Construction
Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles
MARS
2020 BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6
CYBERCRIMINALITÉ Attention au ransomware !
NUCLÉAIRE
Le CEN a des projets pour vous
CONSTRUCTIV Lancement du ConstruBus
DOSSIER 2020-2029
Que nous réserve la prochaine décennie ? /confederationconstruction www .confederationconstruction.be @ConfedConstruct
Confederatie Bouw - Confédération Construction
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ÉDITO
Take the future into your hands
L
e 5 mars, la Confédération Construction organise son traditionnel Forum Construction. Petite nouveauté, cette année, nous ne donnons plus le coup d’envoi de Batibouw, les journées professionnelles ayant été supprimées. De très nombreux défis nous attendent. Des défis qui nous poussent à prendre notre destin en mains. L’appel que nous lançons à l’occasion du ForumConstruc tion « Take the future into your hands » va dans ce sens.
« La construction est capable de s’adapter. Elle l’a déjà prouvé en tant d’occasions »
Big data. Smart systems, smart buildings et smart cities. Digitalisation et techno logies tels que robots, drones, réalité virtuelle et numérisation 3D. Nouvelles plate formes de communication et BIM. Construction modulaire, économie circulaire et défis climatiques. Building as a service. Le Lean management et la guerre des talents. Autant d’évolutions qui nous poussent à une mise en éveil dans chacun de nos métiers. La liste est encore longue…Mais il est temps de nous poser une question primordiale : quelle sera la place des entreprises de construction dans dix, vingt, trente ans ? La construction est capable de s’adapter. Elle l’a déjà prouvé en tant d’occasions. Mais elle doit rester vigilante et veiller à ne pas être à la merci d’autres intervenants sur le marché : les géants de la technologie, les fabricants, les analystes Big Data. Le message du ForumConstruction est qu’il nous appartient de garder la maî trise de cette évolution. Il projette un avenir qui nous met en garde, mais aussi nous encourage et stimule. Le Forum sera à même de prouver que nos entrepreneurs ont la capacité et la créativité nécessaires en vue d’intégrer les nouvelles technolo gies, développer de nouveaux modèles d’entreprise et offrir de nouveaux services. Nous sommes en mesure de répondre aux changements auxquels nous confrontent la société et les différents acteurs de notre secteur. Et comme le CSTC et le CRR le montreront lors du Forum : la technologie ne constitue pas une menace mais bien une opportunité. J’ai pleine confiance dans notre capacité à saisir les opportunités, car le statu quo n’est plus une solution. La Confédération Construction, Constructiv, le CSTC et le CRR feront tout ce qui est en leur pouvoir pour vous accompagner dans cette évolution dont chaque entreprise reste l’acteur principal. L’avenir de la construction est, à n’en pas douter, entre nos mains.
Paul Depreter Président de la Confédération Construction mars 2020 • Construction 3
SOMMAIRE
17 Dossier : Que nous réserve la prochaine décennie ?
Nous venons d’entamer une nouvelle décennie. Dix années pleines de défis pour le secteur de la construction. Dans ce dossier, nous avons tenté de savoir à quel genre de décennie on peut s'attendre. Dans des domaines capitaux pour la pérennité du secteur.
10 Protégez-vous contre les logiciels de type ransomware !
Les cyberattaques perpétrées récem ment contre les systèmes informa tiques de Picanol, société cotée en bourse, et de la commune de Wil lebroek, entre autres, ont placé sous le feu des projecteurs, en Belgique aussi, le problème des logiciels de type ransomware. Les entreprises de construction ne sont pas à l'abri. 4 Construction • mars 2020
30 Le Centre d’études de l’énergie nucléaire a des projets pour vous !
Fin janvier, la CCW a organisé une rencontre d’affaires avec le Centre d’études de l’énergie nucléaire (CEN) de Mol (province d’Anvers). L’objectif étant de présenter aux entreprises de construction toute une série de projets, dont Myrrha, le nouveau réacteur de recherche polyvalent.
40 Un château d’eau louviérois centenaire complètement rénové
Depuis quelques années, la SWDE (Société wallonne des Eaux) procède au renouvellement des installations d’eau, à La Louvière (province du Hainaut). Dans ce contexte, notre membre Socogetra/Bagetra (groupe Besix) a rénové le château d’eau du lieu-dit Tierne du Bouillon, un ouvrage vieux de cent ans (1920).
Construction
Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles
14 Social Quelles règles respecter pour le travail de nuit ?
MARS
2020 BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6
CYBERCRIMINALITÉ Attention au ransomware !
NUCLÉAIRE
Le CEN a des projets pour vous
DOSSIER
CONSTRUCTIV Lancement du ConstruBus
DOSSIER 2020-2029
Que nous réserve la prochaine décennie ? /confederationconstruction www .confederationconstruction.be @ConfedConstruct
Confederatie Bouw - Confédération Construction
3 Édito Take the future into your hands. 6 Evénement Vœux de la Confédération Luxembourg. 9 Point de vue régional La CCW et la CCBC dans les starting-blocks pour la rénovation énergétique du bâti wallon et bruxellois.
VOS INTÉRÊTS
SECTEURS & MÉTIERS
10 Cybercriminalité Protégez-vous contre les logiciels de type ransomware ! 13 Détachement Les Pays-Bas ont désormais aussi leur Limosa.
VOS CONTACTS Construction est le mensuel de l’asbl Confédération Construction Rue du Lombard 34-42, 1000 Bruxelles Editeur responsable : Filip Coveliers, Rue du Lombard, 34-42, 1000 Bruxelles. Bureau de dépôt : Gent X Rédaction : Edition francophone : Construction Marc Guéret - tél. 02 545 57 31 marc.gueret@ confederationconstruction.be Edition néerlandophone : Bouwbedrijf peter.graller@confederatiebouw.be Mise en page : Abder-Razzaaq Boujdaini abder-razzaaq.boujdaini@cnc.be Nikka Cuypers nikka.cuypers@cnc.be Secrétariat de rédaction : secretariatredaction@confederation construction.be
17 Introduction Que nous réserve la prochaine décennie ? 18 Investissements publics « Il existe une volonté politique de les relancer à tous les niveaux de pouvoir ». 20 Main-d’œuvre Résorber la pénurie. 22 Transition numérique Vulgariser les nouvelles technologies et prendre les petites entreprises par la main. 24 Immobilier Etude d’ING. 26 Défis régionaux La pénurie de main-d’œuvre : priorité régionale numéro une !
29 Batimoi 20.291 visiteurs pour la 23e édition. 30 Rencontre d’affaires CCW/Centre d’études de l’énergie nucléaire.
Impression : Graphius Réactions-questions : communication@ confederationconstruction.be Avec la collaboration des services d’études de : • Confédération Construction Morgane Halleux tél.02 545 56 33- fax 02 545 59 09 morgane.halleux@confederationconstruction.be • Confédération Construction Wallonne Katia Bogaard tél. 02 545 56 75- fax 02 545 59 05 katia.bogaard@ccw.be • Conféderation flamande de la Construction Johan Walewijns, tél. 02 545 57 49 - fax 02 545 59 07 johan.walewijns@confederatiebouw.be • Confédération Construction Bruxelles-Capitale Morgane Cendoya,
32 Politique La CCW a rencontré le ministre Henry. 34 Constructiv ConstruBus, un véhicule innovant pour promouvoir le secteur. 36 CSTC • James Bond et les nouvelles technologies. • Nouvelle NIT 271 sur l’exécution des maçonneries.
PROJETS & ENTREPRISES
40 Un château d’eau louviérois centenaire complètement rénové
Un ouvrage vieux de cent ans. 42 Avantages membres Votre affiliation se rentabilise. 45 Marché de la construction • Demo Days • Vandersanden • Wienerberger 46 Marquant • BPC participe au projet pilote BCCC pour son projet « Park West ». • Chiffre du mois.
tél. 02 545 58 29 - fax 02 545 59 06 morgane.cendoya@confederationconstruction.be
Membre de l’Union des Editeurs de la Presse Périodique.
Abonnements : Claude Bernaerts, tél. 02 545 56 88 - fax 02 545 59 00 claude.bernaerts@confederationconstruction.be Publicité : Kristel Dekempeneer, tél. 02 545 56 99 - fax 02 545 59 08, kristel.dekempeneer@confederation construction.be Prix abonnement annuel Membres de la Confédération Construction, compris dans la cotisation Non-membres : 137,80 euros (TVA et frais de port compris) / Etranger : 300 euros (TVA et frais de port compris)
Par la présente publication, la Confédération Construction asbl s’assigne comme but de vous communiquer des informations adaptées, fiables, complètes et exactes. Toutefois, elle ne peut pas être tenue responsable en cas d’un manquement quelconque à cet objectif. Tous les éléments de cette publication sont protégés par le droit d’auteur de la Confédération Construction asbl. Toute reprise d’articles, en tout ou en partie, n’est permise qu’après autorisation expresse et avec la mention explicite de leur provenance.
Vot re mensuel Construction est dorénavant imprimé sur du papier issu de la gestion durable des forêts. Le label Forest Stewardship Council veille à la préservation de l’écosystème forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigènes et des travailleurs forestiers.
mars 2020 • Construction 5
ÉVÉNEMENT
300 personnes s’étaient réunies pour les vœux de la CCLux.
Les incontournables vœux de la construction en Province de Luxembourg Ils étaient 300 professionnels, artisans, managers, amis à s’être réunis, le 31 janvier dernier à Libramont, pour les vœux de la CCLux (Confédération Construction Province de Luxembourg). Une mobilisation qui démontre bien le dynamisme du secteur dans la province. L’occasion de faire le point sur l’année écoulée. Mais surtout d’annoncer les rendez-vous de l’année à venir. De dynamisme, le Luxembourg n’en manque pas ! En 2019, les entrepri ses de construction de la province ont généré un chiffre d’affaires d’1,42 mil liard d’€. Quand on connait les difficul tés que rencontre le secteur à trouver de la main-d’œuvre qualifiée, il y a de quoi être fier de ce montant. Car elle est bien là la difficulté de notre secteur : trou ver du personnel motivé et qualifié sans devoir faire appel à de la main-d’œuvre étrangère. Comment résoudre ce problème ? La solution passe inévitablement par une revalorisation des métiers manuels et des filières d’apprentissage comme l’alternance. En effet, il est urgent que les jeunes générations comprennent la richesse des métiers de la construc tion. Mais plus que les jeunes, ce sont les parents qui doivent permettre à leurs enfants de suivre ces filières ô combien valorisantes. La CCLux a d’ailleurs à cœur de valoriser ces filières auprès des jeunes et de leurs parents. Pour 2020 et avec l’appui de Constructiv, pas moins de trois grandes actions seront menées sur le territoire de la province. 6 Construction • mars 2020
Métier, à destination des jeunes de 13 à 25 ans, fait la part belle aux métiers de la construction. Il offre la possibilité d’en essayer quelques-uns. Il aura lieu les 27 et 28 mars prochains, à Libra mont. Building Heroes
Cette année, Building Heroes aura lieu à Libramont, les 23 et 24 avril pro chains. Cette organisation de Construc tiv rassemble pas moins de 1.800 élèves de 6e primaire sur deux jours. Objec tif ? Leur faire découvrir les métiers de la construction. Une nocturne est également prévue afin d’accueillir les ouvriers de la construction souhai tant faire découvrir leur métier à leurs enfants. Journée Chantiers Ouverts
François Cloos, le directeur de la CCLux.
Salon Objectif Métier
Comme écrit ci-dessus, il faut per mettre aux jeunes de se lancer dans les filières manuelles. Le salon Objectif
Enfin, quoi de mieux que de décou vrir un métier sur le terrain ? C’est pourquoi cette année, lors de la traditi onnelle Journée Chantiers Ouverts qui aura lieu le 17 mai, certains chantiers resteront ouverts le lundi 18 mai pour les écoles de la province. Notez déjà ces trois dates dans votre agenda !
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POINT DE VUE RÉGIONAL
La CCW et la CCBC dans les startingblocks pour la rénovation énergétique du bâti wallon et bruxellois
L
a lutte contre le réchauffement climatique est une priorité des gouvernements bruxel lois et wallon. Pour tendre vers une société zéro carbone, la rénovation des bâtiments figure en très bonne place parmi les domaines d’actions. Cette politique volontariste s’inscrit précisément dans le « Green Deal » de la nouvelle Commission européenne et passera par la mise en œuvre d’un modèle qui a fait ses preuves : les « alliances environnement emploi ». Il s’agit de mettre tous les intervenants (publics et privés) autour de la table afin d’élaborer ensemble des plans d’action. Ce ne sont pas uniquement les autorités politiques qui décident et mettent en œuvre, mais tous les secteurs concernés. Et dans la rénovation du bâti, c’est bien entendu le secteur de la construction qui est le principal concerné. Véritables partenariats entre secteur public et secteur privé, les alliances « Emploi Environnement Rénovation » vont, d’une part, mobiliser les pouvoirs publics, les entreprises et les ménages pour stimuler la rénovation du bâti et d’autre part, renforcer les capacités du secteur de la rénovation.
« Ces alliances permettront donc de générer, à l’horizon 2030, un grand nombre d’emplois »
Ces alliances permettront donc de générer, à l’horizon 2030, un grand nombre d’emplois qui nécessiteront certaines adaptations des filières de formation, de qualification et d’aides à l’emploi. Elles intégreront la dimension transversale de la performance énergétique des bâtiments : amélioration de l’isolation de l’enveloppe, efficacité énergétique des équipements techniques, utilisation des énergies renouvelables et maintenance du bâtiment. Elles développeront des stratégies de financement tels que prêts verts de l’Union européenne, leviers fiscaux régionaux et fédéraux conditionnés par des travaux de rénovation énergétique, tiers investisseurs et autres financements innovants. Enfin, il s’agira parallèlement de stimuler la construction neuve et la démolition-reconstruction pour accélérer le renouvellement du bâti. Au travers de ces Alliances Emploi Environnement Rénovation, l’objectif est de rassembler les forces vives régionales - privées et publiques - dans un mécanisme catalyseur de l’ensemble du processus de rénovation. À travers la mobilisation des entreprises, la formation des travailleurs, la promotion de la qualité, la promotion des circuits courts et de l’économie circulaire, sans oublier l’innovation technologique et organisationnelle, le secteur de la construction, tant à Bruxelles qu’en Wallonie, est en mesure de répondre aux défis de la rénovation énergétique. Après les déclarations politiques, la CCBC et la CCW sont dans les starting-blocks pour passer au plan opérationnel et aux actions concrètes, concertées avec une vision commune, fidèle aux attentes des entreprises affiliées dans nos deux régions. Luc Mohymont Président de la CCW
Marc Ruebens Président de la CCBC
mars 2020 • Construction 9
CYBERCRIMINALITÉ
Méfiez-vous et protégezvous contre les logiciels de type ransomware ! Les cyberattaques perpétrées récemment contre les systèmes informatiques de Picanol, société cotée en bourse, et de la commune de Willebroek, entre autres, ont placé sous le feu des projecteurs, en Belgique aussi, le problème des logiciels de type ransomware. Les entreprises de construction ne sont pas à l'abri.
A
ujourd’hui, les cybercrimi nels se désintéressent quelque peu des nombreux groupes d’utilisateurs vulnérables. Ils visent davantage de grosses cibles qui ont les moyens de payer des rançons éle vées. Le fabricant de machines à tis ser Picanol compte environ 1.500 collaborateurs. Une autre victime de cyberattaque, Asco, entreprise établie à Zaventem, occupe plusieurs milliers de travailleurs Le secteur de la construction, et même les petites entreprises, ne sont pas non plus à l’abri. Ainsi, en début d’année, des cybercriminels ont ren voyé temporairement à l’ère du papier la société gantoise Bouwpunt OVB, un commerce de matériaux de construc tion qui compte une quinzaine de tra vailleurs.
Définition
Le ransomware est une forme de logi ciel malveillant. À l’instar d’autres virus, il est installé sur un système informati que sans autorisation du propriétaire. Le ransomware bloque le fonctionnement 10 Construction • mars 2020
de programmes et l’accès à des bases de données. Le plus souvent, ce blocage s’effectue par chiffrement ou cryptage des données. Celles-ci se trouvent tou jours dans l’ordinateur. Mais elles sont rendues illisibles par le chiffrement. Le propriétaire reçoit alors un mes sage qui l’informe de la situation et l’« invite » à payer une rançon (ransom en anglais) sous la forme de bitcoins. L’utilisation de bitcoins rend impossi ble de suivre le trajet de l’argent versé. La personne qui effectue le paiement reçoit en général une clé qui permet de rendre à nouveau lisibles les fichiers cryptés. Mais ce processus laisse aussi l’utilisateur vulnérable face à des atta ques futures.
Couverture
L’utilisation d’un ransomware peut aussi être une couverture pour faire main basse sur d’importantes données d’entreprise. Le montant d’une rançon peut fortement varier. Les cybercrimi nels essaient d’estimer quelle valeur une entreprise attribue à la restauration rapide de ses données et systèmes et
quel montant elle peut mobiliser à cet effet. Une rançon peut ainsi se limiter à quelques centaines d'€ pour les petites entreprises, mais atteindre des centai nes de milliers d'€ dans le cas des gran des entreprises. On ignore au juste combien de vic times font les cybercriminels, qui s’en prennent aux entreprises mais aussi aux particuliers. Ces derniers sont rarement enclins à dénoncer de telles attaques. Pour eux, il est parfois plus simple de réinstaller leur système informatique à partir d’un disque vierge. Les entre prises, non plus, ne souhaitent pas toujours faire état d’une cyberattaque (réussie), par crainte d’une détériorati on de leur image auprès de leurs clients et collaborateurs. En effet, si leurs don nées d’entreprise s’avèrent vulnérables, pourquoi en serait-il autrement des données relatives à leurs clients ? Ou des dossiers du personnel traitant des rémunérations, de la sécurité sociale et de la situation médicale ?
Protection préventive
Tout comme il existe des pro
grammes pour se prémunir contre les virus informatiques ordinaires, les publicités indésirables et les logiciels d’espionnage, des programmes de pro tection spécifiques ont été dévelop pés contre les ransomwares. Windows 10 est doté par défaut de Windows Defender Antivirus qui assure aussi une protection contre les ransom wares. Citons également, entre autres, les logiciels Acronis Ransomware Pro tection, Kasperski Anti-Ransomware et McAfee Ransomware Interceptor. Ces programmes n’offrent cependant pas une sécurité absolue et perma nente. Les cybercriminels recherchent sans cesse de nouvelles méthodes pour contourner ces pare-feux numériques, de la même façon que les spécialistes des antivirus développent constam ment des m oyens de protection contre les nouvelles menaces. C’est pourquoi vous avez tout intérêt à permettre la mise à jour automatique de votre logi ciel antivirus. Une bonne stratégie préventive passe aussi par l’exécution d’un cer tain nombre de mesures de routine.
Pour commencer, méfiez-vous des e-mails provenant d’adresses incon nues et des messages imprévus conte nant des pièces jointes bizarres. Même le fait de cliquer sur un lien comporte un risque. En effet, la visite d’un site Internet infecté peut aussi provoquer l’introduction d’un ransomware dans votre système. Pensez à supprimer immédiatement de tels e-mails et leurs pièces jointes, tout comme vous effacez un e-mail normal. Sachez aussi que nombre de ces mes sages malveillants sont maladroitement
« Le ransomware bloque le fonctionnement de programmes et l’accès à des bases de données »
déguisés. Souvent le nom du signataire est tout à fait différent de celui affiché dans l’adresse électronique. Et le code source des liens hypertexte diffère com plètement du nom de l'entreprise qui a prétendument envoyé le message.
Sauvegarde
Une autre précaution importante consiste à effectuer régulièrement une sauvegarde (copie de réserve) des don nées et systèmes. Cette copie de réserve peut se trouver sur le cloud ou sur un disque dur externe à déconnecter une fois la sauvegarde réalisée. Vous pourrez ainsi récupérer presque toutes vos don nées si vous êtes victime d’une cyberat taque. Vous aurez uniquement perdu les informations introduites depuis la dernière sauvegarde. Une autre solution pratique est d’utiliser, pour vos sauvegardes, un autre ordinateur (éventuellement plus vieux) qui n’est connecté ni avec les autres machines ni à Internet. Dans le cas des grandes entreprises, cette solu tion n’est cependant pas suffisante. Pour elles, il vaut mieux installer des ››› mars 2020 • Construction 11
CYBERCRIMINALITÉ
››› programmes spécialisés de protection
anti-ransomware pour entreprise et établir une procédure automatique de sauvegarde régulière et de restauration. Une tâche dont la supervision est à confier, de préférence, à un spécialiste interne ou externe. Celui-ci peut aussi adapter l’organisation interne de votre système informatique, par exemple pour empêcher que certaines actions puissent se lancer depuis des dossiers déterminés.
Chaîne
La solidité d’une chaîne n’excède pas celle de son maillon le plus faible. Une action erronée d’un seul travail leur peut compromettre l’ensemble de l’entreprise. Les entreprises peuvent renforcer le sens des responsabilités de
leur personnel grâce à un plan de sécu rité et des formations. Elles peuvent aussi, par exemple, n’accorder qu’à un seul collaborateur, ou à un nombre limité de collaborateurs, l’autorisation d’installer de nouveaux logiciels ou de modifier les programmes existants.
Que faire après une attaque (réussie) ?
Les autorités s’efforcent d’assurer la protection de leurs citoyens, organisa tions et entreprises contre les cyberat taques. Dans ce cadre, la Belgique a fondé le Federal Cyber Emergency Team (CERT) et le Centre pour la Cybersécurité Belgique (CCB). Toute victime de ransomware peut signa ler l’attaque à la police locale ou au CERT.
Sur une initiative conjointe des ser vices de police et du secteur privé, « No More Ransom » a été créé. Ce site Inter net s’attache à déverrouiller les codes de chiffrement des cybercriminels et à rendre systématiquement disponibles en ligne les solutions trouvées. Vous pouvez appliquer ces solutions pour éviter de payer la rançon.
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INFO: Pour plus d’infos sur la cybersécurité, surfez sur notre site www.confederationconstruction.be (partie membres), cliquez sur l’onglet (à gauche) Gestion d’entreprise et ensuite sur Cybersecurity.
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12 Construction • mars 2020
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DÉTACHEMENT
Les Pays-Bas ont désormais aussi leur Limosa À partir du 1er mars 2020, les entreprises de construction qui détacheront des travailleurs aux Pays-Bas seront obligées d’effectuer une notification à un guichet numérique. Il en va de même pour les indépendants qui vont travailler aux Pays-Bas. Il s’agit de la version néerlandaise de notre Limosa.
L
a notification doit être effectuée sur le site internet www.pos tedworkers.nl. Aux Pays-Bas, l’expression anglaise posted worker est souvent utilisée lorsqu’il s’agit de tra vailleurs détachés. L’obligation prendra effet le 1er mars 2020. Elle résulte de la WagwEU, la Loi sur les conditions de travail des travailleurs détachés dans l’Union européenne. En France, au Luxembourg et en Allemagne, une telle notification est obligatoire depuis longtemps.
Employeurs
S’il s’agit de travailleurs qui sont détachés aux Pays-Bas, alors l’employeur belge doit faire la notifica tion. Il doit fournir toute une série de données sur son identité personnelle et son entreprise. Il doit aussi transmet tre des données sur le client ou maître d’ouvrage et sur le projet, avec la date prévue de début et de fin des travaux. Enfin, l’identité du travailleur doit bien entendu être mentionnée, ainsi
que des informations comme la période probable pendant laquelle il travaillera aux Pays-Bas. Aux Pays-Bas, le maître d’ouvrage contrôle la notification et peut éven tuellement la désapprouver, parce que les dates de début et de fin des travaux sont incorrectes. Il appartient ensuite au notifiant de soumettre une nouvelle déclaration corrigée.
Personne de contact
Le notifiant doit également indiquer une personne de référence et l’adresse aux Pays-Bas, où il peut être contacté. Cette personne est le point de contact pour l’inspection du Ministère néerlan dais des affaires sociales et de l’emploi (SZW : Sociale Zaken en Werkgelegen heid).
LA CCW VOUS AIDE Avez-vous des questions ? La CCW tient à disposition de ses membres un document qui résume les principales démarches administratives pour aller travailler aux Pays-Bas.
1er mars 2020, lorsqu’ils travailleront pour un maître d’ouvrage aux PaysBas. Dans ce cas également, l’identité du travailleur indépendant, un certain nombre de données sur l’entreprise, des informations sur le client, le projet et la déclaration A1 seront demandés.
Amende
Si la notification n’a pas été effectuée ou est erronée, l’employeur belge risque une amende. Dans le cas de travailleurs détachés, différents documents doivent être présents sur le lieu de travail, y compris le contrat de travail, une fiche de paie détaillée et la preuve que les cotisations de sécurité sociale ont bien été payées. Vous trouverez la liste com plète de ces documents dans la FAQ sur le site www.postedworkers.nl.
•
Indépendants
Les entrepreneurs de construc tion indépendants devront également effectuer cette notification, à partir du
INFO : salim.chamcham@ccw.be www.postedworkers.nl
mars 2020 • Construction 13
SOCIAL
Quelles règles respecter pour le travail de nuit ? Dans notre secteur, le recours au travail de nuit est parfois intéressant, voire primordial. Pour une question de sécurité ou de santé, pour respecter des délais serrés ou tout simplement parce que l’endroit, où a lieu le chantier, est trop fréquenté la journée. Normalement, la loi prévoit une interdiction de principe. Mais des dérogations existent pour que les entreprises de construction puissent recourir au travail de nuit dans certaines situations.
L
a législation sur le travail pré voit une interdiction de principe. En règle générale, on ne travaille pas la nuit. Qu’entend-on par travail de nuit ? Le régime de travail qui comporte, de manière habituelle, des prestations entre 20 heures et 6 heures, sauf si : • les prestations se situent exclusive ment entre 6 heures du matin et minuit; • les prestations débutent habituelle ment à partir de 5 heures du matin. En d’autres termes, un régime de tra vail, comportant des prestations de nuit, comportera principalement des presta tions entre minuit et 5 heures du matin. 14 Construction • mars 2020
Dérogations
Différentes dérogations permettent de travailler la nuit. Le secteur de la construction ne bénéficie pas des déro gations automatiques, définies par la loi du 16 mars 1971 sur le travail, qui permettent aux entreprises de travail ler la nuit. Toutefois, le travail de nuit est autorisé dans les entreprises de con struction, dans le cadre de l’arrêté royal du 20 mai 1998, ou des nouveaux régimes de travail. Sur la base de l’arrêté royal du 20 mai 1998, les entreprises de construc tion peuvent recourir au travail de nuit dans les situations suivantes :
• travaux de construction, d’entretien et de réparation de routes, voies fer rées, tunnels, ponts, installations portuaires et aéroports de même que l’installation de signalisation et la pose de câbles pour autant que l’exécution de ces travaux la nuit est impérativement justifiée par: - les nécessités liées à la circulation routière, ferroviaire, aérienne ou navale; - des motifs de sécurité ou de santé des travailleurs ou des tiers; • travaux qui ne peuvent être réalisés à aucun autre moment de la journée là
où la concomitance des activités de construction, et d’autres activités au même endroit, comporte un risque important pour la sécurité et la santé des travailleurs ou des tiers; • travaux dont l’exécution ne peut être interrompue pour des raisons tech niques liées à la nature des matériaux et/ou des techniques mises en œuvre; • travaux de dragage. Il est également possible de déroger à l’interdiction du travail de nuit dans le cadre des nouveaux régimes de travail (loi du 17 mars 1987 et CCT n° 42 du CNT).
entre 20 heures et 6 heures mais pas entre 24 heures (minuit) et 5 heures du matin, le travail de nuit est marginal (les prestations ne tombent pas sous la définition légale du travail de nuit). Ce type d’horaire de travail peut être introduit dans les horaires pratiqués par l’entreprise par le biais de la procédure de modification du règlement de travail. De même, lorsque les prestations de travail se situent occasionnellement dans la période située entre 24 heures (minuit) et 5 heures du matin, il suf fit d’introduire des horaires de travail adaptés dans le règlement de travail en respectant la procédure de modification du règlement de travail.
Formalités
Les formalités qu’une entreprise doit accomplir pour pouvoir faire travailler la nuit dépendent de la situation. SITUATION DE FORCE MAJEURE
Si l’entreprise fait travailler la nuit en cas de force majeure (entretien, répa ration, délais à respecter…), le travail de nuit est lié à la prestation d’heures supplémentaires. Vous ne devez donc suivre aucune formalité particulière. Attention tout de même, il faut veil ler à prévenir l’Inspection au plus tard la veille. Si c’est impossible, dans les 24 heures qui suivent. Dans tous les autres cas, le fait que l’entreprise soit dans les conditions pour bénéficier d’une dérogation en matière de travail de nuit ne signifie pas qu’elle peut automatiquement faire tra vailler la nuit. La loi sur le travail prévoit en effet qu’il est interdit de faire travailler en dehors des horaires prévus au règle ment de travail. Il conviendra donc que l’entreprise adapte son règlement de travail. MARGINAL OU OCCASIONNEL
Le travail de nuit peut être effectué de façon marginale, occasionnelle ou encore habituelle. Lorsqu’il s’agit de travail effectué
« Le travail de nuit peut être effectué de façon marginale, occasionnelle ou encore habituelle »
STRUCTUREL
En revanche, lorsque le régime de travail envisagé comporte des prestations habituelles de travail dans la période située entre 24 heures (minuit) et 5 heures du matin, différentes formali tés doivent être accomplies pour pou voir travailler la nuit. PROCÉDURE PRÉALABLE DE CONSULTATION
L’employeur doit d’abord procéder à des consultations avec la délégation syn dicale. En l’absence de délégation syn dicale, directement avec les travailleurs. Les points suivants doivent être abordés à cette occasion: a) le respect de la CCT n° 46 ; b) les mesures utiles de sécurité ;
c) les possibilités au niveau de l’accueil des enfants ; d) l’égalité de traitement entre hommes et femmes sur le plan de la rémuné ration ; e) le nombre de travailleurs concernés. PROCÉDURE D’INTRODUCTION PROPREMENT DITE
a) Introduction d’un régime de travail comportant des prestations de nuit sur la base de la loi du 16 mars 1971 Lorsqu’il existe une délégation syn dicale dans l’entreprise, l’introduction d’un régime de travail comportant des prestations de nuit se fait par la con clusion d’une CCT avec toutes les organisations représentées au sein de la délégation syndicale. Cette CCT devra être déposée au greffe du Service des relations collectives du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale. Les dispositions de cette CCT sont introduites automatiquement dans le règlement de travail de l’entreprise. Il n’y a donc plus lieu de suivre la procé dure de modification du règlement de travail pour y introduire des horaires adaptés. En l’absence de délégation syndicale, l’employeur devra utiliser la procédure normale de modification du règlement de travail prévue par la loi du 8 avril 1965 instituant les règlements de tra vail. b) Introduction d’un régime de travail comportant des prestations de nuit dans le cadre des nouveaux régimes de travail Lorsqu’un régime de travail compor tant des prestations de nuit est introduit dans le cadre des nouveaux régimes de travail, les procédures prévues par la réglementation des nouveaux régimes de travail devront également être res pectées.
Supplément de 25 %
Que le travail effectué la nuit soit occasionnel ou structurel, les ouvriers de la construction, qui sont occupés entre 22h et 6h du matin, ont droit à un supplément de salaire de 25 %.
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mars 2020 • Construction 15
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DOSSIER
Que nous réserve la prochaine décennie ? Nous venons d’entamer une nouvelle décennie. Dix années pleines de défis pour le secteur de la construction. Dans ce dossier, nous avons tenté de savoir à quel genre de décennie peut s’attendre la construction. Dans des domaines capitaux pour la pérennité du secteur. Quid des investissements publics ? Comment résoudre le problème récurrent de pénurie de maind’œuvre ? Quelle évolution va connaître la transition numérique ? Comment se comportera le marché de l’immobilier ? Quels seront les défis régionaux ? Nous n’avons pas de boule de cristal. Mais vous le lirez, les réponses à ces questions, fournies par des experts des différentes thématiques, vous permettront d’y voir plus clair. Pour mieux appréhender les dix prochaines années.
mars 2020 • Construction 17
FINANCES PUBLIQUES
« Il existe une volonté politique de relancer les investissements publics à tous les niveaux de pouvoir » À quoi pouvons-nous nous attendre au niveau des investissements publics au cours de la prochaine décennie ? Construction a posé la question à Arnaud Dessoy, responsable des finances publiques au sein du service Etudes de Belfius. « Malgré les contraintes, il existe clairement une volonté politique de relancer les investissements publics à tous les niveaux de pouvoir », indique-t-il.
L
e refrain est connu. La Belgique souffre d’un manque criant d’investissements depuis les années 80. Et même si la tendance des investissements publics en pourcentage du PIB a, dans l’ensemble, été légère ment positive sur la période 2010-2019, les investissements restent faibles par rapport à la moyenne européenne. En 2017, 9,7 milliards d’€, soit 2,2 % du PIB ont été investis alors que la moyen ne européenne se situe entre 3 et 3,5 %. « Le niveau d’investissements n’est pas suffisant pour compenser la dépréciation des infrastructures », indique Arnaud Dessoy. « Un indispensable rattrapage structurel passe vraisemblablement par l’adoption d’une norme minimale d’investissement à respecter annuellement par l’ensemble des pouvoirs publics ». Cette demande, la Confédération l’a d’ailleurs déjà répétée à maintes reprises. La répartition des investissements publics dans notre pays, et qui devrait se confirmer au cours de la prochaine décennie, est la suivante : 35 à 40 % proviennent des pouvoirs locaux, 55 % des régions et des communautés 18 Construction • mars 2020
et moins de 10 % du fédéral. « Le sousinvestissement concerne tous les niveaux de pouvoir », précise Arnaud Dessoy.
Communes
Au niveau communal, a-t-on assisté au pic attendu à l’approche des élec tions communales en 2017-2018 ? « L’effet cyclique s’est très peu vu lors des dernières élections. C’est de l’ordre de moins 20 % par rapport à la dernière mandature ». L’explication ? Le resserre ment des règles budgétaires européen nes (normes SEC). « Auparavant, les investissements locaux sortaient du radar d’Eurostat. Mais l’Europe a procédé à un resserrement des contrôles budgétaires en 2012. En Belgique, en 2014, le secteur local s’est vu appliquer ces règles. L’Europe a obligé la Belgique à avoir un pacte de stabilité interne qui règle le niveau de déficit et en Wallonie, la Région a imposé une balise d’investissement. Tous ces dispositifs ont entraîné une baisse des investissements locaux. En Flandre, c’est un peu différent. Les communes sont contraintes à l’équilibre sur la mandature, soit six ans, et non année par année ».
Assouplissement des règles européennes
Doit-on donc encore s’attendre à pareil scénario lors de cette nouvelle décennie ? La réponse est nuancée. « L’Europe se rend compte du problème de sous-investissement et va probablement procéder à un certain assouplissement des règles. Une évaluation de tout ce dispositif sera d’ailleurs prochainement réalisée par la Commission européenne. La Région wallonne a également tiré les leçons de sa balise d’investissement et l’a assouplie. Il s’agit là de bonnes nouvelles pour les communes qui devront faire face à de nombreux défis, dont de nombreux dans le secteur de la construction, en termes d’investissements pour la transition énergétique, la modernisation des bâtiments, l’entretien des voiries et la rénovation du parc immobilier. 70 % des investissements locaux vont dans les infrastructures : bâtiments, voiries…Ce pourcentage ne changera pas au cours des dix prochaines années », explique l’expert des finances publiques.
Coûts des pensions
Les règles européennes pourraient
donc s’assouplir. Mais une autre con trainte va freiner les investissements locaux au cours de la prochaine décen nie : les pensions. Selon une étude menée par Belfius, la charge des pen sions va progresser de 27 % au cours de cette mandature quand la masse sala riale (les cotisations) ne va augmenter que de 4,6 % pendant cette période. « En conséquence, trois communes sur quatre vont devoir faire face à des factures de pension assez importantes, avec un effet croissant au cours de la mandature. La raison est que, dans les équipes communales, les contractuels sont devenus majoritaires au dépend des statutaires (moins de 40 %) qui cotisent pour leurs collègues pensionnés. Les cotisations de responsabilisation, à charge des communes, vont donc connaître une évolution quasi exponentielle. Pour certaines grandes villes, cela va représenter 5 à 10 millions de frais supplémentaires chaque année ». Notons que, si ce n’est pas le cas en Wallonie, la Flandre prendra en charge la moitié de cette facture des pensions. Aussi, il ressort des plans pluriannuels 2020-2025 des communes et des CPAS flamands que 2 milliards d’€ supplé
mentaires seront injectés par rapport à la mandature précédente. La hausse des investissements communaux se con firme donc au Nord du pays, dans les années à venir.
Régions
Les régions ont également pris con science du sous-investissement pendant des années. « Elles s’emparent de ce problème et elles montrent une réelle volonté de relancer les investissements publics. En Wallonie, le Plan wallon d’investissements 2019-20024, le Plan infrastructures et le Plan hôpitaux en sont la preuve. Les régions flamande, avec comme principal exemple le ring d’Anvers (Oosterweel), et bruxelloise vont également beaucoup investir dans leur mobilité. À noter que pour échapper aux contraintes européennes, elles ont exclu leurs dépenses d’investissement de leur objectif budgétaire 2020 et espèrent que l’Europe acceptera cette façon de faire dans l’évaluation du respect des contraintes budgétaires ».
Fédéral
Enfin, au niveau fédéral, même s’ils ne concernent que 10 % de la part
nationale, les investissements publics sont beaucoup trop faibles au regard des besoins. « Il suffit de regarder l’état de vétusté des musées, des prisons, des palais de justice, des casernes de pompiers…Il y a urgence à investir ! ». Le Pacte national d’investissements stratégiques qui, rappelons-le, pré conise d’injecter 150 milliards dans l’économie belge d’ici 2030 sera-t-il la solution ? « Ce pacte part du constat évident que la Belgique a besoin d’urgence d’investissements. Il entend renforcer et accélérer les investissements stratégiques dans plusieurs domaines clés de notre économie : le numérique, la cybersécurité, les soins de santé, l’énergie, la mobilité…Tant les entreprises que les autorités auront un rôle crucial à jouer. Il s’agit toutefois d’une réflexion « top-down » au niveau de l’économie belge. Au stade actuel, les projets concrets sur le terrain doivent encore se matérialiser ». Et de conclure. « La prise de conscience est présente à tous les niveaux, même au niveau européen. C’est capital pour stimuler et rendre notre économie plus performante. Il faut investir ! La prospérité de demain se prépare aujourd’hui ».
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« AVOIR RECOURS AUX CPE POUR AMÉLIORER L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE DES BÂTIMENTS PUBLICS »
« Auparavant, les investissements locaux sortaient du radar d’Eurostat »
Pour soulager les autorités publiques dans leurs investissements, il existe différentes formules dont les PPP (voir dossier de Construction, édition décembre 2019/ janvier 2020) et les CPE (contrat de performance énergétique). Ces derniers sont particulièrement intéressants à l’heure des exigences en matière d’efficacité énergétique. « Les investissements en matière d’efficacité énergétique se prêtent particulièrement bien au recours à des formules dites du « tiers investisseur », indique Arnaud Dessoy. « Ce dernier est une société ESCO (Energy Service Companies) qui est lié par un CPE et prend à sa charge les investissements d’économie d’énergie à la place des administrations publiques et se rembourse via les économies générées. Après un certain nombre d’années, l’investissement est remboursé et les économies reviennent directement au bénéfice de l’administration ».
mars mars2020 2020 •• Construction 19
PÉNURIE DE MAIN-D’OEUVRE
Augmenter le nombre d’élèves dans les sections construction et l’insertion dans le secteur La pénurie de main-d’œuvre est l’un des gros, si pas le plus gros défi, de ces dix prochaines années pour le secteur. Comment compte-t-il résoudre ce problème ? Construction a réuni Jan Vochten, le directeur du département social de la Confédération et Bruno Vandenwijngaert, le CEO de Constructiv pour aborder cette problématique.
«J
e ne trouve pas le profil qui me convient », « il manque des jeunes dans le secteur », « la formation n’est plus adaptée à la réalité du terrain ». Ces phrases, vous les avez déjà sans doute (sûrement) prononcées à maintes reprises.
26 métiers en pénurie
Selon les derniers chiffres concer nant les ouvriers, les services régionaux de l’emploi ont reçu 15.913 offres d’emploi en 2019 et à la fin de l’année, ils comptaient 3.784 postes vacants. Sachant que toutes les offres ne pas sent pas par les services régionaux de l’emploi, les postes vacants sont de toute évidence encore bien plus nom breux. Statbel en dénombrait d’ailleurs 13.782 au troisième trimestre 2019. En outre, le secteur de la construc tion belge compte 26 métiers en pénu rie (pour les ouvriers), c’est-à-dire les métiers pour lesquels il existe un manque quantitatif de main-d’œuvre. Il compte également 33 fonctions critiques, soit les métiers pour les quels il existe, cette fois, une pénurie qualitative de main-d’œuvre. Pour 20 Construction • mars 2020
les fonctions spécifiques d’employés de la construction, il est question de 9 métiers en pénurie. La Confédération Construction et Constructiv sont bien évidem ment au fait de tous ces problèmes de recrutement de main-d’œuvre. Ils ont donc décidé de travailler, main dans la main, avec tous leurs partenaires pour résoudre cette pénurie. « Nous aurons un double objectif dans les années à venir : augmenter le nombre d’élèves dans les sections construction et augmenter l’insertion dans le secteur », a indiqué
« Pour attirer les jeunes, il faut aussi convaincre les parents »
Bruno Vandenwijngaert, le CEO de Constructiv. « Et nous avons pris plusieurs mesures à ce sujet pour contrer la pénurie de main-d’œuvre à l’avenir ».
Formation en alternance
Ces mesures, les voici détaillées. La première concerne la formation en alternance. Une filière qui a déjà fait ses preuves, notamment chez nos voisins suisses et allemands. « Chez Constructiv, en 2018, nous avons donc engagé dix coachs pour la formation en alternance. Ils vont dans les écoles et dans les entreprises pour aider le jeune dans cette filière, pour que son trajet soit une réussite. De cette façon, les entrepreneurs se sentent soutenus dans leur volonté de former un jeune. Le coach doit coordonner le parcours de l’apprenant avec l’école et l’entreprise. Il s’agit d’un soutien sectoriel très important pour que le jeune se sente encadré ». Une initiative soutenue par la Con fédération. « Le soutien sectoriel à la formation en alternance se trouve d’ailleurs dans l’accord sectoriel CP124 20172018. Outre les coachs sectoriels, il existe toute une série de primes octroyées, année
Il est désormais possible de désigner un maître-tuteur en entreprise. Ce système de parrainage permet aux nouveaux entrants d'être formés par les plus expérimentés.
après année, au jeune qui se lance dans cette filière. Il en reçoit encore une quand il rentre définitivement dans le secteur après la formation. Les entreprises reçoivent aussi un soutien financier », a expli qué Jan Vochten.
Partenariats avec les écoles
Deuxième mesure, celle-ci prise dans l’accord sectoriel CP124 2019-2020 : des contrats de partenariat avec les éco les. « À la Confédération, nous avons parcouru tout le pays pour voir les besoins des entreprises, le niveau des formateurs dans les écoles, les métiers qui ne sont pas enseignés…Avec cette question : que peut-on faire ? », a expliqué Jan Vochten. « Nous nous sommes rendu compte que créer notre propre structure, une « coupole » construction, était impayable ». L’alternative, elle se trouve donc dans le dernier accord sectoriel : des contrats de partenariat avec les écoles. Explications. « Nous allons demander aux écoles qui souhaitent collaborer avec le secteur de remplir des critères qualitatifs et quantitatifs. Si tel est le cas, elles recevront un soutien financier et technique. C’est ouvert à toutes les écoles, à par-
tir du deuxième degré, y compris celles qui souhaitent proposer de nouvelles options construction. Il faut tout de même éviter que dans chaque école, chaque métier et chaque section existe et donc souvent au détriment de la qualité. Il est préférable qu’une école offre une formation gros œuvre, une autre le parachèvement, une troisième la menuiserie…. Le cadre sectoriel fédéral existe désormais. Maintenant, c’est à chaque région d’élaborer son propre plan », a indiqué le CEO de Constructiv. « Je pense qu’avec le soutien du secteur, on peut vraiment améliorer l’enseignement construction », a souligné Jan Vochten.
Campagne de promotion
La troisième mesure est en rapport avec l’image du secteur. « Nous allons examiner l’opportunité de lancer, avec tous les partenaires, une campagne de promotion pour attirer les jeunes dans le secteur. Il s’agira d’une campagne à long terme, avec des objectifs mesurables, d’au moins dix ans », a indiqué Bruno Van denwijngaert. « Mais attention, que veut dire campagne de promotion ? Pour attirer les jeunes, il faut aussi convaincre les
parents car ce sont eux qui décident. Or, il existe encore une mauvaise image du secteur, celui du dernier choix. Il faut absolument renverser cette idée. Aussi, évitons de disperser les moyens dans le lancement de campagnes. Travaillons ensemble pour un objectif commun. L’union fait la force », a précisé Jan Vochten.
Maître-tuteur
Enfin, soulignons encore deux autres initiatives. « Nous avons donné une mission à Constructiv, au CSTC et à CEFORA : nous transmettre les compétences dont le secteur aura besoin dans dix ans. La notion de numérisation entre notamment en jeu », a indiqué Jan Vochten. « Et je terminerai en évoquant la notion de maître-tuteur désormais présente en entreprise. Nous voulons soutenir ce système de parrainage pour que les plus expérimentés forment les nouveaux entrants dans l’entreprise », a souligné Bruno Vandenwijngaert. Puissent toutes ces mesures résoudre les problèmes de pénurie de maind’œuvre qualitative à l’avenir. C’est tout le mal que l’on souhaite à la construc tion, notre secteur.
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mars mars2020 2020 •• Construction 21
TRANSITION NUMÉRIQUE
« Il faut vulgariser les nouvelles technologies et prendre les petites entreprises par la main » Au cours des dix prochaines années, il ne fait pas l’ombre d’un doute que la numérisation prendra de plus en plus de place dans notre secteur. La transition numérique vécue actuellement devrait s’accélérer. Nous avons interrogé Thomas Scorier, gérant de la PME TS Construct et membre du Comité de Vision du CSTC à ce sujet. Entretien.
T
homas Scorier, pour commencer, quel est le rôle de ce Comité de Vision du CSTC ?
Il s’agit d’un comité qui essaie de se projeter dans l’avenir, de voir com ment anticiper les évolutions et qui va chercher des idées ailleurs que dans le secteur de la construction ; la chimie, la biotechnologie, la sociologie ; ce qui se fait encore trop peu. Il est composé de gens d’horizons différents. Dans notre secteur, il y a des innovations managers de grandes entreprises de construction, des chercheurs spécialisés en numéri sation, des BIM managers, des gens de l’ADEB (ndlr : l’association des grandes entreprises de construction au sein de la Confédération), de la Confédération, des bureaux d’études et des gérants de PME, comme moi. Nous avons cinq à six réunions par an. Vous dites que ce Comité de Vision va chercher des idées ailleurs. Les autres secteurs sont-ils donc plus innovants que le nôtre ?
Disons que nous avons amorcé notre transition numérique mais nous ne sommes pas encore au même niveau que les secteurs automobile, logistique 22 Construction • mars 2020
ou encore pharmaceutique, par exem ple. La différence est que tous ces sec teurs peuvent travailler à la chaîne, de façon répétitive, ce qui n’est pas le cas dans le nôtre. Dans la construction, il faut du sur mesure. Saviez-vous qu’il existe 1.500 composantes dans un bâtiment ou une maison ? C’est donc beaucoup plus compliqué de numéri ser du « sur mesure ». Chaque bâtiment est différent. Regardez, par exemple, le nombre d’isolants qui existent sur le marché. Ce n’est pas simple d’intégrer toutes ces données dans un système. Si un maillon de la chaîne freine, c’est tout le processus qui coince.
« Les métiers ne vont pas changer mais ils vont évoluer »
Malgré cette complexité de tout numériser, c’est un fait, nous sommes un peu à la traîne. Mais rassurez-nous, la transition numérique a bel et bien commencé.
Oui, nous sommes en plein dedans et je dois dire que l’on avance assez vite. Je pense d’ailleurs que l’évolution va aller aussi vite qu’avec les smartphones. Je suis à la tête d’une PME et dans mon travail quotidien, je ne vois plus un plan papier car la plupart sont désormais gérés via des applications, même chose pour les maquettes des architectes. Ce système rentre dans les mœurs. Tout ce qui est courrier est sur le point de deve nir obsolète. Le BIM, les drones, la robotisation, l’impression 3D…On parle déjà beaucoup de toutes ces technologies. Comment voyez-vous leur développement au cours de la prochaine décennie ?
Le BIM va se développer très vite, ça c’est certain. Les architectes sont les premiers à l’avoir lancé. Ils ont perdu beaucoup d’argent au début. Mais là, c’est parti. Et si on aurait tendance à penser qu’il ne concerne que les gros
« Il faut absolument privilégier les stages à tous les niveaux »
davantage ouverte sur les nouvelles technologies et les nouveaux produits à mettre en œuvre. Le niveau de formation, parlons-en, est-il suffisamment adéquat actuellement ?
ses boîtes, je dirais que les PME aurai ent également tout intérêt à l’utiliser. Le CSTC aura un rôle important à ce sujet pour le vulgariser. Si c’est le cas, les PME vont suivre. Les drones vont également connaître une évolution rapide et peut-être avoir encore davan tage d’intérêt si la législation évolue dans ce sens, pour transporter des matériaux par exemple. Actuellement, c’est plus du repérage et ça fonctionne très bien. En Ardèche, on a su recréer la Grotte Chauvet à l’identique grâce à des drones pour des relevés de façade et des caméras 3D. J’apprécie évoquer cet exemple pour montrer l’utilité des dro nes et lasers. La robotisation, si vous prenez les exosquelettes, du matériel que l’on pla ce sur l’homme pour alléger sa charge de travail, ça je n’y crois pas trop. Par contre, le robot pour préfabriquer des matériaux en usine, ça oui. Mais le robot sur chantier, je le répète, je n’y crois pas trop. Même remarque pour l’imprimante 3D. Elle est déjà très utile pour créer des petites pièces en usine. Par contre, pour construire une maison, je suis également assez sceptique. S’il faut quatre personnes sur chantier pour
la faire tourner, ce processus sera-t-il assez rentable ? Je dirais aussi un mot concernant les techniques spéciales. À l’avenir, les pan neaux solaires vont être davantage per formants. Pour les routes également, je prévois une évolution, mais peut-être encore à plus long terme. On placera des systèmes intelligents dans les revête ments qui absorberont et restitueront de l’énergie pour faire rouler les voitures. Ceci n’est peut-être pas encore pour la prochaine décennie. Mais on y arrivera. Les technologies vont de pair avec les métiers. Verra-ton l’apparition de nouveaux métiers ?
Je ne parlerais pas de nouveaux métiers. Les métiers ne vont pas chan ger mais ils vont évoluer. Un charpen tier ne devra plus uniquement réaliser une charpente. Il devra pouvoir utiliser des programmes informatiques, réaliser des plans…De cette façon, les métiers seront davantage valorisés, ce qui est primordial pour les conserver et atti rer les jeunes vers nos emplois dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. Le niveau d’éducation aura toute son importance. La formation devra être
Il évolue bien. Mais les études ne sont plus en concordance avec les exi gences du métier. La génération y et z ne voit plus les choses de façon « super performante ». Vous pouvez demander à mes confrères, je pense qu’ils vous diront la même chose. Je crois qu’il faut absolument privilégier les stages à tous les niveaux, et ce dès le début de la for mation. Il manque encore 3.500 ingé nieurs construction en Belgique. Enfin, dernière question, le secteur est-il prêt pour tous ces changements ?
Oui et comme je l’ai déjà dit, il n’a pas le choix. Il ne faut pas rater le train du numérique. Les petites entrepri ses sont souvent réfractaires à tous ces changements. Il faut leur prouver par A + B que ça va fonctionner, aller vers eux sur le terrain et les prendre par la main. Vulgariser toutes ces nouvelles technologies sera capital. Le CSTC et la Confédération auront un rôle impor tant à jouer. Il faut aussi réfléchir de façon stratégique en entreprise. Si j’ai un certain âge, je ne vais pas suivre des cours de BIM. Les jeunes vont le faire à ma place. Il faut s’appuyer sur ces jeu nes. L’exemple devra également venir « d’en haut ». Si un BIM manager arrive à inculquer l’importance de l’outil dans l’entreprise, la philosophie va plus faci lement se répandre au sein du person nel. C’est tous ensemble, sans négliger l’aspect humain, que l’on y arrivera.
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mars mars2020 2020 •• Construction 23
IMMOBILIER L'EXPERTE
Selon une étude d'ING, le taux de propriété et l’accès au logement neuf diminuer dans les prochaines années Comment va évoluer le marché de l’immobilier résidentiel au cours des dix prochaines années ? Nous avons analysé une étude d’ING « L’accessibilité au logement est-elle en danger » ? pour répondre à cette question. Des professionnels de l’immobilier et des entrepreneurs ont répondu à cette étude. Deux constats : selon eux, le taux de propriété va diminuer tout comme l’accès au logement neuf.
P
remier constat : les taux d'intérêt extrêmement bas sur les prêts hypothécaires ont sensible ment amélioré l’accessibilité du marché résidentiel existant sur ces dix derniè res années. Cette amélioration a sur tout profité à l’activité sur les maisons existantes en Flandre, moins sur le mar ché des maisons neuves aussi bien en Flandre qu’en Wallonie. Ce contexte va-t-il se poursuivre ? « Les autorités de surveillance sont de plus en plus conscientes du risque que les baisses de taux d'intérêt impliquent pour le secteur financier. Par
conséquence, cette tendance semble toucher à sa fin. Fiscalement, la propriété ne sera plus encouragée dans les années à venir. Les bonus logement sont supprimés dans les régions et le taux de propriété va sensiblement diminuer », indique Julien Manceaux, économiste chez ING. Cette tendance se confirme parmi les sondés. Aujourd’hui, 72 % des famil les possèdent leur propre maison. 55 % s’attendent à ce que ce taux diminue dans les dix prochaines années. Et les entrepreneurs sont le groupe où l’on trouve le plus de personnes convaincues
Graphique 1 PREVISIONS DES PROFESSIONNELS DE L’IMMOBILIER CONCERNANT LE TAUX D’ACCESSION À LA PROPRIÉTÉ
SEGMENT
TOTAL
Source : Ipsos pour ING
›››
65,4
64,2
61,0
65,9
69,8
30
28
20
32
36
15 55
23
14 9
48
14
49
59
66
moyenne %
Aujourd’hui, 72 % des familles possèdent leur propre maison
supérieur à 72 % identique à aujourd’hui (=72 %) inférieur à 72 %
Total (n=244)
Promoteur immobilier résidentiel (n=60)
Entrepreneur général en construction (n=59)
Agent immobilier (n=5+6)
Investisseurs immobiliers (n=69)
24 Construction • mars 2020 Graphique 2 L'ACCESSIBILITÉ AUJOURD’HUI TOTAL
SEGMENT
que le nombre de propriétaires va dimi nuer (66 %). D’après 74 % des sondés, la princi pale raison de la diminution du nombre de propriétaires réside dans le recul de l’accessibilité. Ce n’est cependant pas la seule raison invoquée. L’évolution démographique (50 %) et les change ments de priorités des consommateurs (47 %) sont également avancés comme raisons pour expliquer le recul du taux d’accession à la propriété dans les pro chaines années.
Logement neuf
À l’heure d’aujourd’hui, selon une majorité des entreprises actives dans le secteur de la construction et de l’immobilier (53 %), les clients estiment que les prix du neuf sont toujours acces sibles. En revanche, une large majorité des sondés (72 %) estiment que le loge ment neuf sera moins accessible demain, « dans cinq ans » pour reprendre l’étude. Outre la fin de la baisse des taux ; trois critères, mentionnés dans cette étude, vont freiner l’accessibilité au logement neuf. La plupart des sondés estiment que le prix du terrain est le principal fac teur qui détermine l’accessibilité (35 %), suivi par les normes écologiques (33 %). Ensuite seulement viennent les aspects purement économiques que sont les taux d’intérêt (19 %) et la situation éco nomique générale (12 %). Or, une large
(n=60) résidentiel (n=60) Graphique 2 Graphique 2
TOTAL TOTAL
Quelle solution faudra-t-il donc trou ver pour aller vers des logements plus abordables ? Construire des logements plus petits et donc plus accessibles finan cièrement ? Une très grande majorité des sondés estiment que la surface habitable des appartements diminuera dans les cinq prochaines années : 73 % en Flandre et 57 % en Wallonie. Seuls quelques-uns s’attendent à un accroissement de la surf ace habitable : 9 % en Flandre et 13 % en Wallonie. Cette évolution devrait, en principe, permettre d’atténuer la pres sion sur l’accessibilité tout en autorisant des hausses de prix au m². Les logements plus petits ne seraient pas forcément plus abordables. « La densification de l’habitat autour des bassins d’emploi signifie souvent des unités plus petites, quand les codes le permettent. En Flandre, on assiste déjà à cette densification intensive autour des villes. Et les mesures liées à l’initiative « betonstop » ne vont faire que l’accentuer », précise Julien Manceaux. Que pensent justement les sondés de ce betonstop ? Les résultats montrent (bizarrement ?) que les avis sont plutôt positifs vis-à-vis de la politique du « Stop au béton ». Parmi les sondés, 45 % y sont ›››
Source Source : Ipsos : Ipsos pour pour INGING
7 7
55 55 5
57 57 4
50 50
53 53
TOP 2 : D'ACCORD TOP 2 : D'ACCORD
4
5
32 32
56 56
(n=69)
SEGMENT SEGMENT
38 38
5
48 48
Tout à fait d'accord Tout à fait d'accord D'accord D'accord
25 25 25 25 21 21 1 1
Graphique 3 Graphique 3
TOTAL TOTAL
35 35
13 13
22
13
Promoteur 13 immobilier Promoteur résidentiel immobilier (n=63) résidentiel (n=63)
Ni d'accord ni pasd'accord d'accordni Ni pas d'accord
25 25
27 27
Total 22 (n=253) Total (n=253)
23 23
18 18 2 2
2 2
37
Absolument pas d'accord Absolument pas d'accord
BOT 2 : PASBOT D’ACCORD 2: PAS D’ACCORD
Investisseur 20 immobilier Investisseur (n=70) immobilier (n=70)
SEGMENT SEGMENT
2 2
Pas d'accord
20
Agent 20 immobilier Agent (n=60) immobilier (n=60)
L'ACCESSIBILITÉ DEMAIN L'ACCESSIBILITÉ DEMAIN
Pas d'accord
19 19 1 1
20
Entrepreneur 37 général en Entrepreneur construction général en (n=60) construction (n=60)
2 2
3 3
4 4 Plus accessible Plus accessible Moins accessible Moins accessible Aucune différence
Source Source : Ipsos : Ipsos pour pour INGING
Logements plus petits
60 60 5
5
72 72
75 75
73 73
68 68
70 70
26 26
25 25
25 25
26 26
Total (n=253) Total (n=253)
Promoteur immobilier Promoteur résidentiel immobilier (n=63) résidentiel (n=63)
Entrepreneur général en Entrepreneur construction général en (n=60) construction (n=60)
27 27 2 2
Agent immobilier Agent (n=60) immobilier (n=60)
Aucune différence Ne sait pas Ne sait pas
Investisseur immobilier Investisseur (n=70) immobilier (n=70)
GRAPHIQUE 4 QUELS SONT LES PRINCIPAUX DÉFIS POUR LE SECTEUR DE LA CONSTRUCTION ?
Entrepreneurs généraux en construction (n=60)
Source : Ipsos pour ING
majorité des sondés (81 %) estiment que le prix des terrains, soit le premier critère, va augmenter dans les prochaines années. L’accessibilité au marché du neuf devrait donc clairement diminuer. Tout profit ou pas pour le logement existant ? « Pas forcément car lorsque l’on compare, à l’heure actuelle, le prix d’un logement neuf avec celui d’un existant qu’il faut remettre à niveau, la différence de prix, travaux compris et à PEB équivalent, n’est plus très importante », souligne Julien Manceaux. « Et les exigences énergétiques pour le parc existant vont sans doute se renforcer ».
(n=5+6)
L'ACCESSIBILITÉ AUJOURD’HUI L'ACCESSIBILITÉ AUJOURD’HUI
53 53 5
« On voit depuis six ou sept ans un surcroît d’offres par rapport au nombre de nouveaux ménages enregistrés »
(n=59) construction (n=59)
Trouver des travailleurs compétents et financièrement accessibles
5 17
Retards administratifs
5 17
Trouver un terrain à bâtir approprié
27
Trouver des projets rentables
5 10
Régime fiscal
5 18
Conditions financières
10
Pas un grand défi
1
2
32
47
23
25
38
30
28 47
37 4
22 40
5
3,6
25
28 45
3
4,2
3,7
12
3,3
8
3,1
10 3
2,6
Un défi de taille
mars 2020 • Construction
25
DÉFIS RÉGIONAUX ››› favorables, 27 % n’ont pas d’opinion et
26 % ne sont pas d’accord avec le plan. Concernant la réduction de la taille des logements, l’étude a voulu savoir si les Belges étaient prêts à s’installer dans un logement plus petit pour pouvoir habiter à 10 minutes à pied des com merces, écoles et autres services. Les résultats montrent qu’ils sont très par tagés sur ce point. L’avenir est encore assez incertain à ce sujet. Mais la moitié des répondants se disent prêts à céder de la surface pour se rapprocher des commodités.
Ménages
Comment les ménages vont-ils évo luer ? Selon l’étude, 372.000 nouveaux ménages seront attendus durant la période 2019-2028. L’écart va se creuser entre la production de nouveaux loge ments moins accessibles et l’évolution des ménages, tout en tenant compte du vieillissement de la population. Aussi, le rythme annuel d’accroissement du parc de logements que nous avons connu ces dernières années ne pourra sans doute pas se maintenir à long terme. « On voit depuis six ou sept ans un surcroît d’offres par rapport au nombre de nouveaux ménages enregistrés. Si cet écart ne met pas de pression à la baisse sur les prix, c’est que du vide locatif se crée à certains endroits, moins attractifs comme lieux de vie ou d’emploi, alors que les endroits les plus attractifs se densifient ».
Défis du secteur
Enfin, dernier point intéressant dans cette étude : « quels sont les principaux défis pour le secteur de la construction ? ». Pour les entrepreneurs, le premier est de trouver des travailleurs compétents et financièrement acces sibles (47 %), le second concerne les retards administratifs (30 %) et le troi sième la recherche d’un terrain à bâtir approprié (25 %).
•
INFO : Pour accéder à l'étude, surfez sur le site www.ing.be. Dans le bas de la page "Spécialement pour vous", allez sur l'onglet INNOVATION/L'accessibilité du logement.
26 Construction • mars 2020
La pénurie de
priorité régionale Dans ce dossier, nous avons également demandé à nos trois confédérations régionales (CCW, CCBC et VCB) les trois priorités/ défis pour le secteur, dans les dix prochaines années. Elles sont unanimes. La première priorité régionale concerne la pénurie de main-d’œuvre.
L
a CCW propose trois pistes pour contrer cette pénurie de main-d’œuvre. La première, sur le court terme « hic et nunc » : améliorer l’image du secteur. « Il faut absolument attirer les jeunes vers les métiers techniques », insiste Francis Carnoy, le directeur de la CCW, qui avance deux autres pistes. « Il faut une activation des demandeurs d’emploi, c’est urgent aussi. On en dénombre 190.000 en Région wallonne. Dans ce sens, la CCW compte renforcer ses liens avec le Forem et l’IFAPME. La troisième piste, plutôt à moyen terme, est l’augmentation du taux d’activité de la population belge et étrangère en Belgique et en Wallonie. Car attirer les jeunes vers notre secteur ne suffira pas, il faut en être conscient ». Notre confédération bruxelloi se met également cette pénurie de main-d’œuvre sur la première place du podium. «Nous attendons beaucoup de notre futur Pôle Formation Emploi (PFE) qui fait suite à une demande du secteur et devrait être construit prochainement, à Schaerbeek. Il servira à former les jeunes et les chômeurs qui souhaitent s’orienter vers notre secteur. Il permettra également aux entreprises d’aiguiser les compétences de leurs travailleurs. Tout le monde se croisera et se formera sur les mêmes outils pratiques
à la pointe », indique Jean-Christophe Vanderhaegen, le directeur de la CCBC. Trouver une solution pour remé dier au problème de pénurie de main-d’œuvre figure également en tête de liste des priorités de la VCB. La construction flamande est aux prises avec une pénurie structurel le de main-d’œuvre. Selon la plus récente liste des métiers en pénu rie du VDAB (ndlr: l’équivalent du Forem en Flandre), une quarantaine de métiers sur les 188 de la liste con cernent la construction. Il est frap pant de constater que deux métiers du top 10 de cette liste sont des fonc tions d’employés de la construction: chef de chantier et calculateur. « La VCB va lancer une campagne d’image à partir du 12 mai. À travers une plateforme web et via les réseaux sociaux, la VCB souhaite faire connaître aux jeunes la force d’innovation et l’importance sociale de la construction », souligne Marc Dillen, le direc teur de la VCB.
Deuxième priorité
En lien avec la première, la deuxi ème priorité de la confédération flamande est la numérisation. La con struction flamande se profile de plus en plus comme un intégrateur de
main-d’œuvre : numéro une !
technologies innovantes. Elle a donc besoin de plus en plus de talents intel ligents issus de différentes disciplines. « Il y a deux ans, la numérisation était encore le privilège de quelques précurseurs. Mais entretemps, une enquête de la VCB a montré que de plus en plus d’entreprises de construction peuvent gérer la facturation électronique, rendre le dossier d’un projet disponible sur chantier via une tablette et utiliser le BIM. L'avenir, c'est d'abord la construction virtuelle, puis la conversion du modèle virtuel en réalité, l'étape finale étant l'aménagement de bâtiments jumeaux numériques », explique le directeur de la VCB. Pour la CCW et la CCBC, la deuxi ème priorité est identique : les enjeux climatiques. « Dans cette thématique, il faut agir de manière préventive, en particulier via l’isolation du bâti pour réduire les émissions de CO2, mais aussi de manière curative : comment s’adapter à l’inéluctable réchauffement climatique ? Il faut donc préparer le bâti (infrastructures, bâtiments, équipements) à la variation du climat. C’est d’ailleurs lié à la gestion du territoire et au stop à l’étalement urbain. Nous devons freiner l’artificialisation du territoire qui doit rester perméable et riche en biodiversité. Les promoteurs doivent construire de manière plus dense, sur des terrains plus
petits et de nouvelles formes d’habitat », explique Francis Carnoy. « Pour atteindre la neutralité carbone, il faut agir sur deux points : la mobilité et la rénovation du bâti. À Bruxelles, ville-région, la rénovation du bâti est même bien plus importante que la mobilité. Différents plans ont déjà été mis en œuvre et beaucoup de « comm » a été faite. Mais concrètement, comment financer ? Via l’innovation. Nous venons de rencontrer Alain Maron, le ministre bruxellois de l’Environnement à ce sujet. Nous espérons des avancées concrètes, notamment avec la mise en œuvre des Alliances Emploi-Environnement sur la rénovation énergétique », explique JeanChristophe Vanderhaegen.
Troisième priorité
Enfin, troisième défi pour la CCW : la remise à niveau des infrastructures. « J’aurais pu choisir la numérisation mais le sujet me paraît plus universel. J’opte donc pour la remise à niveau des équipements publics en Wallonie : écoles, piscines, routes, autoroutes, voies ferrées…La totale ! Aussi bien quantitativement que qualitativement. C’est un défi majeur pour le gouvernement wallon », indique le directeur général de la CCW. La confédération bruxelloise a, elle, choisi la numérisation comme troi sième défi. « On en parle beaucoup.
Nous avons organisé un hackathon et la Summer University « Smart Buildings for Smart Cities ». Il faut continuer à montrer la voie. Cela n’est pas encore très concret pour nos entreprises pour le moment. J’ai l’impression que l’on surestime cette numérisation à court terme et qu’on la sous-estime à long terme. Elle est capitale pour faciliter la vie des entreprises, aussi bien pour la simplification administrative que pour la gestion des chantiers », indique le directeur général de la CCBC. Enfin, le climat et l’environnement constituent la troisième priorité de la VCB. « Lors de la récente rencontre entre la VCB et le gouvernement flamand, le ministre-président Jan Jambon a souligné les défis suivants : l’ambition d’augmenter le taux de rénovation, la production d’énergie renouvelable et la réalisation du « bouwshift », mais aussi l’évolution vers la construction circulaire et modulaire et la volonté de mieux nous préparer aux changements climatiques. Ces défis sont également ceux de la VCB. La numérisation est un outil important pour les relever. La VCB a souligné que la Flandre est un leader international dans le domaine de l’économie circulaire et a invité le ministre-président à communiquer ensemble à ce sujet. Ceci profite également à l’image du secteur de la construction », conclut Marc Dillen.
•
mars mars2020 2020 •• Construction 27
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SALON Batimoi : Le salon en est déjà à sa 23e édition
1.287 DEMANDES DE PERMIS DE BÂTIR EN PROVINCE DE LUXEMBOURG Au cours de BATIMOI, une table ronde, à l’initiative de Bati-Info a été organisée. Elle a rassemblé quelques acteurs de l’immobilier et des représentants de la CCW et de la Confédération Construction Luxembourg. Cette dernière a profité de l’occasion pour faire part de quelques chiffres confirmant le développement des projets immobiliers en Province de Luxembourg. Pour la période allant d’octobre 2018 à octobre 2019, le nombre de logements ayant fait l’objet d’une demande de permis de bâtir a atteint 1.287 unités dans la province et 12.163 unités en Wallonie.
20.291 visiteurs pour la 23e édition de BATIMOI La 23e édition du salon BATIMOI, qui s’est déroulée à la fin du mois de janvier au WEX (Marche-en-Famenne), a attiré 20.291 visiteurs. Durant quatre jours, ils ont pu profiter des conseils de quelque 180 sociétés, entreprises et artisans spécialisés dans le secteur de la construction et de la rénovation.
«U
ne fréquentation parfaitement stable, qui conforte les organisateurs et les exposants, et qui vient surtout confirmer le positionnement de BATIMOI comme le « rendez-vous de référence » pour les nombreux acteurs du secteur de la construction et de la rénovation », ont indiqué les organisateurs. « Tous ont souligné la qualité des contacts et le profil des visiteurs bien informés, avec des projets en mains, des réflexions déjà bien avancées et/ou l’envie certaine d’investir dans des projets à court et moyen terme ».
Grandes tendances
Parmi les grandes tendances de cette édition 2020, on notera l’intérêt
croissant pour les extensions bois, l’auto-construction, l’isolation thermique et acoustique, les matériaux durables et les nombreuses questions liées aux meil leurs choix énergétiques à poser, quand on sait qu’à partir de 2021, les nouvel les constructions visent le quasi « 0 Energie ». Les exposants sont repartis avec des carnets de commandes bien remplis. Ils auront donc du pain sur la planche pour suivre tous ces projets dans les prochains mois. Une excellente nou velle ! Mais qui ne doit pas faire oublier un problème récurrent dans la construc tion : la pénurie de maind’œuvre. Francis Carnoy, le directeur général de la CCW,
et Willy Borsus, le viceprésident de la Région wal lonne, n’ont d’ailleurs pas manqué de le rappeler lors de la cérémonie d’ouverture.
Actions de sensibilisation
BATIMOI s’investit donc dans la mise en place d’actions de sensibilisa tion auprès des jeunes, en partenariat avec Ressources Naturelles Développement et WorldSkills Belgium, renforcé cette année par le soutien apporté par la Région wallonne. Au sein du Palais 6, une centaine de jeunes ont dû réaliser des épreuves, face au public et aux experts, en vue de leur sélection pour la suite du Champion nat des Métiers (Startech’s
Francis Carnoy a évoqué le problème de pénurie de main-d’œuvre lors de la cérémonie d’ouverture de Batimoi.
Days) dans les 7 disciplines suivantes : installation élec trique, plafonnage, peinture, maçonnerie, menuiserie, tailleur de pierre et carre lage. Mentionnons encore le Village des Métiers qui a attiré des dizaines d’élèves de la fin du primaire et du secondaire inférieur pour un parcours de sensibilisation aux métiers du bois et la 5e édition du Challenge Bois. Les organisateurs vous fixent déjà rendez-vous l’année prochaine pour la 24e édition de BATI MOI qui se tiendra du 22 au 25 janvier 2021.
•
mars 2020 • Construction 29
RENCONTRE D’AFFAIRES
U
ne délégation emmenée par Hamid Aït Abderrahim, le directeur adjoint du CEN et tête pensante du futur projet Myrrha, avait donc rallié les Isnes (Gembloux) pour présenter tous ces projets de con struction à nos membres.
Une délégation du CEN, emmenée par Hamid Aït Abderrahim (au centre), a présenté différents projets intéressants pour les entrepreneurs.
Acteur mondial
Le site technique du centre d’études de l’énergie nucléaire (CEN) a été con struit, à Mol, dans les années 50. Son objectif est la recherche et le développe ment de connaissances nucléaires dans différents domaines : médical, environ nemental… Le CEN est un acteur mondial qui collabore avec 120 pays. Il déve loppe des applications pacifiques, et en aucun cas militaires, dans les
Le Centre d’études de l’énergie nucléaire a des projets pour vous ! Fin janvier, la CCW a organisé une rencontre d’affaires avec le Centre d’études de l’énergie nucléaire (CEN) de Mol (province d’Anvers). L’objectif étant de présenter aux entreprises de construction toute une série de projets, dont Myrrha, qui vont démarrer au sein du centre de recherche fédéral. Ces travaux peuvent vous intéresser. domaines de la sûreté, la gestion des déchets, la protection de l’homme et de l’environnement contre le rayonne ment, les technologies innovantes, les matériaux et combustibles nucléaires et les implications sociétales de la tech nologie nucléaire.
Quatre réacteurs
Quatre réacteurs sont présents sur le site. Le BR1 (Belgian Reactor 1), le premier réacteur belge, est opération 30 Construction • mars 2020
nel depuis 1956. Il est refroidi par air, modéré au graphite et fonctionne à l’uranium naturel. Il est mis à la dispo sition des centres de recherche, des uni versités et de l’industrie. Le BR2, le deuxième réacteur de recherche le plus puissant du monde, produit des radio-isotopes médicaux et industriels et du silicium dopé. Il joue un rôle de premier plan dans la recherche internationale sur le com portement des matériaux de réacteur
et des combustibles. Le BR3 a, pour sa part, été définitivement mis à l’arrêt, en 1987, afin d’étudier la faisabilité du démantèlement d’un réacteur. Enfin, le réacteur VENUS est un modèle réduit qui sert à l’expérimentation. Différents laboratoires de recherche, dont un sou terrain à 225 mètres de profondeur (HADES) qui étudie la faisabilité du stockage des déchets radioactifs dans la couche d’argile, sont également en acti vité à Mol.
RRHA nouveau réacteur de recherche polyvalent
@ SCK-CEN. Used by permission
La maquette du futur projet Myrrha.
Myrrha tion 3D des bâtiments MYRRHA
Vous l’avez certainement lu ou enten du dans la presse, le plus gros projet de développement du CEN s’appelle Myr rha : un nouveau réacteur de recherche polyvalent. « Ce projet a débuté il y a une vingtaine d’années. Nous voulons développer un nouveau réacteur de recherche polyvalent. Il s’agira de la construction d’un accélérateur de particules que l’on va coupler à celle d’un réacteur. L’ensemble du projet fait 350 mètres de long et 100 mètres de large. En 2018, nous avons reçu un financement du gouvernement de 558 millions d’€ pour débuter les travaux de la phase 1, soit 1/6 de l’accélérateur et les installations dites PTF (Proton Target Facility) pour produire des radioisotopes médicaux innovants et faire de la recherche fondamentale. La phase 2 consistera à la prolongation de l’accélérateur jusqu’à 600 MeV et la trois, la construction du réacteur. L’objectif est que la phase 1 soit opérationnelle en 2026 et les phases 2 et 3 en 2034. Le budget total du projet s’élève à 1,6 milliard d’€ », a expliqué Hamid Aït Abderrahim, le directeur de Myrrha.
Autres projets
La délégation du CEN ne s’était pas déplacée aux Isnes uniquement pour la
présentation de Myrrha. Non, le centre de recherché fédéral a d’autres projets de constructions neuves dans les car tons. Ils peuvent d’ailleurs fortement vous intéresser. Le premier concerne la construction d’un nouveau bâtiment à l’entrée princi pale. Il s’agit d’une toute nouvelle entrée qui se situera à l’extérieur du domai ne, les modalités d’accès strictes ne s’appliqueront donc pas mais la Certifi cation Sécurité Contractants (CSC) est obligatoire. « Les travaux à réaliser comprendront le gros œuvre y compris la finition, les techniques spéciales et les travaux d’infrastructures comme la construction de routes, de zones de stationnement…La publication du marché public aura lieu en avril/mai 2020 et le début de la construction est prévu pour fin 2020 pendant 1,5 an », a indiqué Kathleen Overmeer, la directrice des services généraux et de l’administration du CEN. Deuxième projet : l’extension du bâti ment existant d’étude des animaux avec zone contrôlée (Hot animal facility). C’est là que sont réalisées les expérimen tations sur les souris. « La taille du bâtiment à construire est de 600 m². Il n’est pas en zone contrôlée mais il est situé sur le site donc les modalités d’accès s’appliquent. Ici
aussi, il s’agit du gros œuvre y compris la finition et les techniques spéciales. À noter qu’une grande composante technologique nécessite une ventilation importante ». La publication du marché public est prévue pour avril/mai 2020 et le début de la construction, début 2021. Troisième projet : la construction d’un laboratoire de recherche pour la production d’isotopes médicaux-Central Radiochemistry Facility (CRF). Type de travaux ? gros œuvre, finitions, tech niques spéciales et construction d’une chambre stérile (clean room) sur le site technique. L’étude n’a pas encore com mencé. Quatrième projet : la construction (gros œuvre, finitions et techniques spéciales) d’une installation pour puri fication des résidus hautement radio actifs (Recumo). Le bâtiment doit être résistant aux séismes et aux crashs Concept technique de MYRRHA d’avions et les exigences d’accès seront probablement plus strictes. L’étude est actuellement en cours et la construction est prévue pour 2021-2022. Le hall pour le traitement des maté riaux (MaT) est le projet suivant. « Ces matériaux sont actuellement traités au BR3 et le seront à l’avenir dans ce hall. Il se situe dans le périmètre externe. La taille du bâtiment n’est pas encore connue et la publication du marché public est prévue pour début 2022 », a indiqué Kathleen Overmeer. Enfin, depuis les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles, la sécurité a été renforcée aux alentours du site. Et un poste de police pour l’hébergement du personnel de sécurité externe sera construit. Pour tous ces projets, la législation sur les marchés publics est d’application et il sera demandé à une personne de votre équipe de maîtriser le néerlandais. Sachez encore qu’un plan pour les dif férentes rénovations du site existe éga lement. Mais il n’était pas à l’ordre du jour de cette rencontre d’affaires. « Nous attendons les candidats entrepreneurs. Manifestez-vous ! Mol n’est pas le bout du monde », a conclu Hamid Aït Abderra him.
•
mars 2020 • Construction 31
POLITIQUE
Energie, rénovation et travaux publics au menu de la rencontre avec le ministre Henry Le 15 janvier dernier, une délégation de la CCW, accompagnée par l’ADEB, la FWEV, Techlink, le CSTC, Greenwin, la Plateforme wallonne de l’isolation et Renovate Belgium, a rencontré Philippe Henry, le ministre de l’Energie, du Climat, de la Mobilité et des Infrastructures. Autant de thématiques capitales pour notre secteur. Retour sur cette rencontre politique.
L
a rencontre s’est déroulée en deux parties : l’énergie et le climat étai ent les thèmes de la première et les infrastructures et la mobilité ceux de la deuxième. Dans un premier temps, la CCW a rappelé son soutien indéfectible au Plan Wallon Air Climat Energie. Néan moins, elle insiste pour que les mesures qui seront adoptées par le gouvernement wallon soient financièrement et prati quement réalistes. En effet, la transition énergétique et environnementale doit se faire progressivement afin de permettre à tous les acteurs, dont les entreprises de construction, de s’adapter aux nouvelles règles et choix politiques.
PEB constructions neuves
Pour la construction de nouveaux logements, très performants au niveau énergétique, la CCW a signalé au minis tre que le respect du cost-optimum était indispensable, soit trouver un optimum entre des normes toujours plus sévères et les résultats environnementaux attendus. L’objectif étant de ne pas exclure encore davantage de ménages wallons de la pos sibilité d’acquérir un logement. En matière de réglementation PEB des bâtiments neufs, deux priorités 32 Construction • mars 2020
permettent des choix technico-écono miques plus pertinents : définir des exi gences moyennes et maximales pour les projets multi-résidentiels et prendre en compte la production d’énergie renou velable ‘hors site’. Toujours en matière de PEB, la CCW a rappelé qu’elle est favorable à une harmonisation de la méthode de calcul PEB et des indica teurs de performances entre les régions et ce, dans le respect des exigences PEB et des spécificités propres à chaque région.
Rénovation
Pour rappel, la Wallonie vise à
L’énergie et le climat sont les deux thématiques qui ont été abordées lors de la première partie de la réunion.
atteindre la neutralité carbone de l’ensemble du bâti en 2050, avec un objectif intermédiaire 2030 revu à la hausse. Pour y arriver, la DPR fixe la rénovation de 250.000 logements et 2.500 bâtiments publics, en atteignant 3 % de taux de rénovation par an. Pour arriver à ces objectifs, différentes initiatives ont déjà été prises. Une stra tégie de rénovation énergétique à long terme du bâtiment a été élaborée en 2017. Mais il faut être réaliste et concret. Le progrès est faible et les challenges demeurent conséquents. Dans ce contexte, la CCW pro pose l’introduction d’une obligation de
rénovation, progressive dans le temps, qui permettrait de booster la rénova tion énergétique du parc existant tout en développant une stratégie de finance ment efficace mobilisant primes, prêts à taux zéro et fiscalité. Le ministre a confirmé sa volonté de démarrer rapidement différents pro grammes, notamment via le lancement des alliances « emploi environnement rénovation » et « emploi environnement énergies renouvelables ».
Infrastructures et Mobilité
Lors de la deuxième partie de la réunion, les thèmes de la mobilité, des
infrastructures et la programmation des travaux, ont été abordés avec le ministre. Le secteur a d’abord salué l’aug mentation, prévue dans la DPR, des moyens financiers pour le Plan Infra structures et Mobilité. Toutefois, il a pointé l’inquiétante diminution du carnet de commandes en 2019, année de transition entre les plans infra structures 2016-2019 et 2019-2025. L’important volume d’encours de factu res des projets précédents, encore à trai ter aujourd’hui, perturbe le programme d’investissement. La délégation a rappelé, une fois de plus, que les entreprises ont besoin
Les infrastructures et la mobilité étaient au centre de la deuxième partie de la réunion. En avant plan, Didier Cartage (ADEB), une délégation CCW et Didier Block (FWEV). À droite le ministre Henry.
d’informations, de lisibilité et de sta bilité sur les chantiers à venir. En effet, le volume de marché mis en adjudica tion, seul véritable indicateur s’ils sont notifiés rapidement, doit permettre aux entreprises d’ajuster leur gestion interne : embauches, formations, inves tissements...Le ministre s’est engagé à veiller à la régularité des engagements. Par ailleurs, elle a encouragé le gou vernement à déterminer un seuil annuel minimum d’investissements. Ceci afin de garantir la maintenance du réseau existant qui constitue un patrimoine public considérable et trop peu entrete nu pendant ces trente dernières années. L’état des routes ne fait que s’améliorer. Mais le volume de travaux en retard reste élevé. Il est estimé à 6 milliards d’€ par le SPW Mobilité et Infrastructures pour les seuls réseaux régionaux. Enfin, le ministre a été sensibilisé à la problématique de la mobilité électri que et de la faiblesse de l’infrastructure adéquate, à adapter à la production des énergies renouvelables. Il a rappelé sa volonté de collaboration avec le sec teur pour mener à bien ces différentes actions. La CCW poursuivra, dans les semaines à venir, sa tournée des minis tres wallons. Nous y reviendrons.
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mars 2020 • Construction 33
CONSTRUCTIV
ConstruBus, un véhicule innovant pour promouvoir le secteur Le 15 janvier dernier, les clés du ConstruBus ont officiellement été remises à Natacha Jérouville, la présidente sortante de Constructiv et grande initiatrice du projet. Le ConstruBus va désormais sillonner les routes belges pour faire passer les examens VCA, ciblés sur la sécurité, et pour promouvoir le secteur.
L
’initiative du Con struBus a été lancée en 2018 par Con structiv et les partenaires sectoriels. Près de deux ans plus tard, le véhicule est prêt, tel un bus d’équipe cycliste mais aux couleurs de la construction, avec son slogan « La construction, des opportunités, des défis ! ». Il est doté des dernières technologies (ordinateurs, écrans, lunettes de réalité virtuelle...) pour contribuer à diffuser l’image d’un secteur dynamique et innovant.
Faire passer des examens
Il peut donc se mettre en route vers les quatre coins de la Belgique pour remplir ses missions. « L’objectif du ConstruBus est double : faire passer les examens VCA pour la sécurité et promouvoir le secteur », indique Bruno Vandenwijngaert, le CEO de Constructiv. « Le secteur et Constructiv soutiennent les écoles en matière de formation. Le véhicule est donc équipé comme un centre d’examens pour faire passer les tests de sécurité de base VCA. Cet examen atteste que l’apprenant est apte à travailler en toute sécurité sur les chantiers. Auparavant, un examinateur externe se rendait dans les classes avec sa mallette et faisait passer les examens. Avec le ConstruBus, les élèves sortent et viennent passer les examens dans le véhicule. Nous 34 Construction • mars 2020
Le ConstruBus est prêt à sillonner les routes belges.
allons à leur rencontre », expli que Bruno Vandenwijngaert. Sur base des chiffres des années précédentes, l’intention est d’atteindre pour l’exercice 2019-2020, l’organisation de 300 ses
Natacha Jérouville a reçu les clés du ConstruBus.
sions d’examens VCA, grâce au ConstruBus. Précisons que ce certificat, qui renforce la qualité des prestations du travailleur, peut aussi être passé par des ouvriers travaillant déjà en entreprise.
Promotion du secteur
Deuxième objectif : la promotion du secteur. « Le véhicule sera présent aux événements organisés par Constructiv et ses partenaires. Il sera, par exemple, sur les routes lors de la Journée Chantiers Ouverts, organisée par la Confédération, au mois de mai. ConstruBus a été conçu de manière modulable. Il peut aussi se transformer en espace de réunion ou encore en lieu de rencontre permettant aux conseillers d’organiser des séances d’information sur les filières de formation, l’insertion et le bien-être au travail ». Enfin, vous le savez, notre secteur se veut respectueux de l’environnement. Le véhicule a donc été choisi de manière écologiquement responsable, compte tenu de l’évolution en matière d’exigences environnementa les dans les grandes villes.
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CSTC
James Bond et les nouvelles technologies Serait-ce le titre du dernier film de la célèbre série ? Presque ! Le Centre scientifique et technique de la construction (CSTC) vous invite à venir voir le tout nouveau James Bond lors d’une des soirées d’un «roadshow» organisé à travers tout le pays. Au programme, outre la projection du film, une réception-buffet au cours de laquelle les entrepreneurs auront l’occasion de venir espionner les nouvelles technologies qui les intéressent en se les faisant expliquer et en assistant ensuite à leur démonstration, lors de la visite de stands installés sur place pendant la réception. Amusez-vous donc avec James… et soyez dans les premiers à adopter les nouveautés qui vont vous faciliter le métier !
Nouvelles technologies : restez branchés !
À chaque époque ses nouvelles techno logies... Mais à chaque époque aussi, les gagnants sont ceux qui osent monter dans le train avant qu’il ne soit trop tard : «No
Un exosquelette peut apprendre le geste répétitif imposé par telle ou telle tâche (démolition d’un carrelage, mise en peinture, etc. ) et apporter l’assistance physique nécessaire pour le reproduire parfaitement maintes et maintes fois 36 Construction • mars 2020
(© photo : CSTC)
Q
ui ne se souvient du succès remporté par le «roadshow» qu’avait organisé le CSTC en 2015 selon une formule similaire ? Près de dix mille entrepreneurs s’y étaient ins crits, avec projection du dernier James Bond dans plusieurs villes du pays, au cours d’une trentaine de soirées où les professionnels avaient pu revoir avec plai sir l’agent secret le plus connu au monde et aussi se familiariser avec le riche conte nu du nouveau site internet www.cstc.be. Le CSTC remet donc le couvert, avec cette fois «Les nouvelles technologies» comme thème choisi et «Mourir peut attendre» comme film, à savoir le tout dernier James Bond dont la sortie en salles est annoncée le 8 avril prochain.
« MOURIR PEUT ATTENDRE » : OÙ ET QUAND ?
Démos sur écran et aux stands
L’accueil se fait pour chaque séance à partir de 18h15.
VILLE
DATE CINÉMA
Bruxelles mardi 5/05/2020 Kinepolis mercredi 6/05/2020 WALLONIE Braine l'Alleud
mercredi 3/06/2020
Kinepolis
Charleroi jeudi 23/04/2020 Cinepoint Libramont jeudi 14/05/2020 Cinepoint Liège mercredi 29/04/2020 Kinepolis lundi 4/05/2020 Namur mercredi 20/05/2020 Acinapolis FLANDRE Antwerpen lundi 8/06/2020 Kinepolis mardi 9/06/2020 mercredi 10/06/2020 jeudi 11/06/2020 Brugge lundi 18/05/2020 Kinepolis mardi 19/05/2020 lundi 25/05/2020 mardi 26/05/2020 Gent jeudi 7/05/2020 Kinepolis lundi 11/05/2020 mardi 12/05/2020 mercredi 13/05/2020 Hasselt lundi 20/04/2020 Kinepolis mardi 21/04/2020 Leuven lundi 27/04/2020 Kinepolis mardi 28/04/2020 Kortrijk mercredi 27/05/2020 Kinepolis jeudi 28/05/2020 Sint-Niklaas jeudi 4/06/2020 Sinescoop Turnhout mardi 2/06/2020 UGC
time to die !». L’implémentation des tech nologies s’est accélérée. En construction particulièrement, l’avenir est à ceux qui les adoptent. Chaque chantier est unique et les technologies nouvelles nous permettent maintenant de construire des prototypes uniques selon des procédés industriels. De
même, l’organisation de l’entreprise et la collaboration entre les acteurs se transfor ment pour réduire le coût des malfaçons et améliorer la qualité autant que les délais. Il existe aujourd’hui des solutions nouvelles adaptées à chaque métier : il suffit de les découvrir et de les adopter !
Concrètement, la technologie de l’exosquelette, déjà appliquée avec suc cès dans quelques entreprises, vous sera démontrée au stand. Un outil qui peut, par exemple, faciliter la manutention sans effort de volumes lourds et dont la durée de vie est estimée à dix ans, pour un coût tout à fait raisonnable comme vous pour rez le constater… Le scanner-laser aura, lui aussi, son stand où seront présentés les plans 3D super-précis qu’un logiciel approprié peut vous fournir à partir du scanner… La photogrammétrie, quant à elle, est beaucoup plus économique et vous four nira déjà une précision suffisante pour de nombreuses applications ! La nouveauté technologique se situe aussi parfois dans l’organisation même de l’entreprise, boostée par exemple par le logiciel CPRO qui vous facilite gran dement l’offre de prix autant que la fac turation. Le «hub mobile» est la remorque de démonstration du CSTC, appelable sur chantier pour des démos de technologies nouvelles, comme les drones, le scan 3D ou l’exosquelette. Elle sera bientôt opéra tionnelle.
Deux entrées offertes par entreprise
Comme vous l’aurez peut-être déjà constaté dans le courrier que le CSTC vous a envoyé ou que vous allez rece voir incessamment, tout entrepreneur affilié au CSTC reçoit son invitation à passer cette soirée «James Bond» avec la personne de son choix, chaque invité(e) ayant bien entendu accès à l’ensemble des activités prévues. Une petite quinzaine de salles de ciné ma, réparties à travers le pays, accueille ront tour à tour l’événement aux dates et heures indiquées (cf. encadré). Et si la date proposée dans votre région ne vous convient pas, sachez que votre double invitation vaut aussi pour n’importe quelle autre ville proposée, à la date cor respondante.
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mars 2020 • Construction 37
CSTC
Nouvelle NIT 271 sur l’exécution des maçonneries La maçonnerie est une activité très centrale dans le secteur de la construction et, contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette activité connaît une constante évolution sur le plan technologique. Le Centre scientifique et technique de la construction (CSTC) a donc voulu rafraîchir quelque peu les connaissances des professionnels en la matière en leur offrant la toute nouvelle Note d’information technique (NIT) consacrée à l’exécution des maçonneries. Cette NIT, qui porte le numéro 271, a été élaborée par un groupe de travail constitué au sein du Comité technique «Gros œuvre et entreprise générale».
L
a NIT 271 «Exécution des maçonneries» peut être consi dérée comme un code de bonne pratique, très complet, détaillant toutes les techniques, méthodes et astuces du métier, sur près de cent-cinquante pages truffées de photos, illustrations, graphiques et schémas divers, avec une série d’annexes utiles. Ce nouveau référentiel est consacré à l’exécution des maçonneries portantes et non portantes, en ce compris les murs creux. Pour les travaux de join toiement, on se référera plutôt à la Note d’information technique n° 208 et, en ce qui concerne les détails de référence pour murs creux, la Note d’information technique n° 264 reste la publication du CSTC à consulter. La nouvelle Note d’information technique du CSTC est complémen taire à l’annexe nationale de la partie «exécution» de l’Eurocode 6 (NBN EN 38 Construction • mars 2020
1996-2 ANB) et aux STS 22 «Maçon nerie pour construction basse». Ces dernières synthétisent les spécifications et exigences d’usage en Belgique pour ce type d’ouvrages. La norme NBN EN 15318 traite, quant à elle, des parois intérieures en blocs de plâtre.
Champ d’application
Les informations fournies dans la NIT 271 portent sur les maçonneries constituées de blocs en terre cuite, en silicocalcaire, en béton de granulats, en béton cellulaire autoclavé, en pierre naturelle ou reconstituée ainsi que sur les maçonneries en blocs de plâtre. La publication s’adresse aux entre prises qualifiées pour la maçonnerie et propose des solutions techniques avé rées, établies en concertation avec le secteur, mais non exhaustives, c’est-àdire sans exclure d’autres solutions pos sibles de mise en œuvre. Les ouvrages
constitués d’éléments montés à joints secs ne sont, par exemple, pas traités dans la nouvelle NIT 271, qui s’inté resse tant aux maçonneries décoratives (visibles et dont l’aspect est important, comme un mur de parement) que non décoratives (non apparentes ou appa rentes, mais dont l’aspect n’est pas pri mordial, comme dans un garage par exemple).
Photo : FBB
COMMENT SE PROCURER LA NIT 271 ? ∙ La Note d’information technique n° 271 peut être téléchargée sur le site www.cstc.be avec vos codes d’accès. ∙ Un exemplaire imprimé peut aussi être commandé auprès du service «Publications» du CSTC, Lozenberg 7, B-1932 Sint-Stevens-Woluwe (tél. : 02/716.42.11, fax : 02/725.32.12, e-mail : publ@bbri.be). Seules les commandes datées, signées et envoyées par fax, par courrier ou par e-mail seront traitées. ∙ Le prix de cette version imprimée, de 143 pages, est de 22,26 euros (toutes taxes comprises) pour les entrepreneurs et l’enseignement et de 29,68 euros TTC pour les professions apparentées à la construction et pour les administrations publiques. Pour les autres organisations, les particuliers et pour toute demande en provenance de l’étranger, le prix est de 37,1 euros TTC.
Exigences et performances de la maçonnerie
Spécification des matériaux
Les éléments de maçonnerie, les pro duits de pose, les accessoires de maçon nerie, les blocs constructifs isolants pour nœuds PEB, les maçonneries préfabri quées, les matériaux d’isolation pour murs creux, les membranes d’étanchéité, les produits de scellement chimique…, tous ces matériaux sont passés en revue et commentés au fil du document.
À ce chapitre aussi, la NIT se montre très complète, abordant successivement la résistance mécanique et la stabilité, la sécurité en cas d’incendie, les exigences d’hygiène, de santé et d’environne ment, ainsi que la sécurité d’utilisation et la protection contre le bruit. L’écono mie d’énergie et l’isolation thermique ne sont pas oubliées, ni la durabilité, l’aptitude à l’emploi et les aspects envi ronnementaux.
Choix des matériaux
Le maçon doit faire ses choix dans un large éventail d’éléments de maçon nerie. La NIT 271 arrive donc à point nommé pour l’accompagner dans ses décisions. Les matériaux doivent être choisis en fonction de la classe d’ex position. Il faut aussi opter pour une épaisseur de joint et connaître les tolé
GENÈSE DE LA PUBLICATION La nouvelle NIT 271 a bénéficié du soutien, d’une part, de l’Agence flamande Innovation & Entreprise («Innoveren & Ondernemen») dans le cadre du trajet ‘Metselwerk’ mené par le CSTC en collaboration avec la Fédération des entrepreneurs généraux de la construction (FEGC), et, d’autre part, de celui de l’Antenne Normes «Eurocodes» du CSTC subsidiée par le Service public fédéral Économie, PME, Classes moyennes et Énergie.
rances dimensionnelles des éléments de maçonnerie. Le choix judicieux d’un mortier ou de ses constituants lorsqu’ils sont dosés sur chantier est également abordé dans la NIT, de même que celui des briques en terre cuite les moins susceptibles de pro duire des efflorescences.
Mise en œuvre
Le transport, le stockage et la manu tention des matériaux s’effectuent selon certaines règles abordées dans la NIT. Il en va de même pour la réception des lots, les techniques de pose, la prépara tion des mortiers et la pose, en tenant compte des jonctions, des murs creux, des couvre-murs et des joints de mou vement : tout un métier ! La NIT 271 précise aussi les tolérances d’exécution selon divers critères allant de la stabilité à la fonctionnalité et à, last but not least, l’esthétique !
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mars 2020 • Construction 39
Via un système de palonnier, l’ancienne toiture métallique de 20 tonnes a été enlevée.
PROJET
Un château d’eau louviérois centenaire complètement rénové Depuis quelques années, la SWDE (Société wallonne des Eaux) procède au renouvellement des installations d’eau, à La Louvière (province du Hainaut). Dans ce contexte, notre membre Socogetra/Bagetra (groupe Besix) a rénové le château d’eau du lieu-dit Tierne du Bouillon, un ouvrage vieux de cent ans (1920). Construction a visité le chantier.
L
’objectif de cette rénovation était de mettre le château d’eau de 800 m³ aux normes wallonnes de Belgaqua, la Fédération belge du secteur de l’eau (les services publics d’eau potable). Précisons d’emblée qu’un autre château d’eau est présent sur le site Tierne du Bouillon. Il est plus moderne que son voisin et est entièrement construit en béton. Il ne nécessitait pas (encore) la réalisation d’une rénovation. Des moyens impressionnants ont été déployés pour rénover l’ouvrage centenaire en un temps record. « Nous disposions de 40 Construction • mars 2020
45 jours calendrier en période d’été. Il s’agissait d’un véritable challenge et nous avons dû trouver des astuces pour aller le plus vite possible », a expliqué Jean-François Bourlard, le responsa ble du chantier Socogetra/Bagetra.
Sablage des façades
En avril 2019, le bureau d’études EXAS débutait la réali sation des plans. Et début août, le chantier démarrait. « Nous avons d’abord procédé au sablage des briques extérieures, nous en
Une prédalle de 20 cm a été manipulée avec une grue de 400 t, toujours avec ce même système de palonnier, et déposée sur le plancher du château.
Prédalle
Jean-François Bourlard (à g.), le responsable du chantier, et Jacques Watiaux (à dr.), le conducteur.
Entretemps, les équipes de notre membre avaient réalisé une prédalle au sol de 50 tonnes, sur un banc de coffrage à l’extérieur, afin de ne pas prendre de retard pour le temps d’attente de séchage du béton et de coffrage. L’anticipation a été le maître-mot de ce projet. « Cette prédalle de 20 cm a ensuite été manipulée avec la même grue de 400t, toujours avec ce même système de palonnier, et déposée sur le plancher du château. Nous l’avons réhaussée de 20 cm de béton poli à l’intérieur pour qu’elle puisse accueillir la nouvelle cuve ». Une nouvelle cuve en acier revêtue d’époxy a ensuite été montée directement en kit, par panneaux du bas vers le haut avec un système de vérins, par un sous-traitant français. Pour accéder facilement à tous les étages de la cuve, un tout nouvel escalier en inox a été placé. « Enfin, la dernière phase consistait à déposer la nouvelle charpente métallique de toiture au sommet du château d’eau, en une seule pièce également, pour le refermer. Elle avait été aussi montée préalablement au sol, avec son étanchéité, pour anticiper la réutilisation au plus vite du château d’eau ».
Espace de travail Une nouvelle cuve en acier revêtue d’époxy a ensuite été montée directement en kit, par panneaux du bas vers le haut avec un système de vérins.
avons réparé quelques-unes et placé un hydrofuge ». Un démarra ge « en douceur » avant de s’attaquer au véritable défi du projet, le démantèlement de l’ouvrage centenaire, à la mi-septembre. Celui-ci a été réalisé en plusieurs phases. « En peu de temps, la SWDE a d’abord complétement vidé le château. Et l’eau, via un système de by-pass, a alimenté d’autres châteaux de la région et a été réinjectée dans le réseau. La distribution d’eau n’a donc pas été perturbée et nous avons pu commencer rapidement à travailleur sur le cœur du projet ».
Système de palonnier
Premier défi : faire venir une grue de 400 tonnes dans une petite rue citadine, où se niche le château, pour procéder aux travaux. Le quartier a été complètement bouclé pendant quel ques jours. « Via un système de palonnier, nous avons d’abord démonté et enlevé l’ancienne toiture métallique de 20 tonnes, en une seule pièce. Elle a été déposée juste à côté de l’ouvrage pour être complètement démantelée. Ensuite, nous avons utilisé le même procédé pour enlever l’ancienne cuve métallique de stockage, vieille de 100 ans et pesant 42 tonnes. Elle a été découpée en petits morceaux, à même le sol. Elle était assez rouillée et son épaisseur était passée de 15 mm à environ 10 mm. Je ne pensais pas qu’on allait pouvoir la prendre en une seule pièce. Mais l’opération s’est parfaitement déroulée », a souligné Jean-François Bourlard. Challenge réussi !
Outre la présence de cette grue et l’utilisation du système de palonnier pour la manutention, l’autre particularité de ce projet était la suivante : presqu’aucun travail de rénovation n’a été effectué à l’intérieur même de l’ouvrage. La prédalle et la toiture ont été préfabriquées sur place pour faciliter les opé rations. « Pour aller plus vite et ne pas perdre de temps, vu les délais très courts, nous n’avons pas travaillé à l’intérieur proprement dit de l’ouvrage pour laisser en fonction la distribution d’eau un maximum de temps. Nous n’avons donc ni coffré, ni ferraillé, ni rénové les briques à l’intérieur. J’ai également dû penser à disposer d’un espace de travail assez grand sur le site pour combiner l’entreposage de la prédalle, 13 mètres de diamètre pour l’ancienne toiture et 16 mètres pour la nouvelle. Il fallait donc bien gérer cet espace, où les nouvelles pièces étaient conçues et les anciennes démantelées. Le travail effectué en amont du chantier a donc été très important ».
Excellente coordination
Lors de notre visite, à la fin du mois de janvier, l’isolation était en train d’être placée sur la toiture. Il fallait encore la recouvrir de zinc quartz. Les vannes venaient d’être réouvertes et l’eau atteignait une profondeur de trois mètres sur les sept mètres de hauteur de la nouvelle cuve. La rénovation devrait être complètement terminée à la fin du mois de février. « Ce projet contenait quelques incertitudes. Allions-nous réussir à sortir l’ancienne cuve en une seule fois ? Même interrogation pour la toiture. Nous avons parfaitement maîtrisé ces opérations, grâce à une bonne préparation et une excellente coordination. Le challenge est réussi. Nous avons évité la casse, on ne dénombre aucun blessé et le maître d’ouvrage est excessivement content. Je félicite toutes les équipes et collaborateurs de l’entreprise qui ont contribué à la réussite totale de cette rénovation », a conclu Jean-François Bourlard.
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mars 2020 • Construction 41
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La deuxième édition des Demo Days aura lieu à Beloeil et Péruwelz
Elignia, la nouvelle collection de briques
Wienerberger
Après une première édition qui s’était tenue dans une sablière à Braine-l’Alleud en 2018, la deuxième édition des Demo Days déménage vers le site ‘Polaris’, situé sur les communes de Beloeil et de Péruwelz. L’événement se tiendra les 5 et 6 septembre prochains sur cette nouvelle zone industrielle, située à hauteur de la sortie 29 de l’autoroute E42. Les exposants disposeront d’une zone de plus de 20 ha pour présenter les
techniques les plus récentes et les toutes dernières machines : hybrides, électriques, des moteurs qui consomment très peu de carburant, des technologies 3D et laser qui offrent le même résultat en moins d’heures. Le zoning Polaris correspond parfaitement à la philosophie d’un salon tel que Demo Days et de son grand frère Matexpo qui misent, eux aussi, sur la mobilité, la durabilité et la création d’emplois.
Wienerberger, le fabricant de matériaux de construction en terre cuite, lance une toute nouvelle collection de briques de parement : Elignia. Ces briques Terca fraîchement cuites sont disponibles dans des teintes de blanc et de gris qui créent un effet harmonieux. Un effet qui s’exprimera surtout dans une architecture mariant différents matériaux. Légèreté et lignes sont les deux mots qui résument la force subtile de cette brique. Son concept élégamment épuré et son format allongé accentuent l’horizontalité.
www.demodays2020.be
Vandersanden : façades en briques protégées contre les types de pollution et la gypsification Avec ses briques imprégnées, le briquetier Vandersanden (Bilzen) propose, une solution à grande échelle contre les efflorescences et la gypsification de la façade. Dans le même temps, l’imprégnation assure une meilleure protection contre les types de pollution et facilite un nettoyage éventuel. L’imprégnation existait déjà depuis longtemps pour les tuiles, mais pas encore pour les briques. Vandersanden a développé ce processus en collaboration avec la KU Leuven. En 2017, l’entreprise a installé la première ligne d’imprégnation automatisée à Spouwen. D’autres sites en Belgique et aux Pays-Bas ont suivi.
À présent, la dernière usine est également entièrement équipée. Un investissement de 35 millions d’€ a été nécessaire. En traitant les briques avec un revêtement spécial après le processus de cuisson, Vandersanden les rend imperméables et préserve la beauté des façades sur le long terme. La profondeur de pénétration du produit est de 5 à 15 mm. L'agent d'imprégnation ne contient aucune substance toxique ou susceptible d'endommager la brique. Ce procédé hydrofuge n'a aucun effet sur l'apparence des briques.
www.vandersanden.com
Avec son jeu de lignes moderne offrant une grande liberté architecturale, la collection Elignia constitue le choix rêvé pour des concepts épurés au caractère légèrement détendu. En mettant les briques en œuvre avec un joint fin, le jeu de lignes horizontal dans la façade sera encore renforcé.
www.wienerberger.be
mars 2020 • Construction 45
MARQUANT
BPC participe au projet pilote BCCC pour son projet « Park West » Fin janvier, l’entreprise BPC a reçu, par péniche, environ 1250 tonnes de palettes de blocs silico calcaires de chez Xella, à Burcht. Ces blocs sont destinés au projet « Park West ». Cette livraison, l’équivalent du chargement de 50 c amions, a été rendue possible par l’utilisation de la voie d’eau et par le transit de ces marchandises par le BCCC, le Brussels Con struction Consolidation Centre, un outil pour amé liorer la logistique des chan tiers urbains (voir édition de Construction décembre 2019/janvier 2020). « Nous sommes particulièrement fiers de participer à un projet tel que le BCCC car il démontre qu’il est possible d’améliorer
le fonctionnement actuel des chantiers tout en incluant cette démarche dans une optique bien plus favorable pour l’environnement », a indiqué Thibaut Mahieu, chef du projet Park West chez BPC. « L’ensemble du secteur soutient ces initiatives. L’amélioration permanente de notre logistique sectorielle permet de répondre à des défis à la fois environnementaux, économiques et de mobilité, à Bruxelles », a précisé JeanChristophe Vanderhaegen, le directeur général de la Confédération Construc tion Bruxelles Capitale.
BPC a reçu, par péniche, environ 1.250 tonnes de palettes de blocs silicocalcaires de chez Xella.
Plus de
13.000
Au cours du troisième trimestre de 2019, les entreprises belges, tous secteurs confondus, avaient 140.948 postes vacants, soit 1.980 de plus que lors du deuxième trimestre. C’est ce qu’il ressort de l’enquête trimestrielle du SPF Economie. Le secteur de la construction avait, pour sa part, 13.782 postes vacants lors du troisième trimestre, soit une augmentation de 401 postes par rapport au trimestre précédent. 80,3 % des postes vacants dans la construction concernaient un CDI et 19,7 % un CDD. Toutes entreprises confondues, ce dernier pourcentage s’élevait à 15 %
46 Construction • mars 2020
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