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6e bimestre 2015
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LETTRE D'INFORMATION BIMESTRIELLE POUR LA RECh ERCh E ET LE Dév ELOPPEMENT AGRICOLES EN AFRIq UE DE L'OUEST ET DU CENTRE
Burkina Faso, Mali, Ghana et Cameroun
Qui sème, récolte nourriture pour soi et pour autrui En Afrique subsaharienne, depuis plus de cinquante ans, les formes de production et de mise à disposition des semences des variétés améliorées (non traditionnelles) par les puissances publiques sont vraiment en mutation. Elles se sont, en effet, révélées d’importants intrants pour tout système de production et de culture. En ce qu’elles déterminent l’accroissement des rendements et la valorisation des autres intrants (entre 25 et 40 % d’augmentation de la productivité), leur potentiel plus élevé aidant, et atténuent les contraintes de toute sorte. Suite.
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ChANGER ET APPRENDRE MUTUELLEMENT
dans la durée. Intervenir à l’échelle de la commune rurale. Rassembler un pléthore d’acteurs de la chaîne de valeur semencière aux intérêts identiques et rôles complémentaires et proches les uns des autres. Revitaliser la filière par l’animation. Enseigner les nombreuses bonnes pratiques — avantages liés à l’utilisation des bons intrants, telles les semences certifiées, au respect des itinéraires techniques, à l’utilisation de la fumure organique, à la formation en production de fumure en tas dispensés, à l’utilisation rationnelle des pesticides limitant leurs dégâts environnementaux — générées par les tests expérimentaux. Ce sont-là autant de bonnes pratiques favorisées par l’approche Plateforme d’in-
novation. A n’en pas douter, elle a permis aux acteurs de traiter, sans complaisance, de difficiles questions à aborder. Telles sont les principales activités du nouveau « Projet de renforcement de la recherche et du développement des systèmes semenciers en Afrique de l’Ouest et du Centre. Installé, de 2011 à 2014, au Mali, tout comme au Burkina Faso, Ghana et Cameroun, sur l’initiative de leur SNRA (Système national de recherche agricole), ce Projet sous-régional a vivement contribué à accroître la disponibilité et la demande d’une kyrielle de semences de qualité ainsi qu’à leur accessibilité. Ce bilan de l’année 2012, commencé dans l’édition précédente, en dit largement long. Attelé par le CORAF/WECARD, il regrou-
pe l’Institut d’économie rurale (IER) du Mali qui en assure la coordination sousrégionale, l’Institut de l’environnement et des recherches agricoles (INERA) du Burkina Faso, l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) du Cameroun et le Savannah Agricultural Research Institute (SARI) du Ghana qu’appuient techniquement le Commonwealth Scientific Institute for Research Organization (CSIRO), le bras technique de l’Australian Agency for International Development (AUSAID), et l’International Crops Research Institute for Semi-Arid Tropics (ICRISAT). Des leçons apprises, les équipes nationales, qui se sont constituées, citent les tests variétaux qui ont permis aux producteurs de bien et de mieux connaître
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les variétés améliorées, en les appréciant selon leur capacité à améliorer les rendements, leur précocité dans les conditions agroclimatiques de culture souvent hostiles, leur qualité organoleptique, le progrès noté dans le développement des affaires de certains acteurs, tels les distributeurs des semences, grâce aux Plateformes d’innovation (PI). Sur le chemin de mise en place de ces dernières, les équipes nationales ont buté sur de nombreuses embûches. L’analyse diagnostique des différents systèmes semenciers, à laquelle elles ont procédé, met en évidence qu’elles sont de plusieurs ordres. Pour ce qui est des cultures, il faut admettre que la couverture des besoins en semences certifiées de maintes d’entre elles demeure faible. Le niveau d’intégration des composantes de la filière semencière est encore faible, à cause de l’insuffisance de coordination et d’animation des actions interprofessionnelles. Le non-respect des itinéraires techniques font que les semences améliorées produites sont fréquemment déclassées. La disponibilité des semences certifiées et intrants agricoles ainsi que leur accessibilité restent tout aussi faibles. Les semences de base au prix élevé, les engrais et les pesticides sont d’accès difficile. La procédure de certification des semences est d’une lenteur excessive. Le niveau d’adoption des semences améliorées demeure faible. L’isolement des parcelles semencières est difficile.
acteurs des différents systèmes semenciers, aux fins de les rendre professionnels, de renforcer leur capacité institutionnelle, de conservation et de stockage des semences, de les sensibiliser sur l’utilisation des semences améliorées, de les former aux techniques de leur production et de leur commercialisation. Pilotage des programmes de promotion des semences améliorées S’agissant de la satisfaction des besoins d’information, elles sont plus que convaincues de l’impérieuse nécessité d’améliorer les systèmes d’information interne aux systèmes semenciers et de soutenir leur financement, d’autant qu’il est de faible accès dû aux difficiles conditions de prêts et aux taux d’intérêts élevés. S’y ajoutent, pèle mêle, les faibles capacités de négociation et de plaidoyer des acteurs semenciers, la faible perception de l’impact des semences sur la production du maïs, la méconnaissance des techniques d’élaboration d’un plan d’affaires et des producteurs de semences dans l’exercice de leur métier, la mauvaise organisation du marché des semences d’arachide, l’insuffisance des équipements de vannage et de triage des semences. Dans ce sens, la mesure-phare entamée passe pour être l’élaboration de Plans d’action pour les Plateformes d’innovation. Suivant la même approche éprouvée par de francs débats, quatre sont conçus. Ils ont abouti grosso modo à l’identification et à la planification des activités répondant aux besoins des producteurs, à l’amélioration de l’utilisation des semences améliorées et à l’identification des critères de suivi-évaluation de ces Plans d’action. voici donc les activités dont l’exécution, à court et moyen terme, est prévue sur deux ans : les essais, les formations, les actions de sensibilisation et d’information et l’organisation des acteurs. En effet, ces débats ont permis de mettre en exergue certaines dimensions du développement des systèmes semenciers, notamment la certification des semences qui ne se fait pas à temps et limite les producteurs dans la commercialisation de leurs produits. Ils ont également permis de traiter l’épineux problème de l’accès aux ressources financières. L’importance d’une mise à disposition à temps de semences utilisées dans les essais est mieux perçue. Les acteurs ont apprécié les Plans d’action comme un bon outil de pilotage des programmes de promotion des semences améliorées au sein de leurs localités. Cependant, dans leur mise en œuvre, des appuis directs ou indirects du Projet restent encore nécessaires. Il devra, certes, en plus des activités spécifiques de recherche, s’investir dans les formations et assurer une mise en relation entre les Plateformes et d’autres partenaires.
Les prix des semences améliorées tout sauf rémunérateurs Au chapitre de la dissémination, le niveau de diffusion des résultats de recherche reste encore faible, tout comme la circulation de l’information sur les semences, la vulgarisation des semences améliorées. La confusion, faite entre semences améliorées et Organismes génétiquement modifiés (OGM), est totale. La connaissance des valeurs nutritives et aptitudes technologiques des variétés améliorées de maïs est faible. Les prix des semences améliorées sont tout sauf rémunérateurs. La pluviométrie handicape très souvent les productions semencières, parce qu’elle est insuffisante. Concernant les réseaux routiers, leur défaillance se mesure à l’aune de plusieurs paramètres, tels l’inadéqutation des infrastructures de même que la faiblesse de la logistique de stockage, de conservation et de conditionnement et le manque de stratégies permettant d’assurer l’écoulement des surplus de production générés par l’emploi de semences sélectionnées, notamment, de cultures sèches en année de bonne pluviométrie. Les connaissances sur l’importance des semences dans l’accroissement de la productivité agricole (entre 25 et 40 %) sont faibles. Pour ce qui est du foncier, la vérité est d’admettre que les terres cultivables sont faiblement disponibles. Sur le plan organisationnel et instructif, il n’a pas échappé aux équipes nationales que la professionnalisation des acteurs surtout privés est insuffisante, tout comme leur formation et leur organisation, leur sensibilisation quant à l’importance de l’utilisation et du renouvellement des semences sélectionnées pour l’intensification de l’agriculture. Pareils sont la stratégie de financement durable, leur niveau d’équipement et de technicité, leur pouvoir d’achat et le poids des systèmes semenciers traditionnels. Comme les embûches sont faites pour affrontées et surmontées, les équipes nationales suggèrent que soient appuyés les Co r a f a Ct io N N° 81
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Contact : Aboubakar Njoya CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523 Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : a.njoya @coraf.org Internet : www.coraf.org
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Plusieurs programmes nationaux de reproduction de toutes les cultures importantes pour les petits producteurs, soutenus par le Secteur public, n’ont pas de systèmes établis pour le maintien des producteurs de semences de variétés homologuées et sont encore moins liés aux systèmes de production des semences de base. C’est le cas des projets semenciers comme le Projet mil financé par le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), de 1989 à 1993, et techniquement appuyé par la FAO (Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation). Dans le cadre des mesures préconisées par les Plans d’ajustement structurel des années 90, ce Projet se proposait de mieux préparer les producteurs semenciers, en les professionnalisant dans la production des semences certifiés et en mettant en place un système semencier performant. h élas, il ne les a pas atteints, ces objectifs. Est venu l’y rejoindre un autre Projet d’appui à la filière semencière du Mali (PAFSEL), de 2002 à 2008, bénéficiant du soutien financier de la BAD (Banque africaine de développement). Il comptait mieux préparer les opérateurs privés à la relève du Secteur public dans la production des semences certifiées. La seule issue qui reste ouverte était, par conséquent, que le Mali, à l’instar de ses voisins, compte sur les programmes de sélection génétique des nouvelles variétés des CIRA (Centres internationaux de recherche agronomique) pour fournir des semences de pré-base et de base aux nécessiteux. Pour cela, une approche plus coordonnée est nécessaire entre les SNRA (Systèmes nationaux de recherche agricole), CIRA et les Sociétés privées, en vue d’assurer la disponibilité de ces types de semences provenant du matériel enregistré dans les catalogues semenciers nationaux. Assurant, sous la houlette du CORAF/WECARD, à la fois la coordination régionale de ce nouveau Projet regroupant l’Institut de l’environnement et des recherches agricoles (INERA) du Burkina Faso, l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) du Cameroun et le Savannah Agricultural Research Institute (SARI) du Ghana et techniquement soutenu par le Commonwealth Scientific Institutte for Research Organization (CSIRO), le bras technique de l’Australian Agency for International Development (AUSAID), et l’International Crops Research Institue for Semi-Arid Tropics (ICRISAT), l’IER du Mali a œuvré à la réalisation des activités planifiées et résultats attendus, durant cette année 2012. Selon son étude diagnostique qui dévoile les caractères sociaux et démographiques de la population enquêtée, on constate, sur les 120 exploitations agricoles que comptent tous les sites installés, le « règne » des hommes qui sont 96 % sur la portion congrue des femmes de 4 %. De même, presque tous les chefs d’exploitation sont des hommes. Les rares fois où elles se font signaler, c’est dans les circuits de production et de distribution des semences des variétés améliorées, et mêmelà, leur nombre reste relativement faible à 25 %.
Projets : quelques malheureuses expériences sèment les graines de la réussite
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N 2012, LE PAy S EST EN PLEINE CRISE POLITIq UE. MAIS CETTE
dernière n’est en rien une contrainte pour que ne s’installent les quartiers du nouveau « Projet de renforcement de la recherche et du développement des systèmes semenciers en Afrique de l’Ouest et du Centre ». v enu au Mali, comme à l’instar de ses voisins burkinabè, ghanéen et camerounais, contribuer à accroître et la disponibilité et la demande d’un éventail de semences de qualité ainsi que leur accessibilité. Surtout quand elles prouvent, à suffisance, répondre de manière adaptée aux réels besoins et conditions locales des producteurs. On peut en dire donc que ce Projet sous-régional a bien débuté ses activités, en 2011, et les a bien terminées, en 2013. En atteste le bilan 2012 qu’en fait cet article. Pilotée par l’Institut d’économie rurale (IER), l’équipe nationale malienne s’est inscrite en droite ligne des objectifs qui lui sont fixés, c’est-à-dire contribuer, entre autres choses, à une meilleure connaissance des nouvelles technologies que sont les variétés améliorées et les itinéraires techniques de production et de certification de leurs semences. C’est ainsi qu’est réalisé l’essentiel des activités programmées, que ce soit les tests variétaux, les journées portes ouvertes, la mise en place de toutes les Plateformes d’innovation, l’élaboration de leur Plan d’actions, de leur Plan de formation de tous leurs membres, leur animation quotidienne, etc. et même-là, leur nombre reste relativement faible à 25 %
Jugés pertinents, parce que cohérents avec la stratégie sousrégionale d’amélioration de la productivité et de la compétitivité des systèmes de production agricole et de développement rural, telles celles de réduction de la pauvreté, du renforcement de la sécurité alimentaire et de l’amélioration des conditions de vie des populations, les essais-mères et enfants, entamés dans les quatre sites villageois choisis — Kolokani, Kita, Bougouni et Siramana —, sont bien récoltés, les résultats des observations analysés et les rapports thématiques mis à disposition. Des trois systèmes semenciers dévoilés (voir article précédent) par l’étude de suivi-évaluation et animés par des acteurs producteurs et des utilisateurs des semences des variétés améliorées, il est apparu que ces dernières sont faiblement adoptées à moins de 50 % en moyenne et faiblement utilisées à environ 40 %. Leurs coûts de production étant variables d’un pays à l’autre, au Mali, cette variabilité s’explique surtout par leur non-prise en compte dans le calcul des coûts de la certification, au champ comme au laboratoire. De plus, le Mali n’en est pas à son premier coût d’essai.
C’est au mali que les superficies réservées au sorgho s’élèvent plus que… D’autre part, à l’analyse des données recueillies sur les types d’exploitation agricole, l’étude fait ressortir que parmi les 120 exploitants, il n’y a point de distributeurs de semences et d’intervenants après-récoltes, mais que des producteurs de la
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denrée au nombre de 35, soit 29,2 %, et des utilisateurs de 85, soit 70,8 %. Le tableau 1, ci-contre, présente la situation des acteurs agricoles s’activant dans le domaine.
Pourtant, « ce champion » perd de sa prestance ou verve lorsqu’on examine les taux d’utilisation de leurs semences améliorées. q uand le maïs est à près de 70 %, suivi du niébé à 55 %, de l’arachide à 45 %, le sorgho caracole derrière avec près de 38 %. Le riz est aussi cultivé avec un taux d’utilisation marginale de 85 %, tout de même ! Notons qu’en plus des cultures céréalières, des cultures maraîchères sont pratiquées, dans les zones du Projet. Etudiés sous l’angle comparé des variétés améliorées par rapport aux traditionnelles, ces niveaux d’utilisation qui sont en fait le rapport des superficies des unes sur les autres, sont en moyenne identique aussi bien au Burkina Faso, Cameroun et Mali. Il est à environ 78 % pour le sorgho, à 60 % pour le mil, à 55 % pour l’arachide, à 45 % pour le niébé, à 18 % pour le riz et à 10 % pour le maïs. Mais c’est au Mali que les superficies réservées au sorgho s’élèvent plus que la moyenne, chaque exploitation agricole lui consacrant près de 2,3 hectares. S’agissant du coton, c’est encore au Mali que chacune d’elles lui consacre le maximum de superficies, jusqu’à 6 hectares.
Tableau 1 : Analyse de la situation des actifs agricoles enquêtés, au Mali
Source : Bases de données du Mali
Cependant, le nombre de ces derniers varie d’une exploitation agricole à une autre et d’un site à un autre. Car ils sont 12 actifs adultes d’environ 6 hommes et 6 femmes, ce qui donne un écart-type de 9,8. Le nombre d’actifs enfants étant également de 12 en moyenne, dont 6 garçons et 6 filles, l’écart-type se situe à 8,68. Par ailleurs, faisant une analyse de la superficie moyenne cultivée, l’équipe malienne observe que ce nombre d’actifs moyen par exploitation agricole paraît suffisant pour exploiter, de manière efficiente, les superficies. En effet, l’argument est de taille, puisqu’un seul actif, d’après elle, est en mesure de cultiver, en une seule campagne agricole, au moins 7,26 hectares dans chaque exploitation, même chez les femmes très occupées, on le sait, par les harassants travaux domestiques. L’analyse du système de culture qui y a cours, traduit dans ce tableau 2 qui traite en même temps du foncier, des spéculations cultivées, du niveau d’équipement, en est assez édifiante.
Le taux moyen de couverture des superficies a plus que doublé… Pour ce qui est de l’approvisionnent en semences, les producteurs maliens sont près de 29 % à se les procurer auprès des organisations de production et près de 23 % auprès de projets de développement et d’ONG. Une autre source de fourniture gratuite, que sont les distributeurs de semences améliorées, a pignon sur rue au travers du système de troc des denrées toujours en vigueur dans le pays. Au vu du niveau des rendements des spéculations cultivées, le constat de l’équipe est sans équivoque : faible pour le sorgho, le mil, l’arachide et le niébé, avec moins de 1 tonne à l’hectare. Pour ne prendre que les cas du niébé et du mil, ils se situent à moins de 0,5 tonne à l’hectare ! Et ceux du coton ne sont pas en reste, loin de là. q uant au taux d’adoption de leurs variétés améliorées, qui est le rapport du nombre de producteurs les ayant adoptées pour en avoir cultivées au moins une fois, le tableau 3, ci-après, donne un aperçu éclairant.
Tableau 2 : Analyse de la situation des superficies des exploitations agricoles, au Mali
Tableau 3 : Taux d’adoption des variétés améliorées des cultures vivrières, au Mali
Source : Bases de données du Mali
En quoi faisant ? En ce qu’elle indique le fait que l’actuelle situation foncière se résume favorablement ainsi : de fait, 86 % de terres exploitables, dont 81 %, sont effectivement mises en valeur et 19 % de réserves non encore exploitées. Ce qui leur fait dire aux membres de l’équipe que « ceci est un bon indicateur d’investissement dans la promotion de l’industrie semencière nationale. » L’importance des spéculations cultivées représentant le rapport de la superficie réservée à chaque spéculation sur l’ensemble de celle cultivée dans chaque exploitation agricole, le sorgho est le plus cultivé avec environ 23 %. Il est utilisé à 83 % quand le mais l’est à 80 % environ, l’arachide à 78 % et le niébé à 30 %. Co r a f a Ct io N N° 81
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Source : Bases de données du Mali
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e Ch o s La leçon à tirer de ce qui précède est que ces quelques taux d’adoption paraissent insuffisants pour pouvoir impulser un meilleur développement économique basé sur ou piloté par l’agriculture, quelle que soit l’importance des travaux de recherche sur la création et la sélection variétales. Les causes de cela décelées sont diverses, et les principales sont les difficultés d’accès aux semences améliorées dues à leurs prix élevés par rapport au pouvoir d’achat des producteurs, l’éloignement des sources d’approvisionnement parce que physiquement et financièrement inaccessibles aux producteurs, l’insuffisance de l’information fiable sur leur disponibilité, leurs lieux et conditions d’accès (voir tableau 4).
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L’analyse de la structure des coûts de production, qui varient d’une spéculation à l’autre, a permis à l’équipe de parvenir à affirmer que l’arachide, le mil et le maïs reviennent doublement plus élevés à plus de 600 000 francs CFA l’hectare contre le sorgho qui revient à 300 000 francs CFA l’hectare. Mais au coût de production par kilogramme de semence produit, l’arachide coûte plus cher avec 110 francs CFA à l’hectare, suivi du maïs avec 95 francs CFA à l’hectare, le riz avec 78 francs CFA à l’hectare, le mil avec 63 francs CFA à l’hectare. La marge nette d’exploitation déterminée est de 463 983 francs CFA l’hectare d’arachide, de 413 053 francs CFA l’hectare de maïs et de 171 438 francs CFA l’hectare de sorgho. S’il faut considérer que la productivité est un facteur déterminant dans la maîtrise des coûts de production (voir tableau 6), alors convenons-en de mettre l’accent sur la promotion de l’intensification agricole, en mettant en œuvre l’ensemble des paquets techniques et technologiques pouvant, à coups sûrs, améliorer le niveau des rendements des différentes spéculations cultivées.
Tableau 4 : Raisons de l’adoption des variétés améliorées au Mali
Tableau 6 : Analyse de la structure des coûts de production par spéculation cultivée, au Mali
Source : Bases de données du Mali
Le secteur formel n’assurant que partiellement la satisfaction des divers besoins semenciers des paysans, il fallait s’attendre à ce que l’on recourt au système informel. h eureusement que l’adoption de cette attitude a favorisé la nette augmentation du taux de couverture des différentes espèces en terme de superficies ensemencées : le maïs est à 35,25 %, le Sorgho à 27,85 %, le mil à 26,30 %, l’arachide à 21,92 % et le riz pluvial à 14,25 %. Le taux moyen de couverture des superficies emblavées a présentement plus que doublé à 25,11 % contre 10,22 % dans le passé.
Source : Bases de données du Mali
En cela, la main-d’œuvre constitue la principale source de dépenses représentant 51 contre 44 % en moyenne dans les consommations intermédiaires d’engrais et de pesticides. Il en est de même de l’amortissement matériel et équipementier qui est de 5 %. L’équipe en est donc réduite à l’idée de leur trouver des alternatives dans le sens de leur réduction, peut-être par le biais de la mécanisation agricole. La campagne agricole de cette année 2012-2013 a été des plus heureuses, dans la mesure où les pluies étaient vraiment au rendez-vous, parce qu’abondantes, régulières et
données produites sur les parcelles d’expérimentation situées dans les quatre sites du Projet Si on en vient aux coûts de production de ces semences, l’équipe s’est également rendu compte de la véracité des déclarations des producteurs des semences R2, qui est que leur calcul ne prend nullement compte des différents coûts de contrôle et de certification au champ et au laboratoire, ni des coûts de stockage et de conservation (voir tableau 5).
Tableau 5 : Coûts de production par site et par spéculation au Mali
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bien réparties dans le temps et l’espace. A ce point que leur excès a aussi négativement affecté les cultures en végétation et variétés en maturation. Pour une vue globale permettant de mieux saisir le sens qu’il faut donner à l’évolution de ces activités, l’équipe a collecté l’ensemble des données produites sur les parcelles d’expérimentation situées dans les quatre sites du Projet et traite des résultats essentiels engrangés.
En vérité, vu les faibles écarts entre ces données des deux pratiques, l’on peut avancer qu’en dehors de la variété Niétiaga, la pratique améliorée ne s’est pas montrée supérieure à la pratique paysanne, car les différences ne sont vraiment pas d’ordre significatif.
L’approche participative utilisée est la recherche intégrée pour le développement Au village de Siramana consacré à la production des gousses d’arachide à partir de l’essai-mère, l’équipe a mesuré les rendements. A ses dires, le meilleur rendement moyen est donné par la variété Niéta avec 696,3 kilos à l’hectare, le plus faible par la variété 4710 avec 426,7 kilos à l’hectare. En analysant les variances, elle n’a trouvé aucune différence significative de rendements entre les variétés, à la probabilité de 0,2. Ceci est dû à la variabilité des données, le coefficient de variation étant de 28,7 % et l’écart-type de 160,1 kilos à l’hectare. Ensuite, l’équipe a fait l’analyse statistique des données sur les rendements, et leur comparaison est encore plus édifiante sur le tableau opposant pratique paysanne et pratique moderne ou améliorée : dans la première, la variété y iriwatiga a mieux scoré à 538,533 kilos à l’hectare que, dans la seconde, à 576 kilos à l’hectare, alors que, dans la seconde, la variété Niètatiga a fait son meilleur score à 753,333 kilos à l’hectare, durant la campagne agricole 2012-2013. Les tableaux 7 et 8 et le graphique 1.
Source : Bases de données du Mali
Graphique 1 : Rendement de gousses d’arachide en essaimère au Mali En agissant de la même manière qu’avec la production de graines, l’équipe dévoile la différence significative existant entre les variétés (à la probabilité de 0,01 avec un écart-type de 81,815 kilos à l’hectare) et le coefficient de variation de 25,38 %. Le rendement moyen général étant calculé à 322,3 kilos à l’hectare, la variété Niéta a été meilleure avec 415 kilos à l’hectare et la variété 4710 la plus faible avec 233,3 kilos à l’hectare. Dans la même foulée, en milieu paysan, où le rendement moyen général atteint 310 kilos à l’hectare, le record est attribué à y iriwatiga avec 376,7 kilos à l’hectare, tandis qu’en milieu contrôlé ou expérimental, le record est octroyé à la variété Niètatiga avec 476,7 kilos à l’hectare (voir tableaux 9 et 10 et graphique 2).
Tableau 7 : Rendement moyen en gousses des 5 variétés d’arachide de l’essai-mère de Siramana, au Mali
Tableau 9 : Rendement moyen en gousses des 5 variétés d’arachide de l’essai-mère de Siramana, au Mali
Coefficient de variance (Cv ) = 28,74 % ; écart-type = 160,1 kilos à l’hectare ; les différences ne sont pas significatives au seuil de 5 % (p = 0,12)
Coefficient de variance (Cv ) = 25,38 % ; écart-type = 81,8 kilos à l’hectare
Tableau 8 : Rendement en gousses des 5 variétés en fonction des pratiques de fertilisation, au Mali
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Tableau 10 : Rendement en gousses des 5 variétés d’arachide, en fonction des pratiques de fertilisation, au Mali
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cient de variation de 31,97 %. Le rendement moyen général se calant à 3 118 kilos à l’hectare, les conditions de réalisation et les dégâts enregistrés expliquent le fait que soit très élevé le coefficient de variance. Dans l’ensemble, ces rendements peuvent être considérés comme bons (voir tableaux 13 et 14 et graphique 3).
Graphique 2 : Rendement en gousses des 5 variétés d’arachide testées, au Mali
Tableau 13 : Rendement en graines des 5 variétés de maïs, au Mali
Toujours à Siramana, concernant la production des épis de maïs dans l’essai-mère, la même analyse ne montre aucune différence significative entre les variétés (à la probabilité de 0,6 avec un écart-type de 1 161,0 kilos à l’hectare) et le coefficient de variation de 28,09 %. Le rendement moyen général se situant à 4 133,3 kilos à l’hectare, les conditions de réalisation tout comme les dégâts enregistrés expliquent que ce dernier soit très élevé. Autant dire que les rendements sont bons, dans l’ensemble. Tableau 11 : Rendement en épis des 5 variétés de maïs de l’essai-mère de Siramana, au Mali
Coefficient de variance (Cv ) = 31,9 % ; écart-type = 996,8 kilos à l’hectare Tableau 14 : Rendement en graines des 5 variétés de maïs, en fonction des pratiques de fertilisation de l’essai-mère, au Mali
Coefficient de variance (Cv ) = 28,09 % ; écart-type = 1 161,0 kilos à l’hectare Tableau 12 : Rendement en épis des 5 variétés de maïs, en fonction des pratiques de fertilisation de l’essai-mère, au Mali
Passant à la production de panicules de sorgho encore à partir de l’essai-mère, l’équipe a élaboré le graphique 3 suivant pour rendre compte des rendements qu’elle a donnés.
Graphique 3 : Rendement de panicules de sorgho, au Mali Leur nombre, qui n’est pas des moindres, est calculé grâce à la même analyse des variances qui ne montre, en outre, nulle différence significative entre les variétés (à la probabilité de 0,31 avec un écart-type de 8 435 panicules à l’hectare) et le coefficient de variation de 29,26 %. Le rendement moyen général se situant à 28 827 panicules à l’hectare, il n’en demeure pas vrai que cette quantité reste faible par rapport à
Coefficient de variance (Cv ) = 28,09 % ; écart-type = 1 161,0 kilos à l’hectare ; rendement moyen général = 4 133,0 kilos à l’hectare v u la production de graines, l’équipe n’a pas noté non plus de différence significative entre les variétés (à la probabilité de 0,4 avec un écart-type de 996,8 kilos à l’hectare) et le coeffi-
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la faible densité de peuplement (voir tableaux 15, 16 et graphique 5). Tableau 15 : Nombre de panicules des 5 variétés de sorgho, au Mali
Tableau 18 : Poids des panicules des 5 variétés de sorgho, en fonction des pratiques de fertilisation appliquées à l’essai-mère, au Mali
Coefficient de variance (Cv ) = 29,26 % ; écart-type = 84 335 panicules à l’hectare Tableau 16 : Nombre de panicules des 5 variétés de sorgho, en fonction des pratiques de fertilisation de l’essai-mère, au Mali
Graphique 4 : Rendement des pnicules des 5 variétés de sorgho, au Mali Revenant à la production de graines, l’équipe arrive à la même conclusion qu’il n’y a guère de différence significative entre les variétés (à la probabilité 0,45 avec l’écart-type de 420,2 kilos à l’hectare) et le coefficient de variation de 42,65 %. Le rendement moyen général atteint est de 985,2 kilos à l’hectare, lequel est considéré comme relativement correct vu la moyenne nationale qui est à 800 kilos à l’hectare (voir tableaux 19 et 20 et graphique 5). Par contre, à travers le calcul de leur poids, l’équipe découvre une différence très significative entre les variétés (à la probabilité de 0,007 avec l’écart-type de 312,931 kilos à l’hectare) et le coefficient de variation de 16,30 %. Le faible rendement moyen général, obtenu de 1 920 kilos à l’hectare, démontre le faible niveau des rendements consécutif à la faible densité de peuplement (voir tableaux 17 et 18 et graphique 6).
Tableau 19 : Rendement de grains des 5 variétés de sorgho, au Mali
Tableau 17 : Nombre de panicules des 5 variétés de sorgho, au Mali
Coefficient de variance (Cv ) = 42,65 % ; écart type = 420,2 kilos à l’hectare Tableau 20 : Rendement en grains des 5 variétés de sorgho, en fonction des pratiques de fertilisation appliquées à l’essaimère, au Mali
Coefficient de variance (Cv ) = 16,30 % ; écart-type = 3 12,931 kilos à l’hectare Co r a f a Ct io N N° 81
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Graphique 5 : rendement de grain des 5 variétés de sorgho, au Mali Toutes ces actions de recherche-développement ainsi que leurs tendances — résultats et indicateurs —, préliminaires comme durables, ont bien besoin, pour servir aux fins pour lesquelles elles ont été entreprises, d’un véritable cadre approprié au dialogue, échange, partage, à l’apprentissage et à la découverte. Il a pour nom : la Plateforme d’innovation installée sur chaque site du Projet et (pour) regroupe(r) tous les acteurs semenciers. Pour les rendre opérationnelles, tout ce beau monde s’est mis à la tâche de l’élaboration, pour chacune, d’un Plan d’actions bi-annuel, avec l’appui technique et organisationnel du Projet. C’est ainsi que l’équipe est à même d’affirmer que toutes les activités programmées, durant l’année 2012, ont été réalisées avec succès, exception faite de l’étude de la situation de la chaîne de valeur de la filière semencière (en lire les raisons dans le premier article). En effet, de notables changements ont vu le jour. Au nombre desquels on peut citer le respect du calendrier cultural de toutes les spéculations cultivées dans toutes les zones de production, des itinéraires techniques avec l’application de la fertilisation minérale, l’utilisation de plus en plus importante des semences des variétés améliorées, l’amélioration de la productivité et de la production, etc. Il faut y compter également les femmes ainsi que les jeunes actifs de 15 à 59 ans, qui y jouent un rôle important, notamment au niveau des tests variétaux (individuels ou collectifs) se déroulant sur le terrain. La production et la certification des semences étant très respectueuses des principes de gestion environnementale, l’approche participative utilisée est la recherche intégrée pour le développement impliquant l’ensemble des intervenants. De cette façon, l’avenir se présente sous de bonnes auspices avec la poursuite des activités menées dans les villages de tests, la réalisation de l’étude sur la chaine de valeur de la filière semencière, la poursuite des appuis au fonctionnement des Plateformes, l’organisation des acteurs, la commercialisation des semences des variétés améliorées, leur certification, au stockage et à la conservation des semences sélectionnées.
a ctes de la Conférence continentale sur les liens entre les preuves produites par la recherche et les politiques pour une adaptation aux changements climatiques en a frique. Compte rendu d’Armand Faye, du Sénégal. Sur le climat, les conférences, qui s’y tiennent, de partout dans le monde, se ressemblent presque, sauf, pour le moment, celle qui vient de se tenir, à Nairobi, c’était du 10 au 12 mars 2015. Son seul sujet aurait pu suffire pour en administrer la preuve : Conférence continentale sur les liens entre les preuves produites par la recherche et les politiques pour une adaptation aux changements climatiques en Afrique ! Conviés par « AfricaInteract » et « Agriculture en intelligence (sensible au) avec le climat », deux grands Projets continentaux du Forum pour la recherche agricole en Afrique exécutés par ses Organisations sous-régionales de recherche agricole (OSR), ils étaient 180 participants venant de toute l’Afrique subsaharienne au nom du landernau scientifique, de la Société civile, des Organisations de producteurs, des Organisations non gouvernementales, de la sphère politique, des Plateformes régionales d’AfricaInteract, du Partenariat au développement ainsi que des autres secteurs non-étatiques du monde agricole, sanitaire, urbain soucieux de la question genre. L’intention comme la visée étaient de les faire se rencontrer pour partager la masse de données et d’informations produites et forger une perspective et un cadre de collaboration au sein et à travers les 4 sous-régions africaines. AfricaInteract (voir www.coraf.org), qui était sur la sellette de cette conférence, est coordonnée, depuis 4 années (2011), par le Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF/WECARD), en la personne du son responsable du Programme gestion des ressources naturelles, Dr Abdulai Jalloh, et financièrement soutenu par le bureau régional pour l’Afrique sub-saharienne du Centre de recherches pour le développement international (CRDI) du Canada, basé à Nairobi et dirigé par le Dr Simon Carter.
Contact : Abdourhamane Issoufou Kollo CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : akollo.issoufou@gmail.com Skype : abdoukollo_issoufou Internet : www.coraf.org
Des 17 communications, âprement discutées et disséquées, il ressort ce que l’assemblée, réunie en des commissions et en une séance plénière, ont retenu des conclusions et ficelé des
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recommandations envers toutes les parties prenantes qui vous sont exposées dans les deux premières éditions. A partir de celle précédente, nous vous livrons toutes les présentations résumées. Suite.
Co r a f /WeCa r d : des sources d’information uniquement pour vous, lectrices et lecteurs !
A la suite du troisième communicateur, prend la relève le docteur Evan Girvetz, du bureau Kenya du Centre international d’agriculture tropicale (CIAT), pour disserter sur les avancées de la recherche agricole en matière de changement climatique : le cas des liens entre science et politique. D’emblée, cette quatrième communication fait dans la prédiction. Le climat, sévissant sur le continent africain, va avoir de sérieuses conséquences sur l’agriculture ! Les températures tout comme les précipitations pluviométriques sont susceptibles d’augmenter, d’ici 2080. Ce qui est censé résulter d’une substantielle diminution des terres arables pour les cultures telles que le maïs, les haricots, la banane et le petit mil, mais aussi d’une significative augmentation des superficies cultivables de l’igname, du mil, de l’arachide et du sorgho.
Son Unité d’information et de communication et ses Programmes vous fournissent de la matière à s’ouvrir et à appréhender le travail accompli par le CORAF/WECARD et ses partenaires. A vous d’en juger ! Portails l Assemblée générale CORAF/WECARD 2014 http://www.coraf.org/ag2014 l CORAF/WECARD-USAID http://www. coraf.org/usaidcw l CORAF/WECARD-FARA Projet Africa Interact http://africainteract.coraf.org/fr/
Cependant, pour mettre un terme à cette situation, le présentateur affirme que, le recours à l’agriculture en intelligence avec le (sensible au) climat (CSA) est une solution. Contrairement à une opinion généralement véhiculée, la CSA n’est guère un amas d’actes posés, mais une approche développant les conditions techniques, politiques et financières pour achever d’atteindre le développement durable de l’agriculture assurant la sécurité alimentaire et soucieux du changement climatique. Car elle confère à la fois productivité, résilience et atténuation.
l CORAF/WECARD-CSIRO http://www. coraf.org/csirov 2013/ l CORAF/WECARD-USAID Project PSAO/ WASP http://www. coraf.org/wasp2013
Plateformes d’innovation technologique et outils l Bibliothèque virtuelle http://issuu.com/coraf
Il en donne quelques études de cas qui se sont révélées réussies. Au Niger, 500 millions d’hectares de terres sont restaurées et plus de 200 millions d’arbres replantés, dans le cadre d’une régénération naturelle gérée en exploitation paysanne. Les rendements de grains s’en sont trouvés augmenter à plus de 1 million de tonne par an, tout comme la réduction des impacts de la sécheresse et l’élévation de la séquestration carbonique. La technique de culture zaï — demi-lune et cordons pierreux —, réalisées au moyen de bols peu profonds remplis de compost ou de fumier, passent pour doubler les rendements céréaliers.
l Plateforme documentaire http://www. coraf.org/pmb/opac_css/ l Meilleures pratiques agricoles http://www. coraf.org/technologie/ l Marché des innovations et des technologies agricoles http://mita.coraf.org/ l Système d’Information régionale http://94.23.202.178:9012/Sircoraf-WEB/
Plus de 100 nouvelles variétés de maïs tolérantes à la sécheresse, en voie de vulgarisation dans 13 pays devant toucher 2 millions de petits producteurs, sont susceptibles d’augmenter les rendements de grains à 35 %, la capacité de résister aux chocs (résilience) des producteurs et de réduire le besoin de plus de terres à cultiver. Le Productive Safety Net Program d’Ethiopie, qui garantit aux producteurs le stockage de produits alimentaires de 3 mois pour 3 ans de labeurs dans les projets d’usines publiques générateurs d’aliments et de revenus, a permis la réduction de la « période de famine » durant laquelle les greniers sont presque vides. Enfin, il achève sa présentation par l’affirmation selon laquelle le Program on Climate Change, Agriculture and Food Security (CCAFS) du Groupe consultatif pour la recherche agronomique internationale (GCRAI) utilise plusieurs Plateformes à caractère politique pour amener la CSA à faire faire à son agenda un bon qualitatif, lequel a développé nombre de ressources pour favoriser son adoption par le continent. A suivre dans la prochaine édition Co r a f a Ct io N N° 81
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l Plateforme videos (youtube) https://www. youtube.com/user/CORAFWECARD l Plateforme semences http://www.wasix.net l Plateforme photos (Flickr) https://www.flickr.com/photos/125925112@N05/sets/ l Outils de suivi-évaluation http://www.waapp-me.org/
Contact : Ndèye Oulèye Anne CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP, CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : ouleye.anne@coraf.org Internet : www.coraf.org
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No t e vingt et unième Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, dite Co P21 (Conference of Parties ou Conférence des parties), 30 novembre-12 décembre 2015, Paris. avec la participation active du Programme continental f a r a -Co r a f /We Ca r d , a fricainteract. Compte rendu d’Armand Faye, du Sénégal. Par la présence effective des représentants de ses points focaux nationaux ainsi que de ses « champions » disséminés en Afrique sub-saharienne, le Programme AfricaInteract (voir www.coraf. org), initié, depuis quatre années (2011), par le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA), coordonné par le Programme de gestion des ressources naturelles du Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF/WECARD) et financièrement soutenu par le bureau régional pour l’Afrique sub-saharienne du Centre de recherches pour le développement international (CRDI) du Canada, a « installé ses quartiers », au gigantesque lieu de la Conférence qui s’est tenue, au Bourget, calé au nord de la capitale française, Paris. En attendant d’en venir, dans une série d’articles des prochaines éditions de Coraf Action, aux actions menées sur place par la délégation de ce Programme dirigée par Dr Abdulai Jalloh, voici une synthèse du fameux Accord dit de Paris, (voir texte intégral sur Cop 21.gouv.fr), que les délégations des 195 pays membres de l’ONU et d’un florilège d’acteurs du Secteur public et parapublic, du Secteur privé industriel, banquier et artisanal, des collectivités territoriales, du monde de la recherche, de l’univers des Organisations non gouvernementales, etc., ont voulu « universel, juridiquement contraignant et différencié », selon les termes du ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Laurent Fabius. L’Accord, décliné en 29 articles étalés sur 31 pages, invite les futurs pays signataires à la réduction du niveau de réchauffement du climat, actuellement à 0,8 °C, à 2 °C par rapport à celui atteint, durant l’ère d’avant l’avènement de l’industrialisation, mieux encore à 1,5 °C de préférence, d’ici à la deuxième moitié du ce siècle au plus tard. Pour pouvoir atteindre ces ambitieux objectifs mais parfaitement réalisables, entre autres mesures idoines, il prévoit aussi, sur la proposition de la Banque mondiale, de l’Union africaine et de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), la mise en place, d’ici à 2020, d’un fonds dénommé Africa Climate Resilient Investment Facility, Plus connu sous le vocable fonds vert ou climat, il sera alimenté, chaque année, à hauteur de 100 milliards de dollars, soit environ 60 000 milliards de Francs CFA octroyés sous forme de prêts et de dons, et doit aider, tout en augmentant, les pays en développement, au premier rang desquels les pays insulaires, à mettre en œuvre des projets d’adaptation aux changements climatiques portant essentiellement sur la protection, l’entretien et le renouvellement des infrastructures que sont les centrales électriques, les routes, les barrages hydrauliques, les canaux d’irrigation, etc. La solidarité devant jouer à tous les niveaux de développement, il est aussi attendu de certains pays en développement de devenir volontairement des donateurs pour épauler les plus pauvres. D’ailleurs, ce soutien, tant souhaité, fera l’objet d’une évaluation, courant 2025, qui donnera l’occasion de prendre de nouveaux engagements chiffrés toujours en leur faveur. Survenant sous forme horrible de vagues de chaleur excessive, de fonte accélérée des glaciers, de tornades destructeurs, de cyclones ravageurs, de violents vents dévastateurs, de dras-
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Lettre d’information trimestrielle du Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles. Le CORAF/WECARD est une association internationale a but non lucratif née, en mars 1987, et regroupe actuellement 22 Systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) de la sous-région. A sa création, en 1987, il s’appelait alors la Conférence des responsables de recherche agronomique africains et français, changée, en 1995, en Conférence des responsables de la recherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre, puis, en son actuel nom, en 1999. Le CORAF/WECARD a pour vision et pour mission la réduction durable de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire par une augmentation de la croissance économique induite par l’agriculture et l’amélioration durable du système de recherche agricole, de la productivité, de la compétitivité et des marchés par la satisfaction des principales demandes des acteurs adressées aux SNRA. Parmi celles-ci, les données et informations scientifiques vulgarisées que véhicule, depuis octobre 1996, Coraf Action éditée à partir du numéro 74, à travers le Programme sur les semences en Afrique de l’Ouest du CORAF/ WECARD, grâce au présent appui financier du bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID (United States Agency for International Development).
d irecteur de publication Paco Sérémé
d irecteur de la rédaction Abubakar Njoya
d irecteur-adjoint de la rédaction Anatole y ékéminan Koné
r édacteur en chef Armand Faye
Comité de rédaction et de lecture Ernest Assah Asiedu Ousmane Ndoye George Muluh Achu Abdourahamane Sangaré h amadé Kagoné Abdulai Jalloh Niéyidouba Lamien yacouba Diallo, Abdourhamane Issoufou Kollo Julienne Kuiseu
mise en pages Ngor Sarr Alassane Dia
Postage en ligne
Ndèye Oulèye Anne
d ocumentation, édition et diffusion CORAF/ WECARD
version anglaise disponible CORAF/ WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : armand.faye@coraf.org Internet : www.coraf.org ISSN : 0850 5810
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Crédit photo : COP21
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Ban Ki-Moon (troisième à partir de votre gauche), le secrétaire général des Nations unies, Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, et François Hollande, président de la République française, manifestant leur immense joie partagée avec les délégués de voir cet µAccord de Paris entériné.
tiques sécheresses cycliques, d’inondations catastrophiques dues à la montée des eaux marines et fluviales, les changements climatiques sont beaucoup plus ressentis par les pays les plus vulnérables qui, pourtant, sont les moins pollueurs de l’atmosphère (4 %), dont ceux d’Afrique. C’est pourquoi, l'article 2 du texte de l’Accord exhorte les Parties à contenir cette élévation de la température moyenne de la Planète pour réduire sensiblement ces dangereux risques aux dramatiques effets. A cet égard, conviée à prendre en compte les résultats des futurs bilans mondiaux en la matière, chaque Partie est tenue de communiquer, tous les cinq ans, sa contribution, volontai-rement décidée, à cette limitation, que, du reste, des mécanismes de contrôle seront chargés d’inspecter. En attendant de la voir précisée, le groupe d’experts indépendant constitué, à cet effet, fait remarCo r a f a Ct io N N° 81
quer que le score, attendu au lendemain de la publication, le 12 décembre 2015, de l’ensemble de leur Plan d’actions détaillant la projection de la baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 186 Etats aux contributions évaluées, le 1er novembre dernier, avoisinera 55 gigatonnes de gaz carbonique (CO2) en 2030. Ce qui est, d’ores et déjà, sinon encourageant du moins prometteur vu qu’avec 40 gigatonnes, le réchauffement restera en-deçà des 2 °C à ne pas dépasser à l’horizon fixé. Dans trois ans, ce groupe fera également un autre bilan, afin de déterminer le niveau d’émissions compatible avec le réchauffement ultime de 1,5 °C. Et à cette date, une nouvelle répartition des objectifs nationaux de réduction sera établie. Remarquons, toutefois, que cette clause de financement a été retirée du texte de l’Accord final, mais figure encore dans l’une de ses annexes. Ceci
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n’empêche nullement que le principe d’un nouvel engagement financier ait été entériné pour 2025, pour satisfaire les pays du Sud qui exigeaient un relèvement du niveau de l'aide. Par contre, le principe des compensations a été retiré, aux forceps, du texte final qui exclut toute « responsabilité ou compensation » des pays du Nord pour les préjudices causés aux pays du Sud. Quant à son entrée en vigueur, l’Accord devra être ratifié par au moins 55 pays, lors d la Convention-cadre des Nations unies pour les changements climatiques (CCN UCC) émettant au moins 55 % de la quantité de GES dans le monde. Le secrétaire général des Nations unies, est invité, en conséquence, à organiser une cérémonie de haut niveau, le 22 avril 2016, à New York, débutant la période de sa signature étalée sur une année jusqu’au 21 avril 2017.
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Le caractère évasif du texte sur les moyens concrets nécessaires pour atteindre les objectifs de réduction prévus est à corréler avec le fait qu’il marque un bon début, sans être la solution mais le « cadre durable dont le monde a besoin pour résoudre la crise climatique », d’après le mot du président américain, Barack H. Obama. Pour l’instant, « nous sommes satisfaits de cet Accord et pensons qu’il est équilibré », a laissé entendre Gurdial Singh Nijar, le porteparole du groupe de pays en développement dit LMCD. Quand les prochaines COP, à commencer par la 22e de Marrakech, au Maroc, s’attèleront à affiner les moyens à utiliser, les activités à réaliser, les rôles et responsabilités à assumer, alors nous pourrons vraiment nous demander : Paris va-t-il sauver l’Humanité de l’Homme, lui-même ? Suite à lire, dans la série d’articles des prochaines éditions.