Construction février 2018

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Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles

Construction

FÉVRIER

2018

BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6

Rendez-nous visite au Stand 219, Palais 4

MOTIVER UN LICENCIEMENT

Les conséquences de l’obligation

FUSION

Fedelec et ICS s’appelleront désormais Techlink

VIVAQUA

2018, année charnière pour l’intercommunale bruxelloise

DOSSIER

Rénovation énergétique :

EN ROUTE VERS 2050

> /confederationconstruction www .confederation­construction.be @ConfedConstruct

Confederatie Bouw - Confédération Construction


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Depuis 1954


ÉDITO

La sécurité, c’est dans nos gènes !

L

a sécurité est le thème du ForumConstruction 2018 que la Confédération organise le 22 février prochain lors de l’ouverture du salon Batibouw aux professionnels du secteur.

C’est un thème fondamental pour nos entreprises et nos travailleurs, qui mérite une attention toute particulière. J’ai souhaité que le Forum de la Confédération l’aborde sous un angle bien précis, celui de la gestion responsable dans les entreprises mais aussi de la sensibilisation des partenaires dans l’acte de construire.

« Le thème de la sécurité est l’un des enjeux majeurs de mon programme »

Une politique de prévention responsable c’est avant tout une question de culture d’entreprise. L’entrepreneur, grand ou petit, doit s’efforcer de mettre en place le cadre et les conditions pour une gestion optimale et partagée par tous de la prévention des risques dans l’entreprise. C’est aussi, au-delà des limites de l’entreprise, une question d’engagement des autres parties à l’acte de construire, à commencer par les maîtres d’ouvrages et les concepteurs de projets. Aujourd’hui, la gestion de la sécurité dans notre secteur est encore très éloignée d’un modèle de « bonne gouvernance » . Les statistiques le montrent, les accidents de travail restent trop élevés , même si leur fréquence et leur gravité diminuent. La construction, comparée aux autres secteurs d’activité en Belgique, reste un secteur très sensible. Mais il y a plus : la construction belge ne fait pas partie des bons élèves de la classe européenne. En effet, les résultats d’une comparaison internationale confirment que d’autres pays de l’Union européenne enregistrent de meilleurs performances en matière de sécurité dans la construction. Voilà un constat qui doit nous interpeller : rien ne s’oppose en effet à ce que les bonnes pratiques de gestion de la prévention, qui ont prouvé leur efficacité à l’étranger, ne soient pas davantage mises en œuvre chez nous. C’est un défi que nous devons relever. Le Forum nous y aidera en lançant des pistes de réflexion et des idées concrètes pour aller de l’avant. L’impulsion donnée par le Forum sera nourrie, au cours des prochains mois et des prochaines années, par d’autres initiatives de soutien. J’ai fait du thème de la sécurité l'un des enjeux majeurs de mon programme d’actions en tant que Président de la Confédération. Et j’entends bien mettre tout en œuvre pour aboutir à des résultats probants. Investir dans la sécurité est une chose indispensable ! S’y investir personnellement, à tous les niveaux de l’entreprise, en est une autre ! En faisant vôtre cette ligne de conduite vous donnerez au slogan de notre Forum, « la sécurité c’est dans nos gènes », toute sa vérité !

Paul Depreter Président de la Confédération Construction février 2018 • Construction 3


SOMMAIRE

19 Dossier : rénovation énergétique

La rénovation énergétique des bâtiments sera un grand défi au cours des années à venir. Dans ce dossier, nous vous présentons la Stratégie wallonne et flamande mises au point à ce sujet. Nous évoquerons également les outils de financement que la Région wallonne met à disposition pour procéder à de tels travaux. Enfin, deux projets types seront présentés.

12 Motiver un licenciement

Un travailleur sous contrat CDI a aujourd’hui le droit de connaître les motifs concrets de son licenciement. Si ceux-ci sont manifestement déraisonnables, il a droit à une indemnisation. Qu’en est-il en pratique ?

4 Construction • février 2018

38 Vivaqua

Rencontre avec Laurence Bovy, la nouvelle directrice de Vivaqua, l’intercommunale en charge de la production et de la distribution de l’eau potable ainsi que l’assainissement des eaux usées en Région bruxelloise. Elle nous expliquera l’importance de l’année 2018 pour la collaboration avec vous, nos membres.

54 Bouwcampus

Présentation du nouveau Bouwcampus de la Confédération Construction Limbourg. Il ouvrira officiellement ses portes dans quelques semaines. Mais Construction a déjà pu visiter le bâtiment, presqu’achevé, en primeur.


Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles

Construction

16 Loi sur les sûretés réelles mobilières

FÉVRIER

2018

BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6

Elle est entrée en vigueur le 1er janvier.

Rendez-nous visite au Stand 219, Palais 4

17 GDPR Les conséquences pour le Track-and-Trace.

MOTIVER UN LICENCIEMENT

Les conséquences de l’obligation

FUSION

Fedelec et ICS s’appelleront désormais Techlink

VIVAQUA

2018, année charnière pour l’intercommunale bruxelloise

DOSSIER

Rénovation énergétique :

DOSSIER

EN ROUTE VERS 2050

> /confederationconstruction www .confederationconstruction.be @ConfedConstruct

Confederatie Bouw - Confédération Construction

3 Edito La sécurité, c’est dans nos gènes ! 8 Nouveauté Fedelec et ICS s'appelleront désormais Techlink 11 Point de vue régional Et le bilan de ma présidence est…

VOS INTÉRÊTS

12 Motiver un licenciement Les conséquences de l’obligation. 14 Loi sur l’insolvabilité Entrée en vigueur le 1er mai.

19 Introduction Rénovation énergétique : en route vers 2050 20 Stratégie wallonne Objectif 2050. 22 Démolition-reconstruction Analyse. 24 Financement Ecopack et Rénopack. 25 Mouscron Commune sensible aux économies d'énergie. 26 Cité de la Grande Triperie Projet à Mons 28 Rénover QNE Projet flamand à Hamont-Achel. 30 Stratégie flamande Quels objectifs de rénovation pour 2050?

SECTEURS & METIERS

32 Colloque sur le logement adaptable

Une première en Wallonie.

VOS CONTACTS

Construction est le mensuel de l’asbl Confédération Construction Rue du Lombard 34-42, 1000 Bruxelles Editeur responsable : Filip Coveliers, Rue du Lombard, 34-42, 1000 Bruxelles. Bureau de dépôt : Gent X Rédaction : Edition francophone : Construction Marc Guéret - tél. 02 545 57 31 marc.gueret@confederation­ construction.be Edition néerlandophone : Bouwbedrijf peter.graller@confederatiebouw.be Mise en page : Nikka Cuypers nikka.cuypers@cnc.be Abder-Razzaaq Boujdaini abder-razzaaq.boujdaini@cnc.be Secrétariat de rédaction : secretariatredaction@confederation­ construction.be

Impression : Graphius Réactions-questions : communication@ confederationconstruction.be Avec la collaboration des services d’études de : • Confédération Construction Sonia Massart, tél.02 545 56 34 - fax 02 545 59 09 Sonia.massart@confederationconstruction.be • Confédération Construction Wallonne Catherine Houtart tél. 02 545 56 68 - fax 02 545 59 05 catherine.houtart@ccw.be • Conféderation flamande de la Construction Johan Walewijns, tél. 02 545 57 49 - fax 02 545 59 07 johan.walewijns@confederatiebouw.be • Confédération Construction Bruxelles-Capitale Morgane Cendoya,

35 Boutribati Notre membre lutte contre le dumping social. 36 BRIC Visite d’un projet « économie circulaire ». 38 Vivaqua 2018, année charnière pour l’intercommunale. 40 Construction durable Témoignage de Louis De Waele. 42 Batibouw Présentation de l’édition 2018. 44 Aedificas Rencontre avec les lauréats. 46 Tracimat Système de gestion des déchets. 48 Pensio B Meilleur fonds de pension du pays.

PROJETS & ENTREPRISES

54 Bouwcampus Un symbole de la construction du futur. 58 Avantages membres 61 Marché de la construction • « De digitale werf » • Recticel Insulation • Renson 58 Marquant • Décès de Jacques Delens • Chiffre du mois

tél. 02 545 58 29 - fax 02 545 59 06 morgane.cendoya@confederationconstruction.be

Membre de l’Union des Editeurs de la Presse Périodique.

Abonnements : Claude Bernaerts, tél. 02 545 56 88 - fax 02 545 59 00 claude.bernaerts@confederationconstruction.be Publicité : Kristel Dekempeneer, tél. 02 545 56 99 - fax 02 545 59 08, kristel.dekempeneer@confederation­ construction.be Prix abonnement annuel Membres de la Confédération Construction, compris dans la cotisation Non-membres : 137,80 euros (TVA et frais de port compris) / Etranger : 300 euros (TVA et frais de port compris)

Par la présente publication, la Confédération Construction asbl s’assigne comme but de vous communiquer des informations adaptées, fiables, complètes et exactes. Toutefois, elle ne peut pas être tenue responsable en cas d’un manquement quelconque à cet objectif. Tous les éléments de cette publication sont protégés par le droit d’auteur de la Confédération Construction asbl. Toute reprise d’articles, en tout ou en partie, n’est permise qu’après autorisation expresse et avec la mention explicite de leur provenance.

Vot re mensuel Construction est dorénavant imprimé sur du papier issu de la gestion durable des forêts. Le label Forest Stewardship Council veille à la préservation de l’écosystème forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigènes et des travailleurs forestiers.

février 2018 • Construction 5


AGENDA

Rendez-vous de l’Energie 2018 Vous êtes un entrepreneur, un architecte, un bureau d’études, un donneur d’ordre public ? Vous voulez tout savoir sur les enjeux de la rénovation énergétique des bâtiments ? Lors de ce deuxième Rendez-vous de l’Energie, vous obtiendrez toutes les réponses à vos questions ! Cet après-midi d’études ; organisé

par la CCW, l’UWA, le CSTC et la REP ; fera le point concernant les enjeux de la rénovation énergétique. Celle-ci vous sera d’ailleurs présentée, dans ses grandes lignes, par le SPW. Une table ronde, des questions interactives et trois ateliers thématiques animeront également la journée. Les partenaires de cette journée sont : l’UVCW, la DGO4, CAP2020, Ecoconstruction et Tweed.

LIEU Greenwal – Les Isnes

INSCRIPTIONS Vous pouvez vous inscrire via le site de la CCW : www.ccw.be (rubrique agenda)

PROGRAMME 13.30 : Accueil 13.40-14.00 : Introduction et débat sur les enjeux de la rénovation énergétique Jean-Luc Crucke, ministre du Budget, des Finances, de l’Energie, du Climat et des Aéroports Francis Carnoy, directeur général de la CCW et Robert Treselj, UWA 14.00-14.30 : Présentation académique « La rénovation énergétique : défis, opportunité ou utopie ? Jacques Teller, ULG 14.30-15.00 : Présentation de la Stratégie wallonne de rénovation à long terme des bâtiments Céline Renard, DGO4 15.00-15.45 : Table ronde et votes interactifs Benoît Fourez (DGO4), Dominique Bonsang (CCW), Sébastien Moulin (UWA), Magali Viane (ville de Mouscron) et Daniel Comblin (ville de Gembloux) 15.45-16.15 : Pause 16.15-18.00 : Trois ateliers thématiques 1. Conception/planification et gestion de projets de rénovation (UWA) 2. Rénovations globales de bâtiments : retours d’expériences (CSTC) 3. Production d’énergie renouvelable et optimisation de l’autoconsommation dans les bâtiments existants (REP) 18.00-21.00 : Réception

6 Construction • février 2018


ForumConstruction

22/02/2018

Auditorium 2000 - Heysel - Bruxelles www.bouwforumconstruction.be

La sécurité

est dans

nos gènes

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Avec le soutien de nos partenaires & sponsors

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11/01/18

14:40


NOUVEAUTÉ

Fusion à la Confédération

Fedelec et ICS s’appelleront désormais Techlink Cela faisait longtemps qu’on en parlait à la Confédération. C’est désormais acté. La fusion entre ICS et Fedelec a bien eu lieu. Les deux entités ont fusionné dans une nouvelle fédération de métiers, dénommée Techlink. Les grands gagnants sont nos membres actifs dans l’installation. Ils peuvent compter sur un service amélioré. ICS représentait le HVAC et les entreprises de sanitaire, Fedelec les ingénieurs électriciens. Cette scission n’était plus dans l’ère du temps, comme l’ont expliqué les présidents respectifs Dirk Peytier et Karl Neyrinck. « Ces dernières années, les métiers de nos entrepreneurs ont fortement évolué. Les liens entre leurs métiers et les techniques qu’ils utilisent étaient de plus en plus forts. Le nouveau nom est venu de là : Techlink. La nouvelle fédération lie les techniciens, sans pour autant toucher à la spécificité de chaque métier ». Pour garantir cette dernière donnée, il existe deux conseils sectoriels qui, en toute logique, s’appelleront Electrotechnique et HVAC & Sanitaires. En fonction de leur activité, les membres, délégués par les sections provinciales, peuvent, participer à l’un des deux ou aux deux. Mais Techlink va plus loin que l’aspect purement technique. Il défend les intérêts des membres et est leur porte-parole à tous les niveaux possibles et auprès des partenaires : producteurs, autorités, les comités paritaires respectifs, les techniciens, les écoles… et bien évidemment au sein de la Confédération.

Nouvelle structure

La nouvelle structure est réglée sur les ambitions. Le directeur général est Willy Pauwels (autrefois directeur de Fedelec). Il s’occupera de la gestion des aspects non-techniques. Pour les sujets techniques, il y aura un directeur Technology & Certification Kris Van Dingenen (ex-Fedelec). Le directeur commercial est Jan Lhoëst (de la 8 Construction • février 2018

branche ICS). Ils réalisent déjà ce travail depuis longtemps. Mais désormais, ils sont soutenus par une équipe de collaborateurs. « Willy, Jan et moi pouvons mieux nous concentrer sur des thèmes spécifiques. Ainsi, les services aux membres vont s’améliorer. Nous avons davantage de temps pour les écouter et satisfaire leurs besoins. Je me réjouis également de savoir que nous pourrons faire face, plus efficacement, aux aspects techniques. La numérisation et la building automation,

par exemple, dépassent les frontières entre Fedelec et ICS. Désormais, nous ne devons plus nous préoccuper de savoir si nous empiétons sur le domaine d’un autre », explique Kris Van Dingenen.

Install Day

« Avec la fusion, Techlink compte environ 3000 membres. En gros, la moitié vient d’ICS et l’autre de Fedelec. Nous sommes désormais la plus grande fédération professionnelle dans notre secteur. Mais nous voulons continuer à grandir. Avec notre organisation plus efficace, il existe de la place pour engager un nouvel account manager. Il ou elle se concentrera sur la Wallonie et Bruxelles. La communication sera, elle aussi, renforcée. À ce sujet, nous travaillons en étroite collaboration avec le service communication de la Confédération », poursuit Jan Lhoëst. Le lieu, où Techlink a été officiellement présenté, est d’ailleurs symbolique : Install Day. Il s’agit d’un nouveau salon lié


Une grande partie du secteur Techlink représente une grande partie du secteur de la construction. En 2016, les électriciens et les installateurs de sanitaires et chauffage représentaient environ 14.500 entreprises, indépendants y compris. Les 6.300 employeurs, dans cette partie du secteur, emploient presque 42.000 personnes.

Jan Lhoëst, Willy Pauwels et Kris Van Dingenen, le triumvirat de directeurs de Techlink.

aux HVAC, sanitaires et électronique. Le salon a été organisé, pour la première fois, en 2017. Il a directement rencontré un vif succès avec 1700 visiteurs.

Un an et demi

La fusion est le résultat d’un long processus. Les sections provinciales ont été informées et consultées. « La réponse des membres était positive », selon le tout nouveau directeur général. « Comme toujours, il y a de la résistance au changement. Mais finalement, elle était très petite. L’écrasante majorité des membres a remarqué qu’une fusion s’imposait. Les avantages sont indéniables. Travail de lobby plus intense, un meilleur soutien en première ligne en collaboration avec les chambres locales, plus de profondeur dans la consultation avec les tiers… », explique Willy Pauwels.

Travail humain

La structure interne a été bien pensée, ce qui a aussi aidé. ICS et Fedelec avaient chacun un conseil d’administration, Techlink en a également un. Mais les tâches qu’il a sont réduites. Les questions liées à la matière sont pour les deux secteurs. Quant au conseil d’administration, il a, comme tâche principale, des affaires comme la gestion du personnel et le budget.

Une telle fusion n’est pas qu’une question de structures. Il s’agit aussi de relations humaines. Celle entre Dirk Peytier et Karl Neyrinck a joué un grand rôle dans la réussite de la fusion. « Cela faisait longtemps qu’il était question de travailler ensemble. Mais désormais, le moment était venu. Dans la nouvelle association, il existe une parité totale entre les parties d’ICS et celles de Fedelec, aussi bien en ce qui concerne les organes sectoriels que les organes statutaires. Chacun est représenté de façon optimale ». Karl Neyrinck est le premier président de Techlink. Dirk Peytier fait donc, en quelque sorte, un pas en arrière, ce qui ne lui pose visiblement pas de problèmes. « Les métiers évoluent. Mais je vois également cette fusion comme une transition entre les générations qui porte plutôt sur la manière d’approcher le métier que sur l’âge. Pour moi, ce n’est pas difficile de mettre un pas de côté si je peux, de cette manière, soutenir la nouvelle génération. Le processus complet a duré un an et demi et je suis content d’avoir pu le mener », indique Dirk Peytier.

INFO: www.techlink.be

février 2018 • Construction 9


info@groups.be - www.groups.be

LE SECTEUR DE LA CONSTRUCTION DOIT DÉSORMAIS APPLIQUER LES DÉLAIS DE PRÉAVIS GÉNÉRAUX Depuis le 1er janvier 2018, le secteur de la construction ne bénéficie plus de la dérogation accordée quatre ans plus tôt suite à l’harmonisation des délais de préavis des ouvriers et des employés. La loi relative au statut unique prévoyait en effet les mêmes délais pour tous les travailleurs, à l’exception du secteur de la construction qui bénéficiait de délais de préavis dérogatoires plus courts. Dès 2018, les délais de préavis généraux s’appliquent au secteur de la construction. Le régime général des délais de préavis applicable dès 2018 aux ouvriers de la construction prévoit des délais de préavis différents selon que l’ouvrier a été engagé avant ou après le 1er janvier 2014. Délais de préavis applicables aux ouvriers dont le contrat a débuté au plus tôt à partir du 1er janvier 2014

Attention ! Ces délais de préavis vont en principe être écourtés en 2018 en cas de licenciement durant les 6 premiers mois d’occupation. Nous vous communiquons ces délais sous réserve de leur publication au Moniteur belge. Ancienneté

Préavis donné par l’employeur

Jusqu’à huit années d’ancienneté, les délais de préavis applicables

De 0 à moins de 3 mois

1 semaine

pour les ouvriers entrés en service après le 1er janvier 2014 sont les suivants :

De 3 mois à moins de 4 mois

3 semaines

De 4 mois à moins de 5 mois

4 semaines

De 5 mois à moins de 6 mois

5 semaines

Ancienneté à partir du 1er janvier 2014 De 0 à moins de 3 mois

Préavis donné par l’employeur

Préavis donné par l’ouvrier

2 semaines

1 semaine

De 3 mois à moins de 6 mois

4 semaines

2 semaines

De 6 mois à moins de 9 mois

6 semaines

3 semaines

De 9 mois à moins de 12 mois

7 semaines

3 semaines

De 12 mois à moins de 15 mois

8 semaines

4 semaines

De 15 mois à moins de 18 mois

9 semaines

4 semaines

De 18 mois à moins de 21 mois

10 semaines

5 semaines

De 21 mois à moins de 24 mois

11 semaines

5 semaines

À partir de 2 ans

12 semaines

6 semaines

À partir de 3 ans

13 semaines

6 semaines

À partir de 4 ans

15 semaines

7 semaines

À partir de 5 ans

18 semaines

9 semaines

À partir de 6 ans

21 semaines

10 semaines

À partir de 7 ans

24 semaines

12 semaines

À partir de 8 ans

27 semaines

13 semaines

Délais de préavis applicables aux ouvriers dont le contrat a débuté avant le 1er janvier 2014 Pour les ouvriers dont le contrat a débuté avant le 1er janvier 2014, on applique le système de cliquet (c.-à-d. qu’on applique les délais de préavis en vigueur au 31 décembre 2013 pour l’ancienneté acquise par l’ouvrier jusqu’à cette date). Le délai de préavis se calcule pour ces ouvriers comme suit :  pour l’ancienneté acquise par l’ouvrier au 31 décembre 2013, on calcule le délai de préavis correspondant en appliquant les délais de préavis sectoriels qui étaient en vigueur au 31 décembre 2013 ;  pour l’ancienneté acquise par l’ouvrier à partir du 1er janvier 2014, on calcule le délai de préavis correspondant en appliquant le tableau décrit précédemment ;  on additionne les deux délais de préavis. Pour être certain de connaître la durée exacte d’un préavis, nous vous invitons à utiliser Out Sim, l’outil en ligne de Group S disponible en accès libre sur www.groups.be.

À partir de 8 ans d’ancienneté, le préavis donné par l’ouvrier sera toujours limité à 13 semaines. Pour le préavis donné par l’employeur, il est important de retenir deux points :  Entre 4 et 19 années d’ancienneté, le préavis augmente pour chaque année de 3 semaines ;  À partir de la 20ème année d’ancienneté, le préavis augmente d’une semaine par année supplémentaire.

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POINT DE VUE RÉGIONAL

Et le bilan de ma présidence est...

E

n mars de cette année, je transmets la présidence de notre CCW à mon désormais ami Luc Mohymont. Ces trois années sont passées très vite. Elles m’ont permis de répondre à certains de mes objectifs. Mais pas tous…

« Les avancées contre le dumping social sont réelles mais insuffisantes »

La réorganisation de nos structures professionnelles est en bonne voie pour les rendre encore plus efficaces. Le séminaire de Ronchinne en 2016 a lancé une large réflexion sur le sujet, rapidement étendue au niveau national pour déboucher sur le plan CC2020CB. Celui-ci doit esquisser les contours d’une organisation professionnelle moderne et tournée vers l’avenir. Nous étions plusieurs Wallons à travailler sur le sujet avec nos confrères bruxellois et flamands. L’actualité a réclamé concertations, réunions et interventions multiples. Les avancées contre le dumping social sont réelles mais insuffisantes. Mais je me réjouis de l’émergence du plan « infrastructures » (routes et voies hydrauliques) et tout récemment d’un large plan d’investissements publics wallons, complétant l’alliance patrimoine-emploi et le plan de financement de la rénovation énergétique. L’émergence du concept de circuits-courts est aussi une avancée pour nos PME. En trois ans, nous avons été confrontés au défi numérique, avec un bon accompagnement par la CCW, le CSTC, l’Agence wallonne du Numérique… L’Accord de branche Construction a relancé la concertation avec les organisations actives dans la gestion des sols et déchets. Bref, un énorme travail de lobbying positif mené par votre CCW. C’est véritablement étonnant et ô combien précieux pour l’avenir ! Cette présidence fut aussi marquée par la restructuration (un peu forcée par l’échec du projet Greenwal) et la simplification du paysage sectoriel de la formation, débouchant sur le projet ConstruFutur avec un souci accru d’efficacité et de transparence. Le problème d’une dégradation budgétaire est très vite apparu au sein de la CCW. Il nous a fallu réaliser des budgets de plus en plus serrés, jusqu’à devoir réduire les coûts salariaux de l’équipe. Une réorganisation interne a réduit le fonctionnement de la CCW à une seule direction et a mené au départ de Nathalie Bergeret. Ce n’est pas le meilleur moment de ma présidence. Mais je salue la façon dont Nathalie a fait grandir la CCW et ses partenaires durant ses 28 années de travail. Ces trois années ont été marquées par deux négociations sectorielles de la convention collective de travail. C’est pour moi un chapitre de grande frustration. Malgré des contacts personnels cordiaux, je suis sidéré par le blocage idéologique de syndicats qui restent sourds aux réalités de nos entreprises. Je tiens à remercier chaleureusement tous les entrepreneurs, collègues et permanents qui m’ont toujours bien conseillé au cours de cette présidence. Je ne les citerai pas. Mais ils se reconnaîtront… Bon vent à Luc ! Jean-Jacques Nonet Président de la Confédération Construction Wallonne février 2018 • Construction 11


ANALYSE DE LA JURISPRUDENCE

L

'obligation de motiver un licenciement a été instaurée le 1er avril 2014, en même temps que l'harmonisation des délais de préavis des ouvriers et des employés. Le droit à une indemnisation, en cas de licenciement manifestement déraisonnable, figure dans la CCT 109 du 12 février 2014. Mais, concrètement, comment cela fonctionne-t-il ? Un travailleur, désireux de connaître les motifs de son licenciement, doit en faire la demande à son employeur par courrier recommandé, dans les deux mois qui suivent la fin du contrat de travail. S'il doit prester son préavis, il dispose de six mois à dater de la notification de son licenciement. Dans ce cas, il ne peut toutefois pas non plus dépasser le délai de deux mois après la fin du contrat de travail. L'employeur, lui, doit répondre par une lettre recommandée exposant les motifs du licenciement. Il doit l'expédier dans les deux mois qui suivent la réception de la demande. S'il ne le fait pas, il est redevable de deux semaines de rémunération à son ancien travailleur. Il va de soi que l'employeur peut également communiquer spontanément au travailleur les motifs de son licenciement. S'il le fait par écrit, il a déjà fourni la réponse demandée. Il n'est dès lors pas tenu de le faire une deuxième fois.

Licenciement déraisonnable

Le travailleur peut estimer que son licenciement était clairement déraisonnable, ou, pour citer la législation : « manifestement déraisonnable ». Dans ce cas, il peut saisir le tribunal du travail. Conformément à la CCT 109, le juge devra examiner les aspects suivants : • les motifs invoqués sont-ils en lien avec l’aptitude ou la conduite du travailleur ? • ou sont-ils plutôt fondés sur les 12 Construction • février 2018

Les conséquences de l'obligation de motiver un licenciement Un travailleur sous contrat à durée indéterminée a aujourd'hui le droit de connaître les motifs concrets de son licenciement. Si ceux-ci sont manifestement déraisonnables, il a droit à une indemnisation. Qu'en est-il en pratique ? Les décisions des juridictions du travail nous en disent plus.


nécessités du fonctionnement de l'entreprise ? • un employeur normal et raisonnable aurait-il pris la décision de licencier Il s'agit d'un contrôle dit « marginal ». Le juge examine donc uniquement le caractère manifestement déraisonnable du licenciement. Il ne se penche pas sur l'opportunité de la gestion de l'employeur. Le juge n'évalue donc pas le choix opéré par l'employeur parmi les alternatives raisonnables dont il disposait. L'employeur est le seul juge des intérêts de l'entreprise.

Sanctions

Si le licenciement est manifestement déraisonnable, le travailleur a droit à une indemnisation, dont l'ampleur sera déterminée par le juge. Le montant dépendra de la mesure dans laquelle le licenciement est déraisonnable. Le minimum est de trois semaines de salaire, pour un maximum de dix-sept semaines. À titre d'exemple : un employeur est mécontent de la conduite d'un travailleur. Mais il le licencie sans aucun avertissement préalable. Le juge peut estimer que cette précipitation était manifestement déraisonnable. Si le licenciement est dû à la disparition de la fonction du travailleur ou à une forte diminution des commandes, le juge ne formulera pas de critique

Exceptions

Dans certains cas, l'employeur n'a pas à fournir de motifs ; dans d'autres, des règles spécifiques s'appliquent. Il n'y a pas d'obligation de motiver le

licenciement : • durant les six premiers mois du contrat de travail ; • en cas de travail intérimaire ; • en cas d'occupation d'étudiants ; • si le licenciement donne lieu à un chômage avec complément d'entreprise ; • après le mois au cours duquel le travailleur sous contrat à durée indéterminée a atteint l'âge légal de la pension ; • si le licenciement s'inscrit dans le cadre d'un licenciement collectif ; • s'il s'agit d'un licenciement pour motif grave ; • en cas de cessation de l'activité de l'entreprise ; • en cas de fermeture de l'entreprise au sens de la loi du 26 juin 2002. Autre exception : les travailleurs bénéficiant d'une protection contre le licenciement, comme les délégués syndicaux et les conseillers en prévention. La CCT 109 ne s'applique pas à ces travailleurs. En cas de licenciement, l'employeur est tenu de respecter des procédures spécifiques afin de lever la protection contre le licenciement.

Abus de droit

Qu'en est-il de l'application de l'obligation de motiver le licenciement ? Les tribunaux du travail ont pris quelques décisions notables. Ils ont estimé, dans différents dossiers, que le licenciement pouvait être un abus de droit, même s'il est correctement motivé. C'est ce qui ressort notamment d'un arrêt inédit du Tribunal du travail de Bruxelles du 13 février 2017. Il précise que le caractère manifestement déraisonnable n'est pas lié aux circonstances du licenciement. Il s'agit de deux éléments différents requérant un jugement distinct. Il ne s'agit pas ici d'une vision isolée. La Cour du travail de Liège a confirmé la différence entre le caractère manifestement déraisonnable et les circonstances d'un licenciement (8 février 2017 ; voir JTT 2017, p. 153). Dans cette affaire, la Cour a octroyé une indemnisation parce que le licenciement était manifestement déraisonnable, ainsi que des dommages et intérêts pour abus de droit, en l'occurrence de la violence de la part de l'employeur. Cette vision nous laisse quelque peu perplexes. La différence entre le caractère manifestement déraisonnable du motif d’un

licenciement et l'abus de droit, à l’occasion des circonstances entourant le licenciement, est subtile. Les juridictions du travail semblent remettre en cause l'équilibre entre les intérêts des employeurs et ceux des travailleurs que tentait d'atteindre la CCT 109. Il en résulte concrètement que l'on peut amener les juridictions du travail à examiner, au cours d'une seule et même procédure, la motivation d'un licenciement et un éventuel abus de droit. Nous recommandons donc vivement de disposer d’un dossier bien étayé avant de licencier et de rester calme ensuite.

La maladie, un motif ?

Autre question intéressante : la maladie peut-elle constituer un motif acceptable de licenciement ? Dans un cas concret, la Cour du travail s’est penchée sur le cas d'un travailleur qui a été, de façon répétitive, en incapacité de travail de longue durée. Elle a estimé que ses absences pouvaient, en effet, amener l’employeur à s’interroger sur la capacité de travail du travailleur. Néanmoins, l'organisation du travail n'en était pas vraiment perturbée. Dès lors, le licenciement était manifestement déraisonnable. Cette affaire a été soumise à la Cour de cassation (Cass. 14 décembre 2015, S.14.0082.F) qui a cassé l’arrêt de la Cour du travail. Que retenir de cette décision de la plus haute instance judiciaire ? Le fait que le fonctionnement du service ne soit pas affecté par les nombreuses absences ne rend pas pour autant le licenciement manifestement déraisonnable. De longues périodes d'incapacité de travail peuvent constituer un motif de licenciement acceptable. Toutefois, il ne faut pas en déduire que l'on peut toujours licencier pour cause de maladie. Les absences doivent susciter des doutes fondés quant à l'aptitude du travailleur à remplir la fonction convenue. Ce n'est pas nécessairement le cas de toutes les maladies. Ici aussi, nous devons recommander de baser tout licenciement pour cause de maladie de longue durée sur un dossier solidement étayé.

INFO: philippe.stienon@ confederationconstruction.be.

février 2018 • Construction 13


JURIDIQUE

La loi veut encourager les entreprises à prendre un nouveau départ.

La nouvelle loi sur l'insolvabilité entrera en vigueur le 1er mai 2018 La nouvelle loi sur l'insolvabilité entrera en vigueur en mai 2018. Elle règlera un certain nombre d'imprécisions et de problèmes dans la législation actuelle sur l'insolvabilité, qui peuvent être source de difficultés et de litiges. Des possibilités sont offertes, à la fois aux créanciers et aux débiteurs, afin de garantir la continuité de l'entreprise. En voici les grandes lignes.

D

eux dispositions mises à part, cette nouvelle loi entrera en vigueur le 1er mai 2018. Elle s'appliquera aux procédures d'insolvabilité ouvertes à compter de cette date. Le droit de l'insolvabilité poursuit un 14 Construction • février 2018

objectif double : permettre l'assainissement des entreprises en difficultés et autoriser la liquidation d'entreprises qui ne sont plus saines et viables. La nouvelle loi a été adoptée le 11 août 2017 et publiée au Moniteur belge le

11 septembre 2017. Elle réforme la loi sur les faillites et celle sur la continuité des entreprises (LCE). Elle modernise le droit de l'insolvabilité et l'adapte aux normes européennes en vigueur. L'objectif est de rendre l'ensemble plus


La loi met l'accent sur les procédures extrajudiciaires comme le règlement à l'amiable.

transparent, plus efficace et plus performant, surtout en ce qui concerne les procédures.

Les points principaux

Nous vous présentons ici brièvement les points principaux de cette réforme. Il convient bien entendu de garder à l'esprit que ce texte ne vise pas à faire autorité. Il ne s'agit ici que d'un résumé. Seule la loi fait autorité. La loi s'applique, non seulement aux commerçants ou aux personnes morales, mais à toutes les entreprises. Elle a donc un champ d'application beaucoup plus large. Les professions libérales, les fondations et les ASBL sont aussi concernées. La loi modernise le dossier d'insolvabilité et les procédures sont informatisées. Une procédure entièrement électronique sera mise en place. RegSol (le Registre central de la solvabilité) jouera un rôle essentiel dans ce cadre. Il s'agit de la plateforme informatique qui gère les dossiers de faillite numériques. Nous y reviendrons plus loin dans cet article. La loi introduit le rôle de médiateur d'entreprise qui peut, entre autres, intervenir dans des restructurations à l'amiable. Afin de désengorger les tribunaux, la loi met l'accent sur les procédures extrajudiciaires. La procédure informelle d'accord à l'amiable, par exemple, deviendra plus attractive et davantage à l'épreuve de la faillite. Il

reste toutefois possible de faire homologuer l'accord à l'amiable par le tribunal et de le rendre exécutoire. La loi entend encourager les entreprises à prendre un nouveau départ. Elle vise, dès lors, un meilleur accompagnement de la seconde chance. Elle désire, en outre, éviter une stigmatisation de l'échec, tout en mettant fin à certains abus. À titre d'exemple : l'excusabilité est remplacée par une procédure de remise des dettes restantes, ce qui permet de reprendre plus facilement un nouveau départ. Un entrepreneur de bonne foi qui fait néanmoins faillite aura l'opportunité, en cours de procédure, de démarrer une nouvelle entreprise. Il ne faut plus attendre la fin de la procédure de faillite. Par contre, il faut encore demander la remise des dettes. La loi introduit, par ailleurs, un ensemble cohérent de règles relatives à la responsabilité des administrateurs, de même que le concept de « wrongful trading », lorsqu'une entreprise dont la faillite est inéluctable poursuit néanmoins ses activités. Les entreprises sont incitées à agir le plus rapidement possible et à ne pas attendre l'inévitable. Les dispositions concernées du Code des sociétés sont insérées au Livre XX « Insolvabilité des entreprises » du Code de droit économique.

Nouveau: le concept «wrongful trading», lorsqu'une entreprise dont la faillite est inéluctable poursuit néanmoins ses activités.

Enfin, un sous-traitant a toujours la possibilité, après l'ouverture d'une procédure en réorganisation judiciaire de son entrepreneur principal, d'intenter une action directe auprès du maître d'ouvrage. Sur ce point, la nouvelle loi ne modifie pas la règlementation actuelle en la matière.

RegSol

Comme nous l'évoquions plus haut, une plateforme informatique destinée à la gestion des dossiers de faillite existe depuis le 1er avril 2017 ; il s'agit du Registre central de la solvabilité ou RegSol. Pour toute procédure de faillite, le dossier correspondant est tenu à jour sur cette plateforme numérique. Il peut notamment comprendre les créances des créanciers, les rapports des curateurs et les jugements du tribunal. RegSol traite, en outre, toutes les données pertinentes, comme les délais et le statut des créances, de sorte que la gestion administrative de la faillite s'en trouve largement automatisée. RegSol a deux catégories d'utilisateurs. La première catégorie comprend les tribunaux et les mandataires judiciaires, à savoir le curateur et le jugedélégué. Leur communication interne s'effectue par l'intermédiaire de RegSol. La seconde catégorie se compose de toutes les autres parties concernées, dont bien entendu le créancier et le débiteur. Les créanciers introduisent leur créance dans RegSol. Ils peuvent y obtenir un état de la situation, tout comme le débiteur et les autres parties prenantes. La Caisse des dépôts et consignations, les huissiers de justice, les notaires – en bref, tous les acteurs de la procédure – sont reliés numériquement par RegSol. Après l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l'insolvabilité le 1er mai 2018, les autres procédures d'insolvabilité seront, elles aussi, autant que possible, gérées par l'intermédiaire de RegSol.

INFO: Des questions ? N'hésitez pas à les poser à ingrid.dentandt@confederatiebouw.be. février 2018 • Construction 15


JURIDIQUE

Une nouvelle loi sur les sûretés réelles mobilières Une nouvelle loi a vu le jour sur les sûretés réelles mobilières. Elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2018. Elle a également des conséquences pour la construction.

E

n réalité, cette loi a déjà été approuvée le 11 juillet 2013. Elle a ensuite été publiée au Moniteur du 2 août 2013, pour être encore modifiée fin 2016. L'une des causes de son entrée en vigueur seulement maintenant est le registre national des gages (voir plus loin). Il joue un rôle important, mais sa mise en place n'a pas été une mince affaire. Nous résumons ici les principaux changements qu'implique cette nouvelle loi pour notre secteur.

Mise en gage sans dépossession

Dans l'ensemble, les créanciers veulent une garantie qu'ils récupèreront leur argent. Un entrepreneur peut donner en gage, en guise de sûreté, son camion, ses stocks, son matériel, et autres. Depuis le 1er janvier 2018, l'entrepreneur peut rester propriétaire de ces biens mobiliers. En termes juridiques : la loi n'exige plus de dépossession pour la constitution d'un gage pour sûreté d'une créance.

« La nouvelle loi assure davantage la continuité des travaux »

16 Construction • février 2018

À la condition, toutefois, que la mise en gage soit inscrite au registre national des gages. Avec cet enregistrement, la mise en gage devient « opposable aux tiers ». Cela signifie concrètement que l'entrepreneur sera en mesure de donner davantage de sûretés aux créanciers parce qu'il pourra donner des biens en gage sans devoir renoncer à leur propriété.

Réserve de propriété

Certains contrats stipulent aussi que, si un bien a été livré, il reste toutefois propriété du vendeur jusqu'à ce que celui-ci ait été payé ou que d'autres conditions aient été remplies. Auparavant, un entrepreneur faisant de la vente et de l'installation pouvait difficilement faire valoir cette clause de réserve de propriété. En effet, l'installation rend souvent immobilier le bien vendu. Mais depuis le 1er janvier de cette année, la réserve de propriété est devenue un droit de sûreté à part entière et s'applique à l'entreprise. La clause doit toutefois être reprise dans le contrat et enregistrée au registre national des gages. Attention également : un bien récupéré par l'entrepreneur pour défaut de paiement doit pouvoir être retiré sans détérioration.

Action directe du sous-traitant

La nouvelle loi assure davantage la continuité des travaux. Un sous-traitant n'étant pas payé par l'entrepreneur principal avait auparavant déjà la possibi-

lité d'intenter une action directe contre le maître d'ouvrage. La nouvelle loi y ajoute toutefois une disposition. Les montants qui font l'objet d'une contestation peuvent désormais être versés par le maître d'ouvrage auprès de la Caisse des dépôts et consignations ou sur un compte bloqué auprès d'une institution financière. Ce compte est alors au nom du sous-traitant et de l'entrepreneur. Le maître d'ouvrage doit procéder au versement si le sous-traitant lui en fait la demande écrite. Cet ajout simplifie la situation. L'entrepreneur et le sous-traitant ne risquent plus que le maître d'ouvrage ne paie pas les montants en souffrance. Le maître d'ouvrage ne pourra plus bloquer toutes les sommes dues à l'entrepreneur, mais seulement le montant qui fait l'objet de l'action directe. Les travaux peuvent se poursuivre, au bénéfice de tous. Un sous-traitant pourra également faire valoir un privilège si l'entrepreneur fait faillite. La nouvelle loi étend ce privilège aux maçons, charpentiers, ouvriers et artisans. Par ailleurs, le soustraitant aura également une supériorité en cas de faillite de l'entrepreneur. À une exception près, son paiement aura priorité sur tout autre gage, y compris celui d'une institution financière.

INFO: elke.vanoverwaele@confederationconstruction.be


PROTECTION DES DONNÉES PERSONNELLES

Le traitement avec le Track-and-Trace devra également se retrouver dans le registre.

Les conséquences du GDPR pour le Track-and-Trace Comme nous l’avons déjà écrit, à partir du 25 mai 2018, le GDPR (General Data Protection Regulation) entrera en vigueur. Quelles seront les conséquences pour les entrepreneurs qui utilisent le Track-and-Trace ?

E

n résumé, le GDPR stipule que l’employeur doit traiter avec beaucoup d’attention les données personnelles et leur utilisation. Ce n’est pas réellement une nouveauté. Les employeurs doivent déjà prendre des mesures qui garantissent la protection de la sphère privée des employés. Géolocalisation ; ou systèmes de navigation, dans le secteur de la construction, comme le Track-and-Trace ; sont un bel exemple.

Les systèmes pour la géolocalisation sont des outils maniables et efficaces. Ils optimalisent l’organisation du travail. Il est également possible de les utiliser pour le calcul des indemnités de mobilité et, en général, pour se conformer, d’une manière simple, à des dispositions légales et à des obligations. L’employeur a la droit, à part entière, de contrôler si l’employé respecte le contrat de travail, avec les obligations qui y sont liées. Il peut le véri-

fier. Mais ce qu’il ne peut pas « faire », c’est enfreindre la vie privée de ses employés.

Modèle de règlement

Depuis des années, la Confédération a, pour ses membres, un modèle de règlement. Il respecte la vie privée des employés. Celui qui l’utilise et le respecte réduit au minimum l’interférence dans la sphère de vie privée. Il est demandé à l’employeur de déterminer clairement dans quel but il va

installer le Track-and-Trace. Des exemples ? Le calcul des indemnités de mobilité ou l’optimalisation des déplacements par les services de dépannage. Avant d’utiliser le système, l’employeur doit fournir toutes les informations nécessaires à ses employés (« transparence »). Pas seulement au sujet de l’objectif poursuivi mais aussi sur la période durant laquelle le système fonctionnera, le temps de conservation des données…Enfin, l’employeur ne peut pas utiliser le système de manière excessive et pas en dehors de l’objectif fixé (« proportionnalité »).

Registre

Ci-dessous, nous avons décrit les exigences posées par le GDPR. Mais à partir du 25 mai, il y en aura une nouvelle. Le GDPR demandera, en plus, que l’employeur tienne un registre (voir Construction décembre/janvier). Tous les traitements possibles des données personnelles doivent s’y trouver. « Possibles » signifiant que le traitement avec le Trackand-Trace doit également se retrouver dans ce registre. De plus, l’employeur doit démontrer qu’il se base sur un motif réglementaire justifié pour traiter certaines données personnelles. Si ce n’est pas le cas, l’employé devra donner son consentement pour la collecte et le traitement de ses données personnelles.

INFO: Vous trouverez un modèle de règlement sur le site www.confederationconstruction.be

février 2018 • Construction 17


PUBLIREPORTAGE

Uw bedrijfsvoertuigen verzekeren? Uw wagenpark verzekeren – of het nu uit één of meerdere voertuigen bestaat – kan een vervelende en dure zaak zijn. En toch is een basisverzekering broodnodig en verplicht. Federale Verzekering stelt graag haar oplossingen voor de beste bescherming van uw voertuigen en verplaatsingen. Ontdek het in dit artikel! En ze geeft nu ook een mooie korting op uw Omnium!

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komst onderschreven tijdens de actie, rechtstreeks verwerkt in de berekening van de premie en pro rata herberekend bij verzekeringsduur van minder dan een jaar. Ontdek de actievoorwaarden op www.federale.be/3maandgratis. 2 De restorno’s en de winstdeelnames evolueren met de tijd in functie van de resultaten en de toekomstperspectieven van de verzekeringsonderneming, haar solvabiliteit, de economische conjunctuur en de toestand van de financiele markten in verhouding tot de verbintenissen van de ondernemingen die deel uitmaken van de Groep Federale Verzekering, zoals omschreven op www.federale.be. De toekenning van de restorno’s en de winstdeelnames is niet gewaarborgd in de toekomst. De restorno’s en de winstdeelnames variëren per categorie en per type product. De regels inzake hun toekenning zijn opgenomen in de statuten van de ondernemingen die deel uitmaken van de Groep Federale Verzekering. De statuten kunnen geraadpleegd worden op www.federale.be.

Redactie: Federale Verzekering

www.federale.be


DOSSIER

Rénovation énergétique : en route vers 2050 La rénovation énergétique des bâtiments représentera un fameux challenge dans les années à venir. Aussi bien la Flandre que la Wallonie ont réalisé une stratégie à ce sujet. Vous aurez l’occasion d’en lire un résumé dans les pages de ce dossier. En Wallonie, l’objectif est de tendre vers le label PEB A, à l’horizon 2050, pour tous les bâtiments. Quant aux bâtiments construits à partir de 2021, ils devront être Q-ZEN (Quasi-Zéro Energie) et obtenir le label A. Un fameux challenge ! Pour parvenir à ces objectifs, la Région wallonne met des outils de financement à disposition. Nous vous les présentons. Enfin, des projets de rénovation énergétique ont déjà été réalisés par nos membres aux quatre coins du pays. Construction en a visité deux pour vous.

février 2018 • Construction 19


STRATÉGIE WALLONNE

Objectif? Le label PEB A en 2050! La Wallonie s’est dotée de la Stratégie wallonne de rénovation énergétique à long terme des bâtiments (2050). Elle rentre dans le cadre de l’Article 4 de la directive 2012/27/UE : « Les Etats membres établissent une stratégie à long terme pour mobiliser les investissements dans la rénovation du parc national de bâtiments à usage résidentiel et commercial, tant public que privé ». Passage en revue des cinq chapitres que contient cette stratégie.

L

e gouvernement wallon a validé la Stratégie wallonne de rénovation énergétique en avril 2017. Elle a été élaborée par la DGO4 du Service public de Wallonie (SPW), avec le soutien du bureau Climact et en collaboration avec les parties prenantes, dont la Confédération Construction Wallonne. Cette stratégie de rénovation énergétique vise à mobiliser les investissements dans la rénovation du parc de bâtiments à usage résidentiel et tertiaire, tant public que privé. Les objectifs de rénovation à long terme sont alignés sur les objectifs globaux du Décret Climat dans lequel la Wallonie s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre à raison de 80 à 95% d’ici 2050 par rapport au niveau de 1990, conformément aux objectifs fixés par l’Europe.

PEB A en moyenne pour l’ensemble du parc de logements et viser, en priorité, la rénovation profonde des logements les moins performants, en s’assurant que tout projet de rénovation s’inscrive dans une réflexion globale et cohérente. Pour les bâtiments neufs conçus à partir de 2010, le label B est devenu obligatoire et tous les bâtiments construits à partir de 2021 devront être Q-ZEN (Quasi-Zéro Energie) et obtenir le label A. Distinguons bien le label A à l’horizon 2050 pour tous les bâtiments et le label A pour tous les nouveaux bâtiments à partir de 2021. Quant au tertiaire, l’objectif défini, dans la stratégie, est de tendre en 2050 vers un parc de bâtiments tertiaires neutres en énergie pour le chauffage, le refroidissement et l’éclairage.

Label PEB A en 2050

Cinq chapitres

Cette stratégie comporte des objectifs bien précis. En 2050, pour le résidentiel, il faudra tendre vers le label 20 Construction • février 2018

Pour parvenir à tous ces objectifs, la stratégie a été divisée en cinq chapitres. Le premier de ces chapitres porte sur

une présentation synthétique du parc des bâtiments. Il faut savoir que 75 % des bâtiments en Wallonie datent d’avant 1985, date à laquelle aucune réglementation thermique n’existait. À ce sujet d’ailleurs, une étude réalisée par le Centre d’Etudes en Habitat Durable (CEHD) a révélé qu’en Wallonie, une habitation sur trois construite avant 2010 obtenait le plus mauvais label PEB, soit le G. Le chiffre est de 15 % pour les labels F, E, D et C ; 9 % pour le B et 1 % pour le A. 99 % des bâtiments, datant d’avant 2010, sont donc encore non-conformes à l’objectif fixé pour 2050. C’est dire le chemin qu’il reste à accomplir…

Approches rentables

Le deuxième chapitre concerne l’identification des approches rentables de rénovation. Selon la directive 2010/31/UE, les Etats membres doivent fixer des exigences minimales en matière de performance énergé-


En Wallonie, 75 % des bâtiments datent d'avant 1985.

tique (sur les bâtiments et éléments de bâtiments). Ces exigences doivent être fixées en vue de parvenir à des niveaux optimaux en fonction des coûts. « Il faut vérifier que les exigences fixées actuelles (ou projetées) en matière de performance énergétique ne s’écartent pas de plus de 15 % de l’optimum économique », précise Nicolas Spies, conseiller en énergie à la CCW. Sur les bâtiments, l’exigence envisagée à l’horizon 2050 est un label A. Cela correspond à un niveau Espec inférieur à 85 kWh/m²/an. Sur les éléments du bâtiment, si la rénovation est effectuée étape par étape, il existe des exigences de niveau d’isolation minimum. Ces exigences sont fixées par type de parois, sur base de l’indicateur Umax (toit 0,24 W/m²K ; mur extérieur 0,24 W/ m²K ; châssis 1,5 W/m²K ; vitrage 1,1 W/m²K, portes 2,0 W/m²K ; sols 0,24 W/m²K). Depuis le 1er mai 2016, des exigences de performance s'appliquent également aux systèmes (chauffage &

eau chaude sanitaire, climatisation, ventilation) installés, remplacés ou modernisés. Ces exigences concernent les rendements des installations, leur calorifugeage, le comptage énergétique… Concernant spécifiquement ce volet de la réglementation PEB, l’installateur de techniques spéciales est responsable d’informer le client afin qu’il respecte au mieux ses exigences.

Mesures et actions

Dans le troisième chapitre, il est question d’analyser les politiques et mesures visant à stimuler les rénovations. À ce titre, il existe 43 mesures dont 13 sont liées au financement et 170 actions à mener dans le futur. « Parmi les 43 mesures, il existe trois outils clés : le passeport bâtiment, une sorte de carte d’identité du bâtiment ; la feuille de route qui consistera, entre autres, à visualiser le potentiel du bâtiment par rapport à l’objectif global attendu et la trajectoire à suivre pour l’atteindre et enfin le guichet

unique qui est un accompagnement global des ménages dans leurs projets de rénovation ».

Trois aspects

Parmi ces différentes mesures, vu qu’il est impossible de toutes les expliciter dans cet article, nous mettrons le focus sur trois aspects. Le premier concerne les matériaux et les systèmes constructifs innovants et durables en Wallonie. Il s’agira de les promouvoir et de les développer. Le deuxième est la déconstruction avec la sensibilisation à la réutilisation, au recyclage et à la valorisation des matériaux. Enfin le troisième aspect implique la qualité. Il faudra continuer à amplifier les efforts de sensibilisation, de formation, de certification et de contrôle.

Instruments de financement

Le quatrième chapitre porte sur les orientations pour guider les investissements à réaliser dans le futur concerfévrier 2018 • Construction 21

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STRATÉGIE WALLONNE

nant cette stratégie de rénovation énergétique. « Pour le secteur résidentiel, le besoin d’investissements total sur la période 2017-2050 est estimé à 63 milliards d’euros », explique encore Nicolas Spies. Il existe différentes sources publiques et privées et des instruments de financement pour la rénovation des logements.

Economies d’énergie

Enfin, et c’est l’objet du cinquième chapitre, toute cette stratégie doit mener à des économies d’énergie et autres bénéfices comme la réduction de la facture énergétique ; l’amélioration du confort thermique , visuel et acous-

tique ; l’amélioration de la qualité de l’air et la réduction des maladies cardiovasculaires ; le développement économique et la création d’emploi et enfin, la réduction de la dépendance énergétique aux énergies fossiles.

Tripler le rythme Attention, outre cette stratégie, il ne faut jamais oublier que le facteur humain reste primordial. Il influence fortement la consommation réelle et différentes études démontrent que cette consommation réelle diffère de l’estimation théorique suivant la manière dont l’habitant utilise le bâtiment.

Tripler le rythme Le chemin est donc encore long pour arriver à tous ces objectifs ambitieux, au départ d’un parc ancien aux faibles performances énergétiques. Vous l’aurez compris, l’enjeu est donc énorme et chaque acteur aura un rôle-clé à jouer. À l’horizon 2050, c’est plus d’un million de logements wallons qui devront être rénovés, ce qui implique quasi un triplement du rythme actuel de rénovation du bâti (de 1% à 3% par an). Cet article n’est qu’un résumé des points les plus importants de la stratégie. Plus d’infos sur cette stratégie : www.energie.wallonie.be.

LA CCW : UN ACTEUR TRÈS ACTIF DANS CETTE STRATÉGIE

Via différents groupes de travail, la CCW a participé activement à l’élaboration de cette Stratégie wallonne de rénovation énergétique qui a défini, comme écrit ci-dessus, différentes priorités à l’horizon 2050. L’une des priorités est l’augmentation du taux de rénovation des bâtiments. Dans cette stratégie, des pistes de financement sont également développées : instruments conventionnels, nouveaux modèles de financements, fiscalité...En matière de fiscalité, vu les besoins d’investissements, la CCW plaide, aujourd’hui, pour réfléchir à de nouveaux mécanismes fiscaux qui doivent être complétés par des soutiens sous forme de primes et prêts à taux zéro. Démolition-reconstruction Parmi les pistes prioritaires soutenues par la CCW, notons une modulation des droits d’enregistrement et de donation/succession (à la hausse ou à la baisse selon la performance énergétique du bâtiment) ; un « chèque habitat » revalorisé pour la construction neuve et la rénovation énergétique (par rapport au simple transfert de propriété sur le marché secondaire, sans travaux de rénovation énergétique) et une redynamisation de la démolition-reconstruction, lorsque celle-ci apparaît plus rentable que la rénovation profonde. Cette dernière proposition pourrait être réalisée, par exemple, en étendant le taux réduit de TVA à tout le territoire, moyennant condition éventuelle de densification et en rendant la démolition-reconstruction applicable aux opérations collectives. La CCW continuera à surveiller de près l’état d’avancement de la situation pour arriver à bien remplir les objectifs fixés à l’horizon 2050.

22 Construction • février 2018


ANALYSE

La démolition-reconstruction constitue-t-elle une solution? Parmi les pistes évoquées par la CCW dans la stratégie, figure une redynamisation de la démolition-reconstruction. Cette démolitionreconstruction (une démolition suivie d'une reconstruction en logements) est-elle une solution ? Notre Service d’études a examiné la situation.

C

ette piste dépend de la réglementation.Un taux de TVA réduit de 6 % s'applique aux travaux de démolition et de reconstruction dans le cadre d'un processus de démolitionreconstruction. Le problème est que ce taux ne s'applique que dans 32 zones urbaines. Il reste de 21 % ailleurs dans le pays. Deuxième problème : le taux de TVA réduit ne s'applique pas dans le cadre d'une situation de vente de logements construits après démolition d’un vieux bâtiment. Ces éléments freinent les entrepreneurs et promoteurs, bien qu'ils aient davantage de chances d'obtenir les moyens nécessaires à la démolitionreconstruction. Une proposition de loi a vu le jour afin d'élargir le taux de TVA réduit pour la démolition-reconstruction à l'ensemble du pays et aux habitations d'achat. Pour profiter de cette mesure, les habitations devront toutefois

remplir un certain nombre de critères. Elles ne devront pas être trop grandes. La Confédération peut s'en accommoder et défend la proposition de loi par tous les moyens possibles.

En chiffres

Le Service d'études de la Confédération a examiné le nombre de démolitionsreconstructions. Au cours de la période 2014-2016, quelque 5.200 bâtiments, en moyenne, ont été démolis par an pour être ensuite reconstruits en logements. 4.300 d'entre eux se situaient en dehors des 32 zones urbaines où s'applique un taux de TVA réduit de 6 %. Il s'agit donc de la grande majorité d'entre eux. Chaque année, en moyenne 3.600 maisons unifamiliales et 200 immeubles à appartements ont été démolis et reconstruits. Les 1.400 cas restants concernaient des bâtiments non-résidentiels.

Les bâtiments reconstruits se composent d'environ deux tiers de maisons, et un tiers d'immeubles à appartements. Si on considère les unités résidentielles plutôt que les bâtiments, on arrive à 80 % d'appartements. Un immeuble à appartements moyen comporte en effet 10 unités résidentielles.

Et l'avenir ?

Jusqu'à présent, la démolition-reconstruction n'est donc pas apparue comme la solution idéale pour une amélioration rapide des performances énergétiques de notre parc résidentiel. Mais pourrait-elle le devenir dans le futur ? Un coup d'œil aux tendances. Nous assistons, ce siècle, à une augmentation de la tendance à démolir des bâtiments pour les reconstruire et en faire des logements. Cette tendance provient essentiellement de la démolition de maisons unifamiliales. Il y en a eu 3,5 fois

plus en 2016 qu'en 2000. En ce qui concerne la démolition d'autres bâtiments, d'un point de vue global, la tendance à la hausse est nettement moins marquée. Si on examine l'objectif de la démolition-reconstruction, on constate non seulement une augmentation au niveau des maisons unifamiliales, mais aussi au niveau des immeubles à appartements. L'augmentation n'est toutefois pas considérable. Il s'agit, en gros, d'un doublement sur les 16 années qui séparent l'an 2000 de 2016. Conclusion : pour faire de la démolitionreconstruction un véritable levier pour atteindre les objectifs 2050, des nouvelles mesures sont nécessaires (ex : étendre le taux de TVA de 6 % à l’ensemble du territoire). À politique inchangée, il est très peu probable que cette piste contribue, à l'avenir, à l'amélioration des performances énergétiques du parc résidentiel.

février 2018 • Construction 23


FINANCEMENT

L’Écopack et le Rénopack : deux outils adaptés à la rénovation énergétique Dans le cadre de travaux liés à la rénovation énergétique, la société wallonne du crédit social (SWCS) propose des prêts à taux zéro sous forme de deux packs : l’Écopack et le Rénopack. Présentation.

«C

entrepreneurs nous connaissent déjà. Ils apprécient travailler avec nous. Une fois qu’ils ont réalisé un devis complet pour le compte d’un client, ce dernier nous l’envoie et nous nous occupons de tout », explique AnneSophie Defoeux, de la société wallonne du crédit social, qui a différentes a n t e n n e s e n Wa l l o n i e . « Le financement reste un crédit. Nous libérons l’argent au client afin de lui permettre de payer l’entrepreneur ».

Économie d’énergie

L’Écopack et le Rénopack sont donc deux financements à taux zéro pour les projets de rénovation. « L’Écopack est lié à tout ce qui est économie d’énergie : travaux d’isolation de la toiture, du mur, du sol, chaudières, pompes à chaleur, poêles à pellets, chauffe-eau solaire thermique… », indique A n n e - So p h i e D e f o e u x . « Certains de ces travaux bénéficient de primes ». Pour l’Ecopack, le passage d’un estimateur public n’est pas requis. « Néanmoins, nos experts peuvent visiter le bien et donner des conseils aux clients, et ce gratuitement, même si le prêt n’est pas « couplé » à une opération d’acquisition ». 24 Construction • février 2018

Le Rénopack est également un outil de financement à taux zéro. « Dans ce cas, un expert de la SWCS se rend sur place et liste les travaux ouvrant le droit au Rénopack », précise Anne-Sophie Defoeux. « Le concept est le même que l’Écopack. Mais si ce dernier est lié à l’isolation et l’énergie, le Rénopack est lié à des travaux palliant un facteur d’insalubrité : remplacement d’un toit qui fuit, menuiseries vieillissantes, apparition de la mérule…Ici aussi, certains travaux sont finançables avec des primes et d’autres, pas ».

Avantages

Quels sont les avantages de passer par la SWCS ? « Le prêt à taux zéro, bien évidemment. Vous ne l’aurez dans aucune banque. Nous faisons preuve d’une certaine souplesse et nous nous occupons de toutes les démarches administratives tant au niveau du crédit que des primes potentielles et cela sans frais. En tant qu’entrepreneur, vous ne devez réaliser que le devis et nous assurons la suite. Ceux qui nous connaissent sont ravis d’avoir travaillé avec nous. À l’inverse, ceux qui nous découvrent « après travaux » nous disent souvent : si j’avais su que la SWCS existait…».

RÉNOPACK : travaux de rénovation/salubrité Finançables – AVEC

PRIMES – Ces travaux doivent être reconnus par un estimateur public.

• Remplacement de la couverture: Isolation conjointe obligatoire avec résistance thermique R≥4,5 / Prime limitée à 100m² (NB : Dérogation à l’isolation possible)

• • • • •

Appropriation de la charpente: Isolation conjointe obligatoire avec R≥4,5 (NB : Dérogation à l’isolation possible). Remplacement des dispositifs d’évacuation des eaux de pluie : Corniche, gouttière,… Assèchement des murs (infiltrations) : façade briques poreuses… / prime limitée à 100m². Assèchement des murs (humidité ascensionnelle) : prime limitée à 50 m. Renforcement ou démolition/reconstruction des murs instables : max 30% des murs extérieurs.

• • • •

Remplacement des supports des aires de circulation: structure instable…/ prime limitée à 100m². Elimination de la mérule ou champignons lignivores. Elimination du radon : Rapport de l’AFCN obligatoire à joindre au dossier. Remplacement des menuiseries extérieures non étanches à l’eau :

Trav entr

Prime limitée à 100m².

Uf, Ug et Uw doivent être repris au devis / Uw <= 1,8.

• Mise en conformité de l’installation électrique :

Certification de l’installation par organisme agréé à inclure dans le devis.

Finançables – SANS

Visite Obligatoire !

PRIME - Ces travaux doivent être reconnus par un estimateur public.

• Remplacement des menuiseries extérieures non étanches à l’air : Uf, Ug et Uw doivent être repris au devis / Uw <= 1,8.

• Accessoires des menuiseries extérieures: volets, croisillons,…

Uniquement possible s’il y a remplacement des menuiseries extérieures

• Assainissement des eaux urbaines, égouttage. • Salle de bain, WC, point d’eau potable, eau chaude : • • • • •

Création d’une première salle de bain et/ou d’un premier WC / d’un premier évier / d’une production d’eau chaude.

Circulation au niveau des sols, escalier, rampe, garde-corps. Configuration et surpeuplement : Création d’une chambre nécessaire selon la règlementation (aux dimensions minimales)… Dangerosité chauffage / équipement permanent : tubage d’une cheminée… Eclairage naturel: Agrandissement d’une baie nécessaire selon la règlementation… Ventilation: type a, b, c, d.

ÉCOPACK : travaux économiseurs d’énergie Finançables – AVEC

PRIMES

• Isolation de la toiture par l’entrepreneur • Isolation de la toiture par le demandeur

R≥4,5 à respecter / Prime limitée à 100m². Unique poste pouvant être réalisé par le demandeur !

• Isolation des murs par l’intérieur Isolation des murs par l’extérieur Isolation des murs par le creux du mur

R minimum à respecter: int R≥2, ext R≥3,5, creux R≥1,5 / Financement des travaux connexes / Prime limitée à 100m².

• Isolation du sol par le dessous (par la cave) Isolation du sol par le dessus (sur la dalle) Isolation dans la structure du plancher

R minimum à respecter: dessous ou dans la structure R≥ 3,5 , dessus R≥2 / Financement des travaux connexes / Prime limitée à 100m².

• Placement d’une chaudière gaz à condensation :

Rendement minimum de 107% / Entrepreneur ayant accès à la profession / Contrôle de l’installation de gaz par organisme agréé obligatoire (à inclure au devis + à fournir) ou entrepreneur agréé CERGA.

• Placement d’une pompe à chaleur (PAC) pour l’eau chaude sanitaire (ECS) :

La PAC doit être reprise dans la liste de la DGO4 / Respecter le cahier des charges de la DGO4.

• Placement d’une pompe à chaleur pour le chauffage ou combinée chauffage et ECS: La PAC doit être reprise dans la liste de la DGO4 / Calcul de K du bâtiment à fournir (K <= 45) / Respecter le cahier des charges de la DGO4.

• Placement d’une chaudière biomasse :

Alimentation automatique / Rendement > 85% / Entrepreneur ayant accès à la profession.

• Placement d’un chauffe-eau solaire thermique:

L’installateur doit être certifié / ou entreprise labellisée / Documents complémentaires à fournir.

• Réalisation d’un audit énergétique: par un auditeur agréé PAE2. Finançables – SANS • • • • •

PRIME

Pas de visite obligatoire!

Placement d’une chaudière mazout à condensation Placement d’une chaudière gaz propane à condensation Placement d’un poêle à pellets: Maximum 2 par logement / Y compris pour les locataires Fermeture du volume protégé Placement de panneaux photovoltaïques: Conditions QUALIWATT à remplir / Documents complémentaires à fournir.

Tra ent


RÉGION WALLONNE

Mouscron : une commune sensible aux économies d’énergie

En Wallonie, la Ville de Mouscron tient particulièrement à sensibiliser ses citoyens aux économies d’énergie. Elle est d’ailleurs la première commune wallonne (+ de 10 000 habitants) à avoir signé, en 2012, la Convention des Maires qui fédère plusieurs communes européennes pour tout ce qui est économie d’énergie (3 x 20 à 2020-20 % d’économie d’énergie, 20 % d’énergies renouvelables en plus vaux par et 20 % de CO2 en moins).

reprises

S

uite à la signature de cette Convention, la Ville a rédigé son Plan d’actions d’Energie Durable). « Je pense pouvoir dire que nous sommes les plus avancés, à ce sujet, en Wallonie », explique Magali Viane, responsable de la cellule Energie à la Ville de Mouscron. Dans ce cadre-là, plusieurs actions percutantes ont été menées dans la cité des Hurlus. En 2014, un concours récompensant les citoyens écoresponsables a été organisé en octroyant des primes communales de 100 à 1250 € pour le remboursement d’achats économiseurs d’énergie ou travaux d’isolation. avaux parEn 2015, un cadastre énergétique des treprises 86 biens issus du patrimoine communal a été rédigé. En 2016, on a procédé à de grandes installations de panneaux photovoltaïques sur des écoles et halls sportifs (250 kWc). Enfin, signalons le projet de « coopérative mixte » pour faciliter les investissements énergétiques de citoyens.

Créée par 15 citoyens

Cette coopérative mixte privée et publique a été créée par quinze citoyens en mai 2017. « La Ville l’a initiée mais ne la gère pas », précise Magali Viane. Son but actuel est de faciliter l’acquisition de panneaux photovoltaïques

La Ville de Mouscron a récompensé les citoyens éco-responsables.

en préfinançant 90 % des installations pour les entreprises et en octroyant une avance des primes de la Région wallonne pour les citoyens. « Mais l’idée de la coopérative est d’étendre ce modèle à d’autres types d’investissements comme la rénovation énergétique. Car la pose d’un panneau photovoltaïque, c’est un peu la cerise sur le gâteau d’une rénovation énergétique », indique Magali Viane. « L’avantage de cette coopérative est qu’elle préfinance les primes Qualiwatt de la Région wallonne. Pour la pose de panneaux photovoltaïques, des primes sont octroyées chaque année pendant cinq ans. Avec la coopérative, le particulier reçoit tout de suite le montant total de ces primes. Exemple, pour une installation standard de 6 000 € ; en 2017, la coopérative finan-

çait 5 x 544 € ; en 2018, elle finance 5 x 444 €. À l’avenir, nous sommes un peu dans l’expectative car le ministre Crucke vient d’annoncer la fin de ces primes dans six mois. 60 installations sont en cours ou ont déjà eu lieu et on continue à prendre les inscriptions ».

Appel à projets européens

Outre tous ces projets, la Ville de Mouscron a également remporté un appel à projets européens pour favoriser la rénovation énergétique de 1 000 logements datant d’avant 1970 en cinq ans. « Le message est donc lancé à vos membres. Nous avons besoin d’eux pour toutes ces rénovations énergétiques à réaliser dans les cinq années à venir », conclut Magali Viane. février février2018 2018 •• Construction 25


UMONS

N

e cherchez plus une trace de l’ancien hôtel, racheté par l’université il y a quelques dizaines d’années, vous ne la trouverez pas ! L’édifice, complètement modernisé et qui avait besoin d’être rénové, a un tout nouveau visage aujourd’hui. Ecologique et peu énergivore. « Pour la rénovation de ce bâtiment, la basse énergie était d’ailleurs un objectif recherché par l’UMons », souligne Hugues De Saint Martin, le gestionnaire du chantier Lixon. Et l’objectif est visiblement atteint car, comme il nous l’explique, « il existe une différence d’environ 40 % au niveau de l’empreinte énergétique par rapport à celle de l’ancien bâtiment », précise-t-il. Les travaux ont duré un an, de septembre 2014 à septembre 2015. « Nous devions remettre les kots prêts et fonctionnels pour la rentrée 2015-2016 ». Chaque étage se compose désormais de seize à dix-huit kots avec une cuisine communautaire. Un petit parking est également disponible à l’arrière. Lors de notre visite (en plein mois de décembre), le chauffage fonctionnait à peine. Et aucune sensation de froid. Preuve que le bâtiment est parfaitement isolé.

Panneaux « pare-vapeur »

Quels travaux ont été réalisés pour rendre ce bâtiment peu énergivore ? « Pour commencer, nous avons dû tout vider et raser la conciergerie qui se trouvait au 7ème étage (7ème étage, vous lisez bien !) et qui était très mal isolée », explique Hugues De Saint Martin. En ce qui concerne les façades, l’avant et l’arrière ont été conçus avec des caissons en bois d’une épaisseur de trente centimètres. « Nous avons insufflé de la cellulose dans ces caissons. C’est l’une des méthodes que l’on utilise de plus en plus pour isoler les bâtiments ». Les caissons sont constitués d’une ossature en bois sur laquelle est appliqué, côté intérieur, un panneau pare-vapeur BioSpan 12 mm et côté extérieur, un panneau type Duripanel 26 Construction • février 2018

18mm . « Ces panneaux sont la solution par excellence pour des applications destinées à la construction à ossature bois et à la construction passive ou basse énergie », indique le gestionnaire de chantier.

Couches de polyuréthane

Les façades latérales (ou pignons) ont, quant à elles, été réalisées avec de la maçonnerie classique derrière lesquelles on est venu apposer deux couches de 10 cm de polyuréthane. Même procédé pour la toiture avec deux couches de 12 cm de ce même polyuréthane. L’isolation du rez-de-chaussée, vers le sous-sol, a également été complètement refaite. « Nous y avons également projeté une couche de 12 cm avant de poser la dalle de béton lissé. L’isolation, ça commence par le bas », explique encore Hugues De Saint Mar-

« La basse énergie était l’objectif recherché par l’UMons » La Cité de la Grande Triperie, à Mons, est un bel exemple de projet de rénovation énergétique. En plein centre-ville, à deux pas de la Grand-Place, le bâtiment comprenant 110 kots a été entièrement rénové. Le maître d’ouvrage est l’UMons et l’entrepreneur est la société momentanée Lixon/BPC.


« Il existe une différence de 40 % au niveau de l’empreinte énergétique par rapport à celle de l’ancien bâtiment »

Le bâtiment, comprenant 110 kots, se trouve dans le centre-ville de Mons.

tin. « Ce type de projection se pratique de plus en plus souvent dans des projets de rénovation énergétique ».

Intérieur bois

Si l’extérieur du bâtiment est en ossature bois, l’intérieur des kots a aussi été « pensé bois ». « Nous sommes donc et dans de la basse énergie et dans une optique écologique, aussi bien à l’extérieur qu’à l’inté-

rieur du bâtiment ». Coût de l’opération ? « Environ 6,5 millions d’euros, soit un coût non-négligeable », explique le gestionnaire. Qui estime que la Stratégie wallonne de rénovation énergétique est très ambitieuse. « Il faut une stratégie. Mais je pense qu’atteindre le label PEB A pour toutes les rénovations de bâtiments d’ici 2050 ne sera pas une tâche aisée à exécuter. Les travaux

de rénovation énergétique sont nécessaires mais ils ont un coût, souvent assez lourd. Pour ce projet, comme déjà dit, l’objectif était la basse énergie sans atteindre un label PEB particulier », conclut Hugues De Saint Martin

INFO: www.lixon.net – www.bpc.be

février 2018 • Construction 27


PROJETLA EN PAIL FLANDRE Très important dans des habitations bien isolées : une bonne ventilation. Ici, les canalisations de la ventilation double flux ont été intégrées dans l'ancienne cheminée et les toitures plates.

« Il faut d'abord vérifier si une rénovation QNE est rentable » Différents membres de la Confédération se sont déjà lancés dans la rénovation « QNE » (voir p.30) (quasi-neutre en énergie), compte tenu des objectifs de 2050. Marc Ceelen est l'un d'entre eux. Son opinion ? Rénover « QNE », oui, mais soyons réalistes : il n'est pas rare qu'une construction de remplacement soit une meilleure option.

I

l nous reçoit dans les nouveaux bâtiments de son entreprise, à Hamont-Achel (province du Limbourg). Il n'y est installé que depuis août 2017 et leur niveau E définitif n'a pas encore été déterminé. Mais il est toutefois clair qu'il avoisinera E0. Nous nous entretenons avec un entrepreneur qui met en pratique ses convictions énergétiques. Voilà un mot qui reviendra souvent au cours de l'en-

28 Construction • février 2018

tretien : la pratique. Et celle-ci remet la rénovation « QNE » en question. « En théorie, les habitations sont construites selon les règles de l'art. Mais ce n'est pas le cas. La théorie doit tenir compte de la réalité. La première question à se poser est la suivante : une rénovation « QNE » est-elle rentable, ou cette habitation est-elle une « perte totale » ? », explique Marc Ceelen. La demande en rénovations écoé-

nergétiques est présente. Les gens sont conscients des avantages : une facture énergétique à la baisse, mais surtout un confort accru. Les objectifs de rénovation QNE ne sont pas hors de portée. D'un point de vue technique, Marc Ceelen estime « qu'il est presque toujours possible d'atteindre un CPE de 100 ». S'il le faut, un entrepreneur compétent peut même transformer la plupart des maisons en maisons passives. La pratique donne toutefois à réfléchir. Parmi de nombreuses anecdotes, un petit exemple : une maison relativement moderne, présentant un bon aspect extérieur. C'est alors qu'ont commencé les travaux à la toiture plate. « C'était tellement mal construit que je n'en croyais pas mes yeux. Les surprises se sont enchaînées, pour culminer avec la dalle de compression en béton sur les hourdis. Elle était si inégale que l'on pouvait à peine s'y tenir droit. De plus, la rive de toiture faisait un énorme pont thermique. De ce fait, l'isolation du mur extérieur a été problématique », indiquet-il. Ce sont tous des problèmes qui peuvent être résolus, mais qui entraînent des frais supplémentaires


Incroyable mais vrai : le vide ventilé est cimenté à hauteur des hourdis et de la dalle de compression. Un gigantesque nœud constructif.

Dans les années 1960 et 1970, tout n'a pas toujours été construit dans les règles de l'art. Voici un énorme pont thermique, parce que les hourdis ont été placés contre le mur extérieur.

imprévus. « Rénover ce genre d'habitation pour parvenir à un CPE de 100 coûte tellement cher que le client ne récupèrera pas son argent. Ni grâce à la diminution de la facture énergétique, ni grâce à la valeur ajoutée en cas de revente ».

Des primes en hausse ?

Une augmentation des primes devrait aider. La Flandre est parsemée de maisons 4 façades et les isoler de l'extérieur est souvent efficace. C'est possible à partir d'environ 100 € par mètre carré, en fonction de l'épaisseur de l'isolation. « Les primes à cet égard pourraient être plus généreuses », estime Marc Ceelen. Il trouve positif que les primes augmentent si l'on combine les interventions. Mais personne ne rénove pour les primes. « Il faut adapter d'urgence la législation. Trop de maisons des années 1960 sont une « perte totale ». Rénover « QNE », oui, mais un taux de TVA réduit de 6 % devrait s'appliquer dans tout le pays à la démolition-reconstruction de logements. Si la Flandre veut avoir un parc résidentiel réellement écoénergétique d'ici 2050, elle devra également miser sur le remplacement ».

Installations

Nous nous entretenons avec un

L'une des nombreuses maisons 4 façades que compte la Flandre. Vous pouvez la rendre très écoénergétique, mais cela peut parfois revenir cher.

entrepreneur qui est convaincu qu’une bonne enveloppe du bâtiment est essentielle. C'est pourquoi il estime que la mise en place du niveau S pour les nouvelles constructions est une bonne idée. Mais, pour les mêmes raisons, il est également d'avis que les pouvoirs publics doivent donner la priorité à l'enveloppe du bâtiment. « Les installations sont du complément. Avec une pompe à chaleur, vous obtenez un chauffage à basse température. Mais celui-ci ne fonctionne de façon satisfaisante que si l'enveloppe du bâtiment est bien étanche à l'air. Les panneaux solaires sont toujours une bonne idée, mais ils n’atteindront leur plein potentiel que lorsque les batteries seront au point. Les coûts initiaux de la géothermie sont très élevés. Cela fait peur, mais un jeune couple pourrait bien rentabiliser l'investissement sur le long terme », indique l’entrepreneur.

Conseil et compétence

Les horreurs qu'il rencontre dans les constructions des années 1960 et 1970 le renforcent dans ses convictions : le professionnalisme est fondamental. Pour une bonne rénovation énergétique, il faut que tous les détails correspondent et concordent entre eux. Si les pouvoirs publics sont sérieux

en matière d'objectifs de rénovation QNE, ils doivent garantir la qualité des entrepreneurs. Un entrepreneur qui sait ce qu'il fait peut en outre donner des conseils, et ça aussi, c'est important. Les consommateurs sont encore trop peu au fait de l'existence de centres tels que CeDuBo dans le Limbourg, où l'on fournit ce type de conseils. Certains ne comprennent, par exemple, pas qu'une maison bien isolée doit également être bien ventilée. Ils ne tiennent au préalable pas compte de ces coûts supplémentaires. « Ou alors, ils font des interventions sans réfléchir au lendemain. Quelqu'un m'a récemment demandé une offre pour des travaux de décoration de la façade extérieure. J'examine le dossier et j'en arrive à la conclusion que la solution la moins chère consiste à placer une nouvelle façade. « Non », me répond la personne, « cela ne va pas ». Il venait de faire réaliser une isolation après construction de son mur creux. En soi, il s'agit là d'une mesure qui a tout son sens, mais pas si vous faites par la suite exécuter des travaux à la façade .... ».

INFO: www.marc-ceelen.be février février2018 2018 •• Construction 29


STRATÉGIE EN FLANDRE

Quels objectifs de rénovation pour 2050 ? La Flandre a également adopté une stratégie. Après 2020, toutes les habitations neuves devront être quasi neutres en énergie. Ce qui ne suffira pas à rendre notre parc résidentiel performant. Qu'allons-nous faire des logements existants ? Là aussi, un objectif a été fixé. Sa date butoir est 2050.

L

e gouvernement flamand a mis en place trois objectifs de rénovation QNE (quasi neutre en énergie). Le premier est un indice CPE de 100 kWh (ou moins) par mètre carré et par an. Rappelons ici que le CPE porte sur la consommation d'énergie primaire, à savoir la consommation de ressources naturelles. Le deuxième objectif de rénovation QNE formulé pour 2050 consiste en un ensemble de valeurs d'isolation. Aucun élément de l'enveloppe du bâtiment ne peut dépasser ces valeurs. Cette formulation est importante pour des rénovations progressives et réparties dans le temps. La liste des valeurs U maximales est la même que dans la stratégie wallonne (voir pp.20-22). L'habitation doit en outre être chauffée à l'aide d'une installation performante sur le plan énergétique, ou être raccordée à un réseau de chaleur efficace. Le troisième objectif formulé porte sur les rénovations énergétiques approfondies. Celles-ci doivent atteindre un niveau E60, ou mieux. En effet, contrairement aux rénovations classiques, il convient de calculer le niveau E des rénovations énergétiques. Petit rappel : une rénovation énergétique est approfondie quand elle satisfait simultanément à plusieurs conditions : le remplacement de toutes les installations de production de chaleur ou de refroidissement ; l'isolation d'au moins 75 % des parois en contact avec l'extérieur, comme les toits, les murs et les fenêtres. 30 Construction • février 2018

Le gouvernement flamand a mis en place trois objectifs de rénovation QNE.

Par « installation », on n'entend pas l'installation complète, tuyaux et canalisations compris, mais bien les équipements de production de chaleur ou de refroidissement, comme par exemple la chaudière. Les sols ne font pas partie des parois visées, même s'il n'y a pas de cave ou de vide ventilé en dessous.

2020 et 2023

2020 et 2023 constituent également des jalons importants pour les rénovations. À partir de 2020, une maison pourra être déclarée impropre à l'habitation si elle n'a pas de toit correctement isolé ou si le sol de son grenier n'est pas correctement isolé. Le minimum est une valeur R de 0,75 W/m²K (la valeur U maximale est donc de 1,33 W/m²K). Lors de l'examen d'une habitation,

un inspecteur du logement peut attribuer des points de pénalité si l'isolation du toit est insuffisante, et ce depuis 2015. Jusqu'en 2019, ils restent peu nombreux. Mais à partir du 1er janvier 2020, il pourra y en avoir jusque 15, ce qui fait que le bourgmestre pourra déclarer le logement impropre à l'habitation. Le propriétaire devra alors procéder à sa mise en conformité. S'il ne le fait pas, des mesures pénales peuvent s'ensuivre, ou un prélèvement annuel. Ces mesures ne s'appliquent toutefois pas si le propriétaire occupe lui-même l'habitation. Elle touche donc surtout les propriétaires bailleurs. À partir de 2023, un logement pourra également être déclaré impropre à l'habitation s'il n'a pas de double vitrage.


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Le colloque s’est tenu dans les locaux de la CSC, à Bouge (Namur).

COLLOQUE

Le logement adaptable : les années à venir Le 1er décembre dernier, le colloque sur « le logement : adoptons l’adaptable ! » (le premier en Wallonie), était organisé dans les locaux de la CSC, à Bouge (Namur). En tant que membre du Consortium « Construire adaptable », la CCW a participé à cette rencontre regroupant plusieurs acteurs-clés intéressés par cette thématique. À l’issue de la journée, un projet a reçu l’attestation « Construire adaptable ». Retour sur l’évènement.

C

onscient de l’enjeu que représente la construction adaptable, le gouvernement wallon était représenté par Alda Greoli, ministre de l’Action sociale et Valérie De Bue, ministre du Logement. Les deux ministres étaient d’ailleurs à l’initiative de ce colloque. « Le vieillissement de la population sera un défi majeur au cours des trente prochaines années. Il faudra prendre des actions en connaissance de cause. En Belgique, il existe une tendance à rentrer trop tôt dans les maisons de repos alors que les personnes veulent rester chez elles. Le besoin 32 Construction • février 2018

Alda Greoli, la ministre de l’Action sociale et Valérie De Bue, la ministre du Logement, sont à l’initiative de l’évènement.

de construction de maisons de repos ne correspond pas au budget wallon. Il est donc fondamental de se poser les bonnes questions quant à la construction de bâtiments adaptables. À l’avenir, construire adaptable doit faire partie des réflexes », indiquait Alda Greoli.

Cadastre du logement adaptable

La ministre du Logement abondait dans le même sens. « La proportion des + 75 ans va croître à partir de 2020-2021.


Les personnes à mobilité réduite ont tenu à faire part de leur expérience.

Valérie De Bue (à dr.) a proposé de créer un cadastre du logement adaptable.

Le public a beaucoup interagi avec les orateurs.

un défi majeur dans LES 10 CRITÈRES DU GUIDE « LOGEMENT ADAPTABLE » 1. Sol sans entrave 2. Ni marche, ni ressaut 3. Absence d’obstacle 4. Aire de manœuvre suffisante 5. Largeur de passage suffisante 6. Accès aux commandes 7. Prévention des dangers 8. Confort 9. Signalétique 10. Aménagements évolutifs

Comme l’a rappelé Alda Greoli, nous ne sommes pas assez en mesure de construire un certain nombre de maisons de repos. Il va falloir promouvoir l’adaptabilité des logements, c’est essentiel. Je propose également de créer un cadastre du logement adaptable. En Wallonie, à peine 1 % des logements publics sont adaptés », soulignait Valérie De Bue. Outre la création d’un cadastre, Valérie De Bue énonçait également d’autres priorités. « Il faut relancer le débat sur

une révision de la législation des habitations de plain-pied en rajoutant les normes d’adaptabilité ; réviser l’arrêté « subside » imposant 30 % de logements adaptables pour toute opération de construction comportant plus de trois logements publics; revoir le bail type des locataires de logements publics (permettre aux sociétés de logements d’évaluer s’il y a pertinence de la remise en état de l’habitat) et enfin, j’insiste, promouvoir le logement adaptable vers le grand public ».

Adaptable et adapté

Laurence Tonglet, conseillère en accessibilité du Bureau d’Etudes Plain-Pied, donnait encore quelques chiffres intéressants. « 30 % des +80 ans vivent en maison de repos et 70 % restent chez eux. Les logements doivent donc s’adapter », indiquait-elle. Avant d’insister sur la différence entre « adaptable » et « adapté » et de citer les dix critères (voir encadré) rédigés par le Consortium pour attester qu’un logement est adaptable. « Le logement adaptable, il faut en tenir compte dès sa conception, dès le départ pour qu’il puisse être adapté. Alors que l’adapté est déjà conçu en fonction du handicap de l’habitant », distinguait-elle, pour éviter toute confusion. Le logement adaptable représente donc un avantage social (la personne âgée ou handicapée peut rester dans son cadre de vie), environnemental (réduction des déchets lorsque le logement doit être adapté) et économique (besoin moindre février 2018 • Construction 33

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de maisons de repos, retour rapide de convalescence et pas de travaux coûteux).

Défi du vieillissement

Arnaud Dessoy, le responsable des Etudes Public Finance et Social Profit chez Belfius, a également abordé le vieillissement. Mais lui évoquait surtout le présent. « Le défi du vieillissement est déjà une réalité et il va s’accélérer », indiquait-il. Quant à Bénédicte Gombault, après sa présentation de l’étude sur les choix de vie des 60 ans et + réalisée par la Fondation Roi Baudouin, sa conclusion était limpide. « Cette enquête est un plaidoyer pour le logement adaptable ». En effet, d’après cette étude, 89 % des propriétaires restent dans leur logement après la retraite et 68 % des personnes de + de 80 ans vivent mal le déménagement dû à leur vieillissement. Mais concrètement, où en est-on ? Combien de logements sont adaptables ou adaptés en Wallonie ? « La ministre du Logement l’a rappelé. Nous en sommes à moins d’1 % de logements publics adaptables ou adaptés », indiquait Philippe Dechamps, de la direction des subventions aux organismes publics et privés du département du Logement de la DGO4 du SPW. « Pour créer des logements publics de ce type, il faut une démarche plus concrète de financements ».

Surcoût de l’adaptabilité

Un autre thème intéressant abordé au cours de ce colloque est le (sur)coût de cette adaptabilité. Après avoir présenté un projet réalisé par le groupe Thomas & Piron, à Mons près du Domaine des Grands-Prés, Christophe Corduant, gestionnaire de projet chez Thomas & Piron, a nuancé le risque de surcoût. « Le surcoût est nul à la construction pour un logement adaptable de deux chambres ». Pour qu’un logement soit certifié adaptable, rien ne doit être laissé au hasard, de sa conception à sa réalisation. Chaque acteur du processus construction a une importance fondamentale. Une des difficultés soulevées par les gestionnaires de projets de logements adaptable est la méconnaissance des professionnels des critères d’adaptabilité. En effet, cela implique une modification des techniques « classiques ». « Les corps de métiers de la construction ne se rendent pas compte que la non-application des critères d’adaptabilité peut entrainer des difficultés notoires dans le confort de l’occupant lors de l’adaptation du bâtiment. En tant que gestionnaire de projet, nous devons les conscientiser à cet enjeu ».

Consortium

Ce colloque était également l’occasion de présenter le Consortium « Construire adaptable », dont fait partie la Confédération Construction Wallonne. « Il s’agit d’une synergie entre le secteur de la construction et celui de l’accessibilité. Notre objectif est de développer une offre de logements adaptables et d’appuyer la politique du gouvernement wallon dans cette matière. Nous sensibilisons et informons les professionnels, les sociétés de logements publics, les architectes, les bureaux d’études et les entreprises. Le Consortium délivre également les attestations », expliquait Jean-Marc Guillemeau. « Il existe trois types d’attestation : la A, une unité de vie répond aux critères ; la A+, une unité de vie plus une pièce et la A++, le logement dans son entièreté répond aux critères de l’adaptabilité », poursuivait Vincent Snoeck. « Nous allons procéder à 34 Construction • février 2018

L'attestation "Construire adaptable" a été remise au projet de la Cité du Centenaire.

une réactualisation des critères qui doivent être plus en lien avec la réalité du terrain. Les nouvelles technologies doivent également apporter des solutions ».

Conclusion

Au cours du colloque, des projets exemplaires d’adaptabilité ont été présentés. Ainsi, l’attestation « Construire adaptable » a été remise au projet de la Cité du Centenaire (dix appartements à Montignies-sur-Sambre), soit l’intégration de logements adaptables dans un projet d’habitations sociales passives. La Ville de Namur soutient également activement le concept de construire adaptable. Stéphanie Scailquin ; échevine de la Cohésion sociale, du Logement, de l’Urbanisme et de l’Egalité des Chances de la Ville de Namur ; a présenté les ambitions pour la capitale wallonne. « Notre ambition est d’avoir 20 % de logements adaptables ». Et d’ajouter. « Nous avons élaboré un guide afin de sensibiliser et conscientiser les personnes qui ont un projet de vie à Namur ». Valérie De Bue, la ministre wallonne du Logement, concluait ce colloque en insistant sur la « forte volonté du gouvernement wallon à vouloir travailler avec tous les acteurs concernés par cette thématique ».

LES ACTIONS DU CONSORTIUM . Créer, actualiser et éditer les outils de référence (guide technique du logement adaptable et charte « Construire adaptable ») . Sensibiliser, informer et former les professionnels . Promouvoir et soutenir les professionnels et partenaires de l'action (engagement de la charte) . Encourager et accompagner les projets de logements adap tables (attestation) . Adapter les techniques de construction et rénovation

Plus d’infos : www.construire-adaptable.be


COLLOQUE

Boutribati veut lutter contre le dumping social Fin de l'année dernière, un colloque sur le dumping social a eu lieu en l’espace Wallonie Picarde, à Kain. À cette occasion, notre membre, l’entreprise Boutribati, située à Havinnes, près de Tournai, a témoigné sur les conséquences de ce dumping social pour notre secteur, tout en proposant des pistes. Construction vous donne quelques extraits.

Le colloque a eu lieu en l'espace Wallonie Picarde, à Kain.

«D

epuis trois générations, la société se développe et crée de l’emploi. En l’an 2000, nous avons atteint plus de 50 travailleurs à temps plein et sans chômage économique », a souligné Myriam Vausort, représentante de la société Boutribati. « Nos objectifs sont de maintenir la rentabilité de l’entreprise, d’en conserver le caractère familial ainsi que l’implication de notre personnel dans le renforcement constant de la qualité. Je suis venue témoigner de ce que vivent et subissent les PME du secteur, depuis l’usage intensif du dumping social. J’insiste pour dire que mon témoignage est neutre, réel et sans aucune animosité ».

10 % des offres

Dans la première partie de son témoignage, Myriam Vausort a donné des conséquences « chiffrées » de ce mal qui touche notre secteur. « Depuis

plus de dix ans, nous sommes mis e n c o n c u r re n c e avec des offres très basses sur lesquelles nous ne pouvons pas rivaliser. Seules 10 % de nos offres se concrétisent en commandes contre 50 % auparavant », a-t-elle expliqué. « Quotidiennement, nos sociétés reçoivent, par mail ou fax, des propositions de mise à disposition de main d’œuvre à des tarifs horaires de 15 €, tout compris. Un nombre croissant d’entreprises belges a recours à cette sous-traitance étrangère et son coût attractif. Cette concurrence qui contourne toutes les règles est à l’origine de nombreuses faillites, de mesures massives de licenciement et un usage croissant du chômage économique. Actuellement, 30 % du potentiel d’occupation dans la construction belge est détourné vers la main d’œuvre étrangère ».

Révolution

Face à ce constat, l’entreprise Boutribati a décidé d’agir, ou plutôt, devrions-nous écrire, de réagir. « Nous avons entrepris une véritable révolution afin de mieux résister à la concurrence

du dumping. Nous avons remotivé notre personnel dont la confiance était ébranlée par le contexte économique actuel. Les ouvriers peu motivés et les services internes non-rentables ont été écartés ». Voici pour le premier combat mené en interne. Le deuxième, notre membre veut le mener au niveau national. « Pourquoi ne pas imposer aux travailleurs détachés indépendants une affiliation à la Confédération Construction, au CSTC et le respect des agréations requises pour le chantier où ils prestent ? De plus, ils devraient pouvoir justifier d’une activité principale dans leur pays d’origine avec un chiffre d’affaires réel », a indiqué Myriam Vausort.

Quatre mesures

Enfin, la représentante de Boutribati a plaidé pour quelques mesures à mettre en place. « La publication au bilan du ratio entre les charges du personnel et le chiffre d’affaires ; l’usage du français ou du néerlandais sur les sites, pour des raisons de sécurité et de compréhension technique des plans et des consignes et enfin l’attribution des marchés publics correspondant à la moyenne mathématique après élimination des montants extrêmes », a conclu Myriam Vausort.

février 2018 • Construction 35


BRIC À BRUXELLES

La visite du BRIC a eu lieu à l’efp, un centre de formation en alternance.

Le BRIC, un exemple parfait de projet « économie circulaire » Le 15 décembre dernier, à l'initiative de la Confédération Construction Bruxelles-Capitale, une vingtaine d'entrepreneurs ont pu découvrir l'état d'avancement du BRIC (Build Reversible in Conception), un projet de construction qui s'inscrit dans le cadre de l'économie circulaire. La visite a eu lieu à l'efp, un centre de formation en alternance dans la Région de BruxellesCapitale, où le projet grandit jour après jour. LE MODUL 2.0 DU CDR CONSTRUCTION Lors de la visite, le Modul 2.0 du CDR Construction a également été présenté. Le 1 est terminé et est opérationnel (bureaux) et le 2 est bientôt prêt à l’emploi. Il est en train d’être terminé par les menuisiers. Ce module ; également montable, démontable et passif ; a été conçu avec quatre types de caissons différents. Il est autonome en électricité et en eau. .

L

e projet BRIC est un outil pédagogique et didactique pour sensibiliser et informer les formateurs, le secteur de la construction et de l'enseignement à l'économie circulaire. Il s'inscrit dans le cadre du PREC (Programme Régional d'Economie Circulaire) et est soutenu par Bruxelles-Environnement . « Il s'agit d'un projet de bâtiment montable/ démontable qui vise la construction passive et qui met en avant le réemploi », a souligné Caroline Morizur, la « porteur de projet BRIC ».

Projet évolutif

Le projet BRIC implique une trentaine de partenaires, une douzaine de métiers, la plupart de la construction, et il a débuté en octobre 2016. Il est évolutif et différents secteurs y travaillent de manière transversale. Les entreprises partenaires fournissent les 36 Construction • février 2018


Le BRIC devrait être opérationnel au mois de mars.

matériaux et les apprenants/formateurs conçoivent les pièces en atelier, à l'efp. « Nous travaillons par phase. Le bâtiment sera utilisable à partir du mois de mars 2018 et il servira, dans un premier temps, de bureau. Il sera ensuite démonté au mois d'octobre et remonté en janvier 2019 au même endroit et avec les mêmes matériaux. Le projet court jusqu'à l'horizon 2020 et différentes affectations lui seront attribuées », a indiqué Caroline Morizur.

Conception modulaire

Concrètement, le BRIC, c'est quoi ? Une petite maison habitable ! Il s'agit d'une conception modulaire en ossature bois. La dalle de sol, d'une

surface de 55 m², est en liège de réemploi avec de la laine de bois. Les murs de ce bâtiment seront conçus avec de légers caissons montables et démontables d'une épaisseur de 40 cm. « La toiture sera également composée de caissons et elle sera portée par 16 colonnes en bois », a précisé la « porteur de projet BRIC ». « Ces caissons sont isolés avec de la ouate de cellulose neuve et de réemploi et du liège de réemploi ». « Réemploi », un terme décidément bien mis en évidence dans la présentation de ce projet. « Pour la dalle de sol, c'est 50 % de neuf et 50 % de réemploi ; dans les panneaux solaires, on a également du réemploi, l'isolation comporte aussi du réemploi mais les murs extérieurs sont principale-

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ment conçus avec de l’ouate de cellulose neuve ».

Aucun déchet

Quels avantages retirer de ce type de construction ? « C'est propre, Il n'y a aucun déchet ! Sans aucun doute, c'est le plus gros avantage », a insisté Caroline Morizur. « L'empreinte environnementale est limitée. Il n'y a pas de chutes de bois et tout arrive prédimensionné. Les matériaux sont rationalisés. On n'achète que ce qu'il nous faut ! ». Pour voir le BRIC opérationnel, il faudra attendre le mois de mars. Encore un peu de patience..

Plus d’infos : www.bric-efp.be

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février 2018 • Construction 37


RÉGION BRUXELLES-CAPITALE

«N

ous travaillons sur base de contrats de quatre à cinq ans. Nous sommes donc à la croisée des chemins et à l’aube de nombreux défis », précise Laurence Bovy. « D’ailleurs, de manière plus générale, 2018 sera l’année de l’élaboration d’un plan stratégique 2019-2024 ».

Réseau d’assainissement

Pour vous, membres, cette nouvelle année sera capitale dans votre collaboration avec l’intercommunale bruxelloise. Elle sera l’occasion de rentrer vos candidatures pour les différents lots à pourvoir dans la Région de BruxellesCapitale, dans les mois à venir, pour effectuer des investissements dans le cadre de chantiers planifiés. « Depuis plus d’ une quinzaine d’années, Vivaqua travaille à la rénovation du réseau d’assainissement. C’est très exactement en 2001 que nous avons reçu cette compétence. Le marché s’est donc ouvert en 2002-2003 avec les premiers gros emprunts et investissements réalisés ».

Collaboration avec les communes

Vivaqua a travaillé en collaboration avec les communes pour dresser un état des lieux du réseau et réaliser une cartographie. « En quelque sorte, nous travaillons en amont. Nous envoyons nos égoutiers et nos techniciens en première ligne pour préparer des dossiers d’adjudication cohérents. Ensuite, vos membres interviennent, avec notre collaboration et celle des communes, pour les travaux à effectuer », précise Olivier Broers, le directeur des études et investissements chez Vivaqua.

Cinq contrats

Pour réaliser les investissements nécessaires sur le réseau d’égouts, l’intercommunale travaille avec cinq types de contrats. « Courant 2018, nous allons d’ailleurs lancer les marchés publics, sous une forme appropriée, dans ces cinq disciplines », précise Olivier Broers. « Nous évitons au maximum l’enlèvement et le remplacement du réseau. C’est notre 38 Construction • février 2018

2018, une année charnière pour Vivaqua Depuis mars 2017, Laurence Bovy est la nouvelle directrice de Vivaqua, l’intercommunale en charge de la production et de la distribution de l’eau potable ainsi que de l’assainissement des eaux usées en Région bruxelloise. Les projets de chantiers ne manquent pas. Elle a fait le point avec Construction sur les actions menées et à venir, en se concentrant sur la problématique de l’état des réseaux d’égouts. dernier recours si aucune des autres techniques n’est possible sur place. Nous privilégions la réhabilitation ».

Techniques de réhabilitation

La première technique de réhabi-

litation est le « TDSP » (la technique dite du tuyau durci sur place). « Elle est utilisée si le réseau a besoin d’être réétanchéifié ». La deuxième est celle du lot « coques ». « Il s’agit d’insérer, dans le réseau existant, un nouveau


Une excellente collaboration avec les communes, mais aussi avec les entreprises de construction, est essentielle pour Vivaqua.

Un des nombreux chantiers de Vivaqua, Place des Palais.

réseau ». Le gunitage est la troisième et dernière technique de réhabilitation. « Elle consiste à projeter du béton sur la paroi de l’égout existant pour que la surface soit bien lisse et pour redonner une capacité structurelle au réseau. C’est une technique très spécifique et elle n’est utilisable que si la géométrie de l’égout s’y prête ». Enfin, Vivaqua gère également la rénovation ou le remplacement des Depuis mars 2017, Laurence Bovy est la nouvelle directrice de Vivaqua.

branchements (tuyaux de 200 à 300 millimètres de diamètre). Pour vous donner une idée des investissements, Olivier Broers a fourni quelques chiffres. « En quatre ans, les commandes auprès de vos membres ont totalisé 8 millions d’euros pour le lot remplacement du réseau ; 16 millions pour la technique TDSP ; 33 millions pour le lot coque, le plus important dans notre panoplie de techniques de réhabilitation ; 19 millions pour le gunitage et 34 millions pour le remplacement des branchements. Le montant total avoisine donc 110 millions d’euros de commandes en quatre ans, soit 50 % des montants d’investissements commandés à vos membres. Car le même montant a été et sera encore passé en commande dans le cadre d’adjudications dédiées et plus spécifiques, mêlant plusieurs techniques ou utilisant des technologies ne se prêtant pas à la mise en marchés globaux par lots (bassins d’orage, fonçages, curages particuliers….). Nous sommes donc dans un investissement de 220 millions d’euros en quatre ans, soit 55 millions de commandes par an en soustraitance pour la partie réseaux d’égouts auxquels il faut rajouter les coûts d’études et nous arrivons à un montant global de 60 à 65 millions d’euros investis annuellement dans ce type de réseau ».

Une nouvelle ère

Un nouveau cycle va commencer pour Vivaqua, une entreprise publique à vocation industrielle qui emploie 1 500 personnes. « C’est une nouvelle ère qui s’ouvre et nous allons poursuivre le travail entamé depuis plusieurs années déjà. C’est un fameux défi ! La fusion avec Hydrobru est également un challenge avec le départ de quinze communes flamandes de l’intercommunale. Nous allons continuer à nous professionnaliser et continuellement adapter notre manière de travailler en fonction des besoins. L’excellente collaboration avec les communes et vos membres sera également essentielle pour nous. Nous devons travailler ensemble et avoir une approche coordonnée », conclut Laurence Bovy.

Plus d’infos : www.vivaque.be février 2018 • Construction 39


RÉNOVATION DE L'ONSS

« Construire durable demande un certain état d’esprit » Les Entreprises Louis De Waele a bien compris les enjeux de la construction durable. Elle est d’ailleurs en train de procéder à la rénovation des bureaux de l’ONSS, place Victor Horta à Bruxelles. Le chantier a suivi une démarche de développement durable tout au long du projet.

«C

onstruire durable demande une organisation générale et un certain état d’esprit », souligne Marc Vanderick, responsable SQE-SAV, chez Les Entreprises Louis De Waele. « Nous avons défini et réfléchi au concept en 20122013 et l’avons développé en 2015-2016. Depuis, nous faisons passer ce message sur l’ensemble de nos chantiers ».

Phénomène de mode

Un exemple concret de « construction durable » concerne la rénovation des bureaux de l’ONSS, place Victor Horta, à l’arrière de la gare de BruxellesMidi. « Nous procédons à la rénovation de cinq étages de plateaux de bureaux. La surface totale est de 28.000 m². Nous déconstruisons les parois d’isolation et nous allons les déposer sur un autre chantier à Watermael-Boitsfort. Nous sommes bien dans le réemploi. Cette notion est d’ailleurs définie dans le cahier des charges », précise Marc Vanderick. « Le réemploi est un nouveau phénomène de mode et nous essayons de redynamiser la filière environnementale chez Louis De Waele. Le déchet n’est pas un déchet mais un matériau qu’on peut réutiliser ». Deux avantages dans cette démarche : un « plus » pour l’environnement et une plusvalue économique. « Le tri des déchets diminue les coûts », confirme Marc Vanderick.

Trois piliers

Le concept de « construction durable », dans l’une de ses nombreuses 40 Construction • février 2018

Marc Vanderick et ses équipes procèdent à la rénovation des bureaux de l’ONSS

définitions, implique la rencontre de trois piliers : le pôle Economique, le pôle Environnement et le pôle Social (voir schéma). « Chacun définit, à sa manière, le concept de construction durable. Chez Louis De Waele, le plan Développement Durable est défini sur base de ces trois pôles. En ce qui concerne ce chantier, nous sommes surtout dans la rencontre entre le pôle Environnement et le pôle Economique. Le réemploi des déchets est un acte en faveur de l’environnement et il permet de réaliser une plusvalue économique. Quand je parle d’état d’esprit, je peux vous donner un exemple. Sur certains chantiers, j’ai des ouvriers qui me disent : « on ne trie pas ici, ce n’est pas normal ! »

La Confédération Construction Bruxelles-Capitale est à l’initiative de l’infographie « La construction durable : votre réalité à Bruxelles ». « Les chiffres sont bons même si tout le secteur n’est pas encore au point. Il y a encore moyen de faire mieux. La construction durable, ce n’est pas juste l’énergie et les isolants naturels. Elle représente de vraies opportunités de marchés », explique Ludwik Kastory, conseiller en construction durable à la CCB-C. « Louis Dewaele est l’une de ces entreprises qui l’a bien compris et qui a une démarche environnementale », conclutil.


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26/09/2017

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400.000 m2

5.000 m2

de bâtiments à haute performance énergétique et environnementale labellisés construits à Bruxelles

de toitures vertes installées par an

10%

38 hectares

d’isolants naturels posés

de panneaux photovoltaïques sur toiture

LES

85%

LE

80%

BÂTIMENT C

M

Y

150 mi

3,6 mi

entreprises de construction à Bruxelles

1800 entreprises

+1000 entreprises ont

bruxelloises participent par an à des chantiers liés aux primes énergie

MY

CY

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MATERIAUX

12.600

euros par an de travaux liés aux primes énergie

CM

CMY

des chantiers de RBC sont des rénovations

de déchets de construction sont recyclés

1000

personnes certifiées comme installateur de systèmes d’énergie agréations métiers PEB renouvelable*

6700

(*donnée pour toute la Belgique)

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de tonnes/an de matériaux de construction transportés par voie d’eau

150

112

jeunes et entreprises dans le projet stages immersion entreprise

La construction

DURABLE: REEMPLOI LOGISTIQUE

BOIS

Publication réalisée par la Confédération Construction Bruxelles-Capitale dans le cadre du Programme Régional en Economie Circulaire

votre réalité à BRUXELLES Rapport complet: www.ccbc.be

SANTÉ ET SÉCURITÉ ACOUSTIQUE

EMPLOI LOCAL

DONNÉES DE 2016

février 2018 • Construction 41


SALON

Batibouw 2018 : mettez vos sens en éveil ! La 59e édition de Batibouw aura lieu du 22 février au 4 mars. Cette année, le slogan sera : « Your home, your life ». « Nous voulons faire vivre la chaleur de la maison au sein de Batibouw », a souligné Bart Van Den Kieboom, le CEO de FISA, la société organisatrice du salon, lors de la présentation des thèmes et nouveautés. Comme lors de chaque édition, le stand de la Confédération vous accueillera.

V

ous serez encore des milliers à rejoindre Brussels Expo et ses différents palais pour visiter le célèbre salon de la Construction, de la Rénovation et de l’Aménagement. « Le plan sera presque le même. Le palais 11 sera tout de même plus grand que d’habitude », a précisé Bart Van Den Kieboom.

Walk of Floors

Que retenir pour cette édition 2018 ?

42 Construction • février 2018

L’organisation souhaite que le visiteur vive une expérience unique : « l’expérience des 5 sens ». Ce premier thème sera d’ailleurs le fil rouge du salon. « Cette expérience, le visiteur pourra, notamment, la vivre sur le tout nouveau Walk of Floors, dans le palais 6. Les exposants y présenteront des revêtements de sols en invitant le visiteur à les parcourir », a indiqué Bart Van Den Kieboom. « Autre nouveauté, le Walk of Flames. Il s’agira d’un boulevard dédié

aux cheminées et feux ouverts ». À ce sujet, FISA nous apprend, d’après une enquête, que le salon est l’endroit préféré de la maison pour 65 % des Belges. Quant à la Light Avenue, pour la deuxième année, elle accueillera les spécialistes en luminaires.

« Connected Home »

Deuxième thème : « Connected Home ». « Huit Belges sur dix sont satisfaits des installations connectées dans leur


habitat. Lors de Batibouw, ils pourront découvrir toutes les nouveautés en la matière ». « Project Your Home » apparaît comme le « classique » troisième thème. « Car Batibouw est l’endroit pour montrer aux gens comment planifier et concevoir une maison », a insisté le CEO. Enfin, l’édition 2018 accordera une attention particulière à « l’habitat sans soucis ».

Job Day

Notons encore la présence du Village Immo qui rassemblera une cinquantaine de professionnels du secteur, un salon Build IT et le Job Day du 27 février. « C’est également l’une des nouveautés de cette année. Les visiteurs pourront rencontrer les responsables du recrutement de certains exposants ». Et pourquoi pas décrocher un job à la clé ? Enfin, comme mentionné dans le Construction de décembre/janvier, les Belgian Building Awards signent leur retour et récompenseront les réalisations d’architectes, maîtres d’ouvrage, bureaux d’études et entreprises de construction. La cérémonie aura lieu le 22 février à l’Auditorium 2000 et au

palais 10. Elle débutera par un drink de bienvenue à 18h et sera suivie d’un dîner de gala à partir de 20h15.

ForumConstruction

Invité de l’organisation, Robert d e Mû e l e n a e re , l’ Ad m i n i s t r a teur délégué de la Confédération Construction, a fait part de bonnes nouvelles. « Sur base des chiffres provisoires actuellement disponibles, il semble que la construction enregistrera à nou-

veau une croissance cette année et de meilleurs résultats que l’économie belge dans son ensemble », a -t-il indiqué. Avant de lancer l’invitation pour le ForumConstruction, événement qui marque l’ouverture de Batibouw, le 22 février. « Cette année, nous nous pencherons sur la sécurité dans le secteur et sur la façon dont la Belgique se positionne par rapport à d’autres pays européens », a précisé Robert de Mûelenaere.

INQUIÉTUDE AUTOUR DU PARKING C FISA a profité de la présentation de Batibouw pour faire part de ses craintes au sujet du futur du parking C, concerné dans le projet du nouveau stade national. « L’industrie des salons est puissante à Bruxelles. Elle repose sur l’infrastructure de Brussels Expo. L’avenir flou du parking C nous inquiète beaucoup », a souligné Philippe Lhomme, le président de FISA. « Ce parking compte 10.000 places mais vu le manque d’entretien, il n’en compte plus que 7.000. Que vat-on faire ? Le détruire ? Le rénover ? Dans ce dernier cas de figure, qui va faire quoi et payer ? », s’est interrogé Philippe Lhomme. Un questionnement sans réponse à l’heure actuelle.

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février 2018 • Construction 43


AEDIFICAS FOUNDATION

Les lauréats de l'édition 2017 ont pris la pose pour immortaliser une apothéose mille fois méritée.

La solidarité désintéressée, quatre fois récompensée Le 13 décembre dernier, l’Aedificas Foundation a décerné ses Awards annuels. L’ADN des quatre lauréats ? L’intégration des groupes à risques par le biais de la formation. Témoignages (et présentations) de ces mécénats d’entreprise et de compétence.

A

l’instar des quatre lauréats des Awards annuels d’Aedification Foundation, Marc Lefebvre, administrateur de Start Construction, ne masquait pas sa satisfaction, le 13 décembre dernier, à l’heure de recevoir, tel chaque lauréat, un trophée rehaussé par un chèque de 5.000 euros. « Cela nous fera connaître un peu plus et dynamisera encore le processus enclenché il y a quelques années ». 44 Construction • février 2018

Lancée en 2007, cette entreprise de construction est aussi reconnue comme structure d’accompagnement à l’autocréation d’emploi (SAACE). A ce titre, elle a déjà informé quelque 818 personnes précarisées, parmi lesquelles 135 se sont installées comme indépendant(e)s et 37 ont trouvé un emploi de salarié(e) dans le secteur. « En Wallonie, nous sommes les seuls du secteur à assurer ce type de suivi », a com-

plété, à juste titre, notre interlocuteur.

Le dévouement pour critère n°1

Les Awards 2017 de la fondation d’utilité publique entendaient valoriser la responsabilité sociale d’entreprise (RSE). En l’espèce, il était question que les nominés prouvent leur implication dans des projets favorisant l’intégration de groupes à risques, par le biais de la qualification et de la formation. « L’engagement, la contribution active et le dévouement de l’ensemble de l’équipe sont bien plus importants que le soutien financier », a résumé la présidente du jury, quelques minutes avant la proclamation. Le travail conjoint de l’entreprise Wust et de l’asbl Amonsoli (Action mondiale pour la solidarité) a, lui aussi, séduit le jury. « C’est tout à fait inattendu ! », a concédé Quentin Hupkens, formateur en français et en citoyenneté au sein de l’association qui lutte contre l’exclusion sociale et le décrochage scolaire par le truchement de cours à des primo-arrivants, comme à des groupes défavorisés. « Cette reconnaissance de


la valeur de notre travail permettra de consolider le projet et notre structure. Les gens de chez Wust nous ont aidés dans l’achat de matériel informatique. Ils ont fait preuve d’une gentillesse incroyable. » L’un de ses anciens travailleurs s’est d’ailleurs investi corps et âme dans des cours d’alphabétisation.

En son cru 2017, l’Aedificas Foundation (initiée en 2011 par la Confédération) a mis sur le devant de la scène des entreprises membres et asbl s’étant échinées à améliorer les conditions de vie de groupes défavorisés, selon un angle d’attaque très précis : la formation et l’insertion professionnelle. Alternance oblige, l’édition 2018 fera honneur à celles et ceux qui se consacrent au même objectif…mais sous l’angle de l’hébergement. Si vous avez connaissance de projets allant dans ce sens, n’hésitez pas une seconde !

« Un énorme et magnifique stimulant ! »

Plus d’infos : Véronique Vanderbruggen, 02 545 56 26, info@aedificas-foundation.be.

« Plus que jamais, nous sommes en mesure de donner une chance aux jeunes ! Ce prix, c’est énorme ! Un magnifique stimulant pour pousser l’équipe à aller encore plus loin… » Quelques secondes ont suffi à Evelien Dick, la cheffe de division du Centrum voor Arbeidszorg De Sprong, pour donner toute l’ampleur de la récompense attribuée à ce troisième lauréat. Ardemment soutenue par la société Zenner (don de matériel et encadrement par un dirigeant même de l’entreprise !), son asbl prend en

main des jeunes gens souffrant de tissements. « Voilà qui montre bien que L’HÉBERGEMENT, UN AN SUR DEUX

troubles mentaux. Last but not least, le 4e Award d’Aedificas version 2017 est allé au duo Wyckaert/De Tandem. L’asbl se bat de longue date pour que des déficients mentaux, tantôt enfants, tantôt adultes, accèdent à une vie en société classique. Le constructeur contribue au sacerdoce de ces dames par l’entremise de collectes de fonds et de moult inves-

de plus en plus d’entreprises de construction soutiennent des initiatives sociétales ! », s’est émue Sophie Droessaert, secrétaire de direction au sein de l’entreprise générale Wyckaert. Et Johan Franceus, le directeur général de celle-ci, de résumer l’esprit même de ces mécénats et de cette 5e édition des Awards : « On continuera ! »

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février 2018 • Construction 45


TRAVAUX DE DÉMOLITION

Tracimat, un système de gestion des déchets essentiel Grâce à Tracimat, les travaux de démolition pourront désormais faire l'objet d'une adjudication correcte.

L

ors d'une démolition, des déchets dangereux peuvent être libérés, comme l'amiante. Il en résulte des risques élevés pour l'environnement. Pour pouvoir réemployer et recycler des déchets de construction, il faut avoir la garantie que ceux-ci ne sont pas pollués par ce genre de substances.

Ces dernières années, le nombre de permis de démolir a largement dépassé les 10.000 unités en Belgique. Il est possible de recycler les déchets et de les réemployer de façon durable, mais cela nécessite une démolition sélective et une évacuation séparée des déchets. Tracimat en garantit la gestion. 46 Construction • février 2018

C'est précisément pourquoi la Vlaamse Confederatie Bouw (VCB) a créé l'asbl Tracimat : pour pouvoir offrir des garanties à ce sujet et pour gérer le processus de démolition et d'évacuation des déchets. Tracimat a été créée en collaboration avec CASO (association d'entreprises de démolition), la FPRG (fédération des producteurs de granulats recyclés), ainsi qu'ORI (Organisation pour les bureaux d’ingénierie et de conseil). La ministre flamande de l’Environnement, Joke Schauvliege, a agréé Tracimat comme organisation de ges-


Grâce à Tracimat, les travaux de démolition pourront désormais faire l'objet d'une adjudication correcte. La tentation de faire concurrence avec des prix planchers disparaîtra. En effet, il sera procédé à un inventaire complet de tous les déchets libérés. Le maître d'ouvrage disposera d’un document fiable afin d'organiser son adjudication. Ce qui diminuera le nombre de surprises désagréables au cours des chantiers.

Le traçage des déchets de démolition est au coeur des activités de Tracimat.

tion des déchets de démolition à la fin du mois d'août 2017. L'asbl peut désormais commencer le déploiement de son système de gestion des déchets de démolition.

Le traçage

Le traçage des déchets de démolition, et autres déchets du même type, est au cœur des activités de Tracimat. Il est ainsi possible de contrôler les travaux de démolition sélective et d'en vérifier le déroulement correct. Le système de traçage de Tracimat identifie tout d'abord les substances susceptibles d'être libérées et vérifie ce qu'il advient de ces matériaux au cours des travaux.

Les risques environnementaux s'en trouvent ainsi limités. Les déchets dangereux peuvent dès lors être éliminés de façon correcte et adéquate. Les flux de déchets deviennent, eux aussi, plus propres, grâce à un recyclage performant. Tracimat effectuera les contrôles nécessaires et délivrera les documents correspondants à des moments cruciaux tout au long de la chaîne, à condition que le système de traçage soit méticuleusement respecté. Tracimat investit d'ailleurs dans une banque de données numériques. Une fois celle-ci en place, toutes les attestations pourront être délivrées numériquement.

N'ATTENDEZ PAS AOÛT 2018 ! Un long laps de temps s'écoule généralement entre l'adjudication d'une démolition et les travaux proprement dits. Préparez-vous à temps, et affiliez-vous à l’asbl Tracimat ! Août 2018 constituera une date charnière pour Tracimat. L'asbl comptera alors un an d’agréation et une nouvelle politique d'acceptation entrera en vigueur auprès des entreprises de concassage. Elles seront en mesure de traiter les déchets de Tracimat plus efficacement et à un coût moindre que pour les déchets qui seront restés en dehors du système. Les maîtres d'ouvrage et donneurs d'ordre nécessitant des travaux de démolition après août 2018 sont invités à élaborer suffisamment tôt un plan de suivi des démolitions. Et par « suffisamment tôt », on entend bien avant le mois d'août 2018 ! Ils pourront ainsi intégrer facilement le système de Tracimat.

Tracimat travaille donc dans l'intérêt de toutes les parties : non seulement le maître d'ouvrage et l'entreprise de démolition, mais aussi l'exploitant de l'installation de traitement des déchets. Ce dernier obtiendra des garanties quant à la qualité des déchets de démolition. De plus, un système de traçage performant permettra un contrôle plus ciblé, là où les problèmes sont les plus fréquents. Avec Tracimat, le secteur de la construction apporte une contribution de premier plan à la politique de gestion de l'amiante et des déchets et stimule l'économie circulaire.

La parole à Tracimat

Les spécialistes ont la possibilité de s'affilier à Tracimat depuis septembre 2017. En principe, les entreprises de démolition et de concassage pourront, elles, s'y affilier début 2018. En parallèle, des séances d'information sont en cours pour les entrepreneurs, les administrations publiques et les bureaux d'études. Elles exposent les tenants et les aboutissants de la nouvelle politique d'acceptation des entreprises de concassage pour l'ensemble des intervenants et expliquent ce que Tracimat fait pour eux. Vous trouverez plus d’informations sur le site de Tracimat.

INFO : www.tracimat.be. Des questions ? Posez-les à annelies.vandeneynde@tracimat.be ou willem.moens@tracimat.be. février 2018 • Construction 47


PENSIO B

La construction a le meilleur fonds de pension du pays Pensio B, le fonds de pension des ouvriers de la construction, s'est vu décerner, à la fin de l'année dernière, l'IPE Country Award du meilleur fonds de pension de Belgique. Il s'est également classé en haut de la liste des meilleurs petits fonds de pension d'Europe. Une politique de placement qui se voit donc bien récompensée.

L

'award en question n'est pas négligeable. Il est décerné par Investments Pensions Europe (IPE), un magazine de premier plan qui s'adresse aux investisseurs institutionnels et aux gestionnaires de fonds de pension. L'éditeur organise également le plus grand rassemblement annuel des fonds européens de pension, Conference & Awards. C'est à l'occasion de cette conférence que Pensio B s'est vu décerner son prix.

De beaux résultats

La politique de placement de Pensio B se distingue en effet. Elle est prudente et gère les risques. Mais elle obtient, dans le même temps, de beaux résultats, avec un rendement moyen de 5,97 % sur ces dix dernières années. En 2017, Pensio B a géré pour 630 millions d'€ d'actifs. Environ un quart du portefeuille a été investi dans l'immobilier – noblesse oblige pour un fonds dans notre secteur. Pensio B soutient ainsi également l'économie réelle.

Paré pour l'avenir

Pensio B ne pourra pas se reposer sur ses lauriers au cours des années qui viennent. Il est probable que les taux d'intérêt augmenteront sur les marchés financiers (mais quand ?). En 48 Construction • février 2018

mai, la réglementation sur la protection des données à caractère personnel deviendra plus stricte. La FSMA, l'Autorité belge des services et marchés financiers, attend davantage de transparence. À cela se rajoute le statut

unique des ouvriers et employés pour les pensions complémentaires. Mais grâce aux connaissances accumulées et aux marges financières mises en place, Pensio B est paré pour l'avenir.

PAR ET POUR LE SECTEUR DE LA CONSTRUCTION En 2007, les partenaires sociaux de la construction ont créé Pensio B pour les ouvriers de la construction (CP 124). Ceux-ci peuvent ainsi compter sur un complément intéressant à leur pension légale. 265.000 personnes y sont actuellement affiliées. Le fait que la pension complémentaire soit réglée au niveau sectoriel constitue un atout majeur pour la construction. Dans le cas contraire, les choses seraient en effet autrement plus compliquées pour les milliers de PME du secteur, parce que la législation est stricte et complexe. Pensio B les soulage de ce fardeau. C'est également plus simple pour les ouvriers. Ils sont affiliés automatiquement. Chaque année, ils peuvent voir sur leur fiche de pension quelles réserves se trouvent sur leur compte individuel. L'organisation au niveau sectoriel génère en outre des économies d'échelle, ce qui permet de réduire les frais de fonctionnement. La pension complémentaire des ouvriers de la construction récompense la fidélité au secteur. Le pourcentage du salaire qui est versé sur le compte à chaque trimestre augmente en effet avec l'ancienneté dans la construction. Les ouvriers qui continuent de travailler au-delà de leurs 60 ans reçoivent en outre un versement supplémentaire de 2000 € par an. À noter aussi que certaines périodes d'inactivité, comme en cas d'intempéries, sont assimilées. La constitution de la pension complémentaire demeure ainsi garantie. Info : www.pensiob.be.


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Non à ces toits par lesquels l’énergie s’envole ! Rénover un toit en pente pour économiser l’énergie … et pour en produire ! Si les toitures en pente ont la faculté d’évacuer facilement la pluie qui tombe à leur surface, elles doivent au contraire retenir l’énergie à l’intérieur du bâtiment … et peuvent parfois même la capter ! La rénovation d’une maison ancienne va souvent de pair avec la récupération de volumes situés sous les combles, après isolation de la toiture et amélioration de son étanchéité à l’air. Dans la foulée, le propriétaire songe aussi, bien souvent, à y installer des panneaux solaires.

V

érifions d’abord l’état de la toiture … Les tuiles ou ardoises sont-elles en bon état ? Leur recouvrement est-il suffisant pour garantir l’étanchéité de la toiture ? La toiture est-elle pourvue d’une sous-toiture ? Est-elle déjà isolée ? L’isolant présent est-il visible ? N’est-il pas humide ou tassé ? Les éléments à isoler sontils facilement accessibles; sinon quels sont les obstacles (pièces de charpente, gainages existants, etc.) ? Peut-on conserver la charpente existante ? En tout ou en partie ? Les éléments structurels sont-ils en bon état, stables et de section suffisante ?

Choisir le bon isolant

La conductivité thermique ou valeur λ (exprimée en W/m.K) est un critère de choix important : plus faible 50 Construction • février 2018

sera sa valeur λ, meilleures seront ses performances thermiques pour une même épaisseur. Divers types de pose sont possibles. L’isolation au moyen de plaques rigides (mousses synthétiques, verre cellulaire, fibre de bois, etc.) par-dessus ou pardessous la charpente convient bien aux toitures de géométrie simple avec une charpente régulière et non déformée. L’isolation par matelas (laines minérales, végétales, etc.), plus souple, permet d’épouser la forme de la charpente. L’isolation insufflée (flocons de cellulose, perlite, etc.) ou projetée (mousses synthétiques) a l’avantage d’éviter les travaux de découpe et de remplir les moindres recoins du pan de toiture, même difficiles d’accès. Elle peut être envisagée dans les versants pourvus d’une sous-toiture rigide

ou fortement tendue et est volontiers utilisée pour isoler les planchers des combles.

L’indispensable sous-toiture

Isoler sans sous-toiture serait mettre en péril la performance de l’isolant. Une sous-toiture – au besoin de substitution, avant d’en mettre une vraie – permet de protéger l’ouvrage en cours de travaux et de récolter d’éventuelles eaux de condensation sous la couverture. Elle assure aussi l’étanchéité au vent et à la poussière, ce qui protège l’isolant. Qu’elle soit constituée d’une membrane, de plaques ou de panneaux, la sous-toiture doit être perméable à la diffusion de vapeur (Sd ≤ 0,5 m). On ne conservera les soustoitures anciennes, peu perméables à la vapeur, que si la couverture n’est pas remplacée. Mais il faut alors être d’autant plus attentif au choix du parevapeur et à sa mise en œuvre.

Le pare-vapeur

Du côté intérieur, un écran à l’air et à la vapeur posé de manière continue s’impose dans tous les cas : même si le matériau d’isolation est lui-même très étanche à la vapeur (plaques en PUR


La rénovation énergétique d’un bâtiment, thème de cette édition du magazine Construction, peut se concrétiser par une série de mesures. Si le système de chauffage mérite bien sûr un soin particulier, les premiers points à vérifier – et souvent à améliorer – sont l’enveloppe proprement dite du bâtiment, à savoir son toit et ses murs extérieurs, et la présence d’un système de ventilation. Nous abordons ici successivement la rénovation énergétique des toitures à versants et celle des toitures plates en nous basant sur les dernières recommandations données à cet égard par le Centre scientifique et technique de la construction (CSTC).

ou en PIR, par exemple), il ne faut pas oublier qu’une grande partie du transfert de vapeur d’eau peut se faire par convection, via les fuites entre les éléments d’isolation. Le pare-vapeur doit être posé dans les règles de l’art, sans fuite visible au niveau des raccords. Pour contrôler cette bonne pose, il peut être conseillé de faire subir au bâtiment un test de pressurisation pour repérer et corriger les éventuelles fuites, surtout si le climat intérieur est humide et les locaux mal ventilés.

Épaisseurs conseillées pour se conformer à la PEB

Toiture à versants dépourvue de sous-toiture

Pour toute rénovation complète d’une toiture, nous conseillons un coefficient de transmission thermique de la paroi inférieur ou égal à 0,24 W/ m2.K. Il faut pour cela compter de 18 à 23 cm de laine minérale ou végétale entre les chevrons, ou environ 12 cm de polyuréthanne sur ou sous la structure portante. Pour améliorer les performances, on peut toujours augmenter ces épaisseurs, mais aussi combiner plusieurs techniques. février 2018 • Construction 51

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CSTC

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Mise en œuvre

Cellulose insufflée (© Isofloc).

En cas de rénovation, on souhaite souvent conserver les finitions intérieures. Il faut alors travailler par l’extérieur, en plaçant par exemple des panneaux rigides par-dessus les chevrons (méthode «sarking»). Pour ce faire, un certain nombre de règles sont à respecter : • les chevrons de support doivent avoir au moins 5 cm de large, même en cas d’utilisation de vis autoforantes. Si la structure portante est constituée de fermettes (habituellement de 3,6 centimètres seulement), la technique du sarking est déconseillée • pour éviter la fissuration du bois, les contre-lattes doivent être de section suffisante : au moins 3 x 5 cm pour des vis d’un diamètre de 6 mm et au moins 4 x 6 cm pour des vis d’un diamètre de 8 mm • la profondeur d’enfoncement des vis dans la structure portante doit être au moins six fois supérieure à leur diamètre (36, 42 ou 48 mm pour des vis de respectivement 6, 7 et 8 mm de diamètre) • si on ne place pas les vis en biais, il faut prévoir un chevron de calage en pied de toiture pour reprendre le poids propre et la charge de neige • dans le cas de couches d’isolation combinées (sur et entre les chevrons), il faut garder l’écran à l’air et à la vapeur dans la partie chaude de l’isolant. Si le pare-vapeur est situé juste sous le panneau sarking, la résistance thermique du panneau devra être au moins 1,5 fois supérieure à celle de l’isolant placé entre les chevrons (voir figure 3). Concrètement, pour une laine minérale de 9 cm (λ = 0,035 W/m.K) présente entre les chevrons, il faut prévoir un panneau PUR (λ = 0,024 W/m.K) d’au moins 10 cm d’épaisseur 52 Construction • février 2018

• la continuité de l’isolation et de l’étanchéité à l’air avec les façades et les pignons doit être étudiée avec attention, y compris au niveau des détails. Pour bien raccorder l’isolation de façade et l’isolation de toiture, au bas de la pente de cette dernière, on doit parfois prévoir des recouvrements, tant en ce qui concerne l’isolation que le pare-vapeur.

Mieux vaut prévenir que guérir

Quand on rénove par phases les différentes parties de l’enveloppe (toiture puis façades, par exemple), mieux vaut prévoir certains détails dès le démarrage du projet. Par exemple, en laissant un débord suffisant au niveau des façades et des pignons, on va pouvoir placer, lors d’une phase suivante, des isolants de l’épaisseur voulue sans devoir utiliser des profilés de raccord ou démonter la gouttière et les éléments de rive. Ces dernières opéra-

La résistance thermique de l’isolation du côté froid de la toiture doit être supérieure ou égale à 1,5 fois celle de l’isolant présent du côté chaud.

tions sont techniquement possibles, mais si on doit y recourir, c’est au prix d’un sérieux surcoût ! Elles peuvent aussi occasionner des variations de teinte visibles dans le revêtement de toiture.


Comment rénover une toiture plate étanche ? Il ne suffit pas d’appliquer une nouvelle couche d’étanchéité. L’étancheur vérifiera d’abord le complexe toiture existant et proposera de réparer ce qui doit l’être. Comme pour la toiture à versants, il songera aussi à y ajouter si nécessaire une isolation thermique.

Analyse préalable

Divers points méritent une analyse préalable : • la destination du bâtiment et sa classe de climat intérieur après rénovation • les fonctions supplémentaires éventuelles du toit : panneaux solaires ? toiture verte ? • la présence d’humidité : infiltrations ? condensation ? • l’adhérence des couches • la nature et l’état du plancher : capacité portante suffisante, flèche éventuelle ? • la forme de pente : stagnation d’eau éventuelle ? • les couches d’étanchéité à la vapeur et les matériaux isolants : s’agit-il d’une toiture chaude, inversée ou froide ? • la nature et l’épaisseur de l’isolation : est-elle encore suffisamment cohésive ? • les couches d’étanchéité existantes avec leurs fixations : peut-on les conserver ?

• les détails : hauteur des relevés ? possibilité de rehaussement ? • l’état des avaloirs, à remplacer si leur longévité diffère trop de celle de la nouvelle étanchéité.

Rénovation d’une toiture pourvue d’un débord et d’un support en béton.

Isolation thermique

Vu la réglementation actuelle, une couche d’isolation thermique supplémentaire épaisse de 10 à 18 cm est souvent nécessaire. Le mieux est de mettre un pare-vapeur juste en-dessous de l’isolation thermique et sur un support continu (plancher de toiture ou sa forme de pente). Entre ce pare-vapeur et l’étanchéité de la toiture, toute lame d’air est à proscrire. S’il s’agit d’une toiture chaude et que le complexe toiture existant peut être conservé, l’isolant supplémentaire est posé au-dessus du complexe toiture existant (cf. figure 4) ou alors on lui applique une isolation inversée, avec une couche de lestage (cf. figure 5).

Rénovation thermique d’une toiture chaude au moyen d’une isolation thermique et d’une étanchéité de toiture supplémentaires.

Rénovation thermique d’une toiture chaude au moyen d’une isolation de toiture inversée et d’une couche de lestage (toiture duo).

Rénovation d’une toiture pourvue d’un débord et d’un support en bois.

S’il s’agit d’une toiture froide, il faut d’abord la transformer en toiture chaude. La continuité de l’isolation thermique est primordiale pour éviter l’apparition de ponts thermiques. Les nœuds constructifs doivent être conformes à la réglementation PEB. Tout débord doit être isolé, comme on le voit sur les figures 6 et 7. Les émergences de la toiture doivent être suffisamment hautes ou pouvoir être rehaussées.

RÉFÉRENCES: Compilation libre de deux articles parus dans le CSTC-Contact 2016/1, édition spéciale sur le thème de la rénovation énergétique des bâtiments. Seuls ces documents originaux, téléchargeables sur le site www.cstc.be peuvent être cités en référence. Leurs auteurs sont D. Langendries, E. Mahieu, Y. Grégoire, A. Tilmans et J. Wijnants, tous ingénieurs au CSTC.

février 2018 • Construction 53


LE BOUWCAMPUS, DANS LE LIMBOURG

Un symbole de la construction du futur Parfois, un bâtiment est fonctionnel. Parfois, il est beau. Et rarement, très rarement, il est également un symbole, un instrument et un élément vivant d'une stratégie. Nous vous invitons à découvrir le nouveau Bouwcampus de la Confederatie Bouw Limburg.

54 Construction • février 2018


L

e Bouwcampus ouvrira officiellement ses portes d'ici quelques semaines. Mais Construction a déjà pu visiter le bâtiment presqu’achevé, en primeur. Il frappe tout d'abord par sa localisation : dans le Parc scientifique de Diepenbeek, à un jet de pierre de l'Université de Hasselt et des Hautes Ecoles PXL et KLIM. Ce n'est pas un hasard, comme nous l'indique Vince Feytongs. Il est conseiller Transformatie Bouw Limburg auprès de la chambre locale. « Le concept du bâtiment, y compris sa localisation, répond à l'idée de la triple hélice. Il s'agit là d'un modèle incluant la recherche et l'enseignement, les pouvoirs publics et les entreprises, qui, ensemble, forment l'ADN de l'innovation. Et c'est bien la base de la philosophie de Transformatie Bouw Limburg », explique-t-il.

Tourné vers l'avenir

Transformatie Bouw Limburg (TBL) est un projet de la CB Limburg. Il repose sur l'idée selon laquelle les entreprises de construction, si elles veulent survivre en ce 21ème siècle, doivent procéder à une transformation en profondeur et novatrice – sur tous les plans. Le nouveau Bouwcampus symbolise cette ambition, tout d'abord sur le plan technique. Le bâtiment produira plus d'énergie qu'il n'en consommera, grâce à une isolation performante, des panneaux solaires et deux pompes à chaleur. Celles-ci sont raccordées à une installation géothermique et servent à la fois au chauffage et au refroidissement. L'électricité en surplus sera stockée dans une batterie produite par Mercedes et des bornes de recharge pour véhicules électriques ont été installées à l'extérieur. Des plafonds climatisants ont été installés pratiquement partout et les locaux sont équipés de détecteurs qui gèrent automatiquement l'éclairage. Le chauffage, lui, n'a pas encore été automatisé, mais ce sera possible à l'avenir : les capteurs sont déjà présents dans les locaux. La durabilité a constitué une priorité. Un détail : les sols des locaux de formation sont recouverts de dalles de feutre. Elles sont faciles à entretenir, à recycler et à remplacer en cas de détérioration. Les eaux pluviales, bien entendu, seront collectées, stockées et utilisées.

Interaction

La partie principale du bâtiment se rapproche d'un cube, pour optimiser les prestations énergétiques de l'enveloppe du bâtiment.

Mais aussi astucieuses que soient les techniques, pour Transformatie Bouw Limburg, l'innovation va au-delà de la technique. Le bâtiment reflète bien cette philosophie, une fois encore. « Par exemple, l'Universal Design a fait l'objet d'une attention accrue. Il en résulte que le bâtiment est très lisible : vous savez directement où aller. L'escalier central comporte des rampes à deux hauteurs. Nous voulons que le bâtiment soit facilement accessible à tous les visiteurs, quelle que soit leur mobilité. Certains locaux de formation sont pourvus d'une cloison mobile, ce qui rend leur utilisation très ››› flexible ». février 2018 • Construction 55


LE BOUWCAMPUS, DANS LE LIMBOURG

Le grand hall d'entrée. L'infrastructure informatique, omniprésente, indique tout de suite le chemin aux visiteurs.

Notez la double rampe de l'escalier. Le Bouwcampus se veut convivial pour tous, quelles que soient la taille et la mobilité des visiteurs.

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Une utilisation intelligente de l'espace

Depuis le « stop au béton », nous savons que nous devons mieux gérer les espaces ouverts. Le nouveau bâtiment en tient compte. Le Bouwcampus occupe le rez-de-chaussée et le premier étage du bâtiment, tandis que le deuxième étage accueille actuellement la Confederatie Bouw Limburg ainsi que la section locale de Constructiv. La majeure partie du volume est cubique, pour la compacité et les prestations énergétiques. Mais le bâtiment est d'ores et déjà prêt pour d'éventuelles extensions. Le rez-de-chaussée et le premier étage ressortent et forment un véritable escalier. Il sera possible, à l'avenir, de construire de nouveaux espaces sur les terrasses ainsi créées, sans qu'il faille recourir à de nouveaux terrains. Au-dessus des terrasses, un grand auvent accueille des panneaux solaires. Il modère ainsi l'ensoleillement et réduit les besoins en matière de refroidissement. Un pare-pluie permet également aux personnes désireuses de prendre une pause sur la terrasse d'être à l'abri.

Un instrument

Le Bouwcampus accueillera la Construction Academy. Celle-ci s'adresse non seulement aux entreprises affiliées à 56 Construction • février 2018

Des locaux flexibles. L'éclairage du bâtiment est partiellement automatisé.

la Confédération, mais aussi à toutes les parties prenantes : architectes, bureaux d'études, autres entreprises de la filière construction... Le monde académique a été impliqué dans le projet dès la phase de construction. L'Université de Hasselt et PXL ont invité quelques étudiants à faire partie d'une équipe de construction « fantôme », qui a notamment pris part aux réunions de chantier. Sur cette base, un cours pouvant servir à la fois pour les bacheliers et les masters a été développé. Les pompes à chaleur, l'installation de ventilation et la batterie sont derrière des vitres au centre du hall d'entrée. Elles peuvent servir à illustrer des formations. L'idée d'utiliser un bâtiment comme instrument de formation se retrouve


UNE SÉLECTION RIGOUREUSE

Les installations – très performantes – sont placées au centre du hall d'arrivée et font office de matériel didactique pendant les formations.

Les bureaux de la Confederatie Bouw Limburg. Les matériaux de finitions sont faciles à entretenir et à recycler.

L'entrepreneur principal du Bouwcampus a été sélectionné avec soin, nous raconte Chris Slaets (Directeur de la CB Limburg). Un panel indépendant a été composé à cet effet. Il réunissait notamment des représentants de CeDuBo, Vlaanderen Bouwt (VlaBo) et des administrations de l'aménagement du territoire de la commune de Diepenbeek et de la province. Pour le secteur de la construction, c'est Eric Keijers (Président de la CB Limburg) qui siégeait au sein du panel. Rik Mondelaers (ex-directeur de la CB Limburg) en était le Président. « Le panel a organisé trois tours de sélection. Il a examiné les prix des offres, mais aussi l'engagement des entreprises de construction participantes. A quel point étaient-elles tournées vers l'avenir ? Leur philosophie s'accordait-elle à celle du Bouwcampus et de notre projet Transformatie Bouw Limburg? », explique Chris Slaets. Au final, c'est notre affilié Matthieu Gijbels qui a été sélectionné comme entrepreneur principal. La Construction Academy du Bouwcampus a obtenu des subsides du FEDER, le Fonds Européen de Développement Régional et a été soutenue financièrement par la province. Le projet a été conçu par HVC Architecten.

à d'autres endroits. Des ancres ont ainsi déjà été montées dans les murs extérieurs en vue des formations en montage d'échafaudages. Les écrans d'information, présents partout, contribuent à la facilité d'utilisation. L'installation de iBeacons est par ailleurs prévue. Les visiteurs pourront ainsi obtenir des informations utiles à partir de leur smartphone, qui pourront éventuellement être adaptées à leur profil : un entrepreneur pourra immédiatement voir où se déroule une formation, un employé chargé de la maintenance verra où une ampoule doit être remplacée.

BIM & Lean

Le processus de construction proprement dit s'est effec-

tué en équipe et reposait sur un BIM (presque) complet. Il s'agissait d'une approche ouverte, dans laquelle le BIM a également été utilisé pour la communication entre les partenaires à l'acte de construire, dans les deux sens. Comme de bien entendu, des techniques cohérentes de Lean Management ont été appliquées : tant le BIM que le Lean constituent des aspects primordiaux de Transformatie Bouw Limburg. « La province a traversé une période difficile, avec des pertes d'emploi massives suite notamment à la fermeture de Ford Genk. Les pouvoirs publics, les entreprises et le monde académique ont uni leurs forces pour sauver les compétences de ces personnes, les accroître et à nouveau les mettre en œuvre. Ce Bouwcampus démontre que notre secteur est novateur et peut s'avérer un pionnier dans ce domaine », conclut Chris Slaets.

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58 Construction • février 2018

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MARCHÉ DE LA CONSTRUCTION

« De Digitale Werf » : le processus de construction n'a jamais été aussi fluide Comme souvent, vous avez un chantier et vous devez constamment chipoter au plan de construction – en dépit d'une préparation consciencieuse. Vous devez régulièrement adapter le timing, ainsi que le plan financier. Vous réalisez qu'en plus du chantier de construction proprement dit, vous avez un second chantier à gérer : un chantier administratif. Il est peut-être temps de passer entièrement au numérique. Etes-vous prêt

pour la transformation numérique de vos chantiers de construction ? Les avantages ne manquent pas. Un dossier de projet constamment à jour. Toutes les informations sont centralisées et sécurisées dans le cloud. La communication entre client, chantier, bureau et architecte se déroule parfaitement. Les rapports de chantier, les listes « to do », les enregistrements des temps sont automatisés. De Digitale Werf a l'expérience et les outils nécessaires pour simplifier votre parcours constructif et centraliser toute la communication. Vous gagnerez ainsi du temps, vous pourrez travailler plus efficacement et le risque d'erreurs en sera réduit. De Digitale Werf vous libère d'une bonne partie de vos soucis et vous propose un service de support pour le matériel et l'infrastructure IT. Plus d'informations ?

www.digitalewerf.be

L’Healthbox 3.0 : la ventilation intelligente de Renson L’Healthbox 3.0 ; qui fait partie du système de ventilation intelligent et économe en énergie, Système C+ ; est le symbole d’une nouvelle génération de ventilation. Grâce aux détecteurs intégrés qui gèrent en continu le niveau d’humidité, de CO2 et/ou de COV, l’Healthbox 3.0 adapte le niveau de ventilation où et quand c’est nécessaire. L’unité compacte est équipée d’un nouveau ventilateur silencieux et extrêmement économe

en énergie. Une application spéciale pour l’utilisateur permet à l’occupant de consulter, en un clin d’œil, la qualité de l’air intérieur, de programmer les niveaux de ventilation pièce par pièce et de consulter l’historique de son système de ventilation. L’Healthbox 3.0 de Renson vous permet donc de suivre en permanence la qualité de l’air dans votre maison, un atout non-négligeable.

www.renson.be

La technologie Xentro de Recticel Insulation : solution révolutionnaire dans le domaine de l’isolation Recticel Insulation lance de nouvelles solutions révolutionnaires qui vous offriront plus d’efficacité et de confort pour isoler vos biens. La technologie Xentro, intégrée dans les panneaux de PU rigide, est garante d’une meilleure isolation grâce à son excellente valeur lambda de 0,019 W/ mK. Grâce à cette valeur lambda, la technologie Xentro, intégrée dans les panneaux de PU rigide, est garante d’un gain de 13 % en termes de qualité d’isolation. Cette nouvelle génération de PU reposant sur la technologie Xentro a vu le jour grâce à la connaissance, à l’expérience et à la passion de l’équipe dévouée qui se consacre depuis des années à l’étude des technologies les plus avancées. Recticel Insulation, partenaire fiable et expérimenté dans le secteur de l’isolation, propose des solutions de haute qualité pour garantir le confort quotidien de l’utilisateur final.

www.recticelinsulation.be

février 2018 • Construction 61


MARQUANT

Jacques Delens nous a quittés À la fin de l’année dernière, le 6 décembre 2017, Monsieur Jacques Delens est décédé. Il était âgé de 91 ans. La Confédération doit dire au revoir à une personnalité qui a joué un rôle important dans notre organisation patronale. Au cours de sa carrière, Jacques Delens a endossé de très nombreuses fonctions, tant au niveau de l’économie en général qu’au niveau de notre organisation patronale et des organisations connexes. Voici un bref aperçu de ses principaux mandats : · · · · · · · · · · · · · · · ·

Administrateur délégué des Entreprises Maurice Delens (1964 à 1966) Fondateur et Président des Entreprises Jacques Delens Administrateur délégué de Bétonimmo Administrateur de Besix s.a. Vice-Président de la Confédération Construction (1978 à 1979) Vice-Président de la FEGC (1978 à 1980) Membre du Conseil national de la Confédération Construction (1966 à 1990) Membre du Conseil d’administration de la Confédération Construction (1968 à 1989) Membre du Comité directeur de la Confédération de la Confédération Construction (1977 à 1980) Administrateur de la Confédération Construction Bruxelles-Capitale Président de la Confédération Construction de Bruxelles-Halle-Vilvorde (1980 à 1987) Président de l’Association du Brabant des entrepreneurs généraux (1975 à 1980) Membre de la Commission paritaire (1962 à 1982) Administrateur d’Inaco Administrateur de la Fédérale (1981 à 1997) Membre fondateur du CNAC

En reconnaissance de cette brillante carrière, il avait reçu différentes distinctions. Il était notamment Doyen d’honneur émérite et depuis 1992, Officier de l’Ordre de la Couronne. La Confédération Construction présente ses plus sincères condoléances à la famille.

42 785 (21,4 %) employés

157 337 (78,6 %) ouvriers Au deuxième trimestre de 2017, selon l’ONSS, le secteur de la construction comptait 200.122 travailleurs, répartis de la sorte : 42.785 employés (21,4 %) et 157.337 ouvriers (78,6 %). Par rapport au même trimestre de l’année d’avant, le nombre d’ouvriers est resté quasiment stable : -0,1 %. Par contre, le nombre d’employés a augmenté de 0,9 % durant la même période en Belgique. Il y a cinq ans, au deuxième trimestre de l’année 2012, le secteur de la construction comptait encore 214.299 travailleurs en action : 175.511 ouvriers et 38.788 employés. C’est 10,4 % ouvriers en plus par rapport à 2017. Quant aux employeurs, le secteur de la construction en totalisait 27.652 lors du deuxième trimestre de 2017 pour 27.109 au deuxième trimestre de 2016. Il y a cinq ans, le nombre d’employeurs était encore de 28.407.

62 Construction • février 2018


F O U DE CONS TRUCTI

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IN J O U R N S C R I V E Z -VO E EC H A U NTIERS S VIA O UV E R T

S.BE

Dimanche 6 mai 2018 une initiative de la

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L’avenir, c’est deux mains.


CerapurCompact, la solution parfaite pour vos projets

WEST, un projet d’habitation qui garantit une qualité de vie commune optimale à Hasselt

La solution Junkers L'installation des systèmes de chauffage pour le projet WEST a été confiée à un spécialiste. Il a choisi la technologie de Junkers en raison de ses expériences positives dans le cadre de nombreux autres grands projets. Pour répondre au niveau de performance souhaité et aux attentes élevées en matière d’efficience, il recommande la chaudière murale au gaz alliée au thermostat avec minuteur CR 50. En raison de sa forme ultra-compacte, l’installation et l’entretien de cette chaudière instantanée conviennent parfaitement aux petites remises puisque chaque espace d’habitation du projet WEST est agencé de manière optimale. Avec une plage de modulation allant de 15 à 100 % et une puissance allant de 3,7 kW jusqu'à 24,1 kW, la chaudière CerapurCompact propose par ailleurs un système de chauffage et une installation d’eau chaude en fonction de chaque unité d’habitation à un prix réduit. Un atout qui offre d’ores et déjà des perspectives intéressantes pour garantir la qualité de vie de la génération actuelle et à venir.

Aperçu des avantages CerapurCompact Chaudière murale à condensation au gaz

Forme moderne et ultra-compacte au fonctionnement silencieux Échangeur de chaleur en aluminium/ silicium, doté d’une enveloppe en inox pour un rendement élevé, une longue durée de vie et un entretien facile Plage de modulation de 15 à 100 % de la puissance cc maximale Affichage numérique et code diagnostic

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