Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles
Construction
MARS
2019 BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6
DOSSIER
ÉLECTIONS
Qu’attendons-nous du prochain gouvernement ?
CONJONCTURE
1,5 à 2 % de croissance pour notre secteur
RENOVALT
Un programme de formation franco-belge
EMPLOI
Opération « Coup de poing pénuries »
/confederationconstruction @ConfedConstruct
www .confederationconstruction.be Confederatie Bouw - Confédération Construction
Les véritables spécialistes utilisent de l’huile de décoffrage biodégradable.
Respectez l’environnement en utilisant de l’huile de décoffrage biodégradable. Grâce à leur composition spécifique, les « lubrifiants biodégradables » sont plus facilement décomposés par les micro-organismes présents dans la nature. Il est recommandé de les utiliser pour les applications à huile perdue et pour celles présentant un risque accru pour l’écosystème. Lors de l’utilisation, l’huile de décoffrage peut se retrouver dans l’environnement et, en conséquence, nuire à la faune et à la flore. En optant pour une huile de décoffrage biodégradable, vous pouvez limiter l’impact environnemental et préserver la nature.
Un message de www.valorlub.be
Valorlub est une initiative du secteur privé avec le soutien des trois autorités régionales.
ÉDITO
Choisir entre un budget voiture ou un budget construction
D
ans notre pays, pas moins de 8 logements sur 10 ont été construits avant 1985. Au total, 5 millions de logements affichent des prestations énergétiques mitigées à médiocres : ils représentent 40 % des émissions de gaz à effet de serre de notre pays. Notre secteur ne peut pas être aveugle devant cette réalité. Plus encore, la construction doit intervenir. Comment ? En fournissant des nouveaux bâtiments écoénergétiques, mais bien sûr aussi en rénovant en profondeur les bâtiments existants.
« La Confédération Construction attend davantage d’harmonisation dans la fiscalité immobilière »
Toutefois, nous sommes confrontés à un problème. Beaucoup de prévisions économiques démontrent que le pouvoir d’achat et les revenus de l’Etat augmenteront, de façon limitée, durant la prochaine décennie. La faible croissance prévue impose au secteur de la construction et au gouvernement d’être créatifs. Le respect de nos engagements impose que 2,5 % des logements existants soient rénovés par an. Pour ce qui nous concerne, purement grâce à la numérisation, nous pouvons faire en sorte que les coûts de construction soient 10 à 15 % moins chers. Bien sûr, on s’attend aussi à ce que le gouvernement apporte sa contribution. Ainsi, la Confédération Construction propose d’ouvrir le régime des voitures de société à un budget voiture ou construction. Les travailleurs qui, dans leur package salarial, ont droit à une voiture de société ont le choix. Ou, ils gardent ou reçoivent une voiture de société, ou ils reçoivent un budget construction qu’ils consacrent intégralement à une construction ou une rénovation écoénergétique d’un logement. Sur le plan fiscal, ce budget construction présente les mêmes avantages pour un employeur et un employé que le régime des voitures de société. Cela va de soi. Cette seule mesure ne suffira naturellement pas pour donner un boost au respect de l’environnement. C’est pourquoi nous voulons aussi instaurer un taux de TVA réduit à 6 % pour la démolition/reconstruction de logements et bâtiments sur tout le territoire belge et pas uniquement le limiter à 32 zones urbaines, comme c’est le cas actuellement. La Confédération Construction attend également davantage d’harmonisation dans la fiscalité immobilière. La pression fiscale sur le rendement de l’immobilier locatif est actuellement bien supérieure, pour les particuliers, à celle qui pèse sur les placements mobiliers sûrs. Ce qui freine les investissements dans l’immobilier. La construction se profile comme l’acteur essentiel et indispensable dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, le défi majeur pour les générations futures.
Robert de Mûelenaere Administrateur délégué de la Confédération Construction mars 2019 • Construction 3
SOMMAIRE
19 Élections : qu’attendons-nous du prochain gouvernement ?
Ce dossier est un résumé des mémoranda que nous avons envoyés aux partis politiques, à la veille des élections. Vous pourrez y lire les exigences de notre secteur à l’adresse des prochains gouvernements.
10 1,5 à 2 % de croissance
Cette année, les indicateurs prévoient une croissance légèrement ralentie pour le secteur de la construction. En effet, si en 2018, le volume de travaux de construction a augmenté de 2 à 2,5 %, on prévoit une croissance de 1,5 à 2 %, en 2019.
4 Construction • mars 2019
32 Opération « coup de poing pénuries »
L’opération visant à proposer une formation en alternance sur mesure a été présentée par Pierre-Yves Jeholet, le ministre wallon de l’Emploi et de la Formation, lors du salon Batimoi qui s’est tenu au Wex (Marcheen-Famenne), au mois de janvier dernier.
44 Investir dans un ERP est rentable L’entreprise Dethier (Alken/ province du Limbourg) nous a expliqué la plus-value de l’utilisation de l’ERP en entreprise.
Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles
Construction
DOSSIER
ÉLECTIONS
2019, une excellente année.
34 Environnement
Enregistrez les preuves de votre compétence professionnelle auprès de la BCE !
36 Economie
CONJONCTURE
1,5 à 2 % de croissance pour notre secteur
RENOVALT
Un programme de formation franco-belge
DOSSIER
EMPLOI
Opération « Coup de poing pénuries »
@ConfedConstruct
Gestion des déchets : attention, évitez les pièges !
17 Travailler en Wallonie et à Bruxelles
Qu’attendons-nous du prochain gouvernement ?
/confederationconstruction
SECTEURS & MÉTIERS
14 Déduction pour investissement
MARS
2019 BUREAU DE DÉPÔT GENT X €6
Pour constituer un cautionnement, faites appel à la S.C.I.C.C. !
38 Campagne amiante
« Donnez-nous des solutions faciles, rapides et pas chères ! »
19 Introduction
Qu’attendons-nous du prochain gouvernement ?
www .confederationconstruction.be Confederatie Bouw - Confédération Construction
40 CSTC
Le protocole BIM.
20 L’avis de notre CEO 3 Édito
« La construction a besoin d’une vision à long terme ».
Choisir entre un budget voiture ou un budget construction
21 Politique favorable à la construction
Un programme de formation franco-belge lié la rénovation énergétique
22 Investissements
6 Renovalt
9 Point de vue régional
Ce que nous attendons du monde politique
12 Prime bénéficiaire ou avantages liés aux résultats
VOS CONTACTS Construction est le mensuel de l’asbl Confédération Construction Rue du Lombard 34-42, 1000 Bruxelles Editeur responsable : Filip Coveliers, Rue du Lombard, 34-42, 1000 Bruxelles. Bureau de dépôt : Gent X Rédaction : Edition francophone : Construction Marc Guéret - tél. 02 545 57 31 marc.gueret@confederationconstruction. be Edition néerlandophone : Bouwbedrijf peter.graller@confederatiebouw.be Mise en page : Abder-Razzaaq Boujdaini abder-razzaaq.boujdaini@confederationconstruction.be Nikka Cuypers nikka.cuypers@confederation construction.be
Une priorité absolue.
24 Compétitivité et travail
Concurrence loyale et organisation du travail flexible.
25 Lois et règles
VOS INTÉRÊTS À vous de choisir !
Essentielle pour la société.
Elles ne doivent pas constituer un frein.
PROJETS & ENTREPRISES 46 Avantages membres 49 Marché de la construction
• Argenta Invisidoor S • Man • Sievi
53 Marquant • Chiffre du mois :
1.815 faillites en 2018 • Piscines privées : 20 % en plus en 2018
28 Régions
Les préoccupations régionales.
30 Qualité et innovation
Soutenir le progrès et la pérennité des entreprises.
Secrétariat de rédaction : secretariatredaction@confederation construction.be Impression : Graphius Réactions-questions : communication@ confederationconstruction.be Avec la collaboration des services d’études de : • Confédération Construction Morgane Halleux tél.02 545 56 33- fax 02 545 59 09 morgane.halleux@confederationconstruction.be • Confédération Construction Wallonne Katia Bogaard tél. 02 545 56 75- fax 02 545 59 05 katia.bogaard@ccw.be • Conféderation flamande de la Construction Johan Walewijns, tél. 02 545 57 49 - fax 02 545 59 07 johan.walewijns@confederatiebouw.be
• Confédération Construction Bruxelles-Capitale Morgane Cendoya, tél. 02 545 58 29 - fax 02 545 59 06 morgane.cendoya@confederationconstruction.be
Membre de l’Union des Editeurs de la Presse Périodique.
Abonnements : Claude Bernaerts, tél. 02 545 56 88 - fax 02 545 59 00 claude.bernaerts@confederationconstruction.be Publicité : Kristel Dekempeneer, tél. 02 545 56 99 - fax 02 545 59 08, kristel.dekempeneer@confederation construction.be Prix abonnement annuel Membres de la Confédération Construction, compris dans la cotisation Non-membres : 137,80 euros (TVA et frais de port compris) / Etranger : 300 euros (TVA et frais de port compris)
Par la présente publication, la Confédération Construction asbl s’assigne comme but de vous communiquer des informations adaptées, fiables, complètes et exactes. Toutefois, elle ne peut pas être tenue responsable en cas d’un manquement quelconque à cet objectif. Tous les éléments de cette publication sont protégés par le droit d’auteur de la Confédération Construction asbl. Toute reprise d’articles, en tout ou en partie, n’est permise qu’après autorisation expresse et avec la mention explicite de leur provenance.
mars 2019 • Construction 5
RENOVALT
La Wallonie et la France s’associent pour former à la rénovation énergétique Le 31 janvier dernier, le projet interrégional Renovalt a été présenté au centre IFAPME des Isnes (Gembloux). Ce projet franco-wallon vise à développer une offre de formation en alternance liée à la rénovation énergétique des bâtiments sur le territoire transfrontalier des provinces de Namur et Luxembourg et des départements de la Marne et des Ardennes, en France (Région Grand Est). La table ronde, avec différents partenaires du projet.
«C
e projet répond à un enjeu climatique et environnemental. En effet, en Belgique et plus particulièrement en Wallonie, on a un bâti terriblement énergivore, en tête du podium européen. Il répond aussi à un enjeu de formation car il va permettre une offre intégrée de formation en alternance entre deux pays. Je suis ici pour vous affirmer que Renovalt a le soutien du Gouvernement wallon », a souligné Pierre-Yves Jeholet, le ministre wallon de l’Emploi et de la Formation.
Contexte et objectif
Lors de la présentation, Denis De Backer, chargé de Renovalt à l’IFAPME, a rappelé le contexte et l’objectif du projet. « Le but de Renovalt est de gommer le plus possible les 6 Construction • mars 2019
frontières. Dans la zone d’étude, il existe de nombreux points communs. Le parc immobilier se compose d’un bâti assez ancien qui suscite la curiosité des entreprises et des travailleurs car des rénovations sont nécessaires », a-t-il indiqué. « Il existe également des différences en termes de pratiques constructives et de réglementation, même si l’objectif global est le même ». Cet objectif global, il est d’améliorer la performance énergétique du bâti grâce à une meilleure adéquation entre l’offre de formation et la demande des professionnels. Car le constat est là : l’offre de formation liée à la rénovation énergétique est insuffisante, aussi bien en Belgique qu’en France. « La solution proposée se nomme donc Renovalt, soit Rénovation, Energie, Alternance ».
Guide technique et des métiers
Une analyse des besoins est en cours d’étude et intègre, notamment, l’organisation de tables rondes réunissant des professionnels spécialisés dans la rénovation énergétique. « Le but étant de réaliser un guide technique pour les entreprises et un guide des métiers à destination des opérateurs de formation », a indiqué Denis De Backer. Sur la base des résultats de l’analyse de ces besoins, Renovalt proposera une offre de formations innovante et complémentaire destinée aux travailleurs. Elle visera la reconnaissance transfrontalière des compétences acquises. Budget et partenaires
Le budget total de Renovalt est de 1.246.416 € (dont 623.208 € de
financements FEDER – Fonds Européen de Développement Régional ; 337.581 € de financements SPW). Le consortium du projet est composé de huit partenaires belges et français. Les opérateurs de formation sont l’IFAPME et BTP CFA Grand Est ; les secteurs professionnels sont représentés par la FFB (Fédération française du bâtiment) Grand Est, la CCW et CAP Construction et enfin, Constructiv, envirobat Grand Est et CCCA-BTP constituent les opérateurs associés. Les partenaires financiers sont Interreg (France-Wallonie-Vlaanderen) et la Région wallonne.
Projet soutenu par :
Partenaires opérationnels :
Avec le soutien de :
•
La rénovation énergétique, l’alternance, l’image du secteur et la numérisation au cœur du débat Cet événement de lancement a également été l’occasion, pour les cinq partenaires principaux du projet, de débattre autour de thèmes primordiaux tels que la rénovation énergétique, la formation en alternance, l’image du secteur, la numérisation…Francis Carnoy, directeur général de la CCW ; Nicole Roland, administratrice générale de l’IFAPME ; Michel Heukmes, chargé de mission CAP Construction ; Jean-Marc Schaffner, président de la FFB Grand Est et Alain Laporte, président BTP-CFA Grand Est se sont prêtés à ce jeu de questions-réponses.
RENOVALT
IMAGE DU SECTEUR
Francis Carnoy (directeur général CCW) : « Je salue l’initiative de ce projet au carrefour de plusieurs enjeux. À l’heure du Brexit, il est important de montrer que l’Europe croit en un projet européen ».
Francis Carnoy (directeur général de la CCW) : « Dans la construction, 3.000 postes sont vacants en Wallonie et 15.000 en Belgique. Les jeunes ne se dirigent plus vers les métiers techniques et l’image de notre secteur est injustement dévalorisée. C’est pourquoi la CCW a lancé une première campagne vers les demandeurs d’emplois et lancera une deuxième à l’adresse des jeunes ».
Nicole Roland (administratrice générale de l’IFAPME) : « Ce partenariat avec la France pourrait être exceptionnel. La construction est le premier secteur pour l’IFAPME avec 1/3 des formations qui y sont dédiées ». RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE Michel Heukmes (chargé de mission CAP Construction) : « La rénovation énergétique des bâtiments est l’une des actions prioritaires de CAP CONSTRUCTION ». Jean-Marc Schaffner (président de la FFB Grand Est) : « Le besoin en rénovation énergétique existe et il faut répondre aux besoins de nos entrepreneurs en étant inventifs ». Alain Laporte (président BTP-CFA Grand Est) : « Il faut être à l’écoute des professionnels sur cette problématique et construire des offres de formation ». FORMATION EN ALTERNANCE Nicole Roland (administratrice générale de l’IFAPME) : « Il s’agit d’une filière d’excellence pour repérer les jeunes talents».
Jean-Marc Schaffner (président de la FFB Grand Est) : « Le bâtiment n’a plus l’attractivité qu’il devrait avoir. Les manuels, on ne les dirige pas vers le manuel. Dans le Grand Est, 80.000 jeunes sont sortis du système scolaire et sont dans la nature. Il faut revoir le modèle de société pour répondre aux enjeux de demain ». NUMÉRISATION Alain Laporte (président BTP-CFA Grand Est) : « La numérisation pourrait être la solution à ce déficit d’image pour attirer de nouveaux profils car tout se numérise ». Michel Heukmes (chargé de mission CAP Construction) : « La rénovation énergétique fera appel à des nouveaux outils. Il faudra donner une image innovante au secteur de la construction ».
Francis Carnoy (directeur général de la CCW) : « Ce système est plébiscité par les entreprises de construction et c’est via l’alternance que l’on obtient les meilleurs résultats d’insertion».
mars 2019 • Construction 7
Dimanche 19 mai 2019
une initiative de la
INSCRIVEZ
2 2 m a rs 2 0 19 vos entreprises et
vos chantiers av ant le
journeechantie rsouverts.be
POINT DE VUE RÉGIONAL
Ce que nous attendons du monde politique Digital Construction Brussels se tiendra à Tour & Taxis, à Bruxelles. Calendrier : le mercredi 24 octobre de 10h00 à 20h00 et le jeudi 25 octobre de 10h00 à 18h00.
C
hers collègues, Tour & Taxis est facilement accessible en trans- à la veille d’élections régionales et fédérales, il est de tradition de ports en commun. Des navettesrelayer relientnos le site à demandes et recommandations à l’attention de nos décideurs politila gare de Bruxelles-Nord. Les lignes métro ques.de Taxe CO2, taxe kilométrique, taxe d’occupation de voirie, taxe de circulation….Quelle ! 2 et 6 s'arrêtent à la station Yser, à deuximagination pas de Tour & Taxis. Mais où vont ces taxes ? À quoi sont-elles utilisées ? Au service de notre pays ou pour
complexifier, cesse, les lois et le pouvoir décisionnel au point de paralyser notre pays et Digital Construction Brussels est une sans initiative notre Région de CSTC. Bruxelles-Capitale ? de la Confédération Construction et du Mais DCB n'existerait pas sans nos nombreux Nous, entrepreneurs, ne sommes pas opposés aux taxes. Bien au contraire. Tant qu’elles partenaires, tels que le CRR, l'organisation serventd'ingénierie le citoyen etet le bien commun, mais pas pour alimenter un état dispendieux. Si d'architectes NAV, les bureaux politicien estVCB, un métier, faites le bien ! Soyez responsables, de véritables hommes et femmes de conseils de l'ORI, l'IFMA, ie.net, la la d’Etat. professionnelCCW, la CCB-C, les fédérations les de la Confédération, les universités et, bien entendu, les exposants eux-mêmes ! Chers politiciens, si vous avez besoin d’idées constructives, d’informations et si vous
« Nous, entrepreneurs, ne sommes pas opposés aux taxes »
souhaitez réellement décomplexifier le « système », sachez qu’une poignée d’hommes et de femmes, au sein de la CCB-C, possèdent la connaissance pour vous aider. Leur efficacité est liée à leur travail de terrain. Ils sont la voix des entrepreneurs, avec qui ils travaillent en lien direct et permanent, dans un engagement sincère.
Et justement, que nous demandent sans cesse nos entrepreneurs ? Une parfaite connaissance de leurs métiers, de leurs besoins, une anticipation des changements, une vision d’avenir sur ces métiers de demain encore à inventer et enfin de relayer tout ceci en proposant des solutions positives. Des idées, des solutions, nous en avons plus d’une que nous partagerions volontiers avec vous. Notre secteur doit être au centre de vos préoccupations politiques. Ces trente dernières années, trop d’entreprises ont vu leur marge bénéficiaire fondre comme neige au soleil. Quels autres acteurs économiques osent encore prendre autant de risques pour une marge bénéficiaire brute avoisinant les 4 % et restent, malgré tout, animés de bonnes intentions au service du citoyen et de l’emploi local ? Oui, nous en avons marre. Marre de bouffer votre lasagne administrative indigeste. Marre d’entendre parler de politique « progressiste » par des hommes qui squattent le pouvoir sans résultats probants. Si nous agissions au sein de nos entreprises comme d’aucuns gèrent le pays, la faillite serait immédiate et la sanction de la part de l’Etat sans appel. Politicien ne devrait pas être un métier mais un engagement. C’est justement cet engagement que nous, entrepreneurs du secteur de la construction, attendons de votre part. Marc Ruebens Président de la Confédération Construction Bruxelles-Capitale
CONJONCTURE
En 2019,
1,5 à 2 % de croissance pour notre secteur
Cette année, les indicateurs prévoient une croissance légèrement ralentie pour le secteur de la construction. En effet, si en 2018, le volume de travaux de construction a augmenté de 2 à 2,5 %, on prévoit une croissance de 1,5 à 2 %, en 2019.
E
n Belgique, l’économie dans son ensemble connaît un ralentissement. De 2017 à 2018, la croissance est passée de 1,7 % à 1,4 %. Elle devrait se maintenir à ce niveau en 2019. La croissance attendue pour le secteur de la construction est donc légèrement supérieure à celle de l’économie dans son ensemble. La confiance des entrepreneurs reste au beau fixe. Les derniers mois de 2018 se caractérisent même par un pourcentage d’entrepreneurs optimistes, dépassant le pourcentage des pessimistes. Il s’agit d’une situation peu courante. Cette confiance est même renforcée par un carnet de commandes bien rempli, pour plus de 6 mois en moyenne, soit le meilleur résultat en 10 ans. L’emploi, lui, se porte bien. Il a augmenté de 3.000 unités (1.800 travailleurs et 1.100 indépendants), entre le 1er octobre 2017 et le 30 septembre 2018. L’inquiétude réside plutôt dans la pénurie de main-d’œuvre. À la fin du troisième trimestre de 2018, 16.500 postes étaient vacants. Ce contexte freine l’activité des entreprises de construction. 10 Construction • mars 2019
Résidentiel
Les chiffres suggèrent une augmentation de la demande de logements neufs. En effet, l’année dernière, 59.000 nouvelles maisons et appartements ont été autorisés, soit une hausse de 15 % par rapport à 2017. Mais cette augmentation ne reflète que la situation en Région flamande (+ 25 % de croissance), où les ménages ont anticipé le renforcement de la norme énergétique. C’est « l’effet PEB » correspondant à une accélération temporaire de la demande. En Wallonie, ce type de construction a chuté de 5 % et à Bruxelles, 25 %. Quid des travaux résidentiels ? En 2018, soutenus par une demande de performances énergétiques sans cesse croissante, ils avaient progressé de 3 à 3,5 %. Cette croissance, toujours bien présente, retomberait néanmoins entre 1,5 et 2 % en 2019.
Non résidentiel
Pour les bâtiments non résidentiels également, les travaux de rénovation bénéficient d’une dynamique structurelle liée à l’augmentation continue du parc et à son amélioration. En 2018, on
a, par contre, une baisse des permis de bâtir de l’ordre de 15 %. Celle-ci concernait essentiellement des immeubles de types industriels, alors que la demande concernant des bâtiments plus sophistiqués, de type immeubles de bureaux, a progressé. En 2018, le volume de travaux non résidentiels avait reculé de l’ordre de 2 à 2,5 %. En 2019, la croissance devrait donc reprendre et être de l’ordre de 1 à 1,5 % .
"Notre secteur doit aussi prendre ses responsabilités" ROBERT DE MÛELENAERE
Un carnet de commandes bien rempli L’augmentation des moyens de production mis en œuvre dans le courant de 2018, apparaît clairement comme une réponse à une augmentation de la demande. Au cours du premier semestre, le rythme des commandes entrantes a en effet dépassé celui des livraisons. La durée d’activité assurée par le carnet de commandes des entreprises a alors encore augmenté. Les entreprises terminent ainsi l’année avec un carnet de commandes qui, pour le secteur considéré dans son ensemble, leur assure plus de 6 mois d’activité. Soit plus que fin 2017 et même que pendant l’ensemble des dix dernières années.
Durée d'activité assurée par le carnet de commandes 6,9
HAUSSE DU PRIX DES MATÉRIAUX : UN SUJET PRÉOCCUPANT
6,4
Mois
5,9
5,4
4,9
4,4 01/2015
07/2015
01/2016
07/2016
01/2017
07/2017
01/2018
07/2018
01/2019
Source: BNB en collaboration avec la Confédération Construction
De nombreuses offres d’emploi
En 2018, l’augmentation du coût des matériaux (+ 5,6 %) a entraîné une hausse des coûts de construction (+ 3,6 %), plus importante que l’inflation. « Ce dépassement est inhabituel. L’augmentation sensible des coûts des matériaux est un sujet de préoccupation et nous suivons la situation de près », a souligné Robert de Mûelenaere. « Pourquoi cette hausse ? Est-elle vraiment justifiée ?», s’est-il encore interrogé.
Dans ces conditions, les entreprises recrutent mais peinent à trouver la main-d’œuvre dont elles ont besoin.
LA CONFÉDÉRATION ENGAGÉE DANS LA
ÉNERGÉTIQUE ET NUMÉRIQUE Le nombre d’emplois vacants rapporté au nombre deTRANSITION salariés n’a ainsi cessé de progresser tout au long de l’année 2018. Et la construction termine l’année comme le secteur dans lequel les gaz à effet de serre », a-t-il indiqué. En prélude Batibouw, la offres d’emplois (quelque 16.500 au troisième trimestre) sont àproportionnellement les plus nombreuses. Confédération Construction a organisé sa traditionnelle conférence une fois encore que les entrepreneurs ont eu raison de caractériser de presse. Robert de Mûelenaere, En 2018, élections commu-ressenties positivement les les évolutions conjoncturelles en 2018. Il fournit en outre une série l’administrateur délégué, a profité d’informations complémentaires. la production, pourtant en hausse, a nales et l’intensification desIl indique travauxainsi que de l’occasion pour présenter, voire vraisemblablement été freinée par un manque en 2018, que les entrepreneurs du métro bruxellois ont boosté les tra- de main-d’œuvre rappeler, trois mesures préconisées restent confiants pour l’avenir, que ces derniers vont poursuivre l’augmentation de leurs effectifs vaux de génie civil. Les travaux compar la Confédération Construction et que l’on peut donc s’attendre à une nouvelle augmentation du volume de travaux réalisés en munaux devraient, par contre, reculer pour contribuer à la transition 2019. énergétique : cette année. Il n’empêche que d’autres
Génie civilconfirme Ce constat
projets; l’intensification des travaux du Conférence de presse • 06.02.2019 RER, ceux de l’Oosterweel à Anvers et le démarrage du tram à Liège ; vont continuer à soutenir le génie civil en 2019. Si la croissance de travaux de génie civil était de 10 % en 2018, elle devrait être de 2 %, cette année.
Conclusion
Avec une confiance des entrepreneurs à la hausse et des carnets de commandes bien remplis, les indicateurs sont au vert. En 2019, avec plus de 16.500 postes vacants, une importante mission du secteur sera de trouver la maind’œuvre. Aussi, en 2019, la croissance des trois segments de notre secteur (résidentiel, non résidentiel et génie civil) sera bien au rendez-vous. On peut donc conclure en parlant de croissance. Mais de croissance fragile.
•
. choisir entre un budget « voiture »3/8 ou un budget « construction » (voir édito p.3) ; . une TVA à 6 % sur la démolition/ reconstruction dans toute la Belgique et non dans 32 zones urbaines comme c’est le cas actuellement ; . le prêt hypothécaire écologique qui tiendrait compte de l’efficacité énergétique du bien dans le calcul du taux d’intérêt. Comme l’a précisé notre administrateur délégué, « ces trois mesures sont adressées aux pouvoirs publics et aux banques. Mais notre secteur doit aussi prendre ses responsabilités. Nous avons une part de travail considérable en sachant que 5,5 millions de logements représentent 40 % des émissions de
La Confédération veut notamment collaborer à un plan d’action pour la rénovation énergétique du non résidentiel, à tous les niveaux de pouvoir. Et souhaite également une norme de rénovation beaucoup plus ambitieuse que les 0,6 % du patrimoine résidentiel rénové par an. « Il faut passer à 2,5 % », a précisé Robert de Mûelenaere. Transition numérique
Enfin, si la Confédération s’engage dans la transition énergétique, elle est aussi présente dans celle du numérique pour limiter les coûts. « Car la révolution numérique permet à notre secteur d’économiser chaque année 5 milliards d’euros. Aujourd’hui, il existe de nouvelles perspectives et de nouveaux outils pour réduire ces coûts. Le plus connu est le BIM, cette maquette numérique qui permet à tous les acteurs d’un projet de mieux travailler de concert et d’effectuer des simulations à l’avance pour réduire les coûts. La Confédération s’engage à accompagner correctement le secteur dans la transition vers ces nouvelles technologies », a conclu Robert de Mûelenaere.
mars 2019 • Construction 11
SALAIRE
Prime bénéficiaire ou avantages liés aux résultats : à vous de choisir ! Fin 2018, des adaptations ont été apportées aux régimes de la prime bénéficiaire et des avantages non récurrents liés aux résultats. Une bonne occasion de refaire le point et comparer ces deux instruments intéressants pour les entreprises.
U
ne prime bénéficiaire est une prime qui peut être accordée à ses travailleurs salariés par un employeur qui souhaite distribuer une partie du bénéfice de l’exercice comptable. L’employeur peut accorder cette prime bénéficiaire en plus du salaire. Il n’est pas obligé. La prime ne peut pas remplacer du salaire. La partie du bénéfice, dans ce cadre, ne peut dépasser 30% de la masse salariale totale brute. La prime bénéficiaire est un instrument collectif. Elle ne peut être introduite que pour l’ensemble des travailleurs de l’entreprise. On peut faire des différences mais pas l’accorder aux seuls méritants. Il existe deux types de primes bénéficiaires : l’identique et la catégorisée.
Prime identique
Si l’employeur décide d’accorder un même montant ou même pourcentage de la rémunération à chacun, la prime est dite identique. La procédure pour l’octroyer est simple. La décision est prise par une assemblée générale ordinaire ou extraordinaire à la majorité simple des voix. La décision est actée au procès-verbal de
12 Construction • mars 2019
la réunion. Ce document contiendra les différentes mentions imposées par la loi (montant identique de la prime, prorata et assimilations pour l’attribution de ce montant identique, pourcentage identique de la rémunération, exclusion des travailleurs licenciés pour motif grave ou des travailleurs qui ont démissionné au cours de l’exercice…). Précisons encore que l’on peut exclure les travailleurs qui ont une ancienneté insuffisante. Mais quelqu’un qui a un an ou plus d’ancienneté ne peut jamais être exclu.
Prime catégorisée
En revanche, si l’employeur souhaite différencier la prime sur la base d’un ou plusieurs des 6 critères autorisés (ancienneté, grade, fonction, niveau barémique, niveau de rémunération et niveau de formation), la procédure sera plus lourde. L’entreprise qui souhaite introduire une prime catégorisée est tenue de l’introduire via une CCT d’entreprise (entreprise avec ou sans délégation syn-
dicale) ou un acte d’adhésion (entreprise sans délégation syndicale). L’acte d’adhésion ou la CCT mentionnent les conditions et modalités relatives à l’attribution de la prime bénéficiaire. On y trouvera les critères objectifs servant à déterminer le montant à attribuer à chacun et des mentions forts semblables à celles qui doivent figurer dans le procès-verbal en cas de prime identique.
Prélèvements
La prime bénéficiaire est soumise aux prélèvements suivants: 1) elle est prélevée sur le bénéfice de l’entreprise après impôts des sociétés, 2) une cotisation de solidarité pour la sécurité sociale de 13,07% est retenue à charge du travailleur, 3) elle est soumise à une taxe assimilée aux impôts sur les revenus de 7%.
Avantages non récurrents liés aux résultats
Outre la prime bénéficiaire, il existe également le mécanisme des avantages non récurrents liés aux résultats (bonus collectif CCT90). Par avantages non récurrents liés aux résultats, on entend
% %+
% sécu
l
,89 €
les avantages attribués, sur la base de critères objectifs, en fonction des résultats collectifs d’une entreprise ou d’un groupe d’entreprises, ou d’un groupe bien défini de travailleurs. Ici aussi, l’employeur n’est pas obligé d’instaurer ce régime. À la différence de la prime bénéficiaire, il s’agit d’un instrument lié à des objectifs et qui ne s’applique pas nécessairement à tous les travailleurs. Par ailleurs, le régime fiscal et social avantageux est limité à 3.383 € par an et par travailleur dans le cas du bonus CCT90.
Réalisation d’objectifs
L’octroi des avantages dépend de la réalisation d’objectifs collectifs préalablement définis (augmentation du chiffre d’affaires, diminution des malfaçons, diminution des accidents, …), à l'exclusion d'objectifs individuels. Les avantages octroyés ne constituent pas de la rémunération. Ils ne peuvent pas remplacer les salaires et autres avantages existants. Le calcul de l'avantage suit le principe du prorata temporis des prestations effectives ou assimilées au cours de la période de référence qui ne peut être inférieure à 3 mois. Seules les périodes de congé de maternité, les vacances annuelles et les jours fériés sont assi-
milés. Les autres absences (maladie, petit chômage, ...) sont exclues. Ainsi, l’avantage accordé tient mieux compte des prestations effectives (moins d’assimilations). Pour le travailleur qui n'a pas été en service pendant toute la période de référence, l'employeur peut fixer une durée minimum d'ancienneté qui ne peut dépasser la moitié de la période de référence. Enfin, l’employeur peut exclure le travailleur qui démissionne ou qui est licencié pour un motif grave.
Modalités
Les différentes modalités d'application du régime sont arrêtées dans une CCT d'entreprise ou dans un acte d'adhésion. Lorsqu’il y a une délégation syndicale dans l’entreprise, le plan de bonus est intégré dans une CCT d’entreprise. Après négociation dans l’entreprise, une CCT conforme au modèle obligatoire est conclue. Elle est ensuite déposée au greffe du SPF Emploi (DG des relations collectives de travail). En l’absence de délégation syndicale, le plan de bonus est concrétisé dans une CCT d’entreprise ou dans un acte d’adhésion. Lorsque le plan est implémenté via acte adhésion, la négociation dans l’entreprise débouche sur la conclusion d’un acte d’adhésion selon le modèle obligatoire. Cet acte d’adhésion est
prime bénéficiaire coût employeur tcc prélèvements
brut travailleur
bonus CCT 90
déposé au greffe du SPF Emploi. Il sera ensuite soumis à la commission paritaire dont relèvent les travailleurs visés par le plan. Celle-ci exercera un contrôle de forme (toutes les mentions obligatoires sont-elles correctement complétées ?) et marginal (pas de discrimination). Les nouveaux modèles annexés à la CCT 90/3 doivent être utilisés depuis le 1er janvier 2019.
Prélèvements Jusqu’au plafond de 3.383 €, le bonus est soumis à une cotisation spéciale de 33% dans le chef de l’employeur et de 13,07% dans le chef du travailleur. Après ces prélèvements, le bonus est exonéré d’impôts à concurrence de 2.941 €. Pour la partie qui dépasse le plafond, le bonus est soumis aux prélèvements ordinaires de sécurité sociale et aux impôts.
Comparaison coût brut/net Vu que ces 2 régimes connaissent un traitement fort semblable, on peut comparer le coût brut pour l’employeur et le net en poche du travailleur dans les 3 situations suivantes: prime bénéficiaire, bonus CCT 90 et prime en salaire (dans le tableau, prime ordinaire CP 200 et CP 124).
prime ordinaire CP 200
•
prime ordinaire CP 124
1.000 €
1.000 €
1.000 €
1.000 €
29% Isoc
33% cotisation spéciale sécu
27,13% cotisations patronales sécu
32,70% et 13,27% + 9,12% timbres
710,00 €
751,88 €
786,60 €
629,85 € 13,07% sécu salaire 108%
prélèvement sécu travailleur
13,07% sécu
13,07% sécu
13,07% sécu
imposable travailleur
617,20 €
653,61 €
683,79 €
540,98 €
7% impôts
0% impôt
tx marginal (50%)
tx marginal (45%)
574,00 €
653,61 €
341,89 €
297,54 € (*)
taxation travailleur net en poche
(*) CE MONTANT NE TIENT PAS COMPTE DU PÉCULE DE VACANCES ET DES TIMBRES FIDÉLITÉ.
Si la prime bénéficiaire est assez simple à mettre en œuvre, elle n’offre pas les différentes possibilités des bonus CCT 90. La CCT 90 permet plus mais sa mise en œuvre est plus lourde. Vous souhaitez en savoir plus ? Des circulaires détaillées sont disponibles auprès de votre confédération locale.
mars 2019 • Construction 13
FISCALITÉ
2019 est une excell Les petites sociétés et les indépendants ont une belle opportunité pour réaliser des investissements. En effet, la déduction pour investissement a été réhaussée à 20 %. Mais ils doivent se dépêcher car l’augmentation est temporaire. Elle se termine à la fin de l’année.
L
e pourcentage de base pour la déduction d’investissement s’élève à 3,5 %. Mais pour stimuler les investissements effectués par les petites entreprises, le gouvernement a réhaussé, pour eux, la déduction pour investissement à 20 %. Cela fait suite à une augmentation précédente de 8 %. Dans la pratique, il s’agit d’un avantage fiscal considérable. Cette année, une PME paie 20 % d’impôt sur les sociétés sur les 100.000 premiers € de bénéfices, plus une cotisation de crise de 2 %. Mais si elle achète une machine de 50.000 €, elle peut déduire 10.000 € du bénéfice imposable. Elle devra donc payer 2040 € impôts de moins. La condition est bien que l’achat ait lieu en 2019, car la hausse de la déduction pour investissement à 20 % est une mesure temporaire. Elle ne vaut que pour les investissements réalisés entre le 1er janvier 2018 et le 31 décembre 2019. Celui qui souhaite réaliser un investissement ne devrait donc pas trop attendre. Le gouvernement cible explicitement les petites entreprises avec cette mesure. Le taux ne s’applique donc que dans l’impôt sur le revenu des personnes physiques pour les entreprises individuelles et dans l’impôt des sociétés des petites sociétés. Depuis 2016, il s’agit des sociétés qui 14 Construction • mars 2019
dépassent au maximum un des critères suivants :
∙ une moyenne de 50 membres du personnel sur un an
∙ chiffre d’affaires annuel hors TVA : 9 millions d’€
∙ balance totale : 4,5 millions Qu'est-ce qui entre en considération ?
En général, les investissements donnent droit à une déduction pour investissement lorsqu'il s'agit d'immobilisations corporelles acquises ou constituées à l’état neuf ou de nouvelles immobilisations incorporelles. Ces actifs ne peuvent être utilisés qu'à des fins professionnelles en Belgique. Il faut pouvoir les amortir sur trois ans au minimum. Le leasing entre également en considération. Parmi les investissements n'entrant pas en ligne de compte pour une déduction pour investissement :
∙ les actifs qui ne sont pas utilisés uniquement à ∙
des fins professionnelles, ou qui n'ont pas de lien direct avec l'activité économique existante ou planifiée; les frais supplémentaires, s'ils ne sont pas amor-
ente année pour investir ∙ ∙
tis avec les actifs auxquels ils se rapportent ; les voitures et les voitures mixtes (personnel et professionnel) ; les actifs qui ne peuvent pas être amortis ou qui sont amortis sur moins de 3 périodes imposables.
Autres opportunités
Ces 20 % ne sont pas l’unique déduction qui existe. Dans certains cas, on peut désormais étaler la déduction sur plusieurs années, à la place de la déduction unique qui, en principe, est la norme. Ci-dessous, nous vous donnons un aperçu des déductions pour investissement qui s’écartent de la déduction de base de 3,5 %. Le système est assez complexe parce que les pourcentages dépendent du type d’investissement et parce qu’une distinction est faite entre indépendants, petites sociétés et les autres sociétés. Nous commençons avec les indépendants – les « personnes physiques » - qui font leur déduction dans l’impôt sur le revenu. PERSONNES PHYSIQUES
1) Investissements numériques, brevets, investissements pour la recherche et le développement respectueux de l'environnement, investissements économiseurs d’énergie : ∙ 13,5 % si l’investissement a lieu avant 2018 ;
∙ 20 % pour les investissements en 2018 ou 2019.
2) Investissements en sécurisation : 20,5 %. 3) autres investissements : ∙ 8 % si l’investissement a lieu avant 2018 ; ∙ 20 % pour les investissements en 2018 ou 2019 TOUTES LES SOCIÉTÉS:
1) Brevets, investissements pour la recherche et le développement respectueux de l'environnement, investissements économiseurs d’énergie : 13,5 %; 2) Investissements encourageant la réutilisation de récipients pour boissons et produits industriels : 3 %. PETITES SOCIÉTÉS:
1) Investissements numériques : 13,5 %; 2) Investissements en sécurisation : 20,5 %;
Déduction étalée
Dans certains cas, une entreprise peut étaler la déduction pour investissement sur la période d’amortissement de l’investissement. Les indépendants et toutes les sociétés peuvent le faire pour les investissements pour la recherche et le développement respectueux de l'environnement qu’ils réalisent durant la période imposable liée à l’année d’imposition 2019. La déduction étalée s’élève alors à 20,5 % des amortissements. Les personnes physiques peuvent le faire pour tous les investissements qu’ils ont effectués dans la période imposable liée à l’année d’imposition 2019 s’ils ont moins de 20 travailleurs en service au premier jour de cette période imposable. Dans ce cas, la déduction s’élève à 10,5 % des amortissements.
•
INFOS: Encore des questions ? Posez-les à marleen. porre@confederationconstruction.be Le site Internet du SPF Finances est aussi intéressant, finances.belgium.be. Cliquez successivement sur Entreprises – International – Investisseurs étrangers – déduction pour investissement .
3) Autres investissements ∙ 8% si l’investissement a lieu avant 2018 ; ∙ 20 % pour les investissements en 2018 ou 2019. mars 2019 • Construction 15
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TRAVAILLER EN WALLONIE ET À BRUXELLES
Enregistrez les preuves de votre compétence professionnelle auprès de la BCE ! La Flandre a supprimé la réglementation de l'accès à la profession. Il peut en résulter des problèmes, à l'avenir, pour les entrepreneurs flamands désireux de travailler en Wallonie ou à Bruxelles. Mieux vaut enregistrer vos capacités entrepreneuriales auprès de la BCE.
L
'abrogation de la loi d'accès à la profession en Flandre donne lieu à une situation inconfortable. Les exigences posées aux entrepreneurs en Wallonie et à Bruxelles sont désormais supérieures à ce qui est demandé en Flandre. Une entreprise établie en Flandre, après le 1er janvier 2019, peut y effectuer des travaux de construction sans avoir à prouver la moindre compétence professionnelle à cet égard. Depuis le 1er janvier 2019, une entreprise de construction, déjà existante, peut également se lancer dans de nouvelles activités en Flandre, sans devoir non plus faire la preuve de ses compétences. Diplômes, expérience pratique, certificats ... plus rien de tout cela n'est nécessaire en Flandre. Tout le monde peut construire en Flandre !
Un flou juridique
Mais alors, les entrepreneurs flamands, qui n’ont dû prouver aucune compétence professionnelle, peuvent-ils également construire en Wallonie et à Bruxelles ? Le moins que l’on puisse écrire, c’est qu’il y a un flou juridique dans l’état actuel des choses. Pour l'instant, nous ne savons pas comment un juge réagira quant à un travail fourni dans ce type de situation. Il est donc tout à fait possible qu'il examine
tion, peut s'en charger, sur la base des preuves de compétence fournies par les entreprises. Bruxelles, la Wallonie et l’ensemble des clients pourront ainsi vérifier, dans la BCE, que l’entreprise dispose des compétences professionnelles liées aux activités qu’elles proposent. Ce qui est assurément un moyen de les rassurer sur la qualité du travail qu’ils peuvent attendre.
si l'entrepreneur flamand dispose des compétences professionnelles exigées à Bruxelles ou en Wallonie.
Une mesure de précaution
La Confédération conseille donc de prendre ses précautions. Elle invite les
entreprises flamandes, qui n’ont plus l’obligation de prouver leurs compétences professionnelles, à néanmoins les faire enregistrer auprès de la Banque-Carrefour des Entreprises. Formalis, le guichet d'entreprises du secteur de la construc-
DE QUELLES PREUVES ET DE QUELLES COMPÉTENCES S'AGIT-IL ? En règle générale, il est possible d'apporter la preuve d'une compétence professionnelle à l'aide d'un diplôme en lien avec l'activité, d'une expérience pratique dans cette activité, ou d'une attestation du jury d'Etat. En ce qui concerne le gros œuvre, par exemple, il est possible de prouver sa compétence par le biais d'un diplôme d'enseignement secondaire professionnel avec mention de la section « construction », d'un diplôme d'ingénieur technique en construction ou d'un certificat d'apprentissage pour la profession de maçon-bétonneur, délivré par un centre de formation des classes moyennes…
Différentes situations peuvent se présenter : ∙ Vous répondiez à la réglementation de l'accès à la profession en 2018 et toutes vos compétences professionnelles sont enregistrées auprès de la BCE. Dans ce cas, vous n'avez rien à faire. ∙ Vous démarrez une nouvelle activité en 2019. Puisque vous en avez la possibilité, faites noter à la BCE que vous disposez des compétences requises pour ce faire, même si ce n'est plus obligatoire pour les entreprises flamandes. Les entrepreneurs débutants, eux aussi, enregistreront de préférence le plus possible de compétences à la BCE – mais si vous lisez Construction, il y a peu de chances que vous soyez un débutant.
•
INFOS : Formalis, le guichet d'entreprises du secteur de la construction, vous mettra sur la bonne voie. Voir www.formalis.be. mars 2019 • Construction 17
PUBLIREPORTAGE
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DOSSIER
Élections
Qu’attendons-nous du prochain gouvernement ? Au mois de mai prochain, nous irons voter. Après une période difficile, le secteur de la construction retrouve des couleurs. Et les entrepreneurs sont à la recherche de personnel. C’est une bonne nouvelle pour la société. Pas seulement du point de vue économique mais également pour un tas d’autres domaines et thématiques, où la collaboration du secteur s’avère indispensable : changement climatique, vieillissement de la population, construction d’écoles, infrastructures de haute qualité…Le monde politique doit également contribuer. Sans quoi, nous ne pourrons pas jouer notre rôle. Dans ses mémoranda (fédéral et régionaux), la Confédération a détaillé ce qu’elle attend du prochain gouvernement. Ce dossier résume nos demandes.
februari mars 2019 • Construction Bouwbedrijf 19
L'AVIS DE NOTRE CEO
R
siers. Il faut aussi reconnaître que les modes de travail évoluent très vite dans plusieurs domaines. La construction est un secteur innovant. Il y a le défi climatique, les évolutions démographiques…Nous attendons des nouveaux gouvernements, dans ce pays, qu’ils partagent notre sense of urgency et qu’ils n’attendent pas de prendre les mesures appropriées. À ce sujet, les investissements publics, dont notre pays ne peut se passer, doivent recevoir toute l'attention. Dans la négative, notre futur sera en danger.
obert de Mûelenaere, la transmission des mémoranda est toujours le moment idéal pour vous faire entendre.
Un cynique dirait peut-être : il n’y a rien de neuf dans vos mémoranda. Mais nos entreprises ne peuvent pas se permettre ce cynisme facile. Nous espérons que le monde politique verra les trois fondements de nos exigences concrètes. Un : nos entrepreneurs ont besoin d’une vision à long terme, avec des mesures qui leur donnent la possibilité de croître. Deux : nous sommes un secteur que l’on mésestime à ses risques et périls. Il est difficile d'imaginer une intervention qui augmente la prospérité et le bien-être de la société et qui puisse être réalisée sans la par-
La Confédération a-t-elle déjà reçu des réactions ?
Les mémoranda ne sont, bien évidemment, pas un one shot que nous
« La construction a besoin d’une vision à long terme » La Confédération a transmis ses mémoranda aux partis politiques. Il s’agit d’une tradition, à l’aube des élections. Mais à quoi servent-ils ? Nous avons posé la question à Robert de Mûelenaere, l’administrateur délégué de la Confédération Construction.
ticipation active de notre secteur. Et trois : nous sommes un secteur unique, mais aussi complexe, qui nécessite une approche spécifique. Manque-t-il des visions à long terme dans le monde politique ?
Nous devons hélas constater qu'une région a supprimé la loi d’accès à la profession. De telles tendances divergentes nous causent en effet du souci sur le long terme. Nos entrepreneurs travaillent au-delà des frontières et veulent, autant que possible, un cadre clair. Nous l’avons expliqué dans nos mémoranda. La Confédération natio20 Construction • mars 2019
nale et les Confédérations Bruxelloise, Flamande et Wallonne parlent d’une seule voix. Ce qui ne veut pas dire qu’elles ne mettent pas leur propre accent, là où c’est nécessaire. Que doit faire le nouveau gouvernement fédéral à court terme ?
À la première place, il doit concrétiser un nombre important d’engagements du gouvernement Michel. J’ai déjà parlé du jobsdeal dans Construction. Mais il y a d’autres initiatives comme la nouvelle loi sur les sociétés. La Confédération demande rapidement de la clarté au sujet de tels dos-
mettons sous les feux de la rampe une fois tous les quatre ans pour ensuite attendre passivement une réponse. Nous sommes, en permanence, occupés à défendre les intérêts de nos membres, à tous les niveaux politiques et au travers des organes consultatifs pertinents…Mais les élections sont, bien sûr, un moment crucial. Elles déterminent quel sera le paysage politique dans les années à venir. Lors de notre ForumConstruction, les partis peuvent prouver qu’ils ont compris l’importance des enjeux et la contribution attendue de notre part pour le relever.
•
ÉLECTIONS MAI 2019
Une politique favorable à la construction est essentielle pour la société La Confédération nationale et nos Confédérations régionales ont envoyé leur mémorandum aux partis politiques. Ils savent désormais ce qu'on attend d'eux après les élections de mai. Les mémoranda contiennent une longue liste de questions et d'exigences. Nous sommes aussi un secteur d'un grand intérêt économique et social.
L
a construction donne de l'emploi direct à 280.000 personnes et indirect à un nombre presque égal dans les secteurs liés à la construction. Plus de 17 % d'emploi dans le secteur privé dépendent de l'activité de la construction. Chaque année, vous et vos collègues créez presque 21 milliards d' € de valeur ajoutée, sur un chiffre d'affaires annuel d'environ 68 milliards. Vous représentez 5,3 % du Produit intérieur brut (PIB). Si nous écrivons ceci, nous pouvons supposer que le secteur de la construction a connu, l'année dernière, une croissance d'au moins 3,5 % - plus du double de la croissance générale belge. Après les pertes d'emploi importantes durant la période 20122015, vous avez recommencé à engager en 2016.
Dangers
La construction se porte donc bien. Merci pour elle. Mais le gouvernement ne peut pas se reposer sur ses lauriers. Une croissance de 1,5 à 2 % est attendue en 2019. De plus, nous sommes un secteur avec des caractéristiques très spécifiques. Bien qu'il existe de grandes entreprises de construction, la majorité du
secteur compte des petites entreprises et des indépendants. Plus de 90 % de nos entreprises comptent moins de 20 travailleurs. Dans notre secteur, environ 70 % des employeurs emploient même moins de 5 personnes. Dans le même temps, l'environnement, dans lequel les entrepreneurs opèrent, devient de plus en plus complexe, pas seulement sur le plan technique mais aussi sur le plan économique, juridique et social. Une PME a des moyens limités pour relever les nombreux défis. Vu la grande importance économique de nos entreprises, il est évident que la con-
struction a besoin d'une attention particulière. Toutes les décisions de nos décideurs doivent en tenir compte, surtout lorsqu'ils ont une influence sur les obligations administratives et financières de nos entrepreneurs. Ces derniers s'attendent à ce que la politique soutienne leur esprit d'entreprise, qu'elle crée les conditions pour l'investissement et la croissance. Cela doit bien sûr se faire en concertation. La Confédération Construction Flamande veut, par exemple, être impliquée au sein des Conseils flamands et du travail d'entités comme
l'OVAM, MOW (Mobilité et Travaux publics) , Aquafin, VEA (Agence flamande de l’Energie).
Au centre de la société
Enfin, la société dans son ensemble bénéficiera d'une politique favorable à la construction. Un secteur de la construction sain est d'une importance capitale pour le bien-être de tous les citoyens. Logement, mobilité, écoles, centres culturels, énergie...Ils comptent sur le travail des entrepreneurs. Ce sont eux qui créent un cadre de vie de qualité, avec des logements sociaux, des infrastructures, de l'énergie renouvelable et un milieu de vie sain.
•
mars 2019 • Construction 21
INVESTISSEMENTS ET ÉNERGIE
Un climat financier sain Deux sujets sont en tête des préoccupations exprimées dans les mémoranda de la Confédération : les investissements publics et l'énergie. Ce n'est pas un hasard, puisqu'ils sont d'une importance capitale pour l'avenir de nos entreprises et de la société.
L
es chiffres déplorables sont connus. Dans notre pays, les investissements publics ne s’élèvent qu'à 2,2 % du PIB. La moyenne de l'UE est de 2,7 %. La France et les Pays-Bas atteignent même 3,4 %. La valeur des ponts, des routes, des infrastructures – bref, de notre stock public net de biens d'investissement – n'a guère augmenté depuis des décennies, voire pas du tout. Et pourtant, ce sont là les fondements de notre productivité et de notre prospérité futures. Le faible taux d'investissement en Belgique les met en péril.
Une norme
Pour rattraper ce retard, la Confédération plaide pour une norme dans les investissements publics, exprimée en pourcentage du PIB. La Commission Construction du Conseil central de l'Economie recommande une crois22 Construction • mars 2019
sance annuelle de 1 % des biens publics d'investissement. La norme pour l'ensemble des pouvoirs publics belges devrait donc dépasser les 3 %. La Confédération Construction Wallonne (CCW) insiste, elle aussi, sur les investissements publics, tout en mettant l'accent sur certains éléments. Les PME doivent avoir leur chance de remporter des marchés publics. L'efficacité économique doit primer dans l'application de PPP et autres financements alternatifs. Il faut également une valeur ajoutée suffisante pour les partenaires privés. Ils ne doivent, en outre, pas remplacer les budgets réguliers, mais les compléter. Pour le gouvernement flamand, la Flandre s'en sort plutôt bien. Ensemble, les autorités flamandes y investiraient déjà 3 % du PIB flamand (et non belge). Cependant, le gouvernement doit bien admettre que ce chiffre était
plus élevé dans le passé. La Vlaamse Confederatie Bouw estime donc qu'il faut davantage d'ambition et demande que ce chiffre atteigne rapidement les 5 % du PIB flamand.
Des projets à foison
Mais à quoi affecter cet argent ? Les projets ne manquent pas. La Confédération demande notamment que le prochain gouvernement commence la mise en œuvre du pacte national d'investissements (voir l'édition de novembre 2018 de Construction). La CCW met, quant à elle, l'accent sur l'exécution des grands programmes d'investissement régionaux et communaux. La VCB va plus en détails et demande que le nouveau gouvernement flamand investisse massivement dans les hôpitaux, les centres de soins résidentiels, les écoles et la rénovation urbaine. De nouveaux mécanismes de financement
EN BREF Une norme d'investissement pour les investissements publics. La mise en œuvre du pacte national d'investissements et des programmes dans les régions. Les PME doivent avoir leurs chances dans les marchés publics. Les PPP et autres financements alternatifs peuvent compléter les budgets réguliers, mais pas les remplacer.
idéale pour les 5 millions de logements existants. Le rythme des rénovations énergétiques soit s'accélérer. La VCB préconise 2,5 % par an, tandis que la CCW met l'accent sur le taux de rénovation qui devrait atteindre 3 %. La Confédération plaide pour une généralisation du taux de TVA réduit de 6 % sur la démolition suivie d'une reconstruction. Premièrement, ce taux doit s'appliquer dans tout le pays, plutôt qu'uniquement dans les 32 zones urbaines actuellement définies. Ensuite, la mesure devra être étendue aux logements mis en vente après une démolition. Une exigence de performance énergétique doit également voir le jour pour les bâtiments existants. Et tout transfert de propriété devrait être suivi, dans un délai déterminé, d'une rénovation approfondie. Un délai de cinq années semble approprié. Dans l'ensemble, nous avons besoin d'une fiscalité immobilière qui stimule les travaux écoénergétiques et écologiques. Ces mesures fiscales doivent se concentrer sur les constructions neuves
initiatives attrayantes pour un financement de ce type, il est indiqué de regrouper les projets, afin d'atteindre une masse critique. La CCW souligne toutefois que ces initiatives doivent respecter les intérêts de toutes les parties prenantes – et donc aussi des entreprises de construction. Par ailleurs, la VCB demande une politique axée sur les bâtiments non résidentiels dont les propriétaires sont privés, comme les bureaux et bâtiments industriels.
et la rénovation, plutôt que sur l'achat de logements existants. Les possibilités comprennent une réduction sélective des droits d'enregistrement (par exemple 4 % de moins que le taux normal), une réduction supplémentaire sur les droits de donation après une rénovation complète, une exonération temporaire de précompte immobilier...Notre Confédération régionale flamande estime qu'une prime énergétique devrait être introduite en lieu et place du bonus logement, limitée aux nouvelles constructions et aux rénovations énergétiques complètes.
quant à elle, un PEB 2.0, qui simplifierait les procédures tout en intégrant plus rapidement les innovations technologiques. Dans la mesure du possible, la rénovation des logements devrait s'accompagner de l'installation d'énergies renouvelables. Mais la CCW estime qu'un environnement réglementaire simple et stable doit d'abord voir le jour concernant l’énergie renouvelable dans son ensemble.
Maintenir un prix abordable
Ce point est crucial pour la Confédération : les exigences de performance énergétique ne peuvent rendre les logements hors de prix. La CCW s'oppose aux exigences qui vont au-delà de l'optimum économique. Pour la VCB, l'indice S, l'exigence imposée à l'enveloppe du bâtiment, ne peut pas aller audelà de S31 pour la construction neuve. De plus, cet indice S doit faire l'objet d'une évaluation approfondie. Il ne peut s'agir du seul critère, parce que des interventions techniques peuvent s'avérer plus efficaces. La CCB-C demande,
pour un secteur sain doivent voir le jour pour le secteur des soins. Un nouveau programme d'investissements est nécessaire pour les écoles, parce que le nombre d'élèves dans le secondaire va prochainement augmenter. Les investissements dans la revitalisation urbaine devraient profiter non seulement aux grandes villes, mais aussi aux plus petits centres-villes et villages. Parmi les points importants à prendre en considération, citons notamment la polyvalence, avec des écoles, des centres de soins, et autres.
L'énergie
Notre parc immobilier doit devenir plus écoénergétique et ce, rapidement. Il est en effet l'un des plus grands producteurs de gaz à effet de serre. Les exigences en matière de performances énergétiques pour les bâtiments neufs sont déjà assez strictes. Néanmoins, nous n'avons pas encore de solution
Bâtiments non résidentiels
Il faut également un plan d'action bien financé pour les bâtiments publics. Il faut ici envisager des financements alternatifs, comme le Partenariat Public-Privé (PPP) ou le système du tiers payant (ESCO). Pour rendre ces
Améliorer les performances de notre parc résidentiel et immobilier. Des exigences réalistes en matière de prestations énergétiques qui ne font pas grimper trop haut le prix des logements pour les ménages. Un régime fiscal qui stimule les investissements destinés à économiser de l'énergie. Des plans d'action pour les bâtiments non résidentiels osant également faire appel au financement alternatif.
Du soutien pour les ménages
Les ménages désireux d'emprunter doivent être soutenus. Par exemple, lors de l'évaluation des prêts demandés, il faudrait tenir compte de la facture énergétique moins élevée des maisons écoénergétiques. Songeons aussi à l’assurance-crédit par les pouvoirs publics. Il faudrait ,par ailleurs, examiner le potentiel des financements alternatifs. Les investissements dans le logement locatif devraient être encouragés, notamment en réduisant l'impôt sur le revenu des personnes physiques sur les revenus de la propriété.
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mars 2019 • Construction 23
COMPÉTITIVITÉ ET TRAVAIL
Concurrence loyale et organisation du travail flexible SÉCURITÉ
Les entreprises de construction belges sont assises entre le marteau et l'enclume. Elles doivent faire face à des coûts de main-d’œuvre élevés et une organisation du travail peu flexible. Dans le même temps, elles doivent rivaliser avec des entreprises étrangères qui détachent de la main-d’œuvre moins chère vers nos chantiers. Notre compétitivité doit être préservée.
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réserver notre compétitivité demande certainement une meilleure supervision du détachement. Il faut systématiquement vérifier si les entreprises étrangères respectent, oui ou non, la législation et la réglementation en vigueur. Les nouvelles règles salariales applicables aux travailleurs détachés doivent être converties en droit belge. Selon la directive européenne adaptée, ils doivent désormais recevoir un salaire normal à la place d'un salaire minimum. En général, la lutte contre la fraude sociale doit être mieux abordée. Le détachement n'est pas le seul à causer de la concurrence déloyale. Il y a aussi, par exemple, le fait qu’on peut désormais effectuer des petits jobs pour des particuliers, ces revenus complémentaires étant exonérés d’impôts. L'impact de ceci sur la construction doit être minutieusement étudié. De plus, les travaux d'entretien de logements doivent être supprimés de la liste des travaux qui 24 Construction • mars 2019
sont autorisés dans l'économie de partage.
Coûts sous contrôle
Les coûts pour nos entreprises doivent également rester sous contrôle. A la première place, on mentionnera les coûts salariaux. Une diminution des charges sociales a été approuvée pour la période 2018-2020. Elle doit être mise en place, aussi par le prochain gouvernement. À côté de cela, la Confédération ne veut pas d'un statut unique ouvrieremployé égal sur tous les fronts. Cela représenterait un coût non-négligeable pour nos entrepreneurs. La discrimination, qui existe encore, peut être éliminée d'une autre manière. En général, la Confédération demande que les prochains gouvernements ne prennent pas de décisions qui augmentent les coûts de construction. Si la taxe kilométrique est étendue par les régions, il ne peut s'agir d'une augmentation déguisée pour les entreprises de con-
Comme vous pouvez le lire ailleurs dans ce magazine, la Confédération a démarré une grande campagne de sécurité. Objectif ? Amener la Belgique dans le Top 5 des pays de l'Union européenne avec le secteur de la construction le plus sécurisé. Cet objectif sera difficile à atteindre sans la collaboration des gouvernements fédéral et régionaux. Dans son memorandum, la Confédération demande aussi que les pouvoirs adjudicateurs soient plus concernés par la sécurité sur les chantiers. Les formations de sécurité doivent faire partie d’un programme d’enseignement, dès le début jusqu’à l’enseignement supérieur.
struction. Il est également important que les formules de révision soient correctes.
Travail Dans la construction, il existe un certain nombre de systèmes qui rendent l'organisation du travail dans les entreprises plus flexible. Mais ils ne sont pas suffisants. C'est pourquoi la Confédération demande que le prochain gouvernement mette en place fidèlement le jobsdeal, en concertation avec les Régions et les partenaires sociaux. Les systèmes existants sont souvent trop compliqués. Un exemple est la dénommée limite interne qui détermine le nombre d'heures supplémentaires qui doivent être récupérées. Ce calcul doit être simplifié et standardisé. Et il faut qu'il y ait plus d'heures supplémentaires qui tombent dans un régime fiscal favorable.
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JURIDIQUE ET ADMINISTRATIF
Pour que les lois et règles ne constituent pas un frein Pour nos entreprises, le cadre juridique belge est complexe et n’est pas équilibré. Pourtant, nous avons besoin de sécurité juridique et d'une réglementation efficace. Sans compter que les charges administratives doivent diminuer d'urgence.
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armi les points d'achoppement, citons notamment les clauses abusives dans les contrats entre entreprises. Un élément peut s'avérer abusif dans des contrats avec les consommateurs, mais pas entre entreprises elles-mêmes. Dans ce cas, la réalité économique est plus complexe et la liberté contractuelle plus importante. Il faut donc une distinction claire entre les deux types de contrats. Et ce n'est pas le cas dans un certain nombre d'initiatives récentes. Parlons aussi des acomptes. Il est vrai que des pratiques frauduleuses existent et il faut s'y attaquer. Mais on ne peut priver les entrepreneurs du droit de demander un acompte. Un délai maximal doit être défini pour la libération des cautions. En outre, la légalisation obligatoire des signatures, actuellement requise pour la libération, doit être supprimée. Il faut
intensifier la lutte contre les pratiques frauduleuses dont sont victimes les entreprises.
Marchés publics
Dans le cadre des marchés publics, il convient d'examiner attentivement si les offres comportent des prix anormalement bas. La Confédération préconise même une nouvelle infraction : l'attribution d'un marché à une entreprise qui ne remplit pas ses obligations sociales ou fiscales et peut donc présenter une offre anormalement basse. La qualité des cahiers des charges doit être plus élevée et des critères de sélection objectifs et justifiés doivent être mis en place. Lorsque le seul critère est le prix, les entrepreneurs doivent être informés des montants présentés par les différents soumissionnaires. Les soumissionnaires doivent, en outre, être mieux protégés dans les procé-
dures négociées. La procédure doit être davantage transparente et il doit être possible de prévoir une indemnisation des frais d'étude des entreprises qui ont été exclues. La date de début des travaux doit être fixée en concertation entre l'entreprise et le pouvoir adjudicateur. Enfin, il existe également une tendance qui consiste à prolonger le délai de garantie d'un an par le biais des cahiers des charges. C'est inacceptable !
Une simplification
La Confédération demande que l'on simplifie davantage les charges administratives, notamment en mettant l'accent sur la facturation électronique. Il faut réduire les charges liées à la déclaration de travaux et à l'enregistrement électronique des présences. Et il doit devenir possible de libérer des cautionnements par voie électronique. Il est temps de numériser le formulaire C3 et nombre de procédures et obligations sont à simplifier. Par exemple, le taux de TVA réduit. Ou encore, les documents que les entreprises de construction doivent conserver sur chantier. Il faut faire plus simple. Bruxelles a une exigence très spécifique, à savoir la suppression des tracasseries administratives pour les petits chantiers qui n'ont pas d'impact réel sur la viabilité des voies publiques.
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FLANDRE - WALLONIE - BRUXELLES
Les préoccupations régionales Bon nombre de compétences importantes, pour le secteur de la construction, relèvent désormais des régions. Et celles-ci expriment leurs propres préoccupations dans leur mémorandum respectif.
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ous venons de vous indiquer les points communs, à quelques détails près, des mémoranda national et régionaux de la Confédération. Nous abordons ici les domaines de compétences qui reviennent aux régions, ou, dans le cas de l'enseignement, aux communautés. Mais même dans ce cas, il y a des points de convergence, ce qui est logique, car les entrepreneurs sont confrontés à des problèmes similaires dans tout le pays.
Flux entrant et enseignement
Pour pouvoir fonctionner, notre secteur a bien entendu besoin de maind’œuvre. Ce qui pose un problème croissant dans toutes les régions, l'enseignement ne parvenant pas à former suffisamment de personnes qualifiées. Un système d'alternance existe en Flandre. Il rencontre néanmoins peu de succès. La VCB demande que les pouvoirs publics en examinent la cause en concertation avec la construction. Elle préconise, en outre, l'instauration de l'alternance dans l'enseignement supérieur de la construction. La CCW estime qu'il faut d'urgence revaloriser les métiers de la construction aux yeux des jeunes. Le Forem, l’IFAPME et l'enseignement doivent promouvoir ces professions auprès des jeunes et soutenir les initiatives qui vont dans cette direction. Il faut promouvoir l'alternance. Une simplification du paysage de l’enseignement et de la formation s'impose. L'offre doit devenir à la 28 Construction • mars 2019
fois plus transparente et plus visible. Au vu du marché du travail serré dans notre secteur, la CCW demande des initiatives complémentaires afin d'activer et former les demandeurs d'emploi. Il convient de les guider davantage vers nos entreprises, notamment par des formations plus ciblées qui associent travail et apprentissage. La CCB-C entend aller encore plus loin que l'alternance : la formation triale. Celle-ci associe la pratique en entreprise avec des leçons théoriques, mais aussi des cours pratiques donnés dans un centre de formation géré par des associations professionnelles de la construction. L’enseignement technique et professionnel « construction » doit davantage répondre aux spécificités de la population bruxelloise ainsi qu’aux besoins des entreprises de cette région, notamment en matière de bilinguisme.
La politique d'aménagement du territoire
Le stop au béton est actuellement au centre de l'actualité en Flandre. À partir de 2040, le bâti ne pourra plus occuper d'espace supplémentaire. Mais la VCB demande au futur gouvernement que la politique d'aménagement du territoire reste réaliste. Elle préconise une approche progressive, sans revirements brutaux. La politique doit également tenir compte de l'accroissement de la population et de la décohabitation qui font
augmenter la demande en logements supplémentaires. Pour la mise en œuvre du stop au béton, la Flandre doit respecter les droits de propriété et évaluer correctement les conséquences budgétaires de la densification. La VCB est également opposée à une taxe sur les bénéfices résultant de la planification spatiale. Ces bénéfices augmentent, par exemple, aux endroits où l'on autorise davantage de niveaux de construction. Mais il n'est pas envisageable que les pouvoirs publics y imposent une taxe. Enfin, la VCB demande que les statistiques relatives aux permis de bâtir soient délivrées plus rapidement et avec davantage de précision. La Wallonie envisage, elle aussi, un stop au béton. La CCW le voit comme une opportunité de revaloriser les centres des villes et villages. Toutefois, il faudra trouver les financements, de même que pour l'assainissement d'anciens sites industriels, la restauration du patrimoine...Les délais d'octroi des permis doivent être raccourcis et la CCW proteste, en outre, contre les charges d'urbanisme excessives. Dans son mémorandum, la VCB se penche également de plus près sur les espaces d'activités économiques. Le gouvernement flamand entend permettre une meilleure interaction entre les espaces de résidence et de travail. Mais des zones d'activités économiques supplémentaires sont nécessaires. Dans ce contexte, la VCB demande que l'on reconfirme ce que l'on appelle la
seuls 11 projets ont été sélectionnés pour un cofinancement. Et seuls 5 d'entre eux feront l'objet d'une mise en œuvre effective. La vision de la mobilité devrait être basée sur une approche large du réseau plutôt que sur une concentration stricte autour des gares ferroviaires. Une grande partie de la Flandre serait ainsi exclue du développement futur. Au moins 75 % des recettes provenant de la redevance kilométrique doivent aller à des investissements dans les infrastructures de transport.
Les clauses sociales « réserve stratégique », à savoir un minimum de 1.400 hectares de terrains immédiatement disponibles au développement, avec un complément de 1.400 hectares déjà affectés.
La construction circulaire
Les Confédérations wallonne et flamande s'accordent à dire que les boucles du cycle des matériaux pourraient être encore mieux bouclées. La Flandre est désormais un précurseur en matière d'économie circulaire. La VCB demande au gouvernement flamand de renforcer cette position. Il convient, en outre, de travailler de façon plus préventive. Ce qui demande des initiatives considérant les projets de construction comme « banques de matériaux » pour demain. Il est également envisageable de créer un label pour les bâtiments « circulaires ». Même son de cloche à la CCW. Elle est prête, en collaboration avec la Région wallonne, à promouvoir des critères de qualité et de durabilité pour les produits et systèmes de construction
dans les marchés publics. Par ailleurs, la construction wallonne est déjà assez avancée en matière de réemploi et de revalorisation des déchets de construction. La CCW note toutefois qu'il n'y a pas encore suffisamment de fournisseurs wallons pour certains produits de construction. Il convient de détecter les lacunes et de les combler, afin de renforcer le tissu économique et diminuer les besoins d'importation.
La mobilité
Comme vous avez pu le constater, les exigences de nos fédérations régionales se rejoignent sur de nombreux points. Il existe cependant des différences entre les régions. Le mémorandum de la VCB met ainsi l'accent sur la mobilité. La VCB note que le soutien du public aux investissements dans la mobilité fait souvent défaut. L'approche doit donc se faire moins « top-down ». Il est par ailleurs nécessaire de renforcer la collaboration de la Flandre avec Infrabel et la SNCB. Sur les 51 priorités identifiées par la stratégie ferroviaire flamande,
À Bruxelles et en Wallonie, les clauses sociales dans les marchés publics sont un sujet sensible. Elles peuvent notamment imposer à l'entrepreneur qui décroche le marché de créer des places de stage dans son entreprise. Il faut remplacer ces clauses par des mesures qui guident les chômeurs et les jeunes vers nos entreprises.
L'eau
Pour la VCB, l'eau est un point crucial. La Flandre atteint un niveau de traitement de purification d'à peine 83 %. La pureté de nos cours d'eau laisse également à désirer. Le prochain gouvernement flamand doit identifier le plus rapidement possible les investissements nécessaires et les points problématiques. L'un de ces points d'achoppement est que la contribution à l'assainissement est insuffisamment affectée à des investissements. De plus, la Flandre doit davantage protéger ses zones résidentielles contre les risques d'inondations liés au changement climatique. Et le plan Sigma doit être mené entièrement à bien.
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QUALITÉ ET INNOVATION
Soutenir le progrès et la pérennité des entreprises Notre secteur innove à grands pas. Voilà qui fait grimper non seulement la productivité, mais aussi la qualité. Quoi de plus logique, donc, que l'innovation et la qualité soient en tête des préoccupations exprimées dans les mémoranda de la Confédération nationale et des Confédérations régionales.
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a construction est en plein processus de numérisation. Mais sans coopération gouvernementale, les chances de réussite sont minces. Le Building Information Modeling (BIM) doit être davantage intégré dans les marchés publics et ce, à court terme. La législation sur les drones doit être assouplie. Elle conLA QUALITÉ Augmenter les chances de survie et la pérennité des entreprises débutantes et garantir, dans une certaine mesure, la qualité de leur travail. C'étaient là deux des objectifs de la réglementation de l'accès à la profession. Réglementation que la Flandre a désormais abrogée. La Confédération et ses Confédérations régionales le déplorent et demandent que l'on clarifie rapidement les conséquences juridiques de cette mesure. La CCW et la CCB-C soulignent qu'il ne peut apparaître de discrimination entre les entrepreneurs établis en Flandre et les autres. La Confédération ne veut pas d'abrogation, mais bien une revalorisation de la réglementation des agréations pour les entrepreneurs de l'ensemble du pays. L'argument avancé par le gouvernement flamand en faveur de l'abrogation est qu'il convient de mettre l'accent sur la formation tout au long de la vie et pas seulement en phase de démarrage d'une entreprise. Mais, souligne la VCB, le gouvernement doit alors dégager les moyens nécessaires à cet effet.
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stitue pour l'instant une entrave au développement d'applications très prometteuses pour les drones dans la construction. Dans l'ensemble, les pouvoirs publics devraient développer une stratégie visant spécifiquement à stimuler la transition numérique de notre secteur. Selon la VCB, le soutien à l'innovation dans la construction est encore trop faible par rapport à celui que reçoivent les autres secteurs. Dans son rôle de maître d'ouvrage aussi, les pouvoirs publics flamands peuvent soutenir l'innovation dans notre secteur. Mais cela implique que le prix le plus bas ne soit pas le seul critère déterminant dans les marchés publics. La CCW veut que toutes les entreprises, y compris les plus petites, puissent bénéficier du processus d'innovation. La recherche et le développement doivent cibler cet aspect, et la CCB-C se joint d'ailleurs à cette
demande. Les PME et micro-entreprises de notre secteur ont encore besoin de soutien à la numérisation. Cela nécessite non seulement un accompagnement, mais aussi une formation des travailleurs et des demandeurs d'emploi. La Confédération Construction Bruxelles - Capitale a une demande spécifique : la constitution d'une plateforme pour tous les acteurs impliqués dans les Smart Buildings for Smart Cities. En Flandre aussi, notamment, la construction est en pleine transition ; il s'agit d'une autre transition, moins évidente, mais tout aussi intéressante. La densification étant à l'ordre du jour, on prête de plus en plus attention aux espaces verts dans les environnements urbains. Pour la VCB, le gouvernement flamand devrait stimuler l'écologisation du secteur de la construction par sa stratégie d'investissement.
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EMPLOI/FORMATION
Opération coup de poing pénuries : formation sur mesure pour un recrutement garanti
Invité par la CCW, qui part en campagne pour mobiliser les demandeurs d’emploi et attirer les jeunes dans le secteur, Pierre-Yves Jeholet, le ministre wallon de l’Emploi et de la Formation, a présenté l’opération « Coup de poing pénuries », lors du salon Batimoi qui s’est tenu au Wex (Marche-en-Famenne), au mois de janvier dernier.
«C
oup de poing pénuries ! On m’a dit que c’était un peu provocateur. Mais ça correspond aux besoins du terrain », a souligné Pierre-Yves Jeholet. Les chiffres sont parlants. En Wallonie, 3.000 offres d’emploi sont vacantes dans le secteur de la construction. Et le Bureau du plan a estimé à près de 6.000 le nombre de travailleurs supplémentaires qu’il faudra d’ici 2024. Quel paradoxe face aux 200.000 demandeurs que compte la Wallonie !
Non à la pénibilité !
Face à cette réalité du terrain, le ministre ne veut plus entendre parler de pénibilité des métiers dans notre secteur. « Cette culture d’excuses par rapport à la pénibilité, je n’en veux pas ! Dans la construction, on assiste à une 32 Construction • mars 2019
évolution des métiers qui deviennent de plus en plus technologiques. On va devoir adapter la formation si on veut réussir la transformation numérique. Et le but de cette opération est de déplacer une partie de la formation sur le terrain de l’entreprise pour qu’elle corresponde réellement aux besoins ». L’objectif de l’opération « Coup de poing pénuries » est que la formation -dispensée d’un côté dans votre entreprise et de l’autre dans un centre de formation Forem, un centre de compétence ou un centre IFAPME- soit une formation en alternance sur mesure.
et les modalités de cette opération. « Dans la construction, il existe 21 fonctions critiques dont 12 sont en pénurie. Au Forem, il existe 44 modules qui forment à ces différentes fonctions et métiers en pénurie. Le taux d’insertion à 12 mois pour les formations en pénurie construction est de 65 % », a-t-elle précisé. « Cette opération s’adresse aux entreprises qui recherchent au minimum 8 postes vacants, et au maximum 12, pour le même métier. Elle peut aussi s’adresser à un groupement d’entreprises qui est en demande du même profil métier ».
8 postes vacants
Quels avantages retirez-vous d’une inscription à une telle opération ? « Vous avez l’assurance de recruter du personnel compétent et formé selon les besoins de votre entreprise. De plus, vous
Stéphanie Barbet, directrice territoriale du Forem pour la province du Luxembourg, était aussi présente à Batimoi pour expliquer le contexte
Avantages
êtes impliqués tout au long du processus de formation. Vous sélectionnez les candidats, que vous pouvez proposer, avec les formateurs et vous validez le contenu jusqu’à l’évaluation des stagiaires. Aussi, le financement de cette formation ne sera pas à charge de votre entreprise et vous ne versez aucune indemnité au stagiaire ». Seules obligations : les stagiaires doivent être demandeurs d’emploi inscrits au Forem et vous devez recruter au moins 80 % des personnes formées avec succès.
Collaboration CCW/Forem
Lors de cette conférence, Francis Carnoy, le directeur général de la CCW, a fait part de sa volonté de renforcer la collaboration entre la CCW et le Forem. « Sachant que le Forem utilise les offres d’emploi pour établir les programmes de formation, il est essen-
INCITANT FINANCIER DE 350 € ET RÉFORME DU PFI Outre le lancement de l’opération « Coup de poing pénuries », deux autres mesures du ministre Jeholet visent à combattre la pénurie dans le secteur : un incitant financier de 350 € octroyé à toute personne réussissant une formation d’un métier en pénurie et la réforme du Plan Formation Insertion (PFI), qui entrera normalement en vigueur au mois d’avril, et sur laquelle nous reviendrons dans une prochaine édition. « La CCW soutient à 100 % ces trois mesures sur le court terme. Sur le long terme, la désertion des jeunes dans les filières techniques nous inquiète et nous préparons une campagne pour valoriser l’image de nos métiers », a indiqué Francis Carnoy.
tiel, primo, que les entreprises diffusent davantage leurs offres d’emploi via les canaux de recrutement du Forem, et secundo que le Forem consolide le processus de screening des demandeurs d’emploi, sous l’angle des soft skills et du bilan de compétences, afin de former davantage de candidats, en entreprise et en centre de
formation, vers les métiers porteurs, à haut potentiel d’embauche. Le secteur a confiance pour se lancer dans cette opération « Coup de poing pénuries». Tout a été analysé pour que le système fonctionne. Il est grand temps de changer l’image des métiers de la construction», a-t-il indiqué.
« Le stagiaire va savoir dans quoi il s’engage »
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uc Mohymont, vous faites partie d’un groupement d’entreprises, évoqué dans l’opération « Coup de poing pénuries ». Comment vous êtes-vous rassemblés ?
Avant même le lancement de l’opération « Coup de poing pénuries », il y a environ un an et demi, un confrère de la région de Charleroi, Marc Charlot, souhaitait que l’on se regroupe à trois ou quatre entreprises et que les stagiaires tournent dans nos différentes entreprises : une d’ameublement, une de pose-fenêtres et une de fabrication de châssis comme la nôtre. Nous étions toujours au stade des discussions et entretemps, l’opération « Coup de poing pénuries » a été lancée. C’est indirectement le même principe ?
Oui, sauf que l’idée de les faire tourner dans les entreprises est un peu compliquée, pour une question d’assurances. Concrètement, nous allons donc nous regrouper à dix entreprises pour former douze stagiaires. Chez
EMAC, nous en prendrons deux.Une convention a été signée avec le Forem, le 15 février. . Quels sont, pour vous, les avantages d’une telle opération ?
Ils sont nombreux. L’entreprise va participer au recrutement des stagiaires. Avant de commencer le stage en entreprise, les stagiaires auront eu une formation de base, un « prérequis » en connaissance des matériaux (bois) et du métier de menuisier. En ce qui nous concerne, il s’agira d’une formation axée sur le pilotage de machines numériques en menuiserie. Ensuite, le stagiaire va découvrir le travail dans le monde de l’entreprise. Il va savoir dans quoi il s’engage. De plus, pour l’employeur, le coût se retrouve dans l’investissement de temps à consacrer pour la formation du stagiaire en entreprise. Le Forem prend tous les autres coûts en charge. Conseillerez-vous cette opération ?
Oui, je suis confiant. Les candidats
qui se lanceront seront très probablement motivés pour se former au métier de menuisier. Notre objectif sera d’ailleurs de les engager à l’issue de la formation de six mois. Q u e l e s t l e p o i n t d e co n t a c t d e s e n t r e p r i s e s p o u r ce t y p e d’opération?
Pour les métiers de la construction, la CCW est le relais sectoriel, mais les entreprises peuvent aussi s’adresser à leur confédération locale, à leur fédération de métier ou au conseiller « entreprises » du Forem. Ensuite, tout se met rapidement en place. Pour mieux répondre aux questions des entreprises, la CCW a publié sur son site web un guide expliquant les démarches à suivre avec l’ensemble des points de contact. Dans notre cas de groupement dans la menuiserie, l’opération était une expérimentation qui a été mise en place en collaboration avec la CCW, la CCI de Charleroi, les entreprises, Woodwize, et le Forem.
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mars 2019 • Construction 33
ENVIRONNEMENT
Gestion des déchets : attention, évitez les pièges ! Lors du salon Batimoi, qui s’est tenu au WEX en janvier dernier, la CCW et la VCB ont présenté un atelier pratique sur la gestion des déchets, dans le cadre du projet européen Interreg « RE C² » avec le soutien du Fonds européen de développement régional. Construction a assisté à cette conférence.
Jonathan Boulvain et Krystel Sil Sikana ont présenté la session lors de Batimoi.
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u cours de cette séance pédagogique, plusieurs questions pratiques ont été soumises à un public composé essentiellement d’entrepreneurs. Le but de cet atelier interactif était de présenter des situations types auxquelles vous pouvez être confronté dans la gestion quotidienne de vos déchets. Quatre réponses étaient proposées à chaque question, avant un vote à main levée dans le public. « Dans cette thématique, il est préférable de se renseigner avant pour éviter d’avoir des problèmes 34 Construction • mars 2019
après », a souligné Jonathan Boulvain, conseiller Déchets & Economie circulaire à la CCW et qui a animé l’atelier. Krystel Sil Sikana (VCB) a également collaboré à la tenue de ce workshop. Nous avons repris les questions qui sont susceptibles de vous concerner le plus souvent. 1. Mes ouvriers rentrent de chantier en fin de journée, avec du matériel et des chutes de pose. A quoi faut-il faire attention ?
Que seriez-vous tenté de répondre ? «Tant qu’il s’agit de déchets générés
par mon entreprise, il n’y a aucun problème », non ? Cette réponse serait bonne en Flandre où il n’est pas obligatoire de s’enregistrer pour ses propres déchets. « Ce qui n’est pas le cas en Wallonie où l’entreprise doit être enregistrée pour le transport de déchets et des bons de transport doivent être créés pour chaque transport », a précisé Jonathan Boulvain. « Attention, depuis 2003, les contrôles augmentent et l’intolérance diminue ». Référence : 13 novembre 2003 Arrêté du Gouvernement wallon relatif à l'enregistrement des collecteurs [, des
courtiers, des négociants] et des transporteurs de déchets autres que dangereux. « La collecte et le transport, à titre professionnel, de déchets autres que dangereux sont soumis à enregistrement préalable ». 2.Mon sous-traitant effectue des travaux à l’aide de granulats recyclés qu’il a achetés dans un centre de recyclage autorisé. De quoi avons-nous besoin ?
Dans ce cas, mon sous-traitant est le seul à « toucher » les déchets inertes. Le piège serait de croire que seul ce soustraitant doit être enregistré auprès de l’administration. « C’est faux ! Je dois conserver les documents, délivrés par le centre, et moi ainsi que mon sous-traitant devons être enregistrés auprès de l’administration », a indiqué Jonathan Boulvain. Référence : 14 juin 2001 - Arrêté du Gouvernement wallon favorisant la valorisation de certains déchets. « Tout déchet conserve sa nature de déchet et reste soumis à la réglementation relative aux déchets jusqu'au moment de sa valorisation pour autant qu'il soit utilisé conformément au mode d'utilisation déterminé [...] ». 3. J’achète du granulat recyclé dans un centre autorisé et je reçois un bon de livraison. Quel élément est indispensable pour que ce bon soit valable ?
Une désignation du déchet telle que « concassé mixte » est une infraction. Le code EURAL, un code à six chiffres, est obligatoire. En effet, tout autre désignation rompt la traçabilité du déchet. « Et en cas de contrôle, c’est vous qui serez responsable et paierez une amende », a prévenu Jonathan Boulvain. Référence : 10 juillet 1997 - Arrêté du Gouvernement wallon établissant un catalogue des déchets. « L'utilisation des codes et libellés figurant dans le catalogue des déchets est obligatoire pour la remise de tout document administratif. Le détenteur d'un déchet caractérise celui-ci par le choix du libellé et du code correspondant le plus approprié ».
WERFLINK : UNE PLATEFORME DE PARTAGE DES MATÉRIAUX ET ÉQUIPEMENTS EXCÉDENTAIRES Pour rappel, en juin 2018, la plateforme d’échanges Werflink a été officiellement lancée. Cette plateforme en ligne permet le partage d’équipements et de matériaux excédentaires entre les entreprises de construction et les chantiers, en Belgique et dans le Nord de la France. Ce projet est porté par BESIX, dans le cadre de Flanders Circular. La Confédération Construction est partenaire grâce à Interreg RE C². « Cette plateforme est très intéressante car au cours et à la fin des travaux, il y a souvent des excédents de tous genres », a indiqué Krystel Sil Sikana.
4. Je dispose d’un hangar où traînent quelques briquaillons que j’ai ramenés d’un petit chantier. A quoi faut-il s’attendre ?
« Ramener des déchets inertes depuis un chantier est un regroupement de déchets. Je dois obligatoirement effectuer au minimum une déclaration environnementale de classe 3 », a expliqué Jonathan Boulvain. Il n’y a pas de seuil minimum qui dispenserait d’une déclaration de classe 3 et si le stockage se fait en extérieur, alors il faudra, de toute façon, être en règle (environnement + urbanisme). Référence : 4 juillet 2002 - Arrêté du Gouvernement wallon arrêtant la liste des projets soumis à étude d'incidences, des installations et activités classées ou des installations ou des activités présentant un risque pour le sol. Le transfert transfrontalier de déchets est soumis à des obligations réglementaires qui dépendent du type de déchet, du mode d’élimination prévu et du pays destinataire. Le règlement applicable est le règlement européen 1013/2006/CE concernant les transferts transfrontaliers de déchets. Dans ce règlement, les déchets sont classés en trois listes : 1) liste verte : le transfert des déchets est soumis à une procédure simplifiée de simple information. 2) liste orange : le transfert des déchets est soumis à notification et consentement écrits préalables. 3) liste des déchets interdits à l’exportation.
« Les déchets issus des activités de construction (terres, bétons, briquaillons…) ne figurent pas dans la liste verte et ils sont donc d’office soumis à la procédure longue qu’est la procédure de notification et de consentement écrits préalables, deux mois avant le chantier. Cette procédure coûte 250 € et il faut bloquer une garantie financière ». 6. Je réalise un chantier en Flandre et je reviens du chantier avec les déchets générés. Que me faut-il de plus par rapport à un chantier wallon ?
L’enregistrement et les procédures effectuées en Wallonie restent-elles valables en Flandre ? Non. « Je dois être accompagné d’un formulaire d’identification de l’OVAM pour les déchets que je transporte », indique Krystel Sil Sikana. En règle générale, le transport des déchets en Flandre requiert donc un enregistrement auprès de l’OVAM. Exception : l’entreprise qui transporte les déchets dont elle est le producteur n’a pas besoin d’enregistrement en tant que transporteur. Cependant, le transport ne peut commencer que si une fiche d'identification (bon de transport) est présente (modèle disponible). La fiche d’identification s'applique à tous transports à destination de la Région flamande depuis la Région wallonne ou vice versa.
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INFOS : jonathan.boulvain@ccw.be et krystel.silsikana@vcb.be mars 2019 • Construction 35
ÉCONOMIE
Pour constituer un cautionnement, faites appel à la S.C.I.C.C. !
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La Société Coopérative Indépendante de Cautionnement Collectif (S.C.I.C.C.) est une société privée qui permet aux entrepreneurs de déposer un cautionnement, obligatoire dans les marchés publics. « Elle a été créée par des voiristes de la Province de Liège en 1957. Elle s’est développée à travers toute la Wallonie, où nous travaillons principalement », explique Pascal Verpoorten, le directeur.
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Précisons d’emblée avant de rentrer dans le cœur de l’article : la S.C.I.C.C., agréée par le Ministère des Finances, est la seule à défendre les intérêts de la Confédération Construction. « Pour pouvoir travailler avec nous, il faut être affilié à la Confédération et être en ordre de cotisations. Sans quoi, nous n’acceptons pas la collaboration », souligne Pascal Verpoorten. « Dans le conseil d’administration, qui se compose de 17 membres, outre des entrepreneurs, toutes les chambres wallonnes sont d’ailleurs représentées », précise Marc Lefebvre, vice-président de la S.C.I.C.C. et ancien président de la CCW.
Cautionnement : 5 à 10 %
Petit rappel : qu’est-ce qu’un cautionnement ? Un cautionnement est
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36 Construction • mars 2019
une garantie d’exécution des travaux déposée par l’entrepreneur en faveur de son maître d’ouvrage (le montant que l’entrepreneur s’engage à rembourser en cas de problème). Cette garantie représente un pourcentage (5 à 10 %) du montant (HTVA) des travaux à exécuter. Le cautionnement est individualisé par chantier. « Dans les marchés publics, les 5 % sont obligatoires dans 99 % des cas. En ce qui concerne les marchés privés, il y a négociation entre 5 et 10 % », précise Pascal Verpoorten. En échange de cette garantie, l’entrepreneur a la certitude, à 100 %, que le maître d’ouvrage règle la totalité du montant de ses factures. « Il s’agit d’une garantie importante car dans certains cas, le maître d’ouvrage s’engage à payer 90 % de ses factures et les 10 % restants
lors de la réception provisoire puis définitive du chantier ». Le cautionnement supprime donc les retenues sur factures pour les chantiers « secteur public », « Loi Breyne » ou « secteur privé ». Aussi, avec le cautionnement, l’entrepreneur peut mieux gérer ses litiges.
Exemple
Pour l’entrepreneur, le montant payé pour la constitution du cautionnement n’est pas toujours très clair. Concrètement, il ne paie pas le montant du cautionnement même, mais bien un fonds de garantie (10 % du
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• Montant des travaux : 1.000.000 € • Cautionnement (garantie en faveur du maître d’ouvrage) : 1.000.000 € x 5 % = 50.000 € Coût pour l’entrepreneur ? • Fonds de garantie : 50.000 € x 10 % = 5.000 € (montant récupérable après la libération du cautionnement, sur demande et au fur et à mesure des réceptions/ 50 % lors de la réception provisoire et 50% lors de la réception définitive). Ce fonds est rémunéré. • Droits d’administration (payable une fois pour toutes lors de la constitution du cautionnement) : 50.000 x 0,2 % = 100 € • Redevance annuelle : 50.000 x 1 % = 500 € moins la ristourne (80 % x 500 € = 400 €). Total : 100 € (soit 0,20 % de la valeur du cautionnement) • Coût total pour l’entrepreneur : 100 € + 100 € = 200 € la première année et maximum 200 € les années suivantes.
cautionnement/montant récupérable), un droit d’administration (0,2 %) et une redevance annuelle (0,2 %) . Voici donc un exemple chiffré. Après la lecture du tableau, vous l’aurez compris, le montant payé par l’entrepreneur pour la constitution
du cautionnement est assez dérisoire. « En réalité, ces 0,2 % servent à payer le fonctionnement et les salaires de la S.C.I.C.C. », indique Marc Lefebvre. « Il faut bien lancer le message suivant ! Nous sommes là pour défendre les entrepreneurs d’abord, qu’ils soient petits ou
grands, et nous les assistons dans toutes les démarches administratives durant le dossier ». Pascal Verpoorten emboite le pas à Marc Lefebvre. « J’insiste pour dire que l’on défend l’entrepreneur. Lors d’une demande de saisie en marché privé, on discute et puis, on paie. Et non l’inverse. C’est pour cette raison que nous refusons de constituer les garanties appelables à la première demande, souvent réclamées par les entrepreneurs généraux à leur sous-traitant ». En 2018, le total du montant des cautionnements en cours était de 337.528.701 € (249.880.328 €/ public et 87.648.374/privé), soit près du double de 2007 : 185.879.530 € (139.758.643 €/public et 46.120.888/ privé). « Ces chiffres augmentent, c’est très positif. Mais notre objectif est surtout de travailler avec des dossiers de qualité », indique Pascal Verpoorten. « Nous travaillons en étroite collaboration avec les chambres locales pour obtenir les informations nécessaires à la constitution d’un nouveau dossier », précise Marc Lefebvre.
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mars 2019 • Construction 37
CAMPAGNE AMIANTE
« Donnez-nous des solutions faciles, rapides et pas chères ! » Dans le cadre de la campagne de prévention à l’amiante, nous donnons la parole à différents corps de métier de notre secteur. Dans cette édition, le secteur de la menuiserie nous a livré son opinion sur la thématique. Nous avons interrogé Monsieur Marc Collignon, membre de la Fédération Wallonne des Menuisiers Belges (FWMB). Les menuisiers sont-ils souvent confrontés à de l’amiante dans le cadre de leur travail ?
Oui et peut-être sans le savoir, c’est du quotidien. Où pouvez-vous en trouver ?
Au sein des seuils et appuis de fenêtres et des entre portes ; des revêtements de murs et lambris, des plafonds et cloisons ; des tuyauteries calorifugées; des anciennes portes coupe – feux ; des câbles électriques ; des conduits de fumée et de ventilation ; des tableaux d’écoles ; d’anciens bardages ; dans les cuisines et salles de bains… Que faites-vous lorsque vous êtes confrontés à de l’amiante ?
M
onsieur Collignon, que pensez-vous de cette campagne ?
Elle est nécessaire. Car il y a des choses à faire en entreprises, à ce sujet. Maintenant, il ne faut pas en faire une énormité, quand il s’agit de petites quantités. Que voulez-vous dire par là ?
Outre la campagne, je pense que le plus important est de nous donner des solutions faciles, rapides et pas chères pour traiter cette problématique. 38 Construction • mars 2019
Quand la présence est vraiment flagrante, nous appelons des entreprises agréées pour le traitement. À vous écouter, cela ne semble pas être le cas, actuellement.
Non, les procédures sont très complexes et lourdes. Et nous, ce que l’on veut, c’est du concret. Du travail administratif, on en a déjà assez. Pour une petite quantité d’amiante, il faut parfois stopper le chantier et nous sommes bloqués. Je le répète, il faut simplifier les procédures administratives. Un exemple, pourquoi tous les parcs à conteneurs ne sont-ils pas équipés pour recevoir de l’amiante avec accès autorisé aux entreprises ?
Votre personnel est-il suffisamment formé ?
Non.
Une solution, les formations ?
Oui, c’est une bonne idée. Mais il ne faut pas des journées complètes. Je prônerais pour une demi-journée, de temps en temps, avec des informations qui deviendraient une formation. Les formations en entreprises sont aussi à envisager. Je le répète, pour conclure : donnez-nous des solutions et ne compliquez pas la situation !
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PUBLIREPORTAGE
CHERCHONS : JEUNE MOTIVÉ SANS EXPÉRIENCE Pourquoi l’expérience n’est plus une condition grâce au Stage First
Joëlle De Grox est la responsable RH chez Auto5. Comme bien d'autres employeurs, elle s’imagine un candidat idéal quand elle recrute : un jeune motivé avec de l’expérience pratique. Or, il est impossible pour les jeunes qui sortent de l’école d’avoir de l’expérience. Grâce à Select Actiris, elle a trouvé une solution à ce grand écart perpétuel.
Jeune et inexpérimenté
Lancer la carrière
« Soyons honnête », raconte Joëlle. « Tout le monde veut engager des collaborateurs avec de l’expérience. Ainsi, vous savez que les collaborateurs peuvent tout de suite être mis au travail. » Mohamed Oufkir, 21 ans et jeune mécanicien fraîchement engagé chez Auto5, reconnait le problème : « Je venais juste de quitter l’école ! Il était donc impossible d’avoir de l’expérience. »
« Grâce à ce Stage First, ma carrière a été lancée », raconte Mohamed. « Après mes études, j'ai pu acquérir de l’expérience et ensuite j’ai été recruté de façon permanente. » Joëlle aussi est satisfaite : « Maintenant nous avons un nouveau jeune collaborateur motivé avec l’expérience pratique que nous recherchons. »
C'est Select Actiris qui a apporté la solution. « Select Actiris est notre partenaire privilégié quand nous recrutons », raconte Joëlle. « Parfois nous cherchons avec eux à très court terme un grand nombre de personnes qui peuvent tout de suite commencer à travailler. Par exemple, juste avant les vacances d’été, quand les gens veulent faire contrôler une dernière fois leur voiture avant le long trajet vers leur destination de vacances. »
Du temps pour mûrir « Lorsque nous cherchons de nouveaux collaborateurs pour un engagement à long terme, Select Actiris a une autre mesure grâce à laquelle nous pouvons recruter : le Stage First. C’est ainsi que Mohamed est arrivé chez nous. » Ce Stage First apparaît comme la façon idéale pour Joëlle pour renforcer durablement l’équipe. « Grâce au Stage First, nous pouvons engager des personnes avec peu d’expérience et les former selon notre méthode de travail chez Auto5. En plus, lors d’un tel Stage First, les coûts salariaux sont limités, pour que les jeunes aient le temps de s'intégrer et d’assimiler le métier. »
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CSTC
Protocole BIM :
l’indispensable convention de départ Le CSTC a publié voici plusieurs mois sa monographie sur le “Protocole BIM belge” présentée notamment lors du dernier salon Digital Construction Days à Bruxelles. Pour rester cohérent avec cette approche numérique, il n’existe d’ailleurs qu’une version numérique de la publication; celle-ci est consultable en ligne et librement téléchargeable sur le site www.bimportal.be créé par le CSTC et exclusivement dédié au BIM. Et ne vous laissez pas impressionner par les mots “protocole BIM” : ce vocable encore mystérieux pour les non-initiés désigne en réalité la convention de base entre les partenaires, c’est-à-dire la pièce maîtresse de l’édifice pour quiconque souhaite construire, rénover ou entretenir un bâtiment à l’aide du BIM.
La caractéristique principale du BIM : tout le monde et tous ensemble. Fini le chacun pour soi… (photo Shutterstock)
40 Construction • mars 2019
Une maquette numérique porte en elle toute l’information relative à chaque point de l’ouvrage, alors qu’une maquette classique ne fait qu’en donner une simple représentation 3D . (photo: CSTC)
A
vant d’évoquer le protocole, un mot tout d’abord sur le BIM lui-même, terme tout aussi étrange encore pour certains. Mais plus pour longtemps…
C’est quoi le BIM ?
Rappelons que le BIM (Building Information Model ou Modelling) est l’art de construire, non plus avec des plans et maquettes classiques, mais avec l’aide d’une maquette numérique interactive 3D, sorte de reflet digital, virtuel mais complet, du projet. Tous les acteurs de ce projet, sans exception, l’alimentent au fur et à mesure, en y insufflant les informations qui les concernent dans un langage convenu, de sorte que la maquette numérique soit toujours lisible par chacun, en toute transparence, tout au long du projet et même au-delà, durant l’exploitation et la maintenance de l’ouvrage. La gestion de cette masse d’informations est aussi appelée BIM, mais cette fois dans le sens de Building Information Management. Quelle facilité que de connaître ainsi en permanence ce que fait et ce que veut faire chacun des corps de métier avec lesquels on a une interface de communication ! Toutes les incompatibilités ou anomalies sont immédiatement détectées et signalées, ce qui améliore considérablement la qualité et l’efficacité du processus de construction. Quand on construit en BIM, ce n’est plus sur chantier qu’on se rend compte tout à coup qu’il y a un petit – et parfois un grand – problème à résoudre. En BIM, la maquette vous a tout dit avant même
Le Protocole BIM belge propose une convention de référence, adaptable aux spécificités de chaque projet.
de démarrer les opérations ! Il n’y a donc plus de place pour l’erreur sur chantier. Le rêve devient ainsi réalité et de nombreux entrepreneurs s’y sont mis avec succès. En Belgique, plusieurs entreprises construisent déjà en BIM, quelquefois par leur propre volonté d’excellence et quelquefois à la demande du maître d’ouvrage luimême.
Vous avez dit : “protocole BIM” ?
Si vous interrogez les experts du CSTC, ils vous diront que la meilleure façon de se lancer dans le BIM, c’est d’introduire cette méthode dès le démarrage du projet : il n’est pas stric-
tement interdit de greffer la méthode BIM sur un projet déjà en cours, mais l’idéal est de le faire le plus tôt possible, dès le stade d’avant-projet. Et c’est ici qu’intervient la notion de “protocole”. Les Français parlent plutôt de “convention” en ce sens que c’est un document d’engagement : il a valeur conventionnelle. Avant de se lancer dans le BIM, il faudrait de préférence consigner des accords préalables sur la façon dont on va travailler, en précisant qui sera responsable de quelle information, à livrer à quel moment. Le protocole BIM est ce document contraignant, qui répond à toutes les exigences du maître d’ouvrage. Le protocole BIM belge compte une petite quarantaine de pages où se retrouvent par exemple des exigences du type “Vérifier les incohérences et conflits potentiels entre les différentes disciplines” (une poutre qui traverse un conduit de ventilation, par exemple) ou “Intégrer le planning dans la maquette”. Pour arriver à ce protocole BIM, il y a lieu, tout d’abord, de comprendre la volonté du maître d’ouvrage, sachant que celui-ci n’est pas toujours rôdé à la méthode de travail BIM et qu’il a même souvent besoin d’un “assistant maître d’ouvrage BIM” pour l’accompagner. La volonté du maître d’ouvrage peut alors être traduite de façon utile dans un document plus court, qui précède le protocole. Dans le jargon de la construction numérique, ce document s’appelle le “document de vision BIM”. Et pourquoi un protocole BIM “belge” ? Chez certains de nos voisins qui se sont mis au BIM avant nous, il ››› mars 2019 • Construction 41
CSTC
›››
Le type de collaboration diffère selon qu’il s’agit d’un contrat “traditionnel” ou d’un contrat intégré. Dans ce dernier cas seulement, les équipes de conception, d’exécution et d’exploitation rédigent le protocole ensemble.
42 Construction • mars 2019
existe déjà des protocoles BIM de référence … Le protocole BIM belge s’en est du reste inspiré, tout en présentant une mouture plus adaptée au secteur belge : “On n’est pas partis de rien !”. Les auteurs du document n’excluent d’ailleurs pas de produire un jour une version simplifiée du protocole, à l’usage des PME et TPE de Belgique désireuses de travailler en BIM. Dans son principe, le Protocole BIM belge constitue donc un document de référence. Le modèle du document général (“template”) et le guide qui l’accompagne peuvent servir de base commune à tous les projets. Le premier est une sorte de document type à adapter en fonction des spécificités du projet (la partie Word); le second donne des explications et recommandations pour rédiger le protocole (la partie PDF).
Le protocole BIM initie tout un processus
Une fois adapté puis adopté, le protocole ne peut en principe plus changer. C’est comme une charte, pour la confection de laquelle l’entrepreneur n’a d’ailleurs pas nécessairement voix au chapitre. Tout dépend du type de marché qui unit les parties. Dans le cas d’un contrat de type traditionnel, les partenaires en charge de l’exécution ne sont impliqués qu’à un stade ultérieur et ne participent donc pas à la rédaction du protocole. Dans le cas d’un contrat dit intégré, tel que Design & Build, Design Build (Finance) Maintain, Bouwteam, etc., tous les partenaires prennent part à son élaboration. L’entrepreneur aura par contre d’office son mot à dire sur le Plan d’exécution BIM, un document que l’on pourra bientôt retrouver sur le site Internet www.bimportal.be. Le “plan d’exécution” est une terminologie qui peut prêter à confusion, car ce n’est ni un cahier des charges, ni un plan d’exécution des travaux sur chantier. Le plan d’exécution BIM est plutôt un document complétant le protocole
BIM et décrivant la manière dont les dispositions de ce dernier doivent être exécutées dans la pratique. Il régit la collaboration entre les partenaires du projet, tout comme le protocole, et est sujet à évolution. En d’autres termes, il s’agit d’un plan d’application du protocole BIM en vue de mettre en œuvre dans la pratique les objectifs consignés dans le protocole : avec quels logiciels va-t-on travailler ? quel statut auront les documents échangés ? L’entrepreneur peut collaborer directement à la rédaction du plan d’exécution BIM en proposant les adaptations nécessaires, dictées par son expérience. Petite précision utile : tant le protocole BIM que le plan d’exécution BIM belges font la distinction entre – et sont compatibles avec – la forme de contrat traditionnelle qui n’implique les entrepreneurs qu’à un certain stade du projet et la forme de contrat intégrée qui les implique dès le départ (comme dans la fameuse formule “clé sur porte”).
COMMENT SE PROCURER LE PROTOCOLE BIM BELGE ? Le “Protocole BIM belge” (Protocole de référence national pour les bâtiments, version 2, octobre 2018) est librement téléchargeable sur le portail BIM (www.bimportal.be). Le document comporte un guide d’utilisation du protocole présentant : • les termes et définitions • le contexte du protocole • les informations relatives au projet • les objectifs et applications BIM • les informations à échanger • le processus BIM et la gestion des informations • un aperçu des tâches et des responsabilités liées au BIM • la signature du protocole BIM (modèle).
Par où commencer ?
Comme on le voit, le BIM requiert une grande rigueur de travail et des connaissances qui ne sont pas nécessairement innées. Il y a aussi tout un vocabulaire à assimiler. La monographie “Protocole BIM belge” consacre déjà une bonne dizaine de pages rien qu’à ce “dictionnaire du BIM” ! Avec l’apparition du BIM, des fonctions et des compétences nouvelles ont également vu le jour. Enfin, il existe différents systèmes de classification qui ont fait l’objet, eux aussi, d’une récente publication du CSTC et entre lesquels il y a lieu d’opérer un choix pour que les informations soient classées de manière univoque et que tous les intervenants puissent les retrouver dans la maquette numérique. Bref, même avec la meilleure volonté du monde, difficile de se lancer dans le BIM “comme ça”, tout d’un coup, sans préparation… Il faut une forma-
tion préalable ! Mais où la trouver ? Le CSTC n’a pas – ou pas encore ? – intégré cela dans ses traditionnels “cours d’hiver”. Alors que faire ? Le site du CSTC et le portail BIM regorgent bien sûr d’informations sur le sujet, mais rien de tel qu’un apprentissage plus convivial. Des séances d’information sont par exemple mises en place au niveau des chambres de la Confédération Construction et des confédérations régionales, en collaboration avec le CSTC. Autre piste : l’IFAPME, qui organise dans différentes villes du pays une formation diplômante de coordinateur BIM étalée sur deux ans. La construction de demain passe par la formation d’aujourd’hui !
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mars 2019 • Construction 43
NUMÉRISATION
Le projet Ursulines à Hasselt. Vicky Dethier: "Lorsque nous avons commencé à numériser il y a environ 11 ans, le tempo était encore bas dans la construction. Mais maintenant, nous sommes arrivés au point de maintenant ou jamais" (Photo entreprise Dethier).
« Investir dans un ERP est rentable » De plus en plus d’entrepreneurs utilisent un logiciel d’ERP ou Enterprise Resource Planning. « Il s’agit d’une sage décision », selon Vicky Dethier, de l’entreprise du même nom. Avec l’ERP, il devient beaucoup plus facile de savoir où se trouvent les gains et les pertes dans les projets. Précision : un ERP n’est pas destiné qu’aux grandes entreprises. LA NUMÉRISATION EST PARTOUT L’ERP n’est pas le seul exemple de numérisation de l’entreprise Dethier. L’entreprise travaille aussi avec le BIM et ne facture pratiquement que de manière électronique. Les tablettes sont la norme sur les chantiers. Pour les rapports de chantier et de sécurité, il y a Aproplan et ArchiSnapper.Slack – une sorte de WhatsApp professionnel qui est utilisée pour la communication interne. Dethier construit lean, un processus qui est soutenu par l’outil KYP. Mais l’entreprise espère que l’innovation n’est pas encore terminée. Elle continue de rassembler des idées au sein de son personnel et autres, laisse son personnel voter à ce sujet, fixe des priorités…Et, bien évidemment, elle réalise cette démarche avec un outil digital, Trello.
44 Construction • mars 2019
V
icky Dethier est l’administrateur délégué de l’entreprise de construction Dethier (Alken/province du Limbourg), comme son frère Kevin. L’entreprise est occupée dans un processus de numérisation depuis plus de dix ans (voir encadré). Il y a un an, ses efforts ont été récompensés avec l’octroi d’un Digital Construction Award. L’ERP est, pour ainsi dire, un software pour le soutien de tous les processus dans une entreprise. Mais « tous les processus »…Qu’est-ce que ça signifie dans la pratique ? « L’ERP est, pour moi, une base de données pour l’entreprise dans laquelle toutes les données sont collectées et liées les unes aux autres. Il ne s’agit pas seulement des données financières mais aussi des calculs a priori et a posteriori, l’enregistrement des heures, la gestion des stocks, la mobilité…L’avantage est que toutes ces données sont centralisées. On ne travaille pas avec des systèmes différents entre lesquels il faut alors transférer les données manuellement, ce qui
51 logements sociaux à Sledderlo (Genk). Les outils digitaux sont un moyen. Ils ne construisent pas. Mais ils aident avec les processus aux alentours et de ce fait, il peut y avoir plus d’attention à la construction, même. (Photo entreprise Dethier)
engendre fréquemment des erreurs. De plus, les données sont toujours mises à jour. Il n’y a qu’une vérité ». Grâce à ERP, l’entreprise Dethier a une meilleure vue sur le déroulement des projets. On peut, par exemple, rechercher si le profit est effectivement réalisé là où tout le monde le croit. « On peut ajuster et faire mieux la fois suivante. Avant, nous devions atteindre la fin du projet pour savoir s’il était rentable. Mais pourquoi était-ce rentable ? Prenez la logistique. Désormais, nous savons s’il est préférable d’acheter plutôt que de louer certains équipements comme des grues et des groupes électrogènes - ou vice versa ».
Affinité
Pour son système ERP, l’entreprise travaille avec deux fournisseurs : KPD et MIRA. Ce dernier outil sert spécifiquement à la gestion des stocks et du matériel. Les chefs de chantier devaient avoir accès à ces données. « Mais KPD semble moins approprié pour nous ». Vicky Dethier a obtenu un master en Ingéniererie des connaissances à l’Université de Maastricht, un diplôme qui est ici reconnu comme un master en informatique. Ensuite, elle a encore étudié la gestion de l’entreprise. Mais ce n’est pas ce bagage qui a été déterminant dans le processus de numérisation de l’entreprise. « C’est plus une question d’affinité : pensée analytique, être progressiste, ne pas avoir peur de la technologie. Les outils digitaux sont un moyen. Ils ne construisent pas. Mais ils aident avec les processus aux alentours et de ce fait, il peut y avoir plus d’attention à la construction, même. C’est finalement pour ça que le client veut payer ». « Payer », le mot est lancé. Est-ce que l’ERP est cher ? « Grâce à l’ERP, nous pouvons désormais travailler avec un minimum de personnel pour les tâches typiquement administratives. Sur un total de 130 personnes, j’ai deux personnes pour la comptabilité, une pour l’administration du personnel et enfin une réceptionniste qui s’occupe aussi des tâches administratives pour notre développement de projet. C’est donc très efficace. L’ERP est un investissement rentable lorsqu’on l’exploite complètement. Si ce n’est pas le cas, alors c’est cher ».
Familial et flexible
Vicky Dethier a un conseil pour celui qui veut se lancer
avec l’ERP : n’essayez pas tout de suite de l’appliquer à tous les domaines, mais commencez avec la première étape. « Chez nous, il s’agissait des calculs a priori. Ensuite, on peut passer aux étapes suivantes : exécution, calculs a posteriori, comptabilité, gestion logistique…Une fois qu’on est lancé, ça va vite. C’est bien car l’introduction ne peut pas durer trop longtemps. Si l’entreprise a tendance à se disperser, ça peut mener à des frustrations ». L’ERP est-il aussi adapté aux plus petites entreprises ? « Certainement. Cela peut même aller plus vite car il faut convaincre moins de gens. Une plus petite entreprise a un passif moins lourd. Etre une entreprise familiale est aussi un avantage. Nous le constatons dans notre entreprise. Kevin et moi pouvons prendre des décisions très rapidement. L’important est d’avoir quelqu’un dans la maison avec les capacités nécessaires qui a un mandat de la direction et qui reçoit le temps nécessaire ».
Pas de travail sur mesure ! Pas mal d’entrepreneurs se demandent si des systèmes ERP peuvent répondre à leurs besoins spécifiques. Pour eux, Vicky Dethier a une proposition intéressante : tenez-vous à distance du travail sur mesure ! « Je n’y crois pas. Cherchez le système le plus approprié et éventuellement, adaptez la méthode dans l’entreprise en fonction des besoins. Le travail sur mesure est très cher et des coûts de développement de projet s’ajoutent encore constamment. Dans le cadre d’un ensemble standard de logiciels, l’évolution se fait en fonction des connaissances de tous les entrepreneurs qui l’utilisent. Et, de plus, ils contribuent tous financièrement».
Maintenant ou jamais L’attention est bien nécessaire pour la dénommée lockin. Une fois qu’une entreprise utilise un système, ce n’est pas simple de passer à un autre. Un tel changement doit être préparé et accompagné très soigneusement. « La Confédération Construction Limbourg est sur la bonne voie. Ses initiatives font prendre conscience aux entrepreneurs que la tâche est ardue, qu’il est temps de prendre le train du numérique en marche. Lorsque nous avons commencé à numériser il y a environ 11 ans, le tempo était encore bas dans la construction. Mais maintenant, nous sommes arrivés au point de maintenant ou jamais ».
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mars 2019 • Construction 45
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MAN TGE remporte le prix du « Fastest Growing Van » Dans le cadre du salon Auto/ Moto/Van, qui s’est tenu en janvier dernier, le fourgon MAN TGE, présenté pour l’occasion dans la finition eTGE électrique, a remporté le prix du « Fastest Growing Van ». Ce prix est décerné à la marque ayant pu réaliser la plus forte croissance de part de marché sur le marché des véhicules utilitaires légers. Cette récompense est la confirmation que le MAN TGE, le petit dernier de la famille MAN, a pu très rapidement s’imposer sur le marché des fourgons. C’est le duo Febiac/TransportMedia qui est à la base de l’organisation du « Most Loved Van », en soutien au secteur des véhicules utilitaires légers. Les vainqueurs ont été annoncés lors d’une soirée de gala, organisée au Palais 12.
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Argenta Invisidoor S gagne le iF Design Award 2019 À peine lancé, l’Invisidoor S, un nouveau système pour porte coulissante innovant avec panneau de porte aligné à la paroi, a déjà remporté sa première récompense internationale : le iF Design Award, l’un des prix les plus importants dans le monde du design. Il doit son prix à son ingéniosité technique et son innovation esthétique.
Ces deux aspects ont impressionné le jury du iF Design Award, composé de 67 experts indépendants venus du monde entier. L’aspect innovant se situe dans le fait que le panneau de porte de l’Invisidoor S (avec le ‘S’ de ‘Slide’) est en position fermée, parfaitement aligné à la paroi dans laquelle il est intégré. De cette manière, il
est entièrement invisible d’un côté du mur, ce qui rend la poignée de porte superflue. Lors de l’ouverture, la porte disparaît dans la paroi : une économie de place qui caractérise toutes les portes à galandage d’Argenta.
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20 % DE PISCINES PRIVÉES EN PLUS EN 2018 En 2018, les constructeurs de piscines ont placé 20% de piscines privées en plus. Au total, 2.400 piscines privées ont été construites en 2018 contre 2000 en 2017. Selon le Groupement des Entreprises Générales de Construction de Piscines, constitué au sein de la Confédération Construction, la tendance de ces dernières années porte surtout sur de plus petites piscines. Mais celles-ci sont plus luxueuses et mieux équipées. La demande de piscines intérieures augmente clairement. Il est frappant de constater que le client fait de plus en plus attention à l’efficacité énergétique de la piscine ainsi qu’à sa consommation. La piscine est souvent associée aux grandes vacances et plus spécifiquement à l’été. Cette idée apparaît également dans les carnets de commandes des constructeurs. En effet, ils sont généralement surchargés de travail pendant les mois chauds. « Parfois, ils ne peuvent même pas suivre pendant le printemps et l’été », précise Patrice Dresse, directeur général du Groupement des Entreprises générales de Constructions de Piscines. Les constructeurs demandent donc aux clients potentiels de mieux planifier leur commande. Planifier la construction d’une piscine, dès le début de l’hiver, présente plusieurs avantages : l’aménagement du jardin à la bonne saison, un délai de réception respecté, mais surtout, une piscine prête à l’emploi dès l’été 2019 ainsi qu’un jardin resplendissant. Patrice Dresse rappelle encore que : « comme dans tout secteur, rien ne vaut un professionnel. Celui-ci garantit des travaux de référence avec une description détaillée et un prix fixe, un service d’entretien et un service après-vente, mais aussi une garantie sur les travaux ».
1 815
L’année dernière, 1.815 entreprises de construction ont fait faillite, c’est 3,6 % de plus qu’en 2017. Mais cette augmentation est entièrement due à la Région bruxelloise, où il y a eu 28,3 % de faillites en plus : 531 en 2018 contre 414 en 2017. Les autres régions ont pu fournir de meilleurs chiffres. En Wallonie, l’année dernière, 516 entreprises de construction ont fait faillite. Ce chiffre était de 525 en 2017, soit une diminution de 1,7 %. En Flandre, les chiffres étaient de respectivement 768 (en 2018) et 813 (en 2017), soit une diminution de 5,5 %. Si nous regardons toutes les entreprises ensemble, alors nous voyons à nouveau, à Bruxelles, en 2018, une augmentation de 14,9 %. Et nous constatons, à nouveau, une diminution en Wallonie (-8 %) et en Flandre (-5,8 %). En Belgique, en 2018, 9.878 entreprises ont été déclarées en faillite.
50 Construction • mars 2019
Porotherm Dryfix Plug & Spray
Pour une construction plus rapide, plus qualitative et plus efficiente Avec Porotherm Dryfix, Wienerberger lance une technique révolutionnaire pour construire avec des blocs à coller PLS. La mousse en spray Porotherm Dryfix extra permet désormais de construire de façon encore plus rapide, plus qualitative et plus efficiente.
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Un triple gain de temps Jelle Bekaert constate encore d’autres avantages: “Avec l’arrivée de l’hiver, il peut geler soudainement et les travaux se retrouvent ainsi à l’arrêt. Maintenant, nous pouvons continuer de travailler jusqu’à -5°C. Avec des gants chauds, naturellement.” “Pour entamer les travaux, il ne faut plus préparer de colle. Plus besoin de rouleaux devant être continuellement remplis. Ce qui représente un gain de temps considérable, mais aussi un plus grand confort de travail. Et lorsqu’il faut faire une pause, il suffit de nettoyer la tête de projection avec Dryfix cleaner. Et vous pouvez ensuite reprendre le travail, sans perte de temps. Plug & Spray…” Jelle Bekaert, entrepreneur (Algemene Bouwwerken Jelle Bekaert)
Mais il y a encore un autre gain de temps, selon Jelle Bekaert: “Plus besoin de nettoyer le matériel à la fin de la journée et moins de matériel à ranger.”
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Heating systems with a future
Logano Plus SB745
Se chauffer de manière efficace et économe en énergie. Sibelga: un gestionnaire de réseaux d’énergie. La rénovation de la chaufferie a permis de réduire presque immédiatement la consommation de gaz de 18 %, au sein des bâtiments de Sibelga. D’autres modifications sur le plan de la régulation thermique - telles que l’optimisation des régimes thermiques et une demande de chaleur réduite - ont permis d’optimiser davantage les installations, tout en diminuant considérablement leur consommation.
Le résultat: Une large plage de modulation alliée à des chaudières puissantes garantissent une production maximale ainsi qu’un fonctionnement optimal en cas de faible charge Un soutien technique continu assuré par Buderus Service Tout le nécessaire pour assurer la satisfaction du client
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Aperçu des avantages: Importante économie d’énergie grâce à un rendement normalisé élevé, allant jusqu’à 110 % Production énergétique maximale combinée à des dimensions compactes Faible émission de substances nocives en fonctionnement (moins de CO2)