Construction mars 2018

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Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles

Construction

MARS

2018 BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6

CONJONCTURE

3 % de croissance pour notre secteur EASY’GREEN

L’outil de financement pour votre transition énergétique PONTS ET VIADUCS

Le plan de rénovation bruxellois

DOSSIER

Nouveaux métiers :

LES COLLÈGUES DE DEMAIN

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Confederatie Bouw - Confédération Construction


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ÉDITO

Le plan de réduction des charges dans la construction enfin sur les rails !

L

’emploi ouvrier dans les entreprises belges de construction a connu une légère progression au cours de la période du 4e trimestre 2016 au 3e trimestre 2017. C’est en soi une très bonne nouvelle, après la chute vertigineuse de l’emploi enregistrée pendant quatre ans sans discontinuer (près de 20.000 postes de travail perdus dans nos entreprises entre 2012 et 2016).

« La Confédération restera vigilante pour contrer toute tentative de remise en cause éventuelle de ce régime »

Cette embellie est évidemment liée à la forte augmentation de l’activité dans le secteur, qui a permis d’absorber la croissance de la main-d’œuvre étrangère détachée en Belgique – on comptait 50.000 travailleurs détachés en équivalents temps plein en 2016 – tout en permettant aux entreprises belges de réengager de la main-d’œuvre locale, à raison de près d’un millier de travailleurs. La reprise de l’emploi salarié belge reste cependant très fragile. Un ralentissement de l’activité dans un contexte de maintien ou de croissance du nombre de travailleurs détachés au cours des prochaines années suffirait à entraîner, à politique inchangée, un nouveau recul de l’emploi ouvrier dans la construction. Mais, précisément, le contexte politique a changé ! On le sait, le gouvernement a accepté, au moins partiellement et de manière progressive, la demande de réduction des charges sociales dans le secteur, que la Confédération n’a cessé de porter haut et fort pendant près de deux ans. L’accord politique de l’été 2017 a ainsi confirmé l’octroi d’une enveloppe budgétaire annuelle de 600 millions € pour la réduction des charges dans la construction à partir de 2020, sachant qu’une partie de cette enveloppe s’appliquera déjà en 2018 (100 millions €) et en 2019 (200 millions €). Cette décision du gouvernement a été transposée dans un régime spécifique de réduction des charges inscrit dans une des lois de relance qui est en cours d’adoption au Parlement, de sorte que nos entreprises bénéficieront de ce régime dès le premier trimestre de cette année. La réduction s’opérera par le biais d’une dispense de versement au précompte professionnel d’un montant correspondant à un pourcentage de la masse salariale des travailleurs sur chantiers (à savoir 3% en 2018, 6% en 2019 et 18% à partir de 2020). Globalement, la diminution du coût salarial du personnel ouvrier dans la construction devrait atteindre à partir de 2020 une moyenne de 3€ par heure prestée par ouvrier. Pour la Confédération, c’est là le premier résultat majeur d’un long travail de sensibilisation du monde politique au grave problème de compétitivité engendré par la concurrence étrangère déloyale. Elle restera vigilante pour contrer toute tentative de remise en cause éventuelle de ce régime et pour obtenir du prochain gouvernement qu’il respecte les accords passés sous la présente législature !

Robert de Mûelenaere Administrateur délégué de la Confédération Construction mars 2018 • Construction 3


SOMMAIRE

19 Dossier : Les collègues de demain

Dans le dossier de ce numéro, nous vous présentons certains nouveaux métiers qui font leur apparition dans notre secteur. Certains évoluent, d’autres sont liés à la numérisation, d’autres encore se créent. Présentation.

10 Conjoncture

Les indicateurs sont au vert pour la construction. Nous prévoyons, cette année, une croissance de 3 % du volume de travail – il s’agit de la production en terme de travaux de construction, au sens large du terme. L’année passée, le volume de travail a connu une augmentation de 2 %.

4 Construction • mars 2018

34 Easy’green

Lancé par Novallia, filiale de la Sowalfin, Easy’green est un outil de financement, accompagné de différents conseils, pour aider les entreprises à améliorer leurs performances énergétiques et réduire leurs émissions de CO2.

44 Ramillies

Focus sur une nouvelle maison de repos construite en bois, via la technique CLT (Cross-Laminated Timber), par notre membre TS Construct. Construction l’a visitée à Ramillies, dans l’est de la province du Brabant wallon.


Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles

Construction

MARS

2018 BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6

14 Primes Comment en accorder des bénéficiaires aux travailleurs? 16 Arrêt Fraude au détachement.

CONJONCTURE

3 % de croissance pour notre secteur EASY’GREEN

L’outil de financement pour votre transition énergétique PONTS ET VIADUCS

Le plan de rénovation bruxellois

DOSSIER

DOSSIER

Nouveaux métiers :

LES COLLÈGUES DE DEMAIN

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Confederatie Bouw - Confédération Construction

3 Edito Le plan de réduction des charges dans la construction enfin sur les rails ! 6 Événement La Confédération Construction de l’arrondissement Verviers a mis ses membres à l’honneur 9 Point de vue régional Stop à l’étalement urbain ? Un défi à relever…mais avec grande prudence

VOS INTÉRÊTS

12 Réforme de l’impôt des

19 Introduction Les collègues de demain. 20 Nouveaux profils De l’inspecteur de la condition des bâtiments à l’ouvrier polyvalent. 22 Inspecteur de la condition

des bâtiments

« Un job attrayant si tu as de la motivation ».

24 Acheteur circulaire Une fonction encore rare. 26 BIM Rencontre avec un BIM Manager. 28 Ouvrier polyvalent L’avenir de la construction. 29 ERP Un instrument pour aider à façonner le processus. 30 Formations

La CCW, un partenaire indispensable.

sociétés

SECTEURS & METIERS

32 Rendez-vous de l’Energie Débat sur la rénovation énergétique. 35 Plan piscines 56 dossiers rentrés. 36 BIM belge Le CSTC publie le protocole. 37 Ponts et viaducs Le plan de rénovation bruxellois. 38 Anniversaire 25 ans de Dereymaeker. 40 CSTC Commencer à travailler avec le BIM.

PROJETS & ENTREPRISES

44 Ramillies Focus sur une nouvelle maison de repos construite en bois, via la technique CLT. 46 Avantages membres 48 Marché de la construction • Deceuninck • Renson • Wienerberger 50 Marquant • Chiffre du mois • Google

Taux et salaire du chef d’entreprise.

VOS CONTACTS

Construction est le mensuel de l’asbl Confédération Construction Rue du Lombard 34-42, 1000 Bruxelles Editeur responsable : Filip Coveliers, Rue du Lombard, 34-42, 1000 Bruxelles. Bureau de dépôt : Gent X Rédaction : Edition francophone : Construction Marc Guéret - tél. 02 545 57 31 marc.gueret@confederation­ construction.be Edition néerlandophone : Bouwbedrijf peter.graller@confederatiebouw.be Mise en page : Nikka Cuypers nikka.cuypers@cnc.be Abder-Razzaaq Boujdaini abder-razzaaq.boujdaini@cnc.be Secrétariat de rédaction : secretariatredaction@confederation­ construction.be

Impression : Graphius Réactions-questions : communication@ confederationconstruction.be Avec la collaboration des services d’études de : • Confédération Construction Sonia Massart, tél.02 545 56 34 - fax 02 545 59 09 Sonia.massart@confederationconstruction.be • Confédération Construction Wallonne Catherine Houtart tél. 02 545 56 68 - fax 02 545 59 05 catherine.houtart@ccw.be • Conféderation flamande de la Construction Johan Walewijns, tél. 02 545 57 49 - fax 02 545 59 07 johan.walewijns@confederatiebouw.be • Confédération Construction Bruxelles-Capitale Morgane Cendoya,

tél. 02 545 58 29 - fax 02 545 59 06 morgane.cendoya@confederationconstruction.be

Membre de l’Union des Editeurs de la Presse Périodique.

Abonnements : Claude Bernaerts, tél. 02 545 56 88 - fax 02 545 59 00 claude.bernaerts@confederationconstruction.be Publicité : Kristel Dekempeneer, tél. 02 545 56 99 - fax 02 545 59 08, kristel.dekempeneer@confederation­ construction.be Prix abonnement annuel Membres de la Confédération Construction, compris dans la cotisation Non-membres : 137,80 euros (TVA et frais de port compris) / Etranger : 300 euros (TVA et frais de port compris)

Par la présente publication, la Confédération Construction asbl s’assigne comme but de vous communiquer des informations adaptées, fiables, complètes et exactes. Toutefois, elle ne peut pas être tenue responsable en cas d’un manquement quelconque à cet objectif. Tous les éléments de cette publication sont protégés par le droit d’auteur de la Confédération Construction asbl. Toute reprise d’articles, en tout ou en partie, n’est permise qu’après autorisation expresse et avec la mention explicite de leur provenance.

Vot re mensuel Construction est dorénavant imprimé sur du papier issu de la gestion durable des forêts. Le label Forest Stewardship Council veille à la préservation de l’écosystème forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigènes et des travailleurs forestiers.

mars 2018 • Construction 5


ÉVÉNEMENT

La Confédération Construction de l’arrondissement Verviers a mis ses membres à l’honneur

Le vendredi 12 janvier dernier, la Confédération Construction de l’arrondissement Verviers a récompensé une centaine d’entrepreneurs de la région avec les décorations du Travail. Cet événement a eu lieu sur le site du circuit de Spa-Francorchamps. Retour également sur la première édition de « Building connexions ». Périodiquement, la Confédération Construction de l’arrondissement Verviers organise une cérémonie récompensant tous ceux qui mettent leur savoir, leur talent, leur dévouement et leurs compétences au service du travail. « Il s’agit finalement d’une reconnaissance bien méritée pour les services rendus », a d’ailleurs souligné Frank Ganser, le président de la Confédération Construction de l’arrondissement Verviers, lors de son discours.

Building connexions

À l’issue de cette cérémonie, s’est tenue la première édition de « Building connexions » : une rencontre organisée pour les professionnels de la construction et de l’immobilier. En tout, plus de 340 entrepreneurs du bâtiment, d’artisans de la construction, architectes, paysagistes, représentants administratifs et politiques s’étaient donné rendez-vous à « l’Eau rouge », au circuit de Spa-Francorchamps. « Nous souhaitions permettre aux entrepreneurs de se rencontrer, d’échanger leurs expériences et de créer de nouveaux contacts dans un cadre informel . Le concept de Building connexions est un franc succès », a déclaré Frank Ganser.

Trois projets économiques

Lors de cet événement, trois projets économiques importants ont été présentés. Nathalie Maillet, Directrice générale du circuit de Spa-Francorchamps, a exposé les dernières innovations en matière de connectivité du circuit. Thierry 6 Construction • mars 2018

Une centaine d’entrepreneurs de la région ont été décorés au cours de la soirée.

Wimmer, président du Conseil d’Administration du CHR Verviers, a explicité les derniers investissements du Centre Hospitalier. Enfin, les architectes Luc Dutilleux (Artau Malmedy), Ralph Palotas ainsi que le président de l’Union Wallonne des Architectes (UWA), Robert Treselj, ont présenté le projet de revitalisation de la Klötzerbahn, à Eupen. Ce projet a remporté le premier prix du Grand Prix d’Architecture de Wallonie dans la catégorie « Ouvrage d’Art ou espace architecturé », en 2017.

29 communes

Pour rappel, la Confédération Construction de l’arrondissement Verviers défend les intérêts collectifs et individuels des entrepreneurs de l’arrondissement Verviers, soit 29 communes (francophones et germanophones).

Lors de la cérémonie des décorations du Travail, 75 personnes ont reçu la Décoration du Travail de première classe, quatre se sont vu décerner le Chevalier d’Ordre de la Couronne, une personne a été décorée du Chevalier d’Ordre de Léopold, six du Chevalier d’Ordre de Léopold II. Une médaille d’or Ordre Léopold II, cinq Palmes d’Argent Ordre de la Couronne et quatre Palmes d’Or Ordre de la Couronne ont également été remises.


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POINT DE VUE RÉGIONAL

Stop à l’étalement urbain ? Un défi à relever… mais avec grande prudence

L

e « stop à l’étalement urbain » (« parfois appelé improprement « stop au béton ») à l’horizon 2050, idée qui émane du futur Schéma de Développement territorial (SDT), fait la une de l’actualité en Wallonie. La CCW comprend l’objectif de freiner la consommation de territoire pour préserver les zones naturelles, comme la Flandre l’a aussi décidé à l’horizon 2040. Ce « grignotage » ralentit d’ailleurs déjà suite à l’augmentation de la part des appartements et à la réduction de la taille des parcelles en construction neuve. La densité moyenne du tissu urbanisé wallon est aujourd’hui de 22 habitants/hectare : on pourrait densifier à 24 habitants/hectare en 2050, compte tenu de la croissance démographique… Mais la CCW tient à attirer ci-après l’attention des décideurs wallons sur plusieurs points.

« La CCW insiste pour éviter tout impact négatif sur le coût des terrains »

L’horizon annoncé de 2025 pour une première réduction de moitié du rythme annuel d’urbanisation ne laisserait que 7 ans pour en évaluer et rencontrer toutes les conséquences, notamment sur le CoDT, le plan de secteur, les outils de développement territorial, sans parler des risques de dévalorisations foncières…Une échéance plus souple permettrait de mieux organiser une indispensable concertation avec les acteurs du secteur (constructeurs, développeurs, promoteurs…). La CCW insiste pour éviter tout impact négatif sur le coût des terrains qui freinerait l’accès au logement des jeunes ménages. Il faudra faire preuve d’inventivité foncière et financière, en partenariat entre acteurs publics et privés… La réussite de ce pari urbain exige des impulsions à court terme pour revitaliser les agglomérations existantes. Pensons à l’implantation accélérée des « quartiers nouveaux » et à l’amplification des opérations d’aménagement actif (revitalisation urbaine, reconversion de friches…). Le fameux « plan wallon d’investissement » (PWI) annoncé par le gouvernement wallon sera bien utile pour accélérer la création et la rénovation de logements publics et privés. Pour rappel, un million de logements wallons sont à rénover d’ici 2050 pour atteindre un label énergétique moyen de niveau A et respecter nos engagements climatiques. Le PWI doit aussi stimuler l’investissement communal, indispensable pour améliorer le cadre de vie et restaurer l’attractivité des villes et villages. L’objectif de « reconstruire la ville sur la ville » obligera les mentalités à évoluer parmi les autorités communales, notamment pour mieux résister aux réactions « Nimby » qui se manifestent souvent à l’annonce de projets immobiliers de plus grand gabarit... La fiscalité immobilière devra stimuler davantage la création et la rénovation de logements (plutôt que leur simple changement de mains) dans les périmètres bâtis, et moins pénaliser les localisations intra-urbaines. La démolition-reconstruction (avec TVA réduite) devra s’ouvrir aux opérations multi-résidentielles et dans un plus grand nombre de communes. Enfin, il faudra aussi préserver la création et le développement des entreprises et continuer à attirer les investissements stratégiques, sachant que la Wallonie accédera à l’autonomie financière en 2025 et qu’il sera impératif de stimuler le PIB… Bref, de fameux défis à relever tant pour les acteurs privés que pour les autorités fédérales, régionales et locales. Un nouveau consensus sociétal, avec de nécessaires modalités de transition et d’accompagnement, est une condition nécessaire de réussite de ce pari urbain. Pour éviter l’échec… Francis Carnoy Directeur général de la Confédération Construction Wallonne mars 2018 • Construction 9


CONJONCTURE

A

u moment où nous écrivons ces lignes, la Banque Nationale estime que notre économie a enregistré l'année passée une croissance de 1,7 %. Et, toujours selon la Banque Nationale, la Belgique devrait à nouveau atteindre ce chiffre en 2018. L'économie dans son ensemble se porte donc bien. Dans la construction aussi, tout indique que la conjoncture est favorable. La confiance des entrepreneurs se situe largement audessus de la moyenne des dix dernières années. Il en va d'ailleurs de même de la confiance de l'économie en général. Cette confiance, pour l'économie dans son ensemble, s'accompagne de beaux chiffres de croissance. Nous pouvons donc nous attendre à ce qu'il en soit de même pour la construction. La confiance se voit en outre renforcée par les carnets de commandes. Les entreprises de construction sont aujourd'hui assurées de 5,9 mois d'activité. C'est davantage que l'année passée (5,6 mois) et aussi que l'année précédente (5,5 mois).

Emploi

L'emploi suit le rebond conjoncturel. Entre la fin de 2011 et la fin de 2015, notre secteur a perdu près de 20.000 emplois salariés. Mais 2016 a marqué un tournant et l'emploi a repris en 2017. On compte 800 travailleurs

Les carnets de commandes sont plus remplis que ces deux dernières années.

10 Construction • mars 2018

3 %

de croissance pour notre secteur Les indicateurs sont au vert pour la construction. Nous prévoyons cette année une croissance de 3 % du volume de travail – il s'agit de la production en termes de travaux de construction, au sens large du terme. L'année passée, le volume de travail a connu une augmentation de 2 %.

de plus ainsi que 1.100 indépendants supplémentaires entre décembre 2016 et septembre 2017. Compte tenu de la confiance élevée des entrepreneurs et des carnets de commandes bien remplis, 2018 devrait elle aussi être créatrice d'emplois. Une augmentation de l’emploi s'accompagne en principe d'une augmentation de la production. Il n'y a pas de proportion exacte. Mais nous pouvons toutefois nous baser sur les moyennes historiques. Celles-ci suggèrent une augmentation d'au moins 2 % de la production en 2017. Une remarque toutefois. Au moment d'écrire ces lignes, l'emploi pour le quatrième trimestre de 2017 n'est pas encore connu. Il n'est pas à exclure que des entreprises de construction aient procédé à des licenciements au cours de ce trimestre. En effet, de nouveaux délais de préavis, beaucoup plus longs, entraient en vigueur le 1er janvier pour les ouvriers de la construction. Il est possible que ces délais ral-

longés aient incité les entrepreneurs à licencier rapidement des travailleurs au cours du quatrième trimestre de 2017, si leur aptitude au sein de l'entreprise était déjà remise en question.

Rénovation et construction neuve

Les indicateurs liés à l'évolution de la demande étayent la conclusion selon laquelle la production a augmenté. Il est question d'une importante hausse de l’emploi pour l'économie dans son ensemble. Les revenus disponibles sont donc en augmentation. Cette augmentation se voit encore renforcée par le glissement fiscal et les taux d'intérêts hypothécaires restent par ailleurs bas. Pour les particuliers, le climat est donc propice à la réalisation de travaux de construction. Les rénovations profitent d'une dynamique positive qui est structurelle. Le parc résidentiel ne cesse de croître. Sa qualité augmente, notamment grâce à des travaux de rénovation énergétique. De plus, la Wallonie et Bruxelles


ROBERT DE MÛELENAERE

C’est le moment de construire ou de rénover !

Nouveaux logements autorisés en Belgique 8 000 Chiffres bruts (désaisonnalisés) Tendance Moyenne sur 3 mois

Nombre de logements

7 000 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 01/16

En prélude à Batibouw, la Confédération Construction a organisé sa traditionnelle conférence de presse. Robert de Mûelenaere (administrateur délégué) a encouragé le consommateur à ne pas attendre à planifier des travaux de construction ou de rénovation. Le moment est extrêmement approprié. 04/16

07/16

10/16

01/17

04/17

07/17

10/17

01/18

Source: Confédération Construction sur la base des statistiques du SPF Economie

réforme des droits ∙ Lad’enregistrement est une

aubaine financière pour les familles ;

taux d’intérêt sont bas et ∙ les vont à peine augmenter, selon la Banque nationale ;

ont mis en place un nouveau système de droits d'enregistrement. La Flandre a l'intention de faire de même en milieu d'année. Les taxes seront ainsi moindres pour les primo-acquérants, ce qui leur permettra de financer plus facilement leurs travaux de rénovation. En ce qui concerne la construction neuve, les exigences plus strictes en matière de performance énergétique génèrent du travail supplémentaire. Nous avons déjà, à deux reprises, assisté à un effet d'anticipation en Flandre : il s'agit de personnes qui demandent un permis de bâtir dans une année donnée afin d'échapper aux exigences plus strictes en matière de PEB qui verront le jour l'année suivante. Ce pic anticipatif entraîne par la suite une augmentation de la production. Et justement, les exigences se sont encore renforcées ce 1er janvier en Flandre et les statistiques dont nous disposons actuellement sont compatibles avec un nouvel effet d'anticipation. Nous pouvons supposer, sur la base des leçons du passé, que le volume des travaux résidentiels (rénovation et construction neuve confondues) augmentera donc de 2 à 3 % en 2018

Construction non-résidentielle

Le climat est également favorable pour les travaux non-résidentiels. La croissance économique générale incite à l'investissement. Le gouvernement a

décidé de libérer 400 millions d'€ cette année pour rénover les bâtiments abritant nos institutions judiciaires. Il existe en outre une dynamique structurelle, tout comme pour les bâtiments résidentiels. Le parc s'agrandit et sa qualité augmente, non seulement en termes de prestations énergétiques, mais aussi, après les attentats en France et en Belgique, en termes de sécurité. Comparée au niveau de l’ensemble des investissements des entreprises, la demande en bâtiments en 2016 était d’ailleurs faible. Mais nous assistons à un rebond. Nous pouvons estimer, sur la base des dix premiers mois de 2017, que quelque 47 millions de mètres cubes de nouveaux bâtiments non-résidentiels ont été autorisés l'année dernière. Soit environ un quart de plus qu'en 2016. L'un dans l'autre, il semble réaliste que le volume de travail (construction neuve et rénovation confondues) augmente de plus de 2 % en 2018.

Elections communales

Enfin, différents facteurs jouent en faveur du génie civil. Des élections communales sont à nouveau prévues en octobre 2018. Elles entraînent en général une augmentation des marchés publics dans les mois et même dans l'année qui précède. En outre, l’Oosterweelverbinding et l’Ecluse

plus, le consommateur ∙ etestenbien protégé. À partir du 1er juillet 2018, les entrepreneurs sont obligés d’assurer leur responsabilité décennale pour les risques liés à la stabilité et à la solidité.

de Terneuzen, deux projets démarrés timidement l'année passée, devraient connaître un fort regain d'activité cette année. Nous estimons que le volume de travaux de génie civil (rénovation et construction neuve confondues) devrait augmenter d'environ 10 % cette année. Encore plus que les 7 % de 2017, donc

Conclusion

Euroconstruct a publié fin 2017 ses prévisions pour cette année. Différentes statistiques, publiées depuis lors, confirment la tendance attendue. Pour les permis de bâtir, il semble que les chiffres soient encore plus favorables que prévu. Euroconstruct a prévu une croissance du volume de travail de plus de 2 % en 2017. La croissance devrait être encore supérieure cette année, notamment du fait des permis de bâtir (plus de 3 %).

mars 2018 • Construction 11


RÉFORME DE L'IMPÔT DES SOCIÉTÉS

Diminution du taux, augmentation du salaire du chef d'entreprise Juste avant la fin 2017, le Parlement a approuvé la réforme de l'impôt des sociétés. Ce numéro de Construction et les suivants se pencheront de plus près sur les différentes dispositions de la réforme. Commençons par les taux et par le salaire qui doit être accordé au chef d'entreprise.

L

a réforme de l'impôt des sociétés faisait partie de l'Accord de l'été, conclu l'année dernière par le gouvernement. Elle entend diminuer substantiellement les taux, ainsi que simplifier et rendre plus transparent l'impôt des sociétés. La pression fiscale sur les PME et les entrepreneurs devrait s'alléger et la Belgique devrait devenir plus attractive pour les investisseurs étrangers. Le gouvernement n'étant toutefois pas en position de faire des cadeaux, cette réforme devait être neutre pour le budget. D'où l'introduction de nombreuses mesures compensatoires, afin de contrebalancer la baisse des taux. Conséquence ? La diminution et même

À PARTIR DE QUAND ? Toutes les années citées dans ce texte sont des exercices d'imposition (ei). Le nouveau taux de 29 % s'appliquera donc à partir de l'exercice d'imposition (ei) 2019. Petit rappel : il comprend les exercices qui seront clôturés à partir du 31 décembre 2018. Les dispositions en matière de rémunération minimum s'appliquent elles aussi à partir de l'exercice d'imposition 2019.

la suppression d'un certain nombre de postes déductibles et de certains régimes fiscaux de faveur.

De nouveaux taux

Sur une période de trois ans, le taux normal passera de 33 % à 29 % en 2019 puis à 25 % en 2021 (il s'agit ici d'exercices d'imposition, voir également l'encadré). De même, la contribution complémentaire de crise passera de 3 % à 2 % en 2019, pour disparaître en 2021. La diminution du taux va encore plus loin pour les PME. Elles paieront 20 % sur la première tranche de 100.000 € de leur résultat fiscal. Cette baisse entrera entièrement en vigueur à

partir de l'exercice d'imposition 2019. Elles paieront le taux normal sur tout ce qui dépasse ce montant. Le système de tarif progressif pour les PME disparaît donc. Vous trouverez quelques exemples dans le tableau 1. Une entreprise ayant réalisé 100.000 € de bénéfices paiera 30.553,5 € d'impôts pour l'exercice d'imposition 2019. Ce montant passera à 20.400 € en 2020, soit un avantage de plus de 10.000 €.

Davantage d'entreprises en profiteront

La définition de PME a été élargie dans ce contexte. Une société entre en ligne de compte pour le taux PME

TABLEAU 1

L'impôt des sociétés des PME pour les exercices d'imposition 2018 et 2019. Les montants sont exprimés en euros. Revenu imposable

Taux ei 2018

Impôts ei 2018

Taux ei 2019

25 000

24,25 % + 3 % contribution de crise

6 244,38

20 % + 2 % contribution de crise

100 000

0 – 25 000: 24,25 % 25 000 – 90 000: 31,00 % 90 000 – 100 000: 34,5 % + 3 % contribution de crise

30 552,38

20 % + 2 % contribution de crise

322 500

0-25 500: 24,25 % 25 000 – 90 000: 31,00 % 90 000 – 322 000: 34,50 % + 3 % contribution de crise

109 617,75

0 - 100.000: 20 % 100.000 - 322.500: 29 % +2 % contribution de crise

Impôts ei Différence 2019 5 100

1 144,38

20 400 10 152,38

86 215,5 23 402,25

TABLEAU 2

12 Construction • mars 2018

L'importance de la cotisation spéciale à partir de l'exercice d'imposition 2021 Bénéfice imposable avant déduction de la rémunération

€ 90 000

€ 40 000

€ 12 000


imposable

2018

2019

25 000

24,25 % + 3 % contribution de crise

6 244,38

20 % + 2 % contribution de crise

100 000

0 – 25 000: 24,25 % 25 000 – 90 000: 31,00 % 90 000 – 100 000: 34,5 % + 3 % contribution de crise

30 552,38

20 % + 2 % contribution de crise

322 500

0-25 500: 24,25 % 25 000 – 90 000: 31,00 % 90 000 – 322 000: 34,50 % + 3 % contribution de crise

109 617,75

0 - 100.000: 20 % 100.000 - 322.500: 29 % +2 % contribution de crise

5 100

1 144,38

20 400 10 152,38

86 215,5 23 402,25

TABLEAU 2

L'importance de la cotisation spéciale à partir de l'exercice d'imposition 2021 Bénéfice imposable avant déduction de la rémunération

€ 90 000

€ 40 000

€ 12 000

Cotisation spéciale

Rémunération octroyée

€0

€ 10 000

€ 10 000

Rémunération minimale exigée

€ 45 000

€ 20 000

€ 6 000

Différence avec rémunération minimale requise

€ 45 000

€ 10 000

€0

Cotisation spéciale (10 %)

€ 4 500

€ 1 000

/

réduit si elle satisfait à au moins deux des trois critères ci-dessous : • pas plus de 50 membres du personnel ; • un chiffre d'affaires de 9.000.000 € maximum ; • un total bilantaire de 4.500.000 € maximum. Davantage d'entreprises pourront ainsi bénéficier du taux PME. Les « petites sociétés », au sens du droit

siques. Une société qui ne compte pas de personne physique comme dirigeant ou administrateur ne leur octroie pas de rémunération.

des sociétés, entrent désormais aussi en ligne de compte, outre les PME qui répondent aux critères.

Un salaire minimum pour le chef d'entreprise

Une condition s'ajoute à celles énumérées ci-dessus pour pouvoir bénéficier du taux PME réduit : au moins l'un des chefs de l'entreprise doit avoir perçu une rémunération annuelle d'au moins 45.000 €. Une condition similaire existait déjà avant la réforme, mais la rémunération annuelle minimale était alors de 36.000 €. Une PME qui entame ses activités ne doit pas satisfaire à cette condition au cours des quatre premières périodes imposables à partir de sa constitution. Si le bénéfice imposable de la société est inférieur à 45.000 €, la rémunération doit être au moins égale à la moitié du résultat imposable. Cette condition s'applique si les chefs d'entreprise sont des personnes phy-

Les sociétés n'ayant eu à verser aucune rémunération minimale de 45.000 € à un chef d'entreprise doivent payer une cotisation spéciale. Ceci vaut non seulement pour les PME, mais pour toutes les sociétés. Si le bénéfice imposable est inférieur à 45.000 €, la rémunération doit correspondre au moins à la moitié du résultat imposable, sans quoi la cotisation spéciale sera due. Cette cotisation est de 5,1 % pour les exercices d'imposition 2019 et 2020. A partir de l'exercice d'imposition 2021, elle passera à 10 %. Elle est prélevée sur la différence entre la rémunération minimale et la rémunération la plus élevée que la société a payée à un chef d'entreprise. Le tableau 2 présente quelques exemples parlants. Une PME qui entame ses activités ne doit pas verser cette cotisation spéciale au cours des quatre premières périodes imposables à partir de sa constitution. Il existe un régime spécial pour les sociétés liées, comme par exemple les sociétés qui forment un consortium et les sociétés qui contrôlent ou sont contrôlées par une autre société. Cette cotisation spéciale ne s'applique pas si : • au moins la moitié de la direction de ces sociétés se compose des mêmes personnes ; • et si les sociétés octroient ensemble, au total, au moins 75.000 € à l'un de ces dirigeants communs.

INFO: marleen.porre@confederatiebouw.be

mars 2018 • Construction 13


SOCIAL

Comment accorder une prime bénéficiaire aux travailleurs de l’entreprise? Depuis le 1er janvier 2018, les entreprises qui le souhaitent peuvent faire participer leurs travailleurs sous contrat de travail aux bénéfices de l’entreprise en leur accordant une prime bénéficiaire en cash. Cette prime ne peut être octroyée que sur la base du bénéfice de l’exercice clôturé au plus tôt le 30 septembre 2017.

L

a décision d’accorder une prime repose sur l’initiative de l’employeur. Il n’y a donc aucune obligation. La prime ne peut pas remplacer ou convertir des rémunérations, primes, avantages…La prime bénéficiaire vient en plus du package salarial et ne fait pas partie de la marge salariale 2017-2018. Le montant total des participations dans le bénéfice ne peut dépasser 30% de la masse salariale totale brute. Enfin, le fait qu’une prime bénéficiaire ait été octroyée ne génère aucun droit pour l’avenir dans le chef du travailleur.

L’ensemble des travailleurs

Ce régime n’est pas un instrument de motivation individuelle. Il ne peut être introduit que pour l’ensemble des travailleurs de l’entreprise ou du groupe. Ce régime reste un instrument collectif dans le même ordre d’idée que les avantages non récurrents liés aux résultats (CCT 90). Il est permis de différencier en fonction de la rémunération et/ou en

14 Construction • mars 2018

fonction des critères fixés par la loi mais pas accorder aux seuls travailleurs méritants. Enfin, il est également permis de tenir compte d’une certaine ancienneté dans l’entreprise (maximum 1 an).

Deux possibilités

L’employeur a deux possibilités. Il peut accorder une prime identique ou une prime catégorisée. Pour la première citée, il s’agit d’un même montant ou d’un même pourcentage de la rémunération qui est attribué à chacun. Concernant la prime catégorisée, le montant attribué est différencié sur la base des critères objectifs autorisés, à savoir l'ancienneté, le grade, la fonction, le niveau barémique, le niveau de rémunération et le niveau de formation. Selon le type de prime accordé, la procédure à suivre n’est pas la même. Elle demande plus de formalités lorsque la prime est catégorisée (CCT ou acte d’adhésion, pas de diminution de l’emploi…).

Assemblée générale

La décision d’octroi est prise par une assemblée générale ordinaire ou extraordinaire à majorité simple des voix. La décision est actée au procès-verbal de la réunion qui contiendra au moins les mentions suivantes: le montant de la prime bénéficiaire ou le pourcentage du salaire qui est attribué aux travailleurs; la manière dont le salaire sur lequel le pourcentage est fixé est calculé; les règles d’attribution prises en compte quand une condition d’ancienneté est prévue et le mode de calcul prorata temporis du montant de la prime unique, en cas de suspension ou de résiliation du contrat. L’employeur informe les travailleurs de la décision d’octroi d’une prime identique.

Traitement fiscal avantageux

La prime bénéficiaire connaît un traitement fiscal et social avantageux qui repose sur les principes suivants :


la prime est prélevée sur le bénéficie de l’entreprise après impôts des sociétés (29%), une cotisation de solidarité pour la sécurité sociale de 13,07% à charge du travailleur doit être retenue sur le montant de la prime et la prime est soumise à une taxe assimilée aux impôts sur les revenus de 7%

Tableau comparatif

Concrètement, dans le tableau cicontre, on compare le coût brut pour l’employeur et le net en poche du travailleur dans les quatre situations suivantes: octroi d’une prime bénéficiaire, octroi d’un bonus CCT 90, prime en salaire CP 200 et CP124.

PRIME BÉNÉFICIAIRE

BONUS NON RÉCURRENT CCT 90

PRIME ORDINAIRE CP 200

PRIME ORDINAIRE CP 124

coût employeur tcc

€ 1 000

€ 1 000

€ 1 000

prélèvements (para-)fiscaux

29% I.soc

33% cotisation spéciale sécu

27,14% cotisations patronales sécu

brut travailleur

€ 710,00

€ 751,88

€ 786,53

€ 629,84

prélèvement sécu travailleur

13,07 % sécu

13,07 % sécu

13,07 % sécu

13,07 % sécu salaire à 108 %

€ 683,73

€ 540,97

imposable travailleur taxation travailleur net en poche

€ 617,20

7 % impôts

€ 653,61

0 %impôts (*)

€ 574,00

€ 653,61

tx marginal impôt (50 %) € 341,87

€ 1 000 32,71% et 13,27% salaire à 108% + 9,12% timbres

tx marginal impôt (45 %) € 297,53 (**)

rapport coût employeur net travailleur netto vs bruto

57 %

65%

34%

30%

bruto vs netto

1,74

1,53

2,93

3,36

(*) si le plafond fiscal de 2.880 € n’est pas dépassé (**) le net présenté dans ce tableau est sous-évalué vu que l’ouvrier aura un pécule de vacances et un timbre fidélité plus élevés

mars 2018 • Construction 15


UN ARRÊT IMPORTANT

Fraude au détachement : la Cour de Justice de l'UE donne raison à la Belgique La Cour de Justice de l’Union européenne a prononcé un arrêt important. Elle donne ainsi davantage de moyens aux Services d'inspection pour lutter contre le dumping social – mais ne nous réjouissons pas trop vite.

A

u centre du dossier : la valeur d'une preuve de détachement A1. Un travailleur détaché doit payer des cotisations de sécurité sociale dans son pays d'origine. L’attestation A1 prouve que c'est bien le cas. Elle est en principe contraignante pour les Services d'inspection du pays dans lequel le travailleur est actif. Mais, d'après la Cour de Justice de l'UE, l'inspection peut tout de même ignorer ce document dans certaines circonstances.

Belgique - Bulgarie

La Cour européenne de Justice s'est prononcée sur un cas concret, le contrôle d'une société de construction belge. Celle-ci n'avait que très peu de personnel en service propre. Elle confiait toutes ses activités à des entreprises bulgares qui détachaient des travailleurs en Belgique. Ces travailleurs disposaient tous de formulaires A1 délivrés par les autorités bulgares. Mais les Services d'inspection belges ont soupçonné un abus lié au détachement. Et ils ont lancé une enquête. Celle-ci a démontré que les formulaires A1 avaient été obtenus de manière frauduleuse. Les entreprises bulgares n'avaient, par exemple, aucune activité significative dans leur propre pays. En conséquence, l'inspection belge a demandé aux autorités bulgares de retirer les attestations A1, ce à quoi lesdites autorités ont réagi de façon laconique. Pour elles, tout était en ordre sur le 16 Construction • mars 2018

plan administratif. Elles n'ont pas tenu compte des faits constatés et prouvés par l'inspection belge.

Devant le tribunal

L'inspection belge s'est alors adressée aux tribunaux belges en exigeant que les travailleurs concernés soient soumis à l'ONSS belge. Il en a résulté une question préjudicielle à la Cour de Justice de l’Union européenne. Et celle-ci a donné raison à l'inspection belge. L'inspection peut passer outre les formulaires A1 et donc soumettre les travailleurs concernés à la sécurité sociale belge.

Une (petite) victoire

Cet arrêt semble donner davantage de moyens aux Services d'inspection pour lutter contre le dumping social. Nous devons toutefois en relativiser la portée. La Cour ne le dit pas tout haut, mais cet arrêt constitue avant tout une remontrance adressée à l'organe bulgare qui a délivré les formulaires A1. Celuici n'a pas fait son travail correctement. La Cour confirme toujours que les formulaires A1 sont contraignants pour l'Etat membre dans lequel le travailleur détaché est actif. Seul l'organe qui les a délivrés peut les retirer ou les déclarer non valables. Mais il appartient à cet organe de vérifier si sa propre réglementation en matière de sécurité sociale est bel et bien respectée. En d'autres termes, si la Belgique a de bonnes raisons de supposer qu'un formulaire A1 a

L'arrêt souligne la responsabilité du pays d'origine du travailleur détaché.

été délivré à mauvais escient, la Bulgarie doit à nouveau examiner le dossier. Si nécessaire, l'organe qui l'a délivré doit procéder au retrait de l'attestation A1. Les autorités bulgares ont négligé de tenir compte des données révélées par l'enquête belge. De plus, le principe de base est que la fraude et l'abus de droit sont interdits. C'est la raison pour laquelle la Cour de Justice de l'UE accepte que les instances judiciaires belges laissent de côté les formulaires A1. Bien qu'il ne confère pas une marge de manœuvre extraordinaire aux Services d'inspection, cet arrêt est important. Il souligne la responsabilité des organes qui délivrent les attestations. Si ceux-ci ne font pas leur travail correctement, les A1 peuvent tout de même être ignorés en cas de fraude.

INFO: hendrik.dewit@confederatiebouw.be.


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PUBLIREPORTAGE

Assurer votre responsabilité décennale ? A partir du 1er juillet 2018, les entrepreneurs, architectes et bureaux d’étude actifs dans le secteur de la construction seront tenus de souscrire une nouvelle police d’assurance pour couvrir leur responsabilité décennale. En concertation avec les professionnels de la construction, Fédérale Assurance a développé Construct-10, LA solution sur mesure pour répondre à leurs besoins.

Construct-10, LA solution optimale Désormais, les entrepreneurs et bureaux d’étude devront donc, au même titre que les architectes, souscrire une assurance pour les nouvelles constructions et les rénovations requérant un permis d’urbanisme, mais uniquement pour les habitations et seulement pour leur responsabilité décennale. Cette police obligatoire couvre la responsabilité décennale pour les problèmes de solidité et de stabilité du gros-œuvre fermé des habitations. L’étanchéité à l’eau du gros-œuvre fermé de l’habitation est également assurée, mais uniquement lorsque celle-ci menace la solidité ou l’étanchéité de l’habitation.

parties soient assurées permet d’éviter les éventuels conflits juridiques ultérieurs. L’entrepreneur peut aussi décider d’assurer ses propres travaux, ce qui sera généralement le cas pour les chantiers impliquant plusieurs corps de métier. La loi prévoit cependant que la police de l’entrepreneur principal couvre la responsabilité des soustraitants. En d’autres termes, les entreprises qui travaillent uniquement en soustraitance ne doivent pas souscrire d’assurance pour leur responsabilité décennale, puisqu’elles sont déjà couvertes légalement par la police de l’entrepreneur général.

Police chantier unique ou globale ? Fidèle à sa réputation d’assureur spécialisé dans le secteur de la construction, Fédérale Assurance a organisé, en guise de préparatifs à cette nouvelle assurance, divers ateliers avec plusieurs associations professionnelles, et a aussi interrogé des clients et non-clients pour développer deux polices correspondant aux attentes spécifiques du secteur. Vous avez ainsi le choix entre une police pour un projet unique, et une police globale annuelle. La formule chantier unique couvre la responsabilité d’un ou de tous les participants à un projet de construction. Que toutes les

La police globale peut s’avérer intéressante pour les entrepreneurs souvent actifs sur des travaux concernés par l’obligation d’assurance, car elle leur permet de ne plus devoir y penser à chaque chantier, générant aussi un gain de temps.

L’heure est également à la simplification à d’autres niveaux. Ainsi, comme l’avait spécifiquement demandé le secteur de la construction, l’éventuel contrôle n’aura plus rien de complexe, d’une part, et ne coûtera rien à l’entrepreneur, de l’autre.

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Rédaction : Fédérale Assurance

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DOSSIER

LES COLLÈGUES DE DEMAIN Si plus aucun entrepreneur ne s'étonne de l'arrivée de nouvelles techniques, technologies ou produits, l'arrivée de nouvelles personnes, elle, est moins remarquée. Ou plutôt, l'arrivée de nouveaux profils sur le marché du travail. Ils font pourtant partie intégrante de la transformation que connaît actuellement notre secteur. Nous en avons dégoté quelques exemples intéressants et même inattendus, et avons examiné pourquoi ils émergent dans les entreprises de construction.

février 2018 • Construction 19


NOUVEAUX PROFILS

De l'inspecteur de la condition des bâtiments à l'ouvrier polyvalent Les nouveaux profils du secteur de la construction sont là. Le maçon, le menuisier, l'ingénieur et l'employé administratif n’en seront pas pour autant remplacés ni superflus. Mais ces nouveaux métiers sont bien là. Et ils sont là pour rester.

L

a première question va de soi : d'où viennent ces nouveaux profils ? Nous ne prétendons pas donner une réponse exhaustive, mais il est toutefois possible de distinguer trois facteurs importants : l'évolution technologique et surtout la numérisation, le développement de nouvelles activités par les entreprises de construction et les tendances sociétales. Plus d'un facteur est généralement en jeu. Mais dans l'ensemble, ces trois facteurs, ensemble ou séparément, expliquent en grande partie l'émergence de nouveaux profils professionnels, la perte d'importance d'autres profils, ou le changement de teneur de certains.

La numérisation

L'influence du numérique a déjà fait couler beaucoup d'encre. Si le sujet vous intéresse, le rapport d'étude 2016-2017 de la Confédération constitue un bon point de départ. Mais c'est un rapport du Conseil supérieur de l'emploi (CSE) que nous citons ici : « Sur le marché du travail, les gagnants seront ceux dont les compétences sont com20 Construction • mars 2018

plémentaires à celles des outils du numérique, ceux qui s’adaptent le plus vite aux nouvelles technologies et les personnes responsables de la conception, de la gestion et du contrôle des systèmes de production. Les perdants seront ceux dont les capacités sont semblables, donc substituables, à celles des programmes informatiques et des robots ». En d'autres termes : un travailleur qui ne peut faire ce qu'une machine peut également faire, risque de faire partie des perdants. C'est pourquoi on demande désormais davantage de polyvalence de la part des ouvriers (voir en p.28). En effet, certains éléments de construction qui étaient auparavant réalisés sur chantier sont de plus en plus souvent préfabriqués. Notons aussi que cette polyvalence constitue un atout concurrentiel pour nos ouvriers, contre la main-d’œuvre détachée à bas prix. En revanche, il est vrai que les technologies numériques créent également des besoins en matière de nouveaux profils : spécialiste de la réalité virtuelle, concepteur d'applications, technicien en domotique, pilote de drones...la liste

est longue, mais l'exemple-type nous provient du BIM (Building Information Modeling), avec ses fonctions telles que le BIM Manager, le BIM Coordinateur ou encore le BIM Modeleur (voir pp.2627). L'introduction de systèmes tels que l'Enterprise Resource Planning (ERP, voir p.29) est peut-être moins fondamentale, mais il n'en demeure pas moins que l'utilisation d'outils numériques dans la gestion d'entreprise modifie le contenu de certaines fonctions, qui doivent plus que jamais s'intéresser à l'optimisation des processus d'entreprise.

Autres activités

Les entreprises de construction élargissent leur offre de services. Si elles se concentraient auparavant sur la construction, la maintenance fait aujourd'hui davantage partie de leurs activités. Cette évolution découle notamment du partenariat public-privé. Dans un montage PPP, les pouvoirs publics paient une rémunération en échange de laquelle le partenaire privé


LA CONFÉDÉRATION, PARTENAIRE DE VOS FORMATIONS Qui dit nouveaux métiers dit nouvelles compétences. Et qui dit nouvelles compétences dit formation. Et en matière de formation professionnelle, il n'est de meilleur partenaire que votre confédération locale !

doit maintenir le bâtiment en parfait état. À cela se rajoute une tendance à proposer des contrats de maintenance à long terme. Tout ceci requiert néanmoins une approche différente : il ne s'agit plus d'être réactif – intervenir quand quelque chose ne va pas – mais proactif : éviter que des problèmes surviennent. Un profil se fait donc jour dans la construction : l'inspecteur agréé de la condition des bâtiments, qui évalue l'état d'un bâtiment selon une méthode normalisée et qui peut ensuite planifier la maintenance en concertation avec le propriétaire (voir pp.22-23).

Les tendances sociétales

Les tendances sociétales jouent aussi. Elles vont souvent de pair avec une nouvelle réglementation. C'est le cas de la construction écoénergétique : elle est désormais obligatoire. Mais on constate également que les logements neufs atteignent, en règle générale, un meilleur niveau E que ce qu'impose la législation. Ce qui signifie que le citoyen est conscient de l'importance d'une consommation énergétique modérée. Plus largement, la durabilité a le vent en poupe, et l'économie circulaire – dans le cadre de laquelle les déchets de construction et démolition redeviennent matière première – en fait partie. Mais elle requiert une politique adéquate en amont de la chaîne, et donc lors de l'achat. C'est ainsi qu'apparaît encore un nouveau profil : l'acheteur circulaire (voir pp.24-25).

L'avenir

Dans un sondage réalisé en 2016 par le Forum économique mondial, les participants ont indiqué que d'ici 2020, « plus d'un tiers des compétences-clés de la plupart des postes de travail se composeraient de compétences qui ne sont aujourd'hui pas considérées comme vitales pour la fonction ». La construction est un paquebot qui ne change pas rapidement de cap. L'évolution sera donc vraisemblablement moins rapide que ces prévisions. En réalité, la nature de ces modifications des compétences est encore en grande partie inconnue. Mais les évolutions technologiques se poursuivront. De nouvelles applications, aujourd'hui insoupçonnées, verront le jour et auront à chaque fois un nouvel impact sur les compétences requises pour un métier donné. La formation est primordiale. Un Construction Productivity Survey du McKinsey Global Institute (MGI) est parvenu à la conclusion que la construction pourrait faire augmenter sa productivité de 50 à 60 % si certains obstacles dans sept domaines-clés pouvaient être éliminés. Parmi ces domaines, citons notamment l'acceptation de l'automatisation avancée, mais aussi l'acquisition de nouvelles compétences par les travailleurs. Des formations devront permettre aux profils actuels d'atteindre un niveau numérique plus élevé. Ceci vaut surtout pour les travailleurs plus âgés, qui sont

Il va de soi que les écoles, hautes écoles et universités jouent un rôle important dans la préparation des individus à leur nouvelle carrière. Les producteurs de machines et de nouveaux produits proposent, eux aussi, des formations, tout comme les fournisseurs d'outils informatiques. Mais les confédérations locales sont uniques. Elles connaissent parfaitement le secteur. Elles comprennent les besoins des entrepreneurs et les formations qu'elles organisent sont taillées sur mesure pour nos entreprises. Elles connaissent les aides financières qui existent et peuvent apporter leur assistance avec les formalités nécessaires. Elles sont flexibles et créatives, offrent des formules diverses, de la formation de courte durée en entreprise aux grandes journées de formation.

INFO: vous trouverez l'adresse de votre confédération locale sur www.confederationconstruction.be. N'oubliez pas de jeter un coup d'œil à l'agenda des formations !

moins à l'aise avec les applications et les logiciels. Sur ce point, la jeune génération a une longueur d'avance. Il est donc possible qu'une évolution naturelle ait lieu, suite à quoi les besoins en matière de formation se feront moins impérieux au fur et à mesure de l'arrivée de jeunes travailleurs dans les entreprises. Tout le monde est également d'accord sur le fait que le personnel de la construction doit se montrer ouvert à la formation continue et devra, de plus en plus, être en mesure de combiner différentes compétences. Ainsi, il ne suffit pas d'arriver à se servir d'un outil BIM, mais il faut également s'y connaître en gestion des données et en management.

mars 2018 • Construction 21

›››


INSPECTEUR DE LA CONDITION DES BÂTIMENTS

« Un job attrayant si tu as de la motivation » La maintenance des constructions sur le long terme gagne en importance dans les activités des entreprises de construction. Mais la maintenance n’est pas un travail qui s’improvise. Raison pour laquelle un nouveau spécialiste est né dans notre milieu : l’inspecteur de la condition des bâtiments certifié.

A

u sein de nos membres, nous avons trouvé deux exemples de ce métier qui commence à émerger : Lennart Tuts (Building Group Jansen) et Wouter Debacker (Groupe Van Roey). Ils nous ont, tous les deux, expliqué le rôle exact d’un inspecteur de la condition des bâtiments. « Il ou elle inspecte les bâtiments et leurs installations et enregistre les manquements. Via cette inspection, chaque construction ou partie d’installation reçoit un score qui affiche la situation. Un score de 1 correspond à la situation lors de la livraison. Une partie avec un 5 ou un 6 signifie que l’état du bâtiment est mauvais. De ces résultats, on peut déduire quelles actions doivent être entreprises », explique Lennart Tuts.

Norme NEN 2767

Toute cette procédure se déroule selon une méthode stricte qui est stipulée dans la norme NEN 2767. Nos deux membres sont d’ailleurs certifiés. « Van Roey Services a conclu des contrats de maintenance dans lesquels il est indiqué qu’une instance indépendante contrôle la situation du bâtiment, par exemple après quatre ans. Cela se passe selon la norme NEN 2767. Désormais, nous avons la connaissance pour faire cette inspection, nous-mêmes. De cette manière, nous pouvons éviter d’être tenus par des délais via les contrats de maintenance », indique Wouter Debacker. 22 Construction • mars 2018

Lennart Tuts: « Les formations en construction mettent surtout l’accent sur l’aspect « construire ». De nos jours, ce n’est plus suffisant ».

L’importance de la maintenance

Le métier n’est pas tout à fait nouveau. Les propriétaires y font appel depuis longtemps, comme les investisseurs qui se demandent s’ils doivent garder un bâtiment dans leur portfolio. La nouveauté est bien l’arrivée d’inspecteurs de la condition des

bâtiments certifiés dans les entreprises de construction. Et cela à voir avec le fait que les entreprises, elles-mêmes, commencent à faire de plus en plus de maintenance. « Jansen Services doit désormais réaliser beaucoup d’interventions urgentes. Celles-ci peuvent être évitées avec une bonne maintenance préventive. Par exemple, lorsqu’il pleut abondamment pendant plusieurs jours, l’eau commence à s’infiltrer. Une maintenance préventive d’un toit peut parfaitement éviter ces dégâts. De plus, la question des contrats de maintenance, avec un planning sur le long terme, se pose de plus en plus. Au final, une vision à long terme est meilleur marché et nos clients commencent à s’en rendre compte. Ils peuvent déterminer le score souhaité, par exemple 3, et nous demander de maintenir le bâtiment en permanence dans cette situation ». À côté de cela, il y a l’émergence du partenariat public-privé

UN NOUVEAU CYCLE DE FORMATIONS VA COMMENCER Les premiers inspecteurs de la condition des bâtiments sont certifiés et un nouveau cycle de formations a commencé. Intéressé ? Surfez pour plus d’informations et pour les inscriptions sur www.gebouwbeheerder.be. Défilez vers le bas, choisissez le mois de mars au calendrier et cliquez sur les items. Vous y verrez plus de détails au sujet des jours de formations.


(PPP). Dans le marché, il y a de plus en plus d’affectations dans lequel le partenaire privé ne se retrouve pas seul pour le Design & Build. mais aussi pour la Maintenance. Il doit alors garantir que la construction est toujours disponible. « La maintenance efficace devient alors essentielle. C’est l’une des raisons pour laquelle Van Roey a commencé à développer cette branche. Nous voulons garder cette connaissance dans le groupe et pouvoir l’utiliser avant et pendant la phase de construction. La maintenance est l’un

Wouter Debacker : « Si tu as une nouvelle fonction dans l’entreprise, tu dois te faire ta place »

La maintenance et le planning de maintenance sont de plus en plus souvent une partie du pack qu’offre une entreprise de construction. des aspects essentiels de la construction durable. Dedans, le total cost of ownership est un élément important. Et il est déterminé par la maintenance et le rem-

placement des installations usées. Ce n’est pas un hasard si « responsable de la durabilité » est mon titre officiel dans l’entreprise », explique Wouter Debacker.

Compétences sociales

Lennart Tuts a obtenu un bachelier professionnel en construction à la PXL, à Diepenbeek. La formation était très variée et constituait une bonne base pour le travail qu’il réalise désormais. « Mais lorsque j’étudiais, c’était surtout concentré sur « l’aspect construire ». De nos jours, ce n’est plus suffisant. Une entreprise, comme le Groupe Jansen, veut offrir des packs qui contiennent plus que la phase de construction ». Wouter Debacker va dans le même sens que son collègue. Il est ingénieur civil architecte et ingénieur en construction. Dans sa formation, il y avait à peine une offre sur la maintenance. C’était un manque. De plus, les compétences techniques sont tout aussi importantes que les sociales. « Si tu as une nouvelle fonction, tu dois te faire ta place dans l’entreprise, chacun en est conscient. Un entrepreneur classique n’a pas l’habitude de penser plus loin que la livraison définitive. Mais les gens commencent à comprendre que c’est nécessaire. Par exemple, je suis plus intensément impliqué dans le développement d’un projet », indique-t-il « Je travaille ensemble avec les collègues, les clients, les ouvriers et les entrepreneurs. Cela demande une compétence sociale. Je trouve ce job attrayant, surtout en lien avec la responsabilité pour l’organisation de la maintenance et des réparations urgentes. C’est parfaitement en accord avec ce que j’attendais d’un job dans la construction. Mais ce n’est pas conseillé aux gens qui manquent de motivation. Si une tempête arrive et que le téléphone commence à sonner, ça devient très stressant…»

INFO: www.groupjansen.com – www.groepvanroey.be

mars 2018 • Construction 23


ERWIN DRESEN (BESIX)

L'acheteur circulaire, une fonction encore rare Dans la construction, certaines professions sont si récentes qu'elles n'ont pas encore de dénomination communément acceptée. Parmi elles, la fonction d'acheteur circulaire – pour laquelle, à défaut, nous avons, nous-mêmes, trouvé un nom.

C

es acheteurs circulaires sont encore rares. D’ailleurs, leur fonction n'est pas encore bien définie. Mais nous en avons tout de même déniché un, en la personne d'Erwin Dresen, Lead Buyer chez notre affilié Besix. « Les achats circu-

ON RECHERCHE : ENTREPRISES INTÉRESSÉES

laires répondent à la demande de durabilité qui émane aujourd'hui de la société. L'économie circulaire s'inscrit dans cette logique et cela a des conséquences pour l'acheteur. Nous ne construisons pas encore de façon entièrement circulaire, avec des déchets redevenant une matière première précieuse. Mais de plus en plus de marchés posent des exigences à cet égard. De plus, la durabilité, pour notre entreprise, fait partie de la responsabilité sociale d'entreprise et notre direction soutient pleinement cette démarche », explique Erwin Dresen.

Après un projet de construction, il reste généralement des excédents. Ils demandent également une approche durable .

Erwin Dresen:“Il est important d’avoir un bon aperçu des innovations”

Innovations

La CCW est à la recherche d'entreprises affiliées qui désirent utiliser le potentiel de leurs déchets pour RE C² : il s'agit d'un projet transfrontalier auquel participent la VCB et la CCW. L'un des objectifs est de mettre en place des circuits plus courts pour les matériaux. Les achats circulaires et les initiatives telles que l'application que Besix va développer s'inscrivent parfaitement dans ce cadre. Ce projet vous intéresse ? Contactez Jonathan Boulvain, responsable du projet à la CCW.

24 Construction • mars 2018

En quoi cela modifie-t-il la fonction d'acheteur ? Il est davantage impliqué dans la conscientisation au sein de l'entreprise. Il doit diffuser des informations relatives aux produits de construction respectueux de l'environnement et fournit également des conseils dans le cadre de projets. Il doit , en outre, être bien au fait des innovations. « L'un de nos partenaires fournit des granulats à Besix Infra. Ils sont produits à partir de la fraction minérale de l'acier inoxydable. En construction, ils sont utilisés dans la pose de revêtements routiers résistants à l'usure, garantissant une bonne tenue de route aux automobiles et camions. Ils sont entièrement recyclables, comme le bitume. Mais il nous propose maintenant aussi une alternative au silicate de calcium, élaborée à partir de déchets industriels. C'est très intéressant, parce que la production absorbe du CO2. Les Pays-Bas disposent déjà d'une marque de certification pour les murs

porteurs intérieurs, le Dubokeur. Le label Komo, une garantie de qualité objective, est en gestation. En Belgique, nous n'en sommes pas encore là. Je dois tenir ces tendances à l'œil ».

Partenaires

L'acheteur circulaire est en contact permanent avec de nouveaux partenaires et acteurs, dont notamment les autorités. À Bruxelles et en Flandre, principalement, celles-ci encouragent la durabilité et à boucler la boucle de l'économie circulaire. L'OVAM (Openbare Vlaamse Afvalstoffenmaatschappij ou société publique


des déchets de la Région flamande) a contacté Erwin Dresen afin de savoir si Besix s'intéressait au Green Deal (voir encadré). « Il faut tenir compte de davantage de facteurs. Et notamment du fait que les achats circulaires ne portent pas uniquement sur les matériaux recyclables et respectueux de l'environnement, mais aussi sur le partage. Cela permet de réduire les besoins en matière de transports », indique Erwin Dresen.

Des questions en suspens

« Je souligne toutefois que nous sommes en pleine transition. Une base solide serait très utile pour gérer les achats durables. Mais il n'y a pour l'instant encore aucune liste certifiée de scores environnementaux pour les produits de construction. Beaucoup de projets ont toutefois été lancés, comme BAMB (Buildings as Material Banks). Des entreprises européennes travaillent en partenariat à la construction circulaire et à l'élaboration d'un passeport ou d'une identité des matériaux. N'oublions pas non plus les coûts. Notre méthode n'augmente pas les coûts des projets de Besix Infra. Mais il faut attendre que cela évolue : en principe, le prix de la durabilité devrait diminuer au fur et à mesure que l'offre augmentera ».

UNE APP POUR VENDRE SES SURPLUS Les surplus sur les chantiers de construction. Pourquoi ne pas les proposer aux entrepreneurs des environs ? Une application vous permettant de le faire est actuellement en cours de développement pour les membres de la Confédération. À la fin d'un projet, il y a fréquemment des surplus sur le chantier : acier pour coffrage, hourdis, briques... Il est possible de les ramener à un entrepôt, mais ils y prendront de la place et devront y être transportés. On peut également les amener jusqu'à un autre chantier de la même entreprise, mais là aussi, cela demande du transport – surtout dans le cas d'une entreprise internationale telle que Besix, qui a des chantiers dans le monde entier. Pourquoi ne pas tenter de leur trouver preneur au niveau local ? Il y a en effet des chances que d'autres entrepreneurs soient actifs dans les parages. Besix Infra va donc développer une app pour ce faire, sous la direction d'Erwin Dresen. Elle devrait être prête vers le milieu de l'année prochaine. L'application sera Open Domain : d'autres entreprises de construction pourront également l'utiliser, mais elle sera toutefois réservée aux

membres de la Confédération. Cette application présente également du potentiel pour les entreprises de taille plus modeste, du fait principalement qu'elle réduit les besoins en transports, à une époque où la mobilité est problématique. Une autre idée fait son chemin : utiliser également cette application pour le prêt de matériel et de machines. Cela suppose encore quelques problèmes, notamment en ce qui concerne les assurances, mais ils semblent résolubles d'un point de vue juridique.

INFO: Le développement de cette application bénéficie du soutien financier de l'initiative publique flamande Green Deal, qui encourage les projets durables. Green Deal est toujours à la recherche de partenaires du secteur de la construction. Intéressé ? Contactez ansy.poelman@confederatiebouw.be. Voir également www.do.vlaanderen.be/greendeal-circulair-inkopen

INFO: www.besix.be. mars mars2018 2018 •• Construction 25


ROBIN COLLARD (BAM)

« À l'avenir, le BIM se généralisera » S'il y a bien un mot qui revient régulièrement quand on évoque les nouveaux métiers de la construction, c'est celui de « BIM ». BIM Manager, BIM Modeleur, BIM Coordinateur...Le mot est utilisé pour toutes sortes de fonctions. Pour vous permettre d'y voir plus clair, Construction a rencontré Robin Collard, BIM Manager chez BAM Contractors. Il nous a expliqué en quoi consiste tous ces métiers liés au BIM..

L

ors de notre rencontre, dans les bureaux du siège social situé à Neder-Over-Heembeek, notre première question réservée au BIM Manager est toute simple. Et c'est sans doute celle que certains d'entre vous se posent également. « Qu’est-ce qu’un BIM Manager ? ». D'emblée, la précision est de mise chez notre interlocuteur. « Dans mon cas, le terme exact est BIM Implementation Manager », souligne Robin Collard. « Je suis responsable de l'implémentation du BIM dans l'entreprise. Je gère les équipes BIM détachées sur les chantiers ou en support de ceux-ci, soit une quinzaine de personnes. Cela concerne l’aspect technique et budgétaire du BIM sur les projets mais inclut également d’autres aspects tels que la stratégie BIM, la gestion de l’équipe, le recrutement des modeleurs et coordinateurs, les formations BIM, la qualité par la mise en place de process…».

BIM Process Manager

Vous l'aurez vite compris, la stratégie BIM est déjà bien en place chez BAM Contractors. « Nous utilisons le BIM pour la majeure partie de nos projets », confirme Robin Collard. « Il s'agit de projets PPP, PPS ou encore DB(F)(M) (O) (Design Build Finance Maintenance Operate) ». Si Robin Collard supervise l'ensemble des projets, le BIM Process Manager est, lui, détaché sur chantier. « C'est lui qui adaptera le protocoletype aux spécificités du projet. Pourquoi 26 Construction • mars 2018

le BIM sur ce chantier ? Quels sont les acteurs ? Quels sont les objectifs ? Les logiciels utilisés ? Les dates-clés ?…Il devra répondre à toutes ces questions, c’est-àdire définir les règles du jeu et superviser le projet en s’assurant que les termes du protocole sont respectés et, si nécessaire, il devra l’adapter ».

Détecter les clashes

Si les deux premières fonctions citées sont des fonctions de management, les suivantes sont plus techniques. En effet, le BIM Modeleur est celui qui va construire la maquette et, le cas échéant, y appliquer les modifications qui surviendraient en cours de projet. Cette maquette sera ensuite transmise au BIM Coordinateur qui exercera une fonction centrale tout au long du projet. « Le BIM Coordinateur va assembler, dans un même logiciel, les maquettes qu’il va recevoir des partenaires. Il va ensuite les coordonner. Dans le processus BIM, l'entrepreneur n’est pas le premier de la chaîne. Les premiers à fournir leur maquette sont les concepteurs : l'architecte avec la maquette architecture, le bureau d’études avec la maquette stabilité et d’autres. Le soustraitant est le troisième maillon de la chaîne. Il succède à l’entrepreneur général », explique Robin Collard. « Une fois les maquettes des partenaires reçues, le BIM Coordinateur va d’abord s’assurer que les maquettes sont bien construites et codées conformément à ce qui est prévu


dans le protocole. Il va ensuite détecter les clashes, soit les incohérences entre les différentes maquettes. Il renverra alors à chacune des parties la liste des problèmes qu’elle a à résoudre et en assurera le suivi. Le BIM Coordinateur détecte les problèmes mais n'a pas vocation à modifier les maquettes des partenaires ».

Concept de partage

Jouer la carte du partage est donc essentiel dans l'aventure BIM. « Les concepts de partage et de collaboration sont fondamentaux. Et c'est sans doute ce point

qui change la façon de travailler aussi bien en interne que vis-à-vis de tiers. Chaque partenaire d'un projet doit s'intéresser aux besoins des autres en termes de BIM. La collaboration BIM commence réellement quand les parties ne se contentent plus de s’inquiéter seulement des données dont elles ont besoin mais se demandent si elles sont en mesure de fournir aux autres ce dont elles ont besoin, complètement, correctement et au bon moment. Le client final a en effet tout intérêt à ce que les maquettes se transmettent sans problème tout au long du processus ». Dans le BIM, le travail

Le BIM entraîne la création de nouvelles fonctions; certaines liées au management, d'autres à des aspects plus techniques.

réalisé en amont est donc essentiel. Il permet de réduire le coût des échecs. Car, si on se réfère à la courbe de MacLeamy ; dans le processus de construction, plus le projet avance, plus il est coûteux de réaliser des modifications

Formations de la Confédération

Robin Collard est responsable de l’implémentation du BIM dans l’entreprise.

Robin Collard en est convaincu. Dans quelques années, le BIM se généralisera. « Il y a encore des réticences. Je m'en suis rendu compte lors de la présentation du projet de l'OTAN. J'ai eu deux types de réactions : les positives et d'autres qui ont affirmé que le BIM n'était réservé qu'aux grands projets. Je ne suis pas d'accord. Le BIM peut être utilisé sur n'importe quel projet, peu importe sa taille, et par n’importe quelle entreprise. À l'avenir, le BIM se généralisera. L'essentiel est de remettre au premier plan la collaboration entre tous les acteurs ». Et quid de la formation ? « L’implantation du BIM implique une politique de formation adéquate. Nous envoyons notre personnel en formation, notamment celles de la Confédération Construction qui correspondent bien à nos besoins et sont gratuites. Il faut former des spécialistes mais le but à terme est que tout le monde soit capable d’utiliser le BIM, c’est-à-dire au minimum de consulter la maquette comme il consulterait les plans », conclut Robin Collard.

mars 2018 • Construction 27


STEFAN TIMMERMANS (REYNDERS)

« L’ouvrier polyvalent de la construction, c'est l'avenir » Des coffreurs qui maçonnent et des maçons qui coffrent ? Chez notre affilié Reynders, c'est déjà une réalité. Le travailleur polyvalent de la construction fait avancer plus rapidement les chantiers de construction. Il simplifie le planning et fait barrage à la main-d'œuvre étrangère bon marché.

L

a construction compte de plus en plus d'employés. Néanmoins, les ouvriers salariés restent l'épine dorsale de notre secteur, très intensif en main d'œuvre. Est-ce que cela restera le cas ? Nous avons posé la question à Stefan Timmermans, responsable de la politique du personnel des ouvriers chez Reynders (Houthalen). Il estime que les ouvriers belges de la construction ont de l'avenir – s’ils sont disposés à travailler de façon polyvalente.

maintenant que l'époque à laquelle un maçon ne faisait que de la maçonnerie pendant toute sa vie est révolue. Mais la majorité adhère au système. Des problèmes de planning nous contraignaient parfois, auparavant, à faire appel à des sous-traitants employant de la main d'œuvre étrangère. Et cela ne plaisait pas à nos gens. La polyvalence est aussi une façon de préserver leur emploi ».

Gain de temps

Chez Reynders, les coffreurs effectuent désormais des travaux simples de maçonnerie et les maçons réalisent des coffrages simples. Ce sont surtout les conducteurs de chantier qui étaient demandeurs. Ils y ont vu un gain de temps, puisque les plannings ne doivent plus être chamboulés pour envoyer une équipe distincte sur le chantier. « C'est notamment lié à l'évolution historique de nos chantiers. Auparavant, nous avions surtout des projets que l'on pouvait réaliser avec des équipes constituées exclusivement de maçons et coffreurs. Mais nous évoluons avec le marché et effectuons, par exemple, davantage de rénovations. Sans oublier l'évolution des technologies. Les éléments de construction sont de plus en plus souvent fabriqués en atelier. Avant, les escaliers en béton étaient coulés sur place. Maintenant, ils arrivent tout prêts sur le chantier. Le travail de coffrage diminue donc. Pourquoi, dès lors, ne pas confier de simples travaux de maçonnerie à ces personnes ? Il en va de même du côté des maçons », explique Stefan Timmermans. 28 Construction • mars février2018 2018

Un encadrement est toutefois nécessaire, notamment au niveau des formations. Reynders ne ménage pas ses efforts dans ce domaine, avec pas moins de 1000 heures de formation dispensées l'année passée.

De bons résultats

Lorsque Reynders a commencé à demander davantage de polyvalence, Stefan Timmermans a quelque peu craint la réaction des ouvriers. Mais il a été agréablement surpris. « Quelques ouvriers, surtout des plus âgés, ont un petit peu protesté. Nous avons discuté avec eux, leur avons demandé ce qu'ils attendaient exactement de Reynders,

« Nous avons adopté ce système il y a de cela deux ans et demi. Il est en marche. Je constate sur les plannings que nous faisons aujourd'hui des choses qui étaient impossibles avant. Nous dépendons moins de tiers et nous faisons davantage avec nos gens », indique Stefan Timmermans. Le rendement financier y est donc, mais la qualité aussi. Il y a moins de changements d'équipe. Les maçons-coffreurs polyvalents connaissent le chantier par cœur. Cela contribue à la qualité du travail. « Nos ingénieurs apprécient que les chantiers soient menés par une équipe fixe. De plus, si les choses deviennent plus complexes et qu'une qualité absolument parfaite est requise sur tous les plans, Reynders continue de confier le travail à des maçons et des coffreurs spécialisés ». INFO: www.reynders.be.


ELEKTRO KAMIEL SMET

« L’ERP est un instrument pour aider à façonner le processus » L’ERP (Enterprise Resource Planning) va également révolutionner la façon de travailler au sein des entreprises de construction. Notre membre Elektro Kamiel Smet, basé à SaintNicolas (province d’Anvers), a commencé avec l’implémentation de ce système, il y a quatre ans. Els Smet, administrateur, nous explique en quoi l’ERP change la façon de travailler avec tous les collaborateurs et le monde extérieur.

L

es entreprises de construction sont de plus en plus nombreuses à travailler avec l’ERP, une plateforme qui permet de gérer l’ensemble des informations relatives à l’activité quotidienne d’une société, aussi bien en interne que vers l’externe. « Les raisons qui nous ont poussés à travailler avec le pack ERP sont, d’une part, la croissance de notre entreprise et, d’autre part, les charges administratives sans cesse en augmentation », indique Els Smet. « L’ERP nous permet de ne plus être chacun sur son île, fournisseurs et clients compris, et de tout centraliser. Avant, tout se faisait sur papier. Cette période est terminée ».

Collaboration du CSTC

Chez Elektro Kamiel Smet, l’implémentation du pack ERP a pu être effectuée grâce, entre autres, à la collaboration du CSTC. « Après la réalisation du cahier des charges via ABC

Digibouw, sous la supervision du CSTC, nous avons décidé de collaborer avec Plenion-Vibizz. Ce choix a été déterminé par, d’un côté, la bonne interaction avec les bases de données des grossistes électriques comme Rexel et Cebeo et, de l’autre côté, les liens directs avec d’autres packs comme le Track-andTrace de Geodynamics et le pack de comptabilité d’Exact online », explique Els Smet.

Formations

Avant de pouvoir commencer à travailler avec ERP, les processus de l’entreprise ont été optimalisés. « Le pack choisi fournissait des formations sur mesure. Une fois formés, nous avons commencé à entrer des bases de données de produits, des unités de temps et des articles pour parvenir à des calculs structurés. Auparavant, tous ces calculs s’effectuaient dans un fichier Excel. Les leaders de projet et le comptable ont été formés pour travailler

dans le nouveau système. Avec cette meilleure structure, tous les collaborateurs travaillent désormais sur la même plateforme. L’implémentation du module CRM (Customer Relations Management) veille également à ce que chaque offre soit mieux suivie ».

Consultant externe

Pour s’assurer que le pack ERP fonctionne parfaitement, un consultant externe passe, de temps en temps, chez Elektro Kamiel Smet. « Il connaît tout d’ERP et vient résoudre d’éventuels problèmes », souligne l’administrateur. Qui veut davantage professionnaliser son entreprise. « Nous travaillons étape par étape et

Els Smet veut que son entreprise aille de plus en plus loin avec l’ERP.

nous voulons aller de plus en plus loin. Nous sommes en train de mettre au point un module warehouse pour scanner des codes-barres. Avant ça, nous avons dû optimaliser la gestion de l’entrepôt ». Pour travailler avec ERP, la gestion en amont est donc capitale. «ERP n’est pas la solution pour une organisation. Il s’agit d’un instrument pour aider à façonner le processus ».

INFO: www.kamielsmet.be. février mars 2018 2018 •• Construction 29


FORMATIONS

La CCW, un partenaire indispensable pour vous former à ces nouveaux métiers La CCW est un acteur incontournable pour vous accompagner dans la formation de ces nouveaux métiers, notamment ceux liés au numérique. « Nous avons posé un constat dans le secteur : certains métiers évoluent et d’autres se créent. Il existe un besoin en nouvelles compétences », souligne Florie Thomas, conseillère Emploi-formation, à la CCW.

E

n matière de numérisation des entreprises, la CCW est déjà bien active sur le terrain, notamment via Construction 4.0. Mélanie Léonard, coordinatrice de la plateforme numérique pour la construction et conseillère technique en numérique pour la CCW, en rappelle la stratégie. « Elle se compose de quatre axes : le diagnostic, soit l’évaluation du degré de maturité numérique du secteur ; la sensibilisation via divers événements dont sont issus les road show numériques ; l’accompagnement des entreprises et les différentes formations en collaboration avec les acteurs de la formation wallons », indique Florie Thomas.

Forem et IFAPME

C’est dans le cadre de cette plateforme numérique que la CCW coordonne le Groupe de Travail numérique emploi-formation. « Ce Groupe de Travail est composé des opérateurs de formation, comme le Forem & l’IFAPME, le secteur (Constructiv) et l’ADN (l’Agence du Numérique). Les objectifs ? Cerner les besoins du secteur en matière de numérique, développer des synergies en intégrant les initiatives existantes entre opérateurs de formations et le secteur de la construction afin de développer une offre de formation numérique adaptée aux besoins du secteur et impulser de nouvelles actions de 30 Construction • mars 2018

formation et de modes d’apprentissage », indique Florie Thomas.

BIM

La CCW est également intégrée dans d’autres initiatives de formations. « Nous participons au Groupe de Travail « BIM formation », piloté par le CSTC, et nous donnons notre expertise lors des Groupes de Travail organisés par les opérateurs de formation, les bassins de vie… Nous intégrons le numérique dans les profils de compétences. Par exemple, nous mettons à jour le profil de compétences pour le master en alternance gestionnaire de chantier », explique encore Florie Thomas.

Des formations sur le BIM existent en Fédération Wallonie-Bruxelles. L’université de Louvain (UCL) et Liège (Ulg) ont ainsi développé une offre de formations. Des formations BIM se préparent également au Forem et à l’IFAPME pour, respectivement, le profil BIM modeleur et le profil BIM coordinateur. Les initiatives de formations sur le numérique se traduisent également dans la formation continue par l’intermédiaire des catalogues de formations de la CCW academy ainsi que de l’EMEC (Ecole des Managers des Entreprises de la construction).


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ÉVÉNEMENT

La rénovation énergétique Le mardi 6 février dernier, le deuxième Rendez-vous de l’Energie s’est tenu aux Isnes, dans les bâtiments de Greenwal. Organisé conjointement par la CCW, l’UWA, le CSTC et la REP, il a fait le point concernant les enjeux de la rénovation énergétique. Construction a assisté au débat entre Jean-Luc Crucke, ministre du Budget, des Finances, de l’Energie, du Climat et des Aéroports ; Francis Carnoy, directeur général de la CCW et Robert Treselj, président de l’Union Wallonne des Architectes (UWA). Francis Carnoy (à dr.) a échangé son point de vue sur la rénovation énergétique avec Jean-Luc Crucke (au centre) et Robert Treselj (à g.).

P

remier à prendre la parole, Jean-Luc Crucke a tout d’abord insisté sur les ambitions de la Wallonie. Qui pour rappel, s’est dotée d’une Stratégie wallonne de rénovation énergétique à long terme des bâtiments. « La feuille de route existe et elle est la preuve d’une certaine ambition. De plus, les différentes familles politiques sont d’accord sur cette trajectoire. Il faut désormais trouver les moyens. Je rappelle que je suis aussi ministre du Budget et qu’il faut ramener l’équilibre budgétaire d’ici 2020 », a prévenu le ministre.

Piste publique et privée

Jean-Luc Crucke a notamment évoqué deux pistes possibles pour parvenir à des résultats : la publique et la privée. « Je peux déjà vous annoncer qu’avec ma collègue Valérie De Bue (ministre du Logement), nous allons revoir les primes. Nous allons passer de 30 millions à 41 millions en 2018. Un exemple, la prime pour la rénovation des toitures sera triplée. Nous réformerons les primes pour arriver à de l’efficience. Ce qui sera subsidié, ce sera le plus 32 Construction • mars 2018

efficace et le plus urgent. Un auditeur énergétique fera d’ailleurs un schéma à ce sujet ». Les primes d’un côté et…l’état d’esprit de l’autre. « De l'argent dort sur les comptes. Le Belge épargne, en moyenne, 2500 €/ménage/an. Il faut recréer la confiance et dépenser dans la rénovation. La piste n’est pas que publique. Il faut aussi un certain état d’esprit et une volonté ». Robert Treselj a souligné l’importance de la stratégie, tout en insistant sur la vision d’ensemble. « Ce programme est très ambitieux. Le logement existant est fortement majoritaire et produit le plus de CO2. Il était temps qu’on s’y attelle. Mais les choses doivent être bien réfléchies. Il faut voir la rénovation au sens large. Si on rénove la toiture, quid de la façade ? », s’est, entre autres, interrogé le président de l’UWA.

Simplifier les primes

Francis Carnoy, le directeur général de la CCW, s’est, quant à lui, directement attaqué au volet financement. « Le SPW a chiffré les besoins pour rénover l’habitat privé et public à 63 mil-


au centre du débat liards d’euros. Il faut donc investir ! Il y a des montages à faire, les banques doivent s’investir et les conditions de prêts doivent être stimulées. Les primes sont un instrument essentiel. Il faut les redoter et les simplifier pour qu’elles soient consommées. Comme l’a justement dit le ministre, beaucoup d’argent se trouve sur les compteépargnes des Belges. Des milliards dorment également sur les fonds de pension et les fonds d’assurance. Il y a beaucoup de réflexions à avoir à ce sujet », a souligné Francis Carnoy. Qui a profité de l’occasion pour adresser un message à Jean-Luc Crucke. « On lance un appel pour une deuxième réforme fiscale qui doit être liée à l’efficience énergétique ». Autre débat de l’après-midi: la démolition-reconstruction. « Il faut oser le débat ! Le « stop au béton » en sera également un autre. On attend 300 000 nouveaux ménages en Wallonie d’ici 2040-2050. Il faut envisager un renouvellement urbain par la démolition-reconstruction. Je dis donc « oui » à une plus grande proportion de démolitions-reconstructions. Le budget est plus facile à prévoir et il faut étendre le taux de TVA réduit à un plus grand nombre de communes et l’élargir au multi-résidentiel », a indiqué Francis Carnoy. Message reçu cinq sur cinq par le ministre.

« J’ai bien entendu votre discours Monsieur Carnoy. Je jouerai le rôle de facteur et transmettrai votre message à mes collègues du fédéral car je rappelle que ce dossier est une compétence fédérale ».

La carotte et le bâton Dernier échange d’idées : la piste de l’obligation de performances énergétiques. Les biens avec de moins bonnes performances énergétiques doivent-ils avoir moins de valeur ? Des échanges qui ont donné lieu au jeu de la carotte et du bâton. « Il faut analyser ce type d’idée. Une maison est l’investissement d’une vie et il faut bien étudier cette proposition. C’est un peu le petit coup de bâton », a indiqué Jean-Luc Crucke. « J’aimerais évoquer une dernière piste : le viager. Dans ce type d’achat, n’y a-t-il pas de l’argent en plus à aller chercher pour transformer ? », s’est interrogé le ministre. « Je comprends l’attitude d’une prudence de sioux de Monsieur Crucke au sujet de l’obligation. Les carottes, c’est bien ; le bâton, soyons prudents ! La Wallonie s’engage à respecter les Accords de Paris. Pourra-t-on y arriver sans mesures contraignantes ? J’en doute. En résumé, je dirais les carottes et tout de même des petits coups de bâtons », a réagi Francis Carnoy.

Jacques Teller a évoqué un projet de rénovation énergétique par quartier.

JACQUES TELLER : « ALLER AU-DELÀ DE L’OPÉRATION INDIVIDUELLE » Lors de cet après-midi d’études, Jacques Teller, professeur d’urbanisme et d’aménagement du territoire à l’ULiège, a également présenté les enjeux de la rénovation énergétique des bâtiments. Au cours de son exposé, il a notamment évoqué la rénovation énergétique collective, en présentant un projet-pilote à Liège. « Si on veut atteindre l’ensemble des objectifs fixés par la Région wallonne, il faudrait rénover 75 000 logements/an », a-t-il précisé. « Il faut donc peut-être voir par quartier. Une opération pilote a été menée à ce sujet dans le quartier Saint-Léonard à Liège. Des propriétaires se sont regroupés pour que des travaux soient effectués dans un quartier. On va donc au-delà de l’opération individuelle et il s’agit d’interventions de plus grande ampleur pour les entreprises de construction ». Toujours selon Jacques Teller, « la Belgique a trop peu investi dans ce domaine au cours des dernières années. Certains pays, avec un parc aussi vieux que nous, ont des bâtiments avec de meilleures performances énergétiques. Il s’agit juste d’une question d’investissements ».

mars 2018 • Construction 33


PME ET TPE

Easy’green, l’outil de financement idéal pour une transition énergétique réussie Bonne nouvelle pour les PME et TPE qui souhaitent mener un projet de transition énergétique ! Novallia, filiale de la Sowalfin (Société Wallonne de Financement et de garantie des PME), a lancé Easy’green, un outil de financement, accompagné de différentes conseils, pour aider les entreprises à améliorer leurs performances énergétiques et réduire leurs émissions de CO2. de 19,3 % », indique Anne Vereecke, l’administrateur-délégué de Novallia, en guise de contexte. Ces chiffres sont toutefois à mettre à l’actif des « grosses entreprises ». Il fallait donc trouver un mécanisme pour venir en aide aux PME et TPE : Easy’green. Le gouvernement a approuvé les documents officiels le 15 juin 2017 et l’initiative a été lancée le 16 novembre. Easy’green est donc encore dans sa phase « décollage ».

Contact avec les facilitateurs

Anne Vereecke est l’administrateur-délégué de Novallia.

«L

a Wallonie n’est pas restée les bras croisés dans le domaine de la transition énergétique. Une convention a été signée entre la Région wallonne et seize fédérations sectorielles dans le cadre des accords de branche. Depuis plus de quinze ans, les résultats sont significatifs : l’efficience énergétique s’est améliorée de 16 % et l’émission de CO2 a diminué 34 Construction • mars 2018

Easy’green poursuit deux objectifs très clairs : réduire la facture énergétique des PME et des TPE, en stimulant les investissements, et financer des projets éco-innovants, en stimulant l’offre de technologies wallonnes. « Nous sommes là pour toutes ces PME et TPE qui se posent des questions sur leur consommation d’énergie », précise Anne Vereecke. Pour aider à réduire la facture énergétique, le processus se déroulera en plusieurs étapes. « Nous voulons communiquer, informer et sensibiliser via nos partenaires. Nous ne sommes pas seuls dans cette aventure », souligne l’administrateur-délégué. « Tout d’abord, nous créons le contact avec les facilitateurs comme par exemple, l’UCM et les Chambres de commerce. Ils viennent dans l’entreprise pour une première rencontre, une sorte d’état des lieux. Je précise que nous ne voulons pas faire de la concurrence à ces facilitateurs. Chacun son métier ! ».

Etape suivante : le rapport d’audit. « Des auditeurs énergétiques privés vont dans l’entreprise et réalisent un rapport complet avec les améliorations à apporter. Ils proposent également une série de recommandations en termes d’investissements ». Débute alors la véritable mission d’Easy’green : le financement. « En fonction du rapport d’audit, nous proposons un montage financier. Il peut s’agir d’un prêt subordonné ou garanti. Dans le cas de projets éco-innovants, on ne parle pas d’audit énergétique préalable bien sûr et l’intervention financière peut aussi se faire en capital ».

Financement

Ces fonds sont d’ores et déjà disponibles et s’élèvent à 47 millions d’euros. Ils bénéficient du concours de la Région wallonne (60%) et du FEDER (40%). « Ils doivent être utilisés d’ici la fin 2023 », précise Anne Vereecke. « Le plafond est fixé à un million d’euros par projet et à trois millions si la PME a plusieurs projets. Notre objectif est de financer 200 projets d’efficience énergétique et 100 projets éco-innovants, même s’il est encore tôt pour avoir un véritable chiffre. Ce travail se fera sur le long terme. Il faudra réussir à sensibiliser notre public et le convaincre que cette transition énergétique peut lui rapporter des économies ». Un travail de longue haleine. Que l’équipe d’Easy’green s’engage à mener à vos côtés !


INFRASTRUCTURES

56 dossiers rentrés dans le cadre du « Plan Piscines » Au cours d’une conférence ciblée sur les piscines et organisée par la Fédération des Entrepreneurs Généraux de la Construction (FEGC), le SPW, via son département des infrastructures subsidiées (DGO1), a rappelé les grands enjeux du « Plan Piscines », à l’occasion du salon Batimoi. Les résultats précis, commune par commune, devraient être connus prochainement. Bénédicte Vanderzeypen a profité du salon Batimoi pour rappeler les enjeux du « Plan Piscines ».

D

ans le cadre du « Plan Piscines », inscrit dans la déclaration de Politique régionale 20142019, 126 piscines publiques dont 111 en activité ont été passées au peigne fin. L’objectif était d’estimer les investissements nécessaires (sur les dix ans à venir) ainsi que les bénéfices attendus en terme d’économies d’énergies et retour sur investissement.

110.000.000 €

Suite à cette enquête menée par Infrasports, le Gouvernement wallon a décidé, le 26 novembre 2015, d’octroyer un budget de 110.000.000 € en vue de rénover le parc des piscines publiques wallonnes : 55.000.000 € de subsides et 55.000.000 € de prêt sans intérêt avec intervention du CRAC (Centre régional d’Aide aux communes). Les bénéficiaires ? Les communes, les associations

de communes, les régies autonomes et les provinces.

Appel à projets

En octobre 2016, le lancement public de l’appel à projets avait lieu. « Dans le cadre de cet appel à projets, il y avait quatre critères à respecter : économies d’énergie, accessibilité des installations aux personnes atteintes de tout type de déficience, apprentissage de la natation et la pratique sportive et la réduction de l’utilisation du chlore », a rappelé Bénédicte Vanderzeypen. « Les candidats intéressés avaient jusqu’au 1er mars pour remettre leurs dossiers et fin mai 2017, Infrasports remettait son rapport de clôture de l’analyse des projets. Les projets ont été évalués au regard du nombre de critères rencontrés, en tenant compte de leur priorisation, et de la qualité des réponses apportées à ces critères », a indiqué Bénédicte Vanderzeypen.

Les résultats globaux sont connus. 56 dossiers sont rentrés pour un montant total subsidiable HTVA de 139.066.527,06 € de travaux sur les 111 piscines en activité. Ces travaux vont de 170.000 € à 8.000.000 € HTVA. 20% des dossiers oscillent entre 4 et 10.000.000 € ; 38 % entre 1.500.000 et 4.000.000 € et 41% des dossiers sont inférieurs à 1.500.000 €. « Le rapport d’analyse qualitative et quantitative, établi par Infrasports, a été soumis à la Ministre en charge des Infrastructures sportives. Une décision du Gouvernement wallon est attendue prochainement », a encore expliqué Bénédicte Vanderzeypen. « Il va statuer sur le dossier d’investissement et va fixer le montant de son intervention financière ». Les marchés publics seront lancés à l’horizon 2019.

mars 2018 • Construction 35


CSTC

Le CSTC publie le protocole BIM belge Afin de favoriser l’émergence du BIM en Belgique et d’harmoniser son processus, le CSTC a mis au point le protocole BIM belge, en collaboration avec le Cluster BIM. Il est le fruit de la collaboration de professionnels de la construction expérimentés issus de divers domaines ainsi que des fédérations et organisations professionnelles dont la Confédération Construction.

aux bâtiments et sera disponible en français et en néerlandais. Il est le fruit de la collaboration de professionnels de la construction expérimentés issus de divers domaines ainsi que des fédérations et organisations professionnelles telles que la Confédération Construction, Bouwunie, la NAV (Netwerk Architecten Vlaanderen) et l’ORI (bureaux d’ingénierie et de conseil). L’utilisation de ce protocole BIM belge dans la pratique doit toutefois encore être testée et évaluée à grande échelle. Les retours d’expérience des utilisateurs de cette première version, qui pourront être donnés via le site BIMportal, nous permettront, par la suite, de publier le protocole BIM belge définitif.

Autres activités liées au BIM

P

our obtenir un résultat de qualité à l’aide du BIM, les différents partenaires de projet doivent travailler main dans la main. Pour ce faire, il est essentiel d’établir une bonne communication et des conventions claires, qui sont définies et rassemblées pour chaque projet dans un protocole et un plan d’exécution BIM. En vue d’aider 36 Construction • mars 2018

les partenaires de projet à rédiger ces documents de manière cohérente, le CSTC a élaboré (en collaboration avec le Cluster BIM) une série de documents de référence. Le modèle de document (template) général et le guide qui l’accompagne serviront de base commune à tous les projets – même si des adaptations seront réalisées en fonction des

spécificités de chacun – et permettront de garantir leur uniformité.

Publication du document

Une première version du protocole de référence national a été publiée le 16 février 2018 sur le site BIMpor tal (www.bimportal.be), à l’occasion du salon Batibouw. Le protocole BIM belge s’applique

Les activités du CSTC concernant le BIM ne se limitent toutefois pas à ces documents de référence. Le Centre se concentre actuellement sur la création de fiches synthétisant les systèmes de classification existants pour le BIM, sur une base de données compatible avec le BIM, sur les formations BIM et les besoins en la matière… En d’autres termes, le CSTC travaille à plein régime pour accompagner les professionnels de la construction dans le processus BIM.

Plus d’infos : Charlotte Euben, conseillère, service BIM et techniques de l’information, CSTC E-mail: gebe@bbri.be.


La situation du viaduc Hermann-Debroux est désormais sous contrôle.

RÉGION BRUXELLOISE

Le BRIC devrait être opérationnel au mois de mars.

Une manne de 24 millions d’euros pour la rénovation des ponts et viaducs Le programme pluriannuel d’investissements Ponts/Viaducs a été adopté par le Gouvernement bruxellois. Un budget de 24 millions d’euros a été détaché entre 2018 et 2021 en vue d’effectuer des travaux à court, moyen et plus long terme sur les ponts et viaducs bruxellois. « Ce programme est une première en Région bruxelloise », souligne Pascal Smet, le ministre bruxellois de la Mobilité et des Travaux publics.

«C

e programme pluriannuel se base sur des inspections nouvelles et approfondies réalisées par des experts indépendants. Elles ont duré six mois. La Région dispose désormais d’une carte d’identité des 138 ouvrages d’art de la capitale », indique Pascal Smet. Comprenez par-là que tunnels et viaducs n’ont désormais plus de secret pour la Région bruxelloise. « Nous connaissons désormais la marge à suivre en vue d’éventuels travaux d’entretien ou de rénovation. Chaque pont est classé en fonction d’une grille d’évaluation allant de A (ouvrages dangereux) à F (ouvrages sans défaut) ».

Plus de fermeture

Concrètement, que ressort-il de cette classification ? « Aucun nouveau pont ne nécessite de fermeture. Le pont de la Petite Ile, au-dessus du canal à Anderlecht, est fermé. Il sera le premier démoli et reconstruit, fin de l’année au plus tard, une fois le permis d’urbanisme accordé. La situation est désormais sous contrôle au pont Van Praet et au viaduc Hermann-Debroux ». Le célèbre viaduc Hermann-Debroux, récemment à la une de l’actualité, et qui a fait couler

CONSTRUCTION DE SIX NOUVEAUX OUVRAGES Outre les 24 millions d’euros, le programme pluriannuel prévoit 13 millions pour la construction de six nouveaux ouvrages, principalement des passerelles, sous le pont Van Praet, près du square de Trooz et de la place Sainctelette. L’entretien de nouveaux ouvrages transférés par Beliris à Bruxelles Mobilité est également prévu.

ordres. « Dans leur rapport, les experts ont insisté sur la nécessité de contrôler, rénover et améliorer l’étanchéité de la plupart des ponts et de contrôler, vu l’âge de ces ponts, l’état ou plus précisément la carbonatation du béton. Ils évoquent également la nécessité de dévégétaliser certains endroits », explique Pascal Smet.

Marchés publics en 2019

beaucoup d’encre. « Les problèmes liés à ce viaduc sont la conséquence du programme pluriannuel d’investissements. C’est suite aux inspections que l’on a découvert que des travaux d’entretien étaient nécessaires », précise le ministre de la Mobilité. Ces trois ouvrages ont donc nécessité une intervention urgente. Pour le reste, la moitié d’entre eux présentent un état dit « satisfaisant ». Mais ces ponts et viaducs nécessitent d’être contrôlés, entretenus ou encore rénovés. Les interventions seront de plusieurs

Tous ces travaux seront donc répartis entre 2018 et 2021. « Certains ont déjà commencé, d’autres démarreront dans les mois à venir », précise le ministre. « Des marchés publics seront lancés en 2019 et le travail s’effectuera également via des « contrats stocks », soit une administration qui contracte directement auprès des entreprises spécialisées ». Pas de doutes ! Ce programme pluriannuel d’investissements est une bonne nouvelle pour vous, chers membres. « Nous aurons besoin du secteur de la construction. Il faudra des bras et des cerveaux », conclut Pascal Smet

mars 2018 • Construction 37


ANNIVERSAIRE

Dereymaeker ou le quart de siècle combatif Lancée par Benoît Dereymaeker, la PME du même nom fêtait son quart de siècle, en 2017. Flash-back sur la success story d’une firme de construction générale spécialisée dans « ce qui ne se fait pas ailleurs ». Mais en proie aux soucis inhérents au détachement.

C

’est dans un périmètre sciemment circonscrit que Benoît Dereymaeker a bâti la renommée, bien réelle, de sa petite boîte, spécialisée dans « le résidentiel haut de gamme et les grosses rénovations avec extension et maisons neuves ». De l’atelier de Gastuche, le gérant fondateur n’a d’ailleurs aucune peine à énumérer quelques chantiers phares des 25 années qui viennent de filer : une galerie d’art, rue Veyt (Ixelles) ; une clinique d’imagerie vétérinaire « pour toutous », rue Maurice Wilmotte (Saint-Gilles) ; un studio d’enregistrement, rue Crickx (St-Gilles, encore), une Maison des auteurs, deux biens classés… Le point commun entre ces réalisations ? « Nous ne faisons pas de clé sur porte ! », livre notre hôte, amplement soutenu dans cette affirmation par un autre Benoît, Vanlocqueren, en l’occurrence, le directeur commercial de l’entreprise générale. « Ce qui fait depuis toujours notre réputation, 38 Construction • mars 2018

ce qui nous intéresse, c’est ce qui est plus difficile ». Comprenez qu’en matière de menuiserie et de ferronnerie, les deux grands pans d’activité gérés intra muros, les artisans de Dereymaeker façonnent « ce qui ne se fait pas ailleurs ».

Une PME… qui ne veut plus grandir !

« À l’époque », narrait volontiers notre interlocuteur initial, fin 2017, « je suis revenu d’Afrique où, durant cinq ans, j’ai construit certaines choses, dans le cadre d’une ONG. J’ai ainsi commencé à travailler à Tourinnes-St-Lambert, avec un menuisier. En 1987, j’ai décidé de monter ma propre entreprise. Avec une perceuse, une scie sauteuse et une vieille Toyota ! », s’amuse à se remémorer l’ingénieur technicien en travaux publics. Tout débutera au domicile même du (futur) patron, du côté de Beauvechain. S’en suivit le rachat de la ferme d’à côté. « Le dépôt de Gastuche

(NDLR : le siège social trône dans le zoning Nord de Wavre), nous n’y sommes que depuis deux ans. Mais là, on va s’arrêter ! », confirme Benoît Dereymaeker. « Parce que nous avons la volonté de continuer à tout maîtriser ». Cet état d’esprit s’est encore vérifié il y a cinq ans, lorsqu’un audit (re) structura l’équipe ; en fit une entreprise familiale de taille moyenne, grosso modo focalisée sur des chantiers tournant autour du million d’euros et gérés par des mains expertes, souvent étiquetées Dereymaeker de longue date. « C’est d’ailleurs rigolo ! », indique le boss, « car certains ouvriers ont vu mes enfants bébés. » Et son compère de surenchérir : « Le fils de l’un d’eux, Manuel, postule chez nous comme stagiaire. On en est à la deuxième génération ».

S’amuser, résister et transmettre

Les affaires de ce membre de la Confédération (« Faute de temps, nous n’y sommes pas assez actifs ! »,


C’est une certitude : problèmes des travailleurs détachés ou pas, Benoît Dereymaeker « s’amuse » encore toujours. Et ça se voit !

« LE SECTEUR COURT À LA CATASTROPHE ! »

concèdent-ils) tournent. Indubitablement. Mais ralentissent quelque peu. La faute à un administratif de plus en plus écrasant (gestion du personnel, compta et administratif composent le temps plein d’Annette Wehrli, l’épouse du chef d’entreprise), à des compétences ne se trouvant pas sous le sabot d’un cheval (« Peu de jeunes choisissent le technique, si ce n’est par obligation ») ou à un dumping social, condamné par ailleurs. Il n’empêche qu’à 61 étés le number one de Dereymaeker « s’amuse » encore et toujours. Même s’il prévoit, en 2018, de plancher sur la « transmission d’entreprise ». Et comme aucun de ses trois enfants n’entend aider le beau bébé à croître encore…

Longtemps, le taux de conversion des offres de la PME de 30 à 40 personnes a flirté avec les 100 %. « Depuis quelques mois, à cause des travailleurs détachés, ce taux baisse de plus en plus », s’inquiètent nos interviewés. « Une société portugaise nous a pris trois chantiers d’un million et demi chacun ! », chiffre Benoît Vanlocqueren. Comment le duo escompte-t-il endiguer cette spirale ? Il revient au premier de se lancer. « On va être obligé de réduire la masse salariale pour réduire les coûts et, à notre plus grand regret, travailler avec des sous-traitants qui, peut-être, travaillent avec des détachés. Sinon, on ne tiendra pas. Nous n’avons pas le choix. On se rend compte que les décisions belges (ou plutôt l’absence de décisions) nous forcent à licencier cette année. Plus tard, ce sera impossible, à cause des délais de préavis qui explosent… » Benoît Dereymaeker n’en fait pas mystère : à défaut de changements, « le secteur court à la catastrophe ». A l’écouter, la solution relèverait pourtant d’une approche très simple : « Tant que l’emploi le requiert, on peut faire venir tous les travailleurs européens. Pour autant qu’ils soient soumis aux mêmes règles, aux mêmes salaires et aux mêmes charges sociales que les Belges ! Il n’est pas raisonnable qu’ils soient payés 6,78 € de l’heure, alors que chez nous, on en est à 15 ou 16 € de l’heure ».

mars 2018 • Construction 39


CSTC

Menu pas à pas pour commencer à travailler en BIM Introduire dans une entreprise une nouvelle méthode de travail telle que le BIM, c’est une petite révolution. Mais cela peut se faire en douceur, petit à petit, selon une approche progressive, de façon à adapter le nouveau système à vos besoins particuliers. Parcourons ici les étapes proposées par le CSTC pour réussir ce lancement, tant pour une petite ou toute petite entreprise que pour une plus grosse.

D

’abord, que signifie ce vocable nouveau, le «BIM» ? Le mot vient de l’anglais : «Building Information Modelling» ou «Building Information Management» comme vous voudrez. Car il s’agit bien d’une nouvelle méthode de travail consistant à rassembler tous les partenaires d’un projet autour d’une maquette numérique 3D du bâtiment à construire ou à rénover

1. Comprendre ce qu’est le BIM

Avant de vouloir adopter le BIM, il faut en connaître le principe et savoir ce qu’il peut apporter à l’entreprise. Vous devez être conscient qu’il vous faudra changer vos habitudes. Informez-vous donc d’abord ! Faites votre choix parmi les présentations, événements, articles, livres et sites Internet (BIMportal.be, par exemple) qui traitent du sujet. Les entreprises qui l’ont déjà adopté savent que le BIM ne se résume pas à un simple logiciel. C’est une méthode de travail qui, pour bien fonctionner, requiert un renforcement de la collaboration et de la communication entre les acteurs. 40 Construction • mars 2018

2Se regarder soi-même

Après avoir compris ce qu’est le BIM, l’entrepreneur doit faire un peu d’introspection, car chaque entreprise demande du sur-mesure ! Questions à se poser : Que peut apporter le BIM à mon entreprise ? Qui est-elle, cette entreprise ? Quelles sont ses forces ? Ses limites ? De quoi souffret-elle parfois… ou souvent ? Quelles sont nos valeurs ? Quel serait l’intérêt du BIM pour le client ? Avons-nous des partenaires qui travaillent déjà comme cela ?

3Savoir ce que l’on veut

L’auto-analyse qui précède permet de définir des objectifs : on veut améliorer ceci ou cela. Et quand on fait cette liste des objectifs et des applications qui pourraient s’avérer utiles dans le nouveau système BIM, on les distingue selon qu’ils sont à court ou à long terme et selon qu’on peut ou non les faire traiter par une entreprise externe. Exemples d’objectifs BIM : • Créer diverses vues à partir d’une maquette 3D conçue par un partenaire • Extraire des quantités pour établir une offre de prix ou passer une commande • Dresser un état d’avancement • Recevoir des informations de façon plus structurée et efficace Autres objectifs possibles : • Réduire les erreurs sur chantier • Contrôler plus efficacement les travaux finis • Mieux gérer le flux des informations • Mieux présenter les vues et offres chiffrées relatives à des variantes éventuelles


• Optimiser le processus de fabrication • Disposer d’une maquette numérique coordonnée pour vérifier le budget et le planning • Réaliser dans le détail des éléments préfabriqués pour industrialiser davantage le processus • Faire des contrôles visuels en 3D sur des maquettes envoyées par des partenaires

4Faire les bons choix

Pour atteindre ces objectifs, vous devrez parfois investir dans de nouveaux logiciels et même parfois dans du nouveau matériel, même si ce n’est pas nécessairement toujours le cas. Il s’agira alors de bien les choisir. Mais il se peut aussi que votre logiciel ou matériel actuel soit déjà compatible avec le BIM. Parfois, il suffira de se procurer – gratuitement ! – un logiciel qu’on appelle la «visionneuse BIM». Cette visionneuse permet, comme son nom l’indique, de visionner en 3D des maquettes numériques. La maquette, du coup, devient accessible et exploitable. À partir d’elle, grâce à la visionneuse, on peut par exemple calculer des quantités de matériaux à commander et à facturer

on a vraiment l’habitude dans l’entreprise : rien d’exceptionnel. Tel entrepreneur nous déclare avoir démarré le BIM sur un projet dont le délai d’exécution était très court. L’objectif était d’obtenir la meilleure vue possible de ce qu’il fallait construire et le BIM a en effet permis aux sous-traitants de visualiser très rapidement le bâtiment et de repérer ainsi tout de suite les points sensibles. Mais tout le monde n’est peut-être pas prêt à cela au sein de l’entreprise. Certains voudraient, par exemple, un peu mieux comprendre ce que signifie concrètement ces «processus et logiciels BIM». Permettez à ceux-là de suivre une formation externe (via un développeur de logiciel, un centre de formation, etc.) ou interne (via un point d’information au sein de l’entreprise, du coaching, etc.). Faites appel à un conseiller extérieur ou, autre solution, engagez chez vous quelqu’un qui a déjà de l’expérience avec le BIM !

Derniers conseils

un premier essai… 5Faire quand on est prêt !

Reste à se mettre réellement en route et à acquérir l’expérience nécessaire. Pour cela, il faut mettre sur pied un projet pilote avec lequel on travaillera pour la première fois «en BIM». Le mieux est de choisir un projet dont

en apportant des améliorations et en faisant le point sur l’expérience acquise avec le BIM, on va susciter chez chacun l’intérêt pour cette nouvelle méthode de travail et le désir de la voir se développer au sein de l’entreprise. L’utilisation du BIM ne pourra alors que s’améliorer à chaque fois qu’on le mettra en œuvre

le bilan de l’essai et se perfectionner encore 6Faire

Après un tel changement, l’effort consenti doit être perçu par chacun comme payant. Le préalable est que chacun ait été bien informé des nouveautés apportées par le BIM et de leur pourquoi. Une discussion ouverte doit suivre : Quels sont les résultats ? Qu’est-ce qui s’est bien ou moins bien passé ? Le nombre de projets BIM est-il en hausse ? A-t-on engagé des personnes ayant une expérience du BIM ou a-t-on organisé une formation pour le personnel ? En évaluant ensemble les résultats,

Le BIM offre une importante plusvalue aux entreprises de toutes tailles : cela vaut la peine pour tout le monde de s’y lancer ! Le type de BIM à mettre en place n’est, on l’a vu, pas pareil pour toutes les entreprises, mais les conseils qui précèdent valent pour toutes. Alors lancez-vous-y doucement, sans vouloir être trop ambitieux dans vos objectifs de départ. Mettez en place quelque chose de simple sans accorder trop d’importance aux détails, histoire de vous faire la main. Et restez à l’écoute. Chaque partie concernée peut avoir des attentes spécifiques. Le tout est d’avoir bien perçu ces attentes pour permettre au BIM d’y répondre… Le BIM n’est donc pas un objectif en soi, mais un bon moyen d’y parvenir. L’objectif peut être une communication et une collaboration plus rapides, un travail plus efficace, plus productif, avec moins d’erreurs et débouchant sur un ouvrage de meilleure qualité.

Compilation libre d’un texte publié par le Comité technique «BIM & ICT» du CSTC en pp. 28 et 29 du CSTC-Contact 2017/3)

mars 2018 • Construction 41


CSTC

Valoriser les terres excavées des chantiers de construction en Wallonie Exigences environnementales et évolutions attendues L’économie circulaire fait de plus en plus parler d’elle. En Europe, la gestion et la valorisation des terres excavées lors des travaux de génie civil tentent de suivre les principes de ce nouveau modèle économique. Mais la démarche n’est pas aisée, car elle s’opère selon des règles propres à chaque pays, voire à chaque région. C’est ce qui ressort d’une étude comparative des pratiques de sept pays européens réalisée en 2017. Pour atteindre les objectifs de l’économie circulaire, des évolutions sont indispensables.

en vigueur en 1Exigences Wallonie et en Europe

En Wallonie, l’arrêté du 14 juin 2001 fixe les exigences environnementales requises pour valoriser les terres excavées des chantiers de construction. Après plus de 15 ans d’expérience et plus de 1350 analyses réalisées sur des terres provenant de chantiers répartis sur toute la Wallonie, les conclusions sont édifiantes : près de 70 % des terres ne sont pas conformes aux exigences applicables aux terres non contaminées (TNC) et ne pourraient donc être valorisées sans traitement préalable dans une zone non industrielle. Si l’on se réfère, à titre de comparaison, aux seuils fixés par la législation en Flandre (Vlarebo 2008), seules 40 % des terres excavées seraient considérées comme contaminées. La com42 Construction • mars 2018

paraison avec d’autres pays européens n’est cependant pas aisée. En France et en Allemagne, les valeurs seuils sont basées sur des essais de lixiviation. Aux Pays-Bas, le décret sur la qualité des sols repose sur les principes de ‘statu quo’ et d’aptitude à l’emploi. Selon le principe de statu quo, la terre utilisée doit être de qualité égale ou supérieure à celle du sol de réception. Selon le principe d’aptitude à l’emploi, la qualité du sol sur site doit être appropriée à son utilisation actuelle et/ou future. Des valeurs seuils basées sur des mesures de lixiviation sont toutefois fixées pour les matières inorganiques et des valeurs seuils totales (bien plus élevées que celles en vigueur en Flandre) pour les matières organiques. En Wallonie, 10 polluants sur les 31 à mesurer sont souvent à la base de l’exclusion des terres évoquée plus haut :

• pour les métaux, il s’agit du plomb, du cuivre, du nickel et du zinc • pour les hydrocarbures, du phénanthrène, du benzo(a)pyrène, du chrysène, du fluoranthène, du benzo(b)fluoranthène et de l’indéno(1,2,3-cd)pyrène. Les valeurs limites de ces paramètres imposées en Flandre, en Wallonie et aux Pays-Bas (pour les matières organiques) sont mentionnées dans le tableau ci-contre. Le CRR (Centre de recherches routières) et le CSTC ont commandé une étude – dénommée ci-après ‘étude Valseco’ – afin d’évaluer si les seuils imposés à ces dix paramètres pouvaient être revus, tout en veillant à maîtriser les risques environnementaux et les risques pour la santé de la population.


les exigences ont-elles 2Comment été fixées en 2001 ?

été relevé; ce sont précisément ces données qui ont été inventoriées, puis exploitées pour fixer les exigences en 2001. On pourrait aujourd’hui prendre en compte des données plus récentes, non encore disponibles en 2001, notamment celles acquises dans le cadre du programme européen REACH et de l’élaboration des rapports d’évaluation des risques des polluants (EU-RAR reports – https://echa. europa.eu).

Tous les seuils fixés dans la réglementation wallonne de 2001 n’ont pas la même origine : • dans le cas du plomb, on a utilisé les données en matière d’écotoxicité des polluants pour les espèces biologiques du sol, dans l’état des connaissances qui prévalait avant 2001 • dans le cas du cuivre et du nickel, on s’est basé sur une concentration de fond en polluants supposée pour les sols de la Région de Bruxelles-Capitale et on l’a multipliée par deux • dans le cas du zinc et du chrysène, l’objectif visé était de prévenir le risque de lessivage • dans le cas des cinq autres polluants, les valeurs du règlement flamand sur l’assainissement des sols Vlarebo de 1995 ont été reprises et divisées par deux.

Le défaut majeur des données écotoxicologiques issues d’essais de laboratoire est qu’elles ne prennent pas en compte les effets du vieillissement des polluants dans le sol, ce qui surévalue l’effet écotoxique (NOEClaboratoire << NOECterrain). Ce biais peut être corrigé par l’utilisation de facteurs multiplicateurs tenant compte du vieillissement et du taux de lixiviation (facteurs ‘Aging/ Leaching’ ou A/L). 3.2 AUTRES PARAMÈTRES UTILISABLES

3

Quelles bases utiliser pour revoir ces seuils ?

Une protection absolue de 80 % des espèces potentielles présentes (HC 20) pourrait être considérée comme hypothèse. Ce taux de protection de 80 % a été utilisé pour fixer les valeurs seuils spécifiques à la protection des écosystèmes (VSE) qui interviennent pour les usages de type naturel et agricole dans les ‘normes’ (VS) de l’annexe 1 du décret ‘sols’ de 2008. Les risques pour la santé ainsi que le risque de lessivage doivent, quant à eux, être pris en compte. Cette analyse peut être effectuée en ayant recours aux méthodes de référence définies d’après le décret ‘sols’ pour l’évaluation des risques (Guide de référence pour l’évaluation des risques - GRER v02 et v03).

3.1 ECOTOXICITÉ DES POLLUANTS

Il convient d’abord d’exploiter les données de la littérature relative à l’écotoxicité des polluants. Il s’agit en particulier des relations expérimentales qui ont pu être établies entre la concentration d’un polluant et ses effets biologiques mesurables sur certains organismes du sol (par exemple, la croissance de végétaux, la reproduction d’invertébrés, la ‘respiration’ du sol, le potentiel de nitrification, etc.) De ces relations expérimentales, on déduit des indices de type ‘NOEC’, c’est-à-dire la plus grande des concentrations expérimentales pour laquelle aucun effet mesurable pour l’espèce n’a encore

TABLEAU 1 VALEURS LIMITES DE 10 POLLUANTS

souvent dépassées en Wallonie – applicables aux terres non contaminées en Flandre, en Wallonie et aux Pays-Bas.

Polluant Cuivre Nickel Plomb Zinc Phénanthrène Benzo(a)pyrène Chrysène Fluoranthène Benzo(b)fluoranthène Indéno(1,2,3-cd)pyrène

Unité

mg/kg ms

Arrêté wallon du 14 juin 2001 50 40 70 150 0,2 0,2 1,0 1,2 0,5 0,2

Arrêté flamand Vlarebo 2008 72 56 120 200 30 0,30 5,10 10,10 1,10 0,55

Décret néerlandais 2007

législation 4Une environnementale wallonne complexe

Outre l’arrêté du 14 juin 2001 qui concerne notamment la valorisation des terres excavées des chantiers de construction, un décret relatif à la gestion des sols a été promulgué en 2008. Or, il n’existe actuellement aucun lien entre les valeurs fixées dans l’arrêté et celles du décret, ce qui complique encore le travail de l’entrepreneur.

sont les conclusions 5Quelles de l’étude Valseco ?

Les dix paramètres qui ont fait l’objet de l’étude doivent être revus. Par exemple, la valeur seuil du nickel pourrait passer de 40 mg/kg ms à 93 mg/kg ms. On devrait donc se diriger vers des changements importants. Si l’on se base sur les nouveaux seuils estimés dans cette étude, seules 35 % des terres ne seraient pas conformes. Idéalement, il faudrait tenir compte de la nature géologique de la Wallonie, vu que des anomalies locales peuvent induire des teneurs relativement élevées en métaux lourds, comme par exemple le plomb et le zinc largement présents dans l’est de la Belgique. Une harmonisation des valeurs seuils du décret ‘sols’ et de l’arrêté du 14 juin 2001 est hautement souhaitable. Des sites de versage permettant de rassembler les terres non conformes avant de les traiter sont indispensables. Ils font défaut actuellement.

Cet article est paru dans Les Dossiers du CSTC n° 2017/4.17, sous la signature de V. Pollet, ir., chef adjoint du département Matériaux, Technologie et Enveloppe au CSTC, et de Y. Hanoteau, m.sc. géol., chef de la division Béton, Géotechnique, Environnement et Caractéristiques de surface au Centre de recherche routière (CRR).

– – – – 20 10 10 35 – 40

mars 2018 • Construction 43


PROJET

La technique CLT, aussi adaptée aux bâtiments tertiaires Dans la construction bois, la technique CLT (Cross-Laminated Timber) a le vent en poupe. Construction vous a d’ailleurs déjà présenté un projet de ce type réalisé dans une maison unifamiliale (voir édition juillet-août). Votre magazine s’est, cette fois, intéressé à cette technique pour un bâtiment tertiaire : une maison de repos à Ramillies (Brabant wallon).

R

amillies, paisible village situé à l’extrême-est de la province du Brabant wallon. Dans le petit centre-ville, à deux pas de l’école communale et du centre sportif, un tout nouveau bâtiment saute aux yeux. Il est situé aux abords de la route qui serpente la commune. Il s’agit de la nouvelle maison de repos du village. Le bâtiment, et ses 83 chambres, est prêt. Il n’attend plus que les résidents (Précisons que l’interview a été réalisée à la fin du mois de janvier).

Maisons de repos, écoles…

Thomas Scorier, gérant de la société TS Construct, nous reçoit avec, Julien Merlin, le gestionnaire du chantier. Les premiers échanges ont lieu dans la salle qui fera office de réfectoire, avec une belle vue sur un petit parc où pourront se promener les résidents. « La technique CLT est de plus en plus utilisée, notamment pour les bâtiments tertiaires. Les maisons de repos, les écoles,… Nous avons d’ailleurs remporté le marché face à un concurrent qui proposait du traditionnel », souligne le gérant de TS Construct. « Le CLT, ce n’est pas que pour les maisons unifamiliales », préciset-il. « Nous venons encore de terminer un « chantier CLT » : l’école Don Bosco à Bruxelles avec 1.500 m² de classes ». 44 Construction • mars 2018

Le bâtiment est prêt. Il n’attend plus que les résidents.

De l’extérieur, le bâtiment est imposant, une sorte de « T inversé » vu de la façade avant. La surface totale est de 4.500 m² et comprend 474 pièces différentes. Une surface bien évidemment plus importante que celle d’une petite maison de ville. « Pour ce type de bâtiment, le CLT est très intéressant. Il faut 83 chambres identiques avec, par exemple, les prises situées au même endroit. Les saignées sont faites à l’avance sur les murs en bois, en concertation avec l’architecte, Alain Jaume, et le client. Avec tout ce travail réalisé en amont, le chantier est prêt pour les techniques spéciales. C’est propre au tertiaire », explique le gérant. Et Imtech, le partenaire du projet pour ces techniques spéciales, a également trouvé un avantage à travailler avec le CLT. « Pour vous donner un exemple, vous vous imaginez le nombre de visses qu’il faut placer dans un tel bâtiment ? Avec le CLT, plus besoin de forer et de placer des chevilles

en plus, tout est parfaitement aligné », indique-t-il.

Bâtiment plus léger

Le chantier a démarré mi-novembre 2016 avec les fondations. Le montage de la structure en bois a, lui, débuté mifévrier. « Et mi-mars, le bâtiment était construit », souligne Thomas Scorier. Le montage a donc duré une trentaine de jours. Une prouesse pour placer 1.318 m³ de bois, soit 646.239 kilos. Un chiffre impressionnant mais qui est, au final, beaucoup plus petit qu’avec une construction traditionnelle. « C’est entre 1/3 et 1/4 du poids propre d’un bâtiment traditionnel. C’est donc beaucoup plus léger et c’est intéressant pour les plus gros bâtiments car nous pouvons travailler sur des terrains moins bons, comme c’était le cas ici. Nous avons rencontré quelques problèmes avec le sol. Avec une structure plus légère, c’est moins cher ». Le CLT


Le montage de la structure en bois a duré une trentaine de jours.

Les murs sont conçus en plaques de trois mètres sur quinze, soit une surface de 45 m² par plaque.

est également intéressant pour l’aspect sismique. « Il résiste à la traction et sera moins sensible aux secousses alors que dans du traditionnel, des fissures abîmeraient la maçonnerie ».

Résistance au feu

L’avant du bâtiment se compose de trois étages et l’aile arrière, de deux. Lors de notre visite, nous avons pu déambuler dans la nouvelle maison de repos. Fonctionnelle et opérationnelle. Le bois n’est bien sûr pas apparent dans les chambres et les couloirs. Mais nos deux guides du jour étaient bien présents pour évoquer ces murs conçus en plaques de trois mètres sur quinze, soit une surface de 45 m² par plaque. « Pour le tertiaire, et plus particulièrement les maisons de repos, une norme définit que

les murs doivent être résistants au feu pour une durée de deux heures. Ils sont épais de 16,5 cm, 14 cm de bois et 2,5 cm de plaques de gyproc. C’est environ cinq centimètres de plus que pour une maison unifamiliale », précise Thomas Scorier. Qui tient encore à tordre le cou aux clichés. « C’est totalement faux de croire qu’un bâtiment en bois va se consumer plus vite. Le bois, en se consumant, crée une couche de carbone qui le protège. L’acier, quant à lui, est beaucoup plus sensible au feu ».

Maîtrise de la main-d’œuvre

Comme nous l’avons déjà mentionné, construire avec la technique CLT va vite. Très vite. Gain de temps signifiant également gain d’argent. « Pour une construction CLT de cette envergure, j’ai besoin de huit hommes sur chantier

pendant trente jours. Pour un projet similaire en béton, j’aurais besoin de trente personnes par jour pendant six mois. Je maîtrise donc beaucoup mieux ma maind’œuvre et je suis moins soumis au dumping social. En clair, je fais travailler des Belges », explique, sans tabou, le gérant de TS Construct. « Le propriétaire, CEP Properties, s’y retrouve également. Car dans ce cas-ci, il va louer le bâtiment à un exploitant de maisons de repos. Il pourra donc le faire plus rapidement car la construction va plus vite. Pour cette maison de repos, nous avons gagné un an par rapport à du traditionnel ».

Ponts en CLT

Vous l’aurez compris, TS Construct, réputé pour ses constructions en bois, voit d’un très bon œil l’avenir du CLT. « La technique se développe de plus en plus. Avec le CLT, il n’y a plus d’inconnues. Tous les partenaires et le client final s’y retrouvent. L’ossature bois continue de fonctionner. Mais dans quelques années, la possibilité existe que la technique CLT la supplante. Dans certains pays, c’est déjà le cas. Saviez-vous, par exemple, qu’en Suisse, ils construisent des ponts en CLT ? ». Honnêtement, non. Et quelque chose nous dit que Thomas Scorier ne se trompe pas dans ses prévisions…

INFO: www.ts-construct.be. mars 2018 • Construction 45


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46 Construction • mars 2018


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MARCHÉ DE LA CONSTRUCTION

Deceuninck: nouveau procédé de revêtement Aluroc

Depuis l’année dernière, Deceuninck propose des portes et fenêtres en aluminium (Deceuninck Decalu) et une nouvelle gamme « Ventilation & Protection solaire » (Deceuninck Tunal). Pour ces deux groupes de produits, le leader du marché en solu-

tions PVC a développé le nouveau procédé de revêtement Aluroc. Qui a obtenu la « Super Durable Polyesters Qualicoat Class 2 », soit la garantie que les profilés ont résisté au test Florida relatif à la résistance aux UV et à la décoloration. Les nouveaux produits Deceuninck Decalu et Tunal se distinguent donc par la durabilité de leurs couleurs. De plus, les nouvelles couleurs Aluroc sont parfaitement adaptées aux couleurs Decoroc des profilés en PVC, ce qui permet une combinaison harmonieuse de différentes solutions de Deceuninck dans un seul et même projet. Vous voulez en savoir plus ? Visitez le stand (4117) Deceuninck à Batibouw !

Invisivent « Air » et « Comfort » : les nouveaux aérateurs de Renson

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Wienerberger lance Porotherm Dryfix :

un système de construction révolutionnaire Wienerberger va profiter de Batibouw pour lancer Porotherm Dryfix, une technique de construction révolutionnaire pour construire avec des blocs à coller PLS. La mousse en spray Porotherm Dryfix extra permet désormais de construire de façon encore plus rapide, plus qualitative et plus efficiente. Plus besoin de mortier ! Seuls une bombe et un pistolet s’avèrent encore nécessaires. Grâce au durcissement plus rapide, vous pourrez ériger immédia-

tement des murs jusqu’à hauteur d’étage. Le lendemain, le mur pourra directement être soumis à des contraintes, permettant ainsi la pose des dalles de sol. De plus, Porotherm Dryfix ne nécessite pas d’eau et produit moins de poussière. Attention, seuls les entrepreneurs certifiés peuvent appliquer Porotherm Dryfix. Wienerberger organise des formations à cet effet et vous conseille lors du démarrage des chantiers.

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Les deux nouveaux aérateurs Invisivent « Air » et « Comfort » déterminent la quantité d’air frais qui est nécessaire dans la maison. Les deux appareils fonctionnent sous la conduite de l’Healthbox 3.0 intelligent, au sein du système de ventilation C+. Le processus se déroule en parfaite harmonie avec le rythme des occupants. Ces deux nouveaux aérateurs Invisivent sont les garants d’un niveau encore supérieur de confort acoustique, thermique et énergétique. Ils ont été conçus pour être dissimulés entièrement et permettre une finition soignée à l’intérieur. Grâce au principe « monobloc », les nouveaux aérateurs Invisivent sont montés comme un ensemble sur le châssis de fenêtre. Ceci permet, non seulement une meilleure stabilité, mais également grâce aux étanchéités flexibles, une finition plus étanche à l’air. Le montage est donc plus facile et plus rapide pour l’installateur.

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MARQUANT

Google informe les entrepreneurs sur l’importance du marketing online En Belgique, les entreprises de construction misent beaucoup moins sur la présence online et l’e-marketing que dans les pays voisins. Google collecte d’énormes quantités de données, via son moteur de recherche mais aussi via des apps et autres applications online. À propos de vous, d’autres utilisateurs et sur la manière avec laquelle les entreprises font du marketing sur internet. C’est pourquoi, mi-février, la Confédération a organisé une rencontre dans les bureaux bruxellois de Google

Belgique. Une trentaine d’entrepreneurs sont venus écouter les analyses du géant technologique. Qu’en ressort-il ? En moyenne 20 % du budget marketing des entreprises belges vont dans les médias numériques. Aux Pays-Bas, ce chiffre est de 55 %. Etrange. Car l’utilisation d’internet et du smartphone, dans notre pays, est au-dessus

1 752

de la moyenne. Celui qui recherche des informations sur la construction, via le moteur de recherche de Google, tombe bien souvent directement sur des sites français ou néerlandais. « Il s’agit d’opportunités perdues pour nos entreprises de construction », selon Google. Dans notre pays, l’e-commerce est un secteur relativement petit. Dans le retail -où Google compte également la construction - seuls 17 % des achats se réalisent via la voie électronique. Dans la subdivision Home & Garden, ce chiffre descend même de 5 à 8 %. Les Belges veulent voir les gens à qui ils ont acheté. Mais, et c’est intéressant, le processus qui le précède se passe largement online. Selon Google, 52 % des rénovateurs belges se laissent guider par une recherche online. Les Belges sont très intéressés par les expériences des autres utilisateurs. Les avis des clients et les expériences des utilisateurs sur les sites web sont donc populaires. En d’autres mots, selon Google, investir dans la présence online et le marketing digital est une bonne idée pour les entrepreneurs. Celui qui est invisible sur internet risque de perdre des clients aux concurrents qui, eux, sont bien visibles. De plus, les sites web et le marketing digital sont aussi le mieux appropriés pour le smartphone ou la tablette. Le mobile est utilisé pour environ la moitié des recherches pour un achat.

En 2017, 1.752 entreprises de construction ont dû déposer le bilan. Il s'agit d'une augmentation de 11 % par rapport à 2016. Sur l'ensemble de l'économie, 9.968 entreprises ont été déclarées en faillite, soit une augmentation de 8,7 %. En ce qui concerne le secteur de la construction, sur le plan juridique, ce sont en premier lieu les SPRL (61 %) qui ont rencontré des difficultés et ont dû cesser leurs activités, suivies des entreprises unipersonnelles (22 %). Les autres formes de sociétés occupent une place moindre dans le nombre de faillites : 8,4 % pour les sociétés en nom collectif, 5 % pour les SA et 3 % pour les sociétés coopératives. Les 0,3 % restants sont constitués d'autres types de sociétés, non repris ici.

50 Construction • mars 2018


Il ne vous manque plus que le bon matériel de chantier ?

ING vous propose une solution de leasing facile, claire et rapide. Parfois, une opportunité se présente et vous avez besoin rapidement d’une solution pour transporter du matériel. Avec My ING Lease, une plate-forme en ligne sécurisée pour vos contrats de leasing, vous pouvez réaliser différentes simulations, signer des contrats et gérer vos leasings entièrement en ligne. Et cela où et quand vous le voulez. ing.be/leasing

La conclusion et l’entrée en vigueur de tout contrat qui aura transité via My ING Lease, est dans tous les cas soumis à la condition suspensive : de la suite favorable de la procédure d’identification du client, des éventuels mandataires et des bénéficiaires finaux, ainsi qu’à la vérification du pouvoir de représentation du(des) signataire(s), comme imposé par toutes les dispositions légales et réglementaires applicables dont l’Arrêté royal du 23 octobre 2015 portant approbation du règlement pris en exécution de la loi du 11 janvier 1993 relative à la prévention de l’utilisation du système financier aux fins du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, concernant les entreprises de leasing; du résultat acceptable selon ING Lease d’une « due diligence » en termes financier, juridique, fiscal, commercial et environnemental ; de l’uniformité entre le matériel tel qu’il est décrit dans cette commande et tel qu’il est repris sur le bon de commande final au fournisseur. ING Lease ne sera pas tenue à motiver sa décision. ING Lease Belgium S.A. Société de leasing agréée. 60, Cours Saint-Michel - 1040 Bruxelles. Tél. 02 739 64 11 - RPM Bruxelles - TVA mars 2018 • Construction 51 BE 0402.918.402 - BIC: BBRUBEBB - IBAN BE05 3100 4021 5175 – FSMA: 16.601 - inglease.be ING Belgique S.A. • Banque • Avenue Marnix 24, B-1000 Bruxelles • RPM Bruxelles • TVA BE 0403.200.393 • BIC : BBRUBEBB • IBAN: BE45 3109 1560 2789 • Éditeur responsable: Marie-Noëlle De Greef • cours Saint-Michel 60, B-1040 Bruxelles.


Une habitation écoénergétique tout en bénéficiant d’un confort optimal Le projet d’habitation PIT à Tirlemont

La solution Junkers Le complexe d’habitation PIT accueille 94 familles logées dans des appartements allant de 58 à 135 m². En raison de la très bonne isolation des habitations, de la taille réduite du local technique et d’un besoin de confort d’habitation écoénergétique parfaitement réglé, le choix de la chaudière murale à condensation au gaz CerapurSmart A TOP 22/28-3 CE s’est révélé logique. Cette chaudière combinée offre une faible modulation et un rendement optimal. Elle vous garantit le confort de chauffage et d’eau chaude nécessaire et souhaité, également dans les appartements PIT disposant de plusieurs salles de bains. En raison de sa forme compacte, elle s’adapte parfaitement aux espaces optimisés du complexe d’habitation. La commande et l’entretien sont également parfaitement gérés grâce à l’écran multifonctionnel et au thermostat intelligent JunkersControl CT100. En bref, PIT et Junkers forment une équipe gagnante qui vous garantira un confort optimal et de longue durée.

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52 Construction • mars 2018

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