18.09.2014, 09:00 - Santé Actualiser
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Santé: la technologie s‘immisce dans la surveillance des maladies chroniques line nécessaire au bon moment. Cette invention porte déjà un nom: le pancréas artificiel (inspiré de cet organe vital qui produit l‘insuline et régule la glycémie). Il en est actuellement au stade de l‘étude. Médecine personnalisée
Les outils se multiplient pour collecter un maximum d‘informations sur sa santé. Des ressources très utiles pour les maladies chroniques. Aujourd‘hui, tout un chacun peut mesurer quelle distance il parcourt quotidiennement à pied, l‘évolution de son poids, le nombre de calories consommées ou encore la qualité de son sommeil. Ces données peuvent être collectées dans un simple bracelet avant de le connecter à son téléphone portable. Les nouvelles technologies se font toujours plus discrètes. En même temps, elles prennent toujours plus de place dans notre société. Et elles font encore plus de sens dans le cadre de maladies chroniques comme le diabète. Maladies chroniques „Il y a un énorme potentiel dans le développement d‘outils technologiques dans ce domaine. Ça répond à un besoin réel et ça améliore le confort des patients“ , précise Sébastien Mabillard, chef de projet e-santé à la Fondation The Ark - fondation qui soutient les entreprises et les instituts de recherche actifs dans les nouvelles technologies en Valais. Le créneau du diabète est intéressant car les malades doivent s‘impliquer quotidiennement dans la gestion de leur maladie. Ils doivent mesurer un paramètre simple: la glycémie. Mais cette tâche quotidienne est contraignante car il faut surveiller régulièrement sa glycémie notamment pour les diabétiques de type 1. Une mesure qui permet au malade de savoir quand et combien il doit s‘injecter d‘insuline. Les diabétiques y ont recours Ces nouvelles technologies, les patients atteints de diabète y recourent déjà. „Nous utilisons depuis longtemps le lecteur de glycémie. Un petit boîtier qui permet de mesurer dans le sang le taux de glycémie. En Suisse, pratiquement chaque patient en reçoit un. Il doit ensuite acheter
les bandelettes pour recueillir le sang. Pour certaines situations, il existe également un capteur de glycémie que la personne pose sur son ventre avec un fin cathéter. Il mesure en continu le taux de sucre et permet de voir évoluer la glycémie 24 heures sur 24. Du coup, la personne diabétique peut en tirer certains enseignements et voir à quel moment la glycémie chute. Enfin, il y a une pompe à insuline qui injecte en continu la substance dans l‘organisme. Le patient doit toutefois augmenter par lui-même la dose à certains moments de la journée, pour les repas par exemple“ , précise le Dr Christophe Petite, spécialiste en diabétologie. „Certains patients sont contents d‘avoir ces outils. Cela leur simplifie la vie. Ça peut également soulager les parents d‘enfants diabétiques en les alertant au bon moment. D‘autres patients ne veulent pas en entendre parler. Ils trouvent trop contraignant d‘avoir un cathéter sur la peau jour et nuit. Il faut l‘entretenir, le changer et il y a des risques d‘infection“ , continue le Dr Petite. Pour lui, la technologie peut aussi générer de l‘angoisse. „Le patient voit en permanence sa glycémie et ça peut l‘inquiéter. En faisant soi-même les contrôles et les piqûres, certains patients oublient la maladie entre deux injections.“ Fiabilité A côté des instruments existants, les recherches continuent. Des lentilles de contact permettant de mesurer la glycémie directement dans les larmes sont notamment en cours d‘élaboration. „Ce serait formidable de voir émerger un instrument de mesure qui permet de ne pas transpercer la peau. Toutefois, la recherche prend du temps pour amener à des outils fiables. Il y a une dizaine d‘années, nous fondions beaucoup d‘espoir sur une montre pour mesurer la glycémie. Elle n‘est jamais arrivée sur le marché“ , se souvient le Dr Petite. Toutes ces évolutions laissent pourtant penser que dans quelques années, il existera peut-être un petit ordinateur de bord capable de mesurer la glycémie et d‘injecter la dose d‘insu-
Reste à savoir si ces inventions ne vont pas pousser les patients à l‘automédication et freiner les visites chez le médecin. „Ces évolutions vont mener de plus en plus vers une médecine personnalisée. Le patient arrivera à son rendez-vous avec une sorte de tableau de bord de sa santé regroupant les données récoltées“ , souligne Sébastien Mabillard. Pour le Dr Christophe Petite, „le patient aura encore besoin des soignants. La prise en charge du diabète est un ensemble, ce n‘est pas simplement un calcul de glycémie. Nous nous occupons de l‘humain et nous apportons un soutien, pour aider les personnes à vivre au mieux avec leur diabète au quotidien.“ „Ces nouveaux instruments permettront d‘amener un équilibre. Les personnes qui ont tendance à se rendre trop souvent chez le docteur pourront se rassurer avec ces nouveaux outils et consulter moins fréquemment. Et pour ceux qui consultent trop peu, elles seront alertées au bon moment pour prendre un rendez-vous à temps“ , explique Sébastien Mabillard, rappelant que la relation avec le patient doit rester au centre. Sur les téléphones mobiles La santé sur mobile connaît un engouement auprès du grand public. „Les applications les plus nombreuses sont celles qui tournent autour de la santé et du bien-être“ , précise Sébastien Mabillard, chef de projet e-santé à la Fondation The Ark. Certaines applications pourraient d‘ailleurs contribuer à améliorer la santé des gens en devenant des outils de prévention. Certaines applications sur mobile enregistrent différentes données comme l‘activité physique pratiquée, la qualité et le nombre d‘heures de sommeil, les repas notamment. Et il est possible de s‘en servir pour aider les gens à adopter une bonne hygiène de vie. „C‘est ce que fait notamment la plateforme Dacadoo. Elle applique les codes des jeux vidéo aux outils de suivi de la santé. L‘application donne des scores. Ils sont analysés et le système donne des conseils pour améliorer sa santé. Si on le souhaite, il est également possible de se comparer aux autres“ , explique Sébastien Mabillard. La technologie seule ne suffira pas à convaincre les gens de faire davantage de sport ou de fumer moins. En rendant la santé ludique, cela pourra peut-être encourager certaines personnes à modifier leurs habitudes. Lundi 22 septembre, l‘émission „L‘antidote“ „Dépistage: pour qui, pourquoi?“ sera diffusée sur Canal 9 à 18 h 30, 19 h 30, etc., puis à 20 h les samedi et dimanche soir suivants. 1