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L a logistique devient un domaine stratégique »

TEXTE JEAN-FRANÇOIS KRÄHENBÜHL JEAN-FRANCOIS.KRAHENBUHL@CVCI.CH PHOTO SHUTTERSTOCK

« L a crise du Covid, puis la guerre en Ukraine ont causé de graves soucis aux entreprises au niveau de la chaîne d’approvisionnement. C’est donc un beau défi que de se lancer aujourd’hui dans le domaine de la logistique. » Ces mots émanent de Marcel Mivelaz, titulaire d’un brevet fédéral de spécialiste en import-export qui, avec son collègue Jérôme Volluz, directeur maritime auprès de Kuehne +Nagel Suisse, a mis sur pied les cours de préparation au brevet de spécialiste en logistique à l’enseigne de la société Logaform, en collaboration avec la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie et avec le soutien de l’Association faîtière GS1.

Cette formation en emploi s’étale sur 18 mois à raison de 45 jours de cours, essentiellement le samedi, dans les locaux de la Chambre. Elle s’adresse aux titulaires d’un CFC, d’un diplôme de commerce, d’une maturité ou d’une formation équivalente reconnue. Le candidat doit être professionnellement actif depuis deux ans dans la gestion des flux de marchandises, de l’approvisionnement à la distribution en passant par le stockage de celles-ci au moment de l’inscription à l’examen.

Marcel Mivelaz est formel : à u ne époque pas si lointaine, la logistique ne figurait pas dans les boards des entreprises. « Aujourd’hui, le directeur de la logistique est assis à côté du directeur financier. La supply chain est essentielle et fait la différence dans les entreprises de toutes tailles et dans tous les domaines, dans les services à la clientèle, ainsi que dans les administrations publiques. Il est déterminant pour la CVCI et les entreprises de disposer de personnel formé et qualifié dans la suite de la formation duale. »

Il s’agit d’une première en français dans l’Arc lémanique. La formation débutera le 25 fé - vrier prochain, et il est encore temps de s’inscrire. L’objectif principal du cursus consiste à acquérir des compétences de management nécessaires dans le domaine logistique, qui débouchera sur des postes de responsable de la gestion logistique, des chaînes d’approvisionnement, distribution, voire de directeur de la logistique

Manque Cruel De Comp Tences Sur Le March

Cette formation répond clairement à un manque de personnel dans ce secteur. La logistique devient un élément de pilotage essentiel des flux physiques et d’information de l’entreprise. Pour Marcel Mivelaz, elle se positionne aujourd’hui au même niveau que les autres départements : « Avec la complexité des flux, leur intensité, cela devient un domaine critique dans la stratégie des entreprises, qui peut apporter un avantage compétitif déterminant. Il existe un manque cruel de cadres. » L es écoles d’ingénieurs forment dans le domaine de la logistique, il existe un postgrade à l’EPFL, mais dans la foulée de la formation duale, il y a un manque que Logaform ambitionne de combler.

Les responsables de cette formation s’appuient sur GS1, organisme actif dans le domaine de la normalisation des méthodes de codage utilisées dans la chaîne logistique, qui est garant des examens. Le tout est chapeauté par le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI), qui est un organe du Département fédéral de l’économie. Le SEFRI rembourse jusqu’à 50 % du financement de l’écolage, qui s’élève au total à 13 8 00 francs (12 8 00 francs pour les membres de la CVCI). La Fondation cantonale pour la formation professionnelle m https://logaform.ch

(FONPRO) subventionne aussi ce cursus sous certaines conditions.

« Cette formation exige un engagement fort, souligne M. Mivelaz, puisqu’il faut y consacrer du temps et de l’énergie. Les intervenants sont de qualité et en phase directe avec la pratique grâce à leur activité professionnelle. On parle aussi de gestion de projet, de mise sur pieds d’équipes, d’analyse financière. C’est une formation très large qui permet à celles et ceux qui s’intéressent à la logistique d’étoffer leur bagage professionnel dans ce domaine et d’élargir leur réseau professionnel », conclut-il.

Il est prévu à terme de dispenser des modules en e-learning.

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