¶ 36-326-P-10
Blocs de la paroi abdominale M.-A. Theissen, P. Niccolai, M. Bouregba, M. Raucoules-Aime Les techniques d’infiltration de la paroi abdominale entrent dans le cadre de la prise en charge multimodale de la douleur postopératoire. Combinées à des techniques chirurgicales mini-invasives, elles facilitent la convalescence et limitent la chronicisation des douleurs. La sécurité en matière d’administration des anesthésiques locaux passe par la connaissance de leurs effets secondaires, en particulier toxiques, et par une grande rigueur dans leur réalisation. La quantité d’anesthésique local administrée sera adaptée au poids, en évitant des doses cumulées proches des doses toxiques (réinjections, ou procédure anesthésique au niveau de plusieurs sites). L’utilisation d’aiguilles à biseau court est recommandée. Tous ces blocs sont des blocs sensitifs communément appelés infiltrations, non accessibles à la neurostimulation. Classiquement, une injection unique préopératoire immédiate procure une excellente analgésie postopératoire de plusieurs heures. Il est possible de mettre en place un cathéter musculo-sous-aponévrotique pour prolonger l’analgésie pendant plusieurs jours. © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Mots clés : Infiltrations pariétales ; Bloc de la paroi abdominale ; Bloc paraombilical ; Bloc ilio-inguinal ; Bloc iliohypogastrique
Plan ¶ Introduction
1
¶ Pharmacologie clinique
1
¶ Règles de bonne pratique
2
¶ Bloc paraombilical et bloc de la gaine des grands droits Repères anatomiques Technique Indications Complications
2 2 2 2 2
¶ Blocs ilio-inguinal et iliohypogastrique Repères anatomiques Technique Indications Complications
2 2 3 5 5
¶ Infiltrations pariétales de la cicatrice Technique Indications Complications
5 5 5 5
¶ Infiltrations pariétales continues sur cathéter Technique Indications Complications
5 5 5 5
¶ Infiltration pour douleurs chroniques après chirurgie de la hernie inguinale
6
¶ Conclusion
6
■ Introduction La nécessité d’une meilleure prise en charge de la douleur postopératoire a contribué au développement des techniques Anesthésie-Réanimation
Rejoignez ous sur Facebook: “ La Radiologie Pour Tous “
d’anesthésie locorégionale en complément des techniques classiques d’analgésie par voie générale. Dans le cadre de la chirurgie abdominale chez l’adulte, les blocs de la paroi abdominale et les infiltrations de paroi ont trouvé ainsi une place importante. Ces techniques, en s’intégrant dans une stratégie multimodale de la prise en charge de la douleur postopératoire, permettent de retarder la première prise d’antalgiques, de diminuer, voire d’éviter le recours à la morphine et d’en diminuer les effets secondaires. Cette meilleure prise en charge de la douleur postopératoire permet une mobilisation plus rapide du patient, sa prise en charge en pratique ambulatoire (par exemple, pour la chirurgie herniaire) et s’inscrit dans le concept de réhabilitation postopératoire précoce. Cependant, les blocs de la paroi abdominale et les infiltrations de paroi ont leurs limites qui s’expliquent par l’anatomie (territoire analgésié ne correspondant pas à la technique chirurgicale), ou par la pharmacologie (type, dose et durée d’action du produit utilisé).
■ Pharmacologie clinique Le choix de la molécule repose à la fois sur un critère de sécurité et d’efficacité, en s’orientant vers le meilleur rapport efficacité/toxicité. Plusieurs produits sont ainsi utilisables. Les produits de durée d’action courte sont utilisés pour la période opératoire mais ils ne permettent pas d’assurer une analgésie postopératoire dans les blocs de la paroi abdominale : la lidocaïne est l’agent anesthésique le plus largement utilisé pour des anesthésies locales par infiltration sous-cutanée en raison de son faible risque de toxicité cardiaque et neurologique ; la mépivacaïne, dont la durée d’action est équivalente, ne présente pas d’avantages par rapport à la lidocaïne. Le choix doit donc s’orienter vers les anesthésiques locaux de longue durée d’action. La bupivacaïne a longtemps été l’anesthésique local de référence, utilisée avec ou sans adrénaline, à des concentrations
1