W.T.F.
ES-TU GREEN?
C’est pas d’hier qu’est né le réchauffement de la planète, l’augmentation de la température moyenne des océans et de l’atmosphère existe depuis 800 000 ans. Le cycle du climat se répète : réchauffement brutal, suivi d’une période chaude (interglaciaire), d’un refroidissement progressif et d’une ère glaciale. Depuis plus de 10 000 ans, nous vivons une période interglaciaire. Donc, où est le problème? C’est que depuis 1950, le réchauffement a grimpé en flèche de plus de 90 % grâce à nous, qui sommes devenus pros de la consommation et des émissions de gaz à effet de serre. En prévision du sommet à Copenhague, Crux a cru bon survoler le sujet en s’inspirant de ce qui se passe dans notre chère industrie. Au moment où vous lirez ces lignes, le plus important accord politique sur l’environnement aura peutêtre eu lieu. Quoi qu’il en soit, reste que, dans un monde parfait, si tous adoptaient et exigeaient une conscience écologique en ne consommant et n’agissant que dans cette direction, les dirigeants politiques et d’entreprises n’auraient nul choix que changer leurs pratiques. Loin de rêver en couleur, Crux vous souhaite la bienvenue dans ce numéro VERT, teinte évoquant la nature, bien sûr, mais interpellant aussi la sensualité, la tentation et le diable d’autrefois. Succombez à la tentation, pensez vert…
SOMMAIRE
Photo par Jean-François Mailhot. Tourne à la page 58 pour tout plein d’idées de fashion écologique.
CRUX MAGAZINE numéro VERT, NO 16 Couverture par Chris Dyer
P23
PLEINS GAZ Six entreprises et organisations qui cherchent à ralentir la cadence
P42
Rendez-vous à la première compétition de surf internationale au Canada
Sole Technology, carboneutre d’ici 2020 POW Organic Snowboards, le nom le dit Axis, une action à la fois Objectif : Manifester
P50
DJ MINI, ECO-SOUND-SYSTEM
P54
RIDER AVANT L’HIVER
P58
RÉTRO CHIC
Tck, tck, tck... Compte à rebours pour la planète
12 www.cruxco.tv
O’Neill’s Cold Water Classic Offre six étoiles au Canada
« Recycleuse sonore »
Coors Light SMF : Six compétitions de snowboard sur rail en milieu urbain en six semaines
Spotlight sur le coton organique, matières recyclées et le vintage pour flasher sans tuer
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DÉPARTEMENTS le magazine de la culture et des sports alternatifs VOL 4 NO 4 HIVER 2009 - 2010 ISSN 1715-9857
JEAN-FRANÇOIS MAILHOT Fondateur / Éditeur jf@cruxco.tv Vivian savoy Directrice administrative vivian@cruxco.tv Collaborateurs rédaction Guillaume Beaudoin, Edwaard C., Stéfane Campbell, Emilie Corriveau, Marc Fuller, Matts Kulisek, Martine Letarte, Shanie Matthews, Renée Savoy, Vivian Savoy, Myriam Veilleux Collaborateurs photo Nicolas Blotto, Edwaard C., Geoff Clifford, Dom Gratton Blake Jorgenson, Jean-François Mailhot Recherche et coordination Vivian Savoy Correction et révision Renée Savoy, Vivian Savoy Traduction Renée Savoy PUBLICITÉ frédéric deshaies Directeur des ventes (514) 576-2303 frederic@mediakartell.com Impression Solisco Hébergement web K3 média - www.k3media.com
Photo par Jean-François Mailhot. Tourne à la page 44 pour l’entrevue avec Chris Dyer
P16
Manifest
Crux produits
P38
GURU DU STYLE
P36
ITEMS vert
P48
SNEAK PEEK
P56
GOGGLE OGLE
Peter Devries Guru du surf Canadien
P44
ARTIST SPOTLIGHT
P52
ENTREVUE OBAMA
P64
CHEAP TRIP
Chris Dyer L’univers parallèle Enviro-Mental avec Benjamin Bolullo Enviro-Friendly Enviro-Deadly
14 www.cruxco.tv
AGENCE ALTERNATIVE CRUX INC. 3051 rue du Gadelier, St-Bruno-de-Montarville, Qc, Ca. J3V 0A5 (450) 723-0616 Courriel : redaction@cruxco.tv www.cruxco.tv Crux est une publication indépendante axée sur la culture des sports alternatifs. Crux est publiée quatre fois par année. À toutes les saisons! Chaque numéro est lu par quelque 80 000 lecteurs. (source: Magazine Canada). Crux se libère de toute responsabilité par rapport au contenu des publicités publiées dans ses pages. Les opinions exprimées dans les articles ne sont pas nécessairement partagées par Crux et ne doivent en aucun temps être perçues comme des avis professionnels. Crux se réserve le droit à l’erreur et n’est aucunement responsable des textes et des photos qui engagent la seule responsabilité de leur auteur. Toute reproduction, en tout ou en partie, sans l’autorisation écrite de l’éditeur est interdite.
PENSEZ VERT : APRÈS UTILISATION, SVP RECYCLEZ VOTRE COPIE
manifest
plein gaz
Fondation Ă bu
Photo O’Neill. Lieu : Tofino, BC
MANIFEST PHOTO
ut non lucratif
Photo : Blake Jorgenson. Rider : Mathieu Crepel. Lieu : Whistler BC
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Photo Geoff Clifford. Rider : Andrew McGraw / bs nose revert. Lieu : MontrĂŠal
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22 www.cruxco.tv
gagne une paire de lunettes ERIC KOSTON SIGNATURE SERIES FROGSKINS de Oakley. Tirage le 20 janvier 2010
« Nous sommes à bord d’une voiture géante se dirigeant droit vers un mur de briques... et tout le monde se dispute pour s’asseoir aux meilleures places. » — David Suzuki Sur ce ton, Crux met de l’avant six entreprises et organisations cherchant à ralentir la cadence.
Sole Technology carboneutre d’ici 2020
Etnies, Emerica, ThirtyTwo, éS et Altamont font des choses nice, c’est clair, mais saviez-vous que pour chaque article procuré, vous donnez un petit coup de pouce à la planète?
Par Martine Letarte Photo JF Mailhot
pleinS gaz Entreprise multinationale
« L’environnement et les action sports vont ensemble. Nous avons besoin d’air pur pour faire du skateboard, d’eau propre pour faire du surf et de neige dans les montagnes pour faire du snowboard... »
Derrière toutes ces marques, il y a Sole Technology et derrière cette compagnie, il y a un gars, Pierre André Senizergues, un ingénieur, ancien pro-skateboarder, designer et homme d’affaires avec de grands principes verts. « L’environnement est devenu une passion pour moi il y a déjà une dizaine d’années. Quand j’ai compris à quel point l’heure était grave, j’ai voulu poser des gestes concrets. »
de l’environnement. Une compagnie verte donc, même si elle est installée en Chine? « Mon équipe et moi visitons nos bureaux chinois fréquemment. Nous travaillons de très près avec chacune de nos usines pour assurer le plus haut niveau de qualité et nous travaillons continuellement pour améliorer nos pratiques environnementales. Nous avons fait face à des défis, mais nous avons aussi vu beaucoup de coopération chez nos partenaires chinois. »
Il a fait construire le siège social californien de Sole Technology et il a mis le paquet pour le design de l’immeuble qui d’ailleurs, rappelle la courbe d’une rampe de skate. Il a utilisé de nombreux matériaux recyclés pour la construction et il a opté pour des urinoirs secs. La cerise sur le sundae? Les 616 panneaux solaires qui ont été installés sur le toit de l’édifice. « Avec ça, nous produisons de l’énergie pour tout l’immeuble. On en produit tellement que nous en redonnons au réseau. Ça nous permet d’économiser 30 000 $ en coûts d’énergie chaque année », explique-t-il.
Les jeunes. Pierre André Senizergues tient à ce que les jeunes connaissent bien les aspects verts de sa compagnie. « L’environnement et les action sports vont ensemble. Nous avons besoin d’air pur pour faire du skateboard, d’eau propre pour faire du surf et de neige dans les montagnes pour faire du snowboard. Je veux que les jeunes sachent qu’avec chaque dollar qu’ils dépensent, ils votent », explique Pierre André.
Toujours soucieux de renforcer son engagement environnemental, le fondateur de Sole Technology a lancé, au printemps 2007, le etnies SEED Project, une collection de vêtements et de shoes créée à partir de matériaux durables et recyclables. « Ça nous a permis d’implanter par la suite plus de matériaux durables et environnement friendly dans toutes nos marques. » Sole Technology est aussi membre du programme 1 % pour la planète. L’entreprise s’engage donc à donner 1 % de ses revenus annuels à des organismes de protection
D’ailleurs, pour donner une place aux jeunes où faire du skate gratuitement, l’ancien pro-skateboarder a construit le etnies Skatepark au siège social de sa compagnie. « Avec l’agrandissement que nous terminerons en 2010, il deviendra le plus grand au monde », précise-t-il. Un parcours original. Les marques de Sole Technology sont vendues aujourd’hui dans plus de 70 pays. Pourtant, rien ne prédestinait Pierre André à ce type de carrière. Il a commencé à faire du skateboard seulement à 15 ans, dans la banlieue parisienne où il est né. Toutefois, il n’a jamais pu arrêter par la suite et même, 30 ans plus tard, il en fait encore!
Il a tout de même fait des études en génie et il a travaillé comme ingénieur chez IBM, mais il a rapidement réalisé que le complet et la cravate n’étaient pas faits pour lui. Il a finalement quitté la France pour aller s’installer en Californie, où il rêvait d’aller rider. Devenu l’un des premiers freestyle proskateboarder des années 80, Pierre André Senizergues a gagné 12 Championnats de France, 9 Coupes d’Europe en plus d’être 5 fois Champion d’Europe et 2 fois Champion du monde. Maniaque du design en tant que skateboarder, il a fait son premier design de soulier en 1988 et tranquillement, il a fait sa place dans le business. Toujours plus loin. Encore aujourd’hui, Pierre André Senizergues est plein de projets. L’an dernier, il a créé la collection de pièces uniques C PAS, fabriquée à partir de matériaux naturels et durables, dont une bonne partie est recyclée. « Porter du C PAS, c’est vraiment un statement environnemental », affirme le créateur. Avec ses chemises, pantalons et vestons, C PAS s’adresse à une clientèle un peu plus âgée que celle de ses marques de skate. « Après tout, un skateboarder ne peut pas porter un jeans et un t-shirt toute sa vie! » Enfin, Pierre André s’est fixé comme objectif que Sole Technology devienne carboneutre d’ici 2020. « Je veux qu’on devienne la première compagnie d’action sports à y arriver. »
Pour plus d’info : www.soletechnology.com et www.collectionpas.com Photos supplémentaires sur Cruxco.tv/fr/articles
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pleinS gaz Fondation à but non lucratif
POW Par Shanie Matthews, Traduction Renée Savoy
Réputé pour ses descentes illimitées, températures fraîches et gens super sympas, c’est à Prince Rupert en Colombie-Britannique que la réalité frappa le snowboarder Jeremy Jones de plein fouet. Jeremy était devenu admirateur de cette région, mais en ce jour particulier, le freerider ne pouvait en croire ses yeux.
Rider : Jeremy Jones Photo : Nicolas Blotto
Le paysage était dénudé de neige! Herbe et cailloux seuls couvraient cette scène désolante. « Nous avons fait du ski ici toutes nos vies » un skieur local dit à Jones. « En vingt ans nous sommes passés de 60 à 70 jours de descentes par saison jusqu’à seulement une journée à tout les deux ou trois ans, si nous sommes chanceux! » Troublé par ce qu’il témoignait affliger l’un des meilleurs terrains skiables au monde, Jones créa l’organisation à but non lucratif « Protect Our Winters ». C’est la première fondation du genre à se vouer entièrement à l’inspiration de toute une communauté sportive d’hiver dans le but de défendre ce qu’elle aime le plus par-dessus tout — les températures glaciales et les précipitations de beaux gros flocons. Avec objectif ultime de contribuer aux actions environnementales de l’Amérique du Nord, POW s’engage à multiples niveaux. À partir d’une plate-forme facile d’approche, POW créer une nouvelle trajectoire vers le changement en encourageant l’interaction entre d’importantes fondations à but non lucratif et la population vers des programmes d’éducation comme Solar 4R Schools (Énergie solaire pour nos écoles). « Je voulais quelque chose où chaque dollar amassé allait directement à la cause du ralentissement du réchauffement de la planète. Il y avait de bonnes compagnies qui ciblaient la diminution de nos empreintes carboniques et l’organisme “One Percent for the Planet”, avec laquelle nous faisons maintenant équipe, mais nous en revenions toujours au fait qu’il nous fallait quelque chose qui nous permettrait de cibler davantage la population... quelque chose qui donnerait le goût aux gens et aux compagnies de vouloir s’associer à notre fondation. Les compagnies n’avaient pas cette connexion (avec les gens) comme nous espérons avoir avec POW. » La réalité d’un climat plus chaud est angoissante. « Si nous ne faisons rien », explique Jones, « notre avenir pourrait nous sembler assez terne ». Les changements négatifs se font déjà sentir autour de nous :
47 centres de villégiatures de ski aux Alpes n’ont simplement pas ouvert leurs portes en 2006 en raison du changement climatique. Les centres de ski au Utah ont prévu une baisse de 84 % en amas de neige entre 1976 et 2085. Les scientifiques prédisent que nos saisons de ski de quatre mois pourraient rétrécir à moins de trois mois en 20 ans. De hautes émissions de gaz à effet de serre mettront probablement fin au ski à Aspen, Colorado d’ici l’an 2100. Le travail de Jones a déjà attiré l’attention de régions de ski californiennes comme celle de Mammoth et de Squaw Valley. Ces deux montagnes entreprennent maintenant les mesures nécessaires dans le but de nettoyer l’environnement naturel des dérivés malsains provenant des remontespentes et des canons à neige artificielle. Des compagnies comme Rossignol, Burton et Vans participent aussi à la cause de Jeremy. Les trois entreprises se concentrent à réduire leur empreinte carbonique en accomplissant leurs affaires d’une manière plus saine pour l’environnement. Ces initiatives s’étendent au travers leurs compagnies et partenaires de vente au détail tout en influençant directement leurs produits ainsi que ceux qui les consomment. En fait, Vans a conçu une botte de snowboard écolo POW tandis qu’Union Bindings a développé des fixations en coop avec POW, tous deux produits en vente cette saison. En moins de deux ans, POW a amassé 150,000 $ en contributions corporatives et individuelles et a investi dans des organisations encourageant la durabilité écologique. Par exemple, POW a financé le développement d’un programme d’éducation sur le changement climatique pour les enseignants, a placé des panneaux solaires sur quatre toits d’écoles et a financé une étude de changement climatique afin de permettre une meilleure compréhension face aux causes et effets de ces changements. Plus récemment encore l’on remettait des fonds à « Park City Foundation » afin d’aider au développement d’une communauté Web
offrant aux résidents et aux compagnies la capacité de mesurer et réduire l’empreinte carbonique. Jones a aussi réalisé un film à propos de l’accessibilité pédestre aux terrains dans le but de présenter à ses camarades de snow d’autres options à leur disponibilité et en concordance avec l’environnement. « Une des choses que nous faisons à travers POW est un film appelé “My Own Two Feet”. Celui-ci est basé aux montagnes de Sierra (Californie) et c’est un film de snowboard entièrement énergisé par la machine humaine. J’estime que c’est un message important, non seulement au point de vue environnemental, mais aussi en matière d’allumer les gens à l’existence d’excellent freeriding à seulement une petite randonnée de près. » Étant le premier film de snowboard à utiliser uniquement des méthodes de tournage écologiquement durable, une nouvelle barrière fut fracassée en fusionnant stimulus haut en adrénaline à la responsabilité de notre environnement. Pour aider à transmettre le message, POW offre gratuitement le film à tout partisan du mouvement avec seule condition que chaque sou généré à partir du visionnement de celui-ci soit ensuite remis à une organisation environnementale locale. Jones entame de plein fouet le défi que représente le sujet du réchauffement de la planète, mais sait fort bien que nous devons tous joindre nos énergies afin de crée les remous nécessaires aux changements. « Tout en progressant, nous espérons devenir de plus en plus puissants et capables de faire de plus grandes choses pour l’environnement. Au sein de la fondation, nous continuons à explorer différentes options afin de mieux partager nos finances. Nous voulons que POW soit une source utile au monde du sport d’hiver à tous niveaux. »
CRUX est un fier partenaire de POW, pour plus d’information sur l’organisation : protectourwinters.org
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pleinS gaz Petite entreprise
Organic Snowboards le nom le dit
Par Guillaume Beaudoin
J’étais assis avec un ami dans un remonte-pente du snowpark de Blackcomb à Whistler quand un rider s’envoya un énorme backside 900 en passant sous nos yeux... Le tout avec un style qui défiait les lois de la gravité. Sept ans ont passé et ceux qui le connaissent vous le diront : le style d’Andre Benoit reste encore aujourd’hui une marque reconnue, probablement brevetée au plus profond des racines de Whistler. Rien n’a changé depuis, sauf qu’Andre ride maintenant pour Organic Snowboards, une petite compagnie munie d’une grande mission, fondée par deux frères Québécois déménagés à Whistler.
Le talent d’Andre n’est pourtant pas la seule chose qui caractérise la compagnie Organic Snowboards dans l’industrie; depuis maintenant quatre ans, leurs produits sont aussi fabriqués en utilisant un processus ainsi que des matériaux soigneusement choisis pour le bien de notre planète. Dès le départ, JP et Olivier Boulais étaient inspirés à l’idée de créer une compagnie de snowboard qui aiderait à minimiser l’impact néfaste de leur industrie sur l’environnement. Si bâtir une entreprise du genre dans un marché extrêmement compétitif était déjà d’un grand défi pour eux, entreprendre ce projet dès le jeune âge du début de la vingtaine, tout en réussissant à respecter les normes environnementales sévères qu’ils se fixaient, relevait tout simplement de la folie. C’est quelques voyages en Californie qui ont tout d’abord permis aux deux frères de rencontrer Ryan Monson, aujourd’hui associé de la compagnie, et avec qui ils ont jeté les bases de ce qui est ensuite devenu Organic Snowboards. Ayant déjà de bonnes longues années d’expérience dans le domaine, Ryan était sans aucun doute l’association qui leur permettrait d’intégrer l’expertise manquante au projet. Pendant les trois premières années, que des prototypes furent créés et testés. Avec
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beaucoup de recherche, des technologies eco-friendly ont pu être progressivement intégrées aux produits, ce qui permet aujourd’hui à la compagnie de se démarquer sur la scène nord-américaine. En général, les planches sur le marché sont fabriquées de fibres de carbones, solvants chimiques, ABS et de différents procédés qui utilisent beaucoup d’énergie afin de produire des matériaux qui prennent des dizaines d’années à se dégrader. En examinant les composantes des produits d’Organic Snowboards, on se rend compte qu’il existe des alternatives permettant d’éviter l’utilisation de la plupart de ces matériaux et processus néfastes. Le bambou par exemple est un arbre qui prend seulement de cinq à six ans pour atteindre sa maturité et qui possède des caractéristiques très semblables à l’ABS. Il permet de remplacer celui-ci pour l’absorption des chocs sous les carres et c’est 100 % écologique! Le chanvre de son côté permet d’économiser beaucoup d’énergie en évitant le lourd procédé permettant de créer la fibre de carbone et donne des résultats très prometteurs sur le terrain. Les encres utilisées sur les planches de la petite compagnie sont à base d’eau plutôt que de solvants chimiques et une colle fabriquée à partir d’épinette est présentement sous test pour être utilisé bientôt.
Les planches d’Organic Snowboards sont aujourd’hui composées de 51,85 % en matériaux « verts », mais les frères Boulais ne s’arrêtent pas là dans leur quête pour l’environnement : ils font aussi partie du groupe 1 % for the Planet (onepercentfortheplanet.org) qui donne 1 % de leurs ventes totales à des organismes voués à la protection de la planète. De plus, pas question de brevets pour Organic Snowboards puisque leur vision en est une pour l’ensemble de l’industrie dans son tournant vert, et non pas une recherche d’avantage concurrentiel. C’est aujourd’hui avec un produit de qualité et la certitude de faire un pas dans la bonne direction qu’Organic Snowboards entame sa deuxième année dans quelques magasins de la Colombie-Britannique et du Québec (S3, Cabal). Si votre choix de board pour cet hiver n’est pas encore fait, sachez que vous pouvez maintenant envisager une nouvelle alternative qui vous permettra de contribuer à votre tour au ralentissement du réchauffement climatique.
Pour en savoir plus, visitez www.organicsnowboards.com
Si bâtir une entreprise du genre dans un marché extrêmement compétitif était déjà d’un grand défi pour eux, entreprendre ce projet dès le jeune âge du début de la vingtaine, tout en réussissant à respecter les normes environnementales sévères qu’ils se fixaient, relevait tout simplement de la folie.
pleinS gaz Boutique locale
Axis Une action à la fois
Par Martine Letarte Photo JF Mailhot
Les multinationales se font souvent reprocher de ne pas faire beaucoup d’efforts pour diminuer leur impact sur l’environnement. Or, on oublie souvent que les petites entreprises peuvent aussi poser des gestes bénéfiques en ce sens. C’est ce que les propriétaires des boutiques Axis ont décidé de faire, il y a deux ans.
L’une des premières décisions prises par les deux partenaires, Scott Reeves et Philip Chouinard, a été de remplacer leurs camions promo qui consommaient trop d’essence. « Ils avaient de gros moteurs et dans le fond, on n’avait pas besoin de ça! On a donc opté pour des véhicules qui consomment deux fois moins », explique Scott Reeves. Les gars ont aussi trouvé des initiatives originales pour se démarquer tout en faisant leur part pour la planète. Récemment, ils ont changé de compagnie pour héberger leur site Web pour l’une qui s’alimente d’énergie éolienne, plutôt que par de l’énergie polluante. La boutique de sport a aussi embarqué dans la frénésie des sacs réutilisables. Avec tout achat de 200 $ et plus, on a droit à un sac réutilisable gratuit et par la suite, si on le rapporte pour faire d’autres achats, on a droit à 2 % de rabais. Et ça fonctionne? « Oui, on a vu une différence, assure Scott. Les gens veulent contribuer à la cause. » Même lorsqu’il faut faire le ménage chez Axis, on pense à l’environnement. En plus d’utiliser du papier essuie-tout recyclé, l’entreprise choisit des produits de
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nettoyage biodégradables. Promo. Côté promo maintenant, les propriétaires d’Axis essaient d’abord de réduire la quantité de flyers et de circulaires qu’ils impriment en se tournant vers le Web. Et lorsque vient le temps d’imprimer, Alexandre Hébert, copropriétaire de la boutique Axis à Laval et propriétaire de Promoshop, une firme de production de matériel publicitaire, s’assure de choisir les meilleures options d’impression. « Souvent, j’utilise du papier 100 % recyclé et de l’encre végétale, mais les délais de livraison sont plus longs. Si c’est urgent, j’utilise du papier FSC (une certification qui assure que les arbres ont été coupés selon une gestion forestière durable) et de l’encre écosolvant (moins toxique) », explique Alexandre. Plus cher tout ça? « Oui, le papier recyclé et l’encre végétale, c’est presque deux fois plus cher qu’une impression ordinaire. Mais on arrive à amortir les coûts en regroupant plusieurs petites commandes en une seule », précise-t-il. Zéro carbone. Cette année, Axis est devenu une entreprise zéro carbone, ce
qui signifie que ses émissions de gaz à effet de serre (déplacements, chauffage, voyages d’affaires, etc.) son calculées et compensées à la fin de l’année, en plantant des arbres. « Cette année, nous avons calculé que nous devions planter 100 arbres et nous l’avons fait à Piedmont, en collaboration avec la ville », indique Scott. Mais pourquoi tant d’efforts? « À force de lire et d’écouter des documentaires, on comprend qu’on peut faire, en fait, qu’on doit poser des gestes pour faire une différence. C’est une question de responsabilité sociale », ajoute-t-il. Prochainement, Axis lancera une toute nouvelle section de son site Web où ses initiatives vertes seront décrites. « Il faut montrer aux jeunes que c’est important de poser des gestes concrets pour notre Terre. Aussi, on se dit que peut-être ça incitera d’autres entreprises à faire pareil. »
www.axisboutique.com
Cette année, Axis est devenu une entreprise zéro carbone, ce qui signifie que ses émissions de gaz à effet de serre (déplacements, chauffage, voyages d’affaires, etc.) son calculées et compensées à la fin de l’année, en plantant des arbres.
Objectif : manifester Par Edwaard C. Photo JF Mailhot
On connaît le nom, on connaît les actions coups d’éclat, on connaît leur engagement, mais aller un peu plus loin dans la machine Greenpeace, c’est comprendre un processus basé sur des valeurs fondamentales qui en fait aujourd’hui l’un des organismes non gouvernementaux les plus connus au monde.
pleinS gaz Organisme de protection de l’environnement
l’organisation dérange parfois l’ordre public un peu trop au goût de certain et parfois, tout ça se retourne contre elle. Une des plus tristes conséquences aura été dans les années 80, où des bateaux de Greenpeace ont été coulés par le service secret français. Un photographe est mort.
Trois millions de membres, une présence structurée sur presque tous les continents, soit dans plus de 40 pays, une flotte qui comporte six navires, un hélicoptère, un autobus, une montgolfière, c’est aussi ça Greenpeace. Au Canada, c’est plus de 80 000 personnes qui ont joint les rangs… Fondé en 1971, c’est à Vancouver qu’un noyau de 13 militants monte à bord du bateau Phyllis Cormack pour aller brouiller les essais nucléaires des Américains sur les côtes d’Alaska. Pacifiquement, ils parviennent à leur fin et les essais cessent l’année suivante. C’est une première victoire qui donnera le coup d’envoi à l’organisation. La méthode Greenpeace. Quand on est une organisation dont les principales actions consistent à manifester, stopper, perturber, choquer et sensibiliser, les risques de dérapages sont grands. Pourtant, Greenpeace semble bien gérer le risque… On connaît beaucoup Greenpeace pour ses actions médiatisées. Par contre, derrière ces actions souvent bien spectaculaires, c’est toute une structure d’approche beaucoup plus politique, logique et méthodique qu’on retrouve. Les lobbyistes auprès des autorités politiques et des dirigeants d’entreprises côtoient scientifiques, sociologues, administrateurs, rédacteurs, chercheurs, avocats et autres professionnels pour donner à l’organisation toute la crédibilité qu’on lui connaît.
Pour s’assurer que tous travaillent dans la même direction, l’organisation base ses actions sur une liste de valeurs fondamentales dont la principale est la non-violence. Puis, un financement uniquement issu des adhérents-donateurs (aucune subvention publique ou d’entreprise) lui garantit son indépendance et son objectivité. Finalement, le choix des enjeux est concentré sur les problèmes qui menacent l’environnement et qui sont considérés comme enjeux planétaires : changements climatiques, consommation énergétique, prolifération nucléaire, dégradation de la biodiversité, pollutions génétiques, dissémination des produits toxiques...
Cinq raisons de dire merci à Greenpeace… — En 1978, chassés de façons barbares, les phoques des Îles Orcades en Écosse peuvent vivre tranquilles. Le massacre est terminé. Puis en 1982, c’est les baleines qui obtiennent un peu de répit. La chasse commerciale deviendra mieux encadrée.
Les risques associés. Par contre, tout n’est pas toujours aussi rose et des fois, ça dérape complètement… Les images de militants enchaînés à des arbres pour empêcher la destruction de la forêt boréale où l’intervention policière devient nécessaire pour rétablir l’ordre, études scientifiques dont les résultats sont discutables, utilisations d’images sensationnelles pour tenter d’obtenir de l’attention médiatique supplémentaire, l’organisation dérange parfois l’ordre public un peu trop au goût de certain et parfois, tout ça se retourne contre elle. Une des plus tristes conséquences aura été dans les années 80, où des bateaux de Greenpeace ont été coulés par le service secret français. Un photographe est mort.
— En 2006, en Colombie-Britannique, on protège plus de 2 millions d’hectares de forêts primaires des exploitants forestiers. C’est 40 fois la superficie de l’Ile de Montréal.
— Fini l’envoi de déchets toxiques des pays riches vers les pays pauvres. La Convention de Bâle interdira cette pratique à partir de 1994. — Après 10 ans de lobby, de recherche et discussion, le protocole de Kyoto est adopté en 1997 dans le but de limiter les émissions de gaz à effet de serre.
— Aujourd’hui, Greenpeace continue sa lutte contre la pollution chimique et le réchauffement climatique, la destruction de l’Amazonie, la course aux armements nucléaires, l’immersion de déchets radioactifs, la culture des OGM, etc. Sans relâches, ce sont des militants n’ayant à peu près peur de rien qui, chaque jour, en font un peu plus pour que demain on puisse finalement l’avoir, ce monde meilleur…
www.greenpeace.org
www.cruxco.tv 33
TcK TcK TcK... Compte à rebours pour la planète
Par Edwaard C.
pleinS gaz Campagne de sensibilisation
Ce n’est pas nouveau que les artistes s’associent à des causes, quoi qu’elles soient. La guerre, la famine dans le monde, les droits humains, les maladies dévastatrices comme le sida ou encore prôner la sauvegarde de l’environnement en sont des exemples. Récemment, c’est près d’une centaine de rockstars qui tendent la main à leurs fans pour regrouper plusieurs millions de personnes pour le Climate Justice. Parrainé par quelques-unes des plus grandes organisations mondiales (Greenpeace, Oxfam, Equiterre, WWF, les Nations Unies, Amnistie Internationale, plus de 200 organismes au fait), c’est en prévision de la conférence sur les changements climatiques de Copenhague, du 7 au 18 décembre 2009 que la campagne Tck Tck Tck a vue le jour.
Lily Allen, The All American Reject, Duran Duran et près d’une centaine d’autres artistes, se sont associés pour reprendre « Beds Are Burnings » de Midnight Oil. Dirigé par Kofi Annan, ancien Secrétaire général de l’ONU, l’opération Time for Climate Justice vise à mobiliser l’opinion publique pour influencer les décisions des leaders qui seront réunis à Copenhague en décembre. Au final de cette rencontre, un accord devrait être proposé pour poursuivre la mission de l’accord Kyoto et concrètement réclamer des engagements visant à ralentir le réchauffement climatique. L’idée était simple : reprendre la chanson en modifiant quelque peu les paroles (« The time has come to take a stand, it’s for the earth, it’s for our land »), puis rendre disponible sur toutes les plates-formes possibles la chanson et sa vidéo pour en maximiser le téléchargement et ainsi en faire une pétition musicale virtuelle qui sera déposée à la conférence. Chaque clic est comptabilisé et jusqu’à maintenant c’est près de 4 millions de personnes qui l’ont écouté. Un peu à la We Are The World, la vidéo montre Kofi Annan, aussi Prix Nobel de la paix en 2001, qui s’adresse à la population puis se succèdent l’impressionnante liste d’artistes invités qui se donnent la réplique. Pourquoi maintenant? Parler du réchauffement climatique, ce n’est pas nouveau. Au contraire, ça devient presque trop : les médias en ont fait un sujet traité sous toutes ses formes presque quotidiennement, amenant une lente désensibilisation de la population à la
cause. Pourtant, il a été prouvé maintes fois que pour nous et les générations futures, le réchauffement climatique aura des conséquences désastreuses sur notre mode de vie et notre rapport à la Terre. Déjà, des manifestations évidentes viennent bousculer nos vies. Alors justement, le choix des titres : « Time for Climate Justice » et « Tck Tck Tck » se veut des références au temps pour nous rappeler qu’il est urgent d’agir. The clock is ticking, comme disent les anglais… Puis, cette rencontre de Copenhague est considérée pour certains défenseurs, comme en étant une qui aura un impact direct sur la planète entière. En effet, bien que vous fassiez votre part pour contrer le réchauffement de la planète (aller travailler en vélo, acheter local, diminuer votre consommation d’énergie, etc.), c’est que l’impact du petit peuple vs la sourde oreille des grandes entreprises de ce monde et de leurs dirigeants n’est pas très grand. C’est pourquoi le monde a besoin que des lois et des engagements concrets soient pris par les décideurs pour exiger un meilleur contrôle de la situation. Et la différence… Contrairement à toutes les autres campagnes de sensibilisation, celleci est totalement orientée sur les nouvelles technologies. iTunes, YouTube, Flickr, Myspace, Facebook, plusieurs dizaines de blogues et sites web, flashmob et autres, c’est une campagne de sensibilisation presque entièrement virtuelle. Et tout en est simplifié. En effet, du site, vous pouvez
directement écrire à vos représentants via un message pré-fab qui se rendra automatiquement au ministre, premier ministre, président ou représentant de votre choix. Vous pouvez ajouter en un seul clic un lien du Climate Justice sur vos comptes Twitter, MySpace ou Facebook. Vous pouvez uploader une vidéo de vous en train de rappeler au monde entier que l’heure avance et qu’il est temps d’agir. Vous pouvez commander en ligne un tas d’accessoires promotionnels (tags, montre, t-shirt, casquette, etc.). Vous pouvez télécharger gratuitement les logos ou bannières de la campagne pour les ajouter à votre site web, blogue ou signature de courriel et finalement, vous pouvez aussi tout simplement faire un don, via Paypal. On a rarement vu quelque chose d’aussi Web comme manifestation… Selon le regroupement, notre rôle en tant que société, en plus de prendre l’autobus et de ne pas laisser le moteur de son véhicule tourner inutilement, est aussi de faire pression sur les officiels élus lors des prochaines négociations de Copenhague et dans ce cas-ci, ça commence par visionner la vidéo. Cliquer pour allez écouter un vidéoclip, ce n’est pas grandchose, mais ce sera déjà ça…. Faut le voir comme ça.
Pour plus d’info, devenir un allié et télécharger la chanson : www. timeforclimatejustice.org, www.350.org, tcktcktck.org et www.gc-ca.org
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PENSEZ VERT... AU MOINS PENSEZ-Y
Crux produits
VANS CIRRO X POW
Une botte de snow construite de matériaux écologiques avec du textile PET recyclé à 100 %, du solvant à base d’eau non toxique et du synthétique PET recyclé à 50 %. Une portion de chaque vente est versée à l’organisation Protect Our Winters. protectourwinters.org
DATA UNION X POW
Ces fixations sont produites en édition limitée. Les creux pour talons sont extrudés d’aluminium anodisé recyclé à 100 %, tandis que la base est recyclée à 15 %. Une portion de chaque vente est remise à l’organisation POW protectourwinters.org
JONES EXPERIENCE DE O’NEILL
À l’achat de ce shell jacket fait de matières recyclées signée Jeremy Jones, une partie des profits sont versés à POW, la fondation créée par ce snowboarder. Matériaux : polyester et Ripstop. oneill.com
EXTR-ECO D’OMATIC
Détrompez-vous, à part le nom, rien n’est éco ici. Plein d’humour, Omatic s’est lancé dans le « green make believe » en offrant des caractéristiques telles qu’une composante de fibre de verre certifié biologique et d’un VERTWALL™ sans cruauté envers la technologie pour effectuer pacifiquement des tournants puissants. C’est bien drôle tout ça, mais on veut quand même du bambou. omaticsnowboards.com
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GASCAN BOB BURNQUIST D’OAKLEY
Ces lunettes édition spéciale sont ornées d’un logo de bambou et faites à partir de rebuts d’autres lunettes provenant de l’usine. La pochette et l’emballage sont faits de bambou, fibre naturelle biodégradable, matières recyclées et encre à base de soya. Une portion des profits est versée à l’organisation Action Sports Environmental Coalition cofondée par le skateboarder en 2001. L’ASEC s’investit dans l’éducation des responsabilités environnementales. oakley.ca
LES COMBINES DE BAMBOU SAXX
Tout homme en quête de liberté sur les pentes se doit d’essayer cette nouvelle technologie qui permet de garder le « paquet » bien en place. Fait de coton de bambou, cette combine est légère, durable, souple, évacue l’humidité en plus d’avoir des propriétés antimicrobiennes. saxxapparel.com
ECO LIGHTER FARE D’OAKLEY
Tiré de la série signature de Gretchen Bleiler, pro snowboarder, ce manteau est fait de polyester 100 % recyclé (Programme Eco Circle™) avec imperméabilité Eco Storm™. oakley.ca
REED DE IPATH
Le soulier du skateboarder Kenny Reed est fait de matériaux synthétiques à l’intérieur tandis que l’extérieur est de chanvre. ipath.com
E-TRON DE AUDI
Voici la preuve que les voitures électriques peuvent désormais rivaliser avec les meilleures voitures de sport. Bien qu’il lui reste encore du développement avant la mise en marché, la E-Tron est un concept d’auto électrique à quatre moteurs conçus pour accélérer de zéro à 100 km/h dans 4.8 secs. Il fait aussi du 60 à 120 km/h dans 4.1 secs avec un top speed conseillé à 200 km/h. audi.ca
LE SAC LOGAN DE NOON SOLAR
Fait de cuir sans produits chimiques et teint de façon naturelle, ce sac est aussi muni d’un panneau solaire flexible l’épaisseur d’une feuille de papier. Au contact du soleil, ce panneau charge une batterie située à l’intérieur du sac sur laquelle on peut brancher notre cellulaire ou iPod, jour comme nuit. shopatevolve.com
HOME ET THE SIMPSONS MOVIE
Pour ces moments de nostalgie, emmitouflés dans une couverture avec le désir de voir du constructif : le film Home (gratuit sur le Web : www.home-2009. com), du photographe Yann Arthus-Bertrand. Un ramassis d’images sensas de plus de 50 pays reflétant l’inquiétude face à la surexploitation des richesses de la Terre. Sinon : The Simpsons Movie, un classique dans lequel Springfield se retrouve mis en quarantaine lorsque Homer pollue gravement le lac de la ville. Spider pig, spider pig... Un film à se procurer... usagé. www.cruxco.tv 37
PETER DEVRIES GURU DU SURF GURU DU STYLE
CANADIEN Par Martine Letarte, Photo JF Mailhot
Au Québec, alors que LE froid prend solidement sa place, poussant tout bikini loin derrière nous, il est difficile d’imaginer qu’à l’autre extrémité du pays, on est à fond dans le surf! Pourtant, c’est ce qui se passe à Tofino, petite ville côtière de Colombie-Britannique d’où vient Peter Devries, celui qui a remporté LE O’Neill Cold Water Classic de Tofino, première compétition canadienne reconnue par l’Association of Surfing Professionals (ASP).
GURU DU STYLE
Il est aussi très content que ce prix attire l’attention sur l’importante communauté de surf basée en ColombieBritannique. « Plusieurs médias canadiens ont parlé de la compétition. C’est le fun, parce que c’est bon pour le surf canadien. On a plusieurs surfeurs de niveau mondial ici et c’est important que les gens le sachent »
On peut dire que Peter Devries a marqué l’histoire du surf en devenant le premier surfeur canadien à remporter une compétition aussi importante. « Pour moi, ça montre que l’endroit d’où tu viens n’a pas d’importance. Si tu veux vraiment quelque chose et que tu travailles fort pour y arriver, tu peux l’avoir. J’espère que ça va inspirer d’autres jeunes à travers le Canada, peu importe le sport qu’ils pratiquent », nous a confié Peter quelques jours après avoir remporté le grand honneur. Il est aussi très content que ce prix attire l’attention sur l’importante communauté de surf basée en Colombie-Britannique. « Plusieurs médias canadiens ont parlé de la compétition. C’est le fun, parce que c’est bon pour le surf canadien. On a plusieurs surfeurs de niveau mondial ici et c’est important que les gens le sachent », affirme celui qui n’avait pas fait de grosse compétition depuis trois ans Le surf, le style et les commanditaires. Pour les filles, un prosurfeur, ça fait toujours rêver! C’est automatiquement associé au beach boy bronzé super cut ! « C’est certain que le style est important pour moi, indique Peter. Par contre, je m’intéresse moins à la mode. Quand je ne suis pas dans l’eau, je m’habille plutôt chill. J’aime ce que fait Hurley et Nixon et je suis chanceux, parce que j’ai la chance de rider pour eux! » 40 www.cruxco.tv
D’ailleurs, Peter Devries a des tonnes de commanditaires! En plus d’eux, il peut compter sur Monster, Storm Surf Shop, Adanac Surfers Union, D Surf et AKA Surfboards. Est-ce que c’est difficile d’aller chercher l’appui de grosses compagnies lorsqu’on est un surfeur canadien? « Non, c’est facile quand t’es jeune d’avoir du stock gratuit. Ce qui est difficile, c’est d’arriver à vivre de tes commanditaires. Mais c’est en train de changer », explique Peter. Pour lui, tout a commencé avec Storm Surf Shop, lorsqu’il avait 12 ans. « Ils m’ont fait travailler fort et ils m’ont aidé à aller chercher mes autres commanditaires », précise le champion qui est maintenant âgé de 26 ans. S’il s’est rendu si loin, si jeune, c’est grâce à son père qui lui a montré à manier son board lorsqu’il avait seulement 7 ans! « Tofino est la meilleure place pour surfer au Canada! Il y a vraiment beaucoup de monde qui y fait du surf et d’ailleurs, c’est comme ça partout sur la côte », précise Peter qui a eu la chance de grandir directement sur la plage. Vivre dans cet environnement de rêve pour faire du surf ne l’a tout de même pas empêché de voyager. Il est allé rider à Hawaii, en Californie, au Mexique, en France, en Espagne, au Portugal, en Écosse
et même, au Maroc, en Afrique du Sud et en Indonésie! Du surf et encore du surf! Peter est un vrai de vrai passionné de surf. C’est ce qu’il fait à temps plein depuis la fin de ses études secondaires. En ce moment, il travaille sur différents projets de photos et de vidéo et il continue de pratiquer son sport comme un déchaîné, pour le fun plus que pour les compétitions. Lorsque Peter n’est pas dans les vagues, il aime bien chiller avec sa blonde Lisa et son chien Naia. Il est aussi toujours willing pour écouter une game de hockey. Et qu’est-ce qu’il fera après sa carrière de prosurfeur? « Peut-être quelque chose qui a rapport avec le surf. Mais en fait, j’espère avoir encore plusieurs années devant moi pour trouver une réponse à cette question! » Un vrai passionné quoi.
Bonus web : À voir! Photoreportage de la journée où Peter Devries devint le premier Canadien à gagner une compétition ASP 6 étoiles, par Jean-François Mailhot. www.cruxco.tv/fr/photoreportages
Photo : O’Neill
O’Neill’s Cold Water Classic offre six étoiles au Canada Par Marc Fuller, Traduction Renée Savoy, Photos JF mailhot
Octobre nous apporte un changement de saison avec ses journées écourtées et sa transition vers le froid, mais cette année c’est quand même sur nos côtes que les meilleurs surfeurs au monde, vêtus de « wetsuits » plus épais, se sont donné rendez-vous afin d’assister à la première compétition de surf internationale sur sol canadien! Le O’Neill Cold Water Classic Canada, reconnu par l’Association des Surfeurs Professionnels (ASP), s’est rendu à Tofino le 25 octobre dernier afin de nous offrir une expérience unique et stimulante. Fidèle à son esprit innovateur, O’Neill nous offrait une extension parfaite de son répertoire d’événements en repoussant les limites et en explorant l’inexploité afin de braver le froid pour seul plaisir de surfer. 42 www.cruxco.tv
Étant l’un des événements de surf le plus anticipé au monde, la série O’Neill CWC comprenait cinq arrêts sur quatre différents continents à des endroits spectaculaires. Chacune de ces compétitions fut de niveau six étoiles de l’ASP World Qualifying Series (WQS). Quatrième arrêt sur la liste d’O’Neill, le Canada CWC attira 144 surfeurs professionnels venant des quatre coins du globe, dont l’Irlande, l’Israël et Guadeloupe, afin de s’arracher une partie de la somme totale de 145,000 beaux dollars américains. Les premiers stops de la tournée O’Neill CWC 2009 furent en Tasmanie, Écosse et Afrique du Sud avant d’arriver à Tofino. La série se termina ensuite à Santa Cruz en Californie, lieu de naissance de la compagnie O’Neill, où Blake Thornton s’est vu repartir en grand gagnant et 50 000 $ plus riche. Depuis ses tout débuts, la série O’Neill CWC ne fut jamais un événement de surf traditionnel et Tofino a su délivrer ce que la série promettait. Digne de tout ce dont O’Neill souhaitait accomplir avec le « Cold Water Classic » – l’arrêt canadien a cassé les limites et s’est aventuré davantage vers l’indompté afin d’y explorer le niveau supérieur de vagues offertes. La région de Tofino se caractérise par des montagnes majestueuses couronnées de neige ainsi que de belles côtes doublées
de cèdre intact sur lesquelles les bris de vagues défiantes fournirent la scène sur laquelle chaque surfeur en fut l’acteur principal. « Dès que l’horaire fut publié au début de l’année, le Canada fut l’arrêt sur les lèvres de tout le monde, » dit l’exChampion mondial de surf, Jarrad Howse. « Tout de cet endroit m’excite, le surf, le paysage et sa faune. J’étais tout à fait exaltée à l’idée de surfer contre cette toile de fond montagneuse entourée d’un océan habité d’épaulards ainsi que d’une forêt abritant des ours noirs. Vous voulez rire? Ceci se doit d’être la compétition la plus cool que le surf professionnel n‘ait jamais vue. » Noah Cohen, membre de l’équipe O’Neill et originaire de Tofino, fut nommé ambassadeur de l’événement et profita ainsi d’un laissez-passer dans celle-ci. 22 des tops surfeurs canadiens furent admis à cette compétition ce qui fut une première pour l’ASP ainsi que tout autre événement de cette envergure. L’arrêt de Tofino fut étalé en format mobile afin de pouvoir déplacer la compétition entre les sites prévus à Cox Bay et les plages de Chesterman (nord/sud) d’après la météo, la vague et la marée ce qui a permis aux surfeurs de rivaliser dans les meilleures conditions possible pendant les sept jours du concours. Le CWC du Canada s’ajoute ainsi à la quarantaine d’événements WQS survenant
dans le monde chaque année, une tournée que l’on appelle communément « The Grind » telle une bataille pour tous les surfeurs qui se rivalisent les valeureux points afin de faire parti du « WCT Dream Tour ». L’année entière est remplie de voyages, bars d’aéroport, hôtels\coquerelles, malbouffe tout en vivant dans sa valise sans mentionner les sept jours successifs de heats. « Ce fut une longue semaine — c’est débile ce dont ces gars doivent passer au travers afin d’en arriver à un résultat », dit le surfeur local vainqueur de l’évènement inaugural Canadien CWC O’Neill; premier Canadien à se valoir ce prestigieux titre mondial. On ne pouvait demander mieux afin de souligner cette grande première canadienne — super! Un gros merci à O’Neill et à son esprit pionnier qui a su apporter un tel événement au Canada. Merci aussi aux surfeurs internationaux qui ont fait le long voyage ainsi qu’aux citoyens de la ville de Tofino pour leur soutien exemplaire. Et pour finir, un gros shout out à Peter Devries pour avoir accompli l’inconcevable — Bravo!
Pour plus d’informations sur le O’Neill Cold Water Classic Series, visitez le www.oneill.com/cwc www.cruxco.tv 43
ARTIST SPOTLIGHT
Chris Dyer L’univers
parallèle Par TEXTE Emilie Corriveau Photos Jean-François Mailhot
Dreadlocks, sourire jovial, léger accent péruvien... Si en général les artistes ont le vague à l’âme facile, Chris Dyer semble faire exception à la règle. Ses oeuvres, toniques et éclatantes, sont tout à fait à l’image de sa personnalité. Portrait d’un artiste engagé aux idées enluminées…
ARTIST SPOTLIGHT
« My art is not what’s popular. Love, positivity, happiness and colors are not that popular in our world. In our society, it’s cool to be bad. The whole positive movement has been growing, but really slowly, especially on the East Coast. I am way more popular on the West Coast »,
Dans son appartement coloré du Plateau Mont-Royal où il vit avec sa fiancée qu’il a « spécialement importée de Belgique », comme il se plaît à le dire à la blague, Chris Dyer s’évertue chaque jour à transformer son univers. Make the world a better place, pour reprendre ses mots. Véritable caverne d’Ali Baba, l’endroit se veut une sorte de temple du positivisme inspiré des croyances et de la personnalité de Chris… Un genre d’univers parallèle particulièrement lumineux reflétant les expériences, les voyages et le Pérou natal de l’artiste. S’il fallait absolument mettre un mot sur ce que peint Chris Dyer, le compromis le plus approprié, mis à part fantasmatique et psychédélique, serait probablement trippy. Il faut dire que lorsqu’on tombe sur un skateboard ou une toile de Chris Dyer pour la première fois, il est difficile de ne pas se demander quel genre de substances alimente la créativité de l’artiste. Mais les apparences sont parfois trompeuses : Chris assure qu’il n’a nullement besoin d’abuser des bonnes choses pour en arriver à de pareils résultats. Positive creations. C’est sur les murs vert lime de son appartement que Chris expose la plupart de ses pièces. Le résultat est frappant : des dizaines de skateboards colorés guident les visiteurs vers l’atelier et le salon. Lorsqu’on s’intéresse de plus près à l’imagerie de l’artiste, on s’aperçoit vite que la spiritualité et l’environnement font partie de ses préoccupations. En anglais, Chris désigne ses pièces comme des positives creations. Des figures culturelles et religieuses se retrouvent fréquemment dans ses œuvres, tout comme des éléments de la nature, qu’il s’agisse du soleil, d’arbres ou des cieux. Pour Chris Dyer, mélanger le skateboard et l’art positif est un excellent moyen de 46 www.cruxco.tv
conscientiser les jeunes à l’importance de s’ouvrir au monde et aux autres cultures. « If it can lead skateboarders to wonder what is meditation or who are the characters on my boards, then it’s great! Reaching the kids is really important to me. If I can affect the youth and make the world a better place with my art, why not? Skateboarding is popular. Why not use a popular thing to affect the masses, right? », soulève Chris. Bien qu’il peigne généralement à l’acrylique, l’artiste aime utiliser différents médiums. Lorsqu’il s’attaque aux skateboards, Chris procède toujours de la même façon. Il choisit sa pièce parmi sa collection de planches fatiguées ou brisées, la couvre d’une couche de blanc puis s’attèle à la tâche. Une fois satisfait, s’il s’agit d’une commande pour une compagnie de skateboard, il numérise le tout (il travaille surtout pour Creations, une petite entreprise californienne, mais il est aussi pigiste pour plusieurs autres marques, comme Satori Movement, Think, Skull Skates, Equilibrium, Freak, Drop Dead, Westside, etc.). La compagnie se charge alors de reproduire l’image à grande échelle sur l’un de ses modèles de planche. Si Chris aime bien voir ses œuvres reproduites sur des skateboards un peu partout à travers le monde, lorsqu’il est question de l’original l’artiste est exigeant. Il ne peint que sur des planches usées à la corde, voire carrément brisées. Question de philosophie, dit-il : « I always recycle. I hate doing it on new boards. Sometimes people are hooked up with skateboarding companies and they want me to draw on their board, but I think it’s a shame. A board is a piece of wood that used to be a tree. You kill a tree because you love skateboarding so much. It has to be skated. If it’s broken, it’s even better because you skated it until it broke. You get to revive it with a brand new painting. You are honoring the skate, the tree, and you get the vibrations from the board. »
Nul n’est prophète en son pays. Bien que Chris soit parmi les quelques privilégiés à vivre uniquement de leur art, le skateboarder déplore le fait que sur la côte Est du continent, le mouvement positif ne soit pas encore bien implanté. « My art is not what’s popular. Love, positivity, happiness and colors are not that popular in our world. In our society, it’s cool to be bad. The whole positive movement has been growing, but really slowly, especially on the East Coast. I am way more popular on the West Coast », commente Chris. Particulièrement positif, l’artiste refuse de se laisser abattre par ce genre de détails. Au contraire, la situation le pousse à être plus créatif et à offrir des produits dérivés, moins dispendieux que les œuvres originales, comme des hologrammes à l’effigie de ses toiles. Chris a aussi développé une ligne de vêtements faits de chanvre aux couleurs plus sobres que celles qui se retrouvent dans ses œuvres, mais aux designs très trippy. Grâce à ce genre de projets parallèles, Chris peut se permettre de continuer à explorer. « I hate when artists discover something they are good at and then keep doing it over, and over again… I think it’s important to evolve », dit-il. Son dernier projet en date en est un d’envergure : la réalisation de toiles gigantesques, sorte de version beaucoup plus grande et détaillée de ce qu’il peint sur des planches. La chose lui permet d’intégrer plusieurs éléments philosophiques et de créer un tout particulièrement significatif et spirituel. « It’s impossible to sell... It’s very big and it takes me about six months to do it. It’s terrible for business, but very suiting for the soul! » Pour en apprendre plus sur Chris Dyer ou pour se procurer l’une de ses œuvres : positivecreations.ca et cruxco.tv pour des photos supplémentaires.
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Crux produits
Vans - Elms Tidepool (collabo avec designer Eric Elms)
adidas - Superstar (collabo avec artiste/ proskateur Mark Gonzales)
Keep – The Ramos (pour fille)
Nike SB – Dunk Low
Etnies Plus – RVM
DC – Venice Hi (pour fille)
C1RCA – Convert
Supra - Society (pro model Terry Kennedy)
SNEAK PEEK 48 www.cruxco.tv
Merci à Underworld Skateshop www.underworld-shop.com
RUNE GLIFBERG
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Crux musique
DJ mini Eco-sound-system Par Stéfane Campbell, Photo Jean-François Mailhot
En statuant le VERT comme thème de fin d’année, Crux a tout de même voulu décupler la définition convenue de la chose en s’éclatant dans le club. Oui, vous avez bien lu. Nous avons donc fait appel à DJ Mini, figure bien connue des circuits montréalais et par-delà, et qui s’impose du coup comme l’exemple type de « recycleuse sonore ».
En effet, mettant de l’avant un procédé créatif qui allie l’organique à l’électronique, la bidouilleuse ajoute aux lignes de synthé et de sub bass fièrement érigées, une foule d’échantillonnages saisis aux quatre coins du globe ou même des bruits ambiants trafiqués à partir de jouets qu’elle court-circuite. Rencontre avec une musicienne à la démarche – et l’oreille – peu commune. « Jusqu’à tout récemment, je travaillais beaucoup à partir des techniques du circuit bending », affirme d’emblée la musicienne. Une technique que certain francisent tout simplement par « circuitage » et qui consiste à modifier des jouets ou autres objets/instruments électroniques en connectant entre eux divers points de leurs circuits de façons non prévues afin de modifier les sons existants, de créer des effets inattendus, des bruits imprévisibles. Mini : « Je faisais des soudures à l’intérieur de circuit board de vieux jouets ou de bébelles qui traînaient dans le fond des garde-robes
pour en tirer des équations improbables. Pour en faire sauter les plombs. » Une démarche de déviation qui peut se targuer d’être écolo au propre comme au figuré – en donnant un second souffle à une gamme d’objets oubliés et qui, par déviation, deviennent instruments de sons. Par mutation poétique de l’étrange. En plus de quoi la jeune DJ/musicienne glane des sons sur l’étendu des sols foulés jusqu’ici – de la Jordanie à la Suisse, en passant par l’Allemagne et la France – pour se les réapproprier dans le mixage de ses pièces. Un aspect du processus créatif qui prend des allures d’exercice de mémoire pour l’artiste par le biais d’archives sonores de son parcours personnel. Elle peut ainsi se souvenir d’une escale aux Bermudes, seule et entourée de flamants roses et de leurs cris graves et tonitruants, qui encore aujourd’hui, lorsqu’elle y prête l’oreille, la replonge dans l’étrange angoisse éprouvée au premier contact. Ou encore le bruit omniprésent du trafic
des grandes citées visitées et qui revit sur piste, le temps d’un échantillon sonore. Sur le terrain du voisin… En tendant toujours vers une expansion du spectre d’exploration, la jeune femme repique aussi de plus en plus les pièces de collègues musiciens. Énième forme de recyclage s’il en est pour celle qui affirme toutefois s’aider plus de « grosses machines » ces joursci : « C’est vraiment différent comme procédé de création. Il faut plonger dans l’énergie de quelqu’un d’autre, se réapproprier une proposition tout en restant relativement fidèle à l’esprit. Je veux donner un autre mood à la pièce. Et souvent, j’arrive à quelque chose qui est complètement autre que l’original […] Et c’est sûr que ça nourrit mon cheminement créatif. Il y a comme une connexion qui se fait. » Disons un court-circuit. Pour plus d’info sur DJ Mini ou pour consulter son calendrier de spectacles, visitez son site Web : www.djmini.com, ou son Myspace : www.myspace.com/dj_mini
Entrevue Obama enviro-mental avec Benjamin Bolullo Par Guillaume et Matts Photo JF Mailhot
En parlant d’artistes de la vie, Ben Bolullo en est un pur. Cameraman, monteur, réalisateur et photographe à ses heures, il n’a pas peur de déranger afin de repousser les limites. Avec Ben, chaque chose est réfléchie sans pour autant tomber dans le trop sérieux, d’ailleurs il donnera volontiers une volée cinglante de son humour nocif à quiconque adoptera une attitude négative sur son chemin. 52 www.cruxco.tv
M - En tant qu’environnementaliste, pourquoi ne possèdes-tu pas de chameau? B - C’est en raison du climat québécois. L’année dernière seulement j’ai perdu dix de mes bêtes à cause du verglas.
Sa passion pour la vidéo l’a un jour poussé à créer Typhoon Média. Depuis, il a contribué à de nombreux projets dans l’industrie du snowboard, skateboard et vient aussi tout juste de réaliser le tournage du Québec Open. Certaines de ses créations, comme le film de snowboard québécois Drop Frame, ont été empreintes de soucis environnementaux ce qui nous a poussés à le choisir pour cette entrevue Obama. G - Salut Ben, étant donné que la destruction de l’environnement mènera bientôt à l’anéantissement de l’humanité, pourquoi fais-tu des vidéos? B - À la base, c’est pour une prise de position plus qu’un désir de conscientiser les gens. Comme pour les fois où Typhoon Média a abordé des sujets environnementaux du Québec, comme la coupe à blanc, la pollution des cours d’eau, etc. G - Matts voulait que je te demande ce que ça faisait de conduire une voitureœuf, je vais plutôt te complimenter : T’as une belle Yaris! Que fais-tu d’autre pour aider la planète à ne pas exploser? B - Une Yaris n’est pas vraiment écolo, elle consomme aussi du pétrole. Depuis le soi-disant tournant vert, la pub projette souvent l’idée que certains produits sont maintenant en harmonie avec la nature. Et voilà que les GM et Shell de ce monde ont soudainement une vocation écologique, voyons donc! M - J’ai besoin de ton avis environnemental. Si un jour j’ai l’intention d’élever des enfants dans un endroit propre et sans danger, crois-tu que la maison où j’ai vécu avec ton partenaire Alain, de chez Typhoon Média, serait préférable à une fausse sceptique? Et, d’après toi, ma scrap yard de vieux chars dans ma cour arrière rencontre-t-elle les standards municipaux de Morin Heights? B - La maison a certes vécu des moments d’insalubrité totaux, mais commence par avoir une blonde pendant plus de deux
heures avant de parler d’enfants. Pour ce qui est de ta cour à scrap, je doute que la municipalité de Morin Heights soit au courant de ton existence.
B - Oui, à chacune des fois où Matts a fait la baboune lorsqu’il n’était pas capable de lander un truc. M - J’aime les chameaux.
G - Qu’est-ce que ça te fait de filmer «corporate style» pour l’Institut Pinel pour ensuite, du jour au lendemain, capter Matts au sommet de sa vie de bum, en train de flamber ses pets? Lequel est le plus satisfaisant professionnellement? B - C’est sûr que de filmer pour l’industrie (snow-skate-surf) c’est valorisant même si c’est souvent en investissant directement de nos poches qu’on le fait. Je crois fermement que c’est une plateforme privilégiée pour améliorer nos techniques de tournage et du coup, aussi une carte de visite pour montrer de quoi on est capable. M - Parle-nous de ton immense puffy jacket bleu que tu portes avec tes jeans serrés. B - C’est une pièce de collection! M - En tant qu’environnementaliste, pourquoi ne possèdestu pas de chameau? B - C’est en raison du climat québécois. L’année dernière seulement j’ai perdu dix de mes bêtes à cause du verglas. G - Tes meilleurs moments de tournage de snowboard? B - Les road trips dans les Chic-Chocs même s’il a plu chaque fois qu’on y est allé. Le setup privé à Tremblant avec Simon Busque. Les nombreuses négociations avec les autorités pour pouvoir shooter en milieu urbain. Mais de tous, c’est probablement les moments hilarants avec Jeremy Cloutier. C’est vraiment le meilleur jack pour baver les imbéciles de cette planète, et c’est (de moins en moins) le pire petit criss au monde. M -Y a-t-il une session de tournage où tu as vraiment eu l’impression d’assister à un moment de progression dans notre sport?
G - Tes vidéos ont grandement contribué à faire connaître Charles Reid dans l’industrie depuis ses débuts à Tremblant. Considères-tu que c’est uniquement grâce à toi s’il est aujourd’hui parmi les meilleurs snowboarder de la planète? B - En fait, tout cela est devant les tribunaux présentement donc je ne peux pas en parler. La seule chose que je peux dire, c’est que tout ce que je demande à Charles c’est 94 % des montants qu’il remporte à chacune des compétitions, et ce, rétroactivement depuis les 5 dernières années. Ainsi qu’un week-end avec sa famille à Cuba. M - Pourquoi n’y avait-il pas de chameau au tournage que nous avons réalisé avec Charles à Tremblant il y a deux ans? B - Je crois qu’à travers cet humour simpliste et déconnecté se cache un homme profondément intelligent. Matts c’est un artiste moderne, à sa mort il sera compris et louangé. M - Est-ce que c’est vrai que tu veux m’engager à temps plein pour travailler pour Typhoon Media? Quelle position me donneras-tu? B - Je pensais te donner le poste « Lewinsky », sous le bureau d’Alain. G - Si tu engages Matts, je prends définitivement ma retraite et je change de pays. M - Est-ce que moi, Guillaume et toi allons finalement partir de chez nos parents? C’est quoi notre problème? B - Désolé je n’ai plus le temps, on me dit que le souper est prêt…
Pour visiter le site Web de Typhoon Média : www.productiontyphoon.com
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RIDER AVANT L’HIVER
SMF Drummondville
Par Myriam Veilleux
Six compétitions de snowboard sur rail en milieu urbain en six semaines, 6 000 $ en bourses et plus de 2 000 $ en prix avant même que la neige soit au sol! On parle évidemment de la tournée Coors Light SMF qui s’élève au rang de véritable (et vénérable!) institution du snowboard québécois. La septième édition de la tournée s’est achevée le 6 novembre dernier lors d’une finale spéciale à Granby.
SMF Joliette, photo Dom Gratton
Matts Kulisek
Jo Ste-Marie Champion de la tournée 2009
Après des arrêts dans les villes de Joliette, Drummondville, Repentigny, St-Jérôme et Laval, c’est à Granby que la finale du Coors Light SMF couronna Jo Ste-Marie. Ce grand champion de la tournée 2009 s’est mérité le Grand Prix Dakine d’une valeur de plus de 1500 $. Fidèle participant à la tournée depuis quelques années, Jo fut toujours considéré un peu comme un underdog jusqu’à cette année où il a persévéré afin de se maintenir au sommet du classement. Près d’une centaine d’athlètes ont participé à la tournée qui s’est affichée complète à presque tous les arrêts. Plusieurs sont repartis avec quelques centaines de dollars en poche et prêts à célébrer aux partys SMF concluants chaque étape. Dans le marché des événements de snowboard qui évolue constamment, la longévité de l’événement est assez remarquable! Quel est le secret du succès du Coors Light SMF? Un savant mélange alliant un set up renouvelé annuellement, des partenaires dynamiques, des riders motivés à enfiler leur équipement avant 54 www.cruxco.tv
Matts et Guillaume
Didier Godbout / Seb Toots
SMF Riders
Podium SMF Granby
l’ouverture des stations sans compter les bourses alléchantes et bien sûr, la tenue des événements en ville exposant ainsi notre sport à un nombre considérable de personnes qui n’y connaissent rien! (oui oui, ça existe!)
Podiums de l’ensemble de la tournée Coors Light SMF 2009 :
La tournée 2009 rassemblait tous les ingrédients de cette liste et a connu, une fois de plus, un fracassant succès. En effet, en 2008 et après six éditions, il n’était pas question de tomber dans la facilité des recettes toutes faites! Soucieuse de se challenger et surtout de ne pas se mettre sur le pilote automatique, l’équipe de PRO AM a dès lors tout remis en question. Il en a résulté plusieurs petits et grands changements qui ont rehaussé l’ensemble de cette production événementielle.
Drummondville / Aborigine & Cabal 1er Jason Dubois 2e Guillaume Marquis 3e Ghislain Montpetit
Prochaine étape : 2010. L’équipe de PRO AM ne va certainement pas se croiser les bras et travaille déjà au concept de l’an prochain alors, soyez certains que plusieurs surprises vous attendront en septembre 2010!
Joliette / Atlas 1er Jo Ste-Marie 2e Fred Lacroix 3e Alex Lopes
Repentigny / Universe 1er Simon Reid 2e Steve Sauvé 3e Nic St-Pierre St-Jérôme / PRFO 1er Jo Ste-Marie 2e Alexandre Gauthier 3e Matts Kulisek Ste-Dorothée / Axis 1er Pierre-Luc Desgagné 2e Alex Lopes 3e Ghislain Montpetit Granby / Ultimate 1er Ghislain Montpetit 2e Sébastien Toutant 3e Didier Godbout
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RéTRO CHIC
Spotlight sur le coton organique, matières recyclées et le vintage pour flasher sans tuer
Photographie : JF Mailhot Stylisme : Marie-Andrée Guimont, Danièle Proulx Maquillage/coiffure : Anabelle Deschamps Modèles : Justine Benoit et Philippe Simard-Adam
Justine » Veste et pantalon par atelier b. www.atelier-b.ca Coton biologique et production locale éthique T-shirt Owl par Volcom www.volcom.com Coton organique Broche par La Raffinerie www.laraffinerie.ca Produit localement à partir de pièces vintages Chemise vintage dénichée dans une friperie du coin Donne une seconde vie au vêtement Chaussures D-Kay par Simple Shoes www.simpleshoes.com Produit à partir de matières organiques et avec un grand souci pour l’environnement (semelle biodégradable lorsqu’enfoui dans le sol)
« Phil T-shirt et cardigan par atelier b. www.atelier-b.ca Coton biologique et production locale éthique Pantalon Vorta par Volcom www.volcom.com Coton organique Chapeau par Rachel F chez Agence KA www.agenceka.com Produit localement à partir de fourrure recyclée Chaussures Winslow par Element www.elementskateboards.com De la série Conscious by Nature : bambou, semelle en caoutchouc recyclé, chanvre, encre de soya…
Justine » Chandail par atelier b. www.atelier-b.ca Coton biologique et production locale éthique Jean Leeorah par Second www.secondclothing.com Produit au Canada et avec un grand souci pour l’environnement (en fonction d’économiser l’eau lors du lavage du denim) Étole vintage chez Léora (514- 678-6777) Donne une seconde vie au vêtement Ceinture vintage Donne une seconde vie au vêtement Collier et boucles d’oreilles par La Raffinerie www.laraffinerie.ca Produit localement à partir de pièces vintages Bottillons Melissa www.melissaplasticdreams.com Produit à partir de matières recyclables et avec un grand souci pour l’environnement (Fabrication avec peu de résidu devant ensuite être traité)
Justine » T-shirt Egyptian Prince par Obey chez Off The Hook. www.offthehook.ca Coton organique Jupe par atelier b. www.atelier-b.ca Coton biologique et production locale éthique Bandeau de fourrure par Rachel F chez Agence KA. www.agenceka.com Produit localement à partir de fourrure recyclée Boucles d’oreilles par Phanion www.phanion.blogspot.com Produit localement à partir de cuir recyclé Bottes vintages dénichées dans une friperie du coin. Donne une seconde vie au vêtement
Phil » » Chemise vintage dénichée dans une friperie du coin. Donne une seconde vie au vêtement Pull par atelier b. www.atelier-b.ca Produit localement à partir de coton organique Jean Slim par WeSC chez Off The Hook www.offthehook.ca Produit à partir de coton organique Chaussures D-Solve par Simple Shoes www.simpleshoes.com Produit à partir de matières organiques et avec un grand souci pour l’environnement (semelle biodégradable lorsqu’enfoui dans le sol) ______________________________ BONUS WEB : vidéo du making of et photos supplémentaires au : www.cruxco.tv
CHEAP TRIP
Envirofriendly envirodeadly Texte et photos par Edwaard C.
On nous la casse les oreilles avec ça depuis tellement longtemps : empreinte de carbone, gaz à effet de serre, Kyoto, réchauffement climatique. Avec raison, j’en conviens. Pourtant ce soir je décide, tout seul comme un grand, de me payer le plus polluant des divertissements : le Monster Spectacular. Surtout que cette année, il y aura un backflip. Oui : un bigfoot qui fait un backflip... Le génie humain est sans limites. Faut que j’aille voir ça. Mais comme certains principes et valeurs écolos dictent subtilement ma conduite, je me sens un peu mal quand même d’aller encourager un truc aussi dévastateur pour mère Nature que le Monster Spectacular. Mon amie psycho appelle ça de la dissonance cognitive. Elle m’explique que c’est une espèce de malaise qui nous prend quand deux pensées incompatibles se manifestent en même temps. Du genre… composter et se balader en Hummer. La solution? Compenser. Réveille-toi, Harper! Quoi de mieux pour compenser que d’aller manifester avec un tas des environnementalistes? J’avais reçu, via un vrai ami Facebook (le type qu’on voit une fois dans sa vie et qui nous friend request après le party), une invitation à aller manifester. J’avais poliment inscrit « maybe attending ». Traduction : je trouve ça poche de dire que je n’irai pas parce que je veux bien t’encourager, alors je te dis que je vais essayer d’y aller, mais concrètement, je sais que je n’irai pas. Raison de la manif : faire du bruit pour réveiller Harper. « Il dort au gaz. Venez faire du bruit avec nous. On doit 64 www.cruxco.tv
Donc, avant d’aller encourager le plus impressionnant des désastres écologiques, je me pointe près de la Place des Arts pour la manif... le réveiller parce qu’il semble dormir depuis trop longtemps et l’urgence d’agir face au réchauffement climatique est criante ». C’est ce qu’il m’écrit dans le message d’invitation. Y’a pas à dire, l’activité semble tout à fait enlevante. Comme je dois gérer du mieux que je peux cette patente cognitive, je décide donc d’y aller en me disant que je devrais me sentir un peu mieux après. Participer à une manifestation pour sauver la planète, ça doit faire du bien au moral. Et puis, on ne pourra pas dire que je n’aurais jamais rien fait pour sauver le monde. Donc, avant d’aller encourager le plus impressionnant des désastres écologiques, je me pointe près de la Place des Arts pour la manif. On doit être 100. Le but : faire du bruit à une heure précise, que j’ignore, pendant 350 secondes pour réveiller notre Prime Minister. Tout y était pour une manifestation en règle : joueurs de tam-tam, Doc Martens, pantalon de clown, barbe longue, chansons à répondre, slogans simplistes (« Harper, tu nous fais pas peur! »), policiers prêts à bondir dans la mêlée et un gars qui grimpe un arbre. Vraiment, j’en suis ressorti grandi et fier d’avoir contribué au réveil d’Harper pour sauver la planète. Je sens vraiment que j’ai fait la différence… L’heure est aux trucks. Petit taco pas mangeable sur Ste-Cath puis métro, ligne verte, direction : l’est de la ville. Hochelag, ou HOMA comme diraient les amateurs de fromages fins. Arrivé à Pie-IX, je n’ai qu’à suivre le flot de personnes jusqu’à l’entrée du Stade. La moustache et la casquette Valvoline étaient de mises pour un tel évènement. J’aurais dû y penser. J’achète évidemment le billet le moins cher. Ça m’en coûte 20 $. Section 400. Je ne peux pas être plus loin. Je manque presque d’oxygène tellement c’est haut. Derrière moi, c’est le mur. Vraiment, y’a pas plus loin. Je réalise par contre qu’il y un nombre surprenant de bancs vides. Je prends une chance, je passe subtilement de la section 400 à 324. Puis de 324 à 210. Et finalement, de 210 à 154. De la dernière
rangée du Stade à la première rangée en avant en trois étapes simples. Le show peut commencer. Je comprends vite que le principe est assez simple. Y’a pas tellement de règlements difficiles à comprendre ou de mise en scène complexe dans ça… En gros, le Monster Spectacular c’est : des immenses camions qui écrasent des chars, des autobus ou d’autres camions. Puis, des courses de bazous entre les épreuves de bigfoot et un demolition derby à la fin. Plus ça crash, plus les gens aiment ça. Plus ça boucane, plus les gens aiment ça. Plus ça fait du bruit, plus les gens aiment ça. Straight pipe dans l’oreille. Et parlant de bruit…. C’est effectivement un bruit infernal. Avec Babu qui gueule comme un perdu en tant qu’animateur, à chaque fois que les quatre roues du camion se détachent du sol, ça n’aide vraiment pas non plus. J’ai vainement cherché de quoi à me mettre dans les oreilles. Des boulettes de papier de toilette? Ça aurait vraiment eu trop l’air amateur. Un bout de saucisse à hot-dog? Au prix que le roteux coûte, je l’ai mangé en entier. J’opte pour une paire de bouchons vendue à un prix ridiculement élevé, dont l’impact sur le niveau de bruit est ridiculement minime. La tête va me fendre. Et puis, le fait d’avoir le cerveau dans un exhaust de pick-up pendant 3 h, ça ne rend pas l’expérience vraiment plus intéressante. J’ai beau rouler depuis 6 mois avec un char qui crache son monoxyde directement dans l’habitacle (je sais, je sais, je devrais faire réparer ce trou dans mon plancher), je sors quand même du Stade avec un sale mal de tête. J’ai atteint la limite : mon empreinte de carbone, je l’ai de tatouée dans les bronches. Il est à peine 23 h. La tête me tourne et ce n’est pas encore l’alcool. Puis, entres deux bouffés d’air, coin Sherbrooke et Pie IX, je reçois un message texte : « Hey, party Smirnoff !! Y’a la headphone disco! Viens nous rejoindre ». Hein? Moi qui ai eu le 8.3 litres diesel dans
le creux de l’oreille pendant toute la soirée, une headphone disco? Le silence et la danse? Oh que oui. Évidemment que j’accepte, moi qui pensais aller me coucher. Je reprends le métro, mes voisins chialent que le Monster était poche : « Ouin, ben ordinaire c’t’année, ça sentait ben moins le gaz que les autres fois. Au moins, Weapon One de Drummond était là… » De vrais connaisseurs. La vodka du futur. Donc, ça se passe à l’eXcentris. C’est un(e) robot, avec qui je tombe radicalement amoureux, qui m’accueille. Thématique du party : THE FUTURE IS NOW. On me remet une montre plastique-rouge, une paire de lunettes de Star Trek et je goûte au Moonwalk, un drink fait avec Grand Marnier, jus de pamplemousse et… beaucoup de vodka. J’alterne entre le show de Artist of the year et Thunderheist dans une des salles et les 2 DJs qui font danser en silence dans une autre. Dans le headphone disco, tout le monde danse avec sa paire d’écouteurs sur les oreilles. Ça donne un effet assez surnaturel, apaisant et totalement futuriste. Les gens sont beaux, la musique est excellente, le lieu est unique et moi, je sens le gaz à plein nez. Jusqu’à 3 h, on danse, on mange des miniburgers et des minisouvlakis et on boit. De la vodka. Que de la vodka. Une quantité impressionnante de vodka en fait. Les gens de Smirnoff savent très bien recevoir… Au point tel que ce matin, c’est vraiment très difficile de déterminer si le mal de tête provient du carbone que j’ai respiré au Monster ou des Moonwalk que j’ai enfilés… _________________________________________ Entre les branches et les messages codés du futur, j’ai compris qu’il y aurait deux autres partys Smirnoff : « Carnivale » en février 2010 (Dark Circus et Freakshow en collaboration avec le Cirque Éloize) et en mai, « Le WareHouse » (ambiance industrielle). Préparez-vous du Tylenol pour le lendemain... Ça va être excellent. En attendant, visitez There.smirnoff.com www.cruxco.tv 65
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