Information générale
Guide d’élevage
Aspects économiques Bâtiments Ambiance
L’ÉMEU
Équipements
Génétique Reproduction Œufs Alimentation Santé Régie
AT 013 ISBN : 2-76490006-6
L’ ÉMEU Guide d’élevage
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PARTENAIRES DU CENTRE DE RÉFÉRENCE EN AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE DU QUÉBEC Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec Coopérative fédérée de Québec Union des producteurs agricoles
Le CRAAQ remercie Le Bulletin des agriculteurs, Marie-France Descarries et Clément Frédérick pour les photos apparaissant en couverture. Avertissements Au moment de sa rédaction, l’information contenue dans le présent guide était jugée représentative des connaissances sur la production et l’élevage de l’émeu au Québec et son utilisation demeure sous l’entière responsabilité du lecteur. Certains renseignements pouvant avoir évolué de manière significative depuis la rédaction de cet ouvrage, le lecteur est invité à en vérifier l’exactitude avant de les mettre en application. Il est interdit de reproduire, imprimer, traduire ou adapter cet ouvrage, en totalité ou en partie, sous quelque forme ou par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation écrite préalable du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec. Les formats PDF sont destinés à l’usage exclusif de l’acheteur et ne doivent en aucune façon être diffusés ou échangés avec d’autres utilisateurs.
Pour information et commentaires Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec 2875, boulevard Laurier, 9e étage Québec (Québec) G1V 2M2 Téléphone : 418 523-5411 Télécopieur : 418 644-5944 Courriel : client@craaq.qc.ca Site Internet : www.craaq.qc.ca © Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, 2001 PAVI0005-PDF ISBN 978-2-7649-0459-6 ISBN 2-7649-0006-6 (Imprimé, 2001) Dépôt légal Bibliothèque et Archives nationales Canada, 2015 Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2015
Le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec remercie le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation de son appui financier.
REMERCIEMENTS Le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) tient à remercier les collaborateurs suivants pour leur contribution à la rédaction et à la révision du guide L’émeu : Guy Bélanger, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Direction de la recherche économique et scientifique, Québec André Bérubé, médecin vétérinaire, Clinique vétérinaire Saint-Vallier, Saint-Vallier Anne Bérubé, Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, Québec Louise Bilodeau, Magazine Grands & Petits Gibiers, Saint-Frédéric Josée Bolduc, Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, Québec Ronald Boucher, agronome, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Direction régionale de l’Estrie, Rock Forest Martine Boulianne, Ph.D., médecin vétérinaire, Université de Montréal, Faculté de médecine vétérinaire, Saint-Hyacinthe Martine Bourgeois, agronome, Les Aliments Maple Leaf inc., Division Shur-Gain, Brossard Dany Cinq-Mars, Ph.D., agronome, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Direction des services technologiques, Division des productions animales, Québec Isabelle Cormier, Université Laval, Département des sciences animales, Québec Marie-France Descarries, éleveure, Mirabel Francine Dufour, médecin vétérinaire et agronome, Coopérative fédérée de Québec, Québec Gaétan Gingras, ingénieur et agronome, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Direction de l’environnement et du développement durable, Québec Charles Jobin, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation,
Direction de l’environnement et du développement durable, Québec Marie-Josée Lacasse, éleveure, Ranch Autruche Beauce-Appalaches, Saint-Anselme Michel Lefrançois, Ph.D., agronome, Université Laval, Département des sciences animales, Québec Laurent Munyan, agronome, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Bureau des renseignements agricoles, La Pocatière Kurt Serreyn, agronome, Fédération des Caisses populaires Desjardins de l’Estrie, Sherbrooke Chantal Simoneau, M.Sc., agronome, Les Aliments Maple Leaf inc., Division Shur-Gain, Brossard Richard Tessier, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Direction générale des affaires régionales, Québec Marie-Claire Thériault, éleveure, Ferme d’émeus JDVT, Neufchatel Roger Turcotte, agronome, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Direction des services technologiques, Québec Jocelyn Vaillancourt, éleveur, Ferme d’émeus JDVT, Neufchatel
REMERCIEMENTS À TITRE POSTHUME Jean-Marc Côté, agronome, Société de financement agricole, Québec Stéphane Dion, M.Sc., agronome, Coopérative fédérée de Québec, Montréal
COORDINATION ET ÉDITION Chantale Ferland, agronome, Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, Québec Élise Gosselin, agronome, Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, Québec Danielle Jacques, agronome, Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, Québec
TABLE DES MATIÈRES CHAPITRE 1 – INFORMATION GÉNÉRALE
1
PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DE L’ESPÈCE
3
SITUATION DE L’ÉLEVAGE DANS LE MONDE
4
SITUATION DE L’ÉLEVAGE AU QUÉBEC
4
PRODUITS 5 Viande 6 Huile 8 Cuir 11 Plumes 13 Œufs 13 Reproducteurs 14 SOUTIEN ET ENCADREMENT Direction des services technologiques, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) Table filière des grands gibiers
16
REGROUPEMENTS D’ÉLEVEURS Association québécoise des éleveurs de ratites (AQER) Coopérative des producteurs de nouvelles viandes Canadian Emu Cooperative
18 18 18 19
PUBLICATIONS Magazine Grands & Petits Gibiers Publications en anglais
19 19 20
RECHERCHE Programme de projets d’essais et d’expérimentation en agroalimentaire
21 21
RÉFÉRENCES
22
16 17
CHAPITRE 2 – ASPECTS ÉCONOMIQUES
23
FINANCEMENT Le plan d’affaires Des objectifs réalistes : un préalable aux emprunts Capacité de remboursement Un financement planifié Financement à court terme Sources de financement Coûts de production
24 24 27 28 29 30 31 41
MISE EN MARCHÉ Situation de la mise en marché des produits de l’émeu Mise en marché : faire faire ou faire soi-même Principes de mise en marché Ressources
44 44 44 47 56
RÉFÉRENCES
60
ANNEXE 2.1 Lexique
61
ANNEXE 2.2 Liste d’ouvrages portant sur la commercialisation et la mise en marché 62 ANNEXE 2.3 Pour obtenir la liste des abattoirs
64
CHAPITRE 3 – BÂTIMENTS, AMBIANCE ET ÉQUIPEMENTS
66
INTRODUCTION
67
MESURES À PRENDRE AVANT DE CONSTRUIRE OU DE RÉAMÉNAGER Règlements et permis Choix de l’emplacement
68 68 68
NORMES DE CONSTRUCTION Fondations Mur Toiture avec contreventements Toiture et plafond diaphragme
70 70 72 73 73
CONDITIONS D’AMBIANCE OPTIMALES Température Humidité relative Qualité de l’air Ventilation Courants d’air Tensions parasites Résumé des normes relatives à l’ambiance
75 75 76 76 77 78 78 78
APPAREILS DE MESURE DES CONDITIONS D’AMBIANCE Thermomètre minimum – maximum Hygromètre Psychromètre à fronde Thermomètre / psychromètre électronique Manomètre Dwyer Appareils scientifiques
79 79 80 80 81 81 82
TYPES DE BÂTIMENT Bâtiment isolé Bâtiment de type serre Bâtiment réaménagé
83 83 84 85
AMÉNAGEMENT DES BÂTIMENTS Salle d’incubation Salle d’éclosion Salle de quarantaine
86 86 91 91
AIRES D’ÉLEVAGE Superficie et densité d’élevage Enclos pour les oisillons de 1 à 4 jours ou mini-poussinière Enclos pour les jeunes émeus de 4 jours à 3 mois ou poussinière Enclos intérieurs pour les jeunes et les adultes Enclos extérieurs
93 93 94 94 95 97
ÉQUIPEMENTS Incubateur Appareil à éclosion Système de chauffage Système de ventilation Éclairage Mangeoires Abreuvoirs Litière Contention et balance
101 101 104 105 108 113 114 114 115 116
PROBLÈMES D’AMBIANCE ET SOLUTIONS 117 Débit minimum des ventilateurs difficile à maintenir pendant la saison froide 117 Taux d’humidité difficile à maintenir au-dessus de 50 % 117 Système de contrôle de l’ambiance difficile à maîtriser 118 Mauvais fonctionnement du système de contrôle de l’ambiance 118 RÉFÉRENCES
119
CHAPITRE 4 – GÉNÉTIQUE
121
INTRODUCTION
122
PRINCIPES DE GÉNÉTIQUE Caractères qualitatifs et quantitatifs Héritabilité des caractères
122 123 124
PRINCIPES DE SÉLECTION Efficacité de la sélection
125 126
ÉTAT DE LA SÉLECTION GÉNÉTIQUE AU QUÉBEC
128
SÉLECTION DES REPRODUCTEURS Critères de conformation Critères d’importance économique
128 129 132
CONSANGUINITÉ ET CROISEMENTS
133
Consanguinité Croisements
133 135
ACHAT DE REPRODUCTEURS Évaluation des sujets État sanitaire
135 135 136
RÉFÉRENCES
137
CHAPITRE 5 – REPRODUCTION
139
INTRODUCTION
140
SYSTÈME REPRODUCTEUR MÂLE
140
SYSTÈME REPRODUCTEUR FEMELLE
141
MATURITÉ SEXUELLE Mâle Femelle
141 142 142
COMPORTEMENT SEXUEL Mâle Femelle
144 144 146
FORMATION DE L’ŒUF ET PONTE Caractéristiques générales Mécanisme de formation des œufs Facteurs influençant la ponte et la fertilité des œufs
147 147 148 149
ACCOUPLEMENT Préparation des reproducteurs à la saison d’accouplement Formation des couples
151 151 152
CAUSES D’INFERTILITÉ ET PROBLÈMES RELIÉS À LA PONTE Mâle Femelle
153 154 155
RÉFÉRENCES
159
CHAPITRE 6 – ŒUFS
160
COLLECTE 161 Quand récolter les œufs? 161 Précautions 161 NETTOYAGE
161
IDENTIFICATION DES ŒUFS ET TENUE DE REGISTRES 162 Registres 162 ENTREPOSAGE Durée d’entreposage Conditions d’entreposage
163 163 163
PROBLÈMES RELIÉS À LA COLLECTE ET À L’ENTREPOSAGE
164
INCUBATION Développement embryonnaire Conditions d’incubation Incubateur et salle d’incubation Régie de l’incubation Problèmes reliés à l’incubation
164 164 166 172 172 176
ÉCLOSION Appareil et salle à éclosion Processus d’éclosion Conditions d’éclosion Régie de l’éclosion Soin des poussins Registres Mortalité Problèmes à l’éclosion
179 179 179 180 180 183 184 184 185
RÉFÉRENCES
187
ANNEXE 6.1 Exemple de registre
188
CHAPITRE 7 - ALIMENTATION
190
INTRODUCTION
191
PARTICULARITÉS ANATOMIQUES DU SYSTÈME DIGESTIF Généralités Longueur du système digestif Temps de rétention des aliments
192 192 194 194
RÉGIME ALIMENTAIRE EN MILIEU NATUREL Comportement alimentaire
195 195
ÉNERGIE Énergie métabolisable et énergie nette Évaluation des besoins Utilisation des fibres Énergie métabolisable contenue dans les ingrédients
196 197 197 198 199
PROTÉINES BRUTES ET ACIDES AMINÉS Généralités Besoins en protéines brutes et en acides aminés
201 201 201
EAU
203
VITAMINES ET MINÉRAUX
204
RECOMMANDATIONS POUR LES DIFFÉRENTS GROUPES D’ÂGE Croissance Conversion alimentaire Alimentation des poussins Alimentation pour les phases de croissance et d’entretien Alimentation des reproducteurs
205 205 206 206 207 207
FORMULES ALIMENTAIRES Cas des fourrages
207 209
CONCLUSION
211
RÉFÉRENCES
213
CHAPITRE 8 – SANTÉ
216
ENVIRONNEMENT ET SANTÉ Bâtiments Hygiène
217 217 218
MÉDECINE PRÉVENTIVE Suivi vétérinaire Examen des oiseaux Vaccination
219 219 220 223
COMPORTEMENT ET BIEN-ÊTRE Observation des oiseaux Comportement Comportements normaux Comportements anormaux Détection des problèmes de santé
223 223 224 225 226 227
PROBLÈMES DE SANTÉ
237
MATÉRIEL Pharmacie
244 244
URGENCES Mesures à prendre Que faire en attendant le vétérinaire?
245 245 246
RÉFÉRENCES
247
CHAPITRE 9 – RÉGIE
249
MESURES À PRENDRE AVANT L’ARRIVÉE DES ÉMEUS DANS LA POUSSINIÈRE 250 SOIN DES ÉMEUS DE 1 JOUR À 3 MOIS Premiers jours dans la poussinière Alimentation Eau
250 250 250 253
Contrôle des conditions d’ambiance Nettoyage
253 255
Exercice et sorties à l’extérieur Pesée Formation des groupes Distraction des oiseaux
256 256 257 258
SOIN DES JEUNES EN ENGRAISSEMENT OU DESTINÉS À LA REPRODUCTION (3 À 12 MOIS) Alimentation Contrôle des conditions d’ambiance Nettoyage Exercice et sorties à l’extérieur Pesée Distraction des oiseaux
258 258 258 260 261 261 262
PRÉCAUTIONS SANITAIRES
262
MANIPULATION ET CONTENTION Jeunes émeus de moins de 6 mois Jeunes émeus de 6 mois et plus Adultes
263 263 263 263
IDENTIFICATION Bracelet Étiquette Micropuce
264 264 265 265
DÉTERMINATION DU SEXE Caractères externes Caractères internes Analyse d’ADN
267 268 268 269
TRANSPORT Moyen de transport Conditions à l’intérieur de la remorque Moment du transport
269 269 271 271
Embarquement et débarquement Durée du voyage
271 272
Conséquences du voyage
272
RÉFÉRENCES
273
1
INFORMATION GÉNÉRALE
Information générale
PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DE L’ESPÈCE En milieu naturel, on retrouve l’émeu (Dromaius novaehollandiae) dans les plaines semi-arides et les boisés clairsemés de l’Australie. Cet oiseau, le deuxième plus grand au monde après l’autruche, fait partie de l’ordre des Struthioniformes, communément appelés ratites, et de la famille des Dromaiidae (Figure 1.1). Il s’agit de la seule espèce d’oiseau encore vivante faisant partie de la famille des Dromaiidae. L’autruche, le nandou, le kiwi et le casoar font également partie de l’ordre des Struthioniformes. L’émeu adulte pèse généralement entre 30 et 45 kg et atteint parfois 55 kg et plus. La plupart des émeus mesurent de 1,50 à 1,90 m. La femelle est légèrement plus lourde et plus grande que le mâle. Les émeus ont les plumes noires sur la tête et le cou alors que le reste du corps est brun parsemé de plumes noires. La plupart des observateurs s’entendent pour dire qu’il existe peu de différences entre l’apparence physique des mâles et celle des femelles. Il est néanmoins plus facile de distinguer les deux sexes en période de reproduction alors qu’une bourse est visible à la base du cou de la femelle. C’est grâce à cette bourse que la femelle peut faire entendre son tambourinage distinctif en période d’accouplement. Certains ont également observé une pigmentation bleue du cou et de la tête plus évidente chez la femelle que chez le mâle. L’émeu peut vivre une trentaine d’années en captivité. La maturité sexuelle est atteinte vers l’âge de 2 ans chez la femelle et un peu plus tard chez le mâle. Les femelles pondent entre 20 et 50 œufs par année. Les œufs sont vert foncé et pèsent entre 500 et 700 g. La période d’incubation est de 50 à 52 jours et les oisillons pèsent de 375 à 400 g à la naissance. L’émeu possède de longues et puissantes pattes, une caractéristique particulière aux oiseaux terrestres. Contrairement aux autres oiseaux qui ont quatre doigts (à l’exception de l’autruche qui n’en possède que deux), l’émeu n’a que trois doigts. Ces deux caractéristiques permettent à l’émeu de courir non seulement sur de très grandes distances, mais également d’atteindre des pointes de vitesse de 50 km/h. Les griffes se trouvant à l’extrémité de chaque doigt rendent les coups de patte dangereux pour l’adversaire. Les émeus sont aussi de bons nageurs.
CRAAQ - 2
L’émeu
Les plumes sont formées de barbes se rattachant au rachis. Ces barbes, plus courtes que celles que l’on retrouve chez les autruches, ne sont pas reliées par des barbules (contrairement à la majorité des plumes d’oiseau), ce qui donne une très grande souplesse au plumage. Chaque follicule donne naissance à deux plumes reliées par la base de leur rachis. La longueur des barbes et la plus grande densité de plumes confèrent plus d’imperméabilité au plumage de l’émeu comparativement à celui de l’autruche.
SITUATION DE L’ÉLEVAGE DANS LE MONDE Depuis des siècles, les aborigènes australiens tirent de l’émeu différents produits tels que la viande, le gras, le cuir et les plumes. Les premiers élevages d’émeus ont été mis sur pied vers 1970, dans l’ouest du continent australien. L’élevage a connu un démarrage plutôt lent puisque aucun émeu élevé en captivité n’était disponible pour la vente et l’utilisation d’émeus sauvages était interdite. En 1987, le gouvernement australien autorisait la vente de 500 émeus élevés en captivité, ce qui a permis le départ d’une industrie viable en Australie. Depuis ce temps, la production d’émeus ne cesse de croître.
SITUATION DE L’ÉLEVAGE AU QUÉBEC Au début des années 1990, les activités dans l’élevage des émeus étaient concentrées autour de l’établissement de cheptels et de la vente de reproducteurs. Aujourd’hui, les efforts des entreprises sont dirigés vers la commercialisation de la viande et de l’huile d’émeu. Une enquête téléphonique, réalisée en août et septembre 1999 par la Direction de la recherche économique et scientifique du MAPAQ, a permis de dresser un portrait de l’élevage de l’émeu au Québec (Tableau 1.1). Les 102 éleveurs d’émeus rejoints dans le cadre de cette enquête se partageaient alors 2 067 émeus âges de 0 à 30 mois et 756 femelles reproductrices. L’enquête téléphonique a laissé entrevoir que les éleveurs éprouvaient des difficultés. La demande pour la viande et l’huile d’émeu n’est pas très
3 - CRAAQ
Figure 1.1
Émeus mâle et femelle (Dromaius novaehollandiae)
Tiré de : del Hoyo et al., 1992
Tableau 1.1 Résultats de l’enquête téléphonique réalisée en août et septembre 1999 auprès des éleveurs d’émeus Renseignements Régions administratives demandés 021 03 05 07 12 16 Autres Total Nombre d’exploitations Nombre d’incubateurs Oiseaux de 0-6 mois Oiseaux de 7-14 mois Oiseaux de 15-30 mois Femelles reproductrices
16 14 7 8 14 20 23 102 4 5 5 5 12 14 13 58 21 151 49 0 125 266 200 812 33 70 30 10 153 111 99 506 89 76 60 125 124 123 152 749 239 68 56 36 70 107 180 756
Régions administratives du Québec : 02-Saguenay-Lac-Saint-Jean; 03-Québec; 05-Estrie; 07-Outaouais; 12-Chaudière-Appalaches; 16-Montérégie. 1
Source : MAPAQ, Direction de la recherche économique et scientifique, janvier 2000.
grande. Certains éleveurs envoient leurs reproducteurs à l’abattage en vue de cesser cette production. On estime qu’au cours des prochaines années, il y aura moins d’entreprises en opération, mais les éleveurs qui continueront à pratiquer cet élevage auront de plus gros cheptels. Il y a encore beaucoup à faire pour structurer la mise en marché et pour que les éleveurs puissent vivre de cette production.
PRODUITS L’âge d’abattage de l’émeu dépend de l’objectif de l’éleveur : la viande, l’huile ou les deux. Pendant les onze premiers mois de vie de l’émeu, le gain de poids est relativement élevé (2,7 à 3,0 kg/mois). Par la suite, le gain de poids est moins rapide, mais le dépôt de gras augmente et atteint un pic autour de 15 mois. Si la viande constitue le seul produit de l’élevage, l’abattage à un jeune âge, c’est-à-dire entre 10 et 11 mois, à un poids vif de 38 à 40 kg, constitue une bonne option favorisant la production d’une viande tendre. Cependant, si la viande et l’huile doivent être exploitées, il est préférable d’abattre l’animal lorsqu’il est plus vieux, c’est-à-dire entre 14 et 15 mois, à un poids vif de 40 kg. Le rendement en viande sera alors
Le CRAAQ aujourd’hui RĂŠunissant plus de 500 membres experts et bien positionnĂŠ dans le secteur agricole et agroalimentaire quĂŠbĂŠcois, le CRAAQ est devenu XQ FKHI GH ĆŹOH HQ PDWLĂƒUH GH rĂŠseautage, de production et de GLĆŞXVLRQ GH FRQWHQXV /H &5$$4 RĆŞUH Âť VD FOLHQWĂƒOH des ouvrages spĂŠcialisĂŠs, parmi lesquels des guides de production HW GoLGHQWLĆŹFDWLRQ GHV WURXVVHV GH GĂ„PDUUDJH HW GHV ĆŹFKHV WHFKQLTXHV 6RQ IRQGV GoĂ„GLWLRQ FRPSWH plus de 250 publications issues des travaux de ses quelque 35 comitĂŠs et commissions ou rĂŠalisĂŠes en partenariat avec les organisations GX PLOLHX De par ses publications, ses nombreux services en ligne ainsi que ses FROORTXHV HW DXWUHV Ă„YĂƒQHPHQWV rassembleurs, le CRAAQ est sans contredit la plaque tournante du savoir agricole et agroalimentaire!
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