Rapport annuel 2019 du Fonds québécois en journalisme international

Page 1

Bilan annuel 2018-2019

FONDS QUÉBÉCOIS EN JOURNALISME INTERNATIONAL PHOTO JEAN-FRÉDÉRIC LÉGARÉ-TREMBLAY


POURQUOI UN FONDS QUÉBÉCOIS EN JOURNALISME INTERNATIONAL ?

Le FQJI est né d’un constat troublant. Par ses échanges économiques et l’apport chaque année de dizaines de milliers de nouveaux arrivants, le destin du Québec est plus que jamais lié à la mondialisation. Mais dans un marché de huit millions d’habitants, et à l’heure où les médias s’interrogent sur leur modèle d’affaires dans un contexte de migration de leurs revenus publicitaires vers les géants du web, le journalisme international est souvent vu comme un luxe difficile à justifier. D’où ce paradoxe : nous avons de moins en moins de moyens pour financer le reportage à l’étranger au moment où les réalités d’outre-frontières nous marquent de plus en plus. Sans financement d’une organisation de presse, de nombreux journalistes intéressés par  l’international placent leurs espoirs dans des bourses dédiées à la cause. Mais certaines de ces bourses, déjà rares, ont disparu alors que celles existantes imposent souvent des conditions et des thèmes spécifiques aux journalistes. Dans ce contexte difficile, il y avait urgence de trouver des sources de financement qui permettent aux journalistes de témoigner davantage des réalités internationales au public québécois en toute liberté et indépendance. Et c’est cette réflexion qui a mené à la création du Fonds québécois en journalisme international en 2018.

PHOTO LAURA-JULIE PERREAULT


QU’EST-CE QUE LE FONDS QUÉBÉCOIS EN

JOURNALISME INTERNATIONAL ?

Le FQJI est un organisme à but non lucratif (OBNL) qui finance, par l’entremise de bourses, les dépenses de reportages à l’étranger de journalistes établis au Québec ou travaillant (salariés ou pigistes) pour des médias québécois. Pour recevoir une bourse, les journalistes doivent être membres de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) ou de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ). Le FQJI ne finance pas directement des médias, mais bien des projets de reportage qui lui sont soumis par des journalistes. Les projets sont financés à la suite d’appels à candidatures et d’une sélection par un jury indépendant composé d’anciens journalistes chevronnés ayant œuvré à l’international. L’octroi de ces bourses est rendu possible grâce à nos donateurs privés, publics, syndicaux et individuels qui ont à cœur l’essor du

journalisme international au Québec.  Il s’agit là d’une approche nouvelle qui témoigne de l’intérêt bien présent au Québec pour une information internationale de qualité. Les donateurs n’ont de droit de regard ni sur le choix des projets financés par le Fonds ni sur les reportages avant publication. Enfin, le FQJI est parrainé par la FPJQ, qui reconnaît sa pertinence et sa crédibilité afin d’assurer le développement du reportage international. Le FQJI attribue quatre fois par année des bourses de reportage à l’étranger à des reporters oeuvrant au sein d’un média québécois. Les bourses, dont la valeur peut varier entre 500 à 9000 dollars, sont attribuées par le jury indépendant qui évalue la pertinence, l’originalité, le budget et le caractère réaliste de la proposition.


PHOTO IVANOH DEMERS

QUI DIRIGE LE FONDS ? L’OBNL est dirigé par un conseil d’administration formé des trois membres fondateurs : Laura-Julie Perreault (éditorialiste à La Presse), Jean-Frédéric LégaréTremblay (conseiller principal pour les communications et les partenariats au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal) et Guillaume Lavallée (directeur du bureau de Jérusalem de l’AFP). Le FQJI est dûment enregistré au Registre québécois des entreprises et au Registre canadien des entreprises.

Le Fonds compte aussi sur l’appui d’un « comité de sages » formé de personnalités du monde journalistique qui aide, à l’occasion, le conseil d’administration dans la prise de ses décisions stratégiques. Ce comité consultatif réunit Carole Beaulieu (ex-rédactrice en chef et éditrice du magazine L’actualité), Bernard Descoteaux (ex-directeur du journal Le Devoir) et Bernard Derome (ex-présentateur à RadioCanada).

4

Fonds québécois en journalisme international

Enfin, le conseil d’administration nomme chaque année un jury de trois membres chargés d’accorder les bourses. Pour la première année, le jury était composé de Michèle Ouimet (ex-reporter internationale et chroniqueuse à La Presse), Michel Cormier (ex-directeur de l’information à Radio-Canada) et Philippe Sauvagnargues (ex-chef de bureaux de l’AFP).


BILAN DE L’AN 1 (2018-2019)

Annonce de la création du Fonds Après des années de démarchage auprès de journalistes, d’organisations professionnelles, de médias et de donateurs, la création officielle du FQJI a été annoncée le 6 septembre 2018 lors d’une conférence de presse au cœur de l’exposition World Press Photo au marché Bonsecours de Montréal. La conférence de presse a permis de faire connaître le Fonds. L’annonce même de la création du Fonds accordant 75 000 dollars par année à divers projets de reportage a d’ailleurs suscité de nombreuses publications dans les médias québécois (La Presse, Le Droit, Le Soleil, L’actualité, journal Métro) et à l’étranger (AFP, Radio-Canada International), ainsi que des entrevues à la radio (Radio-Canada). Cette annonce a aussi permis d’augmenter le trafic sur notre site internet (www.fqji.org) et sur notre page Facebook, qui compte un millier d’abonnés. Ces derniers diffusent d’ailleurs les reportages réalisés grâce au Fonds.

Financement L’ensemble des revenus du FQJI pour son premier exercice annuel (2018-2019) proviennent de dons philanthropiques versés par 11 organisations ainsi que par des individus, pour un total de 84 624 dollars. Les donateurs sont répartis par catégories (or, argent, bronze, amis) en fonction du montant de leur contribution.

PHOTO LAURA-JULIE PERREAULT


DONATEURS

OR

ARGENT

BRONZE

AMIS Fédération autonome de l’enseignement 6

Fonds québécois en journalisme international


BOURSES OCTROYÉES Bourses régulières Le FQJI a procédé à quatre appels à candidatures (octobre 2018, janvier 2019, avril 2019 et août 2019) au cours de sa première année d’existence. Voici les projets qui ont été sélectionnés par le jury indépendant.

Premier appel – Date de clôture : 15 octobre 2018 Journaliste

Média

Projet

Reportages diffusés

Mathieu Carbasse

L’actualité

Rwanda, 25 ans après le génocide

2

Agnès Gruda

La Presse

Colombie, refuge des Vénézuéliens

3

Pascal Michaud

Radio-Canada

Égypte, les chiffonniers du Caire

7

Brigitte Noël et Matt Joycey

Journal de Montréal

Les mines canadiennes au Kirghizistan

À venir

TOTAL DES SOMMES OCTROYÉES : 20 878 $

Deuxième appel – Date de clôture : 15 janvier 2019 Journaliste

Média

Projet

Reportages diffusés

Marion Bérubé et Camille Carpentier

Radio-Canada

Bangladesh, les déplacés climatiques

Charlie Fidelman

The Gazette

Mexique

À venir

Jasmin Lavoie

La Presse

Nigéria

6

Mylène Moisan

Le Soleil

Cuba

4

3

TOTAL DES SOMMES OCTROYÉES : 17 921$

Fonds québécois en journalisme international

7


BOURSES OCTROYÉES

Troisième appel – Date de clôture : 15 avril 2019 Journaliste

Média

Projet

Sabrina Myre

Elle Québec/Radio-Canada

Les femmes yézidies

3

Cap-Vert, des îles sans eau

3

Mireille Chayer et Jean-François Coulombe Radio-Canada

Reportages diffusés

TOTAL DES SOMMES OCTROYÉES : 12 650$

Quatrième appel : 1er septembre 2019 Journaliste

Média

Projet

Mélissa Guillemette

Québec Science

Territoires palestiniens

À venir

Marie-Michèle Lauzon et Marie-Hélène Rousseau

Radio-Canada

Papouasie-Nouvelle-Guinée

À venir

Alexis Boulianne et Ariane Labrèche

Urbania

Grèce

À venir

Karla Meza

Pieuvre.ca

Guatemala

À venir

Marie-Claude Lortie

La Presse

Slovénie

À venir

TOTAL DES SOMMES OCTROYÉES : 19 447$

8

Fonds québécois en journalisme international

Reportages diffusés


BOURSES OCTROYÉES

Bourse spéciale « Première pige à l’étranger »

PHOTO JEAN-FRÉDÉRIC LÉGARÉ-TREMBLAY

Afin de permettre à de jeunes journalistes de faire leurs premiers reportages à l’étranger et à la suggestion de l’AJIQ, le FQJI a décidé en cours d’année de créer une bourse spéciale baptisée « Première pige à l’étranger ». Cette bourse annuelle d’une valeur de 5000 dollars permet à un ou une journaliste de faire une première pige à l’étranger financée par le FQJI et partiellement encadrée par un mentor qui le ou la soutient dans ses démarches. Pour la première édition, le FQJI a reçu cinq dossiers et le jury a arrêté son choix sur Nahila Bendali, de Radio-Canada, pour un reportage en Algérie.

Fonds québécois en journalisme international

9


BOURSES SOLLICITÉES ET OCTROYÉES

Total des bourses demandées et accordées Pour sa première année, le FQJI a reçu 59 demandes de financement totalisant environ 268 000 dollars pour une moyenne d’environ 4524 dollars par demande. Ces demandes étaient destinées à 16 médias. Si Radio-Canada a pu bénéficier de nombreuses bourses, il est à noter que la grande majorité d’entre elles émanent de journalistes hors Montréal qui n’ont que rarement l’occasion de faire des reportages à l’étranger. À noter aussi que le quotidien Le Devoir, qui dispose de son propre fonds dans le cadre d’un partenariat avec Transat, ne publie pas de reportages financés par le FQJI. Compte tenu de ses ressources et de ses frais de gestion maintenus dans une fourchette en deçà des 5%, le FQJI est parvenu à financer 16 projets de reportage pour un total de 75 996 dollars, ce qui est environ 1000 dollars de plus que le budget de reportage projeté pour la première année. En date du 1er décembre 2019, ces bourses auront permis la diffusion d’au moins 30 reportages – les reportages de l’appel d’août n’étant pas encore diffusés – dans 10 médias québécois différents. Aussi, des projets ont été financés sur tous les continents et dans plusieurs régions, du plus près, l’Amérique du Nord (Mexique), au plus loin, l’Océanie (Papouasie-Nouvelle-Guinée), en passant par l’Amérique du Sud (Colombie), l’Amérique centrale (Guatemala), les Caraïbes (Cuba), l’Europe (Slovénie, Grèce), l’Afrique (Algérie, Cap-Vert, Nigeria, Rwanda), le Moyen-Orient (Égypte, Irak, Territoires palestiniens) et l’Asie (Bangladesh), ouvrant ainsi des fenêtres multiples sur le monde. Enfin, un total de 15 femmes et de six hommes ont obtenu des bourses du FQJI, ce qui confirme une tendance observée ces dernières années vers une féminisation du reportage international. Une tendance à laquelle le Québec, et le FQJI, contribuent.

10

Fonds québécois en journalisme international

PHOTO IVANOH DEMERS


OBJECTIFS POUR L’AN 2 Pour la prochaine année, le FQJI s’est fixé deux grands objectifs : simplifier sa gestion des affaires courantes et renforcer ses partenariats. La première année ainsi que les années de développement ont reposé sur les épaules des trois membres du conseil d’administration, qui ont œuvré de façon bénévole pour mettre le fonds sur pied, gérer ses communications, les relations avec les donateurs, les dossiers de candidatures et les finances, etc. Au cours des prochains mois, et dans le cadre de son partenariat avec la FPJQ, le Fonds embauchera un employé à temps partiel (quelques jours par mois) afin de faciliter la gestion de ses affaires courantes. Libérés en partie de ces tâches, les membres du conseil d’administration pourront se consacrer davantage au travail de représentation dans l’espoir d’accroître les partenariats et donc les sommes disponibles pour financer les projets de reportages à l’étranger. Pour l’année 2019-2020, l’objectif du FQJI est d’octroyer au moins 80 000 dollars en bourses de reportage. Les administrateurs pourront aussi travailler davantage au rayonnement du fonds.

PHOTO JEAN-FRÉDÉRIC LÉGARÉ-TREMBLAY


SOMMAIRE Pourquoi un Fonds québécois en journalisme international ?

2

Qu’est-ce que le Fonds québécois en journalisme international ?

3

Qui dirige le Fonds ?

4

Bilan de l’an 1

5

Les donateurs

6

Bourses régulières octroyées Bourse spéciale « Première pige à l’étranger »

12

7 et 8

9

Total des bourses demandées et accordées

10

Objectifs pour l’an 2

11

Fonds québécois en journalisme international


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.