Construction juin 2018

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Construction

Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles

JUIN

2018 BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6

RÉGIME DE FLEXIBILITÉ

Focus sur les 10 heures par jour

BUILDING HEROES

Septième édition à Court-Saint-Etienne

ADEB

Baromètre annuel

DOSSIER

Investissements publics : état des lieux et perspectives

/confederationconstruction www .confederation­construction.be @ConfedConstruct

Confederatie Bouw - Confédération Construction


Nouveau Ford Transit Custom : une bonne réputation se construit ensemble.

Découvrez le nouveau Ford Transit Custom Une bonne impression dès le début ! Et c’est parti avec le nouveau Ford Transit Custom ! Sa ligne extérieure et son intérieur entièrement renouvelés, son équipement standard complet et l’introduction de nouvelles technologies de connectivité et de sécurité mettent la barre toujours plus haut. Découvrez comment le nouveau Ford Transit Custom contribuera à votre bonne réputation.

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161-187 G/KM CO2. (NEDC)

Les chiffres de consommation et d’émission s’appliquent aux véhicules avec les pneus de série, comme décrit dans les équipements de série. Des pneus optionnels peuvent engendrer d’autres valeurs d’émission de CO2 Donnons la priorité à la sécurité. Informations environnementales et de consommation. Pour plus d’informations, renseignez-vous auprès de votre distributeur Ford ou rendez-vous sur notre site www.fr.ford.be. [AR 19/03/2004]: www.fr.ford.be/environnement. ford.be


ÉDITO

Un triennat pour une politique professionnelle au service des entreprises

P

rès d’un an après la présentation de mon programme d’actions au Conseil national de juin 2017, il m’a paru utile de partager quelques réflexions sur l’état d’avancement des priorités que j’ai mises en avant dans ce programme.

Grâce à l’appui de tous mes collègues mandataires dans l’organisation, qui soutiennent ces priorités et que je remercie vivement, j’ai pu, dès à présent, avec les services de la Confédération, lancer plusieurs des projets prévus pour la réalisation de ce programme.

« Il faut travailler à l’image du secteur et à la responsabilité sociétale des entreprises  »

Le Forum de février et le rapport annuel de la Confédération, qui sera présenté dans quelques jours, sont tous deux consacrés au thème de la sécurité au travail. Ils constituent des préalables aux actions de communication et de sensibilisation qui seront lancées dès l’été pour atteindre l’un des grands objectifs de mon mandat : réduire de moitié les accidents de travail dans le secteur d’ici 2020. L’accompagnement de la transition numérique dans la construction est une autre des a­ ctions prioritaires du programme. Le plan stratégique annoncé pour cet accompagnement est en préparation au sein d’un groupe interne de travail. Il sera soumis à l’avis d’entrepreneurs au mois d’août pour ensuite être présenté au Conseil d’administration à l’automne. La relance des investissements publics et le soutien aux investissements privés, notamment des ménages, est un troisième domaine d’action, crucial pour l’économie de notre secteur. Il fait l’objet de toutes nos attentions et occupera une place centrale dans les memoranda que la Confédération adressera aux partis politiques en fin d’année en vue des élections fédérales et régionales de 2019. La lutte contre la concurrence déloyale et l’assainissement du marché du travail ne sont pas en soi des domaines nouveaux pour l’action professionnelle. J’ai cependant souhaité les reprendre et donner une impulsion nouvelle à nos actions. L’ambition se situe ici sur le long terme : il s’agit de restaurer notre compétitivité et de redynamiser l’emploi local et l’engouement pour les métiers du secteur. Il faut aussi, dans le prolongement de ce qui vient d’être dit, travailler à l’image du secteur et à la responsabilité sociétale des entreprises. C’est un vrai défi mais il y a beaucoup d’opportunités à saisir, à commencer par la valorisation des métiers et l’attrait de la construction pour les jeunes. Enfin, nous travaillons activement à la mise en place du plan de réforme de notre organisation à l’horizon 2020. Tous ensemble, nous avons à cœur de faire progresser nos modes d’organisation pour rendre notre Confédération plus efficace encore, mettant en avant les valeurs de cohésion, d’innovation et de flexibilité.

Paul Depreter Président de la Confédération Construction juin 2018 • Construction 3


SOMMAIRE

19 Investissements publics : état des lieux et perspectives

Depuis des années, la Belgique souffre d’un manque d’investissements publics. Le dossier de ce mois dresse le bilan et analyse les différents programmes régionaux et fédéral.

12 Régime de flexibilité

Les entreprises de construction ont bien souvent besoin de flexibilité. Différentes possibilités se présentent à elles. Elles ont été élaborées par les partenaires sociaux. Dans cet article, nous mettrons le focus sur le régime des 10 heures.

4 Construction • juin 2018

32 Building Heroes

Les 19 et 20 avril derniers, la septième édition des Building Heroes, organisée par Constructiv et ses partenaires dont la CCW, s’est tenue au Parc à Mitrailles, à CourtSaint-Etienne (Brabant wallon). Deux milliers d’écoliers de sixième primaire ont testé les différents métiers de la construction.

48 Ferme d’Omalius

Focus sur la Ferme d'Omalius, à Anthisnes, en Région liégeoise. Ce projet est un exemple de préservation de notre patrimoine architectural. Notre membre, Thomas & Piron Bâtiment, nous a expliqué ce qu'il y a réalisé.


Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles

Construction

VOS INTÉRÊTS

JUIN

2018 BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6

10 Fiscalité Soumettre la location immobilière à la TVA. 14 Nouvelles technologies Législation sur les drones. 15 Salaire Pécule de vacances : mode d’emploi. 16 Jobs d’étudiants Questions-réponses.

RÉGIME DE FLEXIBILITÉ

Focus sur les 10 heures par jour

BUILDING HEROES

Septième édition à Court-Saint-Etienne

ADEB

Baromètre annuel

DOSSIER

Investissements publics : état des lieux et perspectives

/confederationconstruction www .confederationconstruction.be @ConfedConstruct

Confederatie Bouw - Confédération Construction

DOSSIER

3 Édito Un triennat pour une politique professionnelle au service des entreprises 6 Evénement 83.000 visiteurs pour la 12e édition de la Journée Chantiers Ouverts 9 Point de vue régional Le secteur de la construction, partenaire incontournable des pouvoirs locaux

VOS CONTACTS

Construction est le mensuel de l’asbl Confédération Construction Rue du Lombard 34-42, 1000 Bruxelles Editeur responsable : Filip Coveliers, Rue du Lombard, 34-42, 1000 Bruxelles. Bureau de dépôt : Gent X Rédaction : Edition francophone : Construction Marc Guéret - tél. 02 545 57 31 marc.gueret@confederation­ construction.be Edition néerlandophone : Bouwbedrijf peter.graller@confederatiebouw.be Collaborateurs: Koen Mortelmans et Ad van Poppel Mise en page : Nikka Cuypers nikka.cuypers@cnc.be Secrétariat de rédaction : secretariatredaction@confederation­ construction.be

19 Introduction Investissements publics : état des lieux et perspectives. 20 Contexte La Belgique : le mauvais élève de la zone euro. 22 Wallonie Un plan wallon d’investissements de cinq milliards d’euros. 24 Région Bruxelles-Capitale Bruxelles se transforme lentement mais sûrement. 26 Flandre La mobilité est au centre des investissements. 28 Infrabel Extension du réseau ferroviaire et relance des travaux du RER. 29 Workshop Le Conseil central de l’Economie formule des recommandations concernant le pacte national.

Impression : Graphius Réactions-questions : communication@ confederationconstruction.be Avec la collaboration des services d’études de : • Confédération Construction Sonia Massart, tél.02 545 56 34 - fax 02 545 59 09 Sonia.massart@confederationconstruction.be • Confédération Construction Wallonne Catherine Houtart tél. 02 545 56 68 - fax 02 545 59 05 catherine.houtart@ccw.be • Conféderation flamande de la Construction Johan Walewijns, tél. 02 545 57 49 - fax 02 545 59 07 johan.walewijns@confederatiebouw.be • Confédération Construction Bruxelles-Capitale Morgane Cendoya,

SECTEURS & MÉTIERS

34 Bois & Habitat (2) L’expérience digitale de la Menuiserie Riche. 36 Hackathon 48 heures d’innovation ouverte. 38 ADEB Entrepreneur confiant cherche main-d’œuvre qualifiée. 40 Taxe kilométrique Principalement payée par des transporteurs étrangers. 42 FEGC Le coût sociétal du dumping social. 44 CSTC Détails de référence pour les murs creux.

PROJETS & ENTREPRISES

50 Avantages membres 52 Marché de la construction • Deceuninck • Matexpo • Flir 54 Marquant • Kumpen/Willemen • Chiffre du mois

tél. 02 545 58 29 - fax 02 545 59 06 morgane.cendoya@confederationconstruction.be

Membre de l’Union des Editeurs de la Presse Périodique.

Abonnements : Claude Bernaerts, tél. 02 545 56 88 - fax 02 545 59 00 claude.bernaerts@confederationconstruction.be Publicité : Kristel Dekempeneer, tél. 02 545 56 99 - fax 02 545 59 08, kristel.dekempeneer@confederation­ construction.be Prix abonnement annuel Membres de la Confédération Construction, compris dans la cotisation Non-membres : 137,80 euros (TVA et frais de port compris) / Etranger : 300 euros (TVA et frais de port compris)

Par la présente publication, la Confédération Construction asbl s’assigne comme but de vous communiquer des informations adaptées, fiables, complètes et exactes. Toutefois, elle ne peut pas être tenue responsable en cas d’un manquement quelconque à cet objectif. Tous les éléments de cette publication sont protégés par le droit d’auteur de la Confédération Construction asbl. Toute reprise d’articles, en tout ou en partie, n’est permise qu’après autorisation expresse et avec la mention explicite de leur provenance.

Vot re mensuel Construction est dorénavant imprimé sur du papier issu de la gestion durable des forêts. Le label Forest Stewardship Council veille à la préservation de l’écosystème forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigènes et des travailleurs forestiers.

juin 2018 • Construction 5


ÉVÉNEMENT La restauration du site classé du "Donjon de Crupet", à Assesse.

Luc Mohymont (à dr.) , le président de la CCW, sur le site de la Collégiale Saint-Feuillien, à Fosses-la-Ville.

83.000 visiteurs pour la 12e Initiative annuelle de la Confédération Construction, la Journée Chantiers Ouverts qui s’est déroulée le 6 mai a remporté un franc succès. 83.000 visiteurs ont découvert 150 chantiers qui mettaient en avant la capacité d’innovation d’un secteur qui évolue à une rapidité sans précédent. Une fois encore, les entreprises de construction se sont profilées en tant qu’employeurs attrayants. Robert de Mûelenaere, administrateur délégué de la Confédération Construction : « La Journée Chantiers Ouverts est devenue la carte de visite de la construction, en Belgique. Lors d’une visite, le public découvre le secteur dans son essence et, souvent, ne se rend compte qu’à ce moment de l’apport considérable

6 Construction • juin 2018

de celui-ci dans la vie quotidienne. Nous sommes fiers de tous ces beaux projets et c'est avec plaisir que nous les montrons au grand public ». Aussi cette année le fil rouge étaitil la construction durable ainsi que le caractère hautement technologique et l'énorme dynamique qui émanent


Robert de Mûelenaere (2ème à partir de la dr.), Charles Michel (Premier ministre) et Francis Carnoy (directeur général de la CCW) sur le site du centre culturel, à Wavre. Une expérience unique le long des Quais de l'Escaut, à Anvers.

Le nouveau bâtiment durable de la Confédération Construction Hainaut, à Mons.

édition de la Journée Chantiers Ouverts de tous ces projets. Nos bâtiments, infrastructures et logements, ainsi que la restauration de notre patrimoine historique et industriel, démontrent le savoir-faire et l’ingéniosité de nos entreprises de construction.

Donjon de Crupet

En province de Liège, la nouvelle clinique MontLégia. En province de Namur : le projet emblématique de la restauration du site classé du ‘Donjon de Crupet’ à Assesse et la restauration de la Collégiale St Feuillen à Fosses-laVille ainsi que le nouveau Pôle culturel

le Phare à Andenne. Dans le Hainaut, la restauration du porche d’entrée de l’Abbaye de St Denis et à Mons la restauration de l’Hôtel la Roche. En Brabant wallon : le Hall Culturel polyvalent à Wavre et le grand projet China-Belgium Technological Center à Louvain-la-Neuve. En Flandre, le public était fasciné par les divers grands travaux d’infrastructures et hydrauliques tels que le parc éolien offshore à Ostende, la restauration des quais de l’Escaut, le réaménagement ‘t Zand/Vrijdagmarkt au cœur de Bruges, la transformation

d’anciens sites industriels ou historiques en nouveaux quartiers résidentiels (Turnova à Turnhout, Quartier Bleu à Hasselt). La restauration et rénovation de sites historiques ont également eu du succès avec, entre autres, la Handelsbeurs à Anvers, le théâtre NTGent,le collège Guldensporen Plein à Courtrai.

Nouveaux profils

Afin de demeurer au faîte de ces évolutions, la construction recherche sans cesse des talents. Robert de Mûelenaere : « Le secteur ››› juin 2018 • Construction 7


ÉVÉNEMENT

La rénovation du stade légendaire de l'Union Saint-Gilloise, Joseph Marien, à Forest.

Paul Depreter, le président de la Confédération Construction (4ème en partant de la g.), sur le site du théâtre "NTGent".

››› évolue et il en est de même pour les profils recherchés. Chaque année, nos entrepreneurs offrent 20.000 postes vacants. Nous cherchons non seulement des muscles, mais aussi de la connaissance, de la passion et de l'audace. Un emploi dans notre secteur offre, plus que jamais, un bel avenir. » La construction privilégie les profils à hautes compétences techniques – notamment en termes de numérisation et d’automatisation. Ceci étant, à côté de ces spécialisations, le besoin n’est pas moindre en services et en cadres, dans des professions d’avenir. Nous pensons, ici, aux profils ICT, BIM, LEAN, aux calculateurs, chefs de projets, chefs de travaux, gestionnaires financiers, spécialistes en communication… www.journeechantiersouverts.be 8 Construction • juin 2018

Francis Carnoy, à dr., et Rudy Demotte (bourgmestre de Tournai, 2ème à partir de la dr.), au centre IFAPME de Wallonie Picarde, à Tournai.


POINT DE VUE RÉGIONAL

Le secteur de la construction, partenaire incontournable des pouvoirs locaux

E

« Les communes doivent créer un contexte favorable aux entreprises et investisseurs »

n vue des élections communales d’octobre 2018, la CCW rappelle aux pouvoirs locaux l’ampleur de leurs responsabilités en lien avec notre secteur. Ainsi, nos communes wallonnes devront héberger 200.000 ménages supplémentaires d’ici 2040, mais les autorités veulent freiner l’étalement urbain dès 2025. Pour la CCW, on pourra combiner ces deux défis en activant plusieurs mesures d’accompagnement : politique foncière plus souple, meilleur accueil des grands projets, amplification de la revitalisation urbaine et de la démolition-reconstruction. Le recours aux charges d’urbanisme doit rester parcimonieux et proportionné. Une attitude mieux orientée « clients » dans la gestion des permis (réunions préparatoires, délais de rigueur…) permettra de gagner un temps précieux.

La transition énergétique imposera aussi une accélération du renouvellement du bâti à travers la construction neuve et la rénovation énergétique, tout en évitant une explosion des coûts. La CCW soutient la promotion (y compris au niveau local) d’une série d’outils de financement de la rénovation énergétique (Renowatt, Ureba, fiscalité immobilière, primes, écopacks, coopératives…). Pour rendre nos villes et villages plus attractifs, il faut davantage entretenir et améliorer les voiries et bâtiments publics. Il faut donc instaurer une véritable comptabilité publique patrimoniale pour une gestion prévisionnelle des équipements. Les budgets d’investissement doivent prendre plus d’importance face aux dépenses courantes. Les communes doivent créer un contexte favorable aux entreprises et investisseurs : zonings attractifs, friches assainies, mobilité fluide, démarches administratives souples et rapides, paix fiscale… Elles doivent parallèlement adopter une vision économique « durable » en stimulant l’emploi local, les circuits-courts, les produits locaux et l’économie circulaire. En pratique, cela signifie préférer les produits de construction locaux, valoriser localement les granulats recyclés, les terres excavées et matériaux de déconstruction… En marchés publics, il s’impose de recourir aux cahiers des charges-type officiels (Qualiroute et CCTB) pour des raisons évidentes de qualité des travaux et de simplification administrative. Pour maximiser l’effet-levier des travaux sur l’économie locale, il faut, d’une part, attribuer les marchés selon des critères de qualité et de durabilité (clauses sociales et environnementales, outils anti-dumping…) et, d’autre part, améliorer (à travers les PIC) le lissage et la programmation des travaux pour permettre à nos PME de mieux planifier leurs recrutements et investissements. En résumé, la gouvernance et la gestion publiques doivent devenir performantes et « smart ». Les domaines liés à notre secteur sont, on l’a vu, innombrables et on peut y ajouter le BIM, les impétrants, la cartographie numérique, les partenariats public/privé… La CCW est aux côtés des communes pour préparer le futur.

Francis Carnoy Directeur général de la Confédération Construction Wallonne juin 2018 • Construction 9


FISCALITÉ

D

epuis l'introduction de la TVA, la location de biens immobiliers est, en principe, exonérée de la TVA. Cela signifie que la TVA sur l'achat ou la construction du bien immobilier loué n'est pas déductible et constitue donc un coût pour l'investisseur. Il existe quelques exceptions, comme la mise à disposition d'emplacements pour l’entreposage, d’emplacements pour véhicules et de centres de services et d’affaires. Le nouveau régime s'appliquera aux contrats de location relatifs aux immeubles construits à partir du 1er octobre 2018. Par « construire », on entend ici « commencer », ce qui signifie que les bâtiments déjà en cours de construction ou pour lesquels certains frais ont déjà été exposés (p. ex. architecte) ne sont pas éligibles. En conséquence, le nouveau système n'atteindra sa vitesse de croisière que dans les prochaines années. Mais méfiez-vous d’un report d'émission de facture ou de paiement d’acomptes ! Car si le fisc constate un abus consistant à jouer sur le moment de la facturation, il pourrait invoquer la disposition anti-abus pour refuser l'application du nouveau régime option­nel.

Soumettre la location immobilière à la TVA sera bientôt possible À partir du 1er octobre 2018, il sera possible, moyennant option, de soumettre à la TVA la location immobilière aux professionnels. Grâce à cette option, le bailleur pourra déduire la TVA sur la construction, la transformation ou la rénovation du bien immobilier concerné, ce qui permet une réduction considérable des coûts. 10 Construction • juin 2018


SÉMINAIRE LE JEUDI 7 JUIN 2018 La Confédération organise, en collaboration avec le cabinet d'avocats Laga, un séminaire sur cette nouvelle réglementation. Danny Stas et Joaquim Heirman répondront notamment aux questions suivantes :

• Quand peut-on parler de bâtiments neufs à usage professionnel ? • Qu’implique l'option et quelles sont les conditions ? • Quand la réglementation entrera-t-elle en vigueur ? Qu'en est-il des bâtiments en construction ?

• Quel est l'impact sur l'immobilier résidentiel, la logistique, le s­ ecteur des soins de santé, les bureaux et autres biens immobiliers (p. ex. l'enseignement) ?

• Quelles conditions le bailleur doit-il respecter pour déduire la TVA sur les coûts de construction et autres ?

• Combien de temps le bailleur doit-il « suivre » la TVA déduite et quand doitil la rembourser ? Qu'advient-il en cas d’inoccupation d’un immeuble ?

Ce séminaire aura lieu le jeudi 7 juin de 9h30 à 12h00 dans les bâtiments de la Confédération, rue du Lombard, 34-42 à Bruxelles. Accueil à partir de 9h00. Si vous devez annuler votre participation et que vous le faites au moins quatre jours ouvrables avant le séminaire, vous récupérez vos frais d'inscription, diminués de 10 € de frais administratifs. Au-delà de ce délai, les frais d'inscription ne sont pas récupérables. Les exposés sont faits en néerlandais, avec une traduction simultanée en français..

Vous pouvez vous inscrire sur l'Agenda de www.confederationconstruction.be. Les membres de la Confédération paient 65 € TVAC, les autres participants 130 €. Vous avez des questions ? Envoyez un e-mail à morgane.halleux@confederationconstruction.be

À partir du 1er octobre 2018, il sera possible, moyennant option, de soumettre à la TVA la location immobilière aux professionnels.

Et qu'en est-il d'un bâtiment rénové ? Il est possible de soumettre la location à la TVA lorsque ce bâtiment est transformé de telle sorte qu'il acquiert les caractéristiques d'un nouveau bâtiment. Mais les bâtiments qui subissent une rénovation complète sans pouvoir être considérés comme neufs, ne pourront donc pas être loués avec TVA. L’application optionnelle à la TVA, qui ne sera possible que pour les bâtiments à usage partiellement ou totalement professionnel, exige que les deux parties (locataire et bailleur) optent conjointement pour la perception de la TVA. En outre, le bailleur doit être « assujetti à la TVA ». Les locataires

exonérés de la TVA, comme les hôpitaux, les écoles et autres, seraient toutefois également admissibles au régime optionnel. Les bâtiments utilisés à des fins privées, comme les logements, resteront exonérés de la TVA.

Option

Pour pouvoir soumettre à la TVA la location d'un bâtiment qui respecte les conditions, il faut faire expressément le choix de l’option. Cette option doit être exercée conjointement par le bailleur et le locataire et porter sur la durée complète du bail. Les baux de moins de six mois devraient être soumis d’office à la TVA, indépendamment de la qualité du locataire. Seule la location destinée à l'habitation ou à des activités socioculturelles serait exclue. Cette mesure vise essentiellement à soumettre à la

TVA la location de salles pour événements, foires commerciales, séminaires ou ­réunions. La location de bâtiments avec TVA sera liée à une période de révision de 25 ans, alors qu’elle ne s'élève normalement qu’à 15 ans. Le propriétaire devra donc louer le bâtiment avec TVA pendant 25 ans pour éviter de devoir rembourser une partie de la TVA déduite.

La mesure devrait prendre effet le 1er octobre 2018. Mais les textes ne sont pas encore définitifs. L'avant-­projet de loi a été approuvé, pour la première fois, par le Conseil des ministres et se trouve devant le Conseil d'État pour avis. La procédure prévoit ensuite la discussion et l'approbation au Parlement, où des modifications peuvent encore être apportées aux textes.

juin 2018 • Construction 11


TEMPS DE TRAVAIL

Régime de flexibilité :

focus sur les 10 heures par jour Les entreprises de construction ont bien souvent besoin de flexibilité. Différentes possibilités se présentent à elles. Elles ont été élaborées par les partenaires sociaux. Dans cet article, nous mettrons le focus sur le régime des 10 heures. Il est encore assez méconnu alors qu’il peut vous faciliter la vie.

C

omme son nom l’indique, le régime sectoriel des 10 heures par jour permet de porter la durée du travail, sur la journée, jusqu’à 10 heures. Multipliez par cinq et nous arrivons à une durée de 50 heures par semaine. Ces heures complémentaires sont prestées du lundi au vendredi. La durée effective de travail peut fluctuer entre 6 et 10 heures par jour. Quant à la durée effective de travail par semaine, elle sera comprise entre 30 et 50 heures. Une condition doit être remplie : le respect de la durée moyenne de 40 heures par semaine sur la pé­riode de référence. Cette période ne peut pas dépasser douze mois consécutifs.

Procédure

L’introduction du régime des 10 heures par jour est subordonnée à l’adhésion de l’employeur (acte d’adhésion ou CCT d’adhésion). L’adhésion s’opère pour une durée comportant, au minimum, une période d’application du régime. Il s’agit dès lors de déterminer la période d’adhésion (compte tenu des dates fixées pour la période de référence) de manière à permettre l’application du régime pendant douze mois consécutifs. L’adhésion s’opère pour une durée comportant, au maximum, deux périodes d’application, soit 24 mois. La période de référence est libre12 Construction • juin 2018


SCHÉMA SCHÉMA de de référence référence sur sur la la semaine/état semaine/état des des prestations prestations

lundi lundi

mardi mardi

mercredi mercredi

jeudi jeudi

vendredi vendredi

s/d s/d

total total

Sem1 Sem1

10h 10h

10h 10h

10h 10h

10h 10h

10h 10h

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50h 50h

Sem2 Sem2

6h 6h

6h 6h

6h 6h

6h 6h

6h 6h

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30h 30h

Sem1: Sem1: 50 50 heures heures paiement paiement de de 40 40 x x salaire salaire horaire horaire Sem2: Sem2: 30 30 heures heures paiement paiement de de 40 40 x x salaire salaire horaire horaire Sem1: Sem1: dépassement dépassement à à concurrence concurrence de de 10 10 heures heures de de la la durée durée normale normale de de 40 heures/semaine 40 heures/semaine donne donne lieu lieu à à 10 10 heures heures de de salaire salaire à à payer payer au au moment moment de de la la récupération récupération sous sous forme forme de de journées journées complètes complètes (tranche (tranche de de 8 8 heures) heures) ou ou d’horaires d’horaires négatifs négatifs (minimum (minimum 6 6 heures/jour heures/jour et 30 heures/semaine). et 30 heures/semaine).

EXEMPLE EXEMPLE

total total

dépassement dépassement

total total

Sem1 Sem1

50h 50h

10h 10h

10h 10h

Sem2 Sem2

50h 50h

10h 10h

20h 20h

Sem3 Sem3

50h 50h

10h 10h

30h 30h

... ...

50h 50h

10h 10h

90h 90h

Sem15 Sem15 Pour Pour la la 15ème 15ème semaine semaine d’occupation d’occupation sous sous le le régime régime sectoriel, sectoriel, l’employeur l’employeur dispose dispose de de différentes différentes possibilités: possibilités: il applique un horaire négatif pour réduire le nombre d’heures accumulées il applique un horaire négatif pour réduire le nombre d’heures accumulées dans dans le le compteur compteur limite limite interne interne ou ou il il applique applique un un horaire horaire normal normal de de 40 40 heures/semaine heures/semaine pour pour ne ne pas pas augmenter augmenter le le compteur compteur ou ou il il accorde accorde des des récupérations récupérations (payées (payées à à 100%) 100%) pour pour faire faire descendre descendre le le compteur compteur limite limite interne par tranche de 8 heures/jour de récupération. interne par tranche de 8 heures/jour de récupération.

• • •

ment déterminée par l’employeur dans l’acte ou la CCT d’adhésion. A défaut, cette période de douze mois s’étendra du 1er avril au 31 mars de l’année suivante. Les différents horaires de travail, susceptibles d’être appliqués dans

l’entreprise en exécution du régime sectoriel des 10 heures, doivent figurer dans le règlement de travail. Il suffit d’y insérer le document relatif aux horaires annexé à l’acte ou à la CCT d’adhésion. Le règlement de travail ne doit donc plus être modifié suivant la procédure prévue par la loi. Les ouvriers doivent, bien évidemment, être tenus au courant. La mise en œuvre concrète du régime, dans l’entreprise, suppose que l’employeur qui souhaite utiliser un horaire de travail alternatif les informe préalablement par voie d’affichage (au moins 24 heures à l’avance, sauf impossibilité) de l’horaire applicable.

Repos compensatoires

Afin de respecter la durée hebdomadaire de 40 heures de travail, sur une base annuelle (c’est-à-dire une pé­riode ininterrompue de douze mois), les heures complémentaires seront obligatoirement récupérées. Le respect de la durée moyenne de travail s’effectue, au choix de l’employeur,

par l’introduction d’horaires négatifs (minimum 6 heures par jour et 30 heures par semaine) et/ou par l’octroi de jours de repos (par tranche de 8 heures). Lorsque la récupération s’effectue, sous forme de jours de repos compensatoires, leur octroi doit intervenir à raison d’un jour de repos par tranche de 8 heures complémentaires prestées : • dès que survient, dans l’entreprise, un jour d’intempéries ou de manque de travail qui aurait normalement (c’est-à-dire en dehors de l’application de ce régime) justifié la mise au chômage temporaire de l’ouvrier concerné ; • dès que la limite interne des 143 heures est atteinte; en application de cette règle, l’employeur est tenu, dès que la durée moyenne de 40 heures est dépassée de 143 heures, soit d’octroyer immédiatement un repos compensatoire, soit d’introduire un régime de travail de 40 heures par semaine ; • lorsque les journées coïncidant avec des journées de chômage tempo­raire pour intempéries ou raisons économiques sont insuffisantes pour résorber le solde d’heures complémentaires avant la fin de la p ­ ériode de référence. En application du principe du salaire différé, les travailleurs con­ tinuent à percevoir leur rémunération habituelle, correspondant au régime de 40 heures par semaine. Les heures complémentaires ne sont donc pas payées au moment où elles sont prestées. Elles le seront au moment où elles sont récupérées par le biais des jours de repos compensatoires ou des horaires négatifs. Ces heures sont rémunérées au taux normal du salaire horaire du travailleur concerné.

INFOS : philippe.stienon@confederationconstruction.be juin 2018 • Construction 13


NOUVELLES TECHNOLOGIES

Le monde des affaires s'efforce d'améliorer la législation belge sur les drones La législation belge actuelle sur l'utilisation des drones est trop rigide pour qu’ils puissent être utilisés efficacement. Et le secteur de la construction n'est pas le seul à être confronté à ce problème. D'autres industries, comme l'agriculture, aimeraient également utiliser plus intensivement les drones.

E

lles décèlent un énorme potentiel au niveau de l'utilisation des drones. Néanmoins, elles redoutent de se heurter à une « montagne administrative ». Pour cette raison, la Confédération Construction, le Boerenbond, la Fédération des transporteurs Febetra, l'Association professionnelle des entreprises de sécurité et le cluster flamand des drones Euka tirent la sonnette d'alarme. Ensemble, ils émettent un avis stratégique qui explique, en termes concrets, quels business cases bénéficieraient d'une législation plus souple. « Un drone est généralement un instrument utilisé dans une zone de travail bien définie, pas un avion. Mais les règles actuelles ont été reprises du secteur de l'aviation », explique Mark Vanlook, le directeur d'Euka. « Elles ne sont pas assez souples pour concurrencer le secteur international. Par exemple, un drone doit rester dans le champ de vision du pilote de drone, alors que la technologie est déjà si avancée que ce n'est plus nécessaire ».

À la traîne

Au niveau européen, la Belgique est à la traîne en ce qui concerne le cadre juridique. La France, en particulier, est déjà beaucoup plus loin. Les vols de drones y sont autorisés en dehors du champ de vision du pilote. « En raison du décalage entre la loi et la réalité, les entreprises hésitent à investir », explique Marc Vanlook. « Pourquoi les entreprises devraient-elles investir dans des technologies innovantes alors qu'elles n'ont pas le droit de les utiliser ? Si la Belgique reste à 14 Construction • juin 2018

La législation belge actuelle sur l’utilisation des drones est trop rigide. LES DRONES ONT LEUR PLACE DANS LA CONSTRUCTION Sur les chantiers de construction, les drones peuvent être utilisés pour déplacer des matériaux ou des outils. Mais ils se prêtent également à des tâches plus sophistiquées, beaucoup plus difficiles à réaliser manuellement. Ils sont ainsi en mesure de cartographier complètement les chan-

tiers, par reconnaissance automatique du gros matériel et par scannage RFID. Ils peuvent suivre l'avancement des travaux sur base d'une maquette BIM. Ils peuvent également être utilisés pour peindre rapidement une surface simple ou pour vaporiser de l'eau sur du béton

la traîne, d'autres pays seront heureux de combler le vide, comme cela s'est produit il y a quelques années avec le commerce électronique ». La législation belge sur le travail de nuit avait, à l'époque, fait migrer les boutiques Internet vers des entrepôts étrangers. Les institutions européennes s'efforcent d'harmoniser ces lois au niveau européen. Une fois que les lois européennes ont été adoptées par les États membres, elles doivent être trans-

fraîchement coulé. Aussi, un drone peut surveiller un chantier de façon entièrement automatique et inspecter les travaux effectués dans des endroits difficiles d'accès. Pour les bâtiments existants, il peut détecter, entre autres, les problèmes d'isolation et l'usure.

posées en droit national. « Nous faisons également partie des groupes de travail qui préparent cette législation », explique Marc Vanlook. « L'objectif principal de nos conseils est d'assister le ministre de la Mobilité, François Bellot (MR), dans l'interprétation des nouvelles directives européennes. Sur le plan international, la Belgique peut jouer un rôle de pionnier dans son interprétation en faveur de nos entreprises, sous forme de réglementations nationales flexibles ».


SALAIRE

Paiement du pécule de vacances 2018 : mode d’emploi Le 21 juin 2018, la Caisse Congé du Bâtiment versera le pécule de vacances 2018 aux ouvriers actifs dans le secteur de la construction (CP 124). À cette occasion, nous aimerions rappeler les principes de calcul et de paiement du pécule de vacances.

L

e pécule de vacances des ouvriers n'est pas directement payé par l'employeur, mais par une caisse de congé ou par l'Office national des vacances annuelles, selon le secteur dans lequel l'ouvrier est actif. Quiconque a été employé comme ouvrier dans le secteur de la construction l'année dernière (CP 124) recevra, cette année, un pécule de vacances de la Caisse Congé du Bâtiment. Ceux qui ont travaillé dans divers secteurs recevront des paiements provenant de différentes caisses de congé. Pour financer le pécule de vacances des ouvriers, l'employeur verse une cotisation totale de 15,84 % du salaire déclaré, porté à 108 %. Pour les employeurs du secteur de la construction, la cotisation dans son intégralité est perçue par trimestre : 5,57 % inclus

dans les cotisations ONSS et 10,27 % dans les cotisations au fonds de sécurité d'existence. Le secteur de la construction diffère, à cet égard, d’autres secteurs où la part égale à 10,27 % n'est collectée qu'une fois par an.

Prestations

Le pécule de vacances des ouvriers est calculé sur la base de leurs prestations et de leur salaire de l'année précédente. Le pécule de vacances brut est égal à 15,34 % du salaire réellement gagné (porté à 108 %) augmenté d'un salaire fictif pour les jours assimilés (p. ex. jours de maladie). Cependant, toutes les absences ne sont pas assimilées. Pour le secteur de la construction, il faut savoir que les jours de chômage temporaire pour cause d'intempéries COORDONNÉES DE LA CAISSE CONGÉ DU BÂTIMENT :

• E-mail :

info@caissecongebatiment.be

• Téléphone : 02/529 80 11 • Fax : 02/529 80 12 • Adresse :

Caisse Congé du Bâtiment, Boulevard Poincaré 78, 1060 Bruxelles

ne sont pas assimilés (ce qui peut donc avoir un effet sur le nombre de jours de congé et le pécule de vacances auxquels l'ouvrier a droit). Le chômage économique est en principe assimilé, bien que la caisse de congé puisse, dans certaines circonstances, refuser son assimilation. On déduit en outre du montant brut une retenue sur le double pécule de vacances (13,07 %), une retenue de solidarité (1 %) et le précompte professionnel (17,16 % ou 23,22 % en fonction du montant). Le pécule de vacances est payé exclusivement par virement bancaire. La Caisse Congé du Bâtiment demande donc aux employeurs d'encourager les ouvriers qui n'ont pas encore transmis leur (nouveau) numéro de compte bancaire à le faire d’urgence. L’ouvrier peut procéder de deux façons : 1 En ligne sur www.socialsecurity.be : l’ouvrier se connecte à ce site web au moyen de sa carte d'identité électronique et de son lecteur de carte ou via l'application « itsme ». Sous la rubrique « citoyen/services en ligne/ Mon compte de vacances/Consulter le dossier », il peut entrer son numéro de compte bancaire et, si nécessaire, changer son adresse et/ou son rôle linguistique ; 2 Par écrit au moyen du formulaire officiel qui peut être demandé à la Caisse Congé du Bâtiment (voir l’encadré pour les coordonnées). Ce formulaire ne peut être retourné à la caisse de congé que par courrier postal (fax ou e-mail ne seront pas acceptés). La Caisse Congé du Bâtiment insiste sur le fait que le pécule de vacances ne pourra pas être payé sans numéro de compte bancaire (valide).

juin 2018 • Construction 15


EMPLOI

Engager un étudiant ? Voici les réponses à vos questions ! ​La fin de l’année scolaire approche. La période « des jobs d’étudiants » va bientôt commencer. Dans le secteur, vous êtes nombreux à faire appel à des students. Nous avons compilé les questions que vous pourriez vous poser avec les réponses qui s’y rapportent.

Qui peut être engagé avec un contrat d’étudiant? Tous les étudiants ne peuvent pas être occupés dans les liens d'un contrat d'occupation d'étudiant. Seuls peuvent être occupés dans les liens d'un contrat d'occupation d'étudiant: a les étudiants qui ont terminé leur obligation scolaire à temps plein (15 ou 16 ans) et qui continuent à suivre un enseignement de plein exercice; b les étudiants qui ne sont plus soumis à l'obligation scolaire (parce qu'ils ont 18 ans ou ont terminé leurs études secondaires) et qui continuent à suivre un enseignement de jour à horaire normal et; c uniquement pendant la période des vacances scolaires, les étudiants mineurs de 15 ans et plus qui suivent un enseignement ou une formation à temps partiel.

Quelles formalités faut-il accomplir? Sur la base du contrat conclu, l’employeur fait une Dimona pour les étudiants en mentionnant la date de début et de fin du contrat, ainsi que le nombre de jours où l’étudiant sera occupé. L’employeur doit aussi faire une Dimona distincte pour chaque trimestre, afin de permettre le contrôle croisé avec la DmfA et de mettre à jour le contingent. Si l’étudiant est occupé comme ouvrier, il y a également lieu de lui délivrer deux formulaires C 3.2 A numérotés et non nominatifs (pour le mois de l'engagement et pour le mois qui suit). Le contrat d'occupation d'étudiant doit être constaté par un écrit, pour chaque étudiant individuellement, au plus tard au moment de l'entrée en service. Un modèle type de contrat est disponible sur le site web de la Confédération. 16 Construction • juin 2018

Le contrat d’étudiant est-il soumis à des règles particulières? Oui. C’est un contrat de travail à durée déterminée auquel des dispositions particulières s'appliquent. Les trois premiers jours de travail sont considérés comme période d'essai (sans qu’il y ait lieu de le prévoir expressément dans l’écrit). Jusqu'à l'expiration de cette période, chacune des parties peut mettre fin au contrat, sans préavis ni indemnité. De même, il est possible de mettre fin au contrat avant son échéance moyennant un préavis. Les délais de préavis sont fonction de la durée de l'engagement: a elle ne dépasse pas un mois, le préavis est de 3 jours pour l'employeur et d'un jour pour l'étudiant; b ​elle dépasse un mois, le préavis est de 7 jours pour l'employeur et de 3 jours pour l'étudiant.

Quand puis-je occuper un étudiant? Un étudiant peut être engagé pendant les périodes où la présence à l’école n’est pas obligatoire (c.à.d. samedi, dimanche, jours fériés, vacances scolaires de carnaval, de Pâques, d’été, de Toussaint et de Noël). Les règles relatives à la durée du travail, au travail de nuit, aux jours fériés, aux petits chômages…sont applicables aux étudiants. Dans la construction, une occupation en dehors des vacances scolaires n’est pas toujours possible puisque l’on ne peut travailler le samedi, le dimanche, pendant les jours fériés ou pendant les jours de repos de fin d’année (qui correspondent aux vacances de Noël) qu’à la condition d’avoir un motif valable. Ainsi, on peut embaucher un étudiant pour nettoyer l’atelier le samedi (travaux de nettoyage nécessaire à la continuation de l’exploitation) ou encore pour venir aider lors d’une journée portes ouvertes


(participation à des manifestations de tout genre, notamment aux salons, aux expositions, aux musées, aux foires commerciales,…). Depuis le 1er septembre 2014, les étudiants qui suivent un enseignement construction peuvent également être occupés le samedi dans les entreprises de construction pour autant qu’il n’y ait pas de chômage temporaire effectif pour cause économique durant la semaine et celle qui suit ce samedi. L’entreprise de construction qui souhaite occuper ces étudiants le samedi est tenue d’en informer par courrier le Président de la Commission paritaire de la construction.

Quels travaux puis-je lui confier? Tous les travaux ne peuvent pas être confiés à un étudiant. Il faut, en effet, procéder à une analyse des risques existants pour les jeunes afin d'évaluer tout risque éventuel pour la sécurité, la santé physique et mentale ou le développement, résultant d'un manque d'expérience, de l'absence de la conscience de l'existence de risques, ou du développement non encore achevé des jeunes. En outre, il est interdit d'occuper des jeunes à des travaux considérés comme dangereux. Seuls les étudiants de 18 ans et plus qui suivent une formation correspondant aux travaux pour lesquels l'interdiction a été établie échappent à cette interdiction à la condition qu'ils soient accompagnés par un travailleur expérimenté.

Quel salaire dois-je lui payer? En CP 124, un barème spécifique de rémunération est applicable aux étudiants occupés dans les liens d'un contrat d'occupation d'étudiant. Ce barème est applicable aux étudiants, quelle que soit leur période d'occupation. Le salaire horaire s’élève à 9,190 € (étudiant qui ne suit pas une formation construction) ou 10,018 € (étudiant qui suit une formation construction) de l’heure au 1er juillet 2017. Ce montant est adapté chaque année au 1er juillet.

Y a-t-il des cotisations sociales à payer? A concurrence de 475 heures par année civile (contingent), un étudiant peut travailler moyennant une cotisation de solidarité de 8,13 % dont 5,42 % à charge de l’employeur et 2,71 % à charge de l’étudiant. En outre, on n’oubliera pas que, dans cette situation, la cotisation pour le fonds amiante est également due. Cette cotisation s'élève à 0,01 % de la rémunération brute (à 100 %). Cha-

que heure prestée est imputée sur le contingent. En cas de dépassement du contingent étudiant, l'employeur est redevable des cotisations de sécurité sociale à partir de la 476ème heure.

Comment puis-je savoir si l’étudiant n’a pas été occupé plus de 475 heures ? Grâce à la déclaration du nombre d’heures dans la Dimona, l'étudiant et l'employeur peuvent consulter l'état du contingent via l’application www.studentatwork.be. Pour pouvoir consulter le contingent en ligne, l'employeur doit passer par le site portail de la sécurité sociale (www. socialsecurity.be).

Faut-il retenir un précompte professionnel sur la rémunération de l’étudiant ? Aucun précompte professionnel n'est dû lorsque: a l'occupation ne dépasse pas 475 heures de travail sur l’année civile ; b le contrat de travail a été rédigé par écrit; c aucune cotisation de sécurité sociale n'est due. Dans les autres situations, il faut retenir le précompte professionnel

L’étudiant reste-t-il à charge de ses parents ? Pour pouvoir rester à charge de ses parents, l'étudiant doit satisfaire à trois conditions : a faire partie du ménage au 1er janvier de l'année 2019 pour être à charge de ses parents pour l'année de revenus 2018 ; b ne pas recevoir de rémunérations qui constituent des frais professionnels pour les parents. c ses ressources personnelles nettes ne peuvent pas dépasser un certain montant. Les revenus professionnels des étudiants ne sont jamais ajoutés aux revenus imposables de leurs parents. L'étudiant reste fiscalement à charge de ses parents lorsqu'il gagne moins de 3.270,00 € nets (ou, avant la déduction du forfait pour charges profes­ sionnelles, 4.087,50 € bruts). Lorsque le père ou la mère de l'étudiant est considéré(e) comme "isolé" pour le droit fiscal, l'étudiant reste fiscalement à charge s'il gagne moins de 4.720,00 € nets (ou, avant déduction du forfait pour charges professionnelles, 5.900,00  € bruts).

POUR EN SAVOIR PLUS, vous pouvez consulter le dossier qui se trouve sur le site web Membres / Abonnés > Gestion du personnel > Embauche > Etudiants

juin 2018 • Construction 17


PUBLIREPORTAGE

Fédérale Assurance remporte le Trophée DECAVI de l’assurance pour la 6e fois d’affilée !

2018

2017

2016

2015

2014

2013

A l’occasion de la cérémonie de remise des Trophées de l’Assurance Non-Vie, Fédérale Assurance a été primée, pour la 6e fois d’affilée, pour son assurance en Accidents du Travail. Années après années, notre couverture fait donc la différence… Mais pour quelles raisons ?

Notre assurance Accidents du Travail encore récompensée ! Commençons par l’expertise… Depuis sa création il y a plus de 100 ans, Fédérale Assurance protège les entreprises et leurs salariés en accidents du travail. La compagnie a commencé à assurer ce risque 60 ans avant que la couverture ne devienne obligatoire en 1971.

Ensuite, la politique tarifaire… Depuis plus de 10 ans, la compagnie n’a appliqué aucune augmentation généralisée de tarif en accidents du travail. Evoquons également la certification ISO 9001 : obtenue il y a plus de 15 ans par le département Sinistres Accidents du Travail,

elle garantit aux clients une qualité de service à haute valeur ajoutée. Des exemples ? Les entreprises assurées et leur personnel bénéficient d’un accompagnement des blessés graves du travail et des conseils du département Prévention, lui aussi certifié ISO 9001. Et grâce à My FEDERALE et d’une plateforme dédiée aux grandes entreprises , ils disposent d’un espace internet personnel et sécurisé qui leur permet de déclarer leurs sinistres par la voie électronique, de suivre la situation administrative et financière du dossier et de consulter l’évolution de leurs statistiques de sinistralité. La gestion par Fédérale Assurance des sinistres en accidents du tra-

vail est accélérée par une digitalisation intégrale, sans le moindre recours au papier. Fédérale Assurance se démarque enfin par la sérénité qu’elle offre à ses assurés : elle n’applique en effet pas, à l’inverse de nombreux assureurs belges, son droit de résiliation du contrat suite à un sinistre. La compagnie privilégie en effet la mise en œuvre d’actions de prévention en étroite collaboration avec les entreprises assurées.

Rédaction : Fédérale Assurance

www.federale.be


DOSSIER

Investissements publics : état des l­ieux et perspectives Où se situe notre pays au niveau de ses investissements publics ? C’est la question sur laquelle votre magazine s’est penché, ce mois-ci. Comme vous pourrez le lire, la Belgique est le mauvais élève de la zone euro. Chaque année d’ailleurs, notre pays perd des places au classement du Forum Economique Mondial qui classe les pays en fonction de leurs infrastructures. Néanmoins, la situation évolue. Les Régions ont désormais leur programme d’investissements. Nous les avons analysés, de même que le programme d’Infrabel (pour la partie fédérale). Alors, pour découvrir tous les montants et nombreux projets, n’attendez plus, tournez la page !

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CONTEXTE

La Belgique : le mauvais élève de la zone euro Depuis une trentaine d’années, la Confédération Construction le crie haut et fort : « la Belgique souffre d’un manque d’investissements publics ». Sur la période 1995-2015, notre pays se situait en avantdernière position par rapport aux autres pays d’Europe en matière d’investissements publics. Ces derniers ne représentaient qu’un peu plus de 2 % du PIB, un chiffre en-dessous de la moyenne de la zone euro, légèrement inférieure à 3 %.

D

epuis des années, la Confédération Construction plaide pour l’adoption d’une norme minimale d’investissements publics, en Belgique. Actuellement, les investissements publics belges sont largement inférieurs à ceux de la quasi-totalité des pays européens.

Années 70-80

Petit flash-back. Dans les années 70, le taux d’investissements publics était relativement important. « C’est l’époque où pas mal d’autoroutes ont été construites », indique Jean-Pierre Liebaert, le directeur du département économique de la Confédération Construction. « Au début des années 80, ce budget a été drastiquement réduit et en 1989, on a assisté à la régionalisation de certains compétences dont les travaux publics. Les Régions ont donc reçu des compétences avec un budget fortement diminué. Elles auraient évidemment eu plus facile à investir 20 Construction • juin 2018

davantage si la régionalisation de cette compétence s’était faite sur la base d’un budget plus élevé, mais cela n’excuse pas le manque d’investissements », précise JeanPierre Liebaert.

Stock

Le résultat des investissements publics constitue une forme de patrimoine (routes, infrastructures, bâtiments…). Ce stock se dégrade naturellement année après année. La faiblesse des investissements publics est telle qu’elle pose aujourd’hui des problèmes d’entretien aux différentes infrastructures du pays. Chaque année d’ailleurs, la Belgique perd des places au classement du Forum Economique Mondial qui classe les pays en fonction de leurs infrastructures. « Elles ont un handicap compétitif important par rapport à celles de nos voisins », souligne Jean-Pierre Liebaert. Qui utilise la métaphore pour illustrer

leur état. « Pour garder une maison au goût du jour et adaptée à une famille qui grandit, vous décidez de la rénover et de construire une annexe. Vous l’entretenez et construisez. Avec nos infrastructures, les trop faibles moyens qui y sont consacrés imposent de faire un choix. Soit, on les rénove, soit on en construit de nouvelles. On ne sait pas faire les deux, ce qui signifie que si on crée de nouvelles infrastructures, les anciennes se dégradent et si on rénove les anciennes, on ne développe plus. Notre patrimoine public est donc en train de stagner ». Il faut donc investir !

Régions

Comme vous pourrez le lire dans les pages qui suivent, les Régions, qui ont également souffert de sousinvestissements ces dernières années, semblent avoir compris le message. Nous avons analysé leur programme d’investissements respectif. Ils évo­ luent enfin dans le bon sens. « Il était


Nos « infrastructures

ont un handicap compétitif important par rapport à celles de nos pays voisins

»

vraiment temps. Les problèmes de tunnels ne constituaient que le top de l’iceberg, mais c’est encore largement insuffisant pour permettre à la Belgique de soutenir la comparaison avec ses voisins, en termes d’investissements publics ou pour résorber le retard accumulé au niveau du patrimoine public », souligne Jean-Pierre Liebaert. La Wallonie, qui a désormais son plan d'investissements, a également confirmé la pérennisation du Plan Infrastructures jusqu'en 2024. La Région de Bruxelles-Capitale s’est, elle, dotée d’un Plan pluriannuel Tunnel qui court jusqu’à l’horizon 2031 et d’un programme pluriannuel d’investissements Ponts/ Viaducs. Quant à la Flandre, le gouver-

nement régional investit massivement dans des travaux de mobilité. Dans ce dossier, Ben Weyts, le ministre flamand de la Mobilité et des Travaux publics, a dressé un état des lieux des « chaînons manquants » et des montants alloués à cet effet.

Fédéral et communes

Et quid du fédéral ? « L’essentiel des investissements publics fédéraux ne concerne pas le secteur de la construction. Plus une route n’est fédérale », indique Jean-Pierre Liebaert. Les investissements fédéraux « qui nous intéressent » concernent ceux réalisés par Infrabel (Plan d’investissements à court terme 2017-2020 et à long terme 20182031) et ceux effectués par la Régie des Bâtiments. Ces derniers ont d’ailleurs été l’objet d’une séance d’informations lors du salon Realty, le 16 mai dernier « Investissements 2022 de la Régie des Bâtiments : What’s the target ? ». Nous

y reviendrons dans l’édition de Construction juillet/août. N’oublions pas, non plus, de préciser que dans notre pays, les pouvoirs locaux réalisent 40 % de l’investissement public. « Sur la législature communale 2007-2012, le chiffre très précis est de 37 % », indique JeanPierre Liebaert.

Workshop

Enfin, dans ce dossier, nous avons résumé le workshop « Pacte national pour les investissements stratégiques » qui s’est tenu, le 4 mai dernier, dans les locaux du Conseil central de l’économie. La Commission Consultative spéciale de la Construction a présenté des recommandations en rapport avec le Pacte national pour les investissements stratégiques. Pour rappel, celui-ci prévoit 60 milliards d’euros d’investissements entre 2017 et 2030.

juin juin2018 2018 •• Construction 21


WALLONIE

Un plan wallon d’investissements

de cinq milliards d’euros entre 2019 et 2024 La CCW l’a déjà répété à maintes reprises. La Wallonie souffre d’un problème de sousinvestissement structurel depuis les années 80. À cet égard, le nouveau plan wallon d’investissements (PWI) de cinq milliards d’euros, présenté au début du mois de janvier par le gouvernement wallon, représente une aubaine pour notre secteur.

L

a Wa l l o n i e s ' e s t r é c e m ment dotée d'un plan wallon d’investissements de cinq milliards d’euros. « La CCW se pose en partenaire de ce plan et salue la prise de conscience des autorités publiques de l’urgence de relancer les investissements publics pour répondre au sous-investissement », souligne Francis Carnoy, le directeur général de la CCW. La CCW fait d’ailleurs partie intégrante du comité d’accompagnement du PWI. Le financement de ce plan mobilisera tant le secteur privé que le secteur public. Le plan dynamisera les formules de Partenariat Public-Privé (PPP) et de financements alternatifs. Outre le volet investissements stricto sensu, le plan présente des propositions très concrètes et importantes pour notre secteur. « Il vise notamment à accélérer les procédures pour le lancement des travaux et à renforcer l’accès des PME aux marchés publics ». Il travaillera également sur l’assouplissement des contraintes européennes et régionales d’endettement. Citons notamment la révision des balises communales d’investissements. Ces moyens nouveaux viseront à 22 Construction • juin 2018

financer 31 chantiers prioritaires entre 2019 et 2024. Les domaines stratégiques de ce plan concernent la mobilité, l’énergie, la recherche, l’ innovation et le numérique. « Le plan se concentrera sur les grands projets d’infrastructures, tout en accélérant la transition énergétique wallonne. Des investissements importants sont proposés pour rénover le bâti existant, tant dans le secteur public que dans le secteur privé. Pour la CCW, c’est une urgence si l’on veut respecter les engagements belges et wallons des émissions de CO2 ». Concrètement, tous les projets devront atteindre un montant minimum d’investissements de dix millions d’euros. Ils feront l’objet d’un examen technique et financier. S’ils sont potentiellement éligibles, ils seront proposés en PPP. En matière d’infrastructures, le plan prévoit, entre autres, l’achat de bâtiments publics responsables et la rénovation de l’existant ; la construction de nouvelles crèches, dans le cadre du plan cigogne 3 ; la création de nouvelles places en Maisons de repos (MR) et en Maisons de repos et de soins (MRS) ; la rénovation de piscines (« Plan Piscines »), l’extension

du Biopark, le développement de la sécurisation et la sûreté des aéroports, le soutien à des projets de grandes infrastructures touristiques, le développement des infrastructures de recherche collective, le développement de l’économie numérique… Mentionnons encore la mise en place d’une politique en matière de déchets, d’économie circulaire, l’assainissement des sols, la reconversion des friches industrielles et le dragage des voies navigables.

Energie et logement

Pour le volet « énergie », le PWI prévoit l’amélioration énergétique des bâtiments publics, dans le cadre du programme UREBA. Ce programme a pour ambition l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments tertiaires publics et non commerciaux. Les cibles sont les écoles, les hôpitaux et les halls sportifs. Des investissements dans l’extension des réseaux de transport et de distribution de gaz sont également prévus pour les zones d’activités économiques et les industries. Aussi, le PWI contient un important chapitre sur le logement. « Nous


Dans le plan wallon d'investissements, de nouvelles lignes pour les transports en commun sont prévues.

PLAN WALLON D’INVESTISSEMENTS ET… PLAN INFRASTRUCTURES Dans le cadre de la présentation officielle du plan wallon d’investisse­ ments, le gouvernement wallon a notamment confirmé la pérennisation du Plan Infrastructures (ainsi que les « Mesures de soutien à la relance et à la croissance de l’économie wallonne » - ex Plan Marshall et les « Accords cadres Patrimoine »). Pour rappel, le plan wallon d’investissements et le Plan Infrastructures sont deux programmes d’investissements différents. Dans l’édition de Con­ struction de mai 2018, nous vous avons d’ailleurs présenté les grandes lignes du Plan Infrastructures 2019-2024 boosté par le prélèvement kilométrique et qui s’inscrit dans la lignée du Plan Infrastructures 2016-2019. Attention à la distinction donc !

insistons pour mettre le focus sur ce projet « Impulsion logement » de 755 millions d’euros entre 2019 et 2024 ». Il prévoit la création de 10.000 nouveaux logements publics, la rénovation de 20.000 logements publics et l’amélioration énergétique de 200.000 logements privés.

Mobilité

La mobilité occupe également une place importante dans ce plan wallon d’investissements (co-voiturage, infrastructures cyclo-piétonnes, Ravel, nouvelles lignes pour les transports en commun, location de voitures partagées...). Ces investissements s’inscrivent dans le cadre de la vision de la mobi-

lité wallonne à l’horizon 2030 « VISION FAST ». Au niveau des déplacements en voiture, l’un des objectifs ambitieux est de passer de 83 % en 2017 à 60 % en 2030.

Dumping social

La CCW souligne encore la volonté de renforcer la lutte contre le dumping social en appliquant le Guide du SPW pour promouvoir une concurrence loyale et lutter contre ce dumping social, en mettant en œuvre un plan d’actions sur les achats publics responsables, en développant un label « entreprise sans dumping social », en Wallonie, et en insérant des clauses sociales, environnementales et

éthiques dans les marchés publics. Le PWI est une aubaine pour l’emploi. Chaque million d’euros de demande supplémentaire adressée au secteur wallon de la construction génère, en moyenne, dix emplois directs et indirects dans l’ensemble de l’économie wallonne. On estime que ce plan, étalé sur cinq ans, créerait ou permettrait de maintenir 8.000 emplois/an dans l’économie wallonne, dont environ 4.000 emplois directs par an au sein du secteur de la construction.

Validation du PWI

Enfin, « il convient de rester vigilant à la réalisation effective du plan qui n’est actuellement séduisant que « sur papier ». Le plan doit maintenant dépasser le stade de l’effet d’annonce », précise Francis Carnoy. Il est important de le signaler, ce plan, financé par des fonds publics et privés, doit encore être validé par l’Europe. Il sera question d’estimer son impact sur l’endettement public (au travers du Programme National d’Investissements). Une requalification de certains montages financiers donnerait sans doute lieu à des réorientations du plan wallon d’investissements tel qu’il a été présenté initialement.

juin juin2018 2018 •• Construction 23


RÉGION BRUXELLES-CAPITALE

Bruxelles

se transforme lentement mais sûrement Ces dernières années, la Région de Bruxelles-Capitale a également souffert du manque d’investissements structurel dans ses infrastructures. Pas un jour, ou presque, ne passait sans qu’un média n’évoque un problème de tunnel, de pont, de voirie qui s’effondre…Bruxelles a donc décidé d’investir.

«L

a mobilité est un véritable enfer à Bruxelles ! ». Combien de fois n’avons-nous pas entendu cette réflexion à propos de notre capitale ? C’est presque devenu du quotidien. Il faut bien admettre que rallier un point A à un point B, au sein de Bruxelles, s’apparente parfois à un véritable casse-tête. Infrastructures vieillissantes, chantiers en cours partout, absence de transports en commun dans telle zone…« Suite à de multiples problèmes de fermeture de tunnels, d’effondrement de chaussée ou encore de fermeture de viaducs, Bruxelles a décidé d’investir sur deux axes prioritaires », souligne Hugues Kempeneers, coordinateur à la Confédération Bruxelles-Capitale. « Le premier est la rénovation et l’entretien de ses infrastructures suite à tous les problèmes de mobilité et le second est la création de nouvelles infrastructures ». Dans cet article, nous aborderons six points qui mêleront tantôt rénovation, tantôt création d’infrastructures.

26 tunnels

Le premier est le Plan pluriannuel Tunnel qui court jusqu’à l’horizon 24 Construction • juin 2018

2031. Pointons deux cas concrets. La rénovation du tunnel Porte de Halle est en cours et celle du tunnel Léopold II vient de démarrer. Un budget de 264 millions € est prévu sur une période s’étalant sur 39 mois. « Le 1er mai, les fameux travaux de rénovation du Tunnel Léopold II ont débuté », précise Hugues Kempeneers. « Au total, on dénombre vingt-six tunnels à Bruxelles et le montant total d’investissements est de l’ordre de 60 millions d’euros par an ».

Ponts/Viaducs

Deuxième point : le programme pluriannuel d’investissements Ponts/ Viaducs. Il a récemment été adopté par le Gouvernement bruxellois (voir Construction mars 2018). Pour rappel, un budget de 24 millions d’euros a été détaché entre 2018 et 2021 en vue d’effectuer des travaux à court, moyen et plus long terme sur les ponts et viaducs bruxellois. Dans nos colonnes, Pascal Smet, le ministre bruxellois de la Mobilité et des Travaux publics, avait précisé que : «  ce programme était une première en Région bruxelloise ». Le programme pluriannuel prévoit

également 13 millions € pour la construction de six nouveaux ouvrages, principalement des passerelles.

STIB

L’analyse du plan d’investissements de la STIB constituera le troisième point que nous développerons. Le budget s’élève à 5,2 milliards € d’ici 2025, matériel compris, dont 1,4 milliards € pour les infrastructures, le métro Nord-Sud. « Ce plan d’investissements a l’ambition de faire passer les lignes actuelles du pré-métro au métro et de le prolonger jusqu’à Bordet avec la création de sept nouvelles stations », précise Hugues Kempeneers. « Tant la refonte du plan directeur bus que l’extension du réseau tram et métro répondent à la nécessité de s’adapter à l’évolution des réalités socio-économiques de la Région et de coller à la vraie vie des Bruxellois. Il faut aussi anticiper le comportement futur des usagers. On constate, aujourd’hui, que les jeunes ont une approche différente du transport et sont plus habitués à des modèles collectifs et de partage », souligne Brieuc de Meeus, le CEO de la STIB. « L’extension du réseau tram est égale-


Bruxelles a connu beaucoup de problèmes avec ses tunnels.

« Bruxelles

a décidé d'investir sur deux axes prioritaires

»

ment en cours, avec la prolongation de la ligne 9 vers le Nord et de la ligne 94 vers l’Est ainsi que la mise en sous-sol de la ligne 7 pour fluidifier la place Meiser, point de blocage permanent. La jonction des trams 9, 3 et 7 formera un noyau au plateau du Heysel, intégré au projet Neo ». Précisons encore que 300 millions € sont prévus dans la rénovation des stations Montgomery, Bourse,

De Brouckère, Gare centrale…et 130 millions € pour la construction de nouveaux dépôts à Uccle et au Heysel d’ici 2025.

Egouts

Quatrième point : la rénovation des égouts. « Pour rénover ses égouts, Bruxelles diversifie ses sources de financements, notamment à travers un emprunt de 1,5 milliards de la BEI (Banque européenne d’investissement) », précise Hugues Kempeneers. Le coût de cette rénovation s’élève à trois millions € par kilomètre. Le rythme actuel est de 20 km/an par an et il doit passer à environ 30 km/an pour rénover 500 km d’ici l’horizon 2030.

Logements sociaux et Beliris

Enfin, mentionnons pour conclure ces investissements bruxellois, le point cinq, la rénovation de logements sociaux avec un montant de

300 millions € d’ici 2021 et le sixième et dernier, Beliris, un accord de coopération entre l’Etat fédéral et la Région de Bruxelles-Capitale dont l’objectif est de promouvoir le rayonnement de Bruxelles en tant que capitale de la Belgique et de l’Europe. Le projet phare de Beliris, ces prochaines années, est la construction de la ligne Nord de métro vers Bordet, la réalisation de sept nouvelles stations et la création d’un dépôt à Haren. Vous l’aurez remarqué, ces projets cadrent avec ceux de la STIB évoqués plus haut. Beliris travaille donc en étroite collaboration avec la STIB. Les investissements de Beliris s’élèvent à environ 125 millions € par an. La conclusion est limpide. Oui, Bruxelles investit. Oui, Bruxelles aura un tout autre visage dans les années à venir. Qu’on se le dise, Bruxelles se transforme lentement mais sûrement.

juin 2018 • Construction 25


FLANDRE

La mobilité est au centre des investissements ​ uelle est la situation des investissements publics en Q Flandre ? Ben Weyts, le ministre flamand de la Mobilité, des Travaux publics, de la Périphérie de Bruxelles, du Tourisme et du Bien-être animal, a donné quelques indications.

L

a mobilité est un thème important pour le gouvernement flamand. En effet, au début de la législature en 2014, il a promis d'investir 500 millions d'euros supplémentaires dans des travaux de mobilité, en plus du montant d'investissement déjà fixé d'environ un milliard d'euros. Ben Weyts, le ministre flamand de la Mobilité, des Travaux publics, de la Périphérie de Bruxelles, du Tourisme et du Bien-être animal, a également annoncé que le gouvernement flamand investira 1,4 milliard d'euros (un montant record) en 2018 pour améliorer la sécurisation du trafic. Entre-temps, un nouveau Plan de mobilité pour la Flandre est en cours d’élaboration. Il servira de ligne directrice pour les investissements des vingt prochaines années (« Investir dans un système de mobilité et de logistique durable, sûr, intelligent et multimodal »). Quelle est la situation au printemps 2018 ? Lors du Comité de concertation flamand pour la Construction de février, le ministre Weyts a dressé un état des lieux des « chaînons manquants » qui restent à réaliser en Flandre en matière de liaisons de trams, de voies navigables et de routes.

• pour la ligne de tram Hasselt - Maas-

Lignes de tram

- Korenmarkt - Dampoort • la liaison Coxyde - Furnes • la prolongation du tram Melsele Beveren

Les projets suivants sont en cours :

• le projet Brabo II à Anvers est en

cours et la mise en service du dernier projet de prolongation du tram est prévue pour 2019.

26 Construction • juin 2018

tricht (un projet élaboré en coopération avec les Pays-Bas), l'infrastructure doit être achevée en 2023. • sur les trois lignes de tram priori­ taires du réseau du Brabant, les appels d'offres pour les travaux routiers sont prévus pour le Trambus du Ring Heysel - Zaventem au cours de cette année et la mise en service est prévue pour 2019. Aucune information concrète n'a encore été fournie pour les deux autres lignes (tram pour l’aéroport de Bruxelles et ligne Willebroek - Bruxelles).

de véhicule a été réalisée pour la liaison de tram Dampoort-Zuid - gare de Sint-Pieters - Saint-Denis-Westrem. L'analyse sociale coûts/avantages du projet de transport public de haute qualité à Courtrai est en cours de finalisation. La liaison Hasselt - Neerpelt Lommel (l’une des priorités ferroviaires flamandes) est en cours de négociation entre l'État fédéral et la Région flamande.

Voies navigables

Sont en attente :

En ce qui concerne les voies navigables, la liaison Seine-Escaut, avec la construction de plusieurs nouveaux ponts, est une priorité. Actuellement, les travaux au Canal de Dérivation de la Lys et sur l'axe de la Lys, le passage à Wervik, l'écluse et le passage à Harelbeke et l'écluse à Sints-Baafs-Vijve sont en cours. La surélévation du pont du village à Ingelmunster (Canal Roeselare - Lys), la rénovation du barrage de Kerkhove et le pont à vélos de Wetteren (Boven-Zeeschelde) sont également en cours. Un grand nombre de travaux doivent encore démarrer d'ici 2021 sur l’axe de la Lys. Cela concerne également les travaux relatifs à la liaison avec Zeebrugge (remplacement du pont de Steenbrugge) et les études de projet sur la modernisation des écluses de l'Escaut supérieur.

Genk - Maasmechelen

Dossiers routiers

Un grand nombre de projets sont encore en phase d'étude ou en attente. Les projets en phase d'étude sont : • le tunnel du prémétro sous la Kerkstraat - Pothoekstraat à Anvers • la liaison ferroviaire entre Bruges et Zeebrugge • les prolongations du tram à Anvers (Olympiade - Wilrijk, Mortsel Kontich)

• l'étude de la ligne de tram Hasselt • le projet de ligne de tram Maria­kerke

Une analyse multicritères du type

Dans le domaine des dossiers routiers, le lancement des travaux sur la rive gauche de la liaison Oosterweel à Anvers est prévu pour cette année encore. Par ailleurs, la fin des travaux de surélévation de quinze ponts sur le canal Albert (débutés en 2017) est


les eaux usées. À plus long terme, le défi consiste à tenir compte, dans l'opération de densification du bâti et de l’extension du bâti jusqu'en 2050, de l'utilisation plus intensive des infrastructures d'égouttage (souvent obsolètes) dans les centres urbains et ruraux et de l'augmentation continue du bâti qui résulte de la croissance démographique.

Écoles et hôpitaux

Les travaux sur l'écluse et le passage à Harelbeke sont en cours.

prévue pour la fin de cette année. Les travaux préparatoires pour la transformation de l’A12 en autoroute ont été entamés pour obtenir les permis nécessaires en 2018. La conversion de la N49 en autoroute se fait pas à pas. Une étude est prévue pour l'A102. D'autres projets sont encore en phase de planification. Ils concernent notamment l’optimisation du Ring de Bruxelles (les plans ont été mis à jour et une concertation est en cours avec les parties prenantes), la liaison Nord-Sud dans le Limbourg (une solution est élaborée sur la base du décret relatif aux projets complexes), la transformation de la N8 Furnes-Ypres (plusieurs propositions ont été avancées, mais non réalisées) et de la N60 à Renaix. Le

processus de planification pour la R11 bis (Mortsel) a été arrêté et un nouveau RIE du plan intégré doit débuter pour l'A102 dans le cadre du tracé portuaire.

Traitement de l'eau et égouttage

De nombreuses communes sont à la traîne pour la réalisation des objectifs de la directive européenne sur l'eau (niveau d’égouttage et de traitement). Ces objectifs doivent être réalisés pour 2027. L'Agence flamande de l'environnement doit rattraper ce retard pour équiper le bâti existant d’infrastructures d'égouttage et de traitement des eaux, en particulier avec des infrastructures collectives et, dans une moindre mesure, avec des stations d'épuration individuelles pour

Enfin, des investissements sont prévus pour la construction d'écoles et d'hôpitaux. Pour le partenariat public-privé pour les écoles, le ministre de l'Enseignement a fixé une taille de cluster de 20 à 50 millions d'euros. Le gouvernement serait disposé à ajuster la répartition des risques, dans une mesure limitée, si certains risques ne peuvent pas - ou seulement à un coût supplémentaire sensible - être supportés par le secteur privé. Nous attendons le guide d’attribution et les premiers appels d’offres dans un avenir proche. ​Pour le financement d’hôpitaux, le gouvernement flamand a déjà approuvé, en juillet 2017, l'introduction d'un nouveau modèle de financement de l'infrastructure hospitalière, par une décision procédurale correspondante. Ce modèle de financement consiste en un forfait de maintien et un forfait stratégique, qui sont octroyés pour une durée indéterminée. Les montants sont calculés sur une durée de vie de 40 ans. Le forfait de maintien doit permettre de maintenir l’exploitation de l'infrastructure existante. Le forfait stratégique est destiné à couvrir la totalité des coûts de construction de nouveaux hôpitaux, de l'extension de la capacité existante d'un hôpital, les travaux de reconditionnement et les premiers investissements mobiliers (investissements médicaux et non médicaux). La mise en œuvre de ce nouveau modèle de financement ne sera plus réalisée par ce gouvernement.

juin 2018 • Construction 27


INFRABEL

Extension du réseau ferroviaire et relance des travaux du RER Infrabel a récemment présenté ses plans d'investissements à court terme (2017-2020) et à long terme (2018-2031).

P

our les années à venir, Infrabel envisage deux plans d'investissement pluriannuels importants. Tout d’abord, le plan d'investissements 20172020 qui intègre les efforts budgétaires attendus par le gouvernement. « Il épargne au maximum les investissements dans le réseau ferroviaire, nécessaires pour améliorer la sécurité et préserver le service à la clientèle », selon Infrabel. Deuxièmement, grâce à un financement fédéral supplémentaire d’1 milliard d'euros, il existe un nouveau plan stratégique pour la période 2018-2031. « Pour élargir l'offre à la clientèle et améliorer sa qualité, ce plan vise la poursuite de l'extension du réseau ferroviaire, comme la relance du projet RER (Réseau Express Régional), le développement du réseau ferroviaire dans la province du Limbourg et dans les ports ». Une grande partie des efforts d'Infrabel est destinée à la sécurité. D'ici 2022, l’ensemble du matériel roulant d'Infrabel doit être équipé du European Train Control System (système européen de contrôle des trains) et les 368 postes de signalisation, qui existaient encore en 2005, seront concentrés en dix postes de signalisation en 2024. De plus, des investissements sont réalisés dans la sécurisation et la suppression des passages 28 Construction • juin 2018

Le plan 2018-2031 vise, entre autres, la relance du projet RER.

construction de nouvelle grande gare n’est prévue. Il s’agira d’aménagements de gares existantes. Infrabel a récemment achevé les travaux relatifs au contournement ferroviaire de Malines et entame, à présent, la phase importante suivante : la construction de l'infrastructure ferroviaire sur un tracé long de 3,2 km.

RER

à niveau. Un montant de 15,5 millions d'euros (2017) a été dégagé à cet effet. 74,2 millions d'euros (2017) sont prévus pour la sécurisation des tunnels et des voies, ainsi que pour le Business Continuity Plan (plan de continuité des activités). Ces travaux comprennent notamment l'application d'une couche ignifuge sur les parois des tunnels.

le maintien de la capacité soit relevé à partir de 2021 pour éviter que certaines lignes ne puissent plus être utilisées ». Elle veut également éviter que « ... les travaux de rénovation d'infrastructure, sans cesse reportés, deviennent irréalisables en raison de leur ampleur ou que ces travaux ne soient possibles qu'au moyen de mises hors service de longue durée ».

Report

Dans le cadre de la sécurité et de la ponctualité, Infrabel réalise pour 46,6 millions d'euros (2017) de travaux, entre autres pour le renouvellement de l'infrastructure d'accueil. Ces travaux comprennent des surélévations des quais jusqu'à 55 cm ou 76 cm (la SNCB préfère 76 cm). Un montant de 24,73 millions d'euros (2017) a été prévu à court terme à cet effet. De plus, aucune

Un certain nombre de travaux de rénovation des voies ferrées étaient prévus pour la période 2017-2020. Mais ils ont été reportés en raison d’un manque de moyens. L'objectif des travaux de rénovation du réseau ferroviaire consiste à limiter le nombre de « messages de limitation de vitesse temporaire ». Infrabel ajoute qu’ « ... il est essentiel que le niveau d'investissement pour

Sécurité

​À plus long terme, Infrabel travaille également à la relance du Réseau Express Régional sur la base du Plan Stratégique d'Investissement Pluriannuel 2018-2031. Un montant de 750,4 millions d'euros a été prévu à cet effet sur les 1 146,9 millions d'euros que représente la totalité du plan. Les travaux du RER comprennent une infrastructure à quatre voies et l'aménagement de gares et d’arrêts. Le solde de près de 400 millions d'euros est destiné aux priorités flamandes (342,8 millions d'euros), aux priorités wallonnes (47,5 millions d'euros) et aux priorités de la Région de Bruxelles-Capitale (6,2 millions d'euros). La Flandre aimerait rendre les ports accessibles, augmenter le nombre de voies sur les lignes, les électrifier (surtout dans le Limbourg) et réaliser des travaux dans les gares. Pour la Wallonie, il s’agit principalement de la sécurisation des infrastructures et, pour Bruxelles, de la première phase des travaux à la gare de Bruxelles-Midi.


WORKSHOP

Le Conseil central de l’Economie formule des recommandations concernant le pacte national Au cours d'un workshop qui s'est déroulé le 4 mai dernier, la Commission Consultative spéciale de la Construction du Conseil central de l'Economie a présenté des recommandations dans le cadre du Pacte national pour les investissements stratégiques. Différents experts en ont été informés et ont été sollicités en vue d’ajuster l’avis des partenaires sociaux. Le workshop s’est déroulé, le 4 mai dernier, dans les locaux du Conseil central de l’économie.

E

n 2016, le Premier Ministre Charles Michel avait lancé l’idée du Pacte national pour les investissements stratégiques. Le Conseil central de l'Economie voit dans ce pacte « ... une opportunité de garantir une croissance économique durable pour les générations futures ». Mais les interlocuteurs sociaux du secteur de la construction estiment « ... qu'un certain nombre de conditions doivent être remplies au préalable. Raison pour laquelle ils ont formulé plusieurs propositions dans un avis aux responsables politiques afin d'engager une réflexion plus approfondie sur le pacte ». À la base, un constat : les investissements publics belges se situent à un niveau (trop) bas : les chiffres montrent qu'au cours de la période 1995-2015, ils n'ont représenté qu'un peu plus de 2 % du produit intérieur brut. En conséquence, la Belgique affiche le deuxième pourcentage le plus bas d'Europe. Les conséquences s'en ressentent notamment dans les problèmes d'infrastructure.

Conseils

Emmanuel de Béthune (secrétariat du Conseil central de l'Economie) a présenté les principales recommandations émanant des partenaires sociaux : • Trajet Horizon 2030 : une trajectoire de croissance de l'actif net (+/- 1 % du PIB, un niveau comparable à celui des pays scandinaves) devrait être établie. • des règles souples pour les investissements : neutralisation partielle ››› juin 2018 • Construction 29


WORKSHOP ›››

ou totale de l'investissement public dans les règles budgétaires pour l'investissement public avec un effet multiplicateur élevé. La Commission européenne pourrait contribuer à déterminer quels investissements bénéficient de cette neutralisation. • une gouvernance structurée et efficace des différents projets d’investissements à travers la participation des acteurs concernés, un plan d'affaires clair, le suivi et l'évaluation des projets. • une utilisation de l’épargne citoyenne, éventuellement par le biais de nouveaux produits d’épargne commercialisés par les banques, avec un rendement attractif conforme au marché et, si possible, avec des garanties publiques.

Réflexion

Pour les besoins de la discussion, trois professeurs d'université et le PDG d’ORI (organisation représentative du secteur du conseil et de l’ingénierie) ont été invités à réfléchir à ces recommandations. Après avoir également rappelé la nécessité d’investir, le professeur émérite Wim Moesen (KU Leuven) a fait valoir que l'investissement public a été victime des règles et mesures fiscales européennes strictes à la suite de la crise bancaire de 2008. « Tous les pays ont réduit leurs investissements publics. Ils sont faciles à reporter et il n'y a pas de protestations », a indiqué Wim ­Moesen. La question est de savoir si de tels investissements doivent être réalisés dans le cadre d'un budget récurrent. Il plaide pour que l'investissement public supplémentaire (1 % du PIB) ne soit pas à charge d’opérations courantes. Le professeur Giuseppe Pagano (Service de Finances publiques et de Fiscalité, Université de Mons) a abordé la question de savoir s'il est nécessaire de neutraliser totalement ou partiellement certains investissements publics dans les règles budgétaires afin d'accroître les investissements publics. Il a également 30 Construction • juin 2018

souligné l'insuffisance structurelle des investissements publics dans notre pays depuis 1974 et les effets des mesures budgétaires (à la fois nationales et européennes). Selon le professeur Pagano, il existe des raisons objectives d'augmenter l'investissement public : la croissance démographique (actuellement 11 mil­ lions et on tend vers 12 millions), l'usure des bâtiments gouvernementaux, les problèmes de mobilité et les nouveaux besoins environnementaux. Il a encore souligné que la dette publique est stable et que sa charge d'intérêts a diminué. Il a affirmé que ce serait une occasion manquée que de ne pas profiter du taux d'intérêt historiquement bas. « Même si les taux d'intérêt devaient augmenter, il faudrait encore un certain temps pour qu'il y ait un impact », a-t-il indiqué. Selon lui, « il y a donc un risque qu'un investissement public insuffisant ralentisse la croissance économique et empêche d'atteindre d'autres objectifs ». Il est donc nécessaire d'adapter les règles budgétaires européennes (remplacer la

VERS DES ETATS GÉNÉRAUX DES « PUBLIC ASSETS » ? Au cours du workshop, Jan ­ osschem (ORI) a suggéré la B création d'Etats généraux ‘Public Assets Belgium’, à l'instar de ce qui existe au Danemark. Ces Etats généraux devraient cartographier les actifs stratégiques de l'Etat (infrastructures et bâtiments publics) et en déterminer l'état et la valeur résiduelle. Cela permettrait également d'identifier les lacunes et de fixer des priorités. Un nouvel État de ce type devrait être créé tous les deux ans. La communication au sujet de cette initiative constitue également l'un des aspects majeurs d'un tel État général.

limite de -3 % par un équilibre absolu des opérations courantes) et d' « accepter une série d'investissements stratégiques supplémentaires s'élevant à 1 % du PIB (4,5 milliards d'euros) ‘hors déficit’ ».

Point de non-retour

L'ingénieur Jan Bosschem (CEO d’ORI) s'est, quant à lui, penché sur la nécessité d'une gouvernance plus structurée et participative pour accompagner l'investissement public. Pour que les investissements publics réussissent, il estime qu'une plus grande certitude politique est nécessaire. « La législation est trop complexe, les processus sont opaques et la prise de décision est incertaine », a-t-il affirmé. Cinq minutes avant l'obtention du permis définitif, un projet peut être ramené à la « case départ » en raison d'arguments procéduraux et d'une politique erratique. Sa solution est qu'il devrait y avoir des points intermédiaires de nonretour. Il a également insisté sur la nécessité d'une vision de la maintenance et d'inclure les investissements de maintenance dès le début d'un projet. « Nous devons nous éloigner de la politique du prix le plus bas. C'est la garantie d'un manque de qualité et ça ne conduit pas au coût minimum sur l’ensemble du cycle de vie », a-t-il poursuivi. Enfin, existe la question de savoir si l'épargne peut être utilisée pour financer l'investissement public. Le professeur Etienne De Callatay (Université de Namur) n'était pas en faveur d’instruments orientant prioritairement l’épargne citoyenne vers le financement de ces investissements. Il a également remis en question l’intérêt de partenariats public-privé dès lors que ceux-ci ne s’avèrent pas toujours efficaces. Les membres de la Commission Construction, présents au workshop, ont directement répondu qu’ils n’appelaient évidemment à recourir à cette formule que si celle-ci offrait plus d’avantages qu’un financement public traditionnel de l’investissement. Ils préciseront leur avis en ce sens.


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BUILDING HEROES

Durant deux jours, les enfants ont testé les métiers de la construction.

La construction à la conquête des jeunes ! Les 19 et 20 avril derniers, la septième édition des Building Heroes, organisée par Constructiv et ses partenaires dont la CCW, s’est tenue au Parc à Mitrailles, à Court-Saint-Etienne (Brabant wallon). Deux milliers d’écoliers de sixième primaire ont testé les différents métiers de la construction.

C

ette année, c’était donc au tour de la province du Brabant wallon d’accueillir l’événement propice à la découverte de notre secteur. Mathieu Michel (MR), président du Collège provincial de la province 32 Construction • juin 2018

néo-brabançonne, se faisait d'ailleurs un plaisir de voir débarquer Building Heroes sur ses terres. « La construction est un élément qui est au cœur du dynamisme brabançon wallon. S’il y a bien un endroit où l’on construit l’avenir, c’est

ici », a-t-il souligné, lors des discours inauguraux de l’événement. Une séance inaugurale au cours de laquelle Jean-Louis Teheux, président de Constructiv Building on People Wallonie, a rappelé l’image négative qui colle encore trop souvent au secteur. « Les métiers de la construction pâtissent encore d’une image désuète. Or le secteur est innovant et cette capacité à innover se traduit par de multiples évolutions ». Jean-Louis Teheux a encore insisté sur l’importance que les acteurs du secteur


Le dernier Building Heroes d'Eric Dujacquier.

LA DERNIÈRE D’ERIC DUJACQUIER !

« J’ai l’impression de conduire en vrai », indiquait Victor.

accordent à la formation. « Et notamment à l’alternance », a-t-il insisté. De l’alternance, il en a également été question dans les propos de Benoît Drèze, député wallon (cdH). « Je tiens à souligner la grande puissance de la formation en alternance. Malheureusement, cette filière est sous-développée en Wallonie avec seulement 5 % des jeunes qui y sont inscrits. Ce chiffre monte à 15 % en Allemagne et à 64 % en Suisse, où les jeunes de 15 ans trouvent tous une place de stage. Nous devons ouvrir nos portes à des stagiaires », a-t-il indiqué.

blondes qui passaient, de stand en stand, dans le Parc à Mitrailles ? « Ici, je travaille l’ardoise. Je me rends compte que c’est un métier où il faut persévérer », indiquait Célian, très appliqué dans sa tâche de couvreur. Victor, lui, était imperturbable au volant de son engin de chantier. « C’est très cool ! J’ai l’impression de conduire en vrai », commentait-il. Un constat : tous les écoliers étaient souriants en découvrant ces métiers. Le petit Lucien (futur plafonneur ?) ne dérogeait pas à la règle. « J’ai peint une plaque avec trois couleurs différentes. J’ai travaillé pour que ça soit le plus beau possible », indiquait-il. Sa mission était réussie.

Persévérer

Sur chantier

Filière sous-développée

Et qui sait si les futurs stagiaires ne se trouvaient pas parmi les petites têtes

Après avoir découvert les stands et ateliers, les enfants se sont ren-

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La séance inaugurale de l’événement a donné lieu à une séquence émotion. Il s’agissait, en effet, des derniers « Building Heroes » d’Eric Dujacquier, le directeur Constructiv Building on ­People Wallonie. Un petit hommage, vidéo à l’appui, lui a été rendu. Les six précédentes éditions des « Building Heroes » ont défilé sur écran. Pour rappel, la première avait eu lieu en 2012, à Francorchamps, dans le cadre d’EuroSkills. « Je remets Constructiv Wallonie dans de bonnes mains. Bon vent pour les années suivantes ! », a-t-il déclaré à son successeur, Sébastien Lemaître.

dus sur chantier. Ils ont visité le futur « China Belgium Technology Center » de Louvain-la-Neuve. Ils y ont reçu une petite formation sur la sécurité et ont découvert les différentes phases d’un projet de construction. C’est donc la tête remplie d’infos sur notre secteur qu’ils ont rejoint leurs pénates respectives. À l’année prochaine ! Il se chuchote que la partie germanophone du pays aimerait accueillir la huitième édition…

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juin 2018 • Construction 33


BOIS & HABITAT (2)

L’expérience digitale de la Menuiserie Riche Comme annoncé dans nos colonnes le mois dernier, nous revenons, dans ce numéro, sur l’expérience digitale de la Menuiserie Riche. Nathalie Lebrun, la responsable communication, était venue témoigner sur le sujet lors du salon Bois & Habitat.

«L

a digitalisation a toujours été assez présente chez nous », a souligné Nathalie Lebrun. « Dans les années 80, nous avions déjà des équipements qui transmettaient des informations d’une machine à une autre ». Ces dernières années, l’évolution « numérique » a été très rapide. « L’évolution technique des châssis a été plus rapide en sept à huit ans qu’en 40 ans », a précisé Nathalie Riche. La menuiserie s’est adaptée et a investi, surtout que les performances thermiques des châssis étaient devenues de plus en plus exigeantes. Dans l’entreprise, le digital a une influence dans trois domaines : les devis/commandes, la production et la

gestion globale. « Le digital facilite le flux d’informations et il permet de créer un canal unique de communication pour les échanges avec les clients professionnels ».

« 10 € AU LIEU DE 1.000 € » Dans les exposés qui ont eu lieu lors de Bois & Habitat, Benoît Michaux (CSTC) était également venu témoigner sur les avantages du BIM dans la construction. « Et le secteur de la menuiserie et des constructions bois n’est pas en reste », avait-il précisé. « Il s’agit d’une opportunité pour améliorer le processus de collaboration et l’échange d’informations ». Pour chiffrer l’avantage du BIM, Benoît Michaux a encore rappelé que : « résoudre un problème sur écran est moins coûteux que sur chan­ tier, soit 10 € au lieu de 1000 € ».

« Cloud Computing »

Pour les devis/commandes, un logiciel interne « Cloud Computing » a tout révolutionné. « Nos clients, des menuisiers poseurs, ont accès à ce logiciel. Nous pouvons y partager nos données et le client peut se les approprier et les personnaliser. Un devis peut même être transformé en commande ». De même, une plateforme PRO d’échanges est accessible « derrière » le site internet « classique » de l’entreprise. « Il comprend des informa-

tions utiles pour les clients professionnels : les informations techniques, le suivi des commandes, les délais de production, la gestion du service après-vente… ».

Puces

Au niveau de la production, les codes-barres ont été remplacés par des puces. « La majorité de nos châssis sont peints et on ne voyait plus les codes-barres classiques. Ces puces ont deux fonctions : localiser le produit et donner les informations utiles à l’opérateur qui doit le traiter ». Aussi, le système RFID permet de scanner des informations techniques spécifiques à chaque poste de produc­ tion. Enfin, la Menuiserie Riche a investi dans un nouvel outil ERP, en 2014. « Il est utile pour la gestion des commandes, administrative, interne et commerciale ». Vous l’aurez compris, le digital est bien ancré au sein de l’entreprise. « Tout le monde doit être partie prenante, c’est une volonté et nous n’avons pas le choix ! », a conclu Nathalie Lebrun.

Nathalie Lebrun : « La digitalisation a toujours été assez présente chez nous ».

34 Construction • juin 2018


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HACKATHON DIGITAL CONSTRUCTION

48 heures d'innovation ouverte Le week-end du 20 au 22 avril dernier, la Confédération Construction Bruxelles-Capitale a organisé un hackathon « Digital Construction » autour de l'innovation ouverte et des possibilités qu'offre l'informatique au secteur de la construction. Cinquante personnes y ont participé.

L

es techniques d'information et de communication jouent un rôle important dans le processus constructif. L'avènement du BIM pourrait bien entraîner un mouvement d'accélération dans ce domaine. « Sur les chantiers, l'utilisation de robots et cobots (des robots collaboratifs) qui effectuent leurs tâches sur la base de plans BIM et assistent les hommes de métier, fait progressivement son chemin. Toutes sortes de « bots » contribueront sans doute, bientôt, à la conception, à la réalisation et à l'utilisation de bâtiments », indique Johan Vyncke, directeur recherche et innovation et conseiller général au CSTC et membre du jury du hackathon « Digital Construction ». Dans notre secteur, le « digital » rentre dans les mœurs et comme l'explique Jean-Christophe Vanderhaegen (directeur général de la Confédération Construction Bruxelles-Capitale), l'objectif est de le mettre en place dans plusieurs domaines. « Il y a trois ans, la Confédération Construction Bruxelles-Capitale et celle du Brabant flamand ont déjà organisé des formations sur le BIM. Certaines techniques ont déjà été bien intégrées, mais pas d'autres. Dans notre pays, c'est le secteur de la construction qui prend l'initiative, à l'inverse de pays comme le Royaume-Uni ou la Finlande, où ce sont les pouvoirs publics qui prennent le ‘lead’ », poursuit Jean-Christophe Vanderhaegen. Cet hackathon s'inscrit dans cette démarche.

Innovation

Jean-Christophe Vanderhaegen est également revenu sur cet événement. « L'objectif, c'est de faire de l'innovation ouverte. En règle générale, dans la construction, l'innovation est protégée au sein de l'entreprise. Ici, le but était d'innover ensemble ». Selon Bart Ingelaere, directeur général adjoint du CSTC et coach de l’hackathon, un événement de ce type peut « ... contribuer aux évolutions numériques parce qu'il permet d'établir de nouveaux contacts, par-delà les frontières des secteurs et des spécialisations. Cette initiative s'inscrit donc parfaitement dans le cadre de l'action que mène le CSTC avec la CCBC à Bruxelles, avec le sou36 Construction • juin 2018

tien d'Innoviris pour l'accompagnement technologique. Il permet de créer rapidement une équipe multidisciplinaire qui se penche sur de nouvelles solutions et propose des idées et concepts neufs ». Cinquante personnes issues de divers secteurs (construction, IT, étudiants, ...) ont pris part à l’événement. Au démarrage, les participants avaient la possibilité de présenter une idée (il y en a eu une vingtaine) sur l'un des quatre thèmes suivants : ‘Artificial Intelligence and the use of Big Data in Construction’, ‘Digital experience with 3D Technology’, ‘Automated Lean measurement’ et ‘Track & Trace and IoT made available across the industry’. Ils ont ensuite sélectionné sept idées et se sont répartis autour d'elles. « Tout le week-end, ces groupes ont travaillé au développement d'une idée pour la présenter, ensuite, le dimanche. Des coaches les ont accompagnés dans ce processus d'élaboration », a indiqué le directeur général de la Confédération Construction Bruxelles-Capitale. À la fin du week-end, un jury a sélectionné l'idée gagnante.

Le gagnant

Cette idée gagnante, c'est Wouter Devriendt qui l'a eue avec son projet S.A.M. (Safety Assistant Manager). Comme il le dit lui-même, « il est un ingénieur civil qui a atterri dans l'informatique ». Il travaille chez Agfa Health Care et a créé une start-up avec quelques amis, Balloon-Inc. À la base, il y a le fait que sur un chantier, il y a du gaspillage – notamment de temps. Les containers de matériel ne sont pas toujours bien installés, le matériel n'est pas toujours au bon endroit, d'où trop de déplacements sur le chantier. « L'idée consistait à savoir où les gens se sont rendus sur le chantier, à l'aide de ‘health runs’. Nous avons travaillé sur cette base avec sept personnes et l'avons développée », a-t-il expliqué. Durant l’événement, l'accent a également été mis sur la sécurité qui pose aussi problème. La caméra détecte automatiquement si les personnes portent ou non un casque, ou si elles se trouvent dans des zones où elles ne pourraient norma-


lement pas se rendre. Tout ceci suppose de travailler avec de l'intelligence artificielle. « Il n'est même plus nécessaire de regarder les images. Le système envoie automatiquement une notification ‘push’ au gestionnaire de chantier. Il est possible de consulter les images par la suite. Il ne s'agit pas de reconnaître les individus (ce qui relève de la vie privée) – ce n'est pas une chasse aux sorcières ». Le jury s'est montré enthousiaste, mais aurait préféré que l'on se concentre davantage sur l'optimisation du temps des travailleurs, l'idée initiale de Wouter Devriendt.

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Un robot qui peint

Egalement en tête de liste, une idée de Gaëtan Auvray, un ingénieur électromécanique qui travaille à temps partiel chez un entrepreneur général et consacre le reste de son temps au démarrage de sa propre activité. Son idée consiste à utiliser un robot pour les finitions d'un projet. Il a voulu la Healthbox® 3.0 tester lors de l’hackathon avec son projet CoCo. « Au départ, l'idée était d'utiliser le robot pour plusieurs tâches, en fonction La solution intelligente pour un climat intérieur sain de l'outillage. Durant le week-end, elle a évolué, pour aboutir à • Installation rapide, qualitative & fiable via l’app un robot qui peint : une plateforme mobile qui glisse le long des • Communication avec les autres appareils intelligents grâce à SmartConnect murs en projetant de la peinture. Le robot scanne la pièce grâce • Collecteurs de ventilation pour à des capteurs de profondeur et de caméras en 3D. Le peintre installation dans des espaces réduits commande le robot à l'aide d'une tablette ou d'un GSM », a indiqué Gaëtan Auvray. www.renson.be Cette méthode offrirait plusieurs avantages : la productivité augmenterait, le travail le plus pénible (comme peindre les plafonds) reviendrait au robot, la sécurité du peintre s'en trouverait améliorée (il ne serait plus nécessaire de monter et bouwbedrijf_90x130_FR_0417.indd 1 descendre de l'échelle ou de l'échafaudage, ni de les déplacer) et la quantité de déchets diminuerait (le robot travaillant avec davantage de précision, il y aurait moins à couvrir). Son équipe rassemblait des gens issus d'horizons différents, comme des étudiants, des travailleurs d'entrepreneurs généraux, ou encore une personne active dans la robotique. Cette dernière n'a aucun lien avec le secteur de la construction. « Son apport s'est surtout avéré intéressant sur le plan technique », a-t-il commenté.

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Enrichissant

Que pensent ces deux finalistes du hackathon ? « Un week-end fantastique et très enrichissant. Développer un projet en 48 heures a été une très bonne expérience. Il n'est, bien entendu, pas possible, sur un week-end, d'évaluer si tout est faisable. Mais il est possible de vérifier des hypothèses », a indiqué Wouter Devriendt. Pour Gaëtan Auvray, « ça a été très intensif. Vous travaillez sans relâche. Echanger avec différentes personnes et retenir les meilleures idées a été très enrichissant. Cela permet aussi d'évoluer rapidement ». Pour Johan Vyncke, cet hackathon a été « très intéressant ». « Tous les éléments étaient réunis pour que le succès soit au rendez-vous. Un lieu adéquat, une bonne organisation et surtout, des participants enthousiastes. De bonnes ‘vibes’ dès le départ, donc, comme en attestent les tweets qui n'ont pas tardé à fuser. Faire office de coach ou faire partie du jury ont également été des expériences amusantes. Il a été difficile de classer toutes les bonnes idées qui ont surgi au cours de cette première édition du hackathon et de désigner un gagnant », a-t-il conclu.

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juin 2018 • Construction 37


ADEB

Entrepreneur confiant cherche main-d’œuvre qualifiée Le 3 mai dernier, l’Association des Entrepreneurs Belges de Grands Travaux (ADEB) a présenté son cinquième baromètre annuel. Si la confiance des dirigeants est en hausse, le manque de main-d’œuvre qualifiée est leur première préoccupation. Construction a assisté à la présentation de ce baromètre.

C

omme le veut la tradition à cette période de l’année, l’ADEB a présenté son baromètre annuel, celui qui informe sur le ressenti des 65 entreprises membres par rapport à la conjoncture actuelle. Les dirigeants ont été interrogés sur quatre grands thèmes : l’état de santé des entreprises, la confiance des dirigeants, l’emploi et les perspectives. Qu’en ressort-il ? 19 % des entreprises déclarent leur situation préoccupante. « Un chiffre stable depuis l’année dernière », a précisé Didier Cartage, le directeur général de l’ADEB. 21 % la trouvent très bonne alors que ce chiffre était de 17 % lors du dernier baromètre.

de personnel qualifié. Ils sont 47 % à le souligner, soit près du double de l’année dernière (26 %). « Il manque du personnel qualifié à tous les niveaux », a insisté Didier Cartage. Viennent en­suite la concurrence sur les prix (32 %), les charges administratives (9 %), le manque d’investissements publics (6 %), le dumping social (4 %) et la pérennité de l’entreprise (2 %). Notons que pour le manque d’investissements publics, le chiffre était de 18 % l’année dernière, soit trois fois plus. « En un an, beaucoup de choses se sont passées au niveau des plans d’investissements », a souligné Marc Peeters.

Patrons confiants

Quid du troisième thème, l’emploi ? En 2017, les entreprises ont engagé 692 personnes supplémentaires, portant le nombre total d’emplois directs dans le secteur des grands travaux à 17.814 personnes, soit une augmentation de 3,9 %. « À périmètre constant, le chiffre exact est de 3,5 %, l’organisation ayant accueilli de nouveaux membres », a précisé le directeur général. 92 % désirent embaucher mais 57 % craignent de ne pas trouver de person-

Les patrons, eux, se disent confiants, voire très confiants quant à l’avenir. « Ils sont 91 % dans ce cas ». Soit 10 % de mieux que l’année dernière. « Le marché reprend. La tendance globale est une hausse de 10 % de l’activité en 2018 », a indiqué Marc Peeters, l’un des administrateurs de l’ADEB. Malgré cette tendance générale à l’optimisme, des thèmes préoccupent les dirigeants. Le principal est la pénurie 38 Construction • juin 2018

Emploi

nel qualifié. Pour expliquer l’origine de la pénurie d’ouvriers qualifiés, 47 % évoquent le manque de qualification ou de formation technique et 30 % le manque d’attractivité du secteur. « 40 % des ouvriers ont plus de 40 ans et on constate trop peu d’entrées de jeunes », a expliqué Marc Peeters. « Il faut rendre les jobs plus attractifs et inventer l’ouvrier 2.0 ». Quant à l’origine de la pénurie d’employés qualifiés, 79 % évoquent le manque de candidats pour les fonctions techniques.

Formation

Au niveau des perspectives, face à ce dernier constat, Frédéric ­Loriaux, le président de l’ADEB, a rappelé


Courtier souscripteur spécialisé en garanties financières et cautions pour le secteur immobilier l’importance de la formation. « Actuellement, elle n’est pas à niveau. Et elle ne répond pas aux besoins des entreprises », a-t-il constaté. « Nos entreprises membres ouvrent leurs portes pour accueillir les nouvelles vocations et collaborer avec les écoles ». Pour le président de l’ADEB,

RESPONSABILITÉ DÉCENNALE OBLIGATOIRE Meilleure garantie à prime de Belgique Tarif dégressif si combiné avec l’assurance loi-Breyne Contrats pour promoteurs Contrats pour constructeurs Contrats pour artisans GARANTIE FINANCIÈRE D’ACHÈVEMENT LOI BREYNE Garanties à 5% ou 100% Pas d’impact sur vos lignes de crédit bancaires Garantie du meilleur tarif Simplicité administrative grâce à la digitalisation

LEADER SUR LE MARCHÉ BELGE ET LUXEMBOURGEOIS EN GARANTIE FINANCIÈRE D’ACHÈVEMENT (LOI-BREYNE) AVEC PLUS DE 2 MILLIARDS D’EUROS DE CAPITAUX ASSURÉS

De g. à dr., Frédéric Loriaux (président de l’ADEB), Didier Cartage (le directeur général) et Marc Peeters, l’un des administrateurs.

« la formation qui répond aux besoins se déroule en interne, d’où l’importance de l’alternance et d’un stage d’une durée minimale de trois mois ». Enfin, toujours dans les perspectives, le numérique occupe une place importante au sein des membres. 42 % d’entre eux estiment que l’intégration de la technologie dans la construction (BIM, impression 3D, drones…) fait partie des principaux défis à relever. L’ADEB est membre de la Confédération Construction. Elle regroupe 65 grandes entreprises du secteur qui représentent quelque 18.000 emplois directs et 54.000 emplois indirects pour un chiffre d’affaires de 9,5 milliards d’euros.

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39 juin 2018 • Construction 27/04/18

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VIAPASS

La taxe kilométrique belge est principalement payée par des transporteurs étrangers La taxe kilométrique imposée aux camions en Belgique a généré 676 millions d'euros en 2017, dont 54 % provenant des transporteurs étrangers. Au total, les camions de plus de 3,5 tonnes ont parcouru 6,13 milliards de kilomètres sur les routes à péage.

2017 est la première année d'exploitation complète de la taxe kilométrique.

L

e système est entré en application le 1er avril 2016, ce qui fait de 2017 la pre­ mière année d'exploitation complète. Du 1er avril 2016 au 31 mars 2017, la taxe kilométrique a rapporté 660 millions et 686 millions au cours des douze mois suivants. Le nombre moyen de kilomètres parcourus en 2017 a augmenté sur une base mensuelle de 3,41 %, tandis que les droits de péage mensuels perçus ont augmenté de 3,17 %. Johan Schoups, administrateur général du service public compétent Viapass, explique la différence de taux de croissance par l’intégration d’un plus grand nombre de camions Euro 5 & 6 dans les flottes. Ils sont moins néfastes pour l'environnement et bénéficient d'un taux allégé. « Mais l'écologisation de la flotte 40 Construction • juin 2018

automobile, l'un des objectifs de la taxe kilométrique, est également liée à une consommation plus économique », admet-il. La double croissance implique que la taxe kilométrique a manqué un autre de ses objectifs, à savoir le transfert des volumes de transport de la route vers le rail et la navigation intérieure. Chaque jour, on continue d’enregistrer des records d'embouteillages.

Financement de travaux routiers

Par contre, un autre objectif a bien été atteint. En raison de l’introduction de la taxe kilométrique, les utilisateurs étrangers contribuent également à la construction et à l'entretien des routes belges. Les camions immatriculés en Belgique ont représenté 46 % des recettes de la taxe. Les véhicules néerlandais ont rapporté 10,7 %. Les Pays-Bas sont ainsi loin devant la Pologne (9,2 %), la Roumanie (6 %) et l'Allemagne (4,4 %). Chaque jour, les on board units (OBU ou unités embarquées) enregistrent environ 25 millions de kilomètres parcourus sur le réseau routier belge. Entre-temps, 800 000 OBU ont déjà été

distribuées, dont 18 % en Belgique, 14 % en Pologne et 10 % en Allemagne et aux Pays-Bas. « Cela a déjà permis une diminution des taxes belges sur les camions pour descendre au niveau minimum accepté par l'UE ». Les recettes nettes sont attribuées à hauteur de 63 % à la Flandre, de 35 % à la Wallonie et de 2 % à Bruxelles. Cette répartition repose sur les kilomètres parcourus dans chaque Région. Le fait que le Ring qui entoure Bruxelles se situe, en grande partie sur le territoire flamand, pèse

Johan Schoups, l'administrateur général de Viapass.

lourdement dans la balance. Les recettes brutes sont toutefois d’abord diminuées de l’indemnité prévue pour Satellic, l'opérateur de l'infrastructure de contrôle, et de celle qui est destinée aux fournisseurs des OBU.

Et l'argent provenant de toutes les amendes éventuelles aboutit ensuite directement dans les caisses de l'État.

Extension

Des voix s’élèvent pour assujettir un plus grand nombre de routes flamandes et wallonnes aux droits de péage – à Bruxelles, la quasitotalité du réseau routier a déjà été intégrée au système – pour qu'elles soient utilisées comme raccourcis. « Il est préférable de ne pas créer de routes à péage supplémentaires à l’intuition, mais de le faire sur la base d'une étude approfondie », explique Johan Schoups. Selon lui, il existe des plans qui prévoient l’inclusion de routes supplémentaires dans le système pour les six premiers mois. Techniquement, il est déjà possible de rendre la taxe kilométrique « intelligente » afin que les trajets de nuit, par exemple, deviennent moins chers et que la circulation soit mieux répartie. « Ce type de décision doit se prendre au niveau politique », poursuit Johan Schoups. « Et ce genre de mesure n'a de sens que si les destinations des transports sont également préparées à recevoir des camions de nuit ».


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FEGC

Le coût sociétal du dumping social Quel est le coût sociétal du dumping social ? Voilà le titre officiel du congrès trisannuel de la Fédération des Entrepreneurs Généraux de la Construction, qui s'est tenu, cette année, au Palais des Colonies, à Tervuren.

S

i le titre semble pessimiste, la teneur réelle du congrès l'est moins. En effet, différents orateurs ont, non seulement, analysé les problèmes connus liés à l'afflux de travailleurs d'Europe de l'Est, mais en ont également pointé les avantages pour le secteur belge de la construction. Frederic De Wispelaere, de l'Institut de Recherche sur le Travail et la Société (Hiva) de la KU Leuven, a inscrit ce thème dans un contexte plus large, à savoir les « coûts et bénéfices du détachement intra-UE ». « Dans le pays d'origine, l'emploi, l'exportation de services et les revenus issus des impôts sur le travail augmentent ». Le chercheur de l'Hiva a aussi noté une hausse des salaires et du pouvoir d'achat. « Parmi les inconvénients, citons notamment le risque d'abus dans le pays où les travailleurs sont occupés, comme des conditions de rémunération et de travail inférieures à celles de leurs collègues, voire même de la discrimination et de la xénophobie », a-t-il poursuivi. Le pays d'origine peut également souffrir d'une pénurie de travailleurs qualifiés. Ainsi, le secteur polonais de la construction fait depuis longtemps appel à des travailleurs ukrainiens.

Mais il y a également des avantages. La compétitivité entraîne ainsi des prix inférieurs pour les maîtres d'ouvrage. En raison de son caractère temporaire, le détachement peut également répondre aux demandes ponctuelles en matière de travailleurs flexibles. Le secteur est dès lors piloté par la demande plutôt que par l'offre. « Convaincre les Etats d'origine qu'un suivi correct est dans leur propre intérêt représente un gros défi. La Slovaquie est un bon exemple : près de 5 % des revenus de ce pays sont désormais issus de la sécurité sociale de ses citoyens détachés », a encore expliqué le chercheur.

Waldek et Joop

Grâce aux données Limosa, Frederic De Wispelaere a pu estimer que le détachement représente actuellement environ 4,5 % de l'emploi en Belgique. Le chiffre atteint même 30 % dans le secteur de la construction. Il apporte toutefois une nuance : ces chiffres se basent sur le nombre de personnes, et non sur le nombre d'équivalents temps plein. Et c'est là une distinction de taille, du fait du caractère temporaire du détachement. Il compare le détachement en Belgique (ici, 27 %) avec celui d'autres pays

Un risque de coût doublé

Le pays d'accueil est, quant à lui, confronté à un risque d'évincement de ses travailleurs et de ses entrepreneurs. « Le coût risque donc de doubler », a encore prévenu Frederic De Wispelaere. Les pouvoirs publics doivent verser des allocations de chômage supplémentaires, mais perçoivent moins de cotisations de sécurité sociale, puisque celles-ci reviennent au pays d'origine du travailleur. 42 Construction • juin 2018

« Nous devons également être en mesure d'attirer des profils disposant d'une qualification plus poussée »

De g. à dr.: Gabriël Delporte (modérateur), Klaas Soens (cabinet De Backer), Frédéric Daerden (bourgmestre de Herstal), Bart Stalpaert (ONSS), David Lanove (Confédération Construction), Jef Lembrechts (VCB), Pierre Cuppens (CSC) et Danielle Welter (modératrice).

européens sur la base des formulaires A1. C'est en Belgique que l'apport des travailleurs étrangers de la construction est le plus important. Seul le Luxembourg dépasse ce chiffre, avec plus de 25 %, et seules l'Autriche et la Suisse dépassent les 10 %. Le cliché de « Waldek le plombier » est donc peut-être à revoir. Peutêtre s'appelle-t-il bien Joop, tout compte fait : si 13,6 % des travailleurs détachés en Belgique dans le secteur de la construction ont un employeur polonais, 23 % d'entre eux travaillent pour une entreprise néerlandaise ! Les chiffres présentés par Kristof Van Roy, manager du service d'études de Constructiv, ne laissent pas de place au doute : le secteur belge de la construction a besoin de main-d’œuvre et l’arrivée de nouveaux travailleurs belges sur le marché du travail est trop restreinte pour répondre à la demande. À l'aide d'autres chiffres, il démontre que le problème se concentre au niveau du choix des études et du début de la carrière. Un travailleur qui démarre sa carrière dans le secteur de la construction y reste généralement et de préférence auprès du même employeur. C'est un petit peu plus souvent le cas dans les entreprises générales de construction que pour le


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ECHANGER DAVANTAGE DE DONNÉES Le Secrétaire d'Etat fédéral Philippe De Backer (VLD) avait délégué son chef de cabinet Klaas Soens au débat en panel qui a suivi. Gabriël Delporte lui a demandé, ainsi qu'au Conseiller général de l'ONSS, Bart Stalpaert, pourquoi autant d'échanges de données se font encore sur papier en 2018. Il ressort de leurs réponses que l'on travaille notamment à davantage d'inspections, et davantage d'échanges de données entre les différents services de contrôle et fiscaux.

secteur dans son ensemble. Le nombre de départs annuels du secteur, en partie naturels, est de 13 %, tandis que 7 % trouvent un autre emploi dans le secteur.

Le détachement : une nécessité

« Aucun entrepreneur n'estime que le détachement est la solution idéale », a nuancé Jef Lembrechts, président de la VCB. « Mais il est bel et bien nécessaire. Nos efforts considérables en matière de formation et pour attirer les jeunes vers notre secteur n'ont jusqu'à présent porté que

peu de fruits ». Il continue de croire fermement en l'alternance. « Mais l'afflux ne pose pas problème qu'au niveau des ouvriers », a-t-il averti. « Nous devons également être en mesure d'attirer des profils disposant d'une qualification plus poussée », a ajouté Frank Goes, le tout nouveau président de la FEGC. « Le secteur ne cesse en effet de gagner en complexité ». Le directeur général de la FEGC, Patrice Dresse, a réalisé une présentation passionnante des résultats de l'enquête que la Fédération a menée auprès de ses affiliés. Il a bien précisé qu'il ne s'agit pas là de données factuelles, mais d'opinions, qui évoluent. Les différences entre les entreprises du Nord et du Sud du pays sont notables. Ainsi, 47 % des entreprises flamandes font appel à des travailleurs détachés, contre à peine 25 % en Wallonie. En classe 8 (sur l'ensemble du pays), ce pourcentage atteint 78 %. Nombre d'entrepreneurs sont en outre convaincus que le détachement va de pair avec la concurrence déloyale.

Adjudications : adapter les paramètres

Mais comment y remédier sans porter atteinte au marché libre européen ?

Cette question a mis sur la sellette le système d'adjudications basé uniquement sur le prix, car il favorise les entrepreneurs les moins chers. On estime toutefois que ce système devra être adapté de façon bien réfléchie. Dans ce contexte, Frédéric Daerden (PS), parlementaire fédéral et bourgmestre de Herstal, ainsi que Pierre Cuppens, Secrétaire général Construction, industrie et énergie de la CSC, mettent le doigt sur un point névralgique : la mobilité. La majeure partie des activités de construction ont lieu en Flandre et à Bruxelles, mais leur participation à celles-ci a moins de sens d'un point de vue économique ou est moins attractive pour les entreprises ou les collaborateurs de Wallonie, du fait des problèmes de mobilité. Une adjudication qui tiendrait compte (entre autres) des déplacements tournerait à l'avantage des entrepreneurs qui emploient des travailleurs détachés, puisque ceux-ci logent à proximité des chantiers. David Lanove, directeur du service d'études de la Confédération Construction, a plaidé pour intégrer des paramètres sociaux dans les critères d'attribution. « Les adjudicateurs doivent avoir la possibilité de remettre les prix trop bas en question », a-t-il souligné.

juin 2018 • Construction 43


CSTC

Nouvelle NIT 264 : ‘Détails de référence pour les murs creux’ Deuxième d’une série consacrée aux détails de référence des bâtiments, la dernière Note d’information technique (NIT) éditée par le Centre scientifique et technique de la construction présente, sur une petite centaine de pages abondamment illustrées, la réalisation des détails de murs creux. Elle est le fruit d’une initiative du Comité technique ‘Gros œuvre et entreprises générales’ et de son groupe de travail ‘Détails de référence’ présidé par l’ingénieur P. ibens.

‘L Fig. 1

La jonction des murs creux avec les autres éléments de construction est au cœur de la nouvelle NIT du CSTC.

e renforcement des exigences, notamment en ­m atière d’ i s o l a t i o n t h e r m i q u e e t d’étanchéité à l’air, complexifie très fort le traitement des raccords dans les murs creux traditionnels’ explique P. ibens. Dans sa nouvelle NIT 264, le CSTC s’efforce d’expliquer comment ces nouvelles exigences imposées aux bâtiments ont affecté les détails d’exécution

Fig. 2 La NIT 264 contient une série de photos parlantes, comme celle-ci montrant qu’un pavage situé à un niveau trop élevé peut quelquefois obstruer en partie les joints verticaux ouverts dans la maçonnerie (© CSTC).

44 Construction • juin 2018

des murs creux et leur jonction avec les autres éléments de construction. La NIT 264 propose aussi un certain nombre de solutions types pour y répondre. Ultérieurement, elle sera le complément d’une Note d’information technique encore à paraître au sujet des maçonneries. La nouvelle Note d’information technique entend faire la preuve qu’il reste possible, avec des méthodes de construction traditionnelles – la cons­ truction en ‘mur creux’ par exemple – d’atteindre les performances généralement attendues d’un bâtiment moderne. La condition pour y arriver est d’être plus rigoureux que par le passé tant pour la conception que pour la coordination et pour la mise en œuvre des détails. Le document comporte une série de schémas 2D ou 3D de ces détails cons­ tructifs et signale de nombreux points de vigilance. De quoi grandement faciliter la décision à l’heure du choix entre divers types de détails possibles. De quoi aussi améliorer la communication entre l’auteur de projet, le coordinateur du chantier et l’entrepreneur chargé de l’exécution. Quand chacun parle le même langage – celui de la NIT 264 – c’est tout de même plus facile !


Fig. 3

La NIT 264 présente aussi des illustrations 3D parlantes. Celle-ci représente une membrane de drainage disposée sous un seuil de fenêtre pour recueillir les eaux d’infiltration au droit du retour de baie.

Nouvelle classification des détails

La Note d’information technique 264 opère une classification nouvelle des détails constructifs en la basant sur le niveau de performance. Car vouloir toujours le top de la performance, sans tenir compte des coûts y afférents ne serait ni judicieux ni réaliste. De plus, le top de la performance dans un domaine exclut parfois le top de la performance dans un autre. Par exemple, vouloir la meilleure étanchéité à l’eau est certes possible, mais il faut savoir qu’on n’aura sans doute pas alors la meilleure accessibilité et vice versa… La pre­mière performance ne fait pas bon ménage avec l’autre et il y a donc des choix qui s’imposent. Ce n’est pas parce qu’on accepte une performance moindre dans un domaine qu’on a fait le mauvais choix pour l’ensemble, loin de là… Ce peut, au contraire, être la meilleure option possible dans un contexte donné, avec un champ d’application parfois restreint. Les résultats de cette réflexion seront publiés ultérieurement sous la forme d’une banque de détails constructifs en ligne. La Note d’information technique 264 est conçue comme un code de bonne pratique. Son objectif est de montrer à l’auteur de projet et à l’entreprise en

charge de l’exécution qu’il est possible de réaliser un détail constructif correctement. Elle montre un certain nombre d’aspects essentiels auxquels il faut prêter attention si l’on veut atteindre ce résultat correct. Ce qui n’empêche que, bien entendu, chaque bâtiment est unique et que les détails de référence proposés dans la NIT 264 devront être adaptés aux spécificités de chaque projet.

Applications diverses

Les détails proposés dans la NIT 264 sont a priori conçus pour les maçonneries traditionnelles, mais s’appliquent tout autant aux maçonneries collées ou aux parements minces. Quelques adaptations simples suffiront, en se conformant à la documentation technique des fabricants. La prescription d’une maçonnerie se fera sur la base des Spécifications techniques unifiées STS 22 éditées par le Service public fédéral ‘Économie’.

Détails d’exécution des murs creux

La mise en œuvre des murs creux eux-mêmes fera l’objet d’une prochaine Note d’information technique consacrée aux maçonneries. La NIT 264 décrit quelques détails de principe valables pour les jonctions courantes des

murs de façade avec coulisse. D’autres détails pourraient encore être présentés, mais ceux figurant dans la NIT mettent bien l’accent sur les principes à respecter pour ces jonctions et les points importants à considérer. Une étude hygrométrique peut aussi être utile dans certaines situations, notamment si le climat intérieur est très humide, comme dans le cas d’une piscine. Ce chapitre s’attache à montrer, pour chaque type de jonction, la manière d’assurer la continuité des différentes performances imposées aux bâtiments modernes. Selon le cas, il s’agira de l’étanchéité à la pluie, de l’isolation thermique et de l’étanchéité à l’air, mais aussi, dans bien des cas, de l’accessibilité, de la sécurité incendie, de l’isolation acoustique et de la stabilité. Même si la continuité de toutes les performances doit être vérifiée, la NIT se limite, selon le type de nœud cons­ tructif considéré, aux exigences requérant une attention particulière lors de la conception et de la coordination des travaux. Pour de plus amples informations au sujet de certaines performances, on se référera aux Notes d’information technique publiées en matière d’étanchéité à l’air (NIT 255) et de sécurité incendie ››› (NIT 254, NIT 256). juin 2018 • Construction 45


CSTC

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Le fait de prendre en considération les points de vigilance énoncés dans les fiches permettra de maîtriser au mieux les risques potentiels. En évaluant les détails en fonction de chaque exigence requise, on établira une sorte d’aide-mémoire qui servira de guide lors de la conception et de la réalisation des raccords. • La jonction des murs creux avec les fondations est le premier détail d’exécution traité (voir figure 2, p.44). La stabilité, l’étanchéité à la pluie, l’isolation thermique, l’étanchéité à l’air, l’accessibilité et l’isolation acoustique sont les aspects pris en compte. • La jonction des murs creux avec une toiture à versants est abordée ensuite sur ces divers points, moins les deux derniers. • La jonction des murs creux avec une toiture plate reprend tous ces aspects en y ajoutant la question de la sécurité incendie. • La jonction des murs creux avec les menuiseries est abordée ensuite sur chacun des aspects précédents (voir figure 3, p. 45 et figure 4). • Vient ensuite la jonction des balcons et loggias avec un mur creux (voir figure 5). • La jonction du mur creux dans le cas d’une maçonnerie portante devant rester apparente est une autre situation fréquente, présentée dans la NIT 264 à l’aide de quatre schémas de détails significatifs, tels que celui montrant la jonction entre un mur creux à maçonnerie portante apparente et une menuiserie (voir figure 6).

Détails de référence pour les murs creux

Ce troisième chapitre de la NIT 264 propose successivement vingt-quatre détails de référence pour murs creux. Ces détails concilient différentes exigences de performance, tout en mettant l’accent sur les points particuliers à considérer au moment de concevoir les choses et au moment de les mettre en œuvre. Le premier détail de chaque série rassemble les points de vigilance applica46 Construction • juin 2018

Fig. 4

Membrane d’étanchéité à l’air posée sur le pourtour d’une menuiserie (© CSTC).

bles à l’ensemble de la série. Les détails suivants portent sur des variantes et leurs spécificités : • Détail n° 1.0 Pied de mur – Baie de fenêtre au niveau du sol • Détail n° 1.1 Pied de mur – Baie de porte • Détail n° 2.0 Pied de mur réalisé selon la règle de base n° 1 – Maçonnerie portante isolante • Détail n° 3.0 Pied de mur réalisé selon la règle de base n° 3 – Jonction avec une dalle sur terre-plein • Détail n° 3.1 Pied de mur réalisé selon la règle de base n° 3 – Jonction avec une cave non chauffée

• Détail n° 3.2 Pied de mur réalisé selon la règle de base n° 3 – Jonction avec une cave appartenant au volume protégé • Détail n° 3.3 Pied de mur réalisé selon la règle de base n° 3 – Terrain à forte déclivité • Détail n° 4.0 Pied de mur réalisé selon la règle de base n° 2 – Usage de blocs isolants • Détail n° 4.1 Pied de mur réalisé selon la règle de base n° 2 – Seuil à accessibilité améliorée • Détail n° 4.2 Pied de mur réalisé selon la règle de base n° 2 – Plinthe en pied de façade


Fig. 5

Détails importants dans le cas de la jonction entre un mur creux et un balcon muni d’un revêtement non adhérent.

Fig. 6 Jonction entre un mur creux et une menuiserie.

• Détail n° 4.3 Pied de mur réalisé selon la règle de base n° 2 – Vide sanitaire • Détail n° 4.4 Pied de mur réalisé selon la règle de base n° 2 – Jonction avec une paroi de pieux sécants • Détail n° 4.5 Pied de mur réalisé selon la règle de base n° 2 – Usage de profilés pour maçonneries • Détail n° 4.6 Pied de mur réalisé selon la règle de base n° 2 – Terrain à faible déclivité • Détail n° 5.0 Jonction d’un versant de toiture contre un mur en butée • Détail n° 5.1 Jonction d’un mur aux rives d’une toiture à versants • Détail n° 6.0 Jonction d’une toiture plate contre un mur en butée

• Détail n° 6.1 Jonction d’une toiture plate contre un mur acrotère • Détail n° 6.2 Jonction d’un mur creux avec une terrasse accessible • Détail n° 7.0 Jonction d’un mur creux avec un balcon muni d’ancrages à coupure thermique • Détail n° 7.1 Jonction d’un mur creux avec un balcon à accessibilité améliorée • Détail n° 8.0 Jonction d’un mur creux avec un revêtement de façade • Détail n° 9.0 Intégration d’une descente d’eaux pluviales dans un mur creux • Détail n° 10.0 Jonction des châssis de fenêtre dans un mur creux. À vous de consulter la NIT et d’y trouver le détail précis qui vous intéresse ! Chacun des vingt-quatre détails de référence fait l’objet d’un ou plusieurs schémas détaillés, avec les codes couleur habituels, pour permettre au lecteur de voir bien clairement quelle est la configuration idéale préconisée dans le cas d’espèce. Non seulement le ou les schémas sont parlants, mais ils sont chaque fois suivis par l’énoncé de ‘points de vigilance’, qui sont les points précis auxquels il s’agit de prêter attention dans chaque cas particulier.

Cet article est une compilation libre de la Note d’information technique (NIT) n° 264 'Détails de référence pour murs creux’. Seul ce document original peut être cité en référence. Comment obtenir cette NIT ? On peut la commander au service Publications du CSTC (tél. : 02/716.42.11 – fax : 02/725.32.12) ou la télécharger sur www.cstc.be juin 2018 • Construction 47


La cour de la Ferme d’Omalius est classée.

PROJET

La Ferme d'Omalius,

à Anthisnes, un patrimoine séculaire prêt pour l'avenir Ces dernières années, les efforts pour préserver le patrimoine architectural belge se sont considérablement accrus. Dans ce contexte, la question suivante s'est posée : que faisons-nous de ce patrimoine ? Il n'existe aucune réponse toute prête. Mais ce que Thomas & Piron Bâtiment a réalisé avec la Ferme d'Omalius, à Anthisnes, en Région liégeoise, peut en inspirer d'autres.

L

a préservation du patrimoine, dans le seul but de le préserver, est généralement considérée comme l'absence d'une meilleure alternative. Cependant, il n'est pas possible de transformer chaque élément du patrimoine architectural en un musée local ou d'y installer un établissement de restauration. En revanche, une demande soutenue de logements de qualité, avec un confort contemporain sur d'anciens sites résidentiels, existe. Le défi pour Thomas & Piron Bâtiment a donc été de concilier la préservation de l'atmosphère et des parties historiques des bâtiments, partiellement protégés, avec les exigences contemporaines et les normes légales en matière de logement. Pour la Wallonie, la Ferme d’Omalius est un dossier symbolique. Les parties les plus anciennes de la ferme datent du XVIIe siècle. En 1999, elle a été la première propriété à entrer en possession de l'Institut du Patrimoine wallon (IPW), rebaptisé depuis lors Agence wallonne du Patrimoine (AWAP). Afin de faire de la revitalisation de la ferme un projet modèle à plus d'un niveau, l'agence recherchait des partenaires compétents et fiables. Elle les a trouvés dans différentes collectivités régi48 Construction • juin 2018

onales, locales et dans le secteur de la construction, auprès de Thomas & Piron Bâtiment.

Standing

Les bâtiments de la ferme sont construits autour d'une cour, également classée. Dans les ailes est, sud et ouest du complexe, l'entreprise de construction a créé neuf « logements de standing » après des travaux de restauration – pour lesquels Thomas & Piron Bâtiment a collaboré intensivement avec les services du patrimoine. Ces deux termes ont été choisis avec soin. « Parce que bien qu'ils appartiennent à une seule entité architecturale, avec des logements de ces dimensions, on ne peut pas parler d'appartements », souligne Céline Mertens, cheffe de projet. « Il y a également des logements spacieux (duplex et triplex), comprenant deux ou trois chambres à coucher, ainsi que des espaces extérieurs (jardins et terrasses) généreux. Les éléments historiques que nous avons pu préserver ne sont pas les mêmes dans toutes les habitations. Dans un cas, la charpente de toiture en bois est la référence la plus importante au passé. Tandis que dans un autre cas, il s'agit, par exemple, des pierres au sol ou du revêtement mural d'origine ».


Des appartements de standing ont été conçus sur le site.

La commune d’Anthisnes a également installé ses services dans la ferme.

Là où se trouvent aujourd'hui des logements, existaient autrefois la boulangerie, la forge, les étables et les écuries.

Harmonie

« Pour la restauration, nous avons utilisé des matériaux de récupération telles que des pierres pour restaurer certains murs ou nous avons mis en œuvre des matériaux d’époque tel que le badigeon à la chaux pour certains murs intérieurs. Dans l'un des logements, nous avons une cheminée classée qui a été entièrement restaurée, exactement comme à l'origine. Mais parfois, un compromis a été nécessaire. La menuiserie extérieure, par exemple, se compose principalement de profilés en aluminium gris, équipés de double vitrage, bien sûr. Et la structure du toit en bois est en partie d'origine et en partie neuve. Nous avons isolé les nouveaux murs avec des matériaux contemporains. Néanmoins, les anciens murs (dans certains logements) étaient suffisamment épais pour assurer une température intérieure stable sans isolation supplémentaire. Nous avons respecté le style de construction traditionnel autant que possible, y compris dans les nouvelles parties. De cette façon, nous étions assurés de parvenir à un ensemble harmonieux. Le porche d'entrée du site a été entièrement remonté sur base d’une peinture trônant dans la salle du conseil. Aussi, la plupart des pierres étaient sur le site et d’autres ont été retaillées selon le modèle ». La Ferme d’Omalius a été un projet de partenariat publicprivé (PPP). La commune d'Anthisnes a installé ses services et ceux du CPAS local dans l'aile nord, juste à côté du porche d’accès au site. Elle y dispose maintenant d'une surface utile de 678 m². Pour la commune, le déménagement était une solution beaucoup moins coûteuse que la construction d'un nouvel hôtel de ville. L'ancien bâtiment, une construction néo-classique de 1888, était déjà trop petit depuis longtemps,

malgré une extension en 1984, suite à la fusion des communes de 1976. Dorénavant, ce bâtiment sera utilisé exclusivement par les écoles maternelles et primaires communales. Les anciens bureaux du CPAS se verront attribuer une nouvelle fonction de dépôt des archives municipales. Le CPAS entend également y aménager une habitation pour l'hébergement d'urgence. Grâce à la restauration et au réaménagement de l’aile nord de la ferme, la commune peut désormais atteindre simultanément plusieurs objectifs qu'elle s'était fixés depuis près de vingt ans. Elle dispose aujourd'hui d'un siège administratif adapté aux besoins du XXIe siècle. Elle voit son appui fiscal et démographique s'accroître. Les nouveaux résidents devraient constituer un bon mix social. En plus des neuf logements, Thomas & Piron Home construira prochainement 21 nouvelles maisons, à l’arrière de la ferme, le long de la nouvelle voirie Guillaume Natalis, une voirie qui a d’ailleurs fait l’objet d’une revitalisation urbaine.

Vitalité

Les logements, conçus par le bureau d’architecture Henri Garcia, sont également destinés à redonner une nouvelle vitalité à la commune d’Anthisnes. Elle sera en partie stimulée par les contributions fiscales d'au moins une centaine de nouveaux résidents que la Ferme d’Omalius attirera dans les années à venir, sans pour autant empiéter sur trop d'espace ouvert. De plus, Anthisnes honore et valorise son patrimoine architectural et pourra probablement attirer un certain « tourisme vert ». Ce qui prouve que la croissance économique peut également être réalisée en modernisant un centre résidentiel en utilisant de manière économique l'espace ouvert encore disponible. Francis Hourant, Echevin des Travaux publics et du Patrimoine, (PS) considère Omalius comme le moteur du développement du commerce de détail et du tourisme culturel dans la région de l'Ourthe-Amblève. « Les partenaires de la construction ont bien compris notre approche. La nouvelle façade vitrée contemporaine au centre de notre aile est orientée vers le sud. Elle allie la transparence à la lumière, deux beaux symboles qui caractérisent la manière dont une autorité communale doit fonder sa politique », indique-t-il. « Pour notre part, bien qu'il s'agisse d'un projet à petite échelle, toutes nos équipes ont fait de leur mieux pour en faire un petit bijou », déclare Aubry Lefebvre, Administrateur délégué de Thomas & Piron Bâtiment. « Il s'agissait de travail sur mesure, tandis que la restauration du patrimoine architectural a apporté un cadre administratif et technique inhabituel ». Quatre entreprises de construction ont assuré les parties les plus importantes du projet, mais l'ensemble des travaux a occupé pas moins de 35 sous-traitants.

juin 2018 • Construction 49


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Deceuninck : portes et fenêtres en PVC et en aluminium Depuis peu, outre des portes et fenêtres en PVC, Deceuninck en propose aussi en aluminium (Deceuninck Decalu). Tout comme la menuiserie PVC de Deceuninck, les profilés aluminium sont hautement isolants et ses couleurs sont garanties extrêmement résistantes (Super Durable Polyesters Qualicoat Class 2). Les portes et fenêtres en PVC et en aluminium de Deceuninck sont particulièrement faciles à entretenir, grâce au revêtement Decoroc utilisé pour la couleur des profilés en PVC et au revêtement Aluroc utilisé pour recouvrir les profilés en aluminium. Avec un minimum d'efforts, vous pourrez profiter pendant des années de superbes fenêtres et portes.

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Prix Red Dot pour les caméras thermiques T500 de Flir Le prix "Red Dot : Best of the Best", qui récompense les concepts de produits novateurs, a été décerné à Flir cette année. Avec ses caméras thermiques de la série T500, Flir remporte ce prix pour la deuxième année consécutive – il s'agit de la distinction la plus élevée pour les produits-phares de leur catégorie. L'année dernière, c'est sa série Exx qui a permis à Flir de remporter le prix. La Flir T500 est une caméra thermique robuste et de qualité, le tout dans un design abouti et ergonomique. L'intérieur en magnésium léger et le bloc optique orientable à 180° permettent une utilisation confortable pendant des heures. L'écran tactile Dragontrail incassable peut être utilisé en toute sécurité dans les conditions les plus difficiles. En plus de son design primé, la série T500 offre des caractéristiques avancées.

52 Construction • juin 2018

L'autofocus laser permet des mesures rapides et précises, tandis que le Flir Vision Processing combine la résolution IR, les images MSX et UltraMax en une image thermique détaillée et claire avec très peu de bruit. Cette série primée FLIR T500 est maintenant disponible par l'intermédiaire des canaux de distribution établis de Flir.

Les Demo Days sont un nouvel événement biennal, axé sur les machines destinées au secteur de la construction. Des démonstrations et des essais de plus de septante excavatrices, camions, bennes, installations de concassage et de tamisage auront lieu en continu. Avec les Demo Days, l'organisateur Matexpo se concentre spécifiquement sur les opérateurs et les machinistes, les responsables d'atelier, les acheteurs et les directeurs techniques. Les exposants sont uniquement des entreprises qui participent, elles-mêmes, à Matexpo.

www.FLIR.eu/T500series OÙ ET QUAND ?

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• Attention : lors de la visite, le port de chaussures de sécurité ou de bottes est indispensable.

Plus d'informations : Facebook: @DemodaysBE Twitter: @DemoDaysBE www.demodays2018.be


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MARQUANT

Kumpen fait désormais entièrement partie de Willemen Willemen Groep est désormais l'unique actionnaire de Kumpen. Le groupe de construction malinois met à profit l’occasion d'adapter sa propre structure organisationnelle.

De g. à dr. : Paul Kumpen, Johan Willemen, Tom Willemen, Jan Kumpen, Robert Kumpen et Johan Ceyssens. Depuis l'acquisition d'Aswebo en 2011, ­Willemen détenait déjà 50 % de K ­ umpen. « Nous n'avons pas de successeur au sein de notre famille. L'atmosphère familiale, nos cultures d'entreprise et nos valeurs sont en phase les unes avec les autres », déclare Paul Kumpen, le directeur général de Kumpen. « Cela fait de Willemen un choix logique. Nous sommes convaincus que c'est aussi le meilleur choix ». K-Boringen, la société de Kumpen qui se spé-

cialise dans le forage de tunnels et l'activité de développement de projets de Kumpen (Kumpen RED), ne font pas partie de la reprise.

Fusions

Le 1er juillet 2018, l'entreprise de construction Willemen General Contractor fusionnera avec le département de construction de Kumpen. Ensemble, ils formeront Willemen Construct, dont le siège social

est à Malines et qui compte également une succursale à Hasselt. Bart D'hont, aujourd'hui directeur général de Willemen General Contractor, devient responsable de Willemen Construct. Les constructeurs de routes Aswebo et Aannemingen Van Wellen fusionnent avec le département infrastructure de Kumpen. Ensemble, ils forment Willemen Infra, dont le siège social se trouve à Drongen et

les succursales à Hasselt (où un nouvel immeuble de bureaux est en cours de construction), Kapellen et Fleurus. Kurt Kesteloot, aujourd'hui directeur général d'Aswebo, sera à la tête de Willemen Infra. Kumpen Renovatietechnieken, qui se concentre sur la rénovation de conduites d'eau et d'égouts, fonctionnera comme une société séparée au sein du groupe Willemen, toujours sous la direction de Gert-Jan Merkx. Les logos de Kumpen, Aswebo et Van Wellen continueront d'exister aux côtés des nouvelles marques Willemen Construct et Willemen Infra. « L'acquisition de Kumpen renforce la position du groupe Willemen en tant que plus grand groupe familial de construction en Belgique. Afin de faciliter au maximum l'intégration de Kumpen dans le groupe, quatorze groupes de travail ont été mis en place il y a un an, avec un grand nombre de collaborateurs issus de chaque domaine opérationnel », déclare Tom Willemen, le CEO.

2,8 % Légère augmentation du prix des maisons en 2017 En 2017, le prix moyen d'une maison existante en Belgique était de 218.704 €, soit 2,8 % de plus qu'en 2016. En 2016, les prix des maisons avaient connu une augmentation plus importante, soit 4,1 %. En revanche, les prix des villas et des appartements ont augmenté davantage en 2017 qu'en 2016. Le prix de vente moyen d'une villa en 2017 a été de 359.945 €, soit une augmentation de 2,9 % contre 2,2 % en 2016. Selon le SPF Economie, le prix moyen d'un appartement a augmenté de 2,3% (226.820 €) en 2017 et de seulement 0,5% en 2016.

54 Construction • juin 2018




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