Construction juin 2019

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Construction

Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles

DOSSIER

JUIN

2019 BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6

Le secteur et les jeunes : état des lieux

JOURNÉE CHANTIERS OUVERTS

84.000 personnes pour la 13e édition

PLAN MOBILITÉ ET INFRASTRUCTURES

1,52 milliards € pour la mobilité wallonne

FISCALITÉ

Réduction des charges salariales approuvée

/confederationconstruction @ConfedConstruct

www .confederation­construction.be Confederatie Bouw - Confédération Construction


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ÉDITO

Il faut combattre avec rigueur le blanchiment d'argent par le biais d'entreprises de construction illégales

I

l y a peu, plusieurs médias rapportaient que des réseaux criminels blanchissaient de l'argent de la drogue par l'intermédiaire d'entreprises de construction illégales. Ils faisaient référence à une enquête de la CTIF, la Cellule de Traitement des Informations Financières. Et, d'emblée, le mal était fait : construction et mafia de la drogue étaient amalgamées. Si les coupures de presse évoquaient bel et bien des entreprises de construction illégales, cette nuance – de taille – a échappé à beaucoup.

« Notre secteur est acteur de la lutte contre le blanchiment d’argent »

En aucun cas, notre secteur ne peut être assimilé à de telles pratiques. Mieux même : en 2016, la Confédération Construction a conclu un partenariat avec la CTIF. De plus, cette collaboration n'est pas restée sans suites concrètes, puisqu'elle a donné lieu à un mémorandum commun et à une charte, dont certaines dispositions ont désormais force de loi. Toujours dans cette charte, la Confédération Construction appelle ses membres à respecter et à faire respecter, par les sous-traitants, le principe de la limitation de la chaîne de sous-traitance à deux niveaux maximum pour les mêmes travaux, et à appliquer le principe de l’agréation obligatoire de tous les sous-traitants qui exécutent des travaux dans le cadre d'un marché public. Ces deux éléments font désormais partie de la législation et sont appliqués par le secteur légal de la construction. La Confédération invite aussi, par cette charte, à appliquer et à faire appliquer par les sous-traitants le port du badge par les travailleurs présents sur les chantiers, à adopter dans les contrats d'entreprise les dispositions contractuelles nécessaires au respect des obligations salariales et sociales à l’égard du personnel détaché et, enfin, à rejeter toute offre de collaboration avec une entreprise qui n’est pas à même d’établir qu’elle respecte les obligations salariales et sociales à l’égard de son personnel détaché. Toutes ces mesures garantissent que les flux criminels n'ont pas la moindre chance de s’introduire dans une entreprise de construction. D'autres secteurs fourniraient-ils également autant d'efforts pour faire face aux pratiques criminelles ? Il est permis d'en douter. Cela ne signifie pas que notre coopération avec la CTIF est arrivée à son terme, que du contraire. Un secteur qui lutte activement contre toutes sortes de malversations est un secteur meilleur et plus sain. Il est clair que le secteur de la construction met tout en œuvre pour s'attaquer aux diverses formes de fraude. Notre secteur se démarque donc des entreprises de construction illégales qui aident des réseaux hors la loi à blanchir l'argent du crime. Il ne faut laisser aucune chance à ces pratiques qui doivent être lourdement sanctionnées.

Robert de Mûelenaere Administrateur délégué de la Confédération Construction juin 2019 • Construction 3


SOMMAIRE

14 Le secteur et les jeunes : état des lieux

Le refrain est connu dans le secteur : « il est de plus en plus difficile de trouver des jeunes qualifiés dans la construction ! ». Nous avons donc mené l'enquête et nous nous sommes procuré les derniers chiffres de l'enseignement secondaire, supérieur et universitaire (ingénieurs industriels et ingénieurs civils), de l'IFAPME (formation en alternance) et des arrivées des jeunes de – 26 ans dans le secteur.

6 Journée Chantiers Ouverts

Organisée par la Confédération Construction, la traditionnelle Journée Chantiers Ouverts s’est tenue, le dimanche 19 mai dernier. Nous avons compilé les plus beaux clichés aux quatre coins du pays.

4 Construction • juin 2019

34 Plan Mobilité et Infrastructures 2019-2024

Mi-avril, le Plan Mobilité et Infrastructures 2019-2024 a été adopté par le Gouvernement wallon. 1,52 milliards seront investis afin de permettre à la Wallonie de moderniser les équipements liés à la mobilité.

46 Rénovation d'un patrimoine liégeois

Nos deux membres, Michel Lesenfants et Henri Lefin, sont en train de rénover le dôme de l’Église Saint-André, située dans le centre-ville liégeois. Construction s'est rendu sur place.


Construction

Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles

DOSSIER

JUIN

2019 BUREAU DE DÉPÔT GENT X  €6

17 Introduction Le secteur et les jeunes : état des lieux. 18 Enseignement Nombre d'inscrits légèrement en baisse dans l'enseignement secondaire. 20 Fondation pour

DOSSIER

Le secteur et les jeunes : état des lieux

JOURNÉE CHANTIERS OUVERTS

84.000 personnes pour la 13e édition

PLAN MOBILITÉ ET INFRASTRUCTURES

l'Enseignement

1,52 milliards € pour la mobilité wallonne

Rapprocher le monde de l'enseignement et de l'entreprise.

FISCALITÉ

Réduction des charges salariales approuvée

/confederationconstruction @ConfedConstruct

www .confederationconstruction.be Confederatie Bouw - Confédération Construction

3 Édito Il faut combattre avec rigueur le blanchiment d'argent par le biais d'entreprises de construction illégales. 6 Journée Chantiers Ouverts 84.000 participants à la 13e édition. 11 Point de vue régional Appel urgent au prochain gouvernement bruxellois !

VOS INTÉRÊTS

12 Réduction des charges salariales

Elle peut enfin être appliquée. 14 Job d'étudiant Tout ce que vous devez savoir pour engager un étudiant.

VOS CONTACTS Construction est le mensuel de l’asbl Confédération Construction Rue du Lombard 34-42, 1000 Bruxelles Editeur responsable : Filip Coveliers, Rue du Lombard, 34-42, 1000 Bruxelles. Bureau de dépôt : Gent X Rédaction : Edition francophone : Construction Marc Guéret - tél. 02 545 57 31 marc.gueret@confederation­ construction.be Edition néerlandophone : Bouwbedrijf peter.graller@confederatiebouw.be Mise en page : Abder-Razzaaq Boujdaini abder-razzaaq.boujdaini@cnc.be Nikka Cuypers nikka.cuypers@cnc.be Secrétariat de rédaction : secretariatredaction@confederation­ construction.be

22 Alternance Inscriptions en baisse à l'IFAPME. 23 Chiffres Constructiv Pénurie de main-d'oeuvre qualifiée chez les jeunes. 24 Témoignage Les difficultés pour recruter des jeunes. 26 Initiatives régionales La CCW se mobilise pour attirer la jeunesse. 27 Promotion du secteur Building Heroes en Communauté germanophone, une première ! 28 Construcity Un futur pôle d’excellence, à Bruxelles, pour la formation aux métiers de la construction.

SECTEURS & MÉTIERS

31 ADEB Inquiétude croissante au sujet de la pénurie de personnel qualifié.

Impression : Graphius Réactions-questions : communication@ confederationconstruction.be Avec la collaboration des services d’études de : • Confédération Construction Morgane Halleux tél.02 545 56 33- fax 02 545 59 09 morgane.halleux@confederationconstruction.be • Confédération Construction Wallonne Katia Bogaard tél. 02 545 56 75- fax 02 545 59 05 katia.bogaard@ccw.be • Conféderation flamande de la Construction Johan Walewijns, tél. 02 545 57 49 - fax 02 545 59 07 johan.walewijns@confederatiebouw.be • Confédération Construction Bruxelles-Capitale Morgane Cendoya,

32 Sécurité Le cas de BAM. 34 Plan Mobilité et

Infrastructures 2019-2024

Une aubaine pour le secteur. 36 Energie Réforme des primes habitation. 38 PEB Nouvelle méthode de calcul. 39 be.exemplary Implication indirecte des entreprises de construction. 40 Société Belge

d’Investissement International (SBI)

Le capital et le savoir-faire pour les investissements étrangers.

42 CSTC Règles de l’art élémentaires de la construction ‘anti-incendie’.

PROJETS & ENTREPRISES

46 Rénovation d'un patrimoine liégeois Le dôme de l’Église Saint-André. 48 Avantages membres Votre affiliation se rentabilise. 52 Marché de la construction Les exposants au Digital Construction Brussels. 54 Marquant • Chiffre du mois • Febelcem

tél. 02 545 58 29 - fax 02 545 59 06 morgane.cendoya@confederationconstruction.be Abonnements : Claude Bernaerts, tél. 02 545 56 88 - fax 02 545 59 00 claude.bernaerts@confederationconstruction.be Publicité : Kristel Dekempeneer, tél. 02 545 56 99 - fax 02 545 59 08, kristel.dekempeneer@confederation­ construction.be Prix abonnement annuel Membres de la Confédération Construction, compris dans la cotisation Non-membres : 137,80 euros (TVA et frais de port compris) / Etranger : 300 euros (TVA et frais de port compris)

Membre de l’Union des Editeurs de la Presse Périodique. Par la présente publication, la Confédération Construction asbl s’assigne comme but de vous communiquer des informations adaptées, fiables, complètes et exactes. Toutefois, elle ne peut pas être tenue responsable en cas d’un manquement quelconque à cet objectif. Tous les éléments de cette publication sont protégés par le droit d’auteur de la Confédération Construction asbl. Toute reprise d’articles, en tout ou en partie, n’est permise qu’après autorisation expresse et avec la mention explicite de leur provenance.

Vot re mensuel Construction est dorénavant imprimé sur du papier issu de la gestion durable des forêts. Le label Forest Stewardship Council veille à la préservation de l’écosystème forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigènes et des travailleurs forestiers.


ÉVÉNEMENT

84.000 visiteurs pour la 13e La 13e édition de la Journée Chantiers Ouverts, une initiative de la Confédération Construction, a attiré pas moins de 84.000 visiteurs. 135 chantiers ont ouvert leurs portes au public. Tous ces chantiers étaient très variés : des grands projets d'infrastructure, des logements à énergie positive, des hôpitaux, des piscines, des (hautes) écoles, des maisons unifamiliales… Via cette Journée Chantiers Ouverts, la Confédération Construction entend éveiller l'enthousiasme des jeunes pour son secteur, qui devient de plus en plus technologique et regorge de solutions pour lutter contre le changement climatique. L’Esprit Courbevoie, à Louvain-la-Neuve, un quartier respectueux de la planète (Thomas & Piron Bâtiment et Jacques Delens).

6 Construction • juin 2019

Robert de Mûelenaere, l’administrateur délégué de la Confédération Construction, s’est montré satisfait de cette treizième édition. « De plus en plus de gens s'intéressent à notre secteur, comme l'indique la véritable affluence. Plus de 84.000 visiteurs ont ainsi pu découvrir la diversité de nos chantiers, le caractère hautement technologique de notre secteur, les nouveaux métiers qui y voient le jour, ainsi que les solutions que propose la construction pour lutter contre La Gare Maritime, sur le site de Tour et Taxis, à Bruxelles (MBG).


édition de la Journée Chantiers Ouverts le changement climatique ». Succès particulier

Plusieurs chantiers ont connu un succès particulier, notamment la réaffectation de la Gare Maritime à Bruxelles, le complexe d'appartements et le parc Esprit Courbevoie à Louvainla-Neuve, la restauration des murailles

de la citadelle de Namur, la maison à ossature bois écoénergétique de Tournai, l'éco-quartier de Saint-Nicolas à Liège, la construction de la brasserie de La Corne du bois des pendus à Bellefontaine en province de Luxembourg, l'Oosterweel et la cycloroute d'Anvers, le nouveau bâtiment du campus de la Haute école PXL à Hasselt, la conduite

de transport de gaz à Machelen en Brabant flamand, l'ouverture du chantier du crématorium Polderbos à Ostende et le nouveau complexe de piscines à Renaix. Wallonie

Plusieurs politiciens ont également visité des chantiers. En Wallonie, Willy ›››

Antwerp Tower (CIT Blaton et Democo). Robert de Mûelenaere (en bas à dr.) sur le site de l’hôpital AZ Delta, à Roulers (Wycor, Jansen the building company, Bekaert Building Company, EEG Group, Naturoof).

La Journée Chantiers Ouverts, c’est aussi pour eux ! juin 2019 • Construction 7


ÉVÉNEMENT Willy Borsus, le ministre-président wallon (2e à partir de la dr.), dans un atelier de fabrication de tableaux électriques, à Erezée (Eiffage Collignon) .

Sport- en jeugdinfrastructuur in Zele (Juri).

Herinrichting De Motten en openleggen Jeker in Tongeren (BAM).

Le chantier de la nouvelle piscine d’Ostende (STADSBADER).

Un bâtiment tertiaire passif en ossature bois, à Louvain-la-Neuve (oxira).

La construction d’un bassin d’eau de pluie en forme de tunnel, à Woluwé-Saint-Pierre (DENYS et bam contractors).

››› Borsus s'est rendu à Erezée pour obser-

ver la fabrication de panneaux solaires, tandis que Pierre-Yves Jeholet a visité la Clinique du MontLégia à Liège. René Collin a, quant à lui, découvert la restauration de l'église Saint-Martin à Arlon. Flandre

En Flandre, Bart De Wever et Kris Peeters se sont rendus à NewsCity à Anvers, Hilde Crevits a visité l'AZ Delta à Roeselare, Lydia Peeters et Wouter Beke se sont rendus sur le campus de 8 Construction • juin 2019

PXL à Hasselt, tandis que Matthias De Clercq a découvert l'AZ Sint-Lucas à Gand et Koen Van den Heuvel a pu admirer une maison à ossature bois à Laakdal. 16.000 postes vacants

La construction recrute en masse. Il y a actuellement plus de 16.000 postes vacants dans le secteur en Belgique. Avec la Journée Chantiers Ouverts, la Confédération Construction entend convaincre les jeunes, mais aussi les moins jeunes, d'opter pour un emploi

dans le secteur de la construction. « Le secteur offre non seulement un haut niveau de sécurité d'emploi, mais aussi un large éventail de possibilités de formation afin de maîtriser les dernières techniques et technologies. De plus, les entrepreneurs et les travailleurs de la construction accomplissent des réalisations tangibles dont ils peuvent à juste titre être fiers », a conclu Robert de Mûelenaere, l’administrateur délégué de la Confédération Construction.


Le président de la CCW, Luc Mohymont (4e à partir de la gauche), au Château Antoine à Seraing (bam galère, JM Tong et Fils).

Le nouveau siège de la BNP Paribas Fortis (Eiffage et Besix).

Le site de l’hôpital MontLégia, à Liège.

Pierre-Yves Jeholet, ministre wallon de l’économie, de l’emploi et de la formation ; Francis Carnoy, directeur général de la CCW et Henry Ernst, l’administrateur délégué de Galère, sur le site du MontLégia (bam galère, CIT Blaton, BPC Liège, GM).

juin 2019 • Construction 9


GO DIGITAL!

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POINT DE VUE RÉGIONAL

Appel urgent au prochain gouvernement bruxellois !

I

l y a quelques années, notre industrie était un fleuron de notre fière patrie. La Belgique était même classée deuxième - devant les États-Unis - en terme de productivité économique au début de la Révolution industrielle. Force est de constater que, suite à de nombreuses réformes institutionnelles, une complexité administrative grandissante et des priorités politiques fort éloignées de la réalité de terrain, notre productivité économique ne cesse de s’affaiblir.

« Le plus important de nos messages est une offre de partenariat  »

Soyons honnêtes. Aujourd’hui, il est impossible pour une entreprise de construction d’être rentable en respectant l’ensemble de ces règles qui, sans cesse, changent vers toujours plus de contraintes et de coûts. Nous n’avons plus les moyens de réaliser une marge qui nous permette de faire les réserves indispensables pour survivre aux périodes difficiles. Les dernières entreprises, historiques ou familiales, risquent de disparaitre au moindre coup dur. Comme lors de chaque élection, la CCBC porte quelques messages prioritaires au monde politique. Un des plus criant est l’urgente révolution nécessaire pour réformer l’enseignement technique et professionnel et l’image de notre secteur afin de remotiver les Bruxellois à travailler dans nos entreprises. La préparation de l’avenir de notre secteur est également une nécessité, en positionnant notre région et notre pays sur la carte européenne et mondiale des Smart Building et des Smart Cities. Notre secteur doit continuer à innover pour rester un acteur clé, hautement fournisseur d’emplois locaux et facilement accessibles. Le soutien à la recherche scientifique sectorielle, notamment via nos centres de recherche, doit donc aussi rester une priorité. Mais le plus important de nos messages est une offre de partenariat. Plus que jamais, la CCBC se positionne comme partenaire du futur gouvernement afin de permettre de simplifier et d’améliorer, ensemble, la manière dont nous construisons à Bruxelles, plus durable et circulaire, plus smart… Notre objectif n’est pas de déréguler, mais plutôt de soutenir, grâce à des règles pragmatiques efficaces et concertées au préalable, nos entreprises qui respectent la réglementation. Mais aussi et surtout, que ces dernières ne soient pas pénalisées face à toutes celles qui œuvrent « dans l’ombre » sans contraintes ni charges. La CCBC propose donc au futur Gouvernement bruxellois de travailler ensemble. De cette façon, notre industrie pourra redevenir une force créatrice d’emploi et de prospérité pour notre région. La CCBC est à l’entière disposition des formateurs du futur gouvernement et prête à leur présenter ses pistes de solution pour y parvenir.

Marc Ruebens Président de la Confédération Construction Bruxelles-Capitale juin 2019 • Construction 11


FISCALITÉ

La réduction des charges salariales

peut enfin être appliquée Les entreprises de construction ont enfin droit à la réduction des charges annoncée depuis si longtemps. Elle avait été approuvée l'an dernier, mais s'est heurtée à des problèmes administratifs. Important : vous pouvez demander la réduction des charges avec effet rétroactif au mois de janvier 2018.

P

ourquoi cela a-t-il pris autant de temps ? La Confédération plaide depuis des années pour une réduction des charges salariales de 6 € par heure. Cette réduction est nécessaire afin de donner une véritable chance à nos entrepreneurs dans la lutte contre la concurrence des entreprises étrangères. Grâce à un travail de lobbying intensif, le gouvernement a fini par approuver, l'an dernier, une réduction des charges qui s'accroîtra progressivement. Elle aurait dû entrer en vigueur en janvier 2018, mais avant cela, la loi a dû être rectifiée. C'est désormais chose faite.

Le principe

Cette réduction des charges n'est pas octroyée sous forme d'une réduction des cotisations de sécurité sociale. En effet, la loi opte pour un autre mécanisme : sous certaines conditions (voir plus loin), les employeurs sont dispensés de reverser une partie du précompte professionnel retenu. L'employeur retient le précompte professionnel selon les barèmes habituels. Cette réduction des charges n'a aucun impact sur le salaire net des tra12 Construction • juin 2019

vailleurs. Elle ne bénéficie qu'à l'employeur.

Les conditions

La dispense ne peut être appliquée que si toutes les conditions suivantes sont remplies simultanément : • les travailleurs travaillent sur site, sur un chantier ; • ils y effectuent des « travaux immobiliers » ; • ils travaillent en équipe ; • leur salaire horaire brut en 2019 est d'au moins 13,99 €.

L'ampleur de la dispense

La dispense correspond à un pourcentage déterminé de l’ensemble des rémunérations imposables des travailleurs concernés. Ce pourcentage est de 3 % en 2018, 6 % en 2019 et atteindra 18 % à partir de 2020. Attention toutefois : il ne s'agit pas du total de toutes les rémunérations imposables. Les primes, le pécule de vacances, la prime de fin d'année et les arriérés de rémunérations sont exclus de la base de calcul.

Les travaux immobiliers

La réduction des charges salariales

QU’ENTEND-ON AU JUSTE PAR « TRAVAUX IMMOBILIERS » ? En résumé, il s’agit de :

tout travail de construction, de transformation, d’achèvement, d’aménagement, de réparation, d’entretien, de nettoyage et de démolition de tout ou partie d’un immeuble ou terrain ; en outre : des travaux impliquant la livraison de matériaux qui seront incorporés au bâtiment, comme, par exemple, la pose d'une installation de chauffage central ou de climatisation, de sanitaires ou d'installations électriques, la pose de carrelage et les travaux de peinture, ...

La réglementation n'est pas toujours très claire. Votre Confédération locale sera en mesure de vous fournir des informations plus précises.

ne s'applique qu'aux travailleurs qui effectuent des travaux immobiliers (voir encadré). Cette réduction ne s'applique non seulement aux travailleurs qui relèvent de la CP 124 (la Commission paritaire de la construction), mais aussi à des secteurs apparentés, tel celui des électriciens.

Le travail en équipe

La réduction des charges ne peut être demandée que pour les travailleurs qui effectuent du travail en équipe. Le travail doit être effectué par une ou plusieurs équipes composées cha-


PUBLIREPORTAGE

COÛTS Salaire horaire en euros Salaire imposable en euros Cotisations patronales (ONSS, sécurité d'existence, timbres) Coûts totaux

16,284 13,985 10,96 27,249

AVANTAGE FISCAL

2019 (6 %)

2020 (18 %)

Avantage en euros

-0,84 -5,15 % -3,08 %

-2,52 -15,45 % -9,24 %

Avantage salaire horaire brut en % Avantage coûts totaux en %

cune d'au moins deux personnes. Ces équipes doivent faire le même travail, ou un travail complémentaire, tant en ce qui concerne son objet qu'en ce qui concerne son ampleur. Elles doivent, en outre, effectuer ce travail sur site, autrement dit sur chantier. Une équipe peut se composer du chef d'entreprise et d'un travailleur.

Salaire horaire minimum

Pour entrer en ligne de compte pour la réduction des charges salariales, le salaire horaire brut du travailleur doit s'élever à minimum 13,75 € en 2018, et 13,99 € en 2019. Il s'agit ici du salaire horaire brut avant la retenue des cotisations personnelles de sécurité sociale. Tous les membres de l'équipe doivent toucher ce salaire minimum, y compris pour leurs prestations hors chantier. Sinon, la réduction des charges ne s'applique pas, même aux travailleurs qui bénéficient bel et bien du salaire horaire minimum. De plus, pour entrer en ligne de compte, un travailleur doit effectuer des travaux immobiliers sur chantier pendant un tiers du mois. L’employeur peut calculer la norme du tiers sur une base horaire ou journalière. Et il doit le faire de façon cohérente : il ne peut calculer la norme sur base journalière pendant un mois, et sur base horaire pendant un autre mois.

Formalités

L'employeur doit introduire deux déclarations 274 (à savoir la déclaration mensuelle du précompte professionnel qu'il reverse) pour une période pour laquelle il peut bénéficier de cette réduction des charges salariales. • l'une des déclarations doit reprendre les revenus de tous les travailleurs ; • l'autre doit reprendre les rémunérations, primes d'équipes comprises, des personnes qui donnent droit à cette réduction des charges. Le code à utiliser est 57. L'employeur doit pouvoir prouver que ces personnes ont effectué des travaux immobiliers pendant la période sur laquelle porte la déclaration. Il doit dresser une liste nominative, reprenant l'identité complète des travailleurs concernés, ainsi que la période au cours de laquelle ils ont effectué des travaux immobiliers sur chantier. L'employeur ne doit pas remettre cette liste, mais il doit être en mesure de la présenter en cas de contrôle de l'administration.

À effet rétroactif

La réduction des charges peut être demandée avec effet rétroactif au 1er janvier 2018. Des précomptes professionnels devront alors être régularisés. • Pour les salaires de 2018, les régularisations sont possibles via les décla-

rations 274 jusqu'au 31 août 2019 inclus. À partir du 1er septembre 2019, l'employeur devra introduire une réclamation. • Pour les salaires de 2019, les régularisations sont possibles via les déclarations 274 jusqu'au 31 août 2020 inclus. La Confédération vous recommande de contacter votre secrétariat social afin de régulariser la situation passée.

Qu'est-ce que cela rapporte ?

En pratique, à combien se monte donc cette réduction des charges ? Le tableau ci-dessous vous en donne un exemple. Le calcul se base sur un employeur de gros œuvre (indice 10) qui emploie moins de dix travailleurs. Le salaire horaire est celui d'un travailleur en Catégorie III au 1er avril 2019.

INFO: Votre Confédération locale est votre interlocuteur privilégié. La partie « Membres » de www.confederationconstruction.be propose également une note plus détaillée. Il vous reste des questions ? N'hésitez pas à les poser à marleen.porre@ confederationconstruction.be.

À TITRE INDICATIF Cet article se base sur la loi ainsi que sur les informations que la Confédération a reçues du ministre compétent. De légères modifications peuvent encore intervenir. Des zones d'ombre demeurent, notamment en ce qui concerne les preuves que l'employeur doit pouvoir avancer. Le SPF Finances a annoncé la publication d'une FAQ, mais le délai exact n'est pas encore connu.

juin 2019 • Construction 13


FAQ-JOB D'ÉTUDIANT

Tout ce que vous devez savoir pour engager un étudiant Dans les semaines qui arrivent, vous allez peut-être engager un étudiant dans vos équipes. Et à ce sujet, vous devrez respecter certaines règles. Construction répond à toutes les questions que vous pourriez vous poser à ce sujet.

Qui peut être engagé avec un contrat d’étudiant?

Tous les étudiants ne peuvent pas être occupés dans les liens d'un contrat d'occupation d'étudiant. Seuls peuvent être occupés dans les liens d'un contrat d'occupation d'étudiant: les étudiants qui ont terminé leur obligation scolaire à temps plein (15 ou 16 ans) et qui continuent à suivre un enseignement de plein exercice; B les étudiants qui ne sont plus soumis à l'obligation scolaire (parce qu'ils ont 18 ans ou ont terminé leurs études secondaires) et qui continuent à suivre un enseignement de jour à horaire normal et; C uniquement pendant la période des vacances scolaires, les étudiants mineurs de 15 ans et plus qui suivent un enseignement ou une formation à temps partiel et qui ne bénéficient pas d'une allocation de transition, D uniquement lorsqu'ils ne doivent pas suivre un enseignement ou une formation théorique ou être présents en milieu professionnel et, exclusivement, pour des prestations auprès d'un employeur autre que celui auprès duquel ils suivent leur formation pratique en milieu professionnel, les étudiants qui suivent un système d'alternance qui consiste, d'une part, en une formation théorique soit dans un établissement d'enseignement soit dans un organisme de formation créé, subventionné ou agréé par les autorités compétentes et, d'autre part, en une formation pratique en milieu professionnel et qui ne bénéficient ni d'allocation de chômage, ni d'allocation d'insertion. A

14 Construction • juin 2019

Quelles formalités faut-il accomplir?

Sur la base du contrat conclu, l’employeur fait une Dimona pour les étudiants en mentionnant la date de début et de fin du contrat, ainsi que le nombre de jours où l’étudiant sera occupé. L’employeur doit aussi faire une Dimona distincte pour chaque trimestre, afin de permettre le contrôle croisé avec la DmfA et de mettre à jour le contingent. Si l’étudiant est occupé comme ouvrier, il y a également lieu de lui délivrer 2 formulaires C 3.2 A numérotés et non nominatifs (pour le mois de l'engagement et pour le mois qui suit). Le contrat d'occupation d'étudiant doit être constaté par un écrit, pour chaque étudiant individuellement, au plus tard au moment de l'entrée en service. Un modèle type de contrat est disponible sur le site web de la Confédération. Le contrat d’étudiant est-il soumis à des règles particulières?

Oui. C’est un contrat de travail à durée déterminée auquel des dispositions particulières s'appliquent. Les trois premiers jours de travail sont considérés comme période d'essai (sans qu’il y ait lieu de le prévoir expressément dans l’écrit). Jusqu'à l'expiration de cette période, chacune des parties peut mettre fin au contrat, sans préavis ni indemnité. De même, il est possible de mettre fin au contrat avant son échéance moyennant un préavis. Les délais de préavis sont fonction de la durée de l'engagement:


(a) elle ne dépasse pas un mois, le préavis est de 3 jours pour l'employeur et d'un jour pour l'étudiant; (b) elle dépasse un mois, le préavis est de 7 jours pour l'employeur et de 3 jours pour l'étudiant. Quand puis-je occuper un étudiant?

Un étudiant peut être engagé pendant les périodes où la présence à l’école n’est pas obligatoire (c.à.d. samedi, dimanche, jours fériés, vacances scolaires de carnaval, de pâques, d’été, de toussaint et de noël). Les règles relatives à la durée du travail, au travail de nuit, aux jours fériés, aux petits chômages, etc. sont applicables aux étudiants. Dans la construction, une occupation en dehors des vacances scolaires n’est pas toujours possible puisque l’on ne peut travailler le samedi, le dimanche, pendant les jours fériés ou pendant les jours de repos de fin d’année (qui correspondent aux vacances de noël) qu’à la condition d’avoir un motif valable. Ainsi, on peut embaucher un étudiant pour nettoyer l’atelier le samedi (travaux de nettoyage nécessaire à la continuation de l’exploitation) ou encore pour venir aider lors d’une journée portes ouvertes (participation à des manifestations de tout genre, notamment aux salons, aux expositions, aux musées, aux foires commerciales,…). Depuis le 1er septembre 2014, les étudiants qui suivent un enseignement construction peuvent également être occupés le samedi dans les entreprises de construction pour autant qu’il n’y ait pas de chômage temporaire effectif pour cause économique durant la semaine et celle qui suit ce samedi. L’entreprise de construction qui souhaite occuper ces étudiants le samedi est tenue d’en informer par courrier le Président de la Commission paritaire de la construction. Quels travaux puis-je lui confier?

Tous les travaux ne peuvent pas être confiés à un étudiant. Il faut, en effet, procéder à une analyse des risques existants pour les jeunes afin d'évaluer tout risque éventuel pour la sécurité, la santé physique et mentale ou le développement, résultant d'un manque d'expérience, de l'absence de la conscience de l'existence de risques, ou du développement non encore achevé des jeunes. En outre, il est interdit d'occuper des jeunes à des travaux considérés comme dangereux. Seuls les étudiants de 18 ans et plus qui suivent une formation correspondant aux travaux pour lesquels l'interdiction a été établie échappent à cette interdiction à la condition qu'ils soient accompagnés par un travailleur expérimenté. Quel salaire dois-je lui payer?

En CP 124, un barème spécifique de rémunération est applicable aux étudiants occupés dans les liens d'un contrat d'occupation d'étudiant. Ce barème est applicable aux étudiants, quelle que soit leur période d'occupation. Le salaire horaire s’élève à 9,320 € (étudiant qui ne suit pas une formation construction) ou 10,160 € (étudiant qui suit une formation construction) de l’heure au 1er juillet 2018. Ce

montant est adapté chaque année au 1er juillet. Y a-t-il des cotisations sociales à payer?

A concurrence de 475 heures par année civile (contingent), un étudiant peut travailler moyennant une cotisation de solidarité de 8,13% dont 5,42% à charge de l’employeur et 2,71% à charge de l’étudiant. En outre, on n’oubliera pas que, dans cette situation, la cotisation pour le fonds amiante est également due. Cette cotisation s'élève à 0,01 % de la rémunération brute (à 100%). Chaque heure prestée est imputée sur le contingent. En cas de dépassement du contingent étudiant, l'employeur est redevable des cotisations de sécurité sociale à partir de la 476ème heure. Comment puis-je savoir si l’étudiant n’a pas été occupé plus de 475 heures ?

Grâce à la déclaration du nombre d’heures dans la Dimona, l'étudiant et l'employeur peuvent consulter l'état du contingent via l’application www.studentatwork.be. Pour pouvoir consulter le contingent en ligne, l'employeur doit passer par le site portail de la sécurité sociale (www.socialsecurity.be). Faut-il retenir un précompte professionnel sur la rémunération de l’étudiant ?

Aucun précompte professionnel n'est dû lorsque: l'occupation ne dépasse pas 475 heures de travail sur l’année civile; B le contrat de travail a été rédigé par écrit; C aucune cotisation de sécurité sociale n'est due. Dans les autres situations, il faut retenir le précompte professionnel A

L’étudiant reste-t-il à charge de ses parents ?

Pour pouvoir rester à charge de ses parents, l'étudiant doit satisfaire à trois conditions: A faire partie du ménage au 1er janvier de l'année 2020 pour

être à charge de ses parents pour l'année de revenus 2019; B ne pas recevoir de rémunérations qui constituent des frais professionnels pour les parents. C ses ressources personnelles nettes ne peuvent pas dépasser un certain montant. Les revenus professionnels des étudiants ne sont jamais ajoutés aux revenus imposables de leurs parents. L'étudiant reste fiscalement à charge de ses parents lorsqu'il gagne moins de 3.330,00 € nets (ou, avant la déduction du forfait pour charges professionnelles, 4.162,00 € bruts). Lorsque le père ou la mère de l'étudiant est considéré(e) comme "isolé" pour le droit fiscal, l'étudiant reste fiscalement à charge s'il gagne moins de 4.810,00 € nets (ou, avant déduction du forfait pour charges professionnelles, 6.012,00 € bruts).

juin 2019 • Construction 15


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DOSSIER

Le secteur et les jeunes : état des lieux Le refrain est connu dans le secteur : « il est de plus en plus difficile de trouver des jeunes qualifiés dans la construction ! ». Nous avons donc mené l'enquête et nous nous sommes procuré les derniers chiffres de l'enseignement secondaire, supérieur et universitaire (ingénieurs industriels et civils), de l'IFAPME (formation en alternance) et des arrivées des jeunes de – 26 ans dans le secteur. Ces chiffres de fréquentation des options « construction » donnent un aperçu de l'évolution de l'intérêt des différents métiers chez les jeunes. Aussi, dans ce dossier, vous pourrez lire le témoignage d'un membre qui a toujours été sensible à cette cause. Enfin, nos Confédérations régionales prennent différentes initiatives pour attirer la jeunesse à nous rejoindre. Petit tour d'horizon. juin 2019 • Construction 17


ENSEIGNEMENT

Nombre d’inscrits légèrement en baisse dans l’enseignement secondaire Qu’en est-il de l’évolution du nombre d’élèves inscrits dans les sections « métiers de la construction » dans l’enseignement secondaire, soit en professionnel, en technique de qualification ou en technique de transition, en Wallonie ? Constructiv nous a fourni des chiffres depuis 2010 jusqu’à 2016, les derniers disponibles. On note une légère régression à tous les niveaux.

Q

ue ce soit en professionnel, en technique de qualification ou en technique de transition, on constate une légère baisse. En professionnel, on recensait 6.391 élèves inscrits en 2010-2011. Ce chiffre est retombé à 6.177 en 2015-2016, soit une légère baisse de 3 %. En technique de qualification, ils étaient 1.420 en 2010-2011 et 1.256 en 2015-2016, soit une diminution plus importante de 12 %. Enfin, en technique de transition, le chiffre d’inscrits est passé de 156 en 2010-2011 à 130 en 2015-2016, soit une baisse de 17 %. Au total, ils étaient 7.967 élèves en 2010-2011 et 7.563 en 2015-2016, soit une baisse de 5 %.

Professionnel – deuxième degré

Prenons à présent la filière professionnelle. Premier constat, au deuxième degré, les sections liées au secteur de la construction sont divisées en trois grandes catégories que sont : le bois, la construction – gros-œuvre et l’équipement du bâtiment. Parmi ces trois options, celle qui attire le plus d’élèves est le bois. En 2015-2016, ils étaient 1.467 inscrits alors qu’ils étaient 1.530 en 2010-2011. On constate donc une légère baisse de 4 %. La section construction – gros-œuvre arrive en deuxième place, comptant, en 20102011, 1.433 élèves et, en 2015-2016, 18 Construction • juin 2019

1.246 élèves, soit une baisse de 13%. La section équipement du bâtiment, quant à elle, a connu une augmentation entre 2010-2011 (279 élèves) et 2014-2015 (372 élèves) de 33%, pour finalement diminuer en 2015-2016 (314 élèves).

Troisième degré

En ce qui concerne le troisième degré, les options construction sont divisées, cette fois, en sections plus spécifiques, souvent directement liées à un métier de la construction. Elles sont au nombre de 30, comprenant les options de 5e, 6e et 7e années du secondaire. Parmi celles-ci, la section la plus attirante est « ouvrier qualifié en construction - gros-œuvre ». En 2010-2011, ils étaient 1.013 élèves à avoir choisi cette section (sur un total de 3.149, soit 32%). Si elle est devenue moins attirante au fil des ans, ils n’étaient plus que 851 en 2015-2016 (27% du total), soit une diminution de 16%, elle reste la section la plus attirante du 3e degré. La deuxième section la plus attirante est « menuisier ». En 2010-2011, 838 élèves étaient recensés dans cette section alors qu’en 2015-2016, ils étaient au nombre de 834. Si l’attractivité de la section semble stable, elle a tout de même connu une baisse du nombre d’élèves entre 2010-2011 et 20122013, atteignant 748 élèves, pour finalement voir les effectifs réaugmenter.

La troisième section la plus attirante est « ébéniste ». En 2010-2011, ils étaient 329 élèves dans cette section. Néanmoins, ils n’étaient plus que 259 en 2015-2016 enregistrant une baisse de 21%. De ce fait, en 2015-2016, la section « monteur en sanitaire et chauffage » occupe désormais la 3e place. En effet, cette section a vu sa fréquentation particulièrement augmenter de 29% entre 2010-2011 (229 élèves) et 2015-2016 (295 élèves).

Technique de qualification

En technique de qualification du deuxième degré, seules deux options sont disponibles pour les élèves en construction : l’industrie du bois et la construction. Si entre 2010-2011 et 2015-2016 le nombre d’élèves du 2e degré a fortement chuté, une baisse de 19% est observée entre 2010-2011 (732 élèves) et 2015-2016 (590 élèves), la fréquentation de l’option « industrie du bois » reste majoritaire (environ 54%). Le 3e degré du technique de qualification enregistre la plus faible baisse du nombre d’élèves, soit 3% entre 2010-2011 et 2015-2016. Il se divise en 6 options dont deux sont nettement plus attirantes (ensemble elles constituent environ 70% du total). D’une part, l’option « technicien en construction et travaux publics» compte en 2010-2011 251 élèves, mais ceux-ci ne seront plus que 222


Tableau – Elèves inscrits dans des options liées à la construction

2010-2011 2011-2012

Professionnel

2012-2013

2013-2014

2014-2015

2015-2016

6.391

6.244

6.230

6.322

6.286

6.177

Technique de qualification 1.420

1.490

1.460

1.416

1.358

1.256

156

155

150

147

158

130

Total 7.967

7.889

7.840

7.885

7.802

Technique de transition

7.563

Davantage de diplômés ingénieurs industriels et civils, mais tout de même une pénurie Dans le supérieur, en Fédération Wallonie-Bruxelles, la formation complète des ingénieurs industriels se fait en Haute Ecole, comparé à celle des ingénieurs civils qui se donne à l’université. Selon les chiffres de la dernière étude de la FABI (Fédération d’associations belges d’ingénieurs civils et bioingénieurs) et de l’UFIIB (Union francophone des associations d’ingénieurs industriels de Belgique), il faudrait, chaque année, 500 ingénieurs supplémentaires pour répondre à la demande et 2.000 d’ici 2030. Un constat : qu’il s’agisse des diplômés ingénieurs civils ou ingénieurs industriels, depuis 2010, leur nombre est en hausse. Les premiers cités étaient 611 en 2010 et ce chiffre est monté jusqu’à 807, en 2017, avec un léger tassement en 2018, 791. En ce qui concerne les ingénieurs industriels, ils étaient 466 en 2010 et 532 en 2017 avec, de nouveau, une

baisse en 2018, 488. Pour les deux options, l’année 2018 aura donc été moins prolifique. Et le nombre de diplômés est largement insuffisant pour la demande. Quant aux inscriptions « ingénieurs industriels », elles sont clairement en baisse, de 1708 (1998) à 820 (2018) et en hausse chez les ingénieurs civils, de 782 en 1998 à 1023 en 2018. « Nous avons besoin d’ingénieurs tant civils qu’industriels dans nos entreprises. Il est donc primordial que les secteurs professionnels et le monde de l’enseignement et de la formation poursuivent leurs efforts en travaillant ensemble sur la promotion des compétences et des métiers liés aux sciences, mathématiques, technologie et ingénierie », a indiqué Francis Carnoy, le directeur général de la CCW.

Source: Agoria

en 2015-2016, enregistrant une diminution de 12%. D’autre part, l’option « technicien des industrie du bois » compte en 2010-2011 237 élèves, en 2015-2016, le nombre d’élèves reste inchangé. Cette option prend donc la première place en 2015-2016.

Technique de transition

En technique de transition, la principale option, tant au 2e qu’au 3e degrés, est « scientifique industrielle : construction et travaux publics ». Ils étaient 156 en 2010-2011 et 130 en 2015-2016, enregistrant une baisse de 17 %. Les chiffres sont clairs. À presque tous les étages, on constate une régression du nombre d’inscrits dans tous ces métiers. juin juin2019 2019 •• Construction 19


FONDATION POUR L’ENSEIGNEMENT

Rapprocher le monde de l’enseignement et de l’entreprise La Fondation pour l’Enseignement est un point de rencontre privilégié entre l’école et l’entreprise. Son objectif est de contribuer à améliorer la qualité de l’enseignement obligatoire et de valoriser l’enseignement qualifiant. Elle a notamment participé à l'élaboration du tout nouveau Pacte d’excellence.

L

a Fondation pour l’Enseignement a posé une série de constats. Un jeune de 15-25 ans sur quatre vit sous le seuil de pauvreté en Wallonie et quatre sur dix à Bruxelles. 13 % des 18-24 ans, en Fédération WallonieBruxelles, sont hors de tout système. Il existe aussi un problème de pilotage. Sur les 178 options de l’enseignement qualifiant, les 10 options les plus fréquentées scolarisent 48 % des élèves dont peu de métiers en demande et 108 options scolarisent 7 % des élèves. « On se retrouve donc avec une pénurie de personnel qualifié dans des métiers comme ceux du secteur de la construction », indique Olivier Remels, l’administrateur délégué de la Fondation pour l’Enseignement. Face à ce constat, la Fondation et le monde de l’entreprise se sont mis autour de la table. « Et nous avons développé trois axes de travail : revaloriser l’élève dans l’enseignement qualifiant, notamment en facilitant la formation continue de l’enseignant en entreprise ; contribuer à l’orientation positive et développer l’esprit d’entreprendre et enfin, promouvoir la responsabilité sociétale par le partage du savoir-faire ». La Fondation travaille au cœur du

20 Construction • juin 2019

système de l’enseignement. Elle se met autour de la table avec les patrons de l’enseignement (Fédération des Pouvoirs Organisateurs…) et des entreprises (UWE/BECI). Elle suscite des projets en partenariat, nourrit et accompagne les réformes. Comme celle du Pacte d’excellence. « Nous avons contribué à ce Pacte qui va, entre autres, établir un tronc commun entre l’âge de 3 et 15 ans. Un gros travail a été effectué pour éveiller les jeunes aux aspects manuels, techniques et numériques. Ceci est très important pour votre secteur. Ce Pacte va créer une « culture générale des métiers » beaucoup plus large et construire progressivement une orientation positive des élèves. Avec cet éveil, à l’âge de 15 ans, l’élève pourra poser un choix positif et réfléchi. Il veut être maçon ou charpentier. Ce ne sera plus un choix de relégation. Ce Pacte est une déclaration forte qui contient les ingrédients pour travailler plus positivement », explique l’administrateur délégué.

Questions sur le Pacte

Avec ce Pacte, une série de jalons sont posés. Mais des questions vont aussi se poser. La Fondation est disponible pour aider à y répondre. « Il

Olivier Remels lance un appel du pied à la Confédération pour travailler avec elle de manière plus systématique.

faudra savoir quelle info métier va être fournie aux/par les enseignants ? Comment vont être formés les professeurs aux nouvelles compétences (« métiers » et « apprendre à apprendre », par exemple) ? Comment l’enseignement va-t-il s’approprier l’information sur les métiers ? Comment intégrer les dimensions technique et numérique dans les cours? Comment créer,


premier projet pilote est en route dans le bassin IBEFE Charleroi Hainaut Sud. Autre exemple : depuis 4 ans, la Fondation organise des stages d’immersion pour les enseignants dans les entreprises, avec les acteurs de l’enseignement et des entreprises mobilisées.

Appel à la Confédération

pour chaque métier, un parcours d’excellence, adapté aux spécificités de chaque métier (plein exercice et/ou alternance pour tout ou partie du parcours ; l’enseignement en alternance étant souvent plébiscité par votre secteur) ».

Différents projets

Dans le cadre de ce Pacte, la Fondation travaille notamment à la valorisation des STEM (Science, technology, engineering and mathematics), dans le nouveau référentiel de compétences, consacré aux savoirs techniques et

manuels, qui va entrer dans la grille horaire du tronc commun pour soutenir les enseignants. Elle a d’autres projets comme « Story-me », un parcours de la 3ème à la 6ème année dont le but est de développer les compétences entrepreneuriales d’environ 3.000 jeunes inscrits dans 10 établissements scolaires de l’enseignement qualifiant. Elle collabore aussi avec les dix Bassins de vie en Fédération Wallonie-Bruxelles pour co-créer des projets concrets à partir des synergies et des thématiques prioritaires des acteurs écoles et entreprises. Un

Enfin, la Fondation lance un appel du pied à la Confédération Construction, comme aux autres secteurs. « Pour une toute une série de projets, nous pouvons faire mieux en travaillant ensemble de manière plus systématique. Le secteur dispose d’une expertise et d’outils qui pourraient être mieux appropriés par le monde de l’enseignement, en cadrant ceux-ci via la Fondation », conclut Olivier Remels. Un appel reçu cinq sur cinq par la Confédération Construction Wallonne. « Je rappelle que la construction est confrontée à une situation inédite, à savoir que la demande de travail dépasse l’offre. C’était l’inverse depuis 30 ans. Cette situation est génératrice de pénurie grave et impose au secteur de nouer des partenariats structurels tels que celui avec la Fondation pour l’Enseignement », a indiqué Francis Carnoy, le directeur général de la CCW.

juin 2019 • Construction 21


IFAPME

Baisse significative de jeunes inscrits dans les métiers de la construction L’alternance est généralement appréciée par les entreprises de construction. Grâce à ce système, elles peuvent former les jeunes selon leurs besoins. Pourtant, en regardant les chiffres fournis par l’IFAPME, on constate que les inscriptions dans les filières des métiers de la construction diminuent. Analyse avec Christophe Bondroit, conseiller pédagogique pour le secteur de la construction à l’IFAPME.

P

récisons d’emblée que nous avons analysé les chiffres « apprentissage » (Construction CP 124/15-18 ans), allant de 2011-2012 à 2018-2019. Un premier constat. Durant cette période, le nombre de jeunes inscrits dans les métiers de la construction est passé de 1.619 à 1.232, soit une baisse de 23,9 %. « Il y a clairement une diminution et nous rencontrons même des difficultés à maintenir certaines classes », affirme Christophe Bondroit. « Il est difficile d’affirmer les raisons de cette baisse. Mais nous avons quelques suppositions. Il existe un désintérêt des jeunes pour les métiers techniques et manuels. Ces filières sont encore considérées comme des filières de relégation. Les jeunes arrivent de plus en plus tard chez nous, vers 17-18 ans. Or, un contrat d’alternance peut être signé dès 15 ans ».

Comme les chiffres l’indiquent très clairement, presque tous les métiers sont touchés. La baisse la plus significative se trouve chez les plafonneurs/ cimentiers. Ils sont passés de 38 en 2011 à 20 en 2018, soit une diminution de 47,4 %.

Tous sauf voiriste

Pointons également les carreleurs, 77 en 2011 et 49 en 2018, une baisse de 36,4 % ; les peintres en bâtiment/ décorateur, passant de 145 à 98 (moins 33 %) ; les maçons, 469 en 2011 et 331 en 2018, soit une diminution de 29,4 % et enfin les couvreurs, de 236 à 204, soit une diminution de 14 % (ndlr: pour ce métier, il faut prendre les chiffres à partir de 2013-2014). « Outre tous ces métiers, nous constatons également, et c’est plus récent, une diminution

dans les métiers liés aux techniques spéciales : chauffage, électricité… », indique Christophe Bondroit. En effet, dans la filière « Monteur en chauffage et sanitaire », ils étaient encore 318 en 2011 et sont passés à 259 en 2018, soit une baisse de 18,6 %. La seule formation qui connaît une certaine stabilité est celle de menuisier, 219 inscrits en 2011 et 212 en 2018, moins 3,2 %. Quant à celle de voiriste, elle est en hausse, de 32 à 40 (+ 25 %). « L’année passée, nous avons même pu ouvrir une nouvelle section à Verviers ». Pour attirer les jeunes dans ces filières, l’IFAPME organise des grandes campagnes de communication et des journées Portes Ouvertes, comme c’était encore le cas le 27 avril dernier.

Source: IFAPME

CONSTRUCTION - INSCRIPTIONS PAR MÉTIER ANNÉE DE FORMATION EVOLUTION 2011-12 2012-13 2013-14 2014-15 2015-16 2016-17 2017-18 2018-19 1 an Depuis 2011-12 Apprentissage 1.619 1.603 1.495 1.336 1.270 1.346 1.241 1.232 -0,7% -23,9% E18 - Installateur sanitaire et de plomberie 15 3 E19 + E20 - Monteur en chauffage et sanitaire 318 316 304 246 249 281 279 259 -7,2% -18,6% K01 + K21 - Maçon 469 453 403 362 348 360 349 331 -5,2% -29,4% K02 - Couvreur - Poseur de couv. non métal. 177 38 5 2 -98,9% K03 - Plafonneur - Cimentier 38 57 49 42 37 33 25 20 -20,0% -47,4% K07 - Constructeur - Réparateur de voirie 32 29 30 24 28 31 44 40 -9,1% 25,0% K08 - Carreleur 77 66 65 53 40 49 54 49 -9,3% -36,4% K20 - Couvreur 96 223 236 255 232 239 178 204 14,6% 112,5% K60 - Tailleur de pierre - Marbrier 15 15 11 6 7 3 5 12 140,0% -20,0% L50 + L60 - Peintre en batiment / peintre décorateur 145 142 140 114 105 116 96 98 L56 - Peintre industriel 3 2 6 3 -50,0% N01 - Vitrier 6 6 7 6 6 6 3 2 -33,3% -66,7% U18 - Fabricant - Instal. de cuisines équipées et sdb 6 4 U19 - Fabricant - Instal. de fermetures de baies 6 4 6 5 C01 + C14 + C24 - Menuisier 219 247 244 218 215 226 202 212 5,0% -3,2%

22 Construction • juin 2019


CHIFFRES CONSTRUCTIV

Pénurie de main-d’œuvre qualifiée chez les jeunes Qu’en est-il des jeunes nouveaux arrivants dans notre secteur ? Pour le savoir, nous nous sommes procuré les chiffres de Constructiv et de son étude Hermès qui est mise à jour chaque année. Nous avons évalué la situation de la période allant de 2014-2015 à 20172018. Décryptage avec Kristof Van Roy, le Manager du Service Etudes de Constructiv.

Q

uand vous discutez avec un entrepreneur, le refrain est un peu partout le même : « il est de plus en plus difficile de recruter des jeunes qualifiés dans le secteur de la construction ». Que nous disent les chiffres à ce propos ? Confirment-ils ou infirment-ils la situation ? Comme vous allez pouvoir le lire, la réponse doit être nuancée. À première vue, ils contredisent de tels propos. En effet, si vous prenez ces chiffres tant au niveau national que dans les trois Régions, ils sont en hausse. Ainsi, en Belgique, sur la période 2014-2015, on comptait 4678 jeunes de -26 ans qui ont rejoint le secteur ; 4737 de 2015 à 2016 ; 4846 de 2016 à 2017 et 6184 de 2017 à 2018. Pour la Wallonie, les jeunes arrivants de -26 ans étaient 1497 en 20142015, 1558 en 2015-2016, 1667 en 2016-2017 et 2353 en 2017-2018. En Flandre, 2999 en 2014-2015, 3022 en 2015-2016, 3017 en 20162017 et 3606 en 2017-2018.

Enfin, à Bruxelles, 182 en 20142015, 157 en 2015-2016, 162 en 2016-2017 et 225 en 2017-2018.

Stabilité à partir de 2015

Pour Kristof Van Roy, il faut remonter quelques années en arrière pour comprendre le contexte actuel. « Entre 2007 et 2011, nous avons observé un flux d’entrée de 22.000 ouvriers par an dans le secteur. Ce chiffre est retombé à 16.000 entre 2012 et 2015. À partir de 2015, le flux d’entrée est redevenu plus stable et donc en augmentation. Ceci explique donc pourquoi le flux d’entrée est en hausse depuis les années 2015, en général, et chez les jeunes en particulier », indique-t-il.

Kristof Van Roy parlera donc plutôt de pénurie de main-d’œuvre qualifiée. « Indépendamment des fluctuations conjoncturelles, le secteur est toujours confronté à une rotation importante de ces ouvriers et a toujours besoin d’un flux d’entrée important afin de remplacer le flux de sortie. Si les entrepreneurs arrivent à trouver des gens, la pénurie se situe au niveau de la main-d’œuvre qualifiée. Grâce aux efforts sectoriels, nous trouvons des nouveaux collaborateurs mais ils sont souvent peu qualifiés. Le secteur doit donc investir dans la formation des jeunes ouvriers engagés », conclut le Manager du Service Etudes de Constructiv. Source: Constructiv

Le tableau des arrivées des jeunes de -26 ans dans le secteur. 2014-2015

2015-2016

2016-2017

2017-2018

Belgique

4678

4737

4846

6184

Flandre

2999

3022

3017

3606

Wallonie

1497

1558

1667

2353

Bruxelles

182

157

162

225

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TÉMOIGNAGE

« De plus en plus difficile de trouver des jeunes qui veulent travailler et apprendre » Thierry Toussaint, patron de l’entreprise générale EGTB (Floreffe), spécialisée dans la transformation du bâti ancien, a toujours été sensible à la jeunesse dans notre secteur. « À l’époque où j’ai repris l’entreprise familiale, j’ai vite compris qu’il fallait renouveler les équipes, chaque année, pour maintenir une moyenne d’âge constante et pour s’assurer que les compétences se transmettent », indique-t-il. Il nous a fait part de son expérience. Tout en posant un regard « critique » sur la situation des jeunes dans le secteur actuellement.

T

hierry Toussaint compare deux époques : la fin du 20ème siècle et l’actuelle. « J’ai toujours été très sensible au recrutement de jeunes. Claude Macors, André Vermeyen et moi-même avons fréquenté un grand nombre d’écoles techniques et professionnelles. Nos confrères nous prenaient pour des extra-terrestres. Mais nous captions les meilleurs, nous les prenions en stage et en job de vacances. Ensuite, nous les engagions et les intégrions à nos équipes pour compléter leur formation. Nous arrivions donc à trouver des jeunes qui voulaient progresser. Nous étions très actifs au sein du FFC pour stimuler les plus jeunes à s’éveiller aux métiers du bâtiment. Nous recevions une prime au travers d’un système de parrainage pour ces élèves bien instruits et pouvions immuniser une partie de nos bénéfices à chaque emploi supplémentaire. Pour les autres, nous utilisions généralement les contrats RAC et nous avions ainsi un véritable vivier de jeunes dans l’entreprise. C’était moins évident, à l’époque, avec les jeunes issus des centres de formation en alternance. Seuls ceux qui présentaient une forte motivation pouvaient continuer à évoluer au sein de l’entreprise. Aujourd’hui à mon sens, très peu d’entreprises sont conscientes de la richesse potentielle des jeunes et de leur rôle dans leur évolution ! »

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Thierry Toussaint déplore le manque de contacts entre le monde de l’entreprise et de l’enseignement.


Petit à petit, ce contexte positif et cette motivation ont commencé à s’essouffler.« La mesure fiscale a été supprimée et le parrainage a disparu, sans doute à cause du manque d’intérêt pour un système jugé trop coûteux par beaucoup d’entrepreneurs qui voulaient de la main-d’œuvre toute faite ». Aussi, au fil du temps, le secteur de l’enseignement a fini par le décevoir. La valeur des jurys de qualification a été supprimée et les entrepreneurs, réduits à de simples observateurs, ont déserté les écoles. « Il y a donc moins de contacts entre nous et le monde de l’enseignement : ce que je considère toujours comme la meilleure solution pour créer de la main-d’œuvre qualifiée. Je constate aussi que les sections se raréfient par manque d’élèves intéressés par nos métiers. On finit par se poser des questions sur le véritable rôle de l’enseignement professionnel et surtout sur le véritable intérêt des pouvoirs publics. Aurions-nous oublié que l’éducation et l’instruction sont les piliers de toute société ? »

Mentalité des jeunes

Outre ce contexte, le recrutement est devenu de plus en plus difficile au fil des ans. Thierry Toussaint confirme cette tendance. Pour lui, c’est surtout une question d’évolution de la société. « On parle beaucoup de la pénurie de maind’œuvre. C’est vrai que c’est compliqué d’engager des jeunes motivés, bien instruits ou non. Mais il est toujours possible pour un jeune de débarquer dans une entreprise, sans grande formation, et d’évoluer en se faisant « aspirer » par les anciens qui s’émeuvent devant sa bonne volonté. L’alternance est une bonne solution. Mais elle doit être améliorée en liant beaucoup plus le centre de formation à l’entreprise. Cela fonctionne formidablement bien depuis des décennies en Allemagne, où j’ai été fort impressionné autant par le système de tutorat que par le niveau de savoir-faire des jeunes que j’ai vus à l’œuvre. Le Forem, qui dispose souvent de bons formateurs, et les missions régionales pour l’emploi (MIRE) tentent de nous aider depuis longtemps mais au travers de systèmes bien trop courts dans le temps. Les parents ont aussi un rôle important, préférant plutôt diriger leurs enfants vers des métiers réputés plus confor-

« L’alternance doit être considérablement améliorée en liant beaucoup plus le centre de formation à l’entreprise »

tables et valorisants à leurs yeux. On arrive donc au cœur du problème : notre génération a dévalorisé les métiers manuels dans notre pays. ».

Rôle du Forem

Concernant le Forem, la CCW lui a demandé d’effectuer un meilleur screening des candidats, avant de les envoyer en entreprise. Francis Carnoy, le directeur général de la CCW, a également récemment déclaré dans la presse que ce même Forem devait aller chercher dans la réserve de 200.000 chômeurs wallons ceux qui sont motivés à entamer une formation dans la construction. Thierry Toussaint estime que ce n’est pas gagné d’avance. Mais « qu’il faut y aller ».

Des espoirs…

Enfin, notre interlocuteur espère que la campagne de valorisation de l’image du secteur, lancée par la CCW auprès des jeunes, via les réseaux sociaux, avec l’appui du gouvernement wallon, portera ses fruits. « Je suis impatient de voir ce que ça va donner. Il me semble qu’il faudrait encore plus de soutien du monde politique à tous les niveaux. Les trois mesures du ministre Jeholet sont une très bonne initiative. J’espère que ça va fonctionner et surtout se poursuivre. Car sans suite, ce sera un coup d’épée dans l’eau ! » Vous l’aurez compris, si le patron de l’entreprise EGTB ne peut cacher une certaine inquiétude au sujet de l’avenir, il se dit toujours « concerné par la jeunesse ». Il maintient plus que jamais son avis : les entrepreneurs ne l’ayant pas encore compris ou admis doivent s’investir, eux-mêmes, beaucoup plus dans cette question. Comme cela se fait dans d’autres secteurs.

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INITIATIVES RÉGIONALES

La CCW se mobilise pour attirer la jeunesse La Confédération Construction Wallonne (CCW) se mobilise, via différentes actions, pour attirer les jeunes dans le secteur de la construction. Petit passage en revue de ce que réalise notre Confédération régionale pour attirer la jeunesse.

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e refrain est hélas trop bien connu : « les métiers de la construction, jugés trop pénibles, n’attirent pas les jeunes ». Au quotidien, la CCW combat ce cliché. Surtout quand on sait que le nombre de postes vacants dans la construction wallonne est d’environ 5.000. Et que le Bureau du Plan prévoit un besoin de 6.000 travailleurs supplémentaires d’ici 2024 dû, entre autres, au Plan Mobilité et Infrastructures et au Plan wallon d’investissements stratégiques (voir pp. 34-35).

Campagne réseaux sociaux

La dernière action en date est une campagne de valorisation et de promotion des métiers auprès des jeunes de 15-25 ans, via les réseaux sociaux. Cette campagne a été lancée, au début du mois d’avril dernier, en synergie avec WorldSkills Belgium, les fonds sectoriels (Constructiv, Volta, Cefora) ainsi que les opérateurs de formation Forem et IFAPME. Soutenue par la Wallonie et plus particulièrement Pierre-Yves Jeholet, 26 Construction • juin 2019

ministre de l’Economie, de l’Emploi et de la Formation ; elle présentera les nombreux avantages et évolutions des métiers. Elle amènera les jeunes vers un portail virtuel (www.jeconstruismonavenir.be) qui les orientera, de façon personnalisée, soit vers un emploi soit vers une formation.

Actions traditionnelles

Cette campagne s’ajoute à d’autres actions de valorisation des métiers techniques et manuels, connues de longue date dans la construction wallonne : Journée Chantiers Ouverts (voir pp. 6-9), Startech’days, EuroSkills/WorldSkills, Building Heroes (p.27)…Aussi, mentionnons l’organisation récente, le 3 mai dernier,

d’un Job Day, en collaboration avec le Forem, dans trois villes wallonnes : Charleroi, Liège et Libramont.

Insuffisant

Si la CCW a décidé de lancer une nouvelle action « réseaux sociaux », c’est que celles « connues de longue date » ne semblent pas porter leurs fruits. « C’est manifestement insuffisant quand on voit à quel point les filières de formation vers les métiers, dans les écoles et centres de formation professionnelle, sont désertées par les jeunes et demandeurs d’emploi. Ce constat vaut aussi pour les formations en alternance, pourtant particulièrement appréciées par les entreprises », a indiqué Francis Carnoy, le directeur général de la CCW.


PROMOTION DU SECTEUR

Building Heroes en Communauté germanophone, une première ! Building Heroes est un bel exemple d’événement, organisé par le secteur, pour attirer les jeunes dans la construction. Cette année, la 8e édition avait lieu, les 25 et 26 avril derniers, sur le site Intermills de Malmedy. Bilan de la première édition bilingue avec Sébastien Lemaître, le directeur Wallonie de Constructiv Building on People.

O

rganisé par Constructiv, la CCW, les Fédérations de métiers et les opérateurs de formation, l’événement a pour objectif de combattre les préjugés qui ternissent l’image des métiers de la construction et motiver les jeunes à en choisir un. C’était la première fois que l’événement, présentant les métiers de la construction de manière ludique à des enfants de sixième primaire, s’arrêtait en Communauté germanophone. Et cette première, Sébastien Lemaître, qui officiait aussi pour la première fois en tant que directeur Wallonie de Constructiv Building on People, la qualifie de « grande réussite».

1800 enfants

Environ 200 encadrants ont guidé plus de 1800 enfants à découvrir une quinzaine de métiers, répartis sur différents stands. Deux nouveautés cette année : un stand sur la construction durable en partenariat avec Construform et un autre sur la conception et la pose de châssis en partenariat avec le CTA, le Centre de technologies avancées châssis, PVC, aluminium et bois, de l’école Don Bosco, à Liège. Comme le veut la tradition, les enfants ont également pu se rendre sur un chantier. Cette année, il s’agissait de la construction d’un hôtel 4 étoiles qui se trouvait

Cette année, l’événement a eu lieu sur le site Intermills de Malmedy.

à proximité de l’événement. Pour cette huitième édition donc, le focus était mis sur la langue allemande. « La journée du jeudi était entièrement bilingue avec environ 150 enfants issus de la Communauté germanophone. Sur chaque stand, on trouvait un formateur germanophone ou un traducteur. La Confédération Construction Verviers nous a également mis à disposition des membres de son personnel pour l’encadrement logistique et pour orienter les classes et enfants en allemand. Chaque activité et métier était accessible aux enfants de langue allemande », a indiqué Sébastien Lemaître.

Dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre que notre secteur connaît actuellement, un tel événement est d’une importance capitale pour sensibiliser les petits. « Les enfants sont encore trop jeunes pour parler d’action d’orientation. Je qualifierais la manifestation d’action de sensibilisation à long terme. Il faut changer de regard sur les métiers de la construction et en avoir une vision plus positive. J’espère que tous ces enfants sont rentrés chez eux en expliquant à leurs parents que la construction, c’est cool », a conclu Sébastien Lemaître.

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CONSTRUCITY

Un futur pôle d’excellence, à Bruxelles, pour la formation aux métiers de la construction Dans un futur assez proche, le campus Pôle Formation Emploi Construction sortira de terre, à Bruxelles, sur le site Masui. Dénommé Construcity, il aura pour objectif d’attirer la jeunesse et les chercheurs d’emploi à se former aux métiers de la construction pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre actuelle. Tous les acteurs du secteur pourront s’y rencontrer.

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our bien comprendre l’aboutissement de ce projet, il faut remonter à une dizaine d’années. À cette époque, la Confédération Construction Bruxelles-Capitale tirait déjà ce constat : il devient de plus en plus difficile d’attirer des jeunes dans le secteur. « Sur plus de 1.000 nouveaux entrants/an, à Bruxelles, il n’y avait presque pas de jeunes », indique Sihame Al Barajraji, manager Emploi à la CCB-C.

Modèle suisse

Pour que les choses changent et trouver de l’inspiration, la CCB-C s’est tournée vers la Suisse. Et plus précisément vers l’Ecole de la Construction de Tolochenaz, un Centre de compétence pour la formation des jeunes et des professionnels. « Elle donne une image positive et attractive du secteur avec une infrastructure emblématique et de pointe. Elle est gérée par la Fédération Vaudoise des Entrepreneurs. En collaboration avec les partenaires de la formation professionnelle, elle forme environ 4.400 apprentis et professi28 Construction • juin 2019

onnels à 23 métiers de la construction ». Ce modèle trial ; incluant trois lieux de formation, l’école, l’entreprise et le centre sectoriel ; était un exemple à suivre. « Le secteur s’implique dans la définition des contenus et la mise en œuvre de la formation pratique ».

avec la collaboration de la COCOF, d’accompagner les jeunes en alternance et les entreprises formatrices pour assurer une bonne prise en charge et une entrée dans le secteur et faciliter l’entrée des jeunes diplômés vers le marché du travail.

Deux projets

Construcity

S’inspirant du modèle helvétique, la CCB-C a rencontré les ministres compétents pour présenter le système suisse et ainsi mettre des projets en place. Le premier, Projet immersion depuis 2013, en collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, vise à sensibiliser les jeunes et les motiver aux métiers de la construction grâce à l’immersion entreprise ; à améliorer le choix d’orientation et le taux de transition des jeunes diplômés ; à renforcer les synergies écoleentreprise et impliquer le secteur dans la formation pratique des jeunes et enfin à valoriser les sections construction de l’enseignement qualifiant. Quant au second, Projet Transition 2016 à 2019, il a pour objectif,

C’est en 2017 que Construcity a fait son apparition. « Construcity s’inscrit dans la lignée des deux projets précédents. Il s’agit d’un projet porté par le secteur en partenariat avec le public. Actuellement, c’est un lieu, situé dans les locaux de Constructiv, qui promeut la promotion, l’information, l’orientation et l’accompagnement vers un emploi durable dans le secteur. Il rassemble tous les acteurs et opérateurs sectoriels ». L’idée est donc que Construcity devienne le futur campus Pôle Formation Emploi Construction. Ce futur centre d’excellence s’inscrit dans le contexte de la Stratégie 2025 du Gouvernement bruxellois pour redynamiser l’économie de la Région de Bruxelles-Capitale. Dans le cadre de cette stratégie, les partenaires


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sociaux du secteur et le Gouvernement de la Région de Bruxelles-capitale ont signé, en octobre 2018, leur premier Accord Cadre sectoriel. « Les deux objectifs sont d’augmenter la qualité des formations et de l’enseignement construction et d’augmenter la transition des jeunes vers un emploi durable au sein du secteur », explique Sihame Al Barajraji.

Partenariat public/privé

Ce Pôle Formation est un partenariat public/privé qui prend la forme d’une asbl, constituée des partenaires sectoriels, via Constructiv, et des services publics, Actiris, Bruxelles Formation, VDAB

Brussel, l’enseignement, SFPME… « Il s’agira du nouveau point de contact pour toute personne intéressée par un job dans le secteur ou pour un employeur désireux de trouver de la main-d’œuvre ». Aussi, dans ce bâtiment emblématique avec un outillage de pointe au niveau technologique, des formations pratiques, répondant aux besoins des entreprises, se donneront.

Au stade des études

Où en est-on actuellement ? Le projet du Pôle est toujours au stade des études. L’Avenant 13 Beliris prévoit le financement (16.000.000 €) pour des études

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programmatiques et les acquisitions de terrains/bâtiments. « Il y aura ensuite une deuxième enveloppe qui constituera un budget pour la construction même du Pôle ». Il est encore trop tôt pour donner une date précise de réception définitive du bâtiment. Mais une chose est certaine, cette infrastructure de pointe devrait permettre à la jeunesse d’être réellement sous le charme de notre secteur. « Cet outil devra aider nos entreprises à retrouver de la jeune main-d’œuvre locale », conclut Sihame Al Barajraji. On ne peut que souhaiter à Construcity le même succès que son pendant suisse !

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ADEB

Inquiétude croissante au sujet de la pénurie de personnel qualifié Le 10 mai dernier, l’Association des Entrepreneurs Belges de Grands Travaux (ADEB) a présenté son sixième baromètre annuel. 8 dirigeants sur 10 déclarent leur entreprise en bonne santé. Mais la confiance en l’avenir enregistre une forte chute chez 90 % des patrons. La pénurie de personnel qualifié et le manque de vision politique en sont les causes.

8

4 % des dirigeants des 65 entreprises membres de l’ADEB estiment leur état de santé bon à très bon. Et si, l’année dernière, ils étaient 19 % à estimer leur situation préoccupante, ce chiffre est retombé à 12 %. Par contre, leur vision de l’avenir est beaucoup moins optimiste. « Ils sont en effet 90 % à se déclarer modérément confiants, voire inquiets, quant à l’avenir », a indiqué Didier Cartage, le directeur général de l’ADEB. Les raisons ? La pénurie de personnel qualifié et le manque de vision politique. 91 % des entreprises déclarent vouloir engager en 2019. Mais près de la moitié estime qu’elle ne trouvera pas les profils recherchés. « La pénurie de personnel qualifié est une préoccupation qui prend de l’ampleur d’année en année pour atteindre 59 % des dirigeants en 2019 », a souligné le directeur général de l’ADEB. De plus, 1.500 postes sont à pourvoir cette année. Pour remédier à ce problème, l’ADEB et ses membres misent sur la formation et encouragent la formation en alternance tant pour les métiers manuels que techniques. Ils se réjouissent également de l’Opération « Coup de poing pénurie », mise en place par le Gouvernement wallon avec le soutien du Forem. Aussi, 84 % des membres misent sur la formation permanente du personnel.

Manque de vision politique

Outre cette inquiétude au sujet de

L’état des ponts est un sujet de préoccupation des membres de l’ADEB.

la pénurie de personnel qualifié, le manque de vision politique, en termes d’aménagement du territoire, est aussi pointé du doigt. « Quand nous engageons un jeune qui sort des études, il faut environ 10 ans pour qu’il devienne autonome. Or, nous n’avons aucune visibilité sur les chantiers à long terme. Ils sont lancés au coup par coup », a expliqué Frédéric Loriaux, le président de l’ADEB. L’ADEB encourage donc les prochains gouvernements à développer une vision coordonnée et pérenne en matière d’infrastructures publiques. « Nos entreprises ont besoin d’un engagement politique ferme qui soit pluriannuel et qui ne soit pas lié à une

législature », a indiqué Didier Cartage.

Situation des ponts

Autre sujet de préoccupation des membres : la situation problématique des ponts. À leurs yeux, si les tunnels de la capitale ont bénéficié d’importants travaux de rénovation et que tous les chantiers devraient être terminés d’ici 2031, ce n’est pas le cas des ponts. Pour l’ADEB, seule la Région wallonne a prévu la réfection de certains ponts. Elle encourage les autres régions à en faire de même. Enfin, l’ADEB invite les pouvoirs publics à prévoir un budget d’entretien pour les infrastructures, estimé à entre 1,5 à 2 % de la valeur de l’ouvrage.

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CAMPAGNE SÉCURITÉ

La sécurité : une affaire d'organisation, de technique et de comportement À l’initiative de notre Président Paul Depreter, la Confédération mène actuellement une grande campagne de sécurité. Mais la sécurité, comment y parvient-on ? Nous avons posé la question à Ilse Quirynen, Corporate Safety Officer chez BAM Belgium.

E

n ce qui concerne la sécurité, Ilse Quirynen a fait ses preuves. Elle est ingénieur civil, coordinateur environnemental et conseiller en prévention. Elle est actuellement responsable de la politique de sécurité de toutes les unités d'exploitation de BAM Belgium. Elle compte des années d'expérience dans la voirie et dans les travaux hydrauliques à l'international.

Les personnes

Notre entretien s'est ouvert sur une évidence : une politique de sécurité efficace commence par la participation des personnes dans l'entreprise, qu'il s'agisse de managers ou d'exécutants. Tout le monde. Et ce n'est que le début. « L'ancienne approche, c'était celle de l'Etatpolicier : on imposait des obligations. Je préfère une approche moderne : encourager les gens à travailler en sécurité en partant de leur propre conviction. C'est plus durable. Une bonne politique de sécurité repose sur trois piliers : l'organisation, la technique et le comportement », a indiqué Ilse Quirynen.

Dès le début

Chez BAM, la sécurité est intégrée aux projets avant même que les marchés soient attribués. Les équipements de protection individuelle sont considé32 Construction • juin 2019

rés comme le dernier aspect de la sécurité. Il faut, en premier lieu, éliminer les risques. Cela a conduit, entre autres, à de nouveaux postes standard améliorés en matière de sécurité lors du calcul. « En ce qui concerne l'organisation, chez BAM, nous nous concentrons sur les processus de sécurité. Ainsi, si vous désirez que les gens signalent des manipulations erronées, vous devez vous assurer d'avoir à votre disposition les bons outils et les bonnes procédures, le tout assorti d'un suivi correct. Et la technique, cela ne veut pas seulement dire qu'il faut en permanence disposer des outils adéquats pour travailler en sécurité, mais aussi qu'il faut que les personnes aient les connaissances requises. Nous avons, par exemple, constaté que des erreurs étaient fréquemment commises lors de la fixation (ou « arrimage ») de charges à des engins de levage. Nous avons donc organisé des ateliers à ce sujet, afin que tout le monde dispose des connaissances adéquates ».

Le comportement

Ces ateliers ont, non seulement, exposé comment arrimer des charges en toute sécurité, mais aussi pourquoi il faut procéder de la sorte. Et on a notamment abordé les conséquences possibles, en cas d'erreur. L'objectif est, en effet, de parvenir à un changement de comportement. Une tâche qui n'est pas simple, nombre de facteurs freinant ce type de

UNE POLITIQUE DE SÉCURITÉ PREND DU TEMPS BAM tient des statistiques très précises sur les accidents. Elles incluent notamment le taux de fréquence, qui mesure le nombre d'accidents de travail. Ces chiffres doivent toujours être interprétés avec prudence. Ainsi, le taux de fréquence n'indique en rien la gravité des accidents. BAM a enregistré une baisse de 75 % en deux ans, ce qui indique que sa politique de sécurité est sur la bonne voie.

« Toutefois, nous ne nous fions pas aveuglément à ces instantanés. Il arrive fréquemment dans les entreprises que l'on constate une augmentation lorsque l'on commence à changer la culture de sécurité, parce que les gens deviennent plus proactifs dans la notification des accidents, des risques et dans les interactions positives. Le chef d'entreprise ne doit donc pas s'attendre à une baisse immédiate. Une culture d'entreprise ne se change pas du jour au lendemain. Pour obtenir un résultat véritablement durable, il faut considérer le changement sur une période de 5 ans », a indiqué Ilse Quirynen.


Sur chantier, les collègues s’impliquent dans la sécurité.

Chez BAM, la sécurité est ancrée dans la culture d’entreprise.

changement. « En Belgique, de manière générale, il y a peu de culture de la sécurité. Pour contribuer à y remédier, il faudrait aussi que nos maîtres d'ouvrage y portent davantage attention ». Un programme qui vise un changement de comportement signale clairement aux personnes qu'elles ont des devoirs et des droits. Depuis 2018, tout le monde chez BAM a formellement le droit de stopper le travail, en cas de situation dangereuse. Personne n'a à craindre de représailles ou de sanctions. Le mot d'ordre est la proactivité. « Il faut abandonner la culture du blâme, la recherche de coupables a posteriori et arrêter de se renvoyer la balle. Pour pouvoir travailler de manière proactive, il faut une communication ouverte. Sur ce point, j'ai une opinion controversée. Le changement de comportement ne doit pas commencer en haut de l'échelle de l'entreprise. Il doit commencer chez tout le monde. C'est la direction qui décide d'initier le mouvement, mais elle a aussi besoin d'être accompagnée ».

portent pas leur ceinture de sécurité, mais quasiment personne n'ose le leur faire remarquer. Et l'objectif d'un programme de sécurité en entreprise est justement de faire en sorte que les gens osent le faire. Les gens doivent comprendre que la sécurité est importante en soi et pas parce que BAM l'exige ». La société de conseil Dupont Sustainable Solutions a développé la courbe Bradley, qui décrit la maturité d'une culture de sécurité. Elle commence par un comportement purement réactif – à savoir que l'on réagit quand quelque chose se passe mal. Dans la phase suivante, on travaille en sécurité parce qu'il y a supervision. Après le troisième stade, les gens travaillent en sécurité de manière indépendante, d’eux-mêmes. « La dernière étape est la plus difficile. Les collègues travaillent en sécurité en équipe et osent faire remarquer des comportements dangereux. La progression est exponentielle – mais c'est ce comportement que nous visons ».

Les automatismes du cerveau

Trois notions

Pourquoi agit-on parfois de manière peu sûre ? Parfois en raison d'un manque de connaissance. Mais dans les méandres de notre cerveau se cachent aussi des réflexes qui peuvent freiner la sécurité. « Je cite régulièrement l'exemple d'un bus de voyageurs. Certains d'entre eux ne

Nous avons présenté à Ilse Quirynen trois concepts : répétition, persuasion et maintien. « La répétition est très importante. La sécurité doit devenir un automatisme, comme marcher ou respirer. La persuasion ne devrait pas être nécessaire. Il faut créer un environnement dans lequel

les gens prennent, eux-mêmes, conscience de l'importance de la sécurité. Lors de la fête donnée pour le départ de notre Finance Director, celle-ci est venue vers moi et m'a dit : ‘Ilse, tu sais que je fais maintenant attention à la sécurité même à la maison ? Par exemple, je m'assure de ce que les échelles dans le jardin soient toujours utilisées correctement et en sécurité’. La sécurité faisait désormais partie d'ellemême. Et j'ai trouvé que c'était un compliment fantastique ! En ce qui concerne le maintien, il faut de la cohérence sur deux plans. Il ne faut pas seulement punir, mais aussi récompenser. Le maintien ne fonctionne pas si l'on ne met l'accent que sur les points négatifs. Il faut oser intervenir, mais aussi donner une accolade quand tout va bien ».

Dans les petites entreprises

BAM est une grande entreprise. Tout ceci est-il aussi à la portée des petites entreprises ? « Bien sûr. Il y a trois choses à retenir. D'abord, la direction de l'entreprise doit être convaincue de l'importance de la sécurité. Ensuite, elle doit s'assurer de ce que les connaissances nécessaires soient présentes dans l'entreprise. Et enfin, il faut impliquer tout le monde dans la politique de sécurité. Dans un certain sens, la sécurité, c'est très simple. Il faut juste le faire », a conclu Ilse Quirynen.

juin 2019 • Construction 33


ÉCONOMIE

Plan Mobilité et Infrastructures 1,52 milliards d’€ pour améliorer Mi-avril, le Plan Mobilité et Infrastructures 2019-2024 a été adopté par le Gouvernement wallon. 1,52 milliards seront investis afin de permettre à la Wallonie de moderniser les équipements liés à la mobilité. Ce plan est une aubaine pour le secteur.

A

près le Plan Routes en 2010 et le Plan Infrastructures 2016-2019, la Wallonie poursuit sur sa lancée et se dote donc d’un nouveau plan d’investissements en faveur de la mobilité et des infrastructures. « C’est remarquable qu’un tel plan soit annoncé avant les élections (ndlr : interview réalisée mi-avril) », indique Didier Block, le secrétaire général de la FWEV (Fédération Wallonne des Entrepreneurs de Travaux de Voirie). « Historiquement, c’est une première. D’habitude, il faut attendre que la nouvelle majorité soit mise en place. La FWEV s’est d’ailleurs plaint d’un trop grand creux entre deux périodes électorales, entre la fin du Plan Routes en 2014 et le début du Plan Infrastructures en 2016. Ce problème semble avoir été résolu. Notre travail de lobby a été entendu ».

Chaque année, la SOFICO investit, en moyenne dans son réseau, 250 millions €. Crédit SOFICO

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160 millions €/an à 250 millions €/an

Le montant de 1,52 milliards se répartit comme suit : 792 millions d’€ pour les routes secondaires, y compris les aménagements cyclo-piétons ; 350 millions d’€ pour les voies hydrauliques ; 300 millions pour les autoroutes et 78 millions pour les sites propres aux bus. Le montant du précédent plan s’élevait à 640 millions d’€. Les montants moyens annuels passent donc de 160 millions €/an à 250 millions €/ an. « La redevance kilométrique pour les poids lourds de plus de 3,5 tonnes finance la plus grosse partie de ce plan », souligne Didier Block. Cette redevance kilométrique est perçue, depuis le 1er avril 2016, par la SOFICO, le maître d’ouvrage du réseau structurant (depuis 2010) qui regroupe toutes les autoroutes


2019-2024 : la mobilité wallonne de Wallonie ainsi que ses principales nationales (soit 2700 km dont 400 km d’échangeur). Elle en assure la gestion, le financement, l’entretien et la réhabilitation, assistée par le SPW Mobilité et Infrastructures. « Cette redevance rapporte chaque mois environ 20 millions € à la SOFICO. En tant que redevance, ce montant est intégralement réinvesti dans la réhabilitation du réseau structurant. Le principe d’une redevance entraîne qu’elle doit être utilisée à ce pourquoi elle est perçue : à l’entretien, au développement et à la sécurisation du réseau structurant », indique Jacques Dehalu, le directeur général de la SOFICO.

SOFICO : 1,082 milliard

Avec un montant de 1,082 milliard, la SOFICO va contribuer aux 2/3 de ce plan : 900 millions pour la réhabilitation et la modernisation des infrastructures (auto) routières et 182 millions pour le financement de l’écluse d’Ampsin-Neuville. « Chaque année, la SOFICO investit, en moyenne dans son réseau, 250 millions € qui se répartissent comme suit : 100 millions dans l’entretien et 150 millions dans les travaux de réhabilitation, soit le fondement du plan, 150 millions/an pendant 6 ans ». L’autre tiers (438 millions précisément) du montant total du Plan Mobilité et Infrastructures 2019-2024 provient des crédits classiques accordés au service « Mobilité et Infrastructures » de la Région. « Déjà avec le Plan Routes en 2010, nous sommes sortis du plan annuel. Une forme de continuité est en train de s’installer car avec le Plan Mobilité et Infrastructures, nous sommes encore dans une logique de planification pluriannuelle. On ne peut que s’en réjouir. Il permet au secteur de la construction d’avoir de la lisibilité », indique Etienne

Willame, le directeur général au SPW Mobilité et Infrastructures.

Améliorer la planification

Si le secteur de la voirie accueille ce nouveau plan avec enthousiasme, Didier Block souhaite tout de même attirer l’attention sur deux points importants. « Premièrement, le montant du nouveau plan a été multiplié par deux et demi mais l’administration a indiqué que pour remettre le réseau payant et non-payant complètement à neuf, une enveloppe de 5 milliards d’€ serait nécessaire. En tous les cas, il ne faudra plus laisser le réseau se dégrader autant et il faudra l’entretenir plus régulièrement pour éviter des coûts aussi importants à l’avenir », indique Didier Block. « Aussi, au nom de tous les membres, j’aimerais faire passer le message suivant : il faut absolument améliorer la planification des démarrages de chantier qui est encore beaucoup trop floue pour les entreprises ». Etienne Willame est bien conscient que cette dernière thématique pose parfois des problèmes. « Mais les entrepreneurs doivent comprendre que la planification est quelque chose de très complexe. Avec la plateforme Powalco, une plateforme de coordination des chantiers en voiries, la situation devrait s’améliorer », précise-t-il. Alors, un réseau complètement remis à neuf d’ici 2024 ? « Depuis 2010, de nombreux efforts ont été consentis pour améliorer l’état du réseau. 30 à 40 % de celui-ci a été traité depuis cette date. Cependant, les besoins auxquels nous devons faire face sont d’une telle ampleur que la perspective de 2024 serait singulièrement optimiste pour en conclure que tout sera remis à neuf d’ici là », conclut Jacques Dehalu.

Le Plan Mobilité et Infrastructures, à ne pas confondre avec le Plan wallon d’investissements et le Plan « hôpitaux » Au-delà du Plan Mobilité et Infrastructures, le Gouvernement w a l l o n a a n n o n cé d e u x a u t r e s grands plans. Primo, son Plan wallon d’investissements stratégiques (PWIS), qui vise à mobiliser 5 milliards € pour financer 31 grands chantiers prioritaires entre 2019 et 2024. Parmi les investissements prévus, près de 70 % du plan concernera le secteur de la construction. Citons notamment : constructions et rénovations de bâtiments publics, crèches, piscines, maisons de repos et de soins, bâtiments aéroportuaires, dragage de voies navigables, réhabilitation de

friches industrielles…Une impulsion particulière sera également donnée au logement avec une enveloppe de 755 millions destinée notamment à construire et rénover des logements p u b l i c s e t à a i d e r l e s c i t oye n s dans leurs projets d’amélioration énergétique. Secundo, le nouveau Plan « hôpitaux », qui mobilisera 2,34 milliards € sur la période 2019-2023 afin de moderniser, réhabiliter et reconstruire les hôpitaux wallons. À tout cela s’ajoute encore la perspective d’un grand programme d e r é n ova t i o n é n e r g é t i q u e d e s

bâtiments existants, afin de respecter les objectifs climatiques pour lesquels la Wallonie s’est engagée. « Pour exécuter tous ces chantiers, s’ils se confirment, le secteur devrait recruter, selon les hypothèses, jusqu’à 15.000 travailleurs supplémentaires, sans compter les emplois indirects ! Mais surtout, le secteur aura besoin de visibilité et de programmation pour investir en hommes et équipements. À ce titre, le nouveau gouvernement devra déclarer clairement s’il confirme ou non l’ensemble des programmes annoncés », a indiqué Francis Carnoy, le directeur général de la CCW. juin 2019 • Construction 35


ÉNERGIE

Réforme des primes habitation : les nouveautés sous la loupe

Le 1er juin, la réforme des primes habitation, qui vise la rénovation des logements résidentiels, est entrée en vigueur. Mise en place par les ministres wallons du Logement, Valérie De Bue, et de l’Energie, Jean-Luc Crucke, elle vise plusieurs objectifs dont la simplification administrative et une utilisation efficace des budgets disponibles. Nicolas Spies, conseiller énergie à la Confédération Construction Wallonne, a analysé cette réforme pour Construction. 36 Construction • juin 2019

U

n des objectifs prioritaires de la réforme est de simplifier la gestion et l’octroi des primes. Cette simplification se traduit par la fusion des anciennes primes énergie et primes logement (travaux en lien avec la sécurité, salubrité et la santé dans le logement) en un seul type de prime : les primes habitation. Outre la plus grande facilité de compréhension de la part des demandeurs, les procédures administratives sont également simplifiées autant pour le demandeur que pour le traitement des dossiers par l’administration. « Une bonne analyse de la situation existante est essentielle afin de prioritiser les travaux. Cette réforme place l’audit logement comme première étape pour pouvoir bénéficier des primes. », indique Nicolas Spies. « Il s’agit d’un bon outil pour implé-


menter la Stratégie de rénovation 2050, mais cet incitant n’est peut-être pas suffisant. En complément aux primes, je soulignerai aussi le projet de fusion Ecopack-Renopack qui devrait entrer en vigueur en même temps que la réforme ». Quatre nouvelles catégories de travaux sont désormais subsidiables, alors qu’ils ne l’étaient pas dans le précédent régime de primes. Notons au passage que des travaux d’isolation de toiture réalisés par le demandeur, lui-même, ne sont plus subsidiés par les primes habitation.

Revitrage, amélioration des systèmes

On pointera les nouvelles primes revitrage (on conserve le châssis s’il est encore en bon état et on ne remplace que le vitrage) et amélioration des systèmes. « Par amélioration des systèmes, on entend l’amélioration du fonctionnement de l’installation de chauffage via, par exemple, l’installation d’un thermostat ou d’une sonde de température extérieure », précise Nicolas Spies. Autre nouveauté : les montants de ces deux nouvelles primes ainsi que ceux des primes pour les travaux d’isolation et de remplacement de châssis sont désormais calculés par kWh économisé. « Le montant forfaitaire disparaît, la prime se calcule en fonction de l’amélioration de la performance énergétique. Cette nouvelle méthode de détermination du montant de la prime poursuit l’objectif d’un soutien financier proportionnel à l’amélioration effective de la performance énergétique du bâtiment ».

Poêle biomasse et VMC

Ensuite, le poêle biomasse local est désormais éligible à l’octroi d’une prime. « Attention, il s’agira bien de poêle à haut rendement, pas d’une simple cassette », précise le conseiller énergie de la CCW. Soulignons que l’installation d’une chaudière ou poêle biomasse combiné avec des panneaux solaires thermiques recevra 150 % des primes respectives. Enfin, on pointera les primes pour la Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) simple et double flux. « Toutes ces nouveautés entrent dans une logique de performance énergétique, de recours aux énergies renouvelables et de qualité du logement ».

L’avis de la CCW : quelques bémols

Si la CCW accueille très positivement cette réforme, elle souligne néanmoins quelques bémols. « L’isolation des murs creux, si réalisée sans complément d’isolation (par l’intérieur ou l’extérieur), n’est plus subsidiée. Par mur creux, on entend le remplissage de coulisse entre la brique de parement et le mur porteur. L’épaisseur de l’isolant remplissant le creux de mur ne permet pas d’atteindre la performance d’isolation minimale requise par la PEB et n’est donc plus subsidié », explique Nicolas Spies. « D’autre part, une bonne complémentarité devra exister entre l’auditeur, qui devra établir la liste des travaux à réaliser, et l’entrepreneur. Enfin, notons que le demandeur devra obligatoirement faire appel à des entreprises enregistrées. Entreprise enregistrée n’étant pas toujours synonyme d’entreprise offrant des services de qualité, la CCW se questionne quant à la

manière dont la bonne réalisation des travaux sera réalisée », conclut Nicolas Spies. PLUS D’INFORMATION : https://energie.wallonie.be, http://lampspw.wallonie.be/dgo4/site_logement/ et nicolas.spies@ ccw.be

Catégorie de revenus Revenus

Coefficient

R1

< 23.000 EUR

6

R2

entre 23.000,01 et 32.700 EUR

4

R3

entre 32.700,01 et 43.200 EUR

3

R4

entre 43.200,01 et 97.700 EUR

2

R5

> 97.700 EUR

1

La prime de base est multipliée en fonction du revenu

LA LISTE ACTUALISÉÉ DES PRIMES/MONTANS Primes Montant de base Primes isolation, revitrage*/châssis, amélioration des systèmes*

0,10 € par kWh économisé

Pompe à chaleur eau chaude sanitaire

500 €

Pompe à chaleur chauffage Chaudière biomasse Poêle biomasse local *

1.000 € 1.000 € 250 €

Soltherm (énergie solaire thermique) seul

750 €

Chaudière ou poêle biomasse combiné* avec Soltherm en 1 opération

150 % des primes de base respectives

Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) simple flux* :

500 €

VMC double flux* :

1200 € 6€/m²

Remplacement de la toiture

Appropriation de la charpente

250 €

Remplacement d’un dispositif de collecte et d’évacuation des eaux pluviales Assèchement des murs

100 €

5€/m²

Assèchement des murs (humidité ascensionnelle)

6€/m²

Renforcement des murs instables

8€/m²

Remplacement des supports des aires de circulation d’un ou plusieurs locaux

5€/m²

Travaux de nature à éliminer la mérule ou tout champignon aux effets analogues

250 €

Travaux de nature à éliminer le radon

250 €

Appropriation de l’installation électrique comportant le remplacement d’un coffret électrique Remplacement des menuiseries extérieures

200€ 0,10 € par kWh économisé

* Nouvelles primes

juin 2019 • Construction 37


ÉNERGIE

Wallonie : nouvelle méthode de calcul PEB à partir du 1er juillet

D

es améliorations seront apportées à la méthode de calcul PEB pour les demandes de permis déposées en Wallonie à partir du 1er juillet 2019. Parmi les améliorations apportées, épinglons notamment l’amélioration de la prise en compte des panneaux photovoltaïques mais également de la ventilation intensive (impactant l’indice de surchauffe), l’application du règlement EcoDesign à davantage de techniques de chauffage - principalement les « chauffages locaux » - ou encore une plus grande flexibilité dans le calcul des nœuds constructifs. Dans l’ensemble, ces modifications apportent une meilleure précision au

calcul PEB. Attention toutefois que certaines informations devront être encodées de manière détaillée plutôt qu’en conservant les valeurs par défaut au risque de voir le résultat PEB nettement moins bon qu’avec la méthode de calcul actuelle. Ceci est en particulier le cas pour la « consommation auxiliaire des ventilateurs ». Nous renvoyons le lecteur qui souhaite davantage d’information sur l’importance de réaliser un calcul PEB détaillé par rapport à la prise en compte des valeurs par défaut vers le « CSTC Contact » de ce mois de juin. La précision dans l’encodage et le rapportage au niveau de la réglementation PEB est d’autant plus importante que

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les exigences augmentent. Sachant qu’au 1er janvier 2021 tous les bâtiments neufs devront respecter les exigences « Q-ZEN » (bâtiment Quasi Zéro Energie), prenez les devants dans l’optimisation de l’encodage et du rapportage de la PEB. Pour les entrepreneurs, cela concerne spécifiquement la nécessité de communiquer à l’architecte ou au responsable PEB les pièces justificatives précises correspondant aux matériaux et équipements mis en œuvre.

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38 Construction • juin 2019

11/01/16 10:43


ENVIRONNEMENT

« be.exemplary implique indirectement les entreprises de construction » teur des projets au sein d'urban.brussels.

Relation architecte/ entrepreneur

Le projet JASPAR, à Saint-Gilles, lauréat be.exemplary 2018. Crédit : Guillaume Sokal

La 4e édition de l'appel à projets be.exemplary est lancée. Il vise à récompenser des projets de construction et de rénovation exemplaires, innovants et durables. Si be.exemplary vise les architectes et les maîtres d'ouvrage, avec l'octroi de subsides pour les lauréats, les entreprises de construction sont, elles aussi, indirectement concernées par cette initiative du gouvernement bruxellois, gérée par urban.brussels.

B

e . e xe m p l a r y e s t un programme qui favorise une réflexion autour de quatre piliers : l'architecture et l'urbanisme, le social, l'environnement et l'économie circulaire. Les partenaires sont l'IBGE (Institut bruxellois pour la gestion de l'environnement) et le maître architecte bruxellois. « Si les deux premiers piliers sont plutôt de la com-

pétence du Bouwmeester/ Maître-Architecte, les deux suivants sont plus de la compétence de Bruxelles Environnement. Le quatrième pilier, l’économie circulaire, touche plus particulièrement les entreprises de construction avec l’aspect matériaux et ressources humaines, tout ce qui est entreprise locale, emploi local…», explique Christophe Bastien, coordina-

Concrètement, c'est aux architectes et maîtres d'ouvrage de remettre une candidature, d'ici la fin du mois de juin. Deux conditions : le chantier ne peut avoir débuté et il doit obligatoirement se trouver sur le territoire de la Région Bruxelles-Capitale. « Il arrive que l'architecte, le maître d'ouvrage et l'entrepreneur se concertent avant de remettre une candidature. L'architecte crée, expérimente et a besoin du savoir-faire de l'entrepreneur. Une relation doit se créer entre les deux car si l'entrepreneur n'intervient pas en amont, des conditions lui seront imposées en aval. Aussi, un entrepreneur peut être au courant d'un tel ou tel projet et le proposer comme candidature au maître d'ouvrage ou à l'architecte. Lors de la désignation des lauréats, fin décembre, l'entreprise sera citée. Des visites de chantier pourront être organisées et son savoir-faire sera mis en avant ». Précision importante qui peut parfois prêter à confusion : be.exemplary et be.circular sont deux appels à projets différents. Même si un lauréat du premier cité peut aussi l'être chez le

second. « be.circular s'adresse directement et seulement aux entreprises de construction avec la remise de candidatures concernant des chantiers circulaires. C'est l'IBGE qui a la gestion de l'appel à projets be.circular ». L’appel à projets be.circular vient de se clôturer.

Rénover le parc immobilier bruxellois

Enfin, cette année, les organisateurs espèrent attirer plus de projets privés. « C'est dû à la volonté politique de rénover le vieux parc immobilier bruxellois », indique Christophe Bastien. « Exemplaire et innovant sont les deux mots-clés de be.exemplary. Innovants, ce sont surtout les grands projets qui devront l'être. On attend des petits qu’ils soient au minimum exemplaires en mettant en œuvre ce qui existe déjà ». L'année dernière, 30 candidatures avaient été remises et 9 lauréats avaient été désignés. « Pour cette quatrième édition, nous espérons recevoir encore plus de projets », conclut Christophe Bastien.

INFO : Pour booster une candidature, la guidance informe sur le fonctionnement du concours, la manière d’y répondre et les pistes à explorer : be.exemplary@ homegrade.brussels

juin 2019 • Construction 39


SOCIÉTÉ BELGE D’INVESTISSEMENT INTERNATIONAL (SBI)

Le capital et le savoir-faire pour les investissements étrangers À l’étranger, il existe encore des opportunités pour nos entreprises. Le gouvernement s’en rend compte et a développé différentes initiatives en soutien aux entrepreneurs qui veulent faire le pas. Un exemple : la Société Belge d’Investissement International (SBI).

G

ert Van Melkebeke (CEO) et Christophe Denis (Senior Investment Officer) sont récemment venus à la Confédération pour expliquer les opportunités qu’offre la SBI. Cette organisation a été fondée en 1971, principalement par le gouvernement belge (une participation de 60 %) et d’anciennes institutions financières belges (BNP Paribas Fortis 19 % ; ING 7 %). L’objectif : soutenir les entreprises belges qui veulent démarrer ou élargir leurs activités à l’étranger. Cela se fait via un co-investissement dans le projet étranger. Depuis lors, la SBI a contribué à plus de 300 projets dans plus de 50 pays. Dans ces activités, un secteur est particulièrement peu présent : la construction. La SBI veut que la situation change.

Sur mesure

La Société Belge d’Investissement a

40 Construction • juin 2019

des produits sur mesure. Les principaux sont une participation dans les actions du projet étranger et un prêt subordonné sans que l’entreprise belge ne doive apporter de garanties financières. « Les entreprises ne viennent pas seulement chez

« Les entreprises viennent aussi chez nous pour notre savoirfaire à l’étranger » GERT VAN MELKEBEKE (CEO BMI).

nous pour le co-investissement, mais aussi pour notre savoir-faire au sujet de projets à l’étranger. Cela peut aussi être un avantage que nous ‘naviguions sous le drapeau belge’. Dans certains pays, ces signaux sont importants », a indiqué Gert Van Melkebeke. Le cofinancement va d’1 million € à 6 millions. Il ne va jamais au-delà du financement réalisé par l’entreprise belge. En d’autres mots, celle-ci doit déjà, elle-même, investir un million. En principe, cette organisation soutient également les entreprises de taille moyenne. Mais « taille moyenne » signifie tout de même, dans ce cas, un chiffre d’affaires de 10 à 20 millions €.

Notoriété limitée dans le secteur

Ceci explique peut-être la notoriété limitée de la SBI dans notre secteur. Pour la plus grande partie des entreprises de construction, 1 million € est un montant très élevé. Un montant situé en-des-


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sous de cette somme est pourtant peu attirant pour la SBI. « Mais je dois ajouter à cela que notre décision est aussi dépendante de notre analyse du projet étranger. Nous laissons toujours de la marge pour une discussion avec l’entreprise ». La SBI a une vision à moyen terme et donc pas pour des entités étrangères à court terme, avec comme exemple typique le Special Purpose Vehicles qui a été créé pour le travail de nos constructeurs hydrauliques. Après cinq à dix ans, la SBI agira comme actionnaire. Les conditions dans lesquelles ça se produira sont définies à l’avance. Les emprunts subordonnés ont également un délai de cinq à dix ans, avec une période de deux à trois ans dans laquelle seuls les intérêts doivent être remboursés. « Les projets dans lesquels la SBI investit sont généralement des nouvelles initiatives, l’expansion de projets existants ou l’acquisition d’entreprises

existantes. La SBI entend toutefois aussi investir dans des filiales et, si la société belge est un actionnaire majoritaire, dans des « joint ventures ».

Pas pour la délocalisation

Que ce soit clair : la SBI n’est pas intéressée dans les aventures étrangères destinées à la délocalisation d’activités en Belgique. Elle n’entre pas non plus dans les projets immobiliers purement commerciaux. Toutefois, elle n’exclut pas les investissements dans des immeubles industriels mis en location si, par exemple, ils s’inscrivent dans le cadre d’un modèle d’entreprise qui combine location et services. La SBI examinera ces propositions au cas par cas. Comme mentionné, la SBI dispose d’un savoir-faire intéressant à l’étranger. Par contre, aller à la recherche d’opportunités pour les entreprises belges ne fait pas partie de ses activités, par exemple

13/04/17 08:51

des acquisitions intéressantes ou des partenaires étrangers pour un projet.

Procédure

La SBI soumet chaque proposition à un premier screening qui vérifie s’il répond aux critères. S’ensuit une analyse plus détaillée. Celle-ci enquête sur la viabilité du projet. Différents aspects sont contrôlés : les finances et le passé de l’entreprise, le business plan et les attentes dans un délai de trois à cinq ans, le besoin en co-investissement et la structure financière du deal…Et ensuite, la phase légale. Entre le premier contact et l’accord final, trois à quatre mois s’écoulent. La SBI surveille ensuite régulièrement le projet.

www.bmi-sbi.be.

juin 2019 • Construction 41


CSTC

Règles de l’art élémentaires de La prévention de l’incendie a une double facette. Primo, passivement, il faut concevoir le bâtiment de telle sorte qu’un incendie puisse difficilement s’y déclarer. Secundo, activement, si l’incendie venait quand même à se produire, il faut faire en sorte que ses conséquences soient les plus limitées possible, en freinant sa propagation et en permettant ainsi l’évacuation des occupants et l’intervention des secours. Le magazine CSTC-Contact paru au début de cette année est intégralement consacré à ce thème. Voyons donc ce qu’il faut absolument savoir en matière de prévention incendie…

E

n une seule année, en Belgique, on a dénombré plus de 22.000 incendies ayant nécessité l’intervention des pompiers, blessant 14.000 personnes et en tuant une soixantaine, avec un impact économique qui se chiffre en milliards d’euros : destruction du bâti, pertes de marchandises, chômage économique, … On ne s’étonnera donc pas que les règles de l’art en la matière aient fait l’objet d’une législation qui les rend obligatoires dans une série de cas. Au CSTC, le Comité technique ‘Physique du bâtiment, confort et sécurité’ suit de près ces évolutions, avec pour ambition d’en informer les professionnels pour qu’ils soient aptes à concevoir et à construire des bâtiments ‘antifeu’. Le magazine du CSTC

insiste notamment sur l’utilisation de matériaux peu combustibles et sur le principe du compartimentage.

de moyens actifs de prévention contre l’incendie, etc.).

Principes fondamentaux de la prévention

L’incendie démarre généralement par une source de chaleur d’intensité limitée qui met le feu à des matériaux combustibles situés à proximité directe et appartenant au bâtiment ou à son contenu (isolants, par exemple). La combustion de quantités croissantes de combustibles dégage de plus en plus de chaleur, faisant progressivement monter la température dans le local concerné. Lorsque les températures de surface atteignent environ 200 °C, les matériaux combustibles commencent à se consumer. Une telle température ambiante provoque l’éclatement des vitres (portes, fenêtres, etc.), entraînant un apport d’oxygène frais qui se mélange aux gaz de décomposition des matériaux en feu. Le premier axe de la prévention passive consiste à freiner ce scénario en utilisant des matériaux peu combustibles pour les surfaces exposées telles que revêtements de murs et de sol, plafonds, murs, etc. dont la réaction au feu doit demeurer la plus faible possible, de même que celle des matériaux disposés à proximité.

Pour qu’un incendie se déclare, il faut la conjonction de trois éléments (le ‘triangle de feu’) : une source de chaleur, des matériaux combustibles et un comburant (oxygène présent dans l’air). Si l’on exclut certains cas particuliers comme l’explosion, l’incendie d’un bâtiment se déroule généralement en quatre phases. La durée et l’intensité de chacune d’entre elles varient d’un incendie à l’autre, en fonction de nombreux paramètres (charge calorifique présente, ventilation du local incendié, caractéristiques des parois, présence

Naissance d’un incendie

Embrasement généralisé

Déroulement d’un incendie : courbe température-temps.

42 Construction • juin 2019

En une seconde phase, les températures s’élèvent très rapidement, passant d’environ 200 °C à quelque 800 °C. C’est l’embrasement généralisé ou flash over, qui ne dure que quelques minutes.


la construction ‘anti-incendie’ Les façades des grands immeubles doivent être conçues pour empêcher qu’elles ne puissent devenir un vecteur de propagation du feu, comme sur notre photo et comme à Londres lors de l’embrasement de la tour Grenfell, en juin 2017.

À ce stade, l’axe de prévention passive a pour objectif d’éviter la propagation de l’incendie au-delà du ou des locaux où il s’est déclaré et d’assurer la stabilité du bâtiment pendant une période déterminée. La résistance au feu des éléments constructifs est ici mise à l’épreuve. Les éléments sont dits ‘résistants au feu’ s’ils conservent leur fonction portante et/ou séparatrice pendant une durée définie, pour permettre l’évacuation des occupants et l’intervention des services

de secours. Pour limiter la propagation du feu, le bâtiment est donc subdivisé en zones dont les parois (murs et planchers) disposent d’une résistance au feu suffisante pour contenir l’incendie le plus longtemps possible dans l’espace où il s’est déclenché. C’est ce qu’on appelle le compartimentage. Une fois la durée de résistance au feu de l’élément de construction dépassée, l’incendie peut atteindre un local ou un compartiment adjacent et continuer sa progression.

Notons aussi qu’un compartimentage ne sera efficace que si les indispensables traversées de parois sont réalisées, elles aussi, dans une optique de sécurité incendie, pour éviter qu’elles ne soient le point faible de la paroi, à travers lequel l’incendie aura beau jeu de se faufiler. La résistance au feu d’une traversée de paroi dépend de plusieurs facteurs : le type d’élément de construction, le type d’élément traversant, le type d’obturation résistant au feu et la façon dont on l’a mise en œuvre. C’est juin 2019 • Construction 43

›››


CSTC Quatre étapes de la progression d’un incendie…

1 | Naissance de l’incendie.

3 | Embrasement généralisé.

la combinaison de ces éléments qui permet à la traversée de paroi d’atteindre le niveau de résistance au feu exigé.

Incendie développé et extinction naturelle

On entre ensuite dans une phase quasi stationnaire correspondant à un incendie complètement développé. Le contenu des locaux touchés est perdu, tous les matériaux combustibles se consument sous l’effet des hautes températures. La température et la production de chaleur restent plus ou moins constantes. S’il n’y a toujours pas d’intervention, l’incendie arrive immanquablement dans sa phase finale durant laquelle le feu s’éteint par défaut de matériaux combustibles.

Mesures de prévention passives

L’objectif de la prévention est de prolonger chacune des phases pour gagner du temps. La naissance d’un incendie et sa propagation à l’intérieur d’un local peuvent être retardées par le choix de matériaux de construction difficilement inflammables ou peu combustibles. On vise ici les matériaux visibles, 44 Construction • juin 2019

2 | Propagation du foyer.

4 | Propagation de l’incendie au compartiment adjacent.

tels que les revêtements des murs, du sol et des plafonds, ainsi que ceux disposés à proximité de la surface exposée (tels les isolants). Le gros œuvre et le parachèvement sont chacun concernés. Les critères sont la combustibilité, la facilité d’allumage, la propagation des flammes, la chaleur produite ou le débit calorifique ainsi que les caractéristiques des gaz de combustion (densité ou opacité des fumées, toxicité et corrosivité). Le mieux est de détecter et d’éteindre immédiatement un incendie naissant. Mais si l’incendie a pu se développer complètement et entrer dans sa phase d’embrasement généralisé, il faut alors éviter qu’il ne se propage au-delà du ou des locaux où il s’est déclaré et assurer la stabilité du bâtiment pendant une période déterminée. Il y a des distances de sécurité à respecter. L’important est aussi de compartimenter un bâtiment en le divisant en volumes délimités par des parois d’une résistance au feu suffisante. Les éléments de construction doivent pouvoir résister au feu en conservant leur fonction portante (colonnes, poutres, murs, etc.) et/ou séparative pendant une durée définie, le temps d’évacuer les occupants et d’at-

tendre l’arrivée des pompiers.

Une prévention active aussi…

La détection et les moyens d’alerte ont pour but de signaler le début d’un incendie. L’extinction et l’évacuation des fumées sont d’autres mesures actives à prendre, relatives à l’équipement du bâtiment. La détection ponctuelle permet de réveiller les occupants d’un appartement ou d’alerter les occupants proches du début du sinistre. La détection centralisée permet de prévenir les occupants ou le service de prévention du bâtiment, voire le service d’incendie, de manière à réduire les délais d’évacuation et d’intervention. Les installations d’extraction des fumées et de la chaleur (EFC) permettent de limiter le développement et la propagation de l’incendie en favorisant l’évacuation des personnes et l’intervention des pompiers, tout en réduisant les dégâts dus aux fumées. Une hauteur minimale ‘libre de fumée’ maintenue par rapport au plancher et une couche de fumée pas trop brûlante garantissent une visibilité suffisante et des conditions supportables pour la sor-


tie des occupants et l’intervention des pompiers. Les moyens d’extinction (extincteurs, dévidoirs muraux, etc.) permettent aux occupants d’intervenir les premiers pour éteindre le feu rapidement et efficacement. Les dévidoirs muraux à alimentation axiale et les hydrants muraux sont également à la disposition des services d’incendie pour faciliter leur intervention. Les systèmes d’extinction automatique sont eux aussi utilisés pour éteindre un début d’incendie. Ils ont pour vocation de restreindre dans un premier temps la propagation de l’incendie. Plusieurs systèmes sont disponibles : installations à sprinkleurs, installations à mousse, systèmes ‘déluge’, installations à gaz. L’agent extincteur peut être de l’eau (quelquefois additionnée d’un agent moussant) propulsée sous forme de grosses gouttes (sprinkleurs) ou de petites gouttes (installations à brouillard d’eau). Il existe aussi des installations d’extinction au gaz : gaz inertes (tels que CO2, N2 et Ar ou mélange de deux de ces trois gaz) et gaz chimiques.

Quelle réaction au feu ?

La réaction au feu des matériaux (c’est-à-dire la manière dont ils réagissent au contact d’une source de chaleur) est classée au niveau européen en sept catégories : • classes A1 et A2, pour les matériaux peu ou pas combustibles ne contribuant pas à un embrasement généralisé • classe B, pour les matériaux a priori

Représentation schématique des classes de réaction au feu.

non susceptibles de provoquer un tel embrasement, mais qui y contribuent quand même si d’autres matériaux sont à l’origine de l’incendie • classes C, D, E et F, pour les matériaux inflammables et dès lors susceptibles d’engendrer un embrasement généralisé. Plus celui-ci se produit rapidement, plus la classe de réaction est mauvaise (moins de 15 secondes pour la classe F, par exemple). À ces classes viennent s’ajouter les indices ‘s’ correspondant à l’opacité des fumées dégagées et ‘d’ correspondant à la formation de gouttelettes et de particules en feu, autres éléments susceptibles de propager l’incendie. Quand la réaction au feu d’un produit n’a pas été évaluée, il porte la mention ‘NPD’ (No Performance Determined) dans la déclaration de performance qui accompagne le marquage CE. Plusieurs décisions de la Commission européenne précisent la classe de réaction au feu exigée de certains matériaux dans tel ou tel type de mise en œuvre. Plus besoin dans ce cas de réaliser un essai. Ces décisions sont reprises sur la page de l’Antenne Normes ‘Prévention du feu’ du CSTC et concernent notamment les matériaux incombustibles (éléments en béton, …), les panneaux à base de bois et les revêtements de sol résilients (linoléum, PVC, …). Pour connaître les exigences en matière de réaction au feu des revêtements, il faut consulter l’annexe 5/1 de l’arrêté royal ‘Normes de base’. Ces exigences dépendent de l’utilisation des locaux et de la hauteur du bâtiment, mais aussi de la capacité des utilisateurs à évacuer les lieux en cas d’incendie. Dans ce cadre, on distingue les occupants non autonomes (hôpitaux, prisons, crèches, …) des occupants autonomes et endormis (hôtels, immeubles à appartements, internats, …) et des occupants autonomes et vigilants (immeubles de bureaux, écoles, …). Les chemins d’évacuation et les cages d’escalier jouent un rôle essentiel dans l’évacuation et l’intervention en cas d’incendie. Les exigences en la matière sont donc plus sévères, et le sont d’autant plus si le nombre de personnes susceptibles de fuir en passant par ces issues est important. Les voies d’évacuation horizontales (en

Le bâtiment doit être conçu avec des cages d’escalier et des issues permettant l’évacuation des occupants et l’intervention des pompiers et des secours.

orange dans notre schéma) doivent être empruntées par tous les occupants d’un étage et requièrent donc un soin particulier. Les cages d’escalier et le chemin d’évacuation horizontal situé au niveau de la sortie du bâtiment (en vert), qui doivent être traversés par les occupants de tous les étages, doivent eux aussi faire l’objet de toutes les attentions ! Une signalisation claire est en outre essentielle.

Classes de résistance au feu

En principe, la classe de résistance au feu d’un élément de construction est spécifiée dans la déclaration de performances qui accompagne son marquage CE. À défaut, elle est définie par les Eurocodes, par des essais en laboratoire ou en demandant l’avis d’un organisme de certification. La résistance au feu d’un élément de construction se mesure à son aptitude à conserver pendant une durée déterminée différentes fonctions, dont les principales sont : • la stabilité au feu ou aptitude à supporter l’exposition au feu sous des actions mécaniques définies, sur une ou plusieurs faces et pendant un temps donné sans perte de stabilité structurale • dans le cas d’un élément séparatif exposé au feu d’un seul côté, l’étanchéité au feu ou aptitude à empêcher les flammes et les gaz chauds de le traverser, et l’isolation thermique ou aptitude à prévenir le passage de la chaleur.

RÉFÉRENCES:

• CSTC-Contact 2019/1, édition spéciale consacrée à la prévention de l’incendie; seul ce document original, librement téléchargeable sur www.cstc.be, peut être cité en référence • Antenne Normes‘Prévention du feu’ du CSTC : www.normes.be/feu juin 2019 • Construction 45


PROJET

« Une fierté de rénover ce dôme qui fait partie du patrimoine liégeois » À Liège, le dôme de l’Eglise Saint-André fait partie du paysage de la place Saint-Lambert. Situé sur la Place du Marché, en face de l’hôtel de ville, il est actuellement en pleine rénovation. Nos deux membres, Toitures Michel Lesenfants (Malempré) et Toiture Henri Lefin (Sprimont), sont à pied d’œuvre sur le site, depuis fin de l’année dernière. Construction s’est rendu sur place.

U

n petit bout d’histoire avant d’évoquer le chantier. L’origine de l’Eglise Saint-André, qui fait partie du patrimoine de la Cité Ardente, n’est pas tout à fait claire. Toujours est-il que la construction du bâtiment actuel remonte à la fin du 18ème siècle (entre 1765 et 1772). L’Eglise ne sera restée sacralisée qu’une vingtaine d’années, jusqu’à la Révolution liégeoise. Elle est ensuite devenue le marché aux grains avant d’occuper la fonction de salle polyvalente pour la culture et les expositions. « Pendant la deuxième Guerre Mondiale, un missile V2 est tombé sur le dôme qui compte douze facettes. Après la Guerre, quatre sections ont déjà dû être rénovées avec une charpente en sapin alors qu’à l’origine, elle était en chêne », explique Henri Lefin.

Association momentanée

Depuis 2010, le bâtiment est fermé au public. De nombreuses infiltrations d’eau le menacent et on y trouve de l’amiante partout. Une opération de désamiantage a d’ailleurs eu lieu. En 2016, l’adjudication est lancée par la Ville et la Province de Liège pour la restauration du dôme. « Nous avons ren46 Construction • juin 2019

L’Eglise Saint-André se situe sur la Place du Marché, juste à côté de la Place Saint-Lambert.

tré notre offre ensemble, en Association momentanée, et nous avons reçu le chantier fin 2017 », précise Michel Lesenfants. « Notre savoir-faire dans la restauration du patrimoine, qui constitue 90 % de nos chantiers, a été prépondérant. Nous avons su tirer notre épingle du jeu face à une concurrence importante. C’est une fierté de pouvoir rénover un fleuron du patrimoine liégeois ».

Début en décembre 2018

L’installation des échafaudages a démarré en septembre 2018. « Il a fallu du temps avant que le chantier ne commence. L’originalité des lieux, en plein centre-ville, et le contexte ont fait que nous avons placé notre grue à l’arrière, dans la troisième Cour du Palais de Justice. Nous pensions nous installer sur la Place du Marché. Mais ce n’était pas possible vu les nombreux commerces, cafés, terrasses… et la restauration, en même temps, de la Fontaine du Perron. Au mois de décembre, le chantier du dôme débutait », indique Henri Lefin.

breuses semaines, ont trouvé un dôme en très mauvais état. À tous les niveaux : toiture, ardoises, charpente et zinguerie. À la découverte des lieux, une question s’est rapidement (im)posée : restaurer ou remplacer ? « Nous avons travaillé au cas par cas. Pour ce faire, nous avons une réunion hebdomadaire tous les mardis avec les deux architectes de la Ville et l’architecte et l’archéologue de l’Awap (ndlr : Agence wallonne du patrimoine). C’est une collaboration, plus qu’une imposition, qui est très agréable », souligne le couvreur de Malempré.

Restaurer ou remplacer

Chacun six faces

Nos deux artisans et leur équipe, une dizaine d’hommes durant de nom-

Dans cette collaboration, nos deux membres se sont réparti le travail : cha-


Les douze facettes du dôme couvrent une surface de 940 m².

a des contraintes différentes du zinc et du cuivre », précise Henri Lefin. « Sur le bulbe, il ne reste plus que l’épi à fabriquer ».

Six chapelles absidiales

Aux dires de nos deux artisans, « le plus gros du travail est fait ». Celui au niveau du voligeage, des ardoises et de la charpente est terminé. « Il reste quelques pierres à restaurer avec la collaboration d’un tailleur de pierres et nous devons encore placer les supports dans les corniches ». Voilà pour la partie dôme. Mais un autre travail, quelques mètres plus bas, attend nos deux membres : la restauration de la toiture des six chapelles absidiales, sorte de petites alvéoles rondes attenantes à l’Eglise. « Après ce

Au total, 65.000 nouvelles ardoises naturelles ont été placées.

cun s’occupant de six faces du dôme. « Nous avons divisé le dôme en deux sections. Nous avons d’abord démonté les ardoises et le voligeage. Au niveau de la charpente, trois méthodes traditionnelles existent : le renforcement par métal pour la stabilité, le traitement au moyen de résine et la remise en place avec des assemblages traditionnels. Nous avons utilisé ces trois techniques tout en plaçant des nouvelles pièces de bois en chêne dans la charpente existante. Nous sommes très sensibles au patrimoine et avons voulu, au maximum, remettre en état le lieu tel qu’il était à l’origine, c’est-à-dire avec du chêne », explique Henri Lefin. « Nous avons appris l’un de l’autre pour, au final, un travail qui est le même sur les douze faces du dôme. Il s’agit

d’un chantier unique mais avec des techniques de couverture traditionnelles ».

65.000 ardoises

Au total, 65.000 nouvelles ardoises naturelles (18 x 27 cm) ont été placées sur une surface de 940 m². Une facette s’étend sur près de 80 m². « Toutes les ardoises ont été triées en atelier suivant l’épaisseur et la courbure. Avant, on plaçait des bandes à ourlet en plomb sous les ardoises, tous les mètres ». Le bulbe, point culminant du dôme situé à 42 mètres du sol, a également été restauré avec une nouvelle couverture en plomb. « Travailler le plomb de cette manière-lé est une technique qui se perd. Seuls quelques ouvriers peuvent encore le faire. Le plomb

travail, notre mission sera terminée. Nous espérons avoir fini vers le mois de septembre/octobre », indique Henri Lefin.

Savoir-faire en lumière

Avant de prendre congé de nos deux membres, nous leur avons demandé de décrire cette expérience en binôme. « Un chantier original très enrichissant ! Nous avons notre propre matériel et nos propres fournisseurs. Chacun apporte sa touche, c’est positif », a commenté Michel Lesenfants. « Un chantier d’une réelle complexité qui exige un bon savoir-faire et qui met ce savoir-faire de deux artisans en lumière », a, pour sa part, conclu Henri Lefin.

juin 2019 • Construction 47


RÉDUCTIONS AUX MEMBRES JUIN

48 Construction • juin 2019


juin 2019 • Construction 49


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DIGITAL CONSTRUCTION BRUSSELS 2019

Un incontournable pour tout professionnel de la construction ! Après le succès de la deuxième édition, en octobre 2018, la Confédération Construction et le CSTC unissent à nouveau leurs forces pour l'organisation du troisième Digital Construction Brussels. Ce salon, dédié au numérique dans la construction, se tiendra les 23 et 24 octobre 2019 à Tour & Taxis à Bruxelles.

UN « SILVER PARTNERSHIP» Le Centre de recherches routières (CRR) a été le premier à conclure un Silver Partnership avec Digital Construction Brussels. L’institut bénéficiera ainsi d'une attention accrue dans la communication relative à l'événement.

52 Construction • juin 2019


L

a Confédération et le CSTC sont conscients de ce que notre secteur ne peut ignorer la numérisation. Mais la fédération professionnelle a à cœur que vous soyez en mesure de poser les choix les plus adéquats pour votre entreprise. C'est pour cette raison que Digital Construction Brussels a vu le jour en 2017 et que le salon place au centre de ses préoccupations les besoins et les questions des entreprises de construction. Et cette année aussi, il y en aura pour tous les goûts à DCB. Débutant

ou confirmé, grande ou petite entreprise, il y aura de tout, pour tous. L'offre est particulièrement vaste : des outils pour numériser votre gestion, des logiciels pour planifier et suivre les travaux, le BIM, l'impression en 3D, la robotisation, les drones, l'ERP, l'enregistrement des présences, la facturation électronique, ou encore le track & trace.

Merci à nos sponsors !

Cet événement ne pourrait avoir lieu sans nos nombreux sponsors. Merci d'avoir, cette année encore,

répondu en masse à notre appel. Digital Construction Brussels, c'est bien plus qu'un salon classique. Outre les stands des exposants, nous vous offrons également la possibilité de participer à nombre de séminaires et de séances d'information, ou encore de venir assister à des démonstrations dans les zones prévues à cet effet. Cette année, Digital Construction passe à l’international avec son « Symposium BIM International » de deux jours. Des ateliers seront également proposés, lors desquels vous pourrez vous essayer à diverses technologies.

juin 2019 • Construction 53


MARQUANT

L’industrie cimentière veut réduire ses émissions de CO2 Consciente des enjeux climatiques qui se présentent, Febelcem, l’industrie cimentière belge, a fait savoir qu’elle entendait réduire ses émissions de CO2 et améliorer la fabrication du ciment. Elle compte y parvenir en activant trois leviers : l’utilisation rationnelle des ressources, l’amélioration de l’efficacité énergétique et la capture, le stockage et l’utilisation du CO2. Concernant le premier levier, le secteur privilégie déjà l’utilisation de combustibles alternatifs comme la biomasse ou des sous-produits déjà décarbonatés qui possèdent

un apport minéral utile comme des cendres volantes, du laitier de hautfourneau, des sables de concassage ou du béton cellulaire. Le secteur cimentier étudie également les possibilités de production de nouveaux types de ciments et clinkers issus de procédés de fabrication beaucoup moins énergivores. Leur déploiement au niveau industriel n’est pas encore assuré, mais cela n’est qu’une question de temps. L’efficacité « énergie électrique et énergie thermique » est un deuxième pilier sur lequel Febelcem va s’appuyer pour réduire son empreinte environnementale d’ici 2050. Enfin l’industrie cimentière mène actuellement d’importantes recherches sur les

D’après les dernières estimations du SPF Economie, en 2018, 8,9 % de la superficie totale du territoire belge était utilisée à des fins résidentielles, soit 272.172 hectares sur les 3 millions que compte la Belgique. La

8,9%

majeure partie de la surface du pays (44,4 %) est occupée par des terres agricoles, à l’exception des serres ; viennent ensuite les forêts, qui occupent 19,8 % de la superficie. Le troisième groupe (21,5 %) se compose de terrains bâtis et assimilés. Il s'agit notamment de zones résidentielles, de bâtiments non résidentiels, de zones de loisirs et d'un ensemble d'autres terrains utilisés, entre autres, pour des installations techniques.

54 Construction • juin 2019

technologies de capture du CO2 les plus adaptées à son processus industriel. La capture du CO2, son stockage et son utilisation constituent des options prometteuses visant à réduire drastiquement l’empreinte carbone. À cet égard, le projet de recherche et d’innovation « LEILAC » (Low Emissions Intensity And Cement), à financement européen, a été développé à l’horizon 2020. Ce projet pilote de captage de carbone, mis en place à la cimenterie CBR-HeidelbergCementGroup de Lixhe (Visé), permettra aux industries du ciment et de la chaux de réduire considérablement leurs émissions de dioxyde de carbone.


PUBLIREPORTAGE

La 1ère mousse PU durable avec HFO est lancée sur le marché belge L’écologie prend de plus en plus d’importance aux yeux des architectes et des entrepreneurs. Avec la Soudafoam SPF W11, Soudal est le premier à mettre sur le marché une mousse PU à cellules fermées dont l’agent d’expansion standard est l’HFO (hydrofluoroléfine). La technologie HFO permet une meilleure isolation thermique, respecte l’environnement et diminue le coût lié aux matériaux. Selon les accords de Paris, l’Union européenne s’est donnée comme objectif la réduction d’ici 2030 des rejets de gaz à effet de serre à un niveau au moins 40% inférieur à celui de 1990. L’industrie doit également y contribuer. L’industrie de la construction est l’un des derniers secteurs à s’attaquer à cet objectif climatique. Deux raisons peuvent l’expliquer. D’une part, le coût élevé des matières premières comparé aux gaz à effet de serre qui sont utilisés. D’autre part, il n’est techniquement pas si simple de fabriquer un nouveau produit en conservant toutes ses propriétés mécaniques. Chez Soudal, nous y sommes parvenus. L’entreprise investit massivement en Research & Development et travaille déjà depuis deux ans à des systèmes d’isolation thermique exempts de gaz à effet de serre. En Belgique, ces mousses PU sont principalement utilisées pour les chantiers de projection sur sol.

Mousse PU sans gaz à effet de serre Soudal est le premier à introduire sur le marché belge une mousse 2 composants dont l’agent d’expansion est un HFO. Les agents d’expansion sont les gaz qui permettent à la mousse de gonfler pour assurer une bonne valeur d’isolation. Normalement, on utilise pour cela des HFC ou hydrofluorocarbones. Notre produit est fabriqué avec de l’HFO ou hydrofluoroléfine. L’HFO rejette très peu de CO₂ et n’attaque pas la couche d’ozone. C’est donc la solution durable pour l’isolation thermique.

L’HFO a un effet négligeable sur l’effet de serre. C’est donc la solution durable pour l’isolation thermique.

Une qualité intrinsèque du Soudafoam SPF W11 est une isolation thermique plus performante. Par conséquent, comparé avec une technologie classique, il faut moins de produit pour obtenir les mêmes valeurs Rd tout en conservant la totalité des propriétés mécaniques nécessaires pour l’isolation thermique des sols. Ceci fait du Soudafoam SPF W11 une solution appréciable pour l’architecte, l’installateur et l’utilisateur final. Tout en contribuant à la protection du climat.


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