À L’INTÉRIEUR 2
COUP D’ŒIL SUR L’ÉCONOMIE
3
ORIENTATIONS ÉCONOMIQUES
PLEINS FEUX SUR L’EMPLOI DANS LE SECTEUR PUBLIC
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LES DÉPENSES FÉDÉRALES ATTEINDRONT LEUR PLUS BAS NIVEAU EN 70 ANS
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AIDER LES RICHES À S’ENRICHIR
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L’AMÉLIORATION DU RÉGIME DE PENSIONS DU CANADA EST À PORTÉE DE MAIN
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INDICE DES PRIX À LA CONSOMMATION FAIBLE HAUSSE DES SALAIRES DANS LE SECTEUR PUBLIC
VUE D’ENSEMBLE
Syndicats et inégalités page 8
TENDANCES SYNDICALISATION
Les syndicats du Canada restent forts et diversifiés Malgré les attaques qui se multiplient, les syndicats canadiens restent forts et continuent de croître, selon les nouvelles données de Statistique Canada. De plus en plus de jeunes, de femmes et de personnes illustrant la diversité de la population sont membres des syndicats. Il y a quinze ans, on dénombrait plus de travailleurs syndiqués dans le secteur manufacturier que dans tout autre secteur de l’économie. Aujourd’hui, on compte deux fois plus de travailleurs syndiqués dans le secteur de l’éducation que dans le secteur manufacturier. Pour le secteur de la santé et des services sociaux, c’est deux fois et demie de plus que dans le secteur manufacturier. Plus de travailleurs occupent des emplois à temps partiel ou temporaires, dans de plus petits milieux de travail, et depuis moins de cinq ans. Au Canada, le nombre de syndiqués a augmenté de 2,5 % en 2012 pour atteindre les 4,38 millions. Le taux de syndicalisation est aussi en hausse. Il était de 29,5 % l’an dernier. Notons que le taux de syndicalisation canadien a oscillé autour de 30 % au cours des 15 dernières années. Historiquement, il est donc légèrement en baisse. Le taux de syndicalisation a diminué chez les hommes et chez les travailleurs âgés de 35 ans et plus. La proportion d’employés du secteur privé membres d’un syndicat est passée de 19 % en 1997 à 16 % dans les dernières années. Cette diminution a toutefois été partiellement compensée par une hausse de la couverture syndicale dans le secteur public. Les changements en cours au sein des syndicats sont synonymes de croissance
IORENT LES SYNDICATS AMÉL NDE LA VIE DE TOUT LE MO
pourunmondeplusjuste.ca
et de renouvellement, mais pour les membres, ils entraînent aussi des défis au chapitre de l’organisation, de la communication et de la mobilisation. Voilà pourquoi les projets lancés récemment par le CTC et de nombreux syndicats affiliés sous le thème de la justice sont aussi importants. Le projet national du SCFP, Ensemble pour un monde plus juste, vise à rejoindre nos 627 000 membres et à amorcer un dialogue avec chacun d’entre eux. Dans toutes les sections locales, des communicateurs entreront directement en contact avec les membres pour discuter de l’apport des syndicats à la société. Des séances de formation ont déjà eu lieu dans les différentes régions du pays. D’autres seront organisées en 2014. Communiquez avec votre représentant syndical pour obtenir des précisions. POUR EN SAVOIR PLUS : ensemblepourunmondeplusjuste.ca Consultez aussi la dernière page du bulletin pour des renseignements supplémentaires sur les changements en cours au sein des syndicats canadiens.
L’ÉCONOMIE AU TRAVAIL HIVER 2014
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COUP D’ŒIL SUR L’ÉCONOMIE PLEINS FEUX SUR LES RÉCENTES ÉTUDES ET DÉVELOPPEMENTS ÉCONOMIQUES
INÉGALITÉ Le FMI pour une
hausse de l’impôt des mieux nantis Dans une volte-face majeure, le Fonds monétaire international (FMI) a demandé aux pays de hausser l’impôt sur le revenu des mieux nantis, ce qui permettrait d’augmenter les recettes fiscales et de réduire l’inégalité. Le FMI signale que les pays pourraient générer des milliards de dollars supplémentaires s’ils ramenaient les taux de l’impôt sur le revenu des personnes dans le 1 % des plus nantis à ce qu’ils étaient en 1980. Dans le cas du Canada, cela voudrait dire des revenus supplémentaires d’environ 4 milliards de dollars. Mais pourquoi s’arrêter là? Le 10 % des ménages canadiens dans la fourchette supérieure de revenus accapare en effet plus de 50 % de la richesse. Le FMI estime qu’une imposition supplémentaire de 1 % de leurs avoirs nets pourrait générer au moins 10 milliards de dollars chaque année.
PROJET DE LOI C-4 Harper veut forcer l’adoption de lois anti-travailleurs Dans l’opposition, Stephen Harper a condamné un projet de loi omnibus sur le budget qui visait à faire adopter des mesures non-budgétaires par la bande. Pourtant, depuis qu’il est au pouvoir, il va encore beaucoup plus
loin que les gouvernements précédents. Le projet de loi C-4 sur le budget renferme des douzaines de mesures qui nuiront aux travailleurs. Ces changements conféreront aux ministres le pouvoir unilatéral de refuser le droit de faire la grève à tout travailleur du secteur public fédéral, simplement en déclarant que leur travail est essentiel. Ces travailleurs devront aussi démontrer qu’un danger « imminent » les guette avant de refuser un travail non sécuritaire. Ce que ces travailleurs peuvent obtenir grâce à l’arbitrage, aux griefs ou en vertu des lois sur les droits de la personne est aussi limité par le projet de loi. Le projet de loi a été rédigé en secret et le débat est extrêmement limité. Même les députés conservateurs en désaccord avec ces mesures sont contraints de les appuyer parce qu’elles ont été glissées dans un projet de loi sur le budget.
EMPLOIS unanimité des premiers ministres contre la Subvention canadienne pour l’emploi Les premiers ministres provinciaux ont signifié au gouvernement fédéral qu’ils n’appuieront pas la Subvention canadienne pour l’emploi si cela signifie des compressions dans d’autres programmes de formation et de perfectionnement des compétences. Selon le plan annoncé dans le budget de 2013, 300 millions de dollars actuellement consacrés au financement des programmes d’alphabétisation et de formation pour l’acquisition des
compétences essentielles seraient plutôt utilisés pour verser des subventions aux individus pouvant atteindre 5000 dollars. Ce montant serait égalé par les provinces et les employeurs du secteur privé. Cela aurait pour effet de donner la maîtrise du financement et des décisions en matière de formation aux employeurs du secteur privé. Les travailleurs du secteur public et les sans-emploi ne seraient pas admissibles. Même chose pour les travailleurs sous-employés qui cherchent à obtenir une formation pour l’acquisition de compétences essentielles.
TECHNOLOGIE L’automatisation menace la moitié des emplois La moitié des emplois pourraient être remplacés par des machines aux ÉtatsUnis, selon une étude de l’Université Oxford. La prochaine vague d’informatisation frappera davantage les emplois moins bien rémunérés et moins spécialisés, alors que les emplois exigeant des niveaux plus élevés d’intelligence sociale, d’intelligence créative, de perception et d’habiletés manuelles sont moins à risque.
L’Économie au travail est publiée sur une base trimestrielle par le Syndicat canadien de la fonction publique pour offrir aux travailleurs et à leurs représentants de l’information accessible, des analyses éloquentes des tendances économiques et des outils pour faciliter les négociations. L’Économie au travail remplace la publication antérieure du SCFP, Le climat économique pour les négociations. Découvrez les éditions de l’Économie au travail en ligne à scfp.ca/economieautravail. Accédez aussi à d’autres liens utiles. Pour s’abonner par courriel ou par courrier à l’Économie au travail, allez à scfp.ca/abonnement. À moins d’indications contraires, tout le contenu a été rédigé par Toby Sanger. Wes Payne et Philippe Gagnon sont les rédacteurs en chef. La mise en page a été réalisée par Marnie Thorp. Veuillez communiquer par courriel (tsanger@cupe.ca) pour toute correction, question, suggestion ou contribution.
2 HIVER 2014 L’ÉCONOMIE AU TRAVAIL
SEPB491
ORIENTATIONS ÉCONOMIQUES
Coup d’œil sur les plus récentes tendances économiques Croissance économique
La croissance de l’économie canadienne devrait être de 1,7 % en 2013, puis atteindre environ 2,4 % de 2014 à 2016. À plus long terme, la croissance devrait être plus lente.
Emploi
En raison de la croissance de l’emploi qui se situe à 1,3 %, le taux de chômage au Canada devrait passer de 7,1 % actuellement à 6,8 % en 2014 et à environ 6,5 % en 2015.
Inflation
La hausse prévue des prix à la consommation ne s’est pas concrétisée. La Banque du Canada s’attend maintenant à ce que l’inflation s’établisse à 1 % en 2013, 1,5 % en 2014 et 1,9 % en 2015.
Salaires
Les augmentations du salaire de base prévues aux conventions collectives signées de janvier à octobre 2013 étaient de 1,3 % en moyenne. Les hausses étaient de 0,9 % dans le secteur public et de 2,1 % dans le secteur privé.
Taux d’intérêt Comme l’inflation est faible, on ne prévoit aucune hausse des taux d’intérêt à court terme avant 2015. Cependant, les taux pour les hypothèques et les prêts à plus long terme pourraient monter lentement bien avant.
PLEINS FEUX
L’emploi dans le secteur public Le secteur public n’est pas seulement mal mené au chapitre des salaires, mais aussi au chapitre de l’emploi. Depuis la fin de 2012, il y a en effet eu une diminution du nombre d’emplois dans le secteur public au Canada. Si cette tendance se maintient, la croissance de l’emploi
dans le secteur public cette année sera inférieure au niveau enregistré en 2009 et à celui atteint dans la foulée des compressions massives des années 1990. L’emploi dans le secteur public a augmenté en moyenne de 2,4 % par année de 1999 à 2009. Les mesures
CROISSANCE DE L’EMPLOI DANS LE SECTEUR PUBLIC ET LE SECTEUR PRIVÉ 3%
Variation annuelle
2% 1% 0 -1%
Secteur public
-2%
Secteur privé
-3% -4% Années
1990
Années
2000
2009
2010
2011
Source : Statistique Canada, Tableaux Cansim 282-0012 et 282-0089.
2012
Janv. à nov.
2013
de relance ont stimulé la croissance en 2010. Mais depuis, la croissance de l’emploi a ralenti. Le taux de croissance n’atteint même pas la moitié de ce qu’il était durant la décennie précédente. Près des deux tiers des travailleurs du secteur public sont des femmes. Elles sont particulièrement touchées par le ralentissement de la création d’emplois dans ce secteur. À l’inverse, bien que ce soit les hommes qui ont été les plus touchés par les pertes d’emplois pendant la récession, ce sont aussi eux qui ont le plus profité de la croissance de l’emploi depuis. Après la forte croissance de l’emploi dans le secteur public au printemps dernier, des pertes ont été enregistrées cet été, en particulier à Terre-Neuve et Labrador, en Ontario et en Alberta. Le Québec a pour sa part subi des pertes d’emplois plus abruptes dans le secteur public plus tôt cette année, mais la situation s’est rétablie depuis. L’emploi dans le secteur de la santé a continué de s’accroître alors qu’il a diminué dans les secteurs de l’éducation, du transport et de l’administration publique.
L’ÉCONOMIE AU TRAVAIL HIVER 2014
3
ANALYSER LES CHIFFRES REVENUS GOUVERNEMENTAUX
Les dépenses fédérales atteindront leur plus bas niveau en 70 ans des responsabilités accrues dévolues aux provinces et aux (prévisions de Finances Canada pour 2013-2018) municipalités, ces niveaux de gouvernement ont dû augmen50% ter les taxes les plus régressives. Notre système fiscal est devenu si régressif que le 1 % des plus 40% nantis paye un taux d’impôt global inférieur à celui prévalant pour le 10 % des plus pauvres. 30% De plus en plus, les recettes du gouvernement fédéral proviennent désormais de 23% l’impôt sur le revenu des particuliers. Pour la première 10% fois, l’impôt sur le revenu des particuliers devrait représenter l’an prochain plus de 50 % 0% des revenus d’Ottawa, et ce 1933 1938 1943 1948 1953 1958 1963 1968 1973 1978 1983 1988 1993 1998 2003 2008 2013 2018 pourcentage continuera d’augmenter. Cette proportion était Revenus fédéraux en proportion du PIB/PNB de 30 % il y a cinquante ans Dépenses fédérales en proportion du PIB/PNB et encore moins auparavant. La proportion du revenu du gouvernement du Canada Sources : Statistique Canada, Statistiques historiques du Canada, Finances Canada, Tableaux de référence fiscale et Mise à jour des projections économiques et financières 2013. tiré de l’impôt sur le revenu des sociétés a diminué, à l’instar d’autres taxes et droits, y rôle du gouvernement fédéral était aussi Le gouvernement Harper a mis compris l’impôt foncier, les taxes d’accise anémique. De plus, si le gouvernement la table en vue de réduire le rôle du et les droits de douane. En dépit de Harper va de l’avant avec son projet de gouvernement fédéral à son niveau le bénéfices record, les sociétés fournissent fractionnement du revenu imposable et plus bas en 70 ans. Comme le montre la à peine 13,6 % du revenu du gouveraugmente la limite annuelle du compte mise à jour économique de l’automne, nement fédéral sous forme d’impôt sur d’épargne libre d’impôt, les revenus la part de l’économie correspondant le revenu. Cela représente le tiers de pourraient être encore plus bas. aux dépenses fédérales devraient chuter leur contribution durant « l’âge d’or Bien que les recettes fiscales du jusqu’à 14 % d’ici 2018-2019, soit le du capitalisme », soit de 1946 à 1970. gouvernement fédéral aient diminué en niveau le plus bas depuis au moins 1948. Si les recettes du gouvernement proportion de l’économie, bon nombre Dans l’ensemble, les impôts et les fédéral devaient revenir à leur moyenne revenus du fédéral sont déjà à leur niveau de Canadiens n’ont pas l’impression d’en de l’après-guerre (16,8 %), il engrangeprofiter ou de voir leurs impôts dimile plus bas en 70 ans. Les revenus totaux rait 48,7 milliards de dollars de plus en nuer. Pourquoi? Parce que les sources du fédéral, en proportion de l’économie, recettes cette année et 55,8 milliards de dont le gouvernement fédéral tirent ont chuté à 14 % en 2012-2013 et les dollars de plus en 2018. Cet apport en ses revenus ont radicalement changé. recettes fiscales à 11,5 %. Les revenus revenus serait suffisant pour éliminer Le taux d’impôt sur le revenu des fédéraux n’ont pas atteint un niveau le déficit, financer les programmes mieux nantis et des sociétés a été réduit aussi bas depuis 1940, soit avant que le sociaux importants et il resterait régime d’assurance-santé public national, alors que l’utilisation des échappatoires même de l’argent. Il est clair que le et des paradis fiscaux a augmenté. La le Régime de pensions du Canada et gouvernement fédéral a un problème de conversion des taxes sur les ventes au l’assurance-chômage ne soient créés. Si revenus, pas un problème de dépenses, détail en taxes à valeur ajoutée comme l’on excluait les revenus et les dépenses et ce même si certains politiciens et la TPS et la TVH a allégé le fardeau rattachés à ces programmes, il nous lobbyistes représentant les entreprises fiscal des entreprises au détriment des faudrait remonter encore plus loin dans continuent de prétendre le contraire. consommateurs. De plus, compte tenu le temps pour trouver une époque où le GOUVERNEMENT CANADIEN - PROPORTION DE L'ÉCONOMIE
4 HIVER 2014 L’ÉCONOMIE AU TRAVAIL
DISSIPER LES MYTHES FRACTIONNEMENT DU REVENU
Aider les riches à s’enrichir Alors que ceux qui en ont besoin perdront au change Une fois l’équilibre budgétaire atteint, le gouvernement Harper prévoit introduire le fractionnement du revenu, c’est-à-dire permettre, à des fins fiscales, à un des conjoints d’un couples ayant des enfants âgés de moins de 18 ans de transférer jusqu’à 50 000 dollars par année dans le revenu du conjoint ayant le revenu le plus bas. Qu’est-ce que cela signifie pour les familles canadiennes? L’argument en faveur du fractionnement du revenu veut que les couples dont un conjoint touche un salaire considérablement supérieur à celui de l’autre conjoint paient un taux d’imposition global supérieur à celui des couples ayant des revenus relativement semblables. Par exemple, en vertu de notre système d’impôt sur le revenu progressif, une famille dont un des conjoints reste à la maison, sans toucher de revenu d’emploi, et où l’autre conjoint gagne 100 000 dollars par année paie plus d’impôt sur le revenu qu’une famille où les deux conjoints gagnent 50 000 dollars par année. Le système est considéré comme injuste par certains, en plus de constituer, selon eux, un dissuasif pour les parents qui désirent rester à la maison.
85% des gens
Rien!
Mais, si le gouvernement fédéral peut se permettre de réduire l’impôt sur le revenu des familles pour qu’un des deux parents puisse rester à la maison avec les enfants, que peut-on lui reprocher? Plusieurs choses en fait. Si tous les impôts, les retenues à la source et les dépenses de travail sont comptées, il y a peu de différences dans le taux d’imposition global des familles ayant un revenu comparable. Si les dépenses pour les services de garde sont incluses, tout avantage fiscal pour les couples dont les deux conjoints touchent un revenu d’emploi disparaît, et ce, pour la plupart des revenus, selon un rapport produit par l’Institut C.D. Howe. Le fractionnement du revenu remplacerait un système relativement égalitaire par un système où les couples dont un des conjoints touche un revenu élevé ont un net avantage. Combien en coûterait-il? Qui en profiterait? La proposition des conservateurs coûterait au gouvernement fédéral 2,7 milliards de dollars et il en coûterait 1,7 milliard de dollars supplémentaires aux provinces chaque année. Et ces chiffres valent uniquement si on limite le calcul aux familles avec enfants. Si on l’élargit à l’ensemble des familles, comme le préconise le chef conservateur de l’Ontario Tim Hudak, le coût annuel augmente à 5,6 milliards de dollars pour le gouvernement fédéral et à 3,5 milliards de dollars pour les
6% des gens
moins de 500 $
provinces. C’est plus de 9 milliards de dollars et les coûts risquent d’augmenter lorsqu’un plus grand nombre de familles profiteront de ce système. Et le pire dans tout ça? 85 % des ménages canadiens n’en profiteraient tout simplement pas. Ce serait le cas pour les célibataires, les parents seuls, les couples avec enfants âgés de plus de 18 ans et les couples avec enfants de moins de 18 ans touchant des revenus dans une fourchette fiscale semblable. Comme le montre le diagramme, les familles dont le revenu du seul conjoint qui travail se situe dans la fourchette supérieur en profiteront énormément. Et ceux qui gagnent plus de 200 000 dollars par année en profiteront le plus. Mais ce n’est pas ce que nous dit le gouvernement Harper. Le fractionnement du revenu est une politique malhabile qui nuira à l’économie. Il offre peu aux parents qui ont besoin d’aide tout en emplissant les poches de ceux qui n’en ont pas besoin. Il existe une panoplie de mesures plus équitables pour appuyer les familles avec enfants qui pourraient aussi profiter à l’économie.
1%
des plus riches 5 000 $ et +
8%
des gens de
500 $ à 5 000 $ L’ÉCONOMIE AU TRAVAIL HIVER 2014
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TENDANCES SÉCURITÉ DU REVENU À LA RETRAITE
L’amélioration du Régime de pensions du Canada est à portée de main « Il est maintenant temps que le gouvernement fédéral cesse de tergiverser, qu’il affiche le leadership dont nous avons besoin et qu’il bonifie le RPC. Nous pouvons et nous devons faire mieux pour les 11 millions de Canadiens qui n’ont pas de régime de pensions en milieu de travail, mais aussi pour les générations futures » — Paul Moist, président national du SCFP, Winnipeg Free Press, 14 novembre 2013 Le mouvement en faveur d’une bonification du Régime de pensions du Canada (RPC) prend de l’ampleur. Le SCFP et le Congrès du travail du Canada (CTC) ont été aux premières lignes de la bataille pour améliorer le RPC et le Régime de rentes du Québec (RRQ). Aujourd’hui, les premiers ministres de la plupart des provinces exercent aussi des pressions sur le fédéral pour qu’il améliore le RPC. Le RPC offre une pension prédéterminée, sûre et indexée à l’inflation à la quasi-totalité des Canadiens. Actuellement, les prestations annuelles maximales (12 150 dollars en 2013), même combinées à la prestation de base de la Sécurité de la vieillesse ou SV (6600 dollars par année) et au Supplément de revenu garanti pour les aînés à faible revenu (SRG), ne suffisent pas pour assurer un revenu de retraite décent.
En effet, la prestation maximale pour l’ensemble des trois programmes (21 000 dollars) ne permet pas à la plupart des bénéficiaires de vivre au-dessus du seuil de la pauvreté. De plus, seulement un tiers des travailleurs canadiens disposent d’un régime de pensions en milieu de travail et un peu moins du quart de la population souscrit à un REER. Un rapport récent de l’Organisation de coopération et de développement économiques souligne que le Canada a un régime public modeste comparativement à de nombreux autres pays et qu’il compte largement sur les régimes de pensions privés. Si l’intégrité de nos systèmes de pensions est compromise et que certains gouvernements s’opposent à l’élargissement du RPC, comment les gens pourront-ils se permettre de prendre leur retraite? Le plan du mouvement syndical pour améliorer le RPC est tout simple. En
Prestations annuelles du RPC
PRESTATION ANNUELLE PAR NIVEAU DE REVENU POUR DIFFÉRENTES PROPOSITIONS VISANT LE RPC 30 000 $ 25 000 $
RPC actuel Proposition de l’Î.-P.-É pour le RPC
20 000 $
Proposition du CTC pour le RPC
15 000 $ 10 000 $ 5000 $ 0 25 550$
40 000$
Gains moyens en carrière
6 HIVER 2014 L’ÉCONOMIE AU TRAVAIL
75 000$
Démontrez votre appui. Signez la pétition à : http://scfp.ca/ regimes-de-retraite
doublant le taux de remplacement à 50 %, la prestation maximum annuelle au titre du RPC serait portée à 24 300 dollars par année par personne. Avec la SV et en améliorant le SRG pour les personnes à faible revenu, la bonification du RPC permettrait d’offrir un revenu décent aux aînés et de leur éviter de vivre dans la pauvreté. D’autres propositions sont sur la table pour améliorer le RPC. Toutefois, aucune ne procure le niveau de prestation que le plan du CTC offre aux Canadiens à plus faible et à moyen revenu. Les autres propositions ciblent principalement les personnes qui touchent un revenu moyen ou supérieur. En vertu de ces régimes, les prestations accrues devraient être financées à l’avance au moyen d’augmentations graduelles et abordables des cotisations. Le graphique illustre la façon dont les différentes propositions se comparent quant aux avantages pour les différents groupes de revenus. Compte tenu de l’échec des régimes de pensions à contribution volontaire comme le projet de régime de pensions privé collectif du gouvernement fédéral et du fait que des ex-détracteurs viennent maintenant appuyer la bonification du RPC, le vent tourne. Il est temps de passer à l’action et d’obtenir des résultats. — Avec la collaboration de Chris Roberts du CTC et de Mark Janson du service de la recherche du SCFP
INDICE DES PRIX À LA CONSOMMATION
Les taux d’inflation demeurent faible La diminution des prix de l’essence a exercé une pression à la baisse sur l’inflation dans la plupart des provinces. Le taux national s’est établi à 0,7 % en octobre. Il a été de 1 % en moyenne au cours des dix premiers mois de 2013, soit la moitié du taux cible de la Banque du Canada de 2 %. Le taux d’inflation tendanciel, qui exclut les prix plus
volatils, a été de 1,2 % en moyenne jusqu’à maintenant cette année. L’inflation devrait atteindre une moyenne d’environ 1,5 % en 2014 et de 1,9 % en 2015. Les augmentations de prix devraient être plus faibles en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick et légèrement supérieures à Terre-Neuve et Labrador,
à l’Île-du-Prince-Édouard et dans les Prairies (voir tableau ci-dessous). Sans signe de pressions inflationnistes, la Banque du Canada estime qu’il est peu probable que des hausses des taux d’intérêt à court terme se produisent pendant encore une autre année.
HAUSSES DES PRIX ET DES SALAIRES Canada
C.-B.
Alb.
Sask.
Man.
Ont.
Qué.
N.-B.
N.-É.
Î.-P.-É.
T.-N.-L.
Secteur public : hausses du salaire de base (janv. à oct. 2013)
0,9%
1,7%
0,9%
1,5%
1,5%
0,3%
2,2%
1,0%
2,5%
1,6%
1,2%
Secteur privé : hausses du salaire de base (janv. à oct. 2013)
2,1%
0,6%
2,4%
3,1%
2,8%
2,3%
1,9%
2,4%
2,5%
--
2,7%
Inflation (janv. à oct. 2013)
0,9%
-0,1%
1,3%
1,3%
2,3%
1,0%
0,8%
0,6%
1,2%
1,8%
1,5%
Inflation (prévision 2014)
1,5%
1,5%
2,0%
2,1%
1,8%
1,4%
1,4%
1,4%
1,5%
1,7%
1,8%
Augmentation salariale moyenne au SCFP (prévisions 2014)
1,6%
1,5%
1,8%
1,5%
1,3%
1,0%
1,5%
1,5%
2,0%
2,0%
0,0%
Sources: Compilation du RHDCC basée sur les principales conventions collectives, Statistique Canada, Tableau Cansim 326-0020 et prévisions des banques, TD, Royale et de Montréal ainsi que du SCFP national.
SALAIRES QUI OBTIENT QUOI
Faible hausse des salaires dans le secteur public INFLATION ET AUGMENTATIONS SALARIALES DANS LES SECTEURS PUBLIC ET PRIVÉ 2004-2013 5%
5%
4%
4%
3%
3%
2%
2%
1%
1%
0% *
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2005
0% 2006
ce temps. Bien qu’elles varient d’une année à l’autre, les augmentations salariales dans les secteurs public et privé ont tendance à suivre une tangente analogue à plus long terme. Pour les membres du SCFP, les augmentations moyennes du salaire de base diminuent considérablement. Des gels salariaux temporaires entrent en vigueur pour les travailleurs du secteur public de Terre-Neuve et Labrador, les travailleurs des commissions scolaires et d’autres travailleurs de l’Ontario, les travailleurs des commissions scolaires de l’Alberta et les travailleurs d’Hydro-Québec. Le tableau ci-joint montre que les augmentations du salaire de base dans les secteurs public et privé suivent la même courbe que l’inflation par province pour les dix premiers mois de 2013. Il comprend aussi des prévisions des augmentations salariales moyennes pour les
2004
De janvier à octobre 2013, les augmentations du salaire de base dans les règlements de conventions collectives du secteur public ont été de 0,9 % par année en moyenne. Ces augmentations sont inférieures au taux actuel d’inflation et à l’inflation prévue pendant la durée des conventions qui est de deux ans et demi en moyenne. Les augmentations salariales inférieures au coût de vie se traduisent par des pertes salariales réelles. Les travailleurs du secteur privé ont fait mieux et ont obtenu des rajustements salariaux moyens de 2,1 % par année dans les conventions signées au cours des dix premiers mois de 2013, notamment les conventions conclues avec presque 150 000 travailleurs du secteur de la construction au Québec. Le graphique de droite montre que même si les augmentations moyennes du salaire de base dans le secteur public étaient supérieures à l’inflation de 2005 à 2009, elles ont pour la plupart accusé un retard par rapport à l’inflation depuis
Inflation Secteur public
Secteur privé * Janv. à oct.
membres du SCFP ainsi que les prévisions de l’inflation par région pour 2014. L’ÉCONOMIE AU TRAVAIL HIVER 2014
7
Vue d’ensemble
SYNDICALISATION ET INÉGALITEES AU CANADA
24%
4% 2008
8%
2004
28%
2000
12%
1996
32%
1992
16%
1988
36%
1984
20%
1980
Plusieurs études différentes estiment qu’entre un cinquième et un tiers de l’augmentation de l’inégalité aux États-Unis et au Canada est directement lié à la baisse du taux de syndicalisation. Les syndicats jouent un rôle clé pour promouvoir l’égalité, tant dans leurs rangs que dans la société en général. Pour ce faire, ils revendiquent une augmentation des salaires minimums, de meilleures normes de travail, l’amélioration des programmes sociaux, plus l’équité fiscale et la mise en place de mécanismes de contrôle du pouvoir excessif des entreprises et de la rémunération des cadres.
40%
1976
Syndicats et inégalités
Syndicalisation (ordonnée de gauche) Part du revenu du 1 % des plus nantis (ordonnée de droite) Sources: Base de données mondiale sur les salaires élevés, Statistique Canada, Tableaux Cansim 279-0026 et 380-0002 et RHDCC.
Statistique Canada : le portrait des travailleurs syndiqués se modifie
1997
2012
30,9%
29,5%
Hommes
32,2%
28,2%
Femmes
29,4%
30,9%
15 à 34 ans
20,3%
22,6%
35 à 54 ans
39,5%
33,7%
55 ans et plus
35,3%
34,5%
Travailleurs à temps plein
33,0%
30,9%
Travailleurs à temps partiel
21,5%
23,3%
Emplois permanents
31,9%
29,9%
Emplois temporaires
22,9%
27,4%
Moins de 5 ans
16,7%
20,5%
5 à 10 ans
36,6%
32,5%
Plus de 10 ans
52,6%
44,3%
Taux de syndicalisation
Âge
Le taux de syndicalisation a diminué dans le secteur manufacturier, les services publics, le secteur des ressources, et celui de l’information, de la culture et des loisirs, mais il a augmenté dans les secteurs de l’administration publique, du développement et du soutien aux entreprises, des finances et de l’assurance.
De plus en plus de travailleurs syndiqués travaillent dans des établissements comptant moins de 100 employés. Cette proportion est passée de 45 % en 1997 à 49 % en 2012. Cette tendance reflète à la fois une augmentation de la proportion de la main-d’œuvre travaillant dans les plus petits établissements, mais aussi une diminution de cette même proportion dans les plus grands établissements.
Plus de travailleurs syndiqués occupent un emploi depuis moins de cinq ans. Cette proportion est passée de 28 % en 1997 à 37 % en 2012. Cette tendance reflète une durée moyenne d’occupation des postes moins longue dans les milieux de travail en général et une augmentation des taux de syndicalisation parmi les employés dont la durée d’emploi est plus courte.
8 HIVER 2014 L’ÉCONOMIE AU TRAVAIL
Bien que les taux de syndicalisation demeurent plus faibles chez les travailleurs à temps partiel et temporaires que chez les travailleurs à temps plein et permanents, l’écart se rétrécit. Les travailleurs temporaires représentent non seulement une proportion plus élevée de la population active en général, mais le taux de syndicalisation de ces travailleurs augmente également.
L’affiliation syndicale a le plus diminué en ColombieBritannique, passant de 34 % en 1998 à moins de 30 % en 2012. Dans d’autres provinces, les taux de syndicalisation sont demeurés relativement élevés au cours des 15 dernières années, diminuant légèrement en Ontario et en Alberta alors qu’ils ont augmenté dans les Maritimes.
Durée d’emploi
Secteur Secteur public
69,8%
71,1%
Secteur privé
19,0%
16,2%
Industrie Ressources
28,5%
21,7%
Services publics
67,2%
62,1%
Construction
29,9%
31,2%
Fabrication
33,3%
24,1%
Commerce
12,9%
12,7%
Transport et entreposage
43,2%
40,2%
Finance et assurances
7,9%
8,8%
Services professionnels
4,0%
4,4%
Services et soutien aux entreprises
12,8%
15,4%
Éducation
68,2%
67,7%
Soins de santé et assistance sociale
52,7%
53,3%
Information, culture et loisirs
28,1%
24,3%
Hébergement et restauration
7,9%
6,5%
Autres services Administrations publiques
9,0%
8,7%
64,9%
67,1%
Source: Statistique Canada, Tableaux Cansim 282-0220 à 282-0225.