1er trimestre 2005
L ETTRE
n o i t c A f a r Co
D ' INFORMATION POUR LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLES EN
L'idée de restructuration fut lancée à N'Djamena en 1997, elle fit son petit bonhomme de chemin pour devenir une vision stratégique à l'escale d'Accra en 1998, puis elle prit la forme d'un Plan stratégique de coopération pour la recherche et le développement agricoles en Afrique de l'Ouest et du Centre au terminus de Dakar en 2000. Dedans, le Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles et ses partenaires scrutent les quinze prochaines années de la vie de la sous-région, 1999-2004. La chronique, qui a commencé dans le trente et unième numéro, en relate les péripéties.
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SAHEL, LA PRODUCTION AGRICOLE est largement tributaire d'une sécheresse plus ou moins intense et d'une pluviométrie plus ou moins abondante, au fil des années. Quarante millions de personnes nourrissent chaque année l'espoir d'une bonne fréquence et d'une meilleure distribution des pluies. Presque toujours en vain. A un point tel que l'agriculture pluviale devient impraticable sur les deux-tiers de la superficie du territoire. Conclusion : au cours des prochaines décennies, toute amélioration du niveau de vie de la majorité des populations, attendue de l'augmentation substantielle de la production agrosylvopastorale, dépendra U
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DE L 'O UEST ET DU
C ENTRE
Biotechnologie-biosécurité
Plan stratégique
Connaître son milieu,c'est se connaître 4
A FRIQUE
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Le chemin de l'épreuve
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N TOUTE CHOSE, LA CONTREVERSE
est riche, mais, en certaines circonstances, pour connaître la vérité, la place doit être laissée à l'action. C'est la voie qu'emprunte actuellement le CORAF/WECARD pour tirer le meilleur parti de la biotechnologie.
producteurs, les Organisations non gouvernementales, le Secteur privé, les décideurs, les médias, les représentants des gouvernements des pays de la sous-région, y compris celui du Nigeria, en la personne du Chief Bamdele Dada Oon, ministre
La biotechnologie et la biosécurité sont, peut-être contre toute attente, des thèmes mobilisateurs en Afrique aussi. Et pourquoi pas ?
Son intention affichée est, avec son premier partenaire l'USAID, de mettre en œuvre un Pro-gramme régional pour la biotechnologie et la biosécurité en Afrique de l'Ouest et du Centre. Ainsi en a décidé, il y a un peu plus de deux mois – 18-22 octobre 2004 –, à Abuja, la réunion des acteurs engagés dans la définition des différentes étapes permettant d'intégrer, de manière rentable, ces deux domaines aux activités de recherche et de développement agricoles de la coopération sous-régionale. Ils étaient près de cent vingt participants représentant les Instituts nationaux de recherche agricole, les Organisations professionnelles des
d'Etat de l'agriculture et du développement rural qui a presidé la reunion. Troisième réunion sur ces brûlantes questions, celle des acteurs de la planification sur la biotechnologie et la biosécurité visait non seulement à les inscrire dans les priorités du CORAF/ WECARD, mais aussi à valider les propositions des deux premières rencontres du groupe de travail, parmi lesquelles les activités définies, le système de financement durable et sa mise en oeuvre. Pour ce qui est de la production végétale, les principales espèces cultivées ainsi que les contraintes majeures sont identifiées ; elles ont été classées par ordre de priorité selon des objectifs majeurs
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DE LA RECHERCHE
de développement. Concernant la biotechnologie animale, les produits, tels que le lait, la viande, l'oeuf, le poisson, le gibier, le cuivre, la peau, le fumier, sont pris en compte à la place des espèces animales, vu la capacité du secteur agro-industriel à soutenir et à mieux valoriser les resultats de la recherche et la puissance du genie génétique pour l'amélioration des systèmes de production. A la suite de quoi, les participants ont procédé au même exercice, celui de classer par ordre de priorité les produits et les contraintes de production, toujours selon des objectifs majeurs de développement. Les biotechnologies, qui seront appliqués, comprennent les marqueurs moléculaires, le genie génétique, le diagnostic moléculaire, la culture de cellules ou de tissues, les vaccins recombinants et les biotechnologies modernes appliqués à la production animale, etc. D'autres questions, telles la gestion du transfert de technologies, la diffusion de produits et la propriété intellectuelle sont prises en consideration. Concernant la biosécurité, il est décidé la mise en place d'un groupe consultatif sous-régional doté des pleines compétences à aborder toutes les questions, l'harmonisation des procédures, le renforcement et (ou) la création des infrastructures et des capacités humaines, le ciblage d'une stratégie de mise en place d'un système sous-regional d'information et de communication efficace et le développement d'un cadre sous-régional de biosécurité. La creation d'·un fonds spécial Quant à l'exécution et à la gestion des activités, elles sont confiées au CORAF/WECARD à travers ses instances et la coordination du Programme créée en son sein, mais aussi aux Organisations intergouvernementales de la sous-région. Ces dernières sont appelées à transmettre les résultats de recherche obtenus par les Unités opérationnelles du CORAF/WECARD aux instances ministérielles pour la formulation des politiques et la prise de décisions. Il a été prévu la création de points focaux nationaux et de centres d'excellence chargés d'assurer la cohérence des CORAF ACTION N° 34
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Paco Sérémé, secrétaire exécutif : « Il nous faut produire les OGM que nous voulons » A Abuja, les acteurs de la planification sur la biotechnologie et la biosécurité se sont rencontrés, du 18 au 20 octobre 2004, pour entériner les propositions du groupe de travail formulées à Bamako, du 17 au 19 août 2004, et pour achever ce processus enclenché en 2003 par l'élaboration du Programme de biotechnologie pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, sous l'égide du CORAF/WECARD soutenu pour le moment par l'Agence américaine pour le développement international. Dr Paco Sérémé, secrétaire exécutif de l'Organisation sous-régionale, s'est confié au quotidien sénégalais, le soleil, du 2 novembre 2004. C'était à l'issue des travaux.
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LA QUESTION DE SAVOIR QUOI RETENIR
concrètement de cette rencontre, il répond avec promptitude par un « je crois que l'objectif de départ est atteint dans la mesure où nous avons recueilli de nombreuses activités prioritaires nationales et sous-régionales du Programme, la liaison entre la recherche, l'éducation, la formation et la communication, de servir de points de ralliement avec les différents intervenants, de diffuser les informations, d'amoindrir autant que cela est possible les coûts d'exécution, de faciliter le choix des institutions et personnes impliquées dans la mise en œuvre des activités et d'assurer la finalisation correcte et la rentabilité des projets. Les partenaires des organisations internationales seront de la partie, si, bien entendu, ils peuvent apporter de l'excellence scientifique ou de la qualité, contribuer à la diffusion et à la promotion des résultats, à la qualité du partenariat et à la promotion de la collaboration sous-régionale. Les appels à propositions de projets de recherche sur le Fonds compétitif régional seront lancés pour des prépropositions ou des notes conceptuelles dont le développement en propositions complètes est assuré par un consortium de partenaires. En outre, des institutions de recherche seront identifiées pour se voir confier des thématiques de recherches spécifiques. Enfin, le mécanisme de financement
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propositions [sur les priorités de la sous-région] de la part des acteurs. » Il fonde beaucoup d'espoir sur la mise en œuvre du plan d'action legislatif, concocté à cette occasion, qui doit être auparavant très vite finalisé durable du Programme retenu consistera à la création d'un fonds spécial, à la participation aux Fonds compétitifs régionaux, à la soumission aux Fonds compétitifs nationaux, à la mobilisation des ressources par le biais de la coopération multilatérale et bilatérale, à l'intervention du Secteur privé, etc. Ce Programme régional pour la biotechnologie et la biosécurité en Afrique de l'Ouest et du Centre, conforme au Plan stratégique de coopération agricole du CORAF/ WECARD, sera adopté en mai 2005 par son Assemblée générale et mis en œuvre en fin 2005, suite à la campagne de marketing prévue auprès de tous les partenaires, surtout du Secteur privé et des partenaires financiers et à la disponibilité des financements attendus.
Contact : Harold Roy-Macauley CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18 523, Sénégal Tél. : (221) 825 96 18 Fax : (221) 825 55 69 E-mail : harold.roymacauley@coraf.org Internet : www.coraf.org
Le prochain article portera sur le Programme lui-même.
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et soumis à l'ensemble des acteurs et partenaires au développement. A la question de savoir si des pays de la sous-région se sont lancés dans les biotechnologies et les produits ciblés, il relate, contre toute attente des lecteurs, les révélations d'une étude de l'Organisation sous-régionale selon lesquelles « dans chacun des pays, il existe des programmes embryonnaires en biotechnologie […] pas assez soutenus. Ce qui est à la base de l'idée de disposer d'un programme sous-régional pour résoudre [plus rapidement] les contraintes liées à l'amélioration de la productivité. » Les produits, eux, sont la viande, le lait, les cultures vivrières et commerciales qui assurent la sécurité alimentaire et l'indépendance financière des producteurs. Le courage de nos opinions
De là surgit l'embarrassante question qui est sur toutes les lèvres : peut-on manger des produits transgéniques sans danger ? « Lorsqu'on pose la question de cette manière, réagit-il avec beaucoup de retenue, la réponse est souvent difficile mais en même temps simple. Les biotechnologies […] permettent d'améliorer des spéculations végétales et animales données en amenant d'autres gènes […] de la même espèce ou [non]. Je ne sais pas comment convaincre les gens qu'on amène pas [aussi] une maladie. » Il ajoute, rassurant, « qu'il y a un certain nombre de précautions à prendre en ce qui concerne les OGM, car on ignore les effets des combinaisons. [C'est] à nous de savoir quelles tech-
niques utiliser. En d'autres termes, nous devons arriver à faire les OGM que nous voulons. » Dixit ! Peut-on nier les risques de dépendance du paysan africain par rapport aux semences transgéniques protégées ? est une question tout aussi embarrassante. « C'est cela mon propos », précise-t-il derechef, tout en répétant dans un ton ferme qu'« il nous faut faire les OGM que nous voulons. Ceux qui sont derrière ces questions de gains se fatiguent, parce que les gens ont compris qu'en s'embarquant dans cette voie, elles deviennent totalement dépendantes. Dans nos structures de recherche, nous améliorons les semences. Les structures politiques ont un rôle à jouer afin de régler la question de la filière semencière. » Avec la même verve, il replique que la question des brevets est, de nos jours, claire : « On reconnaît le droit de l'agriculteur. C'est par son action qu'on dispose
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de ce potentiel génétique. [...] Le producteur a un droit, cela suppose qu'il faut également voir le mode d'appropriation. » Mais qu'en serait-il du coût des semences pour lui ? « Il existe des manipulations qui exigent un coût. Il faut donc […] des subventions. Ce sont eux [les pays développés] qui ont les agricultures les plus subventionnées au monde. Donc, il y a quelque chose qui ne va pas. Je crois qu'il nous faut avoir le courage de nos opinions. » Enfin, existe-t-il des alternatives ? Dr Paco Sérémé répond que « les biotechnologies ne sont qu'un outil qui permet de résoudre certaines contraintes pour lesquelles nous n'avons pas suffisamment de solutions. Dans le cas de la fructification du karité, dont la durée de reproduction varie entre vingt-cinq et trente ans, on peut raccourcir actuellement ce cycle. », mais il ajoute tout de go que « tout n'est pas biotechnologie. »
Biotechnologie : une conférence des Etats en vue
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ES DERNIERS TEMPS, LA SCIENCE
et la technologie ont repris du poil de la bête. Elles sont à nouveau sur toutes les lèvres… des décideurs politiques. Comme un leitmotiv, elles se répètent et les préoccupent au plus haut point. Leurs applications ne sont-elles pas essentielles pour l'avènement du développement durable en Afrique de l'Ouest ? N'est-il pas temps que la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) développe et adopte en 2006 une politique et une stratégie cohérentes et intégrées sur la science et la technologie ? L'heure n'est-elle pas arrivée de booster l'économie par ce biais ? N'est-ce pas aussi urgents les partenariats entre tous les acteurs agricoles qui promeuvent la coopération, la collaboration, l'échange d'information ? Après Ouagadougou en juin 2004 (voir trente-troisième numéro de Coraf Action) et avant Bamako en juin 2005, les ministres chargés de la science et de la technologie de l'Organisation intergouvernementale, réunis à Abuja,
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le 4 novembre 2004, ont été habités par la conviction de pouvoir refléter la diversité culturelle africaine par l'inscription des préoccupations locales dans la mise en œuvre des programmes sous-régionaux. Pour répondre à tant de questions, les ministres ont passé en revue les moults initiatives écloses dans la sous-région, la conférence interministérielle internationale sur l'utilisation de la science et de la technologie pour la promotion de l'agriculture en Afrique de l'Ouest, la réunion des acteurs de la planification sur la biotechnologie et la biosécurité d'octobre 2004 organisée par le CORAF/ WECARD en vue de l'élaboration du Programme de biotechnologie et de biosécurité pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, les possibilités d'accès universelles appropriées aux politiques et stratégies et leurs moyens de mise en oeuvre, le besoin de création d'un environnement compétitif pour attirer les investissements en procurant un mécanisme de régulation, de bonnes institutions, un capital humain CORAF ACTION N° 34
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de qualité et des infrastructures sociales. Sur ces entrefaites, une kyrielle de mesures est prise. La protection des droits de propriété intellectuelle doit être rigoureusement poursuivie. Un dispositif approprié est à mettre en place pour renverser la tendance de la fuite des cerveaux. Des formations, des échanges de programmes et d'expériences, le partage des informations doivent être organisés en vue du renforcement des capacités humaines. Formuler une stratégie sousrégionale, inspirée du Sommet mondial sur la société de l'information et du NEPAD, facilite l'accès universel aux technologies de l'information et de la communication, dont l'harmonisation des politiques nationales doit déboucher sur une stratégie sousrégionale en 2006 et la mobilisation de ressources financières pour la mise en œuvre du plan d'action de ce Sommet. Valeur ajoutée dans la transformation agroalimentaire La CEDEAO est priée d'encourager les Etats à poursuivre les efforts d'exploitation des biotechnologies au bénéfice des populations, de s'assurer que la sous-région sera demain un leader dans ce domaine, de faire siennes les initiatives sous-régionales surgissant du terreau biotechnologique, d'inciter les Etats et autres acteurs à participer de manière active à la conférence ministérielle de Bamako, prévue en juin 2005. Les énergies renouvelables n'ont pas été oubliées, puisque la formulation d'un protocole sous-régional harmonisant les politiques nationales est vivement demandée. Les citoyens, le Secteur privé, les parlementaires des Assemblées nationales et la CEDEAO sont à sensibiliser sur l'impact positif des activités scientifiques et technologiques sur le développement socioéconomique. Est très attendu le fait d'encourager le Secteur privé à consacrer un pour cent de son chiffre d'affaires annuel à la recherche et au développement nationaux, de commettre pour 2005 une étude relative à la mise en place d'un fonds de soutien et d'autres incitations au marketing, de créer un environnement propice au partenariat CORAF ACTION N° 34
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Secteur public-Secteur privé dans l'optique de faire naître des capitauxrisques, de consacrer progressivement un pour cent du produit national brut de chaque Etat à la recherche et à la technologie d'ici 2015 tel que recommandé par le Plan d'action de Lagos de 1980. Sa Commission technique sur la science et la technologie, l'industrie et l'énergie, chargée de suivre et d'évaluer la mise en œuvre des activités incluant la coopération inter-étatique, les rapports avec le NEPAD et les autres agences, doit reprendre ses travaux. Des comités nationaux interministériels doivent être installés avant 2005 par tous les Etats. Un comité consultatif des acteurs de la CEDEAO est à mettre en place afin de drainer les bienfaits du Secteur privé, des institutions de formation, du Secteur public, des associations de promotion féminine. Les centres d'excellence dans les domaines prioritaires — technologie, biotechnologie, recherche environnementale — ainsi que les centres de test des minéraux sont à loger dans les centres spécialisés existant dans les Etats, selon les avantages comparatifs qu'ils renferment. La création de réseaux de recherche, de transfert de technologie, de renforcement des capacités d'accès aux marchés, de recherche des matières premières et de développement des foras doit promouvoir l'apport de valeur ajoutée dans la transformation agroalimentaire et minérale. Pour couronner le tout, une rencontre annuelle au moins doit réunir les ministres pour une revue de l'évolution du développement scientifique et technologique de la sous-région.
Contact : Paco Sérémé CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Sénégal Tél. : (221) 825 96 18 Fax : (221) 825 55 69 E-mail : paco.sereme@coraf.org Internet : www.coraf.org
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Agroalimentaire
Technologie, recherche et développement
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HERCHEURS ET TECHNICIENS N'Y
sont pas allés de main morte en égrennant une centaine de résultats scientifiques : farine de mil, farine de maïs, sanxal (brisure de mil), araw (granulé de farine de mil), biscuits à base de céréales locales, pain de maïs, etc. La division sur le développement technologique de l'Institut de technologie alimentaire du Sénégal les a développés en mettant au point des méthodes, des techniques et des Etudes de projets : de l'expertise avérée Etude technique d'une unité de transformation de la pastèque Etude technique d'une unité de séchage de mangue Etude de faisabilité d'unités de valorisation de la pastèque dans le cadre du Programme élargi de lutte contre la pauvreté de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel Diagnostic technique et Plan stratégique de développement des unités de transformation des céréales, de fruits, de légumes et de lait assistées par le Projet des micro-entreprises rurales (PROMER) Diagnostic technique des unités de transformation de sésame et d'huile de palme et des unités de production de miel et de fromage dans le département de Sédhiou assistées par le Programme de développement intégré de la Moyenne Casamance (PRIMOCA) Assistance à la mise au point de nouveaux produits à base de fruits dans la ferme de Wayembam, en zone des Niayes à Dakar Assistance à la mise au point de nouveaux produits à base de mangues séchées dans la ferme de Wayembam
E CHOS procédés adaptés de conservation et de transformation de ces produits alimentaires, dans le but de valoriser les ressources agricoles locales et d'améliorer les performances du secteur agroalimentaire. Et ces efforts n'ont pas été vains, puisque le transfert de technologie a permis l'adoption de certains de ces acquis par l'industrie et l'artisanat. Les agents des Petites et moyennes entreprises et des Petites et moyennes industries ont été assistés sur le plan technique. L'ont également été les agents des unités artisanales et des Organisations non gouvernementales sur le développement de nouveaux produits, la diversification de la production, l'amélioration des produits et des procédés, le diagnostic technique et l'élaboration de Plans stratégiques de développement. Une autre formule, l'« incubation », est expérimentée et consiste à accueillir, à l'Institut même et sur la base d'un contrat, des
promoteurs privés désirant exploiter ses résultats et fabriquer des produits avec ses propres équi-pements. Elle leur permet également de vérifier l'acceptabilité des produits et d'identifier les marchés, ce qui, par exemple, les dispense d'un quelconque investissement pendant un an. Chaque fois que l'affaire s'avère concluante, ils quittent et s'installent à leur propre compte. Ensuite, des promoteurs privés se sont vus réaliser des études techniques, des études de faisabilité et des projets d'installation d'unités de transformation de fruits et de légumes, de céréales et de poissons.
Bananiers : un réseau d'information pas de trop
bananes plantains par an, principalement dans la zone tropicale humide de l'Afrique de l'Ouest et du Centre et dans la région des Grands Lacs. Du fait de cette importance, chaque pays producteur s'est doté d'un programme de recherche ; les SNRA ont constitué le MUSACO et le réseau de recherches sur les bananiers en Afrique de l'Est et du Sud (BARNESA). Le MUSACO, lui, vise à renforcer et à coordonner la coopération sousrégionale, à renforcer les capacités de recherches des SNRA, à faciliter la production, la collecte et l'échange d'informations, le transfert des technologies aux vulgarisateurs, de suivre et d'évaluer les recherches, d'apprécier leur impact.
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ES SÉMINAIRES SE SUCCÈDENT MAIS
ne se ressemblent pas. Tel semble montrer un certain atelier régional qui a débouché sur du concret : la création d'un réseau d'information et de documentation sur les Musa en Afrique regroupant seize pays. Il s'est tenu à Djombé, au Cameroun, en début novembre 2004, pour étudier comment mieux gérer et utiliser l'information sur les Musa, autrement dit les bananiers et les bananiers plantains, et ce, sous l'œil vigilant des représentants du Centre africain de recherches sur bananiers et plantains (CARBAP), du réseau de recherche sur les Musa en Afrique centrale et de l'Ouest (MUSACO) du CORAF/WECARD, de l'Institut international pour l'amélioration des bananiers et des bananiers plantains (INIBAB) et du Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA). Le continent produit environ trente millions de tonnes de bananes et de
Contact : Lat Souk Tounkara ITA, BP 2765, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 859 07 07 Fax : (221) 832 82 95 E-mail : ita@ita.sn Internet : www.ita.sn
Un projet d'équipement en materiel informatique Visant à améliorer la productivité des systèmes de production et les revenus des populations, le nouveau réseau d'information a un agenda très chargé d'activités, comme l'évaluation des besoins des différents partenaires et de leurs priorités, le développement de mécanismes de communication entre eux, la collaboration avec d'autres sources d'informations régionales et internationales dont le Système global d'information. S'y ajoutent
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DE LA RECHERCHE
Le centre régional Centre africain de recherches sur bananiers et plantains (CARBAP), Cameroun Les points focaux nationaux Centre de recherches agricoles– plantes pérennes (CRA–PP), Bénin Institut de recherche agronomique et zootechnique (IRAZ), Burundi Direction générale à la recherche scientifique et technique (DGRST), Congo Centre national de recherche agronomique (CNRA), Côte d'Ivoire Institut de recherches agronomiques et forestières (IRAF), Gabon UNGECO, Guinée équatoriale Institut de recherche agronomique de Guinée (IRAG), Guinée Centre national de la recherche appliquée au développement (FOFIFA), Madagascar Institut centrafricain de recherche agronomique (ICRA), République centrafricaine Institut national pour l'étude et la recherche agronomique (INERA), République démocratique du Congo Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), Sénégal Institut togolais de recherches agricoles (ITRA), Togo Rice research station, SierraLeone National Horticultural Research Institute (NIHORT), Nigeria Crop Research Institute (CRI), Ghana
l'organisation d'ateliers de formation, le lancement de publications et autres produits d'information, la création et la gestion de bases de données régionales, d'un centre de documentation spécialisé sur les Musa en Afrique, l'échange d'informations entre les centres nationaux d'information et le nouveau réseau d'informaCORAF ACTION N° 34
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tion, la mise en place du centre régional et des points focaux nationaux du nouveau réseau (voir encadré), etc. Dans cette voie tracée, le représentant du CORAF/WECARD a déclaré ce dernier disponible à apporter un appui à la recherche de financements pour un projet d'équipement en matériel informatique de ces deux mécanismes.
Contact : Kassalo Bamazi CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Sénégal Tél. : (221) 825 96 18 Fax : (221) 825 55 69 E-mail : kassalo.bamazi@coraf.org Internet : www.coraf.org
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essentiellement de la bonne gestion des ressources en eaux disponibles définie par une stratégie de développement durable et réaliste. Le territoire sahélien s'étend sur 530 millions d'hectares dont 60 % sont complètement désertiques, un peu plus de 10 % cultivées et près de 30 % toujours cultivables. L'irrigation est pratiquée sur plus de 20 % des terres cultivables, surtout au Tchad qui accapare les 40 %, au Mali qui se taille les 30 % et au Niger qui se contente des 10 % et plus. Par contre, l'agriculture pluviale, elle, est exercée sur moins de 50 % des terres cultivables, avec 600 millimètres de pluies et une productivité de près de 1. Les possibilités de production demeurent entravées par la qualité et la fragilité des sols : faibles fertilité surtout en phosphore et en azote, matières organiques, capacité de rétention de l'eau. D'où le fait que 40 % des zones, ayant reçu des pluies relativement abondantes, ne sont pas cultivables ou se prêtent mal à une culture permanente. Les meilleurs sols, qui reçoivent 800 millimètres de pluies par an, se trouvent dans les deux plus grandes zones que sont la zone soudanienne et la zone nord guinéenne. En 1989, y a été exploitée CORAF ACTION N° 34
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une surface estimée à 25 % des terres cultivables, mais cela n'a nullement été une condition suffisante pour voir la production ou les surfaces cultivables augmenter, tout simplement parce qu'en la matière ce qui est important ce n'est pas la proportion des terres utilisées — pâturages ou champs —, mais plutôt de faire en sorte, vu les systèmes de production dominants, à obtenir le point d'équilibre entre la densité de la population et la capacité d'accumulation des terres à long terme dans les diverses zones agroécologiques. On peut donc en déduire que le bas niveau de la productivité – attribuée à la mauvaise qualité des sols et aux modes de production traditionnels – limite les capacités de rétention de l'eau des sols de cette zone agrosylvopastorale sahélienne. D'où la vulnérabilité supérieure de la couverture végétale naturelle qui est, de surcroît, la ressource la plus exploitée.
menté aux dépens des forêts, des terres reboisées ou vierges. De fait, l'habitat de la faune et de la flore, qui occupait 65 % des terres au début du siècle, a été réduit à un peu plus du tiers de la superficie initiale, ce qui met en danger plusieurs espèces de plantes et d'animaux. Il en est de même de la dégradation des ressources naturelles qui s'est accentuée, ces dernières années. En milieu rural, le manioc, l'igname, la pomme de terre, le riz, le maïs, le sorgho, le coton sont principalement cultivés
Une complémentarité économique Sur près de 600 millions d'hectares que compte la zone côtière, 60 millions sont exploités, soit 10 %, 325 millions sont boisés 1,1 million est irrigué. Cette zone, qui va de la côte à la savane, qui reçoit environ 1 500 millimètres de pluies par an, se caractérise par une longue saison des pluies de 270 jours, par une courte saison sèche de moins de 120 jours, par des sols fragiles et très dégradables. La partie sub-humide ou savane humide, qui reçoit entre 900 et 1 500 millimètres de pluie, se caractérise par une saison des pluies de 150 à 270 jours et par une saison sèche de 120 à 180 jours. Soixante pour cent de ses terres sont cultivables, selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, et cela aurait pu être plus si les possibilités n'étaient pas limitées par les insectes, les maladies, les mauvaises herbes, la haute teneur en acide des sols, le lessivage des sols, leur érosion, etc. S'y ajoute la destruction des forêts qui se déroule sous nos yeux à un rythme effroyable du fait de l'accroissement des superficies exploitées. En effet, les terres, utilisées à des fins autres que l'agriculture, ont aug-
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par les petits producteurs. Le café robusta, les produits du palmier, la noix de coco, le cacao et l'hévéa sont exportés. Dans la savane, on préfère élever les moutons, les chèvres, en somme les petits ruminants. La pêche constitue une importante activité au Ghana, en Gambie, au Sénégal, etc., mais c'est l'agriculture, pourvoyeuse d'emplois à un peu plus de 60 % de la population active, soit, par exemple, environ 50 % au Ghana et 75 % en Gambie, qui demeure la source essentielle de revenus des pays de cette zone. Par ailleurs, on a noté une complémentarité économique entre la zone côtière et la zone sahélienne. Les vastes étendues de pâturage de la seconde se prêtent bien à l'élevage — des petits ruminants —, tandis que la première, avec ses nombreux débouchés urbains, s'offre comme un marché pour le bétail et un endroit d'engraissement des animaux pendant la saison
V IE sèche, lorsque les pâturages se dessèchent de l'autre côté. Quand la première zone se prête plus à la culture des racines et tubercules, de banane et du plantain, la seconde, elle, se prête plus à celle des céréales. De plus, toutes ces « richesses » sont vendables d'une zone à une autre. La zone de l'Afrique centrale, qui couvre environ 25 % du territoire subsaharien, est celle des grands fleuves que sont le fleuve Congo, le fleuve Ogoué et le fleuve Chari et des grands lacs que sont le Lac Tchad et
En agriculture aussi, la fin justifie les moyens 4 Dans la lrente et unième édition a démarré la série d'articles sur la stratégie décennale de recherche agricole pour le développement en Afrique (2002-2012) du Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA). Voici le quatrième article.
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le raffermissement des relations de coopération avec les partenaires financiers traditionnels, la diversification des sources de financement, la sécurisation des financements publics à long terme, l'accroissement des parts de financement des Etats, des Organisations professionnelles des producteurs, des Organisations non gouvernementales et de l'agro-industrie, le développement de mécanismes innovants d'allocation de ressources, du genre compétitif et contractuel basé sur les critères de performance et d'impact sur le terrain. Surgir de terre
le Lac Kivu, mais aussi celle au relief contrasté de montagnes comme le Mont Cameroun, le Mont Malabo et la chaîne volcanique du Tibesti et de collines dans la région des Grands Lacs et la zone forestière du Mayombé qui s'étalent du Gabon au sud du Tchad en passant par le Congo, la République démocratique du Congo et la République centrafricaine.
Contact : Paco Sérémé CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Sénégal Tél. : (221) 825 96 18 Fax : (221) 825 55 69 E-mail : paco.sereme@coraf.org Internet : www.coraf.org
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N TOUTE CHOSE, IL FAUT RECHERCHER
la qualité. Mais la qualité a un coût. Pour arriver à des résultats de qualité, les dirigeants du Forum pour la recherche agricole en Afrique s'engagent à y mettre le prix : l'élaboration et la mise en œuvre d'une stratégie fondée sur l'expertise, la mobilisation des ressources financières, le plaidoyer, le tissage de partenariats, le renforcement institutionnel. La qualité des résultats de recherche étant d'abord déterminée par celle des hommes engagés dans ce processus, la stratégie commence par le recrutement d'un personnel hautement qualifié et compétent et par le recours à l'expertise, partout où elle existe, principalement dans les trois sous-régions de l'Afrique sub-saharienne, et ce, de concert avec le Secteur privé, les décideurs politiques, les partenaires financiers. Elle se poursuit avec la mobilisation des ressources financières qui demande
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De manière concrète, tout doit être mis en œuvre pour que s'instaure dorénavant une nouvelle culture de financement et d'appui technique dans le monde de la recherche et du développement agricoles, que soient privilégiées les activités de documentation, d'analyse et de publication relatives à l'impact et à la pertinence des réalisations, de façon à intéresser les partenaires financiers à l'agenda des Systèmes nationaux de recherche agricole, des Organisations sousrégionales et du FARA, etc., que le Secteur privé, les ONG, les fondations d'appui à la recherche s'impliquent dans ce financement, que la Banque africaine de développement et la Banque mondiale usent de leur influence pour sensibiliser les dirigeants africains sur l'impérieuse nécessité d'un système de financement durable, notamment en accordant un pour cent du produit intérieur brut agricole à la recherche et au développement agricoles. Enfin, il faut parvenir à la collaboration entre le FARA et le NEPAD, l'Initiative africaine pour le riz (IAR), le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) pour qu'ensemble des projets conjoints surgissent de terre et les financements soient coordonnés et accrues, vu les avantages comparatifs des uns et des autres.
Contact : Armand Faye CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Sénégal Tél. : (221) 825 96 18 Fax : (221) 825 55 69 E-mail : coraf.action@coraf.org Internet : www.coraf.org CORAF ACTION N° 34
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portation, et, enfin, participe à la formation des corps de métiers de l'alimentaire. Que voilà un vaste champ que l'Institut, à lui seul, ne pouvait cultiver, vu ses maigres ressources humaines et Participer davantage à faire connaître les institutions de recherche et (ou) de matérielles, d'où l'heureux concours développement agricoles et agroalimentaires membres du CORAF/WECARD, apporté par l'Organisation des Nations que cela concerne celles représentant les Systèmes nationaux de recherche unies pour l'alimentation et l'agriagricole des vingt et un pays actuels couverts en Afrique de l'Ouest et du culture (FAO). Entre 1968 et 1974, en Centre ou celles membres de ces SNRA, c'est là la tâche dévolue à cet effet, cet organisme n'a pas lésiné espace de Coraf Action. Le premier occupant s'appelait l'Institut sénégalais sur les moyens : des laboratoires et de recherches agricoles (ISRA), le second l'Institut de recherche agricole pour des ateliers pilotes y sont créés ; des le développement du Cameroun, le troisième le Centre national de recherche équipements y sont installés ; des agronomique (CNRA) de Côte d'Ivoire, le quatrième se nomme l'Institut de experts y sont affectés pour lancer technologie alimentaire (ITA) du Sénégal. des programmes de recherche et former les chercheurs et techniciens FÉVRIER 1963, CELA FAIT MAINTENANT ouvertement leur intention de faire en sénégalais devant les remplacer. plus de quarante ans que fut sorte que l'ITA guide et coordonne les Ainsi sevré mais toujours soutenu, créé l'Institut de technologie alirecherches sur le traitement, la transl'Institut a évolué sous plusieurs mentaire (ITA) du Sénégal. Poser cet formation, le conditionnement, la formes — établissement public à acte n'avait rien de fortuit, puisque conservation et l'utilisation des alicaractère industriel et commercial, établissement public à caractère administratif et établissement public à caractère scientifique et technologique —, tous ces changements étant dictés par des préoccupations stratégiques. Leurs effets se sont fait sentir sur les programmes et projets de recherche, qui ont traduit en sujets d'étude les priorités des différents Plans de développement économique et social, notamment le développement du secteur industriel : industrialisation au moyen de la substitution des importaL'Institut de technologie alimentaire, un joyau nouvellement réceptionné, trônant sur la route des Pères Maristes, à Hann, à la lisière de la capitale. tions, de la création de grandes entreprises et de la mobilisation d'importants ments locaux, surtout dans le but de les décideurs voulaient relever un capitaux (1961-1969), développement favoriser l'implantation d'industries grand défi de l'époque : aider le pays de la petite et moyenne Entreprise alimentaires. Elles nourrissaient égaà sortir de sa très forte dépendance avec la mise en place de la Société lement l'espoir que l'Institut développe alimentaire vis-à-vis de l'extérieur, nationale d'études et de promotion de nouvelles ressources alimentaires héritage d'un mode de consommaindustrielle (SONEPI) chargée d'aptrès nutritives et adaptées aux goûts tion extraverti et d'une économie puyer, sur le plan technique et financier, ainsi qu'au pouvoir d'achat des agricole dominée par les cultures l'initiative privée artisanale (1969consommateurs, aide à contrôler la d'exportation, l'arachide en tête. En 1973), création d'entreprises exportaqualité des produits alimentaires, l'érigeant en établissement public de trices avec l'aménagement de la Zone depuis la production jusqu'à la comrecherche appliquée, les autorités industrielle de Dakar, essentiellement mercialisation, à l'importation et à l'exgouvernementales d'alors affichaient
ITA : la longue marche de la recherche agroalimentaire
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V IE mandatée pour favoriser la création d'emplois, les apports de technologies et l'amélioration de la balance commerciale (1974), valorisation des ressources naturelles dans chaque filière alimentaire.
de transformation du niébé — farine de niébé fermenté pour les beignets salés ou akara, farines et semoules à base de niébé grillé —, de produits de cuisson à base de farines composées
Tant de réalisations ressassées Pétri par cette riche expérience, l'Institut s'est senti de taille à s'attaquer à un second front, celui de la valorisation des produits, l'agriculture étant, tout de même, le principal facteur de croissance économique du pays, sans perdre de vue, un seul instant, l'immensité des tâches mais également leur faisabilité : augmenter Fumoir industriel le degré de transformation de ces produits, produits animaux diversifier davantage leur transformation industrielle en introduisant de nouvelles techniques et en développant de nouveaux produits, favoriser la présence des femmes dans les groupements villageois s'activant dans la transformation des fruits et légumes, des produits carnés, halieutiques et céréaliers, etc. Mais aujourd'hui, l'ITA a-t-il vraiment répondu aux espoirs placés en lui ? La réponse fuse de ses nombreux résultats sur les produits, les procédés et les équipements exploités et exploitables par les micro-entreprises, les Petites et moyennes entreprises, les Petites et moyennes industries, y compris le secteur de l'alimentation de rue qui joue un rôle considérable dans la politique nationale de réhabilitation de la consommation des produits locaux, bref, tant de réalisations ressassées ici. En céréales et en légumineuses, sont mises au point et (ou) développées des technologies de stockage adaptées — fabrication de fûts métalliques hermétiques, préservation de l'infestation du niébé par les bruches —, un procédé de transformation primaire — décorticage, mouture, détermination des spécifications techniques des produits de mouture, conception de fiches techniques —, des technologies
Produits maison à base de fruits et de legumes et de maïs.
pour
— pains et pains au lait, de mil, de maïs, de niébé et de manioc, biscuits et pâtisseries de farines locales —, des aliments de complément à base de céréales locales — farines pour les enfants, produits extrudés pour le petit déjeûner des enfants. En fruits et en légumes, sont éga lement mises au point et (ou) développées des techniques de deverdissage des agrumes, de maturation complémentaire des bananes et des mangues, de détermination des conditions optimales de récolte et de conservation, de traitement fongique des mangues et des agrumes, et divers boissons, jus, sirops, concentrés, pâtés, confitures, marmelades, compotes, fruits, fruits secs. Produire des champignons comestibles au Sénégal En produits carnés, les charcuteries bovines — saucissons, saucisses, salami, luncheron, beef meat, bœuf pressé —, les pâtés — foie, cervelle, langue, volaille — et les techniques de fumage — bœuf, poulet — font partie du lot. En produits halieutiques, les mêmes pas de géant sont franchis : pâté blanc de sardinelle, sardinelles
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salées pressées, techniques de prétraitement du poisson avant le fumage, le braisage ou la transformation, techniques de traitement du poisson séché ou pyrèthre pour la conservation. En biotechnologies, les mêmes avancées sont réalisées : souches de bactéries lactiques et starter (ferment) pour la production de wayaliin (lait caillé traditionnel), procédé de transformation semi-industriel du néré, starter de ce produit, vinaigre à base de mangues, procédé original de production du vinaigre par la méthode d'Orléans, starter pour la fermentation dirigée de la farine de mil, production d'un biophymère gomme xanthane (un substitut du gluten dans la panification de céréales dépourvues de celui-ci comme le mil) pour l'industrie africaine de boulangerie, banques de souche d'origine africaine d'intérêt industriel, unités de production de champignons comestibles au Sénégal, etc. Contact : Amadou Tidiane Guiro ITA, BP 2765, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 859 07 07 Fax : (221) 832 82 95 E-mail : ita@ita.sn Internet : www.ita.sn
Les cinq organes et les trois directions Le conseil d'administration Le comité de direction de cinq membres élus par le conseil d'administration Le comité scientifique et technique, organe de commandite et de supervision des missions d'évaluation des unités, des activités et du personnel de recherche La direction générale comprenant le directeur général, le conseiller en qualité industrielle, le conseiller aux affaires scientifiques et techniques et le contrôleur interne de gestion La direction de la recherche et du développement La direction des relations extérieures La direction administrative et des ressources humaines
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LE TERRAIN
L'huile de palme rouge : à la bonne heure !
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ANS LE MONDE, LA CARENCE EN
vitamine A apporte son lot de chagrin. Plus de cinq millions d'enfants de moins de cinq ans en courent le risque. Et comme si cela ne suffit pas, les jeunes enfants, de plus en plus, meurent de maladies dues à la cécité dite évitable principalement causée aujourd'hui par cette carence. Et comme il faut bien lutter contre pour ne pas se laisser avoir, trois méthodes peuvent être adoptées : la supplémentation médicamenteuse, l'enrichissement d'aliments en vitamine A (le Beta carotène) au niveau industriel ou communautaire, la diversification alimentaire par les ressources locales. C'est par cette dernière « porte » qu'est entré au Burkina Faso le Projet pilote de promotion de l'huile de palme rouge non raffiné. De 1999 à 2001, des chercheurs de l'Université de Montréal, de l'Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) de Ouagadougou et de l'Institut de recherche pour le développement ont testé l'efficacité de l'huile de palme rouge sur le statut en vitamine A de mères et d'enfants de moins de cinq ans de la région Centre-Ouest, où elle n'est pas habituellement consommée. C'est d'une autre région, le Sud-Ouest, qu'on fait venir cette huile, très riche en précurseur de cette vitamine A qui est d'une efficacité biologique confirmée. Au bout de deux ans, l'évaluation de l'impact, par la mesure des teneurs en rétinol ou carotène (pigment caroténoïde précurseur de la vitamine A) du sérum sanguin de ces personnes, a montré une nette augmentation de la quantité de cette vitamine de 40 à 120 % des apports de sécurité chez les mères et de 40 à 95 % chez les enfants. La proportion des mères et enfants fortement carencés, c'est-àdire présentant au départ un taux de carotène inférieur au seuil recommandé (4,20 milligrammes par litre), a décru, passant de 60 à 30 % pour les mères et de 85 à 65 % pour les enfants. Les résultats concernent
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Du sirop de bisaab à votre santé La consommation des produits comme le gingembre, le tamarin, la mangue, la papaye, l'’oseille de Guinée (bisaap en wolof) est un sérieux problème au Sénégal. Alors, que faire ? Une des solutions que vous propose l'Institut de technologie alimentaire consiste à les transformer en boisson, en sirop, en confiture et en marmelade. Voici la deuxième recette. Pour faire du sirop de bisaab, prenez : 1 kilo de bisaap sec 5 litres d'eau 1,5 kilo de sucre pour chaque litre d'eau 1 bassine du coton hydrophile des bouteilles en plastique ou en verre Il nous suffit maintenant : de tremper et de laisser macérer le bisaab dans la bassine contenant les 5 litres d'eau, pendant 3 heures. Couvrez la bassine. La quantité d'eau peut être augmentée ou diminuée selon la qualité de la matière première (couleur) et le goût du consommateur. de recueillir le liquide de trempage en le faisant passer à travers un tamis pour éliminer les calices. de filtrer le liquide en utilisant le coton hydrophile pour éliminer les impuretés — sable, petits débris — et de rendre la boisson plus claire. de chauffer et d'ajouter le sucre (1,5 kilo par litre). Faites bouillir le liquide légèrement. La cuisson doit être rapide sinon peuvent être modifiés le goût, la saveur et la couleur. d'enlever l'écume (mousse) au-dessus du liquide qui contient les impuretés pour avoir un sirop limpide. de remplir les bouteilles de sirop bouillant et de les fermer aussitôt. Les bouteilles en plastique doivent être plongées dans l'eau fraîche au moment du remplissage, afin d'éviter qu'elles ne se déforment. de coucher les bouteilles quelques minutes pour détruire les micro-organismes. Remettez seules les bouteilles en plastique dans l'eau fraîche. Maintenant, levons tous nos verres à votre santé !
également le changement noté chez les mères de vouloir consommer dorénavant cette huile, et la pérennisation d'une telle méthode se trouve dans la commercialisation du produit, la sensibilisation et l'application de prix adaptés au marché local. Les recherches se poursuivent sur l'utilisation de cette huile dans les repas servis dans les cantines scolaires, ainsi que sur les autres bien-
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faits — emplois féminins, par exemple — et sur sa commercialisation hors des zones de production du Projet.
Contact : Francis Delpeuch IRD, BP 664501, 34394 Montpellier, France Tél. : 33 (0) 4 67 41 61 66 Fax : 33 (0) 4 67 41 63 30 Courriel : delpeuch@ird.fr
M ON
Forêts camerounaises : chronique d'une disparition imminente Annoncée dans les vingt-troisième et vingt-quatrième numéros de Coraf Action, cette nouvelle rubrique de réflexion, de débat et de proposition a démarré dans la vingt-cinquième édition. Emile N. Houngbo a sacrifié à la tradition, en livrant le premier sa réflexion sur « Bénin. Agriculture durable : une question d'accès aux ressources ». Maty Ba Diao est la deuxième à délivrer son point de vue sur l' « Amélioration de la production laitière : l'apport de l'insémination artificielle ». Uche C. Amalu, le troisième, a délivré un plaidoyer appelé « Rendons grâce au sol », tandis que Karamba Mané, le quatrième, a lancé un appel fort pathétique appelé « Allons-nous laisser mourir le palmier de sa belle mort ? ».
Le cinquième, Paco Sérémé, lui, dévoile ce qu'il croit dans « Le CORAF/WECARD et les enjeux de ce nouveau siècle ». Le sixième, Babacar Ndir, croit aussi que la « Fermentation du netetu : la technologie ne date pas de maintenant ». Les septièmes, Awono Cyprien et Havard Michel, s'interrogent dans « Agriculture-élevage. L'intégration passe-t-elle par le bovin. ? » Le huitième, Amadou Tidiane Guiro, reste convaincu qu'en « Agroalimentaire. L'exigence de qualité pour les produits africains : cas du Sénégal » est incontournable. Le neuvième, Ngono Grégoire, lance une stridente complainte dans « Mon humble avis ». Réponse.
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A FORÊT CAMEROUNAISE SURVIVRAIT-
elle après 2004 ? La réponse sonne comme un glas. Tout le laisse croire. D'abord, elle régresse de façon alarmante. La couverture végétale recule à un rythme proche de cent mille hectares par an du fait des défrichements agricoles, de l'exploitation de vingt-deux millions de mètres cubes de bois d'œuvre, de la consommation de vingt millions de mètres cubles de bois d'œuvre par an, des feux de brousse et du surpâturage. Et l'accroissement naturel de sept millions de mètres cubes ainsi que la plantation de quatre cent quatre-vingt six mille mètres cubes pourraient n'y rien faire ! En effet, malgré tous les efforts, la régénération artificielle n'a jusqu'à présent donné que des résultats mitigés, puisque seuls 35 000 hectares sont plantés, et leur maintien en régie coûte des yeux de la tête, et c'est la raison pour laquelle l'Office national de développement des forets (ONADEF) prévoit d'arrêter cela et de s'orienter vers la régénération naturelle. En occupant entre 15,5 et 20,5 millions d'hectares, soit respectivement 35 et 45 % du territoire national, la biodiversité fores-tière camerounaise est la plus florissante d'Afrique. Cinq
Dr Ngono Grégoire, spécialiste de la forêt, de l'environnement et de la sylviculture à l'Institut de recherche agricole pour le développement du Cameroun
pour cent de ces surfaces sont occupés par 5 parcs forestiers — Waza, Béroué, Bouba Ndjida, Kalamaloué, Mozogo-Korogo forestiers —, 127 réserves forestières et 55 périmètres de reboisement. Elle comprend surtout la forêt dense, verte et humide, la forêt à feuilles caduques et la forêt à galeries. La forêt dense équatoriale comprend la forêt de mangroves qui occupe les zones montagneuses de la côte située autour du Rio del Rey riche en palmiers raphia et le bassin de Douala envahie par les essences de bois, tel le Rhizophora et l'Aviecmia, et la forêt humide ou forêt primaire toujours verte, riche en essences rares s'étendant dans la zone localisée entre 200 et 800 mètres d'altitude et couvrant une grande partie du plateau sud camerounais.
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HUMBLE AVIS
Par endroits, tels autour de Yaoundé, la forêt primaire est remplacée par la forêt secondaire, en raison de l'exploitation forestière, de l'agriculture itinérante sur brûlis et de l'expansion urbaine. Cependant, elle reste presque intacte du fait de sa très difficile accessibilité et du faible taux de densité de la population. Des restes de cette forêt subsistent encore dans certaines zones peu accessibles, cemme Djerem et Mbam, les versants accidentés du Mont Fébé et du Mont Yené. La forêt conserve une certaine importance dans la savane guinéenne, mais se réduit considérablement dans la zone soudanienne et plus encore dans la zone sahélienne à l'extrême nord du pays. Le secteur forestier représente plus de 3,5 % du produit intérieur brut et 15 % du produit intérieur brut agricole. L'exportation du bois compte pour plus de 10 % des
Coraf Action
Lettre d'information trimestrielle du Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles Directeur de la publication Paco Sérémé
Rédacteur en chef Armand Faye
Coordonnateurs nationaux ayant collaboré à ce numéro :
Odile Tahouo, CNRA, Côte d'Ivoire Ekindi-Mbonga Rose, IRAD, Cameroun Documentation Kassalo Bamazi Mise en pages Ngor Sarr
Edition et distribution CORAF/WECARD
Version anglaise disponible
CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18534, Sénégal Tél. : (221) 825 96 18 Fax : (221) 825 55 69 E-mail : paco.sereme@coraf.org E-mail Coraf Action : coraf.action@coraf.org Internet : www.coraf.org ISSN : 0850 5810 Imprimerie : Saint-Paul, Dakar
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DE LECTURE
exportations. La partie exploitable de la forêt couvre 17,5 millions d'hectares, soit un peu plus de 35 % du territoire national. Quarante pour cent de la forêt sont exploités, c'est-à-dire une trentaine d'essences seulement, dont trois — l'Ayous, l'Azobé et le Sapelli — représente environ 60 % de la production totale de bois d'œuvre, de bois de service, de bois ronds, de bois de chauffe et de nombreuses plantes forestières utiles. La filière bois d'œuvre pèse aujourd'hui socioéconomiquement près de 55 milliards de francs CFA, dont 30 pour les bois exportés. L'industrie de transformation est composée de 60 scieries, de 5 usines de déroulage de contre-plaqués, de 1 usine de panneaux lattés (contre-plaqués dont l'âme est formée de lattes étroites), de 1 fabrique d'allumettes, de 1 caisserie, mais qui sont dépourvues de matériels neufs, de personnel qualifié, de système de normalisation des produits. Comme il ne peut en être autrement dans ces conditions, la productivité s’est affaissée à 3 mètres cubes de gramme par mètre cube de sciage, les pertes et gaspillages s'élèvent entre 60 et 75 % de la matière ligneuse de chaque arbre abattu. Entre 1960 et 1990, bien que la production de grumes (écorces restant sur le bois coupé) se soit accrue de près de 0,5 à 2,5 millions de mètres cubes en 1990, elle tend à régresser se situant à 2 millions de mètres cubes en 1992. Un peu plus de 50 % de cette production est actuellement exporté à l'état brut. La nation consomme 2,5 millions de mètres cubes de bois de CORAF ACTION N° 34
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service — bois d'échaffaudage et panneaux électriques et téléphoniques — par an. De 1960 à 1990, la production moyenne de poteaux électriques et téléphoniques est passée de 13 000 à plus de 30 000 pieds d'Eucalyptus saligna par an. L'exploitation traditionnelle de bois ronds, utilisés à fabriquer les manches d'outils et les œuvres d'art, reste élevée. La consommation de bois d'énergie — bois de chauffe et charbon de bois — est encore mal connue, les niveaux de consommation, les flux commerciaux, voire même les zones de production et les potentialités n'ayant pas été étudiés. Environ 70 % de la population utiliseraient uniquement du bois de chauffe — près de 40 milliards de francs CFA de chiffre d'affaires en 1991 — pour la cuisson et un peu moins de 5 % de bois ou de charbon en tant que sources d'énergie alternative. En raison de l'augmentation conjuguée de la population et du taux d'urbanisation, dans les quinze prochaines années la consommation de bois d'énergie est appelée à croître de 50 % et la part commercialisée passer de 40 à 80 milliards de francs CFA, ce qui en fera la première production forestière camerounaise. La forêt regorge également de plantes utiles, notamment les plantes médicinales — écorce de Pygeum, de Yohimbe jaune, fruit de Vocanga —, de plantes nutritives et de plantes de service — rotins, vin de palme et de raphia exploités dans le sud forestier et les bas-fonds des hauts plateaux de l'Ouest. En 1990, l'exploitation de ces 3 plantes médicinales a rapporté plus de 0,5 milliard de franc CFA. Le rotin 2005
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commercialisé et transformé procurerait 300 à 350 emplois Contact : Ngono Grégoire IRAD, BP 2067, Yaoundé Cameroun Tél. : (237) 223 31 05 E-mail : g_ngono@yahoo.cm
La suite : les projets de développement forestier.
Réaliser les promesses et potentiels de l'agriculture Africaine : Développement de stratégies en sciences et technologies pour l'amélioration de la productivité agricole et de la sécurité alimentaire en Afrique (note de synthèse). Par InterAcademy Council. Malgré toutes les richesses, les potentialities et les pro-
messes qu'on lui connaît, le continent africain abrite près de 200 millions de personnes mal nourries et 33 millions d'enfants sousalimentés ou affamés. Comment les sciences et les technologies les plus performantes peuvent-elles être exploitées pour contribuer à l'augmentation de la productivité agricole ? Cette étude y répond. Edité par InterAcademy Council, BP 19121, 1000 GC Amsterdam, Hollande, e-mail secretariat@iac. knaw.nl, Internet www. interacademycouncil.net. 2004, 36 pages.
AGENDA Les réunions du Conseil
q L'Assemblée générale du Réseau associatif de recherche forêt et agroforesterie tient ses assises à Kribi, au Cameroun, du 19 au 22 janvier 2005. q Le Comité exécutif se réunit à Dakar, du 2 au 3 février 2005. q Le Comité de suivi et d'orientation du Projet d'appui à la recherche en Afrique de l'Ouest (PARAO) se réunit à Dakar, le 31 mars 2005.
Les réunions conjointes
q L'International Trypanotolerance Centre, l'Institut sénégalais de recherches agricoles et le Centre de recherches pour le développement international organisent une conférence sur l'agriculture urbaine à Banjul, du 10 au 14 janvier 2005.
q Le CORAF/WECARD et l'USAID réunissent leurs Réseaux associatifs de recherche riz, maïs, sorgho et mil et leurs partenaires pour fonder le Réseau céréales à Ibadan, du 16 au 19 février 2005 Les autres reunions
q Le Comité exécutif du Forum pour la recherche agricole en Afrique se réunit pour la quatrième fois à Accra, du 10 au 12 février 2005.
q La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique organisent un atelier sous-régional (Afrique de l'Ouest et du Centre) pour l'élaboration du plan d'action du Programme détaillé pour le développement de l'agriculture de l'Afrique à Bamako, du 15 au 18 mars 2005.