EVALUATION FINALE & RECHERCHE DE LECONS D’APPRENTISSAGE UNITED PURPOSE

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United Purpose Sénégal-Gambie

EVALUATION FINALE & RECHERCHE DE LECONS D’APPRENTISSAGE UNITED PURPOSE

RAPPORT PROVISOIRE

PRESENTEE PAR :

CONSULTANT Jean Cyrille MANGA

FEVRIER 2018 ~1~


I.

INTRODUCTION ..................................................................................................................................... 3

II.

CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE LA MISSION ..................................................................... 4

III.

RAPPEL DES OBJJECTIFS DE LA MISSION ................................................................................ 4

IV.

APPROCHE METHODOLOGIQUE ................................................................................................. 5

V. PRESENTATION DES RESULTATS DE L’ENQUETE .................................................................... 8 VI.

EXAMEN DES RESULTATS ............................................................................................................ 31

VII.

FACTEURS DE PERFORMANCE ................................................................................................... 34

VIII. IX.

RECITS DE VIE ............................................................................................................................. 35 CONCLUSION, LECONS APPRISES ET RECOMMANDATIONS ........................................... 39

X. BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................. 43 XI.

ANNEXES ............................................................................................................................................ 44

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I. INTRODUCTION Cette présente évaluation porte sur le projet «Construire une paix durable dans le Fogni». Il a été conçu pour une durée de trois ans, à partir du mois de septembre 2014 jusqu’en septembre 2017 avec une extension de 3 moins. Le but fondamental de ce projet était la gestion profonde des conflits et tensions dans le Fogni (Gambie et Sénégal) à travers l’amélioration des moyens de subsistance et le renforcement de capacité des organisations locales de la société civile partenaires. Il a été mis en œuvre en deux phases d’octroi de subventions à seize partenaires dont; onze implantés au Sénégal et cinq en Gambie. Les projets mis en œuvre sont essentiellement des projets de gestions de conflits avec une approche de gestion des conflits par la communauté et pour la communauté (P2P). Une gamme variée d’activités de réduction de la pauvreté/ d’amélioration des moyens de subsistance des communautés telle que le micro crédit, le maraichage, l’apiculture, la gestion et l’aménagement des forêts communautaires pour ne citer que ceux-là. Les partenaires sont également appuyés par l’équipe de projet dans l’élaboration de leur Plan Organisationnel de Développement et à la réalisation de leur plan d’action dans le but d'améliorer leur capacité organisationnelle et stratégique – ceci pour une participation accrue de la société civile au processus de paix en Casamance et un fort plaidoyer de la communauté. Nous retiendrons que la démarche globale de «United Purpose» se voudrait participative et communautaire et non une approche au programme qui exclut les communautés dans les prises de décision pour des projets leur concernant. La démarche du projet s’inscrit dans une approche de résolution de conflit dans une zone minée par un conflit ayant duré plus de trois décennies et dont les victimes ont connu un taux de pauvreté très élevé. Dans la mise en œuvre du projet Construire la paix durable dans le Fogni, United Purpose a noué un partenariat avec soit des Organisations non Gouvernementales ou Organisations de la société civile, à travers des subventions pour permettre à ces derniers d’assurer la mise en œuvre des projets conçus et exécutés par les communautes. C’est un tel schéma qui a permis à l’équipe de projet d’atteindre les résultats prévus dans le cadre logique d’intervention à travers un certains nombres d’indicateurs.

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Avant de procéder à l’étude proprement dite, nous allons fournir les éléments de contextualisation du projet.

II. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE LA MISSION Le

projet construire la paix durable dans le Fogni, est un projet qui vise à gérer le conflit

casamançais par le biais d’actions concrètes, lesquelles aideront directement les communautés concernées à pouvoir s’autogérer. Pour ce faire, United Purpose, par le canal du partenariat, subventionne ses partenaires qui, chacun selon son domaine et sa zone d’intervention, mènent ses activités sur le terrain et apportent une solution durable à la problématique identifiée. Au terme du projet, il est apparu opportun de jeter un regard rétrospectif sur les principales réalisations afin d’en tirer les enseignements nécessaire. Cela devrait permettre à United Purpose et à ses différents partenaires ainsi que les communautés concernées de pouvoir appréhender de façons quantitatives et qualitatives, les aspects positifs et négatifs mais également les limites du projet. Des résultats dépendront aussi les perspectives d’autres projets similaires ou différents dans les zones actuelles d’intervention mais également le choix de certains partenaires.

III.

RAPPEL DES OBJJECTIFS DE LA MISSION

L'évaluation finale évaluera les réalisations du projet par rapport à son objectif, qui est de construire la paix et la cohésion sociale dans le Fogni à travers les opportunités d’amélioration des moyens de subsistance et l'efficacité de la société civile. Il évaluera également les résultats obtenus par rapport à l'objectif du projet, ainsi que dans quelle mesure il est durable. L'évaluateur identifiera également les leçons apprises et les meilleures pratiques qui pourront servir à l'avenir à l’amélioration dans la conception et la mise en œuvre de projets similaires. L'étude portera sur les domaines suivants: v

Efficacité

Par le biais de cette évaluation nous mesurerons le niveau d’atteinte des objectifs prévus par le projet, le niveau de résolution des problèmes identifiés à travers notamment les résultats obtenus. Voir si les services et les produits générés par le projet sont accessibles, si les populations bénéficiaires sont effectivement autonomes.

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v

L’efficience

L’évaluation appréciera le rapport entre les coûts injectés dans le projet par rapport aux résultats obtenus, autrement dit est ce que les résultats obtenus n’ont pas utilisé plus de ressources que prévu. v Impact L’évaluation essayera de mesurer le degré de satisfaction des bénéficiaires directes du projet, mais également des organisations partenaires qui intervenaient dans le projet. v Durabilité ou pérennisation L’évaluation appréciera le niveau d’autonomisation et d’appropriation des bénéficiaires c’est-à-dire des populations sur les différents domaines d’activés que le projet les a légués. v Pertinence L’évaluation de la pertinence du projet s’attèlera à montrer dans quelle mesure les objectifs et les priorités du projet s’accordent avec les besoins des bénéficiaires visés. C’est pour dire que cette présente évaluation s’évertuera à donner une réponse adéquate entre le souhait des populations bénéficiaires et la réalité des réalisations du projet.

IV.

APPROCHE METHODOLOGIQUE

En conformité avec les termes de références, nous avons adopté une approche participative avec les partenaires du projet, les populations bénéficiaires du projet, les autorités administratives et locales. Afin de bien mener son travail, le consultant a démarré par une recherche documentaire pour mieux connaitre le déroulement du projet. Le consultant a eu des rencontres avec la Chargée de projet pour recueillir plus d’informations concernant le projet et ses articulations. Cette même occasion a été saisie par le consultant pour avoir un aperçu sur les réalités du terrain et mesurer l’ampleur de la tache… Nous avons partagé durant cette période avec la Chargée de projet les propositions relatives à la planification de la visite des sites ;

des entretiens avec les populations bénéficiaires, les

partenaires, les autorités administratives et locales. Dans ce même ordre d’idées, le consultant a procédé à une revue documentaire portant sur le document de projet, les rapports de projets, les rapports de formation, les documents d’orientation disponibles auprès de la Chargée de projet. Le Modèle d’intervention Le Modèle d’intervention est basé sur les principes ci-après :

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Pour l’évaluation des résultats, les critères utilisés sont: la Pertinence, l’Efficacité, l’Efficience, l’Impact et la durabilité ; Pour la mise en œuvre du projet trois critères sont utilisés, notamment la cohérence, l’effectivité et la qualité de la mise en œuvre ü La cohérence de la stratégie de pilotage du projet s’apprécie à travers l’analyse de la logique d’intervention et de la logique organisationnelle. ü La logique d’intervention s’intéresse au processus, notamment la cohérence entre les ressources, les activités, les extrants, les effets et l’impact du projet. ü La logique organisationnelle analyse la cohérence du dispositif organisationnel ainsi que les rôles et responsabilités des différentes structures intervenant dans le pilotage du projet. La qualité de la mise en œuvre du projet s’appréhende par la planification, l’organisation, En résumé, le modèle d’intervention s’articule autour des composantes ci-dessous : ü l’appréciation des résultats, effet, impact à moyen et long terme du projet ü l’appréciation de la stratégie de pilotage du projet; ü l’appréciation de la qualité de l’exécution du projet; L’analyse du niveau d’exécution des activités définies dans le cadre logique du projet et détaillées dans les plans annuels de travail ; ü La vérification de l’adéquation entre les activités réalisées, l’organisation et le fonctionnement du projet avec les objectifs et résultats définis dans le cadre logique ; ü L’appréciation, sur la base des observations directes, des entretiens avec les acteurs locaux, les partenaires et parties pérennantes, le niveau d’atteinte des résultats visés à la fin du projet (septembre 2017); ü L’appréciation également du degré de leadership féminin; ü L’identification des leçons apprises au sein du projet et chez les partenaires; ü L’identification des contraintes pouvant exercer des effets positifs ou négatifs sur la qualité des résultats pour la période restante; ü Rapport avec les prévisions et la mise en œuvre des activités ainsi que l’analyse des coûts et bénéfices (efficience du projet) et enfin le respect des procédures financières; ü L’appréciation de l’appropriation du projet par les acteurs locaux en vue de la pérennisation des actions ; ü La formulation des recommandations ou réajustements éventuels (perspectives) pour l’avenir du projet, en tenant compte des préoccupations des acteurs (bénéficiaires du projet, partenaires de United Purpose, les autorités locales et administratives et l’équipe de projet) ;

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ü L’examen des conditions d’ancrage du projet dans le futur Les étapes de l’intervention Comme nous avons souligné ci-dessus, l’approche utilisée a privilégié la participation des acteurs, concernés par le projet. Pour pouvoir préparer les outils de collectes de données, nous nous sommes appesantis sur la revue documentaire du projet mise à notre disposition en cohérence avec les termes de références de l’évaluation. La Constitution de l’échantillon : Le champ de l’évaluation couvre globalement deux cent vingt et sept villages (227) répartis entre le Sénégal et la Gambie, Il est compose des bénéficiaires, de seize partenaires dont onze au Sénégal et cinq en Gambie, des autorités locales et administratives réparties dans les Communes de: Suelle, Kataba 1, Diouloulou, Djignaky, Sindian, Oulampane, Tenghory, Djibidione et Kafountine pour le compte du Sénégal. Kombo East District, West Coast Region, Kansala district, Karanai district pour le compte de la Gambie; Il s’avère opportun de procéder à un échantillonnage pour pouvoir prendre en compte les particularités des différents acteurs et cibles. Pour cela, nous avons eu recours à des méthodes d’échantillonnage non probabilistes pour que l’échantillon puisse refléter toutes les réalités liées à l’intervention, car chaque partenaire a ses domaines et zones d’intervention. C’est ainsi qu’un échantillon de 10% des localités concernées par le projet tout en faisant en sorte que chaque Commune soit représentée, faisant ainsi que plus de 30 villages ont été touchés par les enquêtes de terrain. Pour les autorités administratives et locales, la démarche s’est voulue exhaustive afin de pouvoir recueillir leur avis sur le projet. Cette démarche exhaustive a été appliquée aux différents partenaires bénéficiaires des subventions pour l’exécution de projet au niveau des localités. Les outils de collectes de données Pour ce qui est des outils de collecte de donnée, nous avons privilégié les guides d’entretien semi directif individuel pour les autorités, les partenaires exécutant de projet, pour les bénéficiaires des projets de micro crédit et les autres type d’activités. Des guides d’entretien semi directif ont été conçus et administrés en focus groupes pour les projets ayant trait à l’environnement, au maraichage, au microcrédit. La constitution des

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groupes varie de 10 à 25 personnes afin de faire participer toutes les composantes du groupe et avoir le maximum d’informations possible. Après la conception des guides d’entretien, un échange avec la chargée de projeta eu lieu dans le but de les parfaire. L’enquête sur le terrain: Une enquête a été effectuée auprès des cibles précitées dans l’échantillon par l’équipe chargée de faire les enquêtes de terrain (équipe composée de quatre personnes) pendant 8 jours. Le dépouillement et l’analyse des résultats de l’enquête : Il a consisté à traiter, analyser et interpréter les résultats des enquêtes et entretiens réalisées sur le terrain. Atelier de restitution du rapport provisoire: Un rapport provisoire sera soumis à l’équipe de projet de United Purpose et ses partenaires commanditaires afin d’intégrer ou échanger sur les remarques et suggestions.

V. PRESENTATION DES RESULTATS DE L’ENQUETE 1.1.

Autorités administratives et locales

1.1.1. connaissance du projet Les autorités auditionnées font montre d’une connaissance et d’une maîtrise quasi parfaite du projet.

1.1.2. Mise œuvre a) Efficacité Sur le plan de l’efficacité les autorités administratives sont formelles, le projet a atteint ses objectifs. Tout ce qui nous avait été présenté comme actions à réaliser l’a été. Cela se matérialise selon eux par : Les actions concrètes sur le micro crédit, des exemples de réussites sont cités dans les deux arrondissements (cf. récits de vie). Les revenus des ménages sont améliorés grâce à l’exploitation des blocs maraîchers et à l’existence de débouchés, par exemple le marché hebdomadaire de Sindian qui est qualifié comme symbole de paix. Les formations à l’ endroit des leaders dans les collectivités locales de même que l’organisation de fora et activités de gestion de la paix.

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Les communautés bénéficiaires sont autonomes car elles prennent en charge le dialogue social. Nous avons aussi noté la libre circulation des personnes et des biens, l’épanouissement des populations, les échanges commerciaux inter communautés, le dialogue entre militaires et civils dans le marché hebdomadaire dénotent l’existence d’un impact psychosociale du projet. Les forêts identifiées ont vu toutes les activités se dérouler et un début de bonne gestion est noté par l’implication des populations et des exploitants forestiers. Au plan individuel le projet a touché une bonne tranche de la population par le système de microcrédit mis en place et l’exploitation des blocs maraîchers entre autres. Emergence d’un leadership féminin grâce au microcrédit, maraichage, Elevage et a l’exploitation des produits forestiers. Les femmes prises individuellement ou en groupement se font bien distinguées grâce a la mise en œuvre d’Activités Génératrices de Revenus dans cette zone. b) Efficience Les autorités administratives et locales affirment que peu de moyens ont permis l’atteinte de résultats inespérés en son début et ce pour un temps très réduit. L’efficience peut aussi se matérialiser par l’interaction et l’interconnexion du collège constitué des autorités administratives et locales et les populations de la zone, a martelé le Sous-Préfet deKataba 1. Il a tout d’abord fait écouter au consultant les enregistrements de la cérémonie de clôture du projet et a réitéré sa grande satisfaction quant à la réussite du projet. « Le projet nous a permis en tant qu’administrateur de faire des avancées notoires dans le dialogue intercommunautaire et inter villageois. Il nous permis de stabiliser la zone par les moyens financiers injectés dans la population par le biais du microcrédit, les activités liées à la gestion des forêts et les activités du P2P ». Et, pour conclure il a déclaré avec de fierté « depuis longtemps tu n’as pas appris un cas d’attaque à bras armé commis par le MFDC, c’est la preuve que ça marché au-delà de nos attentes et ça va continuer de marcher parce que les populations sont assez outillées et bien conscientisées pour poursuivre les actions surtout de concertation et dialogue sociale ». Impacts Les autorités administratives et locales ont listé les impacts qui suivent: Augmentation des revenus des populations bénéficiaires ; Mise en place de projets communautaires ; Développement d’AGR ;

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Existence de dialogue et de sécurité ; Création de leadership (création de l’imamat dans le fogni avec identification d’une mosquée leader dans le fogni pour une meilleure coordination des activités surtout religieuses et négociation avec toutes les parties ; Le dialogue intercommunautaire ; Existence d’un système de microcrédit qui survit après la clôture du projet ; La gestion et l’exploitation forestière ; Création d’un marche hebdomadaire pour faciliter l’écoulement mais aussi l’accessibilité a de produit divers surtout les fruits et légumes est un impact fort a dit le Sous-Préfet de Sindian ; c) Durabilité Les autorités administratives et locales disent voire dans la durabilité deux éléments essentiels : La pérennisation des actions entreprises ; L’accompagnement des projets mis en œuvres par les associations locales bénéficiaires. La mise en œuvre des microprojets par les OCB/OSC locales bien outillées. L’autonomisation des partenaires bénéficiaires par la mise en œuvre des activités génératrice de revenues (cas du CADP) d) Pertinence Selon les autorités administratives et locales, la pertinence du projet se mesure par le fait que les populations voulaient sortir de cette situation de marasme total et ont trouvé en ce projet l’opportunité à ne rater. Autre effet, le projet a motive le retour et la sédentarisation des retournes. Il est pertinent : Pour avoir joué un rôle permettant aux communautés de s’auto gérer en cas de conflit et d’entreprendre ainsi un dialogue social réussi, gage d’une cohésion sociale durable. Le problème/conflit est résolu par les membres de la communauté. Pour avoir fait renaitre de ces cendre le cousinage a plaisir et le la place du « asseumpoule » (cousin maternel) dans la communauté. Ces deux facteurs sont utilisés dans la gestion pratique et durable des conflits. Pour avoir mise en place des activités génératrice de revues connecteurs avec un bon système de gestion et un suivi continu.

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1.2.

Partenaires d’exécution interviewés

a) Structures, mode d’intervention et montants du financement MONTANT MONTANT PARTNERS mode d'intervention DU DEVISES RECU CONTRAT COPI 28 415 000 28 415 000 F CFA KABONKETOOR 22 761 400 22 761 400 F CFA ASAPID 23 907 000 23 907 000 F CFA AGADA 20 500 000 20 500 000 F CFA JD 18 500 000 18 500 000 F CFA Diagnostic participatif et mise CADP 21 300 000 21 300 000 F CFA en œuvre des activités avec FANDSOTO 659 700 659 700 DALASI l’implication des populations et SJFFC 995 185 995 185 DALASI des différentes couches sociales AfricaBEEcause 1 000 000 1 000 000 DALASI AMUKULEN 8 035 000 8 035 000 F CFA ADY 9 000 000 9 000 000 F CFA AZOHS 7 583 400 7 583 400 F CFA ESPOIR CASA 7 800 000 7 800 000 F CFA

b) Les montants du financement reçus A ce niveau les partenaires ont avoué avoir reçu les montants de financement ci-dessus présentés. Ils ont aussi relèvent le fait que les montants ne pouvaient pas couvrir l’ensemble des besoins énumérés par les populations d’où, ils se sont conformés aux montants prévus par le projet. Aussi les partenaires gambiens que sont FANSOTO, SJFFC et AfricaBEEcause ont tenu à signaler qu’ils n’ont pas reçu la deuxième phase comme prévu alors que de nouveaux partenaires en ont bénéficiés. Cette situation les a amenés à revoir leur planning pour permettre une réalisation des activités entamées. c) Financement et niveau de réalisation Les partenaires attestent que les montants reçus ont permis la réalisation des activités parce qu’étant parti de la limite du financement pour faire leur planification.

d) Actions ou faits marquants Prise de conscience des populations pour la protection des forêts ; Production du charbon à partir des déchets ; Organisation de festival des forêts ; Prise de conscient des communautes sur l’octroi de la terre a la femme. Une femme qui bénéficie d’une terre pour une plantation et construction ; Appropriation de l’apiculture par les jeunes ; Ouverture de para feu pour lutter contre les feux de brousse ;

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Les formations en P2P qui ont permis la résolution facile de conflits et la mise en œuvre de projets communautaires ; L’usage des produits maraîchers pour l’alimentation des populations ; La volonté d’abandonner les cultures illicites ; L’abandon d’un champ de cannabis pour du maraîchage ; Emergence d’un leadership féminin fort (cas des femmes de Diacoye, Katipa, Balonguine,…) Emergence de la case de sante Bircamanding grâce au micro crédit e) Effet de pérennisation Recette des tomates hivernales plus importante ; Les groupements autonomes en matière de crédit ; Gestion des congrès par les actions de préfinancement menées par les femmes ; Vente de la production de miel ; Hiérarchisation de l’imamat ( nomination d’un Imam) car c’est par le dialogue entrepris par les populations durant la mise en œuvre du projet que les populations de Sindian ont pu institut un Imam qui coiffe dans la zone du Fony ; Résolution de problème de chefferie à Sindian autour de l’Imamat ; Adhésion des populations à la création de champs reboisés pour une gestion future ; Installation d’une boutique agroalimentaire très fonctionnelle et positionné comme leader dans la distribution des intrants maraîchers dans la zone à ce niveau les gérants nous ont affirmé avoir réalisé un chiffre d’affaire de 4 000 000 en l’espace de 3 mois par la vente d’intrants au programme Karonghen intervenant dans la zone ; Une décortiqueuse qui en plus de réduire les travaux de la femme permet la mise en place d’un micro crédit en nature pour les femmes. f) Retombées Gestion des forêts qui permet à chacun d’en tirer profit ; Profit de la production de charbon à base de déchets ; La production croissante du néré ; Les nouvelles compétences acquises par le biais des formations telles que le greffage ; L’expertise dans les techniques de greffage pour les populations locales ; La réunification de communautés en conflit ; Opérationnalisation du marché hebdomadaire à Sindian ; Stabilisation des retournes ; Déclaration des naissances pour les enfants et surtout les retournes ; Des femmes ont acquis des terres pour faire des exploitations individuelles ; Augmentation des revenus des ménages ; Amelioration du panier alimentaire des ménages par l’introduction du moringa et des légumes bio dans les habitudes alimentaires La réconciliation entre les villages de Batendeng et de Sitoukène et désormais les femmes des deux villages prennent le même car ; Travaux associatifs développés tel que la culture en association ; Gestion des forêts communautaires ; Jardins individuels de permaculture ;

g) Impacts sur la cohésion sociale

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Le projet connait un fort impact sur la cohésion sociale dans toute la zone d’intervention. Les partenaires l’ont reconnu et les raisons de cette affirmation peuvent être déclinées comme suit : Les acquis des activités de médiation font que désormais les intermédiations des communautés sont assurées par elles-mêmes ; Les populations mettent en place un calendrier intercommunautaire pour la protection des forêts ; La mutualisation des activités économiques par les communautés hier divergentes ; Le gout des populations pour la protection des forêts et la gestion environnementale ; Renforcement des liens entre communautés par le biais de visites d’échange entre elles ; Apparition d’un leadership féminin qui se matérialise par un accaparement des activités génératrices de revenus par les femmes au détriment des hommes; Meilleure gestion des couples : les femmes et les hommes bénéficiaires des formations ont transposer ces formations dans leur foyer et prennent en charges les conflits dans le voisinage

h) Perspectives et recommandations A l’issue des travaux avec les différents partenaires des recommandations ont été formulées par ces derniers comme suit. Partenaires La durée du projet très courte, ne permettant pas certains projet de s’auto évaluer (projets de gestion des forêts, des reboisements entre autres) ; Il a été décelé des lenteurs dans la mise à disposition des fonds ; Amener les communautés a plus de cohésion dans la gestion de la paix et de la cohésion sociale par la poursuite de la mise en œuvre de projet intercommunautaires ; Une meilleure coordination des activités entre les autorités administratives et locales et les partenaires d’exécution ; Les structures de base voudraient être la porte d’entrée pour les bailleurs et être impliquées dans processus ; Mettre à disposition des fonds pour le renforcement institutionnel des structures à la base ;

Autorités administratives et locales Les partenaires d’exécution souhaitent une meilleure implication des autorités ; Il est recommandé aux autorités locales de traiter les structures comme des partenaires et non des concurrents ; Une meilleure implication des leaders religieux ;

Populations Plus d’engagement pour les jeunes dans les actions de développement communautaire ; Engagement implicite des populations pour une pérennisation des actions ; Que les populations respectent plus leurs engagements et que la mobilisation autour des projets soit l’affaire de toute la communauté ;

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Mieux prendre en charge les activités des projets au lieu de donner beaucoup de temps à des activités spontanées (jeunes).

1.3.

Projets environnementaux

a) Caractéristiques des répondants. Pour ce qui est de cette activité, les entretiens avec les bénéficiaires sont faits en focus groupe dont les membres du groupe était issu des villages ayant des forêts communautaires. Chaque localité a mandaté ses représentants pour participer au focus, s’est pour dire que le choix des participants revenait à la communauté et aux partenaires. C’est ce processus qui est utilisé pour tous les focus groupes qui ont été tenus. Tableau de répartition des répondants par, origine et sexe: N° d'ordre

Villages des participants

Nombre d’Hommes

Nombre de Femmes

1

Sitoukène

5

5

2

Balla Bassène

2

2

3

Ouniock

9

12

4

Koudioubé

1

9

5

Koulandiang

1

0

6

Kataba 1

8

9

26

37

TOTAL

63

TOTAL général

Tableau de répartition des répondants par âge N° d'ordre 1

Age 15 à 35 ans

Nombre 22

2

36 à 55 ans

28

3

56 à 65 ans

10

4

3

66 ans et plus

63

Total

b) Implication au processus d'élaboration et de mise en œuvre du projet:

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Par rapport à cette question, la réponse est unanime d'un focus à un autre, pour dire que les bénéficiaires ont participé à l'élaboration des différents projets environnementaux; en plus, tous les villages polarises par ces forêts communautaires ont vu leurs intérêts dans ces projets car étant déjà membre de l'association. Entrainant ainsi une forte implication des bénéficiaires autour des projets environnementaux. c) Expériences et actions à retenir Parmi les expériences et actions les plus marquantes nous pouvons retenir: v la gestion des conflits à travers les activités environnementales inter villages; v le reboisement d'agrumes au détriment de la culture du cannabis v concertation avec les combattants dans le cadre du vol de bétail; v Protection/reboisement de certaines forets sous demande des combattants v la visite de l'Ambassadeur des Etats Unis dans la foret de Koudioube (commune de Kataba 1); v Emergence d'un leadership féminin, car à travers ce projet, les femmes ont acquis beaucoup de droits comme l’accès de la femme à terre; v renforcement des relations internes et externes entre villages membres de l'Association du fait qu’ils sont toujours ensemble; Parmi les bonnes actions également, nous pouvons retenir : v Le renforcement de la paix dans les différentes localités; v Le renforcement de la paix entre communauté transfrontalière v Reboisement transfrontalier (des jeunes, femmes et hommes de la Gambie qui viennent avec leur plants reboiser au Sénégal) v Les formations sur le traitement des semences, le compostage et un savoir-faire très poussé des semences (cela leur permettra de s’approprier du projet et au retrait des différents partenaires sans aide extérieure continuer les activités). v Meilleur organisation de la collecte des produits forestiers et répartition des ressources. La foret est fermée (interdisant tout accès) et recouvert au moment opportun. Création d’un syndicat (marché de fruits) v l’autre aspect marquant, c'est l'économie de rente tirée de la gestion des forêts à travers une organisation optimale sur l'exploitation des ressources forestières. d) Impacts et pérennisation des activités menées Tous les bénéficiaires ont estimé que le projet a un réel impact sur le plan collectif, individuel mais surtout sur le plan intercommunautaire.

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En outre, les bénéficiaires interrogés ont estimé que les activités environnementales auront des impacts durables dans le temps, du fait que, les bénéfices issus des agrumes et anacardiers vont tenir dans un long terme. En plus, ce projet environnemental a permis d’avoir une réelle cohésion de groupe entre communautés hostiles au paravent. Selon toujours les bénéficiaires, il y a eu la connaissance et le pardon entre les communautés, un renforcement de la confiance menant ainsi à la construction d’une paix durable. Dans ce même ordre d’idées, la gestion des forêts et les formations reçues en gestion financières ont permis de changer le niveau de vie des ménages avec les bénéfices tirés de la vente des produits forestiers. Exemple : bénéfices issus des produits forestiers par individu : N°

produits

Bénéfice selon la saison

1

Dithakh (fruit)

300 000

2

Tol (fruit)

100 000

3

Nété (fruit)

150 000

4

Solome (fruit)

50 000

5

Madda (fruit)

800 000

6

Boncaye (Boisson locale)

25 000

Source tableau: données recueillies à Koudioubé. Dans le même ordre, il faut noter la vente de citrons qui va jusqu’à 600 000f par verger de citronnier (source : Village de OUNIOCK). En résumé, le projet est très utile et ASAPID a beaucoup sensibilisé dans le cadre de son retrait et un comité de gestion jugé très efficace est mise en place pour perpétuer les activités. e) Perspectives et recommandations 1. Actions à améliorer dans le futur Par rapport aux actions qui auraient pu être faites autrement dans l’avenir les bénéficiaires de projets environnementaux retiennent celles-ci : v Un suivi des arbres plantés pendant la saison sèche ; v Et pour assurer ce qui précède, il faudrait mettre en place dans chaque quartier un puits équipé d’une moto pompe ;

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v A l’avenir mettre en place un projet de bananeraie ; v Renforcer les points d’eau ; v Réhabilitation, reorganisation et renforcement des blocs maraichers des différents villages a l’image de Diacoye ; v Renforcer les membres des comités locaux en élaboration de projet ; v Mise en place d’unités de transformation de fruits locaux ; v Construire un siège dans la forêt ; v Faire émerger un éco tourisme forestier dans les différentes localités concernées ; v Diversification des espèces végétales au niveau des pépinières ; 2. Recommandations ou suggestions Les recommandations sont regroupées sur trois phases et vont à l’endroit des partenaires, des autorités locales et administratives et à l’endroit des populations elles-mêmes. v Partenaires : •

La construction de siège et équipement au niveau des zones d’interventions ;

Acquisition de matériels de transformation de produits locaux ;

Installation et réhabilitation de blocs horticoles ;

Le fonçage de puits,

formation en gestion ;

Faire un suivi régulier des activités sur le terrain ;

Matériel pour la gestion des forêts (ouverture de pare feu), tels que des brouettes, coupe-coupe, râteaux;

Enfin la formation en valorisation du Nété.

Création d’une chaine de valeur

v Autorités: • Eclairage des villages ; • La construction de route afin de faciliter l’acheminement des produits issu de la forêt, et le désenclavement de la zone ; • Construction également de structures sanitaires ; • Que les autorités fassent un plaidoyer pour ASAPID au niveau des grandes Institutions afin que les œuvres de ASAPID puissent être plus conséquentes et de plus grande portée ; v Populations

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• Meilleure implication des populations dans les travaux forestiers par une participation effective de celles-ci aux activités déroulées dans les forêts; • Prières pour une paix durable dans le Fogny; • Motivation des jeunes pour une participation aux activités.

1.4.

Projets maraîchers

Villages : Diakoye Banga, Baton, Balla Bassène, Ballen (Gambie) 1. Implication au processus d'élaboration et de mise en œuvre du projet: Par rapport à cette question, la réponse est unanime d'un focus à un autre, pour dire que les bénéficiaires ont participé à l'élaboration des différents projets de maraîchage. Tous les villages bénéficiant des projets de maraichage les ont bien accueillis car les communautés ont vu leurs intérêts dans ces projets ils étaient déjà dans l’attente de partenaires, d’où la forte adhésion des populations. 2. Expériences et actions à retenir Parmi les expériences et actions les plus marquantes nous pouvons retenir: v La cohésion sociale; v la paix dans le village, v la formation en compostage ; v la formation en technique de production bio v l’amelioration de la sante des communautes v la construction de la case des jeunes : v la formation en gestion ; v les plantations de bananes, d’anacardes, de papayes… ; v les légumes avec leur apport dans l’alimentation des ménages ; v la mise en place de blocs maraîchers équipés ; v la vulgarisation des bonnes techniques culinaires et nutritives ; v la construction d’un poulailler v Bonne gouvernance et gestion v et autres investissements. 3. Impacts et pérennisation des activités menées Tous les bénéficiaires ont estimé que le projet a un réel impact sur le plan collectif et individuel. Au plan collectif, l’on note la paix intercommunautaire avec la résolution de vieux conflits et la participation des communautés aux actions de développement par la prise d’orientations communes.

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«La cohésion sociale est une réalité chez nous ce qui a permis de bien développer les activités de maraîchage ». Au plan individuel, les bénéficiaires font état de l’amélioration de leurs conditions de vie. Il s’agit de leurs menus qui sont grandement améliorés du fait de la consommation des légumes produits. Les bénéficiaires affirment qu’ils consomment plus qu’ils ne vendent et l’argent de la partie vendue entre dans la prise en charge des besoins de la famille. Le projet par l’amélioration de l’alimentation des populations a entrainé une amélioration de la santé des populations. Périodicité des cycles de production dans l’année Mois

Janvier - Mars

Espèces cultivées Rendement par espèces Choux, piment, gombo, aubergine et oignon Pomme de terre, oseille, navet, carotte

Avril -

Juin

Piment, aubergine douce et amère, tomate

Septembre

Arachide, concombre, tomate et piment

Octobre -Décembre

Juillet-

Non maîtrisés

A ce niveau les bénéficiaires révèlent ne pas avoir une maîtrise des rendements de leurs blocs respectifs. Concernant les espèces cultivées, il ressort que ce sont les mêmes à la même période. Le cas de Ballen en Gambie est spécifique. Ils ont un réel problème d’eau avec comme conséquence une exploitation au strict minimum, environ ¼ du périmètre. C’est pourquoi la production est faible et est quasiment vouée à la consommation et à de petites ventes au sein du village. 4. Maîtrise de l’eau Pour la maîtrise de l’eau, à Ballen en Gambie la pompe est en panne et le puits très profond. Pour trouver de l’eau il faut travailler en binôme. A Batong les bénéficiaires disent ne pas maîtriser au moment où à Diacoye 1 et 2 les bénéficiaires affirment avoir une maîtrise de l’eau pour l’exploitation des blocs. 5. Retombées économique du maraîchage Les revenus des femmes varient de 25 000 à 50 000 selon les spéculations et les périodes. Les faibles rentrées des produits de vente justifient le fait que la partie rendement se trouvant dans le tableau précédent n’a pu être renseignée. 6. Corrélation entre maraîchage et la construction de la paix

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La mise en œuvre des activités de maraîchage qui sont menées par les bénéficiaires ont permis selon eux de : renforcer les relations entre les communautés, par exemple l’échange de pépinières avec les villages environnants ; vendre des poulets : les populations des autres villages viennent acheter ce qui permet une bonne communication et bon dialogue intercommunautaire. Consolider le travail en groupe ; Les échanges d’expérience, les visites de sites de micro jardin ; Consolider la paix ; Régler des conflits intercommunautaires et internes; Organisation de théâtre forum dont les actrices sont des femmes des blocs 7. Pérennisation et durabilité des activités de maraîchage au retrait des partenaires A ce niveau les bénéficiaires ont tous à l’unanimité formulé leur engagement à poursuivre les activités après le retrait du projet. Les disposions à prendre à cet effet sont : Formation des membres de la coopérative en gestion et bonne gouvernance associative Anticipation des membres par la constitution de fonds de caisse, pour la prise en charge éventuelle des différents aléas qui seront rencontrés dans le bloc ; Mise en place d’un fond de roulement ; Revue des outils reçus lors des formations ; Dérouler l’activité durant toute l’année ; Suivre la logique déjà mise en œuvre ; Perpétuer les expériences reçues.

8. Perspectives et recommandations Actions à améliorer dans le futur Par rapport aux actions qui pourraient être faites autrement dans l’avenir, les bénéficiaires de projets de maraîchages retiennent celles-ci : v Offrir la possibilité aux populations d’augmenter les périmètres à exploiter ; v Permettre à un plus grand nombre de personnes de bénéficier des activités de maraîchage ; v Mettre en pratique les conseils et les outils de formation ; v Bonne gestion des ressources ; v Respecter et appliquer le règlement intérieur ; v Faire des rencontres régulières pour la consolidation de la paix ; v Reprendre les clôtures des blocs ; v Les pompes et mini forages ; v Multiplication des bassins.

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Réussites à citer en guise d’exemples Pour répondre à cette question, les bénéficiaires ont la question sur deux en angles bien précis. Le premier est pris sur le côté de la paix et de la réconciliation. De ce point de vue ils sont d’accord à l’unanimité du bon niveau de consolidation de la paix. Ils affirment que la cohésion sociale est réalité présentement vécue au sein des communautés. Le second angle s’est orienté vers le caractère économique du projet. A ce niveau les bénéficiaires de Ballen le magnifient par l’ouverture d’un compte au Crédit-Union (Groupe). Entre autres réussites il est noté : La meilleure conservation des produits des blocs ; Les facilités qu’ont les populations de trouver des poulets pendant les fêtes ; L’augmentation de la production maraîchère dans la communauté. L’augmentation des revenues de ménage La liberté d’expression et de prise de décision par les femmes est aujourd’hui une réalité incontestable. L’esprit d’entrepreneuriat et de responsabilité émerge. L’autonomie des femmes est réelle. 9. Recommandations ou suggestions Les recommandations sont regroupées sur trois phases et vont à l’endroit des partenaires, des autorités locales et administratives et à l’endroit des populations elles-mêmes. v Partenaires : •

Installation d’un système goutte à goutte ;

Installation et réhabilitation de blocs horticoles ;

Le fonçage de puits et de mini forages ;

Moulins à mil ;

Reprise des points d’eau à problèmes ;

Equipement du jardin ;

Energie solaire.

v Autorités: • Eclairage des villages ;

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• La construction de route afin de faciliter l’acheminement des produits et la bonne circulation des personnes et des biens ; • Construction également de structures sanitaires ; • Accès à l’eau potable ; • Réhabilitation des écoles, v Populations • Meilleure implication des populations dans le processus de paix par la participation effective aux activités plannifiées ; • L’accès à la terre aux femmes et aux jeunes pour l’exploitation; • Impliquer les jeunes pour une plus grande participation aux activités des communautés ; • Consolider la paix.

1.5.

Projets de microcrédit

1.5.1. Projets individuel Représentation des données recueillies à la suite des entretiens individuels des bénéficiaires. Identification des bénéficiaires interviewés Répartition des bénéficiaires interviewés par sexe et domaine d’activités sexe

nombre

Activités menées Commerce de sucre, huile et boisson, vente de sachets d’eau, Play

Hommes

6

babyfoot Vente de petit déjeuner, commerce de glace, de jus, crème glacée, commerce d’habits, commerce de chaussures, transformation de jus,

Femmes

19

vêtements, commerce denrées alimentaires, et produits de la forêt ; commerce de riz, de sucre, achat de Djakarta pour faire du transport en commun.

Total

25

A la lecture des données de ce tableau, on se rend compte que les femmes s’activent davantage dans les micro-projets que les hommes, en plus, elles embrasent des champs d’activités génératrices de revenus plus larges qui les permettent d’accroitre plus rapidement leurs revenus.

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Pour rappel: les interlocuteurs viennent des villages de (Sindian, Diacoye Banga, Kabouk), les 13 ont été financés par Kabonkétoor Sindian et les douze autres (provenant de Sindian) ont été financés par COPI. 1. Accès au crédit Apparition de l’idée d’entreprenariat des affaires Sur les 25 personnes interrogées sur comment elles ont eu leur première idée d’affaire, les avis se sont croisés et sont soit issu de leur propre génie ou adoptés à la suite des rencontres de sensibilisation et/ou de formation des structures partenaires. Pour les femmes c’est le degré de pauvreté doublé d’un remplacement des rôles familiales (mères en même temps chef de famille). Parmi elles, nous avons : •

« L’idée m’est venue après une séance de sensibilisation et de formation en entrepreneuriat organisée par Kabonkétoor SINDIAN » ;

« Je voulais un avenir meilleur pour mes enfants et le commerce rapporte plus d’argent et en plus une affaire personnelle ne pose pas une contrainte d’exécution comme quand on travaille pour autrui » ;

Dans ce même ordre d’idées, une autre bénéficiaire (maman) révèle : « je n’avais aucun revenu et je devais entretenir mes enfants, alors, je me suis dit, qu’il serait plus bénéfique de faire du commerce d’autant plus que la rentre d’argent est rapide » ;

« Travailler pour quelqu’un d’autre et laisser mes enfants ne m’arrangeait pas, du coup, j’ai pensé au commerce afin de pouvoir travailler et rester avec mes enfants au village » ;

« J’ai vu que le fait de rester sans rien faire n’était pas bon, c’est la raison pour laquelle je vendais des bonbons au niveau des écoles, et dès que j’ai appris que Kabonkétoor SINDIAN octroyait des prêts je me suis approchée et fait une demande et on m’a octroyé un prêt pour que je puisse mener mes activités » ;

« Je voulais de l’autonomie afin de ne pas travailler pour quelqu’un » ;

« J’ai étudie jusqu’en classe de 4ème et je n’ai pas pu continuer par manque de moyens. Ainsi, j’avais un ami qui faisait le conditionnement d’eau en sachet qui est tombé en faillite j’ai décidé de reprendre l’affaire. Après renseignement j’ai été orienté vers Kabonkétoor. »

Conditions du crédit Les délais de remboursement, le montant octroyé, taux d’intérêt :

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Pour les délais de remboursement

Ils dépendent de l’activité, pour les projets de petit commerce, les délais sont de deux mois au maximum que ce soit pour COPI et Kabonkétoor. Montant du crédit La moitié de nos interlocuteurs ont dit que les montants octroyé sont insuffisants, le tiers a estimé qu’il est suffisant, et le reste pense qu’il est insuffisant et ne tourne pas vite (c'est-à-dire que le fond de révolving est faible). 2. GESTION DU CREDIT Gestion quotidienne des ressources financières Voici les propositions des bénéficiaires interrogés comment qu’ils gèrent quotidiennement leurs ressources financières : § « Après la vente de mes produits, je verse 20000/mois, les 2500 vont dans mon compte et les 17500 pour le remboursement. J’y achète aussi des marchandises ». § « J’ai reçu une formation en gestion financière, cela m’a permis de bien gérer mon commerce en épargnant 40000/mois, ce commerce m’a aussi permis d’assurer la dépense quotidienne, la scolarité, la santé et l’habillement des enfants. » § Achat d’un frigo § Achat de marchandises (huile de palme, pate d’arachide, etc.), scolarité des enfants. § Achat de denrées alimentaires, assurer la dépense quotidienne. § J’assure trois repas § Extension de mon commerce et construction d’une boutique Difficultés rencontrées dans la gestion et le remboursement du crédit Parmi les difficultés liées à la gestion et au remboursement, les bénéficiaires rencontrés individuellement ont avancé celles-ci : •

Les distances éloignées pour aller effectuer les versements de remboursement ;

La zone étant enclavée avec des infrastructures de transport défectueuses, le transport de la marchandise est devenue très difficile ;

Pendant la saison des pluies, les ventes sont au ralenti, et les remboursements posent un grand problème ;

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Pour celles qui s’activent dans la vente de légumes, elles avancent que la chaleur fait pourrir leurs légumes ;

En plus, elles peuvent rester des journées entières sans vendre ;

Insuffisance du crédit alloué et du coût, après l’achat de son frigo, les ventes ne peuvent pas couvrir le payement des factures d’électricité, et assurer régulièrement les remboursements ;

Exposition à un fort taux d’endettement de la part des clients qui prennent à crédit les marchandises et ne paient pas ;

L’irrégularité des périodes du petit commerce (pointe pendant les ouvertures de classes

et

pendant les fêtes) ; •

Les délais de remboursement sont fréquemment soulignés comme grandes contraintes ;

« Etant donné que je travaille avec une machine pour le conditionnement de l’eau, il arrive que je rencontre des pannes techniques, en plus, en période de fraicheur le commerce de l’eau ne fonctionne pas bien rendant les remboursements difficile » ;

La monnaie : dans certains village du senegal la monnaie utiliser est le dallasis. La marchandise est vendu en dallasis alors que le remboursement ce fait en CFA et la conversion pour l’achat de la marchandise et le remboursement occasionne une perte de valeur

NB : les problèmes les plus soulevés restent le délai court des remboursements, les dettes impayées des clients, l’enclavement et un réseau routier défectueux. 3. RETOMBEES ECONOMIQUES DU PROJET Impact du projet sur les plans individuel et collectif De façon unanime, tous les bénéficiaires interviewés ont répondu à l’affirmative en donnant des exemples concrets tirés de leur propre vécu que nous allons vous exposer ci-dessous : • « Les activités que je mène par le biais des financements reçus m’ont permis d’avoir un meilleur niveau de vie » ; • « Ce projet m’a permis d’avoir une meilleure considération au sein de ma famille, m’a permis de mener à bien l’activité que j’ai tant rêvé, en plus il a permis une bonne cohésion sociale; au sein de la communauté élargie » ; • « En tant que femme, ce projet m’a permis de m’émanciper davantage, car je paie tous les frais de scolarités de mes enfants, et de résoudre mes problèmes » ; • « A travers cette activité, j’aide certains jeunes à trouver un petit travail de saison dans mon unité de production, en plus, je paie la scolarité et les fournitures de certains jeunes

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nécessiteux dans ma localité ; et nous offrons de l’eau à l’occasion des Gammo (prières religieuses) pour appuyer la communauté dans l’organisation » ; • Dans ce même ordre d’idées, une bénéficiaire dit à nouveau que c’est grâce à ses activités qu’elle nourrit sa famille, paie la scolarité de ses enfants, et du coût d’avoir un meilleur niveau de vie ; • « Je rends grâce à Dieu d’avoir bénéficié de ce projet, car je suis veuve, et des économies que je tire de mes activités, je nourris mes enfants, paie leurs scolarités et je règle tous les problèmes de la famille » ; • Ce projet a permis non seulement une cohésion sociale, une bonne entente entre des villages d’antan hostiles mais a surtout permis à beaucoup de ménages d’avoir une autosuffisance alimentaire ; Si nous essayons de faire une note synthétique de ce qui précède nous nous rendons compte que plusieurs femmes ont changé de statut en devenant des chefs de familles car elles assurent la quasi-totalité des charges familiales. Un autre élément marquant est qu’à travers ce projet un réel capital social humain est construit, et qu’en plus, on ne peut bâtir une paix sur un terrain démuni mais plutôt sur des communautés fortes. Retombées financières issues des crédits Pour ce qui est des retombées financières elles varient d’une personne à une autre selon les charges familiales et le niveau de l’activité. Les économies mensuelles varient de : • 2 500f, 10 000, 12 500 jusqu’à 250 000f ; • Et il est à noter que bon nombre parmi eux ont des comptes d’épargne ; Corrélation entre financement et cohésion sociale • « Pour moi, le fait que certains membres de la communauté n’ont pas eu de financement en même temps que les autres n’est pas grave, car dès le début, les partenaires du projet nous ont prévenu, que, vu la limitation des ressources financières, il y aura une première vague et après remboursement, d’autres pourront être financés » ; • « Oui ce projet a permis une réelle cohésion sociale, du fait qu’il nous a permis de faire connaissance avec d’autres femmes issues des autres villages » ;

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• « Oui une réelle cohésion puisque lors des réunions, chaque village envoie ses représentants et cela permet de nouer des amitiés entre nous » ; • « Grâce aux différentes formations reçues, nous avons eu des connaissances en gestion financière, le pardon mutuel, relations intercommunautaires » ; • « En outre, ce projet nous a permis d’avoir une bonne relation entre populations, une union entre communauté, une confiance entre villages » ; • Grâce à ce projet, on a une paix dans la zone et il y a une confiance mutuelle entre les femmes des différents villages. • Ce projet nous a permis d’avoir une paix intérieure, une paix dans nos ménages et ceci est très important car nous sommes devenus moins agressif. Pérennisation et durabilités des activités menées L’ensemble des bénéficiaires pense qu’ils pourront continuer après le retrait des partenaires grâce aux bénéfices générés. NB : Le constat est qu’il y a un réel engouement à continuer les activités, mais les conditions de crédit sont jugées lourdes par certains bénéficiaires. En effet les conditions de crédit sont : Un apport de 5 000 F via un carnet d’adhésion pour la CREC (Caisse Rural d’Epargne et de Credit); Une fourchette entre 50 000 et 300 000 F Un différé de deux mois jugés court ; Un remboursement mensuel de 20 000 F (17 500 pour crédit et 2 500 pour l’épargne du bénéficiaire) Perspectives et recommandations a. Que préconisez-vous de meilleur qui n’a pas était pris en charge La majorité des bénéficiaires ont préconisé de renforcer les formations sur la gestion financière de façon détaillé, d’augmenter le montant du financement, de revoir la durée du délai de remboursement, le suivi des activités, plus de sensibilisation envers le micro-crédit et l’orientation des bénéficiaires dans le marché. b. Recommandations Ø Partenaires : Appuyer les structures locales en capacité d’organisation du budget

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Equipement des sièges Aider les femmes dans le financement Revenir avec d’autres projets Ø Autorités locales Accès à la terre pour les femmes Financement pour les femmes Plus de sensibilisation des jeunes pour leur avenir dans l’agriculture Consolidation de la paix entre les villages Chercher des partenaires pour aider la population Ouvrir des entreprises dans la localité pour que les jeunes et les femmes puissent y travailler Structure et équipement de santé Construction de marché Sensibilisation de la population à aller vers l’information. Ø Populations Changement de la mentalité, du comportement Accès à la terre pour les femmes S’approcher des partenaires et réfléchir ensemble sur les projets pour la localité Plus de rencontres pour le développement des villages

1.5.2. Microcrédit de groupement (Balonguine, Waganram, Katipeu, Djinone, Koussabel, Sindian, Diakoye Banga, Balandine, Diarone) 1. accès au crédit Idée d’affaire A la question de savoir comment est venue l’idée de projet la majorité a répondu que cette idée leur est venue à l’occasion d’une formation de transformation de fruits et légumes. Par la suite un prêt sans garantie a été contracté au crédit mutuel du Sénégal (CMS). D’autres ont dit que l’idée était déjà présente en pensée et que le financement faisait défaut Conditions du prêt Les conditions qui leur ont été posé pour le prêt sont : un délai de remboursement d’un mois,

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un taux d’intérêt de 5%, le montant maximum est de trois cent mille. Tout membre d’un groupement qui veut bénéficier d’un prêt, doit être garanti par le groupement. montant octroyé du prêt La plus part des bénéficière jugent le montant (300 mille) insuffisant. Une partie des bénéficières a reçu le financement, et l’autre partie attend que les premières remboursent leurs prêts avant qu’eux aussi puissent bénéficier. 2. Gestion du crédit Activités entreprises avec les crédits L’activité principale entreprise avec ces crédits est le commerce de : « nététou », uniformes, poissons, chaussures, denrées alimentaires, légumes, etc. Le montant reçu est compris entre 50000 et 300000. Gestion financière la majorité des bénéficière prennent le bénéfice issu de leur activité qu’elle réinvestit dans d’autres activités tel que : réfection de la place, achat de marchandises, achat et partage de denrées alimentaires, achat de tissus, etc. Difficultés dans la gestion et le remboursement des crédits Les bénéficiaires ont souligné comme difficultés l’insuffisance du montant octroyé ne leur permettant pas de travailler comme il le faut, le délai de remboursement est très court, l’accès dans leur zone est difficile, elles sont obligées d’aller en Gambie pour revendre leurs produits et la conversion de la monnaie du Dalasi vers le CFA est un problème. 3. Retombées économiques Impact économique sur le vécu individuel ou collectif des localités bénéficiaires Economiquement, ce projet a permis à certains ménages d’assurer les trois repas de la journée, d’épargner, de résoudre certains problèmes dans la communauté, d’avoir un meilleur niveau de vie pour certaines familles. Retombées financières issues de la gestion de crédit Après le remboursement du prêt, les bénéfices issus des activités des bénéficiaires varient de 25000 à 300000. Cela dépend de l’activité menée. Impact sur la cohésion sociale partant des acquis sur le financement Ce financement a permis aux bénéficiaires de consolider leurs relations, leur a permis d’avoir l’esprit d’équipe, de travailler en groupe et d’être sensible aux problèmes de son ami avec qui on partage le groupement.

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Suivi ou non des activités après le retrait des partenaires « Oui on a continué avec succès les activités après le retrait des partenaires en organisant des comités de gestion pour le suivit des activités, dans le cadre du commerce, toujours utilisé les bénéfices pour réinvestir, il y a une documentation formel signé par le CADP et le groupement pour le suivi des activités et garantir les autres membres qui veulent bénéficier d’un prêt. » 4. Perspectives et recommandations La majorité des bénéficiaires ont préconisé de renforcer les formations sur la gestion financière de façon détaillée, d’augmenter le montant du financement, de revoir la durée du délai de remboursement, le suivit des activités, plus de sensibilisation en vers le micro-crédit, l’orientation des bénéficiaires dans le marché. 2. recommandations Ø Partenaires : Appuyer les structures locales en capacité d’organisation du budget Equipement des sièges Aider les femmes dans le financement Revenir avec d’autres projets Ø Autorités locales Accès à la terre pour les femmes Financement pour les femmes Plus de sensibilisation des jeunes pour leur avenir dans l’agriculture Consolidation de la paix entre les villages Chercher des partenaires pour aider la population Ouvrir des entreprises dans la localité pour que les jeunes et les femmes puissent y travailler Structure et équipement de santé Construction de marché Sensibilisation de la population à aller vers l’information. Ø populations Changement de la mentalité, du comportement Accès à la terre pour les femmes S’approcher des partenaires et réfléchir ensemble sur les projets pour la localité

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Plus de rencontres pour le développement des villages.

VI.

EXAMEN DES RESULTATS

L’examen des résultats et de la performance du projet va s’appuyer essentiellement sur le document de base du projet à savoir le cadre logique du programme, les autres parties prenantes, les rapports annuels d’activités, les données primaires recueillies par le consultant sur le terrain à travers les différents types d’entretiens et les enquêtes. Pertinence Il s’agit ici de faire un rapprochement entre les problèmes abordés par le projet et les préoccupations des populations bénéficiaires. Hors depuis plus de trente ans, la Casamance est plongée dans un conflit. Ce dernier a occasionné le déplacement de nombreux villages entre autres dans la zone du Fogni; à cause de ce conflit, de nombreuses zones étaient inaccessibles favorisants ainsi certaines activités illicites (culture du cannabis entre autres). Beaucoup de ces villageois déplacés par le conflit ont dû abandonner leurs biens (bétail, maison, plantations) pour aller se réfugier en Gambie ou se déplacer à l’intérieur du pays. Partant de ces circonstances, UP dans la voie de la construction de la paix en Casamance a mis en place ce projet « Construire une paix durable dans le Fognià travers l’amélioration des moyens de subsistances » avec la collaboration des populations concernées. C’est ainsi par le billet d’un partenariat avec des structures locales et des organisations de base que UP a octroyé des subventions aux OCB/OSC et mis en place un dispositif lui permettant d’atteindre sa cible. Efficacité La mise en œuvre du projet « Consolidation de la paix dans le Fogni à travers le développement des moyens de subsistances » a été d’une grande efficacité. En effet, pour mesurer ces trois facteurs ont été pris en compte : il s’agit des objectifs que s’est fixé le projet, des moyens dont il disposait et en fin de compte des résultats obtenus. L’enquête de terrain a montré que les activités prévues par le projet ont été réalisées. Sur le plan de la sensibilisation, les activités ont bien été menées et les bénéficiaires du projet l’ont prouvé par leur forte adhésion. Certains sont parvenus grâce aux activités réalisées a améliorer leurs conditions de vie. C’est le cas du jeune Souleymane Sané qui affirme « avant le projet, pour avoir de l’argent, je devais aller en brousse couper du bois pour faire du charbon de bois. Aujourd’hui grâce aux 250 000F de crédit que j’ai eu par le biais du projet, j’ai actuellement deux babyfoots, un Play station, un petit commerce de chaussures et je viens d’acheter une moto Djakarta et j’ai arrêté de couper les arbres ». Cet exemple de réussite n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une stratégie basée sur la formation et l’accompagnement des bénéficiaires.

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Le Sous-Préfet de Sindian nous a fait part de certains succès qui devraient à son avis être magnifiés. Il s’agit d’une dame centrafricaine qui vivait une extrême pauvreté et qui grâce au système de crédit mis en place, a démarré par un petit étalage au marché de Sindian pour aujourd’hui construire une puissante boutique. Elle gagne bien sa vie maintenant, et arrive à survenir à l’éducation de ses enfants avec les retombées de sa boutique. Le Sous-Préfet de Sindian a aussi fait cas d’un jeune de Sindian qui a bénéficié d’un crédit pour mettre en place une boutique informatique dans le garage. Le jeune fait des prestations de services en informatique, de vente d’accessoires en information et autres services divers. L’autorité administrative de Sindian est arrivée à partager avec beaucoup de satisfaction le cas d’une dame vivant avec un handicap. Celle-ci a bénéficié d’un crédit qu’elle a bien rentabilisé. Elle fait le tour des villages avec sa poussette pour vendre et faire la promotion de ses produits. Aujourd’hui elle vit bien avec ses enfants dans son village. Cela est d’autant plus vrai, que plusieurs témoignages abondent dans ce sens.

S’agissant du

maraichage, les légumes récoltées ont permis à la population locale d’améliorer leurs repas mais aussi d’épargner de l’argent pour faire face à certaines dépenses de la famille (soins sanitaires, scolarisation des enfants). En parvenant à gagner ou à épargner, mais aussi ayant un accès plus facile aux produits les populations des zones bénéficiaires du projet sont entrées de manière inéluctable dans un processus d’autonomisation graduel. La formation en gestion a permis une réutilisation rationnelle des bénéfices permettant d’agrandir le capital de l’activité, mais aussi dans le cadre du maraichage de garder de quoi amortir le matériel. La solidarité étant de mise en milieu rural, plusieurs personnes ont eu à bénéficier de façon indirecte du projet. Un jeune de Sindian centre qui a eu à bénéficier d’un crédit et qui a une unité de production d’eau en sachet affirme qu’il fait des dons en eau lors des grandes cérémonies religieuses organisées dans sa localité. Grace à son activité il a eu à payer la scolarisation d’un jeune avec qui il travaillait. En plus des dons en eau, il crée de l’emploi. Il a créé, avec les autres bénéficiaires, une dynamique qui boostera de manière certaine l’économie de leur localité. Ce projet a aussi inclus dans ses activés un programme de consolidation de la paix (P2P) et de renforcement de capacité des OCB, OSC. Ayant des connaissances en stratégies de médiation, les villages de DIAKOYE BANGA et BATONG qui pendant longtemps étaient en conflit, se sont réconciliés grâce à cette activité de P2P. Cette dernière a permis aux villageois de SOUTOUKENE de résoudre le problème de vol de bétail qu’ils avaient avec les combattants. Efficience

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Pour cerner la question de l’efficience nous allons tenter de voir quelle somme a été allouée à certains partenaires, les réalisations qu’ils ont eues à faire et le temps qui leur a été donné pour le faire. L’ONG AGADA a eu à intervenir dans les localités de Diakoye et de Batong. Parmi les activités qu’elle a menées nous pouvons citer entre autres : Ø Une formation en technique de compostage, de production et de conservation de légumes Ø Des sensibilisations à la paix, au genre et à l'équité Ø Un appui à la création d'une coopérative Ø L’aménagement d'un espace de rencontre de dialogue et d'échange entre les communautés de Diakoye et de Batong autour du point de vente et de conservation des productions Ø Installation de panneaux solaire supplémentaires pour augmenter la puissance électrique du point de vente et de conservation. Ø Aménagement d’un point de vente pour les produits maraîchers biologiques et avicoles Ø Construction et équipement d’un poulailler Ø Construction et équipement d’un espace communautaire de rencontre et de dialogue Pour ce qui est de l’espace de rencontre de dialogue et d'échange entre communautés la qualité de l’édifice et du matériel utilisée est à noter ; et démontre en soit, l’usage rationnelle qui a été fait du budget alloue pour l’activité. En outre, le coût des sensibilisations menées dans ces localités est justifié et la paix entre Diakoye et Batong montre que les populations ont intégré ce qui a été débattu lors des sensibilisations. Le jardinage n’a pas fait l’exception car l’utilisation des techniques biologiques a permis de produire des légumes qui ont servi à améliorer les conditions de vie des populations tout en leur permettant de gagner suffisamment d’argent et d’épargner de quoi amortir le matériel pour les blocs maraichers. Il en ait de même pour l’élevage de poulets de chair. En effet, ils en sont à leur cinquième production avec les bénéfices de 1 964700 F CFA Au niveau de la micro finance KABONKETOOR a su allouer judicieusement une somme de 7.037.000 F CFA a 43 personnes et a 22 personnes un fond revolving d’un montant de 3.000.000 F CFA pour un total de 65 personnes dont 09 hommes(jeunes) 56 femmes. Ces derniers après le prêt ont bénéficié d’un suivi qui leur a permis de recevoir au moment opportun des conseils pour faire face aux problèmes rencontrés. En définitive, il faudra noter que les enquêtes de terrain ont montré que les fonds alloués aux différents partenaires ont été utilisés avec parcimonie. Le projet surtout les blocs maraichers ont été bâti sur l’existence, en renforçant et en innovant.

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Impact Le projet a eu un impact positif d’autant plus que les bénéficiaires interrogés ont affirmé qu’il y a : • Amélioration de leur alimentation • Scolarisation de leurs enfants • Amélioration de la santé • Affinité des relations intercommunautaires • Confiance mutuelle entre les populations • Accrus leur finance • Partage d’expérience • Protection de la forêt Durabilité La pérennisation des résultats d’un projet dépend dans une grande mesure de la démarche utilisée lors de l’intervention. En effet, l’implication des populations doit se faire durant les différentes étapes du projet. C’est parce qu’ils sont impliqués, que les bénéficiaires d’un projet se sentent pleinement engagés et tout échec ou réussite est vécue comme la leur. Dans le cadre de ce projet, l’ensemble des bénéficiaires interrogés a affirmé qu’ils ont été impliqués. Ceci ajouté au fait qu’ils ont noté une amélioration de leurs conditions de vie grâce aux effets du projet explique pourquoi ils ont affirmé qu’ils continueront à pérenniser les activités du projet. Cependant la question est de s’avoir si au-delà de leur volonté inébranlable, ils sont suffisamment outillés pour pérenniser seul les activités initiées par le projet. Pour le savoir, il est important de s’intéresser aux différentes formations dont ils ont bénéficié. Les connaissances acquises grâce à ces formations sont réelles, en attestent les résultats satisfaisants obtenus. En outre, des rencontres d’échanges d’expériences comme celles initiées par Kabonketoor/Sindian, permettront à ceux qui rencontreront des difficultés de profiter de l’expérience des autres.

VII. FACTEURS DE PERFORMANCE Facteurs institutionnels La cohérence des objectifs du projet à la vision de la politique de l’État dans cette zone a entraîné une stabilité et une force des institutions administratives et locales à collaborer, à accompagner et à s’approprier des outils mis en place durant la phase de mise en œuvre du projet. L’implication très poussée des autorités étatiques et locales a engendré d’autres facteurs à succès comme l’engagement

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des populations à cause du projet sans réserve aucune. En effet les différents bénéficiaires et autres parties prenantes, vu la forte implication de l’Etat dans la mise en œuvre du projet, ont trouvé en ce projet un cadre épanoui où ils peuvent intervenir en toute sécurité. Facteurs opérationnels La communication a été au centre de la performance du projet. Toutes les autorités administratives et locales auditionnées au cours de cette évaluation de même que les partenaires ont magnifié la manière dont le projet a communiqué avec l’ensemble des parties prenantes durant mise en œuvre des activités du projet. La stratégie de mise en œuvre adoptée par le projet et matérialisée par le faire-faire en collaboration avec des partenaires au développent locaux, a été un élément de succès déterminant. En effet, le projet, dans sa phase de mise en œuvre n’a pas cherché à réinventer la roue. Il a plutôt cherché de construire des interventions à partir de ce qui existe et de l’expertise locale apportée par les partenaires au développement, intervenant en parfaites cohésion avec les populations locales. Contraintes de performance Accorder seulement trois (03) ans à un projet qui intervient dans le domaine de la sensibilisation, de la formation et P2P pour le changement de comportement n’est pas suffisant. En effet, dans un tel contexte, les bénéficiaires et leurs accompagnants mettent nécessairement plus de temps à capitaliser et valoriser les formations reçues et autres activités développées. Au niveau des communautés le changement de comportement nécessite de la répétition et du temps. La courte durée du projet n’a pas permis de d’évaluer correctement l’impact de certaines activités sur celles en relation avec la gestion des forêts. A titre d’exemple, des activités de reboisements peuvent être bien évaluées sur cette période car la mise en place des pépinières nécessite une certaine durée avant le repiquage.

VIII. RECITS DE VIE Ce projet a créé de la valeur ajoutée à plus d’un titre. Il y a plusieurs cas d’exemples qui puissent être cités en illustrations en termes de modèles de réussite, parmi ces cas, nous feront référence à quatre cas jugés très pertinents. Cas 1: le Cas Kelssoum SONKHO du village de Balonguine

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Kelssoum est une femme qui avant le projet était sans argent et sans toit et peinait à joindre les deux bouts. Mais sa vie a vite basculé de manière très positive à l’arrivée du projet avec la mise en œuvre du micro crédit. Elle dit elle-même en ces termes : « quand le projet est venu, j’ai bénéficié de 300 000 f CFA, et d’une formation en gestion. Le montant reçu a servi à l’achat de lait dans mon village et environ que je revendais à Kafountine (zones touristiques et halieutiques). Après les ventes, les recettes servaient à racheter du poisson de Kafountine pour le revendre au village du fait qu’il n’y a pas de poisson au village. Au bout de six mois, j’ai pu solder mon crédit de 300 000 f à partir de petit négoce. A la suite de cela, voyant ma capacité de remboursement et ma détermination, un deuxième crédit de 300000f m’a été accordé. En ce moment, puisque mon commerce prenait forme déjà, j’ai pu avec cet argent, acheter une moto (Djakarta) pour le transport en commun. Dès lors, au lieu de me rendre à Kafountine dans le cadre de mes activités de commerce avec les transports en commun, j’utilisais ma propre moto, réduisant ainsi mon coût de transport tout en restant autonome et indépendante pour ce qui est de mes déplacements. Par la suite, j’ai pu acquérir une deuxième moto, et les deux me faisaient une rente journalière de 6000f en raison de 3000f par moto. Je puis dire, que c’est depuis lors que ma vie a basculé d’un état de pauvreté extrême à une vie meilleure ; car j’ai pu prendre en charge mes enfants (scolarité, habillement, nourriture), ma mère et les autres membres de la famille. Le plus marquant de tout cela, c’est la construction de ma propre maison avec des tôles ondulées, que j’ai pu acquérir par moi-même via ce commerce. Je rend grâce à Dieu, du fait qu’aujourd’hui, je suis devenue une femme leader et une référence dans ma communauté ». Le témoignage de Kelssoum nous montre que le projet a fondé des individus, des familles mais également des communautés en changeant de manière significative leur niveau de vie sociale et la reconsidération des uns et des autres. Le plus déterminant, c’est l’engendrement et l’émergence d’un leadership féminin fort dans les localités du projet. Cas 2 : le cas du bloc maraicher de Diacoye Banga

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Dans le même ordre d’idées que Kelssoum, nous avons un modèle d’organisation très pertinent. Il s’agit du groupement des femmes de Diacoye Banga qui sont parties de petites choses vers de grands projets. Les femmes, de ce village à partir de la réhabilitation de leur bloc maraicher, l’appui obtenu de AGADA et de UP en termes de fourniture de semence, formation et de sensibilisation. L’appui en formation dans plusieurs domaines a permis une organisation très pratique pour la gestion du bloc maraicher. A chaque phase de production, chaque membre du groupement réserve une partie de sa production pour la caisse du groupement. L’autre partie sert à la consommation et à la vente personnelle. L’argent mis en caisse, est utilisé pour le commerce de denrées entre les membres du groupement et les marges issues de cette vente en interne sont reversées à la caisse du groupement au fur et à mesure. Les femmes, après qu’elles aient constitué ce fonds ont obtenu de AGADA, la construction d’un poulailler et d’une formation en élevage et production d’aliment de volailles. Elles sont donc parties de ce fonds pour mener les activités contenues dans le tableau ci- dessous : N° 1 2 3 4 5

Désignation élevage poulet élevage poulet élevage poulet élevage poulet élevage poulet TOTAL

Quantité 286 88 133 98 110

P.U 3 500 3 500 3 500 3 500 3 500

C.A 1 001 000 308 000 465 500 343 000 385 000 2 502 500

Dépenses 98 500 86 300 153 700 104 500 94 500 537 500

Bénéfices 902 500 221 700 311 800 238 500 290 500 1 965 000

A voir ce qui ressort de ce tableau, on remarque pour la seule activité d’élevage, les femmes ont mobilisé 1 965 000 f en un laps de temps. Cet exemple montre le degré d’appropriation du projet par les populations. Car même au retrait des partenaires du projet, ces femmes pourront aller d’elles, étant donnée qu’elles bien outillées en technique de production d’aliment de volaille, en technique maraichère et en gestion financière. Ce projet a pu ressouder les liens communautaires en plus d’avoir permis aux femmes de s’exprimer dans leur localité et sont devenues du coup incontournables dans les prises de décision.

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Et pour cela, l’adage qui dit ; « vaut mieux apprendre quelqu’un à pêcher que de lui donner du poisson », est bien assimilable au cas des femmes du village de Diacoye Banga qui désormais peuvent pêcher leurs propres poissons. Cas 3 : le moulin de Katipeu Dans cette foulée on peut inscrire, le cas du village de Katipeu encadré par le partenaire CADP, qui exploite un moulin. Cet engin est devenu le socle de la réussite d’autres activités connexes dans le village. Leur moulin a été acquis à 3 300 000f par les soins du CADP qui se trouve être un partenaire exemplaire dans la zone des palmiers. Par les bénéfices collectés à partir du moulin un petit commerce communautaire a pu être créé en vue de consolider la caisse. Cette caisse propre aux femmes fait de petits prêts avec un petit intérêt aux membres de la communauté désireux de mener des activités génératrices de revenus. Il s’agit bien des femmes qui n’ont pas pu obtenir des crédits à partir des autres structures partenaires en micro crédit. Selon les bénéficiaires avec lesquelles nous sommes entretenus, ce moulin a non seulement permis d’alléger les travaux des femmes, mais a aussi permis la cohésion sociale et une stabilité dans le village. De par son système particulier de gestion, donne la chance aux femmes de se regrouper chaque mardi, pour d’une part faire la situation des recettes du moulin, et d’autre part, de s’adonner aux activités de micro crédit en nature. Cette activité consiste à distribuer ou à prêter en nature des denrées (savon, huile, bouillon de cuisine, riz, sucre…), aux membres du groupement qui en n’ont besoin. Comme pour les autres cas cités en exemple, nous constatons une fois de plus que les femmes sont devenues par ce projet, les fondements des communautés du Fogni car ayant acquis une véritable émancipation. Les rôles familiaux se sont inversés, en laissant la majorité des charges aux femmes au détriment des hommes souvent absents à cause de la crise. Cas 4 : médiation sociale C’est dans cette même lancée que nous rangeons, le succès des activités de sensibilisation, de médiation sociale, de règlements de différends inter communautaire et entre le MFDC. A titre d’exemple, nous pouvons citer les cas des villages de Batong et Diacoye Banga où grâce aux interventions de partenaires tels que Espoir Casa, AGADA et UP, les deux villages ont retrouvé une

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entente parfaite, parachevé par la création d’un comité de médiation constitué de notables, femmes et de partenaires. Le rôle de comité est de discuter directement avec les membres du MFDC pour les cas de vols de bétail ou autres affaires de paix concernant la communauté toute entière. C’est dire que ces villages n’attendent plus les accords de paix gouvernementaux pour discuter avec les membres du MFDC ou autres communautés hostiles. Cela est un grand acquis du moment où les villages sont conscients la part qui leur revient de jouer dans le processus de recherche de la paix en Casamance. En définitive, nous pouvons retenir que le projet a eu des acquis considérables, durables et positifs dans le temps. Les cas d’exemples sont innombrables allant des projets environnementaux et maraichers, en passant par le micro crédit, la médiation sociale et la résolution de paix. On peut aussi noter la réduction de la pauvreté. Autant de champs qui ont été embrassés par le projet « construire la paix dans le Fogni ». A l’avenir, d’autres projets pourraient prendre naissance à partir des acquis de celui-ci qui a laissé derrière lui, des femmes, des hommes et des communautés assez forts.

IX.

CONCLUSION, LECONS APPRISES ET RECOMMANDATIONS

Au terme de l’évaluation finale du Projet « Construire une paix durable dans le Fogni », la mission d’évaluation, après avoir passé en revue les réalisations du projet, analysé les performances et les acquis, identifié les insuffisances à différents niveaux, mis en exergue les contraintes, formule les conclusions, recommandations et leçons suivantes. CONCLUSION De manière globale, les performances du projet sont très satisfaisantes. Pertinence au regard du contexte et des politiques et stratégies globales ou sectorielles du pays. La situation de crise qui a duré plus trois décennies, a fini par mettre toute cette zone d’intervention du projet dans une instabilité généralisée. Le projet « Construire une paix durable dans le Fogni », a joué un rôle précurseur en matière de paix et gestion des conflits en partant de l’amélioration des conditions de subsistance des populations de la zone cible. Les points de satisfaction ayant pleinement contribués au succès du projet ont été entre autres: • Le niveau d’organisation de l’équipe du projet;

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• La forte capacité opérationnelle de l’équipe du projet ayant su mobiliser autour d’elle les autorités administratives et locales de même que les partenaires sur lesquels le projet s’est appuyé ; • Les fortes performances sur les plans de l’efficacité (forte atteinte des résultats et de l’objectif du projet), de l’efficience, de l’impact, de la durabilité ; • La forte appropriation du projet par les populations concernées ; • La fréquence dans la production de rapports et le partage de ceci dans les délais à qui de droit; • L’efficacité du système de suivi-évaluation mis en place ; • La force des concertations directes entre les différentes parties prenantes du projet ; Mais, à côté de cette forte satisfaction, quelques points d’insuffisances peuvent être relevés : La courte durée du projet n’a pu permettre l’évaluation correcte de certains projets comme ceux liés activités de reboisement car ces activités sont à l’état de pépinière. Ce qui fait que le reboisement des espèces forestières n’a pu se faire correctement. Il est par contre important de noter le niveau d’engament assez élevé de la population à poursuivre ces projets. La paix des cœurs, la réconciliation connue entre les communautés et la relance des activités génératrices de revenu devraient nécessiter un peu plus d’accompagnement de la part du projet ce qui n’est pas du fait de sa courte durée. Une autre insatisfaction sonnée du côté de la Gambie où certains partenaires ont mal apprécié le fait qu’il n’ont pas pu bénéficié de la deuxième phase. En effet, au moment de la mise en place de la deuxième phase, le projet a financé de nouveaux partenaires à leur détriment, ce qui a porté un cout à la suite de leurs activités. Du reste le projet « Construire une paix durable dans le Fogni » a posé des jalons claires pour des aventures porteuses de succès dans ce qui est communément appelés « Processus de Paix en Casamance ». Leçons apprises Les leçons apprises de la mise en œuvre du Projet « Construire une paix durable dans le Fogni » qui pourraient servir pour d’autres phases du projet ou des projets similaires se présentent comme suit : 1. La problématique de la gestion durable de la paix est par essence transdisciplinaire et multisectorielle. Elle requiert de fédérer les efforts des divers acteurs concernés et d'harmoniser leur position dans un cadre concerté et coordonné ;

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2. Le projet a démontré que l'appropriation par la partie constituée des autorités administratives et locales, l'implication des services techniques à l'échelon local et des OSC sont nécessaires à la réussite d’un tel projet. Aussi est-il démontré que le renforcement des capacités des OSC est nécessaire dans le but de provoquer un changement de bas en haut ; 3. Lorsque l’on renforce les capacités de personnes agissant dans le cadre d’une administration qui ne fonctionne pas bien, il y a peu de chances que ce renforcement de capacités soit suffisamment valorisé ; 4. Lorsqu’on n’offre pas d’alternatives économiques (pour les producteurs de charbon par exemple) ou techniques (pour les cueilleurs de miel qui utilisent la technique du feu nuisible à la forêt) aux communautés ou aux groupes ayant des activités génératrices de revenus néfastes sur l’environnement, il y a peu de chance qu’ils changent de comportement même s’ils prennent conscience de la nécessité de préserver l’environnement. 5. Et dans le même ordre, si de telles dispositions ne sont prises pour les producteurs de cannabis, les chances de succès resteraient minimes. Recommandations A l’issue de cette mission d'évaluation, le consultant, s'appuyant sur les performances du projet constatées sur le terrain, des contraintes et des leçons apprises, recommande : Eu égard à la situation critique de la zone du projet, il faut accorder une attention particulière à la réalisation d’un inventaire forestier de ces zones en vue d’une classification ; Réaliser un plaidoyer auprès du gouvernement pour limiter l’accaparement des terres par des personnes ou entreprises influentes qui coupent ensuite la forêt sur de grandes superficies pour réaliser de l’agro-business. On peut par exemple fixer un quota de terres qui peut être affecté à l’agro-business par exemple en décidant que l’agro-business ne peut pas occuper plus de 10% des terres disponibles. Initier des actions porte d’entrée, notamment dans les villages où les OCB sont peu dynamiques : par exemple, le projet peut appuyer les communautés à valoriser les produits forestiers non ligneux ou apporter des équipements de transformation de produits agricoles (décortiqueuses de riz par exemple). Ces actions peuvent permettre de mobiliser les communautés en vue de réaliser des actions de plus grande envergure comme l’atteste le cas de katipeu. Assoir un bon dispositif de microcrédit permettant une meilleure prise en charge du besoin des bénéficiaires et termes de qualité du portefeuille et des montants à allouer.

~41~


Il est demandé au bailleur de revoir le budget à la hausse pour un projet d’une telle envergure ; La durée du projet très courte ne permettant pas certains projet de s’évaluer (projets de gestion des forêts, des reboisements) ; Nécessité de mise en place d’un programme spécifique pour répondre aux besoins de la communauté du fogni (Sénégal Gambie) et booster l’économie de la zone afin de mettre fin au recrutement des jeunes, aux cultures illicites et a la déforestation. Il a été décelé des lenteurs dans la mise à disposition des fonds d’où il serait important d’apporter des correctifs. Amener les communautés plus de cohésion dans la gestion de la paix et de la cohésion sociale par la poursuite de la mise en œuvre de projet intercommunautaires ; Une meilleure coordination des activités entre les autorités administratives et locales et les partenaires d’exécution ;

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X. BIBLIOGRAPHIE Indicator Rapport d’ateliers : le Fogny, entre les conflits et la paix Building Sustainable Peace in the Fogni through Livelihood Development USAID/D CHA/CMM-APS-OAA-000002 Annual Report FY17 Covering Period from October 1st 2016 – September 30th 2017 Liste des partenaires Liste des zones d’intervention du projet Performance Monitoring Plan RFA No.OAA-12-000025 Rapport de l’atelier de formation sur l’approche P2P et le do no Harm dans la gestion des conflits Bignona du 24 au 26 Février 2016

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XI.

ANNEXES

1. Questionnaires

Questionnaire pour l’évaluation finale Ce présent guide d’entretien sera administré individuellement aux Maires dont les communes sont couvertes par le projet. La thématique est d’auditionner le maire et au besoin lui et une partie de ses adjoints pour traiter des questions de l’évaluation de façon globale le projet UP afin d’en tirer les leçons apprises. I. PARTENATIRIAT Connaissez-vous le projet UP 1. Son organisation ? 2. Ses domaines d’intervention ? 3. Sa zone d’intervention dans votre commune? 4. Sa zone d’intervention en dehors de votre commune ? II. NIVEAU DE MISE EN OEUVRE Efficacité 1. 2.

Les résultats attendus ont-ils été adéquatement atteints? Dans quelle mesure le projet a-t-il amélioré les moyens de subsistance des populations vivant dans la zone d’intervention du projet au sein de votre commune?

3.

La communauté est-elle devenue plus autonome?

4.

Avez – vous senti un quelconque impact psychosocial?

5.

Que pensez-vous de la gestion des forêts communautaires ?

6.

Le projet a-t-il favorisé le travail indépendant, la sécurité alimentaire et l'équilibre entre les sexes?

7.

Selon vous quels sont les facteurs internes et externes qui ont facilité ou entravé la réalisation des résultats escomptés / spécifiques?

Efficience 1.

Quel rapport entre les moyens mis en œuvre et les résultats atteints ? ØPeu de moyens ont-ils produit peu de résultats ? ØPeu de moyens ont-ils produit plus de résultats ?

2.

Quels sont les acteurs qui ont contribué à l’atteinte des résultats ? Comment ?

~44~


Impact 1.

Comment l'objectif de contribution à la construction de la paix par l’amélioration des moyens de subsistance a-t-il été atteint par le projet?

2.

En quoi le projet a-t-il eu un impact sur les efforts de paix en général en Casamance?

3.

En quoi le projet a-t-il eu un impact sur les efforts de paix entre les communautés dans votre commune ?

4.

En quoi le projet a-t-il favorise l’autonomisation des femmes et des jeunes?

Durabilité Quels devraient être les effets durables du projet Pertinence 1.

L’aide était-elle adaptée aux besoins de la communauté ?

2.

Comment cette intervention est-elle perçue par la communauté élargie?

Questionnaire pour l’évaluation finale Ce présent guide d’entretien sera administré en focus groupe aux bénéficiaires de projet environnementaux. La thématique est de regrouper des représentants des localités qui ont des forêts communautaires, ou qui ont reçus des formations ou appui dans le domaine environnemental. La composition des groupes se voudra stratifiée c’est-à-dire que nous souhaitons avoir dans chaque groupe : des jeunes, des femmes, des hommes, des leaders locaux, et notables.

I.

IDENTIFICATION

I.1. présentation des membres du groupe I.1.1. origine des membres du groupe

I.1.2. sexe Hommes femmes Total I.1.3 Age des participants 15- 35 ans 36- 55 ans 56- 65 ans 66 et plus total Connaissances sur le projet (aspect environnement) : II.1.Connaissez-vous le projet « construire la paix durable dans le Fogni grâce au développement de moyens d’existence » ? Si oui : quels sont ses domaines d’intervention ?

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II.2. Quelle est la structure qui porte ce projet global ? II.3. dans le domaine de l’environnement, quelles sont les structures qui interviennent dans vos différentes localités ? II.4. Quelles genres d’activités avez- vous entreprises avec chaque structure en terme environnemental ? N° d’ordre

Structures partenaires (environnement)

Types d’activités menées ensemble

II.5. Les populations de vos différentes localités sont-elles impliquées à l’élaboration du projet ? II.6. Aujourd’hui, puisque le projet est clôturé, quelles sont les expériences, actions ou faits qui vous ont le plus marqués ?

II.

Effets et pérennisation du projet environnemental.

III.1. en terme économique, est ce que ce projet a impacté sur le vécu individuel ou collectif, au niveau des localités bénéficiaires ? III.2. Quelles sont les retombées financières issues de la gestion des forêts ? III.3. partant des acquis sur l’environnement, il y a- t-il un impact réel sur la cohésion sociale intercommunautaire ? III.4. Après le retrait des partenaires qui vous appuient dans le cadre du projet, pensez-vous être à mesure de continuer avec succès le projet ? -

Si oui ; quel serait le ou les modes d’organisation prévus ?

III. Perspectives et recommandations IV.1. A l’ avenir que préconisez-vous de meilleur qui n’ait pas été pris en charge dans l’actuel projet en terme environnemental ? IV.2. Quelles recommandations ou suggestions faites-vous à l’endroit des différents partenaires, aux autorités locales ou administratives et à vous-mêmes populations ? Partenaires Autorités Populations

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Evaluation Externe Finale qui devrait ajouter de la valeur et combler les lacunes sur ce qui précède.

Questionnaire pour l’évaluation finale Ce présent guide d’entretien sera administré en focus groupe aux bénéficiaires des micro crédits La thématique est de regrouper des représentants des localités qui ont bénéficié des activités de micro crédit, ou qui ont reçus des formations ou appui dans ce domaine. La composition des groupes se voudra stratifiée c’est-à-dire que nous souhaitons avoir dans chaque groupe : des jeunes, des femmes, des hommes, des leaders locaux, et notables.

IV. IDENTIFICATION I.1. présentation des membres du groupe I.1.1. origine des membres du groupe

I.1.2. sexe Hommes femmes Total I.1.3 Age des participants 15- 35 ans 36- 55 ans 56- 65 ans 66 et plus total V.

Accès au crédit :

II.1. Comment vous est –il venue l’idée de créer votre propre affaire ? II.2. Quelles sont les conditions qui vous ont été posées pour l’acquisition du crédit ? (Le montant octroyé, les délais de remboursement, apport, taux d’intérêt)

Quel est le montant qui vous a été octroyé ? II.3. Le montant qui vous a été octroyé était-il suffisant? VI.

GESTION DU CREDIT

III.1. Quelles genres d’activités avez- vous entreprises avec vos crédits ?

~47~


N° d’ordre

Porteur de projet

Types d’activités menées

Montant reçu

1 2

III.2. Comment se déroule la gestion quotidienne de vos ressources financières ? III.3. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans la gestion et le remboursement de votre crédit ? VII.

GESTION DU CREDIT

III.1. en terme économique, est ce que ce projet a impacté sur le vécu individuel ou collectif, au niveau des localités bénéficiaires ? III.2. Quelles sont les retombées financières issues de la gestion des crédits ? III.3. partant des acquis sur le financement, il y a- t-il un impact réel sur la cohésion sociale intercommunautaire (d’aucuns ont reçu et d’autres non)? III.4. Après le retrait des partenaires qui vous appuient dans le cadre du projet, pensez-vous être à mesure de continuer avec succès les activités de microcrédit ? -

Si oui ; quel serait le ou les modes d’organisation prévus ?

VIII. Perspectives et recommandations IV.1. A l’ avenir que préconisez-vous de meilleur qui n’ait pas été pris en charge dans l’actuel projet en termes de micro crédit? IV.2. Quelles recommandations ou suggestions faites-vous à l’endroit des différents partenaires, aux autorités locales ou administratives et à vous-mêmes populations ? Partenaires Autorités Populations

GUIDE D’ENTRETIEN Questionnaire pour l’évaluation finale Ce présent guide d’entretien sera administré en focus groupe aux partenaires du projet UP

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La thématique est de regrouper des représentants des localités qui ont des forêts communautaires, ou qui ont reçus des formations ou appui dans le domaine environnemental. La composition des groupes se voudra stratifiée c’est-à-dire que nous souhaitons avoir dans chaque groupe : des jeunes, des femmes, des hommes, des leaders locaux, et notables.

IX. IDENTIFICATION I.1. présentation du partenaire I.1.1. Organisation de la structure

I.1.2. sexe Hommes

femmes

Total

I.1.3 Age des participants 15- 35 ans

36- 55 ans

56- 65 ans

66 et plus

total

X. I. PARTENARIAT II.1.Quel est votre domaine d’intervention et votre zone d’intervention? II.2. Quel est votre mode d’intervention ? II.3. Quel est le montant de votre financement ? II.4. Le montant du financement reçu était-il celui sollicité ? Si non quelles sont les raisons qui ont motivé cette différence ? II.5. Le financement reçu a-t-il permis une bonne exécution des activités ? II.6. Quelles sont les activités réalisées et les montants financés à chaque activité ? N° d’ordre

Activités

Montant

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II.7. Les populations de vos différentes localités sont-elles impliquées à l’élaboration de l’actuel projet ? II.8. Aujourd’hui, puisque le projet tire à sa fin, quelles sont les expériences, actions ou faits qui vous ont le plus marqués ?

XI. Effets et pérennisation du projet. III.1. en terme économique, est ce que ce projet a impacté sur le vécu individuel ou collectif, au niveau des localités bénéficiaires ? III.2. Quelles sont les retombées issues de la mise en œuvre de ce projet? III.3. partant des acquis sur, il y a- t-il un impact réel sur la cohésion sociale communautaire ? III.4. Après le retrait des partenaires qui vous appuient dans le cadre du projet, pensez-vous être à mesure de continuer avec succès le projet ?

-

Si oui ; quel serait le ou les modes d’organisation prévus ?

XII. Perspectives et recommandations IV.1. A l’ avenir que préconisez-vous de meilleur qui n’ait pas été pris en charge dans l’actuel projet? IV.2. Quelles recommandations ou suggestions faites-vous à l’endroit des différents partenaires, aux autorités locales ou administratives et à vous-mêmes en tant que structure ?

Structure Partenaires Autorités Populations Autres 2. PLANNING FOCUS GROUPE AVEC LES PARTENAIRES ET AUTORITES NOM DE LA STRUCTURE PARTENAIRE

DATES

AGADA/USOFORAL AZOHS/JD/ADY

05/02/18

AMUK/ESPOIR/COPI/KABONKETOOR/ SJFFC/AFRICA/FANGSTO/KART/PYDA ASAPID/CAPD AUTORITES DE DLL

06/02/18

~50~

HEURE

LIEU

9h-10

ZIGUINCHOR

11h 30-12h30

Bureau UP

15h-16h

SINDIAN

9h 0h

Bureau UP

16h-17h

DIOULOULOU (ASAPID)

9h-10h


AUTOIRTES DE SINDIAN

06/02/18

16h-17h

SINDIAN

3. Calendrier de mise en œuvre des enquêtes NOM DE LA STRUCTURE PARTENAIRE

ACTIVITES DATES HEURE

ASAPID

Foret

14h17h

Apres midi

Micro credit 9h- Matin 12h

CAPD Moulin

ACTIVITES

NOMBRE DE VILLAGES

Focus avec beneficiaires foret

Koudioube,Ka taba1,Bandiak aky

30 Diouloulou

Katipa,Wanga ram,Balongine ,Brikamanding ,Tendine

50 Djinone

Focus groupe avec benf micro credit et Moulin

NMBRES DE LIEU PARTICIPANTS

Katipa

Djinone

Sindian, Nialle, Kourouck

Sindian

Djiniper, Djiter

Sindian

Matin COPI

Micro credit

Kabonketoor

Micro credit

02/05 9h-10h Focus groupe /2018 avec bénéficiaire micro crédit 02/05 10h-11h /2018

Maraicha ge

02/05 9h-10h /2018

Batong et Diacoye

Diacoye

Elevage

Focus groupe avec 02/05 10h-11h bénéficiaire /2018

Batong et Diacoye

Diacoye

P2P

02/05 11h-12h /2018

Batong et Diacoye

Diacoye

AGADA

~51~


USOFORAL

ADY

AZOHS

Maraicha ge

P2P

Micro credit auto gere

Permacult ure

ESPOIR CASA Foret

J&D

P2P

Rencontres avec les autorités de Sindian,Djibidi one,Suelle et le Sous-Prefet rencontres avec les Maires de Diouloulou,Ka taba1,Djinaky et le SousPrefet de Diouloulou SJFFC/AFRICA /FANGSTO/KA RT/PYDA

Focus groupe 02/06 9h-10h avec /2018 bénéficiaire

Grand koulaye

Grand koulaye

Grand koulaye

Grand koulaye

Diarone

Diarone

Balla bassene, Balla djiring

Balla Bassene

Sitoukene, Boulayotte,

Diacoye

Ouniock

Ouniock

02/06 9h-12h /2018

Sindian

03/06 14h-16h /2018

Diouloulou

02/07 9h-10h /2018

Ballen,Arrang allen

Focus groupe avec 02/06 10h-11h bénéficiaire /2018 Focus groupe avec 02/06 11h-12h bénéficiaire /2018 Focus groupe avec 02/06 10h-11h bénéficiaire /2018

02/05 12h00- /2018 13h00

Focus groupe avec bénéficiaire

Focus groupe avec 02/05 10h-11h bénéficiaire /2018

~52~

20

UP office Gambia


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