. Cela est ou n’est pas. Et par essence, une coopérative l’est. D’après la définition de Lewi et Perri, une coopérative est une société de personnes qui prennent en main leur destin professionnel et socio-économique. L’idée maîtresse est d’apporter à ses sociétaires des services au moindre coût, et de maximiser leurs revenus par la vente mutualisée de leurs productions. Juridiquement, une coopérative est de droit privé, et chaque sociétaire (ou coopérateurs-associés) détient des parts sociales. La grande différence avec une entreprise cotée en bourse, c’est que la part sociale, tout en restant un titre de propriété sur le capital de l’entreprise, n’est pas librement négociable puisque le coopérateur s’engage en même temps à devenir un élément économique de l’ensemble. Par son travail, il devient de fait un associé avant tout. C’est donc un lien physique qui lie le coopérateur à l’entreprise. Nous sommes bien loin de l’actionnaire anonyme qui investit de l’argent dans une entreprise cotée dont il ne connaît souvent pas grand-chose. Le Comptoir agricole est conscient de sa force coopérative. Il décide d’en rappeler en sept volets les fondamentaux à ses sociétaires comme à ses parties prenantes. « L’adhésion est volontaire et ouverte à tous » Une coopérative est une organisation fondée sur le volontariat et ouverte à toutes les personnes qui peuvent avoir besoin de ses services. Le volontaire devient alors membre sans

le coin d ’ar i ane Un Fil d’Ariane toujours plus convivial Le Comptoir agricole propose depuis plusieurs années un module d’enregistrement des pratiques culturales directement sur internet : Le Fil d’Ariane. Depuis 2005, ce logiciel n’a cessé de s’adapter au contexte local alsacien et de développer de nouvelles fonctionnalités. Dans la version disponible ce printemps 2011, la simplification de la saisie des données et donc l’ergonomie pour l’utilisateur sont à la hauteur des attentes. Désormais, les valeurs des surfaces sont automatiquement suggérées. Plus besoin de jongler avec les écrans ! Les caractéristiques des parcelles et des cultures ont aussi été regroupées. Encore plus efficace, la fonction « Reconduite de cultures » est maintenant à la carte : soit à l’identique, sur la campagne suivante, ou bien encore personnalisée. Lors de la saisie de vos intrants, un message vous rappelle la date, le nombre de cultures sélectionnées et la surface de l’intervention saisie. Et concernant les rapports écrits, voici un nouveau venu : la répartition comptable des intrants par produits et espèces. Dès la prise en main du logiciel, vous remarquerez surtout l’apparition d’un nouveau sélecteur à côté du Calendrier : le Tableau de bord. Cette nouvelle interface, telle que figurant sur l’illustration, vous permet d’avoir un aperçu graphique de votre exploitation. Vous y verrez automatiquement la surface que vous exploitez par rapport à la totalité de votre parcellaire et les proportions de votre assolement. Vous pourrez aussi suivre la quantité d’interventions enregistrées pour chacune de vos espèces. Pour toute demande de renseignements ou inscription, contactez votre technico-commercial ou Mathieu Walter au 06 11 27 60 10.

discrimination d’aucune sorte, sexuelle, d’origine sociale, ethnique, d’allégeance politique ou religieuse. Dans une entreprise à actionnaires basée sur le capitalisme financier, ce sont les actionnaires majoritaires qui décident, au risque de générer de la frustration chez les petits actionnaires. Lesquels se structurent parfois en associations de défense ! Et seule la promesse d‘une très haute rentabilité à court terme explique pourquoi ces petits actionnaires restent. Dans une coopérative, seul le développement à long terme compte, pour le bien de ses adhérents. Ce qui explique que des réserves importantes puissent être prévues pour être mobilisées lors d’investissements particulièrement lourds. Pour en savoir plus, vous pouvez lire Les défis du capitalisme coopératif, ce que les paysans nous apprennent de l’économie, de Lewi et Perri. Pearson, 2009. 212 pages.

L es b r èves d u c o m p to i r Le Comptoir agricole en pointe sur les déchets

La collaboration avec la FDSEA et Adivalor est toujours aussi fructueuse. Sur les 250 tonnes de plastiques récoltées en un an sur le département, plus de 95% l’ont été sur les sites de notre coopérative ! Bravo à tous ! Notez d’ores et déjà que la prochaine collecte aura lieu les 30 et 31 mai. Les saches pour mieux préparer vos apports sont disponibles dans nos magasins. Demandez-les. Quant à la collecte d’emballages vides de produits phytosanitaires, elle aura lieu partout du 14 au 16 juin.

Contrôles pulvérisateurs : c’est reparti ! Alors que la période des traitements est revenue, les pulvérisateurs doivent être entretenus. Il en va de la qualité de la pulvérisation. Si vous êtes concernés par les contrôles obligatoires, inscrivez-vous le plus vite possible auprès de votre magasin Comptoir. Un rendez-vous sera pris avec les Ets Agrimat.

Des nouvelles têtes au Comptoir

Séraphin Voegel

Outre les collaborateurs qui nous ont rejoints suite à la fusion avec la Cophoudal, nous avons le plaisir d’accueillir de nouvelles recrues. Séraphin Voegel et Jean-Philippe Hirsch rejoignent les équipes logistiques appro d’Erstein et Vendenheim. Quant à Stephan Do Sacramento, il est conducteur d’installation à Strasbourg. Bienvenue à eux !

Jean-Philippe Hirsch

Directeur de la publication : Denis Fend - Coordination : Christophe Klotz - Rédaction : Marita Bach, Denis Fend, Christophe Klotz, Mathieu Walter, Antoine Wuchner Photographies : Comptoir Agricole, Antoine Neumann, Passion Céréales, tous droits réservés Mise en page et réalisation : Candide / 03 88 45 38 51 - Impression : Sicop / Bischheim - Dépôt légal : avril 2011 - Tous droits de reproduction interdits Contact journal : Comptoir Agricole / Au Fil des Saisons / 35, route de Strasbourg / 67270 Hochfelden / au-fil-des-saisons@comptoir-agricole.fr


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