Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles
Construction
DÉCEMBRE - JANVIER
2017-2018
BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6
CE QUI CHANGERA EN 2018 Nouvelles lois et règles
DONNÉES A CARACTÈRE PERSONNEL
Soyez prêt pour le GDPR !
CONSTRUCTION WALLONNE
Le Rendez-vous à l’opéra de Liège
DOSSIER
Quelle place pour
l’ouvrier âgé
dans notre secteur? > /confederationconstruction www .confederationconstruction.be @ConfedConstruct
Confederatie Bouw - Confédération Construction
Les véritables spécialistes utilisent de l’huile de décoffrage biodégradable.
Respectez l’environnement en utilisant de l’huile de décoffrage biodégradable. Grâce à leur composition spécifique, les « lubrifiants biodégradables » sont plus facilement décomposés par les micro-organismes présents dans la nature. Il est recommandé de les utiliser pour les applications à huile perdue et pour celles présentant un risque accru pour l’écosystème. Lors de l’utilisation, l’huile de décoffrage peut se retrouver dans l’environnement et, en conséquence, nuire à la faune et à la flore. En optant pour une huile de décoffrage biodégradable, vous pouvez limiter l’impact environnemental et préserver la nature.
Un message de www.valorlub.be
Valorlub est une initiative du secteur privé avec le soutien des trois autorités régionales.
ÉDITO
Oui à l’extension rapide du régime fiscal de la démolition-reconstruction
L
a TVA n’est pas qu’une taxe. Elle peut aussi, lorsque le gouvernement le décide, se transformer en outil de soutien à l’investissement immobilier. Plusieurs fois dans le passé, l’abaissement de la TVA à 12 ou 6 % sur certains types de logements ou certaines tranches de travaux a permis d’agir efficacement sur la relance du secteur.
« La démolitionreconstruction peut offrir une solution en termes d’économie d’énergie »
L’enjeu se situe à un autre niveau en matière de démolition-reconstruction. L’application du taux réduit de 6 % sert aujourd’hui à soutenir une politique de revalorisation de quartiers largement défavorisés. Nous estimons que la mesure devrait pouvoir servir un objectif plus vaste : celui du remplacement de logements vétustes pour lesquels une rénovation énergétique en profondeur ne peut être envisagée. Dans ce contexte, la Confédération plaide résolument pour une extension de la TVA à 6 % à toutes les opérations de démolition-reconstruction dans l’ensemble du pays et non plus seulement à celles menées dans les 32 zones urbaines délimitées par la réglementation actuelle. En outre, le régime devrait également s’appliquer à la vente des logements reconstruits. Une telle extension du régime se justifie si l’on veut se donner une chance de réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre en provenance du bâti. Le parc de logements belge, on le sait, est majoritairement vieux et énergivore. La démolition-reconstruction peut donc offrir une solution en termes d’économie d’énergie, principalement lorsqu’elle est menée par des opérateurs professionnels. Une proposition de loi en ce sens a récemment été déposée par la députée Griet Smaers (CD&V) : elle tend à étendre le régime actuel de la démolition-reconstruction à l’ensemble du pays et à la vente du logement reconstruit. Ce nouveau régime vaut cependant uniquement pour le logement propre et unique qui répond à un ensemble de critères, dont celui de la superficie maximale (190 m² pour une maison et 100 m² pour un appartement) et celui de la domiciliation pour une durée minimale par le propriétaire du bien (5 ans). La Confédération peut se satisfaire de ces exigences qui répondent en réalité à des objections de fond que le Conseil d’Etat avait formulées à l’encontre d’une proposition antérieure qui visait à étendre le régime à tous types de logements. Le Conseil estimait que la mesure d’extension ne pouvait s’envisager que dans le cadre d’une politique sociale. La mesure prend donc tout son sens et la Confédération invite le gouvernement à reprendre la proposition de loi à son compte en mettant tout en œuvre pour faciliter son adoption dans les meilleurs délais !
Robert de Mûelenaere Administrateur délégué de la Confédération Construction décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 3
SOMMAIRE
10 Ce qui changera en 2018
Passage en revue de toutes les nouvelles lois et règles qui seront d’application l’année prochaine, aussi bien au niveau fédéral que régional. Dans cette édition, nous vous présentons un résumé et nous reviendrons sur certaines d'entre elles dans de prochains numéros.
23 Quelle place pour l’ouvrier âgé dans notre secteur ?
Pour ce dernier numéro de l’année, Construction s’est intéressé à la thématique des ouvriers âgés. Les chiffres, vos témoignages et la médecine du travail vous donneront un aperçu de la situation dans notre secteur.
38 WorldSkills
Les Belges se sont illustrés au Mondial des métiers qui a eu lieu à Abu Dhabi, au mois d'octobre dernier. Construction a assisté à la cérémonie de remise des médailles au Château de Namur.
4 Construction • décembre 2017 - janvier 2018
50 Mutatie+
À Genk, focus sur la rénovation d’une maison en un temps record : dix jours.
DOSSIER
44 « Construction Quality
23 Introduction Quelle place pour l’ouvrier âgé dans notre secteur ? 24 Les chiffres Analyse. 27 Témoignages Ce que vous en pensez. 30 Médecine du travail Leur expertise. 32 Constructiv Une publication sur le sujet en 2009. 3 Édito Oui à l’extension rapide du régime fiscal de la démolitionreconstruction. 6 Au taquet Les élites de notre secteur mises à l’honneur. 9 Point de vue régional Gouverner, c’est prévoir !
VOS INTÉRÊTS
10 Ce qui changera en 2018 Toutes les nouvelles lois et règles. 28 GDPR Faites d’une pierre deux coups ! 20 Impôt des sociétés La nouvelle réforme.
VOS CONTACTS
Construction est le mensuel de l’asbl Confédération Construction Rue du Lombard 34-42, 1000 Bruxelles Editeur responsable : Filip Coveliers, Rue du Lombard, 34-42, 1000 Bruxelles. Bureau de dépôt : Gent X Rédaction : Edition francophone : Construction Marc Guéret - tél. 02 545 57 31 marc.gueret@confederation construction.be Edition néerlandophone : Bouwbedrijf peter.graller@confederatiebouw.be Mise en page : Nikka Cuypers nikka.cuypers@cnc.be Secrétariat de rédaction : secretariatredaction@confederation construction.be Impression : Graphius
PROJETS & ENTREPRISES
SECTEURS & MÉTIERS
construction wallonne »
Retour sur la soirée à l’opéra de Liège.
37 Plateforme wallonne
de l’isolation
Lieu d’échanges.
38 WorldSkills Moisson de médailles fructueuse pour la Belgique. 40 Pertes d’eau potable La CCW demande de fixer des objectifs. 42 Fédération belge des Toitures
Remise du label lors du Belgian Roof Day.
46 CSTC Code de bonne pratique pour la géothermie peu profonde.
34 Le « Rendez-vous de la
patrimoine »
50 Mutatie+ Rénovation d’une maison en dix jours. 52 Marché de la construction • Deceuninck • Ficos • Holcim • Blijster et KPD • Renson • Sievi 54 Avantage membres 58 Marquant • Chiffre du mois • Digital Construction Award
et Façades vertes
Présentation.
Réactions-questions : communication@ confederationconstruction.be Avec la collaboration des services d’études de : • Confédération Construction Sonia Massart, tél.02 545 56 34 - fax 02 545 59 09 Sonia.massart@confederationconstruction.be • Confédération Construction Wallonne Catherine Houtart tél. 02 545 56 68 - fax 02 545 59 05 catherine.houtart@ccw.be • Conféderation flamande de la Construction Johan Walewijns, tél. 02 545 57 49 - fax 02 545 59 07 johan.walewijns@confederatiebouw.be • Confédération Construction Bruxelles-Capitale Morgane Cendoya, tél. 02 545 58 29 - fax 02 545 59 06
morgane.cendoya@confederationconstruction.be Abonnements : Claude Bernaerts, tél. 02 545 56 88 - fax 02 545 59 00 claude.bernaerts@confederationconstruction.be Publicité : Kristel Dekempeneer, tél. 02 545 56 99 - fax 02 545 59 08, kristel.dekempeneer@confederation construction.be Prix abonnement annuel Membres de la Confédération Construction, compris dans la cotisation Non-membres : 137,80 euros (TVA et frais de port compris) / Etranger : 300 euros (TVA et frais de port compris)
Membre de l’Union des Editeurs de la Presse Périodique. Par la présente publication, la Confédération Construction asbl s’assigne comme but de vous communiquer des informations adaptées, fiables, complètes et exactes. Toutefois, elle ne peut pas être tenue responsable en cas d’un manquement quelconque à cet objectif. Tous les éléments de cette publication sont protégés par le droit d’auteur de la Confédération Construction asbl. Toute reprise d’articles, en tout ou en partie, n’est permise qu’après autorisation expresse et avec la mention explicite de leur provenance.
Vot re mensuel Construction est dorénavant imprimé sur du papier issu de la gestion durable des forêts. Le label Forest Stewardship Council veille à la préservation de l’écosystème forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigènes et des travailleurs forestiers.
décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 5
AU TAQUET
ÉVÉNEMENT
Les élites de notre secteur mises à l'honneur Le 19 novembre dernier, l'Institut royal des Elites du Travail (IRET) a décerné différents titres honorifiques (Lauréats du Travail, Doyens d'honneur du Travail émérites et Doyens d'honneur) à plus de 300 professionnels du secteur de la construction. La cérémonie a eu lieu au Théâtre Saint-Michel à Etterbeek. Tous les cinq ans, l'Institut royal des Elites du Travail (IRET) met à l'honneur des personnes s'impliquant au quotidien dans le secteur de la construction. « Au sein de notre Institut, nous sommes convaincus que le travail fonde l'identité des gens et qu'il donne du sens à la vie », indiquait Philippe Pirson, le président de l'IRET, dans son discours introductif. Willy Imbrechts, Commissaire général du gouvernement au sein de l'Institut, décrivait, pour sa part, quelques objectifs poursuivis par l'Institut, dans les années à venir. « Nous aimerions que l'Institut soit davantage connu. Nous y travaillons, notamment en réalisant de gros efforts pour attirer les jeunes. À la fin du mois de février 2018, nous allons d'ailleurs organiser une manifestation poursuivant cet objectif », expliquait-il. « Nous souhaiterions également que plus de femmes participent », poursuivait-il, en guise de clin d'oeil à la seule lauréate féminine du jour.
21 candidats, élevée au rang de « Doyenne d'honneur ». « Je suis très émue d'être reconnue par le secteur et fière de participer à tout ce travail au sein de l'Institut. On ne le dit pas assez mais les gens méritent d'être mis en avant », soulignait-elle. Avant de prononcer quelques mots sur la jeunesse et la féminisation du secteur. « L'avenir s'annonce intéressant pour les jeunes. Il y aura toujours du travail pour eux. Les métiers vont évoluer mais nous aurons toujours besoin de mains. Nous suivons ça de très près au sein de notre entreprise. Fière d'être la seule lauréate aujourd'hui ? Oui, même si je pense qu'il y en a eu d'autres avant moi, lors de précédentes éditions, et que nous avons besoin de femmes dans la construction. On a tendance à penser qu'elles ne s'occupent, par exemple, que de la gestion des chantiers. Mais les choses évoluent... ». Soulignons encore que 21 lauréats ont également reçu le titre de « Doyen d'honneur du Travail émérite ».
Doyenne d’honneur
Top de l'iceberg
Au cours de la cérémonie, les différentes distinctions ont été remises sur base de différents critères qualitatifs et en fonction de l'ancienneté acquise dans le secteur : trois ans pour l’insigne de bronze (Label Professionnel), au moins dix ans pour l’insigne d’argent (Label Spécialiste) et au moins quinze ans pour l’insigne d’or (Label Expert). Les différents témoignages des lauréats sur scène se résumaient en deux mots : fierté et passion. « Il n'est pas de décoration plus précieuse que cette distinction », soulignait Colette Golinvaux, présidente du comité organisateur et présidente honoraire de la Confédération Construction. Et par ailleurs, lauréate et seule femme, parmi
Le mot de la fin revenait à Kris eeters, vice-premier ministre et P ministre de l'Emploi et de l'Economie. « Quelle fierté de voir ces lauréats réunis aujourd'hui avec leur famille ! Ils représentent le top de l'iceberg d'un secteur qui emploie 255.000 personnes dans notre pays. Votre secteur est une priorité du gouvernement fédéral. L'évolution du nombre de travailleurs détachés en Belgique était devenue intenable. Le 20 octobre dernier, nous avons conclu de nouveaux accords sur le détachement des travailleurs, après douze heures de longues négociations au Luxembourg. Ils annoncent un bel avenir pour le secteur de la construction », concluait Kris Peeters.
6 Construction • décembre 2017 - janvier 2018
Plus de 300 professionnels ont été mis à l’honneur.
Kris Peeters, le vice-premier ministre, a rappelé que le secteur était l’une des priorités du gouvernement.
La cérémonie s’est déroulée au Théâtre Saint-Michel, à Etterbeek.
Plus de
300
lauréats distingués
au cours de la cérémonie
Plus de 300 lauréats ont été couronnés au cours de la cérémonie : 18 ont reçu l’insigne de bronze (Label Professionnel), 45 l’insigne d’argent (Label Spécialiste) et 222 l’insigne d’or (Label Expert). À ces chiffres, il faut ajouter quatre insignes d’or de Lauréat du Travail, au titre de Promoteur, 21 brevets de Doyen d’honneur du Travail émérites et 21 colliers de Doyen d’honneur. Tous les Lauréats du Travail ont remis un dossier de candidature évalué par un jury, excepté les Doyens d’honneur du Travail émérites et les Doyens d’honneur dont la candidature a été proposée par la fédération du candidat.
«
Je suis très émue d’être reconnue par le secteur.
»
Colette Golinvaux
Colette Golinvaux a été élevée au rang de « Doyenne d’honneur »
décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 7
PA R T I C I P E Z LE 06.05.2018
une initiative de la
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Inscrivez-vous avant le 17 mars 2018 sur journeechantiersouverts.be
POINT DE VUE RÉGIONAL
Gouverner, c’est prévoir !
C
es derniers mois, Bruxelles souffre d’une image négative : attentats et émeutes, mobilité déficiente suite à un manque d’entretien des infrastructures (tunnels et viaducs), mauvaise conception du piétonnier. Ces événements ont un impact négatif sur l’économie et l’image de Bruxelles. De plus, la multiplication des chantiers, programmés de longue date, donne une impression de manque total de coordination.
« Le gouvernement doit créer des alternatives crédibles à la mobilité »
L’accumulation et la multiplication des règles, notamment sociales et environnementales, forment une lasagne indigeste. Dans ce chaos, la vie de l’entrepreneur est devenue infernale. Ses coûts explosent et rendent quasiment impossible un travail effectué dans les règles de l’art. La situation que doit gérer le gouvernement actuel était prévisible. La Confédération dénonce cette situation depuis des années. Mais il est encore temps de rebondir et d’offrir à notre capitale européenne des infrastructures et une gouvernance à la hauteur de son statut. Stop aux lourdeurs administratives. Simplifions ! Les entreprises doivent se concentrer sur les véritables défis d’avenir porteurs de valeur ajoutée : le numérique, les smart buildings et cities, l’économie circulaire… Le gouvernement actuel doit continuer à investir dans l’entretien et la rénovation des infrastructures. Il doit créer des alternatives crédibles à la mobilité, telles de nouvelles lignes de métro, plutôt que d’attendre que le pourrissement de la situation fasse fuir les habitants et les entreprises. Il est également temps d’investir dans des écoles et des nouveaux systèmes de formation en alternance, pour permettre à la jeunesse bruxelloise de développer les talents qui lui offriront un emploi. Il s’agit d’un travail de fond et de longue haleine. Mais il commence à porter ses fruits. Un exemple ? La carte de stationnement pour les professionnels. Pour un montant mensuel forfaitaire, il est désormais possible de stationner dans les 19 communes bruxelloises sans plus devoir alimenter les parcmètres ou recevoir des amendes. Nous misons sur un lobby constructif et collaboratif avec le gouvernement. Ces défis doivent se transformer en opportunités via, notamment, la mise en œuvre des plans d’investissements et d’entretien des tunnels, du programme régional d’économie circulaire (PREC) ou l’utilisation du système OSIRIS. Ce dernier simplifie et rassemble, en un lieu unique et électronique, toutes les démarches nécessaires pour débuter un chantier dans la Région. Nous sommes à votre écoute. Partagez avec nous vos difficultés quotidiennes et vos idées ! Votre voix doit être entendue et prise en compte. Aujourd’hui plus que jamais. Face aux défis qui nous attendent. Vous pouvez, entre autres, le faire via notre boîte à idées : idccbc@cnc.be Marc Ruebens Président CCB-C décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 9
NOUVELLES LOIS ET RÈGLES
Ce qui changera en 2018 C’est une tradition ! Qui dit nouvelle année dit nouvelles lois, règles…Pour ne rien rater, votre magazine a fait le tour des nouveautés qui vous concernent. Le moins que l’on puisse écrire, c’est que 2018 en contient quelques-unes, tant au fédéral que dans les trois Régions. Dans cette édition, nous vous les présentons avec un focus sur l’impôt des sociétés. Bien évidemment, nous reviendrons sur d’autres nouveautés dans de prochains numéros de Construction.
10 Construction • décembre 2017 - janvier 2018
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TRAVAIL ET RELATIONS SOCIALES
Trois changements importants à signaler dans ce domaine : les délais de préavis deviennent plus longs, la construction reçoit sa diminution des charges sociales promise et les indépendants auront une période de carence plus courte. En 2018, il n’y aura, par contre, pas d’augmentation de salaire pour les travailleurs de la construction et les ouvriers du bâtiment. Délais de préavis plus longs pour les ouvriers de la construction
Actuellement, la majorité des ouvriers de la construction a des délais de préavis plus courts que les ouvriers d'autres secteurs. Ce régime dérogatoire disparaît toutefois le 1er janvier 2018. Les ouvriers de la construction, engagés à partir du 1er janvier 2014, relèveront alors directement du régime général, qui ne fait pas de distinction entre ouvriers et employés. Les délais de préavis s'en trouveront donc considérablement rallongés. En ce qui concerne les ouvriers de la construction engagés avant 2014, un régime transitoire s'appliquera à partir de l'année prochaine. Il se base en partie sur les délais de préavis plus courts qui étaient en vigueur avant 2014. L'édition de septembre 2017 de Construction vous en dira plus.
Réduction spécifique des charges pour la construction
À partir de 2018, le secteur de la construction bénéficiera de la réduction supplémentaire des charges sociales pour laquelle la Confédération a plaidé ces dernières années auprès du gouvernement. Au moment où nous écrivions ces lignes, les textes définitifs ne sont pas encore connus. Mais sous certaines conditions, l'employeur pourrait ne pas avoir à verser une partie du précompte professionnel. Il s'agirait de 3 % du montant imposable des salaires. Ce pourcentage devrait passer à 6 % en 2019, et à 18 % en 2020.
Indépendants : une période de carence plus courte
Jusqu'à présent, les indépendants ne bénéficiaient d'aucune indemnité durant le premier mois d'incapacité de travail. A partir du 1er janvier 2018, cette période de carence passera à 14 jours. Les indépendants en incapacité
de travail seront donc indemnisés plus rapidement, même si la différence avec les salariés reste importante. Pour ces derniers, il n’y a pas de période de carence. Ils ont droit, dès le premier jour d'incapacité, à un salaire garanti payé par l'employeur.
Starters : des cotisations moins élevées
Les cotisations sociales dues par les entrepreneurs débutants seront moins élevées durant leurs quatre premiers trimestres d'activité. Au moment où nous finalisions cet article, nous ne savons pas encore si la mesure entrera en vigueur le 1er janvier 2018 ou plus tard dans l'année.
RCC ouvriers de la construction (CP 124)
Les limites d'âge pour accéder au régime de chômage avec complément d'entreprise (RCC) augmentent à partir du 1er janvier 2018. La limite passe de 60 à 62 ans pour le régime général et de 58 à 59 ans pour le régime spécifique. Ce dernier concerne les ouvriers de la construction en incapacité de travail ou qui ont une carrière de 40 ans ou plus.
SRCC employés (CP 200)
Les limites d'âge du RCC changent de la même façon pour les employés de la construction. A partir du 1er janvier 2018, la limite sera de 62 ans pour le régime général et de 59 ans pour le régime longue carrière.
Mobilité
L'employeur est tenu d’intervenir dans les frais de déplacement des employés qui se rendent au travail avec leur propre véhicule si leur salaire brut annuel est inférieur à 26.250 €. A partir du 1er janvier 2018, ce seuil passera à 27.750 €. Si l'employé utilise les transports en commun pour se rendre au travail, rien ne change dans l’intervention.
Mise en place d'un trajet de réintégration
A partir du 1er janvier 2018, les employeurs pourront faire démarrer un trajet de réintégration pour tous leurs travailleurs en incapacité. Jusqu'à présent, ce n'était possible que pour les travailleurs en incapacité à partir du 1er janvier 2016. L'employeur doit adresser la demande de démarrer un trajet de réintégration au médecin du travail. On examine ensuite si le travailleur peut reprendre le travail. Il peut également s'avérer que celui-ci soit définitivement inapte à travailler dans l'entreprise. C'est l'avis des médecins concernés qui est déterminant. ››› décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 11
NOUVELLES LOIS ET RÈGLES
››› Evolution des salaires 2018
Les salaires des employés de la construction (CP 200) seront également indexés le 1er janvier 2018. Le pourcentage d'indexation n'est pas encore connu au moment où nous écrivons ces lignes. D'après les prévisions d'inflation du Bureau du Plan, il devrait tourner autour de 1,8 %. Les salaires des ouvriers de la construction (CP 124) sont adaptés trimestriellement. Selon les estimations, l'adaptation totale sur les quatre trimestres devrait se monter à environ 1,35 % en 2018. Aucune augmentation conventionnelle des salaires n'interviendra pour les employés et ouvriers de la construction l'année prochaine. Ils ont obtenu une augmentation salariale en 2017, comme prévu dans leurs CCT respectives. Cette augmentation a épuisé l'ensemble de la marge salariale pour 2017-2018.
Diminution des cotisations sociales – taxshift
Le taux de la cotisation globale pour l’ONSS passera de 30 % à 25 % le 1er janvier 2018. Il s'agit là d'une conséquence du taxshift. En revanche, la réduction structurelle disparaîtra. Le résultat reste toutefois favorable pour les entreprises de construction, parce que la réduction des cotisations pour les bas salaires est élargie.
Mise en œuvre du Plan pour une concurrence loyale
La mise en œuvre du Plan pour une concurrence loyale, que le secteur a conclu avec les pouvoirs publics, se poursuivra en 2018. Ce Plan précise, entre autres, que toutes les personnes présentes sur un chantier de construction seront tenues de porter un moyen visuel d'identification (le ConstruBadge). La Confédération attend une initiative légale concrète à cet égard. Une banque de données accessible au public est prévue pour le second semestre de 2018. Il sera possible d'y vérifier l'existence d'une obligation de retenue lorsque des entreprises étrangères ont des dettes envers l'OPOC. Le seuil relatif à l'enregistrement obligatoire des présences sur les chantiers reste provisoirement de 500.000 €.
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FISCALITÉ FÉDÉRALE
La grosse nouveauté de l’année 2018 est la modification relatif à l’impôt des sociétés. Mais il y aura également la déduction pour investissements qui passera à 20 %. Et enfin, n’oublions pas de mentionner la mesure qui n’a pas vu le jour : la location de biens immobiliers qui ne sera pas soumise à la TVA. Impôt des sociétés
L’année prochaine, nous aurons un nouvel impôt des les sociétés. Le taux ordinaire passera de 33 à 29 %. Mais il ne s’agit pas du seul changement. Vous trouverez les points importants de ce nouveau règlement dans l’article consacré à ce sujet (p20-21) Dans les prochaines éditions de Construction, nous analyserons en profondeur les changements.
La déduction pour investissement passe à 20 %
Les pouvoirs publics vont stimuler, pour un temps, les investissements des entreprises et des indépendants. Pour les nouveaux investissements réalisés en 2018 et 2019, la déduction pour investissement unique passera de 8 % à 20 %. Ce taux s'appliquera tant à l'impôt des sociétés qu'à l'impôt des personnes physiques pour les entreprises individuelles.
Epargne-pension
Le montant maximal de l'épargne-pension est de 940 €. Mais à partir de l'année prochaine, les contribuables pourront verser jusqu'à 1.200 € par an. Il faut toutefois ajouter un bémol. Les versements de plus de 940 € bénéficieront d'une réduction fiscale de 25 %. Les versements ne dépassant pas ce montant bénéficieront quant à eux d'une réduction de 30 %.
Taxe d'abonnement sur les comptes-titres
Dorénavant, les personnes physiques seront redevables d'un prélèvement annuel de 0,15 % sur leurs comptes-titres belges et étrangers, si ces comptes affichent un montant de 500.000 € en moyenne, ou davantage. Ce prélèvement vise les comptes comprenant des actions, des obligations ou des fonds, à l'exception des comptes d'épargne-pension et des assurances vie. Il faudra donc mentionner les comptes-titres sur la déclaration d'impôts des personnes physiques. 12 Construction • décembre 2017 - janvier 2018
La mesure qui n'a pas vu le jour ...
LA LOCATION IMMOBILIÈRE ET LA TVA
A quelques exceptions près, la location de biens immobiliers n'est pas soumise à la TVA. Ce qui représente un désavantage pour les bailleurs professionnels : ils ne peuvent en effet pas déduire la TVA lors de la construction, de la transformation ou de la rénovation d'un bâtiment. Il avait été question de supprimer cette exemption de TVA. Mais cela n'a pas abouti, le gouvernement ayant finalement jugé que la mesure lui coûterait trop cher. Les règles en matière de TVA se verront toutefois assouplies dans un domaine apparenté. La location d'espaces de stockage est bel et bien soumise à la TVA, pour autant que les espaces de bureaux du bâtiment ne représentent pas plus de la surface totale de celui-ci. En 2018, ce pourcentage passera à 50 %.
Flexijobs
Faire bouger l'épargne
Une partie des intérêts générés par un compte d'épargne classique n'est pas soumise à l'impôt. Le montant exonéré est indexé et est actuellement de 1.880 €. Il sera réduit de moitié en 2018. En échange, une exonération verra le jour pour les dividendes sur actions. Elle se monte à 627 € après indexation.
Exonération des revenus issus du travail associatif
Le gouvernement veut une exonération fiscale et sociale pour le travail associatif, pour certaines tâches du secteur non marchand, ainsi que pour les services de particulier à particulier. L'exonération fiscale devrait s’élever à 1.000 € par mois au maximum, avec un maximum de 6.000 € par an. Elle s'appliquera notamment aux revenus de l'économie collaborative. Pour profiter de cette mesure, il faudra être pensionné ou à tout le moins avoir une occupation principale à 4/5. Quant à savoir quelle forme prendra précisément l’exonération et quand elle entrera en vigueur, ce n’est pas encore clair.
Un coup de pouce à la recherche scientifique
Pour l'instant, les flexijobs n'existent que dans l'Horeca. À partir de 2018 toutefois, le système sera étendu à toutes les activités commerciales. Il s'agit donc non seulement du commerce de détail, des détaillants indépendants et du commerce de détail de denrées alimentaires, mais aussi des grands commerces de détail et des grandes surfaces. Les personnes, déjà employées par ailleurs à temps plein, pourront désormais arrondir leurs fins de mois dans ces commerces, de façon illimitée, sans impôts. Le système est en outre ouvert aux pensionnés.
Les entreprises en croissance
Les investissements dans les entreprises en croissance deviendront plus avantageux fiscalement. Si vous injectez de l'argent dans une entreprise en croissance en acquérant de nouvelles actions, vous bénéficierez d'une réduction fiscale de 25 % sur votre investissement. Deux restrictions toutefois : la réduction est limitée à un montant maximal de 100.000 € et il faut conserver les actions durant quatre ans au moins.
Prime sur les bénéfices
Une partie du précompte professionnel ne doit pas être versée pour les titulaires d'un diplôme de master qui collaborent à la recherche scientifique. À partir de 2018, cette exonération s'étendra progressivement aux bacheliers. Cette mesure est importante, notamment, pour nos centres sectoriels de recherche, le CSTC et le CRR.
Dès 2018, les employeurs pourront octroyer à leurs travailleurs une prime fiscalement avantageuse sur les bénéfices. Elle ne pourra pas dépasser 30 % de la masse salariale, mais est exclue de la norme salariale. Si tous les travailleurs reçoivent la même prime, une communication au personnel suffit. Si le montant de la prime est variable, il faut une CCT ou un acte d'adhésion.
Starter jobs
Les frais professionnels forfaitaires
Le gouvernement entend favoriser l'engagement de jeunes travailleurs. A partir du 1er janvier 2018, l'employeur ne sera plus tenu de verser une partie du précompte professionnel pour les jeunes de 18 à 21 ans. Ce qui entraînera une baisse des charges salariales, tout en maintenant le salaire net au même niveau.
Le gouvernement désire donner la possibilité aux indépendants qui réalisent des bénéfices d'intégrer leurs frais professionnels forfaitaires dans l'impôt des personnes physiques. Ils devaient jusqu'à présent prouver leurs frais réels. Ce nouveau forfait serait égal à celui des travailleurs, avec ››› un maximum de 4.250 € pour l'année 2017. décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 13
NOUVELLES LOIS ET RÈGLES
3
JURIDIQUE
Deux changements importants à signaler au niveau juridique : l’entrée en vigueur du GDPR, un règlement européen sur la protection des données à caractère personnel, et l’assurance de la responsabilité décennale. Dans certains cas, l’entrepreneur sera obligé d’assurer sa responsabilité décennale. Mentionnons encore la loi sur l’insolvabilité et les sûretés mobilières. Protection des données à caractère personnel
Le GDPR entrera en vigueur dans toute l'UE le 25 mai 2018 ; il s'agit d'un règlement européen sur la protection des données à caractère personnel. Il est beaucoup plus exigeant que l'actuelle loi sur la protection de la vie privée et contraindra les entreprises de construction à gérer différemment les données à caractère personnel qu'elles traitent. Construction s'est déjà penché sur le GDPR et continuera à vous informer au cours des mois à venir.
Assurance responsabilité décennale
Tous les entrepreneurs sont responsables pendant 10 ans de tout défaut pouvant mettre en péril la stabilité et/ou la solidité du bâtiment. Une nouveauté interviendra à partir du 1er juillet 2018 : la loi du 31 mai 2017 oblige l'entrepreneur à assurer sa responsabilité décennale quant au gros œuvre fermé de bâtiments destinés à l'habitation pour lesquels un permis d'urbanisme est requis. Les numéros de février et octobre 2017 de Construction ont déjà consacré des articles à cette nouvelle obligation. Une brochure pratique sera également mise à la disposition des membres.
14 Construction • décembre 2017 - janvier 2018
Loi sur l'insolvabilité
La nouvelle loi sur l'insolvabilité du 11 août 2017 entrera en vigueur le 1er mai 2018. Elle vise à la fois une réforme de la loi sur les faillites et de la loi sur la continuité des entreprises (LCE). Elle modernise en profondeur le droit de l'insolvabilité et l'adapte aux normes européennes en vigueur. La nouvelle loi s'efforce de résoudre les problèmes ou imprécisions qui s'y trouvent actuellement. Des possibilités sont offertes à la fois aux créanciers et aux débiteurs afin de garantir la continuité de l'entreprise. Plus d'informations dans un prochain numéro de Construction.
Sûretés mobilières
La nouvelle loi du 11 juillet 2013, modifiée en profondeur, s'appliquera dès le 1er janvier 2018 aux sûretés réelles mobilières. Elle comprend quelques nouveautés importantes pour le secteur de la construction. La mise en gage n'implique plus une dépossession. Un entrepreneur débiteur pourra donc mettre en gage des objets tels qu'un camion ou des stocks, sans qu'il en soit dépossédé. Une clause de réserve de propriété, prévue dans le contrat et que l'entrepreneur aura fait enregistrer auprès du registre des gages, constituera également une sûreté à part entière. Enfin, dans le cadre de l'action directe du soustraitant, une règle complémentaire est prévue, permettant au maître d'ouvrage de verser le montant contesté à la Caisse des dépôts et consignations, ou sur un compte bloqué au nom du sous-traitant et de l'entrepreneur. La poursuite de l'exécution des activités s'en trouve ainsi améliorée.
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WALLONIE
En Wallonie, notons, entre autres, le projet de réforme fiscale wallonne, la nouvelle méthode de calcul PEB et l’indexation du prélèvement kilométrique. La réforme fiscale wallonne – fiscalité immobilière
Le projet de réforme fiscale porté par le gouvernement wallon impactera différents aspects de la fiscalité immobilière régionale en 2018. Une première vague de réformes fiscales devrait aboutir au 1er janvier 2018, les autres leviers fiscaux (en discussion) feront l’objet d’analyses et de propositions dans le courant de l’année. Les pistes de réformes connues, notamment au travers de la déclaration de politique régionale wallonne, devraient concerner dans un premier temps les droits d’enregistrement (diminution forfaitaire de 20.000 € de la base de calcul des droits d’enregistrement, information sous réserve) afin d’aider les jeunes ménages à acquérir leur premier logement. Le gouvernement a également annoncé son intention d’abolir le taux majoré des droits d’enregistrement à 15 % pour l’acquisition d’une troisième habitation (mesure émanant du précédent gouvernement). D’autres pistes telles que l’abattement des droits d’enregistrement sur les terrains constructibles ou en cas de réhabilitation et démolition/reconstruction pourraient se concrétiser. Dans un second temps, le gouvernement a annoncé des mesures intégrant des aspects énergétiques dans sa politique fiscale. Une diminution des droits de succession en cas d’investissements dans l’efficacité énergétique du bien a été annoncée, de même que des exonérations temporaires de précompte immobilier notamment dans le cas des quartiers nouveaux.
Nouvelle méthode de calcul PEB au 1er janvier 2018
La seule évolution de la méthode de calcul 2018 pour les bâtiments résidentiels et non-résidentiels portera sur l’application de la directive Eco-Design pour les producteurs de chaleur. Elle concernera les générateurs de chaleur mis sur le marché après le 26/09/2015 (ou après le 01/01/2013 pour certaines pompes à chaleur). Cette méthode de détermination du rendement de production permettra, dans la plupart des cas, de valoriser de meilleurs rendements et modifiera les hypothèses actuelles principalement pour les pompes à chaleur.
Indexation du prélèvement kilométrique en Wallonie
Six mois après la Flandre et Bruxelles-Capitale, la Wallonie indexera aussi ses tarifs pour le prélèvement kilométrique, à partir du 1er janvier 2018. Les opérateurs Satellic et Axxès demandent d’allumer tous vos OBU (On Board unit-y compris les exemplaires de réserve) pour télécharger la mise à jour du software. Vous attendrez que le voyant repasse au vert avant de continuer à circuler sur les routes payantes. Dès le 1er janvier, les trois Régions élargiront également le champ d’application de ce prélèvement. La catégorie de véhicules N1 BC (tracteurs de semi-remorque avec une MMA de 3,5 tonnes ou moins) sera aussi soumise à la taxe. Ces moteurs disposeront, dès lors, à tout moment d’un OBU. Viapass conseille de ne pas allumer le nouvel OBU avant le 1er janvier. Le tarif des N1 BC sera identique à celui des camions jusqu’à 12 tonnes.
Bienvenue à l’Agence wallonne du Patrimoine !
La nouvelle AWaP (Agence wallonne du patrimoine) verra le jour le 1er janvier 2018. Celle-ci est le résultat d’une fusion entre la « division patrimoine » de l’Administration et l’Institut du Patrimoine wallon (IPW). « Nous n’en doutons pas, l’AWaP sera aussi un partenaire de choix dans les actions de la CCW au service des affiliés et de l’économie régionale », indiquait Francis Carnoy, le Directeur général de la Confédération Construction Wallonne, dans l’édito de Construction d’octobre 2017.
Une certification pour les installateurs de systèmes d’épuration individuelle (SEI)
À partir du 1er janvier 2018, tout installateur de systèmes d’épuration individuelle (SEI) en Wallonie pourra solliciter une certification auprès de la Société publique de la gestion de l’eau (SPGE). En ayant signé la Charte de l’installation des systèmes d’épuration individuelle, la Confédération Construction Wallonne s’engage à informer, sensibiliser et accompagner ses membres dans leur démarche d’obtention de la certification.
Amnistie des petites infractions urbanistiques
Le 16 novembre dernier, le Parlement wallon s’est prononcé en faveur de l’amnistie des petites infractions urbanistiques commises avant mars 1998. Jusqu’ici, toute infraction urbanistique, quelle qu’elle soit, était imprescriptible. Désormais, les infractions mineures (car-port, velux, véranda,…), seront automatiquement prescrites après le 1er mars 2018, à plusieurs conditions : elles ne doi- ››› décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 15
NOUVELLES LOIS ET RÈGLES
››› vent pas avoir fait l’objet d’un PV de constat d’infraction
entretemps, les travaux en infraction doivent être conformes au plan de secteur, ils ne peuvent concerner la construction d’un logement complet, ils ne peuvent concerner les zones « sensibles » ou être réalisés sur un bien faisant l’objet d’une mesure de protection du patrimoine. Pour ces mêmes infractions, commises après le 1ermars 1998, elles pourront être prescrites après 20 ans et ce, dans les mêmes conditions. Enfin, les professionnels de la construction ne peuvent se prévaloir de l’amnistie ou de la prescription des infractions urbanistiques mineures qu’ils auraient commises. À en croire la Fédération du notariat belge, 25 à 30 % des habitations wallonnes comporteraient au moins une infraction urbanistique...
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BRUXELLES
La Région de Bruxelles-Capitale maintient son régime de primes énergie à hauteur de 22 millions € en 2018. Les montants et les critères sont toutefois modifiés dans certains cas. Primes énergie
La Région de Bruxelles-Capitale maintient son régime de primes énergie 2018 à hauteur de 22 millions €, comme en 2017. Elle modifie toutefois les montants des primes et les critères d’attribution dans certains cas. Bruxelles répartit les demandeurs en catégories. Les personnes à faibles revenus reçoivent ainsi une prime majorée pour des travaux identiques. La catégorie C, dite à « faibles revenus », est élargie pour inclure de nouveaux publics cibles, comme les propriétaires-bailleurs, les copropriétés, les écoles et les centres sportifs. En outre, le montant de la prime pour l’isolation de la toiture est revu à la hausse pour toutes les catégories de demandeurs. Dans le cas de la catégorie C, il passe carrément de 25 € à 40 € par mètre carré. Depuis 2017, les copropriétés et les ménages peuvent introduire leur demande de prime via le guichet électronique IRISbox. En 2018, Bruxelles introduira une nouvelle simplification administrative. Le délai d’introduction d’une demande de prime sera prolongé de 4 à 12 mois à compter de la réception de la facture 16 Construction • décembre 2017 - janvier 2018
de solde. Enfin, il sera possible d’obtenir des primes supplémentaires ou plus élevées pour les extensions, dans le cadre d’une rénovation simple.
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FLANDRE
En Flandre, signalons, entre autres, le nouveau permis d’environnement unique et l’apparition du niveau S pour décrire les prestations énergétiques d’un bâtiment. Nouveau permis d’environnement
À compter du 1er janvier 2018, toutes les communes flamandes appliqueront une nouvelle procédure de permis d’environnement unique, qui viendra remplacer et réunira, sous un même nom, les anciens permis d’urbanisme, d’environnement et de lotir. Jusqu’ici, bon nombre de communes imposaient encore aux architectes d’introduire une demande de permis de bâtir numérique (DBA en néerlandais), mais traitaient le permis d’environnement séparément. Désormais, les demandes de nouveaux permis d’environnement passeront par le nouveau guichet environnement numérique. Attention ! Dans les communes qui utilisent encore ,cette année, un guichet distinct pour les demandes de permis de bâtir, un dossier introduit en décembre pourrait être déclaré irrecevable en janvier 2018. Le demandeur devra alors à nouveau introduire le dossier auprès du guichet environnement.
Niveau S maximal : 31
L’an prochain, le niveau S fera son apparition afin de décrire les prestations énergétiques de l’enveloppe d’un bâtiment. Les autorités n’utiliseront dès lors plus le niveau K et les besoins énergétiques nets pour les exigences PEB qu’elles imposeront aux nouvelles constructions. Dès l’an prochain, le niveau maximal pour une nouvelle construction sera établi à S31. Cette exigence s’appliquera aux demandes de permis de bâtir introduites à partir du 1erjanvier 2018. Le niveau S met davantage l’accent sur la limitation de la demande d’énergie et moins sur les techniques. Il intègre un grand nombre d’aspects de l’enveloppe d’un bâtiment, à savoir l’isolation, mais aussi l’étanchéité à l’air, le rapport
entre les surfaces vitrées et la surface au sol, l’efficience formelle, les nœuds constructifs, les gains solaires, la taille et l’orientation des fenêtres, la masse thermique…
Des normes niveau E renforcées à partir de 2018
À partir de janvier 2018, non seulement un niveau S de 31 sera mis en place pour les habitations, mais le niveau E maximal passera également de E50 à E40. Normalement, le niveau E pour les habitations baissera encore jusqu’à E35 en 2020 et à E30 d’ici 2021. Il diminuera également pour certaines parties fonctionnelles de constructions non résidentielles. Pour les immeubles de bureaux, les bâtiments destinés à l’enseignement et les espaces techniques et communs, le niveau E maximal passera de E55 en 2017 à E50 en 2018 et diminuera encore à E45 en 2020 et à E40 en 2021 pour les constructions privées. Les normes niveau E pour les bureaux et les espaces techniques et communs seront encore plus strictes pour les bâtiments publics. Pour ceux-ci, le niveau E passera de E50 en 2017 à E45 en 2018 et à E40 en 2019. Plus d’infos auprès de l’Agence flamande de l’énergie (VEA). (http://www2.vlaanderen.be/economie/energiesparen/epb/doc/epeileisnietresidentieel.pdf )
Primes quasi inchangées
Les primes énergie flamandes pour les habitations existantes ne changent pas en 2018. A une exception près :
la prime pour la post-isolation des murs creux. Cette prime se monte actuellement à 6 € le m², mais elle tombera à 5 € le m² pour les factures finales introduites à partir du 1er janvier 2018. En 2019, il est prévu d’apporter des modifications aux primes, notamment en ce qui concerne l’isolation de la toiture et les boilers solaires. Dans les deux cas, les montants des primes baisseront. Vous pouvez donc vivement conseiller à vos clients qui envisagent ce type de travaux de les effectuer en 2018. Pour les nouvelles constructions, rien ne change en 2018. Les Flamands auront encore droit à une réduction sur leur précompte immobilier si leur habitation obtient un score E30 ou supérieur.
Tracimat
En août 2018, une nouvelle politique d’acceptation du côté des entreprises de gestion des déchets de démolition entrera en vigueur. Une situation dont pourra profiter la nouvelle organisation de gestion de la démolition Tracimat pour prendre sa vitesse de croisière. Les entrepreneurs en démolition auront tout intérêt à faire partie du système de Tracimat. Nous leur conseillons néanmoins de ne pas attendre la dernière minute pour s’y préparer. Nous reviendrons sur Tracimat dans l’édition de février 2018 de Construction.
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DONNÉES PERSONNELLES
GDPR : faites d’une pierre deux coups ! Le 25 mai 2018, le GDPR, une réglementation européenne relative à la protection des données, sera d’application. Pour s’y préparer, les entreprises doivent, dès à présent, faire un inventaire des données à caractère personnel qu’elles traitent pour avoir une vision globale de leur situation. Mais, pour le 25 mai 2018, les entreprises doivent également tenir un registre des activités de traitement dont elles sont responsables. Pourquoi dès lors ne pas utiliser le registre pour faire cet inventaire ?
À
nouveau un article sur le GDPR dans Construction ? Oui, à nouveau. Vous avez raison. Mais votre magazine veut que vous ayez toutes les informations nécessaires pour maîtriser le General Data Protection Regulation. Car il s’agit d’une réglementation importante. La Confédération Construction en a bien conscience et veille à informer au maximum les entreprises. Elle a d’ailleurs mis à disposition, sur son site Internet, de nombreuses informations via le lien www.confederationconstruction. be/gdpr. Une brochure est également téléchargeable sur le site de la FEB et de la Confédération.
Préparation au GDPR
Beaucoup d’entreprises ne savent pas vraiment quelles données personnelles elles traitent. Et ce qu’elles en font exactement. Pour commencer, elles doivent donc avoir une vue globale des traitements de ces données. Comment ? En faisant un inventaire. De cette façon, un entrepreneur peut précisément
POUR VOTRE FACILITÉ : UN MODÈLE La Commission de la vie privée met à disposition des entreprises un modèle de registre dont le lien se trouve sur le site Internet de la Confédération Construction. Il s’avère être un outil très pratique. Il reprend les obligations légales mais en plus il donne des listes indicatives de finalités de traitement ainsi que de catégories de données. Il veille aussi à aborder la question fondamentale des droits des personnes dont l’entreprise a les données : comment en sont-elles informées ?
identifier tous les traitements, avec leur objectif, et il peut mieux préparer les procédures et les policy qu’il doit mettre en place pour le GDPR (voir aussi Construction novembre 2017).
données, actuellement Commission de la vie privée. Afin d’éviter les sanctions et pour une bonne collaboration avec les contrôleurs, le registre doit être lisible et compréhensible.
Registre interne
Qui doit tenir un registre ?
L’ensemble des obligations mises en place par le GDPR repose sur deux principes : la responsabilité et la transparence. Pour se conformer au principe de responsabilité, les entreprises doivent, notamment, tenir un registre interne de leurs activités de traitement des données à caractère personnel. Or ce registre contient précisément toutes les informations nécessaires à faire un bon inventaire. Faites donc d’une pierre deux coups !
Lisible et compréhensible
Ce registre est interne. Il n’est donc pas destiné au public. Néanmoins, il doit être fourni à l’autorité de contrôle pour une vérification de la conformité au GDPR. En Belgique, ce contrôle est effectué par l’Autorité de protection des
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Les entreprises qui sont responsables du traitement (par ex. l’employeur) mais également les sous-traitants (par ex. le secrétariat social). Le GDPR prévoit une exception pour les entreprises de moins de 250 travailleurs à laquelle il y a tant d’exceptions (comme la gestion du personnel, la gestion de la clientèle ou encore la gestion des fournisseurs si elle n’est pas occasionnelle) que la Commission de la vie privée recommande vivement à tous les responsables de traitement et sous-traitants d’établir ce registre.
Que doit-il contenir ?
Légalement, le registre doit contenir :
∙ les coordonnées du responsable
du traitement (SA, SPRL, Indépendant,…), de son représentant
CONCLUSION Le GDPR est une matière transversale dans les entreprises : l’informatique, le marketing, le RH, le commercial, le juriste, le DPO,… Tous sont concernés et peuvent dès lors être associés à l’identification des traitements et de leurs finalités. Le registre peut donc être leur outil !
∙ ∙ ∙
∙
∙ ∙ ∙
(gérant, …), du co-traitant et, le cas échéant, du DPO les finalités des traitements, une description des catégories de personnes et de données traitées, les destinataires de ces données, c’est-à-dire ceux à qui ces données sont transférées (instances de la sécurité sociale, banques, assurances, administrations, sous-traitant pour du stockage de données (par exemple dans le cloud)... le transfert hors UE de ces données vers un pays tiers. Cela peut, entre autres, être le cas pour les données qui seront sauvegardées dans le cloud. Dans ce cas, on doit décrire comment ce pays garantit la protection des données. Pour les Etats-Unis, on peut, par exemple, se référer au bouclier de protection des données UE/Etats-Unis. leur délai de conservation qui ne peut excéder la durée nécessaire au but pour lequel les données sont traitées. les mesures de sécurité. les traitements existants au 25 mai 2018 (à mettre ensuite à jour).
3 points d’attention particuliers
1gistrement, Pour chaque traitement (enrecollecte, communication TRAITEMENTS ET FINALITÉS
à des tiers, …), il faut préciser clairement la finalité et l’objectif. Exemples : la gestion de la clientèle, la gestion du contentieux, la comptabilité, l’administration du personnel, la sécurité, l’administration des actionnaires et des associés, la gestion des sous-traitants, le direct marketing.. Cette description est importante pour l’entreprise qui doit s’assurer que les finalités sont légitimes et explicites mais également qu’elle n’utilise pas les données dans d’autres buts que ceux prévus initialement. Exemple : il n’est pas possible d’utiliser les données de la comptabilité pour faire de la publicité… Si cela devait être le cas, l’entreprise s’expose à des sanctions.
2 Le registre doit décrire les catégories PERSONNES CONCERNÉES ET DONNÉES UTILISÉES
de personnes et de données. Les catégories de personnes sont, entre autres, employé, sous-traitant, fournisseur, membre du personnel d’une administration, client, prestataire externe… Parmi les catégories de données personnelles, on retrouve, entre autres, l’identification, la localisation, les données bancaires et judiciaires, l’affiliation à un syndicat…Dans ce cadre, il est important d’identifier s’il y a des traitements de données sensibles comme la santé, la race, l’appartenance politique et
les données biométriques. Les données pénales sont également sensibles. En principe, le GDPR interdit le traitement de telles données sensibles, sauf dans certaines conditions. Cette rubrique du registre permet à une entreprise de savoir si elle est autorisée à traiter les données et sur quelle base légale (contrat, loi, consentement,…). En effet, disposer des données article 30 bis est un traitement prévu par la loi dans le but des retenues.
3 La sécurité des données doit être garantie. Et elle doit tenir compte des LES MESURES DE SÉCURITÉ
risques. Ceux-ci seront plus importants ou plus faibles, en fonction de la nature et du volume des données traitées. Estce que si on traite des données relatives à la santé des travailleurs, ces données sont sécurisées et est-ce que le personnel qui les traite le fait en toute confidentialité ? Le registre va ainsi permettre aux entreprises d’identifier les mesures techniques (au niveau de l’IT) et organisationnelles (formation du personnel) nécessaires.
Astuce
Ce registre remplace l’ancienne obligation de « déclaration préalable de traitement » faite à la Commission de la vie privée. Rien n’empêche donc une entreprise de s’en servir pour établir le registre interne exigé par le GDPR.
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décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 19
RÉFORME FISCALE
Les lignes de force du nouvel impôt des sociétés À partir de 2018, l’impôt des sociétés sera plus simple, avec des taux nettement inférieurs. Nous en soulignons les principaux changements. Dans les prochains numéros de Construction, nous reviendrons en détail sur certains aspects.
P
ar cette réforme, le gouvernement belge vise à renforcer l’attrait de la Belgique pour les investisseurs étrangers et à alléger la charge fiscale qui pèse sur les PME et d’autres entreprises. Mais l’opération doit être budgétairement neutre. Par conséquent, une série de déductions et de régimes fiscaux préférentiels seront supprimés ou réduits.
NOUS N’AVONS ENCORE AUCUNE CERTITUDE Au moment de la rédaction du présent article, les textes définitifs de la réforme n’étaient pas encore disponibles. Des adaptations sont donc encore possibles.
INFOS: marleen.porre@ confederatiebouw.be.
Positif BAISSE DES TAUX
AUGMENTATION DE LA DÉDUCTION
Le taux ordinaire de l’impôt des sociétés passera de 33 %, actuellement, à 29 % en 2018. À partir de 2020, il passera à 25 %. À partir de l’année prochaine, les PME ne devront plus payer que 20 % sur les premiers 100 000 € de leur bénéfice imposable. La contribution de crise de 3 % disparaîtra progressivement. À partir de l’année prochaine, elle diminuera à 2 %, pour être supprimée à partir de 2020. Les taux, contribution de crise comprise, passeront donc de 33,99 %, cette année, à 29,58 % l’an prochain.
POUR INVESTISSEMENT
CONSOLIDATION FISCALE
À partir de 2020, des groupes de sociétés pourront pratiquer la consolidation fiscale. Les bénéfices imposables et les pertes fiscalement déductibles, enregistrés au sein d’un groupe, pourront donc être compensés.
Pour les nouveaux investissements réalisés en 2018 et 2019, la déduction pour investissement unique de 8 % sera portée à 20 %. Ce taux concernera à la fois l’impôt des sociétés et l’impôt des personnes physiques pour les entreprises unipersonnelles.
Mesures compensatoires RÉDUCTION DE LA DÉDUCTION
concernera l’accroissement annuel moyen enregistré au cours des cinq années précédentes.
DES INTÉRÊTS NOTIONNELS
La déduction des intérêts notionnels (DIN) ne sera pas supprimée, mais limitée. Actuellement, les entreprises peuvent déduire de leurs impôts une charge d’intérêt théorique calculée sur les capitaux propres. Dès l’an prochain, la DIN sera calculée sur les « capitaux propres incrémentiels », c’est-à-dire l’accroissement de ces capitaux. Cela
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RÉDUCTIONS DU CAPITAL
Une société peut imputer actuellement une dépréciation, à sa guise, soit sur le capital libéré, soit sur les réserves imposées. Ce ne sera plus possible. L’imputation sera proportionnelle. Un précompte mobilier sera dû sur la partie de la réduction que l’on devra imputer sur les réserves imposées.
IMPÔT MINIMUM
À partir de 2018, un impôt minimum sur le bénéfice entrera en application. Pour le moment, les sociétés tentent souvent de réduire leur assiette fiscale autant que possible. Pour ce faire, elles utilisent la déduction des pertes antérieures, la déduction des intérêts notionnels reportés…Mais, dès l’an prochain, les sociétés qui réaliseront un bénéfice imposable supérieur à 1 000 000 €, ne pourront plus procéder de la sorte sans restriction. Le bénéfice imposable minimum s’élèvera à 30 % du bénéfice dépassant 1 000 000 €. Le taux ordinaire de
moins ou à une personne physique au moins, une rémunération d’au moins 45 000 €. Dans le cas contraire, elle sera soumise à un impôt spécial de 10 %. De plus, une PME n’aura pas droit au taux réduit pour les PME si elle ne verse pas la rémunération minimum de 45 000 € au dirigeant d’entreprise. La rémunération peut être inférieure dans deux cas : dans les nouvelles entreprises au cours de leurs quatre premiers exercices ou lorsque le bénéfice imposable est inférieur à 45 000 €. Mais, dans les deux cas, la rémunération doit être au moins égale au résultat imposable de la société. PLUS-VALUES SUR ACTIONS
Pour les nouveaux investissements réalisés en 2018 et 2019, la déduction pour investissement unique de 8 % sera portée à 20 %.
l’impôt des sociétés sera applicable à ce montant. À partir de 2018, les s ociétés s’acquitteront donc, sur le bénéfice dépassant le million, d’au moins 8,87 % d’impôt des sociétés, y compris la contribution de crise (29,58 % de 30 %). À partir de 2020, le taux s’élèvera à 7,5 % (25 % de 30 %).
ons : d’une part, celle de l’accroissement imposable de leur bénéfice et, d’autre part, l’exonération des primes régionales reçues pour l’emploi et la transition professionnelle. Il en résulte une double exonération temporaire. Le gouvernement veut la supprimer à partir de 2018 et limiter l’exonération générale du bénéfice.
Mesures compensatoires à partir de 2020 AMORTISSEMENTS
L’amortissement pro rata temporis, l’année d’investissement, deviendra aussi la norme pour les PME à partir de 2020. Pour les actifs acquis ou constitués à partir du 1er janvier 2020, plus aucun amortissement dégressif ne sera possible.
L’exonération des plus-values sur actions est limitée. À partir de 2018, la loi imposera non seulement la condition de permanence d’au moins un an, mais aussi la condition de participation d’au moins 10 % ou d’au moins 2,5 millions d’euros. Dans le cas contraire, les plus-values sur actions ne seront pas exonérées de l’impôt des sociétés.
À partir de 2020, les sociétés ne pourront plus déduire leurs amendes et majorations d’impôt. Les majorations d’impôt proportionnelles à la TVA ne pourront plus, non plus, être déductibles fiscalement à partir de 2020.
CHARGES ANTICIPÉES
IMPOSITION DES
La technique des charges anticipées ne sera plus acceptée. Les charges liées à des activités ou des revenus des années suivantes ne seront plus déductibles que ces années suivantes. De manière plus générale, le principe de la correspondance comptable doit être répercuté sur le plan fiscal. Le règlement rapide d’une facture en fin d’année dans un but d’optimisation fiscale ne sera plus accepté. La déduction en une fois de loyers payés d’avance pour de nombreuses années sera également exclue.
COMMISSIONS SECRÈTES
RÉSERVES D’INVESTISSEMENT
Le régime préférentiel pour les réserves d’investissement sera supprimé.
RÉMUNÉRATION DES DIRIGEANTS D’ENTREPRISE
ENTREPRISES D’INSERTION
Chaque société devra verser annuellement, à un dirigeant d’entreprise au
Les entreprises d’insertion peuvent actuellement combiner deux exonérati-
AMENDES ET MAJORATIONS D’IMPÔT
À partir de 2020, l’imposition des commissions secrètes ne sera plus du tout déductible. FRAIS DE VOITURE
À partir de 2020, la déductibilité fiscale des frais pour les voitures électriques sera davantage adaptée à leurs émissions réelles. On tiendra compte, entre autres, de la capacité énergétique de la batterie et du poids du véhicule. Les voitures hybrides à batterie de faible capacité deviendront ainsi fiscalement moins intéressantes. Le lien entre la déduction des frais de voiture à l’impôt des sociétés et les émissions de CO2 sera resserré. La limitation de la déduction fiscale des frais de voiture en vigueur actuellement à l’impôt des sociétés est étendue à l’impôt des personnes physiques.
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décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 21
PUBLIREPORTAGE
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2017
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2015
2014
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Rédaction : Fédérale Assurance
www.federale.be
DOSSIER
Quelle place pour l’ouvrier âgé dans notre secteur ? La construction vieillit, comme la société dans son ensemble. Ce dossier vous fournit les chiffres du secteur. Il évoque également cette thématique avec la médecine du travail et les entrepreneurs. Vous le lirez, ces derniers adoptent une attitude positive vis-à-vis des ouvriers âgés. Ils soulignent leur expérience et leur connaissance qui constituent une véritable plus-value. Néanmoins, les maintenir en activité n’est pas toujours évident. De plus, il faut garder un certain équilibre entre les âges dans l’entreprise. Engager des jeunes et garder les plus âgés vont donc de pair. Pour garder ces ouvriers âgés, le gouvernement et Constructiv mènent des actions. Mais nous ne pouvons pas l’ignorer : il faut agir pour attirer, à nouveau, les jeunes dans le secteur.
décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 23
NOTRE SECTEUR VIEILLIT
L’ouvrier de construction âgé reste en activité aussi longtemps que possible Une vague de vieillissement démographique frappe-t-elle la construction ? Dans un sens, oui. Mais dans le contexte européen, ce n’est pas spécialement marquant. Et le vieillissement de notre secteur ne s’explique certainement pas uniquement par la présence d’ouvriers âgés. De leur côté, les jeunes se font trop rares. Une analyse des chiffres.
D
epuis plusieurs années déjà, nous observons une augmentation de la proportion d’ouvriers âgés dans la construction. Les informations que l’on peut tirer de la DmfA (déclaration multifonctionnelle) nous donnent une indication. Elles montrent que les plus de 55 ans représentaient, au premier trimestre de 2012, 10,8 % des ouvriers de construction. En 2016, cette proportion avait déjà
grimpé à près de 13,5 %, pour atteindre 14,4 % en 2017. En d’autres termes : en cinq ans à peine, leur proportion a augmenté d’un tiers. Si on regarde les plus de 45 ans, nous voyons aussi une augmentation, mais moindre. Au cours du premier trimestre de 2012, ce groupe représentait 34,5 % des ouvriers et 39,1 % cinq ans plus tard. Près de quatre ouvriers sur dix ont maintenant plus de 45 ans.
GRAPHIQUE 1
Pyramide des âges · Entre 2012 et 2017, la pyramide des âges a clairement glissé, dans son intégralité, vers la droite.
16.0% 14.0% 12.0%
À l’autre extrémité de la pyramide des âges, nous constatons la tendance inverse. La proportion des 15 à 29 ans s’élevait à 28,5 % au premier trimestre de 2012, mais cinq ans plus tard, elle s’était réduite à 23,6 %. Cette situation est due, en partie, aux ouvriers âgés de 20 à 24 ans, dont la part a sensiblement diminué : elle représentait encore près de 12 % au premier trimestre de 2012, contre 8,6 % cinq ans plus tard. Dans les tranches d’âge situées entre 30 et 45 ans, on remarque aussi des variations, mais plus réduites, voire beaucoup plus limitées. En résumé : de moins en moins de jeunes, de plus en plus d’ouvriers âgés. La pyramide des âges glisse vers la droite.
Le phénomène est-il belge ?
10.0% 8.0% 6.0% 4.0% 2.0% 0.0% 15-19
20-24
25-29 2012-Q1
30-34
35-39
2013-Q1
40-44
45-49
2014-Q1
Source: Constructiv
24 Construction • décembre 2017 - janvier 2018
50-54
2015-Q1
55-59 2016-Q1
60-64
65+
2017-Q1
Ouvrons une parenthèse à ce sujet. Dans le contexte belge, la proportion des ouvriers âgés peut sembler élevée. Mais elle est comparable à celle que l’on trouve chez nos voisins. C’est ce que nous montrent les statistiques d’Eurostat. Elles ne sont pas directement comparables aux chiffres que nous venons de citer, car Eurostat n’utilise pas la même méthodologie. Mais elles sont éloquentes. Selon Eurostat, environ 23 % de nos ouvriers sont âgés de 50 à 64 ans. C’est à peu près autant qu’en
GRAPHIQUE 2
Arrivées et départs · Les départs continuent d'être constants. Mais les arrivées ont fortement diminué entre 2008 et 2016.
6000 5000 4000 3000 2000 1000
instroom
0 jan ‘08
jan ‘09
jan ‘10
jan ‘11
jan ‘12
jan ‘13
jan ‘14
uitstroom jan ‘15
jan ‘16
Source: Constructiv
France, mais beaucoup moins qu’en Allemagne (33 %), qu’aux Pays-Bas (31 %) et qu’au Royaume-Uni (28 %). En Suède et au Danemark, cette proportion est également plus élevée. Il n’y a là rien de surprenant. Dans notre pays, les personnes âgées travaillent relativement peu, quel que soit le secteur d’activité.
Arrivées et départs
Le déséquilibre ne se produit pas uniquement entre les ouvriers âgés et les plus jeunes. On observe aussi un déséquilibre entre les arrivées et les départs. Au premier trimestre de 2008, ils étaient encore à peu près au même niveau : un petit 5 100 ouvriers ont fait leur entrée dans le secteur, tandis qu’environ 5 180 le quittaient. Mais dans les années suivantes, le nombre d’arrivées a commencé à décliner de façon constante, alors que le nombre de sortants est demeuré relativement stable. Quelques années ont fait exception. Mais cela ne change rien au constat général. Résultat : au premier trimestre de 2016, 5 040 ouvriers ont quitté le secteur, pour seulement 2 367 arrivants. Au cours de ce trimestre – et d’ailleurs également au cours du premier trimestre de 2015 – les arrivées n’ont même pas atteint la moitié des départs. Mais le nombre élevé de départs n’est pas uniquement dû aux ouvriers âgés. Jusqu’à environ 55 ans, c’est même le contraire : plus ils sont âgés, moins ils sont nombreux à quitter le secteur, proportionnellement. La proportion des jeunes âgés de 20 à 30 ans qui quittent le secteur est, en fonction de l’âge, deux
fois plus élevée, voire davantage, que chez les 45 à 55 ans. La tendance change une fois passé l’âge de 55 ans. En effet, c’est à ce moment-là que les départs commencent à présenter des pics. Il est frappant de constater que les départs ont commencé plus tard en 2016 qu’en 2012. Cette année-là, on avait déjà constaté un pic autour des 55 ans. Il a disparu en 2016. Pour quelle raison les ouvriers âgés quittent-ils le secteur ? L’étude Hermes de Constructiv lève un coin du voile. Deux remarques préalables : jusqu’à présent, nous avons parlé des personnes quittant le secteur, tandis qu’Hermes s’intéresse aux personnes quittant des entreprises de construction. Ce n’est pas toujours la même chose. Deuxièmement, l’étude Hermes la plus récente remonte à 2013. Mais nous partons du principe que ses principales conclusions restent valables. Chez les plus de 45 ans, la pension est la principale cause de départ, avec 20,9 % des travailleurs quittant l’entreprise – et donc le secteur. 18,2 % vont travailler dans une autre entreprise de construction et restent donc dans le secteur.
Malades de longue durée
La plus forte proportion d’ouvriers âgés s’accompagne-t-elle d’une proportion plus élevée de malades de longue durée ? Pour obtenir une réponse exacte à cette question, nous devons nous tourner vers l’Inami. Mais Constructiv a réalisé une estimation, pour Construction, sur la base de la DmfA. Constructiv s’est intéressée au nombre
d’ouvriers auxquels un code 50 a été attribué sur les quatre trimestres d’une année donnée. Le code 50 indique, en substance, qu’un ouvrier était en incapacité de travail depuis un mois ou plus. Ce nombre a ensuite été comparé au nombre d’ouvriers avec une DmfA active cette même année. En général – donc tous âges confondus –, on note que la proportion d’ouvriers en maladie de longue durée a récemment commencé à augmenter. Entre 2005 et 2011, on ne relève pas de tendance marquante à la hausse. Mais, ensuite, on voit une augmentation constante, de 3,86 % en 2011, à 5,27 % en 2016. Constructiv a également examiné la part des malades de longue durée par tranche d’âge pour les années 2005, 2010 et 2016. On constate, en effet, une corrélation entre un âge avancé et une maladie de longue durée. Seule une proportion relativement faible des ouvriers en maladie de longue durée (selon la définition précitée) a moins de 40 ans. Puis, une augmentation commence à se dessiner. En 2016, 5,24 % des malades de longue durée étaient âgés de 40 à 44 ans, 17,31 % avaient entre 50 et 54 ans, et plus de 60 %, entre 55 et 65 ans. Nous insistons à nouveau sur le fait que ces chiffres sont approximatifs et provisoires. Ils donnent une indication objective. Mais il faut les utiliser avec la prudence qui s’impose.
Formations
Les entreprises de construction investissent-elles encore dans les ›››
décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 25
NOTRE SECTEUR VIEILLIT
››› ouvriers âgés, par exemple en leur pro-
posant des formations ? Certainement déjà jusqu’à 54 ans. Au cours de l’année scolaire passée, environ 27 à 30 % des ouvriers, âgés de 20 à 49 ans, ont suivi une formation. Entre 50 et 54 ans, cette proportion n’a que légèrement fléchi, à 26,4 %. Les entrepreneurs ne consiCOMMENT L’EXPLIQUER ? Le vieillissement moyen de notre secteur est multifactoriel. Pour commencer, le nombre de personnes âgées augmente aussi dans le reste de la société. Il serait surprenant que la construction échappe totalement à cette tendance. Comme nous l’expliquons dans cet article, on observe aussi un moindre afflux de jeunes. Autrement dit : le moment où le jeune ouvrier de construction fait son entrée dans le secteur recule depuis plusieurs années déjà. Mais une cause importante pourrait être qu’il est aujourd’hui plus difficile de prendre une retraite anticipée. Nous ne savons pas avec certitude si le débat sur l’âge de la pension exerce en soi une forte influence. Les ouvriers de construction qui ont aujourd’hui plus de 50 ou 55 ans n’avaient pas encore vingt ans, pour la plupart, lorsqu’ils ont
dèrent donc pas du tout ces personnes comme amorties. On peut en dire autant de la tranche d’âge des 55 à 59 ans. Bien que la baisse soit plus prononcée chez eux, pas moins de 22,1 % de ces ouvriers ont suivi une formation. Le cap des 60 ans marque toutefois un tournant. Dans la entamé leur carrière dans le secteur. Avant l’âge de 65 ans, ils ont déjà travaillé 45 ans. Prépension et RCC Les modifications apportées au RCC (l’ancienne prépension) semblent plus importantes. Le gouvernement a décidé de resserrer les conditions d’âge pour les différents RCC depuis le 1er janvier 2015. D’autres critères d’adhésion à un régime sont également devenus plus stricts. Un ouvrier de construction doit maintenant avoir 60 ans pour adhérer au RCC général. L’année prochaine, cet âge sera porté à 62 ans. En comparaison, en 2015, un ouvrier de construction avec une carrière de 40 ans pouvait déjà prendre sa prépension à 56 ans. Les statistiques suggèrent fortement que ces mesures n’ont pas manqué leur effet : les départs d’ouvriers âgés semblent commencer plus tard qu’il y a quelques années.
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tranche d’âge de 60 à 65 ans, la participation à des formations s’effondre à 11,8 %. L’investissement dans la formation est un investissement dans l’avenir, qui est réduit pour un ouvrier de 60 ans ou plus. Cette considération peut réduire l’intérêt pour une formation, à la fois pour l’entreprise et pour l’ouvrier. Deuxième remarque : au cours des huit dernières années, la participation à des formations a progressé dans toutes les tranches d’âge, y compris chez les ouvriers âgés. On enregistre même la plus forte hausse entre 60 et 65 ans. Elle était deux fois et demie plus élevée en 2016-2017 qu’en 2009-2010. Voilà qui est encourageant.
Mentors
Les ouvriers âgés transmettent assez souvent leurs connaissances. Environ deux mentors sur trois, reconnus par Constructiv, ont plus de 40 ans. Cependant, à partir de 55 ans, leur proportion commence néanmoins à décliner. Seuls 2 % des mentors reconnus ont dépassé 60 ans.
•
Nous n’avons pu écrire cet article qu’avec la collaboration de Constructiv, qui nous a volontiers communiqué ses chiffres. Voir www.constructiv.be.
LA VISION DE NOS MEMBRES
L'équipe de l'entreprise Macors: un mélange de jeunesse et d'expérience.
« Des travailleurs plus âgés pour encadrer les apprenants » La gestion des travailleurs âgés est une tâche que tous les entrepreneurs doivent gérer. Pour savoir quelle est leur vision du sujet, Construction a donné la parole à quelques membres. Ils évoquent régulièrement l’importance de ce type de personnel pour la transmission du savoir-faire aux plus jeunes. Mais d’autres aspects entrent en ligne de compte. Explications.
D
epuis 2007, Gérard Sevrin gère l’entreprise Macors (construction, rénovation, transformation) à Hamois (province de Namur). Sa stratégie d’entreprise est bien définie. Pour lui, son personnel doit être un mixte de toutes les tranches d’âge : des travailleurs jeunes et d’autres plus âgés. « Nous engageons les deux extrêmes », indique-t-il. « On prend des apprenants et on les forme via des personnes plus âgées pour les encadrer ». Pour cet entrepreneur, les deux bouts de la pyramide d’âge ont toute leur importance au sein de son personnel. « Ce que nous recherchons en premier lieu, ce sont des personnes qui ont envie de vivre leur métier, quel que soit leur âge. J’ai déjà engagé des gens de 55 ans, ce n’est pas un problème pour moi. En plus de l’envie, ils ont l’expérience et le geste juste », explique-t-il. « De plus, ils savent former les apprenants et transmettre leur savoir-faire. Je n’hésite pas non plus à prendre des jeunes de 15 ans et les former en vue de les garder. Mes travailleurs plus âgés ont donc une importance capitale au sein de mon entreprise. Mais attention, ils n’encadrent pas tous. Encadrer un jeune n’est pas si facile et certains n’apprécient pas forcément de devoir le faire ». D’autres, par contre, collent parfaitement à la fonction. « J’ai un gestionnaire de chantier qui doit bientôt nous quitter mais il va rester deux fois par semaine pour coacher les plus jeunes. Certains ont vraiment du mal de nous quitter », indique-t-il, non sans une certaine fierté légitime.
Respect naturel
Gérard Sevrin emploie 67 personnes en tout, avec une moyenne d’âge de 40 ans. Dans la catégorie « travailleurs âgés », 28 ont plus de 45 ans , 6 plus de 55 ans et un membre du personnel a plus de 75 ans : le magasinier « Il est toujours bien là et souhaite continuer. Comme son nom l’indique, il s’occupe de tout ce qui est matériel et je peux vous dire qu’il est tout le temps en mouvement et très peu assis ». Un travail adapté est-il justement
prévu pour ce personnel plus âgé ? « Non, ça se régule tout seul. On assiste à une répartition naturelle des compétences. Les tâches plus dynamiques sont réalisées par les plus jeunes. Une sorte de respect naturel existe. En général, les gens veulent continuer jusqu’au bout et je n’ai jamais dit « tu ne bouges plus ». Si quelqu’un se sent à bout et qu’il doit prendre du recul ou soin de sa santé, la demande viendra de lui-même. Pas de moi ! Les nouvelles technologies aident quand même pas mal physiquement tous les travailleurs et notamment les plus âgés », explique Gérard Sevrin. Cette forme de liberté et mixité au sein de son personnel porte ses fruits. « Oui, je suis assez fier de dire qu’un tiers de mon personnel a plus de 14 ans d’entreprise. De même, nous n’enregistrons pas beaucoup de mouvements. L’année dernière, seules deux personnes sont parties », indique-t-il.
Former les apprenants
Notre membre mise donc très fortement sur la force de la jeunesse au sein de son personnel. Il n’est donc pas tout à fait d’accord quand il entend les difficultés de certains confrères à trouver des jeunes dans le secteur. « Il y en a ! Il faut juste prendre le temps de former les apprenants. C’est un pari sur l’avenir. Il faut se renseigner et prendre contact avec les centres de formation. Ce que nous faisons, par exemple, beaucoup avec l’IFAPME de Dinant. Nous devons même parfois refuser des jeunes. Un apprenti qui arrive chez nous ne sait pratiquement rien. Il est donc important d’avoir des travailleurs expérimentés qui l’encadrent. Il va vivre certains jours plus difficiles, c’est une certitude. Mais si la passion et l’envie sont présentes, ça marchera. S’il fait son job correctement, on va lui trouver une place à coup sûr. On lui dit d’ailleurs. Bosse bien et on va t’engager ! Ceci étant, dans l’entreprise, la formation de tous reste un impératif permanent pour toutes les tranches d’âge ». Un discours empreint d’optimisme et qui a le mérite d’être clair pour tous les membres du personnel.
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décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 27
NOS MEMBRES TÉMOIGNENT
« Nous essayons de garder les gens longtemps chez nous » L’entreprise Eltherm, spécialiste de l’isolation à Kampenhout, est gérée par le père John et le fils Roel. Ils nous donnent également leur vision sur le sujet qui fait l’objet de notre dossier.
«N
ous sommes une entreprise familiale qui existe depuis près de 40 ans. Marc, notre ouvrier avec le plus long état de service, est chez nous depuis plus de 26 ans. Il a désormais 60 ans. Il a toujours travaillé sur des toitures plates sur de très grands chantiers de construction. Maintenant, il traite surtout l’humidité chez les particuliers. C’est beaucoup moins dur physiquement. Nous réfléchissons à la reconversion de nos ouvriers âgés », explique le père John.
Semaine de quatre jours
Dans certaines entreprises, il est possible de donner une tâche moins physique aux ouvriers. Dans d'autres, c'est moins le cas.
« En général, nous essayons de garder les gens longtemps chez nous. L’expérience est l’un des fondements sur lequel Eltherm se base et nos travailleurs âgés ont cette expérience. Nous avons trois personnes qui tournent autour des 60 ans. Ils ont, tous les trois, reçu une formation jusqu’à mentor. Ils transmettent leur connaissance aux jeunes dans l’entreprise et les forment », poursuit Roose, le fils. Les trois travailleurs sont passés à une semaine de quatre jours. Ils sont satisfaits de ce règlement. Ils sont bien dans leur job et veulent continuer à travailler. Mais ils doivent tenir compte de leur dos et des douleurs articulaires. Ils ne peuvent plus avoir le même rythme qu’un plus jeune.
Formations
Bien évidemment, il n’y a pas que des travailleurs âgés qui sont actifs dans l’entreprise. « Nous engageons aussi pour garantir la continuité de l’entreprise. C’est dès ce moment que nous commençons à les motiver pour qu’ils restent chez nous ». Les formations jouent également un rôle important
De nos jours, il est possible de prendre des mesures afin qu'un ouvrier âgé soit moins vite usé physiquement. 28 Construction • décembre 2017 - janvier 2018
« Plus de soutien du gouvernement serait vraiment le bienvenu » Les entrepreneurs ne mettent pas leurs ouvriers âgés de côté. Ils sont bien trop précieux. C'est ce qu'il ressort des réactions que nous avons récoltées. Par contre, leur fournir un travail optimal n'est pas simple non plus. Notre conclusion? En ce moment, une solution générale n'existe pas. Les entreprises de construction se débrouillent comme elles peuvent.
John et Roel Coose d'Eltherm.
dans la stratégie d’Eltherm. « Avec des formations internes et externes, nous leur donnons la chance de progresser. Nous les envoyons également suivre des formations qui sont organisées chaque année, au mois de janvier, par les Confédérations locales Brabant flamand et Limbourg. Elles évoquent des thèmes comme la sécurité et le travail en hauteur mais ils apprennent également à comment bien épargner son corps »
Mesures
La construction n’est pas un travail de bureau. Elle reste un secteur très exigeant physiquement. Mais, comme entrepreneur, de nos jours, il est possible de prendre des mesures afin qu'un ouvrier âgé soit moins vite usé physiquement. « Entre autres via l’organisation du travail. Nous donnons à nos hommes une grande pause de midi. Nous laissons également faire une partie de ce travail par les machines. De nos jours, il existe également des megamixers pour du mortier isolant, la chappe d’isolation est pompée vers le haut…Lorsque Marc a commencé, tout cela n’existait quasi pas ou pas du tout. La construction représente aujourd’hui beaucoup moins de travail physique qu’il y a vingt ans », conclut John Coose.
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INFO: www.eltherm.be
«S
ur les 33 ouvriers dans l’entreprise, j’ai sept personnes qui ont plus de 55 ans. Deux sont encore 100 % actives sur les chantiers. Une est en maladie longue durée et deux autres sont aussi depuis quelque temps malades. Mais elles travaillent à temps partiel avec l’autorisation du médecin du travail. Une travaille à 4/5 dans un emploi de fin de carrière. Enfin, j’ai un soixantenaire qui, après les congés de la construction, partira à la pension », indique Jos Mauriën, notre dernier interlocuteur..
Planning
Les emplois de fin de carrière peuvent être utiles. L’ouvrier qui travaille en 4/5 l’a demandé bien avant son entrée en service. Désormais, il est libre le mercredi et n’a plus envie de partir. « Avec quelqu’un qui travaille en 4/5, tu sais plus ou moins t’adapter. Par contre, avec ceux qui sont à temps partiel, c’est plus difficile de les insérer sur des chantiers. Le planning devient un cauchemar. Je laisse un ouvrier âgé faire la finition, c’est moins contraignant. Ceux à temps partiel, je les laisse travailler en atelier, où nous confectionnons des peintures extérieures en aluminium. Mais dans une plus petite entreprise, prenez le cas du gros œuvre, c’est souvent presqu’impossible d’adapter le travail ».
Rendement plus faible
Les ouvriers âgés chez VE-RA-BO ont de l’expérience qu’ils transmettent aux plus jeunes. Ils ont vu l’entreprise se développer et les garder est, pour Jos Mauriën, une forme de reconnais-
sance et de respect. Mais… « L’ouvrier âgé moyen a un rendement plus faible et une entreprise de construction n’est pas une asbl. Mes ouvriers âgés sont aussi les plus onéreux. Mais la dernière chose que je souhaite, c’est toucher à leur salaire. Néanmoins, le soutien du gouvernement serait vraiment le bienvenu. Pourquoi ne pas diminuer les charges sociales pour les ouvriers âgés qui transmettent leur connaissance, sans toucher à leur salaire ? »
Remplacer
Jos Mauriën évoque un autre aspect sur cette thématique. La question n’est pas seulement de savoir comment garder les ouvriers âgés. Mais également de trouver des solutions pour les remplacer. Dans les années à venir, ces sept personnes devront quitter VE-RA-BO. « J’ai maintenant un jeune intérimaire en service. Si tout se passe bien, il succèdera à mon soixantenaire. Mais la construction décourage parfois les plus jeunes. Ici, nous avons tout : casiers, belles douches… Nous utilisons déjà des appareils de levage pour alléger le travail physique. Mais une rénovation est souvent compliquée et difficile. Ce n’est pas quelque chose qui peut être effectué par un robot, par exemple, ou en atelier. Le travail physique reste nécessaire. Et vu que le gouvernement flamand stimule les rénovations, avec son BENOveren, nous devrons toujours effectuer de tels travaux. Un entrepreneur se situe entre le marteau et l’enclume. Et honnêtement, pour ce problème, je ne vois pas de solution ».
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INFO: www.verabo.be
décembre décembre2017 2017--janvier janvier2018 2018 •• Construction 29
LA PAROLE AU MÉDECIN DU TRAVAIL
« Il ne faut pas s'attendre à ce que l'employeur et la société trouvent une solution» Marie-Noëlle Schmickler est Directrice médicale chez Mensura. Elle a un bon aperçu de la situation des ouvriers âgés de la construction. Il s’agit d’un problème complexe, que tout le monde doit approcher de façon nuancée, y compris le travailleur lui-même.
LE PLAN D’EMPLOI DE LA CCT 104 Dans le cadre de la stratégie Europe 2020, notre pays entend que d’ici 2020, au moins la moitié des travailleurs âgés entre 55 et 65 ans soit encore active. Raison pour laquelle les partenaires sociaux ont conclu la CCT 104 en 2012. Celle-ci prévoit que chaque entreprise, d’au moins vingt travailleurs, doit mettre en place un plan pour l’emploi des travailleurs âgés. Elle y expose la façon dont elle vise à maintenir ou accroître le nombre de travailleurs âgés de 45 ans et plus. La CCT propose plusieurs options. Citons notamment l’accompagnement de carrière dans l’entreprise et la formation mais aussi une adaptation du temps de travail et des conditions de travail, l’occupation d’autres fonctions dans l’entreprise et l’élimination de la charge physique et psychosociale.
«L
’une des caractéristiques des ouvriers âgés de la construction est qu’ils ont surtout des plaintes au niveau locomoteur, qui ont donc trait au système musculosquelettique du corps. Il y a également des plaintes psychosociales », indique Marie-Noëlle Schmickler. « La charge de travail sans cesse croissante et le stress sur les chantiers sont de plus en plus difficiles à supporter, tout comme les longs déplacements et le trafic intense sur les routes. D’autre part, il existe aussi un avantage : les ouvriers âgés ont de l’expérience et des connaissances. Apporter davantage de variété dans leur travail offre souvent une solution, tant en ce qui concerne les aspects physiques que psychosociaux », poursuitelle. « Bien entendu, nous connaissons les statistiques. Mais les médecins du travail n’ont pas de mission spécifiquement axée sur les ouvriers âgés de la construction. Nous traitons chaque travailleur comme un individu. Et nous examinons, en même temps, les aspects collectifs, à savoir l’entreprise dans son ensemble. C’est important, au vu des accords de la CCT 104 (voir encadré)».
tition des tâches, de sorte qu’un ouvrier n’ait pas à travailler dans la même position durant huit heures par jour. Enfin, on peut également réfléchir à un changement de carrière, comme une autre mission dans l’entreprise, voire même une autre fonction ». D’après Marie-Noëlle Schmickler, il y a de plus en plus d’employeurs qui sont prêts à faire des efforts. Ils ne font plus immédiatement une croix sur l’ouvrier en question. Mais une solution demande de la créativité et des essais. Ce qui n’est pas toujours simple, surtout dans un secteur comme la construction. Une grande entreprise, ayant des activités diverses, aura davantage de possibilités à cet égard qu’un petit entrepreneur qui ne fait que du gros œuvre. « On réalise aussi de plus en plus qu’une bonne politique doit mettre le focus sur les jeunes. En effet, ils sont les travailleurs âgés de demain. Ils sont en effet les travailleurs âgés de demain. Mais il faut davantage de sensibilisation dans ce domaine, tant auprès des employeurs que des travailleurs ».
Solutions
Depuis peu, un trajet de réintégration existe pour les malades de longue durée (voir aussi Construction de septembre). Mais dans la grande majorité des cas traités jusqu’à présent, le travailleur a été déclaré définitivement inapte.
Pour Marie-Noëlle Schmickler, il existe des solutions. « Il est souvent possible de mettre en place des outils ou du matériel permettant de réduire la charge. Il est en outre possible d’adapter la répar-
30 Construction • décembre 2017 - janvier 2018
Trajet de réintégration
D’après Marie-Noëlle Schmickler, de plus en plus d’employeurs sont prêts à faire des efforts pour garder les travailleurs âgés dans l’entreprise.
MOINS DE CHARGES SOCIALES POUR LES 55 + En Wallonie et à Bruxelles, il existe une réduction groupecible pour les travailleurs âgés. En Wallonie, le salaire trimestriel de référence ne doit pas dépasser 13.942, 47 €. Cette somme est de 10.500 € à Bruxelles, depuis le 1er octobre 2017. Pour le reste, les réductions sont les mêmes. Le montant de la diminution des charges sociales, par trimestre, pour un travailleur âgé entre 55 et 57 ans s’élève à 400 €, 1.000 € pour le travailleur âgé entre 58 et 61 ans et 1.500 € pour le travailleur âgé entre 62 et 65 ans.
www.socialsecurity.be.
« Pour autant, on ne peut pas tout de suite en conclure que la réintégration n’a pas beaucoup de sens. Les tentatives de réintégration, en dehors de cette procédure, n’ont pas été évaluées. Nous ne savons pas non plus pourquoi la procédure débouche aussi fréquemment sur une incapacité définitive. Peut-être, a-t-elle concerné, dans un premier temps, des gens pour qui la réintégration n’était, au final, pas l’objectif. Peut-être a-t-on aussi surtout traité des cas dans lesquels le travailleur ne cherchait déjà plus depuis longtemps une façon de réorienter sa carrière et devient donc « libre » de suivre des formations et de se remettre au travail, éventuellement dans un autre secteur », indique Marie-Noëlle Schmickler. « De plus, cette procédure ne résout pas le problème. Supposons qu’un travailleur soit définitivement déclaré
inapte à exercer sa fonction, qu’en est-il donc de sa réintégration sur le marché du travail en général ? Avec son expérience, il préfèrera rester dans le secteur de la construction, autant que possible. Mais nous sommes loin d’avoir un système pour cela. Il est important que l’on mette les employeurs face au problème. Comment peuventils élaborer une politique à cet égard pour leur organisation ? Ils ne devraient pas pouvoir attendre que se pose le problème d’une éventuelle incapacité définitive. Ils devraient réfléchir au préalable à la façon dont ils peuvent l’éviter ».
Le travailleur
« Le travailleur doit, lui aussi, prendre ses propres responsabilités. Il ne faut pas s'attendre à ce que l'employeur et la société trouvent une solution. En outre, les tra-
vailleurs devraient être conscients de ce qu’une bonne santé relève de l’intérêt général. Il ne s’agit pas uniquement de leur vie privée et de leur relation avec leur patron. Les travailleurs âgés sont souvent ancrés dans un schéma et sont fatalistes. Ils pensent qu’ils ne peuvent pas faire grand-chose eux-mêmes, voire rien. La jeune génération a un regard plus critique sur son propre apport. Elle pense davantage à manger sainement, à bouger… Mais pense-telle suffisamment à l’avenir ? Les jeunes devraient se demander s’ils sont prêts à exercer leur fonction actuelle jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge légal de la pension. Mais le marché du travail devrait davantage s’ouvrir à cette attitude. Les gens doivent apprendre quels sont leurs talents et ce qu’ils sont encore en mesure de faire », conclut Marie-Noëlle Schmickler.
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décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 31
ANCIENNE PUBLICATION
En 2009, Constructiv s'était également intéressé aux travailleurs âgés Nos collègues de Constructiv ont également compris l'enjeu que représentent les travailleurs âgés dans la construction. En 2009, dans leur première publication trimestrielle de l'année, ils ont réalisé un dossier avec pour thème : « Le bien-être des travailleurs âgés ». Nous vous recommandons cette lecture. Résumé.
S
i les chiffres des travailleurs âgés dans la construction doivent bien sûr être réactualisés (voir p24-26), nos collègues de Constructiv ont abordé des thématiques intemporelles. Ils se sont notamment intéressés à la question du motif de départ des plus de 45 ans. L'étude de Luc Sels indiquait que les départs pour cause de maladie et les départs forcés (victimes de fermeture ou de faillite) étaient plus fréquents chez les travailleurs de la construction âgés de 45 ans et plus. En revanche, a constaté l'étude, les départs volontaires sont moins nombreux que dans les autres tranches d'âge. La nature physique du travail (lourd et contraignant) arrive-t-elle en tête des causes de départ volontaire pour ce type de travailleurs ? Non. Elle n'est qu'à la sixième position du classement des raisons évoquées. Le top 3 est le suivant : 1. Aucune valorisation du travail 2. Offre de travail très attrayante ailleurs 3. Trop de temps perdu dans le déplacement du et vers le chantier.
Dorsalgies
Qui dit travailleur âgé dit problème de santé. Dans ce dossier, Constructiv a réalisé un tableau, très instructif, reprenant les problèmes de santé récurrents avec les causes possibles. On y apprend notamment que 50 % des travailleurs de la construction souffrent de dorsalgies et qu'en Belgique,
le nombre de lésions de surcharge est nettement plus élevé dans le secteur de la construction. Vous pourrez même associer types de métier et problèmes de santé qui y sont liés. Les affectations aux jambes et aux articulations, essentiellement les dorsalgies, apparaissent le plus souvent chez les plus de 45 ans.
P U B L I C A T I O N
T R I M E S T R I E L L E
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J A N V I E R - F É V R I E R - M A R S
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CNAC Fascicule N° 121
Le bien-être des travailleurs âgés
Projets d'amélioration
Après avoir dressé la liste des problèmes, Constructiv a dressé un constat : des améliorations dans les domaines de l'ergonomie, de la sécurité et des compétences s'imposent. Un soutien du travail à temps partiel, des changements dans les conditions de travail et des modifications de fonction sont également nécessaires. À ce sujet, le dossier présente trois projets d'amélioration ergonomiques qui peuvent vous intéresser : l'utilisation d'échafaudages en matériaux légers (montage et démontage plus rapides), la possibilité pour un maçon plus âgé d'utiliser un support fixe à hauteur (échafaudages) pour éviter de se baisser et enfin, l'utilisation d'un échafaudage de toitures pour le couvreur âgé (éviter les courbatures). Vous souhaitez analyser la situation d'un de vos travailleurs sur le terrain ? Utilisez la méthode Déparis ! Elle s'apparente de très près à la méthode Sobane et distingue dixhuit rubriques générales qui traitent chacune un certain aspect de la situa-
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tion de travail. Elle vous permettra de dépister les risques liés à la fonction.
Résumé succinct
Cette page n'est qu'un résumé succinct du dossier réalisé par nos collègues de Constructiv. Pour toute information complémentaire sur le sujet, nous vous recommandons de consulter le dossier à l’adresse suivante cnac.constructiv.be.
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L’événement a eu lieu dans le prestigieux cadre de l’Opéra Royal de Liège.
ÉVÉNEMENT
La construction wallonne rendez-vous à Liège Cette année, le traditionnel « Rendez-vous de la Construction wallonne », l’événement phare de la CCW, avait pris ses quartiers dans le prestigieux Opéra Royal de Liège. Animé de main de maître par le journaliste ertébéen Sacha Daout, l’événement a rassemblé plus de 500 convives. Deux débats ont animé la soirée : la relance des investissements des pouvoirs locaux à un an des élections communales et la relation entre économie et emploi au niveau communal.
A
près le discours introductif d’un Francis Carnoy, visiblement heureux de remettre les pieds à Liège. « Cela faisait quelques années que nous n’étions plus venus dans la capitale économique de la Wallonie », précisait-il, Benoît Hucq, le directeur général de l’AdN (Agence du Numérique) ne manquait pas l’opportunité qui lui était offerte d’évoquer les trois missions de son Agence. « Présenter les opportunités du numérique, les promouvoir et aider à les mettre en œuvre ». Un message déjà reçu cinq sur cinq par la CCW, présentée comme « l’un des premiers partenaires de l’AdN ». L’apéritif « numérique » venait d’être servi. Le plat principal pouvait suivre avec le premier débat de la soirée.
La petite vidéo introductive dressait un constat : la chute des investissements publics ces dernières années. Ou du moins une augmentation à l’approche des élections communales et une diminution flagrante qui s’en suit. Un refrain connu. Mais qui suscite toujours le débat. « Je confirme ce manque d’investissements dans tous les pays européens. Mais en Belgique, ces investissements sont en baisse depuis plus de 30 ans », confirmait Arnaud Dessoy, le responsable des études « public finance et social profit » chez Belfius. « Entre 2012 et 2016, ces investissements publics ont diminué de 30 % », enchaînait Jacques Gobert, le Président de l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW) et
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bourgmestre de La Louvière. « Plusieurs raisons expliquent cela dont les difficultés administratives et les balises d’emprunt (ndlr : système limitant l’investissement des communes et mis en place depuis quelques années par le gouvernement wallon à travers des circulaires budgétaires relatives aux pouvoirs locaux). Ces balises devraient être définies par les communes elles-mêmes, ce qui leur laisserait plus de souplesse ». Un message bien entendu par Valérie De Bue, la ministre wallonne des Pouvoirs locaux, du Logement et des Infrastructures sportives. « Les balises d’emprunt sur une base pluriannuelle sont une proposition du FRIG, le Fonds régio nal d’investissements communaux. Les communes devraient mieux programmer
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faut trouver des solutions. Un outil formidable est le partenariat public-privé. Il8/11/17 y a du boulot. Et pas que dans le public ! ». Cette première partie de soirée se ponctuait par quelques mots sur la « Smart City », la « Ville intelligente » (voir dossier Construction de juin) en présence de Carina Basile, chief operating officer du « Smart City Institute » basé à Liège. « Dans le cadre d’une stratégie de développement durable, nous travaillons sur la ville durable et intelligente. Les grandes villes se rencontrent une fois par mois. Nous débattons, nous échangeons et ensemble, nous essayons d’aller chercher des financements », commentait Carina Basile.
Pacte d’Excellence De g. à dr., Jean-Jacques Nonet (président de la CCW), Frédéric Daerden (bourgmestre d’Herstal), Francis Carnoy (Directeur général de la CCW), Louis Amory (administrateur délégué de Maisons Blavier et président de WorldSkills Belgium), Alex Pire (Fédérale Assurance) et Robert de Mûelenaere, administrateur délégué de la Confédération Construction.
leurs investissements pour qu’il y ait moins de volatilité ».
Smart City
Christophe Cardinael, administrateur délégué des entreprises générales Dherte
à Flobecq confirmait cette déclaration de la ministre. « Nous souffrons vraiment de la volatilité des commandes publiques. On subit cette fluctuation année après année. Les chantiers qui commencent sont liés à une volonté politique », commentait-il. « Il
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Après un intermède musical de circonstances, l’interprétation de Carmen de Georges Bizet, trois autres thèmes ont été abordés au cours de la soirée : l’enseignement, la formation via le Forem et le dumping social. « Dans le Pacte d’excellence, une attention particulière va être portée au secteur de la construction. Le Pacte veut revaloriser l’enseignement qualifiant, un enseignement qui doit mener à un métier », expliquait le chef de cabinet de la ministre Marie-Martine ›››
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ÉVÉNEMENT par zone sur une carte. Elle pourrait se réaliser via la mise en place d’un observatoire qualifiant. Cela nous permettrait d’ouvrir des options porteuses ».
Deux débats ont animé cette soirée riche en interactions.
Charte contre le dumping social
Avant d’en découdre sur le thème du dumping social, Frédéric Daerden, le bourgmestre d’Herstal, n’a pas manqué de rappeler, à ce sujet, la création d’un pôle emploi pour la Basse-Meuse dans sa commune. « Il est unique en Région wallonne et rassemble en un seul lieu tous les acteurs et services liés à l’insertion et à la réinsertion professionnelle ». L’une des autres fiertés du bourgmestre d’Herstal est la création d’une charte contre le dumping social. « Elle a été créée il y a deux ans car les PME dans la construction souffrent de ce phénomène qui cause des dégâts pour les travailleurs et les entreprises et qui n’est pas en régression. Cette charte regroupe des engagements et de la ville et des entreprises, ça ne vient pas que d’un seul côté. Par exemple, notre promesse est que le prix ne soit pas le seul critère ». Une déclaration suivie d’un tonnerre d’applaudissements. « La ville d’Herstal est pionnière sur ce thème. Elle a obtenu des résultats et je la félicite. Nous n’avons pas signé la charte à Amay mais je le confirme également, le prix ne doit pas être le seul critère pour les communes », enchaînait Jean-Michel Javaux, le bourgmestre d’Amay.
Plus de 500 convives avaient rejoint le « Rendez-vous de la Construction wallonne ».
››› Schyns, Fabrice Aerts-Bancken. « Le Pac-
te d’Excellence ou le Pacte de Pacte de patience ? », ironisait Fabian Culot, député régional MR. « Nous ne sommes pas pour l’allongement du tronc commun mais pour une prise en charge individualisée pour ne pas creuser un décrochage scolaire », indiquait encore Fabian Culot.
Rôle du Forem
Acteur important de la formation en Wallonie, le Forem était aussi présent au cours de cette soirée. Marie-Kristine Vanbockestal, son administratrice générale, a évoqué le rôle de ce dernier dans le secteur. « Le Forem est chargé, entre autres, des formations pour les métiers en
pénurie. Bonne nouvelle pour le secteur de la construction, il n’y en n’a plus que quatre. Le métier de maçon ne l’est plus, par exemple. Il faut rendre les métiers de la construction attractifs, une tâche qui s’avère parfois difficile. Quand nous créons la formation en ossature bois, elle rencontre rapidement du succès car le métier est à la mode. Par contre, pour les carreleurs, par exemple, c’est beaucoup plus compliqué, trois personnes s’inscrivent. Il existe encore et toujours des difficultés à valoriser l’enseignement qualifiant alors que ces métiers manuels requièrent une forme d’intelligence ». Marie-Kristine Vanbockestal avançait encore des pistes pour l’avenir. « Il faut une vision des demandes
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Richesse des débats
Après ces dernières déclarations politiques qui n’ont pas manqué de « chauffer » l’assemblée, le mot de la fin est revenu à Jean-Jacques Nonet, président de la CCW. Qui s’exprimait pour la dernière fois, en tant que président, au Rendezvous de la construction wallonne. « J’ai vécu une superbe soirée et j’ai apprécié la richesse des débats. J’espère que nos futurs mandataires pourront s’en inspirer », précisait-il. Avant de rappeler les cinq thèmes prioritaires de la CCW et d’être remercié et fleuri par le président de la chambre locale de Liège, Joseph Thomassen. Séquence émotion ! Rendez-vous l’année prochaine.
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NOUVEAUTÉ
Bienvenue à la Plateforme wallonne de l’isolation ! Dominique Bonsang a présenté la vision et la mission de la Plateforme wallonne de l’isolation lors du salon Energie & Habitat.
Après une année de gestation, la « Plateforme wallonne de l’isolation » a été officiellement lancée à l’occasion du salon Energie & Habitat qui s’est tenu à Namur Expo du 20 au 22 octobre dernier. « La CCW a répondu positivement à la demande d’entreprises de construction spécialisées de créer une Plateforme de concertation et de représentation de ce « jeune métier » qu’est l’isolation », a souligné Francis Carnoy, le directeur général de la CCW.
«I
soleur ? Isolateur ? ». Comme l’a souligné le président de la nouvelle plateforme lors de la présentation, il n’existe pas « vraiment » de nom officiel pour les professionnels du métier. Même si…« nos entreprises sont nées il y a 15 ans », a tenu à rappeler le président Dominique Bonsang. « La Plateforme wallonne de l’isolation vient d’une réelle envie de nous rejoindre au sein d’une même entité », a-t-il souligné. « C’est dans ce but que des entre-
prises wallonnes d’isolation thermique des bâtiments se sont retrouvées un jour autour d’une table ». Avec une vision. « Nous voulons être les partenaires privilégiés de tous les architectes et nous devons être fiers de proposer un travail de qualité ». Et une mission. Qui se résume en quatre points : rendre le bâti moins énergivore en l’isolant avec les techniques les plus adaptées à son architecture et à son devenir, isoler les constructions en respectant ses habitants, être un relais
entre les clients et les instances officielles et enfin donner des conseils professionnels à tous ces clients. « Actuellement, nous regroupons une quinzaine d’entreprises disséminées sur l’ensemble de notre territoire wallon, de Thimister jusqu’à Chimay ».
Impact sur le bâti
Vous l’aurez compris, le métier « isoleur-isolateur » ne s’improvise pas. Les formations données par les producteurs, les fabricants, les importateurs ou
au sein même d’une entreprise d’isolation auront donc toute leur importance. « On ne se lève pas un jour en se disant je suis isoleur », a insisté Dominique Bonsang. Une isolation bien réalisée amène toujours des économies d’énergie, financières et apporte un confort de vie certain. « Par contre, une mauvaise isolation peut entraîner des maladies, allergies pour les occupants de la maison et des dégâts sur les maçonneries, la charpente et les boiseries. Elle peut même déstabiliser la construction et changer la physique de celle-ci ». L’impact de l’isolation sur le bâti est donc très important.
Lieu d’échanges
Enfin, la plateforme veut être un lieu d’échanges et un point de contact. « Elle sera un endroit pour améliorer et partager nos connaissances, pour avoir des discussions formatives autour d’études de cas, de nouveaux matériaux et elle sera le point de contact pour les décideurs, pouvoirs publics et locaux, prescripteurs, auteurs de projets ou même entrepreneurs généraux », a conclu le président. Intéressé ? N’hésitez pas à rejoindre la plateforme !
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INFO: energie@ccw.be
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WORLDSKILLS
Une moisson de médailles Le 13 novembre dernier, les seize Belges ayant participé à WorldSkills Abu Dhabi, le Mondial des métiers, ont été mis à l'honneur. Dans le très beau cadre du Château de Namur, ils ont reçu une médaille et un diplôme récompensant leur savoir-faire, leur courage et leur abnégation affichés lors de ces quatre jours de compétition (du 15 au 18 octobre). Notre devise nationale « L'union fait la force » prenait tout son sens lors de cette cérémonie.
«V
eni, vidi, vici ». À Abu Dhabi, l'équipe belge s'est inspirée de Jules César. Elle est venue, elle a vu et elle a vaincu. « Vos résultats ont effectivement dépassé nos espérances », confirmait Louis Amory, le nouveau président de WorldSkills Belgium. Qui ne pouvait pas mieux entamer son mandat. « Vos performances ont été excellentes et à aucun moment, nous n'avons eu le sentiment que nous étions un petit pays ». Avec sept médaillons d'excellence, un résultat jamais acquis, il est vrai que l'équipe belge ; composée de dix francophones, cinq germanophones et un néerlandophone ; a rayonné aux Emirats arabes unis. Dans la petite pièce du Château de Namur prévue pour l'événement, la fierté se lisait sur tous les visages. Formant un bloc uni et soudé au milieu de l'assemblée, les membres du Belgian Team, encadrés de leur coach-expert et de leurs proches, savouraient le moment. « Vous êtes des compétiteurs de haut rang et désormais les ambassadeurs de vos métiers », poursuivait Louis Amory. « Grâce aux échanges internationaux, nous revenons d'Abu Dhabi avec une expertise supplémentaire qui devrait être mieux exploitée par le monde de l'enseignement », soulignait, pour sa part, Francis Hourant, le directeur de WorldSkills Belgium.
Best of Nation
Les seize Belges, âgés de moins de 23 ans, sont venus à Abu Dhabi pour défendre les couleurs nationales dans 14 métiers sur les 51 en compétition. Et le secteur de la construction affichait une place de choix puisqu'il était
le deuxième le plus représenté, derrière l'industrie. C'est d'ailleurs l'un de ses représentants, Julien N eulens, menuisier de Vielsalm de 22 ans qui a obtenu le meilleur résultat de tous les Belges : « Best of Nation ». « Je suis très fier d'avoir décroché cette médaille d'excellence », indiquait Julien. « Je remercie mon expert sans qui je n'aurais sans doute pas obtenu ce résultat. Il n'a jamais compté ses heures pour m'aider et me mettre dans des conditions optimales avant la compétition. Je n'ai pas compté le nombre de fois où il est repassé dans mon atelier après son travail... ». Un expert qui souhaiterait désormais que Julien passe de l’autre côté de la barrière et devienne à son tour...expert.
Coup de sifflet final
Sur place, Julien a beaucoup apprécié la mentalité qui régnait dans l'équipe. « Nous vivons de beaux moments mais également des grandes périodes de stress dues à la compétition. L'équipe a été très importante et nous avons vraiment pu compter les uns sur les autres », expliquaitil. « J'ai également beaucoup échangé avec le compétiteur français qui a remporté le concours. J'ai donc énormément appris ». Sa mission, durant la compétition, était de concevoir un châssis et un pupitre en bois. Quel moment retiendra-t-il ? « Le coup de sifflet final ! », lançait-il, sans hésitation. Comme une sorte de délivrance... « On ne connaît pas encore les résultats mais toute la pression retombe ». Une pression qui a eu le don de le « booster ». Car, pour la petite histoire, « Julien a mieux presté en compétition qu'à l'entraînement, ce qui a procuré une immense émotion à ses parents », soulignait Francis Hourant. « C’est un aboutissement ! Une grande
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Julien Neulens a obtenu le résultat « Best of Nation ».
fierté ! Sur un CV, ça montre un jeune qui en veut. » A l’heure de commenter son médaillon d’excellence conquis de haute lutte dans la catégorie des installateurs électriques, Paul Van Den Heede ne cachait pas sa joie. Il est vrai que cet étudiant à la Haute école provinciale de Hainaut Condorcet (à Tournai) n’en était pas à son coup d’essai. « L’an dernier, j’avais déjà été repris pour l’Euro. Mais je m’y suis ramassé », se remémorait le jeune homme de 20 printemps. « Ici, au Mondial, c’était, sept heures de compétition durant chacun des quatre jours. Après, on est sur les lattes. Mais je recommande à tous de s’y inscrire. On a tout à y gagner. La formation technique y est énorme ; on est pris en charge par toute une équipe, pendant sept semaines. Le mental y fait la différence. ». Et ce lauréat, ce gradué en informatique et systèmes qui a longtemps « ramé » à l’école, ce « compétiteur » de prendre conscience que semblable titre ne fait pas tache sur un CV : « Ca montre la motiva-
fructueuse pour l'équipe belge à Abu Dhabi
Notre équipe nationale était composée de seize membres.
« Je retiendrai toutes les nouvelles connaissances faites » JOHN PAUQUET
tion absolue du jeune ». John Pauquet est un autre représentant de notre secteur à s'être illustré. Le carreleur, originaire d'Eupen et âgé de 20 ans, a terminé à 1 % du médaillon. « J'ai obtenu 697 points au lieu des 700 requis pour le médaillon d'excellence », précisait-il. C'est comme qui dirait « passer tout près ». Mais John, à juste titre,
préférait retenir la richesse de l'aventure pour laquelle il s'est entraîné huit semaines. « Quelle expérience ! », s'exclamait-il. « C'est vrai que je suis passé tout près du médaillon d'excellence. Mais je retiendrai toutes les nouvelles connaissances faites et les nombreuses « choses » que j'ai apprises », indiquait-il. Avant de nous montrer, avec une fierté légitime, les photos de son œuvre sur son téléphone. « Il fallait concevoir deux murs et un sol avec une très grande précision ». Précision. Un mot sur lequel il tenait à insister pour transmettre sa passion d’un métier souvent cité comme « en pénurie ». « Celui qui a envie de travailler dans la précision peut être carreleur. C'est vraiment un métier très précis », indiquait John.
Valoriser l’enseignement technique
Si un message à l’égard du monde de l’enseignement avait été lancé plus tôt par le directeur de WorldSkills, le monde politique présent avait bien pris connaissance de la performance de haut vol
accomplie à Abu Dhabi. « Ce que vous venez de réaliser est un exploit et est d'une richesse exceptionnelle sur le plan humain. Le message à l'égard du politique est clair. On doit valoriser l'enseignement technique et manuel. Il faut le faire à travers des expériences concrètes comme celle-ci. Utilisons cette expertise ! », indiquait Pierre-Yves Jeholet, le vice-président du gouvernement wallon en charge, entre autres, de l’Emploi et de la Formation. « Il faut décloisonner le monde de l'enseignement et de la formation et avoir des synergies beaucoup plus fortes. Il y a plus de 47 métiers en pénurie en Wallonie et il faut les revaloriser ». Harald Mollers, ministre germanophone de l’Enseignement, de la Formation et de l’Emploi tenait aussi à féliciter les candidats en français et en…allemand. « Je tiens aussi à leur dire quelques mots en allemand », précisait-il. Encore un grand bravo à toutes et tous ! Félicitations. Gefeliciteerd. Glückwünsche. Et rendez-vous l’année prochaine à Budapest !
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ENVIRONNEMENT
Pertes d'eau potable quotidiennes: la CCW demande de fixer des objectifs En Wallonie, en 2014, les pertes d’eau ont été estimées à 65 millions de m³ (soit l’équivalent du volume de 48 piscines olympiques perdues chaque jour). Pour 40.100 km de canalisations, cela représente environ 4.500 litres par jour et par kilomètre de canalisation. La situation est comparable à Bruxelles et de 50 % supérieure à celle en Flandre, si l’on compare les pertes par jour et par kilomètre de canalisation.
S
elon Aquawal (Union professionnelle des opérateurs publics du cycle de l’eau en Wallonie), au cours de ces dernières années, ces pertes d’eau ont été stables et oscillent entre 4.000 et 5.000 litres par jour et par kilomètre de canalisation, ce qui représente un volume compris entre 60 et 75 millions m³ par an. La situation quotidienne est assez comparable à Bruxelles, avec des pertes d’eau d’environ 4.500 litres par jour et par kilomètre de canalisation, sur un réseau, bien évidemment plus petit de 5.000 km. À Bruxelles, les pertes d’eau sont estimées à 7,8 millions m³ par an. L’actualité récente a encore montré que ces fuites d’eau génèrent les effondrements de voirie qui ont eu lieu aux quatre coins de la capitale. La situation diffère en Flandre. Selon des informations parues dans la presse flamande, sur un réseau plus vaste de canalisation (62.000 km), environ 2.900 litres par jour et par kilomètre de canalisation
La CCW demande de consacrer les moyens nécessaires pour lutter contre les fuites d'eau.
sont perdus, soit environ la moitié de pertes quotidiennes comparé à la Wallonie et Bruxelles. Par jour, 180 millions de litres d’eau sont donc perdus en Flandre.
Répercussion sur la facture
Ces pertes d’eau ont bien évidemment un coût qui est répercuté sur la facture d’eau payée par le consommateur. En Wallonie, dans un droit de réponse publié en 2014 par Aquawal dans Le Vif, le coût des m³ perdus était estimé à leur valeur marginale, soit environ 0,3 €/m³ perdu. Il s’agit du coût des pompages, du traitement…
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Le coût de ces fuites d’eau répercuté sur la facture du consommateur wallon serait de 17 à 170 millions d’€/ an, soit un surcoût de 0,1 à 1€/m³ facturé au consommateur. En Flandre, ce surcoût a été estimé à 280 millions d’euros, c’est-àdire plus de 3 €/m³ perdu. Face à cette situation, les regards se tournent évidemment vers la qualité du réseau et les investissements qui y sont effectués. Un constat, ils sont en baisse. Sur la période 2010-2014, les investissements en matière de conduites d’eau (transport, distribution, raccordements) ont été,
en moyenne, de 95 millions €/an. Sur la période 2012-2016, ces mêmes investissements ont été de 92,1 millions €/an, soit une baisse de 3%. Ces investissements comprennent à la fois les renouvellements de canalisations, les extensions de réseaux ainsi que les luttes contre les fuites d’eau. En matière de renouvellement des installations existantes, il apparaît que ce sont moins de 1 % du réseau qui, chaque année, est renouvelé et que l’âge moyen du réseau est supérieur à 50 ans. Dans ces conditions, la vétusté du réseau ne fait que croitre.
Fixer des objectifs
La CCW, la FWEV et les producteurs-distributeurs d’eau potable ne peuvent se satisfaire de ce réseau vieillissant. La CCW et la FWEV invitent donc les autorités régionales à fixer des objectifs acceptables en matière de fuites d’eau. Elles demandent également aux sociétés productrices d’eau potable de consacrer les moyens nécessaires pour lutter contre les fuites d’eau et la vétusté des canalisations. Il en va de la préservation des ressources naturelles, de la réduction du prix de l’eau facturée aux consommateurs et de la valeur patrimoniale du réseau d’eau qui sera laissé à la disposition des générations futures.
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TOITURES ET FAÇADES VERTES
« Il est temps d’avoir plus d’uniformité »
Une nouvelle association vient d’être créée au sein de la Confédération, la Fédération belge des Toitures et Façades vertes. Son président Simon Perneel a expliqué à Construction pourquoi elle était nécessaire.
«L
’évolution du marché est à l’origine de cette nouvelle fédération. Les toitures vertes et les façades vertes sont en forte hausse. Une entreprise qui recevait quatre à cinq questions par mois , sur les toitures et façades vertes, il y a dix ans en reçoit aujourd'hui tous les jours. Hélas, il existe encore pas mal de confusion », indique Simon Perneel, le manager de Green Building Projects (Bruges). Qui connaît très bien le secteur. Ce qui n’est pas toujours le cas des clients et des architectes. « Aujourd’hui, il existe pas mal de systèmes et combinaisons qui sont présents sur le marché. Les descriptions techniques avec une propre terminologie ne sont souvent pas transparentes et donc difficilement compréhensibles. C’est pourquoi nous avons reçu,
dans notre secteur, des cahiers des charges mauvais et contradictoires. Depuis quelque temps déjà, différents acteurs ont ressenti le besoin de plus d’uniformité ». Lors de congrès internationaux, plusieurs entreprises belges ont été en contact avec des fédérations dans d’autres pays. Ils se sont rendu compte des résultats qu’ils pouvaient obtenir en unissant leurs forces. « Je pense, par exemple, au CSTC. En 2006, il a publié une infor-
« L’évolution du marché est à l’origine de cette nouvelle fédération »
mation technique au sujet des toitures vertes. Celle-ci était fortement basée sur les directives allemandes. L’Allemagne est, en effet, un pays leader dans cette matière. Mais nos entreprises ressentent maintenant le besoin de se mettre à jour ». En 2006, le CSTC n’avait pas encore de point de contact dans le secteur des toitures et façades vertes. Il devait se débrouiller avec ce qu’il avait. Désormais, la nouvelle fédération existe. Elle est liée à notre Cluster d’Entreprises Complémentaires et peut profiter de l’excellente relation entre le CSTC et la Confédération. « Nous nous efforçons d’avoir une collaboration plus intense, en nous consultant plus régulièrement pour avoir plus d’expérience. Cela doit être possible. Le CSTC a maintenant un projet très intéressant en rapport avec les façades vertes dans lequel différents installateurs et spécialistes sont concernés », explique Simon Perneel.
Esthétique ou entretien
Une tâche importante pour la nouvelle fédération est la polémique entre deux systèmes pour les toitures vertes. D’un côté, un toit à trois couches avec un tampon d’eau est mieux pour la croissance des plantes. Mais il a besoin de plus d’entretien. De l’autre côté, un
Le nouveau centre de loisirs au Zwin (Knokke).
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toit à deux couches, sans buffer, nécessite peu d’entretien. Mais les plantes ont alors souvent cette typique couleur grise- rouge. Les gens trouvent que ce n'est pas toujours très beau. « Nous voulons tester ces approches et bien les comparer afin de mieux savoir laquelle appliquer et quand. Il y a encore beaucoup de débats à ce sujet au sein de l’association. Mais chacune a ses avantages. Tu es beaucoup plus fort si tu étends un point de vue où chacun y trouve finalement son compte ». L’association compte désormais une douzaine de membres. Six autres entreprises ont déjà manifesté leur intérêt. Un excellent résultat pour une fédération encore toute jeune, surtout parce que la plupart des grands acteurs participent déjà ou veulent participer.
Gouvernement
Le gouvernement est parfaitement conscient du potentiel des toitures et façades vertes. Il impose toujours de plus en plus souvent des obligations écologiques. Une toiture verte ne rend pas seulement l’environnement plus agréable. Mais c’est aussi une super combi-
Simon Perneel avec son fils Phil, au Zwin.
naison avec des panneaux solaires. Sur une toiture verte, ils ont 15 à 20 % de rendement supplémentaire lors des jours chauds. Les tests l’ont démontré. De plus, les toitures vertes sont un moyen pour épargner les égouts en cas de fortes chutes de pluie. « La nouvelle association va mieux informer les autorités publiques, promouvoir une meilleure politique et être un point de contact. Avant, beaucoup de villes et communes donnaient des primes à des particuliers et des entreprises qui plaçaient des toitures vertes. Depuis la crise de
2008, il semble que cet enthousiasme ait quelque peu diminué. Ils doivent à nouveau plus promouvoir les façades et toitures vertes avec des initiatives concrètes. Des villes comme Gand, Anvers et Bruxelles y travaillent. Mais dans d’autres, on peut encore faire beaucoup mieux », indique le manager. L’agenda de la nouvelle fédération est déjà bien rempli. Il faut donc dresser une liste des priorités. À court terme, des formations pratiques pour les installateurs de façades vertes et toitures vertes ne sont pas encore organisées. Les membres réalisent l’importance de la formation et certains sont déjà concernés. Mais pour le moment, ce n’est pas encore bien structuré au sein de la nouvelle fédération. Des sessions d’informations vont suivre pour les architectes et les entrepreneurs. Ils pourront compter sur une formation de haute qualité et ils auront un meilleur aperçu de tous les systèmes et solutions. INFOS : Via www.confederationconstruction.be, vous trouverez l’adresse de la Fédération des Toitures et Façades vertes.
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trouver un bon homme de métier RC, VG. 819/BC, W.INTC.001/W.RSC.1, 00257-406-20121120, 00257-405-20121120
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c’est déjà un métier. human forward. décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 43
SALONS
Le nouveau label « Construction Quality patrimoine » présenté au Belgian Roof Day Le nouveau label « Construction Quality patrimoine » pour les couvreurs, actifs sur des toitures en ardoise naturelle, a été officiellement présenté, à l’occasion de la huitième édition du Belgian Roof Day, le 24 novembre dernier. Sept entreprises, ayant participé à la phase test, ont reçu leur label des mains du ministre wallon du Patrimoine, René Collin. Le label aura une portée nationale dès sa mise en œuvre effective.
C
onçu à la demande du secteur, dans le cadre de l’alliance Patrimoine-Emploi, ce label est le résultat d’un projet pilote mené, pendant deux ans, en parfaite collaboration entre la Confédération Construction Wallonne (CCW), la Confédération des Couvreurs (CCT), le Service Public de Wallonie (SPW) et l’Institut du Patrimoine Wallon (IPW).
Alliance patrimoine-Emploi
L’asbl « Construction Quality », en étroite collaboration avec le BCCA (Belgian Construction Certification Association), a été chargée de piloter la phase test de ce label de qualité, créé également sous l’impulsion de Pierre-Yves Jeholet, ministre wallon de l’Economie et René Collin, ministre wallon du Patrimoine « Dès décembre 2015, l’Alliance Patrimoine-Emploi a été créée avec trois objectifs : améliorer le taux d’emploi dans la construction, améliorer la qualité des travaux réalisés dans le Patrimoine et lutter contre le dumping social », indiquait René Collin, lors de la présentation. « La CCW a mis plusieurs partenaires autour de la table. Ce label est un bel exemple de collaboration entre différents secteurs », soulignait le ministre wallon du Patrimoine.
Compétences techniques
Concrètement, le label « Construction Quality patrimoine » a pour objectif pre-
mier de mettre en avant les compétences techniques des entreprises de couverture actives sur les chantiers de restauration du patrimoine. Dans un premier temps, cette certification ne concernera que les professionnels travaillant sur les toitures en ardoises naturelles. « La grande majorité des toitures en Wallonie sont effectivement réalisées dans ce matériau », précisait René Collin. « J’insiste sur la volonté de simplifier. Avec ce label, le but est vraiment de simplifier l’accès aux marchés publics et non de le complexifier ».
René Collin, le ministre wallon du Patrimoine.
Simplification administrative
Le terme « simplification » était également repris dans le discours de Virginie Richiuso, juriste à la Confédération Construction Wallonne. « Le 24 novembre est donc une date qui marque l’aboutissement d’un travail de deux ans. Pourquoi un tel label et quelle plus-value ? Outre l’aspect qualitatif et la professionnalisation du secteur déjà évoqués dans le cadre de l’Alliance Patrimoine-Emploi, la plus-value résidera, entre autres, dans la simplification administrative. Par exemple, lors d’une remise d’offre, l’entreprise, qui dispose de ce label, sera dispensée de remettre certains documents », expliquaitelle. Pour obtenir ce label, les entreprises devront, bien évidemment, répondre à différents critères : rentrer un dossier administratif, se soumettre à un audit
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initial se déroulant en partie au bureau et en partie sur chantier et enfin disposer d’un personnel ayant réussi une pièce d’épreuve. Une fois ces conditions remplies, l’entreprise pourra alors être labellisée sur la base de la décision du Comité de labellisation, à savoir des experts, des maîtres d’œuvre, des représentants d’entreprise et de maîtres d’ouvrage ainsi que d’autres parties prenantes. Des audits annuels de suivi et divers contrôles seront réalisés tout au long de la période de validité du label. Rappelons encore que l’objectif général du système « Construction Quality » est d’instaurer une pleine confiance dans
Six des sept entrepreneurs, ayant participé à la phase test, ont reçu le label lors du Belgian Roof Day.
les compétences et la bonne organisation des entreprises actives dans le secteur ; dans le respect des normes de qualité les plus rigoureuses au niveau technique ; dans l’attention que celles-ci portent à la qualité, la sécurité, l’environnement et la durabilité. Le tout poursuivant un objectif : satisfaire la clientèle. « Les labels doivent être la nouvelle colonne vertébrale pour la protection de la qualité des entrepreneurs », confirmait Benny De Blaere, le directeur de BCCA.
Référentiel pertinent
Différents entrepreneurs ont été
convaincus de cette initiative. Ils ont participé au projet-pilote et ont livré leurs premières impressions, avant de recevoir le label des mains du ministre. « Ce label est un référentiel pertinent et cohérent avec le travail de tous les jours. Il s’agit d’un gage de qualité et j’espère qu’il sera porteur dans le futur », commentait Jean-François Fontenoy, le président de la Confédération Construction Toiture Brabant wallon. « Pour l’audit, nous nous sommes préparés comme pour présenter un examen même si j’ai dit à mes ouvriers de ne pas stresser. Il faut prendre le temps de le faire, c’est positif. Nous avons analysé
l’organisation en interne et avons pris du recul. Le label donne beaucoup de pistes et suggestions pour s’améliorer », indiquait, pour sa part, Sandra Lefin, au nom la sprl « Toiture Henri Lefin ». « La démarche a un impact positif sur tous les ouvriers. Ils étaient fiers de voir que l’entreprise progresse et se démarque », soulignait YvesMarie Dron (Toitures Dron & Fils). « Tout d’abord, nous espérons que construction Quality va promouvoir ce label et dans un deuxième temps, nous comptons bien mettre en avant ce logo », concluait Jean-François Crohin, de chez Toitures Crohin.
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FUSION ENTRE FEDELEC ET ICS Quatre primeurs ont été dévoilées lors des trois grands salons de la Confédération. Le label de Construction Quality n’était pas la seule grande nouveauté. Pendant l’Install Day, Fedelec et ICS ont fait connaître leur fusion. Ensemble, ils s’appelleront désormais Techlink. Nous reviendrons sur cette fusion dans un prochain numéro de Construction. La troisième primeur colle
parfaitement à l’actualité de notre secteur puisqu’il concerne la digitalisation. Pendant le Roof Day, l’entrée était, entre autres, réglée avec la reconnaissance faciale (facial recognition). Une première, en Belgique, pour un évènement d’une telle envergure ! Les visiteurs étaient identifiés au moyen d’une photo qu’ils avaient envoyée avant le salon. Tout s’est déroulé
sans aucun problème. La quatrième primeur était la Journée de la Pierre naturelle, une première incorporée à la Journée du Parachèvement. La Confédération est donc très satisfaite de cette semaine réservée aux salons. La foule s’est déplacée en masse au Brussels Kart Expo (GrandBigard) entre le 24 novembre et le 1er décembre. L’intérêt du public pour
Roof Day et la Journée du Parachèvement continue d’augmenter. Pour une première, l’Install Day a également connu un grand succès.
décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 45
CSTC
Code de bonne pratique pour la géothermie peu profonde On parle de “géothermie peu profonde” pour les systèmes d’échange de chaleur entre le sous-sol (jusqu’à environ 400 mètres de profondeur) et la surface. A partir de dix à quinze mètres de profondeur, la température est relativement stable, aux alentours de 10 à 13 °C. Elle augmente de deux à trois degrés Celsius tous les cent mètres. Ce sous-sol réputé “peu profond” est un immense réservoir thermique à notre disposition. Si on l’exploite de façon durable et équilibrée, il peut nous offrir une source inépuisable d’énergie thermique.
D
ernière publication du CSTC (provisoirement en néerlandais uniquement) : le « Code de bonne pratique pour la conception, l’exécution et la gestion des échangeurs de chaleur chaud-froid dans les couches peu profondes de la Flandre ». Cette « Monographie numéro 24 » sera traduite prochainement en français, vu son intérêt pour tout concepteur, entrepreneur ou gestionnaire d’ouvrages de ce type. En attendant, on peut déjà la télécharger sur le site www.wtcb.be. Les systèmes géothermiques sont fermés ou ouverts. Dans les systèmes fermés, l’énergie est échangée avec le sous-sol par une chaleur qui circule en circuit fermé entre le sol et la surface. Les échangeurs de chaleur sont insérés le plus souvent dans des puits de forage verticaux. La monographie désigne cela par le sigle BEO (« Boorgat Energie Opslag »). Les échangeurs de chaleur peuvent également être intégrés dans des structures géothermiques. Les BEO sont en principe susceptibles d’être installés partout. C’est la conductivité thermique du sous-sol qui, en grande partie, va déterminer la conception du
puits de forage. Dans les systèmes de géothermie ouverte, on pompe l’eau directement dans une nappe souterraine pour la faire remonter dans l’espace habité. Cette eau est ensuite renvoyée dans le sous-sol après avoir livré sa chaleur au bâtiment. La monographie désigne ce système par le sigle KWO (« Koude Warmte Opslag »). Les KWO, contrairement aux BEO, ne sont, eux, pas susceptibles d’être installés partout. Impossible en effet d’installer un tel système en l’absence d’une nappe d’eau souterraine bien située, bien fournie et qui se régénère suffisamment. Ce code de bonne pratique explique les objectifs d’un projet de géothermie KWO dans sa conception, son exécution et sa gestion ultérieure. On veut à la fois être durable, fiable … et rentable en terme d’économies d’énergie. La monographie évoque aussi les projets BEO et leurs diverses applications en Flandre. Cette technique n’est cependant pas le sujet de base du document qui, sur ce point, préfère nous renvoyer vers d’autres publications du projet Smart Geotherm (www.smartgeotherm. be) et du CSTC, telles que la Note
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d’information technique n° 259 « Géothermie peu profonde. Conception et mise en œuvre des systèmes avec échangeurs en forme de U ». La nouvelle publication du CSTC est d’abord destinée aux professionnels du HVAC, tant concepteurs qu’entrepreneurs. Le système KWO est surtout indiqué lorsqu’une grande puissance, supérieure à cent kilowatts, est nécessaire pour le chauffage et la climatisation. Alors que, pour atteindre une telle puissance énergétique, le système BEO demanderait un large réseau de forage, le système KWO peut fournir toute l’énergie thermique requise à partir d’un seul pompage d’eau souterraine (ou de plusieurs pompages selon les propriétés de la nappe d’eau présente à cet endroit). Lorsque la demande en puissance thermique est plus limitée, le système BEO constitue, par contre, la solution la plus avantageuse sur le plan économique, vu les faibles coûts d’installation et d’entretien.
Actuelle et évolutive
L’installation d’un système KWO a le grand avantage de pouvoir fournir
La nouvelle monographie du CSTC est consacrée aux systèmes de stockage de la chaleur et du froid.
une importante quantité d’énergie thermique, avec un très haut rendement. En combinant ce système avec une pompe à chaleur, on peut atteindre un rendement ou facteur de gain de quatre à six, voire de 20 à 30 dans un logement passif. Une pompe de circulation suffit dans ce cas, sans aucun compresseur nécessaire. Pour atteindre un tel rendement, il faut néanmoins fixer une température d’émission de chaleur pas trop haute en hiver et une température de refroidissement pas trop basse en été ! Le code de bonne pratique donne une description détaillée de l’installation souterraine, avec tout ce qu’il faut savoir sur les dispositifs en contact avec les eaux souterraines et tout ce qui compte pour la localisation de l’installation, sa protection, sa régulation et sa gestion. Le système d’émission du bâtiment est brièvement évoqué aussi. La température considérée va de 0 à 25 °C, sachant qu’en Flandre, il est interdit d’injecter dans le sous-sol une eau dont la température dépasse les 25 °C. Idéalement, il faudrait, dès la conception du bâtiment et de son
système HVAC, tenir compte de l’implantation du système KWO. Il s’agit aussi, dès ce stade, de déterminer quels seront les rôles respectifs des divers corps de métier impliqués. La monographie se veut une bonne synthèse de l’état actuel des connaissances et de l’expérience en matière de conception et d’installation de systèmes KWO. Le document n’est nullement figé pour autant et se veut ouvert à toute évolution des procédures et technologies en ce domaine.
Pompe à chaleur
Quand on récupère la chaleur de la terre à une profondeur supérieure à 400 mètres, on parle de géothermie profonde. Cela peut aller jusqu’à 2.500 mètres et plus encore. L’eau souterraine qu’on remonte d’une telle profondeur est à une température proche de 70 °C et peut alors être directement utilisée pour produire de l’électricité ou chauffer un bâtiment, alors que si l’on procède en géothermie peu profonde, à moins de 400 mètres, on doit se contenter de températures réduites, de 10 à 12 °C.
L’échange d’énergie avec le soussol peut se faire grosso modo de deux façons. Extraire de l’eau du sous-sol et puis la réinjecter est la premiè re méthode : on parle de systèmes ouverts, parmi lesquels on retrouve les systèmes KWO. La seconde méthode consiste à faire circuler un liquide dans des tubes à travers le sous-sol, avec des échangeurs de chaleur pour récupérer l’énergie via des forages verticaux (systèmes géothermiques). Dans le cas de la géothermie peu profonde, l’eau puisée n’est pas directement destinée à chauffer le bâtiment. Il n’empêche que dans ces couches peu profondes se niche une énorme masse d’énergie thermique exploitable et continuellement renouvelable. Cette chaleur captée est valorisée par la pompe à chaleur. C’est elle qui permet à l’eau ramenée du fond à une température donnée d’être convertie en une eau à température supérieure, utilisable pour le chauffage des locaux ou de l’eau chaude sanitaire. Mais la pompe à chaleur utilise elle-même de l’énergie – gaz ou électricité – pour amener l’eau à la température désirée. Plus le ›››
décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 47
CSTC
››› différentiel est grand entre la tempéra-
ture de la source et celle du point de délivrance en surface, plus la pompe à chaleur sera sollicitée et consommera d’énergie. À l’inverse, plus la source est chaude, moins la pompe à chaleur consommera d’énergie et plus son rendement sera élevé. Il est important, le cas échéant, de décider très tôt de l’adoption et du choix du système géothermique. Le rendement du système dépend de sa bonne intégration au projet, de son exécution correcte et de sa gestion adéquate. Les pompes à chaleur peuvent ramener une eau chaude (50 à 70 °C) utilisable pour les radiateurs ou convecteurs d’une installation de chauffage classique. Mais, répétons-le, moins il y a de différentiel de température à combler, meilleur sera le rendement de la pompe à chaleur.
Evolution des températures sous la surface de la Terre.
Équilibre à trouver entre la demande de chaleur et de fraîcheur
Les systèmes de chauffage par le sol et par le plafond fonctionnent à des températures situées entre 30 et 40 °C. Les pompes à chaleur géothermiques deviennent dès lors fort intéressantes pour alimenter des installations de ce type. Les conduites qui, en hiver, véhiculent une eau chaude pour donner aux locaux la chaleur voulue sont aussi celles qui, en été, font passer une eau plus fraîche, susceptible de rafraîchir les lieux, pour le plus grand confort des occupants… Mais il faut savoir que le chauffage par le sol et le plafond s’accompagne d’une grande inertie thermique, ce qui veut dire qu’il réagira moins vite aux changements de la température ambiante, comme un apport soudain de rayonnement solaire. L’architecte doit dès lors, pour un chauffage de ce type, veiller à orienter idéalement son bâtiment et à le pourvoir de vitrages et de protections solaires ad hoc. Un taux d’occupation humaine très variable du local peut également induire des changements de température. Le concepteur peut en
Principe de fonctionnement d’une pompe à chaleur
tenir compte en optant pour un système lent comme chauffage de base, qu’il couplera avec un autre système, plus rapide, pour un réchauffement ou rafraîchissement immédiat, en cas de besoin. Les chauffages à basse température avec pompe à chaleur demandent aussi que les déperditions calorifiques du bâtiment soient limitées. Sinon, la pompe à chaleur consommerait trop d’énergie. L’isolation doit être suffisante et la ventilation ne doit pas être exagérée, pas plus que les besoins de climatisation. L’orientation du bâtiment et son vitrage ont, à cet égard, leur rôle à jouer. Il y a un équilibre à trouver entre les besoins de chauffage et les besoins de climatisation. Dans cette optique, on évitera de systématiquement refroidir l’eau du sous-sol (dans le cas d’une demande prédominante de chauffage) ou de systématiquement la réchauffer
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(dans le cas d’une demande prédominante de climatisation). Le sous-sol possède bien un potentiel de régénération naturelle de sa géothermie, mais il est lent, lui aussi. L’équilibre entre demande de chaleur et de fraîcheur est donc le garant d’un rendement optimal de l’installation géothermique à long terme. La chaleur renvoyée en été dans le sous-sol pour rafraîchir le bâtiment va resservir en hiver pour le réchauffer. Et à la fin de l’hiver, le sous-sol qui a livré sa chaleur depuis quelques mois s’est quelque peu refroidi. Parfait pour mieux rafraîchir le bâtiment à la saison chaude… et ainsi de suite ! Si, par exemple, la température du sous-sol est remontée à 14 °C après l’été, cela diminuera le différentiel à compenser par la pompe à chaleur et améliorera son rendement, de même que l’abaissement de la température du sous-sol après l’hiver
COURS D’HIVER 2018 : COUVERTURE ET SANITAIRE À L’HONNEUR Comme chaque année, le CSTC organise ses ‘cours d’hiver’ à travers tout le pays. Les thèmes mis à l’honneur pour cette édition 2018 coïncident fort opportunément avec la parution de quatre nouvelles Notes d’information technique (déjà publiées ou en voie de l’être).
constitue une réserve de rendement pour la climatisation de la saison suivante.
Refroidissement passif et actif
Le refroidissement passif est une méthode économique et écologique de climatiser, avec l’avantage que c’est un système qui ne consomme pas d’électricité (si ce n’est le circulateur). Une température du sous-sol de 10 à 12 °C permet le pompage d’une eau (en système ouvert) ou la circulation d’une eau glycolée (en système fermé) qui va pouvoir “échanger” sa chaleur. Son passage dans les buses de sol ou de plafond du bâtiment va automatiquement rafraîchir ce dernier. Si cette méthode passive s’avère insuffisante, on pourra toujours la compléter par un refroidissement actif, avec entrée en service de la pompe à chaleur qui renverra activement dans les profondeurs du sol la chaleur excédentaire. La pompe et son compresseur consommeront alors de l’électricité, ce qui rendra ce système moins efficient que le refroidissement passif. Le code de bonne pratique traite aussi de l’aspect législatif et réglementaire, des propriétés du sous-sol et de l’étude de faisabilité. D’autres chapitres abordent encore la conception des installations KWO, l’exécution du point de puisage, l’entretien pério dique, jusqu’à la mise hors service. Enfin, deux annexes viennent compléter l’ouvrage, l’une reprenant des schémas de locaux techniques, l’autre la réglementation relative aux systèmes KWO.
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RÉFÉRENCES: La version néerlandaise de la Monographie n° 24 est intitulée “Code van goede praktijk: Ontwerp, uitvoering en beheer van koude-warmteopslagsystemen in de ondiepe ondergrond in Vlaanderen”. Sa publication résulte d’une collaboration avec l’AGT, un bureau d’étude spécialiste de la question, et bénéficie du soutien financier du VLAIO (“Vlaams Agentschap Innoveren en Ondernemen”) dans le cadre du “VIS-traject Smart Geotherm”. Seul le document original, téléchargeable sur www.wtcb. be/go/publicaties, peut être cité en référence.
Zinc, zinc revêtu, cuivre, acier inoxydable, aluminium, acier galvanisé revêtu, … Parler de COUVERTURES MÉTALLIQUES se conjugue au pluriel des matériaux. Quant aux performances et aux critères techniques auxquels elles doivent répondre, ils sont multiples eux aussi : couverture aérée en sous-face, performance énergétique, étanchéité à l’air et à l’eau, confort acoustique, support en voliges ou en panneaux, pose sur isolant, etc. Cette formation fera le point sur ces impératifs. LES CAPTEURS SOLAIRES permettent de récupérer, sous forme d’électricité ou de chaleur, l’énergie provenant du rayonnement solaire. On peut ainsi couvrir une partie des besoins annuels
en électricité, en eau chaude sanitaire et en chauffage. Toutefois, leur placement en toiture doit respecter des exigences spécifiques, afin de garantir l’intégrité de la toiture et du bâtiment. Un outil de calcul pour dimensionner les crochets de fixation sera présenté lors de cette formation.
Le cours relatif à L’ÉVACUATION DES EAUX USÉES abordera, par le biais d’exemples et d’exercices pratiques, la conception et le dimensionnement des installations. Il sera également l’occasion d’illustrer, à l’aide de petites vidéos, l'effet de la pente et des coudes sur l'écoulement de l'eau dans un tuyau, le risque de désiphonnage ou la nécessité de ventiler l'installation. Conception et dimensionnement des installations d'ÉVACUATION D'EAUX PLUVIALES, qu’elles soient à écoulement libre ou à dépression, seront au menu de cette dernière formation. Les principaux composants tels que les gouttières, les chéneaux, les avaloirs, les descentes ou les collecteurs seront passés en revue. Des exemples permettront ici aussi de passer de la théorie à la pratique.
DATES ET LIEUX COUVERTURES MÉTALLIQUES 31/01/2018 Mons 21/02/2018 Gembloux 07/03/2018 Bruxelles 21/03/2018 Verviers CAPTEURS SOLAIRES 07/02/2018 Mons 28/02/2018 Gembloux 14/03/2018 Bruxelles 28/03/2018 Verviers EVACUATION DES EAUX USÉES 09/02/2018 Bruxelles 07/03/2018 Mons 20/03/2018 Grâce-Hollogne 18/04/2018 Perwez EVACUATION DES EAUX PLUVIALES 26/02/2018 Bruxelles 14/03/2018 Mons 27/03/2018 Grâce-Hollogne 25/04/2018 Perwez Toutes les informations et le formulaire d’inscription sont disponibles sur www.cstc.be/agenda.
décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 49
La maison rénovée en un temps record se situe à Genk (province du Limbourg).
PROJET
Rénover une maison en dix jours ? Oui, c’est possible ! « Dix jours ! ». C’est ce laps de temps record qu’il aura fallu pour que le projet de rénovation Mutatie+ soit mené à bien, au numéro 23 de la rue Paul Trazenster à Genk (province du Limbourg). Notre membre Bas van de Kreeke, de l’entreprise générale Habenu-van de Kreeke de Beringen, a présenté le projet à Construction.
D
ix jours ! Vous lisez bien. Dix jours. Incroyable pour mener à bien un projet de rénovation, non? Cette prouesse a pourtant bien été réalisée dans le cadre de Mutatie+, l’un des trois projets pilotes dans lequel plus de vingt partenaires se sont impliqués pour rénover le numéro 23 de la rue Paul Trazenster à Genk. « Pour arriver à concevoir ce projet en si peu de temps, tout doit être bien pensé et analysé à l’avance », explique Bas van de Kreeke. « Nous avons, par exemple, travaillé en partie avec des éléments préfabriqués qui ont été produits par nous-mêmes et par Warsco Units. Ce travail dure environ un mois et les travaux sur place, dix jours », précise l’entrepreneur. « Le choix des matériaux est très important car le bâtiment doit être le moins énergivore possible. Les nouveaux occupants vont réaliser jusqu’à 150 € d’économie par mois dans cette habitation », indique l’entrepreneur. Tout a été pensé : isolation, ventilation, panneaux solaires et le placement d’un chauffe-eau solaire. L’entreprise Thermad-Brink a pris en charge le volet « installations techniques » de la rénovation.
Rénovation durable
Mutatie+ n’est pas qu’un projet ciblé sur la faible consommation d’énergie. Il veut également rendre des logements sociaux vivables sur le long terme et adaptés pour des personnes plus âgées et moins mobiles. Des techniques de rénovation 50 Construction • décembre 2017 - janvier 2018
durable ont donc été utilisées. « Au fil des années, nous avons acquis de l’expérience dans ce type de rénovation. Pour ce projet, la cuisine a été complètement rénovée, une nouvelle salle de bain a été conçue et des ajustements ont été réalisés au sein de la maison afin qu’elle soit habitable sur le long terme. Dans ce cadre, nous avons collaboré avec différentes institutions de recherche spécialisées en la matière comme l’Université d’Hasselt, le centre d’expertise flamand Inter et le CSTC ».
Lean Management
Autre technique apportée sur le projet : le Lean Management. En quelques mots, cette dernière consiste à réduire au maximum les frais d’échec pour accroître l’efficacité d’une entreprise en impliquant au maximum tous les « maillons de la chaîne » (voir Construction octobre 2016). « Elle vient de l’industrie automobile et elle nous a permis, tout au long du processus de construction, de réduire ces coûts d’échec », confirme Bas van de Kreeke. Avec le Lean Management, tous les acteurs du projet peuvent, par exemple, donner leur avis sur le planning. Chaque jour, ils passent en revue les travaux à effectuer et planifient également les tâches pour le lendemain. Ce contexte permet une plus grande efficacité dans la réalisation des tâches. Ce deuxième projet a d’ailleurs été réalisé plus vite que le premier.
L'usage intensif d'éléments préfabriqués et le Lean Management ont garanti la rapidité du projet.
Un module qui rend la maison plus spacieuse et plus vivable.
À la plus grande satisfaction du maître d’ouvrage, la société de logements (Nieuw Dak). « Pour nous, c’est important de pouvoir donner un nouvel avenir à des vieux bâtiments. De plus, avec le manque de logements disponibles, la rapidité avec laquelle cette rénovation a été effectuée est une grande plus-value », indique Johan Max, au nom de la société de logements « Nieuw Dak ».
Modules
Rapidité, rénovation énergétique et durable, Lean Management. Ce n’est pas tout. Habenu – van de Kreeke a collaboré avec Warsco et Thermad-Brink pour l’ajout de modules à la maison. « C’est aussi l’une des spécificités de Mutatie+ », indique Bas van de Kreeke. L’habitation a en effet été pensée pour offrir plus d’espaces à de futurs locataires. « Dans cette phase, nous avons également prévu un nouveau grand accès à la maison et ajouté une terrasse », poursuit l’entrepreneur. « Travailler avec des modules est un atout indéniable parce que ça rend une flexibilité future possible », explique Johan Max.
Economies
Tous ces aspects mis ensemble rend l’habitation agréable à vivre. Une réussite pour l’entrepreneur général « Nous avons donc travaillé sans problème avec, au final, une habitation cha-
leureuse, confortable et qui rend le client satisfait », poursuit Bas van de Kreeke. Un client satisfait et qui a également pu réaliser des économies avec un coût total inférieur à 100.000 €. « Grâce à une très grande attention apportée au budget, nous avons réussi à réaliser ce projet pour 95.000 €, TVA exclue. Le montant aurait pu être encore plus bas. Il faut savoir que la moitié des coûts va dans les investissements en énergie et l’autre moitié dans le confort ».
Soutien du Limbourg
La Confédération Construction Limbourg, par l’entremise de son directeur Chris Slaes, a salué le travail réalisé dans le cadre de Mutatie+. « Le secteur de la construction est en train de fortement changer en Flandre. La demande de logements économes en énergie, confortables et accessibles financièrement augmente très fortement. Même si une pierre reste une pierre, nous voyons des techniques de construction fortement évoluer. Des techniques durables et des nouveaux matériaux de construction sont de plus en plus souvent utilisés. Les rénovations sont effectuées plus rapidement, notamment avec le BIM et le client est impliqué dans tout le processus de rénovation. La Confédération Construction Limbourg veut, ensemble avec l’Agence « Innover et Entreprendre », donner une impulsion aux rénovations durables de logements. Le projet pilote Mutatie+ en est un bel exemple », conclut le directeur.
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décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 51
MARCHÉ DE LA CONSTRUCTION
Hit-Market: la première
plateforme en ligne de demande de prix réservée au secteur
Deceuninck Zendow#neo Premium obtient un certificat de sécurité
Ficos, éditeur de solutions logicielles pour le secteur du bâtiment, lancera le 8 janvier prochain, la première plateforme en ligne de demande de prix réservée au secteur de la construction. Cette nouvelle plateforme est une bonne nouvelle pour les entreprises et les sous-traitants et fournisseurs. Car les premiers cités ont de plus en plus de mal à trouver des sous-traitants qualifiés hors de leurs réseaux et les seconds verront d’un bon œil la possibilité de recevoir davantage de propositions de contrats. Hit-Market prend soin de ses utilisateurs en réduisant la lourdeur du travail de demande de prix et en permettant une gestion simplifiée des fichiers volumineux. Concrètement, chaque inscription d’entreprise donne droit à 50 demandes gratuites. Pour les sous-traitants et fournisseurs, c’est totalement gratuit. Il suffit de s’enregistrer et répondre aux offres reçues dans la boîte mail. Enfin, la plateforme est très rapide à utiliser. Un appel d’offres complet et documenté ne demande pas plus de cinq minutes pour être enregistré et distribué à l’ensemble des soustraitants concernés.
Une protection efficace contre les intrusions passe par des châssis offrant des performances supérieures en termes de sécurité et de résistance à l'effraction. Pour décourager les cambrioleurs, les châssis Deceuninck Zendow#neo Premium sont renforcés selon une technologie unique : Linktrusion, qui combine des renforts thermiques et fils d’acier dans le profil dormant et des fibres de verre structurelles continues dans les profils des vantaux. Deceuninck a récemment obtenu le certificat de sécurité en classe de résistance à l'effraction RC3 pour les
châssis oscillo-battants, décerné par la SKG (fondation néerlandaise pour la qualité des façades). Les essais effectués par cet organisme indépendant démontrent clairement que ces châssis ont, dans tous les cas, facilement déjoué les tentatives d’effraction manuelles. Par ailleurs, ils conservent, en toutes circonstances, leur indéformabilité. Impossible de forcer ces châssis, que ce soit avec une pince, une foreuse, un coupe-verre ou encore un pied de biche de 70 cm.
www.deceuninck.be
Le ciment Eco de Holcim désormais disponible en sacs Holcim, le fabricant et distributeur de ciments, propose dorénavant son ciment Eco en sacs. Auparavant uniquement
www.hit-market.be
disponible en vrac, ce ciment se présente maintenant également dans un sac vert foncé et blanc. Cette innovation s’inscrit dans la démarche du groupe cimentier de renouveler les sacs de toute sa gamme de ciments entre septembre 2017 et février 2018. Ce ciment Eco présente plusieurs avantages dont une empreinte écologique faible. « Ce nouveau ciment en sacs porte cette dénomination « Eco » car il a une empreinte CO2 beaucoup plus faible que les autres ciments, jusqu’à 50 % inférieure à celle engendrée pour la fabrication du ciment Portland », explique Bart Daneels, directeur commercial ciment & marketing de Holcim Belgique. Les autres avantages de ce ciment Eco ? Il est idéal pour les plus petits travaux, facile à utiliser sur de plus petits chantiers, il possède une résistance optimale, des applications durables et son rendu est esthétique avec une couleur plus claire mieux combinable avec certains pigments.
www.holcim.be 52 Construction • décembre 2017 - janvier 2018
Sievi Racer – Sécurité et confort Sievi, le leader incontesté de la chaussure de sécurité en Europe du Nord, lance la marque Racer. La chaussure Sievi Racer allie confort et sécurité au travail, mais différemment. Sportive et légère, elle épouse la forme du pied et lui apporte
un soutien anatomique. Les matériaux respirent et la nouvelle semelle à double couche ActionPro, très antidérapante et résistante à l’usure, font de la Racer une chaussure de sécurité révolutionnaire. Pour améliorer encore le confort, les chaussures Sievi Racer sont munies d’un élément à ressort FlexEnergy, fabriqué à base de TPU Infinergy® (BASF), soit le premier polyuréthane thermoplastique expansé au monde. Résultat : les chaussures amortissent parfaitement les chocs et sont ultra confortables, peu importe le type de sol, même lorsque les journées sont longues. Les semelles homologuées SRC offrent une excellente adhérence dans des conditions extrêmes et résistent à des températures jusqu’à -25 °C. Outre les chaussures professionnelles classiques, Sievi propose un large assortiment de chaussures de sécurité ESD et de semelles intérieures (sur mesure).
www.grohe.be
Renson vous propose d’habiller votre façade avec les profils individuels Linarte Avec les profils individuels Linarte, vous pouvez personnaliser chaque façade à l’aide d’éléments avec des bandes de led et d’inserts en bois ou en aluminium. Vous avez donc de nouvelles possibilités en matière d’habillage vertical de façade. Ces profils sont montés de manière invisible à l’aide de clips sur une structure horizontale sousjacente. Qu’il s’agisse de parois intérieures ou extérieures fixes, de portes de garage intégrées ou de portes d’entrée et même de volets rabattables Cilium, les possibilités
de création sont infinies surtout qu’elles conviennent également pour des façades courbées. Vous pouvez laisser libre cours à votre créativité en ajoutant, par exemple, le numéro de la maison ou un logo. Les lames Block et Even peuvent être achetées séparément mais sont parfaitement combinables entre elles. La lame Block est également disponible en deux épaisseurs (16 mm et 33 mm), ce qui augmente encore les possibilités de combinaison.
www.renson.be
Bijster et KDP:
un partenariat solide Blijster et KDP ont conclu partenariat. Un produit connu de KDP est Improview®, un outil qui vous donne un aperçu rapide et clair des données essentielles de votre entreprise. KDP est, pour sa part, la référence pour l’ERP (Enterprise Resource Planning) dans le secteur de la construction. Selon Kurt Vandebergh (gérant de Bijster), le partenariat avec KDP était une étape logique. « L’intégration avec KDP simplifie en effet le processus de collaboration avec Bijster pour les clients de KPD ». Pour Catherine Gressens (CEO KDP), la collaboration crée une valeur ajoutée pour toutes les parties concernées, entreprises de construction comprises. « KPD croit fermement que les tableaux de bord financiers complètent l’ERP de base. Improview® est une bonne solution, aussi bien pour les clients qui tiennent une comptabilité analytique dans BO-Office que pour ceux qui ne le font pas (encore) ». Kurt Vandebergh a, ensemble avec la cogérante Anja Janssen, plus de 40 ans d’expérience. KDP existe depuis 1982 et est un partenaire ICT complet pour les entreprises de construction, ce qui leur permet de se concentrer sur leur cœur de métier.
www.bijster.be – www.kpd.be
décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 53
RÉDUCTIONS AUX MEMBRES DÉCEMBRE - JANVIER
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of
54 Construction • décembre 2017 - janvier 2018
RAM track-and-trace
Un calcul automatisé de vos besoins dans la construction
ec Intégrer av es les systèm existants
Collaboration avec la Confédération Construction depuis 2005 • Gestion de flotte • Gestion du petit matériel • Indemnité de mobilité et enrégistrement des heures • Enrégistrement des présences de checkinatwork
RAM Mobile Data SA Av. Woluwe 148-150 1831 Diegem T 02 715 2511
www.ram.be/fr
décembre 2017 - janvier 2018 • Construction 55
PHILIPPE HOREMANS HOREMANS PHILIPPE PHILIPP DROIT DES DES MARCHÉS MARCHÉS PUBLICS PUBLICS DROIT TOME I PHASE DE PASSATION TOME I PHASE DE PASSATION
DROIT DE
TOME I P
article par article, de la réglementation
entaire pratique de la réglementation
pose une méthode comparative,
onnées et analysées (principalement
TOME TOMEI I PHASE PHASEDE DEPASSATION PASSATION
cateurs, les entrepreneurs, les services.
conflits pouvant surgir durant la phase
a quant à lui dédié aux problèmes
d’exécution.
est avocat au barreau de Tournai depuis
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e professionnelle s’est étendue au droit
TOME I PHASE DE PASSATION
de la Cour de cassation), l’auteur
ons conflictuelles auxquelles peuvent
roit des marchés publics.
LVAUX
DROIT DES MARCHÉS PUBLICS
DROIT DROITDES DESMARCHÉS MARCHÉSPUBLICS PUBLICS
e début des années 1990. Il est l’auteur de
En complément à l'analyse, article par article, de la réglementation même des marchés publics assurée par le Commentaire pratique de la réglementation des marchés publics édité par la Confédération Construction, l'auteur propose ici un enrichissement par une analyse comparative de la jurisprudence, contentieux par contentieux. Avec près de 600 décisions sélectionnées et analysées (principalement des cours d’appel francophones et de la Cour de cassation), l’auteur couvre la quasi-totalité des situations conflictuelles auxquelles peuvent être confrontés les pouvoirs adjudicateurs, les entrepreneurs, les fournisseurs et les DMPU1 ISBN : 978-2-8072-0321-1 prestataires de services. Ce premier tome est consacré aux conflits pouvant surgir durant la phase de passation. Le second tome sera quant à lui dédié aux problèmes pouvant survenir durant la phase d’exécution.
56 Construction • décembre 2017 - janvier 2018
RECENSEMENT ET ET COMMENTAIRES COMMENTAIRESRECENSEME RECENSEMENT DES ARRÊTS ARRÊTS DE DE CASSATION CASSATION ET ET DES DES ARRÊ DES COURS D’APPEL FRANCOPHONES DES COURS D’APPEL FRANCOPHONES DES COURS D (DE 2000 2000 ÀÀ 2016) 2016) (DE (D
Impossible de passer à côté ! La Confédération Construction fédère 14.500 PME et grandes entreprises de tout le pays et actives dans la construction, l’énergie et l’environnement. Partenaire de confiance, elle promeut aussi le savoir-faire et l’innovation.
confederationconstruction.be
MARQUANT
Willy Borsus en visite à la SPRL Mathieu, à Gedinne Le 24 octobre dernier, Willy Borsus, le ministreprésident du gouvernement wallon, a consacré sa journée aux entreprises wallonnes. Ces visites s’effectuaient dans le cadre de la politique socio-économique qu’il veut mettre en place en Wallonie.
Soucieux d’être à l’écoute des grandes entreprises comme des plus petites, il a visité des entreprises aux caractéristiques et aux tailles bien différentes, mais tout aussi importantes l’une que l’autre à ses yeux. Willy Borsus s’est intéressé à notre secteur puis-
DEVENEZ L’HEUREUX PROPRIÉTAIRE DU DIGITAL CONSTRUCTION AWARD ! Le jeudi 22 février 2018, les prestigieux Belgian Building Awards seront à nouveau organisés autour d’un dîner de gala qui se tiendra lors du jour d’ouverture du salon BATIBOUW. Les awards récompensent les réalisations d’architectes, de maîtres d’ouvrage, de bureaux d’études et d’entreprises de construction. Comme partenaires, la Confédération Construction et le CSTC auront l’honneur, pour la première fois, d’attribuer le Digital Construction Award. Le choix de cet award coule de source : la transition numérique dans le secteur de la construction s’avère, en effet, incontournable. Les Belgian Building Awards sont organisés par FISA, l’organisateur de Batibouw, en collaboration avec l’Ordre des Architectes, le bureau de rédaction Palindroom, architectura. be, Roularta, la Confédération Construction et le CSTC.
58 Construction • décembre 2017 - janvier 2018
Willy Borsus a salué les ouvriers de bon matin.
qu’il a visité, de bon matin, la SPRL Mathieu à Gedinne (province de Namur). Cette PME familiale, active dans le secteur de la construction et du recyclage, emploie 15 personnes. Le ministre-président a salué les ouvriers de bon matin avant leur départ
sur chantier. Il a ensuite visité le centre de recyclage de la PME qui a choisi de diversifier ses activités (construction + recyclage). Lors de cette visite, il a, entre autres, rappelé les mesures visant à lutter contre le dumping social et à favoriser les PME
La numérisation est une réalité. Elle l’est également pour les entreprises de construction. Si les défis sont énormes, les opportunités le sont bien davantage encore. Les gains toucheront et la productivité, et la qualité, et la compétitivité. Cet award veut stimuler cet état d’esprit. L’award est une récompense et une reconnaissance pour les entreprises, de toutes tailles, qui ne veulent pas rater le « train numérique » et qui sont déjà occupées à mettre en place cette transition numérique tant dans l’entreprise que dans ses processus et ses activités. Il s’agit également d’un stimulant pour numériser mieux et davantage. Les lauréats pourront remporter un trophée mais également une attention médiatique dans votre mensuel préféré Construction et dans Je Vais Construire & Rénover (Knack). Cerise sur le gâteau : la remise des prix aura lieu pendant un dîner de gala. Vous pouvez participer jusqu’au vendredi 15 décembre via http://www.batibouw.com/bba. Vous y trouverez également le règlement complet.
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