Projection Nord-Est / Ile de France

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2012

Pro

www.synerpa.fr

ERPA SSYYNN ERPA

EHPAD INFORMATION

S y n d i c at N at i o n a l

des

NORD -EST/ILE DE FR ANCE

E ta b l i ss e m e n t s

et

Résidences Privés

pour

P e rs o n n e s A g é e s

DOSSIER

H O R S

Retour sur

les élections locales du SYNERPA

Ce qui se fait ailleurs

L E S

M U R S



NORD -EST/ILE DE FR ANCE

a.fr p r e n y s . w w w

Editorial

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Présentation du SYNERPA Nord-est / Ile de France

4

Alsace Bourgogne Champagne Ardenne Franche Comté Ile de France Lorraine Nord Pas de Calais Picardie

Sommaire

NORD EST / ILE DE FRANCE 2012

Le SYNERPA Nord Est - Ile de France : retour sur les élections locales 6

EHPAD : hors les murs !

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Investir le territoire, une nécessité en termes de visibilité ! Des initiatives intergénérationnelles au profit de tous Quand la Cité s’invite dans la vie des EHPAD

Ce qui se fait ailleurs Art-thérapie Musicothérapie Snoezélen

48

Zoothérapie Espace réminiscence Retours d’expériences

Le SYNERPA : c’est quoi ?

75

Contacts utiles

76

Conditions d’adhésion

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1


2012 NORD EST / ILE DE FRANCE

SYNERPA SYNERPA 2


e r u t r e v L’ o u et le lien

Editorial

NORD EST / ILE DE FRANCE 2012

La maison de retraite, destinée à l’accueil de personnes de plus en plus âgées et de plus en plus dépendantes, est trop souvent vue de l’extérieur comme un lieu d’enfermement et de fin de vie.

C

ela est pourtant de moins en moins vrai, tant les établissements sont désormais invités à vivre hors de leurs murs. En effet, qu’il s’agisse de s’inscrire dans de véritables réseaux gériatriques associant médecine de ville, secteur sanitaire et autres acteurs du monde médico-social ; qu’il s’agisse de développer de véritables passerelles entre l’accompagnement à domicile et la prise en charge en établissement ; qu’il s’agisse de développer des initiatives tournées vers l’extérieur (rencontre entre les générations, séjours à l’extérieur, etc…) ; ou qu’il s’agisse encore pour les salariés des EHPAD de découvrir d’autres modes et lieux d’exercices ; autant de raisons pour les établissements de regarder au-delà d’eux-mêmes et de s’ouvrir sur le monde qui les entoure. Fort de ce constat d’une mutation progressive de notre secteur et de la nécessité de faire partager cette évolution, source elle-même d’un changement de regard que la société se doit d’opérer sur les maisons de retraite, le choix d’une ligne éditoriale axée sur cette ouverture nouvelle des EHPAD sur leur environnement s’est naturellement imposé. « EHPAD : Hors les Murs ! » titre évocateur de ces changements qui s’opèrent car c’est bien de cela qu’il s’agit : que la Cité vienne au sein de l’EHPAD ou que ce soit celui-ci qui s’invite au sein de la Cité. Avec pour maître mot le lien… le lien qu’un établissement tisse avec son environnement et au travers duquel les résidents eux-mêmes développent et conservent du lien social ; le lien qui unit plus qu’il ne contraint ; le lien qui fédère plus qu’il n’enserre ; le lien solidaire qui rassemble pour apporter plus de bien-être et de savoir -faire. Et c’est fort de cette perspective que nous sommes allés au-devant de nos représentants locaux, de nos adhérents sur le terrain, afin de solliciter de leur part

des retours d’expériences pouvant s’inscrire dans cette ligne éditoriale. Et ce n’est pas sans surprise que nous avons reçu en retour de nombreux témoignages, d’articles et d’exemples de réalisations concrètes. Oui, concrètement nos EHPAD s’affirment de plus en plus comme des lieux de vie, des lieux ouverts, sachant mobiliser et mettre en synergie autour de la personne âgée toutes les compétences, tous les savoir-faire. Et, dans le droit fil de ce dossier central basé sur l’ouverture, nous vous proposons une deuxième rubrique fondée sur l’échange, le partage, la mutualisation des expériences de terrains, et centrée sur les thérapies non médicamenteuses. Ainsi, à travers la recherche du bien-être et du plaisir, ce sont bien des améliorations constantes de la qualité de prise en charge qui sont poursuivies par les établissements. Art-thérapie, musico-thérapie, zoo-thérapie, réminisicence, etc… autant de concepts visant à améliorer la prise en charge des personnes désorientées tout en faisant baisser significativement les prescriptions médicamenteuses. Ainsi, les EHPAD, outre le fait d’être ouverts sur l’extérieur, s’avèrent être des lieux où la recherche de solutions innovantes s’inscrit comme une constante de l’accompagnement de nos aînés.

Benoit Greffe Responsable pô

le régions

Bref, un Projection nouveau format, principalement alimenté par les adhérents et représentants locaux du SYNERPA du Nord-Est et de l’Ile-de-France, qui se sont fortement mobilisés autour de ce projet. Qu’ils en soient remerciés. Puisse ce Projection participer à un changement de regard sur nos établissements afin que tous puissent constater que les EHPAD ne sont pas des lieux d’enfermement et de fin de vie mais bien des lieux d’innovation, de vie, ouverts sur l’extérieur.

GARIT

Jean-Alain MAR Président

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Présentation

2012 NORD EST / ILE DE FRANCE

A P R E N Y / t Le S s E d or N

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55 adhérents Nord Pas de Calais

35 20

NORD PAS DE CALAIS

2011 marque l’année de la consolidation des représentations locales par le renouvellement de ses représentants locaux, délégués régionaux et délégués départementaux. Pour le SYNERPA, l’inter-région « IDF Nord Est » est composée de : • 8 régions • 31 départements • 568 adhérents • 8 bureaux régionaux • 64 représentants locaux - 17 délégués régionaux - 47 délégués départementaux

4

52 adhérents Somme Aisne Oise

6 18 28

340 adhérents Val d’Oise Seine et Marne Paris Essonne Hauts de seine Seine St Denis Yvelines Val de Marne

PICARDIE

ILE DE FRANCE

39 59 42 51 62 14 52 21

rents

é 64 adh Yonne Côte d’or Nièvre oire Saône et L

18 13 7 26


NORD EST / ILE DE FRANCE 2012

e c n a r F /Ile- de-

568

SSYYNN EE RRPPAA

adhérents nts

ére 25 adh

2 3 Ardenne 1 9 Marne 1 Aube e rn a M Haute

17 adhérents Meuse Meurthe et Moselle Moselle Vosges

LORRAINE CHAMPAGNE ARDENNE

BOURGOGNE

6 adhé ALSACE

FRANCHE COMTE

2 10 1 4

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Bas Rhin Haut Rhin

1 5

9 adhérents Haute Saône Jura Doubs Territoire de Belfort

2 3 4 0

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Présentation

2012 NORD EST / ILE DE FRANCE

’ d e é n n a e n u , 1 201 Retour sur ces élections La Champagne Ardenne a été la première région à expérimenter ces nouvelles modalités d’élections en janvier 2011. Le nouveau mode de scrutin de listes est inscrit dans notre nouveau règlement intérieur, validé lors de l’Assemblée générale de décembre 2010.

L

e tour de France des Régions qui permet au SYNERPA d’aller à la rencontre de ses adhérents s’est conclu par l’Alsace et la Lorraine le 17 janvier dernier. Ce périple avait cette fois-ci une importance particulière : toutes les délégations régionales ayant été renouvelées. Pour l’occasion, un nouveau de mode de scrutin a été mis en place. Il traduit la volonté d’instituer dans chaque région un bureau cohérent et solide, pour s’engager dans la promotion et la défense du savoir-faire de nos établissements, dans un contexte d’optimisation des ressources et dans un souci constant de qualité d'accompagnement.

Le nouveau scrutin : explications en quatre principes Adapter la représentation syndicale locale : Le contexte de mise en œuvre des Agences Régionales de santé change la donne, non seulement en régionalisant les enjeux de santé publique, mais également en décloisonnant les secteurs sanitaires et médico-sociaux aux côtés desquels la médecine de premier recours trouve sa place tout comme la prévention. Le rassemblement des acteurs dans la concertation, appelée démocratie sanitaire, entraîne de fait une politisation des débats, sur les questions fondamentales et sociétales de la santé au sens large. Face à une agence dédiée à la mise en œuvre d’une régulation forte et mieux coordonnée, notre syndicat devait s’organiser pour exploiter au mieux ses ressources et alliances. L’aspect régional fut alors privilégié tout en préservant un subtil équilibre pour maintenir les dynamiques départementales. N’oublions pas que les collectivités territoriales, notamment les Conseils généraux, sont également partie prenante dans la démocratie sanitaire. A travers une représentation adéquate, l’enjeu était donc pour nous, de promouvoir nos adhérents et de conforter notre position de partenaire incontournable dans le parcours de la personne âgée et des filières gérontologiques. Mise en place d’un scrutin de liste et d’un bureau régional : Ce nouveau mode de scrutin amène à faire prévaloir la cohérence d’un projet. En effet, l’incitation au rassemblement, à l’engagement de nos adhérents dans la construction d’une vision partagée pour

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NORD EST / ILE DE FRANCE 2012

n o i t a l l ’insta eaux régionaux des bur notre syndicat dans son nouvel environnement, fédère autour d’idées fortes. Il s’agit là d’encourager à la constitution d’équipes clairement identifiées autour d’un projet de dimension régionale, au-delà de l’opposition de personnes. Toutefois l’échelon départemental, qui est souvent le périmètre des territoires, n’est pas perdu de vue puisqu’un critère de constitution des listes invite à la représentation de l’ensemble des départements. Les nouvelles instances de concertation que sont la Conférence Régionale Santé et Autonomie et les Conférences de Territoires seront les lieux privilégiés d’application de cet esprit. Simplification du processus électoral : Etre élu « ensemble » et non pas « côte à côte », (au-delà de la vertu de l’unité), permet également d’appeler au vote qu’une seule fois. Ce n’est alors pas la juxtaposition de plusieurs élus qui constitue le bureau mais une équipe unie et indivisible au service d’un élan commun. Cette simplification permet d’asseoir davantage la notion d’équipe et motive la recherche d’un consensus avant les élections, plutôt qu’après. Toutes les régions sont arrivées aux urnes avec une seule liste ; si tel n’avait pas été le cas, le débat aurait eu lieu projet contre projet assainissant ainsi les rapports en interne.

Zoom

Les missions des Délégués locaux

• Assurer la représentation syndicale locale • Apporter le soutien nécessaire aux autres délégués et aux adhérents • Faciliter la circulation de l’information au niveau local et avec le siège du SYNERPA • Organiser les réunions du bureau régional (min : 2 / an) et, le cas échéant, des bureaux départementaux • Organiser au moins une assemblée régionale / an et, éventuellement une assemblée départementale

Garantir la représentation de l’ensemble des adhérents : Afin que la richesse et la diversité des adhérents soient bien représentées, une règle impose le respect d’un panachage dans les listes entre les différentes catégories d’adhérents. Entre groupes et indépendants, commerciaux et associatifs, il convient de faire valoir les regards croisés, source d’enrichissement mutuel.

Une homogénéité des représentations, sans l’uniformité Chaque région, une fois son bureau désigné, se dote de la meilleure organisation pour répondre à ses enjeux locaux. Les paramètres des régions diffèrent, les modalités de travail doivent s’adapter à leurs spécificités. Dans notre inter région, se côtoient l’Ile de France et l’Alsace, plus grande et plus petite régions de France en nombre d’adhérents.

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Zoom sur quelques spécificités Le bureau le plus vaste. L’IDF détient le plus grand bureau régional avec 25 membres : 22 représentants élus pour 8 départements, auxquels s’ajoutent 3 représentants du syndicat en Conférence de territoires en sus des Délégués départementaux. Le souhait exprimé est d’associer toutes les personnes souhaitant s’impliquer dans la vie syndicale d’où la mise en place d’une délégation régionale tricéphale et de 3 Délégations départementales franciliennes.

Le bureau le plus petit. L’Alsace avec ses 6 adhérents a un bureau qui se réduit à 4 délégués locaux (ce qui dénote au passage un fort engagement syndical). Pour que le SYNERPA devienne un acteur bien identifié par les nouvelles ARS, on note une volonté de dôter toutes les régions d’un bureau régional, ce qui a conduit notre Syndicat à dissocier l’Alsace et la Lorraine qui partageaient auparavant un Bureau régional commun.

Un maître mot : Convivialité Au-delà du sérieux des débats et des réflexions autour de la prise en charge des plus vulnérables, les adhérents savent se retrouver sous l’impulsion de leurs bureaux dans des moments de détente. Savoir dépasser la gravité de certaines situations, de certaines émotions, parfois la circonspection face aux réformes de notre secteur est une qualité, une vertu, une culture du SYNERPA.

Focus sur quelques initiatives La visite d’une mine de charbon a conclu agréablement la réunion régionale Nord Pas de Calais. Savoir se retrouver pour travailler, échanger mais aussi pour passer de bons moments est aussi très important. Porter des casques au fond d’une mine change les rapports entre les participants. En Bourgogne, c’est dans une cave du Chablisien que s’est réuni le premier Bureau régional. Associer échanges autour du programme d’actions syndicales et dégustation de grands crus, quoi de plus naturel dans une région connue comme l’un des fleurons universels de la viticulture. Lors des réunions de 2011, on a ressenti un climat chaleureux et participatif. Les adhérents locaux commencent à bien se connaître ce qui simplifie les échanges au fil des rencontres. Pour reprendre l'expression d'un délégué régional, la « mayonnaise prend » !

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EHPAD :

2012 NORD EST / ILE DE FRANCE

T

erritoire, tissu social, Cité … Ces dernières années, on assiste à une révolution socio-culturelle au cœur de nos EHPAD. Longtemps assimilés à des centres repliés sur eux-mêmes, ils deviennent de plus en plus des lieux de vie qui ouvrent leurs portes sur l’extérieur et investissent leur environnement.

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HORS LES MURS

NORD EST / ILE DE FRANCE 2012

Investir le territoire, une nécessité en termes de visibilité ! 12 La MAIA : une porte d’entrée unique pour les malades Alzheimer 15 Création d’un réseau gérontologique dans la Somme Des initiatives intergénérationnelles au profit de tous 18 La formule intergénérationnelle, sous le même toit… regard d’un directeur et d’une psychologue 20 Les tout petits à la rencontre des aînés ! 25 De l’émotion de chaque côté de la caméra ! 27 Provoquer la rencontre entre personnes dépendantes 28 L’accueil de personnes sourdes en EHPAD = un projet innovant 30 Echanges de pratiques inter-établissements = un projet original Quand la Cité s’invite dans la vie des EHPAD 32 Une brocante dans un EHPAD C’est légal ? 35 Un moment de convivialité entre voisins 36 Des vacances pour des malades Alzheimer ? Journal de bord d’un accompagnant ! 40 Une escapade à la mer ! 42 La Marche Alzheimer, une démarche d’ouverture ²pour rester en lien avec le monde 45 Un instant thé 47 L’ouverture : un état d’esprit 11


Investir le territoire

2012 NORD EST / ILE DE FRANCE

Investir le territoire, une nécessité en termes de visibilité

L

es EHPAD doivent élargir leur horizon et ainsi penser à s'inscrire sur leur territoire. Un enjeu en termes de visibilité, d’amélioration de fluidité des parcours et de qualité de prise en charge des résidents. Engagés dans ce mouvement les directeurs tissent des liens locaux pour investir au mieux leur environnement et intégrer des réseaux de proximité, qu’ils soient formels et informels.

L

e dispositif MAIA correspond à la mesure 4 du plan Alzheimer 2008-2012 portant sur la labellisation de portes d’entrée unique : les "Maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer" (MAIA). Mais en quoi consistent-t-elles ?

Centres Hospitaliers consultation mémoire

Associations Services Aide à domicile

Médecine de ville Unité cognitivo

Réseaux de santé

MAIA

organisation territoriale

Gestion de cas

Ressources médicales et paramédicales Pharmacie, SSIAD, HAD, secteur psy…

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CLIC, service APA, MDPH Services sociaux CCAS, AS Structures adaptées AJ, HT, PASA, UHR, EHPAD … Habitat, tutelles

I A M La or

une p s pour l e

L’objectif de cette mesure est de créer, sur la base de l’existant et sans superposition de nouvelle structure, un lieu de coordination associant le secteur sanitaire, le secteur social, la médecine ambulatoire et le secteur médico-social. L’enjeu est de parvenir à mettre fin aux difficultés rencontrées par les malades et leurs familles face à une multitude de services présents sur les territoires mais insuffisamment articulés et n’aboutissant que trop rarement à une prise en charge coordonnée. En somme, il s’agit d’améliorer la qualité de vie des personnes âgées dépendantes vivant à domicile, en favorisant la cohérence des dispositifs et la simplification des parcours d’aide et de soins.

Un guichet intégré Loin d’être un guichet unique d’information et de prise en charge des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer, la MAIA s’adresse à toute personne malade Alzheimer, mais s’élargit également à toute personne âgée très dépendante, voire à toute personne en perte d’autonomie. C’est également, et avant tout, un concept, une méthodologie de travail partagée et utilisée par tous ; ainsi on ne parle plus de coordination mais d’intégration. Chaque acteur fait partie de la MAIA, ce qui suppose les mêmes pratiques professionnelles et le partage des cultures institutionnelles. La co-responsabilité des acteurs est une clé de réussite du dispositif. Nos partenaires du champ sanitaire mais également du secteur social et médico-social seront force de propositions dans les orientations et le fonctionnement propre de la MAIA et devront s’engager dans la qualité de prise en charge pour un meilleur maintien au domicile.

Les Tables tactiques Le partage de connaissances et l’articulation entre différents acteurs sanitaires, médico-sociaux et


NORD EST / ILE DE FRANCE 2012

A : ’e n t r é e u n i q u e te d r e m i e h z l A s e d mala

Anne-Laure ROSE-MOULAA Directeur MDPH de l'Yonne Sous-directeur Autonomie Handicap Dépendance au Conseil général de l'Yonne

S E RGINES

S énonais

P ONT-SUR -YONNE

V I LLENEUVE-L'ARCHEVEQUE

sociaux se feront autour de tables tactiques qui rassembleront ainsi les hôpitaux, les médecins généralistes, les services d’aide à domicile, les accueils de jour, les hébergements temporaires, les SSIAD, les EHPAD, les tuteurs, les assistants sociaux…

Le territoire de la MAIA 89

S E NS

C H EROY

C E RISIERS V I LLENEUVE-SUR-YONNE B R IENON-SUR-ARMANCON J OIGNY S A INT-JULIEN-DU -SAULT

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F L OGNY-LA-CHAPELLE S E IGNELAY

C H ARNY

Elles auront pour but de mettre en place un mode d’organisation partagé entre tous les partenaires chargés de l’information, de l’orientation et de la coordination sur le territoire, pour que les personnes en perte d’autonomie et leurs familles se voient offrir une unicité de réponse et une meilleure fluidité dans leur parcours d’accompagnement.

L I GNY -LE -CHATEL A I LLANT-SUR-THOLON

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COULANGES-SUR-YONNE GU ILLON A VALLON V E ZELAY

Dans l’Yonne, afin de développer une concertation efficace de proximité, le département a été divisé en 6 territoires correspondant à ceux des Centre Locaux d’Information et de Coordination (CLIC). Ce territoire reste cohérent pour les partenaires et planificateurs, il correspond au territoire de santé dans l’objectif de privilégier une équité de réponse quant au dispositif MAIA. (Voir carte ci-contre)

La gestion de cas L’autre mission de la MAIA c’est la gestion de cas. En effet, sous la responsabilité d’un pilote, les MAIA sont composées de gestionnaires de cas (profil : Infirmier, Conseiller en économie sociale et familiale ou assistant social). Leur rôle est d’évaluer les besoins des personnes confrontées à des problématiques multiples – familiales, sociales, économiques, environnementales – grâce à un outil d’évaluation multidimensionnelle.

A uxerrois

A vallonais QU ARRE-LES- TOMBES

Ces gestionnaires de cas doivent accompagner les personnes âgées dans leur prise en charge, en établissant un projet de services individualisé qui met en cohérence les interventions autour de la personne. Ils suivent la personne tout au long de son parcours, et restent ses référents, jusqu’à l’entrée en EHPAD si besoin.

Le projet MAIA de l’Yonne correspond aux objectifs de la politique gérontologique du département à savoir : • s’engager davantage dans une démarche d’intégration des malades d’Alzheimer et de toute autre personne en perte d’autonomie • faciliter le parcours de toute personne en perte d’autonomie • renforcer la coordination gérontologique présente sur le département de l’Yonne pour que la MAIA devienne un réel dispositif à long terme

Rappelons que les enjeux de la MAIA sont d’organiser et faciliter le parcours des personnes en perte d’autonomie en évitant les réponses fragmentées, de garantir l’équité dans l’attribution des aides et d’optimiser l’utilisation des ressources. Financée en quasi-totalité par l’Etat, elle donnera lieu à une évaluation externe dans 3 ans, en vue d’une labellisation du dispositif

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u a e s é r n u ’ d n o Créati ontolo gique gér e m m o S dans la

F

T N O R E G U RESEA

80

ace à l’évolution législative récente, les acteurs de la gérontologie se fédèrent au sein d’un nouveau réseau. Ils entendent ainsi améliorer leurs pratiques, faciliter l’accès aux soins et engendrer de nouvelles synergies.

La loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires, dite loi « HPST », a induit de profonds changements en matière de régulation du secteur social et médico-social. La mise en place des Agences Régionales de Santé a renforcé la nécessité de rapprochement des secteurs sanitaires et médico-sociaux, déjà induite par de précédents textes réglementaires. C’est pourquoi des acteurs des secteurs sanitaire et médico-social de la Somme ont décidé de se regrouper afin de créer l’association RESEAU GERONTO 80 dont l’objet est de : • Formaliser un réseau de professionnels s’engageant dans une démarche de collaboration destinée à faciliter l’accès à l’aide et aux soins de personnes en perte d’autonomie et leurs familles. • Répondre à tout appel d’offre de l’administration de la santé, visant à constituer une organisation intégrée pour l’Autonomie et l’Intégration des malades Alzheimer (MAIA) sur le territoire de santé de la Somme. • Contribuer à l’évolution des pratiques professionnelles et l’observation locale des situations de dépendance.

Investir le territoire

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Les membres fondateurs sont : • Le CHU d’Amiens • Le Groupe Santé Victor Pauchet • L’association Soins Services • L’association des Aines du Canton d’Acheux en Amienois • La Croix Rouge (SAPASD de Montdidier) • L’association des Médecins Coordonateurs de Picardie (AMECPICARDIE) • L’association PALPI (Réseau de soins palliatifs) • L’association France Alzheimer Somme • L'EHPAD Korian Samarobriva

Les objectifs de travail 2012 ont ainsi été définis : • Mieux se connaître pour donner corps à un réseau opérationnel • Déterminer les limites territoriales du réseau • Recruter de nouveaux adhérents sur le territoire • Modifier les statuts et la représentativité au sein du Conseil d’Administration.

Contact : Christian CLAIRE 03.22.22.26.00 Directeur Korian SAMAROBRIVA reseaugeronto80@free.fr Délégué départemental de la Somme

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publi-rédactionnel

Comment Prog’Or est devenu Berger-Levrault, ou le passage d’une PME à la naissance du leader du marché des EHPAD ! Une nouvelle dimension Capitalisant sur l’expérience de Prog’or dans le secteur privé des maisons de retraite et sur la force de Berger-Levrault, numéro 1 du marché médico-social public, le groupe BergerLevrault est devenu en quelques années l’éditeur référent des maisons de retraite publiques et privées. Une expertise règlementaire reconnue sur le marché du médico-social, la certification ISO 9001, plus de 3 500 établissement clients médico-sociaux fidèles et des progiciels de gestion administrative et médicale couvrant l’ensemble des besoins des établissements publics et privés permettent aujourd’hui à Berger-Levrault de se positionner en tant que leader.

Berger-Levrault

en quelques chiffres

Une gamme de progiciels communicants et modulables dédiés à la gestion des EHPAD…

- 1000 collaborateurs - 11 solutions innovantes dédiées aux EHPAD - 3 000 clients privés et 1 500 clients publics

Reconnu pour la qualité de sa gamme de progiciels de gestion à destination du secteur privé, les progiciels développés sous l’égide de la marque Prog’Or sont largement plébiscités ! Ils continuent toujours à être installés dans de nombreux établissements, sous la référence Berger-Levrault cette fois-ci. De Compt’Or à Medic’Or en passant par Organis’Or ou Salori’Or, ces progiciels éprouvés, fiables et adaptés métiers permettent d’assurer à la fois la gestion financière (comptabilité générale, analytique et budgétaire, gestion des stocks…), la gestion du personnel (paie, ressources humaines et planning) et surtout la gestion des résidents (dossier administratif, dossier de soins, facturation du séjour…). Toujours développés et testés en collaboration avec les établissements, ils répondent avec précision aux attentes des EHPAD privés !

La force d’un groupe pour un accompagnement de qualité Les 3 500 clients médico-sociaux bénéficient de toute la force d’un groupe comptabilisant plus de 1 000 collaborateurs.

Les 10 agences Berger-Levrault réparties dans toute la France, leurs assurent un service de proximité et un service clients qualifié les accompagne chaque jour : hot-line, service de formation à la prise en main des logiciels, d’assistance au paramétrage et à l'utilisation des logiciels.

Améliorer la productivité administrative, centraliser, fiabiliser et optimiser l’information, Berger-Levrault répond à toutes vos préoccupations !

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Des initiatives inter-générationnelles, au bénéfice de tous !

D

es projets intergénérationnels se répandent peu à peu dans les Ehpad. Ces animations stimulantes sont complémentaires des soins médicaux et des prestations hôtelières offertes aux résidents. En effet, elles favorisent le maintien du lien social et permettent de renforcer les liens avec les jeunes générations. Les actions intergénérationnelles sont hétérogènes de par leurs domaines d’action, leurs formes d’organisation et leurs objectifs. Elles peuvent aller d’une simple occasion de rencontre conviviale, limitée dans le temps et dans l’espace, à une action plus ambitieuse, pérenne, voire à une stratégie d’action globale à l’échelle d’un territoire. Ce mélange des âges, des générations, cette transmission du savoir, ces échanges culturels se font autour d’activités ludiques, de loisirs, de sorties qui favorisent les rencontres. Découvrir les autres, au-delà des préjugés, de l’apparence, c’est sans doute ce qui semble le plus difficile au premier abord. Mais très rapidement les barrières tombent et les liens se tissent, le regard porté sur la maison de retraite et les pesonnes âgées qui y vivent se modifie en profondeur.

Initiatives intergénérationnelles

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Initiatives intergénérationnelles

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e l u m r o f La n o i t a r é n é g r e t n i

D

ès 1991, l ’asso c iation ACPPA (Accueil et Confort pour Personnes Agées) a pris l’initiative d’ouvrir une crèche au cœur d’une maison de retraite lyonnaise. Péan, EHPAD parisien de l’ACPPA, a ensuite ouvert ses portes à la crèche de l’association Bout’Chou en 2003. C’est par la mise en œuvre d’un projet commun et complémentaire entre la Résidence Péan et la crèche Bout’Chou que les rencontres ont pris forme... au travers de différents ateliers mais également d’échanges informels dans le jardin, au salon… « L’arc de vie donne une vision intégrée du cycle de vie considérée comme un continuum dans lequel tous les âges se rattachent et s’interpellent. Ceci permet de ne pas placer les personnes dans des "niches intergénérationnelles", (…) Le concept d'arc de vie met bien en valeur l’idée fondamentale d’un continuum d’existence, de la naissance à la mort, soutenu par un projet de vie personnel. L’idée d’arc de vie est donc bien liée à celle, très importante de "projet de vie" ». B. de Bellefroid et coll.

Ces rencontres entre personnes d’âges si différents enrichissent le projet de vie de la Résidence mais aussi celui de la crèche. Les projets de vie individuels des résidents et les projets professionnels du personnel sont aussi renforcés.

Des ateliers évolutifs C’est donc au travers d’ateliers à médiations variées que les différentes générations se réunissent. Ce sont des temps de partage, de découverte, d’ouverture, d’écoute de soi, de l’autre, d’éveil, de communication, de transmission, d’apprentissage… Nous percevons ainsi que chacun, quels que soient son âge, ses faiblesses (limites cognitives ou physiques liées à l’âge) et ses ressources, peut apprendre, découvrir, partager, recevoir, donner… Les ateliers deviennent des espaces-temps repères d’épanouissement, de développement, d’ouverture, d’échanges tant pour la petite enfance que le grand âge. Chaque atelier est encadré par une co-animation comprenant un professionnel de

chaque domaine (gériatrie, pédiatrie) intéressé par la médiation proposée. Quatre ateliers sont proposés par semaine de janvier à juin, le matin. Depuis 2004, l’atelier chant est très prisé. Les comptines réunissent tous les âges. L’expression corporelle, la peinture, le conte ouvrent une aire de possibles tant au niveau individuel que social. Les ateliers ont des vertus ludiques, parfois créatives, facilitant les interactions et pouvant réveiller ou éveiller la présence ou la personnalité des participants. L’âge, la dépendance, l’appareillage, les troubles mnésiques ou phasiques n’ont plus d’importance. Ce qui compte étant ce qui se passe dans l’ « ici et maintenant de la rencontre » avec l’autre génération. L’année 2012 démarre avec de nouvelles propositions de médiations : un atelier d’ « expression corporelle et mouvement dansé » voit le jour, un atelier cuisine se constitue et un atelier médiation animale devrait aussi être proposé. L’atelier chant se poursuit.


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n e l l e , s le même toit… sou Les bienfaits observés Les résidents sont stimulés, réveillés par les rencontres avec les enfants. Elles sont sources de motivation pour se lever le matin, pour se mouvoir. Elles constituent un repère dans le temps. « Le jour des enfants, c’est vendredi ! », nous dira une résidente habituellement désorientée dans le temps. Une autre dame, centenaire, – habituellement en fauteuil roulant - n’a pas de peine à se lever pour danser debout avec les enfants lors de l’atelier danse. Une autre, souffrant de troubles phasiques, parvient à chanter facilement avec les enfants de la crèche. Nous percevons là les bénéfices cognitifs et affectifs de ces rencontres pour les personnes âgées. Lorsque la fin d’année approche, la séparation avec les enfants, qui l’année suivante iront à l’école, peut être parfois difficile pour certains. Des liens se tissent au fil du temps. Ce temps de « séparation » nécessitent une préparation tant pour les enfants que pour les adultes. Même chose si un résident connu des enfants venait à décéder, une mise en mots est alors nécessaire.

Le vivre ensemble

Une créativité partagée C’est à partir des observations des professionnels sur le terrain, selon les retours des uns et des autres (enfants, résidents) que les professionnels ajustent le cadre des ateliers. Chacun devient ainsi acteur des échanges. L’action et le regard de chacun comptent et donnent ainsi lieu à un projet commun, pleinement partagé. Pour cela, des rencontres régulières entre professionnels sont nécessaires. Les compétences spécialisées en petite enfance ou en gériatrie sont importantes mais il convient le plus souvent de se détacher de ses savoirs, de se dé-spécialiser pour comprendre l’autre population. Cela permet de réguler les pratiques pour adapter le déroulement des séances aux spécificités des deux populations. Ces temps d’échanges permettent aussi de laisser libre cours à la créativité de chaque professionnel et stimule celle des enfants et des adultes âgés.

Au fil des années, il nous est apparu que cet environnement intergénérationnel, bien que facilitant, n’est pas suffisant en soi pour que les rencontres prennent forme et pour que des liens se tissent sur la durée… Les moyens humains, la volonté de travailler ensemble et de partager les compétences entre professionnels de la petite enfance et de la gériatrie garantissent la pérennité et la qualité des échanges. Lorsque chacun est pris en compte dans sa spécificité, lorsque les échanges sont élaborés à partir de celle-ci dans un cadre bienveillant, enfants, résidents et professionnels sont au rendez-vous, sur la durée. Parallèlement aux ateliers, il existe des moments forts de partage entre Péan et Bout’Chou à l’occasion de spectacles, fêtes de Noël, Pâques, fêtes de l’été. Enfants, résidents, familles et personnel se retrouvent pour ce temps fort de l’échange intergénérationnel.

Patrick Rotger Directeur Péan Délégué départemental de Paris & Cécile Mainguy Psychologue

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Initiatives intergénérationnelles

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Face à la maladie d’Alzheimer, l’intergénérationnel permet de valoriser les capacités des résidents, de renouer avec un regard positif de la personne âgée et de dédramatiser l’image de cette pathologie.

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n constat observé quel que soit l’EHPAD est le sentiment d’exclusion de la personne âgée avec un isolement social et une perte d'’identité. Un fort sentiment de culpabilité se fait sentir chez les aidants : ils ont tendance à se cacher, à nier toutes possibilités d’intérêt et de plaisir à leur parent. Tout passe par le prisme que véhiculent les médias. Pour l’opinion publique, Alzheimer ne signifie que pertes : perte de la mémoire, perte du souvenir, perte de toutes aptitudes à faire, perte des conduites sociales et même jusqu’à l’anticipation de la perte de l’être aimé avant son décès.

Les troubles psycho-comportementaux sont des symptômes fréquents en EHPAD et souvent à l’origine de l’institutionnalisation avec son cortège de souffrance et d’isolement social.

Les résidences « Solemnes »

Les résidences « Solemnes » sont des EHPAD qui accueillent exclusivement des résidents atteints de maladie d’Alzheimer ou troubles apparentés. Ces malades présentent des pathologies lourdes et invalidantes tant liées à la pathologie démentielle qu’au vieillissement des organes (cœur, appareil respiratoire, système rénale…), les déficits sensoriels aggravant la dépendance. Dans l’établissement de Savigny Le Temple (77) les résidents présentent tous une pathologie démentielle. Ils ont en moyenne 8 pathologies, et sont dépendants pour les actes de la vie quotidienne (GMP à 860, PATHOS à 249). La moyenne d’âge est de 82 ans (56-97 ans). Le MMSE (Mini Mental State Examination) va de zéro (car impossible à réaliser) à 20/30. Le projet d’établissement repose, entre autres, sur une prise en charge individualisée centrée sur le résident. Le défi est de considérer la personne âgée, non pas uniquement sur le plan des éléments déficitaires liés à la maladie, mais plutôt sur le plan des éléments qui persistent et résisteront malgré l’évolution inexorable de ces pathologies. Le projet de soins comme le projet de vie se base sur les capacités restantes, les observations tant cliniques que psychologiques observées lors du séjour, mais aussi sur l’histoire de vie du résident. L’idée est de respecter la personne, de proposer des ateliers et animations s’appuyant sur son style de vie.

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p t u o t s e L

La Haute Autorité de la Santé (HAS) préconise devant de tels troubles, l’utilisation de thérapeutiques non médicamenteuses. L’intergénération entre dans ce cadre.

L’expérience de Solemnes La petite enfance accueille des enfants entre 3 mois et 3 ans. Ils sont encadrés par des assistantes maternelles. Les parents, comme les assistantes maternelles ont adhéré au projet. Des réunions entre les différents acteurs (crèches, EHPAD) ont été nécessaires pour organiser, préparer et définir les objectifs thérapeutiques et pédagogiques de l’atelier intergénération. Un bilan annuel, auprès des hiérarchies respectives, permet d’évaluer l’atteinte des objectifs, de comprendre et analyser les difficultés, valoriser les éléments positifs. Une restitution a lieu une fois par an auprès des familles. Les objectifs sont nombreux : permettre le dépassement de soi, l’expression, la réminiscence et valoriser l’image de la personne âgée atteinte


e r t n o c n e r a l à s petit s é n î a s e d d’Alzheimer lors des rencontres inter générationnelles. A partir du thème sélectionné en réunion (les saisons, les éléments naturels, les sentiments…), des ateliers sont proposés afin de stimuler les capacités restantes, l’attention, la créativité. Le liant est le plaisir, l’envie de partager.

La rencontre entre enfants et personnes âgées Pour participer à l’inter génération, il nous faut, bien sûr, l’accord de la personne âgée, mais il est important de rechercher des éléments permettant de parier sur un effet positif de l’atelier : plaisir à voir et échanger avec des enfants, histoire de vie sans évènement traumatisant concernant les enfants.

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petits et du retour des résidents dans leur appartement communautaire, le personnel échange sur la séance. La séance dure pour les résidents maximum une heure.

Les difficultés rencontrées L’organisation de l’intergénération nécessite l’implication de tous et donc une réelle volonté, pour réaliser cet atelier. Il faut établir un projet, des objectifs simples, pour les enfants et les résidents.

Les critères d’exclusion pour les résidents sont le refus de participer, une dépendance totale tant psychologique que physique (GIR 1), la notion d’induction de troubles du comportement après l’atelier. Concernant les enfants, il s’agit du refus parental. Il n’a jamais été observé de trouble, repli sur soi ou autre phénomène négatif après une séance d’inter génération chez les enfants.

Le choix de la participation d’un résident n’est pas aisé : il se fait en projet de vie ou lors d’échanges inter-disciplinaires. N’ayant que des bribes de l’histoire de vie, il faut donc faire le pari d’une bonne indication. Cet atelier a par exemple été proposé à une femme célibataire sans enfant ni famille, qui disait aimer leur contact : en fait cela a induit chez elle un syndrome dépressif, les enfants lui rappelant la perte de son propre enfant par maladie. En réalité, elle était divorcée. Tous ces éléments ne sont apparus qu’après. L’équipe de professionnels reste tributaire de ce que le résident veut bien ou peut raconter. Aussi il est essentiel de s’appuyer sur les familles et les psychologues.

Le déroulement d’une séance type

Des résultats très encourageants

L’atelier se déroule une fois par mois. Le nombre des résidents est au maximum de 12, comme celui des enfants. Il débute par une présentation de chaque participant (enfants, résidents, professionnels). Une comptine ritualise ce moment. Une histoire en rapport avec le thème choisi est lue et mise en scène. Ensuite, de petits groupes mêlant enfants et résidents se rassemblent pour des ateliers manuels (peinture, découpage, collage, …). Les enfants comme les résidents sont libres d’intégrer ou non cette activité. Les professionnels sont là pour guider, dynamiser et favoriser les échanges. A la fin, tous se réunissent pour une dernière chanson. Lors de l’habillage des

Malgré une certaine appréhension de la part des assistantes maternelles lors de la première séance (comment les enfants allaient-ils se comporter devant de vieilles personnes malades ?) il n’a pas été observé de jugements négatifs. Certaines réactions des résidents (répétitions des interrogations) ont seulement surpris les « grands » enfants. Ils ont rapidement adopté les personnes âgées. Celles-ci étaient heureuses de partager cet instant et de pouvoir les aider.

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De ce fait on observe une mise en valeur du statut d’aîné: la personne âgée accompagne l’enfant dans son apprentissage. Elle, qui a des difficultés pour s’habiller (perte de la capacité à accomplir des mouvements sans déficit moteur), va retrouver les gestes pour aider l’enfant. Jamais le résident ne s’énerve vis-à-vis de l’enfant, il sait prendre son temps. Il y a des regards complices, des caresses reçues jamais subies, des baisers échangés.

Le regard transformé Côtoyer la maladie à un stade souvent évolué, a permis une compréhension des troubles et entraîné une modification du regard des parents et du personnel de la crèche sur les personnes âgées et la maladie. Le personnel de la petite enfance a accepté les déficits de nos résidents, et a compris que ce n’était qu’une expression de la maladie. Dès lors il ne juge plus, il essaie juste de les accompagner. Les enfants eux s’amusent et poursuivent leur apprentissage de la vie. Certains se lient avec un ou une résident(e) en particulier. Le résident, lui, réinvestit la vie, retrouve des gestes que l’on croyait effacés de sa mémoire. L’enfant en a été le catalyseur. Ce malade en a oublié de se laisser aller et il a retrouvé un rôle de grand parent. Il se doit d’aider l’enfant. Il n’est plus un sujet âgé malade mais un adulte responsable d’un enfant. Il existe comme individu dans une société où il a un rôle à jouer.

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Lors de la vidéo de présentation de ces ateliers aux parents, ceux-ci prennent connaissance de la maladie et des bienfaits de l’inter génération. Les enfants leur renvoient une image positive des résidents. Sur le plan purement médical, comment quantifier un plaisir, un apprentissage très éphémère (oublié aussi rapidement qu’il est apparu) ? L’important n’est-il pas de constater que ceci est possible ?

L’intergénérationnel pour dépasser la maladie L’intergénération peut s’organiser différemment mais ce que l’on attend en plus d’une socialisation c’est avant tout un plaisir, plaisir qui va permettre de retrouver des acquis. Ce type d’atelier apporte un vrai bénéfice pour le résident, mais aussi pour l’image qu’il véhicule en dehors de l’institution. Il modifie le regard sur une maladie qui atteint si durement le patient et sa famille. Il redonne une humanité à ceux qui demeurent des hommes atteints d’une maladie neuro dégénérative incurable et inexorablement destructrice.

Francine BEAUFILS Médecin gériatre coordonnateur Résidence Solemnes

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n o i t o m é De l’ é t ô c e u d e c h a qé ra m a c a l de Pendant 9 Jours, guidés par Benoît Keller, des lycéens ont posé leur caméra et micro dans la Maison de Retraite Résidence Bellevue afin de mettre en image l’émotion… Une occasion unique de tisser des liens entre ces générations !

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n partenariat entre la Résidence Bellevue et le Lycée Agricole d’Aumont à Coucy la Ville fonctionne depuis 2 ans dans le cadre de projets pédagogiques « Inter générationnels ». Ces échanges réguliers ont débouché sur la réalisation d’un court métrage avec Benoît Keller pour réalisateur et le concours des élèves de BAC PRO Services en Milieu Rural.

élèves eux-mêmes et des professionnels du secteur. Au-delà de ce moment convivial, cette expérience cinématographique et humaine a permis de faire évoluer le regard porté sur les personnes âgées et les établissements qui les accueillent. Gageons qu’elle aura su également susciter des vocations ! Le regard sur les maisons de retraite change.

De vraies rencontres Après une phase préparatoire, les apprentis cinéastes ont donc interviewé des résidents mais aussi filmé leur quotidien. Ce contact fut très enrichissant. Chaque groupe a trouvé son sujet principal s’appuyant sur le thème de l'émotion. Les questions portaient sur les conditions de la femme avant la 2ème guerre mondiale, la guerre, l’amour. La caméra n’a, semble-t-il, pas été un obstacle dans les échanges entre ces deux générations, certaines personnes âgées ont partagé, en toute simplicité, des morceaux de leur vie, de leur jeunesse, mais ont aussi abordé la fin de vie avec lucidité. Ce franc parler a profondément ému les jeunes.

« De l’émotion » C’est le titre du documentaire qui a été projeté le vendredi 8 avril 2011 au cinéma rural de Saint-Gobain, en présence du réalisateur Benoît Keller, des élèves, de la Résidence Bellevue, des partenaires sociaux, des professionnels et de tout public. La projection a été suivie d'un débat sur la prise en charge de la personne âgée, animé par les

Florence KOVAC Directrice Résidence Bellevue Déléguée départementale de l'Aisne

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Témoignage d’un lycéen « Certaines des personnes âgées se montraient assez confuses, gênées de parler de leur histoire personnelle. Pour d'autres, c'était un soulagement et un plaisir inouï de nous faire part de leurs souvenirs, de leurs moments difficiles, de leurs souffrances mais surtout de leurs joies. Ces après-midi ont été riches en émotions, les personnes âgées nous ont touchés par leur récit, leur vécu. Beaucoup de cicatrices, de chagrins sont perceptibles en chacune d'elles. Ces journées furent pour nous, un moment de partage, de rapprochement avec les personnes âgées ... »

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o r s q u’ u ne ergot héra peute d’un établissement accueillant des personnes handicapées et une animatrice d’un EHPAD veulent rapprocher leurs résidents, des échanges se créent entre les générations.

Le but étant de tisser des liens entre les personnes âgées et les adultes handicapés psychiques, afin de leur permettre une ouverture sur l’extérieur. Dans les Hauts de Seine, ces rencontres ont lieu depuis 2006 une fois par mois, soit à l’EHPAD Villa Garlande, soit au Foyer Médicalisé pour Adultes (FAM) la Fontaine des vœux, soit à l’extérieur. Parmi les personnes âgées participantes, certaines ont un handicap physique, d’autres sont atteintes de la maladie d’Alzheimer. Mais toutes s’intègrent facilement et participent avec plaisir aux activités proposées.

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r e u q o v Pr o t r e n o c n e r la s e n n o s entre peenr dantes dép

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Ces rencontres s’organisent autour d’activités cognitives (quiz, jeu de mémoire) socioculturelles (promenade et goûter au parc de Sceaux, exposition, courses), d’expression et de communication (chant, discussion, danse) et d’événementiels (fête de Noël au FAM, fête de la musique à l’EHPAD, la Chandeleur). Ces échanges favorisent l’ouverture, le dialogue, l’écoute, le respect, l’entraide, la bienveillance, la réminiscence, une reconnaissance mutuelle, un accueil chaleureux, une revalorisation et la joie de se retrouver. Nelly LACOMBE, Animatrice à la Villa Garlande

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Initiatives intergénérationnelles

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n projet innovant voit le jour dans le Nord de la France, la création d’un EHPAD accueillant des personnes sourdes de naissance communiquant en Langue des Signes Française (LSF) et devenues dépendantes. La Maison Saint François de Sales ouvrira bientôt.

En janvier 2013, ouvrira un EHPAD de 82 places dont la spécificité est d’accueillir, 42 personnes sourdes de naissance et devenues dépendantes. Y seront accueillies également des personnes âgées lourdement dépendantes, ou atteintes de la maladie d’Alzheimer, ou encore des personnes handicapées vieillissantes. Cet établissement est porté par le Groupe Hospitalier de l’Institut Catholique de Lille (GHICL), Etablissement de Santé Privé d’Intérêt Collectif attaché à l’Institut Catholique de Lille.

Cette initiative, une première en France, a été favorisée par trois atouts majeurs Une porte de chambre avec un occulus.

1- FICQSV : Fonds d’Intervention pour la Coordination et la Qualité des Soins de Ville, qui finance les réseaux assurant sur des thématiques de santé l’intervention coordonnée d’acteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux. 2- Au recensement 2009, la région comptait 4 033 197 habitants. 3- Voir le site www.gelderhorst.nl 4- Il faut compter en moyenne 5 ans de formation pour une connaissance satisfaisante de la LSF. 5- HaDePaS : unité de recherche créée en juin 2011 et portée par l’Institut Catholique de Lille, dont les axes de recherche sont les suivants : handicap, capabilité et compensation ; qualité de vie et projet de vie ; réflexion autour de l’accompagnement et de la coordination des professionnels.

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t e j o r p Un u c c a : t n i n n o va

En premier lieu, le réseau Sourds et Santé, réseau ouvert en 2004 et financé par le FICQSV1, intervient dans toute la région Nord-Pas de Calais et propose pour les personnes sourdes y vivant un accompagnement aux soins et à la santé en LSF. Ce réseau identifie, dans l’exercice de ses missions, les besoins en santé des personnes sourdes et contribue à l’élaboration de réponses telles que la démultiplication des consultations dans trois Centres Hospitaliers de la région, ou la création d’outils d’éducation thérapeutique adaptés… En termes épidémiologiques, la surdité de naissance touche une personne sur mille, ce qui correspond à environ 4 000 personnes pour la région Nord Pas de Calais2. Depuis sa création, le réseau Sourds et Santé a répondu aux demandes de 1 600 personnes différentes, soit près de 50% des personnes potentiellement concernées.

C’est donc via ce réseau qu’a été identifié le besoin des personnes sourdes de bénéficier, lorsque leur état de santé leur impose une entrée en EHPAD, d'un accueil avec d’autres personnes pratiquant également la LSF et partageant la culture sourde. En effet, pour une stricte raison statistique, il est des plus improbables qu’une personne sourde âgée devenue dépendante soit hébergée dans un EHPAD accueillant déjà une autre personne sourde de naissance. Le besoins d’un établissement dédié, dans la région, a donc été identifié dès 2004. Un second facteur facilitant le développement de ce projet est la présence, au GHICL, d’un projet médical dédié à l’amélioration de la prise en charge des personnes âgées dans un véritable continuum de soins entre le domicile de la personne, le recours à l’hôpital et les structures médico-sociales favorisant le maintien en santé d’une personne âgée. La filière portée par le GHICL comporte une activité gériatrique hospitalière (hospitalisation, consultations, équipe mobile de gériatrie), le portage d’un réseau en soins gérontologiques ainsi qu’une politique de lien avec les EHPAD. Ainsi, le GHICL a déposé, en mai 2007, un dossier devant le CROSMS visant à la création d’un EHPAD de 82 places. Enfin ce projet s’insère dans une dynamique universitaire et médico-sociale particulièrement originale, de l’Université Catholique de Lille autour du Handicap, de la Dépendance et de la Citoyenneté. Une des traductions de cette volonté est la création d’un quartier de ville et de vie, le quartier Humanicité, porté avec Lille Métropole Communauté Urbaine et les villes de Lomme et de Capinghem. C’est dans ce quartier, que se situera l’établissement pré-cité.


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s e d r u o s s e n n o s r e ! D A P ueil de p H E en La Maison Saint François de Salles, du nom du saint patron des personnes sourdes, bénéficie du soutien notamment financiers du Conseil général, de la CNSA (via ARS). C’est ainsi que les rapporteurs ont émis un avis favorable à la création de l’établissement puis un arrêté d’autorisation a été signé moins de 2 ans après le passage en CROSMS. Se référant à l’expérience « Gelderhorst » menée aux Pays Bas à Ede3, ce projet innovant intègre d’emblée certaines contraintes technico-architecturales : orientation nord/sud du bâtiment, pour éviter l’éblouissement lors de la communication visuelle ; insertion d’une mezzanine entre deux niveaux de l’établissement ; pose d’occulus dans les portes des logements, ainsi que des salles de bain, pour permettre la vision (à défaut d’entendre l’entrée d’une personne) ; pose de signaux lumineux pour remplacer les signaux sonores ; ascenseurs aux portes vitrées ; boucles magnétiques dans les salles de vie et à l’accueil ; équipements permettant la visiocommunication avec les contacts de la personne. En effet servir les besoins des personnes sourdes de naissance communiquant en LSF et devenues dépendantes, c’est d’abord créer un lieu permettant aux résidents de communiquer visuellement de façon correcte. Mais c’est aussi créer, avec les professionnels, la capacité d’une communication efficace. A cet effet, il est prévu de recruter, sur leurs compétences, des professionnels de culture sourde ou pratiquant la LSF. Par ailleurs, une formation à la LSF a été démarrée à destination des futurs professionnels4. Enfin, depuis 2008, trois sessions de formation au métier d’aide-soignant ont été proposées aux personnes sourdes, avec accompagnement au concours d’entrée puis, pendant la formation, mutualisation des temps d’interprétariat.

sociale », la communication s’arrêtant à l’entrée dans l’établissement. Une équipe de recherche5 élabore, en amont de l’ouverture, les indicateurs incrémentés de façon prospective visant à témoigner de l’amélioration de la qualité de vie ressentie par les résidents. Reste un défi à relever, qui est celui du vivre ensemble, dont le quartier Humanicité se veut un témoignage vivant. En effet, outre les 42 places décrites ci-dessus, 40 places permettront d’accueillir des personnes touchées par la dépendance, dans les trois autres unités de l’établissement. Une unité de 14 places accueillera des personnes lourdement dépendantes, une unité de 14 places sur le même niveau accueillera des personnes handicapées vieillissantes, et une unité de 12 places sera dédiée aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Chaque niveau de deux unités dispose d’un salon et d’une salle à manger d’usage quotidien. Cependant, toutes les personnes sont amenées à se rencontrer dans l’EHPAD, au travers d’activités proposées à tous, de lieux partagés (salle polyvalente, salle associative, salles d’activités), qui traduiront le projet d’établissement. C’est donc ce vivre ensemble qui constituera bien, puisque les besoins des personnes seront correctement pris en charge, le défi majeur de ce futur établissement.

Une architecture adaptée, "la mezzanine".

Caroline HENNION Directrice chargée de la filière gériatrique au GHICL

A n’en pas douter, d’un tel projet ne pourra sortir qu’une formidable réponse aux besoins avérés de communication des personnes sourdes devenues dépendantes et entrant en EHPAD, qui sont jusqu’alors condamnées à une sorte de « mort

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Initiatives intergénérationnelles

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: l a n i g i r o t e j o r p Un

P

ermettre à des salarié(e)s d’établissements et services du secteur de la dépendance, de découvrir de nouvelles pratiques et de prendre du recul sur leurs propres pratiques dans le but de lutter contre l’usure professionnelle : c’est le projet que le directeur du groupe Floralys, gestionnaire d’EHPAD mettra en place dans les prochaines semaines en partenariat avec 3 autres directeurs d’établissements Personnes âgées et Personnes handicapées.

Initiateurs du projet

• Directeur du Foyer de vie et Maison d’Accueil Spécialisée (APEI du Cambrésis) • Directeur de l’ADAPT • Directrice de l’EHPAD Saint Jean-Marie Vianney • Directeur Général du groupe FLORALYS

Déroulement global

• Durée totale : 6 jours • Phase de présentation des établissements (collective et inter-établisements) : 1 jour • Immersion : 2 à 5 jours • Phase de restitution : 2h maximum

Phases constitutives 1. Phase collective de présentation des établissements. Objectif : Présenter les établissements aux salariés participant à la période d’immersion. Cette présentation sera réalisée par les salariés euxmêmes ou des représentants des établissements. Chaque établissement sera donc présenté successivement aux salariés inscrits dans la période d’immersion. Le cadre plus global des établissements du handicap et de la personne âgée dépendante sera également abordé et présenté afin d’accroître la connaissance et reconnaissance mutuelle entre ces deux secteurs. Au cours de cette séance de présentation, les salarié(e)s qui « échangent » leur poste de travail se remettront une fiche de poste qu’ils/elles auront eux-mêmes rédigée. La réalisation par le salarié luimême de ce document lui permettra de réfléchir à l’organisation et au contenu réel de son travail. La fiche fera l’objet d’une validation de la direction. 2. Phase d’immersion en établissement Objectif : Permettre la découverte de nouvelles pratiques et prendre du recul sur son environnement professionnel par la mise en situation de travail au sein d’un nouvel établissement.

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s e u q i t a r p e d e g échan - établissements inter Lors de l’immersion, le salarié accueilli connaîtra une « réelle » situation de travail afin d’appréhender de manière concrète les réalités du terrain. Il ne s’agit donc pas d’un stage d’observation. Les échanges pourront se faire entre les structures dans les sens suivants :

Personnes âgées

Personnes âgées

Personnes handicapées

Personnes handicapées

Personnes âgées

Personnes handicapées

L’échange fera l’objet d’un conventionnement entre les établissements afin d’être en accord avec la législation sociale et intégrer les questions d’assurance professionnelle. 3. Phase de restitution de l’échange

La restitution se fera sous forme d’entretien rassemblant les 2 salarié(e)s ayant « échangé leur poste de travail » ainsi que les responsables des établissements ou chefs de service. Avantages du projet : Le conventionnement entre les établissements ainsi que la forme même du projet (immersion par mise en nouvelle situation de travail) font de celui-ci un véritable projet de coopération territoriale. Effectivement, il témoigne de la volonté des établissements du secteur de la dépendance du Cambrésis de travailler ensemble afin de prévenir la souffrance au travail et donc d’optimiser le bien-être et l’accueil des résidents. De plus, l’absence de recours à des fonds financiers extérieurs en fait un projet pérenne au-delà du Plan Régional des Métiers de la Dépendance.

©CocktailSanté

Objectif : Assurer le suivi post-échange, recueillir la perception, le vécu du salarié venant de découvrir un nouvel environnement professionnel.

Didier CYMERMAN Directeur Général Floralys Résidences Directeur Général Floralys Domicile Directeur Général Délégué Floralys Délégué régional du Nord Pas-de-Calais

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La Cité dans la vie des EHPAD

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Quand la Cité s’invite dans la vie des EHPAD

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epuis le début des années 2000, plusieurs textes juridiques ont posé et réaffirmé le principe d’établissement ouvert sur son environnement, garantissant aux usagers une participation à la vie sociale et un accès aux services présents dans la Cité. Ce droit d’être des habitants et des citoyens « comme les autres » se traduit autant par une plus grande ouverture des établissements que par des initiatives de la Cité pour se rendre plus accueillante vis-à-vis des personnes fragilisées.

SYNERPA SYNERPA 32


Forte de ses deux succès précédents, l’EHPAD « La résidence de la forêt » à Chantilly (Oise) a confirmé l’essai cette année, en accueilant pas moins de trente exposants et des centaines de visiteurs à sa brocante annuelle.

Venus chiner, ils sont ressortis souriants d’une résidence pour personnes âgées dépendantes !

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amilles de résidents, salariés de l’établissement, familles de salariés, voisins du quartier constituaient l’essentiel des exposants. Il faut dire que le cadre se prête à pareille initiative, le parc de l’établissement donnant directement sur la rue qui va de la gare à la place commerçante de Chantilly.

Quant au jour de la semaine choisi pour cette manifestation, un samedi, il correspondait au jour du marché de la ville. Ceci garantissait d’avoir un grand nombre de passants tout au long de la journée sur le trottoir devant la résidence.

Outre les bonnes affaires qui s’y firent, l’effet de surprise a lui aussi bien fonctionné, et c’était là le principal objectif : surprendre l’opinion, et donner une image positive des maisons de retraite.

La Cité dans la vie des EHPAD

e t n a c o r U n e b H PA D ! E n u s n a d ? l a g é l C ’e s t

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Et la question récurrente fut : « Mais on a le droit de faire une brocante dans une maison de retraite ? » Et pourquoi pas ? Les personnes âgées seraientelles incapables de bonnes idées, et interdites de vie sociale ? Richard PASQUET Directeur de la Résidence de la Forêt Délégué régional de Picardie

De son côté, la mairie de la ville soutenait la manifestation, par le prêt et l’installation de barnums pour abriter la brocante, et par le relais de l’information sur les médias municipaux (panneaux électroniques, journal municipal). Une grande pancarte colorée, une buvette animée par un accordéoniste, et le tour était joué : ce sont des centaines de visiteurs qui sont passés par la brocante…

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A l’occasion de la Fête des voisins, l’EHPAD la Vieille Eglise a organisé un grand barbecue et en a profité pour ouvrir ses portes aux résidents de la MAS de Servins.

t n e m o Un m lité a i v i v n de co e voisins entr

Une occasion unique de partager un moment de convivialité entre voisins.

Autour d’un barbecue, chacune et chacun ont pu profiter d’un moment de convivialité ; la fête effaçant les différences et la solitude en permettant à tous de s’inscrire dans la vie sociale de la commune. Un peu de musique en plus et quel bonheur !

U

n lieu où il fait bon vivre : c’est ce que recherchent résidents, familles, professionnels salariés et libéraux dans un EHPAD. Toute nouvelle expérience mise en place améliore l’image parfois négative de ces établissements et permet de montrer que les personnes y bougent, dansent et vivent !

L’ouverture de l’établissement à d’autres publics évite la sclérose, la monotonie et permet surtout d’apporter une perspective nouvelle et moderne au projet de vie et d’animation de la résidence. C’est dans cette optique que les résidents de la Maison d'Accueil Spécialisée (MAS) de Servins ont été invités cette année pour la fête des voisins organisée à l’EHPAD.

Apaisées par le sourire de leurs parents âgés qui prennent plaisir à participer aux animations, les familles se sentent moins coupables du placement de ces derniers en institution. Rassurées, elles sont plus enclines à rendre visite à leur proche.

te En 2012, la Fê des voisins aura lieu d le 1er week-en de juin.

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Si divertir c’est ravir, les bienfaits d’une ouverture sur l’extérieur ne sont pas limités aux résidents. Les professionnels ainsi que les aidants décèlent dans ce style de rencontre un intérêt, une fierté de travailler au sein d’un établissement qui sort des sentiers battus et la réputation de l’établissement s’en trouve renforcée. L’invitation sera bientôt rendue à la demande des résidents de la MAS.

« La prochaine fois c’est chez nous ! » Malik BENABADALLAH Médecin coordonnateur Délégué départemental du Pas-de-Calais

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r u o p s e c n a c a v s e m De i e h z l A s e d a l des ma

L

a villa Garlande a organisé l’été dernier à Center Parc un séjour thérapeutique pour quelques-uns de ses résidents. Retour sur une expérience réussie et particulièrement enrichissante.

« Notre projet a vu le jour suite à une réflexion en équipe sur la prise en soin des troubles du comportement liés à des pathologies de type Alzheimer. En tant que soignants, nous nous questionnions sur nos pratiques et sur ce que nous pouvions apporter à nos résidents souffrants de troubles cognitifs. Notre but ultime est, et ce quel que soit notre corps de métier, de prendre soin et de faire plaisir aux résidents. Le plaisir est la base de notre travail.

Comment faire plaisir à quelqu'un qui ne s'en souviendra pas forcément ? Est-ce que cela en vaut la peine ? Va-t-il malgré tout en garder une trace ?

La notion de plaisir est une bonne entrée en matière car le plaisir peut se décliner sous toutes ses formes et s'adapter à chacun. Notre place et notre rôle deviennent alors plus facile à appréhender. Nous sommes là pour permettre aux personnes âgées de continuer à vivre des instants de plaisir. Chacun de nous mène sa vie dans ce but : être le plus heureux possible. Pourquoi cela serait-il différent dans la vieillesse ?

Nous sommes à tout âge des êtres d'émotions et de relations. Cela vaut quels que soient nos parcours de vie, nos expériences. Lorsque nous sommes enfants nous construisons nos personnalités à travers les expériences nouvelles qui nous façonnent et feront de nous des adultes accomplis. Les vacances sont

La mémoire d’un plaisir partagé Les professionnels de santé sont bien souvent désarçonnés face à l'individu qui se dégrade et préfèrent s'attacher à un trouble à traiter. Cela semble violent et déshumanisant, mais le soignant aussi est un être d'émotions et de relations. Il ne peut pas toujours affronter la souffrance de voir l'autre souffrir. En effet, le soignant lorsqu'il s'engage dans une relation de soin se dit qu'il va soulager, aider, guérir la personne de ses maux. Mais face au processus de vieillissement, il est impuissant. On ne guérit pas de la vieillesse ! Il faut beaucoup de recul et d'humilité pour qu'un soignant puisse aborder un patient en se disant : « je donne ce que je peux dans le but de faire plaisir sans attendre de résultat », sans espérer une amélioration de l'état du patient. Face à la maladie d'Alzheimer nous pouvons juste nous dire : « seul compte le plaisir à l'instant T, peu m'importe le résultat et l'inscription dans le temps. Ce que je cherche à donner, c'est un moment de plaisir corporel, relationnel, émotionnel, sensoriel, et ce même si le patient ne s'en souvient pas ». En réalité même si la mémoire est défaillante, les patients ont une mémoire relationnelle et émotionnelle. Ils ne se souviennent pas de nous, ni de ce qu'ils ont fait, mais lorsqu'ils nous voient, ils savent intuitivement que nous leur voulons du bien, car une certaine forme de mémoire subsiste : la mémoire émotionnelle.

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d r o b e d l a n r u o J er ? ’ u n a c c o m p a g n a n t d par exemple des moments privilégiés et riches en expériences qui nous permettent d'avancer. Voilà comment nous avons imaginé ce séjour thérapeutique. Il devra être un moment de partage et d'expérimentation dans l'espoir que cela permette aux résidents d'en tirer un bénéfice tant sur le plan relationnel qu'émotionnel. Nous avons fait le pari que des vacances pourraient être un bon moyen de prendre un plaisir partagé et ainsi inscrire durablement une sensation de bienêtre et surtout un sentiment d'être.

Préparation du séjour Notre aventure débute donc avec les préparatifs du séjour. Nous avons monté le projet en prévoyant une durée de 4 jours et 3 nuits dans le centre de vacances de Center Parcs en Sologne. Ce lieu nous a semblé sécurisant tout en étant dans la nature. En effet les maisons sont de plain pied ce qui rend l'accès facile, le parc est fermé et une équipe de sécurité est présente 24h/24.

et surtout faire la majorité des actes du quotidien par eux-mêmes. En effet nous avons organisé les choses pour qu'ils fassent les menus, la cuisine, les lits, le programme des sorties… Le rythme de vie était très différent de celui de la maison de retraite, laissant place aux souhaits et besoins de chacun. A leur arrivée, les résidents sont un peu perturbés. Dans un premier temps, ils ne reconnaissent rien, veulent rentrer chez eux, retrouver leurs enfants. La tension est très forte et nous commençons à douter de notre idée. Et s’ils ne prenaient aucun plaisir, si cela les perturbait plus encore ? Bref nous nous remettons en question. Mais heureusement ce moment de doute ne dure pas, les résidents s'apaisent grâce aux soignantes qui ont pris l'initiative de les aider à ranger leurs affaires dans leurs chambres. Ils ont donc pu prendre leurs marques.

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5 résidents et 4 soignants ont ainsi pu préparer leur voyage. Les résidents devaient venir du secteur protégé de notre établissement et avoir encore accès au langage. L'équipe de soignants était composée de 2 aides-soignantes, 1 infirmière et 1 psychomotricienne. Les soignantes étaient toutes volontaires et investies dans l'organisation du projet. Les résidents aussi se sont investis dans les préparatifs en visionnant les photos du lieu, du cottage et en participant à des groupes d'échange sur les vacances. Ils ont ainsi appris à se connaitre et ont pu penser à ce séjour avant qu'il n'arrive. En effet certains en parlaient régulièrement avant le départ, d'autres le redécouvraient à chaque groupe d'échanges.

1er Jour : Nous sommes donc partis le mardi 14 juin 2011. Une fois arrivés sur le lieu de nos vacances, les résidents ont pu vivre des expériences enrichissantes

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Une fois que tout était en place nous avons découvert les environs, fait les courses, et commencé notre quotidien de vacances. Dès le départ, les résidents s'investissent spontanément dans les tâches ménagères, leurs habitudes de femmes ou d'hommes « d'avant » reviennent très vite. De plus, ils semblent vraiment prendre plaisir à tous ces petits gestes du quotidien. Donc dès le premier soir tout le monde participe à la confection du dîner et au dressage de la table. L'ambiance est alors très conviviale et détendue. Les résidents retrouvent leur sens de l'humour et nous ne notons aucun trouble du comportement. Avant d'aller nous coucher, nous nous réunissons dans le salon pour préparer la journée du lendemain, ceci deviendra notre rituel du soir. La première nuit se passe sans soucis, les résidents dorment bien, visiblement l'air de la campagne et l'action les ont fatigués. Une première journée remplie d'émotions !

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ème

jour :

Le deuxième jour se passe sans encombre, les résidents sont toujours partants, ils sont joyeux et participants, nous n'avons pas besoin de les pousser à faire les choses. Dès ces premiers instants nous avons le sentiment que la relation devient de plus en plus d'égal à égal. La distance soignants/ résidents s'estompe, chacun prenant soin de l’autre. Une dame dit ainsi à une aide-soignante « faites attention, vous allez prendre un coup de soleil, venez mettre de la crème. », ou encore un monsieur qui prendra un paquet de courses des mains d'une

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soignante en lui disant « laissez-moi faire c'est trop lourd pour vous. ». Ces moments sont des instants de grand bonheur partagé. En tant que soignants, nous découvrons les capacités relationnelles et humaines de nos résidents. Ces derniers semblent quant à eux revivre pleinement. Au programme de la journée : promenade dans le parc, cuisine, déjeuner au soleil, sieste, visite de la Motte-Beuvron… Au cours de la journée, les résidents semblent de plus en plus à l'aise dans leurs mouvements, ils retrouvent des gestes qu'ils ne savaient plus faire. Ceci fera partie des nombreuses choses que nous avons tirées de cette expérience : le geste ça s'entretient. Débriefing avant une nuit encore très calme pour tout le monde.

3ème jour : Notre seul homme du séjour se lève de bonne heure pour préparer le petit déjeuner de tout le monde, là aussi nous voyons ressurgir chez lui des attitudes du passé. La journée commence donc parfaitement bien. La matinée se déroule en douceur et après le repas nous partons visiter la ferme qui se trouve à proximité. Les résidents sont ravis, ils peuvent s'approcher des animaux, les toucher. Nous voyons là l'importance de l'ouverture vers l'extérieur. Ils se fondent dans le groupe, leurs troubles du comportement s'estompent voire disparaissent.


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Programme de la journée : pâtisserie, balade, jeux, chansons, photos… Une journée riche en échanges et en rires !

4ème jour : La nuit a été un peu plus mouvementée et les soignantes sont un peu fatiguées pour démarrer cette quatrième journée. Mais les résidents sont toujours participants et nous redonnent le courage de continuer. Nous partons donc faire quelques courses puis nous passons la journée à nous promener dans le parc et à nous prélasser au soleil. En fin d'aprèsmidi la tension monte un peu. Peut-être que les résidents ressentent la fatigue de ces derniers jours. Nous dînons donc assez tôt mais tout de même dans la bonne humeur. Nous nous rendons compte que notre fatigue de soignants perturbe les résidents, ils sentent que nous sommes moins en capacité de les contenir et cela fait ressurgir des angoisses et donc certains troubles du comportement. Heureusement cela ne dure pas longtemps, nous décidons de nous réunir comme d'habitude dans le salon et nous proposons un petit temps calme avant d'aller se coucher.

5ème jour : C'est le grand départ, il faut refaire nos valises et ranger le cottage. Tout se passe dans le calme, la tension de la veille s'est envolée et les résidents sont calmes. Ils semblent un peu tristes et sont comme anesthésiés par le départ. A notre arrivée à l'EHPAD tout le monde nous attend avec impatience, le bonheur des retrouvailles se lit sur tous les visages (familles, collègues, direction, vacanciers)

effet, les soignants, par envie de bien faire et parfois par manque de temps, font beaucoup de gestes à la place du résident. Nous avons pris conscience que d'une part nous ne leur rendons pas service en agissant ainsi mais en plus nous perdons du temps en voulant en gagner. Les résidents oublient les gestes et ceci nous oblige à en faire toujours plus à leur place. Si nous prenons le temps de les laisser faire finalement nous gagnons du temps et eux de l'autonomie et du bien-être. Nous avons donc, suite à cette belle expérience, décidé de revoir nos activités au sein de l'EHPAD. Nous avons mis en place avec l'animatrice un planning d'animations qui permet aux résidents d'être en activité tous les matins et après-midi. Nous avons mis en place des ateliers en lien avec nos observations du séjour comme un atelier cuisine, des temps de promenades hebdomadaires, des sorties adaptées aux personnes désorientées... Ce séjour a été vraiment très riche d’enseignements : pour les résidents qui ont redécouvert leurs capacités d'Etre et se sont sentis revalorisés et pour les soignants qui ont découvert une nouvelle façon de prendre soin et de faire plaisir. Quelques mois après ces vacances, certains résidents en parlent encore et nous demandent « quand est ce qu'on part en vacances ensemble ? Cette fois nous irions bien à la mer !».

Violaine BONIFACE Psychomotricienne D.E. La Villa Garlande

Les enseignements tirés du séjour Ce séjour nous a énormément apporté dans notre façon de voir le soin des personnes âgées désorientées. Nous avons pris conscience de leurs capacités et de notre tendance à tout anticiper pour eux. En

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Vivre en maison de retraite n’est pas synonyme de routine bien au contraire ! Pendant l’été, les maisons de retraite multiplient les initiatives destinées à aérer les résidents. Ainsi, l’an dernier, quelques résidents de l'EHPAD Valérie sont partis en vacances sur la Côte d’Opale à Verton, en bord de mer. Un bol d'air frais assuré ! 40


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e d a p a Une esc à la mer

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a préservation de la vie sociale par l’ouverture sur l’extérieur est un des axes majeurs du projet d’animation de l’EHPAD Résidence Valérie où le Résident est positionné en tant que personne, acteur de sa vie. De nombreuse sorties ponctuent chaque semaine le planning d’animation : • sorties de proximité (marché local, courses, bibliothèque…), • sorties à l’échelle de la circonscription (cinémas, restaurants, spectacles, musées, rencontres avec d’autres EHPAD…), • sorties au-delà des frontières (Belgique)

Contexte Manquaient à notre expérience des séjours permettant à plusieurs résidents de vivre leurs journées sans les contraintes de la collectivité, d’organiser leur emploi du temps, de participer activement aux achats de denrées alimentaires, à la confection de leurs repas, de décider des endroits où ils voulaient sortir… Forts de ce constat, nous avons encouragé plusieurs résidents à s’impliquer dans l’organisation de nos premières vraies vacances : à Verton, Côte d’Opale. Après concertation, quelques résidents se sont vus proposer cette escapade : pour cette première expérience, les critères de mobilité ont été prioritaires. Les Résidents devaient pouvoir se mouvoir facilement dans le minibus, avoir accès au logement choisi et enfin pouvoir participer à toutes les sorties et activités incluses dans le séjour.

L'organisation des vacances en maison de retraite Une fois le groupe constitué, nous nous sommes réunis plusieurs fois avec les résidents volontaires, dans un premier temps pour que chacun puisse se présenter et échanger sur ses souvenirs de voyage, pour créer une cohésion entre les personnes. A la question « que signifient pour vous les vacances ? », très spontanément ils ont répondu : « liberté, repos,

convivialité, vie familiale, bons repas, jeux, visites, dormir plus longtemps ». Nous les avons laissés s’exprimer longuement sur leurs souhaits : « ne pas partir trop longtemps : 3-4 jours… et pas trop loin... On veut faire la cuisine, mais aller aussi au restaurant… ». A également été abordée la logistique : les chambres du gîte seraient collectives, les repères modifiés par rapport à leur logement actuel (emplacement du lit, des toilettes, de la salle de bain) : il s’agissait de leur faire prendre conscience tout de suite que leurs habitudes de vie seraient bouleversées. Tous ensemble, nous avons consigné dans un « carnet de voyage » nos prévisions : dépenses, sorties, vœux des uns et des autres, carnet de voyage que nous avons complété à Verton par le descriptif des journées, les propos tenus par les résidents, des anecdotes… pour mieux nous souvenir…

Un bilan positif Tout s’est tellement bien passé qu’il nous a fallu affronter le blues du retour et nous reconnecter à la vie de tous les jours. Tous en redemandent… on y travaille… Destination 2012… la Normandie ? et pourquoi pas dans les années à venir un voyage… plus loin… en avion… les projets font vivre ! Site internet : http://www.residencevalerie.fr

Annie Turz Directrice de la Résidence Valérie

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« Le vrai miracle n'est pas de marcher sur les eaux, ni de voler dans les airs : il est de marcher sur la terre. »

u t s e r r u o p Houeï Neng

Comme tous les ans s'est tenue, le 24 septembre 2011, dans le potager du domaine de la Grange une grande Marche Alzheimer organisée par la résidence SOLEMNES de Savigny le Temple, France Alzheimer Seine et Marne et la ville de Savigny le Temple. L’objectif est de décloisonner le domicile du malade et de l’institution. A la fois journée portes ouvertes, cycle de conférences, sortie-animation pour les résidents, cette marche festive représente bien plus encore. Marcher est en effet une démarche d’ouverture, de partage et parfois même de curiosité. C’est un des moyens de se réaliser et d’exprimer son désir. Partant de ce constat, les établissements Solemmes mettent tout en œuvre pour favoriser la libre circulation des individus et le maintien d’un cadre de vie éthique et rassurant. « L’homme qui marche » est un homme qui continue d’avancer et de vivre. La Marche Alzheimer est une émanation de ce principe d’ouverture et de tissage de liens. Mais à quoi répond-elle ?

Informer et échanger pour rompre l’isolement Le problème principal de la maladie d’Alzheimer réside dans l'isolement. Elle isole le malade qui perd sa mémoire et ce qui le rattache à ses proches, son orientation puis son autonomie. Mais aussi la famille qui perd à travers la mémoire d’un de ses membres celui-là même qu’elle a connu, compris et aimé. Il est très difficile pour l’aidant de ne pas sombrer dans une forme de désespoir à mesure qu’il prend conscience du processus de perte inéluctable des capacités cognitivo-mnésiques de son proche. C’est cette difficulté récurrente chez l’aidant qu’il s’agit d’anticiper et de comprendre. L’organisation d’un évènement comme la Marche Alzheimer permet de convier les aidants dans une démarche d’échanges et d’anticipation des situations d’urgence à venir. Des mini conférences organisées par les professionnels de la résidence (Médecin coordonnateur mais aussi psychologue, psychomotricienne et soignants) permettent de communiquer sur les méthodes de prise en soins de nos résidents par une équipe de professionnels. L’ouverture de la prise de parole à une association comme France Alzheimer très active dans la prise en compte et l’accompagnement de la difficulté des aidants ainsi qu’au réseau gérontologique du sud 77 permet d’accroître la variété des réponses apportées aux questions qui se posent. Cette ouverture permet de dédramatiser certaines situations vécues au domicile en les expliquant mais aussi l’admission en institution. Cette dédramatisation est essentielle. En effet, la résidence SOLEMMES accueille le plus souvent des personnes très avancées dans la maladie. Leurs

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, r e m i e h z l A e h c La Marrche d'ouver ture ne démiaen avec le monde te r e n l familles découvrent alors, au bord d’un précipice psychologique, le caractère inéluctable d’une prise en charge de leur proche en établissement. Il est souvent très difficile pour elles dans de telles conditions d’appréhender avec recul les aspects positifs d’une telle issue. Le sentiment d’échec de leur part est souvent dominant. La Marche Alzheimer constitue de ce point de vue plus qu’un événement, elle est une démarche de mise en relation des familles et des acteurs de la prise en charge et du suivi des résidents Alzheimer.

Le soin relationnel Les thérapies non médicamenteuses s’inscrivent dans une logique de soins intégrée et complète. C’est pourquoi la marche Alzheimer propose tout au long de son parcours, des ateliers à but thérapeutique éphémère. Ils permettent aux résidents victimes de dégénérescences neurologiques de profiter ici d’un atelier réminiscence ou là d’un exercice de psychomotricité afin de maintenir les capacités concernées. La perception ouvre en effet pour chacun une fenêtre sur le monde. Nombre de résidents dépendants souffrent de la limitation de leur champ de perception : altération de la vue, de l’ouïe, du goût, de l’odorat, du toucher. La fermeture de certains canaux sensoriels - base d’échanges et de relations – entraîne le plus souvent repli et isolement. Si la sensorialité produit l’individu, ses défaillances l’effacent lentement. Pour les familles et les partenaires la marche Alzheimer est aussi une occasion d’échanger sur l’intérêt de ces dispositifs d’accompagnement et d’une prise en charge globale du résident.

Une mobilisation dans la durée Cet événement a précisément pour but de mettre en relation tous les acteurs d’un maillage aussi varié que complexe. La Marche n’est pas un événement isolé mais le signe d’un travail en réseau. Ainsi nos partenaires ne sont pas tant conviés à y assister qu’à y participer autour d’un même but. L’idée fondamentale est bien d’en faire la source d’une mise en relation pérenne et fructueuse des différents acteurs présents. Ainsi ont pu marcher ensemble résidents, soignants, personnels administratifs et hôteliers mais aussi élus représentant la région, le département, la mairie, les tutelles (ARS) sans oublier les partenaires administratifs (CLIC, CCAS, RG77) et l’association France Alzheimer. Cette mobilisation générale fait de cet évènement une occasion de partages et d’échanges concrets sur les difficultés et les solutions de chacun. De cette Marche est née notamment le projet d’un Café des aidants, en partenariat avec le CLIC rivage et France Alzheimer. Ces réunions permettront d’évoquer périodiquement un certain nombre de difficultés rencontrées par les aidants en présence de professionnels. L’objectif est de former des familles n’ayant pas encore franchi le cap de l’institution mais souhaitant néanmoins bénéficier de son regard et de son accompagnement. Ces réunions tenues au sein de la résidence seront la continuité de cet échange initié par la Marche.

En attendant la suite et la prochaine édition, toute collaboration nouvelle sera la bienvenue. N. SALANDINI Directeur de SOLEMNES Domaine de la Grange

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"Instant thé" à la MAPI Le s A m a n d i e r s Organisation de réunions destinées aux familles, aux proches, aux amis ayant un proche accueilli à la MAPI les Amandiers.

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a MAPI Les Amandiers (Paris 20ème) du groupe MEDICA organise chaque mois des réunions destinées aux familles aux proches, aux amis ayant un proche accueilli dans l’établissement. Organisées par la psychologue de l’établissement Frédérique DEBRAY, ces réunions nommées "instants thé" consistent à regrouper les proches dans un environnement convivial autour d’un thé.

Ces échanges permettent aux familles de communiquer, de partager leurs expériences, de créer du lien, d’apporter un espace d’écoute et de soutien.

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Les thèmes abordés sont par exemple l’entrée en établissement, la vie sociale du résident, la communication verbale et non verbale,… Ces moments conviviaux et d’échanges ont un réel succès. Agnès GILBERT Responsable communication

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Publi-rédactionnel Pourriez-vous en quelques mots nous expliquer qui est Alzheimer&Contract.

proche multi-sensorielle, du jardin thérapeutique, de l'écoute active ou, du travail de la mémoire. Les activités proposées au sein de PASA Concept visent à maintenir le lien social du patient et à réinscrire sa place dans la communauté.

Geria Contract, leader européen en aménagement de lieux de vie pour personnes âgées en institutions, innove avec sa filiale Alzheimer&Contract dédiée à la maladie d’Alzheimer et troubles apparentés.

Les espaces PASA Concept sont ils tous identiques ?

Après l’espace Réminiscence lancé en 2009 pourquoi le PASA Concept ? Fort de son expérience de la prise en charge de la personne âgée dépendante, Géria Contract. a été le 1er groupe à concevoir des collections exclusives de mobilier, puis des lieux de vie spécifiquement dédiés aux malades d’Alzheimer, comme le concept "Réminiscence". Cet espace thérapeutique, qui connaît un vif succès auprès des patients et des aidants, vise à replacer le patient dans l'atmosphère des années 50's-60's, appelant ainsi un travail d'évocation de sa mémoire ancienne, personnelle, familiale ou collective. Poursuivant son approche innovante des thérapies non-médicamenteuses, "Alzheimer & Contract" crée aujourd'hui un nouvel espace d'activités et de soins multi-sensoriels, dans lequel chaque détail est pensé, s’inspirant du concept d’Humanitude et de la méthode Montessori Adaptée à la personne âgée, pour favoriser le mieux-être et recréer le lien social du patient malade d’Alzheimer.

Que peut apporter le PASA Concept à votre établissement ? Une réponse globale à la création d’environnements et de produits adaptés. De l’architecture au mobilier, des éléments décoratifs aux accessoires éducatifs et sensoriels, le tout s’appuyant sur les dernières avancées en neurosciences et à la prise en charge de la personne souffrant de troubles cognitifs ou apparentés.

Comment un PASA Concept s'intègre-t-il dans l'établissement ? OU : Dans le projet d'établissement ? Une véritable prise en compte intégrant le lieu, le patient, le personnel, et les accompagnants. Tout est mis en œuvre pour gérer les troubles du comportement lié à la pathologie et permettre à chacun d’évoluer à son rythme dans les différents environnements et ainsi promouvoir le bien être au cœur de toutes les unités de vie de l'EHPAD.

Quelles activités propose-t-on dans un PASA Concept ? Individuelles ou collectives, autour de l'ap-

Les espace sont totalement modulables, une différenciation de l'aménagement étant réalisable en fonction des besoins de l'établissement, du projet de vie, de la population résidente, de la surface dédiée, de la nature des activités proposées, etc. Une approche "sur-mesure" qui fait le succès de Géria Contract, avec comme dénominateurs communs le respect des critères de labellisation et le respect de la prise en charge.

L'établissement porte-t-il seul le coût d'aménagement du PASA Concept ? Après labellisation, l’établissement peut bénéficier d'une subvention pouvant aller jusqu'à 50% du coût des aménagements auprès de la CNSA, et d’autres organismes.

Quels sont les enjeux futurs pour votre Groupe ? Face aux perspectives très positives, à l’enthousiasme suscité par les thérapies non médicamenteuses et à l'esprit d'innovation du groupe, "Alzheimer&Contract" se positionne comme un véritable pôle de recherche & de développement, centré sur les pathologies de la dépendance. Les prochains mois verront ainsi la création d’un comité d'éthique et médical, qui aura en charge la validation de tous les produits mis en œuvre au sein des sociétés du groupe. La recherche de partenaires pour la mise en place d’études cliniques, ainsi que la mise en production d’éléments qui ne sont à ce jour que des prototypes permettront, nous l'espérons, dans un futur proche, une meilleure prise en charge de nos ainés.

ALZHEIMER & CONTRACT Cours Lauze de Perret - 84400 APT - France - T. +33 4 90 04 49 30 - F. +33 4 90 04 49 31 - Mail : contact@alzheimeretcontract.com

Etablissement : ........................................................................ NOM : .......................................................... Tél bureau : ................................................................... Mob (GSM) : ........................................................... Adresse mail : ............................................................................ @ : ........................................................... Adresse postale : ............................................................................................................................................


e r u t r e v L’ o u t i r p s e ’ d un état Une démarche globale d’ouverture sur l’extérieur peut être adoptée, mettant en place des activités complémentaires. C’est ainsi que les rencontres intergénérationnelles succèdent aux fêtes de bons voisinages et laissent ensuite place aux échanges entre EHPAD. Un exemple remarquable en la matière à la toute nouvelle résidence les Gobelins.

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uverte en janvier 2010, la Résidence les Intemporelles les Gobelins se trouve au cœur du quartier des Gobelins, à proximité immédiate de nombreux commerces, du square Le Gall et du quartier Mouffetard. Profitant de cette situation, l’équipe a su tisser des relations privilégiées avec les commerçants des alentours, et s’ouvrir sur l’extérieur.

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Le 27 mai 2011 la résidence a organisé la fête des voisins : un moment riche en émotions. Loin des idées reçues, les visiteurs d’un jour ont eu l’occasion de découvrir « de l’intérieur » la vie en maison de retraite. Lors d’activités festives, ils ont pu tisser des liens avec les résidents et le personnel. Certains prolongent encore les échanges au cours de visites régulières Au moment des fêtes de fin d’année, la résidence a également accueilli des scouts qui ont pu échanger avec les Aînés, ce fut une rencontre intergénérationnelle très appréciée par tous. L’ouverture sur l’extérieur, c’est aussi participer à des échanges avec d’autres maisons de retraite. Un groupe de résidents des Intemporelles a ainsi pu être accompagné dans un EHPAD à l’Haÿ-Les-Roses, en septembre 2011, afin de participer à un concours de zoothérapie. Ils ont pu faire la connaissance d’autres résidents, échanger sur leur quotidien et montrer que l’esprit de compétition existe à tout âge. C’est avec fierté qu’ils sont rentrés aux Gobelins après avoir remporté le concours. Franck Vaillard Directeur des Gobelins

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CE QU AILL L

es initiatives mises en place par les EHPAD sont nombreuses et variées. Elles tiennent compte de la population prise en charge et de l’environnement de l’établissement. Profitez ciaprès des expériences enrichissantes des uns et des autres, toutes les idées peuvent en inspirer d’autres et ce toujours au profit des résidents !

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UI SE FAIT EURS ! Aperçu de différentes thérapies non médicamenteuses en EHPAD Art-thérapie 50 l’Art-thérapie en EHPAD 52 Atelier d’écriture 54 Un atelier littérature avec un romancier et animateur d’ateliers d’écriture 57 Nos valeurs ensemble Expo Photo 59 Concours « Figures libres » : une exposition de peinture exceptionnelle Musicothérapie 60 Une médiation musicale 63 Un Lip dub à la maison de retraite 64 67 69

Snoezélen, un concept qui vous veut du bien (être) Zoothérapie : les bénéfices thérapeutiques issus de l’interaction avec l’animal Espace réminiscence : se souvenir des belles choses

Retours d’expériences 70 Autoévaluation interne : une stratégie opérationnelle et un enjeu managérial 49


Ce qui se fait ailleurs

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Aperçu de différentes -thé t r A thérapies non médicamenteuses en EHPAD

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es thérapies non médicamenteuses mises en place permettent aux personnes âgées de sortir de leur quotidien de soin en les faisant participer à une activité dans un but thérapeutique. Par ce biais, c’est aussi la relation entre le patient et le personnel soignant qui évolue. On constate en effet que la musique, la relation aux animaux, l’expression artistique … sont bénéfiques. Cette rubrique est l’occasion d’un partage d’expériences car ce qui se fait ailleurs peut aussi se faire chez vous…

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Créativité, Expression libre, Écoute, Reconnaissance pour une autre naissance à travers les sens...

Il n'y a pas d'âge pour découvrir ses capacités créatrices ! L'imagination et la création ne sont pas du même registre que la mémoire. De l'ordre de l'instinctif et du sensoriel, elles relèvent de l'émotion et restent plus longtemps en nous. S’appuyant sur ce constat, l’art-thérapie vient aujourd’hui compléter la prise en soin traditionnelle.

Qu'est-ce que l'Art-thérapie ? L'art-thérapie est l'accompagnement psychothérapeutique d'une personne en difficulté, en utilisant un médiateur plastique, qui remplace les mots, tels que le dessin, la peinture, le modelage, comme tiers à l'expression d'un ressenti. Là, il n'est pas question d'analyse, mais de libération à travers un acte créateur accompagné et une mise en relation. Elle fait partie des prises en charge comportementales et non médicamenteuses que l'on souhaite aujourd'hui développer le plus possible au sein des institutions, après une implantation réussie dans le secteur psychiatrique et celui du handicap.


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D A P H E n e e i p a r é L’application en EHPAD L'art-thérapie en EHPAD demande une connaissance des effets de l'avancée en âge, de ses difficultés physiques et psychiques (des maladies et de leurs répercussions, des troubles comportementaux et mnésiques). L’objectif est d’améliorer la qualité de vie, revaloriser l'estime de soi, d’accroitre la mémoire sensorielle et affective. Loin des tests cognitivo-comportementaux, l’art-thérapie travaille sur « la mémoire et l'intelligence émotionnelles », comme le disait Louis PLOTON . Pour en assurer le succès, l’art-thérapeute a un rôle majeur à jouer dans sa mise en place.

Un lieu d'expression, de création, de plaisir et de liberté recouvrée La personne est elle-même, loin de la notion de dépendance et de soin, libre d’exprimer ses envies, ses ressentis, son imaginaire, sans jugement esthétiques ou artistiques et ce en mobilisant toutes ses capacités (restantes). Au cœur de l’humain, la personnalité, les émotions, les affects, et les pensées se révèlent mais ne sont jamais évalués en « score » Il s’agit de redonner du sens à ce que l'on fait, redonner un sens, une direction, à sa vie.

Quels bénéfices pour les résidents ? Cet espace de création, pour qu'il existe, doit permettre l'expression ou le lâcher prise des angoisses, modérer les troubles du comportement (déambulation, gestuelle intempestive par exemple, troubles du langage) et les mécanismes de défense, dans un lieu

propice. C'est ensuite à l'art-thérapeute de proposer à chacun ce qui lui permettra de s'exprimer le mieux possible et de trouver du plaisir à créer et de s'y reconnaître.

Pas un simple lieu occupationnel En EHPAD, tout en s’appuyant sur l'expression libre et les processus créatifs, un travail s’effectue sur la mémoire, (souvenirs d’enfance, de famille) sur les praxies, la coordination gestuelle (peinture, découpage, modelage) et sur l'orientation dans le temps (travail sur un thème saisonnier : hiver, Noël, Carnaval, Pâques, l'été, les vacances, les voyages...). Un retour à l'écriture et à la verbalisation surviennent parfois de façon inattendue. Cette créativité induit une stimulation cognitive et sensorielle favorisant le maintien des capacités. A la Résidence ORPEA Saint Rémy à Saint Rémy-lès-Chevreuse, nous avons mis en place : • des ateliers « créatifs » : Ouverts à tous, ces ateliers font l'objet d'une créativité guidée, dans l'accompagnement ou un apprentissage, et sont parfois l'occasion d'une découverte d'une technique. L'artthérapeute intervient de façon directe et parfois même directive. Lieux de lien social et de relationnel d’abord, ils redonnent un sens dans l'exploration de la créativité que chacun a en soi et permettent de découvrir des capacités insoupçonnées, ce qui s’avère très valorisant. Ce sont aussi des lieux d'échanges et de verbalisation. • Les ateliers « thérapeutiques » : Ateliers fermés, ils donnent libre cours à l'expression et à la créativité, avec le moins possible d'intervention directive, sauf en cas de difficulté d'un résident. Lieux d'expression et de liberté, ils permettent une renar-

cissisation importante et apportent aux participants une plus grande confiance en eux. En pratique, les activités proposées sont le dessin, la peinture, et le modelage… La prise en charge se fait par groupe de 6 résidents au maximum, ou en accompagnement individuel. La participation aux ateliers thérapeutiques se fait en accord avec le Médecin Coordonateur ou Traitant (sur prescription) et de l’équipe pluridisciplinaire (IDE, Psychologue, Ergothérapeute, Psychomotricien). Sur les Unités protégées les deux types d'ateliers sont présents. Rompant avec le soin « médical » et la dépendance, ces ateliers misent sur la libre expression du résident. C’est pourquoi le lieu et l’ambiance deviennent thérapeutiques.

Une technique de soutien aux aidants Un projet complémentaire, mais tout aussi important, serait d'ouvrir ces ateliers aux aidants familiaux. Face aux difficultés rencontrées dans l'accompagnement d'un proche âgé ou atteint de la Maladie d'Alzheimer, les participants y trouveraient soutien et écoute. L'art-thérapie en EHPAD rassure, invite à la création et à garder ainsi une dynamique de vie. Le regard sur ses propres capacités et celles des autres en est bouleversé. « C'est moi qui ai fait ça.... je ne savais pas que j'étais une artiste ! » Mme P., résidente de la Résidence ORPEA Saint Rémy, GIR2 , MMS 7 Martine TULPAIN Art-thérapeute en formation, Résidence ORPEA Saint Rémy

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’ d r e i l e t Un A La filière gériatrique du groupe HPM composée d’un EHPAD, d’un SSR et d’un Service de médecine gériatrique, a mis en place avec le soutien de l’ARS un atelier d’écriture dans le cadre du projet « Culture en Santé ». Ce projet a été animé par des artistes de la région Nord-Pas-de-Calais (une écrivaine, un peintre et des comédiens) et avait pour objet de permettre une rencontre entre les résidents, les patients et le personnel soignant autour de créations artistiques diverses. Les 30 participants ont accepté la proposition, pour oser écrire, raconter, se confier tout en laissant une place à une certaine créativité.

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our le groupe HPM l’atelier a été une expérience enrichissante qu’il souhaite ouvrir à d’autres structures accueillant d’autres populations relevant d’autres pathologies.

Mode d’emploi de l’atelier L’intime écriture ! Dans un premier temps, l’écrivaine avait placé dans une petite boîte des morceaux de papiers sur lesquels étaient inscrits des questions simples. (« A quoi tu rêves ? » ; « Qu’attends tu ? » ; « De quoi te souviens-tu ? » ; « Où es-tu ? »…) Chacun, après avoir tiré au sort sa question, devait formuler et écrire individuellement une série de réponses. En fin de séance, chaque personne présente devait lire à voix haute et en public ce qu’elle avait produit. Il est important de souligner que les personnes âgées démentes ou non sont confrontées à des contraintes (fatigabilité, concentration, motricité fine, déficiences audio-visuelles) dont il faut tenir compte dans le déroulement de l’atelier. Pour cer-

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tains participants, le soignant a du non pas « écrire à la place de » mais se faire le scribe de la parole de l’autre, sans rien changer, sans rien ajouter. Ensuite, le soignant relit ce qu’il a transcrit et demande son accord à celui qui énonce (le résident/patient). Il effectue les changements éventuels puis si nécessaire il lui demande la permission de lire pour lui au groupe. Au départ, les personnes âgées disaient n’avoir rien à dire, à raconter ou encore qu’elles ne savaient plus écrire. Cependant, peu à peu, nous avons très vite vu apparaître de beaux textes, de beaux instants de poésie et tous, chacun à notre niveau, avons été surpris et touchés par les écrits qui en ont émergé. Certains étaient réels, d’autres imaginaires, certains légers d’autres graves mais tous renvoyaient d’une manière ou d’une autre à la problématique de chacun et à leurs préoccupations. L’écriture n’est pas un geste anodin et révèle parfois quelques souffrances. En effet, les questions en apparence quelconque font parfois écho à certaines blessures endormies. L’atelier a ouvert la porte à des témoignages douloureux, touchant au plus profond de l’intime. A la question « Qu’attends-tu ? » Mme D. nous répond « rien », elle nous renvoie alors à un vide, celui dans lequel certaines personnes âgées peuvent sombrer par solitude et par manque de sollicitations.

Des trésors de créativité Ensuite, des séances de peinture ont été animées par une artiste peintre. Ces séances s’appuyaient sur les écrits produits auparavant afin de les mettre en scène à travers des esquisses. De ces dessins, des boites pouvaient être créées dans lesquelles étaient ensuite déposés les textes : sorte de boîtes à trésors…

Un rôle à jouer Puis, des comédiens sont venus à plusieurs reprises pour mettre en scène, jouer des rôles et sensibiliser le groupe à la prise de parole en public ainsi qu’au jeu de scène et d’improvisation.


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e r u t i r éc Enfin, une journée spectacle a été organisée durant laquelle toutes les créations écrites, peintes, jouées ont été exposées et diffusées à travers des outils audio-visuels. Paroles, musique et pas de danses se sont alors entremêlés. Manon Pagano (Neuropsychologue) ; Nathalie Sisca (Psychologue clinicienne) ; Solveig Walenne (Psychologue clinicienne) Groupe HPM

Les retours d’expérience : • un autre lien entre l’équipe et les résidents s’est tissé au-delà de la relation « soignant/soigné ». Chacun découvrant l’autre sous un nouveau jour. Leur relation était dès lors symétrique. • Des amitiés entre résidents/patients sont nées à la suite de l’atelier qui leur avait permis de se découvrir et de mieux se connaitre. Ce moment privilégié et de convivialité a en effet favorisé la rencontre, pas toujours évidente au quotidien. • L’atelier écriture a été une réelle manifestation de vie, sortant les Résidents/ Patients de leur apathie rencontrée régulièrement comme symptôme des démences. • A travers la reconnaissance de la personne âgée comme un interlocuteur à part entière un travail de re-narcissisation a été possible. L’enjeu est de leur donner à nouveau la capacité d’exister dans l’ici et maintenant, puisque la vie en institution tend à la passivité, la transparence et le sentiment d’inutilité (perte d’initiative). A la question « Où es-tu ? » M. G. nous répond « je suis à l’EHPAD de Saint-Jean à Roubaix, je suis en maison de retraite… médicalisée pour personnes âgées avec un handicap ne permettant pas de rester chez moi seul étant dans l’impossibilité de me débrouiller…, je suis en train de reprendre goût à la vie grâce aux aides des aides-soignants…, je suis très content de pouvoir essayer de reprendre la volonté de continuer …qui me permettra de revivre ma vie comme avant… je suis très content de leur dévouement et de leur compréhension envers leurs malades. » Nous pouvons remarquer qu’ici le « je suis » se transforme peu à peu non pas en un verbe qui indique le lieu, mais en un verbe qui indique ce qu’il est, le sujet de l’énoncé. • En mobilisant le langage (écrit ou oral), l’imagination, les participants ont mis en lumière leurs capacités et ressources au-delà de leurs troubles. Un réveil des compétences a ainsi été observé. Quel que soit son handicap (moteur, cognitif, sensoriel) cet atelier a permis à la personne de mobiliser une palette d’aptitudes variées créant parfois même la surprise tant chez le soigné que le soignant.

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Il était une fois un Ehpad en terre bourguignonne et un romancier animant des ateliers d'écriture créative. Le premier en recherche constante d'activités innovantes pour ses résidents, le second à l’affût d'aventures humaines, mais sans aucune expérience de la personne âgée. Pressentant tous les deux l’apport que pouvait représenter une activité «Littérature » dans la maison, ils se donnèrent rendez-vous pour une expérimentation de quelques semaines. Il s'agissait, avant d'en pérenniser l'activité, de mesurer in situ l'intérêt des résidents et la capacité de l'intervenant à s'adapter à leurs particularités.

Charmés et conquis Soigneusement briefé par la direction et la neuropsychologue de l'établissement sur les attentes de la population, comme sur les nécessaires attentions qu'elle demande, notre romancier débuta son activité d'animation littéraire et succomba rapidement aux charmes doux de la relation avec les résidents. Ces derniers furent rapidement conquis par l'écriture créative, dans ce qu'elle porte en ellemême de participation au monde et de restauration de l'image de soi, mais aussi pour le lien qu'ils sentaient se tisser entre eux.

Un lieu fort d’humanité Très rapidement, au cours de l'atelier, se sont partagés des émotions, des souvenirs, des rires mais aussi des souffrances, des deuils et des illusions enfuies. C'est aujourd’hui un lieu fort d'humanité, ou la sienne propre est soutenue par l'expression collective et universelle. Participer à l'atelier de Littérature, c'est entendre à nouveau la grande voix du monde, et c'est y mêler encore la sienne. Car la lecture et la découverte d'auteurs représentent l'autre volet de cette rencontre présentée comme « atelier Littérature » plutôt qu'atelier d'écriture, car l'écriture n'en représente qu'une face.

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à la résidence Mémoires de Bourgogne, avec Bruno Poissonnier, romancier et animateur d'ateliers d'écriture

Des sensibilités révélées Le premier temps de l'atelier est consacré à la lecture d'un roman choisi ou accepté par le groupe, et faite à voix haute par l’écrivain devenu animateur, et ouvrant à débat. Au fil des mois, ont ainsi été découverts ou redécouverts nombre d'écrivains connus ou moins connus. Ensuite, l'animateur propose la ou les consignes d'écriture du jour, exercices ludiques prévus pour susciter l'écriture et contourner les autocensures, révéler les imaginaires, utiliser les souvenirs et découvrir les sensibilités poétiques de tous et de chacun. Si une personne n'est pas en capacité physique d'écrire, l'animateur lui prête sa main et se conforme à sa dictée. Il est fréquent aussi qu'un travail de mémoire découle de certaines consignes : écriture d’après photographies, sur des souvenirs collectifs forts. Il permet quelques fois de remettre en ordre le passé. Chaque consigne est suivie de la lecture par chacun de son texte, ou par l'animateur, si l'écrivant rencontre des difficultés à le faire. Ce temps de lecture devant les autres, difficile au début, est le temps fort de la rencontre, le creuset où se fondent dans un grand respect, les expressions personnelles qui, semaine après semaine façonnent le cœur du groupe.

Les 1ers bénéfices Aujourd'hui, après une année et demie d'ateliers hebdomadaires, il apparaît possible d'en esquisser un premier bilan. Les premiers reflets bénéfiques de « l'atelier littérature » se recueillent dans l'intime de chaque résident : découverte de potentialités ignorées ou oubliées, réveil de compétences depuis longtemps non-sollicitées, expression des sensibilités propres et des histoires personnelles, calquées sur la grande Histoire dont rendent compte les livres. Chacun réalise, par l'utilisation commune des re-


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e r u t a r é t t i L r e i l e Un At Une recette goûtue

pères et jalons offerts par la littérature, que son existence, même modeste, est reliée à toutes les autres. L'atelier, permet également une réappropriation de l'expression de soi. Apprendre à écrire au plus près de son être profond, c'est aussi se laisser surprendre par une consigne d'écriture et se découvrir poète, en tout cas une personne digne d'intérêt que l'on écoute avec attention. L'écriture devient un vecteur simple et fidèle de l'intimité, et la partager permet souvent une lecture fine et valorisante de soi-même.

Un atelier plébiscité Le satisfécit brossé par le romancier lui-même repose sur deux constats ; le premier est la grande assiduité des participants, avec un chronique débordement du temps consacré à l'activité. D’une heure prévue, les ateliers en durent maintenant plus de deux qui, s'ils démontrent certaines faiblesses de l'animateur à faire respecter la durée, témoignent de l'intérêt des écrivants. Le second constat, qui renforce le premier, est la cohésion du groupe des participants à l'atelier, lisible également dans le développement de liens connexes à la pratique de l'activité. À l'intérieur de l'atelier, l'habitude s'est imposée de célébrer les anniversaires de ses membres, mais d'autres occasions sont aussi devenues prétextes à libations, libations autorisées et soutenues par l'établissement.

Voici le rapide inventaire des bénéfices personnels et collectifs constatés depuis l'ouverture de cet atelier Littérature. Si votre curiosité nécessitait davantage de précisions, n'hésitez pas à interroger l'équipe de Mémoires de Bourgogne, ou demandez à un écrivant de vous prêter son exemplaire du recueil. Dès la première page, vous serez séduit par cette recette que nous vous proposons bien volontiers : « Pour faire un atelier de littérature… Prendre un bâtiment coquet, de briques et de crépit pastel. Y ouvrir une pièce lumineuse dans laquelle placer une grande table et quelques chaises. Y introduire une demi-douzaine de retraités, un écrivain, des feuilles de papier et des crayons. Bien agiter le tout en rajoutant de l’eau et des verres, Rajouter une pincée de lecture pour faire lever. Laisser macérer quelque temps puis enfourner pendant deux heures à bonne température ; La meilleure température est la température conviviale. Ne laisser pas refroidir, et déguster sur place. Une variante intéressante de la recette consiste à remplacer l’eau par du vin de Muscat ! »

Une trace indélébile Enfin, le troisième regard admiratif porté avec la plus grande attention par l’équipe et la direction de l’établissement confirme l’intérêt et la place importante de l’atelier littérature dans le projet de vie de la résidence Mémoires de Bourgogne. Un recueil des meilleurs textes produits par l'atelier a été édité et relié par la volonté du groupe. Il restera le meilleur témoin du tracé indélébile de chaque écrivant, et fait la fierté des trois protagonistes que sont les écrivants, le romancier et l’Ehpad.

Les « écrivants », Bruno Poissonnier Romancier et animateur d'ateliers d'écriture, Pascal BAILLY Directeur de la résidence Mémoires de Bourgogne Délégué régional de Bourgogne

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, s r u e l a Nos V e l b m e s En Du 15 décembre au 15 février dernier, la Villa Garlande de Bagneux a organisé une exposition de photos atypiques.

Pour cela un sondage est réalisé en juillet auprès des équipes soignantes afin de déterminer les valeurs qui les guident au quotidien. Les résultats de cette enquête mettent en exergue les thèmes de l’exposition : RESPECT, ECOUTE, DISPONIBILITE, DOUCEUR et COMMUNICATION.

Les mains de résidents et de soignants y étaient à l’honneur…

En novembre, des « séances photos » sont organisées avec les « mannequins mains » qui acceptent de se prêter au jeu. Grâce à ces moments de complicité - ponctués d’éclats de rire- les vingt photos s’imposent pour l’exposition au sein de l’EHPAD.

ors d’une Cellule commune «Animation & Bientraitance », Nelly Lacombe, animatrice et Catherine Kreusch, psychologue, recherchent des activités « sources de plaisir » …

De multiples bénéfices ont pu être constatés par les professionnels : une réflexion commune, des moments fédérateurs, des occasions de rencontres (famille, résidents…)

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L’idée germe alors : monter une exposition de photos de mains - illustrant les valeurs de prise en soin de la Villa...

Photographies : C. Kreusch Conseiller technique : G. Cadou

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Après un tel succès l’initiative sera consacrée par la médiathèque de Bagneux qui acceuillera l'exposition à partir de septembre 2012.

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s e r b i L s Fi g u r e

Une exposition de peinture exceptionnelle

Une exposition de 63 peintures réalisées par des personnes âgées dépendantes s'est tenue du 7 au 10 novembre 2011.

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endant quatre mois, les résidents ont créé librement des œuvres sur le thème de la couleur. Ils ont été accompagnés dans leur démarche par l’animateur ou l’art thérapeute de la résidence. Souvent très âgés, les participants sont, pour un grand nombre d'entre eux, dépendants. Cette forme de création artistique leur a permis de se sentir valorisés et de partager leurs émotions qui, souvent, ne peuvent plus passer par la parole.

"La fleur que j'aime"

Ces œuvres sont le résultat du concours de peinture "Figures Libres" lancé au sein du groupe DVD, 2e groupe privé d’accueil et de services pour personnes âgées en France. Preuve du succès de l’opération, 63 maisons de retraite médicalisées y ont participé. Les œuvres lauréates ont été sélectionnées par les résidents eux-mêmes pour concourir à la finale nationale.

Le concours Figures libres a donné lieu à des moments très forts dans les résidences et les anecdotes ne manquent pas. A Rouen (Tiers Temps), c'est le tableau de Matisse "Fenêtre ouverte sur Collioure" qui a inspiré Madame Bardon pour "Fenêtre sur les ponts de Rouen". A Nogent-le-Phaye (Les Jardins d’Automne), les résidents sont allés visiter la cathédrale de Chartres et le musée du vitrail pour réaliser "Les astres de Nogent". A Marseille (Le Palais), les 2 participants ont fait œuvre commune ("Coup de cœur, coup de couleur") en délimitant chacun son espace pour y peindre ce qu'il souhaitait. A Challans (Jardins Médicis), ce sont les résidents de l'unité Alzheimer qui se sont unis pour réaliser "Rêveries". A Suresnes (Tiers Temps), Madame Lefevre n'avait jamais tenu un pinceau de sa vie et ne voyait vraiment pas pourquoi elle gagnerait ce concours "interne" ; elle l'a pourtant remporté avec "La fleur que j'aime". A Saint-Quentin (Tiers Temps), le personnel et les résidents ont voulu ne faire qu'un sur la toile ; les feuilles de "L'arbre de vie" en sont la preuve. Pour la première fois, les œuvres ont été exposées dans un lieu ouvert au public. Les résidents lauréats sont venus eux-mêmes chercher leur prix. Une initiative originale qui participe à l'ouverture des résidences sur l'extérieur.

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La lauréate entourée de sa petite fille et du directeur de l'EHPAD.

Annick GILLONNIER Directrice de la Communication DVD Bénédicte OZANNE Déléguée départementale des Yvelines

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n o i t a i d é m Une « Il y a des choses que j’ai oubliées… Mais cette chanson je la connais. »1 La musique, qui accompagne la vie des hommes, peut être considérée comme un langage universel. Elle permet de dépasser les mots et de toucher directement l’émotionnel. C’est ainsi que la musicothérapie favorise l’expression et permet d’établir une communication là où les mots ne suffisent pas « à se dire ».

Qu'est-ce que la musicothérapie ? La musicothérapie est une thérapie qui utilise l'expression musicale en tant que forme de communication non-verbale. Elle utilise la musique (écoutée ou produite) comme objet de relation.

Un peu d’historique Le terme de « musicothérapie » n'apparaît qu'au XXème siècle; Déjà pratiquée aux États-Unis et au Canada, c'est dans les années 50 qu'elle est introduite en France afin de traiter les traumatismes des soldats de la 2nde guerre mondiale. Dans les années 70, des études montrent le bienfait de la musique sur le système cardiovasculaire, respiratoire, musculaire et végétatif.2

Objectif de la musicothérapie Le musicothérapeute s’appuie essentiellement sur le jeu, le développement de la créativité, le plaisir, la reconnaissance de soi. Les interventions ont pour objectifs de stimuler les fonctions telles que l'affectivité, la motricité, le langage pour procurer un mieuxêtre.

L’application en EHPAD En EHPAD3, une musicothérapie est soumise à une prescription médicale du Médecin Coordonnateur et de l'équipe soignante.

1 Mme M, Résidente de la Résidence ORPEA Saint Rémy 2 Doc'Alzheimer, n° 3, Avril-Mai-Juin 2011 3 La musicothérapie analytique de groupe, Edith LECOURT

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Cette approche non médicamenteuse, permet un travail de socialisation, de renarcissisation, de valorisation et d'épanouissement où le « lâcher prise » s'effectue. Elle participe au maintien des « capacités ».


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e l a c i mus La musique : source de sensations et d'émotions La musicothérapie réceptive est basée sur l'écoute musicale dans le but de susciter un désir de verbalisation des personnes en rapport avec leurs ressentis. Il ne s'agit ni d’une écoute intellectuelle, ni de jugement de valeur. La musicothérapie réceptive cherche l'émotion, les souvenirs et se situe dans un cadre relationnel précis. Elle utilise des techniques adaptées aux objectifs thérapeutiques fixés. Ces programmes sonores peuvent-être pratiqués en séances individuelles ou collectives.

La musicothérapie active invite le résident à donner naissance à une expérience sonore. Elle fait ainsi appel à la créativité en s’appuyant sur les instruments de musique, la voix, les percussions corporelles.... La musicothérapie active demande une prise de position dans le groupe, provoque des émotions et donne un sens à la relation. Elle fait appel à l’expression corporelle ; il s'agit de mettre en corrélation le corps et l'esprit dans une approche musicale. Particulièrement adaptée aux patients atteints de la maladie d'Alzheimer, cette thérapie engage un processus de restructuration qui permet de décharger ses angoisses, d'apaiser et de rassurer.

Emmanuelle MONNIOT Musicothérapeute en formation, Résidence ORPEA Saint Rémy

En séance individuelle, après un entretien avec le résident, un programme sonore est établi en fonction de son identité sonore et des problèmes psychologiques qu’il présente. Ceci permet une verbalisation du ressenti pendant l'écoute.

Exemple d'atelier3 Musique : Communication sonore de groupe

En séance collective, le travail s'effectue sur 3 programmes sonores. Chacun d’entre eux comportant 2 extraits (d’une durée de 3 à 5 min), associés en fonction de leurs caractéristiques (durée, hauteur, timbre, intensité, genre, formation…)

Utilisation du son sous toutes ses formes dans l'objectif de favoriser la structuration psychique, la socialisation et le développement ou maintien des capacités de communication. Cette technique s'est développée en France depuis 1980. Elle utilise essentiellement l'improvisation libre. Elle se pratique en situation individuelle ou en groupe.

La verbalisation des ressentis des personnes est sollicitée à la fin des deux extraits.

Consigne et déroulement d'une séance

« Je voudrais que le soleil reste avec nous La vie s’éveille Joli soleil reste avec nous Dans le ciel bleu il y a des oiseaux qui viennent et qui reviennent dans la maison parce qu’ils sont fidèles Ils nous racontent ce qu’ils ont vu, le beau, les choses vilaines Il y en a qui sont tellement jolies » Mme T s’est exprimée pendant l’écoute d’une musique brésilienne.

La séance dure environ 1 heure, la musicothérapeute donne les consignes aux résidents. Il s'agit d'entrer en communication par l'intermédiaire du son. Il n'est pas demandé de faire de la musique mais d'être à l'écoute. Des instruments de musique (Percussions : djumbé, maracas, claves, tambourin, lames résonnantes.....) sont à disposition et la voix peut-être utilisée. Le temps d'improvisation sera limité à 10 minutes et le signal d'arrêt sera donné par le musicothérapeute. La séquence sera enregistrée et sera suivie d'un temps de verbalisation. Pendant le déroulement, il est demandé aux résidents de verbaliser leurs ressentis avant et après écoute de l'enregistrement.

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Laboratoires PAUL HARTMANN Partenaire des professionnels de santé

Leader dans la prise en charge globale du soin en EHPAD

Produits d’incontinence et d’hygiène La gamme de protections, complète et performante, répond à l’ensemble des situations rencontrées tout en respectant la dignité de vos résidents.

Soin des plaies La gamme HARTMANN permet une prise en charge complète du soin des plaies : pansements traditionnels, pansements techniques et sets de soins offrent des solutions adaptées à chaque situation.

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n o s i a m n e b u Lip D de retra ite ! Un « lip dub », clip vidéo, alliant chorégraphie et chant en play-back, a mis en scène : les résidents, les salariés, les familles. Cette idée originale et dans le vent a vu le jour en juillet 2011, à La résidence les Côteaux de Saint Germain-en-Laye (Yvelines).

Le Casting

Les Trophées de Cybèle 2011

Pour l’organisation : des affiches comportant un bulletin-réponse détachable, avaient été distribuées aux résidents, aux familles et aux salariés de l’établissement. 23 résidents, 19 salariés et 12 membres de familles ont répondu présents, l’aventure musicale pouvait donc commencer.

La résidence les Côteaux à Saint Germain-en-Laye a participé au concours Cybèle d’Or et a ainsi reçu le 2e prix pour sa création « lip dub »

La Production Plusieurs réunions furent nécessaires pour présenter et préparer le projet, choix de la chanson, répétitions, modalités du tournage et rôle de chaque « lipduber ». Puis vinrent les prises de vue, les visionnages et les premiers montages effectués par la petite fille d’une résidente, la création des génériques et enfin le montage final.

Plus d’infos sur Le Cybèle d’Or

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Depuis la création par Colisée Patrimoine de ce concours, nombre d’initiatives empreintes d’originalité et de subtilité ont été soumises à l’appréciation d’un jury composé de l’ensemble des directeurs d’établissement et des collaborateurs du siège. Les équipes lauréates sont récompensées par la remise du « Cybèle d’or », sculpture de bronze spécialement créée pour les Jardins de Cybèle, en 2005, par l’artiste bordelais René Bouilly.

Le Clip Pour un résultat très réussi : un vidéo clip mettant en scène une maison de retraite où l’on peut y voir tous les acteurs qui la composent : résidents, salariés, familles, chantant et se dandinant sur une musique entrainante… le tout dans une bonne humeur communicative, un clip que l’on a plaisir à voir !

La Diffusion Une version du clip a été mise en ligne sur le site internet « You tube », visible sur la toile par tout internaute, en cliquant sur le lien : http://www. youtube/watch?v=4RZ5LJUZ1go. Outil de communication par excellence, un CD du film devrait être remis avec les plaquettes promotionnelles de la résidence.

Pour Patrick TEYCHENEY, président de Colisée Patrimoine « c’est une nouvelle occasion de rendre hommage et de valoriser le travail effectué au sein de nos établissements, par des équipes toujours plus passionnées, toujours plus engagées à convier les personnes accueillies dans un mouvement contemporain, collaboratif, culturel et social ».

Joëlle ETIENNE Directrice de la résidence les Côteaux Carine N’GILLA Déléguée départementale adjointe du Val d'Oise

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p e c n o c n u , n e l t Snoeze u e v s u vo

Une approche qui se développe dans les EHPAD. D’ailleurs, de plus en plus de résidences franciliennes du groupe DVD déclarent l'existence d'un espace Snoezelen. Effet de mode ? Bienfaits prouvés ? La direction médicale du groupe a mené une enquête sur l'utilisation de ce concept dans nos résidences.

Le Docteur Ariane Floriot et Paule Melon, respectivement gériatre et conseillère en rééducation et kinésithérapie à Expertise & Soins, reviennent sur cette enquête et ses enseignements.

Annick GILLONNIER Directrice communication Domus Vi

Snoezelen, mais qu’est-ce que c’est ? Snoezelzn est une pratique de stimulation visant à établir une relation personnelle, dans un milieu naturel ou non, permettant de vivre une expérience sensorielle, subjective et constructive. Elle vise à éveiller la sensorialité de la personne stimulée grâce à une relation privilégiée, sécurisante, réduisant les tensions tout en motivant à l'action au service d'une réalisation de son être.

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Pourquoi avoir entrepris cette enquête ? Ariane Floriot : L'espace Snoezelen est souvent présenté comme "LA pièce magique". Nous avons souhaité connaître la réalité. Qui l'utilise ? Pourquoi ? Qui peut en bénéficier ? Pour cette enquête, nous avons contacté plusieurs résidences du groupe DVD et rencontré le personnel de l'Hôpital Corentin Celton qui en possède un. Paule Melon : De plus, nous avons reçu des questions sur le matériel à utiliser. Nous nous sommes demandés si finalement le sujet n'avait pas été abordé "à l'envers". Le matériel devrait être le dernier maillon de la chaîne ; en amont, il y a une réflexion et une préparation indispensables à la réussite du projet.


pt qui n(- être) t du bie Comment définiriezvous Snoezelen ?

Qui sont les résidents concernés ?

AF : Ce concept repose sur la relaxation et la stimulation sensorielle. Ce n'est pas une thérapie au sens propre mais une prise en soin. Ses effets sont de court terme et variables suivant l'évolution de la pathologie du patient. Les bénéfices pour les résidents restent cependant très intéressants.

AF : Snoezelen n'est pas adapté à tout le monde. Il ressort de l'enquête que les résidents souffrant de troubles psycho-comportementaux sont les plus concernés par cette prise en soin, de même que les personnes souffrant de douleurs chroniques. Les personnes âgées lucides ne portent pas ou peu d'intérêt au Snoezelen. En tout cas, une séance ne doit pas être imposée au résident.

PM : L'objectif d'un espace Snoezelen est d'apporter du bien-être, de la découverte et, si possible, des échanges. En résumé, c'est un lieu d'expériences émotionnelles et sensorielles.

Comment bien l'utiliser ? AF : La relation de confiance entre le résident et l'accompagnateur est primordiale car il se crée un lien émotionnel lors de la séance : on est dans le domaine de l'intime. Les réactions varient beaucoup d'un résident à l'autre. C'est une vigilance de tous les instants. Il faut faire un débriefing après les séances ; cela permet de faire le point sur le déroulement et à l'accompagnateur de prendre du recul. Entre les séances et les débriefings il faut prendre en compte le fait que Snoezelen prend du temps (de 1 h à 1 h 30 par séance).

NORD EST / ILE DE FRANCE 2012 PM : Il ne faut pas se fixer d'objectif précis en démarrant la séance mais se laisser conduire et ne pas faire l'erreur de "vouloir pour l'autre". L'accompagnateur doit absolument être formé à l'utilisation d'un espace Snoezelen ou d'un matériel ambulant, à la fois sur la relation d'aide et sur la manutention, car il faut parfois déplacer la personne (souvent en position allongée) sans lui faire mal et sans se faire mal.

Qu'en est-il de l'accompagnateur, quelles qualités doit-il avoir ? AF : Snoezelen est avant tout un outil ; entre les mains d'un accompagnateur mal (in)formé, il y a des risques (réactions inattendues et/ou non-maîtrisables). Néanmoins la formation ne fait pas tout. Tout le monde n'est pas fait pour devenir accompagnateur en Snoezelen. L'empathie, la capacité d'écoute et d'observation sont des traits de caractère essentiels. Certaines personnes ne sont tout simplement pas faites pour devenir accompagnateurs.

Quelles sont les erreurs à éviter ? AF : Il faut veiller à ne pas "sur-stimuler" le résident lors d'une séance. Autre point important : certains seraient tentés de faire participer les familles aux séances ; ce n'est pas une bonne idée, sauf dans le cadre d'une thérapie utilisant Snoezelen, avec encadrement d'un psychologue. Un espace Snoezelen n'est pas un lieu de rencontre entre le résident et ses proches, surtout si l'accompagnateur n'est pas formé. Enfin, il peut y avoir des risques avec les résidents épileptiques. Les séances de groupe sont possibles ; toutefois, leur objectif est différent et elles requièrent la présence de plusieurs accompagnateurs, dont l'attention sera sollicitée à chaque instant. Plus généralement, le concept Snoezelen ne s'improvise pas, il doit être préparé en équipe et intégré dans le projet d'établissement.

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s e c i f é n Le s b é u t i q u e s i s s u s t h é ra p e l ’ i n t e r a c t i o n de l a m i n a ’ avec l

D

Mise en œuvre d’un programme de zoothérapie en Unité Alzheimer. Une démarche ambitieuse dont les résultats sont d’ores et déjà perceptibles… La Résidence les Forges à Egleny dans l’Yonne mise sur le rapport à l’animal comme un facteur de la stratégie thérapeutique dans le cadre de la prise en charge globale des résidents.

ès 2009, le centre de zoothérapie le Clos de Ganou et la direction de l’EHPAD échangent sur l’opportunité d’intégrer des ateliers structurés dans les activités proposées. Il est alors décidé de permettre aux résidents, notamment ceux atteints de la maladie d’Alzheimer et troubles apparentés, de bénéficier d’un rapport privilégié à l’animal dans une perspective thérapeutique.

A raison de deux demi-journées par semaine, des animaux dits « médiateurs » (chien, lapin et cochon d’Inde) sont amenés dans la résidence sous la supervision d’une zoothérapeute formée à cette pratique. L’ensemble des activités, proposées en chambre ou en groupe, permettent d’inscrire un travail multisensoriel dans une approche ludique. Chaque résident peut choisir son animal et de réaliser des gestes appropriés pour stimuler les sens et restaurer une forme d’autorité parfois altérée par la dépendance. Ce rapport privilégié doit permettre au résident de se réaliser en tant que personne. Dans ce cadre, les résultats obtenus sont de deux ordres, individuels et collectifs.

Des bénéfices individuels... Les résultats observés par l’équipe pluriprofessionnelle démontrent une baisse de la nervosité, une meilleure attention ainsi qu’une stimulation de la concentration et de la mobilité fonctionnelle. La part des bénéfices psychologiques est toute aussi importante. L’intervention de l’animal participe à la réduction du sentiment de solitude et à la réduction de l’anxiété. Elle contribue également à la restauration ou au maintien de la communication verbale et non-verbale dans un temps d’échange sécurisant et apaisant.

... et collectifs Ces ateliers contribuent activement à l’émergence et au soutien d’une dynamique de groupe et favorisent les contacts avec l’équipe soignante ainsi qu’avec les familles qui sont invitées à participer à cette activité. Des instants particulièrement chargés d’émotion ponctuent régulièrement cette animation. Tel fut le cas, il y a peu de temps,

d’une personne alitée qui se plaçait dans le refus de communiquer et qui a rompu avec le mutisme à la seule vue du chien « médiateur » s’approchant de son lit. Après avoir évoqué des souvenirs de ses animaux de compagnie, elle a manifesté l’envie de participer au prochain atelier en groupe et s’est résolument ouverte au dialogue avec l’équipe.

Ce qui se fait ailleurs

NORD EST / ILE DE FRANCE 2012

Ce retour d’expérience montre que la zoothérapie peut être appréhendée comme un moyen de lutte contre l’isolement et comme un outil au service de la qualité de vie des résidents pris en soin dans un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes. Dans un contexte d’innovation technologique, et suivant le modèle du Japon, il est concevable que la robotisation vienne en appui à ce type de thérapie. A titre expérimental, le bébé phoque créé en 2005 et baptisé « Paro » a déjà fait ses preuves. Il est possible de voir dans cette initiative une solution d’avenir qui pourrait profiter à un large public.

Joris Jonon Directeur-adjoint Résidence les Forges

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e c n e c s i n i m é R e Espac venir des belles se sou choses

A

près une première expérience aux Berges du Danube (Serris 77), c’est au tour du Verger de Vincennes (94) de bénéficier d’un Espace Réminiscence permettant le développement d’ateliers thérapeutiques visant à renforcer le sentiment d’identité des personnes âgées par le partage de souvenirs anciens. Détails.

Recréer un espace propre aux années 30/50 correspondant à ce qu’ont pu connaître les résidents dans leur jeunesse. Pour cela, au Verger de Vincennes, la salle réminiscence a été meublée et aménagée avec des objets récupérés auprès d’Emmaüs dans une démarche d’entraide et de solidarité. Lorsque l’on rentre dans cette pièce, on se retrouve plongé dans la salle à manger ou le salon de nos parents ou grands-parents avec l’horloge comtoise, le transistor pour écouter la radio, jusqu’au papier peint qui rappelle les tapisseries d’antan. Une fois l’environnement recréé, cet espace va être utilisé à plusieurs fins : • L’objet premier est la réalisation d’ateliers réminiscence menés par la psychologue et une maîtresse de maison. Chaque participant sera choisi en réunion d'équipe selon son histoire et ses besoins, pour bénéficier d’une série de 10 séances à raison d’une par semaine. Ces séances sont organisées en petits groupes homogènes de 4 personnes. Chaque atelier va se dérouler autour d’un thème défini au préalable tel que l’enfance, le travail, le mariage, les vacances... faisant appel à des souvenirs des plus lointains aux plus récents. Une série d’objets et d’activités choisies sont alors à disposition des résidents pour faire vivre l’échange. Les objectifs de ces ateliers sont de partager un moment de plaisir à travers l’évocation de souvenirs, favoriser la création de liens entre les participants et stimuler la mémoire autobiographique qui va participer à la valorisation

et au renforcement de l’estime de soi. Ces ateliers s’adressent en priorité aux personnes touchées par des maladies neurodégénératives modérées mais aussi aux personnes ayant une faible estime de soi et des difficultés à vivre leur perte d’autonomie. En amont de ces ateliers, afin d’éviter tout sentiment d’échec ou de mettre en difficulté les participants, un recueil de l’histoire de vie et des centres d’intérêts de chacun est effectué. Pendant les séances, une personne (psychologue ou maîtresse de maison) anime les échanges tandis que l’autre va plutôt observer les réactions. Au terme des 10 séances, un bilan individuel est dressé avec le résident afin d’évaluer l’atelier. • La seconde possibilité offerte est l’accueil dans cet espace des ateliers mémoires plus «classiques» animés par la psychologue. • C’est également ici que s’organisent les cafés-débats, discussions animées par une maîtresse de maison et un soignant autour d’une collation.

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Le concept

Ce qui se fait ailleurs

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• Enfin, les résidents peuvent occuper les lieux pour y prendre le thé ou se retrouver de manière libre. Ce concept innovant, à visée thérapeutique, participe à améliorer la prise en charge et le bien-être des personnes accueillies.

Françoise PLAISANCE Directrice du Verger de Vincennes Déléguée départementale du Val de Marne

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Retour d’expérience

2012 NORD EST / ILE DE FRANCE

n o i t a u l a v é o t u a ’ L e n r e t n i

Alors que l’échéance légale approche, les établissements s’engagent progressivement dans leur démarche d’évaluation interne. L’EHPAD Korian Plaisance de Nancy a saisi cette opportunité pour mettre en œuvre une dynamique participative et engagée à l’égard de ses équipes.

S

uite à la loi du 2 janvier 2002, les établissements sociaux et médico-sociaux doivent procéder à l’évaluation des activités et prestations délivrées.

L’enjeu peut apparaître de taille pour les EHPAD au-delà de l’application de la commande législative, le directeur d’un EHPAD doit savoir manager l’ensemble de ses équipes dans ce nouvel état d’esprit fondé sur la recherche de la qualité et de la performance et dont l’objectif premier est la satisfaction du résident. Il doit donner du sens au nouveau mode de travail, d’accompagnement de la personne hébergée, d’organisation de l’établissement et sur les nouveaux modes de management. Cette démarche doit être réfléchie, afin que le personnel soit impliqué et prenne conscience de la nécessité d’améliorer la qualité de vie des résidents. C’est pourquoi, les valeurs humanistes, d’éthique et de qualité demandent une gestion structurée des ressources humaines. Le management a tout son intérêt ici, mais encore faut-il connaître le niveau et le type de management à adapter.

Le référentiel Korian : un outil sur mesure KORIAN Plaisance à Nancy, s’est porté volontaire, pour tester le référentiel créé spécifiquement pour l’auto-évaluation, par le groupe KORIAN. Il s’appuie sur les cinq grands thèmes de la recommandation de bonnes pratiques professionnelles concernant le déploiement de l’évaluation interne de l’ANESM : • Prise en compte des besoins et des attentes / personnalisation de l’accompagnement, • Maintien de l’autonomie dans les actes de la vie quotidienne et accompagnement de la situation de handicap,

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• Prévention des risques inhérents à la vulnérabilité des personnes et à l’institutionnalisation, • Exercice des droits individuels et collectifs, • Accompagnement de la fin de vie, • Démarche qualité et gestion des risques. Ce référentiel intègre également les objectifs déterminés par la politique qualité KORIAN ainsi que les objectifs qualité de la convention tripartite. Il s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue de la qualité des prestations et aide les professionnels de l’EHPAD, à se poser les bonnes questions quant à leurs pratiques et à comprendre davantage le fonctionnement de l’établissement. Côté présentation : le référentiel propose l’ensemble des thématiques à aborder dans le cadre de l’évaluation et développe un système de cotation par critère, pour permettre à l’établissement de constater son état d’avancement et son niveau d’intégration des recommandations de l’ANESM.

Une démarche mobilisatrice et fédératrice L’autoévaluation représente un enjeu éthique car elle permet d’apprécier la cohérence des actions et des pratiques professionnelles par rapport aux objectifs. Grâce à elle, sont repérés les points forts de l’établissement et les points à améliorer, au regard des critères et indicateurs retenus. Elle correspond à une donnée qualitative qui repose sur un jugement aidant à la prise de décision. En effet les informations obtenues pendant l’évaluation doivent servir aux acteurs pour améliorer les prestations et activités proposées après avoir pris conscience des difficultés et des contradictions. La mise en place de l’évaluation a permis de mettre en place une démarche participative incluant l’ensemble des membres du personnel de l’établissement. Ainsi la motivation et la mobilisation du personnel autour de ce projet commun, eurent tout


e

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: y c n a N e d e c n a s i a l P n à K o r itara t é g i e o p é ra t i o n n e l l e une s enjeu managérial et un leur intérêt. La qualité est une source de satisfaction et un facteur de motivation du personnel, face aux besoins explicites et implicites des résidents. A cet effet, il est primordial pour le manager de cibler les outils et les moyens pertinents afin d’obtenir des résultats significatifs dans cette démarche... Il doit pouvoir apporter des solutions managériales adéquates pour que l’ensemble du personnel puisse répondre, satisfaire le plus efficacement et le plus rapidement possible, à ces besoins et ainsi accéder à un optimum de qualité.

Une organisation bien ficelée La mise en œuvre opérationnelle s’est appuyée sur un comité de pilotage, instance interdisciplinaire, chargée de formaliser et dynamiser la démarche d’amélioration continue des prestations et services délivrés aux résidents et à leurs familles. Ce comité est constitué de l’ensemble des responsables de processus : la directrice, l’assistante de direction, la responsable qualité de vie, l’infirmière coordinatrice, le médecin coordinateur, la maîtresse de maison, l’ergothérapeute, la psychologue, l’animatrice, le responsable maintenance et sécurité, la lingère et le chef gérant cuisinier. Concernant plus particulièrement la mise en œuvre du référentiel, douze réunions ont été organisées avec des personnels directement concernés par le thème étudié, de façon à apporter une réponse pertinente et adaptée par rapport au thème analysé. En effet, lorsque la personne possède des connaissances sur le sujet étudié, il est alors plus facile, pour elle, de prendre la parole et de s’exprimer. Pour chacun des six thèmes étudiés, deux groupes de travail pluridisciplinaires composés de cinq à huit personnes ont été mis en place. Pour chacun d’entre eux, le responsable de processus et un référent étaient systématiquement intégrés à la réunion. Ces derniers

étaient bien évidemment accompagnés de personnels soignants (infirmiers, aides-soignants) et/ou de personnels paramédicaux ainsi que des agents de services hôteliers, serveurs, cuisiniers. L’ordre du jour était clairement défini et le personnel participant aux réunions était convié par voie d’affichage.

Rétroplanning

MOIS N° de semaine

Mois 1: Nov 2010

Mois 2: Déc 2010

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S 6

S 7

S 8

Mois 3: Jan 2011 S 9

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Mois 4: Fev 2011 S 13

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Réunion préparatoire DR, DRA, RQR Communication en interne Création du référentiel korian Formation du COPIL au référentiel Constitution de groupe de travail Planification Auto-évaluation MOIS N° de semaine

Mois 5: Mar 2011 S 17

S 18

S 19

S 20

Mois 6: Avr 2011 S 21

S 22

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S 24

Mois 7: Mai 2011 S 25

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Mois 8: Août 2011 S 30

S 31

S 32

S 33

Auto-évaluation

Rédaction du PAQ-GR Rédaction rapport

Outre la vérification visuelle et documentaire afin de répondre à la référence énoncée, le travail et la production de l’équipe ont été privilégiés et valorisés... Ces travaux ont réellement permis aux équipes de prendre du recul sur leurs activités quotidiennes afin de fédérer leurs efforts autour d’un projet commun.

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Une source de motivation pour le personnel Certains membres du personnel ont trouvé le référentiel complet, mais complexe. Toutefois la plupart d’entre eux a pu accroître ses connaissances quant au fonctionnement de l’établissement et a fortement apprécié les échanges : « On a pris le temps de réfléchir avec d’autres collègues et de proposer des nouvelles idées…. » Ainsi les axes d’amélioration seront plus aisément soutenus et poursuivis s'ils émanent de l’ensemble du personnel, plutôt que s'ils étaient fixés unilatéralement par l’équipe de Direction. Ils permettent d’étudier les pratiques propres à l’établissement, de discuter, d’attirer l’attention des personnes concernées sur leurs rôles et leurs responsabilités et favorisent la cohésion. Ces conditions de travail sont primordiales lors d’un travail d’équipe. Faire participer le personnel aux prises de décisions, permet de satisfaire leurs besoins, d’accroître leur autonomie, et ainsi de décupler leurs motivations. Evaluer son établissement par le biais de l’autoévaluation, signifie améliorer la qualité des prestations offertes par le biais du changement. Mais, c’est un changement voulu et consenti par tous, dans la mesure où l’ensemble des salariés a pu participer aux prises de décisions. Cela fait naître chez lui un sentiment de fierté, directement lié à un accroissement de la motivation. Cette motivation développe alors chez le salarié une envie de mieux faire son travail, car la structure valorise ses idées et lui délègue davantage de missions. L'établissement a donc établi une relation de confiance et le salarié se sent davantage responsable des tâches qu’il effectue. Il comprend aussi mieux les besoins et les attentes des résidents. Son objectif est alors de les satisfaire, en prenant de la distance face à un quotidien usant et stressant.

Cependant, le changement reste un processus complexe, qui demande du temps et qui passe par différentes phases avant d’arriver au stade final : l’action. Dans une telle démarche, il est essentiel d’anticiper et de connaître les diverses résistances possibles au changement. Au regard de ces freins, l’accompagnement des professionnels est essentiel. Chacun, par nature, a peur du changement, car il risque de modifier ses repères, voire ses activités quotidiennes. Par conséquent, afin d’exécuter les actions correctives, le personnel doit être soutenu, valorisé et accompagné par le biais d’outils pertinents et indispensables. Le plan d’action issu de l’évaluation interne, met en avant les actions correctives nécessaires à mettre en œuvre, pour améliorer les pratiques de l’établissement, dans l’intérêt des résidents. L’équipe de direction, par souci d’efficacité, doit, toutefois, le suivre, l’appliquer en accompagnant le personnel dans cette démarche d’amélioration de la qualité.

La qualité est ainsi l’affaire de tous. La réalisation d’une auto-évaluation est une stratégie opérationnelle pour l’établissement. Sa réussite est directement liée au talent personnel du directeur et de sa capacité à mettre en place un management adapté et participatif, impliquant l’ensemble du personnel.

Geneviève MOREAUX Directrice Korian Plaisance Déléguée régionale de Lorraine

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L

Ptésentation

NORD EST / ILE DE FRANCE 2012

SYNERPA

Il constitue un des acteurs majeurs du secteur de la prise en charge des personnes âgées en France

Il représente les employeurs de la branche dans les relations avec les partenaires sociaux

Interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, le SYNERPA est en contact fréquent avec le cabinet du Ministre en charge des personnes âgées, ainsi qu’avec toutes les directions ministérielles concernées.

Il négocie ainsi avec les partenaires sociaux au sein de la branche de l’hospitalisation privée dans laquelle il représente le secteur médicosocial aux côtés de la Fédération de l’Hospitalisation Privée.

Il est naturellement consulté sur tout projet de texte et fait partie des groupes de travail pour toute question intéressant la profession (Alzheimer, HAD et soins palliatifs en EHPAD, circulaires budgétaires, PLFSS, 5ème risque, qualification des directeurs, etc.)

Il informe et conseille ses adhérents

Il œuvre à la mobilisation des acteurs nationaux et locaux en les sensibilisant à ses problématiques

Outre l’accueil et le conseil téléphonique que les permanents délivrent aux adhérents, des réunions organisées avec les représentants départementaux et régionaux, le SYNERPA leur adresse régulièrement une circulaire d’information technique ainsi qu’une lettre trimestrielle destinée à tenir les adhérents informés des actions syndicales menées.

©CocktailSanté

e SYNERPA fédère aujourd’hui 1800 établissements privés d’hébergement pour personnes âgées, associatifs et commerciaux, soit plus de 125 000 lits et places, ainsi qu’un nombre croissant de services d’aides à la personne et de services de soins infirmiers à domicile.

Le SYNERPA publie régulièrement un livre blanc sur le secteur contribuant aux débats de société sur les conditions d’accueil et de prise en charge des personnes âgées en France, et se rend visible comme interlocuteur incontournable auprès de l’ensemble des médias nationaux et spécialisés du secteur, afin de relayer son opinion sur les nombreuses problématiques du secteur.

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Contacts utiles

2012 NORD EST / ILE DE FRANCE

SIEGE NATIONAL Président Jean-Alain MARGARIT SYNERPA 164 Boulevard du Montparnasse 75014 PARIS T 01 40 47 75 20 F 01 40 47 75 21

ALSACE

BOURGOGNE

Délégation Régionale Titulaire Alain LION Les Fontaines de Lutterbach - 68460 LUTTERBACH Tél : 03 89 520 14 15 alain.lion.67@orange.fr

Délégation Régionale Titulaire Pascal BAILLY Mémoires de Bourgogne - 89000 PERRIGNY PRES AUXERRE Tél : 03 86 42 96 69 pascal.bailly@memoiresdebourgogne.com

Adjoint Olivier JACQUOTTET Korian les 3 Sapins - 68800 THANN Tel : 03 89 37 43 33 o.jacquottet@groupe-korian.com Délégation Départementale du Bas Rhin Titulaire Saniyé BILGILI Korian l’air du temps -67000 STRASBOURG ROBERTSAU Tél : 03 88 45 80 45 s.bilgili@groupe-korian.com Délégation Départementale du Haut Rhin Titulaire Olivier JACQUOTTET Korian les 3 Sapins - 68800 THANN Tel : 03 89 37 43 33 o.jacquottet@groupe-korian.com Adjointe Edith WERRN Les Fontaines de Lutterbach - 68460 LUTTERBACH Tél : 03 89 520 14 15 edith.werrne@lesfontaines-lutterbach.fr

SYNERPA SYNERPA 76

Déléguée Générale Florence ARNAIZ-MAUMÉ SYNERPA 164 Boulevard du Montparnasse 75014 PARIS T 01 40 47 75 20 F 01 40 47 75 21

Adjoint Christophe FABRE Résidalya Résidence de France - 25000 BESANCON Tel :03 81 25 09 31 cfabre@residalya.com

Délégation Départementale

de la Cote D’or Titulaire Jean ABORD-HUGON EHPAD La Maison de Thérèse - 21400 AISEY SUR SEINE Tél : 02 97 47 12 13 la-villa-bleue@wanadoo.fr Adjoint Victor LARGER EHPAD La Croix Violette - 21220 BROCHON Tél : 03 80 52 45 68 lacroixviolette@free.fr Délégation Départementale de la Nievre Titulaire Isabelle DEVILLECHAISE Résidence Marion de Givry - 58000 NEVERS Tél : 02 31 62 16 05 m.gueguen@groupe-korian.com

Conseiller technique régional Nord-est / Ile de France Caroline CHATELAIN SYNERPA – 750014 PARIS Tel : 01 40 47 75 20

Adjointe Patricia PALUN Résidence Notre Dame de Marloux - 71640 MELLECEY Tél : 03 85 98 94 74 ppalun@domusvidolcea.com Délégation Départementale de l’Yonne Titulaire Kouider HAFID Résidence Les Forges 89240 EGLENY Tél : 03 86 41 00 63 beau.sejour@wanadoo. Adjointe Françoise RICHARD Résidence Le Cèdre 89520 TREIGNY Tél : 03 86 74 60 98 f.richard@orpea.net Adjoint Laurent TALARICO Korian Villa d’Azon - 89100 SAINT CLEMENT Tél : 03 86 65 18 29 l.talarico@groupe-korian.com

CHAMPAGNE ARDENNE Délégation Régionale Titulaire Céline CHESNEL Résidence Tiers Temps - 51100 REIMS Tél : 06 79 37 03 99 cchesnel@domusvidolcea.com

Adjoint Kouider HAFID Résidence Les Forges 89240 EGLENY Tél : 03 86 41 00 63 beau.sejour@wanadoo.fr

Adjoint Pascal GUERIN La Sapinière - 10130 AUXON Tél : 03 25 42 11 87 pascal.guerin@domidep.fr

Délégation Départementale de la Saone et Loire Titulaire Jean-Pascal FLAUDER Résidence Les Amaltides (Orpéa) 71880 CHATENOY LE ROYAL Tél : 03 85 98 14 44 chalon@orpea.net

Délégation Départementale de l’Aube & de la Haute Marne Titulaire Pascal GUERIN La Sapinière - 10130 AUXON Tél : 03 25 42 11 87 pascal.guerin@domidep.fr Adjoint René DOHEN Korian Pastoria - 10000 TROYES Tél : 03 25 49 02 22 r.dohen@groupe-korian.com


NORD EST / ILE DE FRANCE 2012 Délégation Départementale des Ardennes & la Marne Titulaire Alain PIGANIOL Les Jardins de Médicis - 51160 AVENAY VAL D’OR Tél : 03 26 52 30 30 dir-medicis-avenay@domusvidolcea.com Adjoint Sébastien VERHAGUE Korian Place Royale - 51100 REIMS Tél : 03 26 88 79 79 s.verhague@groupe-korian.com

FRANCHE COMTE Délégation Régionale Titulaire Christophe FABRE Résidalya Résidence de France - 25000 BESANCON Tél : 03 81 25 09 31 cfabre@residalya.com Adjoint Laurent DODIN Siège social Korian - 25870 DEVECEY Tel : 03 81 56 99 98 l.dodin@groupe-korian.com Délégation Départementale du Doubs & du Territoire de Belfort Titulaire Martine DESBRIERE Résidence Granvelle Besançon - 25000 BESANCON Tél : 03 81 25 40 00 mdesbriere@residalya.com Adjoint Laurent DODIN Siège social Korian - 25870 DEVECEY Tel : 03 81 56 99 98 l.dodin@groupe-korian.com Délégation Départementale du Jura Titulaire Isabelle GRANDCLEMENT Le Parc des Salines - 39000 LONS LE SAUNIER Tél : 03 84 86 17 00 i.grandclement@wanadoo.fr Délégation Départementale de la Haute Saône Titulaire Marie-Thérèse BETTIOL Résidence du Rocher - 70100 GRAY Tél : 03 84 64 81 24 mt.bettiol@sinoplies.com

ILE DE FRANCE Délégation Régionale Titulaire Yann REBOULLEAU Philogéris Résidences - 75002 PARIS Tél : 01 44 86 01 00 yann.reboulleau@resideal-sante.com Adjointe Véronique JADOUL ORPEA - 92806 PUTEAUX Tél : 01 47 75 78 01 v.jadoul@orpea.net Adjoint Alain THEVENET Les Bruyères - 77000 MELUN Tél : 01 64 14 26 90 athevenet@asso-lesbruyeres.org Délégation Départementale de Paris Titulaire Jean-François PARIS Résidence Les Gobelins - 75013 PARIS Tél : 01 44 08 38 00 residence-harmoniejf@wanadoo.fr Adjointe Isabelle PETILLON ORPEA - 92806 PUTEAUX Tél : 01 47 75 78 01 i.petillon@orpea.net Délégation Départementale de la Seine et Marne Titulaire Jean-Paul GIRE Ehpad Solemnes - 77170 SAVIGNY LE TEMPLE Tél : 01 49 38 16 20 jean-paul.gire@solemnes.com Adjoint Bernard FOUSSAT ORPEA - 92806 PUTEAUX Tél : 01 47 75 78 01 b.foussat@orpea.net Délégation Départementale des Yvelines Titulaire Bénédicte OZANNE Les Jardins Médicis (DVD) - 78410 AUBERGENVILLE Tél : 01 30 95 89 93 bozanne@domusvidolcea.com Adjointe Christelle MALLET Résidence Saint Rémy (ORPEA) 78470 ST REMY LES CHEVREUSE Tél : 01 30 47 00 00 c.mallet@orpea.net Délégation Départementale de l'Essonne Titulaire Florian ROGER Mélavie - 91230 MONTGERON Tél : 01 69 03 51 84 melavie.direction@gmail.com

Adjoint Jérémy YVAN Tiers Temps La Roseraie - 91170 VIRY CHATILLON Tél : 01 69 12 49 49 yvan@domusvidolcea.com Adjoint Xavier THIMBAULT Le Cercle des Ainés - 91220 BRETIGNY SUR ORGE Tél : 01 44 68 59 86 xthimbault@agepartenaires.com Délégation Départementale des Hauts de Seine Titulaire Chantal SIMON Villa Garlande - 92220 BAGNEUX Tél : 01 58 07 12 12 mrvg@wanadoo.fr Adjointe Chantal GIRE Solemnes - 92400 COURBEVOIE Tél : 01 34 61 90 37 chantal.gire@solemnes.com Adjointe Marie-Dominique POPULO DE CHAVIGNY GER’HOME - 92400 COURBEVOIE Tél : 01 47 89 47 89 direction.gerhome@groupe-noble-age.com Délégation Départementale de Seine Saint -Denis Titulaire Michel FAURE Médica France - 92400 ISSY LES MOULINEAUX Tél : 01 41 09 95 21 michel.faure@medicafrance.fr Adjointe Sophie DI ROSA Korian Marisol - 93270 SEVRAN Tél : 01 49 36 40 40 s.dirosa@groupe-korian.com Délégation Départementale du Val de Marne Titulaire Françoise PLAISANCE Le Verger de Vincennes - 94300 VINCENNES Tél : 01 49 57 27 00 direction.vincennes@groupe-noble-age.com Adjointe Sonia SITECK Korian Villa Victoria - 93160 NOISY LE GRAND Tél : 01 48 15 54 00 s.siteck@groupe-korian.com Délégation Départementale du Val d'Oise Titulaire Louis NOUVEL Solemnes - 95610 ERAGNY Tél : 01 34 40 60 04 louis.nouvel@solemnes.com Adjointe Carine N’GILA Résidence le Mesnil – 95570 BOUFFEMONT Tél : 01 34 39 17 17 bouffemont@jardinsdecybele.com

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Délégation Régionale Titulaire Geneviève MOREAU Korian Plaisance - 54000 NANCY Tél : 03 83 30 81 50 g.moreaux@groupe-korian.com

Délégation Régionale Titulaire Didier CYMERMAN Floralys résidences - 59500 DOUAI Tél : 03 27 08 74 77 didier.cymerman@floralys.fr

Délégation Régionale Titulaire Richard PASQUET Résidence de la Forêt - 60500 CHANTILLY Tél : 03 44 57 04 39 richardpasquet@orange.fr

Adjoint Saverio MURGIA La Roche aux Carmes - 54400 LOGWY Tel : 03 82 25 85 67 direction@larocheauxcarmes.com

Adjoint Brice TIRVERT SAS DOMIDEP – 38300 BOURGOIN-JALLIEU Tel : 04 74 43 81 99 brice.tirvert@domidep.fr

Adjoint Olivier BOULANT La Fontaine Médicis - 60270 GOUVIEUX Tél : 03 44 58 02 22 oboulant@domusvidolcea.fr

Délégation Départementale du Meurthe et Moselle Titulaire Saverio MURGIA La Roche aux Carmes - 54400 LOGWY Tel : 03 82 25 85 67 direction@larocheauxcarmes.com

Délégation Départementale du Nord Titulaire Julien COLLET Résidence Louis Aragon – 59282 DOUCHY LES MINES Tel : 03 27 30 54 55 c olletj@yahoo.fr

Délégation Départementale de l'Aisne Titulaire Florence KOVAC Résidence Bellevue - 02410 SAINT GOBAIN Tél : 03 23 52 65 65 direction@residence-bellevue.net

Adjointe Marie VIOT Résidence d’Automne (Médica-France) - 54520 LAXOU Tél : 03 83 96 69 66 marie.viot@medicafrance.fr

Adjoint Franck PROUST Les Hortensias- 59158 FLINES LES MONTAGNE Tél : 03 27 26 84 49 franck.proust@domidep.fr

Adjointe Karine MENUET Les Portes de Champagne - 02570 CHEZY SUR MARNE Tél : 03 23 82 59 59 menuet.karine@gmail.com

Délégation Départementale des Vosges Christine BAUDOIN Villa Spinale Korian - 88000 EPINAL Tél : 03 29 69 51 80 c.baudoin@groupe-korian.com

Délégation Départementale du Pas de Calais Titulaire Malik BENABDALLAH Résidence de la Vieille Eglise - 62153 ABLAIN ST NAZAIRE Tél : 03 21 45 10 00 residencevieilleeglise@wanadoo.fr

Délégation Départementale de l'Oise Titulaire Nathalie GUEDEC Résidence Tiers Temps -60200 COMPIEGNE Tél : 03 44 92 33 00 dir-tt-compiegne@domusvidolcea.comt

Adjoint Jacques DELAPORTE Résidence de France -62660 BEUVRY Tél : 03 21 61 87 87 residence.france@wanadoo.fr

Délégation Départementale de la Somme Titulaire Christian CLAIRE Korian Samarobriva - 80000 AMIENS Tél : 03 22 22 26 00 c.claire@groupe-korian.com

Adjointe Jean-Michel PETRY Résidence Age d’or - 88100 SAINT DIE Tel : 03 29 56 00 01 jeanmichel.petry@wanadoo.fr Les départements de la Meuse et de la Moselle sont rattachés au département de la Meurthe et Moselle en terme de représentation syndicale.

Contacts utiles

NORD EST / ILE DE FRANCE 2012

Adjointe Oxana DESSEAUX Le Parc des Vignes - 80094 AMIENS Cedex 03 Tél : 03 22 33 48 00 direction.parcdesvignes@groupe-nobleage.com

SYNERPA SYNERPA 79


Conditions d'adhésion

2012 NORD EST / ILE DE FRANCE

CONDITIONS D’ADHÉSION Tout établissement privé d’hébergement pour personnes âgées, sans exclusion, à la seule condition qu’il fonctionne avec une autorisation délivrée : • soit par le Préfet, • soit par le Président du Conseil Général.

COTISATION ANNUELLE Le montant de la cotisation pour l’exercice 2011 est fixé à : • de 1 à 150 lits : 19.45 € par lit • de 151 à 1150 lits : 14.52 € par lit • au delà de 1151 lits : 11.34 € par lit Cotisation régionale complémentaire : 3 € par lit La cotisation sera calculée en fonction de la date d’adhésion (prorata temporis).

AGENDA • Réunion régionale Picardie :

16 Mars

• Réunion régionale NPC :

12 Avril

• Journée des délégués locaux à Bruxelles : 30 mai • Congrès SYNERPA à Bruxelles : 31 mai et 1er juin • Réunion régionale Ile de France :

18 juin

• Réunion régionale Bourgogne Franche Comté : 9 octobre • Assemblée générale :

6 décembre

• Réunion régionale Alsace Lorraine : 12 décembre 80

Dans le cas des établissements en cours de création, une cotisation forfaitaire annuelle s’élevant à 400 € sera appliquée jusqu’à l’ouverture effective de l’établissement.

MODALITÉS D’ADHÉSION Pour adhérer au SYNERPA, l’établissement devra envoyer le bulletin d’adhésion (téléchargeable sur le site www.synerpa.fr) dûment rempli et signé, accompagné de la photocopie de son autorisation délivrée, soit par le Préfet, soit par le Président du Conseil Général, à l’adresse suivante :

SYNERPA Service Adhésions-Cotisations 164 Bd du Montparnasse 75014 PARIS Un appel de cotisation sera alors adressé à l’établissement.

SYNERPA Directeur de la publication : Jean-Alain MARGARIT Responsable de la publication : Florence ARNAIZ-MAUMÉ Rédacteurs : Pascal BAILLY, Francine BEAUFILS Malik BENABDALLAH Violaine BONIFACE Caroline CHATELAIN Christian CLAIRE Didier CYMERMAN Joëlle ETIENNE, Agnès GILBERT Annick GILLONNIER Benoît GREFFE, Caroline HENNION Joris JONON, Florence KOVAK Catherine KREUSCH Nelly LACOMBE , Cécile MAINGUY Emmnuelle MONNIOT Genviève MOREAUX Anne-Laure MOSER-MOULAA Carine N'GILLA Bénédicte OZANNE Richard PASQUET, Manon PAGANO Françoise PLAISANCE Bruno POISSONNIER Patrick ROTGER Nicolas SALANDINI Nathalie SISCA, Martine TULPAIN Annie TURZ, Franck VAILLARD Solweig WALENNE

Agence 3MS Agence de Communication Régie Publicitaire Edition - Multimédia 40 AV de Saint-Antoine 13015 Marseille Mail : communication@agence3ms.fr Tél. : 04 91 09 00 34 Responsable édition : Marc SALVADERO Publicité : Marc SALVADERO, Pascal SUFFREN Création : Eric PERRIN Imprimerie : PRINT TEAM Seule l'Agence 3MS est habilitée à recueillir vos insertions publicitaires au nom de la revue "Projection". Toute reproduction interdite (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41 et Code Pénal art. 425).




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