Cartographie des Systèmes d’Alerte Précoces (SAP) existants dans les régions de Tambacounda et Louga
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Remerciements L’élaboration de ce document a été facilitée par l’entreprise sociale JOKALANTE. Il n’aurait pas pu l’être sans les suggestions et les commentaires précieux du consultant. Nous tenons aussi à remercier toutes les personnes interviewées, l’ensemble de l’équipe du projet « Accroître la résilience des communautés vulnérables grâce à la planification communautaire et l’institutionnalisation de la réduction des risques de catastrophes au Sénégal » ainsi que le bailleur dudit projet, ECHO.
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Table des matières Liste des acronymes et abréviations : ..................................................................................................... 2 Introduction et objets de l’étude ............................................................................................................ 4 I.
Résumé des résultats ...................................................................................................................... 5
II.
Méthodologie .................................................................................................................................. 8
III.
Comprendre les systèmes d’alerte précoce ................................................................................ 9
1)
Définitions des concepts. ............................................................................................................ 9
2)
Présentation des quatre composantes du système d’alerte précoce complet et efficace ....... 10 a)
La connaissance du risque : ................................................................................................... 10
b)
La surveillance du risque ....................................................................................................... 11
c)
La communication des alertes : ............................................................................................. 11
d)
Capacités de réponse ............................................................................................................ 12
IV. Cadres politiques et juridiques internationaux et nationaux des alertes précoces (revue documentaires) ..................................................................................................................................... 13 V.
Les systèmes d’alerte précoce existant dans les régions de Tambacounda et Louga .................. 17 1)
Base de surveillance, d’alerte et d’avertissements agricoles .................................................... 17
2)
Système d’alerte précoce pour l’agriculture ............................................................................. 20
3)
Le groupe de travail pluridisciplinaire local............................................................................... 25
4)
Systèmes d’alerte des feux de brousse ..................................................................................... 29
5)
Système d’alerte précoce de la SODEFITEX ............................................................................... 32
6)
Système d’Alerte Précoce /SE-CNSA ......................................................................................... 36
7)
Système national de surveillance épidémiologique des maladies animales (SNSE) ................. 40
8)
Système pastoral d’alerte et d’information (SPAI) .................................................................... 44
VI.
Autres Systèmes connexes existants dans les régions de Tambacounda et Louga: ................. 48
9)
Système de recueil de données nutritionnelles (SRDN) ............................................................ 48
1)
L’Observatoire sur la Sécurité Alimentaire (OBSEA) ................................................................. 51
2)
District health information system / M-info alert (DHIS / m-info alert) ................................... 54
VII.
Autres systèmes d’alerte précoce existant au Sénégal ............................................................. 57
1)
Le système d’alerte de risque de catastrophe climatique ........................................................ 57
2)
Le Système d’alerte pour les usagers de la mer ........................................................................ 57
Conclusion ............................................................................................................................................. 57 Annexe 1 : Matrice de la cartographie des SAP .................................................................................... 60 Annexe 2 : Liste des personnes interviewées ....................................................................................... 66 Bibliographie :........................................................................................................................................ 68
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Liste des acronymes et abréviations : AGRHYMET : Centre Régional Agriculture, Hydrologie et Météorologie ANACIM : Agence Nationale de l'Aviation Civile et de la Météorologie AVHRR: Advanced Very High Resolution Radiometer AVSF : Agronome et vétérinaire sans frontière BSAAA : base de surveillance, d’alerte et d’avertissement agricole CAR : Conseils Agricoles et Ruraux CEDEAO : Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest CEEAC : Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale CH : Le Cadre harmonisée CILSS : Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel CIRAD : Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement CLM : Cellule de lutte contre la malnutrition CLV : Comités de Lutte Villageois CNSC : Conseil National de Sécurité Civile COMESA : Marché commun pour l’Afrique orientale et australe COUS : Centre des opérations d’urgences sanitaires CSA : Commissariat à la sécurité alimentaire CSE : Centre de Suivi Écologique DAPSA : Direction de l'Analyse, de la Prévision et des Statistiques Agricoles DEFCCS : Direction des Eaux et Forêts de la Chasse et de la Conservation des Sols DGPRE : Direction de la Gestion et de la Planification des Ressources en Eau DHIS2: district health information system 2 DIREL : Direction de l’Élevage DPC : Direction de la Protection Civile DPV : Direction de la Protection des Végétaux DRDR : Direction Régionale du Développement Rural DSV : Direction des Services Vétérinaires EAC : Communauté d'Afrique de l'Est ECHO : La Direction générale pour la protection civile et les opérations d'aide humanitaire européennes de la Commission européenne EDS : Enquête Démographique et Santé EPVC : Étude participative des risques, vulnérabilités et capacités communautaires FAO : Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture GRC : Gestion des Risques de Catastrophes GTP : Groupe de Travail Pluridisciplinaire IC : Informations Climatiques IDEPA : Inspection Départementale de l’Elevage et de la Production Anima le IDSV : Inspecteurs Départementaux des Services Vétérinaires IREF : inspection Régionale des eaux et forets IREPA : Inspection Régionale de l’Elevage et de la Production Animale IVR : Serveur vocale interactive LARCAVET : Laboratoires Régionaux de Contrôles et d'Analyses Vétérinaires 2
LNERV : Laboratoire National d'Elevage et de Recherches Vétérinaires de l'Institut Sénégalais de Recherches Agricoles MAER : Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural MEDD : Ministère de l’environnement et du développement durable MEPA : Ministère de l'Elevage et des Productions Animales MICS: Multiple Indicator Cluster Survey NOAA: National Oceanic and Atmospheric Administration OBSEA : Observatoire sur la Sécurité Alimentaire OIE : Office International des Epizooties ONG : Organisation Non gouvernemental OP : Organisations paysannes ORSEC : Organisation des Secours en cas de Catastrophes PAIN : Paquet d’Activités Intégrés de Nutrition PCIME-C : Prise en Charge Intégré de la Maladie de l’Enfant au niveau Communau taire PRN : Programme de Renforcement de la Nutrition RTS : Radio-télévision sénégalaise SADC : Communauté de développement d'Afrique australe SAP : Système d’alerte précoce SAP/SE-CNSA : Système d’Alerte Précoce /SE-CNSA SCAP : systèmes communautaires d’alertes précoces SDDR : Services Départementaux de développement Rural SE-CNSA : Secrétariat Exécutif du Conseil national de Sécurité alimentaire SIG : Système d’Information Géographique SIM : Système d’information sur les marchées SMRAP : système mondial ou régional d’alertes précoces SNAP : système national d’alerte précoce SNDES : Stratégie nationale de développement économique et social SNSE : Système National de Surveillance Epidémiologique des Maladies Animales SPAI : Système Pastoral d’Alerte et d’Information SRDN : Système de Recueil de Données Nutritionnelles UE : Union Européenne UP : Unité Pastorale ZAR : Zones À Risques
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Introduction et objets de l’étude Selon le Centre de recherche sur l'épidémiologie des catastrophes (CRED) sur les 1,35 million de personnes tuées par les catastrophes naturelles au cours des 20 dernières années, plus de la moitié sont morts dans les tremblements de terre, le reste étant dû aux conditions météorologiques et climatiques. La grande majorité de ces décès est survenue dans les pays à revenu intermédiaire et faible. Les pays les plus pauvres ont payé le prix le plus élevé en termes de nombre de morts par catastrophe. L'Afrique a connu son lot de catastrophes, tout comme les autres continents. Bien que l'ampleur des catastrophes naturelles en Afrique soit généralement plus faible que sur d'autres continents comme l'Asie, leurs effets sur les populations touchées ont été désastreux. Ceci est largement dû aux niveaux élevés de vulnérabilité des populations dans les pays africains. Le Sénégal pour sa part est vulnérable à plusieurs risques, en particulier l'érosion côtière, la sécheresse, les inondations, les invasions acridiennes, les feux de brousse et les incendies. Les inondations touchent annuellement environ 200 000 personnes et ont un impact de 47 milliard de FCFA, avec des inondations de grande ampleur survenues en 2009 dans la région de Dakar, causant environ 55 milliard de FCFA de dégâts et de pertes. En 2015 la direction de la protection civile, organe étatique chargée de la gestion des risques au Sénégal, a répertorié 609 personnes tuées et 21 503 autres touchées par les catastrophes. Elles ont souffert des incendies, des accidents de la circulation, des effondrements de bâtiments, des glissements de terrain et des accidents de natation, ainsi que de la foudre et des catastrophes industrielles. Quant aux sécheresses, elles
ont
généralement un impact sur les régions sahéliennes arides et semi-arides (nord du Sénégal) tous les trois ou quatre ans. Depuis 1980, les sécheresses ont touché plus de 3 millions de personnes dans le pays. C’est dans ce contexte que le gouvernement du Sénégal appuie un programme national de gestion des risques de catastrophes. Ce programme consolide la 4
capacité du pays à gérer des risques tels que l’insécurité alimentaire, l’érosion côtière et les inondations entre autres à travers: le développement de systèmes d'information géographique (SIG) et de système d'alerte précoce opérationnel et la mise en œuvre d'une campagne de sensibilisation aux risques. Introduits depuis la campagne agricole 1987-88 avec la mise en place d’un système d’alerte précoce (SAP) et de prévision des récoltes par le gouvernement du Sénégal et l’organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), les SAP sont devenues un outil très usités dans les stratégies de réduction des risques de catastrophes au Sénégal. Depuis lors des outils d’alerte précoce traitant différents risques ont vu le jour. Ce présent document fait état d’une cartographie non exhaustive des systèmes d’alerte précoces au Sénégal en général et en particulier dans la zone de Louga et Tambacounda. Cette
étude est
faite dans le cadre du projet « Accroître la
résilience des communautés vulnérables grâce à la planification communautaire et l’institutionnalisation de la réduction des risques de catastrophes au Sénégal » financé par ECHO. Elle a pour objectif général de mieux connaitre les solutions développées dans le cadre de la gestion des risques dans les régions de Tambacounda et Louga. Plus spécifiquement le document explorera les concepts autours de l’écosystème des SAP et le cadre juridique et réglementaire de ces derniers au Sénégal. Une description et une analyse des SAP étudiés mettra l’accent sur les scénarios de réponses liés à ces systèmes d’alerte précoce, les différentes approches pratiquées autour des SAP et les outils et techniques utilisés afin de diffuser les alertes et de surveiller les risques au niveau communautaire.
I.
Résumé des résultats
Ce Document dresse un bilan des SAP et d’autres systèmes connexes existants dans les régions de Tambacounda et Louga. Les risques retenant le plus l’attention des acteurs des SAP sont liés à l’aléa climatique. L’ANACIM, ayant seul mandat à produire et diffuser des informations climatiques, est au cœur des SAP existant au Sénégal.
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Le cadres politiques et juridiques de la réduction des risques de catastrophes (RRC), donc des SAP, du Sénégal est régit au niveau national, sous régional, régional aussi bien qu’au niveau international. Ayant ratifié le « Cadre d’action de Hyogo » (Hyogo Framework for Action) en janvier 2005, le Sénégal souscrit au à uniformisation au niveau international des stratégies pour la prévention et la gestion des catastrophes, et plans d’action visant à réduire notre vulnérabilité collective aux aléas naturels. Au niveau régional, les États membres de l’Union africaine, un « Programme d’action 2005-2010 pour la mise en œuvre de la Stratégie régionale africaine pour la prévention des risques de catastrophe » a été élaboré et adopté à la Première Conférence ministérielle africaine sur la prévention des risques de catastrophe » tenue à Addis-Abeba en 2005. Au niveau sous régional, Communautés économiques régionales (CER) au moins (la CEEAC, la CEDEAO, l’IGAD, la SADC et l’EAC) se sont dotées de politiques et/ou de stratégies de prévention de risques de catastrophe ; lesdites politiques et/ou stratégies étant basées sur les priorités du Cadre d’action de Hyogo et sur la Stratégie régionale africaine pour la prévention des risques de catastrophe. Au niveau National, l’Etat du Sénégal au lendemain des indépendances, a initié une politique nationale de protection civile en vue de protéger les populations contre les catastrophes ou dangers pouvant mettre en péril leur vie. Une loi cadrant l’organisation générale de la défense civile a été adoptée en 1964 (loi n° 64 -53 du 10 juillet 1964). Ensuite une stratégie nationale de réduction de la pauvreté a été mise en place dont l’un des axes fondamentaux (DSRP I (2003-2005), II (20062010) et III (2011-2015), SNDES (2013-2017), PSE (2035)) est la protection sociale et la gestion des risques de catastrophes. Avec 1 à 5% de la population exposé au risque d’insécurité alimentaire (Food security information Network, FAO, 2017), la sécurité alimentaire est l’un des risques les plus surveillés au Sénégal. Parmi les structures effectuant cette surveillance on peut citer le Système d’Alerte Précoce du SE-CNSA, le système de recueil de données nutritionnelles (SRDN) de la CLM, l’observatoire sur la sécurité alimentaire du Commissariat à la sécurité alimentaire (OBSEA) du CSA et le Groupe de Travail Pluridisciplinaire national de l’ANACIM.
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Les risques agricoles sont aussi pris en compte à travers la surveillance de la situation phytosanitaire, de l’aléa climatique et des feux de brousse. Les bases de surveillance, d’alerte et d’avertissement agricole de la direction de la protection des végétaux surveillent le premier aléa cité. Tandis que
le système d’alerte
précoce pour l’agriculture et le groupe de travail pluridisciplinaire de l’ANACIM fournit des informations climatiques adaptées aux producteurs et aux services agricoles. Le système d’alerte précoce de la SODEFITEX traite les risques climatiques aussi bien que les risques phytosanitaires. Quant aux feux de brousse leur surveillance est assurée par le système d’alerte des feux de brousse de la DEFCCS. Il faut noter que le centre de suivi écologique (CSE) est en train de mener des initiatives innovantes dans ce domaine en utilisant la télédétection (imagerie satellitaire) pour détecter les cas de feux actifs et cartographier ces derniers. L’élevage n’est pas en reste avec le système pastoral d’alerte et d’information (SPAI) d’AVSF traitant des risques liés au pastoralisme et à la transhumance et le système national de surveillance épidémiologique des maladies animales (SNSE) de la directions des services vétérinaires (DSV) du ministère de l’élevage et de la production animale (MEPA). Enfin la situation sanitaire est aussi surveillée par le district health information system / M-info alert du COUS ainsi que le Service National de l'Information Sanitaire. Tous deux rattachés au ministère de la santé et de l’action sociale. La participation des communautés est sollicitée dans la plupart des systèmes étudiés notamment dans la surveillance des risques et la réponse aux alertes. Des relais et programmes radiophoniques sont les canaux de communication les plus utilisés pour atteindre ces communautés. La principale faiblesse liée à cette participation est la difficulté de pérenniser les activités de la communauté notamment des comités villageois et des relais communautaire. En effet ces derniers, principales expressions des SAP au niveau communautaire, sont dépendants pour leur fonctionnement des projets et programmes. Concernant les technologies de l’information et de la communication (TIC) leur utilisation bien que courante dans l’ensemble des SAP étudiés notamment dans les enquêtes (tablettes et logiciels d’enquêtes) et la diffusion des alertes (radio et téléphones portables) est peu intégré au dispositif d’alerte précoce. Cependant 7
cette intégration a été effective pour certains SAP tels que le SPAI, utilisant les SMS et la radio pour transmettre l’information, le DHIS qui utilise aussi des SMS mais pour recueillir des informations sur la situation sanitaire et le SAP agriculture de l’ANACIM qui utilise un IVR pour transmettre en messages voix, les informations climatiques aux producteurs.
II.
Méthodologie
Afin de faire une cartographie des systèmes d’alerte précoce dans les régions de Tambacounda et Louga, Nous avons effectué une série d’entretiens semistructurés avec des informateurs clés complétée par une revue documentaire de la littérature universitaire et grise récente sur les systèmes d’alerte précoce au Sénégal. Les informateurs clés ont été identifiés grâce à une revue documentaire, une cartographie des acteurs et un échantillonnage en boule de neige des répondants directement engagés dans la gestion des systèmes d’alerte précoce. Des entrevues avec 23 informateurs clés ont été réalisées (liste des personnes interviewées en annexes) en face à face et par téléphone à Dakar, Tambacounda et Louga. Comme indiqué dans la première partie de ce document, le paysage des systèmes d’alerte précoce au Sénégal a connu une rapide évolution ces dernières années. Ce qui veut dire que ce document n’a pas la prétention de prendre en compte toutes les initiatives en matière d’alerte précoce qui existe ou sont en train d’être Aléa – Un phénomène, une substance, une activité ou condition dangereux pouvant causer des pertes de vies humaines, des blessures ou d’autres effets sur la santé, des dommages aux biens, des pertes de moyens de subsistance et des services, des perturbations socio-économiques, ou des dommages à l’environnement.
mis en place dans les régions de Tambacounda
et
Louga.
Nous
avons cherché à nous concentrer sur ceux qui traitent des risques et des aléas les plus fréquemment
observés dans les régions cibles de l’étude. Cette identification des risques et aléas majeurs auxquels les communautés de Louga et Tambacounda sont confrontées a été faite à travers une EPVC 1 menées par le projet « Accroître la 1
L’EPVC est une méthode d’investigation qui utilise un grand nombre d’outils participatifs 1 qualitatifs (ERP/PRA) pour impliquer les acteurs locaux à déterminer leur propre diagnostic de risque de désastre et de vulnérabilité. (Action contre la Faim-International, étude participative des risques, vulnérabilités et capacités communautaires, manuel pratique, 2012) 8
résilience des communautés vulnérables grâce à la planification communautaire et l’institutionnalisation de la réduction des risques de catastrophes au Sénégal ». Dans cette étude, nous adoptons une approche de «chaîne de valeur» pour la description et l’analyse des systèmes d’alerte précoce afin d'observer les relations entre les acteurs et les processus qui permettent de connaitre et de surveille r les risques, de communiquer les alertes et de répondre aux risques.
Figure 1 : Composante d’un Système d’Alerte Précoce
III.
Comprendre les systèmes d’alerte précoce 1) Définitions des concepts.
L’alerte précoce est un élément essentiel dans la prévention et la réduction des risques de catastrophes (RRC). Elle permet d’éviter les pertes humaines et de Réduction des risques de catastrophe (RRC) – Concept et pratique consistant à des efforts pour analyser et gérer les causes, notamment par une réduction de l’exposition aux risques, qui permet de réduire la vulnérabilité des personnes et des biens par exemple par la gestion rationnelle des terres et de l’environnement et l’amélioration de la préparation aux événements indésirables.
réduire
l’impact
matériel
et
économique des catastrophes. Ici il faut insister sur l’aspect précoce d’un tel système. ‘Précoce’ signifie que l’alerte précède l’aléa ou la menace (risque) et qu’il est encore
temps de prendre des mesures qui concourent à réduire les dommages ou les pertes, voire d’éviter la catastrophe. Associé à un système, ensemble de pratiques organisées en fonction d'un but, l’alerte devient un outil déterminant pour la RRC. Ainsi le système d’alerte précoce (SAP) est l’ensemble des capacités nécessaires pour produire et diffuser en temps opportun et utile des messages permettant à des individus, des communautés et des organisations menacées par un danger, de se préparer et d’agir de façon appropriée en temps utile pour
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réduire le risque de dommage ou de perte (IFRC définition adaptée notamment de celle de la SIPC de 2009). Il existe différents concepts autour des SAP parmi lesquelles on peut en citer les systèmes intégrés d’alertes précoces (à l’opposé des systèmes isolés d’alertes précoces) et les systèmes d’alertes précoces multi-aléas et les systèmes
L’IFRC Définit le SCAP comme un effort mené par ou avec - une communauté et visant à collecter de façon systématique et/ou à analyser les informations qui permettent la diffusion des messages d’alertes qui peuvent aider la communauté à réduire les dommages ou les pertes dues à la réalisation d’un aléa (ou d’une menace).
d’alertes
communautaires précoces
(SCAP).
Cependant cette étude s’intéressera plus
particulièrement
au
dernier
système cité. Malgré la diversité des caractéristiques
des SAP, la tendance mondiale vise à l’harmonisation des bonnes pratiques en la matière. L‘idée de base est que pour que le SAP soit efficace, le message venu du « plus haut niveau » (gouvernement, institutions de recherche) doit atteindre les populations qui risquent d‘être affectées par les risques surveillés. A tous les niveaux, quatre éléments de base sont nécessaires pour développer un système d‘alerte précoce complet et efficace : la connaissance et la surveillance du risque, la diffusion de l’alerte et la capacité de réponse (c’est-à-dire dispositions prises par rapport aux alertes précoces reçues).
2) Présentation des quatre composantes du système d’alerte précoce complet et efficace Pour être efficace sur les processus de collecte et d’analyse des données du SAP une démarche systématique est proposée et est basée sur quatre composantes essentielles : la connaissance du risque, la surveillance du risque,
la
communication des alertes et la capacité de réponse. Chacune de ces composantes doit être opérationnelle pour que le système fonctionne. a) La connaissance du risque : Cette composante comprend une identification des dangers, des risques et des vulnérabilités, ainsi que des évaluations des capacités. Par définition, les SAP mettent l'accent sur la nature « précoce » et l’occurrence des risques de catastrophe. Cela signifie que nous voulons savoir où et quand les risques 10
commencent et se terminent, au moins dans des régions spécifiques et pour des types de risques spécifiques. L’information est également nécessaire sur le processus qui influence les niveaux de risque, y compris les changements dans l'utilisation des terres et des ressources, le climat, les infrastructures construites et les niveaux d'urbanisation. Le point de départ des activités dans le SAP est donc la collecte de connaissances sur les risques, à travers des exercices de cartographie et d'analyse, pour identifier les régions et les populations à risque et les activités susceptibles de modifier leur niveau de vulnérabilité. Les informations recueillies, au moyen d'évaluations et d'autres exercices, seront ensuite utilisées pour guider d'autres éléments des SAP. b) La surveillance du risque Les services de surveillance et d'alerte sont souvent considérés comme le cœur des SAP. Ce composant implique la détection des risques et nécessite :
Une base d'information et de ressources solide et à jour Une surveillance constante des paramètres de danger pour les activités de prévision
La durée de la surveillance dépend du danger en question. Par exemple, les dangers immédiats (feux de brousses) nécessitent une surveillance 24 heures sur 24, mais les dangers à évolution lente (insécurité alimentaire) qui peuven t être détectés très tôt nécessitent une surveillance progressive. En tant qu'élément central des SAP, les activités de suivi et d'alerte impliquent des acteurs (individus, organisations, agences) et des ressources au niveau international, au niveau national et local ; Ils exigent aussi un haut niveau de coordination et d'engagement. Les services de surveillance et d'alerte devraient, dans la mesure du possible, être développés de manière coordonnée pour les différents risques afin d’optimiser les ressources et les réseaux. Les activités d'alerte efficaces, à l'instar d'autres éléments du système d'alerte précoce, sont un élément essentiel des systèmes globaux de réduction des risques. c) La communication des alertes : Les éléments de diffusion et de communication exigent, la transmission efficace de l'information sur le risque et un examen continu pour savoir si :
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Les avertissements atteignent les personnes et les communautés concernées Les avertissements sont bien compris Les communautés savent quoi faire en fonction des informations qu'elles reçoivent La règle de base pour la diffusion et la communication est d'être certaine et de confirmer par un canal de communication différent que des avertissements clairs et utiles atteignent ceux qui sont à risque pour permettre des réponses appropriées. d) Capacités de réponse Une alerte précoce n'a aucun effet sans action précoce. De nombreux exemples illustrent à quel point les informations fiables sur les menaces prévues étaient insuffisantes pour éviter une catastrophe. Dans les délais les plus courts, cette action pourrait être une simple évacuation. Dans les délais les plus longs , une action précoce signifie travailler en étroite collaboration avec les communautés locales pour évaluer et traiter les causes profondes des risques auxquels elles seront confrontées. L'action précoce comprend également la mise à jour de la planification d'urgence et la mobilisation des bénévoles. Plus nous suivons les avertissements dans les délais les plus longs, en identifiant les communautés à risque, en investissant dans la RRC et en améliorant la préparation, plus les vies et les moyens de subsistance peuvent être sauvés. De même, de meilleurs liens avec les centres de connaissances mondiaux et régionaux et des procédures normalisées pour acheminer l'information au bon endroit faciliteraient une action plus efficace au niveau le plus local. La capacité de réponse est également dynamique, nécessitant des informations sur la façon dont les acteurs des SAP doivent se préparer pour agir à la fois en réponse aux aléas et en réduisant leurs niveaux de risque. Il comprend également des structures pour la gestion des urgences, ainsi que des activités d'éducation et de préparation et des tests répétés et en temps opportun des plans de gestion des catastrophes (par exemple, à travers des exercices et des simulations).
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IV.
Cadres politiques et juridiques internationaux et nationaux des alertes précoces (revue documentaires)
Le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes a é té créé en 1999 pour faciliter la mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (SIPC). La SIPC a pour mission de réduire les pertes dues aux catastrophes et de renforcer la résistance des collectivités et des nations face aux catastrophes. Reconnaissant le danger croissant que représentent les catastrophes naturelles, la SIPC s’est engagé à connecter les gouvernements et les partenaires, à mobiliser chaque individu et communauté, ainsi qu’à soutenir le renforcement de la résilience des nations et des communautés face aux catastrophes et les impacts dus au changement climatique. En janvier 2005, 168 gouvernements ont ainsi adopté le « Cadre d’action de Hyogo » (Hyogo Framework for Action ) lors de la Conférence mondiale à Kobe au Japon, pour la prévention des catastrophes, plan d’action visant à réduire notre vulnérabilité collective aux aléas naturels. Cette stratégie de prévention, principal instrument des Nations Unies pour réduire les risques de catastrophe s'appuie sur trois objectifs :
Intégrer la réduction des risques dans les politiques de développement durable et la planification
Développer les institutions, les mécanismes et les capacités pour renforcer la résilience face aux aléas
Intégrer des approches de réduction des risques dans la planification d'urgence, la réponse, et les programmes de récupération.
L’ONU-SIPC facilite cette mise en application du Cadre d’action de Hyogo (CAH) par le biais d’une sensibilisation accrue à l’importance de la prévention des catastrophes. Cette action passe par la gestion de la Plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophes (résolution 61/198 de l'Assemblée générale des Nations Unies), qui est le principal forum dans ce domaine. La Plate -forme
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mondiale pour la réduction des risques de catastrophes, qui se réunit tous les deux ans, est le forum mondial pour accélérer l'élan mondial sur la réduction des risques de catastrophe. Au niveau régional, les États membres de l’Union africaine ont d’abord manifesté leur engagement envers la RRC en adoptant, lors de la Deuxième Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE) tenue en 2004, une « Stratégie régionale africaine pour la prévention des risques de catastrophe ». Ensuite, un « Programme d’action 2005-2010 pour la mise en œuvre de la Stratégie régionale africaine pour la prévention des risques de catastrophe » a été élaboré et adopté à la Première Conférence ministérielle africaine sur la prévention des risques de catastrophe » tenue à Addis-Abeba en 2005. Enfin, face à de nouveaux défis et à certaines carences, ce Programme d’exécution a fait l’objet d’une importante révision lors de la Deuxième Plate-forme régionale africaine tenue à Nairobi en mai 2009. Cette révision a abouti à la prolongation, jusqu’en 2015, du délai d’exécution du Programme d’action et à l’alignement de celui-ci sur le Cadre d’action de Hyogo (CAH). Au niveau sous régional, plusieurs Communautés économiques régionales (CER) s’impliquent aujourd’hui dans des questions de RRC. Cinq CER au moins (la CEEAC, la CEDEAO, l’IGAD, la SADC et l’EAC) se sont dotées de politiques et/ou de stratégies de prévention de risques de catastrophe ; lesdites politiques et/ou stratégies étant basées sur les priorités du Cadre d’action de Hyogo et sur la Stratégie régionale africaine pour la prévention des risques de catastrophe. Et parmi les réalisations récentes figurent les suivantes : (1) la création d’ECOWARN (Réseau d’alerte et de réponse de la CEDEAO) par la CEDEAO ; (2) des initiatives récentes prises par l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) pour la coopération Sud-Sud, initiatives ayant pour objet de tirer parti d’expériences fructueuses entreprises par la région Afrique. En outre, par des services renforcés de RRC et d’adaptation aux changements climatiques, des organismes sous régionaux spécialisés répondent aujourd’hui à des défis planétaires et régionaux ; organismes spécialisés tels que l’ICPAC (Centre de l'IGAD pour les prévisions climatiques et leurs applications), le SADC DMC (Centre de surveillance de la sécheresse - de la SADC), le CRA (Centre régional AGRHYMET) et l’ACMAD 14
(Centre africain des applications de la météorologie pour le développement). Le COMESA (Marché commun pour l’Afrique orientale et australe), la SADC et l’EAC ont, de leur côté, unis leurs efforts pour lancer un « Programme d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de ses effets », programme de 5 ans qui a pour objet d’harmoniser les pratiques d’adaptation aux changements climatiques chez les trois CER et d’accroître les investissements en matière de résilience face aux aléas climatiques. Au niveau National, l’Etat du Sénégal au lendemain des indépendances, a initié une politique nationale de protection civile en vue de protéger les populations contre les catastrophes ou dangers pouvant mettre en péril leur vie. Une loi cadrant l’organisation générale de la défense civile a été adoptée en 1964 (loi n° 64-53 du 10 juillet 1964). Ensuite une stratégie nationale de réduction de la pauvreté a été mise en place dont l’un des axes fondamentaux (DSRP I (20032005), II (2006-2010) et III (2011-2015), SNDES (2013-2017), PSE (2035)) est la protection sociale et la gestion des risques de catastrophes. Cet acte se place dans
le
cadre
des
engagements
internationaux
pour
le
développement,
notamment le «Cadre d’Action de Hyogo», ainsi que le Plan de mise en œuvre de Johannesburg adopté à l’issue du Sommet Mondial pour le Développement Durable du 26 août au 4 septembre 2002. Dans les options de développement du pays déclinées par le DSRP, la protection sociale et la gestion des risques de catastrophes est une perspective de réponse structurelle aux défis majeurs de croissance et de réduction de la pauvreté et a pour vocation de servir de catalyseur pour la poursuite de différents objectifs nationaux de développement notamment dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l’aménagement du territoire,
de
la
protection
de
l’environnement,
de
la
mobilité,
de
la
responsabilisation des acteurs du secteur privé, de la société civile. Bien que ces risques semblent être difficiles à maîtriser, il est possible d’agir en amont. En outre, le cadre administratif pour la Plate-forme nationale de RRC au Sénégal est le Conseil National de Sécurité Civile (CNSC) et la Direction de la Protection Civile (DPC). Un plan national d’organisation des secours en cas de catastrophes (ORSEC) et un plan d’urgence pour la gestion de risques spécifiques ont été adoptés pour faire face aux situations d’urgence et à tous types d’évènements 15
majeurs. Il existe trois variantes du plan : le Plan National ORSEC, le Plan Régional ORSEC et le Plan Départemental ORSEC. Le décret n°99-172 du 04 mars 1999 abrogeant et remplaçant le décret n°93-1288 du 17 novembre 1993 adoptant le Plan National d’Organisation des Secours définit les conditions d’élaboration de ce plan. Un décret pris en 1994 consacre officiellement le Plan ORSEC et renferme le dispositif général de la planification de défense et de sécurité civiles. Le décret de 99 définit, d’une manière générale, les différentes institutions de l’Etat qui interviennent dans le plan, le mécanisme de coordination, ainsi que l’organisation générale pour le déclenchement de ce plan, dont le Ministre de l’intérieur est le leader.
16
V.
Les systèmes d’alerte précoce existant dans les régions de Tambacounda et Louga
Les systèmes traitant les risques au Sénégal sont multiples et peu conceptualisés. Certaines systèmes sont dénommés d’alerte précoce bien que ne disposant pas de toutes les composantes d’un SAP dit complet alors que d’autres répondent à toutes les caractéristiques d’un SAP complet bien qu’étant informels et traditionnels. En conséquence cette section sera présentée en deux parties, l’une traitant des systèmes d’alerte précoce complets, le second traitant des plateformes qui mettent à la disposition des décideurs des informations sur le suivi ou la surveillance de certaines aléas et ressources. Enfin les initiatives notables qui sont en développement seront aussi énumérées avec un bref descriptif.
1) Base de surveillance, d’alerte et d’avertissements agricoles Structure : Direction de la protection des végétaux /MAER 08 Bases de Surveillance, d’alerte et d’Avertissements agricoles sur toute l’étendue du territoire : Richard Toll ; Nganda (Kaffrine) ; Kolda ; Notto (Thiès) ; Sokone (Fatick) ; Missirah (Tambacounda) ; Dahra Djolof (Louga) et Ogo (Matam) ; Aléas : Ravageurs des cultures (insectes tels que criquets pèlerin et chenille poilue du niébé, mauvaises herbes, oiseaux granivores etc….) Risque : risques phytosanitaires La Direction de la Protection des Végétaux (DPV), structure du Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural (MAER) est l’unité technique centrale du dispositif de surveillance, de contrôle et de lutte phytosanitaire. Elle assure au niveau national, la supervision technique des actions de lutte contre les attaques des ennemis des cultures et apporte, à travers les moyens financiers et matériels mis à sa disposition par l’Etat, l’appui en formation-sensibilisation, en biens, services et équipements nécessaires aux structures déconcentrées du MAER 17
(Directions Régionales du Développement Rural-DRDR, SDRDR, ANCAR), aux Comités de Lutte Villageois (CLV), aux Organisations de producteurs (OP) et aux producteurs individuellement. C’est en ce sens que cette structure a mis en place un réseau national de stations de surveillance et d’avertissements agricoles disséminées dans les différentes zones agro-écologiques du Sénégal. Ces bases ont pour but de :
Surveiller les ravageurs d’importance économique
tels que criquets,
sautereaux, chenilles et autres insectes; oiseaux granivores etc…
Faire un contrôle préventif des infestations ;
Former et sensibiliser les producteurs à une meilleure connaissance de la bio écologie des ravageurs ;
Transmettre des alertes à l’autorité de tutelle au niveau de la Base Centrale de Dakar, aux structures déconcentrées du Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement
Rural
telles
que
DRDR,
SDRDR
de
même
qu’aux
organisations paysannes.
Mettre en œuvre et superviser les opérations de lutte respectueuses de l’environnement et de la santé humaine en relation avec les DRDR, SDRDR, autorités locales et Communales et les producteurs organisés en Comités de lutte villageois(CLV).
L’aléa criquet pèlerin est surveillé à travers une plateforme régionale (EMPRESRO) et mondiale pilotée par la FAO. Connaissance du risque : La connaissance du risque lié aux ravageurs, a été acquise par la DPV suite aux nombreuses recherches et formations de ses agents qui ont été appuyées par différents projets et programmes mais également suite à l’expérience accumulée au fil des années de pratiques. Sa collaboration avec les différentes structures de formation et de recherches en protection des végétaux aux niveaux national, régional et international a été d’un apport significatif dans l’acquisition des connaissances en protection des végétaux. ² Les comités de luttes villageois ont été formés lors de projets et programmes intervenant dans la protection des cultures. Ils ont été formés à détecter et combattre les fléaux menaçant les cultures. Hormis ces CLV et organisations 18
paysannes au niveau communautaire, les paysans ont des connaissances traditionnelles leur permettant de reconnaitre et de prévenir certaines menaces aux
cultures.
En
plus
des
campagnes
de
sensibilisation
destinées
aux
communautés des interviews sont faites par la Base de surveillance au niveau de certaines radios communautaires. Malgré une localisation des potentiels risques pouvant menacer les cultures, il n’existe pas de système d’information géographique suffisamment renseigné pouvant illustrer cet aléa et son évolution. La surveillance du risque : La surveillance de l’aléa est faite par les agents prospecteurs de la base de surveillance
avec
la collaboration
des
Comités
de
Lutte
Villageois,
des
organisations paysannes et des services déconcentrés du MAER (DRDR, SDRDR, ANCAR). En général l’observation ou constatation de l’aléa est faite par les agents de la base aussi bien que par les CLV et les producteurs qui préviennent ensuite la base de surveillance. Les techniciens de la base de surveillance sont chargés d’apprécier le niveau de risque en tenant compte du ravageur en question, de la superficie infestée, de l’état de développement de la culture et de la situation agro climatique. Une intervention n’est envisagée que si l’infestation a atteint un certain seuil. Des prospections dans les zones névralgiques sont menées par la Base de Surveillance suivant des prévisions faites sur la base de l’historique des aléas dans la zone. Les principaux moyens de surveillance et de prévision sont les informations climatiques transmises par l’ANACIM et l’observation à l’œil nu. Pour le cas des criquets pèlerin la surveillance est faite en collaboration avec « la Commission de lutte contre le Criquet pèlerin dans la région occidentale » de la FAO, qui a mis en place un SAP (EMPRES-RO) contre ce type d’insecte. Communication des alertes : Les données de la surveillance sont transmises, sous forme de rapports de prospection, à la DPV plus précisément à la division Avertissement Agricole (DAA) et la Division Défense des Cultures (DDC), ainsi qu’à la DRDR et aux SDDR de la zone. La transmission se fait via email, téléphone et SMS. En général le contenu 19
des rapports de prospections concerne la superficie infestée, la densité, le type de ravageur, l’âge des plants infestés, la condition climatique et le degré de risque. Les autorités locales et quelques institutions concernées reçoivent aussi des informations de la part de la DRDR et SDRDR. Des campagnes de sensibilisation destinée aux communautés sont aussi organisées par la base de surveillance au niveau des radios communautaires. Scénarios de réponse : Lors de la réception de l’alerte beaucoup de scenario de réponse sont envisagés selon le degré de gravité du risque et la disponibilité des ressources. Pour les risques jugés majeurs la DPV intervient par le biais de la Division de la Défense des cultures en déployant sa logistique (camions, aéronefs, pick-up, motocyclettes)
et ses
équipements
(appareils
traitement à
grand
débit,
pulvérisateurs à dos, atomiseurs etc…). Pour les risques moindres les structures déconcentrées du MAER, les DRDR, SDRDR, les CLV et les OP peuvent directement intervenir. Il faut également noter que les paysans dont les champs sont infestés peuvent à leur niveau intervenir (traitement des cultures, récolte précoce), prévenir (installations d’épouvantails pour faire fuir les oiseaux, destruction des nids, destruction des œufs d’insectes) et éliminer le risque (traitement des cultures). Acteurs Paysans
DPVDRDR-OP
Alertes précoces Actions précoces Début des infestations, pontes ou Récolte précoce (oiseaux) éclosions des ravageurs Traitement (insectes) Lutte préventive (destruction des nids et des œufs d’insectes) Début d’infestation important Traitement
Lors de l’entretien avec le chef de la base de surveillance de Dahra il est ressorti que la participation des communautés, généralement à travers les CLV est en léthargique. Les CLV constitués lors des projets et programmes, ne fonctionnent que pendant la période d’intervention de ces derniers. Ainsi les connaissances et capacités des CLV ne sont pas régulièrement mis à jour.
2) Système d’alerte précoce pour l’agriculture Structure: ANACIM & CGIAR 20
Aléas: aléa climatique Risques : Risques climatiques Projet: Climate information services for increased resilience and productivity in Senegal (USAID/CINSERE), FEED THE FUTURE Zones d’interventions: National Partenaires : USAID, ICRISAT Il est ressorti de l’étude menée par le CSE et l’ANACIM sur les aléas climatiques, qu’au Sénégal, plus de 80% des ruraux dépendent de la saison pluvieuse pour assurer leur sécurité alimentaire. Une autre étude menée par l’Agence chargée de météorologie au Sénégal a aussi montré une bonne prévisibilité des précipitations dans le Sahel et donc la possibilité d’établir un système d’alerte pour faire face aux aléas climatiques (Ndiaye et al. 2011). Voilà pourquoi l’ANACIM et le CCAFS ont lancé avec d’autres partenaires un projet pour améliorer la transmission de l’information climatique et les conseils agricoles aux agriculteurs et pêcheurs sénégalais. Le projet pilote a été mis en œuvre à Kaffrine en 2011 et a été plus tard étendu aux régions de Diourbel, Fatick, Louga, Thiès, Tambacounda, Ziguinchor etc… A cette initiative vient s’ajouter l’outil « Amélioration des services climatologiques nationaux »
(ENACTS),
lancé
en
septembre
2017
afin
d’apporter
des
connaissances climatiques dans la prise de décision nationale en améliorant la disponibilité, l'accès et l'utilisation des informations climatiques. Il sert à améliorer la résolution et la fiabilité des services climatiques au niveau national. Connaissance du risque : Au cours de ce projet pilote les besoins des paysans tout au long de la saison ont d’abord été identifiés dans des séminaires participatifs puis des produits répondants aux besoins ont été coproduits avec les producteurs pour fournir l’information climatique aux paysans tout au long de la saison pluviale : prévision sur la tendance de la saison à venir, les dates de début de la saison optimales pour le semis, les faux départs, des prévisions sur des séquences pluvieuses et sèches. La prise en compte des connaissances traditionnelles des producteurs en matière de prévision climatique. En effet l’arrivée de la mousson est corrélée à certains changements de l’environnement (animaux et végétaux) que les 21
producteurs aperçoivent et utilise comme indicateurs dits « traditionnels ». Comme exemple on peut citer : le changement de la direction du vent, l’apparition de nuages, le cri des oiseaux etc… En outre une étude sur la vulnérabilité et les besoins des femmes en matière de changement climatique à Kaffrine a révélé que les hommes et les femmes ont des besoins différents en termes d’informations climatiques. Surveillance du risque : Les services d’information climatique efficaces reposent sur des données climatiques pertinentes localement adaptées aux besoins des agriculteurs. Pour ce faire l’ANICIM dispose de stations météorologiques déconcertées (4 stations synoptiques
principales,
8
stations
synoptiques
secondaires,
12
stations
climatologiques, des stations automatiques et plus de 300 postes pluviométriques) disséminées un peu partout au Sénégal, notamment à Louga, Linguère et Tambacounda. Les pluviomètres ne fonctionnant pas automatiquement sont gérés par des agents de terrain.
22
Pour répondre à ces besoins l’ANACIM produit quatre types d’Informations Climatiques (IC). Ces différents types d’information forment la base des conseils fournis aux agriculteurs et aux Les prévisions saisonnières Les prévisions saisonnières donnent la configuration globale de la saison des pluies. À la fin du mois de mai, les experts de l’ANACIM prédisent la tendance de la saison à venir et les classifient : excédentaire, normal ou déficit. Si la prévision montre que la saison pluvieuse sera déficitaire, un bulletin d’alerte est transmis aux autorités gouvernementales afin qu’ils prennent des mesures appropriées. Les prévisions saisonnières sont mises à jour au début des mois de juin, juillet et août et sont traduites en conseil agricole par le GTP. Les prévisions de 10 jours Lorsque la saison des pluies s’installe, l’ANACIM produit des prévisions de dix jours qui servent à identifier les périodes de sécheresse et autres anomalies dans la répartition des précipitations au sein des zones d’intervention du projet. Ces prévisions de 10 jours sont prévues pour permettre aux GTP locaux, qui se réunissent tous les 10 jours, d’identifier les grandes tendances pluviométriques et de fournir des orientations appropriées aux agriculteurs. Les prévisions quotidiennes Etant donné que l’IC est une information périssable pouvant devenir rapidement obsolète, deux bulletins météorologiques sont produits chaque jour par l’ANACIM pendant la saison des pluies. Les prévisions instantanées pour les événements extrêmes. L’information instantanée concerne les averses de pluies hors-saison, les vents violents, et surtout la foudre (pendant la saison des pluies) qui souvent décime le bétail. A l’ANACIM, un système d’alerte précoce a été mis en place pour donner des prévisions sur les risques d’évènements extrêmes quelques heures à l’avance. Source : L’impact des services d’information climatique au Sénégal-CGIAR-2015
pêcheurs pour faire face à toutes les incertitudes liées à la
saison
des
pluies.
Les
techniques de prévisions pour présager le début de la saison des pluies sont développées en partenariat avec l’AGRHYMET. (Lo et Dieng 2015). Ces IC sont
les
prévisions
saisonnières,
Les
prévisions de 10jours, Les prévisions
quotidiennes,
Les prévisions instantanées pour
les
événements
extrêmes qui s’avèrent très utiles aux pêcheurs. Cependant,
le
Sénégal
à
l’instar de la plupart des pays de l’Afrique Sub-saharienne est confronté à des lacunes dans le
maillage
(répartition
spatiale) et la maintenance des stations météos, affectant ainsi la qualité des données qui ne permettent pas une prévision
localisée assez fiable. D’où la nécessité de recourir à d’autres outils qui aident à combler ces lacunes. Ainsi, en combinant les observations au sol et les données satellites, l’outil ENACTS aide à générer des données climatiques fiables sur une résolution de l’ordre de 4 km de rayon pour toutes les localités du pays. Ces 23
données de haute résolution permettront de produire des informations climatiques partout pour les utilisateurs. Communication des alertes : Les prévisions climatiques doivent atteindre les communautés rurales éloignées à temps afin de permettre aux agriculteurs et aux pêcheurs d’en faire bon usage. L’ANACIM les transmet directement à travers les GTP, les radios communautaires, les SDDR, les plateformes web to mobile (SMS, voix), et agriculteurs leaders. En outre, l’ANACIM organise un séminaire au début de chaque saison des pluies pour informer les décideurs (organisation faîtières, gouvernement, ONG) des évolutions majeures. Le séminaire est également l’occasion de recueillir les prévisions des agriculteurs sur la base de leurs connaissances traditionnelles. En dehors de la radio, le SMS est largement utilisé pour la diffusion de l’IC. La très large couverture du réseau téléphonique cellulaire permet un accès dans les zones rurales. Les agents de vulgarisation sont au centre de ce système de diffus ion. Ils reçoivent l’IC par SMS de l’ANACIM et la relaient au niveau du village par SMS, messages voix ou par “bouche à oreille”. Leur interprétation de la prévision et leurs conseils sur l’utilisation d’engrais, l’application de pesticides, la sélection d es semences, etc. rend l’IC concrète et pratique. En outre depuis la campagne hivernale 2016/2017 la transmission par messages voix à travers une plateforme IVR 2 a été testée. L’entreprise sociale Jokalante assure ce service. Cette initiative a permis de contourner l’obstacle de l’alphabétisation des principales cibles de ces IC. En effet 62,7% des populations rurales sont analphabètes (RGPHAE 2013-ANSD). Il faut noter que les IC de l’ANACIM sont reprises et rediffusées par la majorité des acteurs des systèmes d’alerte précoce, notamment la SODEFITEX, la DPV, AVSF etc. ainsi que le secteur privé (MANOBI). Scénario de réponse : Le système mis en place par l’ANACIM est principalement un outil qui permet aux agriculteurs d’éviter ou d’atténuer leur exposition face aux risques climatiques. 2
Serveur vocale interactive (IVR) est un système informatique capable de dialoguer avec un utilisateur par téléphone. Il est capable de recevoir et d'émettre des appels téléphoniques, de réagir aux actions de l'utilisateur (appui sur des touches du téléphone, reconnaissance vocale ou reconnaissance de son numéro téléphonique d'appel) selon une logique préprogrammée, diffuser des messages préenregistrés ou en synthèse vocale, et d'accéder à des bases de données d'autre part. 24
L’ANACIM ne dispose pas de moyens opérationnels lui permettant de faire face à l’insécurité alimentaire, aux inondations ou tout autre désastre mais collabore avec les services compétents (DPV, DPC, SECNSA). Les mesures que peuvent prendre les producteurs selon l’information climatique sont : Informations climatiques Prévision saisonnière Prévision de 10 jours de pluie et de température Prévision du temps et du début de la saison Prévision et observation d’humidité, température, pluie, évènements extrêmes Ensemencement des nuages, prévision de 10 jours, observation, Prévision et observation d’humidité (coton) et précipitation, vent
Action des producteurs Sélection variétale Désherbage, épandage engrais Travaux champêtres Traitement phytosanitaire
des
Intervention (irrigation si possible) ponctuelle (floraison) Récolte (bonne période)
Vent, humidité, pluie et pluie hors saison Stockage ou remettre à plus tard (heug) la récolte
3) Le groupe de travail pluridisciplinaire local Structure : ANACIM Aléas : situation pluviométrique, hydrologique, phytosanitaire, zoo sanitaire, des marchés et de la biomasse végétale Risques : Risques agricoles, sécurité alimentaire Zones d’interventions : Niveau national et départemental Projet:
«
Climate
change,
agriculture
and
food
security
»
(CCAFS),
USAID/CINSERE, PRGTE Partenaires : USAID, ICRISAT, CILSS/AGRHYMET, DIREL, CSE, DA, DGPRE, DPV, URAC, DGS, DRDR, INP, ANCAR, ISRA, SE-CNSA, CSA Le GTP national a été mis en place, dans le cadre du programme AGRHYMET, il y’a une trentaine d’années par le Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS). Au Sénégal le GTP national, coordonné par l’ANACIM, a pour objectif de contribuer à l'alerte précoce pour la sécurité alimentaire, en fournissant des informations complètes sur la campagne agricole aux décideurs, bailleurs et organismes. Le GTP national s’est ensuite étendu au 25
niveau départemental en impliquant des structures déconcentrées au niveau local. Lancé pour la première fois en 2011 à Kaffrine par l’ANACIM, le GTP local s’est positionné en dispositif de veille et d’alerte pour une utilisation de l’information climatique par les producteurs afin d’avoir une agriculture plus résiliente face aux chocs climatiques. Pour cela le GTP vise à offrir un service climatique approprié, accessible (plateforme web, radio et SMS) et compréhensible par les acteurs. En général le GTP est ainsi constitué : le préfet, la météo, l’IDEPA, le DRDR/SDDR, les autorités locales, la DPV, le CSE, le CSA, le SE-CNSA, les OP, les radios communautaires, l’ANCAR, la DEFCCS et les acteurs de développement local (ONG, programmes et projet etc…). Les GTP sont créés par arrêtés de l’autorité local (gouverneurs des régions ou préfets des départements) et se réunissent chaque 10 jours, en accordance avec les prévisions décadaires de l’ANACIM. Connaissance du risque : Le GTP est une plateforme regroupant des organisations évoluant dans divers domaines. Chaque acteur détenant une connaissance des risques dont il a le mandat de surveiller. A cela il faut ajouter les connaissances traditionnelles des communautés locales qui permettent de prévoir les pluies plus particulièrement l’arrivée de la Mousson. Parmi ses indicateurs bioclimatiques traditionnels on peut citer :
L’apparition de certaines étoiles
Le feuillage des arbres
Le cri des oiseaux
La direction des nuages et du vent
Le cri des animaux
Il serait intéressant de trouver des points de convergences entre les indicateurs issus de la technologie et ceux traditionnel afin de trouver un compromis permettant une meilleure circulation de l’information entre le GTP et les communautés. Surveillance des risques Les différents risques pris en charge par le GTP sont surveillés par les acteurs les plus aptes à le faire. L’organisation de la surveillance peut être résumée dans le tableau suivant : 26
Aléas surveillés Climat Suivi hydrologique Situation phytosanitaire Situation de la campagne agricole (semis, semences) Situation zoo-sanitaire Etat de la campagne de vaccination du bétail Situation du marché du bétail Situation des mouvements pastoraux Situation du marché agricole Situation de la biomasse végétale
Organismes ANACIM DGPRE (ANACIM, CSE) Direction de la protection des végétaux (DPV) Direction de l’agriculture (DA) (DRDR ou SDDR au niveau régional ou départemental) Inspection départementale de l’élevage et de la production animale
Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA) Centre de suivi écologique (CSE)
Communication des alertes Les alertes dont le contenu est assez varié sont transmises à différents acteurs à l’aide de différents canaux. On peut résumer communication des alertes dans le tableau suivant : Canaux Radios communautaires
Contenus Prévisions pluviométriques Prévisions saisonnières Situation phytosanitaire Situation des maladies animales Bulletin mensuel Situation de la biomasse national Situation de l’élevage Prévisions pluviométriques Prévisions saisonnières Situation phytosanitaire Situation hydrologique Situation de la campagne agricole Bulletin Prévisions pluviométriques décadaires Prévisions saisonnières Situation phytosanitaire Situation des maladies animales Messages textes Prévisions pluviométriques Prévisions saisonnières Situation phytosanitaire Situation des maladies animales Alertes sur la houle Alerte par voix Alerte phénomène extrême et/ou dangereux Rencontres Au besoin sociales 27
Bénéficiaires Producteurs
Décideurs acteurs développement rural
et du
Relais communautaires, producteurs leader (président(e)s des OP et associations) Pêcheurs Producteurs Divers
Tableaux indicatifs au niveau communautaire Relais communautaires (P2RS à Tambacounda)
Prévisions pluviométriques Prévisions saisonnières Situation phytosanitaire Situation des maladies animales Prévisions pluviométriques Prévisions saisonnières Situation phytosanitaire Situation des maladies animales
Producteurs
Producteurs
La communication des alertes au niveau local est appuyée par certains membres du GTP au niveau départemental. A Linguère l’ONG AVSF, grâce à son protocole avec les radios communautaires, aide à la diffusion de l’information. A Tambacounda, le programme P2RS et l’ONG « ActionAid » contribue grandement à la diffusion des alertes grâce à leurs relais communautaires. Scénario de réponse : Les alertes du GTP permettent une utilisation de l’information climatique et phytosanitaire pour une meilleure planification et anticipation des risques (optimisation des ressources économiques). Comme nous pourrons le voir dans le tableau suivant, les alertes précoces peuvent permettre de prendre certaines actions précoces afin d’atténuer ou d’éviter un risque imminent : Alertes précoces Prévisions saisonnières
Actions précoces -Choix sur l’investissement et même à une alternative--producteurs -Préparation des champs (superficie à emblaver) -producteurs -Choix des variétés et des spéculations propices— Producteurs ; décideurs Prévisions pluviométriques -Décision d’application d’engrais (pluie), de (pluies, foudres, traitements phytosanitaires (humidité, vents et inondations) températures), de sarclage (pluie) —Producteurs -Plan de contingence—préfet -Choix de la période de récolte optimale-Producteurs Situation phytosanitaire -Décision d’application de traitements phytosanitaires—Producteurs Situation des maladies Mise à disposition des produits animales Situation hydrologique -Orientation du cheptel vers les zones propices en eau—éleveurs Situation de la biomasse -Orientation du cheptel vers les zones propices en fourrages—éleveurs
28
La participation des communautés à la surveillance se fait à travers certains membres du GTP, notamment la DPV (les comités de lutte villageois), la CLM (les relais communautaires). Les alertes sont aussi transmises aux communautés en utilisant différents canaux (fora, relais communautaire, radio etc...).
4) Systèmes d’alerte des feux de brousse Structure : Direction des eaux et forêts, chasses et de la conservation des sols (DEFCCS)/ Ministère de l’environnement et du développement durable (MEDD) Risque : feux de brousse Zones d’interventions : national Partenaires : Sapeurs-pompiers, collectivités locales Sous l’autorité du Ministère de tutelle (MEDD), la Direction des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des
sols
(DEFCCS)
est
responsable de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique forestière nationale. La division de la protection des forêts est en charge de la gestion des risques de feux de brousse. Pour cela elle s’appuie
dur
les
structures
déconcertées au niveau régional, départemental, arrondissement et communauté rural.
Le Centre de Suivi Ecologique (CSE) est une structure spécialisée dans le suivi environnemental et la gestion durable des ressources naturelles à partir d’informations spatiales pertinentes et fiables. L’activité de suivi des feux de brousse du CSE permet la localisation et la cartographie des superficies brulées. Pour ce faire Le CSE dispose notamment d’une station de réception NOAA/AVHRR lui permettant d’avoir des informations en temps réel sur des points spécifiques dont les feux de brousse. Un bulletin hebdomadaire est diffusé de même qu’une synthèse annuelle. Dans l’optique de la mise en place d’un système d’alerte précoce, un dispositif opérationnel de détection des feux en temps quasiréel (toutes les 15 minutes avec un seuil surfacique de 400 m²) a récemment été mis en œuvre.
En plus des services rattachés directement à la DEFCCS, ils existent au niveau communautaire des comités villageois de lutte formés lors des projets et programme intervenant dans la protection forestière. Bien qu’étant informel, le système d’alerte précoce qui traite les risques de feux de brousse est éprouvé par des années de lutte active notamment dans la région de Tambacounda. Avec l’appui des comités de lutte villageois, les brigades des
29
eaux et forêts (niveau communautaire) dispose d’un mécanisme de surveillance et d’intervention qui s’est avéré efficace dans bien des cas. Des initiatives nouvelles et innovantes sont aussi a noté dans le domaine de la surveillance des feux de brousse avec l’utilisation de la télédétection (imagerie satellitaire). L’un des acteurs majeurs dans ce domaine est le CSE. La connaissance du risque : La connaissance du risque lié aux feux de brousse s’est faite au cours des expériences acquises par la DEFCCS, d’études menées sur le sujet par différents acteurs (CSE, CIRAD, CILSS etc..) ainsi que du suivi journalier réalisé grâce au capteur AVHRR de NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) dont les informations sont parfois utilisées par la DEFCCS. Ce satellite offre régulièrement des données sur les points chauds (hot spot). La gestion des données sur l’incendie de forêts pourrait être réalisée avec un SIG au moyen de l’intégration des données de NOAA (biomasse, hot spot) avec d’autres sources d’informations telles que l’ANACIM. La DEFCCS s’appuie aussi sur les IC de l’ANACIM (vent, température, pluviométrie) qui lui permettent de jauger le risque de feux de brousse. Cela a permis de circonscrire les zones et régions les plus vulnérables et leur période de vulnérabilité, de déterminer les principales causes des feux de brousse et les dégâts susceptibles d’être causé par ce phénomène. Les populations sont sensibilisées à travers les formations que reçoivent les comités de lutte villageois et par voie de presse, radios communautaires, des graves conséquences de feux de forêt ainsi que les pénalités encourues par les auteurs de feux de brousse. Ces informations sont indispensables pour sensibiliser les communautés efficacement et encourager leur collaboration dans les actions nécessaires. La surveillance du risque : La surveillance des feux de forêts se fait en général au niveau communautaire. Les communautés bien que ne disposant pas d’une technologie de pointe sont les principaux émetteurs d’alerte pour cet aléa grâce à leur proximité d’avec le phénomène.
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Le CSE grâce à la télédétection (imagerie satellitaire) vient aussi en appoint dans la surveillance des feux. Une collaboration plus étroite dans ce domaine pourrait être développée entre la DEFCCS et le CSE pour mettre en place un système d'alerte opérationnel. La communication des alertes : Lorsque l’aléa est détecté par les populations, l’alerte est communiquée au comité de lutte, aux leaders de la communauté (imam, chef de village) etc… puis retransmise au maire de la localité qui le transmet à son tour à la DEFCCS. Les alertes provenant de la CSE sont transmis par appels téléphoniques ou par e -mail aux autorités locales ou à la DEFCCS. Scénario de réponse : L'efficacité de la lutte active est fonction de la rapidité de détection et d'intervention. Les succès obtenus sont fortement liés aux intérêts des populations pour la protection de leurs villages et du pâturage pour leur bétail. C’est la raison pour laquelle, la réponse à cet aléa, se base principalement sur la mobilisation des populations à travers les CLV formés dans les zones plus vulnérables aux feux. Ces comités sont dotés de matériels pouvant aider à la circonscription des feux de brousse (râteaux, machettes, batte feux, pelles, seaux, pompes dorsales etc…). Les unités d'intervention du service forestier, équipées d'engins lourds, sont peu aptes à intervenir en cas d’alerte. Cependant des Pick Up, équipés de lance eau, ont été récemment mis à la disposition de certains inspections des eaux et forêts. Il faut noter que les sapeurs-pompiers sont parfois mis en contribution lorsque les feux de brousse échappent au contrôle de la DEFCCS. Les comités de lutte, estimés à 10.000 sur l’ensemble du territoire national), sont peu mobilisés et motivés. D’une part, ils manquent de moyens de lutte (matériel pas assez nombreux ou non entretenus) et d’autre part ils n’ont pas tous reçu une formation leur permettant de lutter efficacement contre les feux de brousse. Ces manquements sont principalement dû au fait que le fonctionnement des CLV dépend de l’appui des projets et programmes. De plus on note une certaine indifférence des populations dans la prise en charge des activités de lutte contre les feux de brousse. La principale raison est 31
essentiellement due au fait que les villageois riverains sont exclus de l’exploitation des ressources forestières et des décisions de conservation, au profit d’exploitants venant d’autres régions.
5) Système d’alerte précoce de la SODEFITEX Structure : SODEFITEX Aléas : situation phytosanitaire, changement climatique Risques : risques agricoles Zones d’interventions: Tambacounda, Kedougou, Kolda, Fatick, Kaolack, Sedhiou, Kaffrine Partenaires : ANACIM, CIRAD, ISRA SODEFITEX (Société de développement et des fibres textiles) est une société d'économie mixte, d'abord publique puis privatisée, créée en 1974 qui a pour mission le développement de l'agro-industrie cotonnière au Sénégal, en particulier dans les régions agro-écologiques du Sénégal Oriental et de la Haute Casamance favorables à la culture cotonnière. Elle intervient entre autre dans l’appui -conseil aux producteurs de coton et dans la transformation du coton en fibre et la commercialisation de cette dernière. Suite à une restructuration en 2003, passant sous le contrôle de GEOCOTON (ex Développement des Agro-industries du Sud), la société s’est fixée comme nouvelles missions :
Le développement de l’agro-industrie cotonnière
Le développement de nouvelles agro-industries (rizerie, minoterie, etc…)
Le développement du monde rural
Le développement d’une offre de service en ingénierie agro-industrielle
Le développement d’une offre de prestation de service d’appui en développement rural (mené indépendamment par BAMTAARE Service SA)
La zone d’intervention de la SODEFITEX recoupe les régions naturelles du Sénégal Oriental, de la Casamance Continentale et du Sud Sine Saloum (régions
32
administratives de Tambacounda, Kolda, Kédougou, Sédhiou, Kaffrine et le sud des régions de Fatick et de Kaolack). La filiale de la société, BAMBAREE services, est le fer de lance de la société mère dans le domaine du conseil agricole et rural. Ainsi elle intervient à plusieurs niveaux dans le SAP de la société mère. Evoluant dans le marché mondiale du coton ou la qualité est primordiale. La SODEFITEX s’est doté d’un SAP traitant le risque des ravageurs des cultures. Ce système utilise deux outils de suivi de la situation phytosanitaire que sont la lutte calendaire et la lutte sur seuil. Bien que le coton affiche une certaine résilience aux fortes températures et à la sécheresse en raison de sa racine pivotante verticale, la culture de cette graine reste sujette aux risques climatiques notamment ceux conduisant à des semis raté ou à une détérioration de la récolte de coton à cause de l’humidité. Les risques de l’aléa climatique, impactant grandement la production du coton, ont été associés à ce dispositif grâce à une collaboration avec l’ANACIM. Ce SAP fait intervenir des relais au niveau communautaire. Ces derniers, aussi producteurs de coton, sont choisis parmi les membres des Groupements de Producteurs de Coton (US-GPC) affiliés à la Fédération Nationale des Producteurs de Coton (FNPC) du Sénégal. Connaissance du risque : Etant multirisque, le système d’alerte précoce de la SODEFITEX traite les risques phytosanitaires et de l’aléa climatique. La connaissance de ces risques par la société s’est basée d’une part 44 ans d’expérience de la SODEFITEX dans la filière coton. Durant ces 44 ans des études ont été menées avec des partenaires tels que le CIRAD et l’ISRA pour évaluer les différents risques auxquels la culture du coton est exposée. D’autre part leur connaissance des risques s’est aussi basée sur des systèmes d’informations qui permettent de localiser et de documenter ces risques. Le système d’information de la SODEFITEX bien que mis en place depuis sa création, a connu a été grandement amélioré par le programme de renforcement du secteur coton en Afrique de l’Ouest et du centre (WACIP). Les données de la production ainsi que les profils socio-économiques sont maintenant collectées par les relais et agents de la SODEFITEX à l’aide de tablettes. Un 33
système d’information géographique a été aussi mis en place depuis 1986 avec une base de données de l’ensemble des villages abritant les producteurs de coton, des pistes de production de coton, des infrastructures de la SODEFITEX etc… Depuis la campagne hivernale 2016/2017 la société a aussi commencé a effectué un géo référencement des parcelles de production de coton. Des enquêtes leur ont aussi permis de déterminer les profils socio-économiques des producteurs suivis par la société et de récolter une base de données (numéros de téléphone inclus) de plus de 25000 producteurs. Ainsi la SODEFITEX a identifié le genre Helicoverpa, les chenilles carpophages, les pucerons et l'aleurode Bemisia tabaci comme les principaux ravageurs de la culture du coton. Pour chacun de ses ravageurs des seuils d’alerte ont été établis en plus d’un calendrier d’itinéraire pour le traitement phytosanitaire. Ces deux outils permettent une lutte calendaire et sur seuil contre les ravageurs. Ces connaissances sont transmises aux producteurs de coton à travers les agents terrain de la SODEFITEX, les émissions radio de la filiale BAMTAREE et les relais communautaires. Ces derniers après avoir été alphabétisés en langue Pulaar, Mandingue ou Wolof, sont ensuite formés et encadrés afin de fournir un appui technique aux producteurs. Ces relais bénéficient d’un système de motivation basé sur le niveau de production cotonnière. Surveillance du risque : La surveillance de la situation phytosanitaire au niveau des champs de coton est faite par les agents de la SODEFITEX, aussi bien que par des relais communautaires. Pour ce faire ces derniers disposent, en plus de la formation et l’appui techniques de la SODEFITEX, de fiche de suivi (ou des outils adaptés aux relais maitrisant peu l’écriture) des seuils d’infestation des ravageurs identifiés comme les plus à risque pour le coton (le genre Helicoverpa, les chenilles carpophages, les pucerons et l'aleurode Bemisia tabaci) et un calendrier d’itinéraire de traitement suivant la date de semis du coton. Ces deux outils de suivi que sont les seuils d’alerte et l’itinéraire technique ont permis de mettre en place 2 stratégies de lutte contre les ravageurs :
La lutte calendaire
La lutte par seuil destiné à la production certifiée bio 34
Les résultats découlant du suivi de la situation phytosanitaire sont transmis aux agents des centre d’encadrement des groupements de producteurs de coton (USGPC) qui les valident et les transmettre au Siège. Concernant l’aléa climat, les informations sont traitées au niveau de l’ANACIM puis transmises à la SODEFITEX. Ces informations sont ensuite intégrées au dispositif d’alerte précoce de la société notamment pour prévenir les semis ratés, les pertes post récoltes etc. et le choix des périodes optimales de traitement phytosanitaire. Communication des alertes : Les alertes issues du suivi phytosanitaire et de l’information climatique sont transmises aux producteurs de coton à travers plusieurs canaux. Ces alertes sont aussi accompagnées de conseils agricoles et de toxico-vigilance aidant la prise de décision des producteurs et la prévention des effets toxiques des traitements. Les agents d’encadrement des groupements de producteurs et les relais communautaires sont les principaux acteurs de cette communication. Ils transmettent les alertes directement aux producteurs par bouche à oreille, par SMS, à l’aide de programmes radiophoniques ou de pictogrammes. Les émissions radiophoniques sont radiodiffusées à travers des stations détenues par la filiale BAMTAREE (Bamtaree Dowry) ou partenaires de la société (Kedougou Fm, RTS Tamba etc.). Lors de la campagne agricole 2016/2017 la SODEFITEX a mis en œuvre un pilote utilisant une plateforme web-to-mobile afin d’envoyer les alertes par SMS aux relais et producteurs. Scénario de réponse : Les réponses aux alertes faites par la SODEFITEX aux producteurs de coton se déroulent sur deux niveaux. D’abord au niveau des producteurs qui prennent des mesures afin de réduire l’exposition aux risques face à l’aléa climatique (buttage cloisonnée, semis à sec, récolte précoce, stockage) et face à l’aléa des ravageurs (traitements). La SODEFITEX quant à elle fournit à crédit des matériels et produits phytosanitaires aux producteurs.
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6) Système d’Alerte Précoce /SE-CNSA Structure : le Secrétariat Exécutif du Conseil National à la Sécurité Alimentaire (SE/CNSA) Aléa : biomasse, situation des marchés, Situation zoo sanitaire, situation des marchés du bétail, Situation sanitaire et nutritionnelle, aléa climatique Risques : sécurité alimentaire Zones d’interventions : national Partenaires : partenaires techniques (FAO, PAM et UNICEF, CILSS) et financiers (USAID/OFDA et ACDI) et de OCHA, P2RS, WFP, JICA Le Conseil national de sécurité alimentaire (CNSA) a été créé en 1998. Pour favoriser le fonctionnement du CNSA, le Secrétariat Exécutif du CNSA (SE/CNSA) a été créé en 2000. Historiquement, une cellule logée à la Direction de l’Agriculture, appelée CASPAR (cellule agro-sylvo-pastorale pour la sécurité alimentaire et l’alerte rapide), créé par un projet de la FAO dans les années 1990, devait assurer la fonction de secrétariat exécutif du CNSA. Elle a cependant disparu en 2000 à la fin du projet, la FAO a alors appuyé la création du SE/CNSA au niveau de la Primature. Le CNSA est un conseil réunissant les Ministres et le Premier Ministre (ou généralement leurs représentants) trois fois par an. Les missions du SE/CNSA telles qu’annoncées par le Secrétaire Exécutif sont les suivantes :
Collecter l’information sur la sécurité alimentaire ;
Analyser cette information et la porter aux autorités pour décision ;
Coordonner les actions des différentes structures qui concourent à la sécurité alimentaire ;
Elaborer un rapport annuel sur la sécurité alimentaire ;
Suivre et évaluer les projets et programmes concourant à la sécurité alimentaire.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ses missions, le SE/CNSA a logé au sein de son bureau d’information, depuis 2006 un Système d’Alerte Précoce (SAP), chargé de collecter, de traiter, d’analyser et de diffuser les informations relatives à la sécurité alimentaire et à la nutrition, afin de mieux prévenir et gérer les crises.
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Le Sénégal étant membre du CILSS, il a adhéré au Cadre Harmonisé d’analyse et d’identification des zones à risque et des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest (CH). Le SE-CNSA assure Le leadership du processus CH car étant
le
service
coordonnateur d’information
du sur
national système
la
sécurité
alimentaire et nutritionnelle. Il assure la coordination de la Cellule Nationale d’Analyse (CNA). Ce faisant le SE-
Le Cadre harmonisée est un cadre analytique global des dispositifs nationaux et régional de prévention et de gestion des crises alimentaires par la prise en compte des différents indicateurs de résultats de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et l’inférence des facteurs contributifs. Le CH améliore par ailleurs la compréhension des concepts, le processus d’estimation des populations vulnérables et le renforcement du cadre de synergie entre les acteurs locaux dans les différents pays et au niveau régional pour une gestion plus efficace des crises alimentaires.
CNSA s’engage à respecter ces principes suivants en matière de prévention et de gestion des crises alimentaires :
Pilier 1 : Information et analyse de la situation alimentaire et nutritionnelle
Pilier 2 : Concertation et coordination
Pilier 3 : Analyse consensuelle pour le choix des instruments de prévention et de gestion des crises alimentaires et nutritionnelles
Connaissance du risque : Le SE/CNSA à travers l‘Analyse de l’économie des ménages’ et le cadre harmonisé dispose d’outils qui lui permettent de :
Comprendre
l’économie
normale
d’une population (ses ressources, ses épargnes, ses réserves et ses biens) afin d’améliorer la capacité à prédire les changements à court terme dans l’accès à la nourriture
L’approche ‘Analyse de l’économie des ménages’ communément appelée HEA (Household Economy Analysis) vise à comprendre l’économie normale d’une population (ses ressources, ses épargnes, ses réserves et ses biens) afin d’améliorer la capacité à prédire les changements à court terme dans l’accès à la nourriture.
Classifier la nature et la sévérité de l’insécurité alimentaire aigüe pendant les évaluations des situations de sécurité alimentaire et nutritionnelle courantes et projetées
Ainsi ces outils permettent au SE/CNSA une évaluation des risques au niveau des ménages (capacités et vulnérabilités) et de leurs environnements (disponibilité, l’utilisation, l’accessibilité et la stabilité des ressources alimentaires). Parmi les 37
facteurs clé, identifiés par le SAP/Sécurité alimentaire conformément au cadre harmonisé du CILSS, comme les plus influents sur la sécurité alimentaire on peut citer la production agricole, la production de biomasse et le bilan fourrager, la production halieutique et aquacole, les données socio- économiques, les transferts, les rapports de distribution (vivres, cash, aliments de bétail), les prix des denrées alimentaires et du bétail, les cas de feux de brousse, la situ ation nutritionnelle et l’accès à l’eau potable. L’analyse des facteurs précités qui résulte des informations fournies par les structures nationales partenaires et des enquêtes HEA permet une classification et l’ du niveau d’insécurité alimentaire aigüe. Ces deux exercices se font selon des indicateurs de résultat. Ils sont au nombre de quatre, à savoir la consommation alimentaire, l’évolution des moyens d’existence, l’état nutritionnel et la mortalité. Ils résultent de ces analyses une catégorisation des départements du Sénégal selon leur d’insécurité alimentaire aigüe
(phase : minimale, Phase 2 : sous pression, Phase 3 : crise, Phase 4 :
urgence, Phase 5 : famine). Surveillance du risque : Le SAP du SE/CNSA fonctionne comme un réceptacle des informations produites par les structures étatiques intervenant dans les domaines liés à la sécurité alimentaire des ménages. A ce titre le SE/CNSA coordonne un groupe pluridisciplinaire de réflexion sur sécurité alimentaire qui comprend. Les informations sont recueillies par les organisations suivantes : Organismes Direction De L’agriculture (DA)
Informations recueillies Eléments d’analyse et d’appréciation des statistiques agricoles et calendrier cultural Le Centre De Suivi Ecologique (CSE) La biomasse Les feux de brousses Bilan fourrager Le Commissariat A La Sécurité Prix des produits alimentaires Alimentaire (CSA) Disponibilité des produits alimentaires Direction De L’analyse, De La Suivi de la campagne agricole Prospective Et Des Statistiques Agricole (DAPSA) La Direction De L’élevage (DIREL) Situation zoo sanitaire La distribution aliments de bétail de l’opération Sauvegarde Bétail Situation des marchés du bétail 38
Le Système National D’information Sanitaire (SNIS) La Cellule De Lutte Contre La Malnutrition (CLM) La Direction Des Eaux Et Forêts (DEFCCS) La Direction Des Pêches Maritimes (DPM) La Direction De La Protection Des Végétaux (DPV) ANACIM PAM BCEAO FAO
Situation sanitaire et nutritionnelle Nutrition Les feux de brousse Situation halieutique Situation phytosanitaire Pluviométrie Phénomènes extrêmes La distribution de cash Les transferts monétaires Indice des prix des produits alimentaires à l’international
En plus de ces informations, le SE/CNSA effectue tous les semestres, une enquête nationale sur la sécurité alimentaire et la nutrition (ENSAN). Un échantillon de ménages sélectionnés aléatoirement dans la population de districts de recensement est enquêté dans les 45 départements. Un accent particulier est mis sur les enfants de moins de 5 ans et les femmes âgées de 15 à 49 ans. Dans chaque département, l’enquête couvre et le milieu rural et le milieu urbain avec respectivement 60% et 40% des ménages interrogés. Après une analyse de tous ces éléments par les membres du CNA, les conclusions sont transmises au CILSS pour validation. Les résultats validés sont ensuite consolidés dans un document résumant la situation alimentaire des pays membres du CILSS, le « Cadre Harmonisé d’identification et d’analyse des zones et des populations en insécurité alimentaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest (CH) - Analyse régionale de la situation de l’insécurité alimentaire aiguë ». Communication des alertes : Le SAP du SE/CNSA constitue à la fois un outil d’aide à la décision et un cadre d’échanges d’informations fiables entre les différentes institutions œuvrant dans le domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Chaque semestre un bulletin, contenant les informations surveillées par le SAP, des perspectives et des recommandations, est émis par le SE/CNSA. Le bulletin est disponible sur le site du SE/CNSA : http://www.secnsa.sn/. Il est aussi transmis aux ministres et au 39
premier ministre membres du conseil. Le SE/CNSA publie aussi chaque année un rapport d’enquête suite à l’ENSAN. De plus un rapport hydrologique provenant de la direction de la gestion et de la planification des ressources en eau (DGPRE) est publié par le SE/CNSA à la fin de chaque saison des pluies. Scénarios de réponse : Le SE/CNSA à travers ses recommandations émis lors des bulletins permet aux décideurs et aux intervenants de la sécurité alimentaire de prendre des mesures contre la malnutrition et l’insécurité alimentaire. Il élabore aussi plan national de riposte à l'insécurité alimentaire qui consiste à assister, par la distribution de produits alimentaires, des ménages qui risquent de se retrouver en situation de crise alimentaire.
7) Système national de surveillance épidémiologique des maladies animales (SNSE) Structure : ministère de l’élevage et de la production animale (MEPA) / Direction des services vétérinaires (DSV)/ division de la protection zoo sanitaire Aléas : situation zoo sanitaire Risque : risque épizootique Zones d’interventions : national Partenaires : FAO (sur la surveillance de la fièvre de la vallée du Rift 3), Gouverneurs, Préfets, Sous-préfets, Elus locaux, ONG, notables, médias etc.… (Déclaration de tout foyer de maladie ; information et sensibilisation des populations) Le SNSE crée en 2005, vise à adapter le contrôle des maladies animales au nouveau contexte de mondialisation du commerce et d'analyse des risques liés aux échanges d'animaux et de produits d'origine animale, selon les nonnes édictées par l'Office International des Epizooties (OIE). A ce titre, il a pour objectifs :
3
La Fièvre de la vallée du Rift (RVF) est une zoonose virale (affectant principalement les animaux domestiques ruminants et pouvant se transmettre aux humains) en se manifestant par une fièvre, parfois (1 à 3 % des cas) hémorragique. 40
La détection de toute résurgence et /ou réintroduction de maladie éradiquée du Sénégal et mise sous surveillance ;
La détection de toute introduction nouvelle de maladies
La détermination de l'importance réelle des maladies surveillées en étudiant leur prévalence et leur incidence économique ;
L'évaluation des résultats des plans de lutte contre les maladies animales ;
La mise à la disposition d'informations épidémiologiques devant aider à la prise de décision en matière de lutte contre les maladies animales.
Connaissance du risque : Des enquêtes nationales de prévalence ont été menées (notamment en 2015) pour déterminer la prévalence réelle par zone et par région et l’incidence économique des maladies. Ces enquêtes ont permis de cartographie les risques de maladies animales et de sélectionner quelques maladies prioritaires à surveiller. Ce faisant la surveillance épidémiologique des maladies animales cible entre autres, la péripneumonie contagieuse bovine, la peste des petits ruminants, la peste équine, la maladie de Newcastle, la grippe aviaire, la fièvre de la vallée du Rift, la dermatose nodulaire contagieuse bovine, la fièvre aphteuse, la peste porcine africaine et la rage. La Direction des Services Vétérinaires (DSV), en collaboration avec le CIRAD, a mené des études sur la mobilité animale, du fait de son étroit lien avec la propagation des maladies. A cet effet les laissez-passer sanitaires collectés par les Services déconcentrés du MEPA pour surveiller les mouvements d’animaux ont été traités. Ce qui a permis un géo référencement des origines et destinations des éleveurs transhumant. Cet exercice a permis une esquisse des grands axes de transhumance d’éleveurs. Ainsi la DSV dispose d’une carte dynamique de mouvement du bétail corrélé aux risques de maladies. A cela il faut ajouter les études de la DSV, toujours faites en collaboration, avec le CIRAD qui ont permis de corréler l’occurrence de certaines maladies avec des facteurs tels que la pluviométrie, les facteurs environnementaux etc... Surveillance du risque :
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Actuellement le Sénégal dispose de trois réseaux d'épidémio-surveillance qui est chargé
du
suivi
des
maladies
en
temps
réel
ainsi
que
des
enquêtes
épidémiologiques. Ces réseaux sont:
un réseau relatif à la Peste bovine chez le bétail et la faune sauvage ;
un réseau relatif aux maladies aviaires ;
un réseau relatif à la fièvre de la vallée du Rift.
Ces réseaux d'Epidémio-surveillance font intervenir pour son fonctionnement un ensemble de personnes et de structures. En effet, il met à contribution les moyens humains et matériels de la Direction de l’Élevage (DIREL) et du Laboratoire National d'Elevage et de Recherches Vétérinaires de l'Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (LNERV) de Dakar. Les structures et intervenants sont :
L’unité centrale (UC) est chargée entre autre de la coordination au niveau nationale, de la relation avec la tutelle, de l’édition et de la rédaction du bulletin épidémiologique, de l’élaboration et de l’exécution du budget, de l’animation du réseau et du suivi & évaluation de cette dernière. Elle est composée par les membres suivants : le chef de la Division de la Protection Zoo sanitaire, le Chef du Bureau de la Surveillance Epidémiologique, l'Epidémiologiste du LNERV. Elle se réunit chaque quinzaine ainsi qu’en cas de besoin.
Les structures déconcertées qui sont composées des Unités Régionales, les Unités Départementales et les Postes Vétérinaires. Ces dernières sont chargées entre autre de l’exécution et de la validation des enquêtes épidémiologiques, de l’animation des réseaux, de la transmission des informations validées à l’UC
A ces différents démembrement de la DSV ont peut ajouter la participation des éleveurs, des vétérinaires privés, des agents eaux et forêts, des autorités locales et des relais communautaires à déclaration de tout foyer de maladie et à l’information et la sensibilisation des populations. Les relais communautaires revêtent une importance toute particulière parce qu’ils sont les intermédiaires entre le vétérinaires et les éleveurs et sont aussi mis en contribution par la DSV lors des campagnes de vaccination. 42
Figure 2 : Organigramme du Réseau d'épidémio-surveillance, Source : EVALUATION TECHNIQUE DE LA QUALITE DU FONCTIONNEMENT DU RESEAU D'EPIDEMIOSURVEILLANCE DE LA PESTE BOVINE AU SENEGAL-Papa Serigne Seck
La communication des alertes : Un bulletin mensuel sur la situation zoo sanitaire est produit par la DSV. Elle est transmise à l’institution de tutelles (MEPA) et à des structures évoluant dans le secteur de l’élevage (AVSF). Des émissions radios sont aussi mises en place afin de sensibiliser les populations sur les risques de maladies animales. Des efforts sont aussi faits dans ce sens par le système pastoral d’alerte et d’information d’AVSF. Cependant cette initiative est freinée par l’existence d’un dispositif règlementaire qui régit la déclaration de l’existence d’une maladie. En effet avant toute déclaration d’une maladie la DSV doit avoir la confirmation de l’OIE. Scénarios de réponse : A travers le MEPA la DSV dispose de différents moyens d’intervention axé sur la prévention et la lutte active. Parmi ces dernières ont peut citer la vaccination, l’arrêt du mouvement de bétail (qui est du ressort du préfet), l’abattage sanitaire 43
qui cependant n’a pas de cadre réglementaire ni de ressource dédié. La prévention par la sensibilisation des éleveurs à la vaccination et aux bonnes pratiques d’élevages bien qu’existant reste faible.
8) Système pastoral d’alerte et d’information (SPAI) Structure : Agronome et vétérinaire sans frontière (AVSF) Aléas
:
transhumance,
aléa
climatique,
situation
hydraulique,
situation
épizootique, situation des marchés, situation pluviométrique, Loi et autres textes juridiques Risques : conflit, insécurité alimentaire, indisponibilité des pâturages et des ressources en eau, maladies animales, vol de bétail, Zones d’interventions : Ferlo (Département de Linguère, de Matam et Ranerou) Projet : « Lutte contre la désertification par l’appui au pastoralisme dans le Ferlo » dit « Ega Egga » AVSF - Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières est une association de solidarité internationale reconnue d'utilité publique, qui agit depuis 1977 pour soutenir l'agriculture paysanne notamment au Sénégal. En 2013 AVSF a mis en place, un SAP qu’il est dénommé Système pastoral d’alerte et d’information (SPAI), dans le Ferlo zone pastorale par excellence du Sénégal. L’objectif poursuivi est de diffuser l’information pertinente au bon déroulement de l’activité pastorale dans un contexte de changements climatiques. Les usages et impacts souhaités des informations produites par le SPAI sont :
Sensibiliser et informer les usages et les décideurs sur les disponibilités et dynamiques des ressources naturelles
Faciliter et améliorer les décisions d’usage et de gestion des ressources pastorales
Réduire les conflits liés aux ressources naturelles
Prévenir les crises environnementales et socio-économiques
Connaissance du risque :
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Trois éléments fondamentaux déterminent les contours des risques liés à la transhumance et au pastoralisme ont été expressément formulés par les éleveurs à
travers
une
enquête
participative
menée
par
AVSF
et
des
études
complémentaires. Il s’agit de l’eau, des pâturages et du marché. Cependant vu la multitude des indicateurs à surveiller et la complexité des sujets abordés (situation hydrogéologique, biomasse végétale, le niveau prix des produits du bétail, la santé animale, les données climatiques) le SPAI fonctionne avec des informations déjà traitées et interprétées provenant des services techniques ayant mandat dans les domaines concernés (ANACIM, CSE, DIREL, DGPRE, CILSS etc…) et
des
organisations
paysannes
que
sont
ADID
(Association
pour
le
Développement Intégré et Durable) et l’EGAB (Entente des Groupements Associés pour le développement à la Base). Dans ce cadre, les types d’informations que le SPAI surveille et leurs caractéristiques sont : Informations
Indicateurs surveillés Les données et -la pluviométrie prévisions (quantité, climatiques répartition, prévisions saisonnières et à plus court terme, pluies hors saison) -la température (vague de froid, vague de chaleur, etc.) L’état de la -feux de brousse, biomasse - les zones de fourrages et pâturages, -les zones à grande et moindre densité de biomasse végétale
Sources
Objectif
ANACIM CILSS (AGRHYMET) GTP
Prévoir la situation des pâturages et celle de l’hydrogéologie
La CSE : biomasse et feux de brousse L’AVSF à travers les animateurs des centres d’alertes : pâturages
Identifier les zones à risques pour la transhumance et les itinéraires fournis en pâturages
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Les ressources Les forages (forme en eau de gestion, prix de l’eau, capacité d’accueil, pannes signalées, etc.) Les mares : localisation, disponibilité de l’eau Les marchés Prix du bétail (gros et petit), prix de la viande, prix du lait, les cours des céréales et de l’aliment de bétail ; Les vols de Vols de bétail : bétail localisation, nombre de cas
La animale
DGPRE: les forages AVSF, ADID & EGAB : les mares et les forages
Identifier les zones à risques pour la transhumance et les points d’eau fonctionnelle pour la transhumance
DIREL
Identifier les zones favorables à la transhumance
Identifier les zones et les périodes à risques pour la transhumance
santé Paramètres épizootiques, foyers de maladies, parcs à vaccination, postes vétérinaires
Identifier les zones à risques pour la transhumance du fait de la prévalence de maladies animales et les zones disposant de services vétérinaires
Il faut noter que la Direction des Eaux et Forêts de la Chasse et de la Conservation des Sols (DEFCCS) n’est pas consultée pour la cartographie des feux de brousse, ce qui pourrait biaiser les informations sur ce domaine car le CSE ne se basant que sur des données satellitaires ne distinguent pas les feux de brousse des mises en feux précoces faites par la DEFCCS. Communication des alertes : Concernant la communication des informations pastorales, des partenariats sont établis et les canaux de diffusion de l’information auprès des décideurs et des communautés sont clarifiés. Il s’agit du site internet (www.spaif.org) en cours de construction qui dispose d’un système d’information géographique, des émissions radiophoniques au niveau des radios communautaires de la zone, d’un système WEB to SMS et de la messagerie électronique (Mailing list). Au-delà de 46
ces canaux, trois centres d’alerte ont été mis place dans des zones stratégiques (Barkédji, Thiel et Dahra). Ces centres, gérés par des animateurs, jouent le rôle de relais d’information et constituent une bibliothèque pour la gestion de l’information pertinente pour les pasteurs. Pour la diffusion des informations au niveau des acteurs intervenant dans le pastoralisme, des protocoles ont été établis pour l’échange des informations (généralement par Email). La participation des communautés, généralement à travers les OP et les unités pastorales (UP), bien qu’existante surtout comme source des informations sur la situation des ressources en eau, reste faible. Elle se fait à travers les centres d’alertes et les animateurs d’AVSF. Les outils de communication ainsi que les destinataires des alertes du SPAI sont résumés dans le tableau suivant : Outils de Destinataires des alertes communication Centres d’alertes Eleveurs et agro-pasteurs Radios communautaires Système web to SMS Eleveurs et agro-pasteurs Autorités administratives et locales Autres acteurs du développement local et de l’élevage Mailing list Autorités administratives et locales Autres acteurs du développement local et de l’élevage Site internet d’informations Grand public
Scénarios de réponse : Il n’y pas de scénario de réponse qui suivent les alertes données par le SPAI. Les informations reçues permettent premièrement aux éleveurs de prendre les dispositions nécessaires par rapport aux axes de transhumance optimaux à emprunter. Deuxièmement, elles offrent aux services techniques une vision holistique de la situation et des problèmes à résoudre. Troisièmement, elles guident les décideurs (ministères, élus locaux) dans l’élaboration de politiques et de plans d’adaptation appropriés. Selon le responsable du SPAI l’amélioration du SAP pastoral passerait par :
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Adapter les outils de diffusion et de réception des informations de manière à atteindre les pasteurs et éleveurs cibles (exemple : utilisation de messages audio, en plus des SMS)
Mettre en synergie les moyens de réponses des différents acteurs du pastoralisme de manière à créer des scenarios de réponse efficaces
Mettre en place des protocoles d’accord entre les différents producteurs d’informations sur le pastoralisme de manière à accroitre l’accès aux informations
VI.
Autres Systèmes connexes existants dans les régions de Tambacounda et Louga:
A côté des SAP, il existe des plateformes qui mettent à la disposition du publi c des informations sur le suivi ou la surveillance de certaines aléas et ressources qui ne constituent pas un système d’alerte précoce. Ces plateformes ne remplissent pas un ou plusieurs objectifs d’un SAP.
9) Système de recueil de données nutritionnelles (SRDN) Organisme : Cellule de Lutte contre la Malnutrition (CLM) Risque : malnutrition Zones d’interventions : national Projet : Programme de Renforcement de la Nutrition (PRN) Partenaires : ADEV (Linguère), Caritas (Tambacounda) En 2002, la CLM transférée à la primature lance un programme de renforcement de la nutrition (PRN), qui est plus particulièrement destiné aux zones rurales, plus touchées par la malnutrition comme l’avait montré l’enquête MICS de l’UNICEF. Le PRN avait pour objectif de tester de nouvelles approches dans la lutte contre la malnutrition en s’appuyant sur les ONG déjà en place au niveau communautaire dans les zones d’intervention. Les deux axes principaux d’intervention du PRN sont :
48
Le Suivi et la Promotion de la Croissance (SPC). Cela consiste à la pesée sur une base mensuelle des enfants de 0 à 36 mois de la zone d’intervention
La prise en Charge Intégré de la maladie de l’enfant au niveau communautaire (PCIME-C)
Connaissance du risque : Les risques liés à la malnutrition du couple mère-enfant ont été identifiés et circonscrit par différents projets et études. Parmi ces derniers nous pouvons citer l’enquête « Multiple Indicator Cluster Survey » MICS de l’UNICEF qui a montré que la malnutrition sévissait plus en milieu rural, Projet de Nutrition Communautaire (PNC) qui était principalement concentré sur les zones
urbaines,
l’Enquête
Démographique et Santé (EDS) de
1995
qui
a
montré
une
dégradation très importante de la situation
nutritionnelle
dans
l’ensemble du pays etc. Surveillance des alertes : Lors des activités de suivi et de promotion de la croissance sont le poids-âge chez les enfants de 0 à 23
mois,
ainsi
que
des
informations sur les vaccinations et l’anémie, et intègrent la notion de gain de poids pour les enfants suivis.
Ces
indicateurs
sont
mesurés et observés par les relais communautaires des ONG contractantes de la CLM. Ces agents
de
terrain
sont
des
Les principaux intervenants du système d’information nutritionnelle de la CLM sont les suivants : Bureau Exécutif National (BEN) Le BEN est chargé de la gestion des programmes et projet. Il s’appuie sur les Bureaux Exécutifs régionaux qui se chargent du suivi et de la coordination des activités de nutrition communautaire en partenariat avec les collectivités locales, et des AEC. Agences d’Exécution Communautaires (AEC) Les AEC partenaires de la CLM sont des ONG, ayant les capacités de mise en œuvre de projet de nutrition à l’échelle d’un district de santé. A ce titre, elles délivrent les services de nutrition communautaires en s’appuyant sur un personnel communautaire constitué essentiellement d’Agents Relais communautaires. Le Comité Local de Pilotage Au niveau des sites, la communauté est représentée par un comité local de pilotage. Il est composé de représentants de toutes les franges de la communauté, les femmes bénéficiaires, les hommes, les autorités coutumières et religieuses, les jeunes et toutes les associations représentatives de la communauté. La composition de l’instance de gestion et de coordination est laissée à l’appréciation de la collectivité. Son rôle consiste à assurer la gestion des activités de la CLM à la base. L’Agent Relais Communautaire L’ARC réside dans l’aire d’intervention de la CLM, il a un statut de volontaire au service de la communauté. Le choix de l’ARC est effectué de manière participative afin de garantir la reconnaissance de la personne retenue. Selon la dynamique communautaire et les références sociales des villages d’intervention, l’ARC est placé soit sous l’autorité du chef de village ou de toute autre instance communautaire présente dans le milieu (comités locaux de pilotage, GIE de femmes,…). L’ARC a pour rôle de délivrer les services de nutrition aux populations ciblées. Source : Systèmes d’information alimentaire et nutritionnelle dans les pays du CILSS-CILSS
membres de la communauté choisis par un comité local de pilotage (CLP). 49
Ces informations sont informatisées par les ONG contractantes, appelés agence d’exécution communautaires, à l’aide d’un masque de saisie standard mis au point par le PRN puis transmises au Bureau Exécutif National (BEN). Communication des alertes : Des rapports mensuels sont transmis aux districts sanitaires et aux régions médicales et remontent au bureau exécutif national du PRN. Les données du PRN sont actuellement utilisées par les services de santé au niveau local (district et région), et servent d’indicateur de supervision pour le Bureau National Exécutif pour déclencher des missions d’appui. Scénarios de réponse : Les réponses sur la nutrition nécessitent une intégration de plusieurs approches : disponibilité alimentaire, existence des services de sociaux de base, mais aussi et surtout la disponibilité de l’information. A ce titre, la CLM met régulièrement en œuvre des campagnes de communication successives dans le but d’améliorer le statut nutritionnel des populations vivant en zone urbaine ou rurale défavorisées. Ces campagnes viennent renforcer les actions de communication interpersonnelle déroulées au niveau communautaire, à travers les causeries éducatives, entretiens individuels et activités de mobilisation sociale. A côté de ces activités de communication interpersonnelle menées au niveau opérationnel dans le cadre de la communication pour le changement de comportement. Ces campagnes mises en œuvre à l’échelle nationale, visent à promouvoir des comportements favorables à une bonne nutrition comme la Consommation et la Production de Sel iodé, l’Allaitement Maternel Exclusif, l’enrichissement des aliments, l’alimentation complémentaire et l’hygiène. Afin de mieux toucher les cibles et renforcer l’éducation nutritionnelle des populations,
la
CLM
a
signé
des
conventions
avec
plusieurs
radios
communautaires, du fait de leur vocation à aller au plus près des préoccupations de la communauté pour les informer, les sensibiliser à travers la participation à des émissions thématiques, des jeux concours et la diffusions des spots dans les langues locales.
50
L’aspect participatif est très marqué pour ce SAP. Les relais communautaires sont le bras armé de l’intervention de la CLM notamment en matière de surveillance des cas de MAM et de MAS. De plus La gestion des activités de la CLM est faite à la base par un comité de local de pilotage composé de de représentants de toutes les franges de la communauté, les femmes bénéficiaires, les hommes, les autorités coutumières et religieuses, les jeunes et toutes les associations représentatives de la communauté. Néanmoins outre l’aspect durabilité qui une limite assez récurrente à la participation des communautés en les SAP, l’espacement entre les rapports de suivi nutritionnelle limite les performances de système.
1) L’Observatoire sur la Sécurité Alimentaire (OBSEA) Structure: Commissariat à la sécurité alimentaire Aléas : situation des marchés, situation sanitaire Risque : insécurité alimentaire Zones d’interventions : national Le CSA a été créé en 1984 sur le modèle des dispositifs nationaux de prévention et de gestion des crises alimentaires mis en place par le CILSS après les grandes sécheresses. Il a beaucoup changé de rattachement institutionnel : Ministère du développement rural à sa création, Présidence de la République en 1988, puis la Primature, le Ministère de la Solidarité Nationale, pour revenir au Ministère de l’Agriculture sans changer toutefois ni de missions ni de fonctionnement. Il a pour missions, selon le décret de 1994, le suivi du marché céréalier (offre, demande, prix, opérateurs, bilan céréalier annuel, identification et suivi des groupes à risque alimentaire en milieu urbain et rural, évaluation de l’aide alimentaire), la coordination et la gestion des aides alimentaires, la gestion d’un fonds/stock de sécurité, la participation à l’élaboration de toute politique de sécurité alimentaire. Sa fonction première dans les années 1980 était cependant la régulation des marchés céréaliers et la gestion des stocks d’aide alimentaire. Connaissance du risque :
51
Les zones à risques sont définies sur des critères d’appréciation de l’importance des différentes productions et activités et des revenus tirés de chacune, de niveau d’approvisionnement des marchés et des stocks paysans, du niveau des prix, de la situation pastorale, réduction du nombre de repas, aliments de pénurie, mouvements
saisonniers
de
populations,
exode
massif
et
des
données
nutritionnelles provenant des postes de santé. La cellule Etudes et Informations assure le suivi des prix des céréales par le Système d’information sur les marchés (SIM) depuis le début des années 1980 et le Suivi des Zones à risques (ZAR) par l’Observatoire sur la Sécurité Alimentaire (OBSEA) depuis 1991. Le SIM : Des marchés sont suivis (dont 50 % de marchés urbains et 50 % de marchés ruraux) de façon hebdomadaire (ou par quinzaine pour certains). Sont relevés les prix des Céréales locales spécifiques à la zone, des fruits et légumes et ceux du bétail. Dans la région de Tambacounda les marchés suivis sont les marchés Mereto et Koutiaba dans l’arrondissement de Koumpetoum et le marché central de Tambacounda. L’OBSEA et le suivi des zones à risques (ZAR) : Les zones à risques sont définies sur des critères de production agricole, à la fin de la campagne, selon les chiffres de la Division de l’Agriculture du Ministère de l’Agriculture (DRDR et DAPSA) et sont suivies chaque année. Elles sont généralement une trentaine sur une centaine d’arrondissements, et peuvent théoriquement changer chaque année. Dans les faits elles ne varient pas et correspondent aux zones nord, à déficit céréalier structurel. Mensuellement, entre les 20 et le 25 de chaque mois, la Cellule locale de Sécurité alimentaire se réunit pour remplir une fiche de suivi qui comprend :
l’appréciation de l’importance des différentes productions et activités et des revenus tirés de chacune (céréales, maraîchage, lait, volaille, pêche, cueillette, chasse, vente d’animaux, transfert de devises), du niveau d’approvisionnement des marchés et des stocks paysans, du niveau des prix, de la situation pastorale (état des pâturages, situation zoo-sanitaire, hydraulique pastorale), de quelques signes d’alerte (réduction du nombre
52
de repas, aliments de pénurie, mouvements saisonniers de populations, exode massif). - des données nutritionnelles provenant des postes de santé : le nombre d’enfant en malnutrition aigüe (appelé improprement « taux ») basé très certainement sur le poids/âge (seule mesure faite aux postes de santé), le nombre d’enfants et de femmes enceintes anémiées (appelé improprement « prévalence »), le nombre de poids de naissance inférieur à 2,5 kg, le nombre de maladies diarrhéiques, de paludisme, de maladies parasitaires, de maladies respiratoires et bronchites, de maladies infectieuses, l’existence ou non d’épidémie de rougeole ou autre. Il est demandé à chaque fois d’apprécier ces chiffres comme étant « élevés », « modérés », « faibles », ou « nul ». Les fiches sont remontées au niveau régional ou une première analyse est censée être faite, le Gouverneur est le premier niveau de décision en cas de mesures à prendre. Ensuite, un « groupe ZAR », réunissant tous les Ministères techniques, doit se réunir à Dakar pour valider la situation générale. Enfin, les fiches arrivent au CSA pour diffusion de l’information Communication des alertes : L’information sur les prix était diffusée hebdomadairement sous forme de bulletin et d’émissions radio diffusée (souvent reprise par les radios rurales) ou télédiffusés à la Radiotélévision sénégalaise (RTS) notamment lors des émissions RENNI KOOM KOMM. Ces bulletins semblaient être très appréciés par les commerçants, et l’information est sollicitée de leur part. La diffusion de l’information était régulièrement faite dans les principaux journaux mais ceci a disparu du fait de la volonté des journaux de faire payer ce service. La fourniture d’information sur les prix des produits agricoles a été reprise par des startups telles que M-louma et Manobi. L’OBSEA doit éditer chaque début de mois un bulletin mensuel qui compile les informations des fiches de suivi des ZAR. La liste de diffusion est censée être exhaustive (tous les services publics, tous les bailleurs de fonds et partenaires, les opérateurs économiques). Scénarios de réponse :
53
Du fait de la réduction drastique du budget alloué à la CSA et de la création d’agences connexes qui traitent aussi de la sécurité alimentaire (SE-CNSA, CLM), la CSA ne mène plus de plan d’urgence contre la malnutrition et la famine. Cependant son rôle de gestionnaire des stocks alimentaires de l’Etat, le rend un acteur incontournable de l’achat, de la distribution et de la gestion de produits alimentaires lors des programmes d’urgences à la sécurité alimentaire.
2) District health information system / M-info alert (DHIS / m-info alert) Organisme : centre des opérations d’urgences sanitaires (COUS) / ministère de la santé et de l’action sociale Aléas : situation sanitaire Risque : risques sanitaires Zones d’interventions : Tambacounda La création du centre des opérations d’urgences sanitaires (COUS) répond à la nécessite de mettre la planification au cœur de notre stratégie de la gestion des urgences sanitaires. L’épidémie de la maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest ayant fini de démontrer la faiblesse de nos systèmes sanitaires face à des évènements sanitaires de grande ampleur, le COUS a lancé l’application M-Ebola, développée par Unicef. Cette application a pour but de permettre aux agents de santé sur le terrain de faire remonter rapidement des informations de diagnostic lorsqu’ils font face à un cas suspect d’Ebola. Suite à la maitrise de l’épidémie du virus Ebola, le M-Ebola s’est mue en système d’information sanitaire appelé « Minfo alert » et a été inclus dans le « district health information system 2 » (DHIS2), actuellement en cours d’implémentation. Ce système entend couvrir l’ensemble de la pyramide sanitaire et son architecture modulaire pourra accueillir la collecte, l’analyse de premier niveau et la diffusion des informations d’intérêt nécessaire à la gestion des urgences sanitaires. Connaissance du risque : Le COUS a dressé une première liste de 11 risques sanitaires majeurs basés sur leur probabilité de survenance, leur impact médical et la complexité de réponse. Cette première priorisation des actions de veille sur d’autres risques potentiels,
54
veille qui doit alimenter une mise à jour factuelle et régulière des risques à suivre. Pour cela, le COUS investira également dans un logiciel de cartographie des risques et capacité permettant des analyses de données massives, diverses et de façon centralisée. Le COUS prévoit aussi d’effectuer une cartographie des risques sanitaires du Sénégal ainsi qu’une évaluation et une cartographie des capacités disponibles. Surveillance des risques : Outre les systèmes d’informations déjà logé au ministère de la santé et de l’action sociale (SNIS), le COUS dispose d’un système qui lui permet de recueillir en temps réel sur des indicateurs sanitaires. Lors de la détection d’une maladie surveillée ou de ses symptômes au niveau des districts sanitaires, les infirmiers sous le contrôle du médecin chef de district, envoient par SMS les informations sur la maladie au COUS qui traitent ces informations à travers sa plateforme M-info alerte. Le COUS dispose aussi d’une équipe mobile d’intervention et de soutien « épidémie » (EMIS) qui peut appuyer dans la prise en charge, le suivi et la communication. L’équipe est composée, entre autres, de deux épidémiologistes de terrain, d’un médecin spécialiste des maladies infectieuses, de biologistes, d’entomologiste, de spécialiste en communication... et a pour but de renforcer la surveillance avec prélèvement systématique de tous les cas suspects dans l’ensemble des districts de la région. De plus le COUS peut disposer de l’appui d’autre structure comme l’institut pasteur qui a déployé un laboratoire mobile à Louga lors de l’apparition de cas de dengue en septembre 2017. Communications des alertes : Le COUS est sensé publié un bulletin épidémiologique hebdomadaire par le biais de son chef de suivi épidémiologique. Lors de l’apparition d’une menace sanitaire le COUS met en place une stratégie de communication de masse envers les populations. Elle a pour but de sensibiliser la population par le biais de la presse locale, les radios communautaires, radio et TV nationales et privées. Capacités de réponse : Dans le cas où le Sénégal ferait face à une crise sanitaire, le COUS assurera le leadership de la riposte de l’ensemble du système national de gestion de crises. Il 55
s’agira pour le COUS de travailler à réduire l’impact de la crise et d’identifier des leviers d’amélioration du système de gestion des crises ainsi que du système de soin. De plus en cas de crise, le COUS dispose de l’appui technique et financier de structures au sein du gouvernement du Sénégal (ministère de l’intérieur et de la sécurité publique, ministère de l’environnement et du développement durable, les forces armées etc…) aussi bien qu’en dehors de celui-ci (OMS, UNICEF, JICA, KOICA,
Intrahealth
etc…).
L’équipe
mobile
d’intervention
et
de
soutien
« épidémie » (EMIS) peut aussi appuyer dans la prise en charge et la communication.
56
VII.
Autres systèmes d’alerte précoce existant au Sénégal
Bien que n’étant pas dans le champ de cette étude on peut aussi citer comme système d’alerte précoce :
1) Le système d’alerte de risque de catastrophe climatique La question des inondations a souvent occupé l’actualité au Sénégal en raison de ses effets néfastes non seulement sur les populations, mais aussi sur la productivité de l’économie sénégalaise. L’ANACIM, un des acteurs principaux de la gestion des risques de catastrophes notamment des inondations et aussi membre du Comité National de Gestions des Inondations au Sénégal (CNGI) qui est chargé du
volet
prévention
et
alertes
face
à
l’occurrence
des
phénomènes
météorologiques tels que les fortes pluies. En ce sens, l’ANACIM fournit des prévisions météorologiques à différentes échéances, des prévisions d’un jour à une semaine ; et aussi des alertes de fortes pluies aux différents acteurs de la lutte contre les inondations au Sénégal (ministère de l’Intérieur, DPC, BNSP, ministère chargé de la gestion des inondations, de SNH, ministères des infrastructures, etc.).
2) Le Système d’alerte pour les usagers de la mer Mécanisme qui envoie de manière automatisée des messages, à travers des plateformes SMS et IVR aux acteurs de la pêche, en particulier les services techniques et des représentants des pêcheurs locaux lorsque les conditions en mer et les conditions atmosphériques sont dangereuses pour les activités en mer. La définition des seuils d’alerte, les formations de sensibilisation ainsi que la base de données des personnes à contacter ont été décidés d’un commun accord avec les services techniques de la pêche et les groupements de pêcheurs.
Conclusion Cette étude a permis de constater que les risques, auxquels les populations des régions de Tambacounda et
de Louga sont les plus confrontés, sont pris en 57
charge par au moins un système d’alerte précoce. Des mécanismes de connaissance, de surveillance, de communication d’alertes et de réponse existe pour chaque risque identifiés. Pour certain il existe plusieurs mécanismes. Cette étude a permis de constater que les risques, auxquels les populations des régions de Tambacounda et
de Louga sont les plus confrontés, sont pris en
charge par au moins un système d’alerte précoce. Des mécanismes de connaissance, de surveillance, de communication d’alertes et de réponse existe pour chaque risque identifiés. Pour certain risque, il existe plusieurs mécanismes. Ces systèmes sont régit par des cadres et programmes d’action aussi bien qu’à l’échelle nationale, sous régionale, régionale et internationale. Le « Cadre d’action de Hyogo » et « Programme d’action 2005-2010 pour la mise en œuvre de la Stratégie régionale africaine pour la prévention des risques de catastrophe » étant les plus significatifs dans les stratégies de prévention et de gestion des catastrophes. Il ressort de cette étude que le risque d’insécurité alimentaire est le plus surveillé par les systèmes d’alerte précoce. Celui-ci est suivi par le SE-CNSA, la CLM, l’ANACIM et le CSA respectivement avec SAP/SE-CNSA, le SRDN, le GTP national et l’OBSEA. En outre il faut noter que tous les systèmes d’alerte précoce cités dans cette étude participent d’une manière ou d’une autre à la collecte et à la diffusion d’informations sur le risque d’insécurité alimentaire. Les risques agricoles sont aussi très suivis par les mécanismes d’alerte. Ainsi le SAP pour l’agriculture de l’ANACIM traite l’aléa climatique, le SPAI de l’ONG AVSF agit sur les risques liés au pastoralisme, les BSAAA de la DPV gèrent l’aléa phytosanitaire, le SNSE de la DSV opère sur l’aléa zoo sanitaire et le SAP des feux de brousse de la DEFCCS intervient sur les feux de forêts. Dans l’ensemble les systèmes étudiés sont fonctionnels hormis l’OBSEA qui est en léthargie à cause de restriction budgétaire. Cette restriction peut être expliquée par la création d’agences étatiques et de structures déconcertées telles que la CLM, le SE-CNSA et le GTP national traitant aussi le risque d’insécurité alimentaire. Les efforts dans ce domaine sont en train d’être mutualisés à travers le cadre harmonisé du SE-CNSA.
58
D’autre part les systèmes d’alerte précoce sollicitant la participation des communautés souffrent d’un manque de pérennisation de cet aspect qui disparait ou ralentit à la fin des projets et programmes. Un dispositif de volontariat géré par l’Etat ou les collectivités locales pourrait permettre de perpétuer la participation des communautés. Enfin l’intégration des TIC bien qu’effective dans la plupart des SAP, permettrai entre autre d’améliorer l’accessibilité à l’information utile à la GRC aux communautés, la surveillance des risques notamment grâce à la télédétection, la connaissance des risques grâce aux systèmes d’information etc.
59
Annexe 1 : Matrice de la cartographie des SAP Système D'alerte Précoce
Base De Surveillanc e, D’alerte Et D’avertisse ments Agricoles (BSAAP)
Système Pastoral D'alerte Et D'informati on
Struct ure / Agenc e
DPV
AVSF
Participatio n Des Communaut és (Active/Pas sive)*
Active
Passive
Aléas
Risques
Zones D'interve ntion
Nature Des Alertes
Destinata ires Des Alertes
Scenario De Réponse
Partenaires
Bulletin DRDR, Traitement Hebdomad CAR, s aire En Producteur Phytosanit Saison s, OP, CLV aires Hivernale
OP, CLV, DRDR, FAO
Aléa Climatique Conflit, Site , Situation Insécurité Eleveurs Outil internet, hydrauliqu Alimentair Zone Leaders, Décisionne Centres e, e, Sylvopasto Services l Servant A D'alerte Situation Indisponibi rale Technique L'adaptatio Programme Zoo lité Des (Départem s, n Et s Radio, Sanitaire Ressource ent De Autorités Atténuatio SMS Situation s Linguère, Locales et n Des (Plateform Des (pâturages Matam Et administra Risques e Web To Marchés, et eau), Ranerou) tives, UP, Par Les SMS), situation Maladies OP Eleveurs Email pluviométr Animales ique
ANACIM, CSE, MEPA, DGPRE
Ravageurs Des Cultures
Risques Phytosanit aires
National
60
Outils
Limites
Téléphon es Léthargie Portables, Des Appareils Comités De De Lutte Traitemen Villageois, t A Grand Manque Débit, De Pulvérisat Moyens eurs A D'interven Dos, tion Atomiseur s Etc… Outils De Communic ation Parfois Inadaptés Site Aux internet, Bénéficiair Plateform es Des e Web To Alertes, Mobile, Difficultés D'accès A L'informati on, Inexistenc
e De Moyens De Réponse
Systèmes D’alerte DEFCCS Des Feux De Brousse
Active
Feux De Brousse
National
Appels Téléphoniq ues, Email
61
Autorités Locales, Agents Des Eaux Et Forêts, CLV
Télédétec tion (Imagerie Satellitair e), PickUp, Lutte Equipés Passive De Lance (Pare-Feu, CSE, Eau, Sensibilisa ANACIM, Camions tion), Autorités Citernes, Lutte Locales et Petits Active administrativ Matériels (Interventi es, Sapeurs- De Lutte on Sur Les Pompiers (Râteaux, Feux Machettes Actifs) , Batte Feux, Pelles, Seaux, Pompes Dorsales, ...)
CLV Pas Assez Equipés, Formés Et Motivés ; Moyens D'interven tion Peu Adaptés ; Inexistenc e De Plan De Contingen ce
Le Groupe De Travail Pluridiscipli naire Local (GTP)
Système De Recueil De Données Nutritionnel les
ANACI M
CLM
Active
Active
Situation Pluviométr ique, Hydrologiq ue, Risques Phytosanit Agricoles, aire, Zoo insécurité Sanitaire, alimentaire Des Marchés Et De La Biomasse Végétale
Malnutritio n
National
Outil Décisionne Bulletin l Servant A Producteur Décadaire L'adaptatio s, Départeme n Et Autorités ntal, Atténuatio Locales et Bulletin n Des administra Mensuel Risques tives, National Par Les Producteur s
Rapport Mensuel
National
62
Districts Sanitaires ; Régions Médicales
Insuffisan ce De La Formation CILSS/AGRH Des YMET, Producteu DIREL, CSE, SMS ; rs A DA, DGPRE, Appels L'utilisatio DPV, URAC, Téléphoni n Des DGS, DRDR, ques ; Directives INP, ANCAR, Programm Du GTP, ISRA, SEes Radio Insuffisan CNSA, CSA, ce Dans ONG, Projets La Et Diffusion Programmes Des Alertes
Prise En Charge Des Cas ONG De MAM Et Contractante De MAS ; s, Régions Education Médicales Nutritionn elle
L'espacem ent Entre Les Rapports Et Pérennisat ion Du Système
Système D’alerte SODEFI Précoce De TEX La SODEFITEX
Système D’alerte Précoce Pour L’agricultur e
Système d’Alerte Précoce /SE-CNSA
ANACI M
SECNSA
Risques Ravageurs Phytosanit Des aires, Cultures ; Risques Aléa Climatique Climatique s
Distributio n Des Tambacou Alertes Traitement nda, Spontanée s Kedougou, Producteur s Si Le Phytosanit Kolda, s ; Relais Seuil aires A Fatick, Et Agents D'infestatio Crédit Et Kaolack, De Terrain n Est Encadrem Sedhiou, Atteint ent Pour Kaffrine Leur Utilisation
Passive
Risques Climatique Aléa s Climatique (Agricultur e)
Bulletins Outil (Prévisions Décisionne ) l Servant A Saisonnière L'adaptatio Structures s, Chaque n Et Déconcert 10 Et 5 Atténuatio ées MAER, Jours Et En n Des OP, CLV Cas Risques D'événeme Par Les nts Producteur Extrêmes s
Passive
Biomasse, Situation Des Marchés, Situation Zoo Sanitaire, Situation Des Marchés Du Bétail, Situation Sanitaire
Active
Insécurité Alimentair e
National
National
Primature, Décideurs, Bulletin ONG, Semestriell Organisati e on Internatio nales
63
Distributio n De Vivres
Groupement s De Producteurs De Coton (US-GPC) Affiliés A La Fédération Nationale Des Producteurs De Coton (FNPC) Du Sénégal.
USAID, ICRISAT, CILSS (Centre Agrhymet)
Partenaires Techniques (FAO, PAM Et UNICEF, CILSS) Et Financiers (USAID/OFD A Et ACDI) Et De OCHA, P2RS, WFP, JICA
Plaquette s Pour Mesurer Le Seuil D'infestati on ; Pictogram mes ; Plateform e WebTo-Mobile (SMS) SMS, IVR, Email, Producteu Pluviomèt rs Peu re, Formés A Télédétec L'utilisatio tion n De Ces (Imagerie Informatio Satellitair ns e)
Espaceme nt Des Bulletins
Et Nutritionn elle, Aléa Climatique , Situation Phytosanit aire
FAO (Sur La Surveillance Le Prévention De La Fièvre Scénario (Vaccinatio De La Vallée Système De n), L’arrêt Du Rift), National De Réponse Du DEFCCS, Surveillanc De Mouvemen CIRAD, Tablettes, e Situation Risques L'abattage Bulletin t De Bétail Gouverneurs Pictogram Epidémiolo DSV Active Zoo Epizootiqu National MEPA Sanitaire Mensuel (Qui Est , Préfets, mes, gique Des Sanitaire e N'a Ni De Du Ressort SousRadio Maladies Cadre Du Préfets, Elus Animales Règlement Préfet), Locaux, (SNSE) aire Ni De L’abattage ONG, Ressource Sanitaire Notables, Dédiés) Médias Etc.… A Côté Des SAP, Il Existe Des Plateformes Qui Mettent A La Disposition Du Public Des Informations Sur Le Suivi Ou La Surveillance De Certaines Aléas Et Ressources Qui Ne Constituent Pas Un Système D’alerte Précoce. Ces Plateformes Ne Remplissent Pas Un Ou Plusieurs Objectif s D’un SAP
64
District Health Information System / M-Info Alert
L’Observato ire Sur La Sécurité Alimentaire (OBSEA)
COUS)
CSA
Passive
Passive
Situation Sanitaire
Situation Des Marchés
Risques Sanitaires
Insécurité Alimentair e
Kaffrine, Tambacou nda, St Louis, Matam
National
65
Bulletin Epidémiolo gique Hebdomad aire
Ministère De La Santé Et De L’action Sociale (MSAS)
Bulletin Mensuel
Tous Les Services Publics, Tous Les Bailleurs De Fonds Et Partenaire s, Les Opérateur s Economiqu es
USAID
N'a Pas Equipe Encore Eté Mobile Approuvé D’interven Par Le tion Et De Ministère Soutien « De La Epidémie Justice; » (EMIS), Ne Couvre Plateform Pas Tout e Web To Le Poste Mobile De Santé De District
Rôle De Gestionna ire Des Stocks Alimentair es De l’Etat
Léthargie De L'OBSEA
Annexe 2 : Liste des personnes interviewées SAP
Structures
Personne
Poste occupé
interviewée BSAAA
DPV
Dr Ousmane
Chef Division Défense des cultures
Diene Yahya Seye
Chef de base de surveillance, d’alerte et d’avertissement agricole de Dahra
Pape Sané
Adjoint Chef de base de surveillance, d’alerte et d’avertissement agricole de Missira
SPAI
Système d’alerte
AVSF
DEFCCS
précoce des feux de
Dr Seydou Badji
Responsable du SPAI
Mr Ndiaye
Responsable S&E
Lieutenant
Chef de division protection des
Mohamed Wade
forêts d’IREF de Tambacounda
Moussa Sy
Chef de base Linguère / point focal
brousse GTP
ANACIM
GTP Linguère DEFCCS
Lieutenant
Chef de division protection des
Mohamed Wade
forêts d’IREF de Tambacounda
SDDR
Abdoulaye Badji
Chef du SDDR de Tambacounda
SRDN
ADEV
Mamadou Var
Chef de poste PRN/CLM Dahra
Système d’alerte
SODEFITEX /
Alfouseyni Coly
Responsable SIG
précoce de la
BAMTAREE
Ahmed Wane
Informaticien
Abdoulaye
Responsable formation
SODEFITEX
Mbaye Ibrahima Seydou
Animateur radio
Dia Système d’alerte
ANACIM
précoce pour
Dr Ousmane
Directeur de la recherche et du
Ndiaye
développement
Mouhamed
Représentant régional
Diallo
Tambacounda
Dr Baba Sall
Directeur De La Protection Zoo
l’agriculture SAP/SE-CNSA SNSE
SE-CNSA DSV / MEPA
sanitaire IDSV Linguère
Touré
66
Adjoint Inspecteur départemental
de l’élevage et de la production animale de Linguère Cissé
Inspecteur départemental de l’élevage et de la production animale
IRSV
Dr Rosalie Seck
Tambacounda
Inspectrice régionale de l’élevage et de la production animale de Tambacounda
Mamadou
Adjoint Inspectrice régionale de
Diallo
l’élevage et de la production animale de Tambacounda
(DHIS / M-info alert)
COUS
Ibrahima Diatta
Data manager
OBSEA
CSA
Mr Oumar
Inspecteur régional du CSA
Foutiyou Touré
67
Bibliographie : IFRC, Systèmes communautaires d’alerte précoce : principes directeurs , 2013 OCDE, Prévenir la violence, la guerre et l’effondrement des Etats : l’avenir des systèmes d’alerte
précoce et de réponse rapide, 2009 Coordination SUD, Les notes de la CCD, Système d’alerte précoce et information climatique, une clé pour la résilience à long terme, Mai 2015 Masahiro Otsuka, Mahefason RAZAFIMAHATRATRA, ANDRIANANDRASANA Ony , Manuel sur la
Lutte contre les Feux de Végétation : Compilation du Savoir-faire actuel Série I : Les Techniques Existantes dans la Lutte contre les Feux de Végétation Antananarivo , 2003 Elsa Delcombel, Baba Traoré, Yves Kameli, Systèmes d’information alimentaire et nutritionnelle
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Précoce au Niveau Communautaire : pratiques clés pour les praticiens RRC , 2014 ISDR, United Nations International Strategy for Disaster Reduction Platform for the Promotion of
Early Warning , https://www.unisdr.org/2006/ppew/ http://clmsn.org/, Site internet de la CLM, Site internet du GFDRR, Global facility for disaster reduction and recovery GFDRR; country profile:
Senegal, 2018 https://www.secnsa.sn/,Site internet du SE-CNSA, Ndiaye et al., Diagnostic des menaces, des contraintes et des opportunités liées au changement
climatique et aux savoirs endogènes en matière d’adaptation dans la zone sylvo- pastorale, le bassin arachidier et le Sénégal oriental, 2011 ANSD, RGPHAE 2013 ANACIM & CSE, diagnostic des menaces, des contraintes et des opportunités liées au changement
climatique et aux savoirs endogènes en matière d’adaptation dans la zone sylvo- pastorale, le bassin arachidier et le Sénégal oriental Usaid/wula-nafaa - Vers une stratégie de gestion des feux de brousse dans la zone d’intervention
de wula-nafaa
68