À fin mars, 20% des adhérents ont déjà renvoyé leur contrat d’engagement de livraison de blé ou de maïs de la récolte 2014 au mode de prix «acompte».
Au fil des
p r i n t e m p s 2 0 14 # 46
saisons l e
j o u r n a l
d e s
a d h é r e n t s
d u
c o m p t o i r
a g r i c o l e
Aller de l’avant Défis alimentaire, économique, agronomique et environnemental : les enjeux sont nombreux et de taille pour l’agriculture. Dans ce contexte, la coopérative n’a de cesse d’anticiper et d’accompagner ses adhérents dans les évolutions imposées ou nécessaires. Elle se mobilise en investissant toujours plus dans ses filières à l’instar du maïs, une filière porteuse comme vient le rappeler dans ce numéro la seconde partie de l’étude prospective maïs grain 2020. Cette volonté d’accompagnement des agriculteurs se concrétise au quotidien par une expertise agronomique reconnue, partagée lors de nos réunions techniques d’hiver et des Rencontres de Saison à venir. Et aussi par notre implication dans des projets porteurs comme la technologie RTK désormais disponible sur le département. Ou encore la mise en place d’un nouveau service de formation de nos producteurs. Aller de l’avant c’est un état d’esprit, c’est une énergie au service de nos adhérents !
Premiers coups de pelle à Marlenheim sur le site de la future usine de production de semences.
sommaire page
2 rapport d’activité 2012/13
Les chiffres clés de la coopérative Le Groupe dans le top 40 Départ de Paul Schiellein, arrivée de Mathieu Werly page
3 DOSSIER
Maïs Horizon 2020 2/3 page
4 AGRONOMIE et environnement
Bilan de campagne page
5 matériel et technologie
page
6 formations ariane
page
7 collecte de céréales
page
8 les brèves du comptoiR
RTK, la révolution technologique c’est pour maintenant
Apprendre à maîtriser ariane.coop
Le contrat d’engagement Blé : objectif protéines
edito
Capricieuse météo
S
ans vouloir entrer dans la controverse autour du dérèglement climatique, il faut le reconnaître, nous sommes depuis plusieurs mois loin des «normales saisonnières». Après une année 2013 froide et humide qui nous aura saboté la récolte de maïs, nous avons eu droit à un hiver clément pour les blés mais particulièrement dévastateur pour les structures de sol. D’ores et déjà on est tenté de réduire le potentiel de rendement d’un maïs qui n’est même pas encore semé. Sans parler de cette entrée de printemps chaude et aride qui pourrait, si elle perdurait, pénaliser les blés et autres cultures tout juste emblavées. La météo est tout aussi préoccupante du côté des États-Unis où la sécheresse sévit dans les grandes régions productrices de blé. Et le scénario n’est pas meilleur pour l’Europe de l’est qui n’a pas bénéficié – contrairement à l’ouest – d’une forte pluviométrie hivernale. De quoi mettre en place le fameux «weather-market» et brancher les opérateurs (nerveux) du marché des céréales sur la météo mondiale. De quoi aussi – et c’est le point positif – soutenir les cours des céréales. À l’heure où notre projet de production de semences prend forme, nous ne pouvons qu’être confiants en l’avenir. La pluie reviendra et le maïs est une plante qui possède d’extraordinaires capacités d’adaptation et de compensation. Le passé nous l’a déjà démontré. Nous ne faisons finalement que poursuivre une aventure démarrée il y a presque 110 années : faire la trace pour le compte de nos adhérents et les accompagner du mieux que nous le pouvons. Denis Fend Directeur du Comptoir agricole
rapport d’activité 2012/13 Chiffre d’affaires 2012/13
Les chiffres clés de la coopérative L’exercice 2012/13 aura été un « bon cru » pour la coopérative comme pour le groupe Comptoir agricole. Avec un chiffre d’affaires proche de 400 M€ et un résultat net de l’ordre de 9 M€, le groupe conforte sa position de leader régional. La quote-part de la coopérative dans le bilan du groupe demeure importante : le résultat final affiché par le Comptoir dépasse les 7 millions d’euros.
A
vec une campagne marquée par un gel sévère conduisant à la destruction de 10 000 ha de blé dans le Bas-Rhin, rien ne laissait présager à la sortie de l’hiver de si bons résultats. Ces perturbations climatiques auront profité au maïs. L’augmentation de sa superficie couplée à d’excellents rendements ont fait augmenter sa collecte de 13 % par rapport à 2011, l’amenant à 535 000 tonnes. Il en résulte pour la coopérative une collecte globale historique avoisinant les 627 000 tonnes. Côté producteurs, la campagne s’est conclue avec des prix payés élevés : plus de 200€/t pour le blé comme le maïs. Des niveaux qui leur auront permis de dégager le meilleur revenu en grandes cultures sur la décennie. Les ventes d’agro-fournitures restent stables à 48,9 M€. L’activité avec les professionnels des espaces verts (3.3 M€) progresse grâce à la mise en marché de nouveaux produits destinés à l’aménagement paysager. Les deux autres filières « houblon » et « pommes de terre » reprennent des couleurs après un exercice difficile. Leur chiffre d’affaires repart à la hausse avec respectivement 2,9 M€ (+25%) et 2,7 M€ (+43%). Tous ces bons résultats se retrouvent au niveau du chiffre d’affaires de la coopérative (214 M€) qui progresse de 9 M€.
L’autre particularité de cet exercice est à chercher du côté des investissements qui ont été multipliés par 6 pour atteindre 12 M€. Ce montant exceptionnel a permis de faire sortir de terre le nouveau silo portuaire de Lauterbourg. Avec 44 000 tonnes, le site vient pallier le déficit de stockage et de séchage dans le nord du département et amène les capacités de stockage du groupe à 795 000 tonnes. Le reste des investissements c o n c e r n e p r i n c i p a l e m e n t l e s i te d e Wiwersheim dont le projet de réhabilitation arrive à terme après deux longues années de chantier.
Composition détaillée du chiffre d’affaires 2012/13 du Comptoir agricole
Le groupe Comptoir agricole dans le top 40
’a t d
cti
vit
392 ME Groupe Comptoir
Résultat net 2012/13 9,1 ME Groupe Comptoir
7 ME Comptoir agricole
139 ME Céréales
(214 millions d’euros)
48,9 ME Agro-fournitures
3,3 ME Espaces Verts
L’exercice à venir présentera sans aucun doute des résultats plus contrastés. La « petite » collecte de 2013 et le repli du cours des céréales impacteront forcément le compte d’exploitation de la coopérative. Retrouvez l’intégralité des résultats commentés du groupe et de la coopérative dans le rapport d’activité 2012/13 disponible sur ariane.coop et comptoir-agricole.fr
214 ME Comptoir agricole
Le Comptoir agricole 17,2 ME Prestations c’est aussi : et divers • 20 administrateurs • 3 347 adhérents actifs • 12 M€ d’ investissements
2,9 ME Houblon 2,7 ME Pomme de terre
é
por 013 2/2 201
rap
Les hommes
164 salariés Comptoir agricole
La collecte de céréales
284 salariés Groupe Comptoir
627 000 tonnes Comptoir agricole
1 090 000 tonnes Groupe Comptoir
Départ de Paul Schiellein
Arrivée de Mathieu Werly
Après 30 ans de bons et loyaux services au sein du Conseil d’administration du Comptoir agricole, Paul Schiellein le quitte suite à une expérience qu’il qualifie lui-même de « passionnante humainement et économiquement ». Il est entré au sein du conseil en 1983 pour représenter avec deux autres administrateurs les adhérents de la section Nord du département. Toujours attaché à la proximité avec les adhérents et homme de réseau, Paul a également été moteur dans le développement de l’outil agricole céréalier pour l’Outre-Forêt.
Lors de la dernière Assemblée générale, Mathieu Werly a été élu pour succéder à Paul Schiellein, devenant ainsi le nouvel administrateur du Comptoir pour le canton de Soultzsous-Forêts. Originaire de Drachenbronn / Birlenbach, Mathieu, BEP et BAC PRO en poche, est parti compléter sa formation trois mois au Canada avant de revenir sur la ferme. En 2007, il s’installe sur l’exploitation de son père comme co-gérant. L’exploitation de polyculture-élevage compte une cinquantaine de vaches laitières (550 000 litres de lait/an) et une centaine d’hectares de betterave, maïs et blé. Le Conseil d’administration se réjouit de l’arrivée de Mathieu Werly qui – à 28 ans – devient le plus jeune administrateur du Comptoir agricole, et lui souhaite un épanouissement et un engagement à hauteur de ceux de son prédécesseur.
C
omme chaque année, AgroDistribution publie son classement des 40 plus grandes structures coopératives et négoces français. Le chiffre d’affaires global des entreprises coopératives et de leurs filiales est évalué à 84,3 milliards d’euros, tous secteurs confondus. En 2013, l’activité collecte-appro se concentre avec 172 coops qui réalisent 74% de la collecte nationale et 66 % de la commercialisation de produits phytosanitaires et engrais. Du côté des négoces, 95 % d’entre eux, soit 420 entreprises, réalisent 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires selon la Fédération du Négoce Agricole. Le Comptoir agricole figure à la 31ème place du classement des coops et négoces. Sa filiale Gustave Muller se positionne à la 40ème place et conserve sa place de 6ème négoce de France ex aequo.
L’année 2013 a été riche en actualités réglementaires avec notamment la mise en place de l’agrément pour la distribution de produits phytosanitaires qui a beaucoup mobilisé les personnels des coops et négoces. La loi de finances 2014 a apporté son lot de nouveautés avec le retour de la taxe carbone, la contribution ClimatÉnergie, la modification des taux de TVA, la réforme de la déclaration de la redevance pour pollution diffuse. L’année législative 2014 ne s’annonce pas de tout repos avec de nombreux projets dans les tuyaux : la loi d’avenir agricole, la loi d’économie sociale et solidaire, la loi biodiversité, la loi sur la transition énergétique. Viennent s’ajouter à cela la nouvelle version de la directive nitrates et les derniers arbitrages sur la PAC, cette dernière devant entrer en vigueur le 1er janvier 2015.
Bien que ce poste ait été très formateur, il préfère laisser la place à « un jeune » car il vient d’être élu au poste de Président des retraités des exploitants agricoles du Bas-Rhin. Poste qu’il juge incompatible avec son poste d’administrateur du Comptoir. Le Conseil d’administration et l’ensemble du personnel remercient Paul pour son implication dans l’entreprise durant toutes ces années et lui souhaitent pleine réussite dans sa nouvelle mission.
Au fil des saisons #46 printemps 2014
2
Dossier Maïs Horizon 2020 2/3 L’avenir de la filière maïs en Alsace Ce deuxième article sur la filière maïs à l’horizon 2020 vient compléter l’article sur les coûts de production (AFDS 45) ; il est tiré de l’étude « Maïs Grain 2020 » réalisée par l’AGPM, Arvalis Institut du Végétal et Unigrains, avec le concours du Crédit Agricole et de la FNPSMS. Retour sur la seconde partie de l’étude qui aborde l’économie de la filière maïs grain en France et évalue ses perspectives de débouchés avec les projections des besoins mondiaux à horizon 2020. Propos de Céline Ansart-Le Run, Responsable d’études économiques et stratégiques chez Unigrains, recueillis par Thomas Joly de l’AGPM.
Le maïs est la première céréale produite dans le monde. Il constitue la ressource fourragère de base permettant de garantir l’approvisionnement en protéines animale de la population mondiale. Durant les dix dernières années, il apparaît clairement que le moteur de croissance de la demande a été le développement de la production de bioéthanol, particulièrement aux USA. Sur les dix prochaines années, l’ensemble des analystes s’accordent sur une progression de la demande de viande liée à l’augmentation de la population mondiale et du niveau de vie par habitant. L’alimentation animale redevient donc le premier relais de croissance. D’ici à 2020, le monde aura ainsi besoin de 15 % de céréales en plus pour répondre aux besoins d’une population croissante. Selon plusieurs modèles macroéconomiques, ces besoins supplémentaires sont estimés à + 67 Mt en blé et + 150 Mt en maïs à horizon 2020. (cf tableau ci-dessous).
La France est l’un des principaux réservoirs de production de maïs dans une Union Européenne structurellement déficitaire. Sur les dix dernières années, l’Union Européenne a importé en moyenne plus de 5 Mt de maïs chaque année. En 2011, ces importations ont représenté plus de 1,5 milliards d’euros pour des maïs principalement ukrainiens, serbes et sud-américains. L’offre tricolore se distingue de celle des pays d’Europe de l’est par sa régularité. Celle-ci est liée à la technicité de la filière, aux investissements en matière d’irrigation et de recherche-innovation réalisés depuis plus de 40 ans. Dans un contexte de forte volatilité lié au déséquilibre mondial entre offre et demande, la France s’inscrit comme le partenaire commercial le plus fiable.
Quels sont, aujourd’hui, les principaux débouchés pour le maïs alsacien ? Les débouchés du maïs alsacien sont essentiellement tournés vers l’alimentation humaine et industrielle. L’amidonnerie, qu’elle soit nationale ou européenne constitue en effet le premier débouché du maïs alsacien, en absorbant plus de 60% des volumes collectés dans la région. Sur ces trois années d’étude, l’Alsace a produit en moyenne 1,45 Mt de maïs grain par an dont près des deux tiers ont été exportés, principalement pour alimenter des outils de transformation sur le Nord de l’Europe. Pour l’export, les débouchés se partagent alors essentiellement entre l’amidonnerie aux Pays-Bas et en Allemagne et l’alimentation animale, majoritairement aux Pays-Bas. (cf. encadré sur les flux de maïs grain en région Alsace)
Source Unigrains d’après USDA, Fapri 2011
Quels sont les principaux producteurs de maïs et quelles opportunités pour la France ? Avec une production mondiale affichée à 967 Mt par l’USDA en janvier 2014, le maïs est de loin la 1ère céréale produite sur la surface du globe. Les 7 principaux producteurs mondiaux sont : les Etats-Unis, la Chine, l’Argentine, le Brésil, l’Union Européenne, le Mexique et plus récemment l’Ukraine ; ils concentrent en moyenne 80 % de la récolte mondiale ! Les Etats-Unis, premiers producteurs de maïs fournissent 40 % de la récolte. Avec la Chine qui est le 2nd producteur mondial (+ 200 Mt), ils concentrent à eux deux près de 60 % de la production mondiale de maïs. Ceci est une spécificité de la géographie mondiale du maïs qui rend finalement cette production assez exposée aux aléas de production. La production de maïs sur l’UE 27 atteint 60 Mt en moyenne depuis le début des années 2000. L’UE à 27 constitue donc une zone de production importante à l’échelle mondiale, même si elle n’intervient qu’à la marge dans les exportations mondiales. L’Ukraine est devenue un acteur important sur la scène européenne depuis les années 2010 avec une production de 25 Mt contre 4 Mt environ au début des années 2000. La France quant à elle représente plus de 20 % du volume de la production européenne avec 15 Mt.
De quels atouts disposent la filière alsacienne ? L’Alsace présente de nombreux atouts pour la production et la valorisation du maïs. La production : rappelons tout d’abord que le contexte pédoclimatique permet aux maïsiculteurs alsaciens de réaliser depuis plusieurs années les meilleurs rendements régionaux de France. Gages de rentabilité et compétitivité pour les producteurs de la région, les rendements élevés et réguliers assurent l’approvisionnement des différents débouchés. La production alsacienne au cœur d’un bassin de consommation déficitaire en maïs
Une logistique pour l’export : la filière dispose d’un réseau logistique dense et diversifié. Avec la route, le fer, mais surtout le fleuve, la région bénéficie d’avantages structurels facilitant l’export des grains et produits transformés vers l’Europe du nord. Via le Rhin, la maïsiculture alsacienne s’ouvre aux débouchés de pays déficitaires en maïs que sont l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique. Ces zones à forte densité de population et présentant un réseau industriel important constituent, pour la région Alsace, un bassin de consommation de proximité
Quels sont les enjeux pour la filière maïs alsacienne ? La filière alsacienne doit poursuivre la diversification de ses débouchés. Initialement très tributaire de l’amidonnerie, la valorisation s’oriente désormais de plus en plus vers l’alimentation animale, principalement via l’export vers le Nord de l’Europe. La région devra également valoriser au mieux l’atout logistique qu’offre le Rhin pour l’export des grains et des produits transformés. La filière maïs alsacienne bénéficie de la proximité d’un bassin de consommation nord-européen dynamique (cf. carte). Cette proximité devrait permettre à la filière de capter les futures opportunités de débouchés. L’ouverture de l’usine d’éthanol d’Abengoa à Rotterdam, le développement des débouchés émergents telle que la chimie du végétal constitue des perspectives d’avenir pour la filière maïs régionale. Cependant, si l’ouverture vers les marchés de l’Europe du nord reste un atout indéniable, il reste essentiel de conserver la compétitivité de l’ensemble des maillons de la filière (production, transformation, logistique) pour maintenir des parts de marché face à la concurrence grandissante des pays tiers et notamment des importations de céréales via le port de Rotterdam. Flux de maïs grain en région Alsace (moyenne 3 campagnes 2009 à 2011) Production Alsace (1,45 MT) Utilisations locales (0,5 MT), pour un marché total de 0,9 MT
Export (0,95 MT)
34% 66%
… par destination géographique 2%
… par origine
UE-28 2011/12
2012/13
45%
2013/14
55 %
37%
0,0
61%
-4,9 -10,0
Le premier débouché du maïs français est l’exportation sur l’UE dont 80% est destiné à répondre aux besoins du secteur de l’alimentation animale, le solde (20%) étant dédié aux usages industriels (amidonnerie, semoulerie, distillerie et éthanolerie).
Sources : Unigrains d’après Stratégie Grains - Février 2012
* blé, maïs, orge, sorgho « 2000 » : moyenne 1999-2000-2001 « 2010 » : moyenne 2009-2010-2011
Sur le territoire régional, le réseau de transformateurs permet de valoriser localement 0,9 Mt de maïs par an dont 55% sont issus de la production régionale. Ce maïs est alors principalement destiné aux usages industriels (amidonnerie, semoulerie).
La collecte et la transformation : la filière s’est organisée avec un réseau structuré. Deux coopératives et un négoce assurent l’essentiel de la collecte de maïs dans la région et alimentent les outils transformation. La présence des amidonneries Roquette et Tereos Syral, du semoulier Costimex Dacsa France et la densité du tissu industriel d’Europe du nord offrent des débouchés captifs.
Autres … par type d’utilisation pour le maïs alsacien 2% 28%
3
… par type d’utilisation
37%
70%
5% Amidonnerie Semoulerie
Au fil des saisons #46 printemps 2014
Allemagne Hollande Belgique
Alsace
FAB
Amidonnerie Semoulerie
58%
FAB
Sources : AGPM, Passion Céréales, FranceAgriMer Alsace
Quelles sont les perspectives pour la culture de maïs à l’horizon 2020 ?
agronomie et environnement Bilan de campagne Les traditionnelles réunions techniques du Comptoir agricole ont eu lieu sur la première quinzaine du mois de janvier. Les agriculteurs se sont déplacés nombreux (plus de 400 participants) pour discuter agronomie, environnement et qualité des productions végétales. L’équipe du service Agronomie & Environnement a présenté le bilan de la campagne d’essais de l’année passée ainsi que les nouveautés et innovations à venir.
Extraits choisis… • Le fait marquant de la dernière campagne a été un printemps froid et humide pénalisant le développement des blés et l’implantation des maïs. Du côté des rendements, le blé s’en tire bien mais le maïs a souffert tout au long de son cycle de développement. Malgré des conditions difficiles, la qualité sanitaire et technologique des productions a été satisfaisante. • L a production de maïs cornés s’est avérée être intéressante pour démarrer une campagne tardive avec des primes s’élevant à + 8 €/T pour les variétés cornées de qualité supérieure et + 4 €/T pour celles de qualité standard. Des primes maintenues pour la prochaine campagne !
et développé des adventices : une solution recherchée par les agriculteurs !
pour une meilleure répartition du travail. Ce produit montre une bonne efficacité sur les renouées et il permet une réelle réduction de l’utilisation des chloroacétamides (problématique de qualité de l’eau). Une vraie souplesse de positionnement en fonction des conditions de traitement !
Les réunions techniques se sont terminées par un point fort sur la qualité des récoltes et notamment du blé. C’est un aspect à ne pas négliger car il est primordial pour une bonne valorisation des céréales par la coopérative. Il est important de sécuriser la protection sanitaire à la floraison avec un fongicide polyvalent et aussi être vigilant sur la conduite agronomique et la sensibilité des variétés. Un compromis technique à trouver !
• Avec les conditions climatiques du printemps 2013, il a été difficile d’avoir recours aux techniques alternatives de désherbage. Sur blé, les vivaces se gèrent le plus souvent avec des produits à base d’hormones. Pragma SX à base de sulfonylurées possède une efficacité sur chardons. Il peut être associé à du Kart pour une action sur liserons, il est efficace à la fois au stade jeune
Les problématiques environnementales n’ont pas été oubliées avec une partie sur les moyens d’éviter les pollutions ponctuelles pour préserver la qualité de l’eau.
Sécurité de l’utilisateur : une priorité pour le Comptoir agricole ! L’utilisation des produits phytosanitaires peut présenter des risques qu’il faut gérer. Des enquêtes réalisées par la MSA ont montré que les parties du corps potentiellement les plus exposées étaient les mains. Mais il est important de protéger toutes les parties du corps.
Protection du corps : utilisez des vêtements de travail spécifiques La combinaison est conseillée pour les phases de préparation des traitements, d’application de ces traitements et pour le lavage du matériel de pulvérisation. Le tablier est recommandé pour la phase de préparation des traitements.
• L a génétique maïs est toujours en progrès et chaque groupe de précocité intègre de la nouveauté. Kroissans pour les variétés précoces qui ont le plus souffert d’un stress hydrique pendant le mois de juillet (période de floraison). Exxclusiv pour les variétés demi-précoces. DS 1071 (MDS 01C) pour les variétés demi-tardives. DKC4621 pour les variétés tardives. Et P0247 pour les variétés très tardives.
Protection des mains : des gants en toutes circonstances Des gants de catégorie 3 doivent être utilisés pour la préparation des traitements et l’entretien du matériel. Etanches et réutilisables, ils seront de préférence en nitrile ou en néoprène. Ayez une paire de gants supplémentaire dans la cabine de votre tracteur pour les interventions sur le pulvérisateur en cas de problème.
• En matière de protection des semences de maïs, une extension d’usage a été accordée au produit Sonido (matière active : thiaclopride) pour la lutte contre la chrysomèle. Produit qui sera encore en essai en 2014 au sein de la coopérative avant une éventuelle commercialisation en 2015.
Protection des yeux : lunettes ou visière de rigueur Une éclaboussure ou une projection peut entraîner une perte partielle voire définitive de la vue. Il est donc important de faire le nécessaire pour protéger vos yeux.
• Une nouvelle thématique a été abordée cette année : l’effet des physio-stimulants sur la vigueur de départ du maïs. Leur utilisation n’a pas été d’une efficacité probante sur le démarrage du maïs. De plus, il ne semble pas y avoir de corrélation entre vigueur et rendement.
Protection respiratoire : port du masque obligatoire Qu’il s’agisse de poussières, de gaz ou de vapeurs, il est indispensable de se servir d’une protection respiratoire lors de la manipulation des produits
• L’incidence de la date de semis sur le rendement a également été testée. Le semis précoce permet d’avoir de meilleurs rendements. Les semis entre le 10 et le 15/04 sont optimaux pour les variétés tardives. Des résultats à mettre en application dès la prochaine campagne !
Pour les cabines de tracteur équipées de filtres à charbon actif, veillez à les changer régulièrement (idéalement une fois/ an). Ne pas oublier : le port des équipements de protection individuelle lors de la manipulation des semences traitées est aussi nécessaire afin d’éviter tout contact des produits de traitement avec la peau et les muqueuses.
• L e désherbage du maïs a été très compliqué en 2013. Les échecs ont entraîné des pertes de rendement dues à la concurrence des adventices. On a pu estimer une perte d’environ 5-6 quintaux pour une baisse d’efficacité de 5-10%. L’innovation en termes de désherbage du maïs porte sur le nouvel herbicide Adengo pour une stratégie de pré-levée souple. En effet, ce produit permet de débuter le désherbage tôt, avec un programme Adengo + Dual Gold,
Votre contact David Lahaye 06 08 42 30 25 david.lahaye@comptoir-agricole.fr
Au fil des saisons #46 printemps 2014
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matériel et technologie RTK, la révolution technologique c’est pour maintenant Depuis fin 2013, le groupe Comptoir agricole travaille au déploiement d’un maillage de base RTK sur ses infrastructures avec deux fournisseurs pour accompagner ses adhérents et clients vers l’agriculture de précision. A l’occasion de ce numéro nous revenons sur la technologie RTK pour mieux en expliquer le principe et dans le prochain numéro nous présenterons les perspectives liées à cette technologie que l’on peut en espérer.
Te c h n o lo g i e RT K ( R e al Ti m e Ki n e m ati c) La cinématique en temps réel ou RTK est la technique de positionnement la plus précise du marché. Cette technologie fonctionne de la même manière que pour les corrections décimétriques et centimétriques. Il repose sur l’existence d’un réseau de base RTK (téléphone) ou d’une antenne simple (RTK radio) mise en place sur un territoire. La correction transmise au tracteur est faite soit par ondes radio soit par GSM pour corriger la position du véhicule en mouvement. Cette technologie permet d’apporter une précision à ±2 cm près à l’antenne du tracteur.
Le GPS à la base de l’agriculture de précision Le GPS (ou Global Positioning System) que nous connaissons tous aujourd’hui dans nos voitures a été crée en 1978 par les américains dans un but militaire. Suite à l’accord du Président Bill Clinton l’utilisation du GPS à des fins civiles dans les années 2000 a permis de développer de nombreuses applications. Cette opportunité a donné naissance à l’agriculture de précision qui repose sur la modulation intra-parcellaire grâce au GPS. Initialement ce système vise à minimiser les manques ou recouvrements lors des allers retours sur une parcelle lors d’une intervention culturale. Selon Arvalis-Institut du Végétal qui a conduits de nombreux essais sur le sujet, on peut réduire ses recouvrements de l’ordre de 13 % en réalisant un travail du sol, 5 % lors de la récolte de céréale et 2% en semis, pulvérisation et épandage en fonction du choix de la correction et de l’asservissement.
(1) Le constellation de satellite calcule la position du tracteur. La station RTK calcule la différence entre sa position calculée par les satellites et sa position réelle. (2) L a station renvoie le signal radio au récepteur du tracteur qui corrige sa position par rapport aux informations transmises par la base RTK. Le fonctionnement représenté correspond à un fonctionnement en maillage de base RTK ou mono base avec transfert de la correction par radio.
(Precise Point Position). La différence entre ces corrections reposent sur leur caractéristiques : leur précision relative et absolue (capacité à revenir au même endroit) et leur coût. On a les corrections décimétriques qui ont une précisions de l’ordre de la dizaine de centimètres et sont souvent peu chères. Les corrections centimétriques sont plus précises (< 10 cm) et souvent plus coûteuses. Elles se divisent en deux groupe : celle qui peuvent revenir au même endroit (RTK) et celles qui ne peuvent pas.
R e co uv r e m e nt et zo n e s b l a n c h e s
Tableau récapitulatif construit à partir des données de Perspectives Agricoles n° 409 Décimétriques
En l’absence d’un système de guidage ou autoguidage, le conducteur peut repasser plusieurs fois au même endroit (zone bleu). On parle alors de recouvrement (cf schéma ci-contre). L’erreur peut se répéter sur l’ensemble de la parcelle avec le nombre d’aller-retour. Il y a aussi des zones où le tracteur n’est pas intervenu (zones blanches) car il est difficile d’avoir une conduite permettant de rester rectiligne lors de ces allers-retours dans la parcelle.
Centimétriques
Différentielle
Type de correction
PPP
entre (+/-) 5 et 8
entre (+/-) 4
Interventions rapides grandes largeurs (pulvérisation, épandage, travail du sol)
Semis de précision sans retour au même endroit
Toutes interventions nécessitant un retour au même endroit comme le binage
Retour au même endroit
Non
Non
Oui
Transmission de la correction
Barre de Guidage
Asservissement moteur électrique ou hydraulique
Asservissement moteur électrique ou hydraulique
Tarif à titre indicatif (en €)
0 à 250
600 à 1400
650 à 1200
0
2000 à 5000
2000 à 5000
Précision (en cm) Interventions culturales
Déblocage récepteur
entre (+/-) 18 et 60
RTK
Il faut noter que le coût de l’abonnement qui est présenté dans ce tableau n’intègre pas les frais inhérents à l’achat et l’installation des équipements complémentaires qu’il faudra rajouter (antenne, asservissement, console…).
Fonctionnement du système de guidage/d’autoguidage La guidage/autoguidage par GPS repose sur trois éléments : l’engin, les satellites qui calculent une position et des points de référence qui améliorent la précision de la position. Le système actuel repose sur un réseau de 24 satellites en orbite à 20 000 km d’altitude. Les satellites calculent la distance de l’engin suite aux échanges de signaux qu’ils émettent respectivement. La position de l’équipement est ainsi calculée grâce à la différence entre l’heure d’envoi et de réception du signal radio émis. La correction est quant à elle déterminée grâce à la différence entre la position estimée (satellite) et les coordonnées réelles de la station de référence (la base RTK). Elle est ensuite transmise via une antenne radio au contrôleur de navigation localisé dans le tracteur. En fonction de l’équipement choisi l’agriculteur devra lui même corriger la direction directement au moyen de son volant (barre de guidage) soit il utilisera une solution d’autoguidage qui modifira la trajectoire du tracteur.
P o u r a lle r p lu s lo i n Arvalis-Institut du Végétal consacre dans sa revue Perspectives Agricoles n° 409, du mois de mars 2014 un dossier spécial : Géopositionnement choisir la bonne correction.
Choix de la correction Plus d’infos
Le positionnement naturel (accessible à tous) d’un véhicule fournie par les satellites GPS ne permet de le positionner qu’avec une précision comprise entre 5 et 10 m. Or pour les interventions aux champs il faut pouvoir améliorer la précision du positionnement du tracteur d’où la nécessité d’utiliser une correction pour utiliser cette technologie en agriculture. Il existe différents types de corrections disponibles : les corrections différentielles ou le réseau PPP
sur www.arvalisinstitutduvegetal.fr et sur www.perspectives-agricoles.com
Au fil des saisons #46 printemps 2014
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Formations ariane Apprendre à maîtriser ariane.coop Chaque année, vous êtes de plus en plus nombreux à utiliser ariane.coop. Actualités, comptes, marchés, enregistrement des pratiques… autant d’informations qui vous permettent de mieux gérer et piloter votre exploitation. Afin de vous permettre d’utiliser au mieux votre outil, et pour le rendre encore plus accessible à tous ses adhérents, votre coopérative vient de créer deux formations : Ariane ESSENTIEL et Ariane PREMIUM.
Ariane ESSENTIEL
Une formation pour chacun
Une formation pour découvrir le contenu d’ariane.coop, assurer la traçabilité de ses pratiques culturales et réaliser son PPF (Plan Prévisionnel de Fumure) en autonomie.
Retrouvez dans le tableau ci-dessous le contenu de chaque formation :
Destinée aux adhérents qui ne sont pas encore familiers à ariane.coop, la formation Essentiel a pour but de leur faire découvrir les services et les outils les plus utiles dans leur gestion quotidienne. « Pas de manières, on va à l’essentiel, pour se concentrer sur ce qui importe vraiment. » Cette formation courte se focalise sur les fonctions les plus simples et les plus essentielles : sur 46 services disponibles, 16 sont présentés en détail. Ce format court n’empêche pas d’aller jusqu’à l’enregistrement des pratiques et même la réalisation d’un PPF !
Essentiel Premium
Rubrique communication Actualités
Evènements Petites annonces Horaires et sites Adivalor Rubrique agronomie Flashs techniques Humidités
Une formation pour optimiser ses performances technico-économiques.
Guide technique
Programmée sur deux journées consécutives, la formation Premium est plus poussée. Elle reprend les fondamentaux de la formation Essentiel et s’attarde plus longuement sur les outils Premiums d’ariane.coop : la salle des marchés, l’application mobile, la cartographie et la gestion économique. « ariane.coop ce n’est pas juste la météo. C’est pour moi un véritable outil de pilotage technico-économique ! » Pour ceux d’entre vous qui le souhaitent, cette formation vous permettra d’exploiter tout le potentiel d’ariane.coop : de la saisie de vos interventions en plein champ, à la vente de vos productions en temps réel jusqu’à la comparaison de vos marges des dernières années.
Une formation collective pour davantage d’émulation Pour dynamiser les formations, nous avons décidé de former des groupes de cinq agriculteurs. Alternant théorie, pratique et évaluation, la formation tient compte de vos problématiques et de la diversité de vos situations. Les cas concrets, étudiés à partir des données de chaque exploitation, et les échanges seront les moteurs de la formation.
A l’origine de ce projet, il y avait la volonté d’optimiser le service rendu à nos adhérents lors de la formation à ariane.coop en passant d’une formule d’accompagnement individuel à une formule « groupe ». En travaillant sur la conception d’Ariane PREMIUM et ESSENTIEL nous avons décidé d’aller plus loin et de demander l’agrément pour devenir organisme de formation. Comptoir Academy est né. Ce choix implique une gestion administrative relativement lourde. L’obtention de l’agrément auprès de la préfecture est conditionné par la signature d’une convention avec un fond de formation (VIVEA pour le secteur agricole). Pour qu’une formation soit agréée VIVEA elle doit répondre à une des six « priorités de formation » fixées au niveau national. Chaque formation doit être agréée par un comité régional et impose la rédaction d’un cahier des charges. Dans ce document le projet pédagogique doit être découpé sous forme de séquences avec des objectifs et des temps d’apprentissage. L’organisme de formation doit aussi justifier de la qualification des formateurs qui interviennent. Des audits peuvent intervenir à n’importe quel moment pour s’assurer de la qualité des formations et du respect du cahier des charges.
Au Fil Des Saisons
Ariane PREMIUM
Comptoir Academy, un nouvel outil au service de la performance
Météo Dates de récolte Infos produits Rubrique économie Mes apports Mes achats
L’organisme de formation s’engage donc à des obligations de moyens (support, lieu de formation, nombre de participants max…) et de résultats. Ce choix certes contraignant était pour nous la garantie d’une formation de qualité.
Situation de comptes Parts sociales
À terme de nouvelles thématiques seront proposées à nos adhérents : le marché des céréales, la performance agronomique ou encore la production de maïs semence.
Infos marchés Salle des marchés Fil d’Ariane Enregistrement des pratiques PPF Déclaration PAC S2 Jaune Bilans Version mobile Cartographie Déclaration TéléPAC Gestion économique Durée
1 jour
2 jours
Dans les dépôts, vous trouverez la brochure Ariane pour activer votre compte et vous inscrire en formation. Pour plus de détails sur les formations, consultez la brochure Ariane Formation présente elle aussi dans vos magasins. Pour connaître les dates et lieux des prochaines formations, prenez contact avec nous :
Mathieu Walter 06 11 27 60 10 formation@comptoir-agricole.fr Au fil des saisons #46 printemps 2014
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collecte de céréales Le contrat d’engagement En 2013, la coopérative a demandé pour la première fois à ses livreurs de maïs de s’engager sur des volumes prévisionnels vendus au mode de prix « acompte ». Le sujet a déjà été évoqué dans ce journal et lors des assemblées de section. Le risque de prix lié à la volatilité des cours sur le marché des céréales ne permet plus de commercialiser près d’un million de tonnes (pour le Groupe) sans un minimum d’assurance. Denis Fend, directeur de la coopérative, revient sur ce dispositif d’engagement et Antoine Wuchner, responsable de la filiale de vente Eurépi, sur les avantages de ce mode de commercialisation. Au Fil des Saisons : La coopérative a transmis, début février, à tous ses livreurs de blé et de maïs un contrat d’engagement de livraison au mode de prix « acompte + compléments ». Pourquoi imposer cette contractualisation alors que, historiquement, il s’agit du mode de vente privilégié des adhérents de la coopérative ? Denis Fend : En raison de la forte volatilité des marchés des céréales, et afin de permettre une commercialisation performante pour l’ensemble des modes de prix, le choix définitif du mode de commercialisation doit être connu d’EURÉPI avant la récolte. En effet, la commercialisation des céréales débute plusieurs mois avant les moissons. La signature d’un contrat d’engagement est donc primordiale pour la coopérative mais également pour l’agriculteur. Il est important pour celui qui ne veut pas traiter au mode « acompte » de prendre en compte au plus tôt la tâche et sa responsabilité de « vendeur » et de se positionner parfois tôt dans la saison. AFDS : Quelles sont les différentes possibilités pour l’agriculteur au niveau de ces contrats ? DF : Après une première « entrée en matière » l’an passé où nous n’avons proposé que deux modes d’engagement à l’acompte, nous proposons des possibilités supplémentaires
en 2014. L’agriculteur peut décider de tout livrer à la coopérative au mode « moyen acompte » avec dans ce cas une souplesse accordée sur les quantités livrées compte tenu des fluctuations de rendement. Une autre option consiste à tout livrer au Comptoir avec une partie ferme en prix « net », le reste étant affecté au mode « acompte » avec la même possibilité de souplesse que précédemment. Enfin, l’agriculteur peut ne vouloir engager qu’un tonnage ferme au mode « acompte », avec dans ce cas par contre une souplesse réduite. Dès lors qu’un apporteur ne veut pas accéder au mode « acompte », aucun engagement préalable ne lui est demandé puisque les conditions de prix seront alors celles du « cours du jour ».
garanti et, en cours de campagne, des compléments de prix, si le marché le permet. AFDS : C’est donc Eurépi qui est aux manettes pour le prix d’acompte. Qu’en est-il du prix au « cours du jour » ? AW : L’agriculteur qui fait le choix de commercialiser ses céréales au « cours du jour » endosse différentes responsabilités. C’est lui qui doit décider de vendre, ce qui l’oblige à suivre les marchés en permanence. C’est lui qui supporte le stress et aussi le risque de prix, du moins s’il ne se couvre pas via des options qui ne sont bien entendu pas gratuites. Il lui faut suivre ses positions s’il veut atteindre son objectif et bien mesurer ses risques.
AFDS : Comment est construit le prix d’acompte ?
AFDS : Peut-on évaluer le niveau de performance d’Eurépi pour le compte du prix moyen « acompte » ?
Antoine Wuchner : Il est construit en fonction du prix moyen de vente optimisé par Eurépi durant toute la campagne de vente de la récolte, soit une vingtaine de mois. Ce prix intègre donc l’ensemble des phases du marché, les bonnes comme les moins bonnes. Dans un premier temps le Conseil d’administration fixe un prix d’acompte, une sorte de prix minimum
AW : Nous tenons à jour au niveau d’Eurépi plusieurs indicateurs d’activité et d’efficacité. Ainsi, dans un contexte d’années très différentes, Eurépi s’est montrée pour le mode « acompte » sur la période 2005-2012 plus performante que la moyenne du marché. Le bonus se situe entre 2 et 3 euros/tonne selon la céréale.
Blé : objectif protéines L’interprofession de la filière céréalière a adopté fin 2013 un accord visant à augmenter la teneur en protéines des blés tendres français. À compter du 1er juillet 2014, la prise en compte de ce critère de qualité deviendra obligatoire dans toutes les relations contractuelles entre producteurs, collecteurs et utilisateurs. C’est la récolte 2015 qui est donc pleinement visée. Nous reviendrons plus longuement sur le sujet dans un prochain numéro d’Au Fil des Saisons.
1. Les protéines
Eurépi stipulent un taux minimum de protéines. À ce
La teneur en protéines est un critère important sur le marché
l’aval de la filière.
du blé destiné à la transformation. Le grain de blé renferme de nombreuses protéines. Ces protéines sont classées en quatre groupes : albumine, globuline, prolamine et gluténine. La réalisation du pain dépend de la qualité du réseau viscoé-
Évolution du taux moyen de protéines sur 10 ans %
13
12,5
12
jour, nous sommes donc en règle en ce qui concerne 11,5
En amont, il s’agit d’ici 2015 de créer un système
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formalisé entre la coopérative et les produc-
La finalité de cet accord est de faire progresser la
qualité de ce gluten ou ‘’force’’ de la farine (W), est analysée
teneur en protéines du blé tendre français à des
grâce à un alvéographe de Chopin qui mesure et enregistre la
fins d’exportations en particulier, où les valeurs de
déformation d’une pâte soumise à la poussée de l’air jusqu’à
protéines demandées peuvent dépasser les 12% .
la rupture de la bulle de pâte.
L’objectif visé est qu’une part majoritaire de la pro-
2005
2006
2007
2008
2009
Taux moyen de protéines groupe Comptoir agricole
teurs, fixant une valeur en matière de protéines.
lastique qui se développe grâce aux protéines du gluten. La
2004
2010
2011
2012
2013
«Taux de référence» de l’accord interprofessionnel
Bien que les résultats sur notre département se situent dans la bonne moyenne vis-à-vis des études nationales, il est visible que le taux moyen de protéines suit une tendance à la baisse. Au-delà du facteur climatique prépondérant, des leviers agronomiques peuvent être travaillés tels que le pilotage de la fertilisation azotée ou bien la génétique et les variétés.
duction française atteigne ou dépasse un taux de
2. L’accord protéines
référence fixé à 11.5% par l’interprofession. Ce chiffre, qui est bien un objectif de progression, reste encore
sur ce critère, afin de mettre en place le système de contrôle
Au même titre que le poids spécifique, l’humidité, les grains
à définir précisément avant de devenir un critère de commer-
brisés, les grains germés et les impuretés, le taux de pro-
adéquat pour mesurer les taux de protéines à la récolte. Cela
cialisation à l’instar du poids spécifique.
passera par des investissements avec du nouveau matériel de
téines devient désormais un critère obligatoire de commercialisation. Dans les transactions entre organismes stoc-
spectrométrie proche-infrarouge.
3. Les mesures
Nous serons prêts pour la récolte 2015, où nous devrons
nombreuses années et des seuils de réfactions sont déjà appli-
2014 sera une année de test pour le groupe Comptoir agricole,
contractuellement communiquer les teneurs en pro-
qués. Tous les contrats blé établis avec notre filiale de vente
où nous allons déployer un nouveau plan d’analyses en interne
téines à chaque livreur.
keurs et transformateurs, les normes sont en place depuis de
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les brèves du comptoir Christophe Chardigny
Erwin Sohn
Bernard Cassignol
Christophe a intégré l’effectif du site de Marckolsheim
Passionné et spécialiste de la bière, Erwin jeune Alsacien de 25 ans, a rallié la section Houblon du Comptoir pour renforcer l’équipe commerciale et œuvrer au développement d e s ve nte s et du r é se au d e s b r a s s e r i e s et mi c ro bra s series sur le marché national. Fort d’un BTSA agroalimentaire et d’une licence en biotechnologie et génie des procédés appliqués aux boissons, il a appris petit à petit le métier de brasseur. Ses diverses expériences à l’international l’ont notamment amené à contribuer à l’élaboration de bières à Baie St Paul au Canada, Sainte Croix, et à la Brasserie du Père Jacob en Suisse. De son parcours, il a acquis une compétence dans l’accompagnement pour le choix des houblons aromatiques en fonction des saveurs qu’ils peuvent apporter à la bière. Et c’est bien ce travail d’analyse des saveurs en phase avec le développement de nouvelles variétés de type « flavour hops » qui permettront de trouver de nouveaux débouchés pour la filière, avec à la clé de nouvelles bières.
Ancien Directeur Général de Costimex – Dacsa France, Bernard Cassignol a rejoint le Comptoir agricole en février pour prendre la direction de la nouvelle filière Maïs Semences. D’origine toulousaine, il a p a s s é u n e g r a n d e p a r ti e de sa carrière dans l’agroalimentaire. Son parcours a débuté aux Fromageries Bel où il est resté 23 ans, évoluant du poste de commercial à celui de directeur marketing Food Ser vice Europe. En 1999, il intègre le groupe Euralis où il œuvre au développement des filières de produits transformés comme le foie gras et d’autres produits carnés en tant que directeur commercial et marketing puis directeur général en charge d’une filiale. Enfin en 2009, il intègre le groupe Soufflet pour prendre la direction de Costimex jusqu’en décembre 2013, pilotant le redressement, le transfert de toutes les fonctions support de Nogent à Strasbourg et la cession de cette entité au groupe espagnol Dacsa. Son expérience industrielle de première et de deuxième transformation ainsi que son expertise de la filière maïs corné alsacien seront sans aucun doute des atouts précieux pour le lancement de la nouvelle filière Maïs Semences.
en janvier dernier en tant qu’adjoint au chef de silo. Il connaî t bien l’endroit pour y avoir enchaîné comme saisonnier, dès 2002, des campagnes de collecte de maïs. L a variété des t âc h e s ( g e s ti o n d e s f lu x , surveillance des installations, entretien ), l’autonomie d ont il dis p o se a ins i que le contact avec la clientèle sont autant d’éléments que Christophe apprécie dans son travail. Après son BAC Génie Électrotechnique, ce Bourguignon de 30 ans a d’abord travaillé dans la restauration et l’événementiel. Et c’est suite à une réorientation professionnelle qu’il a rejoint le monde agricole, secteur dans lequel il a aujourd’hui trouvé sa place.
Une collecte des déchets agricoles en légère baisse sur la campagne 2012/13 Mise en place en 2001, la campagne de collecte des déchets d’intrants agricoles mobilise toujours autant les agriculteurs comme le personnel du groupe Comptoir agricole. L’année 2013 a connu des nouveautés avec la collecte des sacs à papier de semence et des ficelles/ filets. Dans ce cadre le groupe était d’ailleurs pionnier concernant leur collecte et leur recyclage pour le compte d’ADIVALOR*. Sur la campagne 2012-2013 clôturée au 1er octobre, 337 tonnes de déchets ont été collectées soit une baisse de 7 % par rapport à l’exercice précédent. Toutes les familles de déchets collectés sont en baisse
(EVPP : -8,7% ; Bigs Bags et sac plastiques : - 7,6 % ; FAU : -8,5% ; Ficelles/filets : -12%). La première année de collecte des sacs à papier a permis de récupérer 6 tonnes de déchets supplémentaires. Cette quantité devrait augmenter assez naturellement dans les années à venir. La collecte de tous ces déchets à des fins de recyclage va dans le sens de la réduction de notre empreinte environnementale. Il est important que nous ne baissions pas la garde et restions mobilisés par cette cause.
Les volumes de collecte des déchets
Films Agricoles Usagers (FAU)
* ADIVALOR : agriculteurs, distributeurs, industriels pour la valorisation des déchets agricoles
70 300
60
250
50 40
2010-2011
30
2011-2012
20
2013-2014
200 150 100 50
10
0
0 EVPP
Big Bags et sacs plastiques
Sacs papier
Ficelles et filets
2010-2011
2011-2012
2012-2013
Le Comptoir à l’heure des réseaux sociaux Les réseaux sociaux sont devenus un canal de communication à part entière et les entreprises se sont emparées de ces nouveaux médias. Ils permettent de connecter une personne ou une organisation à son environnement et l’ensemble de son réseau. Ils font aujourd’hui partie intégrante de la stratégie digitale des entreprises, supplantant ainsi les supports plus traditionnels comme le papier. Ils permettent entre autres d’avoir une forte réactivité à l’heure de la communication 2.0. Le monde agricole s’y est mis également et les comptes commencent à fleurir. À ce titre, le Comptoir agricole n’est pas en reste avec 5 comptes sur les principaux réseaux sociaux. Selon le recensement de Coop de France (octobre 2013), 33 coopératives ont un compte Twitter et le Comptoir ressort 4ème du classement avec plus de 400 « followers ». De Facebook à Twitter, en passant par Google +, la coopérative est très présente et poste régulièrement des informations sur ses actus, évènements… Les réseaux professionnels comme Linked In ou Viadeo permettent quant à eux de fédérer les membres du personnel et de diffuser des actualités et des offres d’emplois ou de stages. Les 5 comptes sont alimentés par Mathieu Walter, notre expert web service, qui assure au quotidien l’animation de nos réseaux en tant que Community Manager.
Agenda • Dimanche 4 mai : Portes ouvertes du Parlement Européen - Strasbourg • Mercredi 18 juin : Rencontres de saisons - Minversheim • Du 26 au 29 juin : Ferme en ville sur le thème « Du blé au pain » - Place Kléber à Strasbourg • Du 30 au 31 août : Finale régionale et départementale de Labour - Gimbrett
Directeur de la publication : Denis Fend - Coordination : Matthieu Luthier - Rédaction : Régis Anceaux, Marita Bach, Florence Boff, Denis Fend, Thomas Joly, David Lahaye, Matthieu Luthier, Mathieu Walter - Photographies : Mathieu Walter, Matthieu Luthier, Comptoir agricole, tous droits réservés Mise en page, iconographie et réalisation : Agence Candide - Impression : Gyss / Obernai Dépôt légal : avril 2014 Tous droits de reproduction interdits Contact journal : Comptoir agricole / Service Développement & Communication / 35, route de Strasbourg / 67270 Hochfelden / communication@comptoir-agricole.fr - www.comptoir-agricole.fr