Guide compostage

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GUIDE DU COMPOSTAGE INDIVIDUEL

IMPRESSION NOV 2011


Guide de compostage individuel

SOMMAIRE

I- UN PEU D’HISTOIRE ____________________________________________________ 33 II- QU’EST-CE QUE LE COMPOSTAGE ? _____________________________________ 44 III- POURQUOI COMPOSTER _______________________________________________ 4

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IV- OU ET COMMENT INSTALLER VOTRE BAC ______________________________ 5

5

V- REGLES D’OR : ARROSER, AERER _______________________________________ 5

6

VI- QUE PEUT ON COMPOSTER ____________________________________________ 6

6

VII- PETITS SECRETS POUR UN TRÈS BON COMPOST ________________________ 88 VIII- LE BON MELANGE ___________________________________________________ 9

9 11

Liste alphabétique des matériaux utilisables pour le compostage au jardin ____________ 11

IX- COMBIEN DE TEMPS POUR OBTENIR DU COMPOST _____________________ 1212 X- COMMENT UTILISER LE COMPOST _____________________________________ 1212 XI- VOTRE COMPOST NE TOURNE PAS ROND, DIAGNOSTICS ET REMEDES __ 1414 XII- POUR EN SAVOIR PLUS ______________________________________________ 1415

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Guide de compostage individuel I- UN PEU D’HISTOIRE Le mot compost vient du latin et signifie « mis ensemble ». Les premiers témoignages sur la manière d’utiliser les déchets organiques viennent du Proche-Orient et de Chine. Devant les portes de Jérusalem on trouvait déjà une aire de dépôt des déchets urbains, sur laquelle un feu permanent brûlait les matières inflammables, les autres déchets étant compostés à côté. Depuis des millénaires, les Chinois se sont particulièrement attachés à rassembler et à transformer toutes les matières organiques de la maison, du jardin et des champs, y compris les matières fécales. Ils ont, à partir de là, édifié tout un système de fertilisation, dans lequel les limons des fossés, des étangs et des canaux tenaient une place importante. Toutes les matières premières étaient soigneusement mélangées, régulièrement humidifiées et transformées en un terreau fertile. De 1906 à 1931, l’agronome anglais Sir Albert Howard travailla en Inde. Il parvint à récupérer pour l’usage agricole, non seulement une partie des bouses de vache (qui autrement étaient séchées et brûlées) mais aussi l’urine des animaux (le purin), et il sut les utiliser intelligemment. Les déchets de la maison, de la cour de ferme, de l’étable, des champs et du jardin étaient rassemblés, bien mélangés et humidifiés, puis mis à décomposer en tas ou en fosse. De retour en Angleterre, Howard recommanda l’étude de cette méthode. Il disait en 1933 : « peut-être l’utilisation la plus prometteuse de l’humus, comme facteur de l’agriculture de demain, est-elle l’amélioration de la qualité des produits végétaux qui servent à nourrir l’homme et les animaux, cela demeurera toujours un élément important ». Les années qui suivirent la Première Guerre mondiale furent marquées, dans les domaines de l’agriculture et du jardinage, par de très vives discussions sur la question des engrais. L’ammoniac ne trouvant plus de débouchés pour la fabrication d’explosifs et de poudre à canon, il pouvait maintenant être mis à la disposition de l’agriculture comme engrais. Pour de nombreux agriculteurs et maraîchers, les engrais chimiques devinrent bientôt un formidable moyen d’augmenter les rendements. L’importance de la fumure organique pour le maintien de la teneur du sol en humus et de la fertilité du sol ne fut pas complètement oubliée, mais pendant de nombreuses années on ne lui accorda plus beaucoup d’importance. Pour Rudolf Steiner (1861-1925), le concept clé est que, contrairement à ce qui se passe avec les engrais chimiques, la fertilisation doit avoir pour objectif de rendre le sol plus vivant et non pas seulement d’apporter des éléments minéraux aux plantes : toutes les interventions effectuées en agriculture et en jardinage doivent donc avoir pour objectif de donner davantage de vie au sol et de construire sa fertilité, notamment par le choix d’une rotation judicieuse. Steiner indiqua aussi que la fertilité du sol conditionne un développement sain et vigoureux des plantes, ainsi que leur résistance à l’égard des champignons et des insectes.

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Guide de compostage individuel II- QU’EST-CE QUE LE COMPOSTAGE ? Le compostage est la transformation en présence d’eau et d’oxygène, de déchets organiques par des microorganismes et des invertébrés, en un produit comparable à l’humus, utile en agriculture et en jardinage. Si vous possédez un jardin, une pelouse, des arbustes ou des plantes, vous pouvez utiliser le compost pour conditionner le sol et favoriser la croissance des plantes qui y poussent. Les microorganismes (bactéries, moisissures…) et les invertébrés transforment les déchets de table et de jardin en une substance foncée, friable et aérée que l’on appelle compost. Ce terreau riche en éléments nutritifs est comparable à l’humus. Composter soi-même ses déchets revient à imiter le processus naturel de dégradation des matières organiques décrit ci-dessous.

Du fait de la présence d’air l’opération de compostage n’est pas un phénomène de pourriture. Elle ne dégage par conséquent aucune odeur désagréable. III- POURQUOI COMPOSTER En France, chaque famille produit près de 1 T de déchets par an dont 1 tiers de déchets organiques (ou matières fermentescibles) compostables. La valorisation de ces déchets vous permettra de : - faire baisser le coût de traitement des ordures ménagères, réduire le recours à l’incinération et à la mise en décharge et limiter le transport des déchets, CEDER : Centre d’Etudes et de Développement des sur Energies Renouvelables - Email : ceder@wanadoo.fr 4 COPAVO : Communauté de Communes Pays Vaison Ventoux Tel : 04-90-36-16-29 – Email : copavo@copavo.fr


Guide de compostage individuel - fertiliser le sol de votre jardin en améliorant les caractéristiques physiques, chimiques et biologiques du sol, par l’apport d’humus, - lutter contre l’érosion des sols, - retenir l’eau pour freiner l’assèchement en été - favoriser la vie microbienne et des invertébrés, indispensables pour la vie des sols et des plantes en favorisant la germination, l’enracinement, la croissance du feuillage et des tiges, la prévention des maladies. Le tableau suivant vous donnera une idée de la quantité de ces animaux dans nos sols. Vers de terre Champignons Bactéries Protozoaires

800 kg 1 200 kg 550 kg 2 850 kg

Contenu d’un hectare de sol arable sain, de luzerne, de blé ou de trèfle

IV- OU ET COMMENT INSTALLER VOTRE BAC Votre bac à compost doit être installé à l’ombre sous un arbre, afin que le soleil n’assèche pas prématurément son contenu. Pour la même raison, il est préférable de le placer derrière une haie à l’abri du vent ou entre les buissons, à une distance d’un ou deux mètres afin d’éviter l’asphyxie de des racines de la haie. Le bac sera placé à même la terre, au contact du sol (sans herbe, béton, asphalte ou autre) pour que les êtres vivants du sol puissent remonter dans le bac. Il est bon de travailler la terre à cet endroit et de le parsemer d’écorces et de brindilles pour augmenter l’aération et les échanges avec le sol. Aucun liquide ne devrait s’écouler du tas. Mais au cas où cela se produirait, il convient de prévoir tout autour du tas de petits canaux de drainage qui se déversent dans une fosse pour récupérer ces liquides qui ont une haute valeur fertilisante ; on aura donc intérêt à s’en servir pour arroser les tas de compost trop secs, ou encore, en dilution pour arroser ses plantes. Enfin, évitons d’installer le bac en limite de propriété pour respecter les rapports de bon voisinage. Evitons de le placer dans un creux où l’eau pourrait s’accumuler. Installons le bac à proximité de la maison, accessible depuis le jardin. V- REGLES D’OR : ARROSER, AERER Le compost est un être vivant, il respire, transpire et boit. Aussi, tout sera fait pour que ces trois phénomènes puissent se dérouler normalement. Pour une aération continue des matières, le bac comporte des espaces d’aération sur ses parois, sous la forme d’orifices, ou d’écartements entre les planches de bois. De plus, on retournera fréquemment le compost avec une fourche pour en activer la transformation. La fréquence idéale est d’une fois par semaine en été, au minimum deux fois par mois. Ne pas retourner le tas à main nue, car la température en son centre peut atteindre 60 °C.

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Guide de compostage individuel Les vers de terre, par leurs galeries, vont aussi contribuer à l’aération dans le bac. Ils sont aussi très utiles pour le processus de décomposition de la matière organique. En effet, ils mangent dix fois leur propre poids de matière organique et leurs excréments sont un compost de première qualité. On facilite l’ingestion des matériaux par les vers, en les broyant. Les matériaux broyés se décomposent plus vite et prennent aussi moins de place. Tous ces animaux (vers et microorganismes), nécessaires pour la bonne transformation des matières organiques en un compost de qualité, ont besoin d’eau. Le tas doit donc rester humide, mais pas mouillé. Son taux d’humidité doit être équivalent à celui d’une éponge pressée. Le bac ne doit jamais avoir les pieds dans l’eau. Arroser le contenu du bac par temps sec, et respecter un mélange équilibré entre matières sèches et matières humides. Exemples de déchets humides : gazon, déchets de cuisine… Exemples de déchets secs : branches, paille, sciure… L’équilibre entre déchets fins et grossiers favorisera l’aération du compost.

VI- QUE PEUT ON COMPOSTER Tous les déchets organiques pourront être compostés, pourvu qu’ils ne soient ni de mauvaise décomposition naturelle (toxicité naturelle), ni pollués (métaux lourds, composés organiques pesticides ou non dégradables), ni contaminés (pathogènes, parasites). Le tableau suivant vous propose une liste assez complète des déchets compostables ou non. En cas de doute, le CEDER est à votre disposition pour répondre à vos interrogations.

DECHETS DE CUISINE

OUI

cendres de bois

coquilles d’œuf (écrasées)

QUANTITE LIMITEE

corps gras déchets de légumes

 

détergents DECHETS DE JARDIN

OUI

QUANTITE LIMITEE

 

épluchures d’agrumes

excréments 

fromage grains de café

NON 

emballages épluchures

NON

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Guide de compostage individuel huiles

litière de chats

marc de café

matières plastiques

médicaments

noyaux

objets métalliques

os

pain

restes de repas

 

sac d’aspirateur thé

 

verre 

viande papiers et cartons imprimés

produits chimiques

 

aiguilles de pins boues d’égouts ou de fossés

branches non broyées

 

cendres charbon de bois

chêne, marronnier, peuplier, noisetier, bouleau, acacia

feuilles mortes

fleurs fanées

fumiers animaux

gazon (sec)

gravats

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Guide de compostage individuel

DECHETS DE JARDIN

OUI

paille

*

QUANTITE LIMITEE

pierres sable

sciures, copeaux

taille de haies

 

thuyas vieille terre des pots de fleur

NON

Les déchets non compostables trouveront une place dans la déchetterie proche de votre domicile. Ces déchets seront recyclés

VII- PETITS SECRETS POUR UN TRÈS BON COMPOST Incorporez les mauvaises herbes à votre compost En effet, les « mauvaises herbes » sont les bonnes herbes du composteur. Un compost fait à partir de ces herbes possède autant de qualités, sinon plus, que les meilleurs composts de fumiers de ferme. Grâce à la diversité des herbes qui les composent et à la propriété que semblent avoir les mauvaises herbes de corriger les carences des sols sur lequel elles poussent, les composts de mauvaises herbes sont complets à tous les points de vue. Ils sont tout à fait équilibrés et de qualité biologique supérieure, libres des polluants que l’on retrouve ordinairement dans nos cultures. Qu’elles soient jeunes ou vieilles, toutes les herbes peuvent aller au compost ; elles ont chacune des propriétés spécifiques. On peut également les utiliser fraîches ou séchées, mais la qualité des premières est supérieure. Les herbes coupées jeunes et vertes sont tendres, faciles à composter, riches en azote, en minéraux et en chlorophylle, mais pauvres en cellulose. Les composts que l’on en fait sont de bons activateurs de vie microbienne. Du fait de leur pauvreté en cellulose, les herbes jeunes diminuent grandement de volume lors du compostage mais sont moins efficaces pour former l’humus. Leur action est efficace mais de courte durée. Les composts faits à partir d’herbes mûres ou plus coriaces sont plus pauvres en minéraux. Mais par contre, ce sont d’excellents formateurs d’humus et ils ont une action à plus long terme. Ligneuses et coriaces, les herbes qui les composent se compostent plus lentement. Si les mauvaises herbes sont montées à la graine, elles peuvent être utilisées au compost, à condition d’être placées au centre du tas. La chaleur va alors se charger de détruire les graines.

Ne jetez plus vos orties ! L’ortie, c’est la plante la plus riche en fer qui soit. Si vous n’en faites pas une soupe, ajoutez la à votre compost. Coupée jeune, elle est aussi très riche en azote, en silice et en la plupart des autres minéraux. CEDER : Centre d’Etudes et de Développement des sur Energies Renouvelables - Email : ceder@wanadoo.fr 8 COPAVO : Communauté de Communes Pays Vaison Ventoux Tel : 04-90-36-16-29 – Email : copavo@copavo.fr


Guide de compostage individuel On lui donne une place particulière en agriculture, tant son utilité est grande dans plusieurs domaines. L’ortie active la vie microbienne du sol et donne au compostage un humus de toute première qualité. Comme la fougère, elle fait chauffer le tas de compost lorsqu’on en met une bonne couche en son centre. Le compost qui en contient une forte proportion a aussi la propriété de protéger les plantes contre les attaques des parasites. Quelques brassées de pissenlits, de valériane ou de fanes de légumineuses favorisent également la réaction. Une décoction d’orties fraîches stimulera la décomposition de vos déchets. Vous pouvez accélérer le processus au démarrage Le compostage est accéléré par l’ajout de bonne terre ou de vieux compost qui contiennent déjà les souches microbiennes indispensable à la transformation. Evitez les sciures Attention à la sciure, le plus souvent il s’agit de sciure de sapin. La sciure des conifères, imbibée de résine se décompose très mal. Pour preuve, les baumes des momies égyptiennes étaient extraits de la résine. Le compost aime les tailles fines ! Plus la taille des particules est fine, plus rapidement et aisément elles seront décomposées par les animaux qui habiteront votre bac. Le principe s’illustre bien si on songe à un bloc de glace qui prend plus de temps à fondre que plusieurs petits cubes. Pour réduire la taille de vos déchets, vous pouvez évidemment acquérir un petit broyeur, mais une astuce moins onéreuse existe. La solution simple pour broyer les éléments grossiers : les mettre à terre et passer dessus avec la tondeuse à gazon. Fermez la porte ! Eh oui, laissez votre bac fermé. Plus il fera chaud, mieux ce sera (attention, la température peut atteindre 60 °C ce qui est suffisant pour brûler une main). Le couvercle limite l’évaporation et inversement les excès de pluie.

VIII- LE BON MELANGE Tout d’abord, sachez qu’il est préférable de mélanger les matériaux plutôt que de mettre des couches successives. Essayez de mélanger au maximum l’animal et le végétal, le sec et l’humide, le fin et le grossier. Il est aussi très important de mélanger les déchets riches en carbone (feuilles) et les riches en azote (herbe, résidus de table). Pour ce faire, deux méthodes existes : la méthode mathématique et la méthode estimative. La méthode « mathématique » : Cette technique consiste à obtenir un mélange carbone/azote se rapprochant le plus de la proportion 30/1 : 30 unités de carbone pour une unité d’azote. Pour cela, le tableau suivant vous donnera une idée des proportions de carbone et d’azote dans différents matériaux. CEDER : Centre d’Etudes et de Développement des sur Energies Renouvelables - Email : ceder@wanadoo.fr 9 COPAVO : Communauté de Communes Pays Vaison Ventoux Tel : 04-90-36-16-29 – Email : copavo@copavo.fr


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Pour mémoire : Les déchets carbonés ont plutôt un aspect « bois » : déchets de taille, branche, paille, écorce, feuilles mortes, sciures, copeaux, herbes sèches… Les déchets azotés sont eux un peu plus verts et souples : déchets de cuisine, tontes de gazon, pousses vertes… MATIERES Gazon coupé Fumier de ferme (moyenne) Restes de table Herbe coupée (tout venant) Restes de légumes Fanes de pomme de terre Feuilles Aiguilles de pin Sciure fraîche

C/N 12/1 14/1 15/1 20/1 20/1 25/1 60/1 80/1 500/1

Rapport carbone/azote de certaines matières se prêtant au compostage La méthode « estimative » : Cette méthode est plus générale puisqu’elle ne concerne pas uniquement le mélange carbone/azote, mais aussi le mélange des structures et de l’humidité. Dans la liste suivante, chaque matière première est affectée de trois lettres, qui résument les caractéristiques principales pour le compostage : G : grossier (bonne structure et aération) S : sec C : riche en carbone

F : fin H : humide N : riche en azote

Quand on fait le bilan des matériaux entrant dans le compost, toutes les lettres doivent être présentes. Par exemple, la paille (G,S,C) sera bien équilibrée par l’herbe d’une tonte de gazon (F,H,N). Pour vous accompagner dans le bon mélange, cette liste vous indiquera les particularités de la plupart des matériaux qui composeront votre compost.

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Guide de compostage individuel Liste alphabétique des matériaux utilisables pour le compostage au jardin Aiguilles de conifères (G,S,C) : fournissent un humus acide. Bonne utilisation comme paillis des plantes tolérantes (framboisiers, fraisiers…). Algues et plantes d’eau douce (G,H,N) : souvent très riches en azote comme les lentilles d’eau. On peut les utiliser directement comme engrais organique azoté. Bois de taille et broussailles (G,S,C) : Ne compostent bien qu’après broyage. Sinon, les recycler au criblage. Cendres de bois (F,S) : engrais minéral riche en potasse, phosphore, chaux et oligo-éléments. Eviter les cendres de bois traités, plastifiées ou peints (résidus). Chiffons et textiles (G,S,C ou N) : ne composter que les produits 100 % naturels : coton, lin, jute, chanvre (C), laine, soie (N). Proscrire toutes les fibres synthétiques. Copeaux, frisures de bois (G,S,C) : en petites quantités. Proscrire les bois traités ou peints (inhibition des microorganismes). Coques et noyaux de fruits (G,S,C) : matériaux lents à décomposer mais utilisables. Coquilles (œufs, escargots, huîtres) (Ca) : très difficilement attaquées, ce sont des amendements calcaires et des réserves d’oligo-éléments chez les coquillages marins. Déchets de table et de cuisine (F ou G,H,N) : tri à la cuisine et stockage dans la poubelle à compost. Eviter les fruits tropicaux, écorces d’agrumes (oranges, citrons traitées au diphényle-thiabendazole…) et épluchures de pomme de terre traitées à l’anti-germe. Eviter les déchets douteux. Ecorces (G,S,C) : les écorces broyées sont de bon substrats. Les écorces liégeuses sont difficiles à composter. Excréments (animaux de compagnie) : chats et oiseaux. Les litières sur sciures prêtes à l’emploi sont riches en minéraux. On ne les utilisera que si l’on maîtrise vraiment bien la technique du compostage pour obtenir l’effet hygiénisateur (milieu aérobie, température partout supérieure à 65°C, ce qui est rarement le cas dans un compost de jardin) car présence de parasites et de germes pathogènes transmissibles. Feuilles fraîches (G,H,N), sèches (G,S,C) : substrat abondant à utiliser. Chaque espèce présente des caractères différents. On évitera les feuilles inhibitrices (noyer, certains saules, espèces exotiques). On peut composter ou brûler les feuilles malades des arbres fruitiers pour éviter la dissémination de certaines maladies. Fientes de volailles (F,H,N) : engrais très riche en azote. Très bon équilibrant de (G,S,C). Fleurs fanées, foin et herbes (G ou F,H,N ou C) : déchets végétaux à composter ; on s’attachera à obtenir une bonne montée en température (par une mise en compostage en une seule fois), pour détruire les graines adventices. Fougères (G,H ou S,N ou C) : faciles à collecter, riches en potasse et minéraux. Fumiers (G, H, équilibre C-N) : le meilleur substrat au jardin. A composter car contiennent des graines de mauvaises herbes. Eviter tous les fumiers et lisiers d’élevages intensifs (antibiotiques, sulfamides, présence de Zn et Cu). Marc (fruits, café, thés…) (F,H,N) : riche en sucres, très fermentescible , démarre bien la montée en température. Mauvaises herbes (variable) : éviter les plantes grainées et les coriaces. Un bon système : laissez les sécher à part, utilisez-les ensuite comme du foin (G,S,C). Métaux : à éviter pour les blessures et piqûres (tétanos). On pourra ajouter l’eau rouillée pour apporter du fer et des oligo-éléments. Minéraux : tous les minéraux naturels, tels que poudre de roche, dolomie, maërl, lithothamne, phosphates, craies phosphatées, nitrates du Chili… peuvent être ajoutés pour équilibrer le compost. Mousses (G,S ou H,C) : matériau allégeant intéressant, mais pauvre (identique à la tourbe). Ortie : bon activateur de compostage, surtout en purinage. CEDER : Centre d’Etudes et de Développement des sur Energies Renouvelables - Email : ceder@wanadoo.fr 11 COPAVO : Communauté de Communes Pays Vaison Ventoux Tel : 04-90-36-16-29 – Email : copavo@copavo.fr


Guide de compostage individuel Os : on doit tous les mettre car ils sont riches en calcium et en phosphore. Broyés finement ou non, ils finissent par devenir friables et se décomposer dans le sol. Pailles et rafles (G,S,C) : matériau carboné type, bon précurseur des humus. Eviter les pailles traitées (herbicides très rémanents). Papiers, cartons et tissus cellulosiques (ouate, mouchoirs, essuie-tout, papier hygiénique non coloré) (G ou F,S,C) : riches en celluloses. Les papiers de pâte mécanique contiennent de la lignine. Eviter toutes les parties colorées (pigments avec métaux lourds). L’encre noire est inoffensive, elle ne contient en général que du carbone. Plastiques : à éviter sous toutes les formes. Résidus de récolte du potager et d’entretien du jardin : substrats de base du compost du jardin : trognons, fanes, pieds fanés, éclaircies… Attention au recyclage des maladies des plantes. Si peu de montée en température, attendre plus de 6 mois. En cas de doute, incinérer en conteneur et recycler les cendres. Urines, purins : riches en azote, à stocker en bac pour le purinage du compost ou des sols. Vases, boues (F,H,N) :utilisables si non toxiques (bien en connaître l’origine).

IX- COMBIEN DE TEMPS POUR OBTENIR DU COMPOST En général, il faut compter entre 6 mois et 1 an pour avoir un bon compost. La durée de fabrication dépend de la taille des matières que vous incorporez, de la fréquence des retournements, de la nature des déchets, de la température extérieure… Le cycle de compostage débute au printemps puisqu’il n’y a pas de compostage l’hiver. Le compost est prêt lorsqu’il est de couleur brune, semblable à de la terre.

X- COMMENT UTILISER LE COMPOST Récupérez le compost au pied du bac à l’aide d’une pelle. Un tamisage permet d’affiner le compost et de l’utiliser plus facilement. Un simple grillage posé sur un cadre en bois suffit pour séparer les éléments grossiers. Les refus de tamisage sont utilisables en paillage. Ils aident aussi à démarrer un nouveau compostage et à améliorer le rapport carbone/azote. Plus la matière organique est bien décomposée, plus on gagne à l’enfouir ; moins elle est décomposée, plus on gagne à l’épandre en surface. La matière organique voyage dans le sol du haut vers le bas, naturellement, elle se stratifie plus ou moins nettement de la façon suivante : la matière végétale fraîche se dépose sur le sol, celle qui est bien décomposée est mêlée plus profondément dans le sol, et celle qui est plus ou moins décomposée se situe entre ces deux extrêmes. C’est le modèle de structure qu’on s’efforcera de reproduire, c’est celui qu’on retrouve dans la forêt ou dans les prairies. Le compost mûr peut être enfoui ou épandu en surface. Son action sera toutefois plus efficace si on l’enfouit. Le compost jeune, lui aussi, peut être utilisé enfoui ou en surface. Dans les deux cas, si on enfouit le compost, ce sera très superficiellement : 12 cm au maximum. On peut utiliser les composts mûrs n’importe quand et n’importe où, même sur les plantes fragiles en période de croissance. Par contre, on ne peut utiliser les composts jeunes n’importe quand et sur n’importe quelle plante. Les composts jeunes sont les favoris des plantes qui acceptent bien la matière organique mal décomposée (comme la patate, les cucurbitacées, le maïs…). Par contre, avec les jeune aux plantes qui acceptent mal CEDER : Centre d’Etudes et de Développement des sur Energies Renouvelables - Email : ceder@wanadoo.fr 12 COPAVO : Communauté de Communes Pays Vaison Ventoux Tel : 04-90-36-16-29 – Email : copavo@copavo.fr


Guide de compostage individuel la fumure organique mal décomposée, comme les légumes-racines, les fines herbes, le céleri, les légumineuses, on prendra soin de l’épandre longtemps avant le semis. On l’épandra par exemple à l’automne en surface pour fertiliser les cultures que l’on veut mettre en place le printemps suivant. Sur les terres sableuses ou légères, on peut facilement utiliser les composts moins faits. Sur les terres lourdes, il est préférable d’utiliser des composts bien décomposés. Jeune ou mûr, chaque compost a son usage : Le compost jeune (3 à 6 mois) est de couleur foncée, sa senteur est agréable et il est souvent remplit de vers de terre. Il présente un aspect grossier et on peut encore distinguer ses divers composants. Il peut être épandu en surface du sol, au pied des arbres ou entre les cultures. Il finira de se décomposer et vous pourrez l’enfouir dans le sol quelque mois plus tard. Le compost mûr (6 à 12 mois), a la consistance d’un terreau meuble et noir, il sent la terre de forêt et on n’y trouve plus de vers de terre . Il peut s’utiliser pratiquement pour tout : cultures et semis, gazon, plantes, plates bandes, haies, rempotages (en mélange de 30 à 50%)… Il s’utilise à l’automne avant les semis ou la plantation, ou au printemps au moment de la reprise de la végétation, en apport de surface ou incorporé par griffage. L’application fréquente de petites doses de compost a un effet supérieur à l’application unique d’une dose massive des mêmes quantités. Il y a une dose maximale d’application du compost qui varie selon chaque cas particulier. Le surdosage, en effet, n’augmente pas le rendement des cultures. Toutefois, les applications excessives ne sont pas pure perte, puisqu’elles améliorent toujours un peu la texture du sol. Quand aux plantes, certaines comme l’ail, souffrent de sur-fertilisation, alors que d’autres, plus voraces, s’en accommodent bien.

CULTURE Arbres

PERIODE D’UTILISATION Plantations

Rosiers

En entretien Plantations En entretien

Légumes/fleurs

QUANTITES DE COMPOST Arbustes : 300 à 800g par trou de plantation Arbres : 1 à 1,5kg par trou de plantation Apport en surface d’une couche de 5 à 10cm d’épaisseur 50 à 100g par trou de plantation Apport en surface d’une couche de 5cm d’épaisseur 500 g/m2

Une boîte de conserve (850 ml) remplie de compost pèse environ 400g. Un mélange 1/3 compost, 1/3 terre, 1/3 sable est en général bien adapté aux plantes en pot.

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Guide de compostage individuel XI- VOTRE COMPOST NE TOURNE PAS ROND, DIAGNOSTICS ET REMEDES Si après quelques semaines le cœur du compost est sec et blanchâtre, sent le moisi, c’est qu’il a manqué d’eau. Le compost doit être humide mais non trempé. En effet, un compost bien géré ne libère aucune odeur désagréable.

SYMPTÔME Présence de mouches ou de moucherons

PROBLÈME REMÈDE Déchets récents au sommet du Enfouir les nouveaux déchets tas au centre du tas, ou couvrir les déchets d’un peu de terre Le compost a une odeur Pas assez ou trop humide Retourner à l’aide d’une désagréable fourche Le centre du tas est sec Pas assez d’eau Retourner et humidifier Seul le centre est chaud et Trop petit volume Ajouter plus de matière et mouillé bien mélanger Le mélange est bien humide, Manque d’azote Ajouter des matières riches en aéré et sent bon mais ne azote : herbe coupée, fumier, chauffe pas résidus de table Présence excessive de fourmis Tas trop sec Retourner et humidifier

XII- POUR EN SAVOIR PLUS Cette brochure constitue la synthèse de nombreux documents traitant de la manière d’élaborer un compost de qualité. L’ensemble de cette documentation est à votre disposition dans les locaux du CEDER. Pour tout renseignement complémentaire : contactez le CEDER

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