FONDATION CANADIENNE DES RELATIONS RACIALES
LES CANADIENS SONT-ILS PRÊTS À AFFRONTER LE RACISME? Michael Adams Lilian Ma L'Environics Institute et Fondation Canadienne des Relations Raciales Janvier 2020
Les Canadiens sont-ils prêts à affronter le racisme? Lorsque des incidents racistes au Canada attirent l'attention du public, ils provoquent généralement deux réactions: une condamnation générale, puis une résolution pour enfin engager une conversation sérieuse sur les relations raciales dans ce pays. Puis le moment passe et notre intérêt dérive jusqu'à ce que le prochain incident répète le cycle. Un nouveau sondage fournit de nouvelles perspectives sur les relations raciales au Canada qui ont le potentiel de relancer cette conversation si nécessaire. Les résultats font écho à ce que les Canadiens racialisés disent depuis des années: Pour beaucoup, le racisme est une expérience courante. Selon l'Enquête sur les relations raciales au Canada 2019, la plupart des Canadiens racialisés disent que les gens de leur groupe sont parfois ou souvent traités injustement en raison de leur race. Moins d'un sur dix déclare que cela n'arrivera jamais. Le racisme prend plusieurs formes. Les Canadiens sont les plus susceptibles d'avoir vu de la discrimination manifeste dans la rue, mais un nombre important de personnes l'ont également constatée dans les transports en commun, dans les magasins et les restaurants et au travail. Les interactions avec les forces de l'ordre sont un problème pour certains: près d'un Autochtone sur trois et un Noir sur cinq au Canada disent avoir été arrêtés injustement par la police au cours de la dernière année. Les informations et les produits culturels peuvent perpétuer le racisme: seulement une personne racisée sur cinq pense que son propre groupe est décrit équitablement dans les médias. Et le racisme prend parfois une forme plus subtile dans les interactions quotidiennes, avec entre un tiers et la moitié des Canadiens racialisés disant qu'au cours des 12 derniers mois, ils ont été traités comme moins intelligents, considérés avec suspicion ou ignorés ou négligés en raison de leur race. Le plus troublant peut-être pour un pays qui se targue de la diversité est le nombre de Canadiens racialisés qui estiment qu'ils ont parfois besoin de garder leur identité cachée. Dans tous les groupes racialisés, trois sur 10 disent qu'ils minimisent consciemment d'être quelqu'un de leur race, au
moins de temps en temps. Le chiffre est encore plus élevé (39%) pour ceux qui s'identifient comme autochtones. Cependant, il convient également de noter les résultats de l'enquête sur ce que tous les Canadiens, et pas seulement ceux qui s'identifient comme non-blancs, pensent de la discrimination raciale au Canada. De manière rassurante, il y a plus de signes de prise de conscience que de déni. Les Canadiens de toutes origines désignent les mêmes groupes comme étant les cibles les plus fréquentes de traitement injuste dans notre société: les Autochtones, les Noirs et les musulmans ou ceux du Moyen-Orient. Environ huit Noirs sur 10 affirment que leur propre groupe est souvent ou au moins parfois traité injustement en raison de leur race - et les Canadiens non noirs sont presque aussi susceptibles (73%) de reconnaître ce traitement raciste. Bien que la discrimination soit clairement un problème grave, le déni de discrimination aggraverait la difficulté de résoudre le problème. Moins d'un Canadien sur 10 affirme que la discrimination contre les Canadiens racialisés ne se produit jamais. Les résultats les plus encourageants concernent cependant la direction dans laquelle nous nous dirigeons. Les Canadiens de tous les horizons ont tendance à dire que les relations raciales au Canada sont généralement bonnes et s'améliorent. Les attitudes sont encore plus positives lorsque les gens pensent à des relations proches de chez eux: huit sur dix disent que les relations raciales dans leurs communautés sont généralement bonnes, et 75% disent que les personnes de toutes origines raciales ont des chances égales de réussir dans leurs communautés. Ces attitudes positives peuvent être liées aux liens croissants entre les groupes: la plupart des Canadiens ont non seulement des contacts réguliers et positifs avec des personnes d'autres races sur une base occasionnelle, mais la majorité ont des amitiés avec des personnes d'horizons différents. Ces liens et amitiés façonnent sans aucun doute notre vision de l'avenir. Six Canadiens sur dix sont optimistes quant à l'égalité raciale au Canada au cours de leur vie; un sur quatre seulement est pessimiste. Le pessimisme est plus élevé pour les Canadiens noirs (30%), mais ce n'est pas l'opinion de la majorité. Lorsque nous demandons aux Canadiens racialisés si la prochaine génération connaîtra moins de racisme qu’aujourd’hui ou plus, ils sont beaucoup plus susceptibles d’anticiper que le racisme diminuera.
Relativement peu de gens nient que le racisme est une réalité au Canada. De nombreux Canadiens sont prêts à réfléchir sérieusement à la façon dont des facteurs comme les préjugés inconscients façonnent les expériences quotidiennes des Canadiens racialisés. Beaucoup peuvent également être prêts à affronter le racisme systémique dans les institutions publiques, notamment (mais pas uniquement) dans la police. Mais les Canadiens peuvent le faire tout en célébrant les communautés, les familles et les amitiés qu’ils ont bâties. Ce sont ces relations qui ouvrent l’espace pour une conversation significative et continue sur l’avenir des relations raciales dans ce pays. Suivez les liens ci-dessous vers le rapport final de l'enquête réalisée : Résumé: https://bit.ly/2NCleDX Rapport final: https://bit.ly/2uZO7mZ
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