Construction novembre 2019

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Construction

Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles

SOWACCESS

Pensez à la transmission de votre entreprise !

RÉNOVATION DES BÂTIMENTS

Enjeu majeur pour le gouvernement wallon

ACCORD CP 124

Nouvelles indemnités de mobilité

DOSSIER

Réalité virtuelle, augmentée et mixte :

un atout pour le secteur /confederationconstruction @ConfedConstruct

www .confederation­construction.be Confederatie Bouw - Confédération Construction

NOVEMBRE

2019 BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6


Dimanche 17 mai 2020

une initiative de la

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20 mars 2020 vos entreprises et

vos chantiers av ant le

journeechantie rsouverts.be


ÉDITO

La construction est un secteur d’avenir

P

lus de 13.000 postes de travail vacants ne sont actuellement pas pourvus dans la construction. La pénurie de main-d’œuvre a pris, dans notre secteur, des proportions inquiétantes. Et pourtant, il y a encore beaucoup de demandeurs d’emploi dans notre pays. Cette inadéquation entre offre et demande d’emploi est difficile à comprendre pour nombre d’entrepreneurs.

« Il faut faire de la réforme du marché du travail une priorité »

Il devrait être possible de faire preuve de davantage d’ambition en la matière. Non pas que les agences pour l’emploi, dans nos trois régions, restent inactives, loin de là. Mais il doit être possible de faire mieux. Chaque demandeur d’emploi doit faire l’objet d’un accompagnement étroit et recevoir les formation et recyclage nécessaires à son activation afin de pouvoir être orienté vers des métiers en pénurie. Mais dans le même temps, nous devons nous regarder dans le miroir. Il incombe à la Confédération Construction, et à l’ensemble de ses relais, de positionner notre secteur tel qu’il est, un employeur qui dispose de nombreux atouts, et ce dans de nombreux domaines. Ce que nous faisons avec des actions d’envergure, sans cesse renouvelées, comme la Journée Chantiers Ouverts, le site jeconstruismonavenir.be, Construcity, le Speed dating Construction…Et ces actions continueront à faire l’objet de toute notre attention dans les mois et années à venir. Il est crucial, en outre, de travailler avec les canaux d’information utilisés par les jeunes. Cela ne surprendra personne que nous parlions ici des médias sociaux tels que Facebook, Instagram et Twitter. Il va sans dire que les écoles et les établissements de formation sont nos alliés. Faisons en sorte que les jeunes, qui nous représentent dans les concours, soient les ambassadeurs de leur métier. Si nous voulons que les jeunes (mais aussi les moins jeunes) montrent envie et enthousiasme pour notre secteur, nous devons ajuster, en profondeur, l’image souvent encore ressentie comme désuète de notre secteur. La construction s’est transformée en un secteur technologique qui fait appel à de nouvelles compétences. On y rencontre aujourd’hui l’impression 3D, les drones, la réalité virtuelle et le BIM, outils qui de plus en plus sont maniés, de façon intégrée, dans la préparation et l’exécution des chantiers. Notre secteur offre, en outre, encore et toujours d’excellentes opportunités de carrière dans des professions qui, entretemps, ont fortement évolué, qu’il s’agisse des maçons, des couvreurs, des charpentiers, des électriciens ou des opérateurs d’engins. Il est important, par ailleurs, qu’un jeune, en recherche de son futur métier, réalise que la construction dispose d’une arme très efficace pour lutter contre le réchauffement climatique. Nos logements et nos bâtiments prennent en compte pas moins de 40 % des émissions de CO2 dans notre pays. Cette part peut être considérablement réduite grâce à des travaux de construction, de rénovation et de transformation en profondeur. Ce sera, et de plus en plus, un atout majeur pour décider les jeunes à reconnaître, dans la construction, un secteur d’avenir.

Robert de Mûelenaere Administrateur délégué novembre 2019 • Construction 3


SOMMAIRE

19 Dossier : réalité virtuelle, augmentée et mixte

Réalité virtuelle, augmentée et mixte. Ces technologies sont de plus en plus souvent évoquées dans notre secteur. C’est qu’elles constituent un véritable atout pour la construction. Ce dossier vise à vous familiariser avec cette technologie.

10 Nouvelle réglementation sur l'indemnité de mobilité

Dans le cadre de l'accord sectoriel 2019-2020 pour la construction (CP 124), les partenaires sociaux ont convenu d'adapter, en profondeur, le régime de l'indemnité de mobilité.

4 Construction • novembre 2019

32 La CCB-C a analysé la déclaration de politique générale bruxelloise La déclaration de politique générale (DPG) bruxelloise a été adoptée en juillet dernier. La Confédération Construction Bruxelles-Capitale a pris le temps de l’analyser en profondeur.

40 Le Delta, un projet atypique qui fait la fierté de Thomas & Piron Bâtiment

Après deux ans de travaux, le Delta, la nouvelle Maison de la Culture de la Province de Namur vient d’être inauguré. Situé au confluent de la Sambre et de la Meuse, ce lieu mythique, situé en plein centre-ville, fait la fierté des Namurois. Et de notre membre Thomas & Piron Bâtiment, l’entrepreneur désigné pour ce projet.


Construction

Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles

VOS INTÉRÊTS

NOVEMBRE

2019 BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6

10 Négociations sociales Rencontre avec Dirk Cordeel et Gabriël Delporte. 14 Accord sectoriel CP 124 Nouvelle réglementation sur l’indemnité de mobilité. 16 Jobsdeal Enregistrement des présences.

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RÉNOVATION DES BÂTIMENTS

Enjeu majeur pour le gouvernement wallon

ACCORD CP 124

Nouvelles indemnités de mobilité

DOSSIER

Réalité virtuelle, augmentée et mixte :

un atout pour le secteur /confederationconstruction @ConfedConstruct

DOSSIER

www .confederationconstruction.be Confederatie Bouw - Confédération Construction

3 Édito La construction est un secteur d’avenir. 6 Speed Dating Construction Lieu de rencontre idéal entre entreprises et étudiants. 7 ADEB More than building, une campagne pour attirer les talents. 9 Point de vue regional La gestion des terres de déblais bientôt maîtrisée et sécurisée.

VOS CONTACTS Construction est le mensuel de l’asbl Confédération Construction Rue du Lombard 34-42, 1000 Bruxelles Editeur responsable : Filip Coveliers, Rue du Lombard, 34-42, 1000 Bruxelles. Bureau de dépôt : Gent X Rédaction : Edition francophone : Construction Marc Guéret - tél. 02 545 57 31 marc.gueret@confederation­ construction.be Edition néerlandophone : Bouwbedrijf peter.graller@confederatiebouw.be Mise en page : Nikka Cuypers nikka.cuypers@cnc.be Secrétariat de rédaction : secretariatredaction@confederation­ construction.be Impression : Graphius

19 Introduction Réalité virtuelle, augmentée et mixte : un atout pour le secteur. 20 Contexte Ne pas confondre réalité virtuelle, augmentée et mixte. 22 Vanhout/Xella « La réalité mixte est un réel progrès sur chantier ». 24 Bostoen La réalité virtuelle deviendra vite la norme. 26 Groupe Cordeel Bernard Construction promeut la réalité virtuelle dans son réseau. 27 Nirli Des solutions adaptées pour le secteur.

Réactions-questions : communication@ confederationconstruction.be Avec la collaboration des services d’études de : • Confédération Construction Sonia Massart, tél.02 545 56 34 - fax 02 545 59 09 Sonia.massart@confederationconstruction.be • Confédération Construction Wallonne Catherine Houtart tél. 02 545 56 68 - fax 02 545 59 05 catherine.houtart@ccw.be • Conféderation flamande de la Construction Johan Walewijns, tél. 02 545 57 49 - fax 02 545 59 07 johan.walewijns@confederatiebouw.be • Confédération Construction Bruxelles-Capitale Morgane Cendoya, tél. 02 545 58 29 - fax 02 545 59 06

SECTEURS & MÉTIERS

28 Environnement Rénovation des bâtiments : une priorité pour le gouvernement wallon. 30 Sowaccess La transmission de votre entreprise : pensez-y aujourd’hui pour demain ! 32 DPG/Bruxelles « De nombreux défis se posent à nous ». 36 CSTC • Les drones au service de la construction : technologies, enjeux et perspectives. • L’art de faire du béton avec… du béton.

PROJETS & ENTREPRISES

40 Le Delta Un projet atypique de Thomas & Piron Bâtiment. 42 Avantages membres Votre affiliation se rentabilise. 44 Marché de la construction Merci pour votre présence au Digital Construction Brussels. 46 Marquant • Deuxième édition des Demo Days à Boussu. • Chiffre du mois.

morgane.cendoya@confederationconstruction.be Abonnements : Claude Bernaerts, tél. 02 545 56 88 - fax 02 545 59 00 claude.bernaerts@confederationconstruction.be Publicité : Kristel Dekempeneer, tél. 02 545 56 99 - fax 02 545 59 08, kristel.dekempeneer@confederation­ construction.be Prix abonnement annuel Membres de la Confédération Construction, compris dans la cotisation Non-membres : 137,80 euros (TVA et frais de port compris) / Etranger : 300 euros (TVA et frais de port compris)

Membre de l’Union des Editeurs de la Presse Périodique. Par la présente publication, la Confédération Construction asbl s’assigne comme but de vous communiquer des informations adaptées, fiables, complètes et exactes. Toutefois, elle ne peut pas être tenue responsable en cas d’un manquement quelconque à cet objectif. Tous les éléments de cette publication sont protégés par le droit d’auteur de la Confédération Construction asbl. Toute reprise d’articles, en tout ou en partie, n’est permise qu’après autorisation expresse et avec la mention explicite de leur provenance.

Vot re mensuel Construction est dorénavant imprimé sur du papier issu de la gestion durable des forêts. Le label Forest Stewardship Council veille à la préservation de l’écosystème forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigènes et des travailleurs forestiers.

novembre 2019 • Construction 5


ÉVÉNEMENT

Speed Dating Construction :

lieu de rencontre idéal entre entreprises et étudiants

Le Speed Dating Construction a réuni une trentaine d’entreprises et une soixantaine d’étudiants.

Le 30 septembre dernier, quatre hautes écoles wallonnes ; appuyées par la CCW, l’Union Wallonne des Entreprises (UWE) et Techlink ; ont organisé un Speed Dating Construction, à Mons. L’objectif est de recruter, par le biais de la formation en entreprise, des profils hautement qualifiés. Le gestionnaire de chantier, le métreur-deviseur et le conducteur de travaux sont quelques exemples de métiers en pénurie, depuis de trop nombreuses années. C’est dans ce contexte que la Haute Ecole Louvain en Hainaut, la Haute Ecole en Hainaut, la Haute Ecole de la Province de Liège et la Haute Ecole Robert Schuman (Province de Luxembourg) ont organisé un Speed Dating Construction. L’objectif étant de faire se rencontrer étudiants et entreprises de construction. Entreprises Quel bilan tirer de cet événement, du côté des entreprises ? « Nous avons eu beaucoup de retours positifs », a souligné Florie Thomas, responsable EmploiFormation-Enseignement, à la CCW. « Il y avait toutes les tailles d’entreprises et les étudiants ont pu réaliser des découvertes. Le maître-mot de la journée était 6 Construction • novembre 2019

de garder l’esprit ouvert tant du côté des entreprises que des étudiants ». Christelle Hubot est la responsable RH des entreprises Melin (voiriste/génie civil). Elle était présente à ce speed dating. « L’organisation d’un tel événement est une excellente idée. Il devrait d’ailleurs se généraliser dans l’ensemble des universités. Les entreprises doivent se tourner vers des établissements avec des jeunes en formation. C’est l’avenir. C’est à nous de parfaire ensuite leur formation sur le terrain », a-t-elle indiqué. À l’issue de l’événement, la petite trentaine d’entreprises présentes ont reçu un CV Book, reprenant les CV des étudiants. Etudiants De l’autre côté de la barrière, une soixantaine d’étudiants se sont rendus à ce speed dating. « Pour les étudiants, il est très important de se sentir rassurés

face aux employeurs. C’est la raison pour laquelle, le matin, ils ont reçu une préparation à l’entretien et à la rédaction d’un CV. L’après-midi, ils ont pu exercer leurs talents face aux entreprises présentes. Les étudiants connaissent généralement les grandes entreprises de construction et délaissent parfois des noms moins connus qui sont pourtant en demande de stagiaire. Il est clair que, par la suite, l’état de pénurie dans la construction est tel que les stagiaires sérieux pourraient signer leur premier contrat d’embauche dans la société dans laquelle ils ont fait leurs premiers pas professionnels », a indiqué Martine Gérard, directrice de catégorie à la Haute Ecole Louvain en Hainaut. Liège Il s’agissait déjà de la troisième édition de ce Speed Dating Construction. L’année prochaine, la quatrième édition devrait se dérouler à Liège. Son déroulement dans la Cité Ardente doit néanmoins encore être confirmé. Mais la CCW vous donne déjà rendez-vous en 2020.


ADEB - VBA

More than Building, une campagne pour attirer les talents Pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, les entreprises de l’ADEB-VBA viennent de lancer une vaste campagne d’attractivité, intitulée More than Building. L’objectif de cette campagne est de promouvoir la diversité des métiers et les opportunités de carrière qu’offre le secteur et d’initier des vocations auprès de futurs bâtisseurs. L’ADEB-VBA est la fédération des grandes entreprises de construction au sein de la Confédération Construction. Mais aussi grandes soient-elles, ces grandes entreprises rencontrent les mêmes problèmes, sur le marché du travail, que les autres entrepreneurs : la difficulté de trouver de la main-d’œuvre qualifiée. Plus que construire Construire est une passion. More than Building veut mobiliser la passion des femmes et des hommes qui construisent les infrastructures de demain. À l’image de Hassan, qui a signé chez un membre de la Confédération, à la sortie de ses études cet été. « La construction, ce n’est pas que construire », témoigne le jeune ingénieur de 24 ans. « C’est comme de l’art. On travaille dur pour réaliser un projet mais lorsqu’on regarde le résultat par après, on ressent

une immense fierté ». Dans la construction, les opportunités de carrière sont variées et nombreuses. Nos entreprises représentent environ 200.000 emplois. Si on ne regarde que les grandes entreprises de construction, ces dernières génèrent plus de 76.000 emplois directs et indirects. Des 13.000 emplois vacants dans la construction, on en retrouve environ 1.500 chez les membres de l’ADEB-VBA. Des postes à pourvoir dans l’ensemble des métiers, que ce soit dans les domaines du gros œuvre et du parachèvement, ou de la conception et de la technique. Charte de responsabilité sociétale Dans le contexte de More than Building, les membres de l’ADEB-VBA ont également adopté une charte de responsabilité sociétale. Elle ancre leurs

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responsabilités à l’égard de leurs interlocuteurs, qu’il s’agisse de jeunes talents, de maîtres d’ouvrage, de sous-traitants ou de la société au sens large. « Ce texte formalise nos engagements, actuels et futurs, sur trois axes spécifiques : assurer le bien-être de nos collaborateurs, dialoguer avec la société et innover durablement », explique Frédéric Loriaux, le président de l’ADEB-VBA. « Plus concrètement, et à titre d’exemple, nous réaffirmons nos engagements pour promouvoir l’emploi et l’économie locale ainsi que pour développer les compétences de nos collaborateurs ». Offrir des parcours professionnels attractifs et accompagner la société dans une transition durable. Les entreprises de construction ne peuvent y arriver seules. Dès lors, les membres de l’ADEB-VBA invitent les acteurs publics et privés à se mobiliser activement pour soutenir leur démarche et susciter de nouvelles vocations dans les filières de la construction.

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POINT DE VUE RÉGIONAL

La gestion des terres de déblais bientôt maîtrisée et sécurisée

D

epuis des années, des litiges surviennent sur chantier lors de l’évacuation de terres de déblais, notamment à cause de l’absence de reconnaissance par le maître d’ouvrage, en amont des chantiers, de la qualité des terres à excaver. Une réforme en profondeur du cadre réglementaire sur la valorisation des terres excavées était donc indispensable pour mettre fin à l’insécurité juridique et financière à laquelle sont confrontés tous les intervenants : maîtres d’ouvrage (publics et privés), entrepreneurs, transporteurs, propriétaires de sites...

« La CCW a sollicité une période transitoire pour une entrée en vigueur progressive »

Heureusement, un nouvel arrêté du gouvernement wallon, relatif à la gestion et à la traçabilité des mouvements de terres sur le territoire wallon, doit bientôt entrer en vigueur. Tous ces acteurs seront désormais responsabilisés et sécurisés, malgré un cadre normatif et environnemental plus strict mais plus clair. Dans ce cadre, c’est l’asbl WALTERRE (dont la CCW est un des membres fondateurs) qui a été chargée, cette année, par le gouvernement wallon d’opérer le contrôle de qualité ainsi que la traçabilité des terres à évacuer des chantiers. S’appuyant sur l’expertise de la Grondbank, active depuis quinze ans en Flandre dans la gestion et la traçabilité des terres de déblais, Walterre dispose de tous les outils nécessaires pour accompagner et sécuriser tous les intervenants. Véritable interface entre les autorités publiques et les professionnels de la construction, Walterre veillera également, de manière neutre et impartiale, à limiter les charges administratives et les coûts liés à la certification et à la traçabilité des mouvements de terres. Le nouvel arrêté wallon devait entrer pleinement en vigueur ce 1er novembre. Mais, vu l’impréparation de certains acteurs et la nécessité d’adapter préalablement les cahiers des charges-types publics wallons (en bâtiments et en voiries) aux nouvelles modalités, la CCW a sollicité une période transitoire pour une entrée en vigueur progressive. Elle informera, bien évidemment, le secteur quant aux nouvelles modalités.

Francis Carnoy Directeur général de la CCW novembre 2019 • Construction 9


NÉGOCIATIONS SOCIALES

« Notre plus grand succès est la paix sociale dans notre secteur » Le dialogue social dans la construction entre dans une nouvelle ère. Cette année, Dirk Cordeel, le président de la délégation patronale au sein de la Commission paritaire 124, a passé le flambeau à son successeur. Ce départ intervient un an après celui de Gabriël Delporte, qui se chargeait pour sa part des aspects plus techniques des négociations. Ils ont partagé les joies et les peines du dialogue social pendant 30 ans. Le moment est venu de jeter un regard sur le passé, le présent et le futur.

LES DÉBUTS

Dirk Cordeel : « En 1983, j’ai siégé pour la première fois en CP 124, la Commission paritaire des ouvriers de la construction. À l’époque, Freddy Feys était administrateur délégué de la Confédération et Paul Willemen, le père de Johan Willemen, était le président de la délégation patronale au sein de la CP. En 1987, j’ai succédé à Paul ». « La Confédération est une organisation où les entrepreneurs ont beaucoup de mandats et certains d’entre eux sont très recherchés. Mais personne ne s’est jamais présenté spontanément pour le mandat de négociateur social. Je ne l’ai pas cherché non plus, on me l’a demandé. Mais c’est le genre de mission dans laquelle on grandit. Et de tous les mandats que j’ai exercés, c’est celui qui m’a donné le plus de satisfaction. Je suis reconnaissant envers la Confédération d’avoir pu l’exercer ». « Au sujet des négociations avec les syndicats, j’ai tout appris de Feys et Willemen. On a besoin d’une bonne dose de patience et d’une bonne capaci10 Construction • novembre 2019

té d’évaluation. Jusqu’où pouvons-nous aller ? Et eux ? On part toujours de grands souhaits mais finalement, il faut trouver un compromis. Et chacune des parties doit se retrouver dans ce compromis. J’ai dû acquérir cette patience et d’ailleurs, je continue à l’acquérir. Pour accomplir quelque chose, il faut du temps. C’est pendant cette période que le tandem Cordeel-Delporte est né. Au niveau des employeurs, nous n’aurions jamais pu atteindre les mêmes résultats sans l’apport de gens comme Gabriël Delporte ». Gabriel Delporte : « Dirk Cordeel était le responsable politique, moi le technicien. Il définissait une politique et je devais l’aider à la mettre en œuvre, à la concrétiser. Si les négociateurs patronaux voulaient plus de flexibilité, il me revenait d’examiner comment y parvenir sur le plan technique, et de me plonger dans une pléthore de lois, d’arrêtés royaux et de conventions collectives de travail ».

CONSOLIDER LA BASE

Gabriël Delporte : « Dirk a instauré une nouvelle approche. Avant

qu’il prenne part aux négociations, les employeurs étaient sur la défensive. La seule chose que l’on retrouvait sur la table des négociations était le cahier de revendications des syndicats. Dirk a alors lancé le Tour de Belgique. Avant les négociations, il se rendait dans les confédérations locales pour écouter les entrepreneurs, ce qui était fort apprécié. Nous en distillions ensuite les thèmes patronaux pour les négociations. Nous avions donc une légitimité pour aborder les desiderata de notre base. Il a également toujours réussi à obtenir l’adhésion des trois organisations patronales : la Confédération, Bouwunie et la FEMA, la Fédération des négociants en Matériaux de construction. Cela dit, tout le mérite n’en revenait pas qu’à lui. Des gens comme Hilde Masschelein et Johan Debuf ont également apporté une contribution précieuse à cet égard ». Dirk Cordeel : « Cette confiance dont j’ai bénéficié, et cette unité, sont des choses pour lesquelles je tiens à remercier tout le monde. Nous avons souvent eu des discussions. Mais au final, nous offrions un front uni à


« Dirk a instauré une nouvelle approche. Avant qu’il prenne part aux négociations, les employeurs étaient sur la défensive » Gabriël Delporte

la table des négociations. Le comité d’accompagnement que la Confédération constituait toujours m’a aussi donné beaucoup de travail. J’y faisais souvent face à Lionel Eeckhout, qui formulait des remarques et questions pertinentes ».

LE PASSÉ ET LE PRÉSENT

Dirk Cordeel : « La grande différence entre 1987 et maintenant est l’approche des syndicats. Avant, ils envoyaient des gens pragmatiques aux négociations. Maintenant, on négocie avec des gens plus théoriques et éloignés de la réalité du chantier. Il s’agit toujours de professionnels, mais plus de gens de terrain. En conséquence, la

concertation a quelque peu perdu de cet aspect humain ». « Une deuxième différence est qu’avant, nous parlions avec des gens qui pouvaient prendre des décisions. Leur signature avait valeur d’engagement. Désormais, c’est plutôt pour acter une prise de connaissance. Les négociations étaient également difficiles dans le passé, mais une fois que nous nous étions mis d’accord sur les grands principes, la confiance régnait entre les négociateurs. Cette confiance est nécessaire dans une Commission paritaire ». « Pour moi, il a toujours été essentiel que les entrepreneurs, eux-mêmes, participent aux négociations. Dans d’autres secteurs, les négociations sont générale-

ment menées par des permanents. Mais chez nous, la relation directe entre les employeurs et les travailleurs a toujours primé. Les entrepreneurs connaissent le terrain, ils viennent avec des éléments concrets aux négociations ».

QUATRE FERS DE LANCE

Gabriël Delporte : « Quatre thèmes tenaient particulièrement à cœur à Dirk Cordeel : les coûts salariaux, la formation et l’enseignement, la mobilité et enfin la concurrence déloyale. Concernant cette dernière, sa position était que l’emploi transfrontalier devait être possible. Mais hors de question d’accepter l’exploitation, le dumping social et autres ».

« Pour moi, il a toujours été essentiel que les entrepreneurs, eux-mêmes, participent aux négociations » Dirk Cordeel

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NÉGOCIATIONS SOCIALES « Dans le thème des coûts salariaux, nous retrouvons également Constructiv, qui gère nos fonds. Constructiv est uniquement alimenté par les cotisations patronales. Selon Dirk, elles devaient être aussi basses que possible, tout en préservant l’équilibre financier. À ce niveau, sa position était que la structure des fonds ne pouvait pas être trop onéreuse. Les cotisations patronales doivent bénéficier aux ouvriers, et non servir au personnel de Constructiv ». Dirk Cordeel : « L’avenir des fonds gérés par Constructiv est assuré par la politique économe des partenaires sociaux. Le secteur est prêt à affronter de mauvais moments et c’est là un excellent résultat ».

LES SUCCÈS

Dirk Cordeel : « Outre la bonne gestion de Constructiv, je pense que la paix sociale dans la construction est la plus grande réussite du dialogue social. Nous sommes un secteur de PME. Mais les relations sociales dans nos entreprises sont bonnes. Je dois encore une fois rendre hommage à nos trois organisations professionnelles fortes : la Confédération, Bouwunie et la FEMA. Elles sont nécessaires pour créer du soutien auprès des entrepreneurs ». Gabriël Delporte : « Nous avons encore remporté d’autres victoires au cours de ces 30 dernières années, par exemple en ce qui concerne le travail intérimaire dans la construction ». Dirk Cordeel : « C’étaient des négociations particulièrement difficiles. Les syndicats ont même menacé de faire grève. Mais le travail intérimaire existait dans tous les autres secteurs et nous avons pu convaincre les travailleurs que nous ne pouvions pas exclure la construction. Je pense que nous avons négocié trois mois à ce sujet ». Gabriël Delporte : « La modernisation du statut d’ouvrier de la construction a aussi constitué un grand succès. Les ouvriers ont désormais une assurance groupe, une pension complémentaire, une assurance hospitalisation… Dirk voulait éviter qu’une concur12 Construction • novembre 2019

rence apparaisse, à ce niveau, entre les entreprises, auquel cas ce sont les plus petites entreprises de construction qui en auraient pâti. Avec Bouwunie et la FEMA, il a réussi à créer une base commune identique pour tous ». « Notons aussi une autre grande réussite : la CCT sur l’éducation et la formation conclue entre 1990 et 1991. Nous avons même fait la une des journaux : un investissement de quatre milliards de francs ! En termes de contenu, cette CCT est encore solide comme un roc ».

« Quatre thèmes tenaient particulièrement à cœur à Dirk Cordeel : les coûts salariaux, la formation et l’enseignement, la mobilité et enfin la concurrence déloyale » Gabriël Delporte

LES DÉCEPTIONS

Gabriël Delporte : « J’ai vécu deux moments où Dirk a éprouvé des difficultés. Le premier a été lorsque, dans le feu de la discussion, un négociateur syndical a qualifié les entrepreneurs d’« esclavagistes ». Dirk est devenu blême de colère. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour le calmer ». Dirk Cordeel : « Cela ne m’a pas traumatisé. Je me souviens de l’une des premières fois où j’ai eu une réunion en Commission paritaire. Soudain, un syndicaliste a frappé du poing sur la table et a crié : ‘alors nous allons faire grève’ ! Sur le moment même, j’ai été fort impressionné mais la semaine suivante, c’était déjà passé ».

Gabriël Delporte : « Je pense également que la convention collective de travail européenne sur l’emploi transfrontalier a été une déception majeure. Dirk y a travaillé dur lorsqu’il était président de la FIEC, l’organisation européenne des employeurs de la construction. Nous avions eu de bonnes discussions avec les syndicats et il avait réussi à convaincre la FIEC de pouvoir signer la convention collective de travail européenne. Mais les syndicats s’y sont opposés. Je suis toujours incapable de dire, avec certitude, quel rôle les syndicats belges ont joué là-dedans et ce qui a mal tourné au juste. Y a-t-il eu un malentendu ? En tout cas, ça a été une occasion manquée ». Dirk Cordeel : « J’éprouvais la plus grande déception lorsque les syndicats ne respectaient pas les accords, par exemple l’accord de non-communication. Une certaine solidarité doit exister entre employeurs et travailleurs, sans quoi le dialogue social serait compromis. Pour moi, cela signifie aussi que l’on respecte l’esprit et l’intention d’un accord, même si tout n’est pas écrit noir sur blanc ».

L’AVENIR

Dirk Cordeel : « Le dialogue social est centralisé dans notre secteur et doit le rester. La concertation par entreprise n’est pas possible dans la construction. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, des négociations ont été menées conjointement pour l’ensemble du secteur et cela a bien fonctionné jusqu’à présent. Il existe parfois des tensions dans les relations entre grandes et petites entreprises, mais les employeurs ont toujours été en mesure de les résoudre eux-mêmes, y compris, par exemple, en matière de fixation des salaires ». « Sans concertation centralisée, les syndicats se focaliseraient sur quelques grandes entreprises de construction et les autres devraient suivre. Mais il ne peut y avoir de paix sociale que lorsque tout le monde est traité de manière équilibrée ».


Dirk Cordeel avec Robert de Mûelenaere et Guy Verhofstadt, Premier ministre de l’époque.

« Je continue également à défendre le dialogue social classique par le biais d’une société civile solide. Après tout, la relation entre employeurs et travailleurs est avant tout une donnée apolitique. Cela se passe sur le terrain. La politique fait des lois, mais l'exécutif est basé sur la relation entre les employés et les employeurs ».

RÉGIONALISATION

Dirk Cordeel : « Certains aspects du dialogue social sont régionalisés. Une régionalisation plus poussée ne bénéficierait pas à la construction. Je ne me place pas d’un point de vue politique ; je me place ici du point de vue de l’entrepreneur et non d’un point de vue national, fédéral ou régional. Les entrepreneurs sont actifs partout. Alors, ne multiplions pas davantage les conventions et les réglementations de ce petit pays. Il faut parfois oser dire qu’il est préférable qu’une matière reste fédérale. De plus, la solidarité doit être maintenue, peu importe que le travailleur soit flamand, wallon, bruxellois ou germanophone ».

DÉFIS

Dirk Cordeel : « Veiller à ce que les jeunes continuent d’opter pour la construction. C’est pour moi le plus grand défi. Les partenaires sociaux doivent miser sur l’éducation et la for-

« J’éprouvais la plus grande déception lorsque les syndicats ne respectaient pas les accords, par exemple l’accord de noncommunication » Dirk Cordeel

mation. De plus, nous ne devons pas nécessairement préparer les jeunes à la construction numérique de l’avenir, puisque cette construction numérique est déjà là. La construction est un secteur passionnant et plein de défis techniques. C’est cette réalité-là qu’il faut faire passer aux jeunes ». « Et à côté de cela, il y a bien sûr la mobilité : les embouteillages qui sont de plus en plus fréquents et qui durent de plus en plus longtemps, le rallongement des temps de trajet vers les chantiers et les livraisons en retard …Mais il s’agit là d’un problème que la CP 124 ne peut pas résoudre seule. Cela nécessite une vision globale de tous les secteurs ». Gabriël Delporte : « Permettez-moi d’aborder un dernier élément : le statut des ouvriers et des employés. Les délais de préavis et le jour de carence ont déjà été harmonisés. Mais une harmonisation accrue verra certainement le jour.

Les employeurs de la construction veulent que cette harmonisation soit neutre d’un point de vue budgétaire. La question est de savoir comment y parvenir ». « À cela s’ajoutent notre législation et notre réglementation du travail. C’est un millefeuille qui s’est constitué au fil du temps, couche par couche, et d’une complexité telle qu’il est difficile à expliquer. Notre législation du travail a besoin d’une simplification mais les syndicats sont très méfiants à l’égard de tout changement, peut-être parce qu’ils craignent que les travailleurs se voient privés de quelque chose. Ils vont très loin à ce sujet. Pour des raisons d’ordre historique, la Belgique est divisée en dix zones météorologiques pour la construction. Nous avons déjà étudié des possibilités de simplification. Mais nous nous sommes heurtés à un refus clair et net des syndicats ».

L’ADIEU

Dirk Cordeel : « Ai-je éprouvé des difficultés à « raccrocher » après plus de trente ans de dialogue social ? Lorsque j’étais président de la Confédération, la limite de 70 ans pour les mandataires a été mise en place. Toute personne dotée d’un minimum de bon sens sait quand elle doit arrêter le côté opérationnel. Donc, non, je n’ai aucun problème à tirer ma révérence ». « De plus, j’ai confiance en mon successeur Bob Van Poppel, et en Jan Vochten, le successeur de Gabriël. Je suis vraiment heureux que Bob prenne la relève. Si j’avais un conseil à lui donner ? C’est de travailler très dur pour obtenir la confiance de la base, mais aussi de lui faire confiance ! Et surtout, qu’il n’oublie pas le mantra suivant : patience, patience, patience ! ».

novembre 2019 • Construction 13


ACCORD SECTORIEL CP 124

Nouvelle réglementation sur l'indemnité de mobilité Dans le cadre de l'accord sectoriel 2019-2020 pour la construction (CP 124), les partenaires sociaux ont convenu d'adapter, en profondeur, le régime de l'indemnité de mobilité. Sa mise en œuvre et son entrée en vigueur font désormais l'objet d'accords. La majorité des mesures entreront en vigueur le 1er décembre. Toutefois, dans le cas des chauffeurs transportant du personnel, il faudra encore attendre un petit peu.

C

’est indéniable. Les embouteillages croissants rallongent les temps de déplacement. La question de la mobilité a donc constitué un point important des négociations sectorielles. Un ajustement de l'indemnisation des ouvriers s'imposait, sans pour autant déroger au principe selon lequel le temps de déplacement n'est pas du temps de travail. Concrètement, les partenaires sociaux se sont mis d'accord sur trois mesures : • une augmentation de 20 % de l'indemnité de mobilité ; • l'introduction d'un montant spécifique pour les chauffeurs roulant seuls; • enfin, l'octroi d'une « journée de mobilité » aux ouvriers qui, sur une base annuelle, doivent parcourir des distances exceptionnelles. Par « distance exceptionnelle », on entend 43.000 kilomètres ou plus.

Augmentation

Les ouvriers du secteur de la construction reçoivent une indemnité de mobilité pour leurs déplacements domicile-lieu de travail, quel que soit le moyen de transport utilisé. Le montant varie selon le nombre de kilomètres réellement parcourus. Pour l’instant, il n'est pas possible 14 Construction • novembre 2019

TABLEAU 1 - INDEMNITÉ

DE MOBILITÉ ­ PASSAGER PAR KILOMÈTRE

Distance totale réellement parcourue par jour (aller-retour)

TABLEAU 2 -

Montants actuels

Nouveaux montants à partir du 1er décembre 2019

de 0 à59 km

0,0516 €

0,0619 €

de 60 à77 km

0,0563 €

0,0676 €

de 78 à103 km

0,0583 €

0,0700 €

de 104 à 129 km

0,0603 €

0,0724 €

de 130 à 155 km

0,0644 €

0,0773 €

de 156 à 207 km

0,0682 €

0,0818 €

de 208 à 259 km

0,0703 €

0,0844 €

de 260 km et plus

0,0723 €

0,0868 €

INDEMNITÉ DE MOBILITÉ

CHAUFFEUR ROULANT SEUL PAR KILOMÈTRE d'augmenter­ l'indemnité de mobilité pour tout le monde. En effet, les chaufNieuwe bedragen Distance totale réellement feursparcourue qui transportent du personnel vanaf 1 december 2019 par jour (aller-retour perçoivent déjà le montant maximal km exonéré de 0,1316 € de par0 à59 kilomètre. Un 0,0650 € 0,0710 € de 60 à77pour km adaparrêté royal est nécessaire 0,0735 € ter ce plafond. Lesde partenaires 78 à103 km sociaux n'ont toutefois pas voulu et 0,0760 € de 104 à 129attendre km ont donc déjà instauré 0,0812 € de 130 une à 155 augmentakm tion pour les passagers. Pour eux, à par- 0,0859 € de 156 à 207 km tir du 1er décembre 2019, l'indemnité 0,0886 € de 208 à 259 km augmentera de 20 % (voir tableau 1). 0,0911 € de 260 km et plus Pour les chauffeurs transportant du personnel, l'indemnité ne change provisoirement pas. Les partenaires sociaux ont entrepris des démarches pour faire adapter le montant maximal aussi rapidement que possible. Il n'y a pas de


TABLEAU 2 -

de 60 à77 km

0,0563 €

0,0676 €

de 78 à103 km

0,0583 €

0,0700 €

de 104 à 129 km

0,0603 €

0,0724 €

de 130 à 155 km

0,0644 €

0,0773 €

de 156 à 207 km

0,0682 €

0,0818 €

de 208 à 259 km

0,0703 €

0,0844 €

de 260 km et plus

0,0723 €

0,0868 €

INDEMNITÉ DE MOBILITÉ ­ CHAUFFEUR ROULANT SEUL PAR KILOMÈTRE

Distance totale réellement parcourue par jour (aller-retour

Nieuwe bedragen vanaf 1 december 2019

de 0 à59 km

0,0650 €

de 60 à77 km

0,0710 €

de 78 à103 km

0,0735 €

de 104 à 129 km

0,0760 €

de 130 à 155 km

0,0812 €

de 156 à 207 km

0,0859 €

de 208 à 259 km

0,0886 €

de 260 km et plus

0,0911 €

modifications en ce qui concerne les ouvriers qui se déplacent en train. Ils ne reçoivent donc pas d'augmentation. Nouvelle catégorie : les chauffeurs

sans personnel Jusqu'à présent, un chauffeur roulant seul était indemnisé de la même façon qu'un passager. Mais à partir du

1er décembre 2019, il recevra 5 % de plus qu'un passager (voir tableau 2). Plusieurs conditions sont toutefois requises : il doit s'agir d'ouvriers qui se rendent seuls sur chantier, à la demande de l'employeur, avec un véhicule de société, et pour qui aucun transport collectif n'est possible. Si ces conditions ne sont pas remplies, c'est l'indemnité pour les passagers qui s'appliquera.

Journée de mobilité

Les ouvriers qui, sur une base annuelle, doivent parcourir des distances exceptionnelles, bénéficieront dorénavant d'une journée libre, la journée de mobilité. Celle-ci sera payée par l'employeur. La condition est qu'ils perçoivent chaque année, entre le 1er janvier et le 31 décembre, une indemnité de mobilité pour un total de 43.000 kilomètres ou plus. Cette nouvelle réglementation s'applique depuis début 2019. Les ouvriers ayant parcouru cette année 43.000 kilomètres ou plus, peuvent donc déjà solliciter cette journée de mobilité. La CCT précise que la journée de mobilité doit être prise au plus tard à la fin mars de l'année qui suit.

Autres mesures

À dater du 1er décembre 2019, la CCT augmente, au montant maximum exonéré, l'indemnité vélo pour les ouvriers se déplaçant à bicyclette. Elle passe donc à 0,24 € par kilomètre réellement parcouru. À partir de cette même date, les jeunes occupés dans le cadre d'un contrat en alternance recevront, eux aussi, une indemnité de mobilité, comme les ouvriers.

Les électriciens

Le régime de mobilité sera également appliqué en CP 149.01 pour les électriciens. Pour plus d'informations à ce sujet, veuillez contacter la fédération professionnelle Techlink.

INFO: hendrik.dewit@ confederationconstruction.be.

novembre 2019 • Construction 15


JOBSDEAL

L’enregistrement des présences pour les 180 heures supplémentaires n’est plus obligatoire En 2019 et 2020, les 180 heures supplémentaires/an recevront un traitement fiscal favorable, dans le secteur de la construction. L’enregistrement des présences sur le chantier, pour bénéficier pleinement des 180 heures, ne sera plus obligatoire.

L

’année dernière, dans le cadre du jobsdeal, il a été décidé qu’en 2019 et 2020, 180 heures supplémentaires/an recevraient un traitement fiscal favorable. Avant, il s’agissait seulement de 130 heures. La mesure vaut pour tous les secteurs. Dans la construction, cette hausse de 130 à 180 heures existe depuis longtemps. Mais au-delà de 130 heures, un enregistrement électronique des présences sur chantier était obligatoire.

Manque de clarté

Lorsque tous les secteurs ont reçu un traitement fiscal favorable pour les 180 heures supplémentaires, il subsistait un manque de clarté. Est-ce que l’enregistrement des présences électronique était encore obligatoire dans notre secteur pour ces 50 heures ? L’administration a initialement déclaré que c’était le cas. Mais elle a revu son point de vue. Le rapport au Roi, accompagnant un arrêté royal publié récemment, indique qu’en 2019 et 2020, l’administration ne demandera pas d’enregistrement des présences pour ces 50 heures supplémentaires. Le traitement fiscal favorable concerne les heures supplémentaires normales (heures supplémentaires volontaires incluses, voir plus loin) et les « heures complémentaires construction », aussi connues comme « heures AR 213 ». 16 Construction • novembre 2019

Pour l’employeur, l’avantage fiscal consiste à ne pas devoir verser une partie du précompte professionnel. Il s’agit d’un pourcentage du montant brut du salaire utilisé pour calculer les heures supplémentaires. La taille du pourcentage dépend du sursalaire. La situation suivante se présente pour l’employeur : • Les heures supplémentaires AR 213 donnent droit à un sursalaire de 20 %. Le pourcentage pour calculer l’avantage est alors de 32,19 %. • Dans le système général des heures supplémentaires (y compris les heures supplémentaires volontaires), le sursalaire est d’au moins 50 %. Le pourcentage est alors de 41,25 %. Pour le travailleur, il y a une réduction de l’impôt des personnes physiques. Il s’agit à nouveau d’un pourcentage du montant brut du salaire utilisé pour calculer les heures supplémentaires. Et, à nouveau, ça dépend du pourcentage du sursalaire. • Si le montant du sursalaire s’élève à 20 %, alors le pourcentage est de 66,81 %. • Si le montant du sursalaire s’élève à 50 % ou plus, le pourcentage est de 57,75 %. L’avantage est immédiatement inclus dans le précompte professionnel. Le travailleur doit également l’inclure dans

sa déclaration à l’impôt des personnes physiques.

Heures supplémentaires volontaires

Revenons à présent sur le principe des heures supplémentaires volontaires. Un travailleur peut prester jusqu’à 120 heures de ce type par an. Le nombre maximal par jour est 3 et 10 par semaine. Elles ne sont pas appelées heures supplémentaires volontaires par hasard. C’est le travailleur qui le demande et l’employeur est libre d’accepter. L’accord de l’employeur et du travailleur, sur ces heures supplémentaires, doit être établi par écrit dans un document. C’est valable six mois mais renouvelable. Ces heures supplémentaires s’ajoutent aux autres possibilités existantes pour travailler davantage. La simplicité est intéressante dans ces heures supplémentaires. L’accord du travailleur et de l’employeur suffit. Un motif précis ; comme un surcroît de travail, une nécessité imprévue, un accident survenu ou imminent ou un travail urgent aux machines ou au matériel ; n’est pas nécessaire. Aucune autorisation de la délégation syndicale ou de l’inspection n’est requise. Il n’est pas non plus nécessaire d’inclure un horaire de travail adapté dans le règlement de travail. Le travailleur peut effectuer ces heures supplémentaires en dehors des alignements prévus.

INFO: marleen.porre@ confederationconstruction.be hendrik.dewit@ confederationconstruction.be.


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DOSSIER

Réalité virtuelle, augmentée et mixte : un atout pour le secteur Réalité virtuelle, augmentée et mixte. Ces technologies sont de plus en plus souvent évoquées dans notre secteur. C’est qu’elles constituent un véritable atout pour la construction. Ce dossier vise à vous familiariser avec cette technologie, via des explications/définitions proposées par le CSTC. Attention à ne pas confondre les différents types de réalité. Tout est une question de dosage entre virtuel et réel. Vous pourrez également lire des exemples concrets de leur utilisation par nos membres, aussi bien sur le chantier même, que dans une phase pré-chantier.

novembre 2019 • Construction 19


CONTEXTE

Ne pas confondre réalité virtuelle, augmentée et mixte Réalité virtuelle (Virtual reality), réalité augmentée (Augmented reality), réalité mixte (Mixed reality). Toutes ces dénominations technologiques prêtent parfois à confusion. Mais elles sont capitales pour l’avenir du secteur. François Denis, conseiller technique Augmented reality (AR) et Virtual reality (VR) au CSTC, définit ces termes et présente les enjeux de ces nouvelles technologies.

«o

n a tendance à faire des cases avec la réalité virtuelle et augmentée. La distinction est parfois compliquée à réaliser. La meilleure façon de les définir est de bien distinguer le monde réel et le monde virtuel. Tout est une question de dosage entre virtuel et réel, la quantité de virtualité et de réalité présente dans l’une ou l’autre », indique François Denis.

Réalité virtuelle

Commençons par la réalité virtuelle (Virtual Reality ou VR). « Tout ce qu’on expérimente est virtuel, il n’y a rien de réel », précise François Denis. La réalité virtuelle est intéressante pour évaluer la phase de conception d’un bâtiment. « L’entrepreneur l’utilisera lors de cette phase. Elle servira, par exemple, à détecter les clashs dans un modèle BIM. Ce type de réalité n’est pas utilisé sur chantier car ça n’a que très peu d’intérêt ». En revanche, l’entrepreneur ou l’architecte pourront la proposer au client. Pour la validation de ses choix. « Avec cette réalité virtuelle, il aura l’occasion de se balader dans sa nouvelle maison sans bouger de sa chaise, à l’aide d’un casque. 20 Construction • novembre 2019

Pour les non-professionnels, il est difficile de projeter ce que sera un bâtiment. Avec la 3D, on peut expérimenter. Voir, par exemple, si la fenêtre est à bonne hauteur ou pas ; si la couleur de tel ou tel mur convient. Le groupe Cordeel a utilisé la réalité virtuelle avant la construction de son nouveau siège. Tous les employés ont eu l’occasion de voir les futurs bureaux en réalité virtuelle et de faire leurs commentaires, remarques ou souhaits adaptés à leur futur poste de travail ». Phase de conception pour l’entrepreneur et validation des choix par le client. Un troisième aspect vous intéressera : la formation. « Avec la réalité virtuelle, vous pouvez facilement former votre personnel aux métiers techniques ou à l’utilisation de nouvelles machines. Votre matériel ne change pas. Ce qui change est l’environnement et le terrain de jeu car on peut comparer cette réalité virtuelle à un jeu vidéo. Financièrement, c’est très avantageux, cela permet une mise en situation à plus faible coût. Regardez, par exemple, combien coûte un simulateur dans le monde de l’aéronautique. La réalité virtuelle est la technologie la plus mature, c’est donc la plus rapide à transposer dans

le secteur de la construction, sans autres besoins techniques. Elle se développe donc naturellement en conception, communication client et formation. Cependant, son aspect « virtuel », et donc déconnecté de la réalité, ne la rend pas optimale pour le chantier ou la maintenance ».

Réalité augmentée

À côté de ce spectre virtuel, il y a le monde réel, la réalité qui nous entoure. « Et la réalité augmentée donne les moyens de compléter ce monde réel avec des informations complémentaires virtuelles. On ajoute du virtuel à du réel. Elle permet de voir le monde réel avec un complément d’informations textuelles ou en 2D, comme la température de telle machine, l’heure, le jour ou l’adresse. Une fois que le bâtiment est construit, on peut s’y balader et par exemple, avec une tablette, voir la plomberie en 3D. Cette technologie intéresse également les entrepreneurs pour la maintenance et l’entretien des machines dans la phase « post chantier ». C’est très facile, avec votre application, vous scannez un QR code ou un marqueur et vous avez toutes les informations dont vous avez besoin. Ces informations peuvent


« Tout est une question de dosage entre virtuel et réel , la quantité de virtualité et de réalité présente dans l'une ou l'autre » être facilement partagées dans un modèle BIM. C’est un gain de temps et d’argent ». Autre intérêt de la réalité augmentée (Augmented reality ou AR) : la gestion à distance. « Imaginez que, sur chantier, vous éprouviez des difficultés pour l’installation d’une nouvelle machine, d’un système de chauffage ou encore d’une pompe à chaleur. Il existe une application Skype en réalité augmentée. Un opérateur peut voir ce qui est filmé avec tablette sur chantier et vous aider ainsi à résoudre le problème à distance. Le CSTC est souvent appelé pour délivrer des avis techniques. Aujourd’hui, il faut, soit le faire

par téléphone soit se déplacer sur chantier. Désormais, grâce à la réalité virtuelle et augmentée, on pourrait directement faire une vidéo conférence sur site et commenter, annoter ou guider l’opérateur afin de trouver une solution au problème sans devoir se déplacer. C’est un moyen de fournir un meilleur service à nos membres ».

Réalité mixte

Enfin, le troisième point abordé dans cet article concerne la réalité mixte (Mixed reality ou MR). « Il s’agit d’une superposition entre le monde virtuel et le monde réel. Certains considèrent la réalité mixte comme une sorte de réalité augmentée 2.0, sauf qu’ici on n’ajoute pas de l’information mais bel et bien une combinaison d’éléments 3D virtuels en complément du monde réel. C’est cette réalité qui a le plus de valeur ajoutée pour le secteur de la construction. Sur chantier, l’ouvrier voit la dalle posée et il doit mettre les murs. Le positionnement doit être très bon, la tolérance du placement des matériaux se mesure en cm ou mm. À l’heure actuelle, il est difficile d’avoir des

applications aussi précises que cela. Aussi, la réalité mixte représente un coût assez important et pour 90 % des chantiers, c’est beaucoup trop cher de l’utiliser ». En Belgique, on peut citer la collaboration du groupe Vanhout avec Xella, à ce sujet (voir pp.22-23).

Beaucoup de demandes

Au CSTC, on nous confirme que ces trois types de réalité attirent de plus en plus le secteur de la construction. « Au point de vue de la recherche, nous avons beaucoup de demandes des entrepreneurs. Ils viennent nous voir car il y a un réel besoin. Les réalités « étendues » (XR) sont à un stade de maturité différent mais l’intérêt porté à ces technologies, c’est sûr, ne fait que croître. La transition numérique du secteur de la construction ouvre le champ des possibles, notamment grâce aux synergies entre les différentes technologies : VR, drones et BIM. C’est pourquoi le CSTC accompagne cette transition afin de rendre ces technologies accessibles à la majorité », conclut François Denis.

novembre 2019 • Construction 21


EXPÉRIENCE VANHOUT/XELLA

« La réalité mixte est un réel progrès sur chantier » L’année dernière, Xella et notre membre Vanhout ont expérimenté un test de lunettes mixed reality. Elles combinent images virtuelles avec la situation réelle sur chantier. Elles ont été utilisées pour la construction de murs de briques silico-calcaire. Nous avons demandé au chef de chantier, Guido Moelans, quelles leçons il tirait de cette expérience.

N

ous avons rencontré Guido Moelans, à Merelbeke, sur le chantier où le test a eu lieu. Vanhout y construit, pour le CPAS, un énorme projet, avec un nouveau centre de services, un centre de soins résidentiels avec 142 chambres, un centre de jour et cinq appartements. Les travaux ont commencé fin 2017 et le site doit être opérationnel pour la première moitié de 2020. Le test de réalité mixte consistait en la construction d’une chambre avec des briques silico-calcaires. Celles-ci ont été posées et collées à leur place avec une grue spéciale. Ce travail a été réalisé par deux ouvriers dont l’un opérait sur une grue. « Ils portaient des lunettes de réalité mixte, aussi appelées HoloLens. De cette façon, ils pouvaient voir le chantier en même temps, en l’état, et comme il devait être. Ils voyaient au centimètre près où les différentes briques devaient être placées », a indiqué Guido Moelans. Un mur de silicate est composé de blocs standard et de raccords faits sur mesure. Chaque mur est comme un puzzle qu’il faut assembler. Normalement, le fournisseur fait des dessins. Il calcule quelles briques sont nécessaires pour les murs et les confectionne aux mêmes dimensions. Sur la base du plan, les ouvriers doivent alors examiner où doivent se trouver les briques. Mais des erreurs sont commises. « Typiquement, par exemple, les briques sont inversées, car le mauvais côté du mur est comparé au 22 Construction • novembre 2019

Pour le projet à Merelbeke, Vanhout a largement utilisé le BIM, ce qui a rendu le test avec la réalité mixte possible.

plan. On ne rencontre pas ce genre de problèmes avec la réalité mixte. Il y a moins de coûts d’échecs, et parce que toutes les briques ont été placées correctement, il ne faut pas jeter de surplus. Le test m’a aussi convaincu que ça allait plus vite ». Au début, il a fallu s’habituer à la combinaison des deux images. Mais les ouvriers et le chef d’équipe n’ont eu besoin que d’une courte formation pour se lancer. « Il s’agit d’une évolution très positive. Pour moi, homme de terrain, c’est la première évolution qui constitue

« Je peux parcourir le site avec des lunettes de réalité mixte et effectuer un contrôle de manière très efficace »

un réel progrès pour le travail sur chantier. Jusqu’à maintenant, les innovations avaient surtout une influence au bureau. Sur chantier, nous avons reçu beaucoup


« À L’AVENIR, LES ENTREPRENEURS GÉNÉRAUX DEVRONT JOUER UN AUTRE RÔLE » Wim Mannaerts (respon-

simple fournisseur de

ce point, seront mis sous

sable Engineering & BIM

briques silico-calcaire.

pression par l’évolution

chez Vanhout) rejoint

Nous avons pu réaliser

technologique, dont

Guido Moelans lorsqu’il

ce test avec des lunettes

la réalité mixte est un

dit que la technologie

de réalité mixte grâce à

exemple. À l’avenir,

réalité mixte n’est pas

la bonne collaboration

nous devrons devenir

encore mûre à 100 %

entre, d’un côté, Xella et

l’intégrateur qui réunit

pour notre secteur. Déjà

de l’autre côté Vanhout et

tous les aspects d’un

parce que la plupart

Besix, dont nous faisons

projet de construction.

des projets ne sont pas

partie. De telles collabo-

Si vous participez à cette

encore construits avec

rations changeront le

évolution, l’innovation

le BIM. Mais à plus long

rôle de l’entrepreneur

n’est pas une menace.

terme, il s’attend à ce

général. Avant, Vanhout

Vous restez le spécialiste

que ces innovations aient

était le grand spécialiste

vis-à-vis du client pour

une influence majeure

gros œuvre. Mais les

arriver au bâtiment qu’il

sur les entreprises de

entrepreneurs généraux

souhaite », a indiqué Wim

construction. « Dans ce

qui continueront à baser

Mannaerts.

test, Xella n’était plus un

leur modèle d’affaires sur

En 2018, l’entreprise a reçu un Benelux BIM Award pour ce chantier. Et la réalité mixte s’intègre également dans le BIM. « Nous partageons notre modèle BIM avec les fournisseurs et les sous-traitants qui font leurs plans et dessins sur la base du modèle. Grâce au BIM, Xella a pu rendre possible ce test de réalité mixte avec ses outils. Cela s’ajoute aux autres avantages du BIM. Les plans peuvent être générés automatiquement et sont plus précis. Tout le monde a le même modèle et ce qui est construit correspond donc mieux aux plans. Les plans sur papier deviendront de plus en plus rares à l’avenir ».

Menace

Un mur de briques silico-calcaire est un puzzle. Avec un plan classique, les briques sont régulièrement mal posées.

de nouveaux produits ou nous avons commencé à travailler avec davantage de préfabriqué. Mais il ne s’agit pas de changements fondamentaux. Du béton reste du béton, une chape reste une chape. Mais la réalité mixte, ça, c’est autre chose ». Selon notre interlocuteur, aussi prometteur que cela puisse paraître, la technologie n’est pas prête pour s’implanter rapidement. Les lunettes de réalité mixte sont encore très chères. De plus, elles ne sont pas encore assez robustes pour un usage à long terme, sur chantier.

« Mais j’y crois. Selon moi, les entreprises de construction passeront également à ce système pour d’autres éléments de construction tels que fenêtres, installations et conduites. Il existe beaucoup de possibilités. Comme chef de chantier, je peux parcourir le site avec des lunettes de réalité mixte. Et étant donné que je peux comparer le bâtiment aux plans, je peux effectuer un contrôle de manière très efficace ».

BIM

Vanhout a une culture innovante.

Comme le souligne Wim Mannaerts de Vanhout (voir encadré), les nouvelles technologies obligeront les entrepreneurs généraux à modifier radicalement leur approche. Mais qu’en est-il des travailleurs ? Se sentent-ils menacés ? « Les travailleurs refusent parfois d’accepter les innovations. Mais ils ont adoré ce test. En ce qui concerne ma fonction de chef de chantier, oui, je pense que le BIM, combiné avec une technologie comme la réalité mixte, va changer ma façon de travailler. Une partie de mon expertise deviendra superflue car elle est déjà intégrée au modèle BIM. Nous resterons néanmoins utiles. Mais une partie de notre travail sera consacrée à d’autres tâches, peut-être plus administratives. Est-ce une menace ? Je ne pense pas. En tout état de cause, les chefs de chantier du futur seront mieux informés que nous le sommes à notre époque et plus éloignés de la pratique ».

INFO: www.vanhout.be Vous trouverez plus d'informations sur Xella, dans le numéro de juillet/août de Construction. Voir aussi www.xella.be. novembre 2019 • Construction 23


BOSTOEN

« La réalité virtuelle deviendra vite la norme » Bostoen, développeur de projets-constructeur de logements, est une entreprise qui a complètement adopté la réalité virtuelle et augmentée. Johan De Vlieger (CEO) et Joery Michiels (responsable Corporate Sales & Marketing) nous ont raconté ce que cette technologie signifie pour les entreprises. Gain de temps et d’espace est le message. La présence sur les salons traditionnels devient de moins en moins une nécessité. En revanche, le conseil financier-fiscal deviendra de plus en plus important.

N

ous avons rencontré Johan et Joery dans une maisontémoin, à Londerzeel, où l’installation de réalité virtuelle se trouve. Elle se compose de lunettes VR, un écran TV, un ordinateur portable pour l’opération et enfin un jeu d’ordinateur avec une carte graphique très puissante. Car une grande puissance de calcul est nécessaire pour la représentation ou le rendu des objets virtuels que vous voyez. En octobre 2018, lors de la cérémonie des VR Awards à Londres, l’entreprise a remporté le premier prix dans la catégorie VR Architecture en Real Estate. En dépit de ces prouesses numériques, l’idée de base, comme l’explique Joery Michiels, est toute simple. « Il s’agit d’aider le client dans son choix et lui assurer qu’il a fait le bon ».

Visualiser les possibilités

Bostoen a développé deux configurateurs VR. Le premier concerne la gamme de maisons standards et le second des projets spécifiques. Dans les deux cas, le point de départ est le même. « Il s’agit d’atmosphère et d’expérience. Un client paie un montant considérable pour sa maison et il y vivra longtemps. Mais sur la seule base d’un plan, il ne peut pas toujours se représenter les volumes et ne sait pas quel sera l’effet d’un certain matériau de finition sur tout l’espace de vie. Donc, nous présentons une version virtuelle de sa 24 Construction • novembre 2019

future maison. Nous le laissons se balader à l’intérieur et jouer avec les options. Le rendu est effectué en temps réel, de sorte que toutes les combinaisons de matériaux soient immédiatement visibles », a expliqué Joery Michiels. L’opération se déroule avec un écran tactile, un clavier ou un contrôleur de jeu. Les clients peuvent expérimenter avec le revêtement de sol et rechercher ce qui convient le mieux à la couleur de leur canapé. Ils peuvent aussi choisir l’évier. Quel est l’effet de la lumière lorsqu’il fait noir dehors ?... « Nous pensions que seuls les jeunes trouveraient cette technologie intéressante. C’était une

erreur. Les personnes plus âgées sont également enthousiastes et disent par après : « quelle expérience client extraordinaire ! », a souligné Johan De Vlieger.

Lien avec la réalité

La visualisation se fait sur grand écran ou avec des lunettes VR. Ces dernières plongent complètement le porteur dans un monde en 3D. Mais elles ne sont pas indispensables pour avoir une bonne idée de la future maison. Habituellement, le couple, voire toute la famille, regarde ensemble l’écran de télévision. « Virtuel ne signifie pas que vous pouvez négliger le monde réel. Dans

Grâce à la réalité virtuelle, les clients, ici dans la maison-témoin à Londerzeel, peuvent voir les effets de leur choix de finition dans la vie réelle.


Johan De Vlieger (CEO Bostoen) et Joeri Michiels (responsable Corporate Sales & Marketing) : « La réalité virtuelle et augmentée nous permettent de gagner du temps et de l’espace »

« Virtuel ne signifie pas que vous pouvez négliger le monde réel »

nos maisons et appartements témoins, vous trouverez également des exemples de carrelages et d’autres matériaux de finition. En outre, les clients peuvent examiner de près à quoi ressemblent les installations techniques. Les gens continuent d’avoir besoin de tangibilité. Nous ne vivons pas dans un monde virtuel mais dans le monde réel », a indiqué Johan De Vlieger.

Augmented reality

Chez Bostoen, la transition numérique a commencé en 2016. La première étape était un nouveau site web, optimisé pour smartphone. Les configurateurs VR ont été mis en place en 2017. Les développeurs étaient Nanopixel pour le configurateur générique et Around Media/Prompto pour le configurateur spécifique au projet. Cette année, une nouvelle application a été ajoutée, ARx. « ARx est synonyme de Augmented Reality Experience. Il s’agit d’une application pour smartphone qui fait le lien entre impression et numérique. Si vous placez la caméra du smartphone au-dessus d’une publicité, vous pouvez visualiser le projet sous toutes ses coutures, sur le smartphone :

l’emplacement, les façades... », a expliqué Joery Michiels. D’une simple pression sur l’écran, le client passe à une vidéo qui donne une image d’inspiration de l’intérieur. Et un peu plus loin, il arrive sur le site web où il peut prendre rendez-vous avec un conseiller en construction et regarder les plans et autres vidéos.

Jouer un rôle différent

Johan et Joery confirment un point sur lequel la Confédération a souvent insisté : la numérisation est plus qu’une autre manière de faire. Elle a une influence majeure sur le rôle de tous les acteurs dans le processus de construction. « Nous avons, par exemple, décidé de ne plus participer à des salons. De nos jours, vous ne pouvez plus exiger que les clients potentiels fassent un long trajet en voiture vers un showroom ou un salon professionnel. La réalité virtuelle et augmentée nous donnent l’occasion de nous libérer du temps et de l’espace. Si le matériel informatique continue à s’améliorer, nos conseillers en construction peuvent offrir cette expérience aux personnes à domicile avec un ordinateur ou une tablette, dans un avenir proche. Et finalement, les gens pourront configurer leur nouvelle maison sur notre site web », a indiqué Johan De Vlieger. Les conseillers en construction d’un

développeur de projets-constructeur de logements devront donc, de plus en plus, jouer le rôle du spécialiste qui fournit des conseils sur le financement optimal et l’optimisation fiscale. « Bostoen se concentre également beaucoup sur la Marketing Automation. Avec l’aide de l’intelligence artificielle, nous communiquerons automatiquement avec des groupes-cibles spécifiques. Cela se passe, entre autres, sur base du comportement de navigation sur notre site web, par lequel nous respectons naturellement le GDPR, le règlement européen sur la confidentialité. C’est la machine qui décide quelle information sera envoyée par mail sur tel projet », a expliqué Joery Michiels. « Pour nous, la numérisation est un moyen de nous distinguer des autres. Nous n’avons pas encore comparé ce qui est le plus rentable, un showroom virtuel ou classique. Mais pour moi, ce n’est pas comparable. Les différences sont trop grandes. VR et AR présentent de nombreux avantages et répondent mieux aux attentes actuelles. Je m’attends donc à ce que ces technologies soient bientôt la norme parmi le grand public. Et cela nous obligera de continuer à nous renouveler », a conclu Joery Michiels.

INFO: www.bostoen.be. novembre 2019 • Construction 25


GROUPE CORDEEL

Bernard Construction promeut la réalité virtuelle dans son réseau Le 21 mars dernier, l’entreprise Bernard Construction (groupe Cordeel), située à Villers-le-Bouillet, a profité de l’événement « Shake me up », organisé par la SPI (agence de développement économique pour la Province de Liège), pour présenter l’un de ses projets en réalité virtuelle, au siège de la société.

L

’entreprise Bernard Construction (filiale wallonne du groupe Cordeel) est actuellement occupée avec un projet de construction de bureaux dans la zone aéroportuaire de Bierset (Liège). Le projet est toujours dans les cartons. Mais il avance très bien et le permis a déjà été accordé.

Immersion virtuelle

Très attentif aux nouvelles technologies et convaincu de leur plus-value, Sébastien Grutman, l’administrateur délégué, était intéressé d’utiliser la réalité virtuelle pour présenter son projet de promotion de bureaux à un parterre d’invités, lors de l’événement « Shake me up ». « La SPI cherchait un endroit pour présenter son nouveau directeur et un nouveau produit qu’elle vient de développer. Elle nous a suggéré d’accueillir l’événement et nous avons profité de l’occasion pour proposer une immersion virtuelle, à l’aide de lunettes, dans les futurs bureaux que nous construirons dans la zone aéroportuaire de Bierset », a indiqué l’administrateur délégué.

Promouvoir un projet

Au cours de la soirée,

cette technologie ! Tous étaient intéressés car le panel était constitué de chefs d’entreprise, de bureaux d’études, d’architectes et de clients. C’est une manière très intéressante de promouvoir un projet », a indiqué Sébastien Grutman.

Retours positifs

Le projet présenté est un bâtiment de bureaux, situé dans la zone aéroportuaire de Bierset.

Les invités ont pu se balader virtuellement dans les futurs bureaux construits par Bernard Construction.

Quels étaient les retours de la soirée ? « Très positifs ! Beaucoup se sont prêtés au jeu et ont trouvé cette technologie, soit intéressante, soit amusante. Pour nous aussi, en tant que promoteur développeurconstructeur, il s’agissait d’un test concluant ». Qui sera peut-être utilisé davantage dans les futurs projets de Bernard Construction ? « On verra dans le futur si ça nous apporte quelque chose. C’est encore un peu tôt pour

« La réalité virtuelle est un outil qui vient appuyer la partie commerciale de notre job »

environ 200 personnes ont donc eu l’opportunité d’enfiler des lunettes de réalité virtuelle pour plonger dans l’univers de ce nouveau projet. « Les invités ont donc

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pu se promener dans le futur bâtiment comme s’ils y étaient, soit une véritable immersion. C’était une expérience unique pour tout le monde car très peu avaient déjà testé

le savoir. À ce stade-ci, c’est un outil qui vient appuyer la partie commerciale de notre job. Le client peut complètement s’imprégner de son nouveau bâtiment. Mais il faudra analyser la question des coûts car ça représente des heures de travail », a souligné l’administrateur délégué de Bernard Construction.


PRESTATAIRE DE SERVICES

Nirli propose des solutions adaptées pour le secteur de la construction Pour organiser l’événement, l’entreprise Bernard Construction a fait appel à Nirli, un prestataire de services en réalité virtuelle, spécialisé dans la construction. Jean-Marc Duyckaerts, le directeur général de Nirli, nous a présenté les outils que propose sa société au secteur.

«N

irli est une société qui fait le lien entre le vendeur de biens et l’acheteur via la réalité virtuelle. Nous mettons le focus sur la construction de biens neufs. Avec nos solutions, nous aidons toutes les parties à passer la phase compliquée d’un projet : à quoi va ressembler la nouvelle construction d’un bien ? », indique Jean-Marc Duyckaerts.

Ensemble de la solution

Concrètement, le prestataire de services propose au client l’ensemble de « la solution réalité virtuelle » : PC, casque avec lunettes et utilisation de la plateforme dans laquelle le client vient télécharger ses fichiers informatifs. « Nous allons sur place installer tout le matériel et les capteurs », précise le directeur. « Nous aidons le client de A à z s’il le faut ».

Phase post-construction

Si Bernard Construction a fait appel à Nirli, c’est dans un but commercial : proposer une immersion dans le projet et attirer ainsi des clients potentiels. « Mais il n’y a pas que la phase pré-construction, il y a aussi la phase post-construction. Une fois que le bâtiment est construit, le client peut modéliser son propre projet, l’aména-

ger ou encore l’adapter. L’objectif est que la plateforme s’étoffe comme un catalogue dans lequel on retrouve différents matériaux utiles à tout acteur d’un projet de construction. Dans le cas du bâtiment de Bierset, on pourrait continuer à utiliser notre matériel pour aménager les différents plateaux de ce bâtiment de 14.000 m² ».

Internet et 3D

Le directeur général de Nirli estime que, dans le futur, ce monde virtuel en 3D et internet seront de plus en plus liés. « À l’heure actuelle, internet sert à partager des mots et des vidéos. Mais l’internet de demain servira davantage à partager de la 3D pour permettre à l’utilisateur de s’immerger dans des mondes virtuels. Il faut donc déjà se préparer aujourd’hui à cette évolution, en mettant en place, par

« L’internet de demain servira davantage à partager de la 3D »

exemple, son catalogue 3D, pour ne pas la subir demain ».

View master

Pour Jean-Marc Duyckaerts, croire que la réalité virtuelle est une toute nouvelle technologie est quelque peu erroné. « C’est oublier que les prémices de la réalité virtuelle ont déjà été mis en place il y a une cinquantaine d’années. Je veux parler du view master, ces diapositives qui nous permettaient de partager et d’avoir, devant nos yeux, des endroits où l’on ne se trouvait pas. On se baladait, déjà à l’époque, dans l’espace et dans le temps ».

Coûts

Un dernier petit mot sur le coût lié à ces solutions virtuelles, ce coût qui constitue parfois (souvent ?) un frein. « Nous louons le matériel pour un forfait de 350 €/mois. Ce matériel peut être utilisé pour différents projets. C’est une sorte de leasing. Nous demandons également 3 €/ m² pour la visite virtuelle. Pour un grand bâtiment, la facture sera moins lourde ». Et de conclure. « Ces coûts sont raisonnables car combien peuvent coûter des erreurs sur chantier ? Combien coûte un client déçu ? Et combien cela coûte-t-il de démarrer une construction sans avoir vendu la majorité des unités ? »

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ENVIRONNEMENT / POLITIQUE

La rénovation des bâtiments doit être une priorité pour le gouvernement wallon La CCW, Inter-Environnement Wallonie (IEW) et Renovate Belgium ont remis la déclaration commune au ministre Henry. (Photo Sophie Bernard)

Le 17 septembre dernier, la CCW, Inter-Environnement Wallonie (IEW) et Renovate Belgium ont organisé une conférence sur le thème : « La rénovation des bâtiments, enjeu majeur de la priorité climatique ! », au Quai 22 à Namur. Ils ont profité de l’occasion pour remettre au ministre de l’Energie, Philippe Henry, une déclaration commune énonçant 11 actions prioritaires.

L

e secteur résidentiel wallon est responsable de 27 % de la consommation énergétique de la Région. Dans le contexte d’un réchauffement climatique de plus en plus perceptible et du rapport du GIEC qui recommande d’éviter de dépasser les 2 C° à la fin du siècle, la rénovation du bâti est donc une urgence. C’est le message que les trois organisations ont fait passer dans la capitale wallonne, en ce lendemain de...Fêtes de Wallonie. Cela ne s’invente pas !

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Première oratrice, Yamina Saheb, auteure principale du chapitre « bâtiments » au GIEC, a indiqué que « la rénovation énergétique était un enjeu sociétal, civilisationnel, économique et industriel ». Industriel car pour elle, « cette rénovation doit être réfléchie comme un projet industriel pour nos régions », préconisant d’ailleurs « un plan européen de rénovation, inspiré de succès industriels comme AIRBUS, nécessaire pour rénover les 250 millions de logements existants ».


Un plan de rénovation, Vincent Legrand, le gérant de l’Institut français négaWatt, en a présenté un : DORéMI, dont il est le directeur général. Une centaine de rénovations performantes dans 25 territoires situés sur 5 régions et plus de 800 artisans formés à la rénovation performante. Avec des coûts de travaux et des montages financiers optimisés, le tout en favorisant des PME locales. Un exemple qui doit en inspirer d’autres. « Nous avons désormais un mécanisme pour rendre accessible à tous, y compris aux ménages modestes, les rénovations performantes des maisons, sans baisser le pouvoir d’achat des ménages, en s’appuyant notamment sur un mécanisme financier pertinent. Ce qui permet de généraliser les maisons confortables, saines et économes », a-t-il indiqué.

Stratégie wallonne

Benoît Fourez, Directeur du département « Bâtiments durables » au Service Public de Wallonie (SPW), a ensuite rappelé les grands axes de la Stratégie wallonne de rénovation énergétique à long terme du bâtiment : tripler le taux actuel de rénovation du bâti (de 1 à 3 %) tout en veillant à réaliser

des rénovations énergétiques globales, tendre vers le label PEB A en moyenne pour l’ensemble des logements, tendre vers la neutralité énergétique du parc de bâtiments tertiaires… Une campagne pour supporter et promouvoir toutes les actions de la stratégie de rénovation est d’ailleurs en cours. Son nom : « Walloreno », en route vers le label A. « Le Quickscan, un outil de sensibilisation qui permettra au citoyen d’évaluer rapidement et en ligne le niveau énergétique de son habitation, en tenant compte des améliorations déjà apportées, sera finalisé au printemps 2020. Il fournira également des recommandations standardisées pour atteindre le label A », a-t-il aussi indiqué. « Nous travaillons également sur la conception du Passeport bâtiment ». Enfin, Laurent Ruidant, le nouveau président de la Plateforme Wallonne de l’Isolation, a insisté sur l’importance de l’expertise lors de travaux d’isolation et la future création d’un label qualité pour les entreprises d’isolation à l’horizon 2021. Nous reviendrons sur ce sujet dans une prochaine édition.

REMISE OFFICIELLE DE LA DÉCLARATION COMMUNE AU MINISTRE HENRY Après l’exposé des différents invités, Francis Carnoy (directeur général de la CCW), Sabine Pauquay (Renovate Belgium) et Arnaud Collignon (InterEnvironnement Wallonie), ont remis la déclaration commune dans les mains de Philippe Henry, nouveau ministre wallon de l’Energie, et l’ont également transmise à son collègue du Logement, Pierre-Yves Dermagne. Le nom de la déclaration : « Transformer le logement wallon pour l’adapter à l’impératif environnemental et démographique ».

Trois objectifs Cette déclaration poursuit trois objectifs. Un, tripler le taux de rénovation énergétique pour passer d’un taux de rénovation du bâti de plus ou moins 1 % à 3 % par an d’ici 2030. Deux, stimuler les rénovations globales en conciliant objectifs environnementaux (efficacité énergétique) et contraintes techniques et économiques (cost-optimum). « Nous insistons sur ce cost-optimum car il faut clarifier cet aspect au niveau de la

Déclaration de Politique Régionale, en lien avec l’accès au logement », a indiqué Francis Carnoy. Et enfin trois, adapter les bâtiments en termes d’usages et de superficie aux besoins de la population wallonne de demain qui sera composée de ménages souvent plus petits et plus âgés : accessibilité aux PMR, divisions, offre plus large en termes de typologies, bâtiments adaptés à la multiplicité des fonctions. « C’est un chantier titanesque, requérant la mobilisation de moyens humains et financiers gigantesques, sans commune mesure avec ce qui a jusqu’ici été déployé par les précédents gouvernements ».

Au cœur de l’accord de gouvernement Un document bien reçu par le ministre Henry. « La mobilité et la rénovation des bâtiments sont deux chantiers énormes pour le gouvernement. À ce titre, je souligne l’alliance exceptionnelle, nouvelle et inédite entre le secteur associatif et celui de la construction. Cela

tombe bien, ce programme est au cœur de l’accord de gouvernement. J’ai bien reçu les 11 actions et on va se mettre au travail rapidement. Il y aura une logique de résultats à atteindre dans les cinq ans, à l’échelle de 2030. Je reviendrai sur deux points. Celui de passer de 1 à 3 % est en fait plus que tripler. Vous réhaussez l’ambition, je la partage mais c’est très ambitieux. Quant à la multiplication des moments favorables à la rénovation énergétique, c’est très important mais pas simple. Les nouveaux acquéreurs devront tenir compte de l’isolation dans leurs projets. Cela aura des impacts », a indiqué le ministre. Et de conclure sur une note pleine d’espoir. « Espérons que tout cela se concrétise rapidement ! ». La Confédération et les deux autres organisations, à l’origine de cet événement, poursuivront bien entendu leur concertation avec les ministres concernés pour s’assurer de la mise en œuvre d’une politique forte en matière de rénovation.

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SOWACCESS

La transmission de votre aujourd’hui pour demain ! Il y a des démarches que l’homme aime reporter à demain. Il s’agit de la procrastination. C’est humain. Penser à céder ou transmettre son entreprise en fait sans doute partie. Pourtant, il faut y penser dès aujourd’hui et anticiper. La Société wallonne d’Acquisitions et de Cessions d’Entreprises (SOWACCESS) est là pour vous aider. Présentation.

V

ous n’allez certainement pas nous contredire. L’entrepreneur est un homme pressé. Qui suit ses chantiers et ses équipes au quotidien. Alors, lui demander de penser à demain, à l’après carrière n’est sans doute pas chose aisée. Pourtant, c’est capital. C’est dans cette optique que votre magazine tenait à vous présenter cet outil public intéressant qu’est la SOWACCESS, filiale de la SOWALFIN, créée à l’initiative du gouvernement wallon et qui vise à favoriser les transmissions d’entreprise. « Nous sommes là pour soutenir la démarche des repreneurs et des cédants. Nous sommes neutres et nous respectons une grande confidentialité. Aucun repreneur ou cédant n’est complètement prêt. Nous sommes donc là pour éclairer et faire comprendre les enjeux d’une reprise, j’insiste, aussi bien au cédant qu’au repreneur », explique Laurent Wenric, le responsable de la SOWACCESS. « Nous avons trois missions : sensibiliser, orienter et faciliter la mise en relation ».

Sensibilisation

Développons ces trois missions. La

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première : la sensibilisation. « Notre message pour les patrons est le suivant : préparez-vous le plus tôt possible, anticipez et posez-vous les bonnes questions ! C’est humain de ne pas se projeter. Mais si la reprise est bien préparée, elle favorisera la pérennisation de l’outil. Je dis toujours que c’est un peu égoïste de ne pas penser à ce qu’il se passera après son départ », indique Laurent Wenric. « Pour les repreneurs, je pense que beaucoup de gens veulent être entrepreneurs

mais pas toujours créateurs. La reprise est donc une alternative intéressante pour vous ».

Tous types de reprises

De quel type de reprise parle-t-on ? « De tous les types », précise Laurent Renerken, conseiller en transmission. « La reprise peut être effectuée par un enfant, un membre du personnel ou encore par un externe. Dans la construction, il peut s’agir d’une acquisition


entreprise : pensez-y 4ÈME SEMAINE DE LA TRANSMISSION D’ENTREPRISE EN WALLONIE Du 21 au 25 octobre derniers, s’est tenue la 4ème semaine de la Transmission d’entreprise. Une centaine d’événements, impliquant tous les acteurs concernés, ont été organisés aux quatre coins de la Wallonie : conférences, témoignages, ateliers pratiques, visite d’entreprises, speed-dating avec des cabinets de cession/acquisition…La CCW soutient cette belle initiative. La Confédération Construction Province de Luxembourg a notamment organisé un événement sur ce thème de la transmission.

pour favoriser une croissance. Vous êtes un groupe en bonne santé et vous voulez grandir. L’acquisition peut aussi être une solution pour résoudre les problèmes de pénurie de main-d’œuvre fort présents dans le secteur. Autre exemple, si un soustraitant est souvent actif pour vous, il peut aussi intégrer l’activité ». Les possibilités sont donc nombreuses.

Orientation

Deuxième mission : l’orientation. « J’ai 55 ans et je veux céder. Que doisje faire ? Je n’ai pas d’enfants. Nous sommes présents pour aider à comprendre les besoins, par exemple s’il faut trouver quelqu’un qui doit absolument avoir un brevet pour des techniques spéciales », indique Laurent Wenric. « Pour le repreneur, c’est la même chose. Que doisje faire ? Qui peut m’aider ? Sachez que la SOWACCESS travaille avec plus de 150 partenaires privés agréés. Il peut s’agir d’un avocat qui rédige une convention, d’un cabinet de cession/acquisition, d’un expert-comptable qui va réaliser

une analyse des comptes, d’un expert qui va analyser les sols ou encore de réviseurs d’entreprises, de consultants et de banques ». Troisième mission : la mise en relation. « Nous avons différents outils en fonction du type d’entreprises. Pour les plus petites, nous avons un outil en ligne www.affaireasuivre.be. Il s’agit d’une plateforme que tout le monde peut consulter, aussi bien les cédants que les repreneurs. D’un autre côté, nous avons une base de données interne, elle confidentielle, avec les cédants et potentiels acquéreurs, pour les dossiers les plus importants, car la discrétion reste un enjeu dans ce cas ».

Construction

Vous l’aurez compris, la SOWACCESS est un outil intéressant pour le secteur de la construction. Quelques chiffres le prouvent. « Dans notre base de données, nous avons actuellement 110 entreprises à vendre dont 36 concernent le secteur de la construction ». C’est donc plus de 30 % d’entreprises

de notre secteur qui sont à reprendre. « La moyenne des entreprises à reprendre est de 25 à 35 équivalents temps plein : 23 % en-dessous du million d’€, 35 % entre 1 et 2 millions d’€, 30 % entre 2 et 5 millions d’€ et 12 % au-delà des 5 millions d’€. 20 % concernent des entreprises de construction générales, 20 % des HVAC, 15 % actives dans l’électricité, 15 % dans le parachèvement et la finition et 30 % dans la menuiserie, le terrassement et la location de matériel de chantier », indique Laurent Renerken. Autre chiffre : 45 % des acquéreurs sont ouverts à une reprise dans le secteur.

Chèques transmission

Enfin, sachez que vous pouvez bénéficier de subsides pour effectuer toutes ces démarches et recevoir des chèques transmission. « Il existe deux types de subsides. Le premier est le diagnostic transmission pour effectuer une première analyse. Il peut aller jusqu’à 75 % du montant. Le second sert à couvrir les frais et les honoraires. Il peut aller jusqu’à 50 %. Je précise, l’intervention est directe », indique Laurent Wenric. En moyenne, 21 % des bénéficiaires de ces chèques sont actifs dans le secteur de la construction. Alors, convaincu ? Et vous, quand et comment allez-vous remettre votre entreprise ? Pensez-y ! « Nous sommes la porte d’entrée de votre démarche pour vous guider et vous conseiller. Nous essayons également de nous assurer qu’aucun dossier ne soit raté par manque d’opportunités », conclut le responsable de la SOWACCESS.

INFO: salim.chamcham@ccw.be novembre 2019 • Construction 31


BRUXELLES / POLITIQUE

« De nombreux défis se posent à nous » La déclaration de politique générale (DPG) bruxelloise a été adoptée en juillet dernier. La Confédération Construction Bruxelles-Capitale a pris le temps de l’analyser en profondeur. « De nombreux défis se posent à nous et nous sommes prêts à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement, comme nous l’avons toujours fait », indique Laurent Schiltz, secrétaire général à la CCB-C.

A

près la lecture de la DPG bruxelloise, la CCB-C a voulu attirer l’attention des entreprises sur quatre thèmes particuliers, fondamentaux pour le secteur de la construction : la stratégie rénovation 2050, l’emploi, l’urbanisme et l’occupation du domaine publique (OSIRIS). Pour chaque thème, la CCB-C évoque le défi proposé par le politique et une piste de solution qu’elle préconise.

Stratégie rénovation 2050

En mai dernier, l’ancien gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale avait adopté sa stratégie rénovation 2050 (voir Construction septembre p.25). Cette stratégie fixe un objectif de consommation moyenne de 100 kWh/ m²/an pour les logements d’ici 2050, soit un niveau de performance énergétique moyen équivalent à PEB C+. Cet objectif sera atteint via l’imposition de travaux aux propriétaires « La Région de Bruxelles-Capitale veut maintenir son statut de modèle et de référence en matière de PEB, c’est un objectif très ambitieux », souligne Hugues Kempeneers, manager Economie circulaire, Energie et Environnement à la CCB-C. « Il faudra voir comment mettre en place la rénovation des 32 Construction • novembre 2019

565.000 logements bruxellois et mettre en capacité les entreprises pour répondre à cet objectif. Cela représente 29 milliards d’€ de travaux à réaliser, à l’horizon 2050 ».

Crédit d’impôt

Depuis la précédente réforme fiscale bruxelloise, la CCB-C préconise un outil fiscal qui favorise la rénovation de ces logements. « L’idée, qui a été proposée au gouvernement bruxellois en 2017, est un crédit d’impôt lié à des travaux améliorant la PEB du bâtiment. Ces travaux mobiliseraient le levier fiscal afin de permettre aux personnes, réalisant des travaux de rénovation, de bénéficier de ce crédit d’impôt ». Selon Hugues Kempeneers, cette solution est capitale étant donné « la suppression du bonus logement en 2017 et l’abattement complémentaire des droits d’enregistrement qui est, selon nous, une fausse bonne idée étant donné qu’il ne favorise pas la rénovation des logements et provoque, en plus, une augmentation des prix de l’immobilier ». Par ailleurs, pour cette première thématique, il y a lieu de souligner l’importance d’intégrer l’économie circulaire et le smart à la rénovation des logements pour que ces derniers deviennent durables à tous points de vue.

Emploi

Deuxième défi : l’emploi. « Nos entreprises font face à une grave pénurie de main-d’œuvre, à la fois qualitative et quantitative ! ». Le message lancé est clair. « Nous venons d’évoquer la stratégie rénovation, mais il y a également d’autres investissements publics importants qui vont être réalisés à très court terme, notamment pour les ponts et tunnels bruxellois. Le secteur embauche déjà, rien qu’à Bruxelles, plus de 1.000 nouvelles personnes chaque année mais le besoin devrait encore rapidement augmenter dans les mois à venir », indique Sihame Al Barajraji, manager Emploi-Formation et Enseignement à la CCB-C.

Pôle Formation Emploi

Une des pistes avancées par la CCBC pour répondre à ce besoin de maind’œuvre est de mettre en œuvre l’accord cadre sectoriel qui vient d’être signé entre le secteur et les Gouvernements de la Région de Bruxelles-Capitale, de la COCOF et de la FWB. « L’objectif de ces accords est de permettre au secteur de jouer un rôle prépondérant dans la mise en œuvre et le fonctionnement futur du PFE (Pôle Formation Emploi), tant du point de vue institutionnel que physique ».


Depuis le 7 avril 2014, les chantiers qui ont un impact sur le domaine public doivent être encodés dans le logiciel OSIRIS.

plification des procédures ainsi que du logiciel. En effet, ces procédures ne sont pas adaptées aux entreprises de construction et engendrent une surcharge de travail et de frais. « Les entreprises de construction ne savent plus comment faire pour obtenir une autorisation à Bruxelles. En effet, les 20 gestionnaires (19 communes + 1 région) gèrent les demandes de 20 manières différentes, ce qui n’est pas compréhensible pour les entrepreneurs », indique Sihame Al Barajraji.

Simplification administrative

Urbanisme

Le troisième défi concerne l’urbanisme. Un problème récurrent freine les investissements à Bruxelles : la délivrance des permis. « Le délai entre l’idée, la demande et l’octroi du permis d’urbanisme est beaucoup trop long », confirme Hugues Kempeneers. « Cela ne peut plus continuer comme ça. Nous recevons de très nombreuses plaintes de la part de nos membres et de leurs clients à ce sujet. Les investisseurs ont peur de s’engager à Bruxelles car les délais sont beaucoup trop longs et incertains. Le CoBAT (ndlr : Code bruxellois de l’Aménagement du Territoire) vient d’être revu. Mais ça ne suffit pas. Nous lançons donc un appel à la Région et aux communes pour donner des permis dans des délais raisonnables ».

Numérisation

Une solution win-win réside dans les nombreuses possibilités qu’offre la numérisation des procédures administratives. « Nous demandons cette numérisation aux pouvoirs publics. Bruxelles pourrait transformer son retard en une longueur d’avance en lançant, dès à présent, une réflexion pour délivrer les permis via la technologie des blockchains… ».

Occupation du domaine public (OSIRIS)

Quatrième défi : Osiris. Depuis le 7 avril 2014, les chantiers qui ont un impact sur le domaine public, doivent être encodés dans ce logiciel OSIRIS. Depuis l’introduction de cette obligation, la CCB-C demande une sim-

Depuis le 1er octobre 2019, une nouvelle législation ainsi qu’un nouveau logiciel, sont d’application en Région de Bruxelles-Capitale. La CCBC espère que ces changements auront, comme conséquence, une véritable simplification administrative. Si cela n’est pas le cas, la CCB-C demande au Gouvernement d’analyser, de manière objective, la plus-value de cette obligation, et le cas échéant de la supprimer.

Conclusion

Vous l’aurez compris, le secteur et les pouvoirs publics vont devoir collaborer pour réaliser tous ces défis. « La CCB-C se tient à la disposition des autorités pour concrétiser la DPG tout en attirant l’attention sur le fait qu’il ne faut pas créer une surcharge administrative. Le maître-mot de nos actions, durant les cinq prochaines années, sera d’ailleurs la simplification administrative », conclut Laurent Schiltz.

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hugues.kempeneers@ confederationconstruction.be.

novembre 2019 • Construction 33


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CSTC

Nouvelle NIT 269 sur les revêtements de sol en bois Le Centre scientifique et technique de la construction (CSTC) a publié, en juin dernier, une nouvelle Note d’information technique (NIT) n° 269, appelée à remplacer la NIT n° 218. Signée par l’ingénieur-rapporteur S. Charron, la nouvelle NIT a été élaborée par le groupe de travail ‘Parquets’ sous l’égide du Comité technique ‘Menuiserie’ présidé par MM. M. Collignon et W. Simoens. La NIT est intitulée ‘Revêtements de sol en bois : planchers, parquets et revêtements de sol à placage’. Sa publication n’est que la première partie du travail. Elle traite des matériaux, de la terminologie et des exigences, et sera suivie d’une seconde partie.

A

u sens de la NIT 269, les revêtements de sol en bois sont des revêtements durs comportant une couche d’usure en bois. Ils peuvent se composer d’éléments en bois massif juxtaposés, d’éléments massifs préassemblés dans le sens de la largeur ou d’éléments formés d’une super­ position de panneaux à base de bois et d’une couche d’usure en bois massif. La Note d’information technique n° 269 n’aborde cependant pas les revêtements de sol extérieurs en bois (terrasses en bois). On distingue, parmi les revêtements de sol en bois, les planchers, les parquets et les revêtements de sol à placage. Appartiennent à la famille des parquets : le parquet massif – dont le parquet mosaï­que massif, le lamparquet, le parquet rainuré-langueté, le parquet en bois de bout massif – et le parquet contrecollé. Les éléments d’un plancher se distinguent principalement des parquets par des tolérances dimensionnelles plus grandes. Les revêtements à placage ont une couche d’usure d’une épaisseur de moins de 2,5 mm. Par contre, pour les planchers et les parquets, la couche d’usure en bois massif a une épaisseur d’au moins 2,5 mm au moment de la pose. La Note d’information technique du 36 Construction • novembre 2019

• le premier tome publié cette année décrit les divers types de revêtements de sol en bois et les matériaux utilisés pour leur mise en œuvre. Il énonce également les normes et les exigences qui leur sont applicables. Cette partie s’adresse aux parqueteurs, mais aussi à bon nombre de partenaires impliqués dans les travaux, à commencer par l’auteur de projet et l’entrepreneur principal

CSTC ne traite pas des revêtements de sol stratifiés, bien que certaines de leurs performances et leur mode de pose soient similaires à ceux des revêtements en bois. Pour les revêtements de sol strati­fiés, l’entrepreneur intéressé peut toujours consulter la norme NBN EN 13329.

Deux tomes

En raison de l’étendue de la thématique, la Note d’information technique du CSTC est subdivisée en deux tomes :

• le second tome traitera de la mise en œuvre du revêtement et de sa finition ainsi que de l’entretien. Il abordera également la pose des revêtements de sol en bois spéciaux et les cas de pathologie les plus récurrents. Cette partie s’adressera donc plus spécifiquement aux parqueteurs.

Les grands thèmes abordés dans la NIT 269

• Pour la bonne compréhension du lecteur, la NIT commence, après une brève explication des divers symboles utilisés, par clarifier sur une trentaine de pages toutes les questions de terminologie et de classification. • Les matériaux viennent ensuite : bois pour revêtements de sol, bois pour la


Exemple de revêtement de sol en bois.

COMMENT SE PROCURER LA NOUVELLE NIT 269 ? • La Note d’information technique n° 269 peut être téléchargée (gratuitement pour les entrepreneurs) sur le site www.cstc.be. • Il est également possible de commander un exemplaire imprimé de la NIT 269 auprès du service Publications du CSTC, Lozenberg 7, B-1932 Sint-StevensWoluwe (e-mail : publ@bbri.be, tél. 02/716.42.11 et fax 02/725.32.12). Seules les commandes datées, signées et envoyées par fax, par courrier ou par e-mail seront traitées.

Exemple de complexe plancher posé sur une chape sèche.

sous-structure, panneaux à base de bois, colles, prétraitement des supports, fixations mécaniques, produits de finition, membranes anticapillaires et sous-couches souples.

• Les exigences applicables aux revêtements de sol en bois sont abordées ensuite : résistance mécanique et stabilité, sécurité incendie, hygiène, santé et environnement, sécurité pour

• Le prix de la version imprimée, de 132 pages, est de 19,72 euros (toutes taxes comprises) pour les entrepreneurs et l’enseignement. Il est de 26,29 euros TTC pour les professions apparentées à la construction et pour les administrations publiques. Pour les autres organisations, pour les particuliers et pour toute demande en provenance de l’étranger, le prix est de 32,86 euros TTC.

l’utilisateur, isolation acoustique, performances énergétiques et autres, classements des parquets et planchers en bois ainsi que des revêtements de sol à placage en bois…

novembre 2019 • Construction 37


CSTC

Les dalles podotactiles ont leurs exigences Aveugles ou malvoyants ne peuvent circuler dans l’espace public qu’avec lenteur et prudence pour repérer leur chemin et les obstacles. Certains signaux visuels puissants sont encore perçus par les malvoyants, mais l’aveugle n’a plus que l’audition et le toucher pour s’orienter. Les dalles ‘podotactiles’, par leur relief ou leur consistance, lui annoncent le chemin à suivre (dalles de guidage), la proximité d’un danger (dalles d’éveil à la vigilance) ou la présence d’un lieu recherché (dalles d’information).

U

ne dalle podotactile contraste avec le revêtement qui l’entoure, par son relief ou par sa consistance, repérables par le toucher du pied ou de la canne. Sa couleur peut aussi trancher. Les dalles podotactiles peuvent être en béton, mais également en pierre naturelle qui résiste mieux à l’usure. Elles peuvent s’intégrer au sein de tout autre revêtement de même épaisseur. Les dalles podotactiles de guidage (striées) orientent l’usager dans des espaces ouverts (gare ou centre commercial, par exemple). Les dalles d’éveil à la vigilance (à protubérances) annoncent qu’une zone plus risquée est proche : escalier, escalator, bordure de quai, … Les dalles d’information (souples) signalent, par leur matière molle (caoutchouc, par exemple), un changement de direction ou la présence d’une zone spécifique : abribus, ascenseur, guichet, …

Principes de mise en œuvre

On regrettera seulement que les règles de pose ne soient pas les mêmes en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles ! Le mieux sera donc de se conformer aux 38 Construction • novembre 2019

prescriptions du cahier des charges, en veillant à ce que les dalles podotactiles aient une durabilité compatible avec le restant du dallage (par exemple, une même résistance à l’usure et au gel). Les éléments en relief des dalles podotactiles doivent dépasser le sol d’environ un demi-centimètre, avec des protubérances bien alignées entre dalles adjacentes. La ligne de pose des dalles d’éveil à la vigilance doit être perpendiculaire à  celle des dalles de guidage. Les dalles de guidage ne peuvent mener à un escalator sans que des dalles d’éveil à la vigilance soient placées à leur suite, à l’approche de l’obstacle. Les dalles d’éveil à la vigilance sont à placer à 40 cm de la bordure d’un quai, à 60 cm de la première marche d’un escalier et directement contre la plaque du mécanisme d’un escalator.

Les dalles podotactiles striées donnent la direction. Les dalles souples (à l’avantplan) annoncent un changement de direction et celles à protubérances signalent la proximité de l’escalier.

Dalles de guidage (striées) à Louvain-la-Neuve. (© photo: N. Oldenhove)

RÉFÉRENCE : CSTC-Contact 2019/2, pp. 18 à 21. Seul cet article original signé D. Nicaise, chef du laboratoire ‘Minéralogie et microstructure’ du CSTC, peut être cité en référence.

Alignement parfait entre deux dalles adjacentes.


Dans le cas d’un chauffage par le sol, l’essai est réalisé avant la pose de la chape.

Comment tester l’étanchéité des installations de chauffage ? Avant sa mise en service, une installation de chauffage doit être soumise à un essai d’étanchéité et de pression. Il est en effet essentiel qu’une installation ne comporte pas la moindre fuite si l’on veut garantir son bon fonctionnement et éviter tout dommage. Pour effectuer cet indispensable test, la norme NBN EN 14336 fournit une méthode, récemment commentée dans Les Dossiers du CSTC (*).

C

ette méthode s’applique aux installations de chauffage central à eau chaude en circuit fermé et couvre à la fois leur étanchéité et leur résistance. L’installation est supposée ne comporter que des composants résistant à la pression de service maximale. Les essais sont réalisés avec de l’eau sous pression. Des précautions particulières s’imposent s’il est fait usage d’air ou d’un autre gaz sous pression. Selon la méthode décrite dans la norme européenne, divers points sont en outre à vérifier de toute façon avant d’effectuer le test d’étanchéité. Sachant que certains composants de l’installation ne peuvent supporter

une pression d’épreuve trop élevée, il est recommandé de réaliser l’essai en au moins deux phases. Sauf indication contraire, le premier essai est effectué à une pression correspondant à 1,3 fois la pression maximale de service avec un minimum de 4 bars. Cette pression de service est égale à la pression de consigne de la soupape de sécurité. L’essai est réalisé après l’achèvement du circuit hydraulique, c’està-dire lorsque l’ensemble du circuit est accessible pour inspection et qu’il est encore possible d’y effectuer des réparations. Après le montage des éléments non résistants à la pression d’épreuve habituelle, un second essai peut être

effectué sous une pression de service normale (généralement 1 à 1,5 bar). La méthode décrite se focalise d’abord sur la préparation des essais, puis sur leur réalisation et sur les actions à prendre ensuite. Par exemple, le remplacement de l’eau d’essai par l’eau traitée finale (si nécessaire) doit se faire avant de redémarrer l’installation. Conseil final : consignez les résultats des essais d’étanchéité et de pression dans un rapport d’essai. Un modèle est disponible sur le site www.cstc.be.

•­

(*) Les Dossiers du CSTC 2018/4.9, paru en juin 2019 (étude réalisée par les ingénieurs P. Van den Bossche et C. Delmotte, chefs de projet principaux au CSTC).

novembre 2019 • Construction 39


PROJET

Le Delta offre des salles de spectacle, mais aussi des zones d'exposition, un espace muséal, un Point Culture, des bureaux, une boutique, des commerces, un centre de documentation en art et un restaurantbrasserie (bureau d'architectes Samyn & Partners/Photo Sto).

Après deux ans de travaux, le Delta, la nouvelle Maison de la Culture de la Province de Namur, vient d’être inauguré. Situé au confluent de la Sambre et de la Meuse, ce lieu mythique, situé en plein centre-ville, fait la fierté des Namurois. Et de notre membre Thomas & Piron Bâtiment, l’entrepreneur désigné pour ce projet.

Le Delta, un projet atypique qui fait la fierté de Thomas & Piron Bâtiment

V

ous serez d’accord avec nous, Thomas & Piron Bâtiment est davantage connu pour la construction de logements que pour la rénovation et la construction d’un bâtiment destiné à la culture. Alors, quand le consortium Cœur de Ville, composé de notre membre et de l’architecte-ingénieur Philippe Samyn, accompagné des différents bureaux d’études, a été désigné pour ce projet « design and build », la surprise a vite fait place à la fierté. « Je dirais même une triple fierté », a insisté Aubry Lefebvre, l’Administrateur Délégué de Thomas & Piron Bâtiment, lors de la présentation du Delta. « Un, sur un tel projet emblématique, on ne voyait certainement pas Thomas & Piron. Deux, nous sommes arrivés au bout en termes de qualité de prestation avec un nombre d’intervenants et de fournisseurs considérables. Les défis étaient nombreux. Et enfin, trois, les budgets ont été respectés avec un chantier bien préparé en amont ». Le budget de la construction/rénovation est estimé à 20 millions d’€ (htva), essentiellement à charge du maître d’ouvrage, la Province de Namur. 40 Construction • novembre 2019

Les défis étaient nombreux. C’est peu de le dire. Prenons la localisation du site, par exemple : un chantier situé en plein centre-ville avec des rues étroites avoisinantes, au confluent de la Sambre et de La Meuse. « Avec une telle exiguïté des lieux, il n’a pas été évident d’installer les grues, les zones de stockage et les containeurs. Pour l’approvisionnement des matériaux et l’évacuation des milliers de m³ de terres, nous avons d’ailleurs utilisé une technique peu courante en construction : le transport fluvial », a souligné Aubry Lefebvre. Autre défi : construire du neuf, notamment à l’avant, conserver de l’ancien et étendre à l’arrière, tout en perpétuant la philosophie existante et le maintien du patrimoine culturel du lieu. L’objectif étant de respecter l’œuvre originelle de l’architecte Victor Bourgeois, telle qu’elle fut inaugurée en 1964. « Nous avons dû procéder à plusieurs phases de démolition et de reconstruction particulièrement délicates avec des mesures de soutènement atypiques. Les fondations de la structure existante ont été renforcées pour permettre une réhausse de deux niveaux à certains endroits du bâtiment. La façade en arc de cercle a été suréle-


La façade en arc de cercle a été surélevée d'un niveau et a été prolongée par un porche d'accueil et une rotonde à l'avant. (bureau d'architectes Samyn & Partners/Photo Sto).

DELTA : NOUVEAU NOM, NOUVEAU LIEU ET NOUVELLE IDENTITÉ Delta. Pourquoi les acteurs de ce projet ont-ils choisi ce nouveau nom ? Pour plusieurs raisons. Delta, comme l’embouchure d’un fleuve, un lieu qui accumule tous les publics, qui échangent et partagent des valeurs. Delta, comme la lettre grecque qui, en majuscule, prend la forme du triangle et illustre le concept de tiers-lieu et de trois côtés : le territoire, le lieu à Namur et le public. Delta, comme le différentiel, en mathématiques, qui marque la différence. Delta, comme le symbole philosophique, le symbole fédérateur et rassembleur. Delta comme la pensée ternaire et non binaire, une troisième voie entre le bien et le mal, entre le blanc et le noir, qui apporte une nuance. Et enfin Delta, parce que c’est court et facilement mémorisable.

vée d’un niveau et a été prolongée par un porche d’accueil et une rotonde à l’avant. Aussi, il fallait créer un lien entre l’ancienne et la nouvelle structure et limiter le risque de fissurations du fait de deux types de fondation. Nous avons utilisé des techniques spéciales innovantes comme une pompe à chaleur qui puise son énergie dans la Sambre ». Résultat : le patrimoine culturel est parfaitement conservé et la superficie de la nouvelle Maison de la Culture de Namur s’agrandit, passant de 4.500 m² à 6.000 m².

Salle Tambour

Ce lieu de culture « pour tous » se compose désormais de trois salles de spectacle, au lieu d’une dans le passé. La grande salle, démolie et reconstruite à moitié, peut désormais accueillir jusqu’à 600 personnes. Particularité : on peut y glisser les rangées de sièges pour accueillir les spectateurs debout. La plus petite, entièrement neuve et dénommée « Le Médiator », peut contenir une petite centaine de personnes. Mais celle qui attire tous les regards de l’extérieur, c’est sans aucun doute la salle Tambour. Conçue dans un cylindre visible de loin, elle peut accueillir jusqu’à 150 personnes. C’est elle qui donne un cachet particulier à ce lieu culturel, situé juste en face de la Citadelle de la capitale wallonne.

Nombreuses opportunités

Le Delta offre donc des salles de spectacle, mais aussi des zones d’exposition, un espace muséal, un Point Culture, des

bureaux, une boutique, des commerces, un centre de documentation en art et un restaurant-brasserie. Sans oublier deux résidences d’artistes et trois studios d’enregistrement et de répétition. « Dans ces studios, nous avons dû porter une attention particulière à l’acoustique. Nous avons posé des plaques de plâtre cartonnées désolidarisées du gros-œuvre et des panneaux absorbants en laine de roche avec de la fibre de bois ». Précisons que tous ces espaces sont accessibles pour tous types d’handicaps. « Le Delta sera certifié Access-i et est accessible pour tous les handicaps. Il s’agit du premier bâtiment public de ce type en Wallonie ».

Terrasse panoramique

Vous l’aurez compris, auparavant, on franchissait les portes de la Maison de la Culture namuroise pour assister à un concert ou visiter une exposition. C’est désormais du passé. Sans ticket, vous aurez dorénavant la possibilité de venir flâner et passer un bon moment dans cet endroit. Signalons aussi que le lien avec la Sambre a été parfaitement pensé. Des gradins, situés en-dessous de la salle Tambour, permettront d’écouter un concert de musiciens situés sur une péniche. Sympa, non ? Dernière petite chose, ou plutôt conseil. Si vous avez l’occasion de vous rendre au Delta, n’oubliez pas de passer par la terrasse panoramique, située au dernier étage ! Il paraît qu’elle offre la plus belle vue sur la capitale wallonne. Parole de Namurois.

•­

novembre 2019 • Construction 41


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42 Construction • novembre 2019

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Journal des Travaux Le journal des travaux (établi conformément aux prescriptions des autorités) doit être tenu sur chaque chantier par le délégué du pouvoir adjudicateur. Chaque jour doivent y être inscrits tous les renseignements relatifs à l'exécution des travaux. Le journal des travaux permet d'avoir une vue d'ensemble du déroulement des travaux et des décisions prises, de même que des instructions données par le pouvoir adjudicateur et le concepteur du projet. Il est tenu à jour en permanence sur le chantier jusqu'à la réception provisoire du marché. L'administration, l'entrepreneur et le concepteur de l'ouvrage reçoivent généralement chaque semaine une copie des éléments qui ont été ajoutés au journal durant la semaine écoulée. Le journal des travaux est surtout utilisé dans le cadre des marchés publics mais peut aussi être utile pour les marchés de travaux privés

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novembre 2019 • Construction 43


DIGITAL CONSTRUCTION BRUSSELS 2019

Merci à tous nos exposants pour leur présence ! UN « SILVER PARTNERSHIP»

ThorbiQ building. virtually. anything.

44 Construction • novembre 2019


La troisième édition du Digital Construction Brussels a accueilli plus de 60 exposants. Nous tenons à tous les remercier pour leur présence. Nous voulons également adresser un merci particulier à nos « silver sponsors » : le CRR, Fédérale Assurance, Orange et 3State. Nous espérons revoir tout le monde en 2020.

novembre 2019 • Construction 45


MARQUANT

La deuxième édition des Demo Days aura lieu à Boussu La première édition avait eu lieu à Braine-l'Alleud.

Matexpo 2019 vient à peine de fermer ses portes que l’équipe d’organisation se penche déjà sur la deuxième

édition des Demo Days. Pour rappel, la première édition avait eu lieu à Braine-l’Alleud (Province du Brabant wallon).

Au cours du premier semestre de 2019, 31.433 maisons avec deux ou trois façades, 14.453 avec quatre façades et 17.764 appartements ont été vendus. C’est ce qu’il ressort des chiffres du SPF Economie. Un appartement coûte 186.000 €. Le prix médian s’entend ici, le prix pour lequel la moitié des appartements sont moins chers et l’autre moitié plus chers. Il s’agit d’une augmentation de 0,5 % comparé au semestre précédent. Le prix médian d’une maison deux ou trois façades reste constant : 200.000. Et le prix d’une maison quatre façades a augmenté de 1,4 % : 293.972 €. Les augmentations ont eu lieu malgré la diminution du nombre de transactions, par rapport au même semestre en 2018 : moins 13,6 % pour les maisons quatre façades, moins 3 % pour les maisons deux ou trois façades et moins 7,4 % pour les appartements.

46 Construction • novembre 2019

En 2020, nous pouvons d’ores et déjà vous annoncer qu’elle aura lieu dans la commune de Boussu (Province du Hainaut),

sur le magnifique site du « Terril de Saint-Antoine ». Le terrassement constitue toujours la base du concept. Pour cette édition, l’exposant aura désormais la possibilité de présenter non plus cinq mais bien six engins. En outre, il n’aura plus l’obligation de se limiter aux pelles hydrauliques, ce qui va significativement étendre l’offre d’engins pour les visiteurs. Pour les démonstrations, il aura désormais la possibilité d’avoir son propre stand à l’extérieur. Avec une pelle hydraulique au choix, il pourra faire des démos d’accessoires (godets, broyeurs…) ou de technologie (laser, 3D…). Dans chaque stand, un écran sera installé pour regarder des vidéos ou des présentations de produits. Pour cette deuxième édition, l’organisation table sur environ 50 exposants et 5.000 visiteurs.

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