Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles
Construction
JUILLET - AOÛT
2018 BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6
DOSSIER
La sécurité au travail Vers une culture de la prévention
VIDÉOSURVEILLANCE
FORMATION EN ALTERNANCE
Nouvelle loi caméra
L’IFAPME
/confederationconstruction @ConfedConstruct
www .confederationconstruction.be Confederatie Bouw - Confédération Construction
DIGITAL CONSTRUCTION BRUSSELS Deuxième édition du salon
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ÉDITO
Vers la relance de l’emploi local dans la construction
P
epuis 2016, la croissance de l’activité de construction s’est accompagnée d’une relance de l’emploi salarié dans le secteur. Après un recul ininterrompu pendant quatre ans (avec une perte de près de 20.000 postes de travail), l’emploi dans les entreprises a connu une très légère reprise en 2016, à un moment où le nombre de travailleurs détachés continuait encore de croître. Cette même croissance, qui s’intensifie encore aujourd’hui – on s’attend à une croissance globale de la construction de 3,7% en 2018 – continue d’influencer à la hausse l’emploi dans le secteur. Mais il y a cependant un autre élément dont l’incidence doit être relevée.
« Pour la première fois en près de dix ans, le nombre de travailleurs détachés sur les chantiers a cessé de croître »
Pour la première fois en près de dix ans, le nombre de travailleurs détachés sur les chantiers a cessé de croître en 2017. La courbe du détachement s’est même inversée vers la fin de l’année dernière avec une tendance à la baisse. Le fait est suffisamment important et nouveau pour être souligné, même si à ce stade, dans l’attente d’une confirmation de la tendance, on ne peut y voir que l’amorce d’un changement structurel vers l’emploi local. Il y a cependant de bonnes raisons de croire à la pertinence de ce scénario. Les entreprises ont pris conscience des efforts menés depuis des années pour la maitrise des coûts salariaux dans le secteur. Le blocage et la modération des salaires ont été un premier résultat de ces efforts. La réduction des charges, acquise dès 2018 avec une montée en puissance à partir de 2020 (moins 3€/h), en est un deuxième, particulièrement significatif pensons-nous. En effet, à elle seule, cette réduction des charges va permettre de créer, dans un contexte de croissance de l’activité qu’elle va soutenir, plus de 10.000 emplois entre 2018 et 2024. Bien sûr, la médaille a son revers : la croissance, surtout lorsqu’elle est rapide et forte, génère des difficultés de recrutement. Il y avait ainsi plus de 11.000 offres d’emplois vacants dans nos entreprises au premier trimestre 2018, selon le SPF Economie. Ces difficultés ne sont pas inhabituelles ni propres au secteur de la construction. En réalité, elles se manifestent lors de chaque cycle de croissance importante dans toutes les branches de l’économie. Elles sont le résultat des dysfonctionnements de notre marché du travail, en particulier dans le domaine de l’adéquation de l’offre à la demande de main-d’œuvre qualifiée. Ces difficultés, qui ont surtout pour conséquence de retarder – plutôt que d’empêcher – les embauches dans les entreprises, doivent être prises au sérieux ! Il est grand temps de s’organiser au plan politique mais aussi avec les interlocuteurs sociaux dans le secteur pour assainir le marché du travail et promouvoir les formations qualifiantes.
Robert de Mûelenaere Administrateur délégué de la Confédération Construction juillet - août 2018 • Construction 3
SOMMAIRE
15 La sécurité au travail : Vers une culture de la prévention
On constate encore trop d’accidents de travail dans notre secteur. En collaboration avec tous les partenaires, la Confédération veut remédier à ce problème. Ce dossier dresse un état des lieux de la situation, présente les possibilités et explique également ce que la Confédération va réaliser.
10 Vidéosurveillance
Le 25 mai 2018, toute l’attention était centrée sur l’entrée en vigueur du GDPR, le règlement général de protection des données à caractère personnel. Le même jour, la nouvelle « loi caméra » était également d’application. Vous avez installé des caméras dans votre entreprise ? Cet article vous indiquera les mesures et procédures à suivre en tant qu’employeur. 4 Construction • juillet - août 2018
30 Formation en alternance
Depuis des années, la CCW travaille en étroite collaboration avec l’IFAPME, l’Institut wallon de Formation en Alternance et des Indépendants et Petites et Moyennes Entreprises. Dans ce numéro, Nicole Roland, la nouvelle administratrice générale de l’IFAPME, nous parle de cette collaboration et de ses objectifs à la tête de l’institution.
42 Musée royal de l’Afrique centrale
Après plus de quatre ans de travaux, le Musée royal de l’Afrique centrale, à Tervuren, rouvrira ses portes, le 8 décembre prochain. Des travaux de restauration, de rénovation et de réaménagement ont été effectués sur le site. Notre membre Denys a été désigné comme entrepreneur du projet. Son CEO, Johan Van Wassenhove, a expliqué le projet à Construction.
Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles
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JUILLET - AOÛT
2018 BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6
DOSSIER
La sécurité au travail Vers une culture de la prévention
VOS INTÉRÊTS
12 Impôt des personnes physiques
Habiter un logement de société devient plus avantageux.
DOSSIER
VIDÉOSURVEILLANCE
FORMATION EN ALTERNANCE
Nouvelle loi caméra
L’IFAPME
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3 Édito Vers la relance de l’emploi local dans la construction 6 Evénement Jan Smets, orateur invité à la présentation du rapport annuel. 9 Point de vue régional Les entreprises de construction wallonnes recrutent de nouveau
VOS CONTACTS Construction est le mensuel de l’asbl Confédération Construction Rue du Lombard 34-42, 1000 Bruxelles Editeur responsable : Filip Coveliers, Rue du Lombard, 34-42, 1000 Bruxelles. Bureau de dépôt : Gent X Rédaction : Edition francophone : Construction Marc Guéret - tél. 02 545 57 31 marc.gueret@confederation construction.be Edition néerlandophone : Bouwbedrijf peter.graller@confederatiebouw.be Mise en page : Nikka Cuypers nikka.cuypers@cnc.be Secrétariat de rédaction : secretariatredaction@confederation construction.be Impression : Graphius
15 Introduction La sécurité au travail : Vers une culture de la prévention 16 Accidents de travail Une situation plus qu’inquiétante. 18 Failles de sécurité Les lacunes et les solutions possibles. 20 Autres acteurs Des partenariats pour la sécurité. 22 Spécificité du secteur La politique sectorielle au service de la prévention. 24 Formations Elles ont le vent en poupe. 26 Management Ancrer une culture d’entreprise est essentiel. 28 L’expert Interview d’Othmar Vanachter. 29 Plan d’actions Notre action professionnelle pour la sécurité.
Réactions-questions : communication@ confederationconstruction.be Avec la collaboration des services d’études de : • Confédération Construction Sonia Massart, tél.02 545 56 34 - fax 02 545 59 09 Sonia.massart@confederationconstruction.be • Confédération Construction Wallonne Catherine Houtart tél. 02 545 56 68 - fax 02 545 59 05 catherine.houtart@ccw.be • Conféderation flamande de la Construction Johan Walewijns, tél. 02 545 57 49 - fax 02 545 59 07 johan.walewijns@confederatiebouw.be • Confédération Construction Bruxelles-Capitale Morgane Cendoya, tél. 02 545 58 29 - fax 02 545 59 06
SECTEURS & MÉTIERS
30 Formation en alternance Focus sur l’IFAPME. 32 UVCW La CCW, partenaire incontournable. 33 Matexpo Demo Days. 34 Digital Construction Brussels
Présentation du salon. 36 Realty Les plans de la Régie des Bâtiments. 38 CSTC Rapport annuel : bilan et regard sur l’avenir.
PROJETS & ENTREPRISES
46 Avantages membres 48 Marché de la construction Présentation des exposants (1ère partie) 50 Marquant • Remise de prix « section Construction » à Arlon • CRR • Chiffre du mois
morgane.cendoya@confederationconstruction.be Abonnements : Claude Bernaerts, tél. 02 545 56 88 - fax 02 545 59 00 claude.bernaerts@confederationconstruction.be Publicité : Kristel Dekempeneer, tél. 02 545 56 99 - fax 02 545 59 08, kristel.dekempeneer@confederation construction.be Prix abonnement annuel Membres de la Confédération Construction, compris dans la cotisation Non-membres : 137,80 euros (TVA et frais de port compris) / Etranger : 300 euros (TVA et frais de port compris)
Membre de l’Union des Editeurs de la Presse Périodique. Par la présente publication, la Confédération Construction asbl s’assigne comme but de vous communiquer des informations adaptées, fiables, complètes et exactes. Toutefois, elle ne peut pas être tenue responsable en cas d’un manquement quelconque à cet objectif. Tous les éléments de cette publication sont protégés par le droit d’auteur de la Confédération Construction asbl. Toute reprise d’articles, en tout ou en partie, n’est permise qu’après autorisation expresse et avec la mention explicite de leur provenance.
Vot re mensuel Construction est dorénavant imprimé sur du papier issu de la gestion durable des forêts. Le label Forest Stewardship Council veille à la préservation de l’écosystème forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigènes et des travailleurs forestiers.
juillet - août 2018 • Construction 5
ÉVÉNEMENT
La présentation du rapport annuel a eu lieu au Concert Noble, à Bruxelles.
Paul Depreter a réitéré la volonté de notre organisation professionnelle de faire diminuer drastiquement le nombre d'accidents du travail dans notre secteur. Environ 250 personnes ont assisté à la présentation, le 22 juin dernier.
6 Construction • juillet - août 2018
Jan Smets, orateur invité à la présentation du rapport annuel Le 22 juin dernier, la cérémonie de présentation du rapport annuel de la Confédération s’est tenue au Concert Noble, à Bruxelles. Cette année, le rapport est consacré à l'amélioration de la sécurité dans la construction. Le dossier de ce numéro vous en dira plus à ce sujet. L'orateur invité à cette présentation était Jan Smets, le gouverneur de la Banque Nationale.
C'est à notre président, Paul epreter, qu'est revenu l'honneur de D présenter Jan Smets. Il s'est d'abord penché sur les chiffres économiques encourageants (plus de détails dans le prochain numéro de Construction) et sur le rapport annuel (voir page 15 de ce numéro). Il a réitéré la volonté de notre organisation professionnelle de faire diminuer drastiquement le nombre d'accidents du travail dans notre secteur et a présenté les lignes directrices des initiatives que la Confédération entend prendre dans ce cadre. Il a ensuite passé la parole à Jan Smets qui a principalement abordé l'évolution
des prix de l'immobilier et des investissements publics. Il a confirmé que si la conjoncture s'annonce positive, deux risques sont toutefois présents. Notre marché de l'emploi souffre d'un goulot d'étranglement. Des réformes sont nécessaires pour le redynamiser. Le protectionnisme économique grandissant a également retenu son attention. Celui-ci pourrait bien mettre un grain de sable dans l'engrenage de l'économie mondiale.
Nuages à l'horizon ?
Les prix des maisons sont en augmentation. Assistons-nous à la naissan-
ce d'une bulle immobilière ? Jan Smets a nuancé sa réponse. L'augmentation est indéniable. En Belgique, les prix des maisons dépassent la moyenne de l'UE depuis 2000. En termes réels, corrigés pour l'inflation, le prix d'un logement se situe en moyenne deux fois plus haut qu'il y a vingt ans. Mais s'agit-il d'une bulle immobi lière ? De 2011 à ce jour, la hausse des prix des maisons s'est située entre 0,2 % et 0,9 % par an. Ce qui n'est pas exagéré, selon Jan Smets. 2015, avec une augmentation de 3,2 %, fait figure d'exception. L'année suivante, en revanche, a enregistré une baisse de 0,5 %. Selon les estimations de la Banque nationale, la surévaluation des prix des logements dans notre pays est actuellement de 6 à 7 %, ce qui, selon Jan Smets, est « modéré ». Le fait que des logements se soient rajoutés peut avoir eu un effet modérateur. Le nombre de maisons par famille augmente depuis 2009 environ. Le nombre de maisons par habitant augmente également.
Prudence
De g. à dr., Jean-Louis Bremer (Président de la Commission sociale FEB), Robert de Mûelenaere (administrateur délégué de la Confédération Construction), Bernard Gilliot (président FEB), Jan Smets (gouverneur de la Banque Nationale) et Paul Depreter (président de la Confédération Construction).
Selon le gouverneur de la Banque Nationale, la prudence reste toutefois de mise car le taux d'endettement des familles est en hausse. Au quatrième trimestre de 2017, celui-ci se montait à 60 % du PIB. La moyenne de la zone euro est de 58 %. Le gouverneur de la Banque Nationale détecte également, au sein des familles belges, des « pockets of risk ». Si les taux d'intérêt commencent à augmenter ou si l'emploi diminue, elles peuvent rencontrer des difficultés. De plus, selon la Banque Nationale, certains prêts hypothécaires sont accordés à des conditions flexibles ou même trop flexibles. C'est pourquoi elle a pris des mesures pour réduire l'exposition des banques aux risques sur le marché de l'immobilier résidentiel. Elles devront augmenter leur capital tampon de 1,5 milliard d'euros.
Investissements publics
Jan Smets s'est également arrêté sur les investissements publics. Les ››› juillet - août 2018 • Construction 7
ÉVÉNEMENT Jan Smets, le gouverneur de la Banque Nationale, a évoqué l’évolution des prix de l’immobilier et des investissements publics.
De g. à dr., Jacques Gheysens (De Graeve Entreprises Generales), Pieter Timmermans (administrateur délégué de la FEB), Françoise Belfroid (Ronveaux), Eddy Devos (Eddy Devos Constructions), Christine Beunen (Build4NG) et Georges Klepfisch (CSTC).
De g. à dr., Wim Smet (Smet Group), Marc Van Put (Sweco), Luc Mohymont (président de la CCW) et Olivier Vandooren (directeur général adjoint CSTC).
Paul Depreter a offert le rapport annuel à Jan Smets.
De g. à dr., Christophe Maes (vice-président FEGC), Johan Willemen (président CSTC) et Etienne De Kempeneer (E.D.K.).
››› données qu'il a présentées suscitent
un sentiment de « déjà-vu ». Il y a peu de différences fondamentales en 2018 par rapport à l'analyse du rapport annuel 2014-2015 de la Confédération. L'investissement public belge ne compense guère la dépréciation du patrimoine. Autrement dit, depuis la deuxième moitié des années 1980, nos gouvernements ont cessé de réaliser des investissements nets. Les dépenses publiques en Belgique sont parmi les plus élevées d'Europe. En même temps, notre investissement public est parmi les plus faibles. Et comme il y a un lien 8 Construction • juillet - août 2018
Jean-Pierre Van Lier (VC-CS), Jan Coumans, Robert de Mûelenaere et Philippe Pirson (Institut royal des élites du travail de Belgique).
entre l'investissement et la qualité de l'infrastructure, cette dernière est en baisse dans notre pays. Jan Smets a esquissé les possibilités qui existent pour rectifier le tir. La première d'entre elles est un expenditure shift. Il s'agit d'un glissement des dépenses publiques vers l'investissement, sans augmentation des dépenses totales. Les PPP offrent également des opportunités. Le gouverneur a également plaidé pour que notre pays bénéficie d'une plus grande marge dans le Pacte européen de stabilité et de croissance. Cette marge de manœuvre existe à peine à l'heure actuelle, car notre déficit bud-
gétaire est trop élevé selon l'Europe. Cependant, notre pays pourrait soutenir qu'un investissement raisonnable dans les infrastructures stimule la croissance et ne compromet donc pas le budget à plus long terme. Peut-être faudrait-il également calculer différemment si le budget belge respecte les normes budgétaires européennes. Seuls les amortissements et non les investissements bruts pourraient être pris en compte. Mais un sérieux travail de lobbying sera nécessaire pour y parvenir. Jan Smets a conclu son discours par cet appel aux entrepreneurs : « Soyez créatifs et tenez bon ! ».
POINT DE VUE RÉGIONAL
Les entreprises de construction wallonnes recrutent de nouveau
L
« On évalue, à l’heure actuelle, à 3 % le taux de postes vacants dans la construction wallonne »
e Plan Wallon d’Investissements (PWI) devrait consacrer 5 milliards € entre 2019 et 2024 en bâtiments et équipements publics. Le PWI s’ajoutera aux travaux du Plan Infrastructures (routes et voies hydrauliques) qui ont déjà démarré et qui se poursuivront à rythme élevé jusque 2024. La CCW salue le retour des investissements publics et se mobilise pour que le secteur y réponde au mieux. Ces investissements devraient générer 6.000 nouveaux emplois et le gouvernement entend optimiser l’effet « levier » des travaux sur l’économie régionale et sur l’emploi régional, notamment via une prise en compte, dans ces investissements, des budgets complémentaires nécessaires à la répartition en lots, aux circuits-courts, aux clauses anti-dumping, aux clauses sociales,…
Mais certains segments d’activité connaissent déjà des besoins urgents de maind’œuvre, notamment la voirie. D’autres métiers du bâtiment, dont certains sont déjà en pénurie, risquent d’être également impactés par la relance des investissements. On évalue, à l’heure actuelle, à 3% le taux de postes vacants dans la construction wallonne, avec des taux jusqu’à 10% dans certains segments (notamment les grands travaux, selon l’ADEB) confrontés à une accélération récente des carnets de commande. Pour aider les entreprises à anticiper leurs besoins de main-d’œuvre et recruter des salariés (ouvriers et employés), la CCW demande aux autorités wallonnes concernées de la visibilité notamment sur la nature et le planning des chantiers. Afin de recueillir les besoins et les difficultés rencontrées par les entreprises dans leurs recrutements, la CCW a lancé une enquête dont les résultats permettront d’orienter au mieux nos actions en matière d’emploi et de formation. La CCW demande aussi une concertation renforcée avec les pouvoirs publics et les organismes publics de formation (le cabinet du ministre P.-Y. Jeholet, le Forem, l’IFAPME,…) pour accélérer d’urgence la remise à niveau et l’insertion des demandeurs d’emploi vers les métiers en pénurie, ainsi qu’à continuer de former une main-d’œuvre qualifiée. La CCW encourage également les formules de formation en entreprise telles que l’alternance, le Plan Formation Insertion (dont la réforme prochaine est annoncée) ou de nouvelles opérations-pilotes… Pour continuer d’attirer les jeunes vers les métiers de la construction, un travail sur l’attractivité du secteur doit également être opéré.
Luc Mohymont Président de la Confédération Construction Wallonne juillet - août 2018 • Construction 9
VIDÉOSURVEILLANCE
La vie privée bénéficie désormais d’une protection plus stricte. Le 25 mai dernier, le GDPR, le règlement européen de protection des données à caractère personnel, est entré en vigueur. À la même date, la nouvelle « loi caméra » était également d’application. Avez-vous installé des caméras dans votre entreprise ? Voici les mesures et procédures que vous devez suivre en tant qu’employeur.
25 mai 2018 : GDPR et… nouvelle « loi caméra »
L
orsque vous installez des caméras dans votre entreprise, deux réglementations peuvent intervenir. D’un côté, la convention collective de travail n°68 du Conseil national du travail (CNT) et de l’autre, la nouvelle « loi caméra ». Cette dernière régit, non seulement son usage par la police et les services de sécurité, mais aussi l’usage « non-policier ». Il s’agit ici de la loi du 21 mars 2018 et de l’arrêté royal du 8 mai 2018.
Deux changements
La nouvelle « loi caméra » introduit deux changements. ∙ Désormais, les déclarations ne devront plus être faites à la Commission de la protection de la vie privée mais à la police. Un outil online a été 10 Construction • juillet - août 2018
conçu à cet effet. La Commission de la protection de la vie privée a reçu d’autres tâches et s’appelle désormais l’Autorité de protection des données. Autrefois, elle s’appelait officiellement la Commission de la protection de la vie privée. ∙ Il faut tenir le traitement des images dans un registre. Celui-ci peut être électronique ou non. Les informations qui figurent dans ce registre doivent être mises à la disposition de la police et de l’Autorité de protection des données, sur demande. Les autres changements intéresseront principalement les pouvoirs publics et les administrations locales. Avec la nouvelle loi, l’usage de caméras mobiles et intelligentes est désormais
possible. Vous trouverez de plus amples informations sur la législation relative aux caméras sur le site Internet du SPF Intérieur www.besafe.be
Lieu de travail
Attention ! La « loi caméra » ne s’applique pas lorsque vous utilisez des caméras sur le lieu de travail uniquement à des fins de : ∙ préservation de la sécurité et de la santé ; ∙ protection des biens de l’entreprise ; ∙ contrôle du processus de production ; ∙ contrôle du travail des travailleurs. Dans ce cas, la CCT n°68 du Conseil national du travail (www.cnt.be) s’applique et les obligations de la loi caméra ne doivent pas être observées. Les principes de finalité, de transparence
DOCUMENT DE POLITIQUE RELATIF À LA VIDÉOSURVEILLANCE DANS L’ENTREPRISE et de proportionnalité doivent, néanmoins, être appliqués afin de concilier, d’une part, le droit de l’employeur de contrôler l’exécution du contrat de travail et, d’autre part, le droit des employés au respect de leur vie privée. Les principes de finalité, transparence et proportionnalité signifient que : ∙ la vidéosurveillance n’est autorisée que pour atteindre ces objectifs ; ∙ les caméras ne peuvent pas être utilisées à d’autres fins ; ∙ la surveillance ne peut, en principe, pas interférer avec la vie privée des employés ; ∙ vous devez informer les employés, à l’avance, de la mise en place de la vidéosurveillance. Cette obligation d'information imposée à l'employeur doit, de préférence, passer par un règlement (voir encadré) présenté préalablement et lors de la mise en œuvre au comité d'entreprise, ou, en l'absence d'un comité d'entreprise, au comité pour la prévention et la protection au travail ou, à défaut, à la délégation syndicale de l'entreprise ou, en l'absence d’une telle délégation, aux travailleurs (dater et signer pour réception). Dans cet article, nous avons écrit que la loi caméra n’est pas d’application sur le lieu de travail, dans certaines circonstances. Mais les caméras ne filment peut-être pas que les travailleurs mais aussi les clients ou les fournisseurs qui se retrouvent à l’accueil, dans des espaces de stockage, de travail ou dans des bureaux. Des caméras installées pour prévenir le vol ne filment pas seulement les employés mais aussi les tiers. Dans de tels cas, la convention collective de travail n°68 ne régule pas l’usage des caméras. La Confédération conseille donc, en haut de la CCT 68, de respecter les deux obligations mentionnées (signalisation à la police et registre).
•
Afin de préserver la vie privée des employés, les dispositions de la CCT n° 68 du 16 juin 1998 relative à la protection de la vie privée des travailleurs à l'égard de la surveillance par caméras sur le lieu de travail seront respectées. Au sein de l'entreprise, des caméras sont installées aux endroits suivants : Caméra 1 : Caméra 2 : Caméra 3 : ... Finalité Avec la vidéosurveillance, l'entreprise poursuit les objectifs suivants : 1° veiller à la santé et à la sécurité des collaborateurs 2° protéger les biens de l’entreprise Proportionnalité La vidéosurveillance est permanente, vu les objectifs décrits ci-dessus. L'employeur ne peut pas utiliser les images vidéo d'une manière incompatible avec les buts expressément décrits. La vidéosurveillance doit être adéquate, pertinente et mesurée au regard des objectifs décrits. En principe, la vidéosurveillance ne peut interférer avec la vie privée des employés. Les caméras sont installées de manière à ce que le moins d'employés possible soient filmés d’une façon non conforme au respect dû à leur vie privée. Des panneaux indiquent l'emplacement des caméras. Les images sont conservées pendant une durée de …….. mois. Transparence Les employés ont été informés au préalable de l'installation de caméras de surveillance dans l'entreprise ; une consultation a eu lieu le ............. et au moment de la mise en service. La présente politique a été présentée à la délégation syndicale le ……… Reçu le ………………….
Nom + signature de l’employé
INFOS : marc.junius@confederatiebouw.be juillet - août 2018 • Construction 11
IMPÔT DES PERSONNES PHYSIQUES
Habiter un logement de société devient plus avantageux Il arrive qu'une société mette gratuitement un logement dont elle est propriétaire à la disposition d'un chef d'entreprise ou d'un travailleur. Celui-ci reçoit alors un avantage de toute nature, sur lequel il doit payer un impôt des personnes physiques. Le calcul de cet avantage est désormais beaucoup plus avantageux.
L
'administration fiscale a récemment publié une circulaire contenant de nouvelles directives de calcul de l'avantage de toute nature. Cette mise au point était nécessaire parce que les directives précédentes étaient inconstitutionnelles.
Comment cela se passaitil auparavant ? Depuis 2012, l'avantage en question est estimé à 100/60 du revenu cadastral indexé (RC), multiplié par un facteur qui dépend de l'importance du RC. Si le RC est supérieur à 745 €, ce facteur est de 3,8. Si le RC est inférieur à 745 €, il s'élève à 1,25. Par souci d'exhaustivité,
12 Construction • juillet - août 2018
mentionnons qu'une augmentation est appliquée si le logement est meublé.
Différence de traitement
Il arrive aussi qu'un logement ne soit pas mis gratuitement à disposition par une entreprise, mais par une personne physique. Dans ce cas également, il y a avantage de toute nature. Toutefois, ce facteur de 3,8 ou 1,25 n'est alors pas pris en compte dans le calcul. L'avantage est de 100/60 du RC indexé, avec éventuellement une majoration si le logement est meublé. Comme le facteur de multiplication est supprimé, l'avantage de toute nature est plus faible que lorsqu'une entreprise est propriétaire du logement. La différence peut être considérable. Elle est supérieure à 10.000 € pour un logement non meublé dont le RC est de 1.400 €. Un certain nombre de tribunaux ont récemment confirmé que cette différence de traitement était inconstitutionnelle. Toutefois, afin de l'éliminer, l'article 18, § 3, 2 de l'AR/ CIR 92 doit être modifié. La meilleure façon d'y parvenir est actuellement à l'étude.
L'adaptation d'un arrêté royal demande du temps.
Solution
En attendant, le ministre des Finances a proposé une solution. L'administration fiscale s'y est rangée. La circulaire stipule que l'avantage de toute nature sera dans tous les cas calculé sur la base de 100/60 du revenu cadastral indexé. Ce régime s'appliquera à toutes les étapes de la procédure jusqu'à ce que le nouveau régime, à élaborer, entre en vigueur. Cela signifie que toutes les objections en suspens et tous les litiges en instance devant les cours et tribunaux peuvent être résolus en conséquence. Toutefois, selon la circulaire, quiconque n'a pas déposé d'objection et espère obtenir satisfaction par le biais d'une demande d'exemption d'office ne devrait pas se faire d'illusions. Ces demandes seront rejetées. La circulaire part du principe que la formule la plus avantageuse est déjà valable dans tous les cas à ce stade. Cela a des conséquences sur la déclaration d'impôts pour l'année d'imposition 2018. Il sera accepté, dans cette déclaration, que l'avantage soit déterminé sur la base de 100/60 du RC indexé, sans facteur de multiplication.
•
INFOS : marleen.porre@ confederationconstruction.be
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PUBLIREPORTAGE
Assurer votre responsabilité décennale ?
A partir du 1er juillet 2018, les entrepreneurs, architectes et bureaux d’étude actifs dans le secteur de la construction seront tenus de souscrire une nouvelle police d’assurance pour couvrir leur responsabilité décennale. En concertation avec les professionnels de la construction, Fédérale Assurance a développé Construct-10, LA solution sur mesure pour répondre à leurs besoins.
Construct-10, LA solution optimale Désormais, les entrepreneurs et bureaux d’étude devront donc, au même titre que les architectes, souscrire une assurance pour les nouvelles constructions et les rénovations requérant un permis d’urbanisme, mais uniquement pour les habitations et seulement pour leur responsabilité décennale. Cette police obligatoire couvre la responsabilité décennale pour les problèmes de solidité et de stabilité du gros-œuvre fermé des habitations. L’étanchéité à l’eau du gros-œuvre fermé de l’habitation est également assurée, mais uniquement lorsque celle-ci menace la solidité ou l’étanchéité de l’habitation.
Police chantier unique ou Abonnement ? Fidèle à sa réputation d’assureur spécialisé dans le secteur de la construction, Fédérale Assurance a organisé, en guise de préparatifs à cette nouvelle assurance, divers ateliers avec plusieurs associations professionnelles, et a aussi interrogé des clients et non-clients pour développer deux polices correspondant aux attentes spécifiques du secteur. Vous avez ainsi le choix entre une police pour un projet unique, et une police globale annuelle. La formule chantier unique couvre la responsabilité d’un ou de tous les participants
à un projet de construction. Que toutes les parties soient assurées permet d’éviter les éventuels conflits juridiques ultérieurs. L’entrepreneur peut aussi décider d’assurer ses propres travaux, ce qui sera généralement le cas pour les chantiers impliquant plusieurs corps de métier. La loi prévoit cependant que la police de l’entrepreneur principal couvre la responsabilité des soustraitants. En d’autres termes, les entreprises qui travaillent uniquement en soustraitance ne doivent pas souscrire d’assurance pour leur responsabilité décennale, puisqu’elles sont déjà couvertes légalement par la police de l’entrepreneur général. La police Abonnement peut s’avérer intéressante pour les entrepreneurs souvent actifs sur des travaux concernés par l’obligation d’assurance, car elle leur permet de ne plus devoir y penser à chaque chantier, générant aussi un gain de temps.
L’heure est également à la simplification à d’autres niveaux. Ainsi, comme l’avait spécifiquement demandé le secteur de la construction, l’éventuel contrôle n’aura plus rien de complexe, d’une part, et ne coûtera rien à l’entrepreneur, de l’autre.
POUR ET PAR LES PROFESSIONNELS DE LA CONSTRUCTION Construct-10 est LA solution optimale - sur mesure - simple à gérer - à un tarif concurrentiel Plus d’info ? Appelez notre Info Center spécialisé au 0800 14 200 ou envoyez un mail à infocenter@federale.be
En ligne Par souci de commodité, toute la procédure s’opère en ligne. Sur le site web de Fédérale Assurance, vous pouvez encoder les informations requises, demander une offre et votre attestation, le tout avec un minimum de tracasseries administratives.
Rédaction : Fédérale Assurance
www.federale.be
DOSSIER LA SÉCURITÉ AU TRAVAIL
Vers une culture de la prévention Les chiffres le prouvent. On constate encore trop d’accidents de travail dans notre secteur. La Confédération veut que la situation change, en collaboration avec tous les partenaires qui ont une influence sur la sécurité sur les chantiers de construction. Nous devons entrer parmi le cercle des pays européens qui prestent le mieux en la matière. Le rapport annuel de la Confédération a enquêté sur la situation et il a analysé les statistiques. Il a également pointé les possibilités d’amélioration ainsi que les manquements. Ce dossier est un résumé de l’essence même du rapport annuel. Cette lecture vous sera très utile car nous voulons arriver à une culture de la prévention solide dans nos entreprises.
juillet - août 2018 • Construction 15
ACCIDENTS DE TRAVAIL DANS LE SECTEUR
Une situation plus qu’inquiétante Après une analyse approfondie des chiffres, une seule conclusion s’impose : il faut absolument renforcer la sécurité dans le secteur belge de la construction. En effet, on dénombre bien plus d’accidents de travail sur les chantiers belges que sur ceux d’autres pays européens de niveau de prospérité similaire au nôtre. INTERPRÉTATION CORRECTE DES CHIFFRES Les chiffres que nous citons ici nécessitent quelques expli cations. ∙ Les statistiques belges de Fedris ne concernent que les travailleurs salariés soumis à la sécurité sociale belge. Elles n’incluent donc pas les indépendants belges et étrangers, ni les travailleurs détachés étrangers. ∙ À des fins de comparaison européenne, nous avons utilisé les statistiques d’Eurostat qui ne comprennent que les chiffres d’accidents ayant entraîné au moins quatre jours d’incapacité de travail, une invalidité permanente ou un décès. Au contraire des statistiques belges de Fedris qui incluent également les accidents impliquant moins de quatre jours d’incapacité de travail. ∙ Au niveau européen, nous avons basé les comparaisons sur les États membres qui formaient l’UE en 1995 (« l’Europe des 15 »), à l’exception de la Grèce.
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eu importe l'angle sous lequel on examine les accidents de travail ; des chiffres, des conséquences ou des causes ; la conclusion reste la même : le risque d’accident est (trop) élevé pour les ouvriers travaillant sur nos chantiers. Pour avoir une première indication, il faut comparer notre secteur avec le secteur privé belge, dans son ensemble. Ce dernier emploie 3,3 millions de personnes et, d'après les chiffres de Fedris (Agence fédérale des risques professionnels) en 2016, on y a dénombré 142 000 accidents de travail. Parmi ces accidents, 15 000 ont eu lieu dans le secteur de la construction. C’est plus de 10 %, soit davantage que la part de la construction dans l’emploi. Pour prendre un critère encore plus précis, considérons le degré de risque, à savoir le nombre d’accidents par million d’heures prestées. Toujours d’après Fedris, en 2016, il y en a eu 55 dans notre secteur. Or dans les autres secteurs industriels d’envergure et dans le secteur privé dans son ensemble, ce chiffre tombe à moins de 35. En outre, ces 55 accidents de travail ont eu des conséquences relativement graves. La moitié d’entre eux ont entraîné une incapacité de travail à long terme, une invalidité permanente ou encore un décès. L’écart entre 55 et 35 est énorme. D’autant plus quand on sait que ces chif-
fres sont sous-estimés car ils englobent les accidents sur le chemin du travail. Si on retire ces accidents et qu'on se concentre uniquement sur les accidents survenus dans le cours de l’exécution du travail, le risque que court un travailleur de la construction grimpe à plus de 80 % par rapport à la moyenne du secteur privé dans son ensemble.
Comparaison européenne
La comparaison avec les autres pays européens (voir l'encadré pour les explications) ne fait que confirmer nos piètres résultats. Le degré de risque dans le secteur belge de la construction se situe environ 10 % au-dessus de la moyenne européenne. Plus alarmant encore, la comparaison avec l’Irlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède, à savoir le Top 4 en matière de sécurité dans la construction, montre un degré de risque moyen pas moins de 2,7 fois plus bas que celui de la Belgique. Or le niveau de prospérité de ces pays est similaire au nôtre. Ces statistiques le prouvent. Les accidents de travail dans la construction ne sont pas une fatalité. L’Irlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède démontrent qu’il est possible d’en faire baisser le taux de manière drastique. Il faut néanmoins souligner que le secteur de la construction n’est pas le seul
mauvais élève en Belgique. Les résultats sont médiocres dans l’ensemble du secteur privé. S’il est vrai qu’à ce niveau, nous obtenons de meilleurs résultats que l’Allemagne, la France et le Luxembourg, il n’en reste pas moins que le degré de risque est 2,2 fois supérieur à celui des quatre pays les plus sûrs. Certains pourraient parler de « maladie belge » s’agissant de la sécurité au sein du secteur privé. Mais cela explique-t-il les mauvais résultats du secteur de la construction à l’échelon européen ? Non. Car le secteur belge de la construction affiche un score encore inférieur à celui du secteur privé belge, qui n’est déjà pas reluisant.
Avancées insuffisantes
Une bonne nouvelle tout de même. Le degré de risque dans notre secteur affiche une tendance à la baisse. Il a reculé d’environ 35 % en huit ans. L'évolution est positive. Mais nous sommes encore loin d’une situation où la Belgique comblerait rapidement son retard. Précisons également que le degré de risque baisse aussi dans les autres pays. Dès lors, si la Belgique poursuit ses efforts au même rythme que ces dernières années, nous pourrions espérer atteindre la moyenne européenne aux alentours de 2020. Mais, à moins d'un miracle, il nous faudra attendre 2030 avant de rattraper l’Irlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède.
Nous pouvons pousser l’analyse des statistiques encore plus loin. Il s’avère que l’accident le plus courant dans le secteur belge de la construction consiste à heurter un objet inerte (chute ou coup). Un autre constat : le risque est étonnamment élevé dans certains soussecteurs belges comme les travaux ferroviaires, de toiture et de chape. Enfin, troisième constatation frappante : le risque d’accident est inversement proportionnel à la taille de l’entreprise. Plus l’entreprise est petite, plus le risque est grand. Ce constat ne se vérifie pas dans les pays européens où le secteur de la construction est le plus sûr, ni au niveau des moyennes européennes.
Trois priorités
Nous vous invitons vivement à parcourir l’analyse approfondie disponible dans le rapport annuel 2017-2018 de la Confédération. Tous ces éléments mis côte à côte font ressortir trois priorités : ∙ les accidents dus à une chute d’objet ; ∙ les accidents dus à des mouvements sans charge ; ∙ les entreprises comptant moins de dix travailleurs. Ces trois domaines présentent une large marge d’amélioration en termes de réduction des risques. Et toute amélioration, en ce sens, ne pourra que contribuer à renforcer la sécurité.
La priorité doit aller à l’amélioration de la sécurité dans le secteur. Car chaque accident qui se produit est celui de trop. Nous endossons une responsabilité sociétale et réduire le nombre d’accidents en fait partie. Si on en croit les analyses, un niveau de sécurité plus élevé peut avoir d’autres avantages, notamment en termes de rentabilité. En 2106, les accidents de travail dans le secteur ont entraîné un absentéisme correspondant à 7,6 % du total du temps de travail presté. Ce pourcentage couvre aussi les incapacités de travail forfaitaires attribuées en cas d’invalidité permanente ou de décès. L’absentéisme coûte cher. Et si ces coûts ne sont, pour la grande majorité, pas directement pris en charge par l’employeur, il les supporte tout de même indirectement via les primes d’assurance accidents du travail obligatoires. Imaginons que nous parvenions à faire baisser de moitié les accidents du travail touchant les ouvriers de la construction et entraînant une incapacité de travail, une invalidité permanente ou un décès. Selon une estimation présentée dans le rapport annuel, cette réduction réduirait les coûts salariaux de 180 millions d’euros dans le secteur. Un montant non-négligeable, n'est-ce pas ?
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LES FAILLES DE SÉCURITÉ
Les lacunes et les solutions possibles Le rapport annuel a également essayé d’identifier les failles de sécurité sur les chantiers et de réfléchir à des solutions éventuelles. Cette question a déjà fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques. Et il n’est manifestement pas évident d’y répondre. Rien que l’analyse des causes des accidents de travail soulève déjà des problèmes méthodologiques car plusieurs théories coexistent.
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e rapport annuel a donc privilégié une approche pragmatique. Il s’est enquis des lacunes auprès des personnes concrètement impliquées dans les projets de construction : les entrepreneurs, les coordinateurs de sécurité, les architectes…Pour tout savoir à ce sujet, nous vous encourageons à le lire. Dans le présent article, nous nous en tiendrons aux réactions du groupe de discussion composé des entreprises de construction. Il existe peu de surprises du côté des risques. Tout le monde s’accorde à dire que le travail en hauteur et le danger de chute sont les principaux facteurs de risque. Les autres risques mentionnés sont 18 Construction • juillet - août 2018 2018
les écrasements, les lésions à l’appareil locomoteur, les lésions dues à un objet coupant, pointu, dur ou rugueux et les coups dus à des objets en mouvement.
Potentiel
Quels sont les domaines présentant le meilleur potentiel d’amélioration ? Nous en distinguons clairement quatre. Le premier concerne les équipements de protection. Les travailleurs ne portent pas leurs équipements de protection individuelle, du moins pas toujours ou pas les adéquats. Il ressort aussi de l’étude qu’ils n’utilisent pas les dispositifs de sécurité des machines. La situation n’est guère meilleure du côté des
équipements de protection collective. En contradiction totale avec l’esprit de la loi sur le bien-être, les travailleurs sur chantier privilégient parfois les équipements de protection individuelle aux équipements de protection collective. Enfin, il faudrait renforcer la sécurité des échafaudages. En deuxième lieu, il s’avère que les chantiers manquent cruellement d’organisation. Il serait utile que les travailleurs constatent et signalent davantage les dangers. Ordre, propreté, éclairage adéquat, bonne organisation des déplacements verticaux et horizontaux de personnes et d’objets... Autant d’aspects qui laissent encore à désirer.
Sans parler de la coordination des travaux qui pourrait être plus poussée pour renforcer la sécurité. Le troisième domaine porte sur les connaissances. Les exécutants ne connaissent pas toujours suffisamment bien les techniques d’exécution pour manipuler les machines et travailler avec des charges en toute en sécurité. Les entrepreneurs reconnaissent qu’il y a pas mal de lacunes à ce niveau-là. Enfin, le quatrième domaine d’amélioration est celui du leadership, dans le sens large du terme, de la direction au chef de chantier. La volonté est présente. Mais la sensibilisation à la sécurité et une véritable culture de la sécurité font encore trop souvent défaut dans les entreprises. Par ailleurs, les dirigeants devraient davantage oser intervenir, lorsque cela s’avère nécessaire, pour garantir la sécurité.
Causes sous-jacentes
Quelles sont les causes sous-jacentes des problèmes de prévention systématiques signalés ? Dans les réponses à cette question, on retrouve plusieurs thèmes que les entrepreneurs avaient déjà mentionnés auparavant. C’est notamment le cas des connaissances, de l’organisation du chantier et du leadership. Mais les personnes interrogées ont aussi mentionné d’autres aspects importants. Ainsi, l’une des causes sous-jacentes les plus souvent citées concerne les délais d’exécution. Ils sont souvent trop serrés et ne permettent pas la mise en place d’une politique de prévention efficace. Ces délais trop courts (que l’un des entrepreneurs qualifie même d’« infernaux ») compliquent le calendrier et la coordination des phases du chantier. Outre ce problème de délais, les entrepreneurs sont soumis à des budgets tout aussi serrés. Il est vrai que les maîtres d’ouvrage qui prévoient un poste spécifique pour la sécurité dans le cahier spécial des charges se font encore trop rares. Enfin, les entrepreneurs pointent également du doigt la responsabilité des travailleurs. Les équipes ne se surveil-
lent pas les unes les autres, les travailleurs ne se montrent pas attentifs aux risques et relâchent leur attention avec la routine. Il faudrait donc également amorcer un véritable changement de mentalité chez les travailleurs pour renforcer durablement la sécurité dans notre secteur.
Solutions
En règle générale, tout le monde s’accorde à dire qu’il faut renforcer la culture de la sécurité dans les entreprises de construction. Il n’y a rien d’étonnant dans les propositions émanant du groupe de discussion : ∙ mieux décrire les exigences de sécurité dans les cahiers spéciaux des charges, prévoir un budget spécifique pour la sécurité (non seulement au niveau de la relation entre le maître d’ouvrage et l’entrepreneur principal, mais aussi entre ce dernier et le sous-traitant) ; ∙ pour l’octroi du marché, privilégier la maîtrise du projet, la sécurité et la qualité plutôt que les prix les plus bas ; ∙ mettre un terme aux délais d’exécu tion trop serrés ; ∙ sensibiliser tous les intervenants (travailleurs, pouvoirs adjudicateurs, architectes, clients…) ; ∙ mieux planifier les phases du chantier ; ∙ former davantage les travailleurs (en continu) ; ∙ intensifier les contrôles de sécurité sur les chantiers, en particulier si les sous-traitants sont étrangers (ici, il n’est pas question du contrôle par les services d’inspection) ; ∙ mettre sur liste noire les sous-traitants qui négligent la sécurité ; ∙ initier tôt les jeunes à la culture de la sécurité, par des stages par exemple ; ∙ rappeler jour après jour l’importance de la sécurité. Le concept finira par rentrer.
Services d’inspection
Les services d’inspection devraientils sévir davantage ? Sans surprise, nous constatons que ce thème est sujet à controverse au sein du groupe des entre-
preneurs qui comprend de fervents partisans de cette démarche (« très important – c’est trop rarement le cas ») tout comme de farouches opposants (« c’est tout sauf bon »). Certains plaident en faveur d’une politique de tolérance zéro. C’est le cas aux Pays-Bas : « pas de casque sur chantier = amende de 50 € pour le travailleur concerné, à payer sur-le-champ ». D’autres soutiennent que la culture de la sécurité doit passer par un changement de mentalité et de comportement, et que les amendes et sanctions n’apportent rien. Ils estiment que la sanction prend toute son importance en cas de récidive ou de mauvaise volonté manifeste. Malgré ces divergences d’opinion, nous sommes parvenus à tirer les leçons suivantes des réactions émises au sein du groupe de discussion : ∙ la politique d’inspection ne peut avoir un effet positif que si elle est cohérente ; ∙ il est préférable d’informer et de soutenir les entreprises de construction que de recourir à des actions répressives ; ∙ les inspecteurs doivent connaître la situation ainsi que les causes réelles des problèmes ; ∙ il ne faudrait mettre les chantiers à l’arrêt qu’en présence d’un motif grave bien fondé. Certains ont également indiqué qu’une inspection ne devrait pas avoir pour objectif premier de sanctionner. Une inspection offre plutôt l’occasion de dialoguer à propos des mesures correc tives à mettre en place ou de la sécurité en général. Enfin, il reste la relation entre l’entrepreneur principal et le soustraitant. À nouveau, le groupe de discussion témoigne de frictions dans ce domaine. D’après certains participants, l’inspection devrait sanctionner immédiatement un sous-traitant qui ne travaille pas en toute sécurité, mais pas l’entrepreneur principal. Il est aussi avancé qu’il conviendrait d’élargir la responsabilité du pouvoir adjudicateur dans le cadre des marchés publics.
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LES AUTRES ACTEURS
Des partenariats pour la sécurité S'il appartient au secteur de la construction de prendre l'initiative en ce qui concerne l'amélioration de la sécurité sur les chantiers, elle n'est pas la seule partie prenante. Les partenaires à l'acte de construire devraient, tous, dépasser le cadre des obligations purement légales et s'efforcer de parvenir à un véritable partenariat pour la sécurité.
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e rapport d'étude analyse la collaboration avec les architectes. Il se penche aussi sur le potentiel des nouvelles technologies dans ce contexte – un domaine dans lequel le CSTC est particulièrement actif. L'arrivée de méthodes numériques telles que le BIM, éventuellement combiné au lean management, donne davantage de possibilités pour préparer un chantier plus sûr. Des simulations permettent d'étudier les interactions entre machines ou entre machines et bâtiments et de prévenir certains dangers. De plus, il est désormais possible de déterminer, à l'avance, pour quels éléments de construction le préfabriqué est intéressant, une méthode de construction qui, en principe, réduit les risques sur le chantier. Les caméras intelligentes, la reconnaissance d'images et les algorithmes intelligents donneront la possibilité de détecter les situations dangereuses. Les outils de support tels que les drones permettent de réaliser des inspections et les exosquelettes aident à soulever des charges sans trop solliciter le corps. Les cobots – des robots chargés de certains aspects de la construction – ont, eux aussi, du potentiel. Mais pour 20 Construction • juillet - août 2018
l'instant, il faut tenir compte du fait que la dynamique d'un chantier leur cause encore des difficultés. À l'avenir, l'intelligence artificielle pourrait être en mesure d'apporter une solution à ce problème.
Enquête auprès des entreprises
Mais le maître d'ouvrage est lui aussi, sans aucun doute, un partenaire très important. Comme nous l'évoquons ailleurs dans ce dossier, les maîtres d'ouvrage imposent parfois des délais d'exécution très stricts, un contexte qui n'est pas propice à l'organisation d'une prévention appropriée. De plus, se pose toujours la question de savoir comment ils abordent les coûts de prévention dans leur évaluation des offres. Il y a encore de la marge de manœuvre au niveau des maîtres d'ouvrage concernant l'adoption de bonnes pratiques de gestion des risques. Certains de nos pays voisins en sont bien conscients. Des organisations telles que ProRail (l'équivalent néerlandais d'Infrabel) et Highways England (un important gestionnaire de voirie au Royaume-Uni) sont activement impliquées dans la prévention des risques. Afin d'étudier la situation, la Confé-
dération a mené une enquête en Belgique et dans d'autres pays européens. Les entreprises de construction ont été invitées à évaluer l'implication des maîtres d'ouvrage sur la base de quatre bonnes pratiques : ∙ critères de sélection basés sur des prescriptions de sécurité ; ∙ identification des coûts de sécurité dans un poste séparé du cahier des charges ; ∙ exclusion du coût de la sécurité pour la comparaison des offres des soumissionnaires ; ∙ contrôle de la sécurité durant l’exécution des travaux. Dans les pays européens affichant les meilleures prestations en termes de sécurité, ces pratiques ont été appliquées, en moyenne, par un peu plus de 60 % des maîtres d'ouvrage, secteurs public et privé confondus. L'utilisation de critères de sélection basés sur des exigences de sécurité est la bonne pratique la plus fréquemment utilisée par les maîtres d'ouvrage à l'étranger, encore plus dans le secteur public que dans le secteur privé. La comparaison des offres hors coûts de sécurité est, en revanche, la moins fréquente (et encore moins
D'après les « entreprises de construction, les donneurs d'ordres belges utilisent moins fréquemment les "bonnes pratiques" en matière de sécurité que ceux des pays "modèles"
»
chez les maîtres d'ouvrage publics). Cette bonne pratique n'est pourtant pas rare. Elle est appliquée par les maîtres d'ouvrage dans près d'un cas sur deux.
En Belgique
Une question similaire a été posée aux entreprises de construction belges. Selon elles, en moyenne, ces pratiques sont appliquées dans un peu moins de 40 % des cas. Elles sont plus fréquentes chez les maîtres d'ouvrage publics (47 %) que chez les maîtres d'ouvrage privés (27 %). D'après les entreprises de construction, les donneurs d’ordres belges utilisent moins fréquemment les « bonnes pratiques » en matière de sécurité que ceux des pays « modèles ». De plus, les maîtres d'ouvrage belges ne semblent pas avoir les mêmes priorités. Au niveau des « pays modèles », ce sont les procédures de sélection intégrant des critères de sécurité qui sont les plus fréquemment appliquées. En Belgique, ce sont en revanche l’identification des coûts de la sécurité dans l’offre et la comparaison des offres hors coûts de sécurité qui sont les pratiques les plus courantes. Cette conclusion vaut pour tous les maîtres d'ouvrage confondus. Et pour ce qui concerne le plus spécifiquement les donneurs d’ordres publics dans notre pays, c’est le contrôle de la sécurité durant l’exécution des travaux qui arrive en tête.
Enquête auprès des maîtres d'ouvrage
La Confédération a également mené une enquête auprès des pouvoirs adjudicateurs belges. Tous les répondants ont reconnu que les donneurs d’ordres ont
un rôle à jouer en faveur de la sécurité et de la santé sur les chantiers où s’exécutent des travaux qu’ils ont commandés aux entreprises. Ils soulignent ainsi être bien conscients de leur rôle en matière de prévention. L'enquête a examiné si les maîtres d'ouvrage publics belges ont l'intention d'appliquer davantage de bonnes pratiques à l'avenir. En répondant à la question, un peu plus de la moitié des répondants ont bien montré qu'ils sont conscients de ce point. 80 % d'entre eux ont répondu positivement. Nous pouvons donc nous attendre à davantage d'engagement envers la sécurité à l'avenir. Dans ce contexte, ils pensent principalement aux mesures suivantes (par ordre décroissant d'importance) : vérification de la sécurité pendant les travaux, intégration dans le cahier des charges d'informations sur les principaux risques de sécurité, imposition d'obligations de sécurité aux sous-traitants et, enfin, organisation et suivi de la coordination de la sécurité au stade de la conception du projet.
Divergence
Une divergence apparaît entre la vision des entreprises et celle des donneurs d’ordres quant au type de bonnes pratiques mises en œuvre. Selon les entreprises, les donneurs d’ordres privilégient les pratiques d’identification des coûts de la sécurité dans un poste distinct du cahier des charges et la comparaison des offres de prix « hors coûts sécurité ». Les maîtres d'ouvrage mentionnent d'autres priorités parmi les bonnes pratiques. Mais cette divergence apparente s'explique. L'enquête auprès des entreprises a porté sur l'ensemble des maîtres d'ouvrage, publics et privés. L'enquête auprès des maîtres d'ouvrage ne concernait que le secteur public. Si nous sélectionnons, à partir de la première enquête, uniquement les réponses qui concernent les maîtres d'ouvrage publics, nous constatons que les résultats convergent fortement.
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SPÉCIFICITÉ DU SECTEUR
La politique sectorielle au service de la prévention La construction est un secteur particulier. Il a donc sa propre politique de prévention sectorielle. La question est de savoir si celle-ci ne devrait pas être améliorée.
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lusieurs facteurs expliquent la spécificité de notre secteur. Il crée principalement des emplois pour les ouvriers. On y trouve un très grand nombre de petites entreprises. De nombreux sous-traitants sont impliqués. Et il y a souvent plusieurs entreprises qui travaillent sur le chantier. Parfois, elles se succèdent, mais souvent elles exécutent le travail en même temps. L'Europe est le moteur de nombreux travaux législatifs belges dans le domaine de la sécurité et du bien-être. À ce niveau, la spécificité du secteur de la construction a été reconnue. Par exemple, la coordination de la sécurité est le résultat de décisions prises au niveau européen. Mais le législateur belge a également pris des initiatives. Il a parfois interprété les concepts de sécurité et de bien-être plus largement que ce qu'imposait l'Europe. Enfin, les partenaires sociaux de la construction sont également conscients de la nature spécifique du secteur. Ils ont donc créé leurs propres institutions pour guider les entreprises de construction dans leur politique de prévention.
Structures fortes
Il en résulte un ensemble de structures et d'obligations légales qui, en principe, créent toutes les conditions d'un secteur sûr. Est-il encore nécessaire de 22 Construction • juillet - août 2018
présenter Constructiv aux entrepreneurs qui emploient du personnel relevant de la Commission paritaire 124 ? Volta exerce une fonction similaire pour la sous-commission des électriciens. Volta collabore d'ailleurs avec Constructiv sur plusieurs plans. En plus de cette institution sectorielle, il existe un corpus législatif et réglementaire très étendu, comprenant le service interne pour la prévention et la protection au travail, le comité pour
est «leL'Europe moteur de
nombreux travaux législatifs belges dans le domaine de la sécurité et du bien-être
»
la prévention et la protection au travail (avec, dans notre secteur, des compétences exercées par la délégation syndicale), les services externes pour la prévention et la protection au travail et le service externe pour les contrôles techniques, les analyses de risques et les plans de prévention... Les assureurs offrent également des services de prévention et, enfin, les labels et les certificats (dont le VCA est l'exemple le plus connu) encouragent également la sécurité.
Coordination
Néanmoins, malgré une réglementation étendue, force est de constater que le secteur belge de la construction est relativement peu sûr, non seulement par rapport aux autres secteurs industriels belges, mais aussi par rapport au secteur de la construction dans des pays comme l'Irlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède, qui obtiennent les meilleurs résultats de l'UE dans ce domaine. Un dossier de Construction ne suffirait pas à une analyse complète de la réglementation. Nous allons tout de même nous pencher de plus près sur la coordination de la sécurité. Celle-ci a été imposée par l'Europe en raison d'un phénomène typique de la construction : la coactivité de différents entrepreneurs sur un même chantier. Elle crée des risques spécifiques et la coordination de la sécurité a été introduite dans les phases de conception et d'exécution afin de prendre des mesures préventives à l'encontre de ces risques. Il est clair que les principes de coordination de la sécurité offrent une valeur ajoutée en termes de sécurisation des chantiers. Toutefois, de nombreux
membres ont déjà indiqué à la Confédération que la réglementation manque de nuances. Selon ces membres, il arrive trop souvent que l'on se contente de rédiger des documents qui, dans la pratique, n'ont que peu ou pas de valeur ajoutée en termes de prévention, surtout pour des travaux plus petits et plus simples comportant peu de risques pour la sécurité.
Evaluation
Dans le rapport annuel, nous avons interrogé les coordinateurs de sécurité, eux-mêmes. Nous leur avons demandé ce qui devait être amélioré. Nous avons reçu des contributions de Jean-Pierre Van Lier et Vincent Meulemeester. Ils sont respectivement présidents de VCCS et BIB.co, deux organisations de défense des intérêts des coordinateurs. Les coordinateurs affirment que la sécurité dans la construction belge s'améliore et que la coordination joue un rôle à cet égard. Ils admettent néanmoins que la réglementation pose un problème de proportionnalité sur les petits chantiers, tels que la transformation d'une salle de bains, par exemple. De plus, les exigences légales sont parfois difficilement réalisables dans la pratique. Par exemple, le coordinateur de la sécurité doit examiner la façon dont un devis tient compte du plan de sécurité et de santé et donner des conseils à ce sujet au maître d'ouvrage. Il s'agit là d'un exercice souvent difficile, voire presqu’impossible, à un stade aussi précoce d'un marché. En outre, la connaissance des réglementations est insuffisante. Même les inspecteurs du SPF ETCS ne semblent pas toujours connaître le rôle exact d’un coordinateur de sécurité. On le confond parfois avec le conseiller en prévention de l'employeur ou on pense qu'il est une sorte de superviseur sur chantier.
Relation difficile
Du point de vue des coordinateurs, la relation avec les entrepreneurs sem-
ble loin d'être idéale. Ce contexte réduit l'efficacité de la réglementation. Selon les coordinateurs, les entreprises de construction ne les impliquent pas systématiquement dans la préparation du chantier, bien qu'ils puissent contribuer à l'organisation de la co-activité, des zones de stockage, des engins de levage, de la circulation des personnes sur le chantier...De plus, la coordination de sécurité est négligée dans certaines décisions en phase d'exécution. Ils se plaignent également que les entrepreneurs ne fournissent pas suffisamment d'informations sur la planification et ne communiquent pas suffisamment sur les risques qui pourraient affecter les autres parties. Le plan de sécurité et de santé est laissé de côté, il n'est pas transmis aux sous-traitants et ils ne sont pas impliqués dans la coordination de la sécurité. Les soustraitants étrangers constituent un défi majeur à cet égard. Un certain nombre de constatations générales sont en outre formulées. Ainsi, les mesures de prévention ne seraient pas suffisamment appliquées et on ne sait pas toujours très bien qui contrôle la mise en œuvre de la coordination sur le chantier. Selon les coordinateurs, un autre problème persiste : les entrepreneurs tolèrent de longues chaînes de sous-traitance.
Conclusion
L'analyse de la coordination de la sécurité ne permet pas, à elle seule, de comprendre pourquoi la réglementation ne produit pas toujours les résultats escomptés. Toutefois, il est clair qu'une réglementation efficace doit répondre à un certain nombre de conditions. Les plus importantes d'entre elles sont une réglementation adaptée à la réalité, une bonne communication à ce sujet pour que tout le monde la connaisse et le respect de celle-ci. En ce qui concerne ce dernier point, une bonne communication est également vitale.
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APPRENTISSAGE
Les formations, indispensables pour la gestion des risques Les formations à la sécurité ont le vent en poupe dans les entreprises de construction. On ne peut que s’en réjouir. Par contre, au rayon des mauvaises nouvelles, nous constatons un manque d’uniformité, en la matière, au niveau de l’enseignement secondaire et supérieur.
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ommençons par nous intéresser aux formations proposées aux travailleurs du secteur de la construction. Parmi les formations à la sécurité, nous comptons les formations organisées dans le cadre d’un VCA, ainsi que les formations en secourisme et en ergonomie. Nous observons une tendance globale à la hausse depuis 2010-2011. En 2016-2017, les travailleurs des entreprises de construction ont même suivi 176 900 heures de formation à la sécurité. Durant cette période, dans la plupart des tranches d’âge, le nombre d’heures consacrées à la formation à la sécurité a dépassé les chiffres de l’année précédente. Devons-nous en déduire que les entreprises de construction accordent une importance croissante à la sécurité ? Si nous prenons comme référence la part des formations à la sécurité dans le nombre total d’heures de formation, la réponse est affirmative pour ces dernières années. Exprimée en heures, cette part était encore de 16,9 % en 2014-2015 alors qu’en 2016-2017, elle était passée à 23,4 %.
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Les formations les plus prisées sont celles qui sont suivies dans le cadre d’un VCA. Dans les années standard, elles représentent environ 70 % de l’ensemble des heures de formation en sécurité. Elles sont suivies des formations en secourisme qui constituent la plus grande partie des autres formations en sécurité. La part des heures de formation relatives à l’ergonomie fluctue entre 1 et 2 %, selon les années.
Toutes les entreprises
Toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, permettent à leurs ouvriers de suivre des formations en sécurité. En 2016-2017, les entreprises de cinq travailleurs ou moins représentaient 19 600 heures de formation, comparé à 36 000 heures pour les entreprises de 6 à 19 travailleurs. De plus, nous avons noté une augmentation dans ces deux tailles d’entreprises par rapport à l’année précédente. Mais nous devons faire deux commentaires à cet égard. La construction compte de nombreuses entreprises de cinq travailleurs ou moins. Leur part
dans l’emploi au sein du secteur est supérieure à leur part dans les heures de formation à la sécurité. Deuxième constat : si les entreprises comptant cinq travailleurs ou moins ont fait suivre des formations à leurs ouvriers en 2016-2017, exprimées en heures, 15,2 % d’entre elles étaient des formations à la sécurité. Le résultat correspondant pour les entreprises de 6 à 19 travailleurs s’est élevé à 18,2 %. C’est moins, et même beaucoup moins, que la moyenne du secteur qui, comme nous l’avons vu, correspond pratiquement au quart. Dans les entreprises de construction de 50 travailleurs et plus, on atteint même 30 % ou plus.
Enseignement secondaire
Les jeunes de l’enseignement secondaire technique et professionnel sont indispensables pour nos entreprises. Ils sont également des partenaires de choix pour la mise en place d’une culture de sécurité sur nos chantiers. Idéalement, ils devraient s’imprégner, sur les bancs de l’école et lors de leurs stages en entreprise, d’une culture de la sécurité et de
LES CONFÉDÉRATIONS LOCALES, VOTRE PARTENAIRE POUR LES FORMATIONS Les Confédérations locales sont le premier point de contact de l’entrepreneur qui identifie un besoin de formation en sécurité et prévention dans son entreprise. Véritables centres de connaissances, elles proposent une offre très variée. Leur atout est de connaître parfaitement le secteur de la construction et ses entreprises, ce qui leur permet d’offrir des formations en sécurité sur mesure.
la prévention, pour la mettre en œuvre dans l’exercice de leur métier. Cependant, si on jette un regard sur l’enseignement, nous constatons qu’il n’existe pas d’approche uniforme de la sécurité et de la prévention. En Communauté flamande, ces thèmes sont intégrés dans les cours de l’enseignement technique et professionnel via les « objectifs finaux interdisciplinaires ». La Fédération Wallonie-Bruxelles porte aussi son attention sur la sécurité, mais de manière moins structurelle. Ce sont souvent les professeurs ou le temps disponible qui déterminent la mesure dans laquelle les thèmes de la sécurité et du bien-être sont abordés. Il est intéressant de se pencher sur l’apprentissage en alternance, dont la Flandre fait l’expérience. Constructiv avance la constatation suivante à ce sujet : « à l’heure actuelle, l’accent
mis sur la culture de la sécurité, qui prévaut dans l’enceinte de l’école, ne trouve pas de prolongement structurel sur le lieu d’apprentissage ». On peut y voir une indication que, dans les entreprises de construction, l’accent devrait être mis davantage sur la sécurité et la prévention Il faut néanmoins être prudent dans les conclusions. L’apprentissage en alternance est un phénomène récent dans l’enseignement flamand. Il est donc possible que les mentors qui encadrent les élèves dans l’entreprise ne disposent pas encore d’une expérience suffisante.
Enseignement supérieur
Les jeunes issus de l’enseignement supérieur jouent un rôle important, en tant que futurs cadres, dans la diffusion et le maintien d’une culture de sécurité et de prévention dans l’entreprise. Mais si on prend, comme
exemple, les programmes flamands de bachelier en Construction, on n’obtient pas une image très nette dans ce domaine. On peut donc se demander si ces bacheliers sont effectivement préparés aux tâches de prévention qu’ils devront accomplir durant leurs projets de construction. Les hautes écoles et les universités ne perdent pas de vue les questions générales de l’aménagement de chantier et de la sécurité des personnes et passants sur le chantier. Mais les approches divergent. Cet aspect est généralement intégré dans divers cours théoriques, pratiques et en laboratoire, dans des projets, des stages (d’observation)… Certaines institutions proposent un cours distinct axé sur les aspects de sécurité. Dans d’autres établissements, les étudiants peuvent choisir ce sujet comme matière secondaire. Il arrive aussi que la sécurité constitue une partie obligatoire du travail de fin d’études du bachelier. Il peut s’agir aussi de sujets très spécifiques, comme les normes en matière d’incendie.
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MANAGEMENT
Ancrer une culture d'entreprise est essentiel Comment renforcer la sécurité dans notre secteur ? Cela passe clairement par une culture de la sécurité dans nos entreprises et par l’implication, à part entière, d'un management convaincu.
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ommençons cet article par l'intervention de Renaud Bentégeat (administrateur délégué de CFE), lors du Forum Construction 2018. « Nous avons pris des mesures qui concernent l’ensemble du management. La première est que chaque réunion chez CFE, chaque comité de direction et même chaque conseil d’administration s’ouvre sur le point principal à l’ordre du jour : la sécurité. Et à cet égard, il est crucial que le sommet du management donne l’exemple ». La direction de l'entreprise doit prendre les devants en matière de prévention. Nombre d'entrepreneurs, pour qui la sécurité est une priorité, ont pris la parole au Forum Construction. Nous aurions également pu les citer. S'ils s'exprimaient avant tout sur la base de leur propre expérience, leur point de vue n'est pas subjectif pour autant. Les recherches indiquent qu’il existe clairement une corrélation statistique entre l’implication du management des entreprises en faveur de la sécurité et le nombre de blessures et de maladies.
Raisons
Rien d'étonnant à cela. En effet, une politique de sécurité doit reposer sur un engagement durablement ancré
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dans l’organisation de l’entreprise. De plus, des conditions de travail propres à assurer la sécurité et des contrôles sont nécessaires. Les mesures incitatives, mais aussi disciplinaires, peuvent jouer un rôle à cet égard. Une politique de sécurité efficace suppose la définition d’objectifs, tant au niveau individuel qu’à celui de l’entreprise dans son ensemble. Ces objectifs doivent aboutir à des résultats tangibles et, de préférence, mesurables. Enfin, la politique de sécurité doit être évaluée à intervalles réguliers et éventuellement ajustée. Tout ce que nous venons de décrire relève, au final, de la responsabilité de la direction de l'entreprise.
Mesures
Mais les accidents sont des phénomènes complexes, même quand leur cause concrète paraît évidente à première vue. Une question se pose donc : un ensemble de mesures suffit-il vraiment ? Par ailleurs, celles-ci doivent être appliquées de manière effective pour produire l’effet attendu. La sécurité au travail doit s’imposer comme une évidence et il doit y avoir une attitude positive à l’égard des règles. En d'autres termes, il faut une culture de la sécurité dans les entreprises. Mais quels sont les fondements de
cette culture de la sécurité ? Sans aucun doute, le plus important d’entre eux est la ferme volonté du management de faire prospérer une telle culture au sein de l’entreprise. Les experts confirment cependant qu’un certain nombre d’autres éléments doivent être présents. Pour commencer, les travailleurs, comme le management, doivent pouvoir se reconnaître dans les normes et valeurs générales de l’entreprise, dont la
sécurité est un aspect essentiel. Quand une entreprise ne parvient même pas à payer correctement les salaires, comment espérer que les travailleurs se sentent concernés quand on leur demande de travailler convenablement et en toute sécurité ? ∙ Une culture de la sécurité se caractérise par le respect et la confiance qui y règnent. On y retrouve une grande ouverture, tant du côté des travailleurs que de la direction. ∙ Lorsque ces conditions sont réunies, il est possible de favoriser l’engagement nécessaire. Cela peut dès lors se traduire par des travailleurs qui s’investissent dans la politique de sécurité, mais aussi par un management qui s’implique dans les tâches concrètes que les travailleurs exécutent sur les chantiers. ∙ L’engagement demande une communication ouverte au sujet des
«quiLa sequestion pose,
en premier lieu, dans une culture de la sécurité n'est pas qui mais pourquoi
»
problèmes existants et de certains aspects comme le niveau de sécurité dans l’entreprise. ∙ Une culture de sécurité qui est forte donne également la possibilité à chacun de progresser dans ce domaine. Elle ne crée pas un climat qui incite à taire autant que possible les erreurs, loin de là. Même quand celles-ci entraînent des conséquences négatives, elle permet d’en parler. De cette façon, on trouve des solutions pour éviter de répéter des erreurs similaires à l’avenir. Enfin, la question qui se pose, en premier lieu, dans une culture de la sécurité n’est pas « qui ? » mais « pourquoi ? ». D’où l’intérêt de la formation et de l’information pour favoriser la participation de tous.
Bonnes pratiques
Afin de découvrir à quel point ils sont déjà engagés envers la sécurité, la Confédération Construction a mené une enquête auprès de ses membres. Elle s'est basée sur une liste de bonnes pratiques, comme l'utilisation de critères de sécurité dans la sélection des soustraitants, les formations, l'implication du management…Vous retrouverez les résultats dans le rapport annuel. En voici déjà certaines conclusions : ∙ 40 à 60 % de ces pratiques sont appliquées. ∙ la bonne pratique la plus fréquemment appliquée est l'implication du management dans les objectifs de la politique de sécurité. ∙ on prend surtout des mesures internes et on organise des formations de sécurité. ∙ il y a une corrélation claire entre l'engagement de sécurité d'une entreprise et la taille de celle-ci. Plus l'entreprise est grande et plus l'engagement est fort. La mesure dans laquelle ces bonnes pratiques sont appliquées en Irlande, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en
Suède, les quatre pays dont le secteur de la construction est le plus sûr de l'UE, a également été examinée, notamment par l'intermédiaire de fédérations sœurs de la Confédération à l'étranger. Nous avons des résultats exploitables pour trois des quatre pays. On peut en déduire que, dans ces pays exemplaires, les entreprises de construction appliquent de bonnes pratiques, en moyenne, dans un cas sur deux. Cela correspond plus ou moins à la situation belge. Sans autre analyse, on pourrait en déduire que les entreprises de construction belges peuvent tenir la comparaison avec les meilleurs élèves de la classe. Si nous avons l'ambition d'être parmi les meilleurs, nous en faisons déjà assez. Bien évidemment, nous pouvons toujours nous efforcer de faire encore mieux. Mais force est néanmoins de constater que le risque d'accident est nettement plus élevé dans la construction en Belgique que dans les pays exemplaires. Cela soulève des questions. Est-il vrai que les entreprises de construction belges appliquent tout aussi souvent de bonnes pratiques ? Si elles ont un engagement similaire en matière de sécurité, comment expliquer que le risque d'accident est plus élevé dans notre pays ? L'engagement est-il vraiment similaire ? Nos entreprises surestimentelles leur engagement ou celui-ci est-il sous-estimé dans les pays exemplaires ? Quelle est l'efficacité de l'engagement de nos entreprises en matière de sécurité ? La liste des questions est longue. Chacune d'entre elles mérite une attention particulière. Mais une conclusion importante se dégage toutefois : le contexte belge – c'est-à-dire les caractéristiques de l'engagement en matière de sécurité, la nature des risques qui se produisent ici et tout ce qui les affecte – est tel que l'engagement de nos entreprises de construction n'est pas encore suffisant pour réduire le risque d'accident au niveau de celui des pays les plus performants.
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L'EXPERT
« Notre réglementation a peu d'effets préventifs sur les accidents de travail » En matière de sécurité, nous disposons d'une législation complète. Elle ne semble néanmoins pas suffisante pour la garantir. Pourquoi ? Le rapport annuel 2017-2018 de la Confédération présente la vision d'Othmar Vanachter, professeur émérite de droit du travail à la Faculté de droit de la KU Leuven.
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out au long de sa carrière académique, la sécurité au travail a toujours été l’une des principales préoccupations du professeur émérite Vanachter. Il note que ce n'est pas à cause de différences réglementaires majeures que notre secteur est plus dangereux que les secteurs de la construction de pays comme l'Irlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède. Les réglementations sont très similaires dans toute l'Union européenne. Elles sont effectivement basées sur les mêmes directives européennes. « Je constate toutefois que notre réglementation a peu d'effet préventif sur les accidents du travail. En effet, lors d'un accident, il est très rare qu'un coupable doive être trouvé. La victime est indemnisée, quelle que soit la personne responsable », indique Othmar Vanachter. « Je ne parle pas de l’accident sur le chemin du travail, où la situation est tout autre. Mais du cas d’un accident survenu pendant l’exécution du travail à proprement parler, l’employeur assure non pas une faute mais un risque. L’assureur indemnise la victime. Mais il ne peut pas se retourner contre l’employeur ou le travailleur, même si une faute grave a été commise. Un tel recours n’est en effet ouvert qu’en cas de constat d’une faute intentionnelle, ce qui se produit rarement ».
Responsabilité
En d'autres termes, les principes généraux de la responsabilité civile ne valent pas pour les accidents du travail. Il peut être question d’une responsabilité pénale mais on n’y recourt pas souvent, sauf dans des situations réellement exceptionnelles comme l’explosion de gaz à Ghislenghien, en 2004. « Pour autant que je sache, très peu d’accidents du travail donnent lieu à une condamnation pénale. L’effet préventif de ces condamnations est donc, lui aussi, par la force des choses, limité ». 28 Construction • juillet juillet -- août août 2018 2018
Le professeur Vanachter n'estime pas pour autant qu'il serait préférable d’instaurer cette responsabilité civile pour les accidents du travail. « C’est une bonne chose, qu’en premier lieu, on pense à la victime et à son indemnisation. Si elle devait, chaque fois, intenter une procédure au civil, elle serait souvent perdante. Elle devrait en effet pouvoir prouver une faute, ce qui est souvent difficile à établir, sans compter que la victime, elle-même, peut avoir une part de responsabilité. Par ailleurs, il peut se passer beaucoup de temps avant le prononcé d’un jugement. Pendant ce laps de temps, la victime peut se retrouver sans revenu. Donc, le système actuel est bon.Mais je le redis : il manque d’incitations préventives ! ».
Prévention
Vous l'aurez compris, le professeur Vanachter estime qu'il faut davantage de prévention. Et la meilleure prévention consiste à convaincre les employeurs. « Un bon règlement de travail, qui définit explicitement les obligations des travailleurs en matière de sécurité au travail, est incontestablement un outil de prévention majeur. Les entrepreneurs, qui prétendent ignorer tout de certaines situations dangereuses ou du comportement imprudent de leurs ouvriers, n’ont a ucune excuse. Ce n’est pas par hasard que la réglementation met l’accent sur la responsabilité de la ligne hiérarchique, qui va de l’employeur au chef d’équipe en passant par le management. Un employeur doit savoir ce qui se passe dans son entreprise ».
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INFOS : Retrouvez l'intégralité de l'interview du professeur émérite Othmar Vanachter dans le rapport annuel 2017-2018 de la Confédération.
PLAN D’ACTIONS
Notre action professionnelle pour la sécurité En collaboration avec d'autres partenaires, la Confédération ne ménage pas ses efforts pour encourager la prévention dans les entreprises de construction. Mieux même, votre fédération professionnelle veut passer à la vitesse supérieure, de sorte que nous puissions rejoindre les pays européens dont les secteurs de la construction sont les plus sûrs.
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our la Confédération, 2018 est l'année de la prévention des risques. Souvenez-vous, le coup d'envoi en a été donné par le Forum Construction de février, consacré à ce thème. Le rapport annuel 2017-2018, sur lequel se base le présent dossier, en est la suite. Nous atteindrons notre vitesse de croisière cet automne, avec le lancement d'une grande campagne. Cela signifie-t-il que la Confédération ne se mobilisait pas à ce sujet jusqu'à présent ? Que nenni ! Au quotidien, la sécurité fait partie intégrante de son fonctionnement. Elle est en effet active, par l'intermédiaire de ses services centraux, dans diverses institutions et conseils consultatifs en charge des matières relevant de la sécurité au travail : la FEB, le Conseil supérieur de la prévention et de la protection au travail, Constructiv, les cabinets et administrations compétents...L'organisation profession-
nelle participe ainsi à la politique générale de prévention. Mentionnons également les fédérations professionnelles. Elles prennent des initiatives, pour leurs métiers, qui aident les membres dans la prévention des risques : élaboration et diffusion d'un code de bonnes pratiques, actions auprès des autorités, contribution à la certification... Et enfin, bien sûr, les confédéra tions locales. Elles ont une connaissance approfondie des besoins des entreprises de construction, leur fournissent conseils et support, organisent des journées de la sécurité et des formations, constituent des groupes de travail pour aborder les questions pratiques ...
Plan d'actions
Mais dès aujourd'hui, la Confédération entend aller plus loin. Le programme de travail de Paul Depreter (Président de la Confédération) fait de la sécurité l'une
des priorités de son mandat. Dans le prolongement du programme d’action de son président, l'organisation professionnelle mettra sur pied, dans les prochains mois, une campagne d'envergure. En voici les éléments saillants : ∙ une campagne de sensibilisation. Elle adopte une approche positive et stimulante, avec pour fil conducteur la promotion d'une culture de la sécurité dans les entreprises ; ∙ une charte de la sécurité, que ses membres pourront signer ; ∙ une journée de la sécurité ; ∙ des roadshows pour porter le message de la Confédération dans les différentes régions du pays. Dans le même esprit, l'organisation professionnelle désire également organiser des ateliers de réflexion. Le rapport annuel 2017-2018 relève diverses lacunes en matière de prévention. Ces ateliers permettront de les aborder avec les principaux intéressés.
Lobbying
Enfin, citons également le travail de lobbying. La Confédération désire une concertation avec les principaux m aîtres d'ouvrage publics afin de parvenir à un véritable partenariat pour la sécurité. Cette concertation pourra ensuite s'étendre aux maîtres d'ouvrage privés. Une concertation d’un autre type sera également menée avec les responsables publics en matière d’enseignement et les pouvoirs organisateurs dans les différents réseaux. Il s’agira ici, pour l’essentiel, de sensibiliser le monde de l’enseignement à l’importance d’une prise en charge par les écoles et universités de programmes de formation à la sécurité de jeunes qui se destinent à une carrière professionnelle dans la construction. INFOS : Au moment d'écrire ces lignes, tous les détails des actions de la Confédération n'étaient pas encore connus. Tenez nos autres canaux de communication à l'œil !
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FORMATION EN ALTERNANCE
« Dès 15 ans, venez vous former à l’IFAPME ! » Nicole Roland est la nouvelle administratrice générale de l’IFAPME, l’Institut wallon de Formation en Alternance et des Indépendants et Petites et Moyennes Entreprises. Notre secteur collabore étroitement avec cet opérateur. La nouvelle administratrice générale l’a expliqué à Construction. Dans cet entretien, elle est également revenue sur ses objectifs à la tête de l’institution.
N
icole Roland, pouvez-vous rappeler brièvement ce qu’est l’IFAPME ?
Il s’agit de l’Institut wallon de Formation en Alternance et des Indépendants et des PME. Nous proposons à tout candidat, sur une durée variable, d’alterner une formation de quatre jours en entreprise et un jour en centre de
« Je tiens à positionner l’IFAPME dans le numérique ».
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formation, soit apprendre le métier en le pratiquant. Nous avons trois grandes filières : celle des 15-25 ans, la formation chef d’entreprise, à partir de 18 ans et la formation continue. Nous disposons de seize centres de formation en Wallonie et de plus de 3.000 formateurs. Tous les jeunes ne sont pas faits pour l’enseignement traditionnel. Pourquoi, dès lors, s’acharner à y rester ? L’alternance mérite d’être mieux connue et reconnue. Nous formons aussi bien des jeunes que des travailleurs, des demandeurs d’emploi ou encore des personnes qui souhaitent réorienter leur carrière, augmenter ou maintenir leur niveau de compétence professionnelle, voire même des enseignants et leurs élèves dans nos centres de compétences « construform ». Quelle place occupe le secteur de la construction au sein de l’IFAPME ?
La construction occupe la première place et représente plus d’un tiers de notre offre de formation. Nous formons des maçons, des plafonneurs, des couvreurs, des menuisiers, des peintres…et nous sommes très attentifs aux métiers en pénurie et à l’actualité du secteur. Dès le mois de septembre, nous allons d’ailleurs lancer de nouvelles formations dans la construction : le BIM Modeleur et le BIM Coordinateur, le Conseiller en domotique et Smart Home, l’agent technico-commercial dans le secteur de la construction,
le gestionnaire de chantier ou encore le ventiliste. Il faut sans cesse évoluer. 1/3 des métiers de demain n’existent pas aujourd’hui. Je citerai encore la formation constructeur-monteur de bâtiment en structure bois, le pilotage de drones et ses applications comme la photogrammétrie, la gestion des nœuds constructifs sur chantier et tout ce qui est lié à la PEB. Vous avez un partenariat avec la Confé dération Construction Wallonne. Pou vez-vous nous l’expliquer ?
Il remonte à une vingtaine d’années et il a commencé au travers de collaborations de développement de projets communs soutenus par des aides européennes (coordination sécurité et santé, management des risques environnementaux,…). Nous nous sommes donc connus au niveau européen. Mais plus largement, notre collaboration avec le secteur est historique et remonte à nos fondements. Nos offres de formation étaient créées à la demande des fédérations professionnelles et sous leur validation. En 2011, nous avons signé une convention de partenariat avec la CCW pour la promotion des métiers via, notamment des campagnes de communication. Nous avons besoin de nous appuyer sur le secteur pour savoir quelles nouvelles formations lancer. La formation en alternance ne décolle pas vraiment en Belgique par rapport à
d’autres pays. Comment expliquez-vous cette difficulté ?
Il existe actuellement un déficit de communication et de valorisation des métiers plus techniques. De plus, en Belgique, le paysage institutionnel est compliqué et les centres PMS n’orientent pas vers les organismes régionaux. Pourtant, une enquête a démontré que six mois après l’obtention de leur diplôme à l’IFAPME, 80 % des jeunes décrochent un emploi ou créent leur entreprise. Dans le secteur de la construction, ce chiffre est même de 90 % pour les stagiaires IFAPME. L’alternance est une filière d’excellence. Quels objectifs allez-vous poursuivre en tant que nouvelle administratrice géné rale de l’IFAPME ?
Je tiens à positionner l’IFAPME dans le numérique qui impacte toutes les professions et travailler encore plus étroitement avec les entreprises de construction. Pour les entrepreneurs, l’alternance est une manière de prendre un jeune à côté de soi. Nous devons également continuer à communiquer et raconter des parcours de vie. J’aimerais aussi mettre les concours en avant. C’est une manière de se mesurer à d’autres. Enfin, nous accueillons des jeunes dès l’âge de 15 ans mais nous constatons que la moyenne d’âge d’entrée est de 17,5 ans. Il faut que les jeunes viennent plus tôt chez nous. Je lance le message suivant : dès 15 ans, venez vous former à l’IFAPME !
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Le tuteur est un travailleur que l’entreprise affecte à la formation.
L’ALTERNANCE ET LA FORMATION AU TUTORAT L’alternance, c’est 60 à 80 % du temps par semaine en entreprise et le reste de la semaine en centre de formation. Un contrat d’alternance doit être signé entre l’entreprise et l’apprenant qui recevra une rétribution forfaitaire mensuelle. Cinq bonnes raisons de former un jeune en alternance avec l’IFAPME ? Un renfort pour vos équipes, l’apprenant est formé à votre image et votre culture d’entreprise, un coût salarial progressif allégé, un accompagnement personnalisé et une formation dynamique donnée par des professionnels. Si vous accueillez un apprenant au sein de votre entreprise, vous devrez désigner un « tuteur ». Le tuteur est un travailleur que
l’entreprise affecte à la formation, à l’accompagnement et à l’intégration de collaborateurs en milieu professionnel. Il peut être chef d’entreprise, indépendant ou encore collaborateur. La formation tutorat est gratuite et construite dans une logique de parcours. Elle peut être organisée par secteur ou par métier. À l’issue du module de base (8h), vous devenez un tuteur agréé. Une attestation vous est délivrée et en complément, un deuxième module de 16h peut être suivi. Cette attestation vous donne également accès à la prime régionale lorsque vous signez avec l’apprenant un contrat d’alternance. Cette formation est dispensée dans les centres de formation IFAPME.
FORMATION DE CONSTRUCTEUR DE BÂTIMENTS EN STRUCTURE BOIS : UNE PREMIÈRE HISTORIQUE ! La formation de Constructeur/Monteur de bâtiments en structure bois est innovante tant dans son contenu que sur sa forme. « C’est historique car c’est la première fois qu’une école, un centre IFAPME et les secteurs organisent une formation conjointe. Elle démarrera dès la rentrée de septembre », indique Florie Thomas, conseillère Enseignement et Qualifications à la CCW. « L’objectif est une mutualisation des équipements et des savoir-faire des formateurs et des enseignants afin de préparer le jeune aux épreuves sectorielles qui l’attendent en fin d’année. Les entreprises ont une part importante dans la formation de l’apprenant puisque c’est chez elles que les jeunes se formeront trois à quatre jours par semaine ». Il s’agit d’un partenariat entre les secteurs de la construction, Constructiv et du bois, Woodwize. Cette formation est destinée aux jeunes ayant
une qualification dans les métiers de la menuiserie. Elle dure un an (de septembre à juin). À l’issue de la formation, l’apprenant acquerra des nouvelles compétences en usinage des bois et panneaux sur machines traditionnelles et à commande numérique, sur la réglementation en matière de Performance Ener gétique des Bâtiments (PEB), en assemblage des éléments structurels et leur mise en œuvre en atelier et sur chantier, en réalisation de l’isolation et des étanchéités à l’air et à l’eau des structures, en placement de parements extérieurs menuisés et sur le travail en collaboration avec les autres corps de métier. Pour trouver le catalogue complet des formations (actuelles et nouvelles), rendez-vous sur le site Internet de l’IFAPME.
PLUS D’ INFOS : www.ifapme.be ou 0800 90 133
juillet - août 2018 • Construction 31
POLITIQUE COMMUNALE
La CCW, partenaire incontournable de l’UVCW Le 18 mai dernier, l’Assemblée générale de l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW) s’est tenue à Namur, en présence de 500 mandataires communaux et de la ministre des Pouvoirs locaux, Valérie De Bue. La présence de la ministre s’explique par l’importance particulière que revêtait l’Assemblée de cette année. Et ce pour une double raison.
Francis Carnoy, le directeur général de la CCW, faisait partie du panel d’experts.
D
’abord, il s’agit d’une année d’élections communales. L’UVCW a donc présenté son Manifeste « En route vers des Villes et Communes durables 2024 », manifeste que l’UVCW a ensuite soumis à l’analyse critique d’un panel de quatre experts : Marc Bussers, président d’Inter-Environnement Wallonie, Louis Christians, professeur à l’UCL, Aurélie Tibbaut, Assistante à l’ULB et Francis Carnoy, directeur général de la Confédération Construction Wallonne.
Points de convergence
L’UVCW a présenté la CCW comme partenaire incontournable, vu sa représentativité et l’étroite imbrication des activités des pouvoirs locaux avec celles du secteur de la construction (voiries, bâtiments publics, infrastructures sportives, urbanisme…). Francis Carnoy a ainsi pu mettre en exergue 32 Construction • juillet - août 2018
Louise-Marie Bataille, la secrétaire générale sortante de l’UVCW.
Michèle Boverie, la nouvelle secrétaire générale de l’UVCW.
les nombreux points de convergence entre la CCW et l’UVCW, notamment « l’importance d’une gestion performante des marchés publics à travers la simplification administrative (via la numérisation), la programmation pluriannuelle des investissements et l’optimisation des retombées locales des travaux (circuitscourts, clauses anti-dumping…), sans oublier le traitement efficace des demandes de permis d’urbanisme ». Le débat a aussi porté sur les enjeux de la triple transition démographique, territoriale et énergétique qui impliquera notamment la rénovation énergétique massive du bâti et la construction de centaines de milliers de logements neufs dans un cadre urbain densifié et revitalisé, en partenariat avec les acteurs privés. En séance, le directeur général de la CCW a encore insisté sur « l’importance d’accroître les budgets
d’investissements par rapport aux dépenses courantes pour maintenir un bâti de qualité comme vecteur de cohésion sociale et sur l’importance de l’enseignement primaire et secondaire (de compétence communale et provinciale) pour préparer les futurs travailleurs motivés et qualifiés de demain ».
Retraite
Enfin, cette AG aura aussi été l’occasion de saluer le départ en retraite de Louise-Marie Bataille, secrétaire générale de l’UVCW et véritable figure historique du monde politique et municipal wallon. Le président de l’UVCW, Jacques Gobert a, en séance, confirmé que « la succession de Madame Bataille comme secrétaire générale serait assurée par son adjointe actuelle, Michèle Boverie ». Laquelle a déjà pris rendez-vous avec la CCW pour parcourir les dossiers stratégiques communs…
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DEMO DAYS
« Faire connaître Matexpo dans la partie francophone du pays » Les 8 et 9 septembre prochains, Matexpo organisera les Demo Days, sur le site d’une ancienne sablière (SODEWA), à Braine-l’Alleud (province du Brabant wallon). Une quarantaine d’exposants présenteront différents engins de chantier que les visiteurs pourront tester. La Confédération Construction est partenaire de ces Demo Days.
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omme nous l’explique Gregory Olszewski, le directeur de Matexpo, l’objectif de ces Demo Days est double. « Lors des éditions 2013 et 2015 de Matexpo, à Courtrai, il existait une zone demo à l’intérieur du salon. Mais elle n’a pas fonctionné comme nous le souhaitions et les exposants ne voulaient pas tenir deux stands. Nous leur avons donc soumis une enquête et il s’est avéré qu’ils voyaient évoluer le projet comme un événement à part entière. Le premier objectif est donc de créer cet événement unique qui fait désormais de Matexpo un rendez-vous annuel. Et le second est de saisir le potentiel qui existe en Wallonie et de faire connaître Matexpo dans la partie francophone du pays. Trouver un tel site est d’ailleurs plus facile dans le sud du pays ».
Pelles hydrauliques
Le site, parlons-en. Il s’agit d’une ancienne sablière d’une surface de
plusieurs dizaines d’hectares. « Mais nous n’en n’utiliserons que cinq ou six pour les Demo Days », précise Gregory O lszewski. Concrètement, chaque exposant disposera d’un chapiteau et d’une surface adéquate vouée à la démonstration des engins. « Nous mettrons le focus sur les pelles hydrauliques car il s’agit des engins les plus utilisés dans le secteur de la construction. Près de la moitié des exposants proposeront des démonstrations de pelles. On retrouvera également des démonstrations de camions, de bennes, de concasseurs et cribleurs. Les exposants proposeront également différents accessoires », indique le directeur de Matexpo.
Sécurité
Lors d’un tel événement, la question de la sécurité se pose. Nous avons donc soumis cette thématique à Gregory Olszewski. « Le visiteur doit prévoir des
« Nous mettrons le focus sur les pelles hydrauliques » chaussures de sécurité s’il compte tester les engins. En cas d’oubli, des points de vente seront présents sur le site. Pour ce qui est du test des machines en lui-même, le visiteur devra s’arranger avec l’exposant concernant la sécurité. C’est à ce dernier de juger ce qu’il y a obligation de faire ». Des gilets de sécurité et des casques seront également mis à disposition.
3.000 visiteurs
La sablière, où se dérouleront les Demo Days, se trouve à Braine-l'Alleud.
Pour une première, l’organisation espère attirer environ 3.000 visiteurs sur l’ensemble du week-end. « C’est un chiffre que nous nous sommes fixés. Il faut savoir que Matexpo 2017 a attiré 41.000 visiteurs et que 99 % des sondés disent qu’ils reviendront ». Sachez encore que si vous vous enregistrez en ligne, l’accès sera gratuit. Par contre, sur place, une somme de 25 € vous sera demandée. Un visiteur averti en vaut deux.
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INFOS : www.demodays2018.be juillet - août 2018 • Construction 33
SALON
Digital Construction Brussels, clap deuxième ! Moins d'erreurs de construction, davantage de productivité et une phase d'exécution plus rapide. Quel entrepreneur n'en rêverait pas ? Dans notre secteur, le numérique crée d'énormes opportunités dans ce domaine. Son essor n'a donc rien de surprenant. Pour ne pas manquer le train du numérique, rendez-vous à la deuxième édition du Digital Construction Brussels, à Tour & Taxis, les 24 et 25 octobre prochains.
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es dernières années, une tendance notable s'est fait jour dans la construction : informatique, ordinateurs, intelligence artificielle… Ils font de plus en plus leur apparition dans les entreprises. Il peut s'agir de facturation électronique, mais aussi d'une meilleure gestion d'entreprise ou d'une meilleure planification. Ou encore de contrôles de qualité plus approfondis, d'inspections plus rapides dans des lieux difficilement accessibles, d'une interaction plus fluide entre le chantier et le bureau... Vous voulez en savoir plus sur le numérique ? Sur les possibilités qu'il a à vous offrir ? Alors, ne manquez pas Digital Construction Brussels ! Les raisons de venir sont nombreuses. En voici quelques-unes : ∙ des séances d'informations très variées, adaptées aux entreprises de construction ; ∙ un aperçu, en un lieu unique, des possibilités du marché ; ∙ l'opportunité de poser vos questions
aux fournisseurs d'outils et applica tions numériques ; ∙ le réseautage avec d'autres entrepreneurs désireux de ne pas manquer le train du numérique.
GO DIGITAL!
34 Construction • juillet - août 2018
Labyrinthe
Drones, lunettes intelligentes, réalité virtuelle ou augmentée, Enterprise Resource Planning, BIM…Les applications et les possibilités sont si nombreuses que le paysage numérique fait parfois figure de labyrinthe. Toutefois, ce n'est pas le nom de l'outil qui importe, mais bien ce que vous pouvez en faire. C'est pourquoi les séances d'informations de Digital Construction Brussels sont si intéressantes. Le programme du salon n'est pas encore entièrement finalisé. Nous y reviendrons dans les prochains numéros de Construction. Nous pouvons toutefois déjà vous révéler que les séances d'informations adopteront une approche par groupes-cibles. Les grandes entreprises ont d'autres questions que
les plus petites entreprises ou les indépendants. Un entrepreneur, principalement désireux d'améliorer sa gestion de projets, n'aura peut-être que peu ou pas d'intérêt envers les processus de fabrication avancés tels que le scannage ou l'impression en 3D. La contribution de Techlink constitue un excellent exemple de cette approche sur la base de groupes-cibles. Cette année, le groupement des entreprises d'électricité, d'installations sanitaires et HVAC viendra présenter au salon sa plateforme TechBIM.
Thèmes
Les sujets des séances d'informations peuvent se classer en trois grands thèmes. DES TECHNIQUES NOVATRICES
Un grand classique du genre : le BIM (souvent interprété comme Building Information Modelling). Les projets de construction sont présentés en 3D sous forme d'assemblages d'éléments de construction, auxquels des informations sont reliées. Cela permet d'effectuer des simulations et de détecter les conflits (clash detection). Mais n'oublions pas non plus les drones, qui regorgent en principe de possibilités pour la construction ou encore l'impression en 3D d'éléments de construction, le scannage en 3D, la réalité virtuelle...
PIONNIER OU…RETARDATAIRE ? Le Rapport annuel 2016-2017 de la Confédération s'est penché sur la transition numérique. Il est parvenu à la conclusion que celle-ci a du potentiel. Bien appliquée, elle offre la possibilité, entre autres, de réduire les erreurs de construction, d'augmenter la productivité et de planifier de façon plus efficace, ce qui peut ensuite accroître la rapidité et la sécurité de la phase d'exécution. Comme l’a révélé une enquête, les entreprises déjà engagées dans le numérique sont d'avis que cette tendance est incontournable. Toutefois, la Confédération a également découvert qu'un grand nombre d'entreprises n'y prennent pas part.
23 – 26 OCTOBRE 2018
Votre organisation professionnelle entend éviter à tout prix l'apparition d'un fossé numérique entre les pionniers et les retardataires. Nous voulons vous donner toutes les clés pour que vous puissiez détecter vos besoins en matière de numérique et vous engager dans votre propre parcours. Digital Construction Brussels s'inscrit dans le cadre de cette stratégie. Mais, bien entendu, elle n'en est pas le seul élément. Vous avez déjà des questions sur la numérisation ? Votre confédération locale est à votre disposition et votre fédération professionnelle aussi. Inconcevable, donc, de manquer ce salon. Néanmoins, il n'a lieu qu'une fois par an. Vos confédérations locales et vos fédérations professionnelles sont en permanence à votre disposition.
INFOS : Vous trouverez les adresses des confédérations locales et des fédérations professionnelles sur www.confederationconstruction.be.
L'AIDE À LA GESTION
L'enregistrement des présences est obligatoire sur les grands chantiers. Nombre de fournisseurs proposent des services à cet égard, combinés ou non à l'utilisation d'applications telles que le track-and-trace. Mais cette aide peut également recouvrir d'autres notions, comme la facturation électronique (les autorités flamandes n'acceptent plus que des e-factures depuis le 1er janvier 2017), des outils tels que l'ERP qui permettent de numériser la gestion d'entreprise, le pack CPRO développé par le CSTC pour élaborer des offres, des états d'avancement et des factures... DIGITAL BUSINESS, E-MARKETING
Voilà bien un thème qui ne peut être absent de Digital Construction Brussels. Les entrepreneurs sont des experts en construction. Mais ce sont aussi des gestionnaires avisés, qui ne manqueront pas de tirer des avantages des techniques de communication et de marketing numériques.
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14.05.18 16:21
REALTY
Quels sont les plans de la Régie des Bâtiments ? Le 16 mai dernier, Laurent Vrijdaghs, l’administrateur général de la Régie des Bâtiments, a profité de sa présence au salon Realty pour lever le voile sur les projets prévus pour les années à venir. Il a également demandé aux entreprises de construction de faire preuve de patience.
L
a Régie des Bâtiments est un gros client pour les entrepreneurs en construction. Néanmoins, nous sommes tout de même en droit de nous interroger sur la direction qu’elle compte emprunter à l’avenir. C’est d’ailleurs en substance l’interrogation formulée par Christophe Maes, vice-président de la FEGC (Fédération des Entrepreneurs Généraux de la Construction), pendant son mot de bienvenue en ouverture du colloque ‘Investments 2022: What's the target?’, dans le cadre du salon Realty. La réponse lui a été donnée par Laurent Vrijdaghs, l’administrateur général de la Régie des Bâtiments. La Régie des Bâtiments (fondée en 1971) a pour mission de gérer le portefeuille d'immeubles (en propriété et en location) de l'État belge (services publics fédéraux). « Et avec les entrepreneurs, nous réalisons les bâtiments pour nos clients. Cela inclut également la rénovation. L'objectif est de gérer notre patrimoine de manière à répondre aux attentes et aux besoins de nos clients », a-t-il expliqué. Ces clients sont de natures diverses : il s'agit de services publics fédéraux, depuis les musées jusqu'aux prisons qui emploient ensemble quelque 70.000 personnes. La Régie met ces bâtiments à disposition sans demander le moindre loyer. Elle doit servir ces clients en pouvant compter sur moins de 900 personnes. Ces dernières années, 36 Construction • juillet - août 2018
les effectifs ont été réduits de 40 %. « Il s'agit d'une diminution importante et notre défi consiste à maintenir les compétences en interne. Nous devons faire plus avec moins de personnel. Et ce « trou », nous le comblons grâce à l'informatique ». Les bâtiments gérés par la Régie et effectivement utilisés sont actuellement au nombre de 1.050, pour un total de quelque 7 millions de mètres carrés. Un tiers est en location, les deux autres tiers en propriété. Pour ces projets, la Régie dispose d'un budget de 755 millions d'euros et 250 millions d'euros par an sont investis. « Nous manquons de ressources. Néanmoins, en 2018, nous pouvons réinvestir tout le produit des ventes. Par le passé, la majorité de ces revenus étaient destinés aux caisses de l'État ».
Justice
Un des plus gros clients de la Régie est le ministère de la Justice (dont les palais de justice et les établissements pénitentiaires, qui représentent 30 % des activités). Il existe un plan directeur de novembre 2016 qui vise une politique à long terme de détention et d'internement dans des conditions humaines et qui mise également sur la rénovation et la construction d'institutions pénitentiaires humaines. Sans oublier des projets issus de précédents plans directeurs, tels que la construction de nouvelles prisons à Haren,
INOCCUPATION ? Lors de son exposé, Laurent Vrijdaghs a réagi à une série de commentaires parus dans la presse, qui prétendent que les bâtiments gérés par la Régie seraient largement inoccupés. « Nous serions un mauvais gestionnaire, à en croire ces allégations », a-t-il déclaré. Il a indiqué que le taux d’inoccupation n’est que de 1,8 %. Il n’en demeure pas moins que l’utilisation de l’espace pourrait être optimisée. Des efforts seront également portés sur la limitation du nombre de mètres carrés par bureau/personne. « Nous devons imposer aux utilisateurs de passer à la taille en dessous », a-t-il affirmé.
Dendermonde et Anvers, qui datent déjà de 2012. « Mais des retards se sont accumulés entre 2012 et 2017. Les procédures prennent du temps. Et les entrepreneurs doivent être patients, surtout à Bruxelles », a déclaré Laurent Vrijdaghs. Ces projets
utiliserons toutes les formules possibles à cet effet, y compris en matière d'entretien ».
Monumental
D’autres projets ‘justice’ sont prévus. Il y aura des travaux au niveau de diffé-
dés. À Zaventem, la première phase d'un nouveau bâtiment pour la Police fédérale a récemment commencé. Il y a aussi la modernisation des bâtiments d'Etterbeek et la centralisation de la Police fédérale à Liège. Sans oublier les nouveaux centres fermés pour demandeurs d'asile à Zandvliet et Jumet qui seront construits dans les années à venir.
Musées et laboratoires
Laurent Vrijdaghs, l’administrateur général de la Régie des Bâtiments, a prôné la patience auprès du secteur de la construction.
sont en cours. En outre, quatre autres prisons figurent sur la liste de bâtiments ‘à construire’, de même que trois centres psychiatriques médico-légaux. Ces prisons seront construites dans le cadre d'un partenariat public-privé et sortiront de terre à Leopoldsburg, Lantin, Verviers et Vresse-sur-Semois. Les investissements débloqués pour ces prisons s’élèveront à 140 millions d’euros. « C’est budgétisé », affirme l'administrateur général. Il est également prévu de rénover et d'agrandir des prisons existantes. « Ce sera fait en collaboration avec des partenaires privés. Nous
rents palais de justice, comme à Anvers (programmés pour 2019), à Namur (pour lesquels un marché public a été lancé) et Bruxelles. Un bureau d'études a été désigné pour la rénovation de la façade du palais de justice à Bruxelles. La première phase devrait débuter en 2019-2020. Le reste sera ensuite rénové ‘au fur et à mesure’. Une durée de huit à dix ans a été évoquée. Il a qualifié la rénovation d'un bâtiment aussi monumental de défi majeur, notamment parce que les agents de ces services publics doivent pouvoir continuer à y faire leur travail. Pour la construction à Wilrijk d'un bâtiment central de la Police fédérale d'Anvers, les accords ont été deman-
D'autres grands projets portent sur des musées, dont ceux du Parc du Cinquantenaire (Autoworld et le Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire). Il existe des plans d'investissements pour les cinq ou six prochaines années qui seront mis en œuvre en fonction des besoins des exploitants. Les bâtiments de l'Institut météorologique d'Uccle seront rénovés en 2021-2022. Laurent Vrijdaghs a également mentionné le projet de centralisation des laboratoires de soins de santé. « Nous sommes en train d'examiner les besoins du client. Le cahier des charges doit y répondre. Il s'agit d'un projet complexe car les laboratoires doivent aussi se conformer aux normes les plus récentes ». Enfin, Laurent Vrijdaghs a évoqué le nombre de marchés publics lancés en 2017 : 2454. « Et tout marché public doit respecter les règles. Sur 2454 projets, il y a toujours un risque d’offre non conforme. Nous devons éviter les complications, ainsi que tout appel devant le Conseil d'État ». Par ailleurs, la Régie des Bâtiments changera de statut. Le ministre de tutelle, Jan Jambon, a proposé de transformer la Régie en société anonyme de droit public (Redesign). Jan Smedts, directeur Business & Redesign + Régie des Bâtiments (il a remplacé comme dernier orateur le ministre Jan Jambon qui avait d’abord été annoncé) a déclaré que le nouveau statut devrait permettre à la Régie d'être financièrement flexible, d'élaborer de meilleurs plans et de faire de meilleurs investissements.
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juillet - août 2018 • Construction 37
CSTC
Bilan et regard sur l’avenir : le rapport annuel du CSTC Le rapport annuel 2017 du CSTC dresse le bilan de l’activité de l’année dernière, tout en faisant le point sur le cap à prendre dans un monde qui évolue. Notre secteur, lui aussi, est en pleine mutation, étant concerné au premier chef par les récents progrès technologiques. Le mouvement n’est pas près de s’arrêter et le Centre scientifique et technique de la construction est bien résolu à suivre toujours les choses de plus près, en essayant d’anticiper les tendances pour le professionnel de la construction. Cette promesse est celle que font ensemble les ingénieurs Jan Venstermans et Johan Willemen, respectivement directeur général et président du CSTC, en introduction du document…
L
e Comité permanent du Centre scientifique et technique de la construction, en concertation avec les organisations professionnelles du secteur, a pris la décision en 2017 de créer un nouveau Comité technique : le Comité technique Smart & Sustainable Constructions qui s’attellera à développer les bâtiments et villes de demain. Par ailleurs, on le cons tate de plus en plus, les avancées numériques offrent de très nombreuses possibilités en construction. Elles ont pour avantage principal d’aider à une préparation plus complète des chantiers, ce qui réduit les délais d’exécution, favorise un meilleur contrôle du budget et améliore la qualité des
travaux. Elles permettent aussi aux divers acteurs de la construction de communiquer entre eux de manière plus efficace, avec moins de malentendus et moins de pertes de temps. Les responsables du CSTC ont dès lors estimé que notre centre sectoriel avait pour mission de coordonner ces avancées, de façon à ce qu’elles soient accessibles et profitables à toutes les entreprises, petites ou grandes. C’est ce à quoi s’attache le Comité technique BIM & ICT, par le biais de ses activités de recherche, d’information et de normalisation en matière de ‘Construction 4.0’, ce nouveau vocable faisant l’objet de tout un thème du rapport annuel. Les
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premières publications sur le sujet ont vu le jour en 2017. D’autres suivront, accompagnées de séances d’information et de formation organisées en collaboration avec toutes les associations professionnelles du pays. Le Centre scientifique et technique de la construction n’a pas pour autant délaissé ses missions habituelles, ni ses activités de base liées à des thèmes non moins importants tels que l’énergie et l’environnement, le confort, la santé, l'accessibilité et la sécurité, les matériaux et systèmes constructifs ainsi que les installations techniques, chacun de ces thèmes étant abordé dans un chapitre distinct. Le rapport est bien docu-
menté et illustré sur une quarantaine de pages, pour la meilleure information de l’entrepreneur ressortissant. Un entrepreneur que le CSTC s’efforce par ailleurs de servir et d’assister de façon personnalisée, tant sur le plan technique qu’organisationnel. Le nombre des formations données par le CSTC n’a jamais été aussi élevé que l’an passé !
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Le rapport annuel du CSTC peut être commandé au service ‘Publications’ (tél. : 02/716.42.11 - fax : 02/725.32.12). On peut également le télécharger sur le site www.cstc.be (cliquer sur ‘Le CSTC’ tout en bas de la page d’accueil, à gauche, ensuite sur ‘Redevance’ et sélectionner le rapport d’activités souhaité).
Traitements antitartre : lequel choisir ? L’eau du robinet est généralement assez dure en Belgique et les installations antitartre s’y vendent donc plutôt bien. Mais quelle est l’efficacité du traitement ou plutôt des traitements existant sur le marché ? Car l’adoucisseur d’eau traditionnel n’est désormais plus la seule option. Le Centre scientifique et technique de la construction connaissait déjà bien l’efficacité de l’adoucisseur traditionnel qui réduit les dépôts de tartre en éliminant le calcium et le magnésium de l’eau. Mais d’autres systèmes existent dorénavant pour détartrer une installation de production d’eau chaude sanitaire. Le CSTC a souhaité les tester en laboratoire, pour élargir son jugement porté sur les systèmes antitartre…
L
es nouveaux tests effectués au CSTC l’ont été sous l’égide du Comité technique ‘Plomberie sanitaire et industrielle, installations de gaz’, attentif aux ennuis que peut provoquer une eau trop dure circulant dans une installation sanitaire.
d’ions magnésium. Cette quantité, ou concentration, appelée dureté totale de l’eau ou titre hydrotimétrique (TH), s’exprime en degrés français (°f ou °fH). On considère généralement qu’une eau est dure à partir de 30 °f (voir le tableau
C’est quoi une eau ‘dure’ ?
Plage de dureté de l’eau.
ci-dessous). La plupart des eaux de distribution belges sont moyennement dures à dures, à l’exception du nord de la Flandre et du sud-est de la Belgique, qui bénéficient d’une eau plus douce. Partout ailleurs, la dureté de l’eau distribuée est bien souvent comprise entre 30 et 45 °f.
© Shutterstock
Une eau est ‘dure’ quand elle contient une certaine quantité d’ions cal cium et, dans une moindre mesure, Une eau de distribution dure n’est pas mauvaise pour la santé, mais elle présente quelques inconvénients. Ainsi, elle laisse des dépôts calcaires (tartre) qui couvrent les surfaces des installations sanitaires, particulièrement lorsque l’eau est chauffée. Ces dépôts ont pour effet de rétrécir la section des tuyaux et, du même coup, de réduire le débit de l’eau qui y circule. Des boues s’y forment, certains accessoires sanitaires se grippent, les ›››
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CSTC
››› éléments chauffants ont un moindre
rendement calorifique… Bref, on comprend que de nombreux propriétaires soient à la recherche d’appareils capables de réduire ce phénomène.
Méthode classique : l’adoucisseur d’eau par échange ionique
Ce type d’appareil a longtemps été le seul à offrir une solution tangible au phénomène d’entartrage. Cet adoucisseur d’eau traditionnel, par échange ionique, fonctionne, comme son nom l’indique, en opérant un échange. À la place des ions calcium et magnésium contenus dans l’eau, il met des ions sodium. Il suffit donc de mesurer le nombre d’ions calcium et magnésium présents dans l’eau avant et après traitement – en d’autres termes, de mesurer la dureté de l’eau avant et après traitement – et on peut facilement savoir dans quelle mesure l’adoucisseur réduit efficacement la formation de tartre dans les installations. Ce système, le CSTC le connaît et l’expérimente depuis longtemps…
Nouvelles méthodes…
Les nouveaux dispositifs, eux, parviennent à réduire les dépôts de tartre sans modifier la dureté de l’eau. Dès lors, mesurer cette dureté pour vérifier l’efficacité n’a plus de sens. Comment faire alors pour mesurer autrement l’efficacité des nouveaux dispositifs ? Ayant reçu pas mal de demandes en ce sens, le CSTC a mis au point une méthode d’évaluation pertinente pour mesurer les performances de ces nouveaux types d’appareils antitartre, basés sur d’autres principes techniques. Les plus couramment rencontrés sur le marché sont les procédés magnétiques et électromagnétiques, les appareils à injection de CO2 et ceux à anode de zinc.
…et nouveau test
Un nouveau test d’évaluation des appareils antitartre a donc été développé dans le cadre de l’étude prénormative Evacode subsidiée par le SPF 40 Construction • juillet - août 2018
Procédure d’essai sur deux postes individuels.
Économie. Cette méthode, mise au point dans les laboratoires du CSTC, permet d’évaluer la capacité effective d’un appareil de traitement de l’eau à réduire la formation de dépôts calcaires dans une installation d’eau chaude sanitaire. Le principe d’évaluation est basé sur la procédure allemande W 512 qui compare les quantités de dépôts calcaires formés dans un chauffe-eau. On prend d’abord la mesure des dépôts dans un chauffe-eau dont l’eau a été traitée au moyen d’un appareil antitartre. Puis on prend la même mesure dans un chauffe-eau dont l’eau – la même eau au départ ! – n’a pas du tout été traitée. Il y a donc deux systèmes individuels indépendants de circulation d’eau chaude, appelés respectivement poste A et poste B (cf. schéma). L’eau de ville utilisée pour l’essai est enrichie de façon contrôlée en bicarbonate de sodium et en chlorure de
calcium, afin de la rendre plus entartrante. Elle est ensuite distribuée de façon équivalente vers les postes A et B où elle est, des deux côtés, chauffée pareillement, à 60 °C. Les conditions expérimentales appliquées au cours de l’essai sont précisées dans l’encadré sous le schéma.
Analyse des résultats
Après 21 jours de production d’eau chaude, le CSTC a récupéré les dépôts présents sur la paroi, le fond et la résistance électrique du chauffe-eau. Les masses totales de dépôts (MA et MB) obtenues pour les postes d’essai A et B ont alors été comparées. La comparaison entre ces deux masses récoltées donne la mesure de l’efficacité de la méthode de détartrage qu’on veut tester. Cette mesure est traduite par un ‘facteur E’ dont la définition est la suivante : facteur E = Plus le facteur E d’un appareil est
élevé, plus l’appareil empêche la formation de dépôts calcaires au sein de l’installation.
Test concluant
Un modèle unique de chacun des dispositifs antitartre cités plus haut a été testé selon ce nouveau procédé au sein du laboratoire ‘Chimie du bâtiment’ du CSTC. Dans le cas de l’adoucisseur à échange ionique réglé pour distribuer une eau à 15 °f, l’efficacité E s’élève à environ 90 % dans les conditions d’essai ici décrites. Celle des autres appareils antitartre testés est inférieure, voire négligeable dans certains cas. Néanmoins, parmi les appareils testés, l’appareil à injection de CO2 s’avère particulièrement performant, offrant un résultat assez proche de l’adoucisseur réglé à 15 °f. Le CSTC compte évaluer encore d’autres systèmes prochainement. Il pourra alors donner un avis général quant à l’efficacité des différents procédés antitartre proposés sur le marché du traitement de l’eau. Le Centre songe aussi à élargir ses conditions d’essai, par exemple pour déterminer quelle est, dans le processus de formation de dépôts de tartre, l’influence de la nature des conduites d’eau et de leur longueur. Le CSTC précise encore que tout fabricant, entrepreneur ou installateur, peut s’adresser à lui pour une demande d’évaluation de l’efficacité d’un appareil antitartre. Une réponse claire lui est promise.
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RÉFÉRENCE: Compilation libre du Dossier du CSTC n° 2017/4.12 rédigé par l’ingénieur P. Steenhoudt, chef du laboratoire ‘Chimie du bâtiment’ auprès du CSTC. Seul le texte original peut être cité en référence. Pour consulter ce dossier, on peut le commander au service ‘Publications’ du CSTC (tél. : 02/716.42.11 et fax : 02/725.32.12) ou le télécharger, après vous être identifié, sur le site www.cstc.be à la rubrique ‘Publications’ (cliquer sur ‘Chercher’, sélectionner ‘Par série de publications ou par métier’ en haut à droite, choisir ‘Les Dossiers du CSTC’, puis le numéro souhaité).
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PROJET
L’entrée du musée se fera désormais via ce pavillon d’accueil.
Le Musée royal de l’Afrique retrouve un second souffle Après plus de quatre ans de travaux, le Musée royal de l’Afrique centrale, à Tervuren, rouvrira ses portes, le 8 décembre prochain. Des travaux de restauration, de rénovation et de réaménagement ont été effectués sur le site. Un pavillon d'accueil a également été construit. En 2013, notre membre, Denys, a été désigné comme entrepreneur du projet. C'est avec une fierté légitime que son CEO, Johan Van Wassenhove, a expliqué le projet à Construction, lors de la visite de presse, organisée le 31 mai dernier.
«C
haque projet est une entreprise temporaire, où l'on doit recommencer à zéro, et chaque projet est différent. Mais, pour moi, celui-ci est complet », a souligné Johan Van Wassenhove. « Complet ». Le qualificatif est bien choisi. Car le projet du Musée royal de l’Afrique centrale a combiné construction, rénovation, travaux de fondations de grande ampleur et activités de restauration ultra méticuleuses. « Ce chantier est la preuve que chez Denys, nous sommes multi-spécialistes. Presque tous les travaux de rénova42 Construction • juillet - août 2018
tion et restauration ont été effectués, pour une grande partie, par notre propre personnel ».
Pavillon
L'entrée du musée, qui date de 1910, se fera désormais via un pavillon d'accueil, tout fraîchement construit dans le parc et qui s'intègre harmonieusement dans l'environnement. « Ce musée est une maison renouvelée qui a désormais une nouvelle porte d'entrée », a résumé l'architecte du projet,
Les façades du bâtiment muséal ont été nettoyées et restaurées.
Le « célèbre éléphant » du musée.
centrale, à Tervuren, de la terre en-dessous des fondations pour en créer de nouvelles (fouilles blindées) ». Ces travaux de liaison entre la galerie souterraine et le bâtiment muséal ont été les plus délicats à réaliser au cours de ce projet.
© Regine Mahaux.
S téphane Beel. Dont la volonté était de combiner moderne et ancien. Le pavillon est constitué d'un mur-rideau en verre et sa hauteur n'est pas plus élevée que celle du bâtiment muséal. Le restaurant du premier étage offre une vue imprenable sur le parc. Au niveau -1, se trouvent le foyer et des salles de réunion et le -2 donne accès à la galerie d'exposition et au « célèbre » tunnel qui rallie le musée : la liaison souterraine. Ce tunnel mesure 100 mètres de long. Le regard du v isiteur tombera directement sur la grande pirogue, une des pièces maîtresses du musée qui est revenue en février 2016. Elle mesure 22,5 mètres de long et pèse 3.500 kg. La galerie souterraine qui l’abrite représente tant l’entrée que la sortie du musée. « Nous avons dû effectuer des travaux de fondation avec les techniques de jet grouting et de fouilles blindées. Il faut d’abord forer, enfoncer des pieux dans le sol pour sécuriser le bâtiment (jet grouting) et ensuite extraire
Bâtiment muséal
Le bout du tunnel donne accès au bâtiment muséal, via des escaliers qui débouchent sur une cour intérieure très lumineuse. Le musée a été entièrement rénové et les vitrines, restaurées sur place, attendent de retrouver leurs collections. Le bâtiment et ses abords immédiats sont protégés en tant que monument et site depuis février 1978. L’intérieur du rez-dechaussée est également protégé ainsi que le mobilier originel. Au cours de la visite, Johan Van Wassenhove observait attentivement les lieux en pointant certains endroits. « Nous avons rénové et restauré les plafonds, les peintures, le marbre omniprésent et le parquet ». ›››
« Notre société a un lien symbolique avec l’Afrique »
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PROJET ›››
Concrètement, la lisLa pirogue se situe dans la liaison souterraine. te des travaux est longue et probablement nonexhaustive. Les façades du bâtiment muséal en pierre naturelle ont été nettoyées et restaurées. Les lanterneaux dans les toits en zinc ont été renouvelés et équipés d’une protection solaire. Le toit a été isolé et pourvu d’une nouvelle couverture de toiture en zinc, plomb et ardoises. Les escaliers en bois ont été restaurés, de même que tous les marbres. Les menuiseries extérieures en bois ont été décapées, restaurées et ensuite peintes dans leur couleur d’origine. Le parquet a été poncé et ciré. Les peintures et cartes murales, représentant le Congo belge, ont également été nettoyées et restaurées. Sans oublier d’encore mentionner la restauration des carreaux de sol…
Continent africain
Outre le challenge intéressant qu’il représentait, notre membre tenait vraiment à travailler sur le projet du Musée royal de l’Afrique centrale. Car le continent africain occupe une place importante au sein de l’entreprise Denys. « Nous y travaillons depuis vingt ans et nous y réalisons 30 % de notre chiffre d’affaires. Notre société a donc un lien symbolique avec l’Afrique. Nous y réalisons essentiellement des travaux hydrauliques avec la création d’usines d’assainissement d’eau. Nous nous sommes déjà rendus au Ghana, en Algérie, au Maroc, au Congo RDC, au Tchad, au Mali et au Niger ». Vous l’aurez compris, au même titre que le musée, le continent africain n’a plus trop de secrets pour Denys.
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UNE REMISE DES CLÉS SYMBOLIQUE Lors de la conférence de presse qui a précédé la visite, Johan Van Wassenhove a symboliquement remis les clés à Guido Gryseels, le directeur du musée. Un directeur soulagé et qui a fait part de la volonté de changer l’image du site et de faire évoluer son contenu. « Notre volonté est de transformer le musée colonial en un musée sur l’Afrique contemporaine avec un regard critique sur la période coloniale », a-t-il indiqué. Les clés ont également été remises à Zuhal Demir, Secrétaire d’Etat à la Politique scientifique. Qui abondait dans le même sens que Guido Gryseels concernant le changement de cap du musée. « J’expliquerai plus en détails ce changement substantiel à l’ouverture officielle du nouveau musée plus tard cette année ». Quant à Jan Spooren, le bourgmestre de Tervuren, il savourait le moment. « C’est un jour très important pour notre commune. Beaucoup de visiteurs belges et internationaux viennent à Tervuren pour visiter ce musée. Cette nouvelle infrastructure va lui donner une plus-value et je remercie le gouvernement d’avoir financé le projet ». Le maître d’ouvrage est la Régie des Bâtiments, qui était représentée par Laurent Vrijdaghs, l'administrateur général. « Pour que le Musée royal de l’Afrique centrale puisse maintenir son statut international, il fallait le rénover ! », a-t-il expliqué. En tout, le projet aura coûté 66,5 millions d’euros. « Le gouvernement fédéral soutient le projet depuis longtemps. Pour rappel, c’est en juillet 2006 que la rénovation a été approuvée par le Conseil des ministres », a encore précisé Sophie Wilmès, la ministre fédérale du Budget. « Pour moi, cet édifice représente un carrefour entre le savoir, la culture et le partage ». Ce carrefour, il faudra attendre le 8 décembre prochain pour le traverser.
La cour intérieure du musée.
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PROJET #TB225 ENSEMBLE CONTRE LA La SLA (sclérose latérale amyotrophique) est une maladie neuromusculaire grave caractérisée par une fonte et un affaiblissement progressifs des muscles. Un patient succombe en moyenne dans les 33 mois du diagnostic, par la paralysie des muscles du système respiratoire ou de la déglutition. On ignore malheureusement la cause exacte de cette maladie, et de nombreuses études scientifiques restent nécessaires pour le développement d’un médicament. Takeuchi lutte contre cette maladie en récoltant de l’argent pour la Ligue SLA, association en Belgique qui s’investit pour les patients atteints de SLA. Takeuchi lance une campagne à grande échelle visant à porter l’attention sur la Ligue SLA. Cette campagne, baptisée « Projet #TB225 », se compose de deux éléments. Tout d’abord, nous allons récolter des fonds à grande échelle avec notre toute nouvelle mini-pelle : la TB225. Durant la Coupe du monde, nous sillonnons les routes avec une édition spéciale de cette machine, entièrement aux couleurs de la Belgique. Nous allons placer l’engin aux lieux les plus fréquentés en Belgique, où nous allons également récolter des fonds. Par ailleurs, nous récoltons de l’argent par le biais de nos fournisseurs et au moyen d’une collecte de fonds lors de nos Verhoeven Demo Days. Outre la collecte, il est possible pendant la Coupe du monde d’enchérir sur l’édition spéciale de la TB225. L’engin sera vendu au plus offrant le 14 juillet. (Pour les dernières enchères, jetez un œil sur www.TB225.be !). Chaque euro dépassant le prix d’achat sera reversé en don à la Ligue SLA.
Notre objectif est de récolter un maximum d’argent pour la Ligue SLA. Vous joignez-vous à nous ? • Pour faire don de 2,- € en toute simplicité, envoyez un SMS au 4334, en mentionnant #TB225. • Ou faites don du montant de votre choix* sur le numéro de compte de la Ligue : BE28 3850 6807 0320, avec pour communication #TB225. *Chaque montant, conséquent ou non, est le bienvenu ! Une attestation fiscale est délivrée dès 40,- €.
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juillet - août 2018 46 Construction • mai 2018
Journal des Travaux Le journal des travaux (établi conformément aux prescriptions des autorités) doit être tenu sur chaque chantier par le délégué du pouvoir adjudicateur. Chaque jour, tous les renseignements relatifs à l'exécution des travaux doivent y être inscrits. Le journal des travaux permet d'avoir une vue d'ensemble du déroulement des travaux et des décisions prises, de même que des instructions données par le pouvoir adjudicateur et le concepteur du projet. Il est tenu à jour en permanence sur le chantier jusqu'à la réception provisoire du marché. L'administration, l'entrepreneur et le concepteur de l'ouvrage reçoivent généralement, chaque semaine, une copie des éléments qui ont été ajoutés au journal durant la semaine écoulée. Le journal des travaux est surtout utilisé dans le cadre des marchés publics mais peut aussi être utile pour les marchés de travaux privés.
Prix de vente spécial seulement pour les mois de juillet et août Prix membres pour cet ouvrage : € 11, (htva) Prix non-membres pour cet ouvrage : € 21, (htva) Cette publication peut être commandée via le site www.confederation construction/e-shop/ publications/juridique/ contrats-types et documents utiles. Il est aussi possible d’envoyer un mail à commandes@confederation construction.be
juillet - août 2018 • Construction 47
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48 Construction • juillet - août 2018
RAM Mobile Data est une entreprise informatique qui compte plus de 20 ans d’expérience dans la spécialisation en géolocalisation et en enregistrement des kilomètres et du temps, notamment dans le secteur de la construction. RAM fournit notamment des systèmes de track & trace pour les véhicules, les personnes et le matériel. Depuis 2005, RAM travaille en étroite collaboration avec la Confédération Construction.
Réussir des projets ou des interventions requiert des connaissances spécifiques ainsi que de l’expérience et nécessite pas mal de travail administratif. Astena propose des logiciels d’entreprise conviviaux adaptés au secteur de la construction et de l’installation. Ces logiciels vous permettront de travailler plus rapidement et plus efficacement. L’équipe d’Astena a la construction dans le sang et sait ce dont les entrepreneurs ont besoin.
Geotracer est un fournisseur de solutions informatiques globales de qualité dans les domaines de Track & Trace, Fleet Management, technologie GPS et systèmes anti-vol. A l’aide de la technologie intelligente de géolocalisation, nous proposons des outils qui permettent les fonctions suivantes : contrôle & vue d’ensemble, optimisation au niveau de l’administration et de la gestion et sécurité accrue.
Reynaers Aluminium est spécialisé dans le développement d’applications novatrices et durables de l’aluminium, utilisées dans la construction de fenêtres, de portes, de systèmes de façade, de protections solaires et de vérandas. Outre ses solutions standard, Reynaers conçoit également des systèmes sur mesure pour des projets. Reynaers se profile en pionnier de la numérisation du processus de construction grâce au BIM, à la 3D et à la visualisation en réalité virtuelle.
Dans ce numéro, nous débutons notre série de présentation des exposants qui participeront au Digital Construction Brussels, les 24 et 25 octobre prochains. Les prochaines éditions de Construction reviendront sur les autres exposants. Au final, ils seront tous passés en revue.
Bim Plan
Hit-Office
Bluefields
GMI
RMDY
Robaws
Bim Plan est un fournisseur de services pratiques liés au BIM, à un large public issu du secteur de la construction. Ce fournisseur met l’accent sur une mise en œuvre concrète de l’utilisation des applications BIM dans les processus de travail des entreprises et des projets. Bim Plan fournit du travail de modélisation, de la consultance BIM, de la coordination BIM et de la gestion de projet BIM, en s’appuyant sur dix années d’expérience dans divers projets à petite et grande échelle, en Belgique et aux Pays-Bas.
Le groupe GMI, en tant que fournisseur de logiciels et de services, aide ses clients à optimiser leurs processus opérationnels et leur organisation administrative. Grâce à sa démarche, GMI garantit une approche globale dans quatre grands domaines d’automatisation : ERP, CRM, ECM et BI. Les experts qui vous accompagnent sont rompus à la pratique du métier. Ils parlent votre langue et réfléchissent activement avec vous aux problèmes spécifiques auxquels vous êtes confrontés.
Ficos est le spécialiste informatique pour le secteur de la construction. Hit-Office, logiciel de gestion, permet de gérer vos offres, chantiers, achats, planning, comptabilité, personnel, SAV ou encore votre parc matériel. HitMobile est une application mobile qui vous permet d’avoir un accès permanent à vos données via smartphone ou tablette. Hit-Tracking est l’outil de géolocalisation intégré à Hit-Office et Hit-Market est votre plateforme de demande de prix qui permet d’améliorer le processus de demande de prix entre sous-traitant et fournisseur.
RMDY vous permettra d’augmenter l’empreinte numérique de votre organisation avec un partenaire offrant à vos clients l’expérience numérique qu’ils méritent. RMDY propose une expérience client qui convient à votre entreprise avec cinq services qui se complètent parfaitement : Stratégie et narration, conception de l’expérience utilisateur, développement Web, applications mobiles et réalité augmentée et virtuelle.
Bluefields, fournisseur du logiciel PDF « Bluebeam Revu », est devenu la solution digitale pour travailler avec des plans PDF (mesures, marquages, sessions…). « Bluebeam Revu » est devenu un complément important dans le processus BIM. De par sa conception, « Bluebeam Revu » est très intuitive et implique beaucoup plus de personnes dans le processus de construction qui ont désormais accès aux plans PDF.
Robaws est un outil d’administration en ligne axé sur la simplicité, la rapidité et la mobilité. Plusieurs modules sont disponibles : clients, offres, projets, bons de travail, facturation, fournisseurs, commandes, planification (check-in @work, déclarations de chantier), matériel, stock, enregistrement des heures, dashboard, intégration de fichiers et de mails. Robaws proposera des démonstrations de ses produits sur son stand.
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MARQUANT
Le CRR a une nouvelle directrice générale Depuis le 1er mai, Annick De Swaef est la nouvelle directrice générale du Centre de recherches routières (CRR). Elle succède à Claude Van Rooten qui a occupé ce poste durant 18 ans. Annick De Swaef reprendra la barre du CRR pour l’amener d’un pas résolu à contribuer plus que jamais aux routes de demain. Ingénieure civile de formation, elle pourra s’appuyer sur la riche expérience qu’elle a constituée, ces vingt dernières années, dans de nombreux domaines comme les partenariats stratégiques et le management général. La route de Claude Van Rooten ne s’arrêtera cependant pas là. En tant que directeur des Relations Internationales, il se focalisera sur les contacts internationaux, ce qui est parfaitement en phase avec sa fonction de président de l’Association mondiale de la Route (AIPCR). Depuis 1952, le CRR réalise
avec et pour les professionnels de la route des activités de recherche et de développement, afin de répondre par des idées innovantes aux défis de la route dans une société sans cesse en mouvement. Le CRR est un Institut de recherche privé d’utilité publique et il est au service de partenaires publics et privés, donc aussi bien des entreprises de construction que des autorités publiques. Le CRR travaille en étroite collaboration avec tous les autres partenaires du secteur, avec l’enseignement, les bureaux d’études et développement et les laboratoires. La Confédération souhaite beaucoup de succès à Annick De Swaef et Claude Van Rooten dans leur nouvelle fonction !
Annick De Swaef (à dr.) succède à Claude Van Rooten (à g.).
La cérémonie a eu lieu dans le cadre prestigieux du Palais provincial, à Arlon.
Les élèves les plus méritants des sections Construction récompensés à Arlon Le 24 mai dernier, Constructiv et la Confédération Construction Province de Luxembourg ont récompensé les élèves les plus méritants des sections « Construction » de l’enseignement secondaire technique et professionnel. Les jeunes, issus des sections Construction du Forem et de l’IFAPME Libramont, ont également été mis à l’honneur. Cette cérémonie a eu lieu dans le cadre prestigieux du Palais provincial, à Arlon. Olivier Schmitz, Gouverneur de la province de Luxembourg, et José Perard, Président de Constructiv Luxembourg, ont tous deux insisté sur l’importance des métiers manuels et la fierté que doivent ressentir ces jeunes d’avoir été sélectionnés et de pouvoir exercer prochainement le métier qu’ils ont choisi. Le secteur était également représenté par une délégation d’entrepreneurs de la Confédération Construction Province de Luxembourg. En plus des félicitations officielles, les élèves sont repartis avec un cadeau utile pour l’exercice de leur métier.
La 85e Conférence Euroconstruct La 85e Conférence Euroconstruct, qui s'est déroulée à Helsinki, a publié ses prévisions. Dans le secteur de la construction belge, une croissance de 3,7 % est attendue, cette année. Le Royaume-Uni affiche le taux le plus bas avec 0,1 % de croissance. La Hongrie est en tête des 19 pays d'Euroconstruct. Vu l'augmentation de la demande en travaux de construction, une croissance de 24,6 % est attendue, en 2018. Le taux de croissance moyen pour les pays
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d'Euroconstruct est de 2,7 %. Le "Summary Report" et le "Country Report" contiennent une analyse des prévisions de la construction pour 2018-2020. Vous pouvez l'acheter, avec l'avantage membre, à la Confédération. Il est également possible de n'acheter que les prévisions pour la Belgique.
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