Philharmonie de Carthage

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MARS2018

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PHI LHARMONI EDECARTHAGE

ET UDI ANT : CYRI NEMAL OUCHE ENCADREPAR: KARI M CHAABANE

PHI L HARMONI EDECART HAGE MEMOI RED’ ARCHI T ECT URE MARS2018


REMERCIEMENTS.

Je tiens à exprimer mes sincères remerciements aux personnes qui m’ont aidé de près ou de loin à la réalisation de mon mémoire. En premier lieu, je tiens à témoigner ma gratitude envers mon directeur de mémoire Mr Karim CHAABANE pour sa patience et ses précieux conseils. Je remercie aussi tous les enseignants qui ont contribué à mon éveil intellectuel tout au long de mon cursus universitaire. J’adresse mes plus sincères remerciements à mes parents, mon frère et ma famille pour leurs encouragements et soutien sans faille. Un grand merci à tous mes amis pour leur présence et leur motivation lors de l’élaboration de ce projet. A ma maman ...

GALLUP

POPI

WISSAL

Une pensée particulière à ma tante Olfa Kettari Allouche à qui je dédie mon mémoire de fin d’étude.

HICHEM

SELIM

SOU

MAHEDIA PAPALA NESS

GHARBALOUNE

AMOUR

PETITE

ZEZETTE NANU

FARES DADU DJIDJI BATU

MAMI SEIF PAPA ALOULOU

NINOU AHMED MIMI ANUNU

MEMEYA HAMON A L Y O U FA


SOMMAIRE. Introduction Problématique Méthodologie

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CHAPITRE I : AMBITIONS CULTURELLES

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I- La musique en Tunisie 1- Le patrimoine musical tunisien 2- Actualité musicale en Tunisie II- Etat des lieux des équipements culturels sollicités sur le grand Tunis 1- Le théâtre municipal de Tunis, «la bonbonnière» 2- La cité de la culture 3- Le théâtre antique de Carthage 4- Le palais du baron d’Erlanger, « Ennejma Ezzahra» 5- Le palais des sports de Tunis, «La coupole» 6- Le palais des congrès de Tunis III- Opéras dans le monde arabe et maghrébin Synthèse

CHAPITRE II : PREMICES DES SALLES DE CONCERT I- Architecture et musique, deux arts au destin lié II- Architecture des théâtres antique 1- Définition 2- Les théâtres grecs 3- Les théâtres romains III- Architecture des opéras 1- Définition 2- Les théâtres italiens 2.1- Teatro Olimpico 2.2- Teatro d’all Antica 2.3- Teatro San giovanni e Paolo 2.4- Teatro Farnese 2.5- La Scala de Milan 2.6-La Fenice 2.7- Teatro San Carlo 3- Les théâtres dans le reste de l’Europe Synthèse

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CHAPITRE III : ARCHITECTURE D’UNE PHILHARMONIE

I- Genèse des salles de concert 1- Définitions 2-L’ Angleterre ou le point de départ des salles de concert 3- Le plan dit en « Boite à chaussures », trois salles d’exception 3.1- Le Musikverein 3.2- Le Concertgebouw 3.3- Le Boston Symphony Hall 4- Le plan dit en « Vignoble » 4.1- La Philharmonie de Berlin: Révolution de la forme des salles de concert 4.2- Le Walt Disney Concert Hall 4.3- Le Koncerthuset II- Acoustique d’une salle de concert 1- Les salles de concerts vues par des acousticiens 1.1 La philharmonie de Paris en exemple 2- Les matériaux préconisés III- Autres lieux de représentation 1- Salle de musique de chambre 2- Les studios d’enregistrement IV- Dynamisation d’un paysage urbain 1 Penser l’environnement immédiat de la philharmonie 1.1- Parvis a-La place de l’Opéra de Canton b-Le parvis du centre Pompidou 1.2- Les espaces de détente 1.3- Aménagements urbain ludique 1.4- Salles de spectacles en plein air a- Le Wolkenturn b - La Promenada c- Le pavillon Jay Pritzker 2- Pluralité des activités au sein même de l’édifice 3- Exemple de l’impact d’une philharmonie sur un quartier ou une ville 3.1- Elbe Philharmonie a - Description b - Impact 3.2- Opéra de Sydney a - Description b - Impact Synthèse

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CHAPITRE IV: IMPLANTANTATION D’UNE PHILARMONIE EN BANLIEUE NORD DE 72 TUNIS 73 I- Contexte d’intervention 1- Présentation du site 1.1- Situation à l’échelle de la banlieue 2- Analyse du Site 2.1- Situation à l’échelle du quartier 2.2- PAD du quartier du «Centre-ville» datant de 1997 2.3- Tracé urbain du «Centre-ville» et de ses alentours 3- Paysage urbain environant 3.1- Voisinage 3.2- Accessibilité 3.3- Limite du terrain II- Reflexion programmatique 1- Projets d’inspirations 1.1- Opéra d’Oslo 1.2- Philharmonie de Paris 1.3- CasArts (Opéra de Casablanca) 2- Tableau récapitulatif III- Réfexion autour de la conception architecturale 1- Réflexion autour de l’intégration au site 2- Organigramme fonctionnel 3- Tableau des surfaces

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Conclusion Table des figures Bibliographie

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Projet

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INTRODUCTION. «Le groupe C. frères s’apprête à inaugurer un nouveau complexe commercial Tunisia Mall 2 aux berges du lac 2». Encore un nouveau «Mall» à inaugurer! Les mêmes que vous avez vu défiler à l’enterrement de S. CH. iront inaugurer ce nouveau «Mall». Vous ne les verrez pas ces ministres, ces hauts fonctionnaires, ces hommes d’affaires inaugurer un nouveau centre culturel, un musée ou une médiathèque, car il n’y a pas de centre culturel, de musée ou de salle de ciné à inaugurer. Non! Les frères M. , les frères C. ou les frères machins n’iront jamais investir dans la culture et dans l’art car c’est dans la consommation de masse, la hamhama, la bouffe et les chiffons qu’ils préféreront mettre leur fric, leurs flous et leur oseille. Ne me dites surtout pas que notre élite est à notre image, car aucune image ne résume les millions d’individus que nous sommes. Nous sommes simplement pris en otage par des épiciers et des experts comptables sans culture, sans goût, sans poésie... Il ne tient qu’à nous, poussière d’individus, de poursuivre jusqu’au bout, la Révolution... »0 C’est donc grâce à l’éclosion de plus d’équipements culturels que la jeunesse tunisienne pourra mieux explorer ses passions ou futurs métiers en donnant plus de considérations au métier d’artiste et à l’avenir qu’il leur promet. Depuis quelques années, l’univers musical en Tunisie est en pleine expansion. En effectuant un état des lieux des espaces de représentations, on se rend rapidement compte que les salles disponibles ne sont pas adéquates à l’approfondissement et au développement des compétences de nos artistes. Dans cette conjoncture actuelle, où il existe un réel entrain de la part de nos jeunes à vouloir percer dans le domaine, une philharmonie avec son pôle éducatif et tous ses espaces consacrés à la musique représente un espoir quant à l’avenir culturel tunisien. De plus, une salle de concert en bon et due forme pourrait participer à l’apparition de nouvelles ambitions touristique et économique et pourrait même traduire l’essor du pays. Elle favorisera ainsi la création de nouveaux emplois et la dynamisation du quartier qu’il accueillera. Figure 1: Z, Illustration de la société de consomation, DEBATunisie, octobre 2017

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0. Commentaire du caricaturiste tunisien _Z_ dans DEBA Tunisie en rapport avec l’article « Bientôt inauguration de Tunisia Mall 2 » paru dans l’hebdomadaire indépendant Réalités (Octobre 2017)

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PROBLEMATIQUE. De nos jours, le domaine culturel prône une place importante quant à l’identité d’un pays. Les pays en voie de développement cherchent à dynamiser leurs plans d’aménagements en intégrant des équipements culturels, nouveaux carrefours de connaissances. A l’heure actuelle, la Tunisie possède des espaces de représentations et de spectacles avec des normes techniques qui ne sont pas aux normes et ne sont donc pas en état de donner ou de recevoir des concerts en bonne et due forme. Face à un peuple qui est en demande exponentielle de manifestations culturelles, il serait judicieux de penser à éduquer spectateurs et jeunes talents tout en promouvant l’art musical. Aujourd’hui l’art de la scène est en difficulté et divers problèmes sont omniprésents. Tout d’abord, notre prestigieux patrimoine musical est mis de côté, nous ne pouvons facilement y avoir accès. De plus le manque de volonté et d’entrain de nos artistes à vouloir progresser dans leur domaine est palpable car les conditions dans lesquelles ils progressent ne sont pas mélioratives. Sans oublier l’insuffisance d’échanges internationaux actuellement ponctuels car les équipements ne sont pas dotés de technologies modernes propice à des conditions de représentations de qualité.

La Tunisie, pays riche de son brassage culturel, ne devrait-elle pas penser à la mise en œuvre d’un village culturel dans un quartier en cours de développement afin de permettre à ses artistes de pouvoir pratiquer et se produire dans des salles en adéquation avec leur art et époque? Ou encore comment penser à redonner envie aux générations futures de se tourner vers un métier aujourd’hui en essor, tout en donnant une nouvelle identité au pays par le biais de l’art, la culture et l’architecture ?

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METHODOLOGIE.

Afin de répondre à la problématique posée précédemment nous allons échelonner notre réflexion sous forme de quatre chapitres. Le premier chapitre permet une mise à jour autour du domaine musical actuel et d’en temps et dévoile un état des lieux des équipements culturel en Tunisie et dans certains pays du monde arabe et du Maghreb. Par la suite, le deuxième chapitre viendra rappeler les préceptes architecturaux des lieux de représentations et de spectacle avant l’apparition des salles de concert. Le troisième chapitre est dédié à l’analyse de salles de concerts à travers le temps et défend ce à quoi doit prétendre une salle de concert actuel de par son architecture dans un premier temps et de par son environnement immédiat dans le but de la dynamisation d’un quartier dans un second temps. Pour finir le quatrième et dernier volet nous permet d’analyser le site choisi et de présenter les idées retenues visant à réfléchir autour des premières esquisses en réponse à la problématique du sujet traité.

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I AMBITIONS CULTURELLES

Renzo Piano : « La musique aussi immatérielle qu’elle soit, peut imposer sa densité et son espace. De tous les arts c’est ce qu’il y a de plus proche de l’architecture. », Le Monde le 21 février 2010


CHAPITRE I

AMBITIONS CULTURELLES

Figure 2: Photo de groupe à la Rachidia

I- La musique en Tunisie

1- Le patrimoine musical tunisien

De père en fils, les Beys de Tunis donnent depuis des siècles une place importante à l’enseignement de la musique. Chacun d’entre eux possédait une école dans son propre palais afin de veiller au progrès de l’enseignement. Une évaluation était faite chaque mardi suite à des prestations afin de constater l’évolution du niveau des élèves. Tradition abolie après la fin du règne d’Ahmed Bey1 en 1942. Nous retiendrons pour exemple le Cheikh Mohamed Ben Hussein Drir membre de l’école Mohamed El Habib Bey chanteur de soulamia et grand connaisseur du Malouf2 et d’improvisation de Qasida3. Il fut aussi le mentor de Sadok El Fergani4. En parallèles des écoles beylicales, La Aissaouia, la Kadria et la Azouzzia font parties des confréries religieuses les plus connues, et ont servies de conservatoire à l’apprentissage du Malouf. Elles faisaient une promotion hebdomadaire du patrimoine musicale tunisien. Figure 3: Hedi Jouini, artiste tunisien

En 1855, fut créée l’école de musique militaire par Ahmed Bacha, premier à avoir fondé l’orchestre militaire avec des cuivres, entrainant la création d’associations municipales sur tout le territoire tunisien. Mouvement initié par Ahmed Bijaoui aidé notamment par Hedi Chenoufi et Chedly Meftah qui fut l’un des compositeurs ayant participé à la mise en œuvre de l’hymne nationale de l’ère bourguibiste. Des manuscrits de la méthode d’enseignement des instruments sont conservés à la Rachidia. La Rachidia, créée en 1934, est une association culturelle et artistique spécialisées dans la musique tunisienne, doit son nom au Bey Mohamed Rachid (1710- 1759), organisateur de la nouba telle que nous la connaissons aujourd’hui. C’est grâce à lui que l’influence musicale turque fut adaptée au style tunisien. L’association de l’institut Al-Rachidi de musique détenait l’un des plus grands artistes de l’époque, qui fut un des initiateurs et enseignant du cercle, grand maitre en composition et en luth, le cheikh Khmaies Tarnane. Il s’attela notamment à la création d’un orchestre de Malouf à la radiodiffusion afin de défendre et répandre la musique arabe. Saliha, Tahar Gharsa ou encore Oulaya font partie des artistes qu’a fait briller la Rachidia.

Figure 4: Ali Riahi, artiste tunisien

La musique populaire dite folklorique est accompagnée de danses traditionnelles et de spectacles comme lors d’une Zarda ou d’une représentation de Mezoued. Ce genre de représentations de rues s’accompagne généralement de Zokra (clarinette en bois de jujubier), de Tebbel (une sorte de cornemuse avec deux tubes de roseau prolongés de deux cornes formant embouchure), de Tbel (tambour à baguettes, couvert de peaux de bêtes de chaque cotés), de Bendir (tambour à baguettes, couvert de peaux de bêtes d’un seul côté), la Gasba (flute en roseaux avec six trous), ou encore du Nai (un dérivé de la Gasba). Depuis des siècles la musique tunisienne se définit par son brassage culturel. A noté que l’on retiendra le Malouf qui est une nouba andalouse, le Samais et les Bachrafs d’origine turque et la musique populaire ou folklorique.

Simultanément, il existe plusieurs types de musiques dites populaire. Traditions transmises depuis des siècles, dont le Fondo qui se chante sous de poèmes Malhoun traduit les sentiments profonds des campagnards. Dans les années 30 et 40, l’influence égyptienne est importante. On reconnait celle-ci à l’époque ou brillaient Hedi Jouini et Ali Riahi. Ce dernier a introduit les modes orientaux dans la musique populaire en créant une nouvelle emprunte tunisienne. A cette même époque plusieurs compositeurs tunisiens ont notamment tenté d’instaurer un mode européen traduit sous forme de mélanges de valses, tangos et de rumbas afin de promouvoir une musique plus moderne. Figure 5: Tabbel de kerkennah 1. Ahmed II Bey , né au palais Dar El Tej à la Marsa est bey de Tunis de la dynastistie des husseinites de 1929 à sa mort 2. Musique traditionnelle tunisienne de type arabo-andalou 3. Forme poétique préislamique, d’un minimum de 7 vers. Il sagit d’une ode non- strophique 4. Chanteur et maitre du malouf tunisien

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Figure 6t: Artiste jouant de la Zokra

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AMBITIONS CULTURELLES

CHAPITRE I

2- Actualité musicale en Tunisie A ce jour, la Tunisie compte beaucoup de festivals et de rencontres musicales où se retrouvent artistes tunisiens et internationaux. Le printemps arabe a engendré un sentiment libérateur au niveau du domaine culturel et a mis de nouveaux artistes sous les projecteurs.

Les représentations sont de plus en plus nombreuses, partant des bars/restaurants, passant par les festivals en allant à la rue. Nos artistes s’expriment entre autre dans des styles variés tel que : le rap, la musique électronique, le Jazz ou la musique classique. Dans le lot des rappeurs l’on retiendra le duo « d’Afghan Project » et le groupe « Zomra », ou rythmes et poésies abordent un public vaste et toujours au rendezvous. Une nouveauté car il y a de cela 7 ans cet art était prohibé. Aujourd’hui il est devenu le moyen de transmettre notamment des messages sociopolitique.

Figure 9: Adriatique, Dj étranger, Fairground Festival

Figure 10: Marc Rmboy, Dj étranger, Djerba Fest

Nous noterons aussi que la musique électronique a pris une grande place dans le cercle musical tunisien. L’intérêt pour ce style de musique par la nouvelle génération est aussi important que l’intérêt porté au Malouf. Des Dj-producteurs5 tunisiens tel que Haze-M ou Hearthug se voient propulsé au-devant de la scène internationale grâce à des compositions jouées par des Dj étrangers. Nos Dj ont d’ailleurs, depuis 2017, obtenu le droit à une carte professionnelle en tant qu’artistes.

II- Etat des lieux des équipements culturels solicités sur le grand Tunis

Rajoutons à cela des artistes tel que Yasmine Azaiez (violoniste) ou encore Yacine Boularès (saxophoniste) à la renommée internationale.

En recensant les espaces de représentions et de concerts. Ces bâtiments ne sont ni acoustiquement spectacles sur le Grand Tunis, l’on se rend compte ni formellement étudiés pour assurer un confort du manque d’édifices propice à la réception de sensoriel actuel aux artistes et aux spectateurs.

1- Le théâtre municipal de Tunis, «la bonbonnière» Figure 8: Yacine Boularès, Saxophoniste, multi-instrumentiste, compositeur et producteur franco-tunisien Figure 7: A . L . A, rappeur tunisien

Les lieux de rendez-vous annuel ou ils se produisent sont essentiellement les festivals de musique électronique tel que « Ephémère Festival », Le « Fairground Festival » ou le « Djerba Fest » mis à part les évènements organisés chaque semaine. L’organisation de festivals en Tunisie tels que les évènements cités au-dessus et les festivals

tels que « Jazz à Carthage », « Rouhaniyet », « Musiquât » ou encore les festivals de Hammamet ou d’El Jem visent à promouvoir les villes dans lesquelles ils sont accueillis et à inviter des artistes étrangers afin d’enrichir la culture musicale du spectateur tunisien.

Inauguré pour la seconde fois le 4 janvier 1911, le théâtre municipal de Tunis est conçu par le précurseur de l’art nouveau en Tunisie, autrement dit Jean-Emile Resplendy. Située sur l’avenue Habib Bourguiba, la bonbonnière propose une façade sculptée de bas-relief représentant Apollon sur son char entouré par les muses du drame et de la poésie. L’entrée est desservie par trois ouvertures symétriquement disposées, surmontées d’un balcon aux lignes courbes. Le foyer est sublimé par des matériaux nobles tels que le marbre rose et bordeau utilisés pour la conception d’une mosaïque. Les escaliers sont marqués d’une rampe en ferronnerie dessinant des fleurs rappelant

l’empreinte végétale de l’art nouveau. La salle de 1350 places nous offre un spectacle autant sur scène qu’au sein même de la salle. Ornée d’or et de velours rouge elle offre une sensation d’enveloppe réconfortante. De sa forme en fer à cheval se dessine les balcons et les loges dont certaines sont superposées et disposées sur le plancher. Des loges à l’arrière du parterre pouvaient être dissimulées par des moucharabiehs roulant afin que certains spectateurs puissent regarder la représentation à l’abri des regards. Pour finir, des motifs en bas-reliefs représentants animaux, végétaux et autres instruments de musique viennent décorer la salle.

5. Disco jokey , est un animataur qui selectionne, diffuse et mxe de la musique à destination d’un public

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AMBITIONS CULTURELLES

CHAPITRE I Le théâtre municipal de Tunis a vu défilé sur son plancher plusieurs grands artistes que ce soit dans le domaine du théâtre, de la musique classique ou encore de la danse. On parle notamment de Wagner, Verdi, Ali Riahi ou encore Farid Latrech.

Néanmoins aussi symbolique qu’il soit le théâtre n’est pas à la page en terme de moyens techniques actuels sujet à offrir une qualité spatiale et acoustique contemporaine.

Figure 13: Photo de la façade sur l’avenue Mohamed V de la cité de la culture

3- Le théâtre antique de Carthage

Figure 11: Plan du plancher du théatre municipal de Tunis

Figure 12: Photo d’époque du théâtre municipal de Tunis

2- La cité de la culture Selon l’architecte Riadh Bahri rencontré lors des journées portes ouvertes à l’ENAU6, le projet de la cité de la culture a pour but de constituer un ensemble culturel dans un même lieu. L’objectif étant d’introduire la notion de tourisme culturel en Tunisie. Retenu suite à un concours en 1996, le projet bientôt achevé aujourd’hui est considéré comme étant un projet politique. Le chantier, arrêté suite à la révolution reprend son cours en 2016. La « cité » de 50 000m² dispose de trois théâtres respectivement de 1800, 700 et 300 places, de salles dédiées à la danse, d’un musée d’art moderne et de civilisations, d’une médiathèque, de commerces sans oublier la fameuse sphère d’observations située à 60 mètres du sol. D’après l’architecte, l’emploi du béton GCR coloré pour l’exécution des colonnes et des claustras, l’utilisation du spider glass pour les murs rideaux ou encore la mise en place d’un système de levage informatisé des cintres au sein de l’opéra est synonyme de l’orientation contemporaine des lieux. Le terme résumant 6. Ecole national d’architecture et d’urbanisme

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l’ensemble est le mot « monumental ». L’entrée principale marquée par une arche, d’un escalier et d’une enfilade de palmiers se situe sur l’avenue Mohamed V. Le clin d’œil à l’architecture arabisante est traduit par des colonnes hafsides, des arcs en plein cintre, des patios articulant les bâtiments entre eux et des moucharabiehs. Plusieurs conclusions sont tirées suite à la visite des théâtres. Dans un premier temps il faut retenir que ces salles sont acoustiquement étudiées pour accueillir des représentations théâtrales et musicales. Malheureusement le point péjoratif de celles-ci est qu’on ne ressente pas le côté intimiste de la relation qu’il devrait y avoir entre les artistes et les spectateurs dans une salle de concert à proprement parlé. Formellement, on ne retrouve pas les éléments architecturaux propices à la composition d’une salle de représentations musicales. Auditoriums ou salles de spectacles polyvalentes sont les termes qui qualifient le mieux ces espaces.

Le théâtre antique de Carthage fait partie des monuments emblématiques de la ville de Tunis. Celui-ci a été construit durant l’IIème siècle. Malheureusement le théâtre est lourdement endommagé par l’invasion des Vandales7 au Vème siècle. Architecturalement parlant, on reconnait les éléments répondant aux principes de construction des théâtres romains de provinces dont les gradins, l’orchestra et la scène. L’aspect mélioratif de ce théâtrve est qu’il possède une capacité d’accueil importante allant jusqu’à 10 000 spectateurs. Ce lieu accueille chaque été le Festival International de Carthage et est à proprement dit la seule scène en plein air du grand Tunis. Celle-ci est donc impraticable en hiver. On retiendra que ce théâtre au caractère atypique tente

Figure 14: Théâtre antique de Carthage

de perpétuer les traditions estivales sans pour autant avoir les caractéristiques adéquates d’une scène extérieure contemporaine en termes d’avancées technologiques.

7. Peuple germanique oriental s»paré en deux branches fondateur du «Royaume vandale d’Afrique» à Carthage au Veme siècle

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AMBITIONS CULTURELLES

CHAPITRE I

4- Le palais du baron d’Erlanger, « Ennejma Ezzahra» « El ennejma el zahra » est un joyau architectural de la colline de Sidi Bou Said. Le palais est conçu selon les préceptes de l’architecture AraboAndalouse, partant des jardins jusqu’à l’intérieur de l’édifice chaque espace est une œuvre d’art à lui seul. Édifiée au XXème siècle la maison du Baron11 est la demeure de la famille d’Erlanger.

Le maître des lieux était peintre, musicologue et orientaliste. L’aménagement des lieux est à l’embouchure de l’ornementation raffinée arabe et de l’art décoratif européen. Les matériaux utilisés sont le marbre, le bois sculpté ou encore du stuc ciselé.

De par sa dénomination on comprend déjà que la coupole a pour sport comme fonction première. Officieusement elle a déjà accueilli des concerts, tels que celui d’Om Kalthoum, ou encore des meetings politiques. L’enceinte peut contenir jusqu’à 4500 spectateurs. Grace à son plan de forme circulaire on notera une homogénéité dans la disposition des personnes

Figure 18: Perspective extérieure de la coupole

Figure 15: Perspective intérieure du palais du baron d’Erlanger

5- Le palais des sports de Tunis, «La coupole»

Figure 19: Meeting au palais des sports de Tunis

6- Le palais des congrès de Tunis

De nos jours le palais possède son propre musée de la musique et accueille notamment des représentations musicales. Celles-ci ont lieu dans le patio du palais ou dans les jardins de la résidence.

Figure 16: Concert dans le patio du palais

dans la salle. Une certaine proximité entre les spectateurs et le spectacle est alors créée. Néanmoins el Kobba8 ne suscite point la sensation de confort sonore ressenti dans les salles de concerts. La hauteur sous plafond imposante, la forme semi- sphérique de l’édifice et les matériaux dont le béton, le verre et le plastique n’octroie en aucun cas une bonne résonance.

Figure 17: Vitrine du musée du palais

Le palais des congres de Tunis est construit par l’architecte Del Monaco en 1969 et est réaménagé et agrandit en 1994 par les architectes Tarek Ben Miled et Wassim Ben Mahmoud. Situé sur l’Avenue Mohamed V au centre-ville de Tunis, il accueille des conférences et des festivals tels que le « Jazz à Carthage » ou les « Journées Cinématographiques de Carthage ». La superficie de l’édifice est importante et peut accueillir des milliers de spectateurs. Cependant cet endroit est beaucoup controversé lors des Figure 20: Meeting au palais des congrès de Tunis représentations musicales car la visibilité est obstruée vu que le parterre ne possède pas de pente. Le manque d’aménagement certain cause un point péjoratif au bon déroulement des évènements nécessitant un focus sur la scène. L’absence de loges, de balcons ou même de gradins ne facilite pas la tâche aux la toiture ne semble pas avoir été étudié ni organisateurs des festivals. De plus la hauteur modifié technologiquement pour apporter de sous plafond élevé et la forme arquée de l’agrément aux pèlerins des spectacles.

8. Dénomintion que l’on donne au palais des sports de Tunis

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AMBITIONS CULTURELLES

CHAPITRE I

III- Opéras dans le monde arabe et maghrébins

En parallèle, l’opéra de Dubaï a ouvert ses portes en 2016. Il répond au faste dans lequel évolue la ville. L’architecte danois, Janus Rostock, s’est inspiré du « boutre, ce type de voiliers arabes traditionnels originaires de la mer Rouge, dont la proue abrite la scène centrale, l’orchestre et la salle alors que la coque renferme le foyer et la zone d’accueil »13 description donnée sur le site « Opéraonline ».

L’Egypte est le premier pays du monde arabe à avoir inauguré son Opéra en 1869 à l’occasion de l’ouverture du canal de Suez. Nommé Opéra khédival du Caire, du nom du Khédive Ismail9. L’édifice est construit par des architectes italiens, Rossy et Foscani, selon les lignes architecturales appliquées aux grands opéras de l’époque. Fronton, colonnades et balcons animaient la façade principale du bâtiment. Figure 21: Opéra khédival du Caire, 1869 Figure 25: Opéra de Dubai, 2016

Malheureusement détruit suite à un incendie en 1971, un nouveau bâtiment à vue le jour grâce à l’aide japonaise en 1988 selon les préceptes de l’architecture islamique. Fonctionnellement, il répond au programme de tous les opéras de l’époque, avec sept théâtres et plusieurs salles (salle de répétition, salle de lecture, salle audio, salle vidéo,..). Il a la particularité de posséder une médiathèque musicale et un musée d’art moderne. Figure 22: Opéra du Caire, 1988

Plus tard à Oman, répondant au désir du sultan féru de musique classique et d’arts lyriques, l’agence Carillon Alawi conçoit l’Opéra de Mascate pour celui-ci. Le ROH Muscat ouvre ses portes en 2011. On découvre une architecture moderne au caractère arabisant. Celuici est définit comme étant un « complexe complet dédié aux arts vivants (…) peut accueillir jusqu’à 1100 spectateurs»10.

La Jordanie suit le mouvement et propose à Zaha Hadid de concevoir l’Opéra de Amman en 2008. Projet toujours en construction, la lauréate du Pritzker Price 2004, le Nobel de l’architecture « s’est inspirée du canyon rocheux plein de courbes qui mène à la cité de Petra, en Jordanie, pour rêver le futur opéra d’Amman »11. Parois intérieurs et extérieurs s’entremêlent en référence à l’imbrication de la cité de Petra12dans la montagne jordanienne.

Figure 26: Opéra d’Alger, 2015

Figure 23: Opéra de Mascate, 2011 Figure 24: Opéra de de Amman, 2008

9. Vice-roi puis khédive (seigneur) d’Egypte et du Soudan né en 1830 et mort en 1895 10. www.opera-online.com (Description de l’Opéra de Mascate) 11. Nathalie Krafft, « L’architecte Zaha Hadid rêve d’opéra en Jordanie », L’OBS, mars 2010 12. Site archéologique situé dans le desert sud-ouest Jordanien. Temples et tombeaux y sont taillés dans le grès rose de la roche

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Figure 27: Opéra de Casablanca, travaux en cours.

13. www.opera-online.com (Description de l’Opéra de Dubai)

Inauguré en 2015 à Alger et en cours de construction à Casablanca, les opéras prennent place en Afrique du Nord. L’Opéra d’Alger est bâti sur un terrain de 4 hectares, situé à Oueld Fayet, peut accueillir jusqu’à 1400 places. Quan Zaize est l’architecteconcepteur chinois chargé du projet. L’entreprise pour laquelle il travaille est un institut de design électronique. L’édifice à l’allure d’un parallélépipède massif est marqué par un rez de chaussée vitré souligné d’un volume à la ligne ondulatoire. Du côté du Maroc, Christian de Portzamparc remporte en 2009 le concours du projet de l’opéra de Casablanca situé sur la place Mohamed V. Il introduit l’idée de médina dans la ville en proposant un bâtiment constitué de plusieurs pavillons menant vers une galerie publique formée de piliers incurvés en terre cuite rouge. Il reprend les préceptes architecturaux de la médina tels que le moucharabieh ou la ventilation naturelle. L’opéra en fer à cheval contient 1800 places. Le reste de l’édifice est destiné à d’autres espaces tels que des salles de musique, un théâtre de 600 places, une galerie d’art et une salle d’exposition. Ces deux pays d’Afrique du Nord rejoignent les pays du golf dans le désir de posséder leur propre théâtre que l’on pourrait même traduire comme étant l’emblème de l’essor d’un pays.

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AMBITIONS CULTURELLES

CHAPITRE I

SYNTHESE

PHILHARMONIE

Sauvegarde du patrimoine musical

Permettre à l’héritage musical d’evoluer en le réinstllant sur le devant de la scène.

Apparition de nouvelles tendances et performances musicales à promouvoir à échelle mondiale

Salle de spectacle conforme aux normes

Permettre aux artistes de se produire et de promouvoir leur art dans de bonnes conditions de travail

Permettre aux artistes de se produire en étant visible à l’échelle internationale tout en accueillant des artistes étrangers

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Evolution du domaine musical

Essor tourisque et economique

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II PREMICES DES SALLES DE CONCERT

Peter Zumthor : «Quand j’entends comment les compositeurs contemporains travaillent les matériaux musicaux, comment ils créent des sonorités, des atmosphères. Ce n’est de l’architecture, mais les principes de création sont extrêmement proches, qu’ils s’agissent de structure, de couleur, de rythme. », Revue Neue Zeitschrift fur Musik en février 2013


PREMICES DES SALLES DE CONCERT

CHAPITRE II

I- Architecture et musique, deux arts au destin lié L’architecture est l’art de donner vie à des espaces par le biais de la construction d’abri, donnant ainsi une enveloppe à une fonction donnée. La conception d’un édifice se fait à travers une composition où s’articulent rythmes, hauteurs, nuances, style et parois provocant à l’inauguration de l’ouvrage une émotion chez l’Homme. Ce vocabulaire se rapproche de celui utilisé pour définir la musique. La musique par définition est l’art de composer les sons. Elle se traduit par le rythme, la hauteur déterminant sa mélodie et son harmonie, le timbre synonyme du caractère distinctif de la voix humaine et de la nuance qui signale l’intensité d’une note sur une partition. Le timbre propre à une voix fait référence au courant auquel appartient un bâtiment en architecture. D’une œuvre musicale l’on peut imaginer une œuvre architecturale et inversement. A l’écoute, la musique procure à l’Homme sensations et émotions. « Un noble philosophe appela l’architecture une musique figée […]. Nous croyons ne pas pouvoir réintroduire cette belle idée de meilleure manière que d’appeler l’architecture une musique muette. ».14 Lorsqu’un architecte ou un musicien maitrise son art, la composition qu’elle soit architecturale ou musicale est agréable à contempler ou à écouter. L’émotion procurée aux spectateurs est alors positive.

Dès l’Antiquité, la science des sons et l’architecture sont soumises à des études étroitement liées. Le nombre d’or utilisé aussi bien dans l’une que dans l’autre en est la preuve. « Le nombre d’or correspond au partage le plus harmonieux d’une grandeur en deux parties inégales. »19.On l’appelle aussi « section dorée » ou « proportion dorée ». Sa valeur est d’environ 1.618… . On retrouve cette valeur dans plusieurs domaines tel que l’architecture, la musique, la peinture, le corps humain ou encore dans la nature. Le Parthénon20 par exemple est construit grâce au rectangle d’or.

Figure 30: Parthénon et rectangle d’or

Figure 29: Schématisation du nombre d’or

II- Architecture des théâtres antique 1- Définition Le théâtre d’aujourd’hui est le descendant du théâtre de la Grèce antique du Vème siècle avt J-C. Sa nomination vient du terme «theatron» signifiant « lieu où l’on regarde ». Le théâtre se traduit par des paroles chantées, des danses et des processions envers les dieux. Au cours de son évolution, le chant lyrique est délaissé au profit du jeu d’acteurs et du dialogue. Les éléments principaux que l’on retrouve sont les gradins où sont installés les spectateurs, la scène destinée à accueillir les protagonistes et l’orchestra destinée à accueillir les chœurs.

Figure 28: Illustration «ARCHIMUSIC», Frederico Babina

Plusieurs collaborations ont eu lieu entre architectes et musiciens, notamment celle de Renzo Piano et Pierre Boulez15 lors de la conception de l’IRCAM (Institut de recherches et coordination acoustique/ musique) à Paris en 1970 ou encore entre l’architecte Boa Baumann16 et le percussionniste Fritz Hauser 17 . « Il y a une similitude entre les espaces de vie et les espaces sonores. Quand je développe le dessin d’une maison, je pense en termes de composition spatiale : les liens entre l’horizontal et le vertical, la lumière et l’obscurité, le jeu des ombres, le dialogue entre le silence et le son.»18 14. Johann Wolfgang von Goethe, Maximes et Réflexions 15. Compositeur et chef d’orchestre français né en 1925 et mort en 2016, il joue un role important dans le développement de la musique aléatoire et electronique 16. Architecte qui traite de l’architecture contemporaine, en partie en dialogue avec des bâtiments anciens, en partie avec de nouveaux bâtiments

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Figure 31: Illustration de la mise en scène d’un théatre grec 17. Musicien et compositeur dont l’univers musical tourne autour l’improvisation 18. Boa Baumann, Frtz Hauser , Architecture musique 19. D.Faggione, «Toundra - Le temps des chamanes Volume 1», 2010 20. « Salle des vierges», édifice situé sur l’acropole d’Athènes réalisé totalement en marbre et est consacré à la déesse Athéna Parthénos, protectrice de la cité et déesse de la guerre et de la sagesse

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CHAPITRE II Le proskenion ou la scène est simplement une planche en bois longue et étroite élevée à 2m de hauteur. La fosse d’orchestre appelée orchestra est une surface semi-circulaire en terre battue et est réservée au chœur, aux musiciens et aux danseurs.

Figure 32: Gradins

Figure 34: Orchestra de différents théâtres grecs

2- Les théâtres grecs Le théâtre grec voit le jour à l’époque archaïque datée du viii ème siècle avant J-C. Théâtre à ciel ouvert, l’enceinte occupait plus de la moitié d’un cercle et était fermée par un mur extérieur appelé analemma. Il est en forme d’hémicycle et a plus précisément la forme d’une portion de cône. Lieu de représentation à connotation sacré, il prend forme lors des fêtes organisées en l’honneur du dieu Dionysos, dieu du vin, des arts et de la fête. Au départ en bois puis après construit en pierre ou en marbre le théâtre profite de la topographie du terrain, plus ou moins en pente ou accidenté le plus souvent adossé à une colline. En creusant, on peut donc construire des gradins venant épouser la forme du terrain, offrant une vue sur le paysage environnant derrière la scène. Le lieu est choisi en fonction de la qualité acoustique qu’il pouvait apporter. Les théâtres grecs peuvent accueillir un public très nombreux, de 5000 à 15 000 pour le théâtre de Delphes21 par exemple. Figure 33: Photo du théâtre antique de Delphes

21. Théâtre de la Grèce antique doté de 35 rangées, construit au IVe siècle

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Les places sont attribuées selon la hiérarchie sociale. Les nobles sont assis au rang de gradins le plus bas. Ces gradins étaient séparés en deux parties grâce à un couloir appelé diazoma. Au théâtre d’Epidaure22, la partie supérieure du diazoma comporte 21 gradins et la partie en dessous en comprend 34, ce rapport 34/21 équivaut au nombre d’or. Des escaliers séparent le koilon en secteur et l’accès se fait par des portiques monumentaux situés de chaque côté de la scène. De plus l’acoustique des théâtres grecs à forte réputation puisque l’on peut entendre un chuchotement du gradin le plus haut.

Sa particularité est qu’elle soit dotée d’un autel en l’honneur du dieu Dionysos. A son opposé l’on trouve la skéné, soit les coulisses ou se préparent les acteurs. L’entrée sur scène se fait grâce à trois portes : Le personnage principal entre par la porte principale, le protagoniste secondaire entre par la porte de droite coté agora et les autres artistes par la porte de gauche coté campagne. L’espace réservé aux spectateurs s’appelle le koilon et désigne les gradins.

Figure 35: Schéma des zones d’un théâtre Grec

22. Théâtre construit au IVe siècles av. J-C. pour accueillir les concours en l’honneur du dieu médecin Asclépios

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CHAPITRE II

PREMICES DES SALLES DE CONCERT Figure 36: Reconstitution du théâtre de Pompée, Rome

3- Les théâtres romains

La dimension sacrée du théâtre romain est ralliée au culte de Bacchus27. Le théâtre comprend trois parties : une scène, un large espace semi-circulaire appelé orchestra où évoluent les chœurs, et enfin pour le public, un hémicycle à gradins. Il est souvent très pentu, ce qui permet un nombre de spectateurs plus important. L’édifice est bâti cette fois sur un terrain plat dans la ville. De ce fait l’architecture est contrainte à un espace plus réduit. Le monument est fermé sur lui-même. Voutes et arcades forment la structure soutenant l’étagement hémicirculaire des gradins. Dès lors une enveloppe extérieure constituée d’arcades et de colonnes de différents ordres superposées est constituée. Les ouvertures situées au rez- de

Figure 37: théâtre romain d’Amman, Jordanie

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chaussée permettent de desservir les entrées. La « cavea » ou creux est la zone ou s’établit le public. En forme de cône inversé, tronqué et divisé en deux à la verticale. Cette morphologie est propice à la propagation des ondes sonores concentriques à l’horizontale ou à la verticale selon Vitruve. La « «præcinctio » est la partie réservée à la circulation horizontale entre les gradins. Dès lors les gradins sont divisés en deux voire trois paliers déambulatoire. A la verticale, les gradins sont divisés en « cunei » ou secteurs rayonnant grâce des escaliers et sont au nombre de 4, 5, 6 selon les dimensions de l’hémicycle. La partie supérieure de la cavea est surmontée d’un portique appelé « portcus summa cavea ».

Figure 38: Antique théâtre romain de Guelma, Algérie

Figure 39: Vue en perspective sur la scène du théâtre de Palmyre, Syrie

L’hémicycle rejoint de part et d’autre un mur de scène, le frons scenae, richement ornementé de statues, de colonnes et de niches. Ce mur s’élève à la même hauteur voire est plus haut que la cavea. L’ouverture sur la scène se fait grâce à trois portes comme dans les théâtres antiques grecs ; la porte royale pour le protagoniste principale, la porte de droite pour le second rôle et celle de gauche pour les personnages secondaires. De plus deux grandes salles (les coulisses) disposées coté forum et coté campagne permettent à d’autres artistes l’accès à la scène. La scène ou proscænium est une estrade haute d’une mètre et demi. Elle est décorée de niches semi-circulaire ou rectangulaire en marbre gravé en bas-relief à son rebord. On notera que plusieurs théâtres romains situés en dehors des villes sont construits selon les procédés architecturaux des théâtres antiques grecs c’est-à-dire à flanc de colline.

Figure 40: Tribunal d’un théâtre romain

Afin d’accéder aux gradins et d’éviter le mélange des classes sociales, des galeries couvertes formées de voutes d’arêtes appelées « vomitorium » sont mises en place. Ensuite vient l’orchestra, espace de forme circulaire destiné au chœur et délimité par un petit muret (le balteus) le séparant des gradins. Cette limite est créée pour les assises réservées aux places d’honneur (bisellia) qui sont disposées sur quelques gradins bas. Cette surface, généralement revêtue de marbre, est reliée de part et d’autre au mur de scène par des couloirs à ciel ouvert nommé itinerav (passage). De plus, audessus de ces passages sont aménagés des loges destinées aux magistrats. Elles portent le nom de « tribunal ».

Figure 41: Schéma des zones d’un théâtre romain

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CHAPITRE II Figure 42: Plan du théâtre romain de Pompée, Rome

Prenons pour exemple le teatro Olimpico de Vicence dessiné par Andrea Palladio23. Son édification a eu lieu de 1580 à 1585. Ce théâtre est construit selon les principes de Vitruve24 à l’intérieur d’une forteresse médiévale à colonnes Néo-Antique. La scène est marquée par un arc de triomphe « porta regia » sculpté en fond de scène par Vincenzo Scamozzi25. Celle-ci est dotée de deux ouvertures « hospitalia » de part et d’autre et est surmontée de niches ou sont placées des statues d’académiciens.

Figure 43: Vue globale du teatro Olimpico, Vicence

Figure 44: Scène du teatro Olimpico , Vicence

Figure 45: Vue sur la scène du teatro Olimpico

III- Architecture des opéras 1- Définition

Figure 46: Coupe et perspective du teatro Olimpico

L’opéra par définition est un édifice prêt à accueillir des représentations de chants lyriques soient des pièces de théâtre entièrement chantée. Il est constitué de plusieurs éléments dont la scène, lieu où se passent l’action théâtrale, la cage de scène prête à accueillir les décors eux mêmes accrochés aux cintres, les dessous situés sous la totalité du plancher de scène nécessaire à la manœuvre des décors et enfin la fosse espace réservé à l’orchestre.

2- Les théâtres italiens 2.1- Teatro Olimpico Euricide est le premier opéra de l’histoire composé en 1600 par Jacopo Peri présenté au palais Pitti de Florence. Les théâtres de la renaissance sont des amphithéâtres romains couverts.

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23. Architecte de la renaissance italienne, auteur du traité « Les Quatres livres d’architecture» 24. Architecte romain du Ie siècle av. J-C. auteur du traité « De Architectura », essentiel des technique de contrution de l’architecture antique

25. Architecte et scénographe italien né en 1548 et mort en 1616

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CHAPITRE II Figure 49: Vue sur les gradins du teatro d’all Antica, Lombardie

2.1- Teatro d’all Antica

Figure 47: Plan du teatro Olimpico, Vicence

Ce même architecte est à l’origine du théâtre d’all Antica à Sobbioneta en Lombardie construit entre 1588 et 1590. Fortement influencé par l’architecture du théâtre Olimpico dont il a été le maitre d’œuvre pour la fin des travaux suite à la mort de Palladio, il innove en adaptant l’idée du théâtre de plein pied mais tout en conservant l’idée des colonnades à l’arrière des assises. La surface ou devait être érigé le théâtre étant trois fois plus longue que large, avait poussé l’architecte à réfléchir à une nouvelle forme pour les places assises, une forme en fer à cheval. Pour le décor de la scène, il rompt avec l’idée de mur et propose une vue en perspective d’une rue.

Figure X: Antique héâtre romain de Guelma

Figure 50: Scène du teatro d’all Antica, Lombardie Figure 48: Vue en perspective sur la scène du teatro d’all Antica, Lombardie

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CHAPITRE II

Figure 53: Coupe sur l’axe principale du théâtre Farnese, Parme

Figure 51: Vue en perspective sur les gradins du théâtre Farnese, Parme

c- Teatro Farnese Le Teatro Farnèse construit en 1618 au premier étage du pallazo della pilotta26 à Parme répond lui d’après sa forme elliptique au précepte du stade antique tout en lui octroyant une toiture. Son architecte Giovan Battista Aleotti27 dessine une scène de quarante mètres avec une ouverture de douze mètres. Sous l’influence de l’architecte Andrea Palladio on retrouve des serliennes sur deux niveaux à l’arrière des quatorze gradins, au sommet de la cavea. Celle dites aussi ouverture palladienne est triplet ou groupement de trois baies, formé d’une haute baie centrale couverte d’un arc en plein cintre et de deux ouvertures latérales rectangulaires plus basses couverte d’un linteau. Pour le cas de ce théâtre, elles sont agrémentées par des colonnes de style ionique et corinthien. Celui-ci peut accueillir jusqu’à 3000 spectateurs.

Figure 52: Plan du théâtre Farnese, Parme Figure X: Antique héâtre romain de Guelma

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26. Ensemble d’édifices dont « le Corridore d’Octave » et « La Pilotta de Ranuce» construit dans le centre historique de Parme et dont le nom dérive du jeu de la pelotte basque, le batiment a évolué de 1581 à 1813. 27. Architecte italien du VIIe siècle a construit la «Porta Paola» à Ferrera et le «Santuario della Cellesta» à Argenta

Figure 54: Coupe sur l’axe principale du théâtre Farnese, Parme

Figure 55: Coupe sur l’axe principale du théâtre Farnese, Parme

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CHAPITRE II

2.4- La Scala de Milan

2.3- Teatro San Giovanni e Paolo

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Figure 58: Axonométri de la Scala de Milan Façade du théâtre San Cassiano

Par la suite en 1637 à Venise le Teatro San Cassiano marque l’ouverture du premier théâtre public habituellement destiné aux aristocrates. Le public paye pour pouvoir accéder aux représentations. Figure 56: Plan du théatre San Giovanni e Paolo, Venise

Le Teatro San Giovanni e Paolo imaginé en 1654 par Carlo Fontana28 est une salle en forme de fer à cheval comme celle le théâtre della Scala de Milan, œuvre de Giuseppe Piermarini29, conçu plus tard en 1776. Son architecture néoclassique est richement ornementée. Les loges sont décorées de matière noble rouge et or, on leur octroie malheureusement une acoustique médiocre. Dans cet opéra on trouve six niveaux de loges et un large parterre. La démesure prend de plus en plus d’ampleur dans les théâtres italiens, les formes préconisées sont celle dites en U ou en fer à cheval, des loges ornementées apparaissent pour y inviter politiciens et aristocrates. Cette tendance s’exporte audelà des frontières. La griffe italienne devient référence dans le reste de l’Europe. La Scalla de Milan fait partie avec La Fenice à Venise et le Teatro San Carlo de Naples des théâtres emblème del’Italie.

Figure 57: Vue en perspective sur la scène du théatre Figure 59: Plan de la Scalla de Milan Figure 60: Vue en perspective sur la scène de la salle de la Scala de Milan

Figure 61: Vue en perspective de la salle de la Scala de Milan

28. Architecte et sculpteur baroque italien né en 1637 et mort en 1714 à Rome, a notament participé à l’édification de fontaines tel que celle de la Piazza San Pietro ou à la construction du mausolée de la reine Christine de Suéde dans l’église Saint Pierre de Rome 29. Architecte et ingénieur italien du XVIIIe siècle, en 1779 il a été nommé architecte du Royaume Impérial

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CHAPITRE II

2.6- Teatro San Carlo

2.5-La Fenice

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Figure 66: Façade principale du Théâtre San Carlo,Naples

Figure 62: Vue sur la salle de la Fenice

Figure 63: Plan de la Fenice, Venise

La Fenice répond à la salle en forme de U. Cet opéra a été construit au XVIIeme siècles et répond au style néo-classique pour le batiment. La salle répond au préceptes de son style par l’utilisation d’une riche ornement mise en scène grâce aux dorures, plafond peint, tapisserie rouge et lustre majestueux. Le théâtre est composé d’un parterre, de trois étages de loges et de deux étages supérieurs appélés loggione* (4ème étage) et galleria** (5ème ètages). La pente du parterre est assez faible du coup la visibilité n’est pas du coté des personnes de petites tailles. L’acoustique y est bonne qu’au premier rang. Pour finir ce théâtre a une capacité de 1000 places.

Figure 67: Vue sur le plafond de la salle du Théâtre San Carlo,Naples

Figure 68: Plan du Teatro San Carlo, Naples

L’Opéra de Naples a été inauguré le 4 novembre 1737. Il est le premier plus grand théâtre du continent européen. Sa beauté fait de lui l’un des plus prestigieux théâtre du monde. Suite a un incendie il renait de ses cendres le 12 janvier 1817 avec une salle agrandie atteignant 3500 places, dont 184 loges. Comme la Scala de Milan et la Fenice de Venise , elle répond aux même préceptes d’ornementation.

Figure 64: Axonométrie de la Fenice, Venise

Figure 65:Balcon de la salle de La Fenice, Venise

*Loggione: loge **Galleria: Galerie

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CHAPITRE II

3- Les théâtres dans le reste de l’Europe

Figure 69: Salle principale du Grand Théâtre de Bordeaux

En 1768, on doit l’opéra royal du château de Versailles à Anges-Jacques Gabriel30. Première apparition des salles d’opéra au sein même des palais. En France, on aime « voir et être vu », des galeries et non des loges sont alors de bons augures comme au Grand Théâtre de Bordeaux. Celui-ci a pour maitre d’œuvre Victor Louis31 et est construit entre 1777 et 1780.

Référence mondiale, L’Opéra Garnier porte le nom de son architecte. La démarcation fonctionnelle de l’édifice se remarque de l’extérieur. A l’inauguration en 1874, les spectateurs découvrent un monument fastueux camouflé lors des travaux pour un effet de surprise garanti. Situé place de l’Opéra, le majestueux édifice fait partie des monuments mis en valeur par les percées haussmannienne.

Figure 74: Salle principale de l’Opéra Garnier, Paris

Charles Garnier fait appel à une équipe hallucinante d’artistes et d’artisans composée de peintres, de sculpteurs, d’ébénistes, de mosaïstes, de parqueteurs, de tapissiers, de doreurs, de marbriers, de stucateurs, d’ornemanistes et de staffeurs, tous au soin de la mise en œuvre du palais. Il fait même appel à Victor Louvet33, architecte du Panthéon de Paris, en tant qu’adjoint principal.

Il possède une façade spectaculaire formée par un portique d’ordres monumentaux constitué de douze. A l’intérieur de la salle, les balcons et les loges sont mis en valeur par des ordres monumentaux. Regardant les plafonds peints assis dans le parterre en forme de fer à cheval l’on découvre un lustre fastueux. Figure 70: Coupe sur l’axe principalre du Grand Théâtre de Bordeaux Figure 75: Couloir de L’Opéra Garnier, Paris Figure 71: Façade principale du Grand Théâtre de Bordeaux

Figure 72: Façade principale du Schauspielhaus, Allemagne

Préférence partagée en Allemagne et mise en exergue au Schauspielhaus en 1821. Friedrich Schinkel32 voit les choses en grand: fronton, colonnade, escalier majestueux. Le néo-classique dans toute sa splendeur. L’édifice comprend une salle de théâtre, une salle d’opéra et une salle de concert symphonique. Au cours des siècles, l’évolution des opéras voit apparaitre des emblèmes nationaux synonymes de grandes innovations à différents niveaux tel que l’Opéra Garnier. 30. Il remplace Robert de Cotte, comme architecte du château de Versailles pour le compte des Bâtiments du Roi. En 1742, il devient Premier Architecte du Roi et directeur de l’Académie royale d’architecture. 31. architecte français né le 10 mai 1731 à Paris et mort le 2 juillet 1800 à Paris. Il répond à de nombreuses commandes de chateaux bordelais 32. Peintre et architecte prussien du XIXe siècle, dans un style néoclassique, romantique ou néogothique

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Le bâtiment est en lui-même une œuvre aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, l’idée est d’offrir un spectacle aux passants. Le parti architectural est d’aller à l’encontre de la « tristesse de l’urbanisme haussmannien »34. Le grand escalier en marbre blanc de Seravezza35 dessert l’orchestre, le parterre et l’amphithéâtre au premier niveau. Les volets suivant desservent les balcons.

Figure 77: Salle principale de l’Opéra Garnier, Paris

Figure 73: Salle principale du Schauspielhaus, Allemagne

Figure 76: Escalier principal de l’Opéra Garnier, Paris

La salle en forme de fer à cheval est située au cœur de l’opéra et est constituée de balcons, de loges et d’une galerie supérieure. L’ensemble est vêtu des tons de rouges et d’or. La hauteur de la salle est de 20m. Elle fait 32m de profondeur et 31m de largeur maximal. La cage de scène a une hauteur de 60m et les dessous vont jusqu’à 15m sous le plancher. Le toit est marqué par les dômes en cuivre justifiant la couleur verte apparu suite à leur oxydation et des groupes en bronze doré couronnant la façade principale. L’Opéra Garnier reste l’un des monuments les plus copié de l’histoire.

33. Architecte français remporte le Premier Grand Prix de Rome en 1850 34. http://voyage-webguides.com (Description de l’Opéra Garnier) 35. « Ce beau marrbre est blanc, mélangé de pourpre [...], quand ses taches rouges sont séparées on le nomme Breccia de Seravezza [...].», C. Prosper Brand, traité des prierres précieuses, des Porphyres, Granits, Marbres, Albatres et autre roches, F. SCHOEL, 1808

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CHAPITRE II

Synthèse

Zonage des salles d’Opéra

Plan fonctionnel d’un théâtre grec Gradins (Koilon)

Figure 80: Salle d’Opéra du Teatro San Carlo de Naples

Autel (Thymélé)

Diazoma

Côté cour

Côté jardin

Entrée (Parodos)

Entrée Scène (Proskénion) (Parodos)

Vestiaire (Skéné)

Orchestra Orchestre

Figure 78: Plan fonctionnel d’un théâtre grec

Plan fonctionnel d’un théâtre romain

Portique

Vomitoire (Couloir)

Loges

Parterre Balcons

Paroi extérieure

Cage de scène

Avant scène Coulisses

Poulailler

Galerie

Manteau d’Arlequin Plateau

Cintres Figure 81: Coupe en perspecive de l’Opéra Garnier

Figure 82: Plan de la salle du Teatro San Carlo

Gradins (Cavea) Praecincetiones

Tribunal Mur de scène

Orchestra Coulisses Balteus (Muret de séparation

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Scène (Proscenium) Figure 79: Plan fonctionnel d’un théâtre romain

Plateau

Dessous

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III ARCHITECTURE D’UNE PHILHARMONIE

Santiago Calatrava : «J’ai toujours cherché à rapprocher au maximum le public de la scène.», A.Precqueur, Les espaces de la musique, 2015


CHAPITRE III

I- Génèse des salles de concert

ARCHITECTURE D’UNE PHILHARMONIE Figure 87: Salle ovale du Royal Albert Hall, Londres Figure 83: Canopée de la salle en vignoble de la Philharmo-

1- Définitions Une salle de concert est un lieu vaste et couvert destiné à accueillir de représentations et de spectacles. Elle n’a pas de dimension particulière. Les artistes, chanteurs ou encore orchestre symphonique, viennent s’y produire et présenter leurs œuvres sur scène. L’étude acoustique de ces salles est primordiale afin d’offrir un confort sonore aux spectateurs.

Par la suite, le Royal Albert Hall inauguré le 29 mars 1871. A l’époque la salle de concert pouvait contenir jusqu’à 9000 spectateurs cependant de nouvelles normes de sécurité ont été imposé et la capacité d’accueil est réduite à 5544 spectateurs. Le plan ovale de l’édifice est surplombé d’un dôme à une hauteur de 41 mètres. Néanmoins les problèmes d’acoustique n’ont pu être arrangés qu’après cent ans grâce à des diffuseurs de sons. Les architectes de cet emblème sont Francis Fowke37 et Henry Young Darracott Scott38.

Figure 88: Façade principale du Royal Albert Hall, Londres

Figure 84: Salle de la Philharmonie de Paris

2- L’ Angleterre oùz le point de départ des salles de concert La fin du XVIIème siècle est synonyme en Angleterre de l’apparition des premières salles de concerts à échelle mondiale, pionnière dans le domaine symphonique. Les concerts étaient essentiellement réservés à une classe sociale aisée. Aristocrates et famille royale s’y retrouvent au dépend de la classe défavorisée qui se contente des jardins dont le Vauxhall du Green Park. De petites dimensions, ces salles dites en « boite à chaussures », ont pour qualités un temps de réverbération court et une acoustique sèche. Les sièges sont à plat et la scène y est surélevée.

En 1761, l’Allemagne inaugure sa première salle de concert. Cependant l’inéluctable Gewandhaus à Leipzig inaugurée en 1781 fait de l’ombre à celleci et devient la référence allemande, reconnue pour ses gradins placée l’un face à l’autre, elle respecte la forme dites en « vignoble ».

Figure 89: Salle du Gewandhaus, Leipzig

Figure 90: Salle du conservatoire, Paris

Figure 85: Coupe sur l’axe central de la Rotonde, Londres

Figure 86: Vue sur la Rotonde, Londres

Le panthéon construit en 1772 par James Wyatt36 est emblématique, définit comme « salle la plus élégante d’Europe » selon l’historien en musique Charles Burney. Sa rotonde principale est inspirée du plan de la basilique sainte Sophie située à Istambul et était l’une des plus grandes salles établie en Angleterre. Les éléments de décorations sont d’influences romaines par la présence de statues, de galeries et d’ordres superposés. L’édifice était censé accueillir les assemblées générales et a été brièvement convertie en théâtre. 36. Architecte anglais du XVIIIe siècle de style néoclassique et néogothique

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En 1811, la salle du conservatoire conçu par François Jacques Delannoy au 9ème arrondissement de Paris est l’une des pionnières en matière de salles symphoniques. « Pouvant accueillir 1078 spectateurs, cette salle possédait une décoration particulièrement ornée ».

37. Architecte et ingénieur anglais du XIXe siècle, il travaille dans le style de la renaissance ou encore en créant des édifices à ossature de fer 38. Connu pour la contruction du Royal Albert Hall, il était aussi général dans le Corps of Royal Engneers

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CHAPITRE III

ARCHITECTURE D’UNE PHILHARMONIE

3- Le plan dit en « Boite à chaussures », trois salles d’exception

3.2- Le Concertgebouw

3.1- Le Musikverein

Le Concertgebouw à Amsterdam conçu en 1888 par l’architecte Adolf Leonard van Gendt40 répond au style néo-classique. L’extérieur fait référence au Musikverein en matière de colonnades et autres ornementations. Quant à la salle, plus sobre que celle de ce dernier en termes d’ornementations, elle se distingue par sa scène courbe et ses gradins situés derrière celle-ci.

Le Musikverein à Vienne au style néoclassique est construit en 1869 par Theophile Ritter von Hansen39 et ne possède que deux salles à l’époque : la « Brahms Saal » pour la musique de chambre et la « Goldener Saal » pour les concerts symphoniques.

Figure 94: Façade principale du Concertgebouw, Amsterdam Figure 91: «Goldener Saal» du Musikverein, Vienne

Aujourd’hui, quatre autres salles portant des noms en référence à la nature (les salles de pierre, de verre, de métal et de bois) ont été annexées en sous-sol. Le jazz y est depuis 2004 maitre à bord. Acteurs, musiciens ou auteurs y présentent aussi leurs œuvres. La salle dorée ou Goldener Saal, espace de référence du bâtiment, mesure quarante-neuf mètres de long sur dix-neuf de large et dix-huit mètres de haut, est fidèle Figure 92: «Brahms Saal» du Musikverein, Vienne au plan en « boite à chaussures ». Elle comporte 1 744 places assises et peut accueillir environ 300 spectateurs debout. Elle dispose notamment d’un plancher en bois et de murs en plâtre. Ces différentes spécificités font d’elle un lieu à prendre en exemple quant à son acoustique accueillante et certaine ; qualité vérifiable aussi pour la salle Brahms. Dorures, statues, lustres majestueux et orgues prestigieux sont à l’honneur dans ses salles. Ces ornementations font la réputation des salles.

Figure 93: Droite: Situation de la «Goldener Saal» Centre: Plan de la «Goldener Saal» Gauche: Plan de la « Brahms Saal»

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39. Né en 1813 à Copenhague et mort en 1871 à Vienne, architecte danois - autrichien constructeur et architecte du classicisme et de l’ historicisme

La grande salle de 18700 m3 peut accueillir jusqu’à 2000 spectateurs environ. Elle fait 44 mètres de long, 28 mètres de large et 17,5 mètres de haut. Le temps de réverbération y est de 2,8 secondes sans et de 2,2 secondes avec un public. Elle a pour particularité d’avoir une acoustique chaleureuse et précise ce qui lui vaut d’être l’une des plus belles Figure 95: Salle en boite à chaussure du Concertgebouw, salles au monde. Amsterdam

3.3- Le Boston Symphony Hall Le Boston Symphony Hall est construit en 1900. Son architecte, Charles Follen McKim41, du cabinet McKim, Mead and White, est le premier architecte à avoir collaboré avec un acousticien qui n’est autre que Wallace Clement Sabine42. Le concepteur s’inspire du Gewandhaus pour pondre ce projet. Sa particularité, hormis le fait qu’elle soit du type « boite à chaussure », est la présence d’un second balcon, absent au Concertgebouw et au Musikverein. L’étude approfondie de l’acoustique a engendré une harmonie parfaite entre le son direct et les réflexions latérales. « Les murs de la scène inclinent vers l’intérieur pour aider à concentrer le son. Les balcons latéraux sont peu profonds pour ne pas piéger le son, et les évidements du plafond à caissons, ainsi que les niches remplies de statues le long des trois côtés,

aident à distribuer le son dans toute la salle. Les 16 répliques de statues grecques et romaines sont liées en quelque sorte à la musique, à l’art ou à la littérature », description donnée selon le site officiel du Boston Symphony Hall. Figure 96: Salle en boite à chaussure du Boston Symphony Hall

40. Né en 1835 et mort en 1913, architecte néerlandais concepteur de nombreux édifices à Amsterdam dont des immeubles à miroirs dans la Ruyschstraat ( une des artéres principale à Amsterdam) 41. Architecte américain né en 1847 et mort en 1909, a étudié à l’école des Beaux Arts à Paris, il est l’architecte du campus de Colombia 42. Acousticien ou architecte sonore fadateur de l’acousitque architectural moderne, né en 1868 et mort en 1910

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CHAPITRE III Figure 97: Salle en vignoble de la Philharmonie de Berlin

ARCHITECTURE D’UNE PHILHARMONIE

4.2- Le Walt Disney Concert Hall Le Walt Disney Concert hall est l’œuvre de l’architecte-star Franck Gehry. La salle inaugurée en 2003 appartient à la ville de Los Angeles aux Etats-Unis. Le bâtiment aux lignes ondulantes et à la façade en acier inoxydable vient se nicher dans un paysage de centre-ville financier marqué par les lignes verticales des gratte-ciels. Le maitre d’œuvre défend le parti de son projet déconstruit à la promiscuité existante entre l’architecture et la musique en expliquant : « Les liens entre l’architecture et la musique m’ont toujours semblé naturel »44. Dans le foyer la structure de l’édifice est imposante. On y trouve bar, restaurant et boutique.

4- Le plan dit en « Vignoble » 4.1- La Philharmonie de Berlin: Révolution de la forme des salles de concert

Figure 101: Façade principale du Wall Disney Music Hall Figure 102: Salle en vignoble du Wall Disney Music Hall

La salle de concert est situé en étage afin d’éviter les vibrations de la rue. Elle possède un orgue aux lignes déconstruite dessiné par l’architecte lui-même. Des motifs floraux sur la moquette sont un petit clin d’œil à l’engouement de Lilliane Disney45 pour les fleurs. Malgré son attrait intimiste cette salle peut contenir jusqu’à 2265 spectateurs. En matière d’acoustique cette salle compte parmi les meilleures au monde. Celle-ci est supervisée par Yasuhisa Toyota.

Hans Scharoun a marqué son temps en orchestrant un virage dans l’histoire, donnant un nouveau visage aux salles de concerts. Comment ? En 1963, ce dernier à créer le plan dit en « vignoble ». Selon Antoine Pecqueur, l’orchestre s’établit dans la vallée et les spectateurs dans les coteaux. Assisté par son acousticien qui n’est autre que Lothar Cremer, le maitre fait jouir les auditeurs d’une acoustique intéressante, négligeant pourtant ceux assis à l’arrière. Nonobstant, le rapport public/ orchestre y est nettement plus intimiste. L’architecture futuriste de ce bâtiment se défait de l’architecture ornemaniste d’avant-guerre.

Figure 98: Orgue de la salle de la Philharmo- Figure 99 et 100: Façade principale et arrière de la philhrmonie de Berlin nie

Figure 103: Orgue du W.D.C.H

La toiture angulaire vient extérioriser la géométrie interne de la salle. Les lignes sont droites, les angles plus prononcés. L’accès au Philharmonie se fait sur rue proclamant une musique pour tous et accessible à tous. Hans Scharoun en a inspiré plus d’un, notamment Herman Hertzberger pour le Musiekcentrum en 1977. Allié de l’architecture organique son plan s’exporte au Japon. Des plans à forme hybride apparaissent. Le travail d’acousticien devient primordial, Minoru Nagata43 chapote par exemple le NHK Hall à Tokyo reconnu pour la sensibilité de son acoustique.

Le Koncerthuset est inauguré en 2008 à Copenhague au Danemark. Jean Nouvel en collaboration avec Brigitte Métra et l’acousticien Yasuhisa Toyota46 met en scène un cube bleu aux façades interactives ou quand la nuit tombée on y projette des images pour annoncer des concerts par exemple.

43. Dr Nagata fondateur et actuellement conseiller exécutif de Nagata Acoustics, est diplômé de la Faculté de génie de l’Université de Tokyo, Département de physique appliquée et d’instrumentation (1949), et a obtenu son doctorat en isolation acoustique des sons aériens à l’Université de Tohoku.

44. Citation de Frank Gehry, A.Pecqueur, «Les espaces de la musique», Parenthéses, 2015 45. Veuve du célèbre producteur de dessins animés, a offert 50 millions de dollars pour la construction de la salle 46. Yasuhisa Toyota est un acousticien qui a été chef acousticien pour plus de 50 projets dans le monde, dont le Suntory Hall de Tokyo, l’Elbphilharmonie de Hambourg, et le Centre Kauffman pour les arts du spectacle à Kansas City. Il est le directeur de l’entreprise et

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4.3- Le Koncerthuset

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CHAPITRE III Le bâtiment de 25 000 m² abrite des bureaux, des studios et la salle de concert symphonique. Le foyer aux allures industrielles ne présente aucun signe d’ornementations. Les tuyauteries et les câbles apparent appui cette idée. L’éclairage des lieux rappellent l’ambiance du milieu du spectacle. Dans la grande salle, réservée principalement à l’orchestre symphonique de la radio danoise, l’influence de Hans Scharoun est palpable malgré les subtilités organiques apportées par Jean Nouvel. Par exemple, on retrouve le plan dite en vignoble presque à l’identique ou encore l’utilisation d’une canopée47 au-dessus de la scène. Avec ses 1800 places et la couleur orange confortable, l’intimité des lieux est manifeste. La sonorité avec son temps de réverbération de 2,1 seconde est appréciée des artistes et des spectateurs. Les studios d’enregistrement situés en sous-sol l’un à coté de l’autre sont parfaitement insonorisés.

ARCHITECTURE D’UNE PHILHARMONIE Figure 104: Façade extérieur du Koncerthuset, Copenhague

Certaines règles sont primordiales à la réalisation d’une salle de concert afin d’assurer une bonne écoute. Le volume octroyé par personne doit être entre 10 et 15m3, la largeur maximale de la salle peut aller jusqu’à 21m et la longueur maximale doit être de 33m affirme Daniel Commins. Nakajima soutient l’idée qu’une salle à bonne acoustique doit contenir entre 1500 et 1800 places. Figure 107: Graphique du temps de réverbération des différents sons en fonction du volume en m3

Figure 105: Salle du Koncerthuset

Figure X: Antique héâtre romain de Guelma

Par la suite la discussion oppose les pro-salles en « Boite à chaussures » dont la firme Artec et les pro-salles dite en « vignoble » entre autre la firme Nagata. La qualité acoustique des salles en boite à chaussure lorsqu’elle est réussie est due aux murs latéraux non éloignés qui permettent une bonne distribution du son et est due au mélange entre la réflexion immédiate et tardive. Clarté et résonance se côtoient, le son résonant est parfois lointain mais reste équilibré. Le parterre à plat et les gradins apparaissant au 24e rang rendent le son rasant. Yasuhisa Toyota, acousticien chez Nagata préconise les salles dites en vignoble pour son rendu sonore gagnant en relief même si il perd en homogénéité. Ces salles restent plus intimiste et l’émotion perçue y est visuelle et sonore, on se sent proche des instruments, en contact direct avec la musique.

II- Acoustique d’une salle de concert

1.1- Exemple de la Philharmonie de Paris

« Les architectes sont les gardiens des yeux et les acousticiens sont les gardiens des oreilles » . Jean Nouvel

1- Les salles de concerts vues par des acousticiens « Bien sûr, nous avons des outils scientifiques d’évaluation de l’acoustique. Mais la création d’une salle c’est de l’art, ce n’est pas de la science » déclare Tateo Nakajima acousticien chez Artec48.

Figure 106: Photo de Tateo Nakajima 47. Panneaux acoustique suspendus et ajustable permettant d’améliorer l’acousitque en fonction du style musical 48. Société, chef de file mondial dans la conception et la planification d’installations d’arts de la scène novatrices. Fondé en 1970, ils fournissent des services de consultation spécialisés pour les installations de tous types, en matière d’opéras, salles de concert et les théâtres.

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Figure 108: Zonage des matériaux acoustiques

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CHAPITRE III

ARCHITECTURE D’UNE PHILHARMONIE Figure 109: Parcours du son dans une salle de concert

III- Autres types de lieux de représentations 1- Salle de musique de chambre Une salle de musique de chambre est une salle destinée pour des représentations de petits comités de musiciens. Les représentations s’organisent en duo, en trio voir plus. La musique de chambre est instrumentale ou vocale. Les salles de musique de chambre sont généralement présentent dans le même complexe qu’une salle de concerts symphoniques mais peuvent aussi exister en solitaire. Les salles de musique de chambres offre un nombre de sièges plus restreint entre 300 et 350 places offrant une ambiance très intimiste. Les salles les plus emblématiques sont la celle de la Morgan Library à NewYork conçue par Renzo Piano connue pour sa sobriété et son élégance, et la salle Jean-Sébastien-Bach conçu par Zaha Hadid fidèle à une architecture contemporaine, au design high-tech.

2- Les matériaux préconisés

Figure 113: Salle de musique de chambre de la Morgan Library, NY

« On se bat pour qu’il y ait le moins possible de métal dans la salle, car cela colore le son », observe Daniel Commins acousticien français. Le matériau primordial à utiliser pour le plancher de la salle est le bois, de préférence le bois de chêne. En général, Les salles de concerts sont conçues partiellement voir totalement en bois. Les bois comme le cerisier, le hêtre, le makoré ou le sycomore. Le bois reconstitué et le contre-plaqué sont à bannir. La pierre si elle est utilisé doit être rugueuse. Pour une solution plus économique on préconise l’utilisation du plâtre.

Figure 115: Façade principale de la Morgan Library, NY

Figure 114: Salle de musique de chambre, J.S Bach,Manshester

2- Les studios d’enregistrement Figure 110: Graphique de l’absorption acoustique de différents matériaux en fonction de la fréquence du son

Par définition un studio d’enregistrement est un local ou se font les prises et l’enregistrement de son. Il comprend un studio, une régie, une cabine et un local technique. Formellement, les murs des studios de doivent pas etre parallèle. Une bonne isolation phonique est a préconisé. La ventilation centrale doit etre silencieuse car le moindre bruit peut etre enregistré. La régie est équipée du matériel nécessaire pour les prises de sons.

Figure 111: Salle de la Grange au lac à Evian, conçue entiérement en bois

Figure 116: Studio de la Philharmonie de Paris

Figure 112: Palais Montcalm, salle Raoul-Jobin, Québec

Figure 117: Image du clip vidéo d’Akua Naru49en studio

A savoir, des tables de mixage, des enceintes, des magnétophones et plusieurs autres outils servant au traitement du son. La cabine est l’espace ou l’on enregistre les sons grâce à un microphone. Ce local est complétement insonorisé, la communication visuelle avec la régie se fait à travers une vitre. 49. Artiste hip-hop and soul

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CHAPITRE III

ARCHITECTURE D’UNE PHILHARMONIE

VI- Dynamisation du paysage urbain Le nouveau parti pris des architectes et des urbanistes est de donner une atmosphère plus vivante à des quartiers essentiellement réservés aux affaires et aux résidences. L’objectif est de déployer un environnement qui sera animé de jour comme de nuit.

1.2- Les espaces de détente

1- Penser l’environement immédiat de la philarmonie 1.1- Parvis

a- La place de l’Opéra de Canton

L’opéra fait partie de la culture chinoise. L’Opéra de Canton, conçut par Zaha hadid et inauguré en 2010 est un modèle pour beaucoup. L’ensemble travaillé à l’horizontale se compose de deux masses ressemblant à des galets posés sur une plazza en opposition à la verticalité des gratte-ciel. La place accueille Hommes d’affaires et familles le jour et jeunesse de la nuit le soir.

Figure 120: Projets Whatami,MAXXI, Rome

Le projet Whatami est un aménagement temporaire des espaces extérieurs pour le MAXXI, musée national des arts du XXIème siècle à Rome, conçu par le cabinet stARTT61. Il est constitué de pentes douces destinées à la détente et au repos avec un cours d’eau qui les traversent. Les grandes fleurs créent de l’ombre la journée et éclairent la nuit. Figure 121: Le banc à vague

Figure 118: Place de l’Opéra de Canton, Zaha Hadid, Chine

b- Le parvis du centre Pompidou Le bâtiment avant-gardiste inauguré en 1977 a été conçu par Renzo Piano, Richard Rogers et Gianfranco Franchini. Beaucoup controversé il est aujourd’hui un emblème parisien. La place Georges Pompidou est dessinée selon une faible pente permettant aux spectateurs de pouvoir s’y installer. Celle-ci est souvent utilisé pour accueillir des expositions et a vu défilé beaucoup de grands maitre. Figure 119: Parvis du centre Pompidou, exposition de Calder, Paris, France

Les espaces de repos et d’assises donnent une nouvelle dimension et atmosphère à l’environnement immédiat d’un édifice. Ce type d’aménagement manque beaucoup en Tunisie. Il a pour but de créer une dynamique à ces espaces et est destiné à attirer les individus tout en leur octroyant un confort pour se détendre.

Figure 122: Banc qui pousse, Hambourg

Figure 123: Le banc pupitre

Figure 124: Banc «Galets noirs», San Fransisco

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CHAPITRE III

ARCHITECTURE D’UNE PHILHARMONIE

1.3- Aménagements urbain ludique Figure 125: Bascules lumineuses, Design Lateral Studio, Montréal

Design studios Lateral Office et CS Design ont collaboré avec les ingénieurs du Groupe EGP pour produire 30 bascules interactives qui émettent une lumière rayonnante et des sons doux. L’installation entière, appelée Impulse, est située sur la Place des Festivals à Montréal, où les visiteurs peuvent maintenant adopter ces jouets pour créer leur propre art. Une fois qu’ils sont en mouvement, les bascules génèrent des mélodies harmonieuses et de l’éclairage grâce à leurs haut-parleurs intégrés et leurs lumières LED. Ces pièces changent constamment en se déplaçant de haut en bas, permettant aux visiteurs de devenir des compositeurs spontanés avec des instruments uniques.

Conçu par le cabinet Foster & Partners en 2010, l’ombrière du Vieux-Port à Marseille est exploit ludique. Constituée d’une couverte miroitée de 22 mètres par 48 mètres, celle-ci est maintenue par 8 poteaux de 27 centimètres de diamètre et de 2.5 centimètres d’épaisseur. Elle permet de créer un espace ombragé imposant et permet au passant de s’apercevoir sur la face miroitante.

Figure 128: Ombrière du vieux port, Foter + Partners, Marseille

Figure 129: Ombrière du vieux port, Foter + Partners, Marseille

1.4- Salles de spectacles en plein air Figure 126: Installaion artistique intérractive, Trafik, Quatar

Le studio français Trafik a conçu l’installation 160 dans le cadre du programme culturel et annuel de Doha au Quatar. Elle propose une interaction entre les visiteurs et les éléments qui la constituent. Cette installation artistique interactive est à la fois sonore et lumineuse. Grace à une tablette les passants deviennent les artistes de la performance.

Les salles de concerts en plein air sont devenues indispensables de nos jours. Elles permettent d’accueillir jusqu’à 10 000 spectateurs et sont polyvalente. Elle présente un véritable défi acoustique. Aujourd’hui les festivals de musique électronique sont omniprésents en Tunisie, et les

espaces en plein air capable d’offrir une qualité spatiale propice à l’accueil de ce nombre de personne est quasi-inexistante. Ces salles font appellent à des procédés acoustique qui font eux même appellent à une architecture parfois éphémère sous forme de coques.

Figure 127: Tablette interactive, Trafik, Quatar

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Figure 130: Photo d’une foule lors d’un concert

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CHAPITRE III

ARCHITECTURE D’UNE PHILHARMONIE

2- Pluralité des activités au sein même de l’édifice

a- Le Wolkenturn Parmi les projets les plus connus le Wolkenturn en Autriche qui peut accueillir jusqu’à 1700 places assises en gradins, présente une scène allant à une hauteur de 15m. La coque acoustique de l’arène en plein air produit un son excellent grâce aux détails acoustiques de la firme Müller-BBM de Munich. L’édifice est conçu par les architectes Marie-Thérèse Harnoncourt et Ernst J. Fuchs.

Opéra de Canton

Opéra Garnier

Opéra de Konsrtsaal Copenhague

Elbe Musiksen Hus Philharmonie Phiharmonie de Paris

Architecte

Zaha Hadid

Charles Garnier

Henning Larsen

Jean Nouvel

Herzog De Meuron

Coop himmelblau

Jean Nouvel

Situation

Chine

France

Danemark

Suisse

Allemagne

Danemark

France

Restaurant Hôtel Appartements

Figure 131: Salle de concert, Autriche

Bibliothèque Musée

b- La Promenada

Figure 132: Théatre sur l’eau, Slovénie

E. de musique

Avec la transformation de la Promenada, à Velenj en Slovénie, le cabinet Enota transforme l’axe principal de la ville. Son centre étant placé dans le nouvel amphithéâtre le long de la rivière. En rétrécissant le pont et en l’éloignant du premier axe, on récupère l’espace nécessaire à la construction d’un amphithéâtre qui descend lentement vers la surface de la rivière. L’attrayant amphithéâtre de la rivière, avec le nouveau pont servant de toile de fond, devient le centre de l’activité dans la ville, et la rivière peut à nouveau réclamer une place importante dans la conscience des citadins.

c- Le pavillon Jay Pritzker Le pavillon Jay Pritzker est un kiosque à musique. Inauguré en 2004, il est conçu par l’architecte Frank Gehry pour la ville de Chicago. On reconnait la touche déconstruite en acier inoxydable du maitre. Les 11 000 spectateurs assistent aux concerts de l’orchestre symphonique assis sur des gradins en avant plan ou assis directement sur la pelouse en arrière-plan. Le système de sonorisation y est sophistiqué et procurent le même confort sonore que dans une salle de concert couverte.

Boutiques Figure 134: Tableaux des activités retrouvées au sein d’un opéra

3- Exemple de l’impact d’une philharmonie sur un quartier ou une ville : 3.1- Elbe Philharmonie a- Description L’Elbe philharmonie est situé sur un entrepôt en brique à Hambourg. Celui –ci comporte aujourd’hui le parking, des salles de conférence et de répétitions et une petite salle de 170 places. La façade de ce bâtiment n’a pas été transformée hormis l’ajout de balcons en métal. L’ancien dépôt de cacao est chapeauté un édifice en verre à la toiture en forme de vague

d’une hauteur de 37 mètres. La grande salle couleur champagne de 2100 sièges dessiné en plan dit en vignoble et au plancher de chêne s’y trouve. Dans cette structure en verre tel un paquebot se cache la salle de musique de chambre 550 places, un hôtel, un restaurant et des appartements privés.

Figure 135: Elbe philharmonie, Herzog et De Meuron, port d’hambourg

Figure 133: Salle de concert, Chicago

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CHAPITRE III

ARCHITECTURE D’UNE PHILHARMONIE

b- Impact La volumétrie de cet édifice est des plus atypiques autant par sa forme que par les matériaux choisis. Au départ repoussante de par sa monumentalité, le travail des deux architectes suisse sera salué par la suite car ils ont réussi a intégré l’objet dans un site à son image. L’Elbe philharmonie, ouvert 24h/24h, a redonné vie à un quartier auparavant déserté grâce aux différents espaces qui s’y trouve ; la salle de concert qui ne dors jamais.

Figure 136: Plan et coupe de l’Elbe philharmonie, Herzog et De Meuron, port d’hambourg

Salle de concert principale 2150pers

3.2- Opéra de Sydney a- Description Pour défendre la conception de l’opéra de Sydney Jorn Utzon a dit : « Au lieu de faire une forme carré, j’ai fait une sculpture. J’ai voulu que cette forme soit un peu une chose vivante, que lorsque vous passez devant il se passe toujours quelque chose, vous n’êtes jamais fatigué de la regarder se détachant sur les nuages jouant avec le soleil, la lumière… »50 Controversé par l’un de ses confrères, Frank Lloyd Wright « Ce projet n’est pas significatif de l’Australie, ni d’un opéra : ce n’est qu’un caprice », il a effectivement couté 102 millions de dollars au lieu de 7 millions prévu à la base. Il est constitué de trois grands coquillages entourés d’espaces dédié à la promenade. Les voutes ont permis une innovation dans le domaine de la préfabrication du béton armé et la toiture est composée de 1 056 006 tuiles de céramique blanche. Il est constitué d’un concert hall de 2679 sièges, d’un opéra de 1547 sièges, d’une salle de théâtre de 544 sièges, d’une plus petite salle de théâtre de 398 sièges et d’un studio de théâtre de 364 sièges.

Hôtel

Salle de concert secondaire 550pers Figure 139: Plan du 1er niveau de l’Opéra de Sydney

Architecte : Herzog et De Meuron Situation : Entrepôt portuaire à Hambourg en Allemagne, Hafen City Inauguration : 2017

Inauguré il y a de cela 44 années, cet opéra était un défi d’ingénierie à l’époque de sa construction. L’Opéra de Sydney reste un monument historique symbole de tout un pays et en a fait sa renommée à l’internationale. Il a notamment participé au développement du tourisme australien. Il est encore aujourd’hui impossible de rentrer d’un voyage à Sydney sans avoir emporter un modèle réduit de l’opéra dans ses bagages.

Architecte : Jorn Utzon Situation : Sydney Inauguration : 1973

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Figure 138: Détail de la toiture de l’Opéra de Sydney

b- Impact

Appartements

Parking

Figure 137: Façade l’Opéra de Sydney, Utzon, Australie

Figure 140: Opéra de Sydney en lego 50. Citation de Jorn Utzon, A.Pecqueur, «Les espaces de la musique», Parenthéses, 2015

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CHAPITRE III

ARCHITECTURE D’UNE PHILHARMONIE

Synthèse Figure 141: Plan de la Philharmonie de Berlin

Balcons

Balcons Orgue

Orchestre Orgue

Podium Orchestre Cercle

Parterre

Loges Figure 142: Coupe de la Philharmonie de Berlin

Balcons Galerie

Figure 143: Plan de la Goldener Saal du Musikverein

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IV Alvar Alto, architecte du palais

IMPLANTATION D’UNE PHILHARMONIE EN BANLIEUE NORD DE TUNIS

Finlandia en Finlande : « La musique et l’architecture ont toutes deux une dimension mathématique qui, internationalement parlant, ne ressemblent même plus à des mathématiques. Toutes deux sont régies par des contraintes dictées

par

la

matière.

La

musique serait impossible sans les phénomènes vibratoires de la matière, qu’elle soit morte ou vive. », Discours à l’Académie de Finlande le 3 janvier 1955


CHAPITRE IV

IMPLANTANTATION D’UNE PHILARMONIE EN BANLIEUE NORD DE TUNIS

I- Contexte d’intervention

2- Analyse du Site 2.1- Situation à l’échelle du quartier

1- Présentation du site

RN9 N

Les quartiers du Lac Nord-Est bénéficient d’une situation géographique stratégique, carrefour entre le centre-ville, la banlieue Nord et la banlieue Sud de Tunis. On retiendra la proximité et la facilité d’accès. Cette zone du Grand Tunis est en perpétuel développement par l’augmentation des habitants, donc des constructions. On constate une architecture moderne sur l’ensemble, une nouvelle cité est en train de naître. La zone d’intervention, zone encore en projet de développement et d’aménagement nommée «Le centre-ville» est située entre « La cité des Pins» quartier déjà construit et «Le quartier de la foire», terrain encore non édifié. Le projet vise à y construire, écoles, commerces, bureaux, médiathèque et habitations. Un quartier polyfonctionnel verra le jour. Ce nouveau morceau de la ville sera un endroit attractif pour les jeunes par les différentes activités tel que les cafétérias, centres commerciaux ou encore le futur cmoplexe sportif «Tunis Sport City», seulement l’absence d’équipement culturel reste un point négatif dans l’aménagement urbain de cette zone.

«Tunis Sport City» «Cité des Pins»

Zone d’intervention Parc urbain

1.1- Situation à l’échelle de la banlieue

«Quartier de la foire» Foire du Kram Figure 145: Plan de situation du terrain à l’echelle du quartier

2.2- PAD du quartier du «Centre-ville» datant de 1997 Parking Espace vert Habitat semi-collectif commerces, bureaux, services

N

Centre d’affaire, commerces et services

Figure 144: Plan de situation du terrain à l’echelle de la ballieue

Animation touristique

Corniche

Ecoles primaire et secondaire

Hotel

Habitat collectif commerces, bureaux , services

Figure 146: Plan d’aménagement du «Centre-ville» dantant de 1997

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CHAPITRE IV

IMPLANTANTATION D’UNE PHILARMONIE EN BANLIEUE NORD DE TUNIS

2.3- Tracé urbain du «Centre-ville» et de ses alentours

3- Paysage urbain environant

Tunis Sport City

N

PARC URBAIN

Vers la Marsa

Vers le Kram

Vers Tunis

Figure 149: Vue Ouest de la zone d‘intervention

Figure 150: Vue Est de la zone d‘intervention

Tunis Sport City N

PARC URBAIN

Vers la Marsa Vers Tunis

Vers le Kram

ZONE D’INTERVENTION

ZONE D’INTERVENTION LAC Figure 147: Tracé urbain du quatier du «Centre-ville»

Site actuellement construit

Aménagement Urbain Futur

LAC Figure X: Plan d’evaluation des differentes hauteurs des batiments environant

R+10 N

R+8

R+6

Figure 151: Vue sur le terrain depuis la rue d’erable

Rue de la feuille d’érable Figure 148: Image satellite actuelle de l’environement urbain du site

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R+2

R

Parking

Corniche

Figure 152: Vue Sud- Ouest depuis le terrain

Zone d’intervention

Lac

Figure 153: Coupe morphologique de l’environement immediat du terrain

Le tracé urbain est régulier, les formes carrés et rectangulaires dominent le tissu urbain et est divisé par le biais d’artères principales et secondaires.

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CHAPITRE IV

IMPLANTANTATION D’UNE PHILARMONIE EN BANLIEUE NORD DE TUNIS

3.1- Voisinage

Figure 154: Photo des voiries automobiles (rue d’érable)

Figure 160: Photo panoramique sur le rond point de la foire du Kram

3.2- Accessibilité Figure 155: Photo des voiries automobiles

BUS Avenue Mohamed V

Vers la Marsa

Parc Urbain Vers le Kram

Vers Tunis

BUS

Figure 156: Phot du rond point (rue d’érable)

Rue de la feuille d’Erable

BUS Zone d’intervention

BUS

Lac

Les Berges du Lac II Walkaway

Figure 157:Photo du rond point (corniche)

N

Figure 161: Plan des différents accès et flux

Figure 159: Photo de la vue sur le lac depuis le terrain

Flux important Flux moyen Flux faible Figure 158: Photo de la rue reliant le Lac 2 à la cité des Pins

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Sens de la circulation Station de TGM du Kram BUS Station de BUS: Avenue Md. V Rue de la feuille d’erable RN9 (route Tunis-Marsa)

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CHAPITRE IV

IMPLANTANTATION D’UNE PHILARMONIE EN BANLIEUE NORD DE TUNIS

II- Reflexion programmatique

3.3- Limite du terrain

1- Projets d’inspirations 1.1- Opéra d’Oslo « Dans le domaine des salles de concert, il y a beaucoup de projets pour lesquels les architectes expriment trop d’idées architecturales. Avant tout chose, il faut respecter la musique […]». Tarald Lundevall, architecte membre de l’agence Snøhetta.

600m

Architecte : Snøhetta Date de construction : 2000-2008 Lieu : Oslo, Norvège Acousticien : Brekke & Strand Akustikk, Arup Acoustics Superficie : 38 500 m²

180m

44m N

Lac Figure 162: Plan des limites du terrain Figure 163: Photo de Tarald Lundevall

IMPLANTATION DU PROJET

Hotels ( R+10)

Figure 164: Plan masse de l’Opéra d’Oslo

Habitats collectifs, commerces, bureaux, services (R+8) Animations touristique loisirs (R+1) 12m Espace vert Corniche

10m Centre d’affaire, commerces et services (R+6)

12m 8m

10m

Voirie automobile Voirie piétonnière

Figure 165: Photo de la façade principale de l’Opéra d’Oslo

Synthése Plusieurs facteurs font de ce terrain un site favorable pour l’implantation d’une philharmonie. En effet, il contient plusieurs caractéristique, qui sont favorables pour ce choix : Un terrain non accidenté Une facilité d’accès Un emplacement au coeur de la nouvelle cité à proximité de futurs quartiers à but commercials, residentiels et touristiques Aucun équipement culturel déstiné à accueillir des spectacles n’est prévu dans cette zone Une situation en bordure du lac à proximité des couloirs aériens ( visibilité / emblème) Une corniche réaménageable

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Accès à la 5ème façade en se promenant autour du projet

Figure 166: Detail du marbre de Carrare

L’Opéra d’Oslo est un édifice qui prime la fonctionnalité. Situé en face des fjords, il dialogue parfaitement avec les éléments naturels. Grace a son enveloppe extérieure en marbre de carrare et à son intérieur en bois de chêne, l’élément porte une allure sobre et majestueuse. Le visiteur peut se promener autour du projet grâce une promenade extérieure le menant jusqu’au toit par le biais d’une pente douce.

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CHAPITRE IV

IMPLANTANTATION D’UNE PHILARMONIE EN BANLIEUE NORD DE TUNIS

La grande baie vitrée du bâtiment laisse apercevoir le foyer et les ateliers de confection des décors dès l’extérieur. L’opéra contient une salle de concert de 1364 sièges, conçue à l’italienne et un auditorium de 400 places. La salle principale a pour réputation d’avoir une bonne acoustique car chaque élément architectural utilisé est un choix acoustique comme par exemple pour l’incurvation les balcons. Ainsi, l’Opéra d’Oslo est tout aussi emblématique pour la Norvège que l’Opéra de Sydney pour l’Australie. Figure 167: Photo de nuit de la façade de l’Opéra d’Oslo

A

A

Figure 171: Plan RDC le l’Opéra d’Oslo

A

A

Figure 172: Plan 2eme niveaux

A

A

Figure 173: Plan 3eme niveaux

Figure 170: Photo de la salle de répétition

Figure 168: Photo de la salle d’opéra (Oslo)

Figure 174: Coupe A-A (Opéra d’Oslo)

Implatation du projet dans le port industriel et commercial du quartier Bjørvika Foyer et espace reservé au public Grande salle Petite salle Auditorium Figure 169: Photo de la salle de musique de chambre

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Administration et espace reservé à la musique

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CHAPITRE IV

IMPLANTANTATION D’UNE PHILARMONIE EN BANLIEUE NORD DE TUNIS

1.2- Philharmonie de Paris « Dans le mot philharmonie, on peut déjà facilement imaginer l’amour de l’harmonie. Nous jouons d’harmonies successives, d’harmonies urbaines […] » Jean Nouvel Architecte : Jean Nouvel Date de construction : 2011-2015 Lieu : Paris, France Acousticien : Marshall Day Acoustics, Toyota Yasuhisa, Artec Superficie : 42 000 m² Figure 178: image de synthése de la philharmonie de Paris par le parc de la Vilette

Figure 175: Photo de Jean Nouvel

B B

Figure 179: Plan du RDC de la philharmonie de Paris

Figure 176: Image de synthése de l’entrée princiale de la Philharmonie de Paris

Jean Nouvel s’est inspiré des ButtesChaumont pour la réalisation de la Philharmonie de Paris. A l’extérieure de l’édifice, les spectateurs peuvent déambuler en dessous du projet surélevé de 9m tout en appréciant la vue panoramique sur le parc de La Villette. L’enveloppe extérieure, au geste minéral est en aluminium et les parois intérieurs en inox brillant. L’accès au bâtiment se fait par le sous-sol grâce à un parking de 600 places ou directement par le parc par le biais de l’escalier monumental ou de l’ascenseur qui dessert tous les niveaux.

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B B

Figure 180: Plan du 2eme niveau de la philharmonie de Paris Figure 177: Photo satellite d’implantation de la Philharmonie de Paris

A l’intérieur, plusieurs pôles viennent s’y loger. Un pôle pédagogique de 800m² permettant un apprentissage musical, un espace de restauration et de détente, 16 salles de répétitions dont une ouverte au public et enfin une salle de concert de 2400 à la ligne organique.

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CHAPITRE IV

IMPLANTANTATION D’UNE PHILARMONIE EN BANLIEUE NORD DE TUNIS

Figure 181: Coupe B-B de la Philharmonie de Paris

Figure 185: Images reconstituées des différents mode de la salle

Configuration symphonique : 170m² / 2400 places assises / 120 musiciens sur scène + choeur Configuration musique amplifiée / Jazz / Musique du monde : scène frontale et surface de 190m² -Public assis (ajout de chaises amovibles sur le parterre plat) : 2400 places - Public assis / debout (une partie des gradins du parterre en place et l’autre à plat : 3200 places - Public debout (Parterre bas à plat) : 3700 places

Figure 183: Image de synthése la salle de cours

Figure 182: Image de synthése la salle de répétition

Installation de panneaux acoustique rainurés afin d’obtenir une bonne réverbérations pour le traitement acoustique des salles de répétitions Figure 184: Plan de la salle de concert de la philharmonie

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Enveloppante et asymétrique, le spectateur de fond de salles se situe à une distance de 32m. Afin de parfaire la prestation sonore, l’architecte a choisi un mélange entre la salle en « boite à chaussure » et la salle dite en « vignoble » surmonté d’une canopée en forme de « nuages » mais aussi de détacher la structure de la salle de la structure du bâtiment. Cette salle amovible peut aussi accueillir un public debout et peut atteindre 3650 spectateurs.

1 et 3 : Zones de gradins rétractables totalement ou partiellement 2 : Scène modulable, elle permet plusieurs configurations scéniques

Figure 186: Coupe de la salle de concert de la philharmonie

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CHAPITRE IV

IMPLANTANTATION D’UNE PHILARMONIE EN BANLIEUE NORD DE TUNIS

1.3- CasArts (Opéra de Casablanca) « L’architecture est une succession de moments, avec des ralentissements, des répétitions, exactement comme dans une partition de musique.» Christian de Portzamparc Figure 189: Photo de Christian de Portzamparc

Architecte : Christian de Portzamparc Date de construction : 2009-2018 Lieu : Casablanca, Maroc Acousticien : XU-Acoustique Superficie : 20 245 m²

Figure 187: Photo 1 de chantier de la salle de la Philharmonie de Paris

Figure 190: Implantation de CasArts sur la place

Figure 188: Photo 2 de chantier de la salle de la Philharmonie de Paris

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Figure 191: Images de synthése de la galerie intérieure et de la façade principale

CasArts est implanté sur la place Mohamed V à Casablanca, entouré d’édifices à la morphologie rectangulaire dont le palais de justice. L’architecte a donc proposé de créer une médina dans la ville en multipliant les pavillons au sein du projet, rassemblés grâce à plusieurs entrées fines menant vers une galerie traversante formée de piliers incurvé de staff rouge. La ventilation naturelle est prônée, le public pourra pénétrer dans les failles situées entre les pavillons afin de pouvoir s’abriter à l’ombre ou de s’installer dans les cafétérias de l’édifice.

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CHAPITRE IV

IMPLANTANTATION D’UNE PHILARMONIE EN BANLIEUE NORD DE TUNIS Foyer et espace reservé au public Grande salle Petite salle Auditorium

Figure 194: Coupe C-C

Figure 192: Image de synthése de la alle de concert en plein air de CasArts

La façade principale est recouverte d’un moucharabieh en résine et terre cuite, rappelant les matériaux et techniques de constructions locales. L’entrée principale peut se transformer et laisser place à une grande salle de spectacle en plein air menant à l’idée de scénographie urbaine transformable.

D

D

C

L’Opéra de Casablanca présente plusieurs salles dont un théâtre à l’italienne de 1800 places, un théâtre modulable de 600 places sans oublier les salles de répétitions, une galerie d’art et autres cyber café et librairie. L’objectif du Maroc en réalisant ce projet, est de multiplié les manifestations nationales et internationales afin de permettre aux jeunes talents émergent de croire en un avenir dans le domaine musical. Ce village culturel, a pour objectif de promouvoir les artistes locaux, participé à l’éducation artistique du peuple marocain tout en donnant une nouvelle identité à une ville souhaitant développer un tourisme culturel.

Figure 195: Coupe D-D

Figure 196: Coupe niveau 1 sur la salle de concert

Figure 197: Coupe niveau 2 sur la salle de concert

C

Figure 193: Plan niveau 1 (CasArts)

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Figure 198: Image de synthése de la salle de concert

Figure 199: Coupe niveau 3 sur la salle de concert

90


CHAPITRE IV

IMPLANTANTATION D’UNE PHILARMONIE EN BANLIEUE NORD DE TUNIS Figure 203: Photo aérienne de CasArts en chantier

Figure 200: Façade Nord

Figure 204: Photo de la salle de concert en chantier (vu de la scène)

Figure 201: Façade Est

Figure 202: Image de synthése sur l’entrée de CasArts

Figure 205: Photo des ouvertures de l’édifice

Figure 206: Photo de la salle de concert en chantier (Vue aérienne)

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CHAPITRE IV

IMPLANTANTATION D’UNE PHILARMONIE EN BANLIEUE NORD DE TUNIS

2- Tableau récapitulatif

Nom du projet Opéra d’Oslo

Philharmonie de Paris

CasArts (Opéra de Casablanca)

Architecte Snøhetta

Image du projet

Jean Nouvel

Christian de Portzamparc

Idées retenues - P r o m e n a d e extérieure vers le toit - Forme - Implantation au bord des fjords - Programme fonctionnel -Salle modulable -Pole pédagogique -A proximité d’un parc - Différents accès au projet

- Implantation dans une grande place - Système pavillonaire ouvert par plusieurs failles Identité locale vue de manière contemporaine - Salle de concert en plein air Programme fonctionnel

Nom du projet Plan Opéra d’Oslo

Coupe

Philharmonie de Paris

CasArts (Opéra de Casablanca)

Figure 207: Tabeau récapitulatif des élements constituants les projets d’inspirations

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CHAPITRE IV

IMPLANTANTATION D’UNE PHILARMONIE EN BANLIEUE NORD DE TUNIS

III- Réfexion autour de la conception architecturale Dans l’optique de proposer une salle de concert dans le quartier du «Centre-ville» au Lac, cité démunie d’équipement culturel, nous nous sommes basés sur les différentes recherches déployées dans la méthodologie d’approche et sur l’analyse du site choisi. Nous tenterons de concevoir une philharmonie en donnant une nouvelle identité au paysage urbain au quartier.

1- Réflexion autour de l’intégration au site

La reflxion quant à la recherche d’implantation s’est dirigée vers plusieurs points - Intégration dansl l’axe de la rue afin de créer une percée - Positionnement de part et d’autre de l’axe afin de maintenir la perspective menant au lac - Possilibilité de circulation autour de l’objet - Création d’un objet respectant les lignes d’une arche

2- Organigramme fonctionnel

PÔLE PÉDAGOGIQUE

SALLE DE CONCERT EN PLEIN AIR

SALLES DE COURS ATELIER D’EVEIL SALLE DES PROFS STUDIOS SALLE DE REPET.

RESTAURANT

ENTREE

Sas

FOYER ADMINITRATION Sas

PETITE SALLE

Figure 208: Dessin d’implantation Figure 208: Dessin d’integration autour de l’axe

GRANDE SALLE STUDIOS SALLES DE RÉPÉTITIONS BIBLIOTHÈQUE DE PARTITIONS LOGES ESPACES CONSACRES A LA MUSIQUE

Figure 211: Organigramme fonctionnel

Figure 209: Dessin d’articulation des fonctions entre elles

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Figure 210: Dessin d’une ébauche volumétrique

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CHAPITRE IV

IMPLANTANTATION D’UNE PHILARMONIE EN BANLIEUE NORD DE TUNIS

3- Tableau des surfaces SALLE DE CONCERT

PÔLE PÉDAGOGIQUE

Désignation

Nbr.

Surface utile (m²)

Surface utile totale (m²)

Désignation

Nbr.

Surface utile (m²)

Surface utile totale (m²)

Grande salle Petite salle Salle en plein air TOTAL

1 1 1

1600 450 1000

1600 450 1000 3050

Atelier d’éveil à la musique n°1

1

65

65

Atelier d’eveil à la musique n°2

1

35

35

Salle de cours n°1

1

70

70

Salle de cours n°2 Salle de pratique collective n°1 Salle de pratique collective n°2 Salle de pratique collective n°3 Salle de pratique collective n°4

1 1

120 125

240 125

1

100

100

1

80

80

1

40

40

Salle de répétition instrumentale individuelle

5

10

50

Studio 1 Salle des professeurs 1

25 30

25 30

Administration

1

100

100

Stockage

1

50

50

Espace de détente

1

300

300

Bloc sanitaire

2

20

40

Cafétéria

1

60

60

ESPACES CONSACRES A LA MUSIQUE Désignation

Nbr.

Surface utile (m²)

Surface utile totale (m²)

Grande salle de répétition

1

400

400

Salle de répétition

1

250

250

Salles de répétition Studio Studio Loge chef d’orchestre Loge premier violon Loges simple Loge double Bibliothèque de partition Bloc sanitaire Cafétéria Bar Espace de détente TOTAL

97

3 2 3 1

100 120 60 30

300 240 180 30

1 3 5 1

30 30 60 180

30 90 300 180

2 1 1 1

20 100 50 100

40 100 50 100 2290

TOTAL

1410

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CHAPITRE IV

IMPLANTANTATION D’UNE PHILARMONIE EN BANLIEUE NORD DE TUNIS

SERVICES Désignation

Nbr.

Surface utile (m²)

Surface utile totale (m²)

Restaurant d’entreprise Restaurant Concept store Foyer Bar TOTAL

1

100

100

1 1 1 2

300 150 800 200

300 150 800 400 1790

Désignation

Nbr.

Surface utile (m²)

Surface utile totale (m²)

Espace bureautique Cafétéria Bloc sanitaire Espace de détente TOTAL

1 2 1 1

200 200 20 100

200 400 20 100 720

ADMINISTRATION

SALLES DE CONCERT ESPACES CONSACRES A LA MUSIQUE PÔLE PÉDAGOGIQUE SERVICES ADMINISTRATION

Surface utile totale m² 3050 2290 1410 1790 720

TOTAL PROJET (m²)

9260

TAUX D’APPOINT (m²)

13 890

Les surfaces suggérées sont approximative à notre stade d’avancement.

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CONCLUSION.

A l’issu de ce travail de recherche nous comprenons que l’élaboration d’une salle de concert permet de stimuler et de dynamiser les échanges culturels autour et au sein de l’enceinte. Une philharmonie est une manifestation en elle-même, avant tout un lieu de rencontre mais aussi de partage. L’évolution de l’architecture des lieux de représentations et de spectacles au cours du temps nous prouve que les chercheurs et spectateurs sont dans le besoin d’une évasion sonore et visuelle confortable. Les musiciens sont eux-mêmes spectateurs de leur art. Dès lors l’élaboration de cet édifice, permettra à la nouvelle génération de ce vouer corps et âmes à leurs dons grâce au pôle pédagogique et ses plusieurs salles de répétitions et d’apprentissages, mais aussi aux visiteurs de pouvoirs pleinement profiter d’une salle équipée et conçue selon des préceptes actuels. Située au cœur du quartier, « Centre-ville », au bord du Lac nord-est de Tunis, cet équipement culturel a pour but de faire vivre cette nouvelle cité en devenir de jour comme de nuit et de redorer l’image culturelle tunisienne en devenant l’emblème de l’essor du pays.

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TABLE DES FIGURES. Figure 1: Z, Illustration de la société de consomation, DEBATunisie, octobre 2017 Figure 2: Photo de groupe à la Rachidia Figure 3: Hedi Jouini, artiste tunisien Figure 4: Ali Riahi, artiste tunisien Figure 5: Tabbel de kerkennah Figure 6: Artiste jouant de la Zokra Figure 7: A . L . A, rappeur tunisien Figure 8: Yacine Boularès,Saxophoniste, multi-instrumentiste, compositeur et producteur franco-tunisien Figure 9: Adriatique, Dj étranger, Fairground Festival Figure 10: Marc Rmboy, Dj étranger, Djerba Fest Figure 11: Plan du plancher du théatre municipal de Tunis Figure 12: Photo d’époque du théâtre municipal de Tunis Figure 13: Photo de la façade sur l’avenue Mohamed V de la cité de la culture Figure 14: Théâtre antique de Carthage Figure 15: Perspective intérieure du palais du baron d’Erlanger Figure 16: Concert dans le patio du palais Figure 17: Vitrine du musée du palais Figure 18: Perspective extérieure de la coupole Figure 19: Meeting au palais des sports de Tunis Figure 20: Meeting au palais des congrès de Tunis Figure 21: Opéra khédival du Caire, 1869 Figure 22: Opéra du Caire, 1988 Figure 23: Opéra de Mascate, 2011 Figure 24: Opéra de de Amman, 2008 Figure 25: Opéra de Dubai, 2016 Figure 26: Opéra d’Alger, 2015 Figure 27: Opéra de Casablanca, travaux en cours. Figure 28: Illustration «ARCHIMUSIC», Frederico Babina Figure 29: Schématisation du nombre d’or Figure 30: Parthénon et rectangle d’or Figure 31: Illustration de la mise en scène d’un théatre grec Figure 32: Gradins Figure 33: Photo du théâtre antique de Delphes Figure 34: Orchestra de différents théâtres grecs Figure 35: Schéma des zones d’un théâtre Grec Figure 36: Reconstitution du théâtre de Pompée, Rome Figure 37: théâtre romain d’Amman, Jordanie Figure 38: Antique théâtre romain de Guelma, Algérie Figure 39: Vue en perspective sur la scène du théâtre de Palmyre, Syrie Figure 40: Tribunal d’un théâtre romain Figure 41: Schéma des zones d’un théâtre romain Figure 42: Plan du théâtre romain de Pompée, Rome Figure 43: Vue globale du teatro Olimpico, Vicence Figure 44: Scène du teatro Olimpico , Vicence Figure 45: Vue sur la scène du teatro Olimpico Figure 46: Coupe et perspective du teatro Olimpico

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Figure 47: Plan du teatro Olimpico, Vicence Figure 48: Vue en perspective sur la scène du teatro d’all Antica, Lombardie Figure 49: Vue sur les gradins du teatro d’all Antica, Lombardie Figure 50: Scène du teatro d’all Antica, Lombardie Figure 51: Vue en perspective sur les gradins du théâtre Farnese, Parme Figure 52: Plan du théâtre Farnese, Parme Figure 53: Coupe sur l’axe principale du théâtre Farnese, Parme Figure 54: Coupe sur l’axe principale du théâtre Farnese, Parme Figure 55: Façade du théâtre San Cassiano Figure 56: Plan du théatre San Giovanni e Paolo, Venise Figure 57: Vue en perspective sur la scène du théatre San Giovanni e Paolo, Venise Figure 58: Axonométrie de la Scala de Milan Figure 59:Plan de la Scalla de Milan Figure 60: Vue en perspective sur la scène de la salle de la Scala de Milan Figure 61: Vue en perspective de la salle de la Scala de Milan Figure 62: Vue sur la salle de la Fenice Figure 63: Plan de la Fenice, Venise Figure 64: Axonométrie de la Fenice, Venise Figure 65:Balcon de la salle de La Fenice, Venise Figure 66: Façade principale du Théâtre San Carlo,Naples Figure 67: Vue sur le plafond de la salle du Théâtre San Carlo,Naples Figure 68: Plan du Teatro San Carlo, Naples Figure 69: Salle principale du Grand Théâtre de Bordeaux Figure 70: Coupe sur l’axe principalre du Grand Théâtre de Bordeaux Figure 71: Façade principale du Grand Théâtre de Bordeaux Figure 72: Façade principale du Schauspielhaus, Allemagne Figure 73: Salle principale du Schauspielhaus, Allemagne Figure 74: Salle principale de l’Opéra Garnier, Paris Figure 75: Couloir de L’Opéra Garnier, Paris Figure 76: Escalier principal de l’Opéra Garnier, Paris Figure 77: Salle principale de l’Opéra Garnier, Paris Figure 78: Plan fonctionnel d’un théâtre grec Figure 79: Plan fonctionnel d’un théâtre romain Figure 80: Salle d’Opéra du Teatro San Carlo de Naples Figure 81: Coupe en perspecive de l’Opéra Garnier Figure 82: Plan de la salle du Teatro San Carlo Figure 83: Canopée de la salle en vignoble de la Philharmonie de Paris Figure 84: Salle de la Philharmonie de Paris Figure 85: Coupe sur l’axe central de la Rotonde, Londres Figure 86: Vue sur la Rotonde, Londres Figure 87: Salle ovale du Royal Albert Hall, Londres Figure 88: Façade principale du Royal Albert Hall, Londres Figure 89: Salle du Gewandhaus, Leipzig Figure 90: Salle du conservatoire, Paris Figure 91: «Goldener Saal» du Musikverein, Vienne Figure 92: «Brahms Saal» du Musikverein, Vienne Figure 93: Droite: Situation de la «Goldener Saal» / Centre: Plan de la «Goldener Saal» / Gauche: Plan de la « Brahms Saal»

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Figure 94: Façade principale du Concertgebouw, Amsterdam Figure 95: Salle en boite à chaussure du Concertgebouw, Amsterdam Figure 96: Salle en boite à chaussure du Boston Symphony Hall Figure 97: Salle en vignoble de la Philharmonie de Berlin Figure 98: Orgue de la salle de la Philharmonie Figure 99 et 100: Façade principale et arrière de la philhrmonie de Berlin Figure 101: Façade principale du Wall Disney Music Hall Figure 102: Salle en vignoble du Wall Disney Music Hall Figure 103: Orgue du W.D.C.H Figure 104: Façade extérieur du Koncerthuset, Copenhague Figure 105: Salle du Koncerthuset Figure 106: Photo de Tateo Nakajima Figure 107: Graphique du temps de réverbération des différents sons en fonction du volume en m3 Figure 108: Zonage des matériaux acoustiques Figure 109: Parcours du son dans une salle de concert Figure 110: Graphique de l’absorption acoustique de différents matériaux en fonction de la fréquence du son Figure 111: Salle de la Grange au lac à Evian, conçue entiérement en bois Figure 112: Palais Montcalm, salle Raoul-Jobin, Québec Figure 113: Salle de musique de chambre de la Morgan Library, NY Figure 114: Salle de musique de chambre, J.S Bach,Manshester Figure 115: Façade principale de la Morgan Library, NY Figure 116: Studio de la Philharmonie de Paris Figure 117: Image du clip vidéo d’Akua Naru49en studio Figure 118: Place de l’Opéra de Canton, Zaha Hadid, Chine Figure 119: Parvis du centre Pompidou, exposition de Calder, Paris, France Figure 120: Projets Whatami,MAXXI, Rome Figure 121: Le banc à vague Figure 122: Banc qui pousse, Hambourg Figure 123: Le banc pupitre Figure 124: Banc «Galets noirs», San Fransisco Figure 125: Bascules lumineuses, Design Lateral Studio, Montréal Figure 126: Installaion artistique intérractive, Trafik, Quatar Figure 127: Tablette interactive, Trafik, Quatar Figure 128: Ombrière du vieux port, Foter + Partners, Marseille Figure 129: Ombrière du vieux port, Foter + Partners, Marseille Figure 130: Photo d’une foule lors d’un concert Figure 131: Salle de concert, Autriche Figure 132: Théatre sur l’eau, Slovénie Figure 133: Salle de concert, Chicago Figure 134: Tableaux des activités retrouvées au sein d’un opéra Figure 135: Elbe philharmonie, Herzog et De Meuron, port d’hambourg Figure 136: Plan et coupe de l’Elbe philharmonie, Herzog et De Meuron, port d’hambourg Figure 137: Façade l’Opéra de Sydney, Utzon, Australie Figure 138: Détail de la toiture de l’Opéra de Sydney Figure 139: Plan du 1er niveau de l’Opéra de Sydney Figure 140: Opéra de Sydney en lego Figure 141: Plan de la Philharmonie de Berlin

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Figure 142: Coupe de la Philharmonie de Berlin Figure 143: Plan de la Goldener Saal du Musikverein Figure 144: Plan de situation du terrain à l’echelle de la ballieue Figure 145: Plan de situation du terrain à l’echelle du quartier Figure 146: Plan d’aménagement du «Centre-ville» dantant de 1997 Figure 147: Tracé urbain du quatier du «Centre-ville» Figure 148: Image satellite actuelle de l’environement urbain du site Figure 149: Vue Ouest de la zone d‘intervention Figure 150: Vue Est de la zone d‘intervention Figure 151: Vue sur le terrain depuis la rue d’erable Figure 152: Vue Sud- Ouest depuis le terrain Figure 153: Coupe morphologique de l’environement immediat du terrain Figure 154: Photo des voiries automobiles (rue d’érable) Figure 155: Photo des voiries automobiles Figure 156: Photo du rond point (rue d’érable) Figure 157:Photo du rond point (corniche) Figure 158: Photo de la rue reliant le Lac 2 à la cité des Pins Figure 159: Photo de la vue sur le lac depuis le terrain Figure 160: Photo panoramique sur le rond point de la foire du Kram Figure 161: Plan des différents accès et flux Figure 162: Plan des limites du terrain Figure 163: Photo de Tarald Lundevall Figure 164: Plan masse de l’Opéra d’Oslo Figure 165: Photo de la façade principale de l’Opéra d’Oslo Figure 166: Detail du marbre de Carrare Figure 167: Photo de nuit de la façade de l’Opéra d’Oslo Figure 168: Photo de la salle d’opéra (Oslo) Figure 169: Photo de la salle de musique de chambre (Oslo) Figure 170: Photo de la salle de répétition (Oslo) Figure 171: Plan RDC le l’Opéra d’Oslo Figure 172: Plan 2eme niveaux (Oslo) Figure 173: Plan 3eme niveaux (Osllo) Figure 174: Coupe A-A (Opéra d’Oslo) Figure 175: Photo de Jean Nouvel Figure 176: Image de synthése de l’entrée princiale de la Philharmonie de Paris Figure 177: Photo satellite d’implantation de la Philharmonie de Paris Figure 178: image de synthése de la philharmonie de Paris par le parc de la Vilette Figure 179: Plan du RDC de la philharmonie de Paris Figure 180: Plan du 2eme niveau de la philharmonie de Paris Figure 181: Coupe B-B de la Philharmonie de Paris Figure 182: Image de synthése la salle de répétition Figure 183: Image de synthése la salle de cours Figure 184: Plan de la salle de concert de la philharmonie Figure 185: Images reconstituées des différents mode de la salle Figure 186: Coupe de la salle de concert de la philharmonie Figure 187: Photo 1 de chantier de la salle de la Philharmonie de Paris Figure 188: Photo 2 de chantier de la salle de la Philharmonie de Paris Figure 189: Photo de Christian de Portzamparc

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Figure 190: Implantation de CasArts sur la place Figure 191: Images de synthése de la galerie intérieure et de la façade principale de CasArts Figure 192: Image de synthése de la alle de concert en plein air de CasArts Figure 193: Plan niveau 1 (CasArts) Figure 194: Coupe C-C (CasArts) Figure 195: Coupe D-D (CasArts) Figure 196: Coupe niveau 1 sur la salle de concert de CasArts Figure 197: Coupe niveau 2 sur la salle de concert de CasArts Figure 198: Image de synthése de la salle de concert de CasArts Figure 199: Coupe niveau 3 sur la salle de concert de CasArts Figure 200: Façade Nord de CasArts Figure 201: Façade Est de CasArts Figure 202: Image de synthése sur l’entrée de CasArts Figure 203: Photo aérienne de CasArts en chantier Figure 204: Photo de la salle de concert en chantier (vu de la scène) Figure 205: Photo des ouvertures de l’édifice (CasArts) Figure 206: Photo de la salle de concert en chantier (Vue aérienne) Figure 207: Tabeau récapitulatif des élements constituants les projets d’inspirations Figure 208: Dessin d’implantation Figure 208: Dessin d’intagration autour de l’axe Figure 209: Dessin d’articulation des fonctions entre elles Figure 210: Dessin d’une ébauche volumétrique Figure 211: Organigramme fonctionnel

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BIBLIOGRAPHIE. Ouvrages

A.Pecqueur, Les espaces de la musique, Parenthèses, 2015, Paris Vitruve, Di architectura, Livre V chapitre iii F.Marciano, Hans Scharoun (1893-1972), Officina edizioni, 1992, Rome N.Pevsner, Storia e caratteri degli edifici, Fratelli Palombi Editori, 1986, Rome

Articles

Erwan Higuinen, « Défaut de construction à l’Opéra-Bastille. Selon un expert, les plaques de pierre, qui s’écroulent aujourd’hui, ont été mal posées ». Article de journal paru dans Libération (septembre 1996) Martine Robert, « L’Opéra de Paris est impatient d’investir sa nouvelle salle à Bastille », Les Echos,‎ 26 janvier 2017) Nathalie Krafft, « L’architecte Zaha Hadid rêve d’opéra en Jordanie », L’OBS, mars 2010 http://www.leparisien.fr/flash-actualite-culture/le-boom-des-villes-en-asie-attire-les-plusgrands-architectes-30-06-2011-1515172.php Z_ dans DEBA Tunisie en rapport avec l’article « Bientôt inauguration de Tunisia Mall 2 » paru dans l’hebdomadaire indépendant Réalités (Octobre 2017)

Mémoire

Aziz Chebbi, Opéra de la Manouba, Ecole polytechnique privé Ibn Khaldoun, mémoire d’architecure, juin 2017

Sites internet

http://www.cairoopera.org/history.php?lan=Fr https://www.opera-online.com/items/opera_houses/royal-opera-house-muscat http://www.jardindechine.com/2016/03/l-opera-en-chine.html http://www.italia.it/fr/idees-de-voyage/art-et-histoire/le-theatre-olympique-de-vicence.html https://operabaroque.fr/EDITO_SEP_07.htm http://www.cndp.fr/crdp reims/poletheatre/service_educatif/opera.pdf https://www.wien.info/fr/music-stage-shows/classic/musikverein http://musiquesdebertrand.free.fr/autres/acousitique.html http://www.theatrons.com/aspects-techniques.php http://www.tourisme-marseille.com/fiche/l-ombriere-de-norman-foster-vieux-port-de-marseille

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PROJET.


I- PLAN MASSE

II- PLANS


III- COUPES


IV- FACADES

V- IMAGE DU PROJET



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