Construction
Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles
JUIN 2021 BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6
DOSSIER
L’industrialisation : une opportunité pour le secteur PLAN DE RELANCE EUROPÉEN Quels projets pour la construction ?
ENVIRONNEMENT Un label pour les matériaux biosourcés
Avec Phoenix, Deceuninck opte pour les profilés 100 % recyclés
RÉNOVATION DU BÂTI BRUXELLOIS
Lancement de RENOLUTION.Brussels
/confederationconstruction www .confederationconstruction.be @ConfedConstruct
Confederatie Bouw - Confédération Construction
ÉDITO
Il faut s'assurer que les problèmes de livraison et les augmentations de prix n'entravent pas la relance de la construction
A
lors que la conjoncture s'améliore, que les carnets de commande des entreprises de construction se remplissent à nouveau, et que notre secteur joue les premiers rôles dans la relance européenne, deux obstacles se présentent à nous : les problèmes de livraison et les augmentations de prix. En avril, près de 97 % des entreprises de construction étaient confrontées à des problèmes de livraison, selon une enquête de notre organisation.
« Nous avons proposé une mesure, au niveau européen, au ministre fédéral de l’Économie, Pierre-Yves Dermagne. »
Les augmentations de prix du bois, de l'acier, des métaux non ferreux, du ciment, du plastique, des matériaux d'isolation et des produits d'argile font de plus en plus souffrir le secteur. 37 % des entreprises de construction ont constaté des augmentations de prix de plus de 15 % pour ces produits depuis novembre 2020. En outre, de plus en plus de produits voient leur prix augmenter de 15 % et un entrepreneur sur cinq prévoit des augmentations de prix de 15 % et plus pour les trois prochains mois. Selon notre enquête, ces augmentations de prix sont souvent supportées par la grande majorité (87 %) des entreprises de construction elles-mêmes. 24 % ont indiqué qu'elles répercutent souvent une partie de l'augmentation sur le client, tandis que 13 % le font souvent entièrement. Cette refacturation est uniquement possible par contrat, ou par solidarité. En ce qui concerne les nouveaux contrats conclus dès maintenant, 4 entrepreneurs sur 10 affirment travailler avec un prix courant, et 3 sur 10 avec une clause de révision. La Confédération Construction encourage ces deux pratiques, étant donné les circonstances. En effet, il s'agit ici d'une méthode de travail équilibrée et transparente. Entretemps, la Confédération ne reste pas inactive. Même si nous nous retrouvons face à un problème mondial et si notre pays n'est qu'un petit acteur, nous pouvons jouer notre rôle en Europe. Notre pays peut formuler des recommandations à la Commission européenne. L'une des mesures proposées par notre organisation au ministre fédéral de l'Économie, PierreYves Dermagne, consiste à qualifier les circonstances actuelles comme exceptionnelles et de demander aux autorités de la concurrence européennes de vérifier qu'il n'existe pas d'accords ou d'ententes entre les principaux acteurs qui influencent les prix. Que le problème trouve sa source à l'intérieur de notre pays ou sur une échelle plus large, il s'impose que l'organisation professionnelle trouve des solutions et agisse. Il y va de la relance et de la santé de nos entreprises.
Robert de Mûelenaere Administrateur délégué juin 2021 • Construction 3
SOMMAIRE
16 Dossier : L’industrialisation : une opportunité pour le secteur
On attend beaucoup de la construction belge dans les années à venir. Nous n’atteindrons pas les objectifs climatiques européens sans des rénovations à grande échelle et de nouvelles constructions presque neutres en énergie. Dans ce dossier, nous examinons les opportunités qu’offrent la standardisation, la préfabrication et l’industrialisation à cet égard.
8 Plan de relance européen : quels projets pour la construction ?
Un budget de 5,9 milliards d’euros est alloué à la Belgique dans le cadre du plan de relance européen. Et plus ou moins la moitié de ce budget concerne des projets de construction. Mais de quoi s’agit-il ? Nous vous l’expliquons dans cet article.
4 Construction • juin 2021
28 Un label pour les matériaux biosourcés
Bois, paille, chanvre, herbe, argile, laine de mouton, ouate de cellulose… Doucement mais sûrement, ces matériaux écologiques commencent à se faire une place dans notre secteur. Et le label « produit biosourcé », qui vient d’être lancé par le Cluster Ecoconstruction, devrait leur permettre de franchir un nouveau cap, malgré de nombreux obstacles. Analyse.
40 Replic, un centre de recyclage du plâtre unique en Europe
Replic, l’unité-pilote industrielle de recyclage et de traitement du plâtre, est un projet exemplaire en matière d’économie circulaire. Il est situé le long de l’Escaut, au Port Autonome de Pecq, à côté de Tournai, et est exploité par notre membre Dufour. Construction a visité ce site innovant qui a démarré ses activités en 2020.
Construction
Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles
12 Étude Hermès L’âge détermine en grande partie la rotation dans le secteur. 14 Sécurité Baisse sensible du nombre d’accidents du travail dans la construction belge.
JUIN 2021 BUREAU DE DÉPÔT GENT X €6
DOSSIER
L’industrialisation : une opportunité pour le secteur PLAN DE RELANCE EUROPÉEN Quels projets pour la construction ?
DOSSIER
ENVIRONNEMENT Un label pour les matériaux biosourcés
Avec Phoenix, Deceuninck opte pour les profilés 100 % recyclés
RÉNOVATION DU BÂTI BRUXELLOIS
Lancement de RENOLUTION.Brussels
/confederationconstruction www .confederationconstruction.be @ConfedConstruct
Confederatie Bouw - Confédération Construction
3 Édito Il faut s'assurer que les problèmes de livraison et les augmentations de prix n'entravent pas la relance de la construction. 7 Point de vue régional La RENOLUTION est en route en Région de Bruxelles-Capitale.
VOS INTÉRÊTS
8 Plan de relance européen Quels projets pour la construction ? 10 Augmentation du prix des matériaux
Entretien avec le Commissaire au Plan.
VOS CONTACTS Construction est le mensuel de l’asbl Confédération Construction Rue du Lombard 34-42, 1000 Bruxelles Editeur responsable : Filip Coveliers, Rue du Lombard, 34-42, 1000 Bruxelles. Bureau de dépôt : Gent X Rédaction : Edition francophone : Construction Marc Guéret - tél. 02 545 57 31 marc.gueret@ confederationconstruction.be Edition néerlandophone : Bouwbedrijf peter.graller@confederatiebouw.be Mise en page : Abder-Razzaaq Boujdaini abder-razzaaq.boujdaini@cnc.be Nikka Cuypers nikka.cuypers@cnc.be Secrétariat de rédaction : secretariatredaction@confederation construction.be
16 Introduction L’industrialisation : une opportunité pour le secteur. 17 Débat Quatre experts analysent la situation dans la construction. 20 Cluster Expériences des membres. 22 Logements sociaux
préfabriqués en bois
Une première en Belgique !
24 Rénovation « Le secteur de la construction a dû s’habituer au concept ».
SECTEURS & MÉTIERS
27 Emploi Troisième édition de la campagne « je construis mon avenir ». 28 Matériaux biosourcés Un nouveau label.
Impression : Graphius Réactions-questions : communication@ confederationconstruction.be Avec la collaboration des services d’études de : • Confédération Construction Morgane Halleux tél.02 545 56 33- fax 02 545 59 09 morgane.halleux@confederationconstruction.be • Confédération Construction Wallonne Katia Bogaard tél. 02 545 56 75- fax 02 545 59 05 katia.bogaard@ccw.be • Conféderation flamande de la Construction Johan Walewijns, tél. 02 545 57 49 - fax 02 545 59 07 johan.walewijns@confederatiebouw.be • Confédération Construction Bruxelles-Capitale Morgane Cendoya,
30 RENOLUTION.Brussels Accélérer la rénovation du bâti bruxellois. 32 Build Circular.Brussels Intérêt des membres. 35 Webinaire numérisation Un thème vivant dans le secteur. 36 CSTC • Surchauffe estivale : le type d’isolant utilisé joue peu. • Le panneau solaire qui produit de l’hydrogène gazeux.
PROJETS & ENTREPRISES
40 Replic Un centre de recyclage du plâtre unique en Europe. 42 Avantages membres Votre affiliation se rentabilise. 45 Marché de la construction • Delta Plus • Renson 46 Marquant • Matexpo : une édition 2021 « normale ». • Chiffre du mois.
Membre de WE MEDIA.
tél. 02 545 58 29 - fax 02 545 59 06 morgane.cendoya@confederationconstruction.be Abonnements : Claude Bernaerts, tél. 02 545 56 88 - fax 02 545 59 00 claude.bernaerts@confederationconstruction.be Publicité : Kristel Dekempeneer, tél. 02 545 56 99 - fax 02 545 59 08, kristel.dekempeneer@confederation construction.be Prix abonnement annuel Membres de la Confédération Construction, compris dans la cotisation Non-membres : 137,80 euros (TVA et frais de port compris) / Etranger : 300 euros (TVA et frais de port compris)
Par la présente publication, la Confédération Construction asbl s’assigne comme but de vous communiquer des informations adaptées, fiables, complètes et exactes. Toutefois, elle ne peut pas être tenue responsable en cas d’un manquement quelconque à cet objectif. Tous les éléments de cette publication sont protégés par le droit d’auteur de la Confédération Construction asbl. Toute reprise d’articles, en tout ou en partie, n’est permise qu’après autorisation expresse et avec la mention explicite de leur provenance.
Vot re mensuel Construction est dorénavant imprimé sur du papier issu de la gestion durable des forêts. Le label Forest Stewardship Council veille à la préservation de l’écosystème forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigènes et des travailleurs forestiers.
juin 2021 • Construction 5
LA FORCE DE SE R E T N E I R O RÉ
en nous. us to ns vo a l’ us no e, rc Cette fo y arriverons. Alors ensemble, nous
RÉUNISSONS NOS FORCES SUR PLUSFORTQUELECORONA.BE
POINT DE VUE RÉGIONAL
La RENOLUTION est en route en Région de Bruxelles-Capitale !
L
es temps sont durs pour les entrepreneurs et les décisions de nos politiques ne sont pas toujours éclairées et ne répondent pas à nos besoins concrets du terrain. Néanmoins, il faut aussi souligner les points positifs et les bonnes idées quand il y en a. RENOLUTION.Brussels en fait partie. Ce programme politique a pour objectif de mettre en œuvre la stratégie de rénovation énergétique du bâti en Région de Bruxelles-Capitale.
« De manière plus générale, l’estimation du montant des travaux à réaliser pour atteindre l’objectif fixé à l’horizon 2050 est de 30 milliards d’euros. »
Ce projet est positif pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que la Région bruxelloise a clairement fait le choix du secteur de la construction comme moteur de la relance postcovid. Ce projet est un plan d’investissement de plus de 350 millions d’euros à l’horizon 2024 via les plans de relance au niveau régional et européen. De manière plus générale, l’estimation du montant des travaux à réaliser pour atteindre l’objectif fixé à l’horizon 2050 est de 30 milliards d’euros. Cela représente plus d’un milliard d’euros par an d’investissements en travaux de rénovations énergétiques et circulaires pour des bâtiments tant publics que privés et donc du travail pour des entreprises de toutes tailles et de tous métiers ! Ensuite il faut souligner que c’est un réel partenariat public-privé avec les partenaires sociaux sectoriels qui sont actifs au cœur du projet, au sein même de la cellule opérationnelle de RENOLUTION.Brussels. Nous sommes également présents au pilotage de certains groupes de travail tels que la mise en capacité des entreprises ou encore l’emploi et la formation avec le projet Construcity.Brussels. Nous resterons particulièrement attentifs à l’accessibilité financière des logements et à la simplification administrative des démarches. Enfin, car c’est un projet qui va amener une meilleure lisibilité et une cohérence dans les politiques publiques envers le secteur de la construction. L’objectif est d’en faire LE lieu de discussion privilégié pour tout ce qui a trait à la rénovation du bâti bruxellois. À ce titre, le projet www.BuildCircular.brussels récemment lancé par la CCBC, le CSTC et le CDR Construction, avec le soutien de la Région de Bruxelles-Capitale, devrait donc y être intégré et pérennisé. Ce projet a pour objectif de mettre en capacité les entreprises du secteur, via l’information, la formation ou l’accompagnement, pour réaliser tous ces travaux tant au niveau de la performance énergétique qu’au niveau de la circularité. Après cette crise et les durs moments que nous venons de passer, le soleil recommence un peu à briller avec ce beau projet bruxellois. La RENOLUTION est en route à Bruxelles ! N’hésitez pas à prendre contact avec nos services pour pouvoir vous y préparer au mieux et en tirer le meilleur pour vous et votre entreprise.
Marc Ruebens Président de la CCBC juin 2021 • Construction 7
ÉCONOMIE
Plan de relance européen: quels projets pour la construction ? Un budget de 5,9 milliards d’euros est alloué à la Belgique dans le cadre du plan de relance européen. Et plus ou moins la moitié de ce budget concerne des projets de construction. Mais de quoi s’agit-il ? Nous vous l’expliquons dans cet article.
L
e plan de relance belge comprend de multiples volets (régional, fédéral et européen). Seul l’important volet européen, articulé autour de 142 projets dont une bonne quarantaine concerne la construction, sera abordé dans cet article. Ces différents projets « construction » bénéficient d’un budget total de l’ordre de 3 milliards d’euros, un montant qui n’est pas nécessairement égal au montant de travaux générés par ces projets. En effet, pour une série de projets, le montant budgété ne couvre pas que les travaux mais aussi les frais d’études.
À l’inverse, le budget alloué à certains projets sera utilisé pour l’octroi de primes qui génèreront un montant supérieur de travaux. Le tableau, ci-dessous, donne la répartition du budget « construction » du volet belge du plan de relance européen. Il est réparti en fonction de la nature des travaux et du donneur d’ordre. On note ainsi une répartition assez équilibrée de ce budget entre les travaux de bâtiments (44 %) et de génie civil (51 %). Le solde restant (5 %) étant constitué de travaux qui ne relèvent pas clairement de l’une de ces deux catégories.
On note aussi une répartition assez équilibrée de ces budgets de travaux entre la Flandre d’une part (35 %) et la Région Wallonne et la Fédération Wallonie-Bruxelles de l’autre (37 %). Le solde restant va au gouvernement fédéral (22 %), à la Région bruxelloise (4 %) et à la Communauté germanophone (1 %).
500 millions d’euros pour le rail
Le gouvernement fédéral va surtout consacrer l’argent du plan de relance européen aux chemins de fer, en l’occurrence 350 millions d’euros.
PROJETS “CONSTRUCTION” DU VOLET BELGE PLAN DE RELANCE EUROPÉEN
Batiment Construction Rénovation Divers Total Génie civil Rail Routes Voies lentes Voies hydrauliques Divers Total
Communauté germanophone
Région de Bruxelles capitale
Région Région Total flamande Wallone général
11
362
25
105
298
11
362
25
105
298
20
30 352
20
20
324 719
45
125
1.047
350 32 32 80 514
Divers
130
Total général
654
8 Construction • juin 2021
Fédération Wallonie-Bruxelles
191 211 84 486
191 1.012 84 1.287
165 27 14 26 18 256
515 89 417 26 422 1.528
742
2.974
30 362
160
Source : Confédération Construction
Gouvernement fédéral
La Région wallonne prévoit, pour sa part, d’investir dans l’extension de son réseau de métro et de tram pour un montant de 165 millions d’euros. Les travaux ferroviaires bénéficieront ainsi de 515 millions d’euros du plan de relance européen.
1 milliard d’euros pour la rénovation
C’est cependant le secteur de la rénovation qui bénéficiera le plus du plan de relance européen : un milliard d’euros pour une série de gros projets.
La Région flamande consacrera ainsi 243 millions d’euros à la rénovation de bâtiments privés (résidentiels ou non). Ce montant sera alloué par le biais de primes et génèrera donc un montant nettement plus important de travaux. La Fédération Wallonie-Bruxelles investira 230 millions d’euros pour la rénovation de bâtiments scolaires. Et la Région wallonne consacrera 150 millions d’euros à la rénovation de bâtiments des pouvoirs locaux. Ensemble, les trois Régions accorderont un budget
PROJETS "CONSTRUCTION" DU VOLET BELGE PLAN DE RELANCE EUROPÉEN
Autres
983
Infrastructure cyclable (FL)
290
105
Extension du réseau de tram (WL)
Réseau ferré
265
152
Rénovation de bâtiments publics (WL)
165
Construction de logements sociaux (WL)
231
243 Rénovation de bâtiments privés (FL)
Rénovation des écoles (FWB)
Source : Confédération Construction
Offshore energy island
Blue Deal (FL)
75 100
RÉPARTITION DU PLAN DE RELANCE EUROPÉEN DANS LE TEMPS 30% 25%
Le focus sera aussi mis sur les voies lentes dans le cadre du volet belge du plan de relance européen. Plus particulièrement sur l’infrastructure cyclable flamande dans laquelle 352 millions d’euros seront investis. Les autres Régions, ainsi que le gouvernement fédéral, investiront encore environ 60 millions d’euros dans les infrastructures pour cyclistes. L’amélioration des routes bénéficiera d’un budget total de l’ordre de 90 millions d’euros. Les travaux envisagés concernant la rénovation, le rail, les routes et les voies de communication s’inscrivent, le plus souvent, dans le cadre de gros projets. Comme on l’a vu, il y a 7 projets de plus de 75 millions d’euros. Trois autres projets de plus de 75 millions d’euros retiennent encore l’attention dans le plan de relance. Il s’agit, par ordre d’importance, du projet « Blue Deal » de la Flandre. Il vise à améliorer la gestion et la rétention de l’eau (290 millions d’euros). Ensuite, la construction de 700 logements sociaux, en Région wallonne, pour un montant de 165 millions d’euros. Et enfin, le gouvernement fédéral va consacrer 100 millions d’euros à une « offshore energy island ».
Un pic en 2024
20%
10% 5%
2021
2022
2023
2024
2025
2026
Source : Bureau fédéral de Plan
15%
0%
500 millions d’euros pour les voies lentes
10 projets pour 2 milliards d’euros
352 Accessibilité et multimodalité des gares
de 122 millions d’euros pour la rénovation de bâtiments publics et de 98 millions d’euros pour la rénovation de logements sociaux, tout particulièrement en Région bruxelloise.
Question : quand la construction vat-elle bénéficier de cet argent ? Un peu moins de 300 millions d’euros sont prévus pour cette année. Le plan va ensuite monter progressivement en puissance pour atteindre un pic en 2024, année où il génèrerait près de 700 millions d’euros de travaux. Il va s’éteindre progressivement au cours des années 2025 et 2026.
•
juin 2021 • Construction 9
ÉCONOMIE
« En temps de paix, une telle crise de l’offre suivie d’une crise de la demande est un fait historique » L’augmentation du prix des matériaux de construction inquiète particulièrement le secteur. Pour en savoir davantage sur cette problématique, et la situation économique en général, nous avons interrogé Philippe Donnay, Commissaire au Plan au Bureau fédéral du Plan. Il s’agit d’un organisme d’intérêt public qui réalise des études et des prévisions sur des questions de politique économique, sociale, environnementale et leur intégration dans une perspective de développement durable.
M
onsieur Donnay, première question avant d’entrer dans le vif du sujet, l’économie a-t-elle déjà récupéré le terrain perdu pendant la crise ?
La dispersion est assez forte entre les secteurs et à l’intérieur de chaque secteur. Mais nous avons déjà vu un rebond lors du quatrième trimestre 2020 et lors du premier de 2021. Pour atteindre le niveau d’avant crise, il faudra attendre fin 2022. Mais il ne s’agira pas d’une récupération globale car la croissance aurait continué sans la crise sanitaire. Les pertes permanentes, on ne peut pas, actuellement, les estimer réellement. Croisons les doigts pour qu’il n’y ait pas de quatrième et cinquième vague avec les variants brésiliens et indiens. Vous dites que la dispersion est assez forte entre les secteurs. Comment s’en sort celui de la construction ?
Votre secteur est l’un des premiers à avoir redémarré, dès la fin du premier confinement. Le GEES (groupe d’experts en charge de l’Exit Strategy) a recommandé au gouvernement de relancer rapidement la construction. C’est aussi le premier secteur qui bénéficie des plans de relance, notamment au niveau européen. Mais cela engendre aussi son lot de problèmes. Il faut désormais faire face à une forte évolution et augmentation des prix et trouver la main-d’œuvre disponible pour rencontrer les carnets de commandes qui vont arriver. Question : seront-ils là dès cette année ou en 2022 ? Poser la question, c’est un peu y répondre.
« La crise du Covid a un impact sur le fonctionnement des chaînes de valeur au niveau mondial. » Philippe Donnay
10 Construction • juin 2021
Comment expliquer cette augmentation du prix des matières premières et, par conséquent, celui des matériaux de construction ?
L’explication se situe au niveau mondial. Si la demande est revenue à la normale, ce n’est pas le cas de l’offre. La crise du Covid a un impact sur le fonctionnement des chaînes de valeur au niveau mondial. Prenons le cas de l’Inde, acteur principal dans la production d’acier. La situation sanitaire s’y est dégradée et la production a donc connu des problèmes avec un impact évidemment mondial. Autre situation, en Chine, malgré la crise, c’est le seul pays qui n’a pas connu de récession avec une croissance positive, en 2020. Il y a eu une forte demande du pouvoir en place d’investir dans les infrastructures avec du béton, de l’acier…Mais l’offre ne s’est pas remise tout de suite à tourner normalement. Au niveau mondial, on constate donc que les chaînes de valeur ont été perturbées. Peut-on qualifier la situation d’exceptionnelle ?
En temps de paix, une telle crise de l’offre suivie d’une crise de la demande est un fait historique. Lors des guerres, il s’agissait de la destruction des outils de production. Ici, ce n’est pas le cas. C’est à cause de ce caractère exceptionnel que les autorités tâtonnent un peu. Lors de la crise financière, elles savaient quoi faire. De la théorie existait sur le sujet. Pas ici. Les entreprises auraient-elles tout de même pu/dû anticiper cette hausse des prix ?
C’est toujours facile de réécrire l’histoire ! Personne n’avait prévu qu’un virus venu de Chine perturberait l’économie mondiale à ce point. Alors, oui, il fallait s’attendre à une perturbation des chaînes de valeur mais pas d’une ampleur aussi importante. Si les grands groupes ont la capacité de se couvrir, ce n’est pas le cas d’une entreprise moyenne et donc de la majorité de vos membres. La situation risque-t-elle de s’empirer ou de revenir rapidement à la normale ?
Cela dépendra de la manière dont le Covid sera géré au niveau mondial. Dans les zones économiques importantes que sont les USA, la Chine et l’Europe, l’accès à la vaccination existe, même si des disparités sont observées. Mais ce n’est pas encore le cas dans les zones en développement. Tout dépendra de l’accès et de l’efficacité de ces vaccins et aussi de l’adhésion des populations. La disparition des tensions sur le marché mondial est clairement liée à cette vaccination.
En d’autres termes, vous êtes en train de dire à nos entrepreneurs que ça n’ira pas mieux demain.
Je n’ai pas de boule de cristal mais non, les tensions ne vont pas disparaître du jour au lendemain. Les autorités belges sont quelque peu impuissantes face à cette situation. Et qu’en est-il du niveau européen ?
La Belgique est effectivement un petit acteur mondial à cet égard. Au niveau européen, l’autorité de la concurrence doit surveiller le mode de fonctionnement du marché et vérifier s’il n’y pas de formation de cartels, d’ententes entre gros acteurs qui influenceraient les prix. Le Belgique peut adresser ces recommandations à la Commission européenne. Parlons aussi d’une bonne nouvelle. Le plan de relance européen va booster l’économie belge et particulièrement le secteur de la construction avec 60 % des 6 milliards qui lui seront attribués.
C’est une très bonne chose pour l’économie belge, en général, et pour votre secteur en particulier. En effet, depuis les années 80, on assiste à un sous-investissement public. Mais ces 6 milliards ne doivent pas être un « one shot » et les efforts doivent être poursuivis dans la durée. Le Bureau du Plan recommande un investissement public supplémentaire annuel de 0,5 % du PIB. L’ambition du gouvernement belge est d’arriver à 4 % en 2030. Je ne sais pas si c’est réalisable. Dans tous les cas, votre secteur devra être capable de répondre à ce surcroît de commandes. Il y a pourtant déjà une pénurie de main-d’œuvre belge remplacée par la polonaise, roumaine, bulgare…Mais tous ces pays ont aussi un plan de relance et vont également investir dans leurs infrastructures. Il va donc y avoir plus de concurrence et la formation des travailleurs belges sera très importante. Il faudra s’investir et investir dans ce domaine. Dernière question. Dans le contexte économique actuel, quel(s) conseil(s) donneriez-vous à nos membres ?
Ils doivent être agiles. Ceux qui s’en sortiront devront répondre aux nouveaux besoins de la société et au nouvel environnement économique : changement climatique, vieillissement de la population…L’agilité est le maître-mot pour l’avenir.
•
juin 2021 • Construction 11
CONSTRUCTIV/ÉTUDE HERMES
L’âge détermine en grande partie la rotation dans le secteur Dans le numéro précédent de Construction, vous avez pu lire les résultats d’une enquête de Constructiv qui examinait ce que les ouvriers pensent de la construction. Le fonds sectoriel a également mené une deuxième enquête, l’étude HERMES. Celle-ci n’a pas examiné les opinions mais les chiffres concrets de la rotation dans notre secteur.
D
epuis près de 20 ans, Constructiv étudie attentivement la situation de l’emploi des ouvriers de la construction qui relèvent de la commission paritaire 124. La dernière étude HERMES a été actualisée et élargie avec 20 indicateurs supplémentaires qui permettent d’avoir une analyse plus détaillée. Ces indicateurs se composent de trois groupes : les caractéristiques personnelles des ouvriers, les caractéristiques de l’entreprise et enfin les caractéristiques de l’organisation du travail (le « régime de travail »).
Rotation élevée
L’étude la plus récente a comparé la situation de fin juin 2019 à celle d’un an plus tard. Première conclusion : le roulement dans les entreprises de construction reste relativement élevé. Un ouvrier sur cinq a changé d’employeur au cours de cette période. Un sur huit a même trouvé un emploi en dehors du secteur. Exprimé en pourcentage, 6,7 % sont allés dans une autre entreprise de construction belge et 12,2 % ont quitté la construction. Ensemble, c’est un peu moins de 20 %. Comparé aux autres secteurs, ce pourcentage est élevé. Selon l’enquête Dynam de HIVA et de la KU Leuven, lors de la période 2017-2018, il y avait une rotation de 10,7 %. La moyenne pour tous les secteurs était de 17 %. De plus, il n’y a pas eu de pro12 Construction • juin 2021
grès majeur dans la fidélité envers l’employeur. La proportion d’ouvriers de la construction qui restent dans l’entreprise a fluctué autour de 80 % pendant des années, bien qu’il y ait eu une légèrement augmentation de 77,8 % en 2010 à 81,1 % en 2019.
Facteurs personnels
L’étude s’est également penchée sur les caractéristiques personnelles des ouvriers de la construction, telles que leur âge et leur lieu de résidence. Cellesci semblent clairement liées à la rotation. L’âge en particulier joue un rôle majeur. Les ouvriers les plus jeunes et les plus âgés sont les plus mobiles. Les jeunes sont plus susceptibles de déménager dans une autre entreprise du Cette étude met en avant certaines corrélations, par exemple la relation entre la taille de l’entreprise et la rotation. Plus l’entreprise de construction est petite, plus la rotation est importante. Mais il ne faut pas simplement en déduire que la taille est la cause de la rotation. Cette conclusion nécessiterait des recherches supplémentaires. En d’autres termes, la relation établie n’est pas nécessairement une relation de cause à effet.
secteur et les personnes âgées sont plus susceptibles de quitter le secteur. Ce dernier point peut être lié à la rotation naturelle causée par la retraite ou une éventuelle incapacité de travail. Mais il y a aussi d’autres tendances. Les ouvrières ont un taux de rotation plus élevé, tout comme les ouvriers célibataires et les ouvriers bruxellois. Mais une nuance s’impose ici (voir encadré), car l’âge joue également un rôle. À Bruxelles, il y a beaucoup plus de flux entrant de jeunes ouvriers et ils sont plus mobiles. Il en va plus ou moins de même pour l’ouvrière moyenne qui se trouve généralement dans le groupe d’âge le plus jeune et le plus âgé. Et le nombre de célibataires est également plus élevé dans ces deux catégories. La probabilité qu’un ouvrier soit célibataire est plus grande chez les jeunes que chez les personnes âgées. Cela dépend notamment des divorces et des décès du partenaire. Enfin, il y a aussi les ouvriers non belges. Ils ont aussi une rotation plus élevée. Ils viennent aussi plus souvent de Bruxelles mais le rapport avec l’âge est ici moins clair.
Caractéristiques de l’entreprise
Il existe un lien clair entre les caractéristiques de l’entreprise et la rotation à laquelle elle est confrontée. Mais selon Constructiv, cette relation est généralement moins prononcée qu’au sein des caractéristiques personnelles.
ROTATION DANS LE SECTEUR 6,0%
5,0%
4,0%
3,0%
2,0%
0,0% 15
17
19
21
Emploi
23 25 27 29
31
MEC
même entreprise de construction
En général, la rotation est plus présente dans les entreprises de construction bruxelloises, dans les petites entreprises et dans les entreprises actives dans les toitures, le terrassement, la restauration et le travail du plâtre. La rotation la plus faible se trouve parmi les voiristes et les dragueurs. Pour quelques autres indicateurs, la corrélation est aussi forte que pour la taille de l’entreprise. Deux aspects ressortent. Les petites entreprises ont généralement des ouvriers plus jeunes. Mais elles ont généralement le pourcentage le plus élevé d’ouvriers qui restent dans le secteur mais qui passent d’un employeur à l’autre. Plus que les autres, il semble que les plus petites entreprises soient une porte d’entrée du secteur pour les jeunes. Mais selon Constructiv, il ne faut pas tirer de conclusions hâtives. Il est peu probable qu’une seule caractéristique d’entreprise soit responsable des tendances de la rotation. La taille de l’entreprise est probablement un facteur, mais les autres caractéristiques de l’entreprise ainsi que les caractéristiques personnelles des ouvriers ne doivent pas être négligées.
33
35
37
39 41 AEC
autre entreprise de construction
Organisation du travail
43 45 47 49
51
53 55
Flux sortant
Enfin, cette étude a également enquêté sur l’organisation du travail ou, en d’autres termes, le régime de travail. Là encore, il existe une corrélation avec la rotation des ouvriers. La rotation est plus présente chez les ouvriers qui ne travaillent pas à temps plein et chez les ouvriers qui travaillent proportionnellement moins de jours. Elle est également plus présente lorsque les ouvriers sont très confrontés à une absence pour raisons économiques, suite à des intempéries, à une maladie ou à un accident de travail. La crise du coronavirus laisse également des traces. La rotation est plus présente lorsque les ouvriers de la construction ont accumulé beaucoup d'absences à cause du coronavirus. Mais encore une fois, ce n'est pas qu'une question d'organisation du travail. Les caractéristiques des entreprises et des collaborateurs jouent aussi un rôle. Si nous combinons les données, nous pouvons déduire deux conclusions. Il existe une forte corrélation entre les absences en raison des intempéries et la taille des entreprises. Une
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63 65
Flux entrant
Source: Constructiv
1,0%
grande entreprise de construction connaît proportionnellement plus d'absences dues aux intempéries. Cela conduit à l'observation suivante : en cas d'absences pour mauvais temps, la probabilité de changer d'employeur est plus élevée et pourtant la rotation est plus faible dans les grandes entreprises de construction. En outre, les congés de maladie et les accidents du travail ont un impact négatif sur les flux entrants, selon une analyse sur les ouvriers qui ont quitté le secteur avant juin 2019. Plus ils ont connu de congés, plus petite est la chance qu'ils reviennent travailler dans la période 2019-2020. Il convient de noter ici que les personnes quittant le secteur avec beaucoup de congés sont en moyenne plus âgées, et que les travailleurs âgés font moins souvent leur entrée dans le secteur de toute façon. Mais même en tenant compte de ce facteur, il existe toujours une corrélation négative entre le flux entrant et les arrêts de travail pour cause de maladie ou d'accident du travail.
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juin 2021 • Construction 13
JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA SÉCURITÉ
Baisse sensible du nombre d’accidents du travail dans la construction belge La situation s’améliore concernant le nombre d’accidents du travail, avec au moins un jour d’incapacité, dans le secteur de la construction. La Confédération Construction a pu le signaler à l’occasion de de la journée internationale de la sécurité et du bien-être au travail, lors d’une conférence de presse très fréquentée sur l’un des chantiers de la liaison Oosterweel, à Anvers.
E
n 5 ans, le nombre d’accidents du travail a baissé de 14,2 %, selon les chiffres de FEDRIS, l’Agence fédérale des risques professionnels. Durant la même période, le nombre d’accidents de travail avec incapacité a baissé d’à peine 1,1 % dans tous les secteurs. « Et pourtant, la construction doit encore faire mieux en ce qui concerne la sécurité », a insisté Niko Demeester, directeur général de la Confédération Construction. « Au niveau européen, notre pays se situe dans le ventre mou, mais notre objectif, à court terme, est de nous placer dans le peloton de tête, occupé par les Pays-Bas, la Grande-Bretagne, l’Irlande et la Suède, où les ouvriers de la construction ont deux fois moins de risques d’avoir un accident du travail. » Tout accident est un accident de trop ! En 2019, la Confédération Construction a donc lancé la campagne de sensibilisation Safety My Priority. Cette campagne insiste, auprès de tous les entrepreneurs, sur l’importance de la sécurité sur, depuis, et vers les chantiers. Un magazine et un site Internet, www.safetymypiority.be, 14 Construction • juin 2021
y sont également dédiés et les entrepreneurs ont ainsi la possibilité de signer une charte via laquelle ils s’engagent à donner la priorité absolue à la sécurité sur tous les chantiers et pour toutes les activités, ainsi qu’à un comportement sûr, tant de la part de leur propre personnel que de leurs sous-traitants ou de leurs partenaires. Entretemps, près de 2.500 entreprises de construction ont déjà signé cette charte. Si votre entreprise ne l’a pas encore fait, nous vous invitons chaleureusement à le faire sur https://www.safetymypriority.be/signer-la-charte/. Le 28 avril dernier, à l’occasion de la journée internationale de la sécurité et du bien-être au travail, la Confédération Construction, avec les partenaires de construction de la liaison de l’Oosterweel Linkeroever Zwijndrecht (THV Rinkoniên, composé de Stadsbader, Artes, CIT Blaton et Mobilis) et le maître d’ouvrage Lantis, a accroché des banderoles sur l’un des chantiers de l’Oosterweel. « Même sur ce chantier du siècle, qui est assez complexe, la sécurité est cruciale », a insisté Niko Demeester. « Et notre
De g. à dr., Peter Vanhoegaerden (COO Lantis), Niko Demeester (directeur général de la Confédération Construction) et Anthony Casteels (directeur du projet Oosterweel Linkeroever au sein de la THV Rinkoniên).
campagne Safety My Priority informe tout le monde sur le chantier, jour après jour ». « En tant que maître d’ouvrage, nous sommes extrêmement satisfaits que les entreprises de construction, avec lesquelles nous travaillons, aient signé cette charte. Car la sécurité est une priorité absolue. Mais cela ne doit pas s’arrêter aux mots ou aux bonnes intentions », a déclaré Peter Vanhoegaerden, COO de Lantis. « Dans nos missions pour les entrepreneurs, nous avons donc imposé des conditions très strictes de sécurité sur chantier. Nous nous assurons que les travaux sont effectués en toute
sécurité en visitant régulièrement le site. Les accidents sont constamment analysés pour voir ce que nous pouvons changer pour rendre les conditions de travail encore plus sûres. Notre chantier est complexe, mais nous voulons démontrer que complexe et sûr peuvent aller de pair. » Et Anthony Casteels, directeur du projet Oosterweel Linkeroever au sein de la THV Rinkoniên, d’ajouter. « La campagne de sensibilisation Safety My Priority indique ce qui est et doit être notre première préoccupation à tout moment : la sécurité de nos collaborateurs. »
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La sécurité au travail : faisons bloc !
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DOSSIER
L’industrialisation : une opportunité pour le secteur
On attend beaucoup de la construction belge dans les années à venir. Nous n’atteindrons pas les objectifs climatiques européens sans des rénovations à grande échelle et de nouvelles constructions presque neutres en énergie. Notons aussi les plans de relance qui visent à stimuler une croissance durable et respectueuse de l’environnement. Notre secteur y occupe une place de premier plan. Comment allons-nous y arriver ? Nous aurons besoin de travailleurs qualifiés. En collaboration avec Constructiv, le secteur fournit de gros efforts pour garantir le flux entrant. Mais nous devrons aussi construire plus efficacement. Dans ce dossier, nous examinons les opportunités qu’offrent la standardisation, la préfabrication et l’industrialisation à cet égard.
16 Construction • juin 2021
INDUSTRIALISATION DE LA CONSTRUCTION
Un débat à enjeux Le regard tourné vers l'avenir, nos confédérations régionales réfléchissent sérieusement au rôle que l'industrialisation peut jouer dans le secteur. Cette évolution est parsemée de nombreuses ramifications et évolutions, sans oublier le lien avec l'efficacité, mais aussi la numérisation et la construction circulaire. C’est ce qui est ressorti d’une table ronde avec quatre experts : Aymé Argeles (CCW), Hugues Kempeneers (CCBC), Petra Ronda et Johan Vanden Driessche (VCB).
U
n constat controversé a lancé le débat : le secteur de la construction est plus avancé que ce que l’on pense en matière d’industrialisation. Il existe, entre autres dans la finition, des activités déjà très standardisées, comme les cuisines et les fenêtres. Mais nos quatre spécialistes n’étaient pas d’accord avec cet optimisme. Hugues Kempeneers : « Il y a industrialisation et industrialisation. Il y a en effet déjà des activités standardisées comme les cuisines et les fenêtres. Mais ces segments du secteur sont déjà très avancés dans le processus. Si nous regardons des pays comme les Pays-Bas, la France ou encore, dans une autre mesure, les USA ; alors, nous constatons que nous sommes loin derrière. Le débat doit se concentrer sur les projets que nous commençons à voir : des bâtiments entièrement construits en préfabriqué, avec l’objectif sous-jacent de construire plus vite, moins cher et avec une meilleure qualité. » Aymé Argeles : « En effet, il ne s’agit plus seulement d’activités partielles. La question est de savoir si le secteur va basculer vers une production de type industriel avec, comme motivation, des aspects tels que la maîtrise de la qualité,
« L’industrialisation va aussi de pair avec des innovations comme le BIM et la numérisation. À l’avenir, davantage se fera en amont, dans le processus de conception et l’atelier. » AYMÉ ARGELES (CCW)
la rapidité d’exécution sur chantier ainsi qu’une diminution de la main-d’œuvre sur chantier. Nous pouvons ajouter que l’industrialisation n’est pas la solution mais une partie de la solution. » Petra Ronda : « Il doit s’agir d’une industrialisation innovante et durable, pas seulement de cuisines et de fenêtres standard. Nous devons réduire notre empreinte écologique en tant que secteur. La construction circulaire est un moyen pour y arriver et l’industrialisation est, à son tour, un moyen de rendre la construction circulaire plus accessible
et plus abordable. Il existe déjà des espaces techniques modulaires prêts à l’emploi, comme la Litobox, les logements préfabriqués ou les maisons containers comme Sklipod ou The Mobble, les murs d’intérieur Junoo, les pierres Façadeclick…Ces innovations ont un potentiel industriel, et plusieurs initiatives les exploitent dès à présent. Un des principes de l’économie circulaire est de construire modulaire afin de pouvoir adapter, plus tard, une construction aux nouveaux besoins et nouvelles fonctions. Cela peut être juin 2021 • Construction 17
INDUSTRIALISATION DE LA CONSTRUCTION
« Le gouvernement et les instances publiques jouent un rôle majeur. Les sociétés de logements sociaux optent de plus en plus pour des nouvelles constructions et des rénovations standardisées et reproductibles. » HUGUES KEMPENEERS (CCBC)
au même endroit, vous pouvez prendre et déplacer le bâtiment, vous pouvez le démonter… » Aymé Argeles : «La construction bois a déjà entamé cette évolution, avec des éléments préfabriqués aux modules complets avec installations. Mais l’industrialisation n’est pas seulement liée à la construction circulaire. L’industrialisation va aussi de pair avec des innovations comme le BIM et la numérisation. À l’avenir, davantage se fera en amont, dans le processus de conception et l’atelier. Cette tendance est là. Vous pouvez la voir à l’étranger, mais aussi dans Construction 4.0, la vision d’avenir du CSTC. » Vous parlez de tendance et d’innovation. Mais y a a-t-il aussi de la demande chez les maîtres d’ouvrage ?
Aymé Argeles : «Certainement. C’est un débat à enjeux. Nous voyons de plus en plus de maîtres d’ouvrage publics et privés qui sont demandeurs de bâtiments préfabriqués, voire même modulaires. La difficulté, pour de nombreuses entreprises de construction, est que l’industrialisation nécessite un investissement important. Mais tout ne sera pas industrialisé, des travaux sur chantier seront toujours nécessaires. » 18 Construction • juin 2021
Hugues Kempeneers : «Le gouvernement et les instances publiques jouent un rôle majeur à cet égard. Les sociétés de logements sociaux optent de plus en plus pour des nouvelles constructions et des rénovations standardisées et reproductibles.» Le mot est tombé : rénovation. L’industrialisation de la construction offre-t-elle également des opportunités à ce sujet ?
Johan Vanden Driessche : « L’industrialisation est déjà en cours dans les nouvelles constructions, en particulier pour les grands projets. Mais le défi majeur est, en effet, le nombre énorme de bâtiments que nous devrons rendre économes en énergie dans les 30 prochaines années. Et on se retrouve devant un problème : la typologie des logements belges est très diversifiée. Standardiser sera donc très difficile, même s’il existe des possibilités pour les logements sociaux ou d’autres formes de logements groupés où un effet d’échelle est certainement possible. Au sein de Flux50, BAM prépare actuellement un projet-pilote. Après un scan 3D, trois logements sociaux recevront une nouvelle enveloppe de bâtiment. Elle a été conçue en bois et
intègre des installations comme la ventilation. Le placement dure quelques jours et les habitants peuvent rester chez eux pendant les travaux. Aux PaysBas, où vous avez moins de typologies différentes, des travaux sont déjà réalisés de cette façon. Si vous pouvez adapter cette approche industrialisée à des logements individuels, alors vous avez toujours le même processus mais avec un résultat différent à chaque fois. » Aymé Argeles : « Ce sera un défi pour la construction de découvrir quel niveau d’industrialisation est adapté à notre parc immobilier diversifié. Pour les rénovations, l’industrialisation n’aura pas la même ampleur ici qu’aux PaysBas. Nous irons vers un autre équilibre, où il y aura toujours un besoin de maind’œuvre. Mais des projets sont déjà en cours, en collaboration avec l’industrie. Ils permettent des rénovations plus rapides, avec moins de perturbations et une productivité accrue dans les entreprises de construction. » Compte tenu des avantages de l’industrialisation dans la construction neuve, ne devonsnous pas davantage démolir et remplacer au lieu de rénover ?
Hugues Kempeneers : « Ce n’est pas l’objet de la discussion ici. Lorsque vous parlez de démolition et de reconstruction, il faut analyser un ensemble de données qui sont divergentes, notamment en fonction du profil des investisseurs, de la région, de l’affectation souhaitée... Selon le résultat de ces données, une rénovation ou une nouvelle construction est souhaitée. Mais si vous démolissez/reconstruisez, la nouvelle construction doit être multifonctionnelle. Les bureaux doivent être facilement adaptables en logements, les logements doivent pouvoir être convertis en bâtiments de service. L’architecte-designer doit intégrer la multifonctionnalité dès le départ. »
Des solutions standardisées et industrialisées peuvent-elles inciter les particuliers à rénover ?
Johan Vanden Driessche : « Outre la diversité des logements, il y a un deuxième challenge : la fragmentation de la propriété. Une personne de 70 ans a des motivations différentes d’un jeune couple. Certains propriétaires ont déjà beaucoup rénové, d’autres n’ont rien fait depuis des années. Les besoins sont à chaque fois différents. À ce sujet aussi, chaque projet est unique. Et puis, il y a un troisième challenge : le propriétaire doit avoir les moyens. Le gouvernement peut stimuler avec des primes, mais il ne paiera pas tout. Un produit de masse tel qu’un panneau solaire est devenu 60 % moins cher en quelques années. Mais les rénovations ne subiront jamais une telle baisse de prix. Comme l’a noté Aymé, l’industrialisation fait partie de la solution mais elle n’est pas la solution complète. » Dès lors, qui entraînera l’évolution vers l’industrialisation ?
Petra Ronda : « À petite échelle, au niveau privé, il faut sensibiliser le particulier. Le gouvernement peut certainement jouer un rôle dans ce domaine, avec des primes pour certains produits et applications comme les espaces techniques modulaires. L’achat groupé par des particuliers est également possible, ça se fait beaucoup aux Pays-Bas. Vous pouvez passer à une échelle légèrement
« Le grand gain de l’industrialisation vient d’un déploiement à grande échelle. Vous rendez les produits et techniques plus abordables, également pour les particuliers. » PETRA RONDA (VCB)
plus grande avec des rénovations au niveau du quartier. Mais finalement, il s’agit aussi d’un ensemble d’individus. Je pense que la force motrice se trouvera chez les développeurs de projets. Le grand gain de l’industrialisation vient d’un déploiement à grande échelle. Vous rendez les produits et techniques plus abordables, également pour les particuliers. De plus, vous donnez aux producteurs la possibilité de développer davantage leurs produits et de créer des business models intéressants. » Johan Vanden Driessche : « En effet, ce ne sont pas les petites entreprises qui prendront les devants. Elles continueront comme elles l’ont toujours fait et travailleront sur des solutions sur mesure pour des projets individuels et uniques. »
« Le défi majeur est le nombre énorme de bâtiments que nous devrons rendre économes en énergie dans les 30 prochaines années. Et on se retrouve devant un problème : la typologie des logements belges est très diversifiée. » JOHAN VANDEN DRIESSCHE (VCB)
Petra Ronda : «Je pense, par exemple, au site Hertogen à Louvain, un énorme site où se trouvait autrefois un complexe hospitalier. Sur de tels terrains, vous pouvez faire de la rénovation et de l’urban mining. Mais vous pouvez également construire avec de nouveaux matériaux et pour de nouvelles fonctions. Bien sûr, vous avez besoin de petits projets pour expérimenter et innover et l’entrepreneur joue un rôle à ce sujet. Mais le modèle économique standard dit : plus l’échelle est grande, plus le prix peut baisser et plus les systèmes sont acceptés. Pour l’acceptation, il est important que les grands projets soient des projets exemplaires dont l’applicabilité est prouvée. » Le terme « grand » est utilisé à quelques reprises. Le petit entrepreneur ne risque-til pas de rater le train ?
Aymé Argeles : « En ce moment, chaque année, 1 % du parc immobilier est rénové de manière écoénergétique. Cela doit monter à 3 % pour atteindre les objectifs européens d’ici 2050. Les efforts doivent donc être intensifiés. Nous ferons beaucoup de progrès lorsque nous réaliserons des projets d’envergure et l’industrialisation aura une influence capitale à ce sujet. Mais chez les particuliers et pour nos nombreux bâtiments uniques, il y aura toujours du travail pour les petites entreprises de construction. L’hétérogénéité de nos bâtiments est un plus pour elles. »
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juin 2021 • Construction 19
CLUSTER
« Avec des travaux d’envergure suffisante, ça fonctionne » Le cluster « Bouwindustrialisatie & Off-site construction » (« Industrialisation de la construction & Off-site construction ») a pris fin en 2019. Une cinquantaine d’entreprises et d’institutions y ont participé, partageant leurs expériences et explorant les opportunités et les défis. Nous en avons parlé avec Luc François, chef de projet senior au CSTC et coordinateur du cluster.
P
our bien comprendre le contexte, la première question va de soi : qu’est-ce que l’industrialisation de la construction ? Bouwindustrialisatie – Samen werken aan de toekomst (« L’industrialisation de la construction – Travailler ensemble à l’avenir »), le compte-rendu qu’il faut absolument lire du cluster, s’exprime ainsi : « L’objectif n’est pas tant la production de bâtiments complets dans un hall industriel, mais l’application de la logique industrielle à la conception, la préparation, la planification, la réalisation et l’utilisation ultérieure des bâtiments. »
« L’industrialisation doit déjà commencer dans la phase de conception. »
20 Construction • juin 2021
« C’est donc plus que de la préfabrication. C’est un processus auquel toute la chaîne participe dans le but de construire mieux, plus vite et moins cher. Idéalement, nous travaillons avec une bouwteam composée de concepteurs, d’entrepreneurs mais aussi de producteurs. Et la construction proprement dite se réalise avec un planning et un suivi en temps réel qui indiquent quand tels éléments de construction et tels produits doivent être acheminés sur chantier, quand telles équipes d’entrepreneurs doivent être présentes… », explique Luc François.
En amont
L’industrialisation de la construction nécessite, entre autres, qu’une conception anticipe autant que possible et prenne des décisions à un stade avancé. Cela réduit le risque de coûts de défaillance. « Au CSTC, nous constatons régulièrement que ça se passe souvent mal là où les interventions des différents partenaires de construction se rejoignent sur chantier. Un exemple classique est l’installation de fenêtres. Pour une bonne performance énergétique, le raccordement aux murs, aux tablettes de fenêtres et l’isolation doivent être parfaits. Cela semble être un détail, mais ce n’est est pas un ! »
Le projet en question était l’innovatif « BedrijfsNetwerk Bouwindustrialisatie & Off-site construction » (« Réseau d’entreprises pour l’industrialisation de la construction & Off-site construction »). Il a duré trois ans. Il a été mis en place par 3E, WOOD. BE et le CSTC. VLAIO (l’agence flamande pour l’innovation & l’entrepreneuriat) a fourni un soutien financier. Parmi les participants, on retrouvait de nombreux membres de la Confédération tels que Bostoen, Ibens, BAM, Vanhout, Dewaele, Renotec, Siboma, Machiels Building Solutions et Willemen. La Confédération Construction Limbourg a également participé au cluster.
Mais il existe d’autres raisons pour lesquelles l’industrialisation demande d’anticiper. Prenons, par exemple, une salle de bain modulaire. L’avantage de tels modules est perdu si, après l’installation, le client décide soudainement qu’il
préfère d’autres carreaux ou si le plafond doit avoir une autre couleur. De telles choses doivent être décidées à l’avance. Pour Luc François, il y a encore beaucoup de travail à ce sujet. « Dans l’industrialisation de la construction, vous devez déterminer tôt dans le processus, et ensemble avec les autres partenaires, comment vous allez construire avec les composants disponibles. L’ancien bouwmeester flamand, Leo Van Broeck, est également d’accord avec cela. Aujourd’hui, la plupart des projets d’architectes sont en fait des prototypes. En conséquence, de nouveaux problèmes surgissent à chaque fois et des solutions spécifiques doivent être recherchées à chaque fois. C’est en contradiction avec l’industrialisation. »
Numérisation
Le cluster a également remarqué que l’industrialisation n’est pas seulement liée aux bouwteams, mais aussi au lean construction, au BIM et aux autres aspects de la numérisation. « Le BIM facilite l’industrialisation de la construction. Il vous oblige, dès le début, à réfléchir à la manière de construire et à la qualité. Vous pouvez également l’utiliser pour détecter des conflits potentiels avant qu’ils ne surviennent sur chantier et provoquent des retards. Le BIM est un moyen de communication fort pour discuter de tout cela à l’avance avec les autres parties. Les outils numériques tels que l’ERP sont également indispensables pour la planification, la livraison et l’exécution industrialisées. »
Résistance
Frappant : un large éventail d’entreprises a participé au cluster. Mais très peu d’architectes. « Alors que l’industrialisation doit déjà commencer dès la phase de conception. L’industrialisation et la préfabrication n’ont pas de connotation positive chez les architectes. Cela limite leur liberté de conception. Mais le cluster a également remarqué qu’il y a parfois des résistances au sein des entreprises de construction. Ce n’est pas facile de convaincre toute une entreprise que l’industrialisation mène à un rendement plus élevé et à moins de coûts de défaillance. » Le problème est que les entreprises n’ont pas de poste distinct « coûts de défaillance » dans leur comptabilité. Ils ne sont pas conservés séparément.
« Le BIM facilite l’industrialisation de la construction. Il vous oblige, dès le début, à réfléchir à la manière de construire et à la qualité. » Ils sont plus ou moins considérés comme normaux. Il y a encore beaucoup de profits à réaliser, mais ce n’est pas mesuré. « Dans certains types d’entreprises de construction, comme les constructeurs clé sur porte, l’idée d’industrialisation est beaucoup plus ancrée. Leur offre est d’ailleurs basée sur cela. Surtout chez les constructeurs à ossature bois, l’industrialisation est déjà à un stade avancé. Ils étendent l’industrialisation à l’automatisation de leurs ateliers. Ils en voient les bénéfices. »
Rénovations
Les maîtres d’ouvrage trouvent l’industrialisation particulièrement intéressante pour les grands bâtiments neufs. L’industrialisation nécessite beaucoup d’investissements en amont, que vous ne récupérez que si l’envergue des travaux est suffisamment élevée. Mais la standardisation et l’industrialisation offrent également des opportunités pour les rénovations. « Des gains d’efficacité et de qualité peuvent être obtenus en partant de produits, pièces et activités standard. Il ne faut pas regarder logement par logement mais chercher quels modules et produits conviennent le mieux à un grand groupe de logements. En d’autres termes, lors d’une rénovation, il faut partir des possibilités et des solutions existantes sur le marché, de préférence en bouwteams bien sûr. » Il existe déjà des modules énergétiques, comme le Litobox, qui combinent les installations d’eau chaude sanitaire, une pompe à chaleur et des panneaux solaires. Ils peuvent être placés au-dessus d’une maison ou contre celleci. « On peut aussi penser à des ensembles prêts à l’emploi pour un type de maison spécifique. Mais il faut également rechercher des travaux d’envergure suffisante.
Alors, ça fonctionne. En outre, je pense que les souhaits du client sont très importants. Il veut du confort, beaucoup de lumière…Vous devez lui donner ça. Mais généralement, au départ, il ne s’intéresse pas vraiment aux performances énergétiques avancées. La standardisation doit donc déjà prendre en compte ces aspects à sa place et voir comment pouvoir, éventuellement plus tard, les intégrer dans une rénovation. »
Grands et petits
« Ce sont plutôt des grandes entreprises de construction qui ont participé au cluster. Mais je n’ose pas dire pour autant que l’industrialisation n’est réservée qu’aux grands. Les plus petits entrepreneurs n’ont pas à s’inquiéter : on s’attend à ce qu’il y ait suffisamment de travail dans les années à venir dans la construction. Pour le CSTC, l’industrialisation est plutôt une voie et non la voie. Mais si vous me posez la question personnellement, je pense que dans une approche plus industrialisée, leur rôle pourrait changer. Moins dans une logique d’entrepreneur et de sous-traitant, et plus comme une partie d’une bouwteam. Il ne faut pas être grand pour un tel rôle, mais plutôt complémentaire des autres. » En outre, le monitoring des installations dans les bâtiments peut être amélioré et rendu plus abordable grâce à la standardisation et à l’industrialisation. Le maintien de la performance du bâtiment peut, à l’avenir, devenir une tâche pour l’entrepreneur. Celle-ci ne s’arrêterait donc plus après la construction.
Business models
« D’un point de vue technique, tout est en fait disponible pour l’industrialisation du secteur. La technologie rend beaucoup de choses possibles. Mais contrairement, par exemple au secteur de l’automobile, les différentes pièces du puzzle sont encore éparpillées dans la construction. Ce qui fait encore défaut, ce sont des business models convaincants qui lient tous les partenaires et leur permettent de bénéficier de la valeur ajoutée potentielle », conclut Luc François.
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INFO : Bouwindustrialisatie – Samen werken aan de toekomst peut être téléchargé sur www.bouwindustrialisatie.be.
juin 2021 • Construction 21
PROJET La partie 3D a été préfabriquée en usine, au sein de l’entreprise Lamcol (Laminated Timber Solutions), à Marche-enFamenne.
Des logements sociaux préfabriqués en bois : une première en Belgique !
A
u total, trois blocs d’appartements préfabriqués (des pavillons modulaires), qui proposeront 20 logements passifs de qualité, seront installés sur le site de la Cité Modèle à Laeken. C’est la société momentanée Lamcol/Valens qui a remporté le projet Design & Build avec le bureau d’architecture BanetonGarrino. Le maître d’ouvrage est la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale (SLRB). Lamcol s’est occupée de la partie conception (bureau d’étude et dessin avec le BIM), la préfabrication, la construction bois et le montage sur chantier. Valens a géré les techniques spéciales, le parachèvement, l’habillage de façades, les menuiseries et les aménagements du site. Le tout dans un contexte très numérisé. 22 Construction • juin 2021
Nos deux membres, Lamcol (Laminated Timber Solutions) et Valens, sont actuellement actifs sur un projet de logements sociaux préfabriqués en bois, à Laeken. Il s’agit d’une première en Belgique qui…en appelle d’autres. Ils nous ont fait part de leur expérience sur cette technique de la préfabrication. Deux techniques de préfabrication
Au mois d’avril dernier, le deuxième bloc, comprenant 8 logements, a été installé. Vous l’avez peut-être lu dans la presse, cette installation a suscité une curiosité médiatique assez importante. Et pour cause, il s’agissait d’une première belge ! « Sur ce projet, nous avons utilisé deux techniques de préfabrication différentes », précise Philippe Courtoy, expert en construction bois chez Lamcol. « La première concerne les modules 3D en CLT pour toutes les pièces tech-
niques : salles de bain, cuisines, locaux techniques…La deuxième est la 2D en ossature bois pour les pièces de vie et les chambres. Nous n’intégrons pas les techniques dans la partie 2D. »
Avantages
La partie 2D (ossature bois) a été fabriquée au sein des Ateliers de l’Avenir, une entreprise de travail adaptée (ETA), à Grâce-Hollogne. Ce qui confère une dimension sociale supplémentaire au projet.
Au mois d’avril dernier, le deuxième bloc, comprenant 8 logements, a été installé.
Les blocs d’appartements arrivent préfabriqués sur le chantier.
Quant à la partie 3D, elle a été préfabriquée en usine, au sein de l’entreprise Lamcol, à Marche-en-Famenne. Philippe Courtoy n’y voit que des avantages. Il les énumère les uns après les autres. « La construction bois, bas carbone et parfaitement sèche, se prête bien à la préfabrication. Si le temps de préparation est plus long, le gros avantage est la rapidité d’exécution. Pour le bloc que nous venons d’installer, il a fallu 3 semaines au lieu de 9. Le montage sur chantier est donc trois fois plus rapide et il y a moins de risques d’erreurs. Nous transférons également un maximum de main-d’œuvre du chantier vers l’usine, ce qui limite le dumping social avec un travail réalisé par nos propres ouvriers locaux. Un sous-traitant de Valens est également venu travailler dans notre usine pour équiper les modules 3D de techniques spéciales. Tous ces ouvriers sont à l’abri des intempéries et les risques d’accident de travail sont limités, ce qui augmente le bien-être au travail. Enfin, ça limite le charroi et désengorge les routes. Avec la préfabrication, d’une manière générale, nous contrôlons mieux le process. »
Bon matériau au bon endroit
Si ce projet est focalisé sur un matériau, la réflexion de Philippe Courtoy
« Le futur de la construction préfabriquée, c’est le bon matériau au bon endroit. »
sur la préfabrication va plus loin que le bois. « Il faut éviter l’extrémisme et ne pas vouloir tout (pré)construire avec un seul matériau. Le futur de la construction préfabriquée, c’est le bon matériau au bon endroit et construire de manière sèche. À certains endroits, comme sur ce projet, il faut des poutrelles métalliques, en acier ou en béton. » Quant à la question de savoir si cette technique est réservée aux grosses entreprises sur des gros projets, il nuance. « Je ne vois pas de problèmes pour les PME de recourir à la préfabrication. C’est juste une façon différente de travailler et il faut quelque peu sortir de sa zone de confort. Il doit y a voir une transition par rapport à ça et c’est à toute la chaîne de s’adapter. Pour une PME, c’est gérable. Maintenant, je ne prévois pas beaucoup d’évolution dans la construction de maisons individuelles mais pour les bâtiments tertiaires et les logements publics, on va clairement vers ça », indique Philippe Courtoy.
Valens
La collaboration entre Lamcol et Valens aura donc été importante sur ce projet. Des équipes de chez Valens sont même venues travailler chez Lamcol pour installer les techniques spéciales sur les modules. « C’est un chantier exem-
plaire qui représente une vision de l’avenir. Même si ça ne sera pas des solutions 100 % comme ça partout, il y en aura de plus en plus. C’est déjà le cas à l’étranger et la demande est de plus en plus grande en Belgique », souligne Stéphanie D’Hondt, gestionnaire du projet chez Valens. Tout comme Philippe Courtoy, elle souligne l’intérêt et les avantages d’un environnement très bien contrôlé en usine et un temps de montage pour les modules 3D et 2D réduit. Elle insiste aussi sur l’importance du travail en amont, dans un projet de préfabrication. « Sur le chantier même, ça ne change pas grand-chose. C’est plus dans l’organisation en amont et la coordination entre les travaux en usine et sur site. Le planning est également beaucoup plus rapide et les méthodes sont plus précises. Tout est figé beaucoup plus tôt comme l’intégration des techniques spéciales, l’épaisseur du revêtement des sols, les baies des portes et fenêtres…On ne peut plus y toucher par après. »
Réhausser des bâtiments
Pour elle aussi, la préfabrication n’est pas réservée qu’aux grands projets. « Je pense que c’est abordable pour tous types d’entreprises. Le projet ne doit pas être d’envergure comme celui-ci. Je vais prendre l’exemple d’un bâtiment qui doit être réhaussé avec une partie difficilement accessible. Dans ce cas, une structure métallique ou en bois préfabriquée peut être d’une grande utilité, même si le projet reste modeste. » Pour Valens, ce projet avec autant de préfabrication bois était une première. « Mais certainement pas une dernière… », conclut Stéphanie D’Hondt. Les travaux de gros œuvre, c’est-à-dire la pose du troisième bloc, devraient être finis à la fin de l’année.
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juin 2021 • Construction 23
RÉNOVATION DE LOGEMENTS SOCIAUX
« Le secteur de la construction a dû s’habituer au concept » Si nous voulons accélérer l’efficacité énergétique de nos logements, nous devons également nous attaquer aux logements sociaux. Sur ce point précis, une approche standardisée et industrialisée offre des opportunités. Cela ressort clairement des expériences de notre membre Machiels Building Solutions.
L
es logements sociaux présentent un certain nombre de caractéristiques qui favorisent l’industrialisation des rénovations. Il s’agit souvent d’immeubles à appartements ou de grands groupes de logements avec une typologie homogène. À ce niveau, la grande échelle est possible, ce qui rend la standardisation et l’industrialisation rentables. Mais en même temps, elles présentent également des inconvénients. En effet, un déménagement temporaire des résidents est difficile, entre autres, parce qu’ils ont généralement un bas revenu. Mais comme l’a dit un jour le philosophe-footballeur Johan Cruijf. « Chaque inconvénient à son avantage ». Les rénovations doivent, de préférence, causer le moins de désagréments possible et se dérouler le plus vite possible. Un maximum doit être fait à l’avance et c’est exactement ce que fait l’industrialisation.
Intégration
Comme vous pouvez le lire ailleurs dans ce dossier, la construction à ossature bois est assez loin dans le processus d’industrialisation. Ce n’est pas seulement le cas pour les nouvelles constructions, mais aussi pour la rénovation de logements sociaux. Notre membre 24 Construction • juin 2021
Une approche industrialisée avec des éléments de construction en bois rend les échafaudages superflus. Un grand avantage en milieu urbain.
Les éléments de façade sont entièrement préparés dans le hall de production, y compris les fenêtres, l’isolation et la finition extérieure.
continue qui répond à toutes les exigences de qualité et de confort. » De tels projets nécessitent évidemment un long temps de préparation. Toutes les activités doivent être correctement coordonnées. Un projet de construction est un travail d’équipe : menuisiers, électriciens, plombiers, installateurs, développeurs de projets, tout le monde doit collaborer.
Logements
Machiels Building Solutions (MBS) a déjà acquis une certaine expérience dans ce domaine. Un exemple est le quartier Driehoeven à Genk, où la société de logements sociaux « Nieuw Dak » a fait rénover deux immeubles à appartements de 32 flats. Les deux bâtiments seront enfermés dans une nouvelle enveloppe de bâtiment, basée sur la construction bois. Les éléments de façade sont entièrement préparés dans le hall de production, y compris les fenêtres, l’isolation et la finition extérieure. Cette partie du processus n’est donc pas tributaire des conditions météorologiques ou des circonstances imprévues sur le chantier. Les façades à ossature bois sont déjà étanches à l’air et à l’eau quand elles sortent de l’usine pour aller sur le chantier. « En construisant ces éléments, nous suivons les réglementations et règles les plus strictes. Les façades résistent au feu et disposent également d'une isolation acoustique et thermique. Dans le hall de production, nous installons au préalable les menuiseries en aluminium et le revêtement de façade avec des briquettes encollées », indique Filip Vercauteren, le CEO de Machiels Building Solutions.
Exécution simplifiée
Les travaux doivent se dérouler le plus efficacement possible. C’est l’un des principes importants de la construction industrialisée. La construction à ossature bois est très appropriée pour cela. Les éléments partent dans le bon ordre vers le chantier, où ils sont mon-
tés. Grâce au planning, cela a lieu très rapidement. L’inconvénient pour les résidents est donc réduit au minimum. À Driehoeven, à Genk, un déménagement temporaire des résidents n’était pas nécessaire.
Anvers
Un autre exemple de cette approche se trouve à la Julius Vuylstekelaan, à Anvers. La société de logements sociaux ABC y fait rénover les façades d’un immeuble résidentiel de 129 appartements. Machiels Building Solutions y travaille en sous-traitance avec Artes Roegiers et en collaboration avec dans le hallles architectes arQ. Là aussi, les éléments de construction à ossature bois préfabriqués forment une composante essentielle du projet. Ce chantier illustre qu’un mode de travail industrialisé présente des avantages non seulement techniques mais aussi logistiques. Le bâtiment est situé dans le quartier Linkeroever à Anvers, sur la rive gauche de l’Escaut. La marge de manœuvre est limitée et de nombreux habitants y passent. « Nous montons la façade sans utiliser d’échafaudages. Dans un contexte urbain, construire sans échafaudage est un avantage indéniable. Vous utilisez moins d’espace public, vous ne dérangez pas les riverains et vous économisez des coûts – considérables – liés aux échafaudages. Une grue de chantier suffit. Elle soulève les panneaux au bon endroit, où nos monteurs vissent chaque pièce rapidement et durablement. La préparation réfléchie garantit que les panneaux s’emboîtent parfaitement. Cela crée une façade
Une approche industrialisée est également envisageable pour les logements si la typologie est suffisamment homogène. Cette situation est plus courante chez nos voisins du Nord, puisque même les logements privés ordinaires y sont souvent construits par de grandes sociétés de logement. À Kerkrade, aux Pays-Bas, MBS a rénové 153 logements en sous-traitance avec BAM. Comme pour le projet à Genk, les habitants ont pu continuer à vivre chez eux pendant la rénovation. À Kerkrade, le toit et toute la façade avant et arrière ont été remplacés par un mur préfabriqué en ossature bois. Rien que pour les toits, cela représentait 10.000 m². Des panneaux solaires et une nouvelle installation de chauffage ont également été prévus. Divers composants tels que des fenêtres, des portes et des conduits pour les installations avaient déjà été montés dans le hall de production de MBS, à Genk. Les logements répondent désormais à la norme passive et ont une consommation d’énergie extrêmement faible. L’ensemble du processus de rénovation n’a duré que huit jours par logement. « Nous pensons que la construction de façades sans échafaudages en ossature bois va progresser, en particulier dans les environnements urbains. Le secteur de la construction a dû s’habituer au concept, mais désormais il s’implante à un tempo rapide. Cela est en partie dû aux objectifs climatiques européens. Tous les bâtiments doivent être neutres en énergie d’ici 2050. De nombreux bâtiments existants du 20e siècle ont donc besoin d’une rénovation énergétique », conclut Filip Vercauteren.
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juin 2021 • Construction 25
Avec Phoenix, Deceuninck opte pour les profilés 100 % recyclés La construction circulaire devient la nouvelle norme, et Deceuninck y est préparée dès maintenant. Grâce à sa série de profilés de fenêtre et de porte 100 % recyclés et à sa propre usine de recyclage utilisant des technologies de pointe, l’entreprise mise pleinement sur la circularité. Deceuninck est actuellement le plus grand recycleur de PVC dans le Benelux. L’entreprise s’engage depuis longtemps pour un avenir plus durable et utilise depuis des années du PVC recyclé dans ses profilés, mais Phoenix est la première série composée à 100 % de PVC recyclé. La nouvelle gamme de profilés donne une nouvelle vie aux vieux matériaux en les récupérant et en les recyclant, afin de prolonger leur cycle de vie. Comme un phénix qui renaît de ses cendres. Premiers projets aux Pays-Bas En 2018, les Pays-Bas ont défini des objectifs circulaires
Série de profilés Elegant comme base
ambitieux. Ils envisagent, par exemple, d’effectuer tous les
Pour la gamme Phoenix, Deceuninck a sélectionné le design
marchés publics en utilisant des matériaux recyclés d’ici 2023.
« Infinity » minimaliste de la nouvelle série Elegant. Celui-ci
Les Pays-Bas souhaitent également réduire de moitié la
apporte un « look » très moderne aux profilés de porte et de
consommation de CO2 dans le secteur de la construction d’ici
fenêtre circulaires. Les profilés en PVC Phoenix obtiennent
2030, afin d’atteindre une construction 100 % circulaire d’ici 2050.
d’aussi bon résultats que d’autres profilés en PVC en termes
Ce n’est donc pas une coïncidence que les premiers projets
de rigidité, de résistance et d’isolation thermique. Le recyclage
Phoenix aient été réalisés aux Pays-Bas. Au début de cette année,
du PVC n’a aucune influence sur la qualité, étant donné que le
l’école Aloysius Stichting à Eindhoven a été équipée de fenêtres
matériau peut être recyclé jusqu’à dix fois. Le PVC est donc un
Phoenix. Le fabricant de fenêtres Ploeg kozijnen a également
matériau très durable.
opté pour cette série pour la rénovation durable de ses locaux. Le résultat d’années d’efforts
“La construction circulaire deviendra la nouvelle norme, et Deceuninck y est préparée dès maintenant grâce à sa série Phoenix de profilés de porte et de fenêtre 100 % recyclés et à sa propre usine de recyclage utilisant des technologies de pointe.”
« Notre gamme Phoenix est un nouveau jalon pour Deceuninck. Nous avons commencé à recycler en 2012, en mettant en service une ligne de recyclage utilisant des technologies de pointe sur notre site de compoundage à Dixmude », raconte Tom Driessens, Materials & Sustainability Business Manager chez Deceuninck. « En 2018, nous avons quadruplé notre capacité de recyclage jusqu’à 45 000 tonnes de PVC, ce qui représente chaque année 2,3 millions de vieilles fenêtres qui ne sont pas mises à la décharge ou incinérées. Le résultat : une économie de 90 000 tonnes d’émission de CO2. Grâce à cet effort, Deceuninck est parée pour les exigences futures du secteur de la construction, car l’utilisation d’un pourcentage maximal de matériaux recyclés deviendra la norme. En effet, le recyclage de PVC demande 90 % d’énergie en moins que la production d’une nouvelle matière première.
Pour de plus amples informations sur la gamme Phoenix, consultez le site web www.deceuninck.be/phoenix ou prenez contact avec benelux@deceuninck.com.
EMPLOI
Troisième édition de la campagne « je construis mon avenir » Pour la troisième année consécutive, la campagne « je construis mon avenir » doit aider nos entrepreneurs à recruter des jeunes ou des chercheurs d’emploi. Il s’agit d’une initiative de la CCW, en partenariat avec la Wallonie, le Forem, l’IFAPME, WorldSkillsBelgium, les trois fonds sectoriels (Constructiv, Cefora et Volta) et les organisations syndicales (FGTB Construction et CSC Bâtiment-Industrie-Energie).
L
a fin de l’année scolaire approche. Pour de nombreux jeunes, c’est l’heure d’un choix à réaliser pour leur avenir. Une orientation pas toujours évidente à prendre. D’autant plus dans cette période compliquée liée à la crise sanitaire. Question légitime : vers quel domaine se diriger pour subvenir à ses besoins ? Vers la construction, bien sûr ! « Plusieurs milliers d’emplois sont à pourvoir immédiatement et l’embauche ne fera que croître dans les prochaines années, notamment avec la rénovation du bâti, afin de pouvoir atteindre les objectifs fixés par l’Europe d’ici à 2050. Une opportunité à saisir tant pour les jeunes que pour les chercheurs d’emploi qui peuvent aussi envisager l’avenir sereinement et bénéficier de belles perspectives de carrière », explique Francis Carnoy, le directeur général de la CCW. Ce n’est pas à vous qu’on doit l’apprendre. Notre secteur recèle d'innombrables métiers avec une variété qui doit permettre à chacun d'y trouver son compte. « Mais nous ne trouvons plus suffisamment de main-d’œuvre qualifiée ! », entend-on régulièrement. La Confédération entend ce message. Elle met tout en œuvre pour remédier à ce problème, à travers différentes campagnes de promotion des métiers à travers les médias.
Plusieurs canaux
En Wallonie, la campagne « je construis mon avenir » en est déjà à sa troisième édition. Elle vante les avantages du secteur et est visible sur plusieurs canaux de communication: spots TV, vidéo-témoignages, affiches sur les bus TEC ou encore réseaux sociaux. Ce dernier canal, on le sait, est primordial pour cibler les jeunes. Cette année, Véronique Gallo, influenceuse bien connue, nous parle d’ailleurs du cheminement de son fils souhaitant rejoindre le secteur par le biais de trois vidéos.
Mentionnons aussi le site Internet de la campagne. Il fourmille d’informations à destination des jeunes et des chercheurs d’emploi : des fiches métiers, un listing des avantages d’une carrière dans la construction, des informations en alternance, des articles blog percutants…Le chatbot, intégré au site Internet de la campagne, offre quant à lui la possibilité de prendre directement contact avec un conseiller pour se faire guider dans toutes les démarches, tant pour une formation (12 conseillers) que pour un emploi (17 conseillers). Les fonds sectoriels (Constructiv, Cefora et Volta) et le Forem sont aussi présents pour répondre aux questions. « Rejoindre le secteur, c’est parier pour un avenir serein, suivre un mode d’apprentissage mixant ‘théorie à l’école’ et ‘pratique en entreprise’, le tout en étant rémunéré. Un bel avantage par les temps qui courent. Osez un nouveau regard sur la construction ! », conclut Francis Carnoy.
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INFO : www.jeconstruismonavenir.be
juin 2021 • Construction 27
ENVIRONNEMENT
Un label pour les matériaux biosourcés Bois, paille, chanvre, herbe, argile, laine de mouton, ouate de cellulose… Doucement mais sûrement, ces matériaux écologiques commencent à se faire une place dans notre secteur. Et le label « produit biosourcé », qui vient d’être lancé par le Cluster Eco-construction, devrait leur permettre de franchir un nouveau cap, malgré de nombreux obstacles. Analyse.
L
e secteur de la construction représente environ 40 % de la demande énergétique et des émissions de CO2 au niveau européen. Et l'Europe vise à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Pour tenter de répondre à ce challenge, certains professionnels estiment dès lors que la construction va devoir se réinventer, ou du moins trouver des alternatives dans la « façon de construire ». Mais la CCW veut avant tout maîtriser le coût de construction et maintenir l’accessibilité au logement. Dans ce contexte, le soutien des pouvoirs publics sera sans doute nécessaire.
Les matériaux biosourcés commencent tout doucement à se faire une place dans notre secteur.
Avantages
Les matériaux biosourcés peuvent constituer, selon un certain nombre de professionnels, une partie de la solution au défi climatique. Ecologiques, ils présentent, selon leurs partisans, certains avantages. Ils sont sains, peuvent être issus de circuits courts, captent (pour certains) le CO2 et demandent une faible consommation d’énergie pour être produits. En outre, ils peuvent posséder des caractéristiques physiques appréciées par certains clients en termes de confort intérieur, de régulation hygrothermique et de déphasage thermique, par exemple. Ils ont donc des atouts pour être 28 Construction • juin 2021
des produits du futur, surtout lorsque l’on sait que les matières premières comme le pétrole ne sont pas éternelles. Certains acteurs du secteur en sont convaincus et, depuis quelques années, on voit apparaître une économie biosourcée. C’est dans ce contexte que le Cluster Eco-construction vient de lancer le label « produit biosourcé ».
Professionnels
Quels sont les avantages pour un fabricant de disposer de ce label ? L’obtention du label « biosourcé » permet
en principe au fabricant de garantir en toute transparence au client que le matériau est issu de ressources renouvelables. De plus, les pouvoirs publics ont pris l’initiative d’attribuer une prime spécifique aux isolants disposant du label. Et ces avantages valent pour le consommateur également… Mais pour les professionnels de la construction et de la rénovation, des questions (qui dépassent le cadre du label) se posent sur ces matériaux biosourcés. « Ces derniers, de manière générale, sont plus chers que les matériaux
traditionnels issus de la pétrochimie. Cependant, l’actualité montre que le prix des matériaux traditionnels grimpe. Dans le même temps, celui des biosourcés pourrait diminuer avec le temps si les investissements et les créations de filières sont soutenus par les autorités », diagnostique Luc Mohymont, l’ancien président de la CCW. D’où la question : les autorités wallonnes soutiennent-elles suffisamment l’utilisation de ce type de matériaux ? « La création ou l’encouragement de filières de production locales et l’industrialisation de ces filières des matériaux biosourcés sont les conditions minimales pour diminuer les coûts de production de ces derniers et, par conséquent, le prix pour les consommateurs. Au travers du plan de relance Get Up Wallonia et de la Stratégie Circular Wallonia, le gouvernement wallon entend dégager des moyens financiers pour soutenir le développement de ces filières en Wallonie », répond Aymé Argeles, manager environnement & technolo-
AVEC SON NOUVEAU BÂTIMENT, LE CLUSTER ECOCONSTRUCTION VEUT MONTRER LA VOIE À SUIVRE Le cluster Eco-construction regroupe des professionnels (architectes, entrepreneurs, fournisseurs) de la construction écologique. Désireux de montrer la voie qu’il estime à suivre, il vient de faire construire un tout nouveau bâtiment (le premier en Wallonie !) en bois-paille dans le parc d’activités Ecolys, à Suarlée (Namur). Ce bâtiment, qui constitue une vitrine de l’utilisation des produits biosourcés, est le nouveau siège du cluster. Composé d’un rez-de-chaussée et d’un étage, il est réalisé en ossature bois (grumes d’épicéa) et complètement isolé avec de la paille. Il a été préfabriqué en 3D sur mesure en usine.
gies de la CCW, en insistant pour que leur utilisation n’engendre pas tout de même, à terme, des surcoûts. Enfin, nos entrepreneurs sont-ils assez formés pour travailler avec ces produits biosourcés ? Certains matériaux biosourcés nécessitent d’acquérir de nouvelles compétences pour assurer une bonne mise en œuvre dans les règles de l’art. Par exemple, le soufflage
de l’ouate de cellulose, isolant qui présente le meilleur rapport qualité/prix et empreinte écologique, nécessite un appareil spécifique et un contrôle de la densité précis dans les parois. Plusieurs centres de formation en Wallonie proposent des formations « matériaux biosourcés » à destination des professionnels, avec, il faut le dire, une curiosité croissante ces dernières années !
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12-05-2021 10:06
juin 2021 • Construction 29
ENVIRONNEMENT/ÉNERGIE
RENOLUTION.Brussels va accélérer la stratégie de rénovation du bâti bruxellois Le gouvernement bruxellois vient de présenter RENOLUTION.Brussels, l’outil de mise en œuvre de la Stratégie de rénovation du bâti bruxellois. D’ici 2024, plus de 350 millions d’€ publics seront investis pour améliorer la qualité des bâtiments situés en Région bruxelloise. RENOLUTION représente une opportunité environnementale, économique et sociale.
P
our rappel, sous la précédente législature, la Région bruxelloise s’est dotée d’une stratégie de rénovation ambitieuse. Elle vise à atteindre un niveau moyen de performance énergétique de 100kWh/m²/an pour les logements bruxellois, soit une consommation divisée par 3 ou 4 pour la plupart des logements à Bruxelles, ainsi que la neutralité énergétique des bâtiments tertiaires en 2050.
Coup d’accélérateur
Avec le lancement de RENOLUTION. Brussels, la mise en œuvre de cette stratégie a pris un coup d’accélérateur. « L’enjeu de RENOLUTION, c’est d’accélérer ensemble la rénovation du bâti, pour le climat, pour nos factures d’énergie et pour l’emploi bruxellois. En amplifiant la transition énergétique du bâti bruxellois et la transition économique du secteur de la construction, nous rendrons les logements bruxellois plus confortables et moins énergivores, avec un secteur de la construction ancré localement et leader de la construction durable et circulaire », a indiqué Alain Maron, le ministre bruxellois de l’Environnement, de l’Energie et de la Transition climatique.
Alliance
Notre secteur jouera un rôle prépondérant dans la concrétisation de ce projet. Mais nous ne serons pas les seuls. Les pouvoirs publics parlent d’ailleurs de l’Alliance RENOLUTION avec une collaboration forte entre la Région, la construction, le secteur financier, le secteur associatif et les interlocuteurs sociaux pour rénover efficacement le bâti. 30 Construction • juin 2021
Emploi et formations
RENOLUTION représente une opportunité très importante en termes d’emploi pour le secteur. Une étude menée par Bruxelles Environnement estime que les budgets prévus devraient mener à la création de plus de 8.000 emplois nondélocalisables à terme. La construction devra donc trouver cette main-d’œuvre et la former aux métiers de la rénovation.
« RENOLUTION représente une opportunité très importante en termes d’emploi pour le secteur. » Le programme Build Circular.Brussels, lancé par le gouvernement bruxellois fin 2020, devrait l’y aider. Son objectif est d’accompagner les entreprises et de former les entrepreneurs actifs sur le territoire aux principes de la construction circulaire. « Pour parvenir à relever le défi de la rénovation à Bruxelles, le secteur de la construction se prépare. Grâce au projet Build Circular.Brussels, plus de 300 entreprises sont déjà engagées dans la dynamique circulaire et ce nombre est en constante augmentation. Pour la Confédération Construction BruxellesCapitale, l’économie circulaire est également un moyen pour les entreprises locales de se démarquer de la concurrence étrangère », a expliqué Laurent Schiltz, secrétaire général de la Confédération bruxelloise. Outre ce programme, un autre projet devrait permettre de booster l’emploi et la formation dans le secteur bruxellois de la construction : la création de Construcity.Brussels, le Pôle Formation Emploi Construction. « Au mois de mars dernier, on comptait 4.980 chercheurs d’emploi bruxellois à la recherche d’un emploi dans le secteur de la construction. La stratégie de rénovation devrait leur permettre, peut-être moyennant une formation, de réintégrer prochainement le marché de l’emploi. C’est pourquoi, sous cette législature, nous inaugurerons un Pôle Formation Emploi dédié aux métiers de la construction. Il sera le trait d’union entre les services publics d’emploi et de formation, d’une part, et le secteur de la construction, d’autre part. L’objectif est de de former non seulement les chercheurs d’emploi et les jeunes en alternance mais également les professionnels aux dernières techniques, et notamment celles du bâtiment durable. Construcity, ce n’est que du gagnant-gagnant ! », a indiqué Bernard Clerfayt, ministre bruxellois de l’Emploi et de la Formation.
Primes
RENOLUTION prévoit les premières obligations de rénovation à concrétiser dès 2030. Avec un œil attentif sur l’augmentation des prix de l’immobilier et un accompagnement du citoyen, notamment via une simplification de l’accès aux primes. Début 2022, les primes à la rénovation et les primes énergie seront unifiées pour les propriétaires occupants. Ces primes à la rénovation « réformées » seront ensuite, sous certaines conditions, rendues accessibles aux propriétaires bailleurs qui n’ont aujourd’hui accès qu’aux primes énergie. « La dimension sociale du développement durable est au cœur de l’ambition de RENOLUTION. Elle ne doit laisser personne sur le carreau et s’accompagne donc de mesures finement calibrées pour qu’elle remplisse ses objectifs, notamment d’augmentation de la qualité de vie et de réduction des factures énergétiques des ménages, sans induire d’envolée des prix de l’immobilier », a expliqué Rudi Vervoort, le ministre-président du gouvernement bruxellois.
Simplification administrative
Outre l’aide financière, le gouvernement bruxellois prévoit également une simplification administrative pour les citoyens désireux d’entamer une rénovation de leur bâti. D’ici la fin de l’été, il va adopter un arrêté pour dispenser de permis d’urbanisme les travaux d’isolation des toitures et les façades non visibles depuis l’espace public. C’est du win-win tant pour les communes et la Région avec une diminution de la charge de travail que pour les citoyens avec moins de formalités administratives à réaliser. « Simplifier, accélérer et isoler. Voilà une action concrète pour le climat ! », a conclu Pascal Smet, secrétaire d’Etat en charge de l’Urbanisme.
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juin 2021 • Construction 31
ENVIRONNEMENT/ÉNERGIE
Le circulaire gagne du terrain grâce à Build Circular.Brussels Dans notre édition d’octobre 2020, nous vous présentions le projet Build Circular.Brussels. Il venait de démarrer. Entretemps, près de 400 entreprises actives à Bruxelles se sont déjà lancées dans le programme pour se former et se faire accompagner dans leur démarche circulaire. Construction a recueilli l’expérience de certaines d’entre elles.
L
a consommation énergétique des bâtiments à Bruxelles est l’une des plus énergivore du territoire européen. Elle est responsable de plus de la moitié des émissions bruxelloises de gaz à effet de serre. Dans ce contexte, la Région de Bruxelles-Capitale a tenu à relever le défi ambitieux de la rénovation du bâti. Elle a d’ailleurs récemment présenté sa stratégie “RENOLUTION” (voir pp. 30-31) pour atteindre ses objectifs climatiques pour 2050. Le projet Build Circular.Brussels entend implémenter durablement le circulaire au sein des entreprises de construction. Il s’inscrit pleinement dans cette stratégie. Les derniers mois auront mis en évidence l’importance de valoriser les ressources locales aussi bien matérielles qu’humaines. En agissant en ce sens, Build Circular.Brussels répond à la volonté de la Région et au développement de filières innovantes et créatrices de nouveaux emplois.
entreprises engagées avec Build Circular. Brussels l’ont bien compris. Yannick Warnau de Bru Co Création s’est récemment lancé comme indépendant. Il a souhaité être accompagné par l’équipe Build Circular.Brussels afin de mieux définir son avenir professionnel. Pour lui, évoluer avec une vision circulaire est désormais une évidence. « J’ai
fait appel à Build Circular par curiosité. C’est au cours d’un accompagnement personnalisé que j’ai compris que j’avais un besoin et les conseillers ont su le traduire. Build Circular, ce sont des contacts, du networking, des formations et du perfectionnement. C’est faire en sorte que la société aille vers un mieux. Je pense qu’une entreprise qui se veut responsable est à sa
Témoignages
Le secteur fait face à un a contexte difficile. Se former aux techniques circulaires et inscrire son entreprise dans une démarche responsable est un levier pour rebondir et se repositionner sur les marchés d’avenir bruxellois. Les premières 32 Construction • juin 2021
L’objectif de Build Circular.Brussels est de susciter un changement de paradigme pour que les entrepreneurs ne se demandent plus « pourquoi » adhérer au circulaire, mais « comment ».
Les ouvriers de l’entreprise BAM Galère se forment au tri des déchets avec Build Circular.Brussels. JOURNÉES FORMATIONS EN AUTOMNE : SAVE THE DATE ! Vous souhaitez découvrir un éventail de techniques circulaires ? Bloquez d’ores et déjà une de ces deux journées (23 et 24 septembre FR/14 et 15 octobre NL/28 et 29 octobre FR/25 et 26 novembre FR). L’événement se déroulera au CDR Construction. L’inscription est gratuite pour les entreprises actives à Bruxelles. Plus d’infos et le programme détaillé seront disponibles prochainement.
commerciaux ; compte également parmi les pionniers du circulaire. « Nous avons eu le plaisir de rencontrer une équipe motivée et dynamique qui nous a apporté des idées concrètes pour pousser notre réflexion circulaire un pas plus loin. Le soutien de l'équipe Build Circular a démontré une réelle valeur ajoutée. Nous nous attendions à quelques idées génériques. Mais nous avons été surpris positivement en bénéficiant d'un accompagnement personnalisé avec visites sur chantiers. C’est un vrai must et c’est de loin la meilleure façon d'aborder les choses. »
Liste d’entreprises place à Bruxelles. Elle peut évoluer dans une ville, sur un marché où le durable est très important. Mais nous devons sensibiliser nos clients et tenir un discours responsable pour les accompagner dans leurs choix. Toute entreprise qui a conscience des enjeux écologiques actuels peut se retrouver dans les valeurs de Build Circular et peut y retrouver une valeur ajoutée. Je voudrais insister sur le message que se former au circulaire, c’est vraiment un investissement pour plus tard et pas une perte de temps ! » Tout au long de leur engagement avec Build Circular.Brussels, chaque entreprise se voit attribuer un référent en construction circulaire. Son rôle est de les accompagner dans leurs réflexions, de les orienter vers des formations appropriées et de les mettre en contact avec des experts.
Pour BAM Galère, les enjeux circulaires sont une priorité. « Nous analysons nos chantiers pour minimiser autant que possible la production de déchets, notamment au travers de filières de réutilisation. Il s'agit soit de surplus en fin de chantier, soit de flux spécifiques. Dans nos activités, nous favorisons également le réemploi de matériaux issus de la déconstruction, la déconstruction sélective et nous réalisons le test d'un modèle d'inventaire de prédémolition. Pour réaliser cela, nous avons lancé une campagne de formation de notre personnel. » En réponse aux besoins de BAM Galère, Build Circular a développé une formation sur le tri des déchets sur chantiers à l’attention des ouvriers. Engepar ; une entreprise générale spécialisée dans les projets d'aménagement de bureaux, showrooms et espaces
Les entreprises engagées dans le projet, et qui poursuivent une démarche à valoriser, sont invitées à figurer sur une liste publiée sur le site www.buildcircular.brussels. Celle-ci reprend les entreprises de construction actives en Région de Bruxelles-Capitale, qui tout comme Bru Co Création, BAM Galère ou Engepar ont fait le choix de mettre en place des actions concrètes pour contribuer à leur transition vers l’économie circulaire. Les entreprises intéressées par le circulaire peuvent encore bénéficier gratuitement, d’ici la fin de l’année, de formations et d’accompagnements sur mesure. Des experts et des formateurs, issus du secteur, sont à leur disposition pour leur offrir des conseils personnalisés.
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INFO : info@buildcircular.brussels www.buildcircular.brussels – 02/545.58.27.
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WEBINAIRE
Les outils numériques comblent le fossé entre le chantier et le bureau
L
e 23 avril dernier, la Confédération Construction a organisé un webinaire très intéressant sur la numérisation de la construction. L’événement s’est déroulé, et c’était de circonstance vu le sujet, virtuellement. Il s’agissait d’une première très encourageante, un peu moins de 40 participants ont suivi cette session informative en ligne. Ce qui prouve, une fois de plus, que la numérisation est un thème vivant dans le secteur. C’est Niko Demeester, le directeur général de la Confédération, qui a introduit le webinaire. Koen Van
Echelpoel, B2B Marketing Manager chez le fournisseur de télécommunications Orange, a ensuite pris la parole. Il a décrit le contexte dans lequel la construction se numérise. À l’échelle mondiale, le secteur a connu une forte croissance en 2021, d’environ 3 %. Mais d’un autre côté, les entreprises de construction du monde entier n’investissent que 1 % ou moins dans les TIC. En outre, leur marge bénéficiaire est en moyenne inférieure à 5 %, ce qui peut être qualifié de faible. Il faut donc faire mieux. Cela ressort également d’autres indicateurs. Les grands projets de
construction durent souvent 20 % de temps de plus que prévu et peuvent finir jusqu’à 80 % plus chers. La numérisation peut augmenter les marges et améliorer le déroulement des projets. Une étude de McKinsey suggère que les TIC permettent des gains de productivité de 14 à 15 % tout en diminuant les coûts de 4 à 6 %. Orange a découvert que bien qu’il existe un grand groupe de précurseurs numériques dans la construction belge, un très grand groupe d’entrepreneurs doit encore faire les premiers pas. Au cours du webinaire, trois fournisseurs d’outils
numériques ont expliqué ce qu’ils peuvent faire pour le secteur de la construction : Koen Van Echelpoel ; Steve Tambuyser, manager business develoment & integration chez Abax (anciennement connu comme RAM Track & Trace) et Pepijn De Cuyper, account manager et digital advisor chez Use It Group (connu du package Bouwsoft).
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INFO : Vous pouvez revoir ce webinaire (attention uniquement en néerlandais) sur : https:// business.orange.be/en/content/ how-digital-tools-can-makebridge-between-site-and-office. tools-can-make-bridge-betweensite-and-office.
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juin 2021 • Construction 35
6/05/21 12:42
CSTC
Surchauffe estivale : le type d’isolant utilisé joue peu
Avec le réchauffement climatique, les vagues de chaleur observées en Belgique sont de plus en plus fréquentes. Comment faire pour réduire au mieux les risques de surchauffe dans les bâtiments ? Le Centre scientifique et technique de la construction (CSTC) a étudié la question et il en ressort que le type d’isolation utilisé dans les toitures à versants n’a finalement que fort peu d’influence sur cette surchauffe.
36 Construction • juin 2021
Comparaison de l’impact de l’installation de protections solaires ou de la ventilation nocturne sur les indicateurs de surchauffe au-delà de 25 °C.
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n 2010, le CSTC avait déjà procédé à des simulations numériques de transfert de chaleur pour comparer l’impact de la nature de l’isolation thermique (laine de bois et laine minérale) sur le risque de surchauffe en période de canicule. Le Comité technique «Couvertures» du CSTC a souhaité élargir la comparaison en y ajoutant les isolants à base de polyisocyanurate (PIR) et d’ouate de cellulose.
Les trois moyens d’éliminer la surchauffe
1. Minimiser les apports de chaleur, par exemple en isolant les parois, en réduisant l’ensoleillement et la chaleur venant des appareils électriques et de l’installation d’eau chaude sanitaire. 2. Rafraîchir les locaux en les ventilant la nuit ou via la climatisation, mais cette dernière joue sur d’autres paramètres et pénalise le certificat PEB du bâtiment. 3. Profiter de l’inertie thermique des matériaux à l’intérieur du bâtiment. Leur volume et leur capacité thermique vont déterminer leur inertie. Cette inertie réduit la vitesse et l’intensité de l’échauffement sous la toiture et favorise une température intérieure plus stable entre le jour et la nuit. Dans le cas des toitures à versants, il est souvent compliqué de profiter de l’inertie de la structure. En effet, il s’agit généralement d’une charpente en bois, qui est une structure relativement légère, avec peu d’inertie thermique.
Pour évaluer l’intensité de la surchauffe dans un bâtiment, le CSTC a utilisé un indicateur de surchauffe, exprimé en degrés gagnés par heure. Cet indicateur montre que la surchauffe est bien moins influencée par la nature des matériaux d’isolation (schéma de gauche) que par l’utilisation de protections solaires à l’extérieur des vitrages et/ou d’une ventilation nocturne (schémas de droite). Ces deux dernières mesures permettent déjà de réduire d’un tiers, voire de deux tiers, l’indicateur de surchauffe, pour une résistance thermique équivalente. Elles sont donc prioritaires. Si un inconfort important persiste malgré tout, l’installation d’un système de climatisation reste envisageable, avec une consommation qui sera limitée en raison des mesures passives prises au préalable.
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RÉFÉRENCE CSTC-Contact 2021/2 pp. 6 et 7. Seul ce texte original signé par D. De Bock et N. Heijmans, ingénieurs au CSTC, peut être cité en référence.
juin 2021 • Construction 37
CSTC
Le panneau solaire qui produit de l’hydrogène gazeux L’idée est séduisante : faire des panneaux solaires qui, par l’action combinée des rayons du soleil et de la vapeur d'eau (présente dans l’air), produisent directement de l’hydrogène gazeux et non de l'électricité. Cet hydrogène peut alors être stocké dans un réservoir enterré. Il peut ensuite servir à produire de l’électricité ou de la chaleur, à propulser un véhicule, chauffer un bâtiment, l’approvisionner en électricité ou être associé à diverses autres applications, notamment dans l’industrie chimique...
D
epuis quelques années, plusieurs concepts de ce type de panneau ont déjà été testés, avec des rendements différents, mais généralement encore assez réduits, vu qu’on n’en est encore qu’au stade du laboratoire ou du prototype. Mais le CSTC, via la cellule C-Watch, y fait déjà écho, pour attirer l'attention du secteur sur cette invention prometteuse…
38 Construction • juin 2021
Le panneau des bio-ingénieurs de la KUL
Ce panneau solaire de la KU Leuven est constitué d'une cellule solaire mince comportant des membranes permettant de filtrer l'air et d'un panneau d'hydrogène intégrant des catalyseurs qui déclenchent la formation d'hydrogène. L'eau est récoltée le long du bord latéral du panneau, la lumière incidente du soleil incidente délivrant la quantité d'énergie nécessaire pour décomposer
la vapeur d'eau en hydrogène et en oxygène par électrolyse. L'hydrogène peut alors être collecté et stocké en vue d'une utilisation ultérieure. Ce panneau solaire présenterait une efficacité énergétique de 15 % et produirait, sur base annuelle, une moyenne de quelque 250 litres d'hydrogène gazeux par jour. D'après les développeurs, une vingtaine de ces panneaux, reliés à un réservoir de stockage
enterré de quatre mètres cubes suffiraient, grâce au stockage de l’hydrogène gazeux excédentaire produit en été – et si ces panneaux sont utilisés en complément d’une installation photovoltaïque classique – pour pouvoir se passer de l’électricité ou du gaz du réseau pendant un an, dans un logement très bien isolé et même si la lumière solaire est, par définition, plus faible en hiver. Une même quantité de panneaux serait suffisante pour circuler une année complète avec une voiture fonctionnant à l’hydrogène (environ 10.000 kilomètres par an). Depuis le début de l’année 2019, vingt panneaux d’hydrogène reliés à un réservoir de stockage enterré ont été testés en continu pendant deux ans dans un logement bien isolé situé à OudHeverlee, près de Louvain. L'objectif est d’inclure les 39 logements de la rue dans le projet et donc de travailler au niveau du quartier pour réduire les coûts.
Un système qui ne manque pas d’avantages
Des experts en énergie indiquent qu’à l’horizon 2050, l’hydrogène fera certainement partie des principaux vecteurs d’énergie au monde. Ce qui est important, c’est surtout la façon dont on va produire cet hydrogène. Le système ici décrit le fait à partir de panneaux qui captent la vapeur d'eau présente dans l’air et la lumière du soleil. L'hydrogène gazeux peut alors être converti à son tour en électricité et/ ou en chaleur servant pour des applications diverses. Le résidu de cette réaction est de l’eau pure, que l’on restitue à l’environnement. Par ailleurs, l'énergie produite par les panneaux solaires sous forme d’hydrogène gazeux peut aisément être stockée à long terme et sans la moindre perte dans un réservoir de stockage (enterré) maintenu à faible température ou sous pression élevée. Cela nécessite toutefois la présence d’une installation de refroidissement ou d’un compresseur à haute pression.
Panneau solaire produisant de l’hydrogène gazeux.
De plus, il apparaît d'après les développeurs qu'un certain nombre de concepts seraient accessibles financièrement à tous, leur production étant assurée au moyen de matières premières bon marché et fréquentes, sans utilisation de métaux nobles ou d'autres composants onéreux. Le processus serait également applicable partout, même dans des zones où l’eau n'est disponible qu’en faibles quantités, comme dans les déserts. Enfin, pour des productions plus élevées, l'hydrogène gazeux pourrait être stocké et transporté efficacement dans l’infrastructure de gaz naturel existante.
Côté sécurité…
L’hydrogène gazeux est très léger et facilement inflammable. Il doit donc être traité avec la plus grande précaution, avec un bon dispositif contre l'incendie et l’explosion. Par ailleurs, le stockage d'hydrogène gazeux sous pression très élevée est gourmand en énergie, ce qui rend ce dispositif difficilement applicable à petite échelle.
Quel avenir alors pour ce système ?
Difficile de le prédire… Le rendement de cette production directe d'hydrogène est comparable actuellement à d'autres modes de production d'énergie renouvelable. La production de courant au moyen d'un panneau solaire de haute qualité, mais standard (rendement de 20 %), et d'une installation distincte pour l’électrolyse de l’eau (rendement de 75 %) présenterait également, aux yeux d’un expert néerlandais, un rendement total de 15 %. Ce système de panneaux solaires et d’électrolyse distincts offre selon lui l'avantage supplémentaire que l'on peut, en fonction des prix du marché, choisir d’injecter le courant produit directement dans le réseau d'électricité ou de le convertir en hydrogène.
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RÉFÉRENCE : www.cstc.be/homepage
juin 2021 • Construction 39
PROJET
Le centre de recyclage est situé le long de l’Escaut, au Port Autonome de Pecq, à côté de Tournai.
Replic, un centre de recyclage du plâtre unique en Europe Replic, l’unité-pilote industrielle de recyclage et de traitement du plâtre, est un projet exemplaire en matière d’économie circulaire. Il est situé le long de l’Escaut, au Port Autonome de Pecq, à côté de Tournai, et est exploité par notre membre Dufour. Construction a visité ce site innovant qui a démarré ses activités en 2020.
L
e recyclage est le maillon central de l’économie circulaire. Dans la construction durable, l’utilisation de matériaux recyclés est un atout précieux. Parmi les matériaux de construction à valoriser, on retrouve notamment le plâtre. Il présente un potentiel non négligeable quand on sait que le gisement annuel de plâtre, en Wallonie, représente environ 15.000 tonnes et 35.000 tonnes en Belgique. La Flandre et la France sont également des zones à haut potentiel de récupération de ce type de déchet. La situation géographique du centre de recyclage, en Wallonie picarde, est donc idéale.
Trois partenaires
Replic (Recyclage du Plâtre à destination des Industries Cimentières) entend valoriser ce matériau. Il est le 40 Construction • juin 2021
fruit d’un appel à projets du pôle de compétitivité Greenwin, accélérateur d’innovation en matière de technologies environnementales. Trois partenaires se sont lancés dans ce partenariat public-privé : Ipalle, l’intercommunale de gestion de l’environnement de Wallonie picarde, Suez et notre membre tournaisien Dufour. Les partenaires ont investi 2,5 millions d’€ dans ce projet, en partie subsidié par la Région wallonne pour les infrastructures et les études. « Dans leurs activités d’exploitation de parcs à conteneurs, Ipalle et Suez étaient intéressés à valoriser le plâtre en tant qu’apporteurs sur le site de Pecq. Quant à Dufour, nous avons un centre de tri à Marquain avec deux activités principales : le traitement des DIB (Déchets Industriels Banals) et celui des déchets inertes issus de la déconstruction ; béton, briquaillons…,
desquels on peut extraire du plâtre. Nous étions également intéressés à valoriser ce plâtre en l’apportant chez Replic et exploiter le site », explique David Hoorelbeke, ingénieur de projet chez Dufour.
Essais en laboratoire
Le hall accueillant le projet, en bordure d’Escaut, était déjà existant. Et Replic a débuté sur base d’essais réalisés en laboratoire. Le Centre Terre et Pierre (CTP) de Tournai a étudié les principes de traitement (tels types d’équipements…) et le CRIC-OCCN, le centre de recherche collective de l’industrie cimentière, a étudié le potentiel de réutilisation/valorisation du plâtre dans le ciment. Euremi s’est occupé du développement des installations industrielles et les équipes de Dufour ont installé le montage. 4.500 heures d’études ont été nécessaires afin de développer le
Le produit fini, qui mesure entre 0 et 4 mm, est stocké dans la deuxième partie du hall.
David Hoorelbeke (à dr.) et les deux collaborateurs de Dufour dans la première partie du hall.
« Notre objectif est de traiter entre 15.000 et 18.000 tonnes de plâtre recyclé par an. » Après un premier tri, les déchets passent dans le mécanisme industrialisé qui peut traiter jusqu’à 15 tonnes par heure.
process. Le montage et la mise en service ont duré environ sept mois.
Fonctionnement
Concrètement, comment fonctionne aujourd’hui ce centre de recyclage d’une superficie de 2.200 m² ? Il est exploité par Dufour qui a créé deux emplois sur place. Le site est ouvert, trois matinées par semaine, à tou(te)s : PME ou grosses entreprises actives dans la construction/démolition et exploitants de parc à conteneurs désireux de recycler du plâtre. « Tout d’abord, les déchets qui arrivent dans le hall sont étalés sur une dalle. Là, un premier tri manuel est effectué. Ce pré-tri permet également de définir la qualité du produit selon trois niveaux : A, les blocs sans impureté ; B, les plaques de plâtre avec papier ou C, les mélanges fortement pollués », explique David Hoorelbeke.
Trois grandes étapes
Après ce premier tri, les déchets passent dans le mécanisme industrialisé qui peut traiter jusqu’à 15 tonnes par heure. Le recyclage comporte trois grandes étapes. « En un, le plâtre est broyé pour être mis en forme, c’est-à-dire réduire sa taille, maximum 250 mm. En deux, il est broyé pour la finition du produit et enfin, il est passé au crible pour retirer les exogènes. En moyenne, 20 % d’exogènes sont retirés du produit entrant. Le produit fini, qui mesure entre 0 et 4 mm, est ensuite stocké dans la deuxième partie du hall. Il s’agit de gypse que les cimentiers utilisent dans le ciment comme retardateur de prise. C’est dans ce hall que les cimentiers viennent chercher le plâtre recyclé. Il peut également servir à l’industrie du plâtre elle-même. Les producteurs de plâtre ont déjà manifesté de l’intérêt pour le recyclage post-consommation,
comme dans ce cas-ci, mais également dans la post-production. L’intérêt pour un matériau recyclé plus noble est croissant. »
Acteurs régionaux
Pour le moment, Replic accueille essentiellement des acteurs régionaux. « Nous sommes surtout connus dans les environs de Tournai. Mais nous avons aussi quelques entrepreneurs français et flamands qui viennent chez nous. Nous commençons à nous faire un nom. Pour le volet out, actuellement, en moyenne, deux à six camions viennent charger le produit fini et notre objectif est de traiter entre 15.000 et 18.000 tonnes de plâtre recyclé par an », indique David Hoorelbeke. Et de conclure. « L’économie circulaire prend de plus en plus d’ampleur dans beaucoup de secteurs, et certainement dans celui de la construction. »
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Charlotte Renson. « Avec Amani Spaces, nous atteignons la combinaison parfaite entre efficacité industrielle d’une part et finitions de haute qualité d’autre part. Les unités modulaires sont préfabriquées en atelier comme un système « plug & play », rapidement et dans les meilleures conditions. En même temps, elles sont hautement personnalisables. Chaque client crée sa propre unité en fonction de différentes dispositions, couleurs et matériaux. L’installation d’un Amani Space prend à peine un jour et se passe de fondation en béton. »
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Quelque 40.000 visiteurs sont donc attendus pour visiter 300 exposants répartis sur une surface de 509100_MATEXPO21_Adv_A4_CST2105_FR.indd 1
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Au premier trimestre 2021, 105.200 prêts hypothécaires ont été demandés auprès des établissements de crédit. Cela ressort d’une enquête de la Banque nationale. Au premier trimestre 2019, il y en avait encore 84.700 et 71.700 au premier trimestre de l’année dernière. Au deuxième trimestre 2020, lorsque la majeure partie du premier lockdown a eu lieu, un point bas a été atteint avec 69.900 demandes. Après cela, il y a eu une augmentation progressive. L’achat d’un logement représentait 54,8 % des demandes de prêt au premier trimestre 2021. Avec 23,6 % ; les rénovations arrivaient en deuxième position, suivies par la construction d’un logement avec 14,7 %. Il y avait aussi des demandes pour l’achat d’un logement combiné à une rénovation et pour l’achat d’un bien immobilier autre qu’un logement. Ils représentaient tous les deux 6,9 %. Les 17,4 % restants concernaient le refinancement d’un prêt.
46 Construction • juin 2021
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La prochaine édition de Matexpo aura lieu du 8 au 12 septembre 2021, à Courtrai Expo. Malgré l’incertitude qui règne sur la situation sanitaire, les organisateurs ont voulu se montrer rassurants sur la tenue de l’événement. « Nous nous adapterons et appliquerons toutes les mesures en vigueur à ce moment-là. Le salon se déroule principalement à l’extérieur et il est également possible d’ouvrir toutes les portes des halls. De cette façon, nous créons un climat extérieur pour les stands intérieurs. Il est évident que l’air extérieur est la meilleure garantie d’un environnement sûr. En tout état de cause, nous ne prévoyons pas de restrictions majeures en termes de nombre de visiteurs », a indiqué Gregory Olszewski, le directeur de Matexpo.
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135.000 m². « Organiser un salon par ces temps difficiles est tout sauf évident. Grâce à l’enthousiasme de nos exposants fidèles et nouveaux, presque chaque cm² de l’espace disponible a été loué. Cela indique un profond besoin de participer à nouveau à des salons, de voir des clients et de créer des réseaux. Nous constatons ce même désir dans les enregistrements des visiteurs. Ce service a été mis en ligne voici quelques semaines et il a immédiatement explosé. Tout le monde a hâte d’y être », a souligné Johan Verhelst, le président de Matexpo. En raison de l’annulation de plusieurs salons internationaux au printemps, Matexpo sera, plus que jamais, « the place to be » du 8 au 12 septembre, à Courtrai Expo.
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