PFE Romain CONDOMITTI Adèle CHALUMEAU Olivier DUFILLOT Mathilde DUBREUIL Carole FICAT Lucie FOURNIER Anaïs GARCIA PFE 2014-15 SAINT-SULPICE –LA-POINTE; À LA CROISÉE DES VALLÉES, CARREFOUR DES ÉCHANGES.
L’ESCALE CULINAIRE
ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D’ARCHITECTURE DE TOULOUSE / UNIVERSITE DE TOULOUSE // PFE 2014-2015 /// UTOPIES FERROVIAIRES
Romain CONDOMITTI
SAINT-SULPICE –LA-POINTE; A LA CROISEE DES VALEES, CARREFOUR DES ECHANGES.
PROJET DE TERRITOIRE Lors de notre premier voyage en train sur la ligne Toulouse-Albi, le choix des arrêts fut aléatoire. Nous y avons vécu un premier aperçu du territoire. À notre deuxième visite, nous avons recueilli des paroles de locaux à SaintSulpice, qui étaient souvent des personnes originaires de la région. Il en est ressorti un certain sentiment protecteur vis-à-vis de cette ville, et un lien fort à la ligne de train Toulouse-Albi. Situation et contexte : Le carrefour. Nous avons remarqué que Saint-Sulpice possédait un atout : sa position de carrefour entre Toulouse, Albi, Montauban et Castres. Nous avons donc étudié les relations de Saint-Sulpice à ces différentes villes, tout d'abord au niveau des transports, en évaluant le rapport entre le temps et la distance de voyage pour atteindre ces villes selon différents modes de transports. Par exemple nous avons remarqué que pour aller à Montauban, à la même distance qu'Albi de Saint-Sulpice, il fallait un temps de trajet plus important. Nous avons aussi remarqué un lien fort avec Toulouse. Pour ce qui est des transports en commun à Saint-Sulpice, nous retrouvons principalement l'axe Toulouse-Albi, que ce soit avec le train ou avec l'autoroute et les aires de covoiturage. Le rapport avec Montauban est beaucoup moins présent, la ligne de train reliant les deux villes ayant été supprimée. En conclusion, ce qui est ressorti de cette étude c'est la position de carrefour de Saint-Sulpice sur les axes Toulouse-Albi et Montauban Castres. Une autre observation sur le territoire fut son caractère fortement agricole, avec de nombreuses cultures, en majorité des céréales, des semences et des vignobles (Gaillac, Fronton), et aussi des vergers vers Montauban. La ville. Nous nous sommes ensuite intéressés plus particulièrement à la ville de Saint-Sulpice. Le premier élément remarquable sur une vue d'ensemble de cette ville est la confluence du Tarn et de l'Agout, et son centre qui est formé par l'ancienne bastide. En regardant de plus près, nous avons identifié la présence de deux zones d'activités, d'un pavillonnaire important qui s'implante de manière assez anarchique, la gare en lien avec la zone industrielle plus ancienne et le centre-ville, et l'autoroute, très présente, par rapport à l'ancienne nationale qui se remarque par l'alignement d'arbres. Nous avons parcouru différentes entrées de la ville, nous amenant à faire certains constats. Tout d'abord la séparation de la ville par les voies de chemin de fer, et les espaces de la gare qui sont délaissés. Ensuite, la sectorisation de la ville, qui se remarque dans les entrées de ville par des séquences paysagères sans liaisons ni transitions, avec une forte présence du pavillonnaire, des zones industrielles de faible qualité paysagère et peu liées à la ville, et enfin le centre ville composé par l'ancienne bastide. Le deuxième constat que nous avons effectué concerne les rivières et leurs berges délaissées, dans une absence totale de continuité, la ville tournant le dos à la rivière. Troisièmement, pour ce qui est de l'habitat, il est en ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D’ARCHITECTURE DE TOULOUSE / UNIVERSITE DE TOULOUSE // PFE 2014-2015 /// UTOPIES FERROVIAIRES ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D'ARCHITECTURE DE TOULOUSE / UNIVERSITE DE TOULOUSE // PFE 2014-2015 /// UTOPIES FERROVIAIRES
Romain CONDOMITTI Olivier DUFILLOT
confrontation directe avec des exploitations agricoles intensives, avec une présence prédominante de la voiture. La ville de Saint-Sulpice a un contexte naturel singulier, avec son relief particulier : elle se trouve au sein d'une plaine entre deux vallées, et un coteau qui surplombe le paysage et la ville. Ensuite on note, la présence forte de l'eau, avec la confluence des deux rivières, et un réseau de canaux naturels et artificiels importants. La végétation est aussi très présente à Saint-Sulpice, avec un tracé important, une large bande végétale sur les berges, l'identification de la nationale par les alignements d'arbres, et des coteaux devenus très sauvages après avoir été très agricoles. L'agriculture justement, qui est très présente sur le territoire, se retrouve jusqu'aux limites de la ville dans un rapport très particulier d'imbrication entre exploitations et bâti résidentiel. Enjeux, développement et méthodes. Suite à ce diagnostic, nous avons dégagé différents enjeux pour le projet de Saint-Sulpice. Infrastructures de transport Comment raccorder St Sulpice aux réseaux de transports qui aujourd’hui empêchent les franchissements et donc les liaisons avec le territoire plus vaste ? Nous proposons donc différentes actions : la mise en place d'un TrainTram en assurant d'avantages d'arrêts et en multipliant les connections le long de l'axe ferroviaire, le ralentissement de la portion d'autoroute qui borde le Sud de la ville pour faciliter les raccordements aux voieries et les accès à la ville, avec la multiplication des aires de covoiturage, et enfin l'aménagement des portes d'entrée de ville. Trame verte et bleue Le deuxième enjeu s'appuie sur la présence de l'eau, avec la mise en place d'un traitement paysager des berges et la revalorisation des canaux, en les utilisant comme base de la trame verte et bleue. La végétation agit en complément avec le renforcement des haies bocagères. Cette dualité relie les hameaux périphériques et la ville, en créant un maillage alternatif aux routes. Cela renforce et donne une identité aux liens entre les différents quartiers de Saint-Sulpice. Il s'agit là de permettre aux habitant de s'approprier le paysage, d'y inclure des territoires peu valorisés aujourd'hui comme les berges de l'Agout et du Tarn, les terres agricoles, les tissus pavillonnaires, les zones d'activités économiques des Terres Noires et de Gabor-Cadaux. Pour cela nous réaménageons les axes d'entrées de villes en vue de faciliter les liaisons piétonnières et cyclables inclues dans le maillage de la trame verte et bleue évoquée précédemment. Cela permet des parcours alternatifs à la voiture et assure des liens inter-quartiers. Les canaux d'irrigation sont épaissis par des haies bocagères et nous ajoutons les liens manquants pour participer dans un même temps à une revalorisation de la biodiversité et du paysage. Les berges sont requalifiées, et recueillent différents lieux clefs le long de leur parcours. Agriculture Dans l’objectif d'articuler l’agriculture et le bâti, nous accentuons le lien des habitants avec la culture de la terre. La transition entre les champs de grosse exploitation et les lieux de vie créé une ceinture autour des poches d'habitation avec une agriculture qualitative : agriculture raisonnée et qualité ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D’ARCHITECTURE DE TOULOUSE / UNIVERSITE DE TOULOUSE // PFE 2014-2015 /// UTOPIES FERROVIAIRES ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D'ARCHITECTURE DE TOULOUSE / UNIVERSITE DE TOULOUSE // PFE 2014-2015 /// UTOPIES FERROVIAIRES
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de vie (rapport à la nature, liens sociaux améliorés). Des percées agricoles permettent de créer des ouvertures paysagères au sein du tissu urbain. Densification de l’habitat Comment densifier une ville dont la démographie ne cesse d’augmenter ? Comment le projet urbain peut-il tirer parti de l’imbrication entre parcelles bâties/pavillonnaire et parcelles agricoles ? Quels modes d’habiter et quelles articulations entre les usages domestiques et les usages agricoles ? Il s'agit d'éviter les nuisances liées à l'exploitation agricole intensive à proximité des habitations en intégrant des interstices entre habitat et terres agricoles avec une double approche basée sur l’observation des densités actuelles et leur évolution (croissante de 6% par an). Cette double approche se compose premièrement du type "hameaux", habitat d'une densité de 7 habitants/ha actuellement, projeté pour atteindre 20 habitants/ha avec de l'habitat individuel groupé, rattrapant le pavillonnaire existant. La deuxième approche de type "artères" met en place de l'habitat le long d'un axe alternatif important de la trame verte et bleue. Il relie différents équipements, passant de 15 habitants/ha à 90 habitants/ha. Nous densifions donc les poches pavillonnaires par un programme mixte d'habitat, d'espaces partagés et de petits commerces de proximité pour le type "hameaux". L’articulation des projets architecturaux Enfin, accompagnant la mise en place du Train-Tram, nous développons un axe évolutif structurant la programmation de nos projets, selon une logique de processus : Recyclage - Revaloriser les déchets organiques pour produire du composte et du biogaz. Générer des interactions entre l'activité agricole et la zone industrielle. (lien spatial et d'usage) Stockage - Entreposage et redistribution, marché de gros des matières premières arrivants à Saint-Sulpice. Matières premières en lien avec les opportunités du carrefour, renforcé par la réhabilitation de la ligne SaintSulpice/Montauban Transformation - Ateliers dédiés, allant de l’artisanat d’art à la restauration. Objectif d’utilisation et de valorisation des matières de l’échange. Revalorisation de la zone industrielle existante et ses connexions à la ville et au tissu agricole, multiplication des traversées pour tendre vers des percées visuelles et aménagement paysager. Distribution - Appropriation de l’espace délaissé, modularité et appropriation de l'espace public par un mobilier urbain mobile. Dislocation du programme de gare dans l'espace public par la mise en place d'une place urbaine qui répond aux besoins de l'usager. Accompagner l'évolution des transports : aller vers un usage renforcé des transports en commun et l'abandon progressif de la voiture par le biais d'un programme mutable. Loisirs - Valorisation du paysage des berges de l'Agout : patrimoine bâti et territoire naturel. Enjeu économique et social du circuit court par la transformation participative des productions locales : la cuisine ouverte aux particuliers. Zone d’agrotourisme - Ferme d’accueil pédagogique, pole gare en lien, lieu de communication sur l’agriculture raisonnée. ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D’ARCHITECTURE DE TOULOUSE / UNIVERSITE DE TOULOUSE // PFE 2014-2015 /// UTOPIES FERROVIAIRES ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D'ARCHITECTURE DE TOULOUSE / UNIVERSITE DE TOULOUSE // PFE 2014-2015 /// UTOPIES FERROVIAIRES
Romain CONDOMITTI Olivier DUFILLOT
L’ESCALE CULINAIRE
STRATÉGIE TERRITORIALE
>Albi
< Montauban
< Toulouse
> Castres
La situation de carrefour interdépartemental que représente SaintSulpice-La-Pointe lui permet une croissance démographique exponentielle de 60% en 10 ans. Cela se matérialise notamment par l’affluence de la métropole toulousaine et le passage de l’autoroute A68. On note également les deux axes en croix de voie ferrée joignant Toulouse à Albi et anciennement Montauban à Castres : structure territoriale prometteuse pour une utilisation moindre. L’avenir urbain proposé se manifeste donc par l’implantation d’un train-tram qui permet le développement d’un nouveau centre dynamique. Son organisation linéaire, fragmentée par les quais, sera bornée par le secteur industriel à l’entrée de la ville, traversera des commerces et des équipements publics, et se terminera de l’autre côté de la rive de l’Agout par une dynamique agricole durable destinée aux particuliers. L’escale culinaire profitera donc de cet emplacement médian entre activité citadine et productions maraîchères. Dans le cadre d’une nouvelle politique de développement, l’utilisation des terres en culture sera motivée par la mise en place d’avantages fiscaux sur la production et l’ouverture à la vente directe ou à l’échange de services. L’implantation du projet de part et d’autre de la rivière, va rapprocher l’usager et l’habitant du cadre naturel des berges. La ville actuelle tournant le dos aux rives a vu perdre son aspect ludique du XIXème siècle notamment à cause de l’altération de l’eau par l’agriculture intensive. Cette traversée ainsi requalifiée s’ouvrira également aux circulations douces.
ENJEUX SOCIAL ET ÉCONOMIQUE L’escale culinaire permet d’une part l’évolution de l’économie locale par le circuit court et la transformation des productions environnantes. Ces dernières seront échangées contre des services liés à l’alimentaire ou simplement vendues aux collectivités. Il sera possible dans cette structure de bénéficier d’un service de restauration, mais également d’intégrer des cours de cuisine. Cela pour permettre au particulier de contribuer aux services du midi et du soir en se perfectionnant aux côtés des professionnels, mais également d’apprendre à transformer le produit par la cuisine. Toute recette réalisée sera destinée à la revente par l’intermédiaire d’une épicerie intégrée au programme. Cette pédagogie culinaire représente le rôle social du projet. Le partage et le rassemblement vont y être propice à toutes heures.
IMPLANTATION L’intégration du programme dans un ouvrage ferroviaire tel que le pont, permet à l’architecture de se mêler au site par le patrimoine paysager. On distingue pour cela un aménagement en surface proposant la mise en place d’un quai de tramway, d’une allée piétonne et d’une piste cyclable par la réduction à une seule voie ferrée. Les circulation verticales de part et d’autre des rives vont s’effectuer par un ascenseur ainsi que des escaliers en lien avec la passerelle servante. ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D’ARCHITECTURE DE TOULOUSE / UNIVERSITE DE TOULOUSE // PFE 2014-2015 /// UTOPIES FERROVIAIRES
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L’ouvrage du pont va servir comme base spatiale du projet, notamment l’espace proposé par les voûtes ainsi que les vides structurels internes aux piles que l’on peut qualifier de dégueuloirs, liés à l’extérieur par un hublot. L’utilisation que présentent ces partitions vont traduire un programme par enfilade : sanitaires, stockages, cuisines, salles et magasin. Le projet mènera donc à apprécier les spatialités du patrimoine architectural ainsi que les vues offertes par les berges de l’Agout, s’ouvrant sur les coteaux de Mezens au Nord-Ouest et sur les clochers de l’ancienne bastide au Sud-Est. On note également cette double orientation exposée à l’ensoleillement du matin et de l’après midi, respectivement selon l’amont et l’aval.
CONCEPT ARCHITECTURAL L’escale culinaire va être desservie par une passerelle longitudinale au pont sur sa façade Sud-Est. Cela lui donne un aspect linéaire qui va contraster avec l’extrusion des volumes sur la façade opposée. L’accès aux marchandises et aux personnes handicapées sera facilité par un monte charge. L’autre rive sera quant à elle joignable par un escalier latéral. La structure du projet est entièrement portée par l’existant, elle repose sur le débord des piles du pont. Cette structure métallique est surélevée par des poteaux en trépied inversé. Des poutres treillis vont embrasser la passerelle en façade et vont également servir au maintien des volumes internes aux voûtes. Parallèlement, un second axe porteur reposera sur le percement des cavités de la pile du pont dans le but de maintenir la structure secondaire inférieure permettant les porte à faux sur la rivière. Ce maillage d’acier va être couvert de plancher collaborant. Il permet de plus un tramage propice aux ouvertures et à la pose de revêtements en panneaux de fer. Les ouvertures vont varier selon les espaces, dilatant les volumes vers la voûte ou alors faisant fuir le regard vers les paysages d’intérêts.
FONCTIONEMENT INTERNE L’enfilade du programme va se positionner sous cinq des six voûtes apparentes et va s’intégrer dans cinq piles de pont. Le bloc sanitaire va occuper quant à lui un espace de voûte enterré. S’en suivra en alternance pile/voûte un stockage d’arrivée de marchandises, le volume d’approvisionnement et de la plonge, l’espace réfrigéré, le bar central et la cuisine pédagogique, une salle de groupe ou de réunion, le réfectoire, une salle de dégustation d’épicerie, le volume du magasin ainsi que son stockage. Les deux axes porteurs longitudinaux vont servir de circulations externe et interne. On distinguera de part et d’autre de la cuisine centrale, le cheminement interne réservé aux marchandises et au personnels à celui menant aux salles et au magasin d’ordre public. Le personnel empruntera cet axe de façon raisonnée grâce à l’équipement efficace de chariots limitant les aller retours. Le lieu offre de nombreuses ambiances pour ses clients, on distingue le bar en lien avec le passage, la grande salle centrale, les terrasses internes à la voûte, d’autres ouvertes sur l’extérieur ainsi que les pièces confinées internes à la structure des piles du pont. Le bruit de la rivière et la résonance des voûtes leurs donnent davantage
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