Construction
Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles
JUILLET - AOÛT
2019 BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6
CYBERSÉCURITÉ
Campagne de sensibilisation
SMART BUILDING
Le bâtiment intelligent de demain
FORMATION
La clause d’écolage
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DOSSIER
Digital Construction Brussels www .confederationconstruction.be Confederatie Bouw - Confédération Construction
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ÉDITO
La numérisation est déjà une réalité
N
otre secteur se trouve actuellement complètement engagé dans un processus de transition numérique. Il y a quelques semaines, la Confédération a organisé une table ronde passionnante avec des gens occupés quotidiennement à la numérisation de leur entreprise de construction. Une chose est sûre : on ne peut pas aller contre l’évolution. Aussi bien dans les grandes entreprises de construction que dans les plus petites. Dans les années à venir, le BIM, l’intelligence artificielle, l’impression 3D, la construction modulaire et les drones seront aussi courant que les briques et le béton.
« Cette évolution aura aussi un grand impact sur les métiers de la construction »
La Confédération Construction veut accompagner ses membres, autant que possible, dans cette évolution. Nous le faisons en informant et en conseillant le secteur. Mais nous organisons aussi, pour la troisième fois, le salon « Digital Construction Brussels » les 23 et 24 octobre prochains, à Tour & Taxis. Vous pourrez en lire davantage à ce sujet dans ce magazine. La logique même veut que nous soyons totalement engagés dans la numérisation. Car cette évolution aura aussi un grand impact sur les métiers de la construction. Elle créera de nouveaux profils et de nouveaux métiers. Cela peut sembler cru. Mais un travailleur qui ne peut réaliser que ce qu’une machine est aussi capable de faire, risque de rencontrer des problèmes. C’est pourquoi les entreprises de construction commencent à demander une plus grande polyvalence à leurs travailleurs. Cette polyvalence doit constituer un atout dans la concurrence féroce de nos travailleurs avec une maind’œuvre détachée meilleure marché. D’autre part, ces technologies numériques créent un besoin de nouveaux profils : spécialiste de la réalité virtuelle, app-designer, technicien d’installations domotiques, pilote de drone…La liste est longue. Mais l’exemple type est fourni par le BIM avec des fonctions comme BIM-manager, BIM-coordinateur en BIM-modeleur. La Confédération Construction considère donc qu’il est de son devoir de guider ses membres dans ce processus. Notre organisation doit s’assurer que chaque entrepreneur est engagé dans cette transition et ne rate pas le train du numérique. Ne pas intégrer certaines technologies causera, à court terme, un sérieux handicap par rapport aux entreprises de construction étrangères. Des pays comme la Grande-Bretagne et les Pays-Bas sont déjà bien avancés. Nous ne pouvons pas prendre du retard. La plus-value des outils numériques sur l’organisation et la production du travail sur chantier est très claire. La transition numérique assure l’automatisation, une productivité plus haute et, ce qui n’est pas négligeable, une diminution des coûts salariaux mais aussi une sécurité accrue. Il n’y a donc aucune raison de ne pas adopter le numérique.
Paul Depreter Président de la Confédération Construction juillet - août 2019 • Construction 3
SOMMAIRE
13 Dossier : Digital Construction Brussels
Le dossier de ces vacances donne la parole à différents exposants que vous aurez l’occasion de rencontrer lors du prochain Digital Construction Brussels. Qui sont-ils ? Qu’offrent-ils en matière de numérisation pour le secteur de la construction ?...
8 Heures supplémentaires
Un travailleur peut désormais accomplir jusqu'à 120 heures supplémentaires par année civile. Explications de ce principe intéressant mais pourtant peu connu par les entreprises de construction.
4 Construction • juillet - août 2019
28 Comment numériser dans les entreprises de construction ?
Dans la perspective du salon Digital Construction Brussels, la Confédération et le CSTC ont récemment organisé un séminaire passionnant sur la numérisation dans les entreprises de construction.
44 BUILD4WAL
Le projet de démonstrateur Construction 4.0, BUILD4WAL, devrait convaincre toutes les entreprises de construction de franchir le pas vers l’utilisation des technologies numériques.
Construction
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3 Édito La numérisation est déjà une réalité. 6 Rapport annuel Les chiffres-clés. 7 Point de vue régional La transition numérique, une opportunité pour les PME de construction.
VOS INTÉRÊTS
8 Heures supplémentaires Jusqu’à 120 volontaires/an. 10 Clause d’écolage Formez votre personnel sereinement !
VOS CONTACTS Construction est le mensuel de l’asbl Confédération Construction Rue du Lombard 34-42, 1000 Bruxelles Editeur responsable : Filip Coveliers, Rue du Lombard, 34-42, 1000 Bruxelles. Bureau de dépôt : Gent X Rédaction : Edition francophone : Construction Marc Guéret - tél. 02 545 57 31 marc.gueret@confederation construction.be Edition néerlandophone : Bouwbedrijf peter.graller@confederatiebouw.be Mise en page : Abder-Razzaaq Boujdaini abder-razzaaq.boujdaini@cnc.be Nikka Cuypers nikka.cuypers@cnc.be Secrétariat de rédaction : secretariatredaction@confederation construction.be
13 Introduction Digital Construction Brussels. 14 Xella « Les ouvriers sont fous de numérisation ». 16 Bluefields Une communication optimisée, du début à la fin. 18 KPD-Astena-Robaws Qu’attendez-vous pour commencer avec l’ERP ? 21 Smartbeam Une plateforme pour une gestion efficace des budgets de chantier. 22 RAM Pour savoir en permanence où tout se trouve. 23 Suivo Un partenaire pour le secteur prêt pour le futur. 24 BIMplan Le BIM, ou la construction intelligente. 26 Leica Réduire les frais d’échec et travailler plus vite.
SECTEURS & MÉTIERS
30 Plan d’action numérique wallon
La CCW, votre partenaire idéal.
Impression : Graphius Réactions-questions : communication@ confederationconstruction.be Avec la collaboration des services d’études de : • Confédération Construction Morgane Halleux tél.02 545 56 33- fax 02 545 59 09 morgane.halleux@confederationconstruction.be • Confédération Construction Wallonne Katia Bogaard tél. 02 545 56 75- fax 02 545 59 05 katia.bogaard@ccw.be • Conféderation flamande de la Construction Johan Walewijns, tél. 02 545 57 49 - fax 02 545 59 07 johan.walewijns@confederatiebouw.be • Confédération Construction Bruxelles-Capitale Morgane Cendoya,
33 Plan d’action numérique bruxellois
Un audit sur demande des entreprises.
34 Cybersécurité La Confédération lance une campagne de sensibilisation. 35 L’avis de l’expert Interview d’Olivier Bogaert. 36 Smart building Le bâtiment intelligent de demain. 38 L’expérience Thomas & Piron Bâtiment
« Il faut prendre le train du smart building maintenant ».
39 Sumi Des solutions adaptées pour créer des smart buildings. 40 CSTC • Incendie sur chantier : le risque est là ! • Les conduits de fumée, à l’origine de 38 % des incendies.
PROJETS & ENTREPRISES
44 BUILD4WAL Le démonstrateur Construction 4.0. 46 Avantages membres 48 Marché de la construction Les exposants au Digital Construction Brussels. 50 Marquant • Summer University • Chiffre du mois
tél. 02 545 58 29 - fax 02 545 59 06 morgane.cendoya@confederationconstruction.be Abonnements : Claude Bernaerts, tél. 02 545 56 88 - fax 02 545 59 00 claude.bernaerts@confederationconstruction.be Publicité : Kristel Dekempeneer, tél. 02 545 56 99 - fax 02 545 59 08, kristel.dekempeneer@confederation construction.be Prix abonnement annuel Membres de la Confédération Construction, compris dans la cotisation Non-membres : 137,80 euros (TVA et frais de port compris) / Etranger : 300 euros (TVA et frais de port compris)
Membre de l’Union des Editeurs de la Presse Périodique. Par la présente publication, la Confédération Construction asbl s’assigne comme but de vous communiquer des informations adaptées, fiables, complètes et exactes. Toutefois, elle ne peut pas être tenue responsable en cas d’un manquement quelconque à cet objectif. Tous les éléments de cette publication sont protégés par le droit d’auteur de la Confédération Construction asbl. Toute reprise d’articles, en tout ou en partie, n’est permise qu’après autorisation expresse et avec la mention explicite de leur provenance.
Vot re mensuel Construction est dorénavant imprimé sur du papier issu de la gestion durable des forêts. Le label Forest Stewardship Council veille à la préservation de l’écosystème forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigènes et des travailleurs forestiers.
juillet - août 2019 • Construction 5
RAPPORT ANNUEL 2018
Quelques chiffres-clés à retenir de nos actions Le 19 juin dernier, la Confédération Construction a présenté son traditionnel rapport annuel lors du Conseil national. Cette année, le format a changé. Plutôt que de développer une thématique bien précise, comme c’est le cas habituellement, la Confédération a décidé de parler de ses actions au niveau national, régional et européen. Aussi, ce rapport passe en revue l’ensemble de nos canaux de communication, campagnes, événements et salons. Le schéma, ci-dessus, évoque quelques chiffres clés intéressants à retenir.
16.000 membres
Confédération Construction Secteur en général *2018 Sources: SPF Economie (Statistiques-TVA) et ONSS
14.500 visiteurs à nos quatre salons: Digital Construction Brussels, Install Day, Belgian Roof Day et la Journée du Parachèvement.
275.000
salariés et indépendants*
bouwbedrijf
38
werkgever
milliards €
montant des travaux de construction
6 Construction • juillet - août 2019
bedrijf personeel
entreprises sans personnel*
volume non-résidentiel autorisé (millions m3)*
27.535
3 millions
employeurs dans la construction*
de personnes qui, en un an de temps, ont vu nos posts sur les médias sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn)
bouwbedrijf
47
82.008
109.543 bouwbedrijf
entreprises de construction*
werkgever
des dizaines de réalisations au niveau werkgever bedrijf personeel régional, fédéral et européen.
bedrijf person
POINT DE VUE RÉGIONAL
La transition numérique, une opportunité pour les PME de construction
L
e troisième salon « Digital Construction Brussels », organisé par la Confédération Construction et le CSTC en collaboration avec les Confédérations régionales, se profile à l’horizon. À cette occasion, je tiens, comme président de la CCW et gestionnaire d’une PME familiale, à rappeler l’importance d’une gestion maitrisée du numérique au sein de son entreprise et à conscientiser les entreprises du secteur qui ne sont pas encore en phase avec cette transition numérique, ma PME y ayant été elle-même confrontée.
« Parmi 256 outils numériques étudiés dans le secteur, plus de 80 % présentent une rentabilité positive »
Depuis quatre ans déjà, la CCW, dans un fructueux partenariat avec l’Agence wallonne du Numérique (AdN), s’est donné la mission d’établir une véritable stratégie sectorielle, portée sous la marque « Construction 4.0 – Digital Wallonia ». Il s’agit d’aider les affiliés à prendre le train du numérique, en fonction de leurs besoins et moyens. Bien plus qu’un logiciel ou un gadget à adopter, le numérique remet nos habitudes en question et suggère une manière disruptive de penser nos chantiers. La formation et l’accompagnement en sont les supports complémentaires. Le challenge réside dans l’aptitude à être agile et sélectif face aux changements et aux innovations, et non dans une course à la technologie. En effet, il ressort d’une étude récente du CSTC que les outils numériques utilisés dans les entreprises de construction, pour leur gestion administrative, apportent une valeur ajoutée qualitative. Parmi 256 outils numériques (module de comptabilité, CRM, track-and-trace, solution intégrée (ERP), conception assistée par ordinateur…) étudiés dans le secteur, plus de 80 % présentent une rentabilité positive. Par ailleurs, des entreprises manufacturières de construction ont saisi la balle au bond en intégrant des processus technologiques pour leur production. L’activité du secteur restera élevée encore plusieurs années, y compris en Wallonie. L’entrepreneur doit être prêt à y répondre en étant plus résilient et en réduisant au maximum les inefficacités maitrisables : erreurs de communication, duplication de l’information, perte de données, techniques obsolètes, problèmes de coordination… Un numérique vertueux permet d’être plus efficient. Si certaines technologies (Internet des objets, BIM, réalité virtuelle et augmentée, exosquelettes, impression 3D, robotisation…) semblent encore futuristes, elles sont porteuses d’innovation et d’évolution des métiers et compétences, dans un but de valeur ajoutée, de pérennité de l’emploi et du bien-être au travail. De plus, la construction 4.0 apporte une image nouvelle positive pour attirer les jeunes. Le projet de démonstrateur Construction 4.0 pourra en témoigner prochainement.
Luc Mohymont Président de la Confédération Construction Wallonne juillet - août 2019 • Construction 7
SOCIAL
Jusqu’à 120 heures supplémentaires volontaires par année Parmi les mesures de la loi du 5 mars 2017 sur le travail faisable et maniable, une nouvelle disposition permettait au travailleur, qui le souhaite, d’accomplir jusqu’à 100 heures supplémentaires par année civile. Ce nombre d’heures supplémentaires est désormais passé à 120. Cette augmentation a été concrétisée par la CCT n°129, conclue le 23 avril dernier au Conseil national du Travail.
L
e principe des heures supplémentaires volontaires est peu connu par les entreprises de construction. Il est pourtant très efficace pour rendre le travail des entrepreneurs plus flexible. Si, jusqu’ici, le nombre d’heures supplémentaires autorisées était de 100, il est désormais de 120. Ce résultat est la conséquence de négociations sociales interprofessionnelles. L’augmentation a été concrétisée par la CCT n°129, conclue le 23 avril dernier au Conseil national du Travail. 8 Construction • juillet - août 2019
Ce dépassement des limites de la durée du travail repose sur l’initiative du travailleur et sur la volonté de l’employeur d’y recourir. Leur accord explicite sera constaté par écrit pour une durée de six mois renouvelable. Cette possibilité s’ajoute aux autres situations qui permettent de prester des heures supplémentaires.
Simple
L’intérêt de cette mesure est qu’elle est simple. L’accord entre le travailleur
et son employeur suffit. Il n’y a plus lieu d’avoir un motif précis pour pouvoir prester des heures supplémentaires (surcroît extraordinaire de travail, nécessité imprévue, accident survenu ou imminent, travaux urgents aux machines ou au matériel). Il n’y a pas lieu de demander d’autorisation à l’inspection des lois sociales et/ou à la délégation syndicale de l’entreprise, ni de prévoir des horaires adaptés dans le règlement de travail. Ces heures peuvent être prestées en dehors des horaires prévus. Un travailleur peut effectuer maximum 3h supplémentaires par jour, soit 11h sur la journée, et 10h par semaine, soit 50h sur la semaine.
Sursalaire
Ces heures donnent lieu aux mêmes suppléments de salaire (50% en semaine, 100% dimanche et jours fériés) que les autres heures supplémentaires. Elles ne doivent pas être prises en compte pour le calcul de la durée hebdomadaire moyenne du travail. En d’autres termes, ces heures ne seront pas récupérées. À l’exception des 25 premières, elles ont une incidence sur la limite interne qui sert à comptabiliser les dépas-
sements de la durée du travail. Le fait que l’on doit tenir compte de 95 heures supplémentaires volontaires dans la limite interne a pour conséquence que, au fur et à mesure que ces heures sont prestées, l’amplitude des fluctuations de la limite interne diminue. On ne sait pas faire redescendre le compteur à zéro en accordant des récupérations. Quand elles ont intégralement été prestées, elles réduisent les marges de fluctuation de la limite interne entre la 96ème heure et la 143ème heure.
Dérogations autorisées
Ce motif des heures supplémentaires volontaires ne permet pas, à lui seul, de travailler les samedi, dimanche, jours fériés, jours de repos ou la nuit. Par contre, si on dispose d’un autre motif permettant de travailler pendant ces
jours, on peut y ajouter des heures supplémentaires volontaires.
Heures complémentaires sectorielles AR 213
Un travailleur, occupé dans le régime des heures complémentaires sectorielles (AR 213), pourra également prester pendant la même journée des heures supplémentaires volontaires. Le travailleur reste libre de choisir entre un supplément de salaire de 20% ou la récupération des heures AR 213 prestées en semaine.
Récupération
Il existe trois systèmes différents, où le travailleur ne doit pas récupérer les dépassements de la durée du travail: • en cas de surcroît extraordinaire de travail ou de nécessité imprévue,
le travailleur peut choisir de ne pas récupérer un maximum de 143 heures; • dans le cadre des heures complémentaires AR 213, le travailleur peut choisir de ne pas récupérer un maximum de 180 heures par an. On notera que, en cas de prestation d’heures complémentaires et d’heures supplémentaires pour surcroît extraordinaire de travail ou nécessité imprévue, ce maximum reste fixé à 180 heures; • enfin, les heures supplémentaires volontaires viennent s’ajouter aux possibilités précédentes à concurrence de maximum 120 heures. L’utilisation de ces différentes possibilités dans l’entreprise permet au travailleur de ne pas récupérer jusqu’à maximum 300 heures par an.
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juillet - août 2019 • Construction 9
FORMATION
Avec la clause d’écolage, formez votre personnel sereinement ! Quand un employeur investit du temps et de l’argent pour former son personnel, il souhaite le conserver sur le long terme. Or ce n’est pas toujours le cas. Les travailleurs peuvent quitter l’entreprise, parfois de manière anticipée, et monnayer leur talent ailleurs. La clause d’écolage peut constituer une solution pour conserver son personnel formé. Explications.
L
a clause d’écolage est une clause du contrat de travail par laquelle le travailleur, qui bénéficie d’une formation aux frais de l’employeur, s’engage à rembourser à celui-ci une partie des frais de formation s’il vient à quitter l’entreprise avant la fin d’une période convenue. À l’heure où les entreprises de construction éprouvent beaucoup de difficultés à trouver du personnel qualifié et où de nouveaux besoins de qualification apparaissent, cette clause peut les intéresser. Avec elle, il est moins risqué d’investir dans la formation.
Conditions de validité
Mais attention, différentes condi tions doivent être remplies pour que la clause d’écolage soit valablement convenue. Si ce n’est pas le cas, alors elle n’est pas valable. La clause doit : • être prévue dans le cadre d’un contrat de travail à durée indéterminée ; • être constatée par écrit pour chaque travailleur individuellement au plus tard au moment où la formation débute ; • reprendre une description de la formation, sa durée, le lieu où elle sera dispensée ainsi que son coût ; • mentionner la date à partir de laquelle la clause produit ses effets, au plus tôt à la fin de la formation ou à partir de la date de la délivrance de l’attestation lorsque la formation débouche sur une attestation ; • avoir une durée de validité de trois ans maximum. Ce délai passé, 10 Construction • juillet - août 2019
l’employeur ne peut plus exiger de remboursement ; • prévoir un remboursement dégressif du coût de la formation et limité à : • 80 % en cas de départ dans le 1er tiers de la période convenue • 50 % en cas de départ dans le 2e tiers de la période convenue • 20 % en cas de départ dans le 3e tiers de la période convenue En outre, ce montant ne peut en aucun cas excéder 30 % de la rémunération annuelle du travailleur. Dans certains cas, une clause d’écolage ne peut pas être prévue dans le contrat de travail : • lorsque la rémunération annuelle ne dépasse pas 34.819 € au 1er janvier 2019 ; • lorsque le travailleur ne peut pas valoriser, via la formation, ses compétences en dehors de l’entreprise ; • lorsque la formation dispensée au travailleur se situe dans le cadre réglementaire ou légal requis pour l’exercice de la profession pour laquelle il a été engagé ; • lorsque la formation n’atteint pas une durée de 80 heures ou une valeur égale ou double du revenu minimum mensuel moyen garanti (RMMMG). Au 1 er septembre 2018, il s’agissait d’un montant de 2 x 1593,81 € = 3187,62 €.
Règles plus simples pour métiers en pénurie
Lorsque la clause d’écolage con-
cerne une formation à un métier ou une fonction figurant sur les listes des professions en pénurie ou des fonctions difficiles à remplir des Régions, les conditions de validité sont assouplies. • Le seuil de rémunération annuelle ne s’applique pas. Ainsi, la clause sera valablement convenue, même dans le cas où la rémunération annuelle est inférieure à 34.819 €. • De même, la clause d’écolage sera également valable lorsque la formation dispensée au travailleur se situe dans le cadre réglementaire ou légal requis pour l’exercice de ma profession pour laquelle le travailleur a été engagé. Pour la Wallonie, vous trouverez la liste des métiers en pénurie sur le site du Forem (www.forem.be). Sur la page d’accueil, cliquez sur HORIZONS EMPLOI, ensuite dans l’onglet « Métiers et profession », cliquez sur « Fonctions critiques et métiers en pénurie ». Pour la Région de Bruxelles-Capitale, surfez sur le site www.actiris.be. Dans l’onglet « Marché de l’emploi », cliquez sur PUBLICATIONS ET ÉTUDES et ensuite sur « Fonctions critiques ». Pour déterminer quelle liste s’applique, on se réfèrera au lieu de travail du travailleur. Pour la construction, il nous semble logique de référer au siège d’exploitation dont relève le travailleur.
•
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Digital Construction Brussels
Les 23 et 24 octobre prochains, aura lieu la troisième édition de Digital Construction Brussels. Ce salon est un must absolu pour les entreprises de construction qui ne veulent pas rater le train du numérique. Cette année, la qualité de l’information, la richesse de l’offre et l’utilité pour les entrepreneurs seront, à nouveau, au rendez-vous. Une qualité que l’on doit non seulement aux organisateurs, la Confédération Construction et le CSTC, mais aussi aux nombreux exposants d’outils et services numériques qui y tiennent un stand. Dans ce dossier, une série de fournisseurs prendra la parole pour expliquer tout ce qui est possible, à présent que le secteur s’est lancé dans une transition numérique qui va en s’accélérant.
juillet februari - août 2019 • Construction Bouwbedrijf 13
XELLA
L
orsqu’il s’agit de la numérisation des processus de construction, on oublie parfois les éléments indispensables de notre secteur, à savoir les matériaux de construction. Briques, toiture, éléments de fenêtre…sont-ils aussi prêts pour le chantier de demain ? Nous avons posé la question à Michael Van Tendeloo, chef de projet BIM & Numérisation Nord-Ouest de l’Europe chez Xella.
Avec les lunettes de réalité mixte, il est possible de confronter un projet à la réalité.
BIM
Pour les matériaux, le BIM ou Building Information Modeling est l’un des sujets les plus importants. Dans un BIM, un dessin est converti dans un modèle 3D, composé de différents éléments de construction. Dans un
« Les ouvriers sur chantier sont fous de numérisation » Les produits de Xella sont connus auprès de chaque entrepreneur. Ce qui l’est moins, c’est que ce producteur joue un rôle clé dans la transition numérique du secteur.
cas idéal, les propriétés de ces différents composants sont liés au modèle, de sorte que l’on puisse faire les meilleurs choix possibles avant même la pose d’une brique. Xella anticipe cela depuis un certain temps. « Nous avons amené notre département dessin à un niveau considérablement plus élevé dans différents pays. De cette façon, nous pouvons offrir une solution sur mesure pour chaque projet. Dans un BIM, nous faisons déjà des recommandations pendant la phase d’ingénierie, ce qui rendra la mise en œuvre considérablement plus effi14 Construction • juillet - août 2019
cace », indique Michael Van Tendeloo. Xella a son propre département BIM et peut donc réaliser un modèle virtuel complet zsur base d’un plan classique en 2D. Il utilise pour cela des standards ouverts comme IFC et BCF. Le résultat n’est donc pas lié à un logiciel spécifique et Xella peut collaborer avec toute personne intéressée.
Gestion des données
« Nous sommes aussi occupés avec de nouveaux systèmes pour le PIM ou product information management. Notre
PIM 2.0 va gérer toutes les données physiques et techniques de tous les matériaux. Cela permet à notre réseau de relier les bibliothèques numériques et les objets à un BIM. Nous sommes également attentifs à l’application intelligente des connexions de construction ». De plus, le système pour ERP (enterprise resource planning) de Xella sera bientôt complètement certifié BIM. Concrètement, cela signifie qu’un modèle, et les informations qui y sont associées, peuvent circuler, sans heurts, dans toute la structure de l’entreprise.
« Nous soulageons nos clients, nous coopérons et sommes très flexibles » Cela garantit une plus grande efficacité et une réduction significative des fautes.
Le potentiel de la réalité mixte a déjà été démontré plusieurs fois, en Belgique et aux Pays-Bas.
Ce qui précède s’applique à tous les produits de Xella. Mais à côté des matériaux en vrac avec des dimensions standardisées comme Ytong, Silka et les panneaux Multipor, la société commercialise également des éléments préfabriqués sur le marché, comme les éléments Silka, Ytong Casco et Hebel. Xella fait un effort supplémentaire pour cela. « Un modèle BIM peut constituer la base du contrôle d’une usine robotique. Toute intelligence qui est intégrée dans les modèles sera directement utile dans tous les départements ».
applications dans the Cloud, le modèle BIM - qui est virtuel – est amené vers la réalité du chantier. Cela se traduira par une construction plus rapide, moins de coûts d’échec, plus de soutien, un planning mis à jour, l’accord parfait entre le modèle BIM et as built ». Il s’agit d’une propre initiative de Xella. Entre temps, une démonstration a déjà eu lieu, le 20 octobre 2018 sur un chantier à Merelbeke. Cela s’est passé en collaboration avec Van Hout (qui fait partie du groupe Besix). Ce développement a déjà fait l’objet de plusieurs tests réussis sur diverses applications, pas seulement chez nous, mais aussi aux Pays-Bas. Dans un futur proche, Xella va déployer ceci plus loin.
Sur chantier
Réactions du secteur
Préfabriqués
Pour les éléments préfabriqués, Xella souhaite également apporter toutes les informations collectées dans un BIM sur le chantier de construction. Avec le BIM, le travail est plus efficace et les coûts d’échec sont réduits. Mais il est très important que cette technologie se rende sur chantier. « C’est le développement le plus récent chez nous. Nous utilisons la réalité mixte pour cela, une combinaison de virtuel et réel. Via des
« D’après mon expérience, les entrepreneurs sont satisfaits à propos du type de collaboration et de soutien que nous offrons en matière de BIM. Nous soulageons nos clients pour une grande partie, nous coopérons et sommes très flexibles. Un langage clair est, par exemple, notre nouvelle procédure qui évalue la qualité d’un BIM ». Pas mal d’entrepreneurs sont très étonnés lorsqu’ils découvrent les possibilités et lorsqu’ils constatent le déve-
loppement déjà bien avancé de la réalité mixte. « Ils s’étonnent ensuite de voir que cette technologie soit si peu répandue dans le secteur de la construction, surtout à la lumière du retour sur investissement qui y est lié. Très positif, les futurs utilisateurs – les ouvriers sur chantier – sont très enthousiastes. L’entrée est facilement accessible. Tout le monde, ami et ennemi de l’hightech, peut s’y adonner sans formation. Il arrive fréquemment que je ne puisse pas clôturer un test sur chantier car les ouvriers veulent immédiatement s’en servir ».
L’avenir
Concernant l’avenir, Michael Van Tendeloo reste assez flou mais ambi tieux. « À ce sujet, je n’ai pas encore tout dit. Il existe encore de nombreux autres développements qui se font en interne. Hélas, je ne sais pas ou ne peux pas en dire davantage…Mais, bien évidemment, toute personne intéressée peut toujours venir sur notre stand au Digital Construction Brussels ! ».
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INFO: Encore des questions ? Xella est présent au Digital Construction Brussels, le salon que personne, dans le secteur de la construction, ne peut rater. Vous y êtes les bienvenus !
juillet juillet--août août 2019 2019 •• Construction 15
BLUEFIELDS
Une communication optimisée, du début à la fin Les articles de ce dossier traitent de différents outils. Mais en fin de compte, il est question d'une seule et même chose : d'information. Toutefois, cette information doit aussi parvenir à l'utilisateur. Elle ne doit pas le submerger et doit être aussi aisément utilisable que possible. Telle est, en résumé, la philosophie de Bluebeam Revu.
«B
luebeam Revu est concrètement une solution numérique pour les informations qui se trouvaient autrefois sur papier. C’est une caractéristique que cet outil partage avec le BIM, Building Information Modeling. Toutefois, travailler avec le BIM exige de nombreuses connaissances. Avec notre outil, vous pouvez vous lancer après une journée, voire une demi-journée, de formation. Aucune expertise de haut niveau n'est requise », indique Thierry Forest, le fondateur de la société Bluefields. L'outil Bluebeam Revu, dont il est question ici, utilise le format PDF comme support d'information, lequel est une norme ouverte (open standard) bien connue. « Tout le monde sait ce qu’est un PDF. Mais peu de gens connaissent toutes les possibilités qu'il offre. Prenez un plan. Celui-ci est converti en un document de base numérique. Vous pouvez ensuite lui ajouter des renseignements et des données. Un entrepreneur, par exemple un indépendant qui place de l’isolation, peut prendre des mesures directement sur le fichier en quelques clics de souris pour déterminer la quantité de matériau dont il a besoin ». 16 Construction • juillet - août 2019
Un utilisateur peut regrouper des données, placer des RFI (Requests for Information), il dispose d’une fonction de comptage et peut générer lui-même une boîte à outils avec de la terminologie. Les données peuvent être aisément exportées vers d'autres applications comme Excel, mais aussi vers des logiciels pour passer des commandes ou établir des factures. PDF est une norme ouverte. C’est pourquoi Revu est indépendant de matériels et de systèmes d'exploitation particuliers.
Réunion de chantier
Il est intéressant de noter que l'utilisation de PDF est très similaire au travail sur papier, mais avec des caractéristiques supplémentaires. L'accès aux données est mobile, au moyen d’un smartphone ou d’une tablette. Mais vous pouvez également placer des grands écrans dans une unité de chantier. « On ne peut pas demander à quelqu'un, sur le chantier de construction, de commencer soudainement à penser et à travailler d'une manière complètement différente. Le seuil d'accès à notre outil
est bas. Pour les petits entrepreneurs et sous-traitants également, c'est un pas aisé vers la numérisation, avec un prix de départ très abordable. La collaboration est très simple, car les éléments d’un plan peuvent être partagés en temps réel via le Cloud, avec un sous-traitant, par exemple. Les PDF sont difficiles à battre en tant qu’instruments de traitement des flux de conception et de travail ».
Contrôle
Lors de l'échange d'informations, la perte ou l’absence de sauvegarde des informations constitue l'un des problèmes. « Avec Revu, vous obtenez une révision lisible, mais sans papier, d'un document, sur base d'une consultation entre les parties. Les versions de nos documents sont signées avec un tampon numérique, pour lequel une e-ID suffit, en règle générale. Les modifications, adaptations et questions sont ensuite signées à chaque fois et toutes ces versions sont actualisées. Ainsi, vous pouvez parfaitement vérifier quel était l'état d'un document à un moment donné, qui a apporté des modifications… ». L’entrepreneur principal décide quel-
QU’EST-CE QUE BLUEBEAM REVU ? L'outil développé par Bluefields possède de multiples facettes. Mais pour un entrepreneur, la description la plus simple est probablement la suivante : « Tout ce que vous faisiez auparavant sur un plan en papier, vous pouvez maintenant le faire plus rapidement et plus précisément de façon numérique ». Lire et ajuster des plans, calculer les quantités de produits, générer des données pour les commandes et les factures, poser des questions... Tout est possible et un entrepreneur est en mesure de savoir précisément ce qui a été fait du plan, à un moment précis dans le temps. Néanmoins, les entreprises de construction ne sont pas les seules à apprécier le potentiel de Bluebeam Revu. Plusieurs villes et communes utilisent désormais cet outil. Elles aussi doivent traiter de grandes quantités de plans pour les permis de construire, les contrats de construction et leurs politiques d'urbanisme.
les données peuvent être consultées et éventuellement adaptées par d'autres. L'utilisateur obtient donc exactement ce dont il a besoin.
Un vaste groupe-cible
« Nous comptons parmi nos clients de grandes entreprises telles que Besix, Democo, Artes ou encore CFE Group, mais aussi de nombreux fournisseurs et sous-traitants. Toutefois, les plus grands, eux-mêmes, réalisent qu'il existe un manque de communication entre le personnel interne et externe, c'est-à-dire les exécutants et les
sous-traitants. Outre le BIM, la majeure partie des intervenants a besoin d'une solution supplémentaire, notamment dans les grandes entreprises. En effet, nous avons quelque chose à offrir aux personnes qui doivent travailler avec une partie d’un BIM. Pour les réunions de chantier, par exemple, notre outil est une solution plus pratique et plus accessible pour tous ceux qui participent à un processus de construction ». Bluefields peut convertir la norme ouverte ou le modèle ICF d'un BIM en PDF. Bluebeam Revu a notamment
joué un rôle de pont entre le BIM et le chantier lors de la construction de l'hôpital AZ Sint-Maarten à Malines, un exemple bien connu de projet réalisé avec le BIM. La production d'un logiciel de CAO peut également constituer un point de départ. « Notre groupe-cible est donc vaste. Les premiers utilisateurs sont les services d'études et les calculateurs des entrepreneurs. Mais le groupe-cible comprend également des entrepreneurs généraux, des entrepreneurs spécialisés, des chefs de chantier, ainsi que des architectes, des gestionnaires de bâtiments, des bureaux d'études. Bluebeam Revu maintient les équipes sur la même longueur d'onde pendant le processus de conception, aide à faire progresser le projet pendant la construction et assure une transition sans heurt après sa réception », conclut Thierry Forest.
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INFO: Bluefields sera également présent au Digital Construction Brussels et répondra volontiers à vos questions.
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KPD, ASTENA ET ROBAWS
Qu’attendez-vous pour adopter l’ERP ? Les applications d’Enterprise Resource Planning (ERP) font partie des outils numériques les plus courants dans les entreprises du secteur de la construction. Un constat qui n’a rien d'étonnant, selon les fournisseurs avec lesquels s’est entretenu Construction. Tous les trois confirment que l'ERP présente de nombreux avantages pour les entrepreneurs.
E
n collaboration avec la Confédération Construction Wallonne, le CSTC a récemment étudié la numérisation du secteur wallon de la construction. Le nombre d'outils numériques utilisés par les différentes entreprises de construction a notamment été examiné dans le cadre de l'étude. En moyenne, il s’est avéré que leur nombre était supérieur à deux (environ deux et demi, pour être plus précis). Toutefois, il est frappant de constater que dans un quart des cas, il s’agissait d'une application liée à l'ERP. L'ERP est donc l'un des outils les plus populaires de l’étude. Nous avons demandé à trois fournisseurs, KPD, Astena et Robaws, d'expliquer pourquoi l’ERP semble être bien implanté chez les entrepreneurs.
Vision d’ensemble et contenu
La réponse de Michaël Van Robaeys, gérant de Robaws, ne se fait pas attendre. « Parce que nos outils donnent aux entrepreneurs une parfaite vision d’ensemble de l'état d'avancement des projets ». La simplicité absolue est un argument supplémentaire cité par l’intéressé. « Notre solution est conçue comme un site internet. Elle est accessible n'importe où avec un portable, une tablette ou un smartphone. Les entrepreneurs n'ont plus à se contenter de feuilles de calcul comme Excel. Notre outil possède de nombreuses possibilités, mais il est 18 Construction • juillet - août 2019
en même temps très intuitif. Les options et fonctions qui ne sont pas utilisées peuvent être rendues invisibles. Tout le monde peut donc facilement garder une vision de l’ensemble ». KPD souligne un autre point fort : la richesse du contenu de BO-Office. Les fonctions étendues et la multitude de détails rendent le logiciel adapté à chaque entreprise. « Nous le constatons également lorsque nous rendons visite à nos clients pour discuter », déclare Marc Goossens (administrateur délégué de KPD). « Il ressort des démonstrations qu'avec les possibilités de BO-Office, nous trouvons toujours une méthode pour automatiser un processus chez un client. Par exemple, il existe quatre possibilités d’établir des rapports journaliers dans le système. L’une d’elles nous permettra certainement d’aider un client ». Si un besoin urgent n'est pas générique, KPD fournit des solutions surmesure en collaboration étroite avec le client. « Nous rencontrons aussi souvent des entreprises qui ne sont pas encore informatisées du tout ou qui travaillent encore en "îlots". Nous pouvons facilement aider ces entreprises également à rationaliser leurs processus opérationnels », explique Catherine Gressens (CEO KPD). John Van de Velde d'Astena résume finalement la situation de la manière suivante. « Nos outils répondent aux besoins d'une entreprise du secteur, nous souhaitons un engagement à long terme avec le client. La technologie Microsoft
représente une garantie sur ce plan, les solutions sont prêtes à l'emploi. Elles n’ont besoin que des données que le client souhaite utiliser ». Astena encourage les utilisateurs à exploiter les possibilités de la solution standard. À partir de là, tout va très vite. « Il existe un programme de formation éprouvé, le démarrage suit des schémas fixes et, comme aucun travail sur mesure n'est nécessaire, le service d'assistance peut rapidement trouver une solution à tout problème éventuel », indique John Van de Velde.
Feed-back
Le feed-back reçu des entreprises du secteur de la construction est très important pour ces fournisseurs. Il s’agit d'un moteur d'amélioration et d'expansion de l'offre. « Nous assurons un suivi très régulier de nos clients et notre modèle de tarification stimule la coopération », précise Michaël Van Robaeys. John Van de Velde, quant à lui, souligne que l'administration d'une entreprise doit être capable de travailler intelligemment. « Nous comprenons qu’une personne, assumant une fonction X dans l'entreprise, doive fréquemment effectuer des tâches Y également. Nous en tenons compte dans le processus de développement ». KPD constate que les entreprises de construction finissent souvent par avoir des intérêts identiques. Un développement, réalisé à la demande d'un client, peut donc fréquemment être étoffé et
devenir une nouvelle partie de la suite logicielle. « Prenons, par exemple, notre Timesheets App, qui permet de lier facilement des rapports quotidiens à des projets et à des éléments de projet par le biais d’appareils mobiles, ou l'application Shipments, qui est utilisée dans les dépôts », explique Catherine Greesens.
Intégration
Nous n'avons pas besoin de vous expliquer que la construction est une entreprise complexe composée d’innombrables aspects et tâches. L'intégration est donc une priorité pour KPD, Astena et Robaws, tout comme la
compatibilité avec les autres outils. La gestion centralisée de toutes les données permet de gagner du temps et de réduire les coûts associés aux erreurs. « Grâce à notre boîte à outils, nous pouvons intégrer toutes sortes de logiciels à l'ERP : suivi et traçabilité, planification, création de rapports de chantier, numérisation de factures d'achat...La valeur du logiciel existant augmente en combinaison avec l'ERP d'Astena. Et grâce aux outils de reporting, le management a une vision à 360° de l'entreprise et de son activité », indique Wim Vandesompele (Managing Director Astena). Même son de cloche chez Robaws
et KPD. « Un projet de construction génère un flux d'informations très important. Notre outil vous aide à les structurer et à les enregistrer de la manière la plus simple, des modifications d’offres à l'enregistrement des heures et des matériaux. Un bon système ERP évite de nombreuses discussions : ce qui est indiqué sur la plateforme est la vérité », précise Michaël Van Robaeys. KPD mise fortement sur les partenariats, notamment dans les domaines de la facturation électronique et de la gestion des documents. « Avec ce type de coopération, vous n'avez pas à réinventer l'eau chaude à chaque fois, ce qui réduit
PRÉSENTATION DES ENTREPRISES KPD est sur le marché depuis 35 ans et est aujourd'hui le leader belge du marché des logiciels destinés à la construction générale, à la rénovation, à la construction de routes, à l'installation et au développement de projets. L'entreprise compte plus de trois cents grandes et moyennes entreprises parmi ses clients et propose des conseils et des outils de TIC qui simplifient l'administration des projets. En ce qui concerne la construction en particulier, citons BO-Office Solutions.
ASTENA se décrit comme un conseiller de confiance dans le domaine des logiciels de construction au sens large du terme. Depuis 2006, ce partenaire Microsoft s'est notamment spécialisé dans les solutions d’ERP, ainsi que dans d'autres outils informatiques qui sont intégrés par la suite. L'entreprise compte désormais 45 collaborateurs et plus de 200 clients dans le domaine de la construction. Les outils les plus connus sont Business Central for Construction, mais aussi Business Central for Installation et Business Central for Real Estate.
Enfin, ROBAWS est relativement nouveau sur le marché des logiciels administratifs – ce qui ne diminue en rien l’ambition de l'entreprise. « L'entrepreneur peut composer son outil d'administration idéal avec nous. Le client peut choisir parmi les offres, les calculs, la gestion de projet, les créances, les bons de travail mobiles, les outils de planification et bien plus encore ! », indique Michaël Van Robaeys, le gérant de l'entreprise.
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KPD, ASTENA ET ROBAWS
les coûts pour le client. Toutefois, même sans partenariat, nous sommes en mesure d’établir des connexions avec d'autres suites logicielles », indique Marc Goossens.
Pas seulement pour les grands opérateurs
Les plus âgés d’entre nous se souviendront, sans aucun doute, de l’arrivée de l'ERP. Les premiers logiciels étaient, pour rester polis, peu conviviaux et coûteux. Fort heureusement, cette époque est révolue, selon tous nos interlocuteurs. L’ERP ne s’adresse pas qu’aux grands opérateurs ! « KPD grandit avec l'entreprise de construction. Une petite entreprise de construction peut démarrer avec cinq utilisateurs : par exemple un employé administratif, un comptable, un calculateur et quelques chefs de projet. Si l'entreprise grandit, KPD grandit tout simplement avec elle. Une croissance organique assure, en fin de compte, une mise en œuvre optimale. Un big bang est également possible, et parfois nécessaire, mais nous préférons une mise en œuvre par phases », précise Catherine Greesens. Comme vous pouvez le constater, ces fournisseurs ont une offre très flexible. Néanmoins, cette flexibilité complique parfois le calcul du prix final. « Cela dépend de l’ADN de l’entreprise, du nombre d’utilisateurs…Autre facteur 20 Construction • juillet - août 2019
important : sur serveur propre ou non ? Aujourd'hui, près de 60 % des clients optent pour une installation en dehors de leurs serveurs », explique John Van de Velde. Astena vous libère de tous les soucis informatiques à partir de 129 € par utilisateur et par mois. Les opérateurs, de plus grande envergure, peuvent faire leur choix parmi d'autres modèles de licence. Sur le plan financier, un système ERP ne sera donc pas nécessairement une charge insupportable. « Pour environ 60 € par mois, nous avons déjà une solution pour les petites entreprises dont l’administration compte un seul collaborateur. Pour des solutions plus étoffées, vous devrez bien entendu payer un peu plus cher », indique Michaël Van Robaeys.
L'avenir
Les perspectives sont fascinantes. L'idée de progiciels ERP auto-apprenants, grâce à l'intelligence artificielle (IA), laquelle permettra d'accroître encore l'efficacité et la sécurité, est déjà à l'étude. L'évolution est donc loin d'être figée, selon Michaël Van Robaeys. « Nous continuons à travailler avec nos clients pour trouver une solution optimale. Sur le plan de l’intégration avec d'autres solutions, nous pouvons encore créer une valeur importante pour nos clients ».
KPD donne un exemple concret de cette affirmation : l'intégration de l'ERP avec le BIM, Building Information Modeling. « Nous avons été le premier éditeur de logiciels belge à réunir un logiciel de calcul ERP et un modèle BIM 3D. Nous disposons maintenant de BO-Office vNext avec un moteur 5D-BIM. Cela facilite le travail quotidien des équipes de projet. Pour ne citer qu'un seul avantage : vous ne perdez plus de temps parce que vous devez saisir plusieurs fois les données des différentes parties impliquées », indique Catherine Gressens. Mais bien entendu, une loi de fer s’applique. Plus les possibilités sont nombreuses, plus le choix est difficile. Libérer l'entrepreneur du stress lié au choix constitue donc un point d'attention supplémentaire. « Astena prend très au sérieux son rôle de conseiller de confiance. Par exemple, nous organisons, chaque mois, des webinaires ou des séances d'inspiration pour aider les entrepreneurs à découvrir les innovations que le marché leur propose », conclut Wim Vandesompele.
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INFO: Vous souhaitez en savoir plus sur l’ERP ? Astena, Robaws et KPD participent à Digital Construction Brussels et rechercheront avec vous la solution idéale pour votre entreprise.
SMARTBEAM
Une plateforme pour une gestion efficace des budgets de chantier Lancée en 2017, la plateforme Smartbeam poursuit l'objectif de simplifier la gestion financière des chantiers. « Nous voulons faciliter et centraliser les échanges entre les différents interlocuteurs : maitre d’ouvrage, entreprise générale, sous-traitants et architecte », indique Caroline Basecqz, la co-fondatrice de la plateforme.
V
ous en conviendrez : gérer un budget de chantier avec des fichiers Excel et des mails en provenance de tous côtés est une tâche fastidieuse. Et terriblement chronophage. C'est aussi l'un des constats tirés par Caroline Basecqz, ingénieure en construction, après son expérience au sein du groupe CFE. « Je gérais les demandes de prix et le suivi des états d’avancement des sous-traitants. Je passais énormément de temps derrière l'ordinateur et pas assez sur chantier ».
Silicon Valley
La suite de sa carrière l'emmène dans la Silicon Valley, aux Etats-Unis. Et là,
c'est le déclic. « Tous les chantiers sont digitalisés, avec un vrai impact sur la productivité et le bien-être des employés! Cela a été pour moi un véritable choc entrepreneurial ». Un choc dont elle s'est inspirée lors de son retour chez nous pour lancer, en compagnie de deux associés, Florent et Vincent, l’un issu également du secteur de la construction et l’autre développeur informatique, la plateforme Smartbeam. « J'ai toujours été attirée par la numérisation avec comme objectif de trouver des solutions simples ».
lité du budget et des échanges d’informations de la soumission à la fin du chantier ».
Du « haut vers le bas »
Pour notre interlocutrice, sans ce type de plateforme, chaque acteur d'un chantier travaille en silo. « On ne partage pas une vue commune sur l'ensemble du budget. Chacun travaille dans son propre canevas, avec de nombreux changements et allers-retours, ce qui n’est pas efficace. Smartbean offre un outil pour améliorer la collaboration, en permettant une meilleure traçabi-
« Nous nous engageons à accompagner nos clients dès le démarrage »
Au-delà de la gestion des appel d’offres que permet aujourd’hui la plateforme, Smartbeam offrira, d'ici peu, une solution pour gérer le suivi et l’approbation des états d'avancement, des avenants et des factures. « Le challenge initial était de faire collaborer les sous-traitants afin qu’ils répondent directement dans la plateforme. Pour cela, nous travaillons main dans la main avec eux afin de leur faire gagner du temps et de leur donner un outil pour mieux maîtriser leurs coûts ».
Co-créée avec les entreprises du secteur
Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul avec Smartbeam. « Nous nous engageons à accompagner nos clients dès le démarrage, bien que la plateforme soit rapide à prendre en main. Nous restons toujours très proches de nos utilisateurs puisque ce sont eux qui font évoluer la plateforme, notamment lors de focus group qui sont organisés régulièrement avec différents profils du secteur ». Quant au prix, l’abonnement est fixé à 49€/mois par utilisateur et gratuit pour les participants extérieurs.
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La traçabilité du budget est l’un des atouts de Smartbeam.
INFO: Smartbeam a un stand à Digital Construction Brussels. Vous pouvez y aller pour poser vos questions. juillet - août 2019 • Construction 21
RAM
Pour savoir en permanence où tout se trouve L’invention du Global Positioning System, plus connu sous le nom de GPS, constituait une opportunité pour les fournisseurs. Ils ont profité de l’occasion pour développer des systèmes qui indiquent où se trouvent les véhicules. Mais ce n’était qu’un début. Entretemps, l’offre de produits a explosé. « Nous pouvons désormais offrir une haute valeur ajoutée », indique Bart Claes de RAM Mobile Data.
B
art Claes est Country Manager de RAM Mobile Data Belgium. La société belge fait partie de RAM Groep. Elle est active dans le Benelux. Lorsqu’on évoque ce nom, beaucoup de membres de la Confédération pensent spontanément au track-and-trace, un produit bien connu de RAM. Cet outil est, entre autres, utilisé pour les indemnités de mobilité, de déplacement et l’enregistrement du temps de travail, conformément aux Conventions collectives de travail en vigueur. Mais il peut aussi être couplé avec le Checkinatwork (l’enregistrement des présences obligatoire sur chantier), avec un secrétariat social ou avec le système ERP dans l’entreprise. Mais RAM offre aussi d’autres opportunités. « Nous disposons également d’outils qui surveillent les heures de fonctionnement et le moteur des machines et des véhicules. De cette façon, un entrepreneur peut parfaitement planifier la maintenance et les agréations. Les autres outils de RAM simplifient, dans une grande mesure, l’inventorisation du matériel. Nos outils fournissent un aperçu, en temps réel pour l’entrepreneur, avec un rapport soigné, s’il s’agit de son parc de véhicules, ses collaborateurs, ses machines ou son matériel. Il connait parfaitement la productivité de son capital humain et physique », explique Bart Claes.
évident de garder trace de tous les équipements. Donc nous recherchons, en collaboration avec le client, la solution qui lui convient le mieux ». La pression sur les marges et la concurrence féroce obligent les entreprises de construction à rendre leur processus lean. Dans cette optique, les outils de RAM s’avèrent très utiles. Ils aident à l’automatisation des field process, à savoir les processus nécessaires dès que quelqu’un, dans la pratique, doit se lancer sur un chantier de construction. « De cette façon, les entrepreneurs peuvent améliorer leur rentabilité économique. Comme indiqué, il s’agit, entre autres, de la gestion du parc de matériaux, du parc automobile
et du soutien des services RH. Aussi, nous fournissons des informations très ciblées qui permettent à la direction de prendre des décisions stratégiques en matière de planification, de ressources et de productivité ».
Acteur incontournable
« Notre expertise technique concernant les véhicules, les machines, le matériel et le fait que nous élaborons des solutions très spécifiques, avec un focus sur l’industrie et une oreille attentive pour nos clients, fait de RAM un acteur incontournable dans le secteur de la construction », souligne encore le Country Manager de RAM Mobile Data.
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Les possibilités d’analyse pour le track-andtrace sur l’ordinateur portable (RAM).
Input des clients
L’input que RAM reçoit des clients est d’un grand intérêt. Car, comme acteur spécialisé, l’entreprise veut répondre, autant que possible, à leurs besoins. « Leurs défis sont les nôtres. Un bel exemple est la gestion des actifs. Le matériel est très varié dans la construction. Ce n’est pas 22 Construction • juillet - août 2019
RETOUR RAPIDE SUR INVESTISSEMENT « RAM met clairement l’accent sur les entreprises de construction, d’installations et de services. Que coûtent nos services ? Cela dépend. Mais en général, nous voyons, dans les entreprises de construction, un retour sur investissement après six à quinze mois », indique Bart Claes.
SUIVO
QUELQUES CLIENTS CÉLÈBRES
Un partenaire pour le secteur prêt pour le futur Suivo est également une entreprise qui a commencé comme fournisseur traditionnel d’applications track-and-trace. Entretemps, son offre s’est élargie. « Nous sommes un partenaire à long terme qui assiste les entreprises de construction étape par étape », indique Elke Kraemer, Marketing Manager chez Suivo.
«L
e secteur de la construction continue d’investir dans l’amélioration des processus et l’optimalisation des moyens. La numérisation progresse énormément, grâce aux économies d’échelle qu’elles permettent aux entreprises de réaliser. Cette numérisation impose aux PME de continuer à travailler de manière plus professionnelle pour rester plus concurrentielles », explique Elke Kraemer.
IoT Cloud Platform
Dans son panel d’outils, Suivo a aussi bien le standard track & trace et checkinatwork que d’autres solutions pour l’automatisation, l’enregistrement du temps de travail, la sécurité, le contrôle d’accès, les modules RH, les bons pour chantiers mobiles, et enfin la gestion des équipements de valeur, allant des grandes machines et véhicules au petit matériel. Les solutions proposées sont modulaires. Elles évoluent avec les clients, motivés par leurs besoins. « Mais ce qui nous distingue principalement, c’est que nous nous positionnons de façon neutre sur le plan technologique. Nous voulons être indépendants et prêts pour le futur,
Suivo a quelques entre prises de construction célèbres parmi ses clients, par exemple Besix (Heijmans/Van Den berg), BAM Infra et Cegelec (VINCI Energies). Il existe aussi des collaborations avec les jeunes entrepreneurs de la Confédération Construction Province d’Anvers et Fedbeton. Ensemble avec, entre autres, la Fédération belge des Entrepreneurs de Travaux de Voirie et le CRR (Centre de recherches routières), Suivo développe un outil avec lequel les voiristes peuvent vérifier où ils en sont en matière de numérisation. www.digi-barometer.be sera normalement opéra tionnel à partir du 1er juillet 2019.
Surveiller où se situent les machines sur chantier, depuis le bureau.
penser du point de vue du client et non de la technologie. La preuve avec notre Suivo IoT Cloud Platform. Son aspect unique est qu’elle rassemble tous les éléments sous une seule plateforme et utilise tant LoRa que Sigfox ». L’entrepreneur garde ainsi une vue d’ensemble complète. Ce qui peut s’avérer difficile, plus particulièrement si l’entreprise utilise depuis des années un patchwork de systèmes. Le focus de Suivo se concentre donc sur l’homogénéité des données. « Suivo IoT Platform est ouverte pour les données d’autres systèmes. Car plus c’est ouvert, moins ça coûte. Une seule application web conviviale dans le cloud est nécessaire. Moins d’interfaces donc plus de transparence de données. En outre, des
données homogènes favorisent l’intégration rapide de différents systèmes. Et enfin, grâce à des standards ouverts, le client peut même décider comment il veut accéder aux données de ses équipements ».
sait pas où se trouve le gain ? Alors, nous sommes toujours un partenaire pour lui qu’il peut interpeller pour rendre le retour sur investissement clair et transparent ! », explique la Marketing Manager.
Coûts/avantages
Service après-vente
« Les entreprises de construction investissent beaucoup dans leurs équipements. Il est donc essentiel qu’elles aient un rendement optimal vu le grand impact sur leur marge bénéficiaire. D’autre part, nos outils et systèmes sont également coûteux, indépendamment des souhaits et besoins du client. Mais nous nous assurons que nos systèmes s’autofinancent dans l’année – si le client investit correctement. Il est donc toujours conseillé d’avoir une business case. Un client ne
« Nous offrons à tous les clients un support automatique via notre plateforme. En outre, d’autres accords peuvent être conclus concernant le soutien ou les interventions. Les contrats peuvent être conclus avec un Service Level Agreement - un niveau de service – dépendant des souhaits et besoins du client. Nous travaillons également pour les pompiers, la police et Sibelga, le gestionnaire de gaz de la ville de Bruxelles. De tels clients placent la barre très haute pour un SLA ».
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juillet - août 2019 • Construction 23
BIMPLAN
Le BIM, ou la construction intelligente Le BIM ou Building Information Modeling, est sans doute le sujet le plus prisé dans le thème de la numérisation du secteur. Nous nous sommes entretenus avec Jan Van Sichem de BIMplan.
S
i on se penche de plus près sur les projets auxquels BIMplan travaille ou a collaboré (voir encadré pour un aperçu complet), deux notions reviennent souvent : la communication et l'information. Il s'agit en effet d'éléments cruciaux du processus constructif, des plus petits aux plus grands. Une cause fréquente, lorsque des erreurs se produisent, est un manque de communication. « Le BIM joue un rôle fondamental à cet égard. Dès la phase préliminaire d'un projet, il est possible d’anticiper et donc d'améliorer la coordination des sous-traitants. On peut répartir les informations de telle sorte que tout le monde sache exactement ce qu'il a à faire. Il est fréquent, au cours du processus constructif, que des modifications soient apportées. Le BIM permet de mieux les gérer et d'éviter la confusion, tout en coordonnant mieux les achats ainsi que les différentes disciplines », indique Jan Van Sichem. D'autres avantages non-négligeables existent. C'est ce qui est apparu lors de la construction du Scherpenhoeck à Boom, un centre d'affaires d'une dizaine de bâtiments industriels divisés en petites unités pour PME. Ceux-ci répondent aux exigences d'isolation les plus avancées et sont également construits selon le principe du berceau au berceau. À la fin de leur durée de vie, les matériaux utilisés peuvent redevenir des matières premières. « Nous y avons supervisé l'ensemble du processus de construction, de la conception à la réalisation. Il n'y a pratiquement pas eu de frais d'échec et il n'y a eu qu'un 24 Construction • juillet - août 2019
seul conteneur de déchets de chantier. De plus, nous avons converti nos modèles en modèles ‘as-built’, afin que le client puisse gérer efficacement le centre d'affaires et offrir un meilleur service à son locataire ».
LE BIM, C'EST QUOI AU JUSTE ? Les possibilités qu'offre le BIM, ou Building Information Modeling, sont désormais si vastes qu'une simple définition ne suffit plus à recouvrir le concept. Nous nous concentrerons donc ici sur quelques aspects. le BIM comprend, notamment, une maquette 3D qui se compose d’éléments de construction virtuels prédéfinis. Ce concept va donc beaucoup plus loin que les plans linéaires (CAO) de nos documents de chantier traditionnels. Cette maquette peut être reliée à des informations très diverses. Un élément de construction spécifique - par exemple une porte - peut être relié au prix, aux dimensions, à la fiche technique… D'autres éléments peuvent aussi être associés aux données, comme une dimension temporelle (par exemple la planification des différentes interventions). On parle donc parfois de maquettes en 4D ou 5D. Le principe du BIM est également synonyme de centralisation de toute la documentation du bâtiment. La maquette, bien entendu, mais aussi les autres documents du projet de construction sont échangés via
La prison de Haren, elle aussi, illustre bien le potentiel du BIM. Il s'agit d'un projet DBFMO : il comprend non seulement la conception et la construction, mais aussi le financement, la maintenance et l'exploitation. Le maître d'ouvrage souhaitait mettre en place une équipe de conception internationale performante. « En utilisant le BIM comme outil de coordination, nous avons pu avoir trente modélisateurs qui modélisaient simultanément aux périodes de pointe. Pour ce projet, je tiens également à souligner, comme valeur ajoutée, le fait que les gens ont rapidement acquis un bon aperçu de la portée de l'information, afin qu'elle puisse être mieux utilisée. Les demandes - qui sont très spécifiques dans une prison - ont pu faire l'objet d'un suivi très structuré ».
Le protocole
Le BIM vous donne et vous permet de garder un meilleur contrôle du projet. Mais paradoxalement, il y a aussi un risque de perte de contrôle. Comment pouvez-vous encore gérer les flux d'information ? Les changements ? Qui est responsable de quoi ? « Il importe de disposer d'un bon protocole BIM et d'un bon plan d'exécution BIM, où tout est défini clairement. BIMplan est en mesure d'élaborer les deux, en concertation avec les parties prenantes à la conception et aux mesures du projet. Ces documents peuvent être repris dans les contrats. Au demeurant, un bon protocole est plus
une plateforme de communication centrale. Le BIM est, en quelque sorte, une autoroute de l'information sur laquelle tous les acteurs du bâtiment peuvent se connecter pour ajouter et extraire des informations. Cette méthode permet de mieux contrôler l'ensemble du processus de conception et de construction. Le projet peut être validé par la vérification de la maquette (model checking) et la détection des erreurs (clash detection). Par exemple, un BIM Manager peut détecter quand deux aspects d'un bâtiment ne sont pas compatibles dans la réalité ou quand certaines exigences ne sont pas respectées. Cette résolution rapide des problèmes peut réduire les frais d'échec, ce qui peut également avoir un effet positif sur le temps de construction. BIMplan ne manque pas de références dans ce domaine. La société a été responsable de la gestion BIM et de la coordination de la construction du nouveau siège de l'OTAN, à Evere. Elle fournit des conseils BIM pour la réalisation du plan directeur de mobilité anversois, a participé à la construction de l'hôpital AZ Sint-Maarten à Malines, au développement du Quartier Bleu au Kanaalkom à Hasselt, de la prison d'Haren…
qu'un simple arrangement. Si le BIM est appliqué correctement, les différents participants acquerront une meilleure appréhension et une meilleure compréhension de la discipline de l'autre ».
Les compétences
La conclusion pourrait être simple : le BIM ne présente que des avantages. Alors, pourquoi tout le monde ne s'y est-il pas encore mis ? Une partie de l'explication réside, sans doute, dans le fait qu'il faut beaucoup de connaissances et de compétences pour utiliser le BIM de façon efficace. C'est un frein. « Mais il n'a pas lieu d'être », souligne Jan Van Sichem. « Les entreprises de construction qui n'ont pas toutes les compétences BIM en interne peuvent également travailler avec BIMplan. Nous ne sommes pas un simple fournisseur d'outils numériques. Nous mettons nos compétences à la disposition de nos clients. La construction du nouveau siège de l'OTAN en est un exemple. Le choix a été fait de coordonner, en partie, ce vaste projet à l'aide du BIM. Mais notre maître d'ouvrage savait qu'il n'avait pas les compétences nécessaires à l'époque. Nous avons donc assuré le rôle de BIM Manager ».
De multiples facettes
« Nous n'avons pas encore découvert toutes les possibilités du BIM. Au début, on y voyait surtout du potentiel pour la conception et la construction. Par la suite, la maintenance et l'usage s'y sont rajoutés.
Mais il y a bien plus. Pour l'Autorité Portuaire d'Anvers, nous avons déployé trois de nos collaborateurs pour modéliser les éléments de coffrage des structures complexes en béton. La géométrie complexe de la structure a été élaborée, entre autres, sur la base des modèles de conception. Notez que le bâtiment ne compte pas deux morceaux de mur perpendiculaires l'un à l'autre ou parallèles à celui-ci. Nos modélisateurs ont dû se donner beaucoup de mal pour concrétiser les idées de l'architecte Zaha Hadid & Bureau Bouwtechniek, mais leur travail était indispensable pour obtenir un bon résultat », explique Jan Van Sichem. Autre exemple : le nouveau Quartier Bleu, à Hasselt, qui comprend le développement d'immobilier à fins résidentielles, d'Horeca ou de commerce de détail. « Ce qui était intéressant ici, c'est que, grâce au BIM, la démarcation cadastrale a pu être mieux contrôlée. Le BIM présente également un avantage majeur pour les projets à très long terme, tels que le plan directeur de mobilité d'Anvers. Nous y soutenons l'utilisation du BIM pour la gestion active de projets. L'entrepreneur principal a supposé, à juste titre, que le client final tirerait bénéfice d'un ensemble de modèles BIM qui prendraient en charge la phase de maintenance et d'exploitation ».
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INFO : D'autres questions sur le BIM ? BIMplan dispose d'un stand à Digital Construction Brussels et se fera un plaisir de vous fournir des informations complémentaires. juillet juillet--août août 2019 2019 •• Construction 25
LEICA GEOSYSTEMS
« Réduire les frais d'échec et travailler plus vite » Aujourd'hui, les systèmes de positionnement par satellites, les lasers et les analyses d'images sophistiquées, entre autres, permettent de déterminer avec précision des positions à l'aide de techniques numériques. « Cela a entraîné une explosion du nombre d'applications pour le secteur de la construction », explique Filip D'Hanis, Provider Geomatics Solutions chez Leica Geosystems. Les drones en sont un exemple.
«A
vec la génération actuelle de drones, les mesures peuvent être très précises », souligne Filip D'Hanis. Leica utilise, à cet effet, un système de positionnement par satellites (ou GNSS, Global Navigation Satellite System) et augmente encore sensiblement la précision grâce à une technique appelée RTK (Real Time Kinematic). « En combinaison avec la dernière génération de drones, vous pouvez cartographier entre 18 et 50 hectares avec un temps de vol de 20 minutes. C'est ainsi que voit le jour le géomètre 2.0 qui exploite au mieux les possibilités technologiques. De plus, une combinaison avec d'autres applications telles que le balayage laser, ainsi qu’avec des stations totales locales (TPS), est également possible ». Des possibilités fantastiques. Mais celles-ci ne sont pas suffisantes en soi. Il faut également pouvoir en tirer parti. « Et avec Leica Geosystems, c’est possible. L'entrepreneur peut réduire considérablement ses frais d'échec et travailler plus rapidement. Avec un scanner
Un drone Leica effectuant un vol (photo Leica Geosystems).
que nécessite un changement de mentalité. Néanmoins, l'équipement est devenu tellement plus convivial que les commandes proprement dites ne risquent pas de poser problème, pour autant que la formation théorique et pratique soit bonne. Il est cependant important que la numérisation commence à petite échelle. N'essayez pas de mettre au pas toutes les parties immédiatement. Vous pouvez également obtenir le résultat souhaité en procédant par petites étapes ».
Le faire soi-même ?
PAS SEULEMENT DES DRONES L’entretien avec Filip D'Hanis concernait surtout les drones. Mais Leica a davantage à proposer. « Nous disposons d'une très large gamme de matériels, de logiciels et de solutions complètes pour le secteur de la construction. Ils s'intègrent parfaitement au flux de travail des entrepreneurs généraux, sous-traitants, électriciens, installateurs, gestionnaires BIM, dessinateurs… », souligne-t-il. Petit tour d’horizon : télémètres laser qui peuvent être connectés à des smartphones et à des tablettes, capture de la réalité permettant de créer un monde numérique qui transpose au bureau les différentes phases de construction, scanners laser 3D qui saisissent un environnement avec une précision proche du millimètre en quelques secondes…Par ailleurs, Leica propose également un pilotage des machines en 3D et fabrique des équipements de détection, servant par exemple à détecter les conduites se trouvant sous terre et dans les murs.
laser 3D, par exemple, les différentes phases de travail sont immédiatement documentées au travail, ce qui permet de détecter tout problème
26 Construction • juillet - août 2019
éventuel à un stade précoce », explique Filip D’Hanis.
Convivial
« La technologie numéri-
Acheter un drone ou pas ? Le faire voler n’est plus un problème sur le plan technique. Le traitement des données semble également aisé, même si cette affirmation mérite d’être nuancée. « Les drones sont prêts pour l'utilisateur modal. Mais une analyse correcte reste cruciale et nécessite une expérience en télémétrie. Comme je dis toujours, « garbage in, garbage out ». Si les conditions de départ sont insatisfaisantes, le résultat est à l’avenant. La préparation est donc essentielle : plan de vol, type de caméra, vitesse correcte…Pour les personnes qui possèdent une expérience en télémétrie et qui ont souvent besoin de données 3D, il est certainement intéressant d'investir dans un drone et dans la formation adéquate. Pour les autres, je conseille de recourir à un fournisseur de service externe », conclut Filip D’Hanis.
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SÉMINAIRE
L
’affluence au séminaire était nombreuse, avec notamment des entreprises telles que PWC, Orange, Fédérale Assurance et Leica Geosystems, ainsi que des représentants de la Confédération, du CSTC et du CRR. Dans son introduction, Robert de Mûelenaere, l’administrateur délégué de la Confédération, a souligné que la construction devait rester vigilante. « Nous ne pouvons pas perdre la compétition qui nous oppose aux pays étrangers. L'avenir numérique, c’est maintenant, et il est important d’accompagner notre secteur de manière adéquate. Un travailleur qui ne sait faire que ce qu'une machine peut faire aura des ennuis. Un nombre croissant de compétences sont requises ».
Centre de démonstration
L’accompagnement de nos entreprises est déjà en cours. Bart van de Pol (CSTC) a présenté un bref aperçu des efforts déployés par son organisation dans ce domaine. Il a évoqué, entre autres, le grand centre de démonstration Construction 4.0, qui deviendra opérationnel en 2020-2021 (voir pp. 44-45). Vincent Detemmerman a, quant à lui, brièvement présenté le plan d'action de la Confédération contre la cybercriminalité (voir aussi pp.34-35). L'heure de la pièce de résistance du séminaire est ensuite arrivée. Deux membres bien connus de la Confédération, BAM et BESIX, ont expliqué comment ils avaient introduit le BIM et avec quelles conséquences.
BAM Belgium
Pour BAM Belgium, Marissa Moens et Stefaan Neerinck, respectivement Head Digital Construction et HR Manager, ont pris la parole. Ils se sont basés sur quatre questions pertinentes pour n’importe quelle technologie numérique. • La construction numérique doit-elle constituer un service distinct ? • Faut-il développer la construction 28 Construction • juillet - août 2019
Comment numériser dans les entreprises de construction ? Dans la perspective du salon Digital Construction Brussels, la Confédération et le CSTC ont récemment organisé un séminaire passionnant sur la numérisation dans les entreprises de construction. Conclusion : les possibilités sont énormes. Mais il faut les aborder de manière raisonnée.
numérique suivant une approche ascendante ou une approche descendante ? • La construction numérique constitue-t-elle le cœur de métier d’une entreprise de construction ou faut-il l’externaliser ? • Comment convaincre les sceptiques ?
Pas de service distinct
Chez BAM, la construction numérique n’a pas été intégrée dans un service distinct. En conséquence, les compétences numériques d'un groupe très large, de la direction au travailleur, doivent être renforcées. Un plan de formation était donc nécessaire, selon Marissa Moens, mais aussi une action de sensibilisation. BAM réalise cette dernière de manière originale, avec notamment des petits-déjeuners BIM. Un coaching a été organisé sur le terrain. Car pour de nombreux travailleurs, il est important d’acquérir les compétences techniques nécessaires sur les chantiers proprement dits. Dans le cadre du processus de numérisation, BAM a découvert qu'une standardisation plus poussée et une
gestion plus stricte des processus de construction étaient nécessaires.
Up and down
Quelle est la meilleure solution : imposer la numérisation d’en haut ou la laisser s’épanouir à partir de la base ? Les approches descendante et ascendante ont toutes deux leurs avantages et leurs inconvénients. L’approche descendante permet à une organisation de faire des choix clairs, de fournir un soutien et d’adopter des normes. Dans une approche ascendante, la participation est plus grande, les idées sont plus faciles à suivre et les processus pratiques sont anticipés plus efficacement. Le risque, en revanche, est que les possibilités offertes par les technologies numériques ne soient pas pleinement exploitées, mais se limitent à une transposition numérique de processus sur papier. Conclusion : un mélange judicieux des deux est nécessaire. Stefaan Neerinck a observé, à ce titre, qu'un tel mélange a une incidence sur le profil idéal des travailleurs. Ceux-ci doivent être motivés par le progrès, être capables de réfléchir
« Dans un projet de construction, il faut éviter de placer la barre numérique trop haut pour les autres parties » JUAN NOLET (BESIX)
« L’introduction du BIM a une incidence sur le profil idéal des travailleurs » de manière originale, être ouverts à l'expérimentation, être capables de travailler et d'évoluer ensemble - tout en étant capables de faire face à un cadre plus strict et plus standardisé.
Cœur de métier
Selon Marissa Moens, la question n'est pas de savoir si la construction numérique fait partie du cœur de métier. La question est de savoir si la construction est le cœur de métier d’une entreprise de construction. Et comme la réponse est « oui », une entreprise doit enseigner à ses collaborateurs les compétences nécessaires. Car à l'avenir, la construction sera (également) de manière croissante un processus numérique...
Convaincre
Comment gérez-vous les sceptiques ? On ne peut les convaincre si les dirigeants ne sont pas, eux-mêmes, convaincus. Concrètement, c'est surtout l'encadrement intermédiaire qui doit suivre. Deux éléments sont importants sur ce plan. L’encadrement intermédiaire préfère être convaincu par des pairs. Par ailleurs, l'introduction de la numérisation met ses soft skills à rude épreuve.
BESIX
Le deuxième invité principal du séminaire était Juan Nolet, BIM Manager chez BESIX. Juan Nolet a analysé l'historique de l'évolution du BIM dans son entreprise. Le premier grand projet, réalisé à l’aide du BIM, date de 2010 : le Centre Régional Sud de Maasbracht, aux Pays-Bas. Différents projets ont suivi dans le monde entier. L’entreprise a suivi la philosophie
STEFAAN NEERINCK (BAM)
selon laquelle le BIM n'était pas seulement au service du projet de construction. Il améliore également l'efficacité dans l'ensemble de l'entreprise et soutient toutes les parties prenantes en améliorant la collaboration et l'échange d'informations. Plusieurs défis sont apparus. Comme BAM, BESIX a ressenti le besoin de normaliser les processus. En outre, les partenaires de la construction doivent être suffisamment matures dans le domaine numérique et poursuivre des ambitions et des objectifs communs. Entre-temps, un réseau d'applications s'est développé autour du BIM chez BESIX. Le BIM est également devenu le cœur du système ERP, par exemple. Il joue un rôle important dans le calcul des coûts. Les applications actuelles comprennent la conception automatique et paramétrique et la cartographie numérique, pour lesquelles des drones sont également utilisés. L'intégration de nouvelles technologies telles que l'intelligence artificielle et l'Internet des objets est en cours de développement. À cet effet, BESIX a mis en place un Startup Accelerator qui regroupe différentes technologies.
Possibilités très larges
Les possibilités, créées par le Startup Accelerator, sont vastes et impressionnantes. En principe, il est possible d'équiper les travailleurs de wearables, des petits appareils portables qui augmentent la sécurité. Les robots peuvent
inspecter les chantiers de construction pour suivre l'avancement des travaux et effectuer une vérification de l'état d'exécution. Des planchers préfabriqués peuvent être construits avec des fonctions intégrées. Grâce au jumelage numérique d'un projet de construction, l'échange de données peut être géré plus efficacement.
Autres partenaires
Les réactions du public ont été diverses. Mais nous sélectionnons les plus intéressantes. De nombreuses parties sont impliquées dans un projet de construction, du concepteur au sous-traitant en passant par le client. Comment les faire participer ? Juan Nolet de BESIX a expliqué que son entreprise formait également ses sous-traitants. De plus, il faut, selon lui, éviter de placer la barre numérique trop haut pour les autres parties, au risque de gâcher des opportunités. Juan Nolet a également souligné le rôle important que les grandes entreprises de construction auront à jouer dans la numérisation. Car elles sont en mesure de former leurs partenaires.
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INFO : Vous ne voulez pas rater le train du numérique ? Dans ce cas, participez au salon Digital Construction Brussels les 23 et 24 octobre 2019. Ce salon s'adresse aux besoins et aux questions des entreprises de construction et a pour thème principal « Le chantier numérique du futur ». Voir également www.digitalconstructionbrussels.be.
juillet - août 2019 • Construction 29
PLAN D’ACTION WALLON
La CCW, votre partenaire idéal pour une transition numérique réussie Nous l’avons déjà écrit à plusieurs reprises : vous n’êtes pas seul dans votre transition numérique. La CCW se mobilise depuis quatre ans pour vous accompagner. Elle a notamment conclu un partenariat avec l’Agence wallonne du Numérique (AdN) qui élabore une stratégie digitale en Wallonie. La création de la Plateforme Numérique de la Construction est née de ce partenariat.
L
a stratégie Construction 4.0, un plan d’actions de la CCW, émane de la Plateforme Numérique de la Construction. Ce programme Construction 4.0 vise à soutenir et accélérer le processus de transformation numérique des entreprises wallonnes du secteur de la construction. « Et notre secteur est reconnu comme très pro-actif dans ce 30 Construction • juillet - août 2019
domaine. Nous sommes, par exemple, l'un des premiers à avoir consulté l’Agence du Numérique », souligne Mélanie L éonard, conseillère numérique à la CCW. « Le numérique doit servir à identifier des besoins et intégrer des méthodes et solutions efficaces pour permettre à l’entrepreneur de se simplifier la vie. L’humain reste au centre de la démarche ».
Quatre piliers
Concrètement, cette stratégie repose sur quatre piliers : le diagnostic, la sensibilisation, l’accompagnement et la formation.
Diagnostic
Le premier pilier, le diagnostic, est la base d’un démarrage de toute stra-
MADE DIFFERENT WALLONIA : SEPT TRANSFORMATIONS DONT LE NUMÉRIQUE Le programme Made Different Wallonia implique sept transformations sur les processus de production, au sein d’une entreprise manufacturière, dont celle liée au numérique. La CCW et le CSTC sont partenaires de ce programme qui a pour but d’accompagner les entreprises afin d’améliorer leurs performances et de rester compétitives sur le marché. En 2018, deux entreprises de construction, EMAC et Stabilame, ont été désignées ambassadeurs et ont donc été accompagnés par la CCW et le CSTC. Et en 2019, Menuiserie Riche et Design Stone ont également eu cette opportunité. Sur les 13 ambassadeurs désignés en deux ans, six faisaient partie du secteur de la construction et quatre ont donc été accompagnés. « Et il ne s’agit pas forcément de grandes entreprises et industries mais bien de PME familiales. La preuve que la transition numérique concerne tout le monde », indique Mélanie Léonard.
tégie. « Mon entreprise tire-t-elle le meilleur parti du digital ? ». Pour vous aider à répondre à cette question, un outil d’autodiagnostic, un questionnaire, a été créé par la CCW en collaboration avec le CSTC et l’UWA (Union Wal-
sous la moyenne intersectorielle des entreprises wallonnes. En effet, sur une échelle de 100, la moyenne est à 25 et le secteur obtient le score de 23. Malgré ce score, les entreprises doivent prendre conscience qu’elles ont de réelles opportunités en investissant dans le numérique : meilleure performance, compétitivité, réduction des erreurs…
Sensibilisation
Deuxième pilier : la sensibilisation. À l’aube du changement, en 2017 déjà, sur initiative de la plateforme, un roadshow numérique a été organisé dans les 5 provinces wallonnes au sein des Confédérations locales. Deux types de parcours au programme : le premier portant sur une sensibilisation aux outils de gestion administrative (tablettes, ERP, track & trace…) et le second, parcours plus avancé, sur les drones, l’impression 3D, le BIM, la réalité augmentée et virtuelle et le scanning 3D. Aussi, en 2017 et 2018, deux séminaires drones, sur initiative de l’IFAPME avec la CCW, Drone Valley, le CSTC et l’AdN, dont un avec ConstruForm Liège, ont été organisés.
Accompagnement
lonne des Architectes). « À la fin de ce questionnaire, vous avez une cotation et un rapport qui vous donne des conseils », explique Mélanie Léonard. Toujours au sujet du diagnostic, le baromètre 2018 de l’agence du Numérique, portant sur le degré de numérisation des entreprises, dévoile que le secteur de la construction est
Au sujet de l’accompagnement des entreprises, il existe, depuis 2018, des conventions entre les Confédérations locales et l’AdN. « Les Confédérations locales organisent, avec le soutien de la CCW, des séances et des workshops sur différentes thématiques en favorisant des exemples pratiques et des experts concrets : drones, ERP, facturation électronique, cybersécurité…Chaque Confédération locale peut organiser quelques
LES CHÈQUESENTREPRISES : UNE AIDE À LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE Pour vous aider à réussir votre transition numérique, la Région wallonne met à votre disposition des nouvelles aides numériques (chèques-entreprises). Depuis mars 2017, le dispositif a été simplifié, aboutissement d’un objectif de la stratégie Digital Wallonia. Pour une TPE et une PME, il est possible d’avoir jusqu’à 75 % de subsides, avec un plafond de 200.000 € par entreprise sur une période de trois ans, pour être accompagné par des prestataires agréés par la Région wallonne qui se retrouvent notamment sur le site de Digitalwallonia. La procédure est entièrement dématérialisée et simplifiée via une plateforme (voir site internet). Il faut s’y inscrire et la demande est acceptée si l’administration n’a pas répondu de contre-indication dans les cinq jours ouvrables. « Ces audit et coaching permettent aux entreprises d’être mieux aiguillées avec les meilleurs outils en main pour assurer leur transition numérique », souligne Mélanie Léonard.
INFOS : www.cheques-entreprises.be
événements sur l’année en fonction d’une enveloppe déterminée. Par exemple, la Confédération Luxembourg a organisé une journée challenge numérique avec démonstrations et essais pour ses 80 ans. Une de ses entreprises membre a aussi servi d’hôte pour montrer comment elle avait implanté son ERP. À Namur, une soirée drones a été organisée ». Ces conventions sont reconduites en 2019 et étendues aux Fédérations de métiers afin d’être encore plus ciblées.
Formation
Enfin, quatrième et dernier pilier : la formation. Pour développer une offre de formation continue, la CCW Academy travaille, en collaboration avec le CSTC, en vue de réaliser un parcours numérique BIM ainsi qu’un parcours de gestion administrative numérique pour aider les entreprises. « De plus, la CCW a contribué, avec le CSTC, au juillet - août 2019 • Construction 31
PLAN D’ACTION WALLON
développement d’une formation BIM de l’IFAPME : BIM modeleur en première année et BIM coordinateur en deuxième. La formation s’étale sur un an et demi ». Aussi, notre Confédération régionale œuvre pour intégrer des compétences numériques dans divers profils métiers et dans la formation initiale comme le constructeur monteur ossature bois, le tailleur de pierre-marbrier ou encore des profils issus de l’enseignement supérieur tels que les masters ingénieur industriel et gestionnaire de chantier.
CSTC, deux centres de recherches wallons (CETIC et CENAERO), avec la collaboration de la CCW, il aura pour mission de prouver le potentiel des technologies digitales et de les relier à des besoins en formation (voir pp.44-45).
« Nous sommes l’un des premiers secteurs à avoir consulté l’Agence du Numérique »
Démonstrateur numérique
Dans ce chapitre dédié à la formation, la mise en place du démonstrateur numérique, BUILD4WAL, aura une importance capitale. Initié par le
Terminons par quelques chiffres intéressants qui doivent vous convaincre de vous lancer dans le numérique. Selon le CSTC, l’erreur commise sur chantier provient, dans plus de 80 % des cas, d’un manque d’organisation et d’information plutôt que d’un problème de compétence et de savoirfaire. Aussi, une heure de préparation permet d’en faire gagner 10 en phase d’exécution. Enfin, les coûts de nonefficacité et de non-qualité représentent entre 5 et 10 % du chiffre d’affaires d’une entreprise, ce qui équivaut, en Belgique, à 5 milliards d’€ par an.
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INFO : melanie.leonard@ccw.be
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PLAN D’ACTION BRUXELLOIS
P
our aider les entreprises du secteur à innover, la Confédération Construction Bruxelles-Capitale travaille au cas par cas. « À Bruxelles, nous travaillons de façon ciblée. Si l’entreprise a une demande particulière, elle peut prendre contact avec la CCB-C et je me rends sur place afin de réaliser un audit et par la suite, apporter des pistes de solution. Les entreprises visées sont principalement des TPE et les PME », explique Paul Boura.
Exemple concret
Récemment, le conseiller Innovation de la CCB-C a audité une entreprise d’installations électriques/techniques spéciales. « Leur demande était très claire. L’entreprise souhaitait disposer d’une extension mobile, pour smartphones et
« Je réalise un audit sur demande des entreprises » La Confédération Construction Bruxelles-Capitale se mobilise également pour accompagner les entreprises dans leur transition numérique. Ce projet se réalise en partenariat avec le CSTC, dans le cadre de C-Tech, un programme sectoriel d’aide à l’innovation financé par Innoviris, l’Institut Bruxellois pour la Recherche et l’Innovation. Explications avec Paul Boura, conseiller Innovation à la CCB-C. tablettes, de son logiciel de gestion actuellement utilisé, Batigest. Leur objectif était de trouver des solutions mobiles qui pouvaient se rattacher à ce logiciel existant. Je me suis donc rendu sur place et j’ai proposé trois solutions qui répondaient à leurs besoins », indique Paul Boura. « Je suis une boîte à outils et je sélectionne les solutions les plus adaptées ». En d’autres termes, il apporte des conseils praticopratiques, sans les imposer.
Au cours de ses expériences de terrain, Paul prend des notes. Quels problèmes l’entreprise a-t-elle rencontrés ? Quels étaient les obstacles majeurs à surmonter ? Quelles solutions ont été trouvées ?... « Avec tous ces cas pratiques et à l’aide de la littérature, je rédige un guide pour les petites entreprises de construction. J’y explique comment innover de manière simple. Les différentes primes et subventions existantes pour les entre-
prises de construction seront également reprises dans ce guide. Il sera une sorte de cahier de bord pour aider les entreprises à s’améliorer ».
Long terme
Ce n’est pas un scoop. Les petites structures traînent à se numériser. C’est également le constat tiré par Paul Boura. « Généralement, je constate que quand quelque chose fonctionne bien, on ne cherche pas à l’améliorer. Le secteur est très conservateur. Les améliorations ne donnent pas de résultats à court terme. Or, pour rester compétitif, c’est à long terme qu’il faut réfléchir », conclut le conseiller Innovation à la CCB-C.
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INFO : paul.boura@ confederationconstruction.be
juillet - août 2019 • Construction 33
CYBERSÉCURITÉ
La Confédération lance une campagne de sensibilisation sur la cybersécurité Comme vous avez pu le lire à travers ce numéro, la construction se numérise à tous les niveaux. Cette numérisation procure de nombreux avantages. Mais, revers de la médaille, votre entreprise, peu importe la taille, est davantage confrontée aux risques inhérents aux outils informatiques et aux réseaux. La Confédération Construction lance donc une campagne de sensibilisation auprès de ses membres sur la cybersécurité.
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uelques chiffres pour comprendre l’importance de la cybersécurité. Selon les statistiques policières de criminalité, plus de 21.000 cas de hacking, sabotage ou faux informatiques sont annuellement répertoriés. Selon les études les plus récentes, 71 % des entreprises belges indiquent avoir subi une attaque en 2019. La cybercriminalité représente 53 % de la criminalité économique subie par les entreprises et 17 % auraient subi une attaque fructueuse. Tous ces risques ne sont pas à négliger. Outre le dommage direct que votre entreprise peut encourir suite à une brèche dans la sécurité informatique, votre responsabilité peut être engagée vis-à-vis de tiers, par exemple dans le cadre du GDPR qui exige de prendre des mesures pour sécuriser ces données, ou lorsqu’une attaque vis-à-vis de partenaires ou de clients se produit grâce à une faille de sécurité au sein de votre entreprise. Les conséquences peuvent s’avérer lourdes : destruction et/ou vol de données et d’informations techniques ou commerciales clefs, indisponibilité ou dégradation de l’outil de travail, malversations financières, atteinte à l’image de l’entreprise, perte de confiance, amendes administratives et sanctions pénales éventuelles. Pour éviter ce type de désagré34 Construction • juillet - août 2019
ment lourd, la Confédération vous donne quelques conseils de base. Nous reprenons ici les plus importants : • inculquez la sécurité informatique dans la culture de la sécurité de l’entreprise ; • utilisez le PME Security Scan, il peut vous évaluer en matière de cybersécurité ; • ayez recours au Cyber Security Kit, il propose un matériel de sensibilisation en matière de solidité des mots de passe, de protection des données à caractère personnel… ; • faites des sauvegardes régulières de vos données ; • installez un antivirus et protégez votre accès Internet par un firewall et • mettez régulièrement à jour vos logiciels et systèmes d’exploitation. Si, malgré toutes ces précautions, un couac devait se produire, voici nos recommandations : • confinez la menace en déconnectant du réseau tous les appareils compro-
mis ou potentiellement compromis ; • nommez un responsable, formez une cellule de crise et faites appel à des spécialistes ; • fermez éventuellement les systèmes compromis pour autant que la fermeture n’entraîne pas de dégâts plus importants ou de perte de preuve essentielle ; • notez tout et rassemblez toutes les informations utiles ; • contactez la Computer Emergency Response Team (CERT) ; • déposez plainte auprès de la Police locale qui pourra transférer à la Federal Computer Crime Unit (FCCU) ; • analysez l’incident, identifiez la source du problème et informez-vous sur les mesures correctrices recommandées ; • procédez à l’éradication du virus ou de la vulnérabilité, à la mise en place des mesures correctrices, au nettoyage des systèmes compromis et à la vérification des autres systèmes ; • restaurez les données perdues à partir de vos sauvegardes et • en cas de fuite de données à caractère personnel impliquant un risque pour les droits et libertés de la personne concernée, notifiez l'Autorité de protection des données endéans les 72h, ainsi que les personnes concernées dans les plus brefs délais si la fuite les expose à un risque élevé.
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INFO :
www.confederationconstruction.be.
Dans la partie membres, cliquez sur Gestion d'entreprise et Cybersecurity. Le Centre pour la Cybersécurité Belgique (www.ccb.belgium.be), la Cyber Security Coalition Belgium (www.cybersecuritycoalition.be) et le SPF Economie (economie.fgov.be) mettent à disposition toute une série de publications utiles aux entreprises en matière de cybersécurité.
L'AVIS DE L'EXPERT
« Veillez à sauvegarder vos données sur un serveur déconnecté ! » Olivier Bogaert est commissaire à la Computer Crime Unit de la Police fédérale. La thématique de la cybersécurité, il la maîtrise parfaitement. Construction lui a soumis quelques questions susceptibles de vous intéresser. Entretien.
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livier Bogaert, quels sont les premiers conseils de base que vous donneriez à nos membres ?
Tout d'abord, il faut mettre en place une sécurisation du parc informatique de l'entreprise avec un technicien dédié à cette tâche. Il veillera à installer un logiciel de protection et un pare-feu. J'évoquerai aussi l'importance de la sauvegarde des données. Généralement, dans l'environnement informatique des PME, on retrouve un serveur unique. Et en cas de problèmes techniques ou d'infection, c'est tout le système qui est paralysé. Il faut donc veiller à sauvegarder toutes ses données sur un serveur tiers ou un espace de stockage déconnecté. Aussi, n'hésitez pas à faire réaliser un audit par une entreprise spécialisée ! De cette façon, vous saurez si votre système est bien sécurisé et si vous êtes en conformité avec le GDPR pour la protection des données à caractère personnel. Vous parlez de la sauvegarde des données, le cloud peut-il constituer une solution ?
Oui bien sûr, mais souvent, le cloud est connecté
en permanence au système et lorsque des CryptoLockers, logiciels qui vont crypter toutes les données, s'introduisent dans les systèmes informatiques d'entreprises, ils peuvent, aussi, toucher l’espace de sauvegarde de ce cloud. J'insiste, les données doivent donc être sauvegardées dans un espace de stockage que l’on déconnecte entre chaque opération. L'idéal pour une PME est de le faire une fois par semaine, par exemple le vendredi avant le week-end. Quels sont les risques d'une cyberattaque ?
J'en pointerai trois. Le premier est le phishing. Il s'agit d'une technique utilisée pour usurper une identité. On reçoit un message et on donne son identifiant et son mot de passe. Le second, très à la mode en ce moment, est un message qui correspond à votre core business. L'information peut être obtenue via LinkedIn. Par exemple, vous êtes menuisier et vous recevez un mail de quelqu'un vous indiquant qu'il veut renouveler ses châssis avec un petit bilan en pièce jointe. En réalité, cette pièce jointe est un logiciel qui va crypter toutes vos données. Enfin, il existe la problématique des don-
« N’hésitez pas à faire réaliser un audit par une entreprise spécialisée ! »
tierces ont parfois beaucoup de droits. Prenez l'exemple de Facebook qui peut lire l'historique de toutes les autres applications ou vos SMS. Il faut sensibiliser les utilisateurs à cette réalité.
nées partagées. Les échanges de mails...sont toujours susceptibles de tomber dans les mains de hackers. Notre secteur se numérise fortement avec de plus en plus d'applications qui apparaissent sur le marché. Cela augmente-t-il les risques sur les smartphones ?
Je dis toujours que sur un smartphone professionnel, il faut avoir des applications professionnelles. Evitez d'y télécharger des applications partageant des données personnelles ! Ces applications
Vous avez déjà eu vent de cyberattaques dans notre secteur ?
Pas spécialement mais selon une étude du bureau PriceWaterhouseCooper, 53 % des entreprises belges ont été victimes d’actes de cybercriminalité durant les deux dernières années. Et les PME n’ont pas été épargnées. Il faut savoir qu'en matière de cybercriminalité, les entreprises jouent plutôt la carte de la non-communication et préfèrent régler leurs problèmes en interne. Dévoiler au grand public ce type d'attaques nuirait à leur image.
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juillet - août 2019 • Construction 35
NOUVELLES TECHNOLOGIES
Smart building : le bâtim Smart cities, smart mobility, smart governance, smart buildings…Au quotidien, nous sommes de plus en plus confrontés à ce vocabulaire du futur qui devient actuel. Cet article se concentre sur les smart buildings (bâtiments intelligents). Pour en savoir davantage sur cette thématique, à l'aide d'exemples concrets, Construction a rencontré Arnaud Deneyer, chef de la division Installations Intelligentes et Solutions Durables au CSTC.
C
omment définir les smart buildings ? Il s’agit de bâtiments durables à haute efficacité énergétique qui, de par leur conception, leurs installations et leurs équipements connectés, sont gérés de manière efficiente et offrent une multitude de services à leurs occupants. Pour bien comprendre la position du smart building, il faut le placer dans un contexte à 4 niveaux : l’Internet des objets (Internet of Things), les smart buildings, les smart districts (quartier où les bâtiments communiquent entre eux) et les smart cities (villes intelligentes). « Le smart building s’inscrit dans la droite ligne du développement de l’Internet des objets. En 2020, c’està-dire demain, plus de 50 milliards d'objets seront connectés. Nos bâtiments seront, eux aussi, connectés. Ils récolteront des informations de tous ces objets pour les utiliser. Ces informations serviront à l’occupant et au gestionnaire du bâtiment, le facility manager. À vrai dire, ces données serviront à une multitude d’acteurs, y compris l'entrepreneur », explique Arnaud Deneyer, en charge des smart buildings au CSTC. « Concevoir un smart building peut représenter un surcoût à la construction mais sûrement pas à l’exploitation. Vous avez la 36 Construction • juillet - août 2019
garantie d’avoir un retour sur investissement via la valeur ajoutée, créée selon les six thématiques du Smart ».
Energy
La première thématique, capitale et reprise dans la définition même du smart building, est d’assurer la performance énergétique du bâtiment (Energy). « Ce type de bâtiment doit avoir une gestion active de ses installations et de ses équipements. Par exemple, la gestion de la protection solaire pour éviter la surchauffe et l’utilisation d’air conditionné ; le stockage de la chaleur dans des ballons d’eau chaude à un moment où l’énergie est moins chère (flexibilité énergétique) ; des systèmes qui coupent le chauffage quand il n’est pas nécessaire ou qui forcent l’arrêt de celui-ci quand une fenêtre s’ouvre via des capteurs sur les fenêtres ».
Safety & Security
Deuxième thématique : la sécurité du bâtiment et le contrôle d’accès (Safety & Security). « En cas de présence de fumée ou d’une fuite d’eau, des détecteurs intelligents envoient un message à la centrale qui peut les relayer sur votre smartphone. Via contrôle d’accès, il sera possible d’autoriser ou non à des person-
nes d'entrer dans un bâtiment ou un local. La géolocalisation des personnes facilitera le déplacement dans les grands bâtiments. Ainsi, par exemple dans un hôpital, des visiteurs pourront être guidés vers la bonne salle de consultation. Il sera aussi possible de gérer les espaces communs pour, par exemple, savoir si telle ou telle salle de réunion est disponible. Il sera également possible d’avoir, en temps réel, des informations sur la disponibilité des parkings partagés et leur accès ».
Health & Care
Troisième thématique : Santé et Soins (Health & Care). « Un des défis du vieillissement de la population est de réussir le maintien des personnes âgées à domicile en facilitant, entre autres, la communication avec l’équipe médicale et les proches. Mais aussi, en réalisant un suivi médical ou de situation à distance. L’installation de capteurs de chute dans les habitats permettrait ainsi d’être alerté en cas de chute d’une personne ».
Comfort & Leisure
La notion de smart building renvoie aussi aux concepts de confort et de loisirs (Comfort & Leisure). « Typiquement, trois exemples : assurer une bonne qualité de l’air intérieur, une bonne
ent intelligent de demain NE PAS CONFONDRE SMART BUILDING ET SMART HOME Le terme smart building est un terme principalement utilisé pour les bâtiments des secteurs tertiaire (bureaux, hôpitaux,…) et résidentiel collectif (grands blocs d’appartements). Le terme de smart home est, quant à lui, plutôt utilisé dans le contexte de maisons unifamiliales et peut être considéré comme une évolution de la domotique.
température intérieure et une ambiance lumineuse adaptée des locaux ».
Facility management
Le bâtiment intelligent doit, bien évidemment, servir aussi les intérêts du gestionnaire du bâtiment, c’est le cinquième axe du smart building. « Le gestionnaire du bâtiment va pouvoir surveiller les espaces en fonction de la disponibilité des locaux, des parkings, du nettoyage et de l’entretien à effectuer. Il aura, par exemple, la possibilité de mieux gérer les flux de déchets via contrôle d’état des différents containeurs ».
Maintenance
Enfin, le sixième point est directement spécifique au métier de l’entrepreneur : la maintenance.
LA SMART CONSTRUCTION OU SMART CHANTIER : LA PHASE PRÉ-CONSTRUCTION Pour l'entrepreneur, la notion de Smart Construction ou Smart Chantier est intéressante. Elle concerne les phases de pré-construction et de construction. Avec toute une série d'objets connectés, l’entrepreneur sera capable de surveiller son chantier et de suivre son état d'avancement. « Par exemple, avec des capteurs situés dans les chapes, il saura si le degré d'humidité est correct avant la pose du parquet en bois. Un autre exemple est la surveillance de la température du béton coulé afin de bien planifier les opérations de décoffrage, ni trop tôt ni trop tard. Il pourra aussi mieux gérer son matériel, voir le nombre de camions présents sur chantier et ceux qui l'ont quitté », indique Arnaud Deneyer. « À la différence du Smart Building, les applications relatives au Smart Chantier n'impacteront pas directement le business model de l’entrepreneur mais bien sa façon de travailler ».
« L’évolution est telle que dans le smart building, l’entrepreneur ne devra plus simplement installer un système. Il devra en assurer la maintenance pendant un certain temps. Le smart building va donc directement impacter son travail. Actuellement, nous sommes dans de la maintenance corrective : une chaudière tombe en panne et ensuite, on la répare. Une des forces du smart building est qu’il permettra de basculer vers une maintenance prédictive. Les problèmes seront diagnostiqués plus tôt, avant que la chaudière ne tombe en panne. Grâce à des capteurs, l’Internet des objets et un traitement des informations recueillies par ces capteurs, l’entrepreneur sera informé sur où et comment intervenir. Le métier va évoluer, l’entrepreneur devra fournir un service plus qu’une installation. Il aura besoin de
personnes dans son équipe qui maîtrisent l’utilisation des nouvelles technologies ».
Nombreux enjeux
Actuellement, en Belgique, les smart buildings ne sont pas encore le quotidien de tous. Mais ils se développent. « Des initiatives arrivent et nous sommes toujours dans une phase exploratoire. Mais il est certain que l'on va vers des bâtiments de plus en plus intelligents et communicants. Les enjeux sont nombreux et l’entrepreneur devra trouver sa place dans l’évolution du métier. Comment va-t-il assurer la maintenance des bâtiments ? Beaucoup de questions se posent encore. Il devra interagir avec son client et une collaboration efficace entre tous les corps de métiers sera indispensable », conclut Arnaud Deneyer.
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juillet - août 2019 • Construction 37
L’EXPÉRIENCE DE THOMAS & PIRON BÂTIMENT
« Il faut prendre le train du smart building maintenant » Chez Thomas & Piron Bâtiment, le concept de smart building prend de plus en plus d’importance au sein de l’entreprise. Pour parler de cette thématique, Construction a rencontré Loïc de Moffarts, Manager Support Métiers chez Thomas & Piron Bâtiment.
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oïc de Moffarts, chez Thomas & Piron Bâtiment, vous travaillez déjà sur des projets « smart ».
Effectivement. Nous avons une cellule Recherche & Développement dans laquelle rentrent les projets « smart ». Cette cellule s’occupe de rechercher de nouveaux produits, de nouveaux standards de conception par l’intermédiaire de groupes de travail. Ces groupes de travail sont constitués de référents métier de chaque département afin de tenir compte des besoins de l’ensemble des intervenants sur nos projets de construction. Expliquez-nous comment vous voyez le « smart building ».
Pour l’instant, nous travaillons sur trois thématiques liées au « smart building », alliant à la fois le développement durable et la gestion efficace de l’énergie. La première concerne les logements connectés. Nous recherchons des produits commercialement intéressants permettant de relier un maximum d’objets connectés (éclairage, chauffage, vidéophonie, alarme…). Le label « Ready to Services » est déjà présent en France, il va probablement bientôt arriver en Belgique. On voudrait offrir ce genre de services pour l’appartement dit classique. La deuxième thématique concerne les parties communes de nos immeubles: boîtes aux lettres intelligentes, contrôle d’accès, gestion du syndic, information aux propriétaires…Il s’agit également d’offrir un service centralisé mais pour le syndic de l’immeuble. Enfin, l’électromobilité est la troisième thématique. Donner accès à nos acquéreurs à des services tels que la recharge de véhicules électriques dans leurs parkings ou à des voitures partagées est lié au concept « smart building ». En effet, ces services visent aussi à la gestion efficace de l’énergie pour les occupants. Ces thématiques sont à l’étude sur des cas concrets.
en gérant efficacement l’énergie via une GTC (Gestion Technique Centralisée). Mais à quel niveau ? Il existe plusieurs échelles « smart ». On peut aussi appliquer cette notion aux logements privés et l’étendre aux quartiers, « smart districts », et même aux villes « smart cities ». À nous de définir ce qu’on veut offrir à nos clients. Plusieurs points sont mentionnés dans le smart building : l’aspect énergétique, confort, contrôle d’accès, sécurité… Chez vous, est-ce l’aspect énergétique qui prime ?
Non, pas uniquement. Evidemment, quand on pense « smart », on pense à la meilleure consommation énergétique possible. Mais tous les autres aspects y sont liés. L’un ne va pas sans l’autre. N’oublions pas que les smart buildings sont aussi des bâtiments durables qui offrent, de par leur conception « smart », des services connectés aux occupants.
« Il faudrait que les pouvoirs publics trouvent une façon de promouvoir le concept »
Dans vos métiers, le smart building est lié aux logements. Le CSTC nous signale que le smart building est plutôt lié au secteur tertiaire, aux bureaux…
Cela vient effectivement du tertiaire. Les grands bâtiments publics sont d’ailleurs déjà pour la plupart « smart » 38 Construction • juillet - août 2019
Les entreprises de construction vont-elles devoir s’adapter pour construire smart ?
Oui et il faut prendre le train en marche maintenant. Quand je nous compare à la France, le marché belge n’est pas en avance. Il faut évoluer, c’est un must d’évoluer avec son temps.
Le marché belge est donc en retard.
Oui, le marché belge est à la traîne. Il faudrait que les pouvoirs publics trouvent une façon de promouvoir le concept de "smart building"; peut-être en subsidiant la Recherche & Développement dans le secteur de l'immobilier. Dernière question, elle concerne la maintenance. D’après le CSTC, l’entrepreneur aura un rôle important la concernant.
Tout à fait. D’ailleurs, nous sommes en train de mettre en place un département maintenance. Cela va plus loin que le service après-vente qu’on offre actuellement. Dans le cadre d’un smart building, la maquette numérique (modélisation 3D du bâtiment), associée à la récolte des données via des capteurs intelligents, va nous permettre de prédire les consommations énergétiques et également d’organiser de la maintenance (gestion durable et prédictive). Un projet pilote est en cours pour l’instant.
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SUMI
Des solutions adaptées pour créer des smart buildings L’entreprise Sumi, smart & connected buildings, est fournisseur de solutions smart. « Nous travaillons sur deux grands piliers : l’automatisation de bâtiments moyens à grande taille non-résidentiels et le retail », explique Stef Vande Meulebroucke, le CEO.
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uel est le point commun entre la gare de Bruges, Ostende, Gand-Saint-Pierre et Bruxelles-Nord ? Sumi y travaille ou y a travaillé pour rendre ces stations ferroviaires « intelligentes ». « Nous travaillons pas mal pour la SNCB, cela fait partie de notre premier pilier. Nous procédons de manière classique avec un cahier des charges qui détermine les différentes techniques d’automatisation dans un bâtiment. Dans ces cas-là, nous sommes le sous-traitant d’un sous-traitant d’une entreprise de construction », indique le CEO. « Dans cette façon de travailler, il y a une distance avec le client final. Il manque l’intégration dans une plateforme multi technique et une plateforme de données croisées smart buildings multi-sites ».
Sumi a donc choisi un deuxième pilier, un secteur niche, pour offrir des systèmes davantage intégrés : le retail. Elle collabore, entre autres, avec Decathlon, Vanden Borre, la Fnac, les boucheries Renmans et E5 Mode. « Par définition, les grandes enseignes doivent gérer des dizaines, voire des centaines de points de vente de différents types. Nous avons donc créé une plateforme de données type environnement cloud. Ce flux de données informe sur des paramètres comme la consommation d’énergie, la température, la luminosité…Elles peuvent être contrôlées et pilotées à distance ».
User friendly
Cette plateforme élimine différents obstacles. Car les données sont accessi-
« Nous ne croyons pas à l’automatisation sans intervention locale »
bles pour tout le monde. « Il s’agit d’un outil accessible, user friendly ». Premièrement, ces données peuvent servir à la direction générale, technique, financière ou encore marketing. « Prenez l’exemple de données sur la consommation énergétique, elles seront utilisées par le directeur financier. Ces données peuvent également être croisées, le crossing données ». Ensuite, pour Sumi, le personnel local n’est pas toujours bien formé pour intervenir et gérer ces données. « Or, il est indispensable qu’il sache le faire. Nous ne croyons pas à l’automatisation sans intervention locale. Nous avons donc créé un Dashboard adapté pour tous les locaux dans les différents magasins ».
Prestataires externes
Enfin, l’accès vaut aussi pour les prestataires externes comme les chauffagistes, les frigoristes…qui doivent intervenir sur un point de vente. « Tout le monde a donc awccès à ces données. Avec ce concept de shop controller, on peut donc créer des multi smart buildings », souligne Stef Vande Meulebroucke. L’entreprise souhaite intensifier ses collaborations avec notre secteur. « Nous sommes disponibles pour nous concerter avec les entreprises de construction et les installateurs pour voir comment nous pouvons nous améliorer et tirer les leçons de ce que nous faisons dans le retail pour les activités liées aux bâtiments de moyenne et grande taille. Nous sommes très ouverts », conclut Stef Vande Meulebroucke.
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L’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris a pris naissance à la hauteur du chantier de rénovation en cours… (© photo : Jacques Julien / Shutterstock).
CSTC
Incendie sur chantier : le risque est là ! Les règles élémentaires de la construction anti-incendie telles que décrites dans notre édition précédente concernent essentiellement le bâtiment fini et la façon dont il faut construire pour sécuriser au maximum les occupants. Mais on ne réalise pas toujours que les risques d’incendie valent aussi pour un bâtiment encore en chantier, tant de construction que de rénovation. Et quand cela se produit – Notre-Dame de Paris nous l’a tristement rappelé –, les conséquences peuvent être dramatiques tant pour le bâtiment en travaux et les ouvriers présents sur le chantier que pour les immeubles voisins et leurs occupants. Dramatiques aussi pour l’entreprise souvent menacée d’une faillite consécutive. Pour éviter de telles catastrophes, il y a des précautions à prendre, que nous détaille le Centre scientifique et technique de la construction dans son dernier CSTC-Contact thématique.
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etite cause, grands effets… Comment naissent les grands incendies, si puissants, si dévastateurs ? En général par une toute petite chose, apparemment anodine, comme un mégot de cigarette mal éteint et mal situé… Une fumée minuscule s’en suit, et puis une petite flamme de rien du tout, que personne ne remarque évidemment. Mais le feu est insatiable et tant que vous le nourrissez, il grandit. Or le chantier sur lequel vous travaillez est parfois un véritable garde-manger pour le feu. Prenez donc toutes les précautions nécessaires, histoire que votre chantier ne devienne pas un vrai brasier. La plupart des normes et règlements en matière d’incendie visent à assurer la sécurité des bâtiments et de leurs occupants… mais pas la période de construction du bâtiment, alors que cette phase est généralement la plus vulnérable et qu’il y a pas mal de précautions à prendre 40 Construction • juillet - août 2019
en cours de chantier. Exemple : le compartimentage d’un bâtiment au moyen de parois et de portes résistant au feu n’est véritablement efficace que quand il est totalement achevé. Quid pendant la période intermédiaire ? Autre exemple : les systèmes de détection et d’extinction des incendies ne sont souvent opérationnels qu’à la fin des travaux. Pourquoi pas déjà en cours de chantier ?
D’où peut venir l’incendie, en cours de chantier ?
La construction d’un bâtiment peut nécessiter certains travaux dits ‘par point chaud’ : disquer, meuler ou souder, cela produit des étincelles. Le travail au chalumeau n’est rien d’autre que l’application d’une flamme nue. Et la pose, à la flamme, de revêtements de toiture bitumineux engendre une forte chaleur. Toutes flammes et sources de chaleur
doivent, pendant la phase de construction, être tenues à l’écart des matériaux combustibles comme certains isolants ou les panneaux de bois. Ces matériaux seront souvent traités par la suite pour résister au feu, et recouverts d’enduits, de plaques de plâtre, etc. Mais en attendant, ils restent inflammables ! Un début d’incendie est compliqué à maîtriser s’il jouxte de nombreux matériaux combustibles stockés dans le bâtiment en cons truction ou aux abords de ce dernier. Le feu peut alors très rapidement se propager à l’ensemble du chantier…
Les obligations à respecter
En Belgique, seul l’arrêté royal du 25 janvier 2001 relatif aux chantiers temporaires ou mobiles formule quelques recommandations générales en matière de sécurité incendie durant la phase de construction. Il est notamment demandé de prévoir des voies et issues de
Exemples de travaux ‘par point chaud’ réalisés sur chantier (© photos : Shutterstock).
secours et d’installer des équipements de détection ou de lutte contre l’incendie. Un autre arrêté royal plus récent, celui du 28 mars 2014, est dédié à la préven tion de l’incendie sur les lieux de travail – donc aussi les chantiers – et stipule que, si un bâtiment est occupé par des travailleurs et que des travaux de rénovation y sont prévus, leur employeur est tenu de réaliser une analyse de risque lorsque des entreprises extérieures doivent intervenir sur le chantier. Il faut en faire plus ! Ajoutons aux règlements les systèmes volontaires… et intelligents pour prévenir le feu.
Précautions supplémentaires
Inspirons-nous donc des mesures prises dans d’autres pays : mesures préventives, destinées à empêcher l’incendie de se déclarer, et mesures réactives, qu’on prend pour stopper ou freiner un feu qui a déjà pris. Il y a notamment le permis de feu à accorder pour tous travaux par point chaud. Ce document, parfois imposé par les compagnies d’assurance, est rédigé par le donneur d’ordre et l’entreprise chargée des travaux. Il autorise l’exécution de tâches comportant un risque et reprend les mesures de sécurité générales et particulières en relation avec le lieu et la nature du chantier. Autres précautions utiles : • appliquer une politique « nonfumeur » sur chantier en ne réservant aux fumeurs que certaines zones bien délimitées • surveiller et entretenir les installa tions électriques temporaires • protéger les éclairages temporaires pour empêcher leur contact direct avec des matériaux combustibles, tout en leur évitant des dégâts • mettre en place les compresseurs et générateurs à l’extérieur du bâtiment
Deux hommes ont forcé l’enceinte sécurisant le chantier pour y pénétrer. Ils sont instantanément repérés par le détecteur de présence.
ou, à défaut, les installer dans un local ventilé et suffisamment éloigné des matériaux combustibles • interdire tout brûlage de déchets de construction ou d’autres matériaux sur le chantier • stocker les déchets de construction combustibles dans des endroits choisis, suffisamment loin du bâtiment et les en évacuer de façon régulière.
Gare aux actes criminels !
C’est hélas la première cause des débuts d’incendie sur chantier ! Des personnages mal intentionnés pénètrent sur le chantier pour y mettre le feu… La protection contre les incendies volontaires est donc prioritaire. Le premier moyen est de barrer la route aux incendiaires : fermer tout accès au chantier aux personnes non autorisées, éclairer le chantier surtout quand il est vide, placer des caméras de surveillance, des détecteurs de présence… (cf. schéma).
Tout prévoir… et être rapide si un feu se déclare quand même
D’abord la prévention ? Oui, mais il faut aussi prévoir comment agir quand un feu, malgré tout, se déclare : avec quels moyens d’intervention, selon quelles procédures… Il faut veiller, par exemple, à prévoir
des extincteurs mobiles en suffisance et, idéalement, mettre en service les hydrants (bouches ou poteaux incendie) au fur et à mesure de la réalisation des étages. Il faut aussi avoir établi un plan d’évacuation cohérent, indiquant par une signalisation bien claire où sont les voies de secours que devront prendre les ouvriers présents sur le chantier en cas d’incendie. Par ailleurs, ayez des échanges avec les pompiers avant et pendant les travaux pour pouvoir leur garantir un accès aussi direct que possible au site et au bâtiment en construction, et rendre leur intervention la plus efficace possible. Ces mesures sont généralement rassemblées dans un document spécifique à chaque chantier appelé le plan de sécurité incendie (ou « Construction Fire Safety Plan »). L’incendie est un risque généralement couvert par votre « assurance tous risques chantier », mais la couverture offerte peut varier d'un assureur à l'autre et il est quelquefois nécessaire de souscrire une assurance complémentaire pour couvrir certains risques particuliers.
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RÉFÉRENCE : Compilation libre d’un article paru dans le CSTC-Contact 2019/1, en page 32, et signé par l’ingénieur Y. Martin, chef adjoint du département ‘Matériaux, technologie et enveloppe’ auprès du CSTC. Seul ce texte original peut être cité en référence (voir www.cstc.be). juillet - août 2019 • Construction 41
CSTC
Les conduits de fumée, à l'origine de 38 % des incendies Les conduits de fumée sont à l’origine de 38 % des incendies d’immeubles pour lesquels les pompiers sont appelés. Les feux de cheminée constituent la cause principale du départ d’incendie, mais même sans feu de cheminée au départ et dans des conditions normales de fonctionnement, un incendie peut se déclarer à cause de conduits mal conçus ou mal entretenus.
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a température dans un conduit raccordé à un poêle à bûches ou à charbon peut dépasser les 300 °C en conditions normales de fonctionnement et atteindre 1.000 degrés en cas de feu de cheminée. La température de la fumée produite par une chaudière peu performante fonctionnant au gaz ou au mazout peut parfois s’élever audelà de 200 degrés. Des températures
Fig. 1 Traversée ventilée d’un plancher en bois par un conduit de fumée.
42 Construction • juillet - août 2019
très élevées qui peuvent transiter par le conduit, de façon régulière ou exceptionnelle. Une partie de cette chaleur est évacuée vers l’extérieur du bâtiment par le débouché du conduit de fumée, mais l’autre partie est transmise aux éléments situés à proximité du conduit et peut y mettre le feu. Pour éviter qu’un conduit de fumée puisse, en transmettant sa chaleur vers
son entourage, provoquer un incendie, les précautions à prendre sont les suivantes : • maintenir sur toute la longueur du conduit une distance de sécurité suffisante entre la paroi extérieure du conduit et les matériaux combustibles; pour ce faire, il faut se conformer aux indications du fabricant ou, à défaut, compter une distance
Fig. 2 Accessoires spécifiques permettant d’assurer la continuité de l’étanchéité à l’air et de l’isolation thermique.
d’environ quarante centimètres si la fumée peut monter à une température supérieure à 200 °C • prévenir les feux de cheminée, notamment en la faisant ramoner périodiquement pour éviter que des résidus de suie ou de goudron puissent prendre feu. Ces résidus sont dus à une combustion incomplète du bois, du charbon et, dans une moindre mesure, du mazout. Utilisez plutôt du bois sec et maintenez l’aération, pour ne pas étouffer la combustion. Le conduit doit aussi avoir une dimension suffisante par rapport à la source de chaleur • éviter l’accumulation de chaleur dans les espaces confinés traversés par le conduit, pour prévenir toute mise en combustion de matériaux pourtant situés au-delà de la distance de sécurité. Le plus simple est de prévoir une ventilation naturelle au niveau des traversées (figure 1). Lorsqu’une paroi traversée par un conduit de fumée doit par exemple rester étanche à l’air ou à la pluie, des accessoires adaptés peuvent être mis en œuvre pour garantir la continuité de ces fonctions (voir la figure 2).
Compartimentage à préserver
Nous ne parlons pas ici des maisons unifamiliales, mais des bâtiments qui relèvent de l’arrêté royal ‘Normes de base’, notamment les immeubles à appartements, qui doivent conserver un compartimentage efficace avec une
Fig. 3 Placement du conduit dans une gaine technique.
résistance au feu qui ne peut être atténuée par la traversée d’un conduit de fumée. Les conduits de fumée et les conduits d’amenée d’air comburant doivent, dans les immeubles à appartements, être placés dans une gaine technique verticale, ventilée ou non (cf. schéma de la figure 3) et aux parois résistant au feu. Une autre difficulté technique dans les grands immeubles est la traversée des parois de la gaine technique. Le raccordement du générateur de chaleur au conduit de fumée nécessite en effet le percement de la paroi de la gaine tech-
nique. Or, il convient de veiller à ce que cette dernière conserve sa capacité de résistance au feu. Pour y parvenir, il existe diverses solutions techniques, que le CSTC présente en p. 31 de son numéro thématique (cf. référence cidessous).
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RÉFÉRENCE : Résumé fort condensé de l’analyse faite par l’ingénieur X. Kuborn, chef de projet au laboratoire ‘Chauffage et ventilation’ du Centre scientifique et technique de la construction. Seul cet article original, paru en pages 28 à 31 du CSTC-Contact 2019/1, peut être cité en référence (voir www.cstc.be).
juillet - août 2019 • Construction 43
PROJET
Un Centre de démonstration pour découvrir toutes les nouvelles technologies numériques Le projet de démonstrateur Construction 4.0, BUILD4WAL, devrait convaincre toutes les entreprises de construction de franchir le pas vers l’utilisation des technologies numériques. Ce projet, qui se présente sous trois volets, a été initié par le CSTC entouré de deux autres centres de recherches wallons, le CETIC (informatique) et le CENAERO (aéronautique). Un lien fort avec la formation est également au programme sous l'égide de la CCW.
C
onvaincre et prouver. Ces deux termes sont essentiels dans la transition numérique que connaît notre secteur. « Nous sommes partis de ce constat : pas mal d’entreprises semblaient hésiter à franchir le pas de la transformation numérique. D’autres avaient besoin d’évaluer le degré de maturité de certaines technologies et leur retour sur investissement. Elles souhaitaient quelque chose de tangible, un endroit pour s’informer et tester les différentes technologies », explique Benoit Parmentier, coordinateur « Stratégie & Innovation » au CSTC.
Limelette
Cet endroit, sur demande du secteur, il va voir le jour à Limelette, où un centre de démonstration pour la construction numérique (Construction 4.0) sera érigé en 2020. « Le public privilégié sera les entrepreneurs, aussi bien des TPE que des PME. Mais ce projet ne sera pas cloisonné et ouvert aussi à d’autres acteurs de la construction (architectes, producteurs de matériaux, bureaux d’étude…) ».
Hub mobile
Concrètement, BUILD4WAL, le seul centre européen qui rassemblera toutes les nouvelles technologies de la construction en un seul endroit, se déclinera sous trois volets. « Premièrement, nous irons démontrer les atouts de ces nouvelles technologies sur chantier via un hub mobile, un grand véhicule type camionnette/remorque spécialement aménagé avec toutes sortes de nouvelles technologies : drones, réalité virtuelle/ augmentée, robots et cobots, exosquelettes, scanning d’un bâtiment…On va donc accompagner les entreprises dans leur transi44 Construction • juillet - août 2019
Dans le hall de démonstration, une zone sera dédiée à l’impression 3D béton.
LA FLANDRE AURA AUSSI SON CENTRE DE DÉMONSTRATION
Le hub mobile sera, entre autres, équipé de drones.
tion numérique. Elles auront la possibilité de tester tous ces outils et donner un feed-back que l’on pourra aussi faire remonter aux fournisseurs », indique Benoit Parmentier. « En fonction d’un besoin, un scénario de démonstration sera mis au point ».
Hall de démonstration
Deuxième volet du projet : un hall de démonstration permanent de 750 m² sera construit. « Six à sept zones seront dédiées à une technologie spécifique (impression 3D béton, robotique…). On pourra y réaliser un parcours découverte pour observer ce que l’on peut faire avec toutes ces nouvelles technologies. Avec un groupe de travail, des scénarii seront organisés en fonction de différents métiers : l’automatisation pour le maçon, le peintre… ». Aussi, en fonction d’un besoin et d’une demande de technologie précise, les entreprises auront la possibilité de réserver des séances particulières. « De cette façon, elles auront l’occasion de tester concrètement leur idée pour une application particulière ».
Formation
de CENAERO, situé sur l’aéropôle de Gosselies, on va intégrer des solutions smart. Le bâtiment sera opéré et vécu par les équipes de recherche. Il aura pour vocation d’intégrer les solutions les plus sobres en énergie, en plein développement dans les industries manufacturières innovantes. Par ailleurs, il se voudra une expérience ouverte et vivante démontrant comment intégrer efficacement les technologies liées au virtuel dont la conception par simulation numérique, les processus de travail collaboratif facilités par les logiciels du BIM, la connectivité en temps réel des systèmes du bâtiment pour une gestion optimale et prédictive des flux énergétiques, des fluides, de la ventilation et de l’éclairage au bénéfice des utilisateurs... ».
3,7 millions d’€
Le budget total de ce projet de démonstrateur numérique est d’environ 3,7 millions d’€. 80 % est pris en charge par la Région wallonne. Le financement a débuté le 1er janvier 2019 et va s’étaler sur cinq ans. Soulignons aussi le rôle important joué par l’AdN (Agence du Numérique) en amont. « C’est elle qui a appuyé notre demande auprès de la Région wallonne pour montrer le projet », précise Benoît Parmentier. La « partie bâtiment BUILD4WAL » devrait être opérationnelle fin 2020, début 2021. Le hub mobile pourrait déjà être en service d’ici la fin de l’année. « Enfin, je précise que nous envisageons des collaborations et des partenariats très réguliers avec les entreprises, le pôle de compétitivité Greenwin et Mecatech, les clusters CAP Construction, Eco-Construction et TIC Infopole ainsi qu’avec les universités. C’est un projet fédérateur pour faire avancer tout un secteur », conclut le coordinateur « Stratégie & Innovation » au CSTC.
« BUILD4WAL est un projet fédérateur pour faire avancer tout un secteur »
Dans ce deuxième volet, la formation tiendra une place importante. Toutes ces technologies seront mises à disposition d’opérateurs de formation tels que l’IFAPME, le Forem et les écoles. « C’est là que la CCW intervient. Elle fait le lien avec les organismes de formation », précise Benoit Parmentier. « Dans un premier temps, il s’agira de former les formateurs et voir avec eux quel programme de formation ou cursus on peut mettre en place ». Précisons que la formation sera transversale aux trois volets. En effet, le hub mobile pourra se déplacer aux Isnes et des master class pourront être organisées chez CENAERO.
Smart buildings et simulation numérique
Côté flamand, la construction d’un projet de ce type est également dans les cartons. Mais si BUILD4WAL est plus axé « chantier » et industriali sation, le projet flamand se focalisera sur la phase de conception. « On y trouvera des démonstrations liées au BIM, aux smart buildings, aux drones ou encore à la réalité virtuelle et augmentée », indique Benoit Parmentier. Le bâtiment se situera à Sint-StevensWoluwe (Zaventem). Le CSTC tient à préciser qu’il veillera à ce que les deux projets, de part et d’autre de la frontière, soient complémentaires. Ce projet est financé, en partie, par les fonds FEDER.
Troisième volet : les smart buildings. « Dans le futur siège
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juillet - août 2019 • Construction 45
RÉDUCTIONS AUX MEMBRES JUILLET-AOÛT
46 Construction • juillet - août 2019
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juillet - août 2019 • Construction 47
DIGITAL CONSTRUCTION BRUSSELS 2019
Un incontournable pour tout professionnel de la construction ! Après le succès de la deuxième édition, en octobre 2018, la Confédération Construction et le CSTC unissent à nouveau leurs forces pour l'organisation du troisième Digital Construction Brussels. Ce salon, dédié au numérique dans la construction, se tiendra les 23 et 24 octobre 2019 à Tour & Taxis à Bruxelles.
UN « SILVER PARTNERSHIP» Le Centre de recherches routières (CRR) a été le premier à conclure un Silver Partnership avec Digital Construction Brussels. L’institut bénéficiera ainsi d'une attention accrue dans la communication relative à l'événement.
48 Construction • juillet - août 2019
L
a Confédération et le CSTC sont conscients de ce que notre secteur ne peut ignorer la numérisation. Mais la fédération professionnelle a à cœur que vous soyez en mesure de poser les choix les plus adéquats pour votre entreprise. C'est pour cette raison que Digital Construction Brussels a vu le jour en 2017 et que le salon place au centre de ses préoccupations les besoins et les questions des entreprises de construction. Et cette année aussi, il y en aura pour tous les goûts à DCB. Débutant
ou confirmé, grande ou petite entreprise, il y aura de tout, pour tous. L'offre est particulièrement vaste : des outils pour numériser votre gestion, des logiciels pour planifier et suivre les travaux, le BIM, l'impression en 3D, la robotisation, les drones, l'ERP, l'enregistrement des présences, la facturation électronique, ou encore le track & trace.
Merci à nos sponsors !
Cet événement ne pourrait avoir lieu sans nos nombreux sponsors. Merci d'avoir, cette année encore,
répondu en masse à notre appel. Digital Construction Brussels, c'est bien plus qu'un salon classique. Outre les stands des exposants, nous vous offrons également la possibilité de participer à nombre de séminaires et de séances d'information, ou encore de venir assister à des démonstrations dans les zones prévues à cet effet. Cette année, Digital Construction passe à l’international avec son « Symposium BIM International » de deux jours. Des ateliers seront également proposés, lors desquels vous pourrez vous essayer à diverses technologies.
juillet - août 2019 • Construction 49
LIEU
Square Brussels Meeting Centre, Rue Ravenstein 2 à 1.000 Bruxelles (Attention, ne pas se rendre à l’entrée principale du site)
MARQUANT
PROGRAMME
8h30 : Accueil et petit-déjeuner
Summer University : focus sur les smart buildings & les smart chantiers Le 4 septembre prochain, l’Académie Construction et le CSTC vous proposent, en partenariat avec l’ADEB, la CCW et le CEFORA, une nouvelle édition de la Summer University. Le thème pour cette année : smart buildings & smart chantiers.
Les précédentes éditions de la Summer University ont rencontré un vif succès. Et le thème pour 2019 n’a pas été choisi par hasard. En effet, ces dernières années ont vu naître une tendance marquée à rendre les objets, les bâtiments, les quartiers, les villes connectés et intelligents. La prise en compte des technologies smart, dès la conception d’un ouvrage, est à recommander. Les applications utilisont la technologie de l’Internet des objets (Internet of Things) peuvent également se révéler très utiles en phase d’exécution. La première partie de la journée situera le smart building dans son contexte et fera le point sur les principaux défis. Des exemples pratiques, rehaussés de témoignages, illustreront les différents domaines d’applications du smart tant au niveau du bâtiment que du chantier. La seconde partie présentera des solutions concrètes disponibles sur le marché tant pour le bâtiment que pour le chantier : contrôle d’accès, vitrage intelligent, gestion de la qualité de l’air… La journée se clôturera par une présentation des initiatives belges autour des smart buildings. Cet événement s’adresse aux cadres des entreprises du secteur de la construction, notamment les ingénieurs, les deviseurs, les métreurs, les gestionnaires de projet, les gérants, mais aussi aux architectes, aux bureaux d’études, aux maîtres d’ouvrage publics…
Au mois de mai dernier, le SPF Economie a publié une nouvelle analyse de la consommation d’énergie par les ménages, en Belgique. Les chiffres de 2017 indiquent que 73 % de cette consommation provient des sources d’énergie fossile utilisées pour, par exemple, chauffer le logement : le gaz naturel, le gasoil, le charbon, le gaz propane et butane…L’électricité représente 19 % de la consommation des ménages.
9h00 : Séance d’ouverture sur les smart buildings : contexte et défis 9h45 : Applications et témoignages au sujet de : Health & Care Energy Safety & Security Comfort & Leisure Facility Management Maintenance Construction 4.0
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10h15 : Pause 10h30 : Smart chantiers – Applications et témoignages (monitoring des structures, séchage du béton…) 11h15 : Smart IoT Challenges (communication sans fil, cybersécurité & protection des données) 12h00 : Business model : quelles évolutions ? 12h30 : Lunch 13h30 : Smart building dans la phase de construction : solutions disponibles sur le marché 15h30 : Pause 15h45 : Smart chantiers dans la phase de construction : solutions disponibles sur le marché 16h40 : Séance de clôture sur la Smart Buildings Alliance – The Belgian Chapter 17h00 : Drink et networking
INFO : Pour de plus amples informations, rendez-vous sur le site www.academieconstruction.net. Sous l’onglet FORMATIONS, cliquez sur SUMMER UNIVERSITY. La participation est gratuite pour les employés appartenant à la CP 200. Mais l’inscription préalable, sur le site, est obligatoire. Les autres participants paieront un montant de 140 € hors TVA.
73 % FOSSILE
L’énergie renouvelable est, pour le moment, peu utilisée, bien que la tendance augmente. 7 % des ménages utilisent la biomasse (bois et pellets). Le 1 % restant des sources d’énergie renouvelable provient de la chaleur solaire et de l’utilisation de la chaleur ambiante comme les pompes à chaleur et la géothermie. Frappant : la consommation d’énergie des ménages a diminué depuis 2010. Cela est dû à une meilleure isolation, à la rénovation de maisons anciennes et à l’utilisation d’appareils électriques plus économes en énergie.
50 Construction • juillet - août 2019
19 %
ÉLECTRICITÉ
7%
BIOMASSE
1%
RENOUVELABLE
GO DIGITAL!
TOUR & TAXIS BRUXELLES WWW.DIGITALCONSTRUCTIONBRUSSELS.BE
Un thermostat intelligent pour une utilisation intelligente. Le thermostat intelligent Logamatic TC100 Augmenter ou baisser la température d’une pièce, consulter les réglages de l’eau chaude, ... sont quelques-unes des nombreuses options du thermostat intelligent Logamatic TC100. Il est possible de modifier les paramètres via l‘écran tactile de l‘appareil. Via l‘application MyMode, pour smartphone ou tablette, vous avez en outre la possibilité de régler les paramètres avancés de l‘ensemble du système. En combinaison avec des têtes thermostatiques intelligentes pour radiateur, vous pouvez contrôler séparément la température de chaque pièce. Le thermostat offre également la possibilité d‘ajuster les paramètres automatiquement en fonction des données météorologiques. www.buderus.be