Au Fil Des Saisons n° 47

Page 1

Les prix* d’acompte pour la récolte d’été ont été fixés début juillet par notre Conseil d’administration : Blé meunier 140 e/tonne Colza 280 e/tonne Orge/Triticale 110 e/tonne *prix brut « rendu centre de collecte »

AU FIL DES

É T É 2 0 14

SAISONS l e

j o u r n a l

d e s

a d h é r e n t s

d u

c o m p t o i r

# 47

a g r i c o l e

SURCROÎT D’ACTIVITÉ Traditionnellement, juin et juillet sont des mois de plus forte activité pour la coopérative et ses adhérents. 2014 n’a pas dérogé à la règle avec une météo capricieuse qui a conduit à une récolte très rapide pour échapper aux précipitations, sans pour autant dégrader la qualité de nos céréales in fine. Côté pommes de terre, le démarrage de la récolte qu’on pressentait précoce aura finalement eu lieu aux premiers jours de l’été, initiant la campagne des primeurs. Les producteurs de semence de maïs ont réalisé quant à eux la castration mécanique puis manuelle avec succès pour cette première année. Enfin, les manifestations de juin avec les 6èmes Rencontres de saison et la 3 ème édition de La Ferme en Ville ont été l’occasion de montrer notre engagement au service de nos adhérents.

SOMMAIRE pages

pages

page

2, 3 FILIÈRE MAÏS SEMENCES

4 et 5 BILAN DE CAMPAGNE 2014

6 et 7 É VÉNEMENT : 6ème

page

Rencontres de saison

8 et 9 ÉVÉNEMENT :

Ferme en Ville 2014

page

10 LES BRÈVES DU COMPTOIR

EDITO

Entre les « très attendues » gouttes…

S

i les généreuses pluies de début juillet étaient plus qu’urgentes pour la survie de notre maïs, il faut reconnaître qu’elles ont quelque peu perturbé la récolte du blé. Le parc de moissonneuses a permis la récolte de 75% du blé en 4 jours du 16 au 19 juillet. Nous pouvons remercier les équipes des dépôts, de la logistique et des silos du Comptoir qui ont fait leur possible pour réceptionner les céréales au plus vite mais également assurer leur « mise au sec » et leur séchage. Les effets bénéfiques du nouveau silo de Lauterbourg sur la logistique dans l’Outre-Forêt ont également été largement perceptibles. C’est grâce à cette réactivité de la filière que la qualité globale de nos blés est sauvegardée. En effet leur germination a été extrêmement rapide et certaines livraisons sont rapidement passées sous les normes de qualité meunière.

Ce n’était vraiment pas le moment de « gâcher » la qualité, puisqu’en parallèle le marché mondial est à la baisse et notre compétitivité sur le bassin rhénan est mise à mal par un dollar bon marché rendant le grand import très attractif. Avec la perspective de la nouvelle PAC cumulant de nouvelles contraintes environnementales et des primes à l’hectare à la baisse, le revenu des céréaliers sera largement entamé. C’est certainement le bon moment pour réfléchir à des cultures à valeur ajoutée comme le houblon, les pommes de terre ou la multiplication de semences de maïs qui s’ajoute depuis cette année à l’offre de diversification et d’intensification pour nos adhérents. Pour répondre efficacement aux projets de démarrage, nous avons mis en place l’accompagnement technique efficace et nécessaire pour les nouveaux producteurs. Espérons que le maïs saura tenir ses promesses en quantité et en qualité, c’est devenu plus que nécessaire. Denis Fend

Directeur du Comptoir agricole


FILIÈRE MAÏS SEMENCES Marc Moser, Président du Comptoir agricole répond à nos questions sur le lancement de cette nouvelle filière de Maïs Semences. Au Fil Des Saisons : Quel était l’intérêt de lancer cette nouvelle filière semence en Alsace ? Marc Moser : Trouver des productions génératrices de valeur ajoutée pour maintenir le revenu de nos adhérents est une préoccupation permanente de notre coopérative. Elle se fait d’autant plus pressante dans la perspective de baisse des aides de la PAC au 1er janvier 2015. Nous sommes à l’affût des opportunités de diversification que nous pouvons développer sur notre territoire. Une baisse de la qualité et de la sécurité des approvisionnements en semences des pays de l’Est, notre savoir-faire de maïsiculteurs et nos performances agronomiques ont été autant d’arguments

pour se lancer dans l’aventure de la production de semences. En 2013, le semencier KWS nous a proposé un partenariat sur la durée pour un tel projet. Tout naturellement, le conseil d’administration du Comptoir agricole a décidé de démarrer au plus vite cette nouvelle production. AFDS : Quel échéancier, pour quel objectif ? Marc Moser : C’est dans des délais très courts que nous avons simultanément lancé la construction d’une usine de conditionnement à Marlenheim, fait semer les premiers ilôts de production sur près de 400 ha et recruté une équipe de

professionnels dédiés à l’accompagnement des producteurs — du semis à la récolte — et au conditionnement des produits. Un accroissement progressif des surfaces est prévu pour atteindre 1 500 ha à l’horizon 2016. L’usine devra être opérationnelle pour la première récolte courant septembre. Les opportunités de développement ou de diversification sont rares de nos jours, surtout si elles doivent être rémunératrices. La multiplication de semences est une chance pour l’agriculture régionale, une occasion à ne pas rater et nous avons su être réactifs. Nous serons aux côtés des producteurs de semences pour transformer l’essai en réussite.

AG R O N O M I E ET C YC LE D E P R O D U C TI O N En production de semences hybrides comme le maïs, l’objectif est de croiser les caractéristiques d’un parent A et d’un parent B pour obtenir un hybride plus productif.

Au delà des étapes classiques que nous retrouvons dans l’itinéraire d’un maïs standard, il y a des étapes clés à respecter dans le cycle d’un maïs semence avec plusieurs étapes successives :

CONTRÔLE CONSEIL ET SUIVI

Pour cela, il faut donc obtenir deux individus sexués : une lignée mâle et une lignée femelle via la castration.

1

2

3

PLANIFICATION

SEMIS

EPURATION

• Identification parcelles

• C onseil plan de semis

• Mise en place des variétés adaptées

• Déclenchement date de semis • Suivi agronomique Fertilisation Désherbage

1

2

La règle de base veut qu’un maïs semence soit éloigné d’au moins 200m d’un maïs conso ou d’une production de semence avec un géniteur mâle.

3

CAS PARTICULIERS

4

5

On peut cependant déroger à la règle en cas de barrières naturelles ou par la mise en place d’une barrière pollinique constituée de mâles (Règle KWS = 1 rang pour 5 m)

6

L A R É CO LT E L a récolte de 2014 sera réalisée via une CUMA constituée pour por ter l’investissement de la machine CORN PICKER. Celle-ci sera confiée à un entrepreneur qui facturera sa prestation a u x d i ve r s a g r i c u l te u r s . L’o r d o n n a n c e m e nt d e l a récolte sera ef fectué par l’usine, sous le contrôle d’un

CASTRATION • Mécanique et manuelle

Isoler le maïs semence de toute pollinisation contaminante extérieure DISTANCE RÉGLEMENTAIRE

4

5

6

BROYAGE DES MÂLES

RÉCOLTE

• Déclenchement date de broyage

• Organisation chantier de récolte et traçabilité

a planification a lieu d’octobre à mars. Il s’agit d’identifier des parcelles L isolées (respecter les contraintes d’isolement (voir schéma)) et de mettre en place des variétés de semences adaptées. De fin avril à fin mai, il faut semer les rangs femelles et les rangs mâles en décalé afin que les lignées mâles soient en pleine production de pollen et qu’elles couvrent toute la plage de l’émission de la sortie des soies des fleurs femelles. Pour cette étape l’agriculteur bénéficie de l’accompagnement « serré » de son technicien spécialisé en production de semences. D’avril à juin, le travail est à la fertilisation et au désherbage du maïs, qui est adapté en fonction des variétés et des préconisations des techniciens. L’étape de l’épuration a lieu de mi-juin à juillet (10-12 feuilles des femelles). Cette étape vise à la suppression des individus « hors normes » dans la population pour éviter toute contamination lors de la fécondation entre les lignées mâles et femelles. Le temps de ce travail est évalué entre 4 à 6 heures/Ha. L a castration, a lieu entre début juillet à fin juillet, en fonction de la date de semis. Ici il est question d’éliminer les panicules (inflorescences mâles) des plantes femelles avant qu’elles n’aient émis de pollen, afin d’éviter l’autofécondation des lignées femelles. Cette étape nécessite en moyenne 4 à 5 passages de machine et 25 à 30 heures de travail manuel /Ha pendant 3 semaines. En août vient le moment du broyage des lignées mâles. Cette étape permet d’une part un développement optimal des épis femelles, mais empêche aussi de retrouver des impuretés sur ces derniers lors de la récolte. Etape finale et décisive, la récolte qui a lieu début septembre. Le maïs est récolté en épi pour éviter la casse des grains. Pour assurer une traçabilité optimale, l’enlèvement au champ est effectué par benne numérotée.

D U CÔT É D E L’ U S I N E Les travaux avancent bien pour la mise en route prévue en septembre 2014, les bâtiments extérieurs avec le séchoir, la réception et l’effeuillage des épis sont bientôt terminés. A l’intérieur de l’usine, les machines commencent à être montées comme le poste égrenage en photo.

technicien de la filière, qui aura pour mission principale de contrôler l’humidité mais aussi d’assurer la traçabilité des lots. Les épis seront eux collectés dans des bennes tracées et identifiées. Le Comptoir agricole assurera l’organisation de la récolte et du transport.

Le séchoir en passe d’être terminé

AU FIL DES SAISONS #47 ÉTÉ 2014

2

L’égreneuse en cours de montage dans l’usine


LE CO N TR AT D E P R O D U C TI O N D E M AÏ S S E M E N C E S Un contrat de multiplication de semences, établi par le GNIS, est signé entre l’agriculteur et le Comptoir agricole. En signant ce contrat, l’agriculteur s’engage à respecter un cahier des charges strict défini par le GNIS et le semencier avec entre autres les recommandations techniques qui lui sont propres. En outre, l’agriculteur multiplicateur doit enregistrer et ensemencer la surface exacte prévue dans le contrat, ainsi que maintenir la parcelle de production de semences en bon état de culture. Pour cela, tout au long du cycle, les techniciens de production de semences sont présents pour le conseiller et l’accompagner. À noter que ces derniers sont également agréés GNIS – SOC et en charge de l’inspection et du contrôle du respect du cahier des charges de la culture pour le compte du SPSMS - Alsace (Syndicat des Producteurs de Semences de Maïs et de Sorgho).

JOU RNÉ SEM E PRO 29 A ENCES OÛT 2 0 14

L E M O D È L E É CO N O M I Q U E Le prix du maïs semences se calcule sur le prix de base du maïs conventionnel (prix moyen sur le marché à terme des 52 cotations d’octobre de l’année qui précède la récolte à novembre de l’année en cours) multiplié par le rendement auquel sont rajoutées les charges spécifiques liées à la production de semences (castration, épuration…), ainsi qu’une prime d’incitation recommandée par l’interprofession. Selon les années, l’estimation de marge supplémentaire est évaluée entre 600 et 800 € par hectare par rapport au maïs « conso » (consommation).

ÉLABORATION DU PRIX : DEUX COMPOSANTS

Base maïs conso Prix Matif moyen X rendement cible

CONTRAT GNIS

ENTREPRISE SEMENCIÈRE Contrat et cahier des charges

Laurent Houlné,

Responsable de l’usine de conditionnement

Responsable filière B. CASSIGNOL

Conformité des cultures

LA QUALITÉ DU CHAMP À L’USINE

Plusieurs contrôles sont effectués à tous les stades de fabrication du maïs semences : • À la récolte : contrôle de la maturité physiologique des épis via l’humidité; • À la réception des épis : contrôle poids brut et humidité des épis (36-38% max) ; • À l’effeuillage sur les tables de triage : contrôle visuel, état sanitaire et pureté variétale ; • Au séchage : contrôle de l’humidité (objectif 11-12%) ; • À l’égrenage et au pré-nettoyage : contrôle de l’humidité du grain, du PMG, de la faculté germinative, vigueur de départ (cinétique de levée), la pureté génétique et variétale ; • Au calibrage et des tables densimétriques : contrôle du PMG ; • Après le traitement de semence : test de poussière, tests de germination, pureté spécifique et génétique, dénombrement et humidité du grain. Les échantillons analysés sont conservés pour analyse par le SOC ; • À l’ensachage : contrôle des doses par le GNIS pour la certification.

Maïs Semence

O RG AN I S ATI O N D E L A F I LI È R E

STRUCTURE LOCALE

LA QUALITÉ À L’USINE

Charges spécifiques maïs semences

+ 600 À 800 E/Ha de marge

Maïs Conso

TECHNICIEN AGRÉÉ

Le métier de multiplicateur de semence est exigeant par nature car la qualité de la semence produite doit être irréprochable et nécessite un vrai suivi et contrôle du champ à l’usine pour garantir in fine un produit de haute qualité. L’agriculteur doit tout mettre en œuvre pour garantir la pureté variétale de sa propre parcelle. Tout au long de leur végétation, les cultures sont suivies et contrôlées par les techniciens agréés qui vérifient la conformité des parcelles par rapport aux prescriptions du règlement technique (isolement, qualité des épurations, des castrations…). Toutes ces observations et notations sont rapportées au SOC (Service Officiel de Contrôle) qui valide finalement la production auprès du Ministère de l’Agriculture.

Indemnisation / incitation

Charges

ENGAGEMENT DU PRODUCTEUR AGRICULTEUR PRODUCTEUR DE MAÏS SEMENCES Implantation et conduite des cultures

+

Responsable usine semence L. HOULNE

Responsable qualité et administratif C. WINCKEL

Responsable suivi agronomique O . KEMPF

C’est un homme d’expérience qui va prendre la tête de l’usine de semence de M arlenheim. Après avoir travaillé dans différentes usines, ce jeune homme de 36 ans spécialisé dans la chimie après son DUT a commencé sa carrière dans la pharmacie en tant que conducteur d’équipements à Fegersheim, mais aussi responsable de production dans une usine chimique à Mulhouse, Lyon puis Lauterbourg. Il aura en charge l’installation et la mise en fonction de l’usine prévue pour septembre 2014 avec son équipe de production, en cours de recrutement.

Carole Winckel, Adjoint responsable usine N. BAUER

Responsable Qualité et administrative

Laboratoire

Techniciens production de semences J. ESNAY-DUPORT S. BONJEAN B. DISS

Opérateurs de production et conditionnement

Sébastien Bonjean,

Technicien production de semences

Fort d’une Licence Pro Responsable qualité réalisée à Lyon, Sébastien, 27 ans, originaire de l’Isère a rejoint l’équipe semences du Comptoir après sa précédente mission au sein de l’usine semence de la coopérative Dauphinoise.

Bertrand Diss,

Technicien production de semences

Après avoir décroché son DUT Génie biologique à l’IUT de Colmar, ce natif de Landersheim, âgé de 26 ans, a commencé sa carrière dans le domaine de la protection des plantes notamment au sein de la SRPV et de la FREDON Alsace.

AU FIL DES SAISONS #47 ÉTÉ 2014

3

La semence de maïs n’a plus beaucoup de secrets p our c et te ingé ni eure agronome qui a passé 23 ans dans le domaine des agrofournitures. Après son passage dans les sociétés Dupont et Pioneer, où elle a été respectivement ingénieure des ventes puis ingénieure technique, elle prendra en charge dans cette nouvelle activité le suivi administratif (gestion des contrats GNIS,…) et la maîtrise de la qualité, faisant ainsi le lien indispensable entre le champ et l’usine.

Jade Esnay-Duport,

Technicienne production de semences

La génétique est inscrite au cœur du parcours professionnel de cette jeune Marseillaise d’origine de 25 ans. Après avoir obtenu son BTS Technologies Végétales, en spécialité Amélioration et technologie des semences, elle a rejoint l’équipe de Marlenheim après plusieurs expériences dans l’expérimentation et les semences notamment à l’INRA de Colmar et Versailles.


BILAN DE CAMPAGNE 2014 UNE COLLECTE DE BLÉ ENTRE LES GOUTTES

Au Fil des Saisons : Pourquoi la récolte de blé a-t-elle démarré aussi tôt cette année ? Pascal Figuéréo : Le blé était relativement précoce et nous avons reconduit la mesure de séchage gratuit jusqu’à 19% d’humidité. Cela a permis de faucher certaines parcelles dès le 23 juin et également de sécuriser la qualité de près de 20 000 tonnes avant l’arrivée du premier épisode de pluie.

AFDS : Pourquoi un tel « sprint » ensuite ?

logiquement de la qualité meunière. Encore faut-il la collecter. Une nouvelle fois cette année, la vigilance sur la maturité et ensuite la rapidité de la récolte ont payé. Dans un contexte météo difficile, nous chargerons tout de même plus de 90% des blés en qualité supérieure.

PF : Tous nos adhérents en sont conscients, les pluies prolongées sont nocives pour la qualité (PS et qualité meunière en particulier). Dès qu’une fenêtre de tir s’est présentée, soit du 16 au 19 juillet, tout le parc de moissonneuses était à l’œuvre. Nous avons collecté plus de 70% du volume sur ces 4 jours. On peut s’en féliciter car dès le 20 juillet un nouvel épisode pluvieux arrosait la région.

AFDS : Qu’en est-il des autres céréales et oléagineux ? PF : Les rendements en orge et colza étaient très satisfaisants. Nous réceptionnons hélas toujours de l’orge humide que nous ne savons pas traiter (nos séchoirs ne sont pas adaptés à cette céréale et sont trop grands) alors que pour l’orge fourragère il n’y a aucune

AFDS : Cette course à la qualité est elle réellement justifiée ?

Précipitations (mm)

PF : C’est primordial ! Nous avons la chance unique d’avoir des débouchés en alimentation humaine dans la région. EUREPI vend donc

B I L A N C L I M AT I Q U E 2 013 - 2 014

Une année climatique perturbée A l’image de 2013, l’automne a été extrêmement humide. Les récoltes de maïs, de betterave et même de pomme de terre (en retard parfois de plusieurs semaines) se sont déroulées dans de très mauvaises conditions. Avec pour conséquence un décalage des semis des céréales d’hiver, rendus difficiles par des structures de sols parfois bien dégradées. Seuls les semis après précédent colza, blé, maïs fourrage et maïs grain cornés ont été réalisés dans des conditions plus favorables. Par la suite, l’hiver très doux n’a pas permis de restructurer les sols matraqués et saturés en eau. Au printemps, les reprises des labours ont été compliquées avec des températures chaudes par moment et un sol durci. Il a fallu davantage de passages pour affiner les lits de semences. La saison s’est caractérisée par une hausse des températures d’environ 1.1°C par rapport à la moyenne des dix dernières années avec un déficit hydrique marqué entre mars et juin de 108 mm. Ainsi les levées des

betteraves et des maïs semés tôt ont été très irrégulières. Les céréales n’ont pas été mieux loties : les apports d’azote ont été mal valorisés, la densité d’épis en a été affectée. À noter que l’ensoleillement important a permis une meilleure fertilité des épis. Les pluies du mois de mai ont été un soulagement pour les cultures suite à ce printemps sec. En revanche, le coup de chaud de début juin a contribué à l’échaudage sur céréales et des repousses physiologiques sont observées sur pommes de terre. Enfin, les pluies abondantes et salvatrices de juillet sur les maïs en floraison ont été très appréciées bien qu’elles aient retardé la récolte des céréales en ayant finalement peu affecté la qualité des blés sur le département.

80 70

prérogative de qualité à préserver par un battage précoce. AFDS : Vous êtes donc globalement satisfait de la moisson ? PF : Je pense qu’on peut l’être : nous avions une météo de tous les dangers eu égard à la qualité des blés. La vigilance et le professionnalisme des agriculteurs conjugués à la réactivité et l’engagement du personnel de la coopérative et de nos transporteurs nous ont permis de passer l’écueil. Dans un contexte de prix céréalier difficile, où chaque euro compte, on peut se féliciter de ce bon travail d’équipe !

Températures et précipitations en 2014 par rapport aux 10 dernières années d’octobre 2013 à juillet 2014

Relevés de la Station d’Entzheim

14

60

12

50

10

40

8

30

6

20

4

10

2

0

0

-10

-2

-20

-4 -6

-30 -40

Le graphique présente l’écart de pluviométrie et de températures par rapport aux 10 dernières années.

16

Écart pluviométrie 2014 / 10 ans Écart temp jour 2014 / 10 ans

-50

-8

Source Météo France

-10

LA POMME DE TERRE SO N I A A K K AR I

Ce numéro d’été d’AFDS nous permet de faire le point « à chaud » sur la campagne de commercialisation des pommes de terre qui vient tout juste de s’achever et sur les conditions de démarrage de la nouvelle campagne entamée avec le traditionnel mois des primeurs.

2013/2014 : une campagne en demi-teinte Après deux années exceptionnelles la campagne 2013/2014 s’est amorcée avec des reports nuls et de bons prix. Les surfaces étaient en légère progression en France (+3,2%) et les tendances spéculatives étaient haussières…Trop peutêtre ! À partir de février le marché a commencé à douter et les cours ont chuté. La fin de saison s’est avérée difficile avec la réalisation de ventes de dégagement, notamment en chair ferme. Parmi les 120 ha de pommes de terre récoltés en 2013 et dédiés à la coopérative, 8 ha étaient consacrés à la production biologique, 16 ha aux primeurs (variétés Adora, Annabelle, Volumia) et 9 ha à des contrats pour l’industrie d’épluchage. Près de 4 700 t de produit brut ont été livrées par nos producteurs sur les 6 100 t travaillées au centre de conditionnement. Pour saturer son outil le Comptoir a dû acheter 1 400 t, dont une petite part en production biologique. Les ventes nettes s’élèvent à près de 5 175 t (dont 145 t en bio pour 2 150 KE). À noter que le débouché « transformation 4ème gamme » (usage agroalimentaire) atteint cette année 480 t et que pour la première fois depuis la création de la filière pommes de terre 100% des déchets ont été retraités : les écarts sont allés à l’élevage et les produits non utilisables en FAB (grenailles, rafles de maïs restantes, fanes…) à la méthanisation. Le marché des primeurs 2013 s’est bien comporté avec des prix équivalents à l’année passée, signe d’un marché demandeur. La politique de diversification du Comptoir a permis de fournir différents créneaux : primeurs, spéciales frites et chairs fermes primeurs. Du côté des pommes de

terre de conservation, le début des arrachages s’est bien déroulé mais la fin de la récolte a été compliquée par les conditions climatiques de l’automne, engendrant une surcharge de travail pour les exploitants et une dégradation de la qualité. Quant au marché, il a suivi le cours élevé des primeurs en début de campagne et est resté très satisfaisant jusqu’en février avec des niveaux supérieurs à 0,50E/kg. À partir de cette date des doutes sur les stocks en frigo ont fait chuter les cours aux alentours de 0,35E/kg à la mi-juin. Fin juin, le prix de dégagement des pommes de terre à chair ferme plongeait à 0,10E/kg.

biologique. Le suivi et l’appui technique avec les essais spécifiques à la pomme de terre ainsi que le Bulletin de Santé du Végétal restent du ressort du service Agronomie et Environnement de la coopérative avec Clément Weinsando. Outre l’amélioration de la technicité de nos producteurs, cette nouvelle organisation est un atout indéniable pour de nouveaux producteurs qui voudraient tenter la culture et rejoindre les rangs de nos producteurs.

C

ette jeune ingénieure agronome (24 ans) spécialisée dans la protection des cultures vient renforcer l’équipe pommes de terre après avoir travaillé chez Syngenta sur le suivi des expérimentations en céréales en Alsace.

SUIVI AGRICULTURE CONVENTIONNELLE

2014/2015 : stabilité…

SONIA AKKARI

En 2014, les surfaces restent stables avec une quote-part de 13 ha de primeurs /précoces. Comme pour les autres cultures, les conditions climatiques ont compliqué la préparation du sol. L’épisode anormalement chaud de la Pentecôte a pénalisé le développement des cultures. Au niveau du marché, même si les cours des primeurs sont corrects, le marché reste faible compte tenu des dégagements de l’ancienne récolte.

Son dynamisme, son relationnel et son expertise seront à coup sûr appréciés pour œuvrer au développement de la filière. Basée à Vendenheim, Sonia assurera une visite bimensuelle systématique chez chaque producteur avec un compterendu individuel .

PRODUCTEURS GROUPE POMME DE TERRE

…et nouveauté : un accompagnement sur mesure pour un meilleur suivi

Elle a pour mission d’encadrer l’agronomie des cultures : SUIVI AGRICULTURE

Afin d’améliorer la qualité du produit brut, la coopérative joue la carte du suivi technique complet en renforçant son équipe par une technicienne de production, Sonia Akkari, en charge du suivi des producteurs. Daniel Stentzel poursuit quant à lui son action de développement de l’agriculture

BIOLOGIQUE

DANIEL STENTZEL

AU FIL DES SAISONS #47 ÉTÉ 2014

4

APPUI SERVICE AGRONOMIQUE

CLÉMENT WEINSANDO

- Réception et vérification de la qualité des plants - Suivi phytopathologique descultures,

- Suivi de la récolte (maturité, qualité, stockage…)

- Animation terrain

Températures (°C)

Interview de Pascal Figuéréo, Responsable de la logistique céréales au Comptoir agricole.


PRODUCTIONS DURABLES ET CERTIFIÉES

M

peut pas être produite sur des terres présentant une haute valeur en termes de biodiversité (forêts, zones protégées, prairies naturelles) ou un important stock de carbone (zones humides), ou sur des tourbières draînées. Elle doit être produite dans le respect des BCAE (Bonnes Conditions Agricoles et Environnementales) définies dans la

ême si la Commission européenne a ramené ses objectifs d'incorporation de biocarburants dits de « première génération » dans les carburants automobiles de 10 % à 5 % à l'horizon de 2020, ce débouché n’en demeure pas moins intéressant. Mais pour que les céréales incorporées soient utilisées à cet effet, elles doivent être produites conformément aux critères de durabilité définis dans la directive 2009/28/CE. Les industries de production de biocarburant ont donc besoin de démontrer l’origine et le mode de production de la biomasse qu’elles utilisent pour leur fabrication. En effet, une aide financière leur est attribuée sous condition que le biocarburant soit produit à partir de biomasse dite « durable ». Pour être considérée durable, la biomasse ne

PAC. Pour répondre aux exigences de ses clients de la filière du biocarburant, le Comptoir agricole est certifié et s’engage, depuis 2012, à suivre ces critères de durabilité au travers du référentiel 2BSvs pour le blé et le maïs et RedCert pour le colza. Ces référentiels imposent un engagement écrit en amont par le producteur. Il doit déclarer sa part de marchandise répondant aux critères de durabilité chaque année pour le colza. En maïs et blé, l’auto-déclaration est pluriannuelle et

devra être renouvelée en 2015. En cas de retournement de terre qualifiée « durable » ou d’acquisition de parcelle dont on ne connaissait pas le « statut » en 2008 (durable ou non durable), la production de ces surfaces doit être notée par défaut « non-durable ». Le pourcentage de surface durable à déclarer correspond alors au rapport = (surface totale de l’exploitation - surface non durable)/surface totale de l’exploitation. En 2014, la coopérative et une trentaine de producteurs seront contrôlés en interne ou par l’organisme certificateur pour le renouvellement annuel de la certification. Nous remercions tous les adhérents pour leur collaboration et pour la signature du document d’engagement. Ils sont à la clé d’un débouché non négligeable pour le Groupe : entre 10 et 15% des volumes de blé et de maïs de la récolte 2013 ont alimenté la filière «biocarburant » quand, pour le colza, le critère de durabilité est devenu une condition sine qua non d’accès au marché.

OBJECTIF PROTÉINES POUR LES BLÉS

L

a campagne des blés 2014 a connu une nouveauté avec l’analyse du taux de protéines sur l’ensemble des blés collectés. Nous l’avions évoqué dans notre précédent numéro d’AFDS : à compter de la récolte 2015 les organismes collecteurs devront mesurer le taux de protéines de chaque apport d’agriculteur et le lui communiquer. La coopérative a souhaité répondre à cette exigence dès cette année afin de valider son dispositif d’analyse. Les échantillons prélevés sur les livraisons d’agriculteurs ont ainsi tous été transférés à Strasbourg (où se situe notre laboratoire), afin d’y subir systématiquement l’analyse du taux de protéines et ponctuellement les mesures d’autres critères de qualité sanitaire (mycotoxines) ou meunière (temps de chute). Pour la mesure du taux de protéines, nous avons investi dans du matériel d’analyse rapide. Grâce à la spectrométrie proche infra-rouge, la machine identifie les protéines contenues dans l’échantillon analysé. Le faisceau infra-rouge fait réagir les protéines présentes dans les grains. Chaque protéine possède des fréquences spécifiques pour lesquelles elles vibrent à un niveau d’énergie correspondant. Le capteur mesure la quantité d’énergie absorbée et délivre un sapectre d’absorption qui permettra de calculer le taux de protéine présent dans l’échantillon (cf schéma).

TRAÇABILITÉ PARCELLE Commune : Nom Parcelle (facultatif) : Précédent :

(Culture dans la parcelle l’année précédente)

Travail du sol : (Avant semis)

Traitement Fongicide Fusa : (Osiris Win, Prosaro, Swing Gold, Épopée)

Maïs

Autre

Non Labour

Labour

Non traité

Deux nouveaux appareils (cf photo) se sont rajoutés au parc existant. Avec cet équipement il est possible de réaliser environ 1 000 analyses par jour. Nous attendons pour l’ensemble de la collecte environ 12 000 échantillons avec des pics dépassant les 2 000 échantillons prélevés par jour. Les analyses que nous réalisons nous permettront ensuite, en lien avec le service Agronomie et Environnement, d’affiner les conseils quant à la gestion de la fertilisation et le fractionnement de l’azote afin d’obtenir les meilleurs taux de protéines. Pour cette première campagne, les premiers résultats nous indiquent que la moyenne de l’année s’annonce légèrement plus faible que celle de 2013 : elle s’établira sous la barre objectif des 11.5%.

S u r A R I A N E .CO O P retrouvez pour chaque bon d e l i v ra i s o n :

Traité

• • • • • • • •

Variété :

Afin d’exploiter au mieux l’ensemble des résultats des analyses réalisées durant la collecte, nous attirons votre attention sur l’importance de bien compléter les tickets de traçabilité qui vous sont fournis. AU FIL DES SAISONS #47 ÉTÉ 2014

5

le poids brut le poids net l’humidité le poids spécifique (PS) le prix brut payé le prix d’acompte les taxes les frais de séchage


ÉVÉNEMENT Une belle réussite pour nos 6èmes Rencontres de Saison ! L’année 2014 était synonyme de forte affluence pour les Rencontres de Saison. L’événement se déroulait le mercredi 18 juin à Minversheim avec cinq ateliers thématiques alliant innovations et démonstrations. Retour sur une édition hors normes !

UNE AFFLUENCE INÉDITE POUR DES RENCONTRES DE SAISON « RELOOKÉES » Les bonnes conditions météorologiques du printemps ont permis aux agriculteurs de finir leurs chantiers de cultures plus tôt et de se libérer pour participer en masse aux Rencontres de Saison 2014. Ils étaient plus de 350 à avoir répondu à notre invitation. À l’honneur cette année, l’agriculture de précision avec ses imposantes démonstrations qui a attiré beaucoup de monde et suscité de nombreuses questions. C’était aussi une grande première pour le maïs « semence » et le lâcher mécanique de trichogrammes. Les trois autres thèmes, plus classiques mais non moins importants, ont eux aussi bien plu à nos agriculteurs. Il s’agissait de la fertilisation à libération contrôlée sur maïs, du Réseau DEPHY et de la collection variétale de blé. Une édition marquée également par l’apparition de nouveaux visuels (nouveau logo et charte graphique pour les Rencontres de Saison), une signalétique claire, des ateliers plus accueillants avec des tentes, une buvette, un livret du participant enrichi… Le tout permettant de favoriser l’échange, la convivialité, l’expertise, le savoir-faire… en bref, l’esprit Comptoir agricole.

FERTILISATION À LIBÉRATION CONTROLÉE

RÉSEAU DEPHY ET STRATÉGIES DE DÉSHERBAGE

Clément Weinsando et Charles Puech (Timac Agro), revenaient sur le thème « Fertilisation à libération contrôlée sur maïs ». Les agriculteurs doivent faire face à plusieurs contraintes par rapport aux engrais qu’ils apportent à leurs cultures. C’est pourquoi un essai était conduit sur de nouvelles formes d’azote à base d’urée. Ces nouveaux engrais contrôlent la disponibilité de la forme ammoniacale soit par enrobage ou complexation de l’urée soit par inhibition temporaire de l’urée en forme ammoniacale.

L’atelier « Réseau DEPHY : stratégies de désherbage » était animé par David Lahaye et Grégory Lemercier (Chambre d’agriculture). Il y était présenté l’évolution des IFT (Indice de fréquence des traitements) des 12 exploitations agricoles basrhinoises membres du réseau. En parallèle de cette présentation, les agriculteurs ont pu apprécier au travers d’une visite d’essai les résultats de différentes stratégies de désherbage avec réduction des chloroacétamides. Un nouveau produit sans chlore ADENGO permet cette réduction en pré-levée/ post-précoce. De plus, différentes techniques permettent de réduire sensiblement l’utilisation des herbicides en maïs, le binage, le faux-semis, etc. « Les fermes du réseau sont passées de 1,7 IFT en 2010 à 1,25 IFT en 2013, et de 0,9 à 0,5 IFT pour les insecticides », ont indiqué les intervenants. AU FIL DES SAISONS #47 ÉTÉ 2014

6

COLLECTION VARIÉTALE DE BLÉ

Marc Muller et Bernard Forr présentaient les dernières nouveautés de la collec tion variétale de blé. Les agriculteurs pouvaient découvrir les quelques 40 variétés de blé qui étaient semées sur le site de Minversheim. Choisir correctement ses variétés est un travail qui nécessite beaucoup de temps. Il faut d’abord tenir compte du type de sol, de la date à laquelle la parcelle de blé est libérée, puis faire un compromis entre le potentiel et les critères de qualité demandés par les filières, mais aussi observer la sensibilité de la variété aux maladies.


UN DÉJEUNER SYNONYME DE CONVIVIALITÉ Après une matinée bien remplie pour les participants, les cloches sonnaient l’heure du déjeuner. Que ce soient agriculteurs, intervenants ou salariés, tous étaient très heureux de partager ce moment très convivial autour d’une table. Ce sont quelques 400 personnes qui ont pu participer à ce déjeuner rempli de bonne humeur ! Le Comptoir agricole tient à remercier JeanPaul Oster et Christian Suss pour les parcelles et le hangar qu’ils ont mis à disposition pour ces 6èmes Rencontres de Saison. Saluons aussi nos partenaires présents qui ont grandement contribué à la réussite de cet événement. Un grand merci également à tous les salariés qui ont collaboré à faire de ces Rencontres une réussite.

AGRICULTURE DE PRÉCISION

L’atelier « agriculture de précision, enjeux et perspectives » présenté par Matthieu Luthier expliquait l’utilisation des solutions de l’agriculture de précision et leurs bénéfices, ainsi que l’utilisation d’autoguidage par satellite des machines agricoles. Il existe trois types de corrections : la précision centimétrique, décimétrique et la cinématique en temps réel (plus généralement appelée RTK). Depuis 2013, le Comptoir agricole travaille sur le RTK, en collaboration avec Optisat (pour la marque John Deere) et Latitude GPS (pour la marque Trimble). Les agriculteurs pouvaient encore mieux comprendre l’intérêt de cet outil grâce à deux démonstrations : un binage dans un semis de maïs courbe et une coupure automatique de tronçons lorsque la machine arrive sur une zone déjà traitée.

PYRALE ET LÂCHER MÉCANIQUE DE TRICHOGRAMMES

MAÏS SEMENCES

Les 6èmes Rencontres de Saison étaient le moment idéal pour présenter aux agriculteurs la nouvelle filière de production du Comptoir agricole : le maïs semences. Bernard Cassignol (Responsable de la filière) accompagné de toute sa nouvelle équipe a expliqué le cycle de production du maïs semences en insistant bien sur les différentes étapes : semis, épuration, castration. Etaient aussi détaillées les étapes de contrôle, de broyage des mâles, la récolte et tout le processus usine. Les participants pouvaient observer le travail d’une castreuse sur une parcelle de maïs semences. « La mécanisation de cette intervention permet de diviser le temps par dix. Cependant, un dernier passage manuel doit être effectué pour s’assurer que tout a bien été coupé », précise Olivier Kempf, le responsable du suivi agronomique de la filière.

AU FIL DES SAISONS #47 ÉTÉ 2014

7

Pour Brigitte Poitout et Dominique Habig (De Sangosse), cette journée était l’occasion de parler du lâcher automatique de trichogrammes dans le cadre de la lutte contre la pyrale. Les explications concernaient d’abord le cycle de vie de la pyrale du maïs, ainsi que les différentes techniques de lutte (biologique ou chimique) connues jusqu’à présent et qui se font encore manuellement. Pour la pose manuelle des plaquettes, 20 minutes/hectare sont nécessaires. Sachant qu’en Alsace ce sont près de 14 000 ha de maïs qui sont traités par trichogrammes, l’enjeu de l’automatisation de cette distribution est primordial. C’est pourquoi un nouveau mode d’épandage automatique vient d’être développé. Mis en œuvre par Biocare, société allemande, c’est De Sangosse qui propose ce système à nos adhérents. Il s’agit en fait d’un système qui projette directement des capsules de trichogrammes grâce à un épandeur conçu spécialement à cet effet. Celui-ci peut se fixer à l’avant d’une castreuse à maïs ou d’un enjambeur léger. La rapidité de mise en œuvre est garantie.


ÉVÉNEMENT FERME EN VILLE 2014 : du blé au pain, un réel succès Du 26 au 29 juin la place Kléber s’est transformée en champ de blé à l’occasion de la 3ème édition de La Ferme en Ville sur le thème « du blé au pain ». Organisée par la Communauté Urbaine de Strasbourg, la Chambre d’Agriculture et les Jeunes Agriculteurs, l’édition 2014 a connu un très large succès. Retour sur un événement qui a fortement mobilisé les équipes du Comptoir agricole que ce soit au niveau organisationnel ou logistique.

LA FILIÈRE BLÉ À L’HONNEUR Les différents acteurs de la filière s’étaient donné rendez-vous place Kléber pour expliquer la culture du blé aux Strasbourgeois : des jeunes agriculteurs aux boulangers en passant par le Comptoir agricole et les meuniers ; tous

étaient présents. Une importante scénographie végétale avait été mise en place sur plus de 300 m2 pour présenter la culture du blé à différents stades de maturité. Les meuniers expliquaient la fabrication de la farine à partir du blé, et les

boulangers la transformaient en pain sous l’œil ébahi des enfants et de leurs parents, pressés de goûter la production tout juste sortie du four. Autre animation du week-end, la dégustation d’un Bettelmann géant (3m² !). Succès garanti.

PLUS D’UN AN DE PRÉPARATION

L’avant Ferme en Ville avait des airs d’aventure hors norme et excitante. Le lundi 23 juin, avec le concours des espaces verts de la CUS, les espaces en terre de la scénographie qui allaient accueillir le labour et le semis ont été montés. En fin de journée, les camions du Comptoir sont venus chercher les 100 premières palettes à Gerstheim pour aller les livrer à Strasbourg. Les deux premiers camions, sont arrivés sur les coups de 21h Place de l’étoile où la police municipale attendait le convoi pour se rendre Place Kléber, les dernières palettes ayant fini d’être livrées à 3h du matin.

Depuis un an, les professionnels agricoles avec la Chambre d’agriculture et la CUS ont travaillé ensemble pour proposer le projet 2014. Une fois le thème « du blé au pain » arrêté, il a fallu imaginer le contenu de la manifestation et sa scénographie végétale. Le Comptoir est intervenu avec la création de l’espace « culture » en dessinant la scénographie végétale qui allait présenter le blé à ses différents stades. Pour cela, cinq espaces ont été imaginés avec le travail du sol, le semis, le stade 2 nœuds, l’épiaison et la récolte. Pour concevoir ces espaces, la coopérative s’est associée aux Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin (canton de Gerstheim) pour qu’ils puissent mettre en culture le blé. Didier Lasserre, ingénieur régional Arvalis avait calculé les périodes de semis pour obtenir le décalage entre les stades recherchés et la date manifestation. Le Comptoir agricole a fourni 200 palettes avec des réhausses, du géotextile, du terreau, des semences (blé et jachère fleurie) et tous les intrants nécessaires.

L’équipe entretien et communication.

La Ferme en Ville était également l’occasion pour le Comptoir de remonter sa « Maison des céréales », qui avait été conçue pour les Terres à l’Envers en 2011. Reconstituant un foyer en taille réelle, elle permet de comprendre la place (parfois insoupçonnée) des céréales dans notre vie quotidienne : dentifrice, gel douche, bonbons, peinture… tous ces produits sont faits à partir d’amidon de céréales, principalement du maïs et du blé.

Mardi 24, les activités reprirent de plus belle mais plus au nord de Strasbourg avec l’escorte de la moissonneuse batteuse partie de Brumath de la concession Claas Reseau. C’est à Vendenheim que le convoi a été rejoint par deux motards de la Police Nationale pour escorter la machine jusqu’à la place de Haguenau où la Police Municipale reprenait le relais. Les convois se poursuivirent avec l’arrivée des deux tracteurs et de leurs outils dans la foulée. Pendant ce temps, la maison des céréales qui avait été livrée la veille au soir avec les palettes commençait à se hisser sous son chapiteau de 7m x 7m.

AU FIL DES SAISONS #47 ÉTÉ 2014

8


UNE FRÉQUENTATION EXCEPTIONNELLE quatre jours d’événement, plusieurs salariés se sont relayés pour animer le stand du Comptoir agricole à l’image de Laurence Lelin, Marc Muller, Jean-François Geiss, David Lahaye, Régis Anceaux, Valentin Gertz et Denis Fend. Au final, cette édition a permis d’atteindre des records de fréquentation avec plus de 40 000 visiteurs.

L’équipe communication du Comptoir au complet.

Plus de 50 classes d’élèves de la CUS se sont succédées autour de la scénographie végétale et de la Maison des céréales. De nombreuses personnes sont passées sur le stand du Comptoir agricole pendant ces quatre jours. « La coopérative agricole, qu’est-ce que c’est ? », « à quoi sert le blé dur? » ou encore « c’est quoi cette plante ?», telles étaient les questions auxquelles les salariés présents sur le stand répondaient, de la manière la plus simple qu’il soit. C’était l’occasion pour nous de partager notre travail, nos missions, mais aussi de nous intégrer dans le parcours « du blé au pain » en tant qu’organisme stockeur. Durant les

L’inauguration qui a eu lieu le jeudi 26 juin, a permis de réunir tous les acteurs agricoles autour de Madame Buffet, première adjointe de la ville de Strasbourg, le Président de la CUS et le préfet du Bas Rhin. Le Président Marc Moser a pu quant à lui inaugurer l’espace du Comptoir agricole au pied de la maison des céréales.

UNE SCÉNOGRAPHIE VÉGÉTALE AMBITIEUSE

Jamais la place Kléber n’avait accueilli autant de matériel agricole en conditions réelles. Cette situation inédite a été permise grâce à la participation de partenaires machinistes comme Agrimat, Haag et Claas France. Pour expliquer le travail du sol, un tracteur Case IH Maxxum 110 avec une charrue Kverneland à 5 corps étaient mis en situation. Le semis était illustré avec un John Deere 6125R et son semoir Lemken Saphir 7. La fertilisation au stade épiaison était expliquée avec un distributeur d’engrais Amazone Z AM 2501 mis à disposition par Agrimat. Ce dernier avait été posé sur un châssis métallique crée pour l’occasion, aucun tracteur ne pouvant être installé sur la dalle de la place Kléber pour des questions de portance. Enfin le clou du spectacle était sans conteste la moissonneuse batteuse Claas Avero 240 et sa coupe repliable C 450. Cette édition marquera les esprits avec les imposants équipements qui auront occupé la place centrale de Strasbourg pendant 4 jours. Une première historique dont tout le monde se souviendra. A ce titre, nous tenons bien sûr à remercier tous nos partenaires, sans qui nous n’aurions pu avoir une telle scénographie agricole en plein cœur de Strasbourg.

LA FERME EN VILLE, UN VRAI BOOST POUR LA PAGE FACEBOOK DU COMPTOIR AGRICOLE de la place, nous avions envie d’immortaliser chaque moment clé de cette aventure et d’en faire profiter un maximum de personnes.

Après quatre jours d’événement, le dimanche soir était synonyme de fin d’une aventure et surtout de rangement pour le Comptoir agricole. Une fois le tout rangé, les différents camions étaient prêts à rentrer chez eux, pour retrouver leur quotidien…

Le Comptoir agricole a profité de La Ferme en Ville 2014 pour communiquer sur les réseaux sociaux, et plus particulièrement sur notre page Facebook. Pour ceux qui n’y étaient pas, pendant toute une semaine, vous avez pu nous suivre grâce à un reportage live de l’événement. En l’espace d’une semaine, 21 photos ont été publiées pour vous faire partager pas à pas l’organisation et le déroulement de l’événement. Depuis la pose des palettes de blé en pleine nuit jusqu’aux derniers rangements

AU FIL DES SAISONS #47 ÉTÉ 2014

9

Une des photos qui a eu le plus de succès était celle de la moissonneuse-batteuse Claas, entourée de ses palettes de blé à maturité. Photo plutôt innocente au départ, nous ne nous attendions pas à un tel succès avec cette publication. En effet, elle a touché plus de 1400 personnes et a profité de 92 mentions « J’aime », commentaires et par tages réunis. Nous pouvons dire que notre travail a réellement créé le buzz, puisque la page Facebook du Comptoir agricole a bénéficié de nouveaux fans et a profité d’une belle notoriété avant, pendant, et après Ferme en ville 2014. Ces résultats on été obtenus principalement grâce au travail de Mathieu Walter et Florence Boff, stagiaire au service Développement & Communication. Suivez-nous sur notre page Facebook !


LES BRÈVES DU COMPTOIR Dan WALTER

Conducteur d’installation à Seltz

Jean LIDOLFF

Technicien conseiller sur le secteur d’Ebersheim

Jean-Noël GISBERT

Dan, jeune Alsacien de 23 ans vient officiellement d’intégrer l’équipe du Comptoir agricole de Seltz en tant que conducteur d’installations. Mais ce ne sont pas ses premiers pas dans la coopérative, puisqu’il a déjà travaillé en septembre 2011 comme saisonnier à Niederroedern pour la récolte de maïs, le chargement d’engrais en tant qu’intérimaire en 2012 ainsi qu’en octobre 2013 pour la campagne de maïs au silo de Lauterbourg. Après 4 ans au lycée agricole d’Obernai et avec son Bac agricole en poche, il a eu envie de rentrer dans la vie active. Touche à tout, ce passionné de nature et de pêche a toujours été intéressé par les métiers de la coopérative. Pour lui, une journée-type au Comptoir agricole est loin d’être monotone car ses missions sont très variées. Elles incluent la vérification des équipements de réception, la maintenance et le nettoyage des installations, le contrôle du stockage des céréales mais aussi le chargement de bateaux et le rituel de vérification intérieure et extérieure du site. Dan a envie d’en apprendre davantage sur le métier et c’est en bonne voie !

« Vivre et travailler au rythme des saisons », voilà à quoi est attaché Jean. Eleveur à ses heures perdues mais aussi pompier volontaire dans son village de Merxheim, il n’a pas le temps de s’ennuyer. Jean vient de rallier l’équipe commerciale du Comptoir agricole sur le secteur d’Ebersheim. Après son cursus en production végétale qu’il a réalisé à Vesoul (BTS + Contrat de Spécialisation) il s’est spécialisé dans la commercialisation des agrofournitures. Dès 1996, il a réalisé son apprentissage pour son CS à la CAC (68) en tant qu’agent relation culture. Il rentre au Comptoir agricole pour remplacer Olivier Kempf qui a pris la responsabilité du suivi agronomique de la production de semences. Ses débuts parmi nous sont surtout synonymes de découverte de l’entreprise et de sa manière de fonctionner.

A 33 ans, ce Perpignanais d’origine est un grand fan de spor t et de nature. Après un DUT électronique, il s’est spécialisé en tant qu’ingénieur en informatique et robotique. I l s’est ensuite tourné vers l’informatique médicale où il a travaillé en région parisienne pendant 8 ans avant d’arriver à Strasbourg. Pour la suite de son parcours, il avait envie de changer d’univers et souhaitait rester travailler en Alsace. L’offre d’emploi du Comptoir a donc tout naturellement trouvé faveur à ses yeux . Depuis la mi-mai, il a rejoint l’équipe du développement informatique en tant qu’ingénieur études et développement où il travaille sur le projet de transformation de notre système d’information.

MEDAILLÉS 2014 Le 23 mai dernier, le Président Marc Moser a eu le plaisir de remettre 12 médailles d’honneur agricole dont 3 Grand Or (40 ans de service), 2 médailles d’Or (35 années de service), 5 médailles de Vermeil (30 années de service), 2 médailles d’Argent (20 ans de service).

La promotion 2014 en détails GRAND’OR : Brigitte Lutz (40 ans — Eurappro), Marie-Madeleine Vogler (Ressources Humaines — 39 ans) et Rémy Willmann (Service commercial — 27 ans). OR : Dany Muller (Responsable du Service commercial — 35 ans) et Maurice Sachs (Conducteur au dépôt central — 25 ans). VERMEIL : Benoît Kleinclauss (Chef de silo à Seltz — 30 ans), Michel Pfrimmer (Chef de silo à Silorins — 30 ans), Freddy Stoecklé (Conducteur d’installations à Silostra — 30 ans), Fabien Study (Magasinier conseil à Soultz-sous-Forêt — 30 ans), et Pierre Buhl (Technicien Conseil Viti.com — 22 ans). ARGENT : Jean-Jacques Marajo (Magasinier conseil à Seebach — 14 ans) et Philippe Juch (Conducteur au dépôt central — 20 ans) Nous tenons bien sûr à les féliciter et à les remercier pour leur fidélité et leur travail au sein du Groupe Comptoir agricole.

Ingénieur études et développement

CAMPAGNE « CET EPI M’ÉPATE » Le 13 mai dernier, la filière maïs (AGPM, FNPSMS et le GNIS), partait à la conquête du grand public avec la campagne de communication « Cet épi m’épate ». L’objectif de cette action qui va s’étaler sur 3 ans est de véhiculer les images positives du maïs et faire connaître les usages variés et méconnus de cette production phare de l’agriculture française. Le maïs pilier de l’alimentation humaine et animale répond à une multitude d’autres besoins de manière durable. Cet épi est vraiment épatant !

TROPHÉE DES ESTIVALES PORT AUTONOME DE STRASBOURG (PAS) Le 13 juin dernier a été organisé l’événement « l’Estivale du Por t 2014 » au Por t Autonome de Strasbourg. Neuf entreprises (dont les Brasseries Kronenbourg, les Cafés Sati, S o p r e m a ,… e t l e Comptoir agricole) ont été mises à l’honneur pour leurs initiatives conduites sur la zone portuaire entre 2012 et 2014. À cette occasion, elles se sont vues remettre par la présidente du PAS Catherine Trautmann un trophée sous forme d’œuvre de « street art ». Le Comptoir agricole a été distingué suite à l’installation de son nouveau silo sur la zone portuaire de Lauterbourg. A cette occasion Marc Moser a rappelé qu’en tant que « première coopérative implantée sur la zone portuaire de Lauterbourg, l’objectif était de renforcer la logistique de collecte des céréales dans l’Outre-Forêt ». Malgré la présence du Comptoir agricole à Seltz, il était nécessaire de construire un autre point d’installation dans l’Alsace du Nord. La présence du Groupe Comptoir agricole tout au long du Rhin constitue un atout majeur pour l’export et aussi un véritable engagement en termes de développement durable quand on sait que 80 % des flux de céréales du Groupe se font par voie fluviale. Le site de Lauterbourg est le 10ème poste de chargement du groupe sur le Rhin, ainsi que la 6ème implantation sur le Port Autonome de Strasbourg.

Au cours de la campagne d’opinion, on découvre au travers de cinq visuels Audrey, Victor, Florence, Mike et Georgette qui nous rappellent où nous retrouvons le maïs dans notre quotidien (salle de bain, décoration de la maison, médicaments, …). Ces publicités d’opinion sont parues dans les grands quotidiens du 13 au 30 mai (Les Echos, le Figaro, le Monde, L’opinion) et dans la presse hebdomadaire comme l’Express, le JDD, le Point, le Nouvel Observateur,…. Pour compléter ces annonces presse, 16 chroniques radios: « un épi épatant, la minute info du maïs » ont été proposées à la diffusion des radios nationales et locales. Les vacanciers de l’été pourront également les découvrir sur les radios autoroutières 107.7 à l’instar de Vinci partenaire de l’opération. D’autres actions sont encore à venir avec la diffusion prochaine d’une vidéo virale sur Youtube à destination des plus jeunes.

Cette campagne coïncide également avec les 80 ans de l’AGPM où toute la filière maïs est invitée pour l’occasion à la cité des sciences les 22-23 octobre. Programme et inscription sur http://journeesmais80ans.agpm.com/index.aspx

Directeur de la publication : Denis Fend - Coordination : Matthieu Luthier - Rédaction : Régis Anceaux, Marita Bach, Florence Boff, Denis Fend, David Lahaye, Matthieu Luthier, Pascal Figuéréo - Photographies : Mathieu Walter, Matthieu Luthier, Photo Fend, Comptoir agricole, Germain Schmitt, tous droits réservés Mise en page, iconographie et réalisation : Agence Candide - Impression : Gyss / Obernai Dépôt légal : août 2014 Tous droits de reproduction interdits Contact journal : Comptoir agricole / Service Développement & Communication / 35, route de Strasbourg / 67270 Hochfelden / communication@comptoir-agricole.fr - www.comptoir-agricole.fr


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.